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Les matins de Souffrance Culture

Pour la dernière de l'animateur du 7-9 de France Culture, il est bon de rappeler que pour de très nombreux auditeurs, cette émission de bavardage bien-pensant a été pendant quatre douloureuses années d'une stupéfiante médiocrité. Cédant aux sirènes du radiophoniquement correct, elle a multiplié les chroniques souffreteuses qui hachent le propos de l'invité et oscillent entre midinette academy (7h15), revue inutile de la presse unanime (7h30), comité éditorial du Figaro (7h50), mensonges et sornettes géostratégiques (8h15), insignifiance politicienne (8h30), vacuité bistrotière (8h35) et potins mondialisés (8h55), sans oublier les questions souvent sottes de l'animateur. Rappelons que pendant 35 ans, France Culture a osé sa différence en se passant fort bien de chroniqueurs.

Malgré plus de 1000 tentatives, cette émission qui se vante d'avoir une audience comme Barbara Cartland un lectorat, n'est jamais arrivée une seule seconde à la cheville des émissions élaborées qui ont fait la réputation de France Culture. Parmi un florilège de dérapages le nez dans l'actualité, on peut réécouter utilement le chapelet de sottises débitées sur l'Irak en 2003, le TCE en 2005 ou le foot en 2006. Cette émission est ainsi la seule où un chroniqueur multirécidiviste du dérapage soit capable de gloser à 8h15 sur la victoire électorale du Fatah pendant que les téléscripteurs du monde entier crépitent de la victoire du Hamas.

Fort dépensière en chroniques superflues, cette émission qui se pose volontiers en donneuse de leçons humanitaires (sauf lorsqu'elle renvoie brutalement ses chroniqueurs trop à gauche) a également la particularité d'utiliser des stagiaires non payés, là où l'éthique commanderait de payer au minimum le SMIC à tout être humain indispensable à une émission de la radio publique. Cette situation est d'autant plus choquante que la petite caste médiatique qui s'est abattue sur France Culture depuis 1999 ne se prive pas de cumuler de multiples et confortables revenus dans divers médias, écoles ou conseils d'administration.

Quant à l'auditeur, témoin impuissant de la disparition de l'université populaire France Culture, passée de 1999 à 2006 du niveau érudit au niveau collégien, voire au niveau CM2 à 17h55, il conserve précieusement ses archives, preuves éclatantes du naufrage. Preuves d'autant plus nécessaires à l'historien des médias que le nouveau directeur, un énarque sans expérience de l'art radiophonique, entérine et aggrave les destructions de la direction précédente.

DDFC
21 juillet 2006
http://ddfc.free.fr/matinale.htm

 

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