Discussions annexes, bavardages politiques, hors-sujet divers... (archives 3003-2008)

Ce deuxième forum est réservé aux discussions culturelles et politiques qui ne concernent pas directement France Culture. L'accès est libre mais les propos racistes, diffamatoires ou insultants seront effacés. Pour insérer des smileys, voir les pages DÉCALCOS 1 et 500 DÉCALCOS. Mention légale : les textes, idées et contenus présentés ici n'engagent que leurs auteurs à titre personnel et non le propriétaire du site Défense de France Culture.
**** Cliquez ici pour retourner au forum rouge du site DDFC ****


 La pétition SOS France Culture continue sur le site sosfranceculture.free.fr        Dictionnaire TLF 
 Recherche :
 Dans le fil

Retour à la liste des messages
laurent nadot

18/03/2006
13:20
une question sur le CPE

C'est une question purement technique. J'espère qu'elle recevra des réponses techniques et non les habituelles excommunications. On peut la trouver naïve, surtout si l'on se nourrit de certitudes. Comme ça n'est pas mon cas, je la pose :

Plutôt que tenter d'imposer ce CPE d'un coup pour toute l'économie du pays, ne pouvait-on tenter l'expérience, localement :
- dans une région ? (j'ai du mal à me représenter la chose)
- à une branche de l'économie bien choisie, où l'on aurait à la fois un réel potentiel d'emploi pour les jeunes, et une fragilité des entrepreneurs, dissuadés par le CDI.

Croyez-vous qu'on ait envisagé cette solution intermédiaire ?
Qu'on y ait renoncé ou qu'on l'ait écartée ?
Et pourquoi ?

LN


 
dom

18/03/2006
13:44
re : une question sur le CPE

a cela je te propose d'y associer une region pole economique(cf Vision C Blanc)
 
Clopine

18/03/2006
14:27
re : une question sur le CPE

peut-etre parce que ce serait illégal. On peut décréter des "zones franches", des "zones à taxes professionnelles additionnelles ou unique", on peut taxer ici les machines à sous et là les machines à filer la laine, mais je ne crois pas que le code du travail permette des discriminations concernant les travailleurs, enfin les embauchés, enfin, les ^^etres humains, quoi. Meme le sarkozyste de base n'ose pas encore trop s'attaquer à ce genre d'évidence "républicaine", à savoir l'égalité de traitement des citoyens. Evidemment, on pourrait ergoter et faire des expériences sur les non-citoyens, les pas encore citoyens, les "autres", quoi. D'ailleurs, c'est ce que l'on fait. Mais relativement discrètement, quant aux textes écrits, j'entends !

C'est sans doute bien dommage, mais faut dire que cela provient d'un vieux fonds de vieilleries (l'umanisme, l'égalité des droits, le caractère un et indivisible de la Nation, des conneries, quoi) qui a pris naissance au "siècle des lumières"...

Mais faut croire qu'on ne sait plus où est l'interrupteur, de nos jours.

Clopine





 
nh4

18/03/2006
14:52
tu reves Clopine

alors ce qui est valable pour l'enseignement et ses classes pilotes ne l'est plus pour le reste?
indivisible de la nation?
Corse dom tom Alsace ou est la légalité des privilèges de ta sois disante égalité.
je ne vois pas ce que Sarkosy a a voir la dedans, egalité de traitement des citoyens, dis tu, laisse moi rire, regarde l'age des départs a la retraite dans la fonction publique, les non citoyens ne sont pas ceux que l'on pense
 
shhh

18/03/2006
15:57
re : une question sur le CPE

- à une branche de l'économie bien choisie, où l'on aurait à la fois un réel potentiel d'emploi pour les jeunes, et une fragilité des entrepreneurs, dissuadés par le CDI.

comme ?

 
caucho

18/03/2006
22:20
re : une question sur le CPE

Comme à la direction de France Culture, par exemple ?
 
shhh

18/03/2006
22:35
re : une question sur le CPE

A france culture, ils ne sont pas fragiles. Ils résistent à tout. Ils peuvent prendre Demorand à vie, s'ils veulent.
Sûrement pas france culture.
Trouvons mieux.
 
shhh

18/03/2006
22:43
re : une question sur le CPE

La lingerie fine peut-être. C'est délicat et fragile.
 
athanase percevalve

19/03/2006
12:10
eh bien par exemple...

... disons les fromages de chèvre ?
ou bien la véritable boucherie des zalpages ?
 
shhh

19/03/2006
13:04
re : une question sur le CPE

Oui. On pourrait relancer la viande d'ours dans les pyrénnées.
En plus ce serait un produit de luxe, donc ça se vendrait bien. Une bonne alternative au poulet.
C'est innovateur, et la matière première risque de ne pas durer 2 ans, donc ce serait très adapté.
 
Marc

19/03/2006
13:36
re : une question sur le CPE

La difficulté à trouver des exemples vient du fait que les contrats ne sont pas du tout le problème perincipal des entrepreneurs car ils ont déjà sous la main toute une palette de possibilités tres flexibles.

Leur problème numéro 1 c'est de trouver des clients solvables tout en subissant la concurrence deloyale instituée par l'OMC, leur problème numéro 2 c'est la lourdeur et complexité des procedures administratives en France
 
cat power

19/03/2006
14:25
on sussote au micro

communiqué du gouvernement de la republique Chat on the web
infrascience
on devrait develloper de la lingerie fine pour que les femelles ours soient plus attractive a la copulation,ce qui relancerai la production de viande pour que de jeunes entrepreneurs commercialise celle ci, l'etude de maché et l'impact aupres des consommateurs etant diffile a mettre en place elle se fera par des jeunes en CPE.

Marie germaine Tachiécourt FRanfe inffo, avec une pastille valda
http://salgosse.free.fr/humour/image/chat_bourre.jpg
 
shhh

19/03/2006
15:09
re : une question sur le CPE

D'autant qu'un entrepreneur en chaleur devient très courageux, et n'hésite pas à provoquer en combat singulier les autres entrepreneurs qui ont des visées sur l'objet de leurs désirs.
http://leschiens.chez-alice.fr/rioumajou/photos/ours.jpg
 
daguet.com

19/03/2006
18:49
re : une question sur la vie des betes

suite a la lingerie et a l'entrepreneur, ceci devient fort grivoix, la photo que tu nous propose est donc la resultante de ma methode, donc il faut soumettre aux ecolo l'idée d'equiper les femelles ours de strings de maniere a refaire les populations. Bonne idée, ma foi, un probleme apparait qui tient l'ours et qui lui enfile le string, sachant que l'usage de soporifique n'est pas admis.

Taille : 1,70 à 2,50 mètres
Hauteur moyenne au garot : 90 à 110 cm
Poids à la naissance : 300 à 500 grammes
Hauteur moyenne debout : 3 mètres
Poids à l'âge d'un an : 15 kg
Poids de l'adulte : 120 à 280 Kg selon le sexe et les régions

mais un entrepreneur en chaleur, c'est quoi exactement, une chose a corne qui se ballade en foret de fontainebleau a l'autommne en faisant ce bruit http://www.randonneur.net/sons/animaux/cerf.mp3

 
shhh

19/03/2006
18:58
re : une question sur le CPE

Et pourquoi m'est-il interdit d'entendre le brâme du cerf (si c'est bien ça)? hein ? pourquoi le lien marche pas ?
 
uf

19/03/2006
19:02
re : une question sur le CPE

arf c'est du mp3 met ton lecteur a jour lol
 
shhh

19/03/2006
19:03
re : une question sur le CPE

Voilà ce que ça dit:

You don't have permission to access /sons/animaux/cerf.mp3 on this server.
C'est payant ? à qui je paie ? c'est une cotisation ?
 
shhh

19/03/2006
19:04
re : une question sur le CPE

J'ai tous les lecteurps mp3 qu'on peut imaginer. Je peux pas en mettre plus. C'est le site. Chuis sûre.
Envoies.
 
shhh

19/03/2006
19:05
re : une question sur le CPE

Forbidden c'est clair: INTERDIT.

 
shhh

19/03/2006
19:06
re : une question sur le CPE

C'est bon. C'est firefox qui veut pas. Ineternet explorer, il veut bien.(question de plugins).

 
na/ci

19/03/2006
19:18
re : une question sur le CPE

yess, c'est poetique hein, on est ému par ces sons, on se demande comment madame est sensible a un buveur de biere, tres berurien comme attitude , la complainte du ballon de rouge a l'automne remarque ca cadre avec le beaujolais
 
shhh

20/03/2006
09:59
re : une question sur le CPE

Autre question purement technique:
Quels éléments objectifs sont utilisés pour mesurer l'impact que peut avoir le CPE en nombres d'emploi ?
 
Henry Faÿ

20/03/2006
10:25
les difficultés de la preuve


<<Autre question purement technique:
Quels éléments objectifs sont utilisés pour mesurer l'impact que peut avoir le CPE en nombres d'emploi ?>>

Il est raisonnable de penser que les mesures type CPE ont un effet positif sur l'emploi, à la lumière des expériences faites à l'étranger, et par le raisonnement que tous les obstacles que l'on met à la sortie du contrat sont automatiquement des obstacle que l'on met à l'entrée mais il ne faut pas se faire d'illusion, il est extrêmement difficile de le prouver l'effet et à plus forte raison de le mesurer; c'est que l'emploi dépend de quantité de facteurs, il est "multifactoriel", il est très difficile, en fait impossible d'isoler un facteur. Les partisans du type CPE et leurs adversaires ne sont pas mieux armés les uns que les autres dans la discussion.

 
shhh

20/03/2006
11:15
re : une question sur le CPE

Si c'est multifactoriel en France, un impact bénéfique à l'étranger, dont le gouvernement s'inspirerait, est d'origine multifactorielle aussi.
Il faudrait donc repérer les facteurs de voisinage de ce contrat à l'étranger, les comparer avec ceux qui prévalent ici, et seulement alors on pourrait affirmer si "raisonnablement" on peut en espérer le même effet positif qu'ailleurs. Il y a quelque chose d'aventureux dans la démarche, que je ne m'explique pas.
 
Philippe

20/03/2006
12:00
re : une question sur le CPE

Quand il n ya pas d'explication technique en faveur du CPE, il faut chercher ailleurs l'explication de l'entêtement de Galouzau. Maintenir les salaires à la baisse pour conserver un profit élévé? Mais là c'est vrai qu' on est tout de suite en plein dans la théorie du complot, alors...
 
Nazdeb

20/03/2006
12:49
Un tube pour sauver le CPE

http://bravepatrie.com/+Mobilisation-pro-CPE-Kyo-sort-un-cha rity-single+

dimanche 19 mars 2006

Mobilisation pro-CPE : Kyo sort un charity-single

Le célèbre groupe de hardcore français Kyo a décidé de mettre son immense street cred au service de la réforme en enregistrant un titre sur le CPE, "Comme en Chine (pour MP)", qui sera distribué en exclusivité sur le iTunes Music Store™ d’Apple® sur présentation de sa carte d’identité.

Pour Alain Poher, le chanteur du groupe, il est tout naturel que le combo s’engage dans la bataille pour l’égalité des chances : « Il faut qu’on ait tous notre chance d’avoir une chance. Nous, on a eu de la chance, et cette chance on veut qu’elle brille aussi dans tes yeux. C’est important qu’on soit tous égals devant ça. »
Et l’inspiration de ce titre ? « Ça dérive largement de notre propre expérience personnelle, explique Fabien, le batteur. Notre place chez Sony, c’est un peu un CPE : tous les matins (...) on arrive avec la gniaque parce qu’on sait qu’on doit se surpasser. Les travailleurs chinois sont comme ça aussi, et on essaie de rendre hommage à leur envie de gagner à travers ce titre. »

« Ça c’est des pensées qu’on avait confusément, renchérit Alain, mais le véritable déclic, c’est ce petit vieux qu’on a vu la semaine dernière. Il était tout seul sous un abribus au château de Vincennes, et quand il nous a aperçus il s’est mis à crier "Etudiants fainéants ! CPE maintenant !". De voir un type qui avait travaillé toute sa vie souhaiter la même chance aux jeunes, ça m’a vraiment impressionné. Du coup on lui a dédié la chanson. »

"Comme en Chine (pour MP)", sur iTunes Music Store™ à partir du 20 mars, 0,99€. L’intégralité des recettes sera reversée à Sony BMG.

La rédaction de Brave Patrie tient à remercier les membres de Kyo de nous avoir ramené Maurice Panel. Nous commencions à nous inquiéter, avec ce froid glacial dehors.

------------



 
yeti

20/03/2006
12:55
re : une question sur le CPE

http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3433
 
Henry Faÿ

20/03/2006
13:31
l'analyse statistique des facteurs du chômage


<<Si c'est multifactoriel en France, un impact bénéfique à l'étranger, dont le gouvernement s'inspirerait, est d'origine multifactorielle aussi.>>

Bien entendu, jamais on n'arrivera à une preuve absolue mais la présomption de l'impact bénéfique des mesures d'assouplissement se renforce si on a un certain nombre de cas qui vont dans le même sens, cas dans lesquels les autres facteurs, (économiques, démographiques, psycho-sociologiques, conjoncturels vont dans des directions différentes). L'analyse statistique des facteurs qui provoquent le chômage me paraît particulièrement ardue.

 
victor malicheff

20/03/2006
14:33
re : une question sur le CPE

A mon avis il ne s’agit pas d’expérimenter le CPE dans un pôle économique ad hoc,
car , ou bien il s’agit de professionnaliser des jeunes, sans formation, alors des
dispositifs existent, ou bien ils sont formés et le stage est étendu à tous les nouveaux
recrutés ; dans cette hypothèse le CPE généralise l’emploi précaire.
J’étais par ce samedi ensoleillé mais frisquet en position d’observateur à la hauteur
du Pont d’Austerlitz et pour la première fois à ma connaissance il y avait des banderoles
portant les mentions suivantes : les E.N.S., HEC & ESSEC, les prépas de Louis Le Grand
et de Henri 4. En effet, aujourd’hui même des jeunes issus de ces grdes écoles se retrouvent
stagiaires multisites. Pour eux la solution ce n’est pas le CPE, qui les met tous au même plan
c’est-à-dire au plan inférieur. C’est un gâchis lamentable.
S’ils n’étaient pas bien formés ?, c’est une question qu’on peut se poser mais alors comment
expliquer la présence de 100 000 français dans la Silicon Valley ?, sans doute les meilleurs ?
La question est plus complexe que çà car qui pourvoit à la création d’emplois si ce n’est le
réseau des PME et PMI. Mais dès lors qu’elles n’en créent plus, c’est la panne sèche.
Comme il n’y a aucune incitation à développer des branches nouvelles ou qui avaient été
abandonnées. Il convient d’ajouter une fiscalité excessive ( voir le calcul des taxes
locales et en particulier la taxe professionnelle ).
Qui ne connaît pas un ami, un proche qui est parti s’installer récemment en Suisse, au
Luxembourg, en Belgique ?
Ce gouvernement sera sans doute sauvé par le conseil constitutionnel, mais depuis 1983
le divorce entre les élites et la nation est tel que je vois pas d’autres solutions que de s’en
débarrasser.
Victor le nettoyeur.

 
dom

20/03/2006
17:15
re : une question sur le CPE

"S’ils n’étaient pas bien formés ?, c’est une question qu’on peut se poser mais alors comment
expliquer la présence de 100 000 français dans la Silicon Valley ?, sans doute les meilleurs ?"

lol, tu cherches a te faire battre la question ne se pose pas comme ceci, mais plutot pourquoi la Silicone Valley est aux US.

**Comme il n’y a aucune incitation à développer des branches nouvelles ou qui avaient été
abandonnées. Il convient d’ajouter une fiscalité excessive ( voir le calcul des taxes
locales et en particulier la taxe professionnelle ).**

incitation le mot est faible parlons plutot d'entraves

''mais depuis 1983
le divorce entre les élites et la nation est tel que je vois pas d’autres solutions que de s’en
débarrasser.''
pour mettre qui ou plutot quoi ?



 
Laura Delair

20/03/2006
17:58
pour une fois je connais la réponse

Dom demande pourquoi que la silicone vallée elle est aux US ?

Alors voila :
Je crois que c'est parce que c'est aux US qu'on a le plus bezoin de silicone,
passque c'est là-bas qu'on fait les prothèzes de Noël Mammaire

Nan ?
 
victor malicheff

20/03/2006
19:47
re : une question sur le CPE

Pourquoi la silicon valley n'est pas en france ? J'ai en
mémoire un projet d'implantation d'une technopole
en ile de france à l'instar de Sophia Antipolis, échec,
les politiques ont été séduits par un investisseur
en immobilier d'entreprise. Le parc d'activité réalisé
est hétéroclite au plan des entreprises implantées...
il y aura peut-être un IUT... réalisé 20 ans plus tard.
Quoi ? Dom, c'est le projet local qui est une approche
territoriale du développement auto-soutenable, la force
politique qu' il faut lui donner...c'est la nôtre.
Victor authentique.
 
dom

20/03/2006
20:39
re : une question sur le CPE

c'est le projet local qui est une approche
territoriale du développement auto-soutenable, la force
politique qu' il faut lui donner...c'est la nôtre.
Victor authentique.


Puisse cela etre vrai! Victor, mais une paire de mains ne suffit pas, j'aime beaucoup ton discours.
Comme quoi il est des messages d'espoir même sur DDFC.
 
guydufau

28/03/2006
15:36
re : une question sur le CPE

Chanson créée pour la manif du 28 mars
http://www.cie-joliemome.org/musique/ya-basta.mp3
 
guydufau

28/03/2006
19:02
re : une question sur le CPE




Circule sur Internet : un texte écrit par les lycéens d'Arras.
Lettre à nos parents
*Arras le 24 mars 2006*


Chère Maman, cher Papa,

Depuis quelques semaines, avec un grand nombre de mes copains et de mes copines, mais aussi avec d'autres jeunes des autres lycées, je demande le retrait du CPE. Au début, je ne savais pas très bien ce qu'était le CPE mais maintenant je suis sûr-e que ce contrat première embauche va me nuire pendant des années.

Sur nos pancartes, il est inscrit « jetable », savez vous qu'un employeur aura la possibilité de me licencier à n'importe quel moment, par une simple lettre et sans explication à fournir.

Sur nos pancartes, il est inscrit « exploitable », comment me sera-t-il possible de refuser, de dire Non, de réclamer ou de simplement parler franchement, puisque la porte sera toujours entrouverte pour me mettre dehors. Il me sera impossible de demander une augmentation de salaire, ou des améliorations de mes conditions de travail. Il me sera impossible de revendiquer ou de signer la moindre pétition, c'est terrible.

Toi Maman et toi Papa, dans ton entreprise, tu es considéré-e. Moi avec un CPE, je serais pendant deux ans voire plus, absent-es des effectifs. Je n'aurai pas le droit de vote pour les élections professionnelles ni pour les Prud'hommes. Pire, si je travaille dans une entreprise avec un comité d'entreprise, mon salaire ne sera pas inclus dans le calcul de la masse salariale. C'est-à-dire que je vais là encore pénaliser les autres salariés.

Avec le CPE, le licenciement ne donne pas droit à une indemnité basée sur un pourcentage du salaire pendant les six premiers mois. Avec le CPE quand on est licencié, on touche d'abord une prime de 8% des salaires perçus (CDD 10%) et 480 EUR pendant deux mois puis plus rien, et encore, il faut quatre mois de présence. Et entre deux CPE, la période ne peut être inférieure à 2 mois.

Dans ce cas, vous comprendrez que je serais encore à la maison pendant quelques années, et j'espère que vous accepterez de m'accueillir même si cela n'était pas prévu. De même si je veux acheter une voiture, il faudra que vous vous portiez caution et de payer les traites du crédit si je suis licencié-e même si le motif est intolérable et « bidon ». Pourtant, les fins de mois sont difficiles et les factures de plus en plus lourdes.

Le CPE est un des articles d'une Loi, c'est la Loi Borloo sur l'égalité des chances. Drôle de nom pour une Loi qui divise et qui rend les salariés-es jeunes inégaux face aux autres, les plus de 27 ans et 11 mois. Dans cette
Loi, d'autres articles ; le contrat emploi senior qui est un CPE mais pour ceux de 56 à 59 ans. Il y a aussi le retour du travail des enfants à 14 ans dans l'apprentissage et pire encore le retour de la possibilité de travailler de nuit à partir de l'âge de 15 ans. Et plein d'autres mesures menaçantes sont dans cette Loi.

Ma chère maman, mon cher Papa, la situation est grave. Avec la mise en place de cette Loi, c'est tout le Droit du et au Travail qui est remis en cause.
Ils ont commencé par la jeunesse, mais la suite rapide sera la remise en cause de tout le Code du Travail et des Statuts. C'est la remise en cause de votre CDI.

La lutte que je mène aujourd'hui, c'est pour toi maman et pour toi papa, et peut être que vous ne le saviez pas. La jeunesse a montré l'exemple de son courage et de sa détermination, pourquoi pas vous ?

Mardi 28 mars, les syndicats de salariés, d'étudiants, de lycéens, appellent à la grève partout et à venir manifester. Je souhaite que toi Maman, toi Papa, que Mamie et Papy, vous m'accompagniez pour être encore plus nombreux
et montrer des familles unies et solidaires face à l'arbitraire et à la régression sociale.

Alors faites la grève et rendez vous tous ensemble le mardi 28 mars à 14h00 place de la gare d'Arras.

La jeunesse est face à un danger et elle a réagi, elle n'a pas été écoutée, aux parents de réagir. Dites le à vos amis et vos collègues.

Voilà, vous savez tout. Alors, Maman, Papa, je compte sur vous pour m'aider et me sauver des griffes de l'injustice sociale anti-jeune. Et même si sur ordre, les proviseurs envoient des lettres, si les professeurs principaux
menacent par téléphone, sachez que nous ne sommes pas paresseux-ses, mais que nous sommes en lutte pour notre avenir, alors que le leur est bien assuré et qu'ils n'ont rien à perdre d'autre que leur dignité.

Votre enfant qui vous embrasse très fort.


*Texte des lycéens en lutte d'Arras : de Carnot, de Gambetta, de Robespierre, de Guy Mollet, de Savary, de Jules Ferry, de Le Caron, du Lycée Agricole. *





 
laurent

02/04/2006
16:03
Sas

Après ces deux contribs hors-sujet je reprends le dialogue pour faire suite à une contrib de Philippe déposée dans un auter fil. Contrib que je dépose ci-après...
 
laurent

02/04/2006
16:07
remarque de Philippe sur le CPE

Dans le fil "Comment faire élire Sarkozy", Philippe a déposé la contrib suivante :
------------------------------------------------------------------------ ------------------------------------------------
c'est une contribution anti- ( presque ) tout, mais clairement pro-CPE. Tout le monde peut avoir son opinion sur le CPE, heureusement.
Notre débat, avant d'être technique, devrait à mon avis privilégier le commentaire sur les conditions de la prise des décisions , car ce qui fait la validité d'une décision, AVANT SON CONTENU,c'est: a t elle été prise dans des conditions démocratiques? Autrement dit, pouvons nous nous payer le luxe de débattre de points techniques uniquement, comme si nous étions tout à fait sûrs de notre démocratie?

Lrdb fustige l'ignorance et appelle de ses voeux une élévation du niveau technique des contribs. Commme si les décisions prises en ce moment même par nos "représentants" au niveau européen, décisions qui engagent nos vies, tenaient compte de nos opinions, où même de nos votes...
------------------------------------------------------------------------ ------------------------------------------------
Ci dessous une réponse à l'essentiel.
J'essaierai de répondre au reste plus tard.

L.
 
laurent

02/04/2006
16:10
réponse à Philippe sur le CPE

Ma contrib de 10h07 dans le fil en question ne faisait que mentionner le CPE. Je ne la remets donc pas mais on peut aller la consulter :
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=1 0261&debut=0&page=1
Je suis assez d'accord avec la réponse de Philippe, sauf que mon propos est moins pro-CPE que pro-"essayons le CPE".

Après tout si le CNE porte ses fruits et fait reculer le chômage, est-ce si dingue d'essayer le CPE ? On verra bien : si on constate objectivement que ça ne favorise aucune création d'emploi et qu'en plus ça précarise, alors hop, abrogé le CPE. Et point final de l'expérience.

C'est d'ailleurs dans cette optique d'expérimentation que j'avais ici même supposé qu'on pouvait tenter le CPE en local : sur une branche professionnelle ou une région ou que sais-je.

C'est donc pas tellement le CPE que je défends, c'est plutôt la sortie de l'immobilisme. Est-ce vraiment délirant de sentir que cette société se bloque, se grippe, se fige, que tout le monde se cramponne à ce qu'il a, et aussi à des illusions ?

L.
 
cpv-cpp-cpr

06/04/2006
15:04
le CPE

Extrait du courrier des lecteurs de l'EST REPUBLICAIN du 20/03/06

" Même s'il me fait plutôt penser à une installation forcée sur un siègeéjectable dont on ne maîtrise pas le déclenchement, le CPE doit être une bonne idée puisqu'il a déjà un projet de petit frère avec le CPL (contrat
première location) qui permettrait au propriétaire d'un logement de signer un bail de deux ans à l'issue duquel il lui serait possible de mettre le locataire à la rue.

Alors, parce que je suis plutôt partisan des bonnes idées, je suggère la mise en place des contrats suivants : Le CPV (contrat de première voiture) permettant à l'acheteur d'un véhicule de le conserver à l'essai pendant une
durée maximale de deux ans, à l'issue de laquelle il déciderait de l'acheter ou bien de le ramener au garage sans explication ; Le CPR (contrat de premier repas) permettant au convive de goûter les plats de son choix et de
quitter le restaurant sans payer ceux qui n'aurait pas appréciés ; Le CPM (contrat premier mariage) permettant aux nouveaux époux de signer un contrat de mariage de deux ans à l'issue desquels la séparation serait possible, sans autre formalité, si l'un des deux n'est pas satisfait de l'autre.

Mais avant tout ça, je suggère aussi la création d'un CPP (contrat de premier président) permettant aux citoyens d'élire le président de la république pour une période probatoire de deux ans à l'issue desquels un référendum national déciderait s'il est ou non autorisé à finir le
quinquennat. Au fond, ça les inciterait peut-être à vérifier les " bonnes idées "de leurs premiers ministres "
 
Contribution sur

07/04/2006
12:32
le CPE

<< A mon avis l'entreprise qui recourrait au CPE, par crainte de ne pas pouvoir garder un salarié en cas de diminution d'activité, se voit aussi exposer par cette méthode à divers effets pervers qui sont:
- le coût encore non évalué des formations successives nécessaires pour permettre au jeune recruté d'être efficace
- la volatilité de la main d'oeuvre, qui prendra le pli de chercher constamment ailleurs une amélioration de ses conditions de travail, ou tout simplement le recours volontaire au chômage, dans la mesure ou il pourra être mis en balance avec un travail peu sûr, et peut-être mal rétribué.
- une des moyens d'obtenir une bonne efficacité dans le travail, c'est la carotte promotion, que ce contrat ne permet pas d'envisager. Dans la mesure ou les autres contrats existent toujours, il me paraît évident que pour la personne recrutée sur un cpe, ce ne peut-être qu'un emploi temporaire.

S'en suivraient:
Le risque inverse de ne pas pouvoir mettre en chantier des missions longue durée fondées sur un recrutement aléatoire
Le risque de baisser la qualité du service rendu.

Le risque social est important aussi, les contrats courts, vont générer un nombre de jours de chômage plus importants, ce qu'on appelle le chômage résiduel, entre deux missions (voir intermittents du spectacle, et le coût du chômage dans ce genre d'activité). >>


 
Autre contribution

07/04/2006
12:47
sur le CPE

<< Je crois aussi que l'entreprise qui fonderait son recrutement sur une utilisation intensive du cpe, devrait aussi se doter d'une bureaucratie interne de gestion de ces salariés en cpe, qui n'a pas forcément les compétences techniques (et ça, on le voit tout le temps dans les SSII). Ca fait que les compétences techniques nécessaires sont tributaires, non plus du travail à faire, mais d'impératifs ressources humaines inadaptées aux nécessités des missions.
Il serait intéressant de voir si toutes ces verrues rajoutées aux conditions de recrutement, n'ont pas aussi un coût pour l'entreprise.
Je pense, mais je peux me tromper, que ceux qui sont intéressés en premier chef par cette flexibilité, ce sont les ssii, mais d’une part leur viabilité est justement affectée par cette inconstance de main d’œuvre, et que d’autre part le recours à ces ssii, a un coût élevé pour leurs clients. Ce qui fait qu’à l’arrivée, un contrat de ce type fragilise le salarié, mais aussi l’entreprise.

En fait, ça fonctionne dans les pays anglo-saxons, parce qu’il n’y a qu’un chômage résiduel, mais le chômage important que nous avons en France n’est pas du même type. Et le CPE ne permettrait de résorber qu’à partir d’un pourcentage de chômeurs moins important.

Peut-être faudrait-il envisager qu’il y a bien deux types de chômage, celui d’un économie un peu en berne, et celui d’une économie assez florissante (que j'appellerais volant efficace), dans laquelle la flexibilité a vraiment un sens, et où faire jouer la compétition entre salariés apporte effectivement un mieux. >>
 
LN

07/04/2006
12:50
Début de réponse à la question sur le C

Je me suis permis de recopier ici les deux post, pour tenter de limiter la dérive du le fil Sarko

Je réfléchis à l'ensemble de ces remarques, mais d'emblée j'ai une réponse ponctuelle à apporter : le dernier paragraphe semble apporter une réponse à la question contenu dans la contrib d'ouverture du fil : le CPE est peut-être applicable localement, dans les secteurs florissants que vous évoquez...

LN
 
shhh

07/04/2006
12:58
re : une question sur le CPE

Indéniablement, dans une économie qui traverserait une période faste, (investissements et retours sur investissements se suivant de façon continue), la flexibilité augmente les possibilités, et permet de faire jouer la concurrence de façon très positive.

Mais si le chômage est l'effet d'une crise, ou le résultat d'une mauvaise politique, alors les mesures à prendre ne peuvent pas être de cete ordre, parce qu'il faut d'abord relancer la machine. Et c'est du côté des investissements qu'il faut la relancer; je suppose que des politiques monétaires, ou fiscales, ont à ce moment là un effet plus accru, ou même des politiques très volontaristes et peut-être même draconiennes en matière de protection douanière. Curieusement, ces tentatives anti-opa, qualifiées de protectionnisme français, et décriées au niveau européen, ressortent peut-être de ce courant.

Je pense aussi (mais encore une fois, je peux largement me tromper), qu'il y a des périodes dans l'économie, et que les réponses ne sont pas uniques.
 
shhhh

07/04/2006
13:02
re : une question sur le CPE

Et, moi qui suis très violemment anti-capitaliste, je me dis que nous sommes justement dans une période où le politique devrait s'effacer, non derrière l'entreprise, et la somme que constituent ces entreprises, mais derrière une vision quasi-dogmatique qui ne devrait pas poursuivre plusieurs buts à la fois. A savoir: relancer l'économie; savoir, si on mise davantage sur les pmi-pme, ou plutôt sur un capitalisme monopolistique. Ce dogmatisme, parfois nécessaire, ne m'apparaît pas.
 
Laurent

07/04/2006
13:29
Ici l'on discute du CPE

Oui, et si en plus de faire des distinctions dans le temps et la durée, on en faisait dans le présent ? Or il me semble que c'est ce que vous proposez : appliquons le CPE dans une branche de l'économie qui semble dynamique et où la flexibilité sera à la fois
- acceptée
- profitable
- dotée d'un effet d'entrainement

J'ai écris "flexibilité", j'aurais pu écrire "dérèglementation". Si cette dérèglementation avantage des entreprises neuf, contre celles de l'ancien type (le capitalisme monopolistique) alors ni la question d'ouverture du fil, ni le CPE, ne méritent d'être purement et simplement foutus au feu...

Laurent
 
shhhh

07/04/2006
13:54
re : une question sur le CPE

Le souci est que cette flexibilité ne peut avoir d'effets bénéfiques, que s'il y a véritablement concurrence possible entre les salariés. Si le nombre de cadidats est pléthorique par rapport au nombre de postes proposés, on est dans une situation de chômage conjoncturel quand même.

Si c'est l'inverse, des secteurs d'activité qui fonctionnent et ont des besoins de recrutement importants, alors oui, la flexibilité, ou précarisation, le terme importe peu, est intéressante pour toutes les parties, en ce sens qu'elle s'inscrit dans une vraie concurrence libre et ouverte.

Reste quand même que je ne vois pas trop comment un secteur d'activité donné, dans une situation économique générale, ou même simplement régionale, pourrait préserver son autonomie d'avec les autres secteurs, et ne pas devenir simplement un facteur déséquilibrant supplémentaire.
 
shhh

07/04/2006
14:03
re : une question sur le CPE

Je reviens à cette histoire de dogmatisme; à plusieurs occasions j'ai posé la question de savoir si nous étions réellement dans une économie libérale. On m'a toujours répondu oui, mais je continue de n'en pas être vraiment convaincue. Il y manque des éléments essentiels: le jeu de la concurrence ne s'applique pas, et le salarié n'est pas réellement libre de choisir l'une ou l'autre entreprise, puisque le travail manque. Peut-être bien que c'est la dimension chômage qui ôte au système sa qualité d'être libéral. Mais peut-être aussi un interventionnisme bien trop prononcé de l'état dans le libre jeu de la concurrence entre entreprises. Ou l'inverse, c'est -à dire un état qui manque de direction claire.

A mon avis, ce qu'on apprécie au Danemark, c'est plus une politique économique volontariste, qui a permis la flexibilité, que l'inverse. Mais sur cela encore, j'aimerais bien avoir un véritable éclairage sur la question.
 
shhh

07/04/2006
14:07
re : une question sur le CPE

Pour me résumer, ce qui a jeté les gens dans la rue, au sujet de ce cpe, c'est qu'on leur demande de jouer à un jeu dont les règles ne sont pas définies, et au contraire inventées au fur et à mesure. Et d'ailleurs c'est ce que fait ce gouvernement, c'est de modifier les termes du dialogue au fur et à mesure, dans la direction que lui impose celui qui crie le plus fort.

Autrement dit, il discrédite lui-même la réforme qu'il a proposée.
 
lionel

07/04/2006
14:08
re : une question sur le CPE

Dans le discours actuel sur "toujours plus de flexibilité", on a tendance à oublier que les salariés français ont déjà eu à subir l'accroissement de la flexibilité horaire, contrepartie des 35h et tendance du moment

Le fait d'avoir à travailler n'importe quand à n'importe quelle heure n'est pas génant en soi. Simplement il devient quasiment impossible d'avoir des enfants, ce qui n'est peut-être pas très malin pour l'avenir du pays. Il devient très difficile egalement d'avoir une activité régulière (ex : cours du soir)


 
shhh

07/04/2006
14:11
re : une question sur le CPE

Bien sûr à cela se rajoutent des aberrations bien françaises, comme un fonctionnement anarchique de l'administration. Anarchique parce que les règlements qu'elle s'est donnée, la conduisent à devenir un monstre ingérable. L'excès de légifération ne font que la rendre encore plus inextricable.
 
shhh

07/04/2006
14:14
re : une question sur le CPE

Je maintiens quand même qu'il y a lieu de distinguer dans le chômage, les deux catégories auxquelles on a affaire.
On ne traite pas 5% de chômage de la même façon que 10%.
 
shhh

07/04/2006
14:31
re : une question sur le CPE

Un exemple du fonctionnement anarchique et livré à lui même d'une administration: c'est les universités.
Le nombre d'enseignants dans l'université est fonction du nombre d'étudiants. Ca semble logique. Pourtant on arrive à un étrange résultat.
Dans les facs de sciences humaines, il y a pléthore d'étudiants dont on sait qu'ils ne trouveront pas de travail.
Dans les facs de sciences, il y a manque d'étudiants, d'où diminution du nombre d'enseignants et donc de filières dans les domaines porteurs comme la physique, les maths la chimie etc..
On aurait pu penser que soit fait un effort incitatif pour orienter davantage les étudiants vers les filières dont les débouchés existent, au lieu d'appliquer bêtement une proportion mécanique.







 
Nazdeb

07/04/2006
14:56
re : une question sur le CPE

Surprenant texte sur le CPE

http://julien.bordier.free.fr/CPE/o-favereau1.htm

Il explique en quoi le CPE plutôt que d’améliorer la situation de l’emploi chez les jeunes, risquerait d’augmenter le chômage. Pour deux raisons qu’il expose, en résumé :

1) Le fort chômage apparent des jeunes masque le fait qu’il est aussi de plus courte durée que chez les autres classes d’âges. Les jeunes sortent et rentrent dans le chômage plus vite que les autres, ce qui engendre statistiquement un chômage élevé en terme d’incidence. Une explication à cela : les jeunes acceptent davantage de contrats précaires et de courte durée que les autres salariés. Le CPE, contraire le plus précaire jamais inventé, risque de conforter la tendance.

2) La fabrication dans le droit du travail d’une catégorie en soi : les gens de « moins de 26 ans », laquelle n’existe pas en soi sur le terrain. Les jeunes réunissent en effet des catégories disparates : non qualifiés, surqualifiés, etc. Cette catégorisation juridique, cette « homogénéisation artificielle », en ayant forcément des effets sur le terrain, risque d’entraîner une stéréotypie dont le danger est de tirer l’image de tous les individus concernés vers le bas. En substance : si le droit fabrique des contrats si précaires pour les –26, cela veut dire que les –26 sont potentiellement des individus difficiles à faire travailler. Là encore, on peut pressentir un phénomène qui va empirer la situation des jeunes soumis à cette catégorie…

En conclusion, l’article est titré « le vaccin qui tue ? » et vise peut-être bien.



 
L.

07/04/2006
14:56
de la compétence des gestionnaires

C'est à dire que quand la régulation est faite intelligemment, on se demande comment on avait pu tenir avce un système fixe. Et quand elle est faite bêtement, on en vient à regretter les temps de l'immobilité.

C'est bien une question de compétence des gestionnaires, ou disons des concepteurs du système.

 
shhh

07/04/2006
15:52
re : une question sur le CPE

Mais Laurent, supposons que tout le monde fasse son boulot correctement, les entrepreneurs, les salariés; après tout ce n'est pas une supposition si irréelle que ça. Et même admettons aussi que les fonctionnaires aient le sens du service public qu'ils assurent; quel dispositif permettrait à tous ces acteurs d'assurer une société améliorée, dans laquelle le risque d'être rejeté soit minimum?
Admettons qu'il y ait plusieurs réformes à mener de front, celle de l'éducation, du logement social, de la flexibilité, de la diminution des contraintes administratives handicapantes.
Dans ce cas, c'est tout un dispositif qui doit émerger; de plus il doit être fondé sur la confiance, et véritablement porté par des gens dont la compétence soit reconnue.
Ou tout au moins, quel est le noyau dur de cette société capable d'embrasser l'ensemble des questions ?
Franchement, je ne vois pas. D'autant plus que le type qui fera ça, ne sera pas populaire.
 
shhh

07/04/2006
16:07
re : une question sur le CPE

Nous souffrons aussi d'un excès de technicité, trop prolixe dans des analyses de détail, portant sur tel ou tel aspect sociologique ou économique, (à quoi nous sert de connaître la composition migratoire de telle ou telle banlieue), mais muette sur des actions qui mettraient en relation plusieurs acteurs en même temps (urbanistes, banquiers, entrepreneurs, formateurs, administratifs).
Bref, une technicité sans guide, et timorée.

C'est aussi tout ce contexte qui rend le cpe irritant, parce qu'on le pressent comme étant le produit partiel d'une réflexion inachevée.
 
shhhh

07/04/2006
16:13
re : une question sur le CPE

Je sens bien qu'on va encore m'envoyer sur saturne dans un vaisseau spatial, en mauvaise compagnie.
Quand Tintin est parti, dans l'Etoile mystérieuse, y avait Philippillus qui se livrait à un tas d'imprécations avant le départ, ils ont eu un mal fou à s'en débarrasser. Paul m'y fait un peu penser.
 
Laurent

07/04/2006
16:20
réponse à Shhh 15h52

Eh bien si dans l'ensemble les acteurs sont de bonne foi et compétents, une qualité insdispensable pour tout dispositif devrait être la révision périodique de ses éléments, afin que toute mesure dont on voit poindre les effets pervers soit remise en cause. Or ceci est parfaitement possible dès la mise en place. Mais ce travail d'ingénierie politique semble absent, au moins en France : une prébende accordée subsiste même quand il y a plus de dérive que de bénéficiaires. Les commissions créées, les allocations, bref tout ce qui risque de se transformer en fromage, est intouchable de naissance. De là un coût exorbitant de notre état-providence, avec des abus généralisés et un budget social record, qui font que les caisses sont vides.

Illustration par l'analogie : on a construit des centrales nucléaires sans savoir qu'il faudrait les démonter, et 30 ans après on s'est rendu compte qu'on ne savait pas comment faire. L'analogie est lointaine, j'en conviens. Toute mesure sociale devrait recevoir un thermostat comptable capable de prévenir quand l'efficacité de la mesure devient négative. Faute d'avoir pensé dès le début à ce simple principe, on a laissé s'installer dans les mentalités une image "naturelle" des avantages acquis, inconcevable dans des cultures où le citoyen est politiquement adulte.

Inversement, avec nos moeurs politiques, ça ne risque pas de se mettre en place du jour au lendemain. Pourtant, il y aurait là un changement de nos fonctionnements politiques, qui mériterait bien le nom de révolution. En tous cas bien plus que les manifestations actuelles qui ne sont qu'un signe de mécontentement massif parce que la qualité de vie annoncée par les 30 glorieuses n'est finalement pas au rendez-vous.

L.
 
Laurent

07/04/2006
16:24
Je dirais même plus

Paul c'est un peu Phillipulus le prophète. Guy c'est plutôt Séraphin Lampion le lourdissime.

Sur la contrib de 15h52, j'oubliais ceci : vous concluez en évoquant un décideur aussi providentiel qu'inimaginable. Pour parvenir à un tel exploit, il faudra un homme (ou une femme) élu(e) par un véritable élan comme en 1981, et non pas une aberration du système (comme en 2002) ou bien faute de mieux (comme le serait aujourd'hui un élu de la gauche moyenne).

Alors Rocard ? Eh bien pourquoi pas ?
- il a vu appliquer l'état de grace en 1981
- il connait la technique de la réforme (cf l'Epsrit public ya un mois)
- il avait en 1978, en 1981, puis en 1988, un capital de popularité colossale, bien meilleur que Mitterrand je le parierais. Il s'est fait doubler par un type rusé, et plus acharné que lui à obtenir le pouvoir.

L.
 
laurent

07/04/2006
16:36
les voyageurs en aprtance pour Saturne

A 16h07 vous évoquez un excès de technicité mal pensée, il me semble. Je suis bien d'accord : il faudrait à la fois moins et plus de technique. Il y a peut-être trop de comptabilité, trop de contrôleurs de gestion, et pas assez d'outils dynamiques (au sens technique) pour éviter que cette armée de techniciens ne deviennent l'agent de l'ossification des structures.

Avec son élégance et son habileté célèbre, Allègre avait parlé de dégraisser un Mammouth. Une analogie moins agressive dirait qu'il y a une structure à réformer dans le sens de l'allègement : comme la tour Eiffel en 1988. Ou bien comme un arbre qu'on élague (après tout la politique c'est du vivant). En société bloquée, ce sont là vraiment des voeux pieux. Mais en téléphonant à Lussato et en se faisant passer pour le fantôme d'Abraham Moles, on devrait pouvoir gratter quelques tuyaux (les siens, déjà)...

Doit-on imaginer un Joel de Rosnay comme superviseur technique du gouvernement chargé de veiller au rafraichissement des structures ? Ca suppose aussi l'élimination des gourmands. Je n'ose pas le proposer sérieusement, car je ne veux pas embarquer dans la fusée.

L
 
shhh

07/04/2006
16:38
re : une question sur le CPE

Il est candidat ?
 
shhh

07/04/2006
16:39
re : une question sur le CPE

Je parlais de Rocard, évidemment.
 
dom

07/04/2006
18:37
re : une question sur le CPE

Rocard n'est pas un peu vieux ? 1930 77 ans cela fera un president de 80 ans, c'est juste une question.
D'autant qu'on ne trouve rien sur lui en matiere de com directe blog site.
Mais en appeler a Rocard, n'est ce pas quelque part désavouer l'ensemble de la "jeune" classe politique de gauche, tout comme si l'on en appelait a Phillipe Seguin a droite.
Pour éliminer les gourmands 2 solutions le secateur ou les hormones, la premiere violente provequera la repousse, la seconde plus insidieuse inhibera, je suis partisant de la seconde, le coté systemique y étant bien plus favorable.
pour cela il faut des agents chimiques integres et stables ne cherchant pas a s'additionner de mollecules suplementaires, la survie de l'arbre et sa productivité etant la base recherchée.

 
alar

07/04/2006
19:22
methode systemique

vendredi 07 avril 2006, 09h10 - Reuters ]

© Reuters

UN ANCIEN PROCUREUR JUGÉ À STRASBOURG
STRASBOURG (Reuters) - Un ancien procureur de la République de Bayonne est jugé vendredi à Strasbourg pour le vol et l'utilisation frauduleuse d'une carte bleue, en mai 2004 à Celle, dans le nord de l'Allemagne.

Pierre Hontang, qui a été suspendu par sa hiérarchie, est jugé par le tribunal correctionnel de Strasbourg où était domiciliée la victime, une fonctionnaire du Conseil de l'Europe.

Le procureur, qui est âgé de 48 ans, participait à un colloque au cours duquel il était chargé d'un exposé sur "les principes fondamentaux d'éthique du ministère public".

Il est soupçonné d'avoir subtilisé la carte de crédit d'une participante et de l'avoir utilisée pour régler une prestation sexuelle dans une maison close de la ville.

Le magistrat nie les faits et notamment le vol de la carte de crédit. Il reconnaît s'être rendu dans l'établissement mais seulement pour acheter des cigarettes.
(c) Reuters 2006. All rights reserved. Republication or redistribution of Reuters content, including by caching, framing or similar means, is expressly prohibited without the prior written consent of Reuters. Reuters and the Reuters sphere logo are registered trademarks and trademarks of the Reuters group of companies around the world.

 
dom

07/04/2006
21:29
re : une question sur le CPE

quoique!
"""Ainsi, par plusieurs manières de prendre part au gouvernement les vieillards, sans que rien les en empêche, sont à même de contribuer au bien public. Ils peuvent offrir à leur patrie ce qu'il y a de meilleur : à savoir l'éloquence, la sagesse, la liberté de tout dire, et, selon l'expression des poètes, « ... une prudence exquise. » En effet ce ne sont pas nos mains, nos pieds, ce n'est pas notre vigueur physique qui constituent seulement la propriété et une partie intégrante de l'État. C'est, d'abord, notre âme avec les plus beaux attributs de notre âme, la justice, la sagesse, la prudence. Or, comme ces qualités ne prennent leur développement naturel que tard et avec lenteur, il y a inconséquence à ce qu'on en fasse profiter sa maison, ses terres, et le reste de ses biens ou de ses possessions, pour n'être plus utile à la patrie commune et à ses concitoyens, et à ce qu'on vienne alléguer pour excuse le temps, puisque le temps diminue moins les forces matérielles qu'il n'augmente les facultés propres au commandement et à l'administration des affaires. C'est pour cela que les statues des vieux Hermès sont représentées n'ayant ni mains, ni pieds, mais dressant leur membre viril. On veut faire entendre par là qu'aux vieillards n'est demandée en aucune façon l'activité du corps, pourvu qu'ils aient celle de la raison, qui est leur attribut propre, et pourvu que cette raison soit féconde."""
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Plutarque/vieuxfe.ht m
perplexe, je reste.

 
shhh

09/04/2006
13:18
re : une question sur le CPE

Vous savez ce que je trouve rigolo pour finir ?
Une bataille creuse contre une réforme creuse; la révolte des banlieues était potentiellement bien plus porteuse de risque que cette petite éructation étudiante. Et pourtant c'est devant ce petit machin sans intérêt que le pouvoir recule. Faut-il qu'il soit disqualifié pour en être là! Et Sarkosy obligé de composer avec ça, victime d'avoir porté sur le terrain journalistique ses ambitions personnelles, et en retour, en être fragilisé.
Bof!


 
dom

09/04/2006
14:43
re : une question sur le CPE

bonne remarque
 
guydufau

09/04/2006
21:52
re : une question sur le CPE

"petite éructation étudiante."
C'est bien cela, n'est ce pas, c'est ce que m'a confirmé le docteur Coué, encore cet après midi.
 
laurent

11/04/2006
14:54
pour la dérèglementation locale

Puisque ça se tasse je peux revenir sur la contrib de Nazdeb un peu plus haut dans ce fil
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=1 0526&debut=0&page=1

Ce texte de Favereau sur l'homogénéisation impropre permet de soulever un point dont Shhh a déjà parlé : il n'est pas judicieux de mettre sur le même plan réglementaire les différents secteurs de l'économie. Rappelons que la contrib initiale de ce fil proposait l'essai du CPE en local. Que le CPE soit défunt ne rend nullement caduc ce principe des essais en local (géographique ou fonctionnel). Bien au contraire il serait peut-être fort utile pour la mise en oeuvre de futures réformes. Et in fine, pour leur conception même.

Le texte signale précisément des branches de l'économie qui sont dynamiques et en sous-effectif (la restauration). Si le sous-effectif est du à la contrainte réglementaire, alors pourquoi ne pas tenter de déréglementer (j'emploi ce verbe car in fine c'est là notre problème central) dans un secteur où on a une chance de pouvoir appliquer une concurrence saine des deux côtés : du côté des employeurs et de celui des salariés (ce qui suppose des représentants sérieux et des employeurs responsabilisés).

Je signale qu'une telle organisation serait conforme à un principe important mis en oeuvre par le fameux modèle scandinave : dans ce type de Droit, nettement plus affiné que le notre, les négociations et les accords se font par branches. Alors que notre pavé "Code du travail" a l'ambition de s'appliquer à tous les salariés (sauf ceux de la fonction publique et de l'agriculture). Un des enseignements de la crise actuelle est peut-être le suivant : de telles méthodes ont vécu. Il n'y a plus qu'en France qu'on peut voir une fraction importante de l'électorat confondre l'égalité avec le traitement de tous les cas par un règlement unique (à quand les cours de discernement, obligatoires dans le programme du permis de voter ?)

Dans un autre langage : de laisser les régulations se faire par secteurs de l'économie, ça sera toujours plus pertinent. NOtons que nous n'ignorons pas le principe, puisqu'existente chez nous les Conventions Collectives. Si dans un secteur il y a un camp qui abuse, (employeurs ou représentants) ca se traduira assez vite par un report des travailleurs sur les autres secteurs (car on s'approche des temps où plus personne ne sera prisonnier de sa formation initiale) ou par des conflits locaux qui n'impacterons pas sur la totalité de la vie du pays. Car à ce titre aussi, le conflit actuel est loufoque, en plus de l'être déjà par son objet et les propos entendus des deux côtés, I mean de la part des politiques et dans les micro-trottoirs des manifestants (et je n'ose rien dire des blogs, qui font désespérer de voir se développer l'intelligence en "démocratie").

L.
 
shhh

20/05/2006
10:44
re : une question sur le CPE

Quelqu'un a-t-il dit sur ce fil que le caractère provisoire du travail est cause d'inflation ?
La mobilité a un coût, je ne suis pas certaine que ce coût répercuté forcément sur les salaires, soit négligeable.
 
Retour à la liste des messages

Page générée en 0.26 seconde(s) par la technique moderne