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"MEURTRES DANS UN JARDIN ANGLAIS"

"Cette grille, je la vois comme un jardin anglais" annonçait fièrement au cours de l'été dernier Madame Laure Adler. Plus de six semaines après son ouverture, il apparaît que le jardin est moins verdoyant qu'on nous l'avait fait espérer. Il s'y est même produit un certain nombre de meurtres. Plus d'une dizaine d'émissions de grande qualité qui faisaient le bonheur des auditeurs ont été sauvagement assassinées. Tel est le scénario d'un très mauvais film conçu et réalisé par Jean-Marie Cavada, Laure Adler et Olivier Kaeppelin [NDLR :Directeur adjoint de France Culture], qui n'aurait jamais dû obtenir l'avance sur recettes.

Ce n'est pas une galéjade. La nouvelle grille introduite le mois dernier a défiguré la chaîne et a laissé les auditeurs tout désemparés. Comment en est-on arrivé là ? Il m'est apparu que ses auteurs sont tombé dans tous les pièges, ils n'en ont évité aucun !

Premier piège : la course à l'audience et la concurrence avec les autres chaînes

Le président de Radio-France, M. Jean-Marie Cavada a invoqué la nécessité de "conquérir de nouveaux publics dans une situation de marché concurrentiel de plus en plus violente" ; tout montre que la conquête de l'audience est bien le véritable objectif de la nouvelle orientation.

Accepter la concurrence avec d'autres chaînes qui n'ont pas d'autre but que d'obtenir par tous les moyens l'audience la plus élevée possible est, pour une chaîne culturelle une véritable absurdité. Cette concurrence n'a tout simplement aucun sens. C'est comme si le théâtre des Amandiers de Nanterre cherchait à faire de la concurrence au Casino de Paris. Pratiquez donc l'excellence et l'audience viendra par surcroît.

France Culture est-elle une chaîne trop chère ?
Un argument souvent employé pour justifier la nécessité d'augmenter l'audience est que France Culture serait trop chère si l'on rapporte le coût au nombre d'auditeurs. Je suis vraiment étonné de ce type de considérations. Jamais je n'ai eu l'impression qu'une émission entendue à France Culture était particulièrement coûteuse à faire à part celles qui nous emmènent, et je ne m'en plains pas au fond de la Birmanie ou du Laos. Il n'y a pas de présentateur vedette ni d'invité aux exigences démesurées, pas d'orchestre, beaucoup d'interventions se font à titre gracieux.

Le morcellement devient la règle
La course à l'audience a un aspect particulièrement pernicieux, c'est quand elle conduit à aller chercher du côté des auditeurs inattentifs, ceux qui écoutent sans écouter, ce qu'on appelle, paraît-il dans le jargon du métier "l'écoute flottante". Pour capter cette "écoute flottante", il faut changer tout le temps de sujet de manière qu'un auditeur qui aurait perdu le fil du discours puisse facilement se raccrocher à la suite de l'émission. C'est ce qui explique ce morcellement des émissions en particulier du matin et qui est une calamité pour les auditeurs qui écoutent vraiment les émissions et en attendent quelque chose.

Si j'examine les différentes émissions qui nous sont proposées le matin, je passe sur le très bavard "longtemps je me suis levé de bonne humeur" qui a l'inconvénient majeur de nous priver d'une bonne heure de rediffusion, et je m'étonne que "les enjeux internationaux" aient été mis dans cette case horaire de faible écoute, comme s'ils avaient été punis. Le morcellement marque gravement l'émission de Pierre Assouline. Elle dure quatre vingt dix minutes et la présence utile de l'invité se limite à vingt-cinq minutes entre 7 heures 5 et 7 heures 30. À 7 heures 30, un long tunnel d'informations de vingt minutes coupe l'émission en deux, rompant son unité. Pierre Assouline fait quelques efforts pour montrer qu'on est toujours dans son émission. Il prend bien soin d'annoncer les titres et de poser quelques questions à l'invité sur l'actualité; cet artifice prouve bien qu'il y a un problème et qu'ils en est conscient. Ensuite, il dispose de dix minutes dont il n'a pas l'air de très bien savoir quoi faire et nous avons de nouveau droit à un bulletin d'information, suivi de la chronique de Jean-Louis Ézine. Vient ensuite un sujet qui porte sur l'actualité culturelle , puis un deuxième et parfois un troisième. C'est une belle illustration des poupées gigognes de Madame Adler ; quant à l'invité, qui s'est levé avant les aurores, on se demande ce qu'il fait et pourquoi il est toujours là.

La tranche 8 heures 30 - 9 heures est totalement inacceptable.
À elle seule, elle condamne la grille. À l'heure où nous avions "les chemins de la connaissance", inutilement rebaptisés "le cabinet de curiosités" , la pitance qui nous est servie consiste en une succession de quatre amuse-gueule, à savoir (i) la chronique fort estimable d'Aline Pailler (ii) une revue de presse internationale qui a le double inconvénient d'être redondante par rapport aux journaux et bulletins d'information déjà entendus et de faire l'impasse sur la presse française (iii) l'inacceptable, l'insignifiant, "expresso" précédé de son petit jingle strident comme une sonnerie de téléphone mal réglée (iv) enfin la lecture d'un texte brut de décoffrage, sans présentation, sans restitution du contexte, sans analyse ; la rubrique se révèle être particulièrement indigeste.

Madame Laure Adler a déclaré dans Télérama: "le matin, on est généralement plus ouvert, plus disponible, plus désireux d 'apprendre : l'antenne sera consacrée à la connaissance, au partage du savoir et à la réflexion". On ne saurait mieux dire . Pour stimuler la réflexion, elle n'a rien trouvé de mieux que de supprimer "les chemins de la connaissance" et de mettre à la place cet infect petit salmigondi.

La sémillante directrice a bien tenté de justifier ce morcellement. "un des gros problèmes de la grille précédente, c'était d 'être trop scolaire, trop corsetée. Désormais, à l 'intérieur d'une même émission, il peut y avoir plusieurs voix, plusieurs propositions, un peu à la manière des poupées gigognes". Pour ce qui est des poupées gigognes, nous sommes servis. Je voudrais bien savoir d'où Madame la Directrice tient que la grille était trop scolaire, trop corsetée . En fait elle ne fait que justifier ce zapping organisé et obligatoire, qui est la négation même de la réflexion et de l'approfondissement des idées.

Des informations envahissantes
Il nous a été expliqué que c'est pour "éviter les fuites d'audience à certains moments de la journée" que la part des informations a été considérablement augmentée. Le résultat, c'est une banalisation accrue. Sur toutes les chaînes, on nous parle de Maurice Papon, de l'Indonésie, de l'audition de Xavière Tiberi et la visite de Jiang Zemin à Paris. Si j'entre dans un supermarché ou un café, il y a toujours un haut parleur qui crache et ça recommence : Maurice Papon, l'Indonésie, l'audition de Xavière Tiberi et la visite à de Jiang Zemin à Paris. Si j'ouvre un journal, ce sera encore Maurice Papon, l'Indonésie, l'audition de Xavière Tiberi et la visite de Jiang zemin à Paris. Je me branche sur Internet et sur la page d'accueil de mon fournisseur d'accès je trouve encore une fois Maurice Papon, de l'Indonésie, la visite de Jiang Zemin à Paris. Qui en dehors de France Culture pouvait nous parler des royaumes hellénistiques, des troubadours, de la protection des récifs coralliens, des mangroves des côtes africaines, des penseurs de l'Andalousie musulmane, des Guelfes et des Gibelins, de la gnose, du taoïsme, des fondateurs du mouvement cistercien, de Spinoza, des corsaires, des anges dans l'œuvre de Rilke, de l'histoire du chocolat, de la persécution des vaudois, des communautés francophones en Amérique, de Marsile Ficin, des lémuriens et des naines rouges ?

Les informations sont indispensables mais elle devraient au moins rester à leur place et ne pas envahir les émissions comme elles le font dans l'émission de Pierre Assouline qu'elles coupent en deux par un tunnel de vingt minutes et même en trois si on tient compte du bulletin de 8 heures.

Quoiqu'on en pense sur le plan des idées politiques qui y sont exprimées, l'émission de Thierry Garcin, "les enjeux internationaux" a le mérite de prendre de la distance par rapport à l'actualité et de traiter des sujets délaissés. Il est contradictoire de nous dire que l'information à France Culture privilégiera l'analyse et en même temps de reléguer cette émission à une tranche horaire où la plupart des auditeurs sont encore dans les bras de Morphée.

Deuxième piège : l'approche marketing

Les dirigeants de France Culture ont été saisis par le marketing. Jamais on n'avait autant parlé d'enquêtes, de sondages, de panels, d'image etc. Dans ce domaine, il semble qu'ils se soient comportés en véritables pieds nickelés.

On nous a annoncé que les auditeurs avaient été sondés à l'aide de savants panels comme si c'était une marque de sollicitude à leur égard. Cette méthode qui n'avait aucune chance de révéler l'essentiel, à savoir l'attachement passionné des auditeurs pour leur chaîne qui est d'essence spirituelle. Qui est assez naïf pour croire que c'est avec des panels qu'on peut construire une grille ? Laissez donc le marketing aux commerçants ! La bonne radio n'a rien à voir avec l'approche de ce type de pratiques.

Comme des apprentis sorciers, les responsables de la chaîne ont cherché à en modifier l'image. Un élève de première année de n'importe quelle école de commerce leur aurait expliqué qu'une image est fragile, qu'elle se constitue dans la durée et que si on veut la faire évoluer, il faut le faire avec circonspection sinon, on la brouille et on l'endommage. Les bouleversements brutaux qu'ils ont introduits ont eu la délicatesse de l'entrée d'un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Il est piquant de rappeler qu'une des tâches assignées par Jean-Marie Cavada à Laure Adler était de rendre la chaîne plus "lisible", autrement dit d'améliorer la cohérence de son image. Quelle sera l'image d'une chaîne qui jadis fut prestigieuse, qui s'est trouvée ballottée entre diverses orientations, qu'on a cherché à transformer en chaîne généraliste mais qui par certains côtés n'est pas tout à fait une chaîne comme les autres ? Ce n'est pas en faisant coexister "expresso", "longtemps je me suis levé de bonne humeur", qu'on verrait bien sur une quelconque chaîne périphérique avec "la matinée des autres" ou "tire ta langue "ou encore "répliques" qu'on aboutira à une image cohérente.

Troisième piège : le jeunisme

Avant d'introduire son jardin anglais, Madame Laure Adler avait déclaré : "un de nos buts est de conquérir les 18-35 ans qui sont en situation de désir par rapport à la culture". Le mot d'ordre c'est "rajeunir", il faut "faire jeune". Mais comment effectuer cette conquête ? C'est simple, mettez des voix jeunes, laissez vous aller à un certain relâchement du langage : "ce film est chiant", comme on l'a paraît-il entendu dans "la suite dans les idées", faites passer de la musique techno, de la " oueurlde miouzique (sic)" et le tour sera joué. Cela n'a en fait aucune chance de réussir. Les publicitaires le savent bien, les jeunes n'aiment pas qu'on cherche à les "draguer" en tant que jeunes. De même qu'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, on n'attrape pas la jeunesse avec des petits trucs et des petites flatteries. Entendu récemment sur les ondes "à France Culture, on nous dit de passer de la techno et de la oueurlde miouzique, eh bien, je vous passe du Sibelius". C'était Jean Lebrun à Pot-au-feu. Affirmons haut et fort que France Culture doit être une radio pour tous les âges sans distinction. Refusons les ghettos de tranches d'âges. Radio bleue, non merci, le Mouv' également. Si malgré tout, de savantes études prouvaient aux responsables de la chaîne que leurs auditeurs sont dans une quelconque proportion plus âgés que la moyenne nationale, ils auraient bien tort de s'en plaindre.

Les marchands de voyages, de confiseries, de liqueurs, de médicaments, les organisateurs d'expositions ou de conférences ne se plaignent nullement d'avoir des clients âgés. Jean-Marie Cavada et Laure Adler devraient être enchantés et très flattés d'avoir des auditeurs âgés ; ces auditeurs, ils devraient les choyer, les dorloter, les soigner aux petits oignons, au lieu de leur signifier qu'ils ne sont pas des auditeurs intéressants et de les faire fuir.

Les personnes âgées c'est un public idéal pour la radio. Elles disposent de cette denrée si essentielle et si rare, le temps. On peut en outre les créditer d'une bonne dose d'expérience et de discernement. Elles sont attentives, exigeantes. Elles aiment le beau langage. Elles peuvent jouer un rôle de passeurs, comme on dit, pour les plus jeunes. En outre, avec les personnes âgées, pas de problème à se faire pour l'avenir, c'est bien connu, c'est une force montante, ils seront de plus en plus nombreux. Mais l'essentiel, n'est pas là. N'est-ce pas une belle et noble tâche que d'embellir la vie des personnes âgées ?

Faire du jeunisme, c'est aussi se méprendre sur la jeunesse et même l'insulter. Pourquoi supposer que les jeunes ne sont pas sensibles au beau langage, aux émissions bien construites qui font appel à la réflexion ? En outre, pourquoi jouer cette carte puisque ce ne sont pas les chaînes qui cherchent à les flatter qui manquent ?

Quatrième piège : la révolution permanente.

J'ai lu dans un article de Télérama que la chaîne "ronronnait", qu'elle était "ankylosée"; d'autres ont dit qu'il fallait la "réveiller". Je me demande si ceux qui écrivent de pareilles choses écoutent vraiment les émissions. C'est dans l'air du temps, notre époque a la bougeotte, il faut tout changer tout le temps. Plutôt que de donner dans ce panneau, les dirigeants de la chaîne auraient été bien inspirés d'y résister et de ne pas ignorer que les grandes œuvres se font dans la continuité. Les "chemins de la connaissance" constituaient une véritable œuvre, une encyclopédie sonore d'une valeur inappréciable couronnée par l'Association des Auditeurs de France Culture et qui se construisait semaine après semaine. Les "perspectives scientifiques" et le "rythme et la raison" avaient les mêmes caractéristiques. Alain Finkielkraut a dénoncé récemment ce "conservatisme du changement", cette manie de changer pour changer. Cette semaine, au cours de l'excellente émission sur l'architecture de François Chaslin qui cependant ne me console pas du départ de Pascale Charpentier, une intervenante a dénoncé "cette obsession pathologique des architectes pour le changement". Ce qui vaut pour l'architecture vaut pour d'autres domaines. Les auteurs de la grille ont-ils bien réfléchi à ce que ces bouleversements représentent pour les auditeurs ? Connaissent-ils la jouissance qu'il y a à voir arriver une émission que l'on aime, le petit frémissement d'aise que l'on éprouve quand les premières notes du générique sont égrenées ? Ont-ils conscience du manque qui sera ressenti en cas de suppression de l'émission et du mécontentement engendré, surtout si cette suppression apparaît comme arbitraire ?

C'est une idée fausse qu'il faille périodiquement changer les formules d'émissions. Il est des émissions qui franchissent les décennies et qui nous donnent toujours autant de bonheur. Le meilleur exemple, c'est "le masque et la plume" sur France Inter, toujours là, intéressante et agréable à entendre plus de quarante ans après sa création, dans la même tranche horaire, le dimanche soir un peu après 8 heures. Jean-Louis Bory est mort, Georges Charensol est mort, François Régis Bastide est mort et "le masque et la plume" continue sa belle carrière. Si le nouveau directeur de France Inter avait un jour l'idée de la supprimer au motif qu'elle a fait son temps, je suppose que M. Jean-Marie Cavada chercherait à l'en dissuader.

Les dirigeants de la chaîne ont dans la nouvelle grille donné quelques signes qu'ils n'étaient pas totalement insensible à ce type d'arguments. Il y a des émissions qui perdurent et qui restent dans la tranche horaire où on a l'habitude de les trouver "les lundi de l'histoire" et "répliques", par exemple. Pourquoi ces deux émissions bénéficient-elles d'un traitement de faveur ? Contentons nous de poser la question. Dans le jardin anglais de Madame Adler, il y a deux restaurations qui sont deux bonnes surprises. "La matinée des autres"nous revient ce qui prouve qu'une émission passée à la trappe peut refaire surface ; je suis fort heureux de voir "les cinglés du music hall", véritable encyclopédie du vieux jazz et des musiques de variété, retrouver une heure et un format acceptables, après qu'ils aient été tronçonnés et relégués aux alentours de minuit. Encore un effort, Madame la Directrice, rendez nous "les chemins de la connaissance" et "les perspectives scientifiques".

Y aura-t-il encore des rediffusions ?
Il y a quelques semaines, j'ai été fort surpris de constater que les programmes des rediffusions de la nuit n'étaient plus annoncés, que ce soit dans Télérama, ou dans ce site Internet de France Culture pour lequel ils ne cessent de faire de la publicité sur les ondes. Je me suis demandé ce que cela pouvait bien vouloir dire et si par hasard ils souhaitaient éviter une comparaison trop peu flatteuse entre ce qui se fait maintenant et ce qui se faisait jadis ? J'avais raison de m'inquiéter. J'ai appris que des menaces pesaient sur ces rediffusions. elles étaient une des gloires de France Culture en même temps qu'une fantastique vitrine. Que d'amis m'ont dit : "une nuit, je n 'arrivais pas à trouver le sommeil, j 'ai écouté la radio, je suis tombé sur telle émission de France Culture, elle était absolument fa-bu-leuse". En outre, elles donnaient une chance de retrouver une émission qu'on souhaitait réentendre ou qu'on avait manquée.

La semaine dernière, en consultant le programme j'ai pu constater qu'effectivement, la suppression des rediffusions était dès à présent en œuvre. Elles sont réduites à la portion congrue, commencent à une heure du matin pour s'arrêter vers trois heures et pour le reste de la nuit, il est indiqué " multidiffusion", ce qui désigne des rediffusions d'émissions de la semaine, sans que nous soyons informés desquelles il s'agit ce qui serait le moindre des choses. Si les dirigeants de la chaîne voulaient tout faire pour nous dissuader d'écouter France Culture la nuit, après nous avoir découragé de l'écouter le jour, ils ne s'y prendraient pas autrement.

L'argument pour supprimer les rediffusions de la nuit, paraît-il c'est qu'elles coûtent trop cher. Cela paraît incroyable puisqu'il n'y a qu'à aller chercher la bande et la mettre dans l'appareil. En fait, j'ai entendu dire que chaque rediffusion obligeait la chaîne à reverser un petit quelque chose aux auteurs de l'émission.

Arrêter les rediffusions de la nuit, c'est fermer les portes d'une sorte de Musée du Louvre de la radio. Si les bonnes émissions du jour sont supprimées et s'il nous est interdit d'avoir accès la nuit à celles du passé, comment voulez-vous que les auditeurs ne se sentent pas doublement floués ?

Des promesses non tenues
Madame Laure Adler nous a menti. Que de promesses sans doute faites inconsidérément n'ont pas été tenues ! N'avait-elle pas critiqué son prédécesseur pour sa "magazinite" (elle voulait parler de l'excès de magazines). Maintenant, les magazines sont omniprésents, il n'y a plus que ça ! Elle même et M. Jean-Marie Cavada n'avaient-ils pas promis d'étoffer considérablement la part des sciences ? Cette part est réduite à la portion congrue, il n'y a plus que deux magazines, le grand vide provoqué par la disparition des "perspectives scientifiques" n'a toujours pas été comblé. J'ai lu dans Télérama que selon Madame Adler, "la fiction conserve son pré carré". C'est faux, les fictions sont une peau de chagrin, j'apprends que les heures de fiction sont passées de 8 heures 40 à 4 heures 55 et il n'y a même plus de théâtre classique le dimanche.

Telles sont les amères réflexions que m'ont inspiré la récente réforme de France Culture. J'appelle de mes vœux des initiatives de nature à faire cesser les atteintes portées à cette chaîne qui constitue un véritable trésor national.

Paris, le 23 octobre 1999
Henry
Membre de l' Association des Auditeurs de France Culture


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