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Henry Faÿ

07/07/2005
12:24
l'intervention de Pascal Perrineau


L’intervention de Pascal Perrineau, directeur du CEVIPOF
*********************************************************

L’invité de ce matin du petit Nicolas était Pascal Perrineau, directeur du CEVIPOF , centre de recherche de Sciences po.

Pascal Perrineau rend compte des résultats de l’analyse scientifique des résultats du référendum du 29 mai.
Le vote européen existe. Il y a eu six élections européennes et un référendum. Actuellement, l’Europe est à droite et les nouveaux arrivants ne font que renforcer cette tendance.
Des études qui commencent à sortir montrent que le cadrage national a été plus important que le cadrage européen. Du côté du non c’est évident mais aussi du côté du oui, on disait ou on laissait entendre que l’Europe était intéressante dans la mesure où elle était un prolongement de la France.
Le vote non se décompose ainsi : 55% de gauche, 45% de droite.
L’électorat du oui n’est pas effarouché par les migrations, qu’elles viennent de l’Europe ou d’ailleurs, l’électorat du non a peur des flux migratoires.
On retrouve bien dans les résultats du 29 mai les attitudes traditionnelles des différentes familles politiques à l’égard de l’Europe ; le refus de l’Europe coalise la droite de la droite et la gauche de la gauche, il en a toujours été ainsi depuis que la question de la construction européenne a été posée. À ces fondamentaux viennent s’ajouter des « voltigeurs ». De minoritaire, le non à l’Europe est devenu majoritaire. Comment l’expliquer ? C’est à cause des électeurs socialistes qui ont choisi le non. La logique, c’est l’expression d’un opposition au pouvoir en place (élémentaire).
La xénophobie est très forte chez les électeurs du non de droite, 90% des électeurs du Front National ont voté non, cette mobilisation est exceptionnelle, elle n’est pas absente de l’électorat du non à gauche. La gauche n’est pas exempte de ces pulsions, elle aussi est travaillée par le nationalisme et la xénophobie. Il faut complexifier. Les ouvriers ont voté non mais pas partout, Cholet ville industrielle de Vendée par exemple a voté oui. Les paysans du Limousins ont voté non, les paysans bretons ont voté oui.
La consultation du 29 mai a coalisé des minorités qui ne peuvent pas prétendre à des victoires électorales. Ces minorités éternelles peuvent l’espace d’un jour jouir (ou avoir l’illusion de jouir) d’une position majoritaire. C’est une sorte de charivari. Ils ont dit merde (ce qu’avait signalé, bien avant les élections Jacques Julliard).
Le vote de classe existe, il n’explique pas tout.
Y a-t-il un remord du non ? On sent qu’il existe, il n’a pas encore été possible de le chiffrer. Les hérauts du non promettaient un avenir radieux qui n’est pas advenu. Les dirigeants qui ont prôné le non ont un mal fou à se mettre d’accord. Le remord du non est au coin du bois.



 
shhhhhhh

07/07/2005
14:00
re : l'intervention de Pascal Perrineau

Ou voulez vous en venir ?

 
Henry Faÿ

07/07/2005
16:58
l'avenir radieux promis par les défenseurs du non


C'est juste pour info

 
guydufau

07/07/2005
17:39
re : l'intervention de Pascal Perrineau

"Y a-t-il un remord du non ? On sent qu’il existe, il n’a pas encore été possible de le chiffrer. Les hérauts du non promettaient un avenir radieux qui n’est pas advenu. Les dirigeants qui ont prôné le non ont un mal fou à se mettre d’accord. Le remord du non est au coin du bois."

Ca, c'est de l'info !!!
 
Henry Faÿ

07/07/2005
17:46
de l'info et de la vraie


mais bien entendu!

 
bon vent

07/07/2005
19:22
re : l'intervention de Pascal Perrineau

"Pascal Perrineau rend compte des résultats de l’analyse scientifique des résultats du référendum"

je relève l'analyse SCIENTIFIQUE s'il vous plait....appréciez mes amis

"90% des électeurs du Front National ont voté non,"

Pas croyable ?!

"La gauche n’est pas exempte de ces pulsions (xénophobes est-il utile de le préciser ?), elle aussi est travaillée par le nationalisme et la xénophobie. Il faut complexifier. Les ouvriers ont voté non mais pas partout" etc....

Complexifions, complexifions, je remarque en tout cas que notre invité que j'ai écouté ce matin reconnaissait que le non n'était pas uniquement xénophobe et populiste mais il s'est surtout bien gardé d'analyser l'autre tendance du non. Ah oui je me souviens, l'autre tendance exprimait une peur de la baisse des salaires avec la mise en concurrence des salariés de l'est (c'est drôle a-t-on peur du polonais ou du salaire du polonais ?) du polonais bien sûr ! pour rester dans le fil de l'analyse de Pascal Perrineau, rappelons que plus de la moitié de la population française n'a que haine pour nos cocitoyens de l'est.

Quant au "remord des tenants du NON", nous attendons impatiemment les résultats de l'analyse SCIENTIFIQUE made in Perrineau sur les marques de regret exprimés par les quenenistes
 
Henry Faÿ

07/07/2005
23:33
la science appliquée aux résultats du ré


<< "Pascal Perrineau rend compte des résultats de l’analyse scientifique des résultats du référendum"
je relève l'analyse SCIENTIFIQUE s'il vous plait....appréciez mes amis>>

Mais oui, cela vous étonne-t-il? Scientifique, incontestablement scientifique, qu'avez-vous à redire? Contestez-vous la qualité de ce Monsieur et la valeur de ses travaux?

<< "90% des électeurs du Front National ont voté non,"
Pas croyable ?!>>
Qu'est-ce qui n'est pas croyable? Est-ce que cela ne mérite pas d'^tre signalé?

<< "La gauche n’est pas exempte de ces pulsions (xénophobes est-il utile de le préciser ?), elle aussi est travaillée par le nationalisme et la xénophobie. Il faut complexifier. Les ouvriers ont voté non mais pas partout" etc....

Complexifions, complexifions, je remarque en tout cas que notre invité que j'ai écouté ce matin reconnaissait que le non n'était pas uniquement xénophobe et populiste mais il s'est surtout bien gardé d'analyser l'autre tendance du non. Ah oui je me souviens, l'autre tendance exprimait une peur de la baisse des salaires avec la mise en concurrence des salariés de l'est (c'est drôle a-t-on peur du polonais ou du salaire du polonais ?) du polonais bien sûr ! pour rester dans le fil de l'analyse de Pascal Perrineau, rappelons que plus de la moitié de la population française n'a que haine pour nos cocitoyens de l'est.>>

Il s'est bien gardé... Lisez son bouquin le vote européen 2004-2005 avant de le dire. Son exposé ce matin ne prétendait pas à l'exhaustivité.

La pulsion xénophobe du non de gauche, on la sentait, si on n'était pas sourd, on l'entendait dans maints discours, c'est ce que notait par exemple des gens aussi bien disposés à l'égard de la gauche (car ils en sont) qu'Emmanuel Todd (il disait en être horrifié) et Yann Moulier-Boutang.

<< Quant au "remord des tenants du NON", nous attendons impatiemment les résultats de l'analyse SCIENTIFIQUE made in Perrineau sur les marques de regret exprimés par les quenenistes>>

Vu les fantastiques résultats du non, dont chacun se réjouit (attention, je parle par antiphrase) le remords d'avoir voté non est tout sauf une surprise. Pascal Perrineau a eu la prudence de signaler qu'il ne l'avait pas scientifiquement observé mais qu'il en avait saisi des indices et que les preuves ne sauraient tarder.



 
Louise

08/07/2005
00:01
re : l'intervention de Pascal Perrineau

Le remords du Non
Scientifiquement, j'ai recensé 3 personnes qui m'ont dit : "j'ai voté OUI, mais qu'est-ce que j'étais contente que le NON passe"
Petite contribution à la science

On se demande si après le refus d'aider financièrement les 1O nouveaux pays , il n'y aurait pas un brin de xénophobie chez les Ouistes .

Pour ma part, craignant comme la peste d'être suspectée de xénophobie, j'ai envoyé un chèque d'un euro à la banque centrale européenne pour les pays entrant:
BANQUE CENTRALE EUROPEENNE - BCE
EUROPEAN CENTRAL BANK - ECB
Kaiserstrasse 29 D-60311Postfach 16 03 19FRANCFORT (Allemagne)


 
bon vent

08/07/2005
01:43
re : l'intervention de Pascal Perrineau

L'exposé de perrineau ne prétendait pas à l'exhaustivité :

mais bizarrement il a préféré s'apesantir (c'est le moins que l'on puisse dire) sur l'aspect xénophobe du non plutôt que de se pencher juste un peu, pas trop bas quand même mais juste un peu, sur l'autre NON, qui représente une "minorité importante" (je reprends les termes de notre expert ès sciences) ...on nous ressasse depuis 3 mois la ritournelle de la xénophobie noniste sur toutes les games et tous les tons, il lui manquait juste le label scientifique voila qui est fait !

Décidément Perrineau aurait mieux fait de rester couché ce matin.

J'ai trouvé l'angle d'analyse de Slama plus intéressant et pertinent : il expliquait que l'Europe appuyait sa construction sur l'essor des régions au détriment des Etats or aujourd'hui c'est la tendance inverse qui se dessine, depuis que l'Europe a cessé de subventionner les régions.
 
Henry Faÿ

08/07/2005
09:37
la discrète xénophobie du non de gauche


<< L'exposé de perrineau ne prétendait pas à l'exhaustivité :

mais bizarrement il a préféré s'apesantir (c'est le moins que l'on puisse dire) sur l'aspect xénophobe du non>>

Ça n'a rien de bizarre, il a bien fait car c'est là que le bât blessait. Pascal Perrineau dans son exposé a bien souligné que ce qui faisait problème, ce n'était pas la xénophobie du non de droite, parfaitement attendue, appuyée, assumée, brutale, revendiquée, raciste ou à la limite mais la xénophobie plus subtile, plus en demi-teinte et pourtant réelle du non de gauche. J'ai bien en mémoire Jean-Luc Mélanchon éructant devant la caméra qui l'interviouvait dans un train: "et toi, t'en as vu un lituanien, toi".

<<...on nous ressasse depuis 3 mois la ritournelle de la xénophobie noniste sur toutes les games et tous les tons, il lui manquait juste le label scientifique voila qui est fait !>>
Eh oui, et il est d'une très grande importance ce label scientifique. Ce qui pouvait passer pour de simples impressions se trouve pleinement confirmé. Nous n'avions pas rêvé. Nous sommes donc pleinement fondés à dénoncer cette xénophobie. Cette xénophobie entache la victoire du non, même si je ne prétendrais pas qu'elle la délégitimise complètement.

<< Décidément Perrineau aurait mieux fait de rester couché ce matin.>>
Ce qui voudrait dire que les analyses quantitatives, faites sur financement public (Sciences po est un établissement public) ne devraient pas avoir droit de cité sur les ondes , qu'elle doivent rester strictement confidentielles et totalement ignorées du public. Je sais gré au petit Nicolas, décidemment très bon défenseur du oui, il faut au moins lui reconnaître ça, d'avoir invité l'expert dont l'intervention était d'un très bon niveau.

 
vt

08/07/2005
10:04
re : l'intervention de Pascal Perrineau

- Qu'est ce que la xénophobie ? Est-ce un péché ?

- Le travailleur a-t-il le devoir moral d'aimer son concurrent comme lui même?

- Ne pas voter pour son concurrent est-il un crime aussi grave que de pratiquer une ratonnade?

- La xénophoboie économique est-elle interdite par le Nouvel Ordre Mondial de la Bien Pensance?

- Si un xénophobe dit "le ciel est bleu" faut-il mettre sa parole et son bulletin de vote en doute?

- Pourquoi ne traite-t-on pas de xenophobes tous nos dirigeants européens qui se tirent dans les pattes entre eux?

Voila quelques pistes de réflexion pour le "scientifique" Perrineau qui dérape de la science vers l'idéologie et la moraline.
 
Henry Faÿ

08/07/2005
11:22
la xénophobie est un péché pour la gauc


La xénophobie n'est certainement pas conforme aux valeurs de la gauche pour qui la paix et l'amitié entre les peuples est une aspiration profonde.

Pourquoi lors de la campagne du référendum n'y a-t-il pas eu assez de dirigeants politiques de gauche, mais il y en a eu, pour expliquer aux travailleurs inquiets que le jeu gagnant-gagnant de l'ouverture à l'Espagne au Portugal et à la Grèce avait toutes les chances de se reproduire avec l'ouverture aux pays de l'Est et que ça valait le coup de jouer le jeu? Pourquoi cette soudaine frilosité? Pourquoi ce fantasme du plombier polonais alors que le plombier polonais se trouve très bien chez lui? Pourquoi refuser de voir que la concurrence vraiment menaçante, ce n'est pas celle des pays de l'Est que l'Union Européenne pouvait contrôler mais celle des pays émergents à très bas salaires, la Chine en particulier et que contre cette concurrence il ne peut y avoir de réponse qu'européenne?
Tout cela a été trop peu dit, en tout cas le message n'est pas bien passé, les thèmes xénophobes ont alimenté la campagne et l'ont emporté, comme l'a bien mis en évidence Pascal Perrineau. Qui pourrait lui reprocher de l'avoir mis en évidence et de le souligner quand il passe à l'antenne?

 
shhhhhhhhhh

08/07/2005
11:40
re : l'intervention de Pascal Perrineau

Vous n'aimez pas les chinois ?
 
Henry Faÿ

08/07/2005
11:54
à quoi sert l'Europe?


Je connais et j'aime les Chinois plus que vous ne le pensez. Il est bien évident que la concurrence chinoise pose un redoutable problème d'autant plus qu'elle n'est pas toujours loyale, en particulier du fait de conditions de travail absolument inacceptables et de la sous-évaluation du yuan qui est une entorse aux règles de l'économie de marché, on est en présence de ce qu'on appelle un cours forcé. C'est du dumping monétaire. Il n'est pas question de laisser sombrer l'industrie de nos pays face à la concurrence chinoise et la réponse ne peut qu'être qu'européenne; elle l'est et il faut la renforcer par une meilleure adhésion à la construction européenne. C'est juste après le non français que la Chine a déclaré qu'elle n'appliquerait pas son engagement de limiter ses exportations de textile.
Je pense également que les pays européens peuvent tirer avantage de la croissance chinoise, qu'ils le font et qu'ils pourraient le faire davantage.

 
shhhhhhh

08/07/2005
14:07
re : l'intervention de Pascal Perrineau

Je me doutais bien que vous aimiez les chinois, mais que économie gnagnagnan., marché concurrentiel gnangnangnan ..
Cela dit le capital de nos jours est financier plutot qu'industriel. Et que justement les capitaux s'investissent là ou la profitabilité est la meilleure, et si c'est pas les chinois ça peut etre l'Inde, de ce pointr de vue il est certain que les financiers ne sont pas xénophobes eux.
Et je vois toujours pas le rapport avec le referendum.
Referendum qui est terminé, clos, va falloir vous y faire.

 
bon vent

08/07/2005
17:55
re : l'intervention de Pascal Perrineau

Henry,

"La xénophobie n'est certainement pas conforme aux valeurs de la gauche pour qui la paix et l'amitié entre les peuples est une aspiration profonde".

C'est vrai, sauf qu'actuellement ce qui est défendu c'est la paix entre les multinationales plutôt que la paix entre les peuples :

Vous aimez les polonais, les chinois aussi, mais vous avez "peur" de la concurrence de ces derniers, (et oui, la peur ne terrasse pas que les nonistes) car vous déplorez leurs conditions de travail inacceptables : Les multinationales européennes et américaines issues de pays DEMOCRATIQUES s'en réjouissent au contraire et se bousculent pour tirer profit de l'exploitation des chinois.
 
Henry Faÿ

09/07/2005
10:06
économie et moraline désuète


<< actuellement ce qui est défendu c'est la paix entre les multinationales plutôt que la paix entre les peuples>>

En tout cas, pas au cours de la campagne pour le référendum. Il n'a jamais été question des multinationales polonaises, d'ailleurs, de multinationales polonaises il n'y en a sans doute pas, il était bien question du "plombier polonais", avec comme contenu implicite ou explicite "nous ne voulons pas de ces gens là chez nous". Jean-Luc Mélanchon a bien dit: "et toi, t'en as vu un lituanien, toi?". Il n'a pas dit "et toi, t'en as vu une multinationale lituanienne, toi?"



<< Vous aimez les polonais, les chinois aussi, mais vous avez "peur" de la concurrence de ces derniers, (et oui, la peur ne terrasse pas que les nonistes) car vous déplorez leurs conditions de travail inacceptables : Les multinationales européennes et américaines issues de pays DEMOCRATIQUES s'en réjouissent au contraire et se bousculent pour tirer profit de l'exploitation des chinois.>>

J'aime les polonais, ce n'est pas exactement comme ça que je le dirais, de mon amour, ou de mon amitié les polonais n'ont que faire, je pense qu'eux et nous devons faire partie du même ensemble politico-économique.

Pour ce qui est des Chinois que de choses à dire:
Exploitation? Ce n'est pas en ce terme qu'il faut raisonner tant il est vague. Ce n'est pas bien d'exploiter les gens mais si vous vous mettez un instant à la place du chinois pauvre, il y a pire que d'être exploité, c'est d'être délaissé. Les millions de chinois misérables que la terre ne peut plus nourrir sont bien contents de trouver des usines où s'employer et si ces usines sont étrangères pour eux ce sera toujours une occasion pas pire et sans doute meilleure qu'une autre d'avoir un travail.

Je n'ai pas vraiment peur de la concurrence chinoise, j'ai tant entendu parler de ces japonais qui allaient tous nous manger... maintenant c'est Renault qui redresse Nissan. Mais il faut être responsable. Je n'ai pas juré la perte de l'ouvrier de Saint-Quentin, ni des ouvrières aux doigts de fées de l'entreprise jurassienne dont parle l'invité d'Alain Finkielkraut. Dans la mesure où cette concurrence chinoise n'est pas loyale et où elle met en péril nos industries il faut bien évidemment se défendre.

S'il y a des situations intolérables, travail des enfants, travail des prisonniers, conditions hygiéniques épouvantables etc., il faut (i) les faire connaître (ii) les refuser, sous forme de boycott. Aux associations de consommateurs et de défense des droits de l'homme de jouer. Aux citoyens de jouer. Ne mettons pas toutes les entreprises dans le même sac.

Il ne faut pas oublier que la croissance chinoise peut se voir comme une multitude d'occasions (opportunités, comme ils disent), assez fantastiques, si on y pense. C'est ce qu'explique en ce moment même un intervenant dans l'émission d'Alain Finkelkraut, il parle de d'une entreprise de chaussures où tout le travail de conception est fait en France, où les usines sont en Chine.

Ce qui me fait le plus peur, ce ne sont pas les chinois, ce sont les réactions inadaptées de mes concitoyens, par exemple ce non au référendum qui ne va pas dans le bon sens pour assurer les meilleures réponses aux grands défis économiques qui ne peuvent être qu'européennes. Cela a été expliqué dans l'émission de Thierry Garcin de mardi dernier où l'invité Bernard Nazoulec a bien dit que c'est juste après le non au référendum que la Chine a dénoncé sans autre forme de procès l'accord qu'elle avait signé pour restreindre ses exportations de textile. Elle a tiré parti de la situation de faiblesse de l'Europe, ça n'a pas tardé.

Les multinationales? Je trouve ça tellement idiot de dire haro sur les multinationales, comme si ce n'était pas des agents économiques de premier ordre et dont on ne pourrait pas se passer. Cette stigmatisation relève d'un assez grave ignorantisme en matière économique. Tant qu'on en restera sur des concepts aussi désuets...

PS comme toujours, ou comme très souvent, ce que dit Alain Finkielkraut est plein de bon sens, je suis tout à fait d'accord avec lui.
 
bonv ent

09/07/2005
10:37
re : l'intervention de Pascal Perrineau

Henry,

"En tout cas, pas au cours de la campagne pour le référendum. Il n'a jamais été question des multinationales polonaises, d'ailleurs, de multinationales polonaises il n'y en a sans doute pas, il était bien question du "plombier polonais", avec comme contenu implicite ou explicite "nous ne voulons pas de ces gens là chez nous".

=> Si les électeurs de LE PEN ont voté NON à 90% contre la constitution, Le MEDEF a très certainement voté OUI à 99%, (toute les médias étaient mobilisés en ce sens)

Bien sûr que pendant cette campagne il n'a jamais été question des multinationales, surtout pas....! Qui d'après vous utilisera la main d'oeuvre polonaise ? pas les salariés français ; les salariés et ouvriers lambda craignent à juste titre la concurences des salaires au rabais, via la directive BOLKEISTEN (je vous rappelle que E. TODD avait considéré que le vote de cette classe, car bien de celà qu'il s'agit était rationnel)

De là à requalifier "cette crainte légitime" en "nous ne voulons pas de ces gens là chez nous", il n'y a qu'un pas très vite franchi par les médias OUIOUISTES

Qui profitera des plombiers polonais ? Bien sûr qu'il n'y a pas de multinationales polonaises, elles seront allemandes, françaises, américaines, italiennes etc...

"Jean-Luc Mélanchon a bien dit: "et toi, t'en as vu un lituanien, toi?". Il n'a pas dit "et toi, t'en as vu une multinationale lituanienne, toi?"

=> A chaque fois vous nous ressortez cette réplique de Mélanchon, je ne la comprends, pourriez-vous nous la replacer dans le contexte de la discussion ou de la question qui lui a été posée ?

Quant aux chinois : je note un retournement dans votre position, vous dénonciez tout d'abord l'exploitation de ces chinois (c'est plus noble que d'avouer qu'on ne veut pas de produits chinois chez nous qui vont sapper notre compétitivité) et maintenant, vous considérez qu'il "y a pire que d'être exploité, c'est d'être délaissé", votre élan de générosité atteint des sommets lyriques, les lumières de FIENKELKRAUT y sont-elles pour quelque chose ?

"c'est juste après le non au référendum que la Chine a dénoncé sans autre forme de procès l'accord qu'elle avait signé pour restreindre ses exportations de textile."

=> je vous rappelle que la constitution programme la suppression du tarif douanier commun (pour se conformer aux règles de l'OMC), or actuellement aucun texte européen n'envisage cette action. Evidemment la Chine a tout à perdre du refus de l'adoption de la constitution.
 
Henry Faÿ

09/07/2005
15:18
ma position nuancée


<< => Si les électeurs de LE PEN ont voté NON à 90% contre la constitution, Le MEDEF a très certainement voté OUI à 99%, (toute les médias étaient mobilisés en ce sens)>>

Et alors? Les syndicats européens aussi. Il a bien fait, non?

<< Bien sûr que pendant cette campagne il n'a jamais été question des multinationales, surtout pas....! Qui d'après vous utilisera la main d'oeuvre polonaise ? pas les salariés français ; les salariés et ouvriers lambda craignent à juste titre la concurences des salaires au rabais, via la directive BOLKEISTEN (je vous rappelle que E. TODD avait considéré que le vote de cette classe, car bien de celà qu'il s'agit était rationnel)>>

À qui les plombiers offrent-ils leurs services? N'est-ce pas aux particuliers?

Emmanuel Todd a dit avoir été horrifié de découvrir cette hostilité à l'égard des ressortissants de l'Est. C'est dans une interviou au Nouvel Obs que j'ai citée et que je pourrais en cas de besoin retrouver.


<< De là à requalifier "cette crainte légitime" en "nous ne voulons pas de ces gens là chez nous", il n'y a qu'un pas très vite franchi par les médias OUIOUISTES>>

Et que je franchis. C'est un grand classique de la xénophobie de dire que les étrangers viennent chez nous nous voler notre travail.

<< Qui profitera des plombiers polonais ? Bien sûr qu'il n'y a pas de multinationales polonaises, elles seront allemandes, françaises, américaines, italiennes etc...>>

Je ne vois pas ce que les multinationales ont à faire de plombiers, qui comme je n'ai écrit plus haut offrent leurs services aux particuliers. J'espère qu'on verra un jour des multinationales polonaises.

<< "Jean-Luc Mélanchon a bien dit: "et toi, t'en as vu un lituanien, toi?". Il n'a pas dit "et toi, t'en as vu une multinationale lituanienne, toi?" => A chaque fois vous nous ressortez cette réplique de Mélanchon, je ne la comprends, pourriez-vous nous la replacer dans le contexte de la discussion ou de la question qui lui a été posée ?>>

Ce n'était pas précisé lorsque l'extrait a été passé dans l'émission de Daniel Schneidermann ou je ne l'ai pas saisi, ce que je vois, c'est qu'elle exprime mépris écrasant à l'égard des lituaniens, des gens tellement exotiques qu'on ne devrait jamais en avoir rencontré. Le ton, d'une grande vulgarité était assez terrifiant, ce que n'a pas ma,qué de relever Daniel Schneidermann.

<< Quant aux chinois : je note un retournement dans votre position, vous dénonciez tout d'abord l'exploitation de ces chinois (c'est plus noble que d'avouer qu'on ne veut pas de produits chinois chez nous qui vont sapper notre compétitivité) et maintenant, vous considérez qu'il "y a pire que d'être exploité, c'est d'être délaissé", votre élan de générosité atteint des sommets lyriques, les lumières de FIENKELKRAUT y sont-elles pour quelque chose ?>>

Dur, dur, dur, de se faire comprendre sur ce forum! Dur d'avoir une position nuancée et d'essayer de la faire passer.
Si exploitation manifeste il y a (recours à des prisonniers, travail des enfants, travail mettant en danger les travailleurs) il faut la dénoncer, ça va de soi. Il faut d'abord la connaître, ce qui ne sera pas facile, surtout dans un pays sans véritables syndicats mais je sais qu'il y a des organisations qui s'en occupent.

Implanter une activité n'est pas synonyme d'exploiter. Si on se laisse bloquer par de tels concepts, il n'y a plus qu'à retourner à l'économie de pénurie de l'Ancien Régime avec les bonnes soeurs pour s'occuper des plus misérables! Les pays pauvres ont une soif immense de pareilles implantations qui leur apportent des emplois, qui sont ce qu'il y a de plus précieux, qui augmentent la production qui sont l'occasion de transferts de technologie.


<< "c'est juste après le non au référendum que la Chine a dénoncé sans autre forme de procès l'accord qu'elle avait signé pour restreindre ses exportations de textile."

=> je vous rappelle que la constitution programme la suppression du tarif douanier commun (pour se conformer aux règles de l'OMC), or actuellement aucun texte européen n'envisage cette action. Evidemment la Chine a tout à perdre du refus de l'adoption de la constitution.>>

Pour ceux qui savent lire un texte juridique, ou qui essayent, ce qui est mon cas, cette suppression du tarif douanier était assortie de tellement de conditions qu'elle n'avait aucune efficace, en fait, elle n'avait rien d'automatique, elle était laissée à l'appréciation des politiques donc elle ne pouvait avoir lieu que si elle était négociée avec d'autres réductions. Emmanuel Todd, encore lui, voit dans cette barrière douanière extérieure le grand mérite de l'Union Européenne, sa raison d'être profonde et je crois qu'il a raison. Pourquoi écrivez-vous "la Chine a tout à perdre du refus de l'adoption de la Constituion. C'est le contraire, la Chine avait tout à y gagner et c'est bien ce qui s'est passé. Pour elle, c'est génial d'avoir un partenaire affaibli qui ne sait plus se défendre ni entendre sa voix! Je crois que de telles considérations auraient dû s'imposer à l'opinion et je ne désespère pas qu'elle y soit davantage sensible prochainement, en attendant, que de temps perdu!


 
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