Archives 2003-2008 du forum de discussions sur France Culture

Le forum de discussions sur FRANCE CULTURE du site DDFC est fermé mais vous pouvez accéder en lecture aux 35.000 messages d'auditeurs archivés, ainsi qu'aux fameux SMILEYS et DÉCALCOS. Mention légale : les textes, idées et contenus présentés ici n'engagent que leurs auteurs à titre personnel et non le propriétaire du site DDFC.


 La pétition SOS France Culture continue sur le site sosfranceculture.free.fr        Dictionnaire TLF 
 Recherche :
 Dans le fil

Retour à la liste des messages
à mon tour

06/07/2005
20:43
le fond et la forme

Il a beaucoup été question dans les différents fils qui constituent ce forum des éléments de la forme ( jingles, tranches horaires diminuées ou au contraire étirées) et les critiques formulées sont évidemment pertinentes.
Mon propos est très légèrement différent.
La casse de FQ à laquelles nous assistons depuis 6 ans, et qui semble volontaire pour des raisons qui m'échappent, a été menée en s'attaquant d'abord à la forme, et a eu pour effet d'altérer les contenus des émissions.

En effet que ce soit Finkelkraut, ou J. Lebrun ou d'autres, qui étaient très certainement de bons professionnels, ou des gens assez honnêtes, sont devenus souvent des personnages grimaçants pour ne pas dire pire. Pire surtout quand il s'agit de gens qui avaient quelque chose à dire, et je n'étais pas forcément d'accord avec leurs propos, et qui désormais ne font plus que meubler des tranches horaires.

C'est ce qui pour moi a rendu FQ très difficile à vivre.
Des propos fumeux ou des points de vue discutables, ont toujours été prsents sur FC. Mais ils n'avaient pas cette lourde présence qui anéantit le désir de savoir qu'on pouvait avoir.

On écoute désormais FC avec une oeil sur la montre, en se disant: bientôt fini, on passe à autre chose; ou l'inverse: celui-là a quelque chose à dire, et on va l'en empêcher d'un instant à l'autre.

C'est pas très nouveau, la main mise sur le temps, est facteur d'aliénation.

Outre la suppression nette d'émissions que nous étions beaucoup à aimer, la transformation des horaires d'autres émissions les a vidées de leur intérêt ( je pense aux enjeux internationaux par exemple) assurés qu'on est d'emblée, qu'il n'y aura pas moyen d'aller au fond.

Les chroniques par exemple sont une catastrophe, comment est-il concevable que des gens puissent avoir tous les jours quelque chose à dire en quelques minutes. C'est une torture que d'écouter ces chroniques courtes, dans l'air du temps, souvent erronées ou déformantes, tous les jours. J'ai l'impression qu'à la limite ce ne sont même pas les individus qui sont en cause, mais bien la forme qui leur est imposée, et qui les amène à ne considérer leur temps de parole que comme une mesure du salaire qui va leur être versé.

Je m'étonne qu'un simple changement de forme a peu avoir un impact aussi négatif.
 
paddy

06/07/2005
21:37
re : le fond et la forme

Question très interessante. J'ai tendance à penser que la forme est excessivement importante et qu'en plus elle agit de façon pratiquement inconsciente pour la plupart des gens, qu'ils soient auditeurs, employés ou dirigeants de FC. Par exemple, je fais les hypotheses suivantes :

- les jingles et virgules sonores "ludiques" du journal indiquent au cerveau que l'actualité c'est du pipeau

- les slogans stupides ("votre memoire fait du sport, etc") indiquent au cerveau que l'emission qui va suivre n'a aucune importance

- la compression du son augmente le "confort" d'écoute et encourage à diminuer son attention auditive. Parfois pour capter l'attention, un orateur habile a interet à parler d'une voix faible.

- la possibilité d'écoute différée par le web encourage aussi à diminuer son attention. Inversement, l'ancien "ceremonial" de l'écoute unique à l'heure dite obligeait à être attentif pour ne rien rater.

- etc.

Globalement, je trouve que FC est devenue une radio qu'on ecoute distraitement.
 
Louise

06/07/2005
22:29
re : le fond et la forme

Oui, ces deux-là fond et forme sont intriqués, et quand une direction manque de fond, elle se sert de la forme pour asseoir son autorité.
Et aussi, il y a tout ce qui se passe ENTRE une direction et les collaborateurs . Comment pouvaient-ils avoir envie de faire des émissions après avoir entendu leur directrice dire dans le fameux Pot-au-feu de décembre 99:

" Je voudrais dire à quel point je suis heureuse et fière de cette… de ce que j'entends à chaque moment de la journée. En venant ici j'ai entendu une émission exceptionnelle de quelqu'un qui s'occupait des autres. Hier il y avait une jeune femme qui s'appelait Nadia et qui expliquait sa détresse. Je voulais dire aussi que hier soir, dans " Surpris par la nuit ", qui remplace " Les Nuits magnétiques " - car l'idée des Nuits magnétiques reste et demeure très très fort à l'intérieur de France Culture -, il y avait une émission qui m'a bouleversée et qui m'a faite pleurer sur les handicapés, qui était tout à fait remarquable "

http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=87 6&debut=0&page=1

Rien ne peut passer
 
à mon tour

06/07/2005
22:59
re : le fond et la forme

C'est étonnant le relief que prend maintenant le dialogue que vous avez référencé.
Outre la citation que vous relevez, il y est décrit la totalité de l'action qui va être menée dans les 6 ans qui suivent.
Reste à savoir pourquoi avoir fait ça, pourquoi cette complicité des acteurs du moment, et si ces années noires peuvent être effacées.
Considèraient-ils que le savoir pouvait être subversif ? parceque si c'est le cas, notre pétition risque bien de ne rien changer.
Il me rassurerait de savoir que Laure Adler est juste sotte.
 
dom

06/07/2005
23:14
re : le fond et la forme

que le savoir pouvait être subversif

j'aimerai, si c'est possible, l'avis devellopé, c'est effectivement une question de base.
sans deranger plus le fil, j'ai hate devoir ce que pense le forum a ce sujet
 
Yann

06/07/2005
23:56
re : le fond et la forme

Tous ces points sont capitaux pour tenter de comprendre ce qui arrive à FC depuis 1999. En schématisant, on peut réduire tout cela à deux causes: le refus de considérer la forme comme une condition nécessaire à la qualité (ou à la création, cf. une bande de joyeux drilles qui en usent et abusent pour le plus grand plaisir de tous ) et la priorité à l'émotion, la plus crue la meilleure, régissant tout contenu.
L'absence de rigueur dans la forme (je rejoins Paddy) n'a pas seulement un effet nocif sur l'auditeur (je décroche dès que j'entends le Voinche commencer son Rien n'arrive par "aujourd'hui euuuuuuuuuuuuuh, je reçois un grand homme, un euuuuuuuuh un grand écrivain", l'émission se termine ici), mais aussi sur le présentateur/producteur qui mène sa barque. Comment organiser une pensée, structurer et présenter un savoir quand vous savez que vous avez un invité, pas de plan préétabli, un livre à vendre ou une cause à défendre? La novlangue adlérienne parle de remise en cause de formes anciennes, mais appelons cette façon de faire de la radio par son nom: de la paresse, du farniente, du "cheap and easy". Depuis quand s'improvise t'on une radio culturelle? C'est une lourde charge qui implique de lourdes responsabilités. Tout remettre en cause n'est qu'un signe de paresse, d'ambition personnelle démesurée, ou, oui, peut-être, de sottise. Il faut être un vrai pense-creux pour soutenir un tel saccage.
L'obligation du contenu émotionnel a fait également beaucoup de dégâts. Il devient de plus en plus facile d'allumer FC n'importe quand, et de vite catégoriser ce que l'on entend dans une des causes (clauses?) obligées traitées par la chaîne (pas besoin de les énumérer, vous aurez reconnu les totalitarismes du XXe siècle et leurs conséquences infinies, le Proche-Orient, le mariage homosexuel etc...). J'avais commencé à jouer au petit jeu du test impromptu (allumez la radio dès que vous pouvez, écoutez, le temps de comprendre quelle est la cause qui est défendue, quel est le sentiment de culpabilité éveillé, notez cette cause sur une feuille, avec l'heure, et vous allez vite retomber sur vos pieds au bout d'une semaine), mais le résultat, au bout de quelques jours, a été déprimant. Comment, dans ces conditions, prétendre attirer des foules d'auditeurs? FC, par ces causes martelées, semble s'adresser à un auditorat virtuel.
Enfin, pour cette diatribe du soir (hello schtroumpf à lunettes), pour se donner une idée du gouffre entre ce que nous sommes en droit d'attendre d'une radio culturelle, et ce qu'elle nous offre effectivement, il faut impérativement se nourrir d'autres stations de radios culturelles auxquelles on peut désormais accéder avec une grande facilité via l'Internet (Radio Canada, la Radio Suisse Romande, la RTBF, NPR, la BBC). On n'y trouve pas la radio parfaite, en aucun des cas, mais une multitude de petites choses, d'idées qui aident à se figurer ce qu'une radio culturelle doit être. La première chose qui frappe, c'est le respect de l'auditeur, chose complètement perdue à FC. Ensuite, c'est le souci constant de la mise en forme, millimétrée, sans hésitation, sans heurts, sans pathos, sans misérabilisme. On ne veut pas être brouillon. Enfin, c'est la variété des sujets qui frappe. Lorsque l'on revient à FC, qu'on entend Jean Lebrun parler encore du Liban, on ressent une grosse chape s'abattre sur soi (c'est en tout cas cette sensation physique que je ressens quand on remache encore un sujet mille fois déplié et tourné dans tous les sens à FC). Oui, on regarde sa montre...
Pour vraiment terminer, cette fois, sur le respect de l'auditeur, une petite comparaison. De notre côté, les relations auditeurs-chaîne se font pas deux ou trois tchats risibles par an, qui sont une façon de se dédouaner de tout rapport réel (peut-être la raison profonde de tant de moraline sur FC, guilt complex?), sans résultat, sans objectif, bref, nullissimes. Du côté de la BBC, rendre des comptes aux auditeurs est un devoir sacré. Ils ont même un site consacré aux Governors (les directeurs de programmes):

http://www.bbcgovernors.co.uk

Tout y est: rapports en PDF, bilan et découpage des dépenses, suggestions, projets, et, le 19 juillet prochain, une grande réunion annuelle avec les auditeurs. Il y a même une partie du site consacrée aux réclamations. Jetez-y un coup d'oeil, la volonté de transparence est aveuglante! C'est une grande leçon. Nous sommes encore trop complaisants avec une chaîne qui est devenue une caste à part entière. Si tous les auditeurs avaient en tête le panorama des comparaisons possibles, on entendrait beaucoup plus de bruit.

Yann

 
Louise

06/07/2005
23:58
re : le fond et la forme

Je crains bien que ce soit juste la bêtise, il faut faire jeune, alors on chercher les Inrocks etc etc...
Les producteurs de France-Culture ne connaisent pas leur radio,ils ne l'écoutent pas, ils fonctionnaient sans doute sur les clichés , France-Culture, c'est pour les vieux...

Et pourquoi a-t-il fallu 6 ans à Jean Lebrun qui ne comprenait rien en 99, ne voyait rien venir, qui n'a pas réagi aux licenciements de ses collègues (lui et les autres) , qui n'a rien dit à tous ces chroniqueurs...
6 années pour enfin reconnaître :

«Ces partenariats, reprend le producteur Jean Lebrun, mais aussi les "cumuls" de chroniqueurs qui sont en même temps directeurs d'une revue... Tout cela inquiète l'auditeur qui a la sensation d'avoir affaire à un réseau. On n'arrêtera pas la défiance envers les médias sans changer notre comportement. Sans sortir de Paris, de nos ordinateurs. Sans aller chercher l'altérité là où elle est.»
http://www.liberation.fr/page.php?Article=307794#

Il n'y est pas encore :l'auditeur n'a la sensation d'avoir affaire à un réseau, il a affaire à un réseau.


 
paddy

07/07/2005
00:38
En complement des messages ci-dessus

<< Considèraient-ils que le savoir pouvait être subversif?>>

Je crois qu'ils s'en foutent. Depuis 15 ans j'ai l'impression qu'il y a une generation de decideurs et de politiques qui se foutent d'eduquer les masses, non pas par crainte de la revolution, mais parce que le savoir les emmerde: ça coute cher, ça ne rapporte pas d'argent tout de suite, ça ne rapporte pas d'audimat, ça ne rapporte pas d'electeurs. Cf le peu d'enthousiasme à voter des budgets de recherche fondamentale ou à encourager le gout pour les sciences. Voir aussi le politicien Delanoé preferant sortir 4 milliards pour que Paris soit une vitrine olympique plutot que par exemple une nouvelle Silicon Valley.

Eduquer les masses dans un but subversif c'etait plutot une idee portée apres guerre par le Conseil National de la Resistance

Il me semble donc que FC a été cassée par la conjonction de plusieurs phenomenes, entre autres :

- en interne, le besoin de changement vu que la direction assez musclée de Patrice Gelinet 1997-1998 a été une periode tres difficile marquée par le suicide sur son lieu de travail de l'animateur du Panorama (emission emblematique). Cette ambiance délétère faisait suite à un audit de 1997 qui avait décrété que FC était vieillotte.

- l'arrivee de Cavada comme "tueur" poussé par le gouvernement pour faire de l'audience. Comme recompense, il s'est retrouvé tête de liste aux européennes sans jamais avoir fait de politique.

- l'arrivée de Laure Adler comme marionnette socialiste pour introduire à FC toutes les theories à la mode de la culture paillette, theories (tout est culture, il faut erotiser le savoir...) complétées par un sens aigu des reseaux de pouvoir, de copinage et de verrouillage. Donner habilement des tribunes aux gens de la presse a permis d'eviter pendant 6 ans que la presse critique France Culture.

- dans la société en général, l'explosion de l'individualisme et de l'arrivisme qui n'a pas épargné la maison ronde. De ce fait, les producteurs recents sont des gens qui font carriere et qui lorgnent vers le fric de la télé (chose jamais vue auparavant à FC)
 
à mon tour

07/07/2005
07:15
re : le fond et la forme

Il y a une tradition immémoriale pour des dirigeants de s'approprier la connaissance. Car même si celle-ci n'est pas vendeuse elle porte toujours en germe la critique, qui elle peut devenir vite insupportable. Le drame c'est qu'en même temps il faut un peu permettre sa diffusion, faute de quoi les iniiatives "utiles" (et vendeuses) ne pourraient pas éclore.
Voila à mon avis le sens de la transformation de FC.

Quand j'entends les jingles de FQ, "érotiser le savoir" c'est annoncer qu'on en fait une marchandise. Sans citer les autres scies, elles portent toutes le même message. Après quoi on frelate la marchandise. Bien sûr dans un tel contexte, les intervenants de FC viennent vendre leurs produits, et se vendre eux-mêmes. Et il ne nous reste plus qu'à discuter de la qualité du produit.
Voilà la relation à FQ que ces dernières 6 années ont instaurée. Et voilà le terrain ou on nous attend. Bien sûr il ne reste plus qu'à nous opposer des audimats, fictifs ou réels, peu importe, la modernité, ou n'importe quelle verroterie du commerce audiovisuel.

Nous sommes un public conquis, au sens premier du terme.

Mais quand nous étions flattés dans le sens du poil en nous enfermant dans l'idée que nous étions une élite consommatrice de culture, un premier pas était déjà fait. Le terme même de culture, et non de savoir, ou de connaissance, n'était pas innocent, il porte en lui une idée d'accumulation finie de connaissances désamorcées.
Il se trouve que sous le vocable se cachait le savoir, (art science politique , tout ce qu'on peut vouloir), et que des gens de toute sorte, éditeurs, scientifiques, hommes de lettres etc.. venaient parler de leur domaine, et savaient en montrer les interrogations, les doutes et les certitudes, ils altéraient le sens voulu du mot culture en y mettant un savoir critique. La limité tolérable était donc franchie. Voilà ce que j'entends pas subversion du savoir.

Certes, après avoir écouté FQ je n'irai pas nécessairement acheter un 4X4, mais je me tairai. Voila le pari qui est fait.

Cette analyse est peut-être paranoïaque, parce que tout n'est pas aussi mécanique et manichéen que je le dis. Cependant j'ai du mal à croire que la transformation observée ne soit que la conséquence d'une suite de stupidités et de lâchetés.

Réellement je pense qu'il a suffi de manipuler la forme, comme le dialogue cité plus haut par Louise le montre, pour tout changer.








 
guydufau

07/07/2005
09:31
re : le fond et la forme

que le savoir pouvait être subversif

j'aimerai, si c'est possible, l'avis devellopé, c'est effectivement une question de base.
sans deranger plus le fil, j'ai hate devoir ce que pense le forum a ce sujet

voici ma contribution dom
Le savoir est subversif d'où
- l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie
- la constante politique de l'Eglise de Rome : les bûchers de l'inquisition, l'interdiction de toute exégèse des écritures saintes jusqu'à la fin du XVIIe siècle
- les bûchets de livres de l'Allemagne nazie
- les censures de tout poil, etc.
 
Yann

07/07/2005
23:21
re : le fond et la forme

Ca a toujours été plus facile pour moi d'attribuer la démolition de FC à une poursuite de l'air du temps insouciante et sûre de son fait, sans projet politique concerté (théorie de la conspiration), mais les points articulés par Paddy font froid dans le dos. Il ne me semblait pas que FC soit un outil si influent qu'il pût être la victime d'une mise au pas politique. Cette captation (de l'auditorat, de la chose culturelle, de l'évènement) donne l'impression d'une radio sans initiative, dont on a aspiré toute la vie. Un média mort.
Quelqu'un sait-il dans quel esprit FC a t'elle été créée? Quelles étaient ses missions?

Yann

 
lionel

07/07/2005
23:40
re : le fond et la forme

Votre histoire de savoir subversif, j'y adhère en general (*) mais dans le cas precis de FQ et des causes de sa destruction je ne sais pas trop quoi en conclure. Tout simplement parce que dans ses plus belles années je n'ai jamais trouvé FQ très "subversive" (la preuve en est dans son public mélangé gauche/droite). A moins qu'on appelle subversion le fait qu'elle etait tres peu commerciale et qu'elle prenait le temps




(*) cf la theorie du tittytainment de Zbigniew Brzezinski « cocktail de divertissement abrutissant et d'alimentation suffisante permettant de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète ».
http://www.broguiere.com/culture/ignorance.htm
 
shhhhhhhhhh

08/07/2005
05:35
re : le fond et la forme

"A moins qu'on appelle subversion le fait qu'elle etait tres peu commerciale et qu'elle prenait le temps"

Précisément: elle prenait le temps.
Je ne pense pas que FQ était subversive, mais dans ce temps gratuit qui était utilisé sans contrepartie marchande, pouvait apparaître un moment étonnant de de découverte.
Et le tronçonnage qu'on a fait subir à cette radio a rendu impossibles ces moments là.
La subversion n'est pas un discours, elle apparaît quand on a le temps pour soi, et que la pensée qui se développe fait jaillir une étincelle. Ce sont des moments, souvent très courts, pendant lesquels le temps perd sa linéarité.
Ce que dans un autre fil j'appelais des moments de grâce.
Que d'ailleurs je pêche aussi parfois sur les fils de ce forum.
 
Retour à la liste des messages

Page générée en 0.35 seconde(s) par la technique moderne