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MERCI MONSIEUR JOSPIN,
MERCI AU PARTI SOCIALISTE D'AVOIR CASSÉ FRANCE CULTURE

Merci, cent fois merci, d'avoir cassé France Culture. Grâce à vous, nous avons découvert dans la lutte pour le rétablissement de la qualité sur cette radio, des gens de peu, des gens de rien et aussi des étudiants, des agrégatifs, des paysans, des professeurs de Normale Sup, des agents hospitaliers qui ont passé leur bac avec France Culture, des ingénieurs, des informaticiens, des ouvrières qui se passaient et continuent à se passer au travail les anciennes émissions de la défunte France Culture et aussi au delà des frontières, la francophonie, des universitaires belges, tout ce monde qui a en lui une ouverture d'esprit, une générosité, tout ces gens qui écrivaient aux anciens producteurs, des lettres maladroites sur des coins de table, avec des fautes d'orthographe, un courrier d'autant plus nombreux que l'émission était de la plus haute qualité, toujours présentée avec simplicité, à la portée de tous ceux qui ont l'esprit ouvert .

Qu'on était loin du stérile bavardage actuel de ces Messieurs du "Monde" des "Inrockuptibles " ou de "Lire" et de toutes ces vedettes médiatiques du star-système, tous somptueusement payés par France Culture.

Oui merci, cent fois merci. Nous avions une radio exceptionnelle, c'est vrai. Mais maintenant, nous rencontrons physiquement les personnes généreuses, talentueuses aux cachets misérables qui la fabriquaient. Nous rencontrons aussi les gens de peu, les gens de rien et les autres qui l'écoutaient. C'est un éblouissement.

Mais nous, ceux que vous avez blessés, humiliés, en cassant France Culture, nous sommes plus que jamais bien vivants et actifs.

Les personnes qui veulent étouffer la pensée n'ont jamais gagné aucune bataille. La mobilisation ne fait que commencer. Elle est immense et profonde.

Antoine LUBRINA, le 8 juillet 2000.
Président du RACCFC (Rassemblement des Auditeurs contre la Casse de France Culture).



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