Discussions annexes, bavardages politiques, hors-sujet divers... (archives 3003-2008)

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LN

29/10/2005
17:09
L'intervention de Jean Peyrelevade

Suivant la tradition initiée par Henry pour Perrineau, Rémond, Todd, Moullier-Boutang, Paul Bouchet
(cf les fils
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=3 066&debut=50&page=2
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=2 296&debut=50&page=2
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=2 296&debut=50&page=2
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=2 388&debut=100&page=3
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=1 964&debut=100&page=3


Je livre ci-dessous quelques notes sur l'émission des Matins de Lundi dernier. Elles feront écho lointainement aux fils "capitalisme à bout de souffle" et "modèle social en capilotade".

L'émission est réécoutable par Real Player jusqu'à lundi matin à l'adresse : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ matins/fiche.php?diffusion_id=35732
et ensuite elle sera dispo quelques semaines ou bien quelques mois où vous savez

L.
 
LN

29/10/2005
17:11
Dans la première partie :

Qu’est-ce que le capitalisme total : celui dans lequel tout le pouvoir économique est entre les mains des actionnaires, tandis que les pouvoirs nationaux sont fractionnés, impuissants. Le politique lui aurait abandonné le terrain. Malgré une remarque de Demorand qui s’appuie sur une citation du livre (mal comprise), Peyrelevade réfute toute assimilation du marché au totalitarisme politique : l’occurrence du mot « totalitarisme » à la fin du livre est à comprendre au sens philosophique. Au contraire ce capitalisme total est compatible avec des structures politiques démocratiques qui non seulement ne le gênent pas, mais lui sont des appuis actifs.

Pour autant, malgré l’absence de contre-pouvoir, Peyrelevade refuse de noircir le tableau. Il rappelle l’échec retentissant du collectivisme. L’économie de marché est donc aujourd’hui le seul notre seul horizon, sans substitut possible. En outre elle apporte la croissance et la prospérité, les pays émergent accèdent à la richesse. Le problème est que ce système unique comporte des éléments toxiques. Il induit des déséquilibres dangereux à terme pour son propre développement, et même pour la survie de l’espèce surtout vu l’absence de contre-pouvoir capable de corriger ces déséquilibres (à l’idée de danger pour l’espèce, Nick libère son potentiel d’hystérie hilare).

La moitié des actionnaires et du capital de la planète étant aux USA, la norme planétaire est définie par le capitalisme américain, sans organisation politique nationale capable de le contrer. De là vient son caractère total. En Europe, les politiques nationales sont non seulement divisées, mais encore aveugles sur les principales questions de la mondialisation. C’est qu’elle n’échappent pas aux différents simplismes, de droite ou de gauche. Dans tous les cas elles sont impuissantes à lutter. La stratégie du repli, qui avait été appliquée en 1981-82 et heureusement vite remisée, est maintenant portée par une partie de la gauche (Fabius) ce qui est une erreur dit-il : la mondialisation est impossible à refuser ou à éviter. Elle s’impose, il faut donc la jouer avec ses avantages économiques considérables. Qu’on demande leur avis à l’Inde ou à la Chine ! Pour l’Europe, il faut chercher les sources du mal dans la phase de construction du marché unique avec monnaie unique : nous n’avons pas réussi à construire un projet complet. Il était peut-être trop difficile de transférer au niveau européen nos différents modèles sociaux. Ce que Demorand appelle « un oubli grave » (car tout en se défendant de « refaire l’histoire » le pauvre Demorand enfile les clichés sur la réduction du nombre de fonctionnaires, sur le terrible pouvoir des banquiers) est diagnostiqué par Peyrelevade comme une faiblesse de constitution politique.

Après un Nième cliché de Demorand sur les banquiers, Peyrelevade reconnaît que, plongés dans l’action, les acteurs du capitalisme (entrepreneurs, financiers) ne voient probablement pas les effets externes de leurs actes.

Après la chronique de Slama, pour qui la contestation du système fait partie du système et lui apporte des possibilités d’autorégulation, JP appuyé par un nouvel accès de joie juvénile de Demorand, explique pourquoi il n’y croit pas du tout : les actionnaires ont une seule préoccupation, qui suffit à empêcher l’autorégulation. Cette préoccupation, parfaitement légitime, c’est le profit. Slama rétorque : plus on limite l’autorégulation, moins la loi est efficace. Peyrelevade recommande au politique de faire au moins l’effort de comprendre ce qui se passe, mais que ça ne signifie aucunement de renforcer l’Etat. Il faut s’appuyer le plus largement possible sur les possibilités d’auto-réforme du système, possibilités dont le protocole de Kyoto est un excellent exemple, quoique issu de la logique de marché dit-il.

.../...
 
LN

29/10/2005
17:12
Seconde partie

.../...

En seconde partie, Nicolas doit se faire expliquer quelques notions élémentaires : il ne voit pas ce que pourrait être une éthique dans l’entreprise. Quand il tente le diagnostic d’une France des scandales où l’on se retourne commodément vers l’état sommé de mettre la main à la poche, l’invité réfute l’analyse. Peyrelevade répond par l’exact contraire des préjugés de Demorand, en signalant au passage que la lecture de l’animateur est assez simpliste : l’état n’est pas le bouc émissaire des procès et des scandales. L’Etat une sphère non coupée du reste de la société, et étant responsable, il doit rendre compte des manquements à l’éthique qu’ont perpétrés par ses agents. L’éthique c’est le respect des règles du jeu. Même correction pour la question naïve d’un « conflit éthique » entre le fait de gagner de l’argent (qui à en croire l’implicite de Nicolas serait donc mauvais) et le respect des règles. La réponse de l’invité est basique : étant lui-même inattaquable au plan moral, Peyrelevade argue de ses 40 ans de vie dans les affaires. Le monde des affaires est tout autant que l’Etat un milieu humain, avec des règles à respecter, et s’il faut les faire respecter parfois par la sanction, elles sont couramment respectées sans y avoir recours : « c’est pas parce qu’on est un homme de fer qu’on doit être malhonnête, menteur, voleur, hypocrite, c’est une activité humaine comme les autres dans laquelle les qualités humaines et les défaut de chacun sont identiques à ce qu’ils sont ailleurs. C’est pas parce qu’on parle d’argent qu’on a affaire à des bandits et à des escrocs ». La recherche du profit par l’actionnaire est chose normale et légitime. Mais quand cette machine, orientée vers son objectif légitime, fabrique des déséquilibres profonds, alors il faut s’inquiéter : la machine n’a pas besoin d’être malhonnête pour être dangereuse, au contraire, plus elle est honnête et plus elle est efficace. Et partant, plus les risques d’effets pervers seront importants.

Demorand ne peut rien répondre et passe le micro à Duhamel. Après la pauvre chronique de ce dernier, le débat s’engage sur la faiblesse intellectuelle du courant altermondialiste, ou plutôt de la maladroite nébuleuse alter. Cette dernière, à l’évidence, renforce plutôt le capitalisme honni, vu l’aspect purement négatif et stérile des critiques de cette nébuleuse qui ne propose rien. Malgré l’opposition d’un Nick courageusement mais mollement scandalisé, Peyrelevade se dit peu optimiste sur ce que peuvent produire les courants altermondialistes, qui sont simplement des bureaux du protectionnisme et de la fermeture. « Combat complètement négatif, romantisme noir de la résistance jusqu’au bout, qui ne m’intéresse pas ».

A une remarque de Pastré sur la place des syndicats, JP confirme que la question est des plus importantes : les syndicats doivent s’internationaliser pour suivre le mouvement des entreprises, mais hélas ce sont des non-syndicalistes que viennent les propositions. Alors que faire ? avait demande Pastré, mais c’est à Duhamel qui a reformulé la question (comment agir et à quel niveau) que l’invité va répondre. Il dit ne présenter que du diagnostic et non des préconisations. Mais il recommande d’agir à tous les niveaux, et pour être efficace au niveau mondial, il faut commencer au niveau national, et manifester sa propre conviction par des réformes. Au niveau national on peut veiller à :
- la détention d’action : elle doit être gérée avec cohérence et non comme de la spéculation au fil des budgets annuels.
- la rémunération des présidents, des directeurs, et des cadres supérieurs, doit être déconnecté des valeurs boursières, car actuellement ce lien favorise les comportements spéculatifs
- réinsérer les salariés dans la vie de l’entreprise en développant l’actionnariat salarié et en veillant à leur représentation dans les conseils d’administration, et même en rééquilibrant à leur avantage le droit de vote en cas d’OPA

Après quelques questions d’Adler et Kravetz qui entraînent la discussion dans des polémiques plus ciblées, après encore une explosion de joie de Nick « vous vous dites optimiste mais l’ambiance s’est vraiment assombrie depuis le début », la conclusion de JP est finalement de l’ordre de la préconisation : il faut développer une méthode pour le changement. Car, de même qu’il ne croit pas à un réveil du politique, et pas non plus à leur prise de conscience, dans ses derniers mots JP s’inquiète surtout du peu d’utilité de nos intellectuels : « l’analyse du système est portée par peu de monde, il y a peu de réflexion. Nous avons besoin d’une théorie du changement, développée par les intellectuels et les experts ».
 
LN

21/12/2006
00:05
Un an apres, le retour de Jean Peyrelevade

Vu le succès remarquable de ce fil, je joins ci-dessous le lien des Matins de ce matin, où le pauvre Baddou a bien réussi son numéro d'imitation de Nicolas Demorand face à un Jean Peyrelevade comme toujours en grande forme.
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ matins/fiche.php?diffusion_id=48183

Ecoutez surtout la reprise à 8h17 : Peyrelevade n'a pas besoin de sortir l'artillerie lourde pour expliquer que l'anti-libéralisme, qu'il soit de droite ou de gauche, est une régression mentale. Le brave Ali en reste comme deux ronds d'ananas.

LN
 
Philippe

22/12/2006
00:18
2 ronds d'ananas

Je crois qu'il convient de faire part aux membres du forum de la pensée subtile de Peyrelevade, à 8H17

"La seule position commune de la gauche est une position négative dont je ne comprends pas bien la signification . De la gauche de la gauche à la droite de la gauche on est partout anti libéraux. La seule affirmation forte c’est l’anti libéralisme…. Dans l’ordre politique être anti libéral c’est être anti démocrate, donc je ne pense pas que ce soit ça l’objectif poursuivi et dans l’ordre économique qui est celui qui est probablement en cause, l’économie de marché qui est le seul système économique qui vaille, le seul système économique qui fonctionne, l’économie de marché est basée fondamentalement sur la liberté d’entreprendre et la liberté des échanges…. François Hollande a dit « je suis anti libéral », qu’est ce que c’est que ce degré zéro de la pensée politique, je ne peux pas accepter cette régression de la pensée intellectuelle…. Nier le principe de réalité et se réfugier dans une phraséologie creuse c’est le début du populisme et de la démagogie »

On a bien pris note de l'argument de fond: l'économie de marché est le seul système économique qui vaille

c'était vraiment très intéressant
 
1+1=0

23/12/2006
00:08
re : L'intervention de Jean Peyrelevade

Juste pour ajouter un mot : on peut se souvenir que l'indéniable incompétence de Peyrelevade en matière écconomique coûte encore trés cher aux contribuables français.
Ce qui, à mon avis, terni un peu ses analyses.
Il est étonnant de voir revenir comme expert un personage qui a fait à ce point la preuve de son incompétence.
 
Henry Faÿ

23/12/2006
10:52
pour ceux qui n'ont pas suivi le film

<<Juste pour ajouter un mot : on peut se souvenir que l'indéniable incompétence de Peyrelevade en matière écconomique coûte encore trés cher aux contribuables français.>>
Expliquez s'il vous plaît

 
Père Levade

24/12/2006
09:43
La Faillite nous voila

Bah, il est évident que Peyrelevade est le principal responsable de la faillite du Crédit Lyonnais, même s'il a pris la direction de la banque APRES ladite faillite. C'est pourtant évident nan ? J'invite ceux qui ne comprennen pas cela à aller lire les pages correspondantes sur le site du réseau Voltaire. Vous y lirez aussi la preuve irréfutable de l'implicaiton de Thierry Meyssan dans le naufrage du Titanic et tout ses beaucoup plus clair, voilaaaaaaa.

Signé : le père Levade
 
Mère Levade

24/12/2006
10:49
re : L'intervention de Jean Peyrelevade

500.000 dollars d'amende pour mon mari dans l'affaire Executive life. L'a fallu qu'il ecrive des livres pour payer tout ça

Mère Levade
 
Philippe

24/12/2006
14:51
re : L'intervention de Jean Peyrelevade

Qu'est ce qu'il vient faire là Meyssan?
Pére Levade,( alias LN je suppose ) répond plutôt sur WTC n°7 c'est peut être plus intéresant que Meyssan, quant au sujet du fil, Mère Levade t'a répondu
 
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