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Depuis six
années, la grille et l'esprit de France Culture ont été
profondément transformés sans tenir compte de l'opinion des
auditeurs. C'est pourquoi nous demandons à l'occasion de la nomination
d'un nouveau directeur de France Culture à ce que les auditeurs
et les associations d'auditeurs soient enfin consultés sur le contenu
de la grille et l'évolution de la chaîne.
Pour signer la pétition : sosfranceculture.free.fr/signature.php
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État des lieux et propositions :
Il est temps en effet de refermer la parenthèse 1999-2005, aventure
qui a transformé en "radio comme les autres" (1)
un fleuron de l'art radiophonique. France Culture ne remplit plus son rôle
d'université populaire : à l'antenne le savoir, la connaissance,
les cultures du passé ont largement diminué au profit des
débats sur l'actualité la plus immédiate. Après
cette destruction maquillée en "modernisation", il apparaît
que la grille ne doive plus être confiée à une seule
personne qui impose autoritairement sa vision de la culture et du patrimoine.
De ce fait la consultation des auditeurs et des associations d'auditeurs
semble désormais indispensable pour reconstruire une grille de qualité.
La nouvelle Direction pourrait privilégier les trois axes de réflexion
suivants :
1 ) restaurer un style et un art radiophoniques mis à mal
- repenser la grille en termes d'art radiophonique, et notamment rétablir
la prééminence des documentaires et fictions soigneusement
préparés et montés, qui ont fait la réputation
de la chaîne.
- renoncer à la compression qui dénature le son, tout comme
France Musiques y a renoncé.
- abolir le principe généralisé de zapping sonore
actuellement organisé par certaines émissions, dans leur
structuration même (" les matins de FC ") ou bien du fait
du rythme imposé par l'interviewer (" tout arrive ", "
travaux publics ") qui transforme le dialogue en bavardage diffluent.
- rendre à l'habillage sonore de France Culture la discrétion
qui fut la sienne, en supprimant les jingles racoleurs introduits depuis
six ans et les longs "tunnels" d'auto-promotion ou de partenariat
calqués sur l'esthétique publicitaire. Supprimer la répétition
de slogans dont la bêtise démagogique est manifeste ("les
deux là en train de boire sur un banc c'est de la culture"
/ "il faudrait trouver un moyen d'érotiser le savoir"/"chaque
jour sur France Culture votre mémoire fait du sport").
- redonner au style vocal, à la correction de la prononciation et
de la langue, à la richesse de l'expression, l'exigence de qualité
qui fut la marque de fabrique de la chaîne.
2 ) repenser l'ensemble des contenus et de la programmation
- restaurer la part d'émissions culturelles que les auditeurs
sont en droit d'attendre d'une chaîne dite culturelle, en rendant
à ces émissions un format et une durée adaptées
à leur objet.
- réduire la part de programmes de flux et de direct, en prise sur
l'actualité politique et sociale immédiate. Revoir, en particulier,
les contenus et les finalités des magazines des tranches horaires
7h-9h, 12h-14h, 18h-19h30, et des programmes de soirée.
- ramener l'actualité à sa juste mesure sur une chaîne
culturelle (bulletins concis de 5 à 15 minutes maximum).
- remettre en question la politique de partenariat avec des média
privés généralistes, qui nuit à l'indépendance
des contenus de la chaîne (Le Monde, l'Express, Nouvel Obs...).
- redonner son vrai sens et sa liberté de parole à la critique
littéraire, artistique et cinématographique. Cesser de confondre
critique, bavardage promotionnel et "partenariats-parrainages",
de règle depuis 1999. Cesser de faire de France Culture un simple
agent de médiation de l'industrie culturelle.
- revenir sur la suppression récente, ou la dénaturation,
d'émissions plébiscitées par les auditeurs dans des
domaines aussi variés que la poésie, la musique, l'humour,
le savoir, les sciences, la littérature, les artistes, les régions...
(Poésie sur parole, les Chemins de la musique, les Décraqués,
les Chemins de la connaissance (version montée), Pince-oreille...).
- redonner une véritable diversité à l'offre des programmes
: en sortant du tout contemporain, du présentisme, des sujets d'actualité,
amplement abordés sur toutes les autres stations ; en réduisant
l'ampleur et la fréquence des semaines ou des journées monothématiques.
- limiter le nombre de multidiffusions, signe alarmant du manque d'idées
et de créativité de la grille actuelle.
- rétablir des programmes ambitieux accessibles à tous sur
la chaîne hertzienne, les deux web-radios semblant témoigner
du renoncement à une grille hertzienne de qualité au profit
d'un illusoire "tout à la carte".
3 ) rester fidèle aux missions de France Culture
- recentrer la chaîne sur sa mission de service public telle
qu'elle est définie dans les textes officiels , et rétablir
son rôle de transmission de la culture et des savoirs. Redéfinir
les missions d'une radio de création et de diffusion, non assujettie
aux modes de l'actualité.
- replacer l'esprit d'initiative au centre des choix éditoriaux.
Créer, lancer l'événement plutôt que relayer
une actualité culturelle déjà couverte par de nombreux
autres médias.
- remettre en question la doctrine radiophonique de la Direction sortante
: primat des émissions en direct qui nient l'art radiophonique ;
relégation du patrimoine et de la culture aux marges de la radio
hertzienne ; contenus en prise sur l'actualité ; missions "
citoyennes " de la radio.
- rétablir une ambiance sereine de travail, sans évictions
brutales de personnel ; recruter les producteurs et collaborateurs sur
le critère de la compétence et non sur celui de la notoriété
médiatique ou du " copinage " ; faire de la connaissance
de l'histoire de la chaîne un critère de choix, afin d'éviter
l'embauche de journalistes qui dans leur ignorance importent la superficialité
du style télévisuel.
- augmenter l'audience sans rien sacrifier de la qualité de la programmation.
- restaurer des relations de dialogue et de confiance avec les auditeurs
et les associations représentatives d'auditeurs, autrement que sur
le mode d'opérations médiatiques sans lendemain comme l'ont
été les deux tchats de 2004 et 2005.
- les recommandations de cette pétition ont toutes prouvé
leur valeur et leur efficacité auprès du grand public. Citons
la RTBF, la Radio Suisse Romande, ou la BBC comme autant d'exemples de
mise en pratique de ces principes : leurs stations, à contenu culturel
ambitieux, sont immensément populaires, et continuent d'utiliser
ces recettes avec un succès toujours renouvelé.
(1) Interview de Madame Laure Adler dans le supplément
TV du Monde (9 juillet 2004)
Accueil, état des lieux et proposition : http://sosfranceculture.free.fr
Signature : http://sosfranceculture.free.fr/signature.php
Liste des signataires : http://sosfranceculture.free.fr/liste.php
Contact : http://sosfranceculture.free.fr/contact.php
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