Big Bang n°38 (France 8-2023)
Un secret bien gardé. Attention,
événement ! À l'occasion des vingt-cinq ans de Big Bang, nous avions
proposé divers focus sur des moments ou artistes importants du quart de
siècle écoulé depuis la création du magazine. Parmi eux, Patrick
Broguière, qui participa du renouveau du rock progressif alors à
l’œuvre. En quatre albums studio instrumentaux (ou presque),
minutieusement réalisés pratiquement seul, de Brocéliande (1995) à
Châteaux De La Loire (2000), il avait su se faire une place dans le
microcosme français, se distinguant par un sens aiguisé de la mélodie
et une capacité à agencer une pluralité d'arrangements et de
contributions digne d'un orfèvre. On pensait que le
multi-instrumentiste parisien, quelque peu désabusé face à
l'ingratitude du monde de la musique, avait définitivement jeté
l'éponge... Et bien non ! A la surprise générale, sans qu'aucune
annonce n'ait été effectuée ces derniers mois, Patrick Broguière nous
propose de découvrir une nouvelle page de son oeuvre discographique...
L'enfant
prodigue est donc de retour, pour notre plus grand plaisir ! D'autant
que A Secret World est une nouvelle fois illustré magnifiquement par
Hervé Thibon, artiste qui a participé par le passé à établir une
identité visuelle forte pour Broguière. Le ton est donné, celui de la
continuité. Mais sur le plan strictement musical, allait-on retrouver
la verve et la finesse des compositions qui nous avaient tant marqué il
y a un quart de siècle ? L'écoute du titre éponyme nous rassure
immédiatement. Gorgé de sons de synthétiseurs divers et variés, dont
certaines harmonies typiques du néo-prog qui ouvrent et concluent la
pièce, la composition de plus de sept minutes impressionne par la
richesse et l'épaisseur charnelle de ses thèmes. La batterie et la
basse ont beau également être jouées aux claviers, comme sur les albums
studio précédents du reste, les changements d'atmosphères laissent
également entendre de la guitare acoustique ou du violoncelle, jusqu'à
des chœurs qui peuvent faire écho à Mont Saint Michel (1998). "The Blue
Unicorn" adopte un parti pris plus franchement synthétique, mais avec
une mélodie conquérante et emphatique du plus bel effet déclinée sur un
mode lancinant et hypnotique; l'intrusion de l'orgue est à cet égard
une idée simplement remarquable. Le très court "Breath" (une trentaine
de secondes) est comme l'écho de "The Blue Unicorn" au piano
électrique. De par son thème, qui a de quoi rappeler l'album
Brocéliande, "King Arthur's March" peut dérouter par son parti pris
rythmique initial, très appuyé, mais rapidement, Patrick Broguière
alterne les sonorités et les lignes mélodiques, les concentre parfois
pour des réjouissances en forme de feu d'artifice, orchestrant une
véritable symphonie prog. "In The Corridor", lui aussi, sous des dehors
électroniques à l'ancienne, laisse s'exprimer l'acoustique, avec de ci
de là des rappels des sons de claviers privilégiés dans les années
1990. Bien qu'agréable, son côté un peu dilué n'en fait pas un des
meilleurs titres de l'album. Il en est de même pour "The Magical Path",
en raison de quelques sons discutables et de son côté un peu trop
linéaire. "21st Century Dancing Man" s'amuse par son titre à faire un
clin d'oeil à King Crimson, et on est là avec la composition la plus
proche d'une chanson traditionnelle, voix d'opéra sur une atmosphère
très typée Tangerine Dream des années 80. "In My Dreams" est proche de
la ballade acoustique, enrichie de touches orchestrales. Quant à "Faust
And Mephisto", il s'agit d'un morceau composé il y a déjà une douzaine
d'années, qui renoue clairement avec la verve des premiers
disques. L'écoute
de A Secret World nous invite ainsi à parcourir des paysages musicaux
parfois inédits, mais gorgés de senteurs bien connues. Par rapport aux
oeuvres passées, l'environnement sonore est donc plus moderne, paré
d'éléments synthétiques, electro et orchestraux, même si Patrick
Broguière y insuffle sa vigueur mélodique, avec une constance
remarquable et aussi avec l'envie de faire voyager ses auditeurs.
Impossible de ne pas s'imaginer parfois même au sein d'un jeu vidéo
(mis en musique à la manière de Motoi Sakuraba par exemple) ou d'un
film, tant les thèmes s'inscrivent dans une approche cinématique.
Certes, cela a toujours été la marque de fabrique de Broguière, mais
cette démarche semble être aujourd'hui une priorité pour lui, au point
que A Secret World évoque bon nombre d'artistes ayant cette force
évocatrice, Vangelis et Mike Oldfield (tout autant celui de Platinum,
la suite particulièrement, que du trop décrié Millenium Bell) en tête,
mais aussi des musiciens français comme Patrick Forgas (celui de
Synchronicité) ou Jean-Pascal Boffo (Carillons ou In Spiral, même si 35
ans les séparent). Depuis Châteaux De La Loire, le temps a filé
rapidement, trop rapidement, et nous conduit à retrouver Patrick
Broguière avec des rides en plus et des cheveux en moins. Et même si
deux ou trois titres s'avèrent un peu moins flamboyants, A Secret World
est assurément un retour convaincant qui invite à l'optimisme quant à
de nouveaux lendemains qui chantent. Dis, Patrick, tu n'as pas attendu
un quart de siècle pour donner vie à ce nouvel album et en faire ton
testament musical, hein ?! Ce serait criminel de laisser un tel talent
en jachère et inexploité une nouvelles fois... © Jean-Guillaume LANUQUE & Olivier PELLETANT Patrick Broguière : "A Secret World" (2023) France - Gimmick Prod. - 48:42
DMME (Canada 8-2023)
Drifting out of obscurity, French welcomes those who remember his voyages to plein-air to a trip into natural wonders.
Between
1995 and 2000, this Parisian composer sculpted a stunning display of
exquisite sonic paintings – the aural analogs of landscapes and stained
glass – and then Monsieur Broguière seemed to disappear from public
radar. Not that personal issues stopped him – Patrick’s creative streak
carried on with the publishing of two books and training to become a
magician – so, fortunately, the "Chateaux de la Loire" album turned out
not to be his last ever release. Inspired by the garden vistas, the
Gallic master is back with “A Secret World” where his magnificent tunes
are deceptively toned down, even though their Renaissance grandeur, a
thread running through the artist’s entire discography, is retained
and, more so, preserved for everyone to savor.
Still, springing
onto the listener with the vigorous organ waves of the titular epic,
this platter will strut rather than stroll through the series of
elegant pieces which may be solemn yet don’t choose an elegiac path
between cosmic synthesizers that weave their way between piano, strings
and accordion – all emerging from Patrick’s electric ivories to invite
operatic voice and elevate the experience to the riffs-ruffled hymnal
heights. So when the somewhat frivolous “The Blue Unicorn” arrives,
throbbing with bass and hinting at techno rave, there’s a welcome
grounding of celestial reveries linked by a few brief acoustic numbers,
and “King Arthur’s March” takes the jovial jive further, to the
guitar-spiked baroque beauty, before “In The Corridor” introduces
infectious Europop to the Middle Ages’ splendor. However, while “21st
Century Dancing Man” adds a retrifuturistic layer to such a temporal
mélange – via vibrant percussive veneer and the same female vocals,
programmed and called to the surface, “The Magical Path” offers
reflective, brass-splashed glory to those refusing to accept vain
languor, and the otherwise playful “In My Dreams” streams a
cello-augmented strum towards oratorio-aromatized eternity.
And
then, there’s the bolero of “Faust And Mephisto” to transform the
album’s finale from idyll into drama and outline Patrick Broguière
tentative promise to serve up new delights – simultaneously magical and
musical. This work was worth the wait.
Prog Archives (USA 8-2023) & Prog Rogue (Canada 7-2023)
PATRICK BROGUIERE (France) A Secret World Twenty-three long
years have passed since this fabulous Paris- based
multi-instrumentalist published an album, the last being the entrancing
“Chateaux de La Loire” in 2000 which I have reviewed glowingly. I had
to rely on revisiting his previous albums, including the just-released
“Mont St-Michel” which I consider to be an outright prog classic!
Patrick used this prolonged interval to publish various books (France
is still very reading friendly) as well as learning magic, which surely
inspired this latest opus entitled “A Secret World”. As with all his 5
albums, he has maintained a rather conspicuous style that combines
Renaissance/Baroque classicism with modern touches on a variety of
vintage and non-vintage instruments, as well as incorporating
progressive methodology, production, and arrangement values. Passion,
Melody, and Atmosphere reign supreme throughout the 10 tracks presented
here. The cover work (I am waiting for the CD to arrive, using the
download to review) is just as expressive as the sublime “Mont
St-Michel” (the CD version and booklet are mesmerizingly beautiful,
merci Herve Thibon). I will admit that I have been a devoted fan since
his very first foray in 1990, the fairy-tale legend of Broceliande, the
mythological French forest situated in the Morbihan region, that had a
reputation for dragons, fairies, endless mystery and where necromancers
enchanted the world of King Arthur’s court, the most famous being
Merlin. Talk about prog imagery! The
title track sets the tone from the outset, as the bombastic organ
echoes into the deepest realms of the entranced thicket, interwoven
strands of fluctuating melody, rich with contrasts, at times sombre
cello sounds seek to engender sorrow, tingling acoustic guitar, and
serene woodwinds, all mingling into a suppliant choir that crosses the
threshold of reality, inflowing towards the unexplainable and ethereal.
A final return to the beginning, the loop is closed. The vibrantly
pleasant “The Blue Unicorn” is a sonic representation of virtue and
honour, flush with elegant bravado and confident gait as the hypnotic
mood remains sure footed and yet also somewhat spectral. Marching
binary drums and bopping synth bass set the foundation, on which an
insistent synth chord keeps the pace. Swerving electronic flurries add
to the repetitive magic. The
piano plays “Breath” for half a minute, so as to preface the tremendous
“King Arthur’s March”, a regal promenade of pomp and circumstance of
the finest medieval vintage, mellotron strings bouncing off the
armoured knights’ bassinets, pauldrons, gauntlets and sabatons, as they
march with their lances held high, shields at their sides. The main
theme is appropriately grandiose, and the effect is awe-inspiring. The
weaving “In the Corridor” is led by a bass heavy rumble, as if
lumbering in the muddy channel, ready for the pointed assault long the
defined lines of the joust. Patrick tears off a searing guitar solo
that spirals deep into the resistant soul, contrasting with serene
woodwinds that settle the outcome. An
unexpected time travel into the future with “21st Century Dancing Man”
is easily a feature track here, with a liturgic voice, high-pitched and
echo-laden being the spotlight peculiarity, careening effortlessly amid
the modern beats as the electronic shuffle and the theme coalesce into
a sensational 5-minute dance. This convergence of medieval and
futuristic is superbly rendered. The
swooning escapism of “The Magical Path” suggest a sense of wonderment
and gentle euphoria, a breezy affair with sharp brass blasts and led by
a roguish piano that announce some illusionary track into the unknown,
as well as the unseen but definitely the well heard. The whistling
sounds, the ivories swaying in harmony and that trembling bass furrow,
all combine to enchant, entrance, and entertain. Timeless, restrained,
and secure artistry at hand. A troubadour moment with the impish “Out
of Time”, a solo acoustic guitar flicker of lanterned illumination, as
introduction to the gallant transition on “In My Dreams”, where
acoustic guitar maintains its minstrel quality, the cello scouring the
banquets hall’s walls in mournful splendour. The drums enter the fray,
solidly foundational for the voices both male and female, in apparent
bonding. Just plain stunning. The classic “Faust and Mephisto”
finishes off this marvellous offering, a take on the German legend
whereby the aging alchemist and wholly dissatisfied with his life Faust
offers his soul to the devil’s agent Mephistopheles in order for the
former to use temporary magical powers to seduce the young and very
attractive Gretchen. This cannot and doesn’t end well, needless to
state. Johann Goethe wrote a play and Charles Gounod a revered opera,
so this sits well within the mainstays of contemporary art. Patrick
gives a five-minute musical revisit, a revamped experience of confusion
and doom, of despair and sacrifice, as the piano intones the
subjugation of the desperate erudite, who cannot even fathom the trap
in which he is now forever condemned to enter. Naturally, this is
perhaps the more overtly classical stylized piece here and ends on
quite the serious note as Faust soul is taken over by the devil for
evermore. As
with many artists that I target for review, these are the ones who are
wholly meritorious of being discovered and encouraged by the prog
public at large, as well as admired for their determined passion. I
suggest visiting his bandcamp page at broguiere.bandcamp.com and see
what a delightfully gifted artist (and magician) Patrick Broguiere is. 5 confidential realmsg
Sinfomusic (Spain 8-2023)
Novedades 2023
El multi-instrumentista francés Patrick
Broguière ha estrenado, en el pasado mes de junio, un nuevo
trabajo luego de más de 20 años de haber interrumpido sus lanzamientos.
El disco lleva por nombre ¨A Secret World¨ y trae 10 temas. Este
artista combina prog con música electrónica y se hace cargo de toda la
producción de sus creaciones. En general, luego de la audición del
ejemplar, encontré muy agradable su sonido, aunque también de sencilla
estructura sin ningún riesgo ni complicación. Es lo que se entiende
como ¨easy listening¨: muy amigable, simple y sin sobresaltos. ¨A
Secret World¨ es muy parejo en su totalidad e ideal para los ¨días
lluviosos y lunes¨
Exposé (USA 8-2023)
by Jon Davis, Published 2023-08-28
Here at Exposé, our last
reference to Patrick Broguière was back in 1999, with the review of his
fourth album, Mont Saint-Michel, after which we seem to have lost
track. Broguière’s follow up to that album was Châteaux de la Loire in
2000, but it’s only now in 2023 that we’ve got some new music from him.
We’ll take this opportunity to cover both. Châteaux finds him in
essentially one-man-band mode, with a set of nine mostly-instrumental
pieces bridging rock with Renaissance (the era, not the band) music. If
you can imagine Rick Wakeman’s Six Wives of Henry VIII crossed with
Gryphon’s Red Queen to Gryphon Three and (sorry for the obscure
reference) Madame la Frontière by the Breton folk-rock band Ys, you’ll
be in the general area. Tracks like “Pavane des Bâtisseurs et
Saltarelle” take the traditional pavane style with recorders,
crumhorns, and viola da gamba (I’m guessing some of the instruments are
real and some emulated) and add in synthesizers and some more modern
percussion, though not a conventional drum kit. Towards the end there
is the majestic sound of a pipe organ and a distorted electric guitar
taking on the stately melody. As things move along, we hear
harpsichord, Classical guitar, and, three tracks in, vocals. It’s here
that I’m reminded of Ys, in both the tone of the voice and the way the
backing parts are arranged (this is a very good thing since I really
love the Ys album). There are some countermelodies featuring a talk-box
electric guitar, which provides a really interesting texture in this
context. Other tracks rely more heavily on synthesizers for their
arrangements. All in all, it’s an enjoyable listening experience, and
sounds like it could be a modern soundtrack to a travelog about French
castles — which of course is exactly what it is, only without the
visuals.
Now, more than 20 years later, Broguière has released A
Secret World. This time out, the music embraces the 20th Century, with
reasonable references being Mike Oldfield and Larry “Synergy” Fast. A
few of the tracks sound almost like demo outtakes from Crises made with
a drum machine; at other times it’s a bit like Electronic Realizations
for Rock Orchestra with added guitars. “King Arthur’s March” touches a
bit on the style of Châteaux, but without the medieval instrumentation.
“21st Century Dancing Man” is a bit of an oddity, being an 80s
synth-pop throwback song with classical sounding vocals in Latin sung
by a countertenor voice. While electronic drums are prevalent on the
album, they are not used to imitate real drums — the artificiality is
embraced, for better or worse, and they lend a somewhat dated sound to
the music which can detract from the quality of the compositions.
Broguière operates fully in the harmonic era before serialism,
dissonance, and atonality, a style that should be quite appealing to
many listeners.a
Babyblaue Seiten (Allemagne 9-2023)
Auf „A Secret World“, seinem fünften – weitgehend gesangsfreien -
Album präsentiert der französische Gitarrist und Keyboarder Patrick
Broguière eine ungewöhnliche Mischung aus modernen und klassisch
inspirierten Einfällen zwischen Pop, Prog und Klassik. Das vorige Album
„Châteaux de la Loire“ liegt gerade mal 23 Jahre zurück und das erste
entstand bereits 1995. Ob der Künstler die ganzen Jahre an dem Album
gearbeitet, oder auch mit etwas anderem beschäftigt war, ist mir nicht
bekannt. Die Arrangements vermittelt den spröden Charme einer
Eigenproduktion, bei der kein teures Aufnahmestudio zur Verfügung
stand. Das merke ich erster Linie an den programmierten Rhythmen. Auch
die Blasinstrumente, die Pauken und die Streicher entstammen
wahrscheinlich den über Tasten abrufbaren Samples. Die teilweise
wortlosen Damen- und Herrengesänge sind dagegen den vier gastierenden
Sängern und Sängerinnen zu verdanken. Die
breite Stilpalette des Albums ist allerdings beachtlich. In „Faust and
Mephisto“ erklingt mittelalterlich inspirierte Kammermusik. In dem
Titelstück treffen der Keyboard-orientierte Prog, die elektronischen
Rhythmen, die klassischen Zwischenspiele für akustische Gitarre und
Cello sowie mittelalterliche Gesänge aufeinander. Die stilistischen
Wurzeln der für diverse Keyboards und den elektronischen Rhythmus
arrangierten Stücke „The Blue Unicorn“ und „King Arthur’s March“
vermute ich irgendwo zwischen Elektronik-Pop und Neoprog. Das letztere
Stück überzeugt durch die Leichtigkeit und die cleveren Melodien. So
kann man über die elektronischen Rhythmen und über die nahe liegende
Vermutung hinwegsehen, dass König Arthur das Stück wohl als extrem
futuristisch empfinden würde. Die
Freunde von akustischen Instrumenten werden möglicherweise nicht über
die elektronisch anmutenden Arrangements vieler Stücke auf „A Secret
World“ begeistert sein. Aber wenn man Elektronik-Prog für Keyboards,
elektronische Rhythmen, Bassgitarre und ein wenig elektrische Gitarre
vertragen kann, könnte man eventuell an auch den Melodien von „In The
Corridor“ gefallen finden. In „21st Century Dancing Man“ findet sich
die Begegnung zwischen den Synthesizern, den tanzbaren Rhythmen und
einem sakralen Damengesang, wie direkt aus dem Mittelalter. Im weiteren
Verlauf widmet sich die Dame in ihren Gesangslinien eher der aktuellen
Popmusik. Auch
in „The Magical Path“ zeigt Broguière eine Begabung für durchdachte
Arrangements, die mit originellen Klängen und einprägsamen Melodien
aufwarten. Die Hauptmelodie wird hier von etwas dargeboten, was wie für
mich ein pfeifender Synthesizer klingt. Das für akustische Sologitarre
arrangierte, klassisch inspirierte und sehr kurze „Out of Time“ könnte
die Frage aufkommen lassen, warum gibt es hier nicht mehr davon. Zum
Trost für Freunde der akustischen Instrumente bietet das entspannte „In
My Dreams“ die melodischen Figuren für die akustische Gitarre, die von
gesampeltem Cello, der gesampelten Klarinette sowie von dem wortlosem
Damen- und Herrengesang und vom (wahrscheinlich programmierten)
Schlagzeug begleitet werden. „A
Secret World“ hat zahlreiche hörenswerte Ideen und Arrangements zu
bieten, falls man nichts gegen elektronisch anmutenden Retro-/Neoprog
aus Eigenproduktion einzuwenden hat.
Background Magazine (Pays Bas 9-2023)
The French composer and musician Patrick Broguière was totally
unknown to me when he contacted me to review his latest release A
Secret World. This album already turned out to be his fifth solo
release. Why did I miss his earlier albums Brocéliande (1995), Icônes
(1996), Mont Saint-Michel (1998) and Châteaux De La Loire (2000) I
asked myself after hearing A Secret World for the first time. This one
man band (Patrick does everything on his own by playing keyboards,
guitars and doing the programming of the rhythm section) really knows
how to come up with a fine tune!
Of course I asked myself also
why it took this in Paris based multi-instrumentalist twenty-three long
years to come up with a successor for Chateaux De La Loire. Well I read
somewhere that during his long hiatus he published books and learned
magic. Of course he also composed the music for his new album and
recorded it. You could say that he spend his time very well with the
music he wrote during his long absence.
A Secret World is by all
means a pleasant album to listen to. The ten compositions he wrote are
mainly instrumentals and keyboard orientated. On a couple of tracks, on
A Secret World and 21st Century Dancing Man for example, you can hear a
computer sounding voice. Almost like a vocoder. On a few songs he also
lets his guitar speak. The electric guitar on King Arthur's March and
the acoustic guitar on the short instrumental Out Of Time and In My
Dreams. The acoustic piano can also be heard several times like on the
short piece Breath and on the album closer Faust And Mephisto. Too bad
Patrick doesn't use a real drummer on the entire album, but instead
keyboard or computer programmed rhythms can be heard. This sounds fine
on pure modern electronic pieces such as The Blue Unicorn and 21st
Century Dancing Man. But I guess his music would come even more to live
if he would use a real drummer of flesh and blood. On a song such as
the opening piece A Secret World a real drummer would bring the music
to an even higher level. It's for me the absolute highlight on the
album and the most progressive rock sounding tune with musical
references to the organ sound of Keith Emerson and a band such as
Monarch Trail.
All in all can I only come to the conclusion that
Patrick Broguière has with A Secret World made an album which lovers of
progressive rock will certainly enjoy whole heartedly. Listening to
this fine album only made me realise how I could miss his earlier
releases. Hopefully I will have them in my CD collection one day sooner
or later. Because they will fit perfectly with his latest release on
one shelf!
**** Henri Strik (edited by Tracy van Os van den Abeelen)
Highlands Magazine (France 11-2023)
Highlands Mag #119 novembre 2023
La carrière musicale de
Patrick BROGUIERE débute à 15 ans lorsqu'il acquiert sa première
guitare électrique, influencé par Ritchie BLACKMORE de DEEP PURPLE.
Après son apprentissage avec de nombreux groupes de rock et chanteurs,
il devient le guitariste d'une formation new wave. Celle-ci est repérée
en 1986 par un producteur qui fait enregistrer trois 45 tours au
chanteur Martin G. Patrick BROGUIERE compose la musique de deux 45
tours et fait ainsi ses débuts dans la production. Parallèlement il
poursuit une carrière d'ingénieur du son grâce au diplôme qu'il
décroche à l'École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du
Théâtre à Paris. Il découvre par la suite l'informatique musicale et
s'intéresse plus particulièrement à la composition et à
l'orchestration. Ceci le conduit à être ingénieur du son et arrangeur
sur les quatre albums de Jean-Philippe Brénot. En parallèle, il
continue sa formation de compositeur en étudiant au conservatoire
pendant quatre années l'harmonie classique et le contrepoint avec le
compositeur Michel CAPELIER.
L'histoire de son premier album,
BROCELIANDE, débute en 1990, année où Patrick BROGUIERE compose la
musique d'un opéra rock. Ecrit sur le livret d'une jeune écrivaine,
Papillon, ce projet devait nous conter les Légendes Arthuriennes avec
10 chanteurs. Finalement, l’opéra n’est pas monté sur scène et Patrick
BROGUIERE reprend la musique composée pour en extraire en 1992 une
suite instrumentale de 50 minutes. L'album est signé fin 1994 avec
l'appui du label Musea. Ce premier Cd est accueilli très
favorablement par les fanzines spécialisés de rock progressif et de
musique électronique. Mais sa musique est loin de se cantonner à ces
styles musicaux et l'on ne peut que difficilement lui attribuer une
étiquette.
En 1996 sort son second album, ICONES, qui nous
invite à parcourir les salles d'un étrange musée imaginaire. Chaque
oeuvre représentée dans le livret est traduite dans l'album par un
univers sonore très personnel. ICONES, en s'inspirant du principe des
Tableaux d'une Exposition de Modeste Moussorgsky, est également un
hommage musical de Patrick Broguière au travail de cinq artistes: Marie
Althöfer, Bernard Dutheil, Sabine Massenet, Hervé Thibon,
Sarah-Catherine Wolff.
En 1998 sort son troisième album, MONT
SAINT-MICHEL, publié par le label italien Mellow Records. L'album
comprend dix musiques inspirées librement des légendes, de
l'architecture ou de la symbolique du Mont Saint-Michel. Dans un style
évoquant tour à tour le chant grégorien, la musique classique, rock,
médiévale ou celtique, les différents titres évoquent la diversité
architecturale présente sur le Mont. L'unité du lieu est suggérée par
un motif conducteur omniprésent. Dans le livret du Cd, chaque musique
est illustrée par une miniature du peintre Hervé Thibon (peinte selon
la technique du fixé sous verre). Le livret comprend également dix
textes de l'écrivain Nathalie Hureau avec une traduction anglaise,
compte tenu de la vocation internationale du projet.
Fin 2000
sort le quatrième album, CHATEAUX DE LA LOIRE, inspiré par sept des
plus beaux châteaux de la Renaissance dans le Val de Loire: Amboise,
Azay-le-Rideau, Chambord, Blois, Chenonceau, Montsoreau, Villandry. La
musique du Cd mélange les sons actuels avec les danses et tournures de
la Renaissance. Rythmes de pavane ou gaillarde, instruments anciens et
cadences harmoniques du XVIe siècle côtoient guitares électriques et
synthétiseurs. Les gravures originales d’Hervé Thibon, reproduites dans
le livret du Cd, évoquent l'élégance des différents châteaux grâce à la
finesse de la technique du fixé-sous-verre.
S’ensuit alors une
longue interruption pendant laquelle Patrick BROGUIERE publie entre
autres deux livres et suit une formation de magicien. En 2023, il
publie à la fois un retirage français de MONT SAINT-MICHEL et un nouvel
album, A SECRET WORLD, inspiré par le jardin secret du musicien.
Le titre d’ouverture A Secret World débute
dans un mode dynamique, sur un rythme enlevé propulsé par une
programmation de claviers dans un mode tournoyant voire tourbillonnant.
La musique se veut délibérement gaie et enlevée. Des samplers de
violoncelle et une guitare acoustique se font jour, précédant un
harmonica. C’est parti pour 7’27 d’aventure musicale. Une séquence
pianistique prend le relais, avec des voix samplées.
The Blue Unicorn
(4’04) transporte dans l’univers musical de Jean-Michel JARRE c’est
aussi puissant, aussi lumineux et évident, avec un tempo roboratif, des
claviers ensorcelants, sinueux voire labyrinthiques. La musique se fait
très mélodieuse, à la fois très accessible et travaillée. On n’est pas
loin de l’univers d’ALAN PARSONS PROJECT.
Breath
0’34 est un intermède pianistique précédant le roboratif King Arthur
Marsh (7’00) pris sur un mode lancinant avec un leitmotiv rythmique
entêtant servant d’appui aux claviers tournoyants sur lesquels se
greffent des samplers de Mellotron. On s’envole, transportés par les
sonorités de Moog. Le morceau continue d’évoluer sur un mode cyclique.
In The Corridor
(5’52) retour dans l’univers de JM JARRE par l’entremise des claviers
électroniques et de la rythmique programmée. La musique se déploie, les
lignes mélodiques se succèdent et s’enchevêtrent à travers les
sonorités de différents claviers qui se superposent, dévoilant beaucoup
d’habileté composi-tionnelle.
21st Century Dancing Man
(5’16) est pris sur un tempo des plus implacables et dansant, dans un
registre disco assumé, sur lequel sont plaqués des loops électroniques
et des vocaux samplés. On adhère ou pas à cette proposition qui tranche
un peu avec le reste de l’album.
The Magical Path
(7’06) Des claviers rêveurs nous transportent dans un monde plus éthéré
que l’on peut concevoir comme magique, les sons des claviers se
montrent très mélodieux, se mêlant au piano, par couches successives,
créant une musique électronico-symphonique. On se laisse porter,
bercer, transporter.
Out Of Time (1’07) est un délicieux inter-mède à la guitare acoustique, instrument qu’on entend trop peu dans l’album.
Elle est cependant de retour dans In My Dreams
(5’18) associée à des samplers de viole de gambe, avant l’intervention
d’une rythmique programmée qui sous-tend les claviers électroniques
labyrinthiques. Belle composition, apaisante, très mélodique.
Faust And Mephisto
(4’58) très beau final symphonique, au caractère mélancolique pris sur
un rythme de boléro qui nous envoûte avec des parties de claviers très
inventives aux sonorités veloutées. (***¾) Didier GONZALEZ
Music Street Journal (USA 10-2023)
Music Street Journal #161 October 2023 Review by Gary Hill This
is the latest album from French artist Patrick Broguière. The music is
definitely progressive rock, but perhaps not always a completely tight
fit. There are parts of this that feel more electronic. Some of it has
a lot of classical angle at play. Yet we get more mainstream prog
stuff, too. Most of this is instrumental, but a few tracks have vocals.
That said, none of those vocals are in English. Call this what you
like, but it's definitely unique and intriguing. Track by Track Review A Secret World
: This jumps right into it with a jam that feels like one part ELP and
one part Kansas. The keyboards take control after a time, and at points
it makes me think of Yes just a little. The track continues to evolve,
and we get a drop back to a bit of a down-home feel for an intricate
and mellower motif. Piano becomes the dominant instrument for a time
later. Some unusual vocals, feeling rather classical in nature, are
added to the mix. Eventually we're brought back out to a reprise of the
opening prog rock jam. That section serves as the extended outro. The Blue Unicorn :
Melodic and rather mainstream prog rock with plenty of keyboards in the
mix is the order of business here. This is more focused and less
exploratory than the opener was. It's no less classy or interesting,
though. Breath : Just over half-a-minute long, this is a piano solo. King Arthur's March
: Bouncy keyboards get us underway here. An electronic sounding
percussion element joins. The arrangement fills out into another
mainstream prog styled jam. I can make out hints of both Rick Wakeman
and The Buggles on this piece. This instrumental goes through a number
of twists and turns. It has some synthetic non-lyrical vocals in the
mix at times. In the Corridor :
This is an intriguing groove. It has plenty of almost Wakeman-like prog
built into it. It also features some decidedly classical music in some
of the over-layers of sound. It gets rocking out at points, too. This
is a powerhouse tune that is among the most effective of the disc. It's
dynamic and powerful. 21st Century Dancing Man
: I really dig the electronic meets prog instrumental groove on this.
The track has some opera vocals. This reminds me of Enigma in some
ways. There are some vocals that are less operatic later, but they
don't appear to be in English. This has a cool dance vibe to it, but
you probably got that from the title. The Magical Path : I really dig the keyboard elements here. This calls to mind a mix of Wakeman and Emerson Lake and Powell to me. Out of Time : Just a little over a minute long, this is acoustic guitar is at the heart of this. In My Dreams
: Picked guitar gets us going here. Violin comes over the top. The
introduction has some mellow drama. The cut works out from there to
more of a mainstream melodic prog rock jam. Non-lyrical female vocals
come in after the halfway mark. Chorale vocals join in the background a
little further down the road. This keeps evolving and growing. Faust and Mephisto
: Classical music is on the menu here, but delivered with some more
modern angles. I can definitely make out some "Bolero" on this, but
there are probably other pieces referenced that I missed. I really love
when it drops to just piano. Then a female vocal gracefully soars over
the top with non-English lyrics. There are some chorale vocals in the
mix on this at times, too. This is very much art music and continues
onward with a real focus on that classical music angle.
DPRP (Pays Bas 1-2024) https://www.dprp.net/reviews/2024/004#broguiere
Sergey Nikulichev Let
me start the review with a bold statement that one of the superb albums
that you haven't heard (and I have, ha-ha!) is Patrick Broguière's Mont
Saint-Michel. Yes, some of us, prog heads, have these hidden gems in
our collection, that seemingly no-one else knows about or cares to
know. Released back in 1998 and lamentably unnoticed, this was and
still is a pure musical diamond, with excellent themes and elegant
mixing of prog, folk and sympho — something that you, dear reader,
should try, no matter whether you are a fan of Dream Theater only or if
such rather obscure names as XII Alfonso or Minimum Vital ring a bell
to you. Patrick
Broguière himself is a French multi-instrumentalist and composer, who
prefers to work solo, inviting guests rather than running a full-size
collective. After releasing four albums in the 90-ies, he plunged into
a long period of silence to be broken only in 2023. News of A Secret
World release made me raise both brows in joy like meeting a
long-forgotten but sympathetic companion from some other time.
Listening to the album for the first time, however, left me with mixed
feelings (and by saying “mixed” I do imply “mixed”, not “negative”).
The reasons for that is something I need to explain. No
matter how “prog” I am on my personal “prog scale”, Broguière was
precisely the artist from whom I wanted nothing else but
“more-of-the-same-please-please-please”. It was of course naïve,
expecting someone to repeat your beloved sound after more than twenty
years, but here the step was taken... sidewards, let's say. From the
lush arrangements of Mont Saint-Michel Broguière went to a very
minimalistic approach, that evokes memories of The Enid (far from my
personal favorite, sorry) and such French bands as Eclat or Edhels
circa their late-80-early 90-ies career: cheap percussion, very basic
synths – and attempts to express good, sometimes great, ideas through a
narrow choice of tools. Did
I greet these changes? Not quite. Does this mean poor quality of music?
Absolutely not. I would start with bad news – the drumming is
programmed and Broguière, I am afraid, is missing a lot of achievements
of the XXI century, working with percussion on a clearly amateur level.
There are albums with programmed drums that I admire, and there's
really no scientific consensus that live drums are invariably better
(if I am allowed to utter heresies on DPRP). But here the rhythmic
parts are made mostly for show. Melody and composition-wise, things
grow more interesting: Broguière drifts between Occitanian folk tunes,
symphonic prog and new age influences, creating a fairy tale or
chivalric romance atmosphere. Notable numbers are the
title-track-slash-opener, King Arthur's March and the very extravagant
21st Century Dancing Man (the homage is a clear one for every prog
head, but I would rather draw parallels with In The Court of the
Crimson King). The closing Faust and Mephisto is also quite nice, while
the other tracks are less noticeable. One
thing A Secret World definitely did right is bringing Patrick Broguière
back to musical scene. However, I suggest that those new to Broguière's
music should start with his 90s releases and evaluate this album basing
on their experience from his best work.
Koid 9 (France 1-2024) http://www.koid9.net/boutique (n°125 Janvier/Février/Mars 2024)
Patrick Broguière A Secret World (Gimmick Productions)
Patrick
Broguière est un claviériste et multi-instrumentiste (guitare, violon,
flûte, flûte à bec) français de grand talent, autant nourri à la source
du rock progressif que de l'imagerie médiévale. Issu d'un milieu où il
jouait une musique plutôt hard rock (il vénère Ritchie Blackmore de
Deep Purple) lorsqu'il a choisi de se lancer dans une carrière solo, ce
faisant, il a opté pour un son avec une approche assez différente.
Citant Genesis et Pink Floyd comme inspirations majeures, la musique
des quatre productions qu'il avait réalisées à ce jour mélange des
éléments de ces inspirations avec de la musique de chambre, du jazz et
de la musique ambiante pour créer une expression stylistique comparée à
des artistes comme Jean-Pascal Boffo (époque Rituel), Mike Oldfield
(période Ommadawn) ou le groupe Changing Images d'une part et
naturellement Blackmore's Night d'autre part. Patrick construit des
thèmes forts et mélodieux, au parfum moyenâgeux marqué, riches en
mélodies et en contrastes, ou jamais l'instrumentation à dominante
électronique ne prend le pas sur l'émotion et l'expression d'images
fortes. Si son instrumentation est souvent électronique, sa musique se
rapproche davantage du rock progressif d'orientation symphonique
romantique. . [.../...] Finalement
en 2023, il publie à la fois un retirage français de Mont Saint-Michel
(depuis longtemps épuisé) et un nouvel album, A Secret World (clin
d'oeil à Peter Gabriel ?), inspiré par le jardin secret du musicien. Le
titre "The Magical Path" est inspiré par un très joli tableau de Cécile
Congost, que l'on retrouve dans le livret, tandis que la magnifique
couverture du disque est une fois de plus signée du peintre Hervé
Thibon.
C'est donc tout seul que Patrick Broguière nous
revient, à la guitare, aux claviers et aux programmations.
Programmations ? Ben oui, il faut le dire tout de go, l'album est dénué
de vraie batterie, ce que je ne peux que déplorer, même si la qualité
de la programmation rythmique est toutefois à saluer. L'ouverture
éponyme de l'album (contenant 10 titres entre 0.64 et 7.27 pour un
total 48 mn) est jouissive : déferlement de claviers typés néo prog,
basse bien présente (jouée aux claviers) / batterie (programmée donc et
malgré tout un tantinet artificielle), violoncelle, guitare acoustique,
on a tout de même là un fantastique titre de plus de 7 mn très
mélodieuses pour démarrer en fanfare. "The Blue Unicorn" (4.04)
commence comme "Abacab" de Genesis (!) avant de virer sur une
ritournelle fort synthétique encore une fois desservie par cette
batterie programmée martiale (décidément) ! Elle est sauvée par ces
mélodies géniales (saluons ici le talent mélodique de Patrick) et cet
orgue d'église majestueux! Après une respiration de moins d'l mn, "King
Arthur's March" déploie durant 7 mn une épopée prog absolument
fantastique, mélodique, très originale, bien qu'un peu trop synthétique
à mon goût là encore (et desservie par la b... OK vous avez compris).
Un très long solo de guitare Oldfieldien conclut l'épopée avec brio.
"In The Corridor" (5.52) fait partie de ces titres très (trop)
synthétiques (on croirait entendre les sons de claviers de Genesis de
l'album Genesis 1983) qui personnellement ne me plaisent pas tellement,
malgré l'incursion d'instruments plus classiques et un joli solo de
guitare. "21st Century Dancing Man" (5.16) (clin d'oeil évident à King
Crimson malheureusement uniquement par son titre) est très synthétique
et introduit une voix d'opéra à la Klaus Nomi. On se croirait dans une
composition du Tangerine Dream des années 80, pas le meilleur donc.
"The Magical Path" (7.06) est plus acoustique avec toujours ces sons de
claviers typiquement 80's et des instruments classiques tels que cette
trompette malheureusement synthétique là encore. Mais le morceau peine
à décoller, d'une linéarité trop constante. Après encore une magnifique
respiration à la guitare acoustique d'une minute (on se demande bien
pourquoi le musicien n'a pas gorgé son album de cet instrument dont il
joue à merveille), "In My Dreams" (5.18) fait encore la part belle à
cet instrument, superbe ballade acoustique orchestrale avec de très
jolis choeurs féminins et masculins. Enfin "Faust And Mephisto" (4.58)
qui conclut l'album, est un ancien morceau, composé il y a déjà une
douzaine d'années. C'est pour moi étonnamment le sommet de l'album,
justement très proche de ce que faisait Patrick dans les opus
précédents (dont je suis fan, vous l'avais je dis ?), une espèce
d'épopée orchestrale sur fond de rythmique de Boléro avec un
instrumentarium des plus varié (violon, violoncelle, claviers
analogiques) et des choeurs/chants masculins et féminins quasi
grégorien. Ah si tout l'album avait été de cette trempe... (soupir)
Au
final bilan mitigé pour ce retour près d'un quart de siècle après
Châteaux De La Loire. Je dirais que l'artiste s'est selon moi un peu
trop dispersé (la faute au manque d'un thème précis sur lequel
travailler, à la différence des albums précédents ?) et utilise bien
trop une instrumentation synthétique froide et dénuée de chaleur et de
présence. L'absence d'une vraie section rythmique pèche également, tout
comme le fait d'avoir voulu (d'avoir dû ?) tout faire tout seul...
Espérons tout de même que ce retour sera tout de même salué et que
l'artiste nous reviendra rapidement pour un nouvel opus plus dans nos
cordes...
L'album (ainsi que les précédents) est écoutable et commandable sur https://broguiere.bandcamp.com Renaud Oualid
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