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Henry Faÿ

11/04/2005
20:50
et si on parlait du capitalisme?

Suite du fil http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=14 493
 
Laurent Nadot

11/04/2005
21:33
Un tramway nommé Korzybski

Pour plus de commodité, je remets ici ma dernière contrib. Ceux qui veulent y répondre et la réduire en chair à pâté l'auront ainsi sous les yeux.

Guy n'a qu'a faire de même.
------------------------------------------------------------------------ ------------------------------------------------
Là où Auditeur a raison, c'est qu'en effet le mot est devenu un gros fourre-tout sémantique qui contient à peu-près tous les agents économiques privés de la planète : les exploiteurs, les exploitants, les petits producteurs, les gros, les multinationeurs. Le plus marrant c'est qu'un état en faveur de l'économie non planifiée se voit qualifié de "capitaliste" alors qu'un état est un état et c'est tout. De l'autre côté c'était vraiment une énormité oxymorique que d'employer l'expression "capitalisme d'état" pour désigner un totalitarisme qui ni de près ni de loin n'avait aucun des éléments de la définition du capitalisme. Ca en dit long sur la confusion des termes et des idées...

Mais le problème n'est pas pour autant d'ordre lexical. Ce qui cloche n'est pas que certains défendent quelque chose (la vie économique) qu'ils placent sous un mot où d'autres mettent ce qu'ils attaquent (l'exploitation de l'homme par l'homme), et qui est bien sur différent. S'il n'y avait que ça, on n'aurait qu'un banal malentendu et on se serait mis tous d'accord depuis longtemps.

Le problème est bien plutôt de sémantique générale (korz.), quand certains confondent d'abord l'idée avec le mot et le mot avec la chose :
a) ceux qui n'aiment pas les abus de l'économique, l'ayant assimilé à tort à tout ce qui peut être étiqueté "capitalisme", en viennent à haïr (au mieux à tolérer difficilement) ce qui fait la condition même de leur propre survie
b) inversement, ceux qui ont compris que l'entreprise privée était une part importante et utile du soubassement de la vie sociale et ce pour quelques siècles, soit le temps d'inventer autre chose, eh bien parfois ceux là se mettent à défendre dur comme fer les dérives qui ne ressemblent plus (même de loin) à cet organe social qu'ils ressentent comme bénéfique.

Ca serait un progrès si les représentations des débatteurs se voyaient purgées de ces attitudes rien moins que doctrinaires et étroites, alors on pourrait peut-être parler de quelque chose d'un peu réel ou d'un peu plus objectif, au lieu de se mutuellement vouer aux gémonies.

L.

 
vile toque

12/04/2005
13:25
re : et si on parlait du capitalisme?

À propos d'une forme de capitalisme qui a le vent en poupe pour conquérir des marchés ou éliminer la concurrence, j'ai trouvé ceci dans le CV du nouveau président de la banque mondiale :

http://www.pulitzer.org/year/2005/breaking-news-photography/ works/warzone17.html
http://www.pulitzer.org/year/2005/breaking-news-photography/ works/warzone04.html

Des methodes qui forcent le respect.
 
Clopine

12/04/2005
13:57
fondamentaux

Si je peux me permettre d'intervenir dans un débat aussi savant (en fait, vous n'avez qu'à me considérer comme la cancre du fond, celle fermement accrochée à sa place près du radiateur, qui vient juste, pour une fois comme ça, timidement, de lever le doigt pour poser sa question) il me semble qu'il faudrait en revenir aux "fondamentaux" pour définir ce que l'on met sous les mots, non ?

Pour moi, le "capitalisme" est un mot marxiste, dans une vision très dix-neuvième siècle des rapports économiques et sociaux : il y aurait d'un côté ceux qui possèdent le capital (l'argent et les moyens de production, les machines, les usines, quoi) et le prolétariat en face, qui ne possède que sa force de travail.

Et c'était à l'époque une grande avancée que de souligner que les intérêts de ces deux classes sociales étaient opposées. Je vous rappelle qu'avant Marx, la seule théorie économique en vigueur était le libéralisme ou la loi du marché, et que les "classiques" comme Smith ou Ricardo considéraient que ce libéralisme s'appliquait tout aussi bien au travail humain : le marché du travail était ainsi théorisé comme un contrat établi entre deux "individus" (entités théoriques, douées de raison, et uniquement occupées à satisfaire leur "moi" : la modernité, quoi, par rapport à l'ordre ancien des choses...) soumis uniquement aux lois de l'offre ou de la demande, et qu'il convenait surtout de ne pas intervenir dans le processus. Résultat de ce libéralisme : la révolution industrielles, et la misère effroyable qui en a découlé (Zola)... Quant à la manière dont la loi du marché était censée fonctionner (l'explication à donner à ce phénomène somme toute remarquable, à savoir que l'intérêt individuel contribue à l'intérêt général), Smith n'en donnait d'autre explication qu'une "main invisible", intervenant comme le doigt de Dieu et permettant ce tour de passe-passe (mon intérêt à moi tout seul va aboutir -in fine- à enrichir ma communauté).

Quelle que soit l'explication, il faut bien admettre que l'économie de marché permet à un tout petit individu de bénéficier du travail de plusieurs milliers d'autres (petit jeu : demandez à vos enfants de compter le nombre de personnes qui les ont servis, depuis mettons le lever jusqu'à l'arrivée à l'école ; s'ils dépassent les cinquante, c'est qu'ils vont commencer à se rendre compte combien l'individu a besoin des autres. Si en plus, ils devinent qu'en échange de tout ça, leurs parents ne font rien d'autre que de payer l'infime quote-part que représente l'impôt, faut leur faire faire des études de sciences éco !!); et les autres formes "dirigistes" d'économie (la planification, les tentatives de collectivisation ) se sont révélées si désastreuses, aussi bien au niveau économique pur qu'au niveau social (dictature), qu'il semblerait, malgré l'énormité du gâchis et la course à l'abîme, que l'economie de marché, libérale et néo-libérale, engendre "naturellement", que cette économie libérale, dis-je, soit pour l'instant la moins mauvaise des pratiques. (encore que j'insiste sur le fait que personne ne sait réellement comment ça marche, voir les théories de l'ultra libéral Van Hayek).

A nous d'inventer autre chose...

Mais je m'égare, et voulais simplement vous proposer d'employer le mot "capitalisme" dans son sens premier. Ca éviterait, à mon avis, de dire n'importe quelle connerie, planquée sous un vocabulaire dévoyé...

Non ?

Clopine qui, ouf, soulagée, retombe sur sa chaise, et se remet derechef à roupiller près du radiateur... à moins que vous ne lui répondiez.... d'ac ?


 
guydufau

12/04/2005
19:33
re : et si on parlait du capitalisme?

Oui Clopine, ce que tu as dit est moins con que "de dire n'importe quoi sous un vocabulaire dévoyé"
As-tu remarqué que tu n'étais pas dans le carnet de LRDB
Voir 2e forum, discussions diverses 21h53
 
LRDB

12/04/2005
21:11
et si on parlait des copains

silence, maroufle !!

tu remarqueras que je n'ai pas non plus prévenu Nazdeb , vu que je n'ai pas plus son adresse que celle de clopine. mais il a rappliqué vite fait, le flair stimulé par quelque succulence. les gags du fil en plastique surement ?
 
LRDB

12/04/2005
22:20
re : et si on parlait du capitalisme?

J'en suis au même point que Clopine, euh pas dans mon flirt ake le Guy non là j'ai bien 3 ou 4 longueurs d'avance sur lle, mais je veux dire sur le kapitall. c'est sur qu'il faut inventer quelque chose, mais ça ne risque pas de se faire si on reste aux théories angélistes à la mord-moi-l'aile, ou aux dernières gouttes de la lutte des classes là c'est vraiment comme qui dirait la fin du tube on sent que Guy et Paul appuient à mort, font monter un éléphanteau sur la presse, mais n'arrivent pas vraiment à en tirer davantage qu'un plotch cuisant et crémeux

pour inventer autre chose, il faudra déjà penser autrement. sacré boulot. remarquez, pour certains d'entre nous, il faudrait déjà penser tout court, ça serait au moins un progrès huh

La Reine des Banques
 
guydufau

21/04/2005
10:22
re : et si on parlait du capitalisme?

En moins de 24 heures, un dirigeant de Carrefour qui quitte cette société en empochant 38 millions d'euros et une grève de trois semaines des médecins urgentistes qui obtiennent une aumône de 15 millions d'euros.
Leur grève n'est que suspendue, mais cette hiérarchie des valeurs n'est-elle pas une caractéristique de ce capitalisme ?
 
guydufau

21/04/2005
15:10
re : et si on parlait du capitalisme?

Ce Bernard de Carrefour a été remercié pour ne pas avoir atteint ses objectifs. C'est arrivé après une grève,chez Carrefour de 3 semaines, insatisfaite, qui réclamait des broutilles concernant des tickets restaurant.
Ce capitalisme n'est-il pas d'une dureté extrême ?

NB-Carrefour est une multinationale.
 
josué

21/04/2005
15:22
re : et si on parlait du capitalisme?

j'en reste sur le cul!
j'ai lu un ou deux trucs sur la grève de Carrefour Port-deBouc, c'est des caissières et des femmes de ménage qui réclament des tickets restau pour bouffer sur place (leurs horaires ne leur permettent pas de rentrer chez elles), un local de repos correct, des horaires moins saucissonnés, et un petite augmentation pour pouvoir faire leurs courses dans le magasin où elles bossent.
on leur a refusé,
ça a fait boule de neige,
il y a plusieurs magasin Carrefour concerné par le mouvement maintenant,
et les demanades c'est un salaire à 1400 euro minimum (d'après Le Figaro)

L'autre ils se prend quelques dizaines de millions d'euro pour ça!!!!!!

Y a un truc que je comprend pas.
Si les actionnaires ne sont pas content de ce gus parce qu'ils estiment qu'ils ne serre pas assez la vis aux salariés, ils le virent, avec ses 5 millions d'euro d'indemnité légale (c'est le chiffre, toujours selon la presse).
Pourquoi lui rajoutent-ils un rab de 29 millions d'euro??!!??!!?????
Ces mecs-là ne sont pas des tendres, ils sont plutôt radins (voire les revendications non satisfaites des salariés), ils ne donnent rien sans rien…
Alors, qu'achètent-ils exactement pour 29 millions d'euros?????????????????
J'aimerais le savoir…


 
guydufau

21/04/2005
19:07
re : et si on parlait du capitalisme?

Josué, mon explication est la suivante :
en haut,il y a l'équipe dirigeante qui raisonne ainsi : si l'un de nous obtient un gros paquet,ça crée un précédent, et plus tard, nous aurons aussi un gros paquet

en bas, pour les salariés c'est le raisonnement inverse : il ne faut rien lacher car ça crée un précédent et aussi il nous faut de plus en plus de biffetons pour nous implanter à l'étranger et il vaut mieux être le premier.
 
josué

21/04/2005
19:16
re : et si on parlait du capitalisme?

ça me suffit pas comme eplication
c'est le conseil d'administration qui lui a signé son contrat et son indemnité à ce millionaire là (en euros)

ils ont déjà leur paquet ceux-là (la famille j'sais plus quoi) et plus gros que celui qu'ils ont concédé à leur sous-fiffre (PDG)

donc pourquoi? en échange de quoi? lui donnent-ils ce magot pour se casser?
 
guydufau

21/04/2005
20:38
re : et si on parlait du capitalisme?

Josué :
1- C'est devenu une banalité les dirigeants qui ont des salaires et desindemnités de départ énormes
2- Une assemblée générale des actionnaires peut remettre en cause ce que le Cnseil d'administration a décidé, il me semble . Nous verrons.
En attendant :
http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-641419 @51-627666,0.html
 
josué

21/04/2005
21:11
re : et si on parlait du capitalisme?

merci Guy, mais c'est réservé aux abonnés
(et je n'ai pas l'intention de m'abonner à cette boutique frelatée)
 
guydufau

22/04/2005
16:41
re : et si on parlait du capitalisme?

Mais non, Josué,inutile d'être abonné, j'ai trouvé cet article en dehors du site du Monde, je ne sais plus où.
 
josué

23/04/2005
02:02
re : et si on parlait du capitalisme?

un article intéressant sur de possibles corrélations biscornues entre concurrence libre et non faussée et emploi, c'est là que ça se passe, c'est de la nanotechnologie (et y a encore les américains dans le coup):
http://www.barons-marques.info/article1070.html

 
guydufau

23/04/2005
22:15
re : et si on parlait du capitalisme?

Sur ce site indiqué par josué, il y a aussi un article sur la Bourse. On est en plein dans le sujet de ce fil !
 
vile toque

23/04/2005
22:56
re : et si on parlait du capitalisme?

Il est dit aussi que Motorola trouve des ingenieurs à 520 euros mensuels en Inde. Je suis curieux de voir comment le système capitaliste va imploser s'il s'amuse à briser les revenus de l'indispensable corporation des ingenieurs...

Ceci est pas mal non plus : << Engagée en 2002, la privatisation partielle du métro de Londres a coûté plus d’un milliard d’euros à l’Etat britannique, selon un nouveau rapport du Comité des Comptes Publics de la Chambre des Communes. La maintenance du réseau, confiée pour 30 ans aux entreprises Metronet et Tube Lines, coûtera 650 millions d’euros de plus que si l’Etat s’en était chargé. Le rapport souligne qu’un financement par emprunt public aurait permis d’économiser 130 millions d’euros d’intérêts par an.>> http://www.barons-marques.info/article1060.html

 
josué

24/04/2005
01:29
re : et si on parlait du capitalisme?

Guy, Viltoque, arrêtez de citer des sources aussi sulfureuses, malpensentes, peu expertes et 'alter-neuneu' que les "BaronsDesMarques".

On va encore se faire flinguer par Dom et la reines des Belges…

Sans compter que c'est pas du canal d'info estampillé professionnel ça, et la mère Levy pourrait bien nous refaire un sketch anti-internet (si elle nous fait l'honneur de nous lire).
 
Nicolas Sarkhozy

25/04/2005
18:52
La chine : libérale ?

Nous sommes en face de concurrents qui ne respectent pas les règles simples de l'économie de marché. Dans aucun marché d'économie libre les prix ne peuvent en quelques semaines baisser de 50% ; ça correspond à une volonté stratégique et non pas aux règles simples de l'économie de marché.
 
vile toque

25/04/2005
19:32
re : et si on parlait du capitalisme?

La phrase ci-dessus est je crois de Guillaume Sarkosy (qui est un industriel du textile de luxe). Le numero 2 du medef decouvre le dumping : il etait temps !
 
josué

26/04/2005
19:39
re : et si on parlait du capitalisme?

Wouarf!
ils ne pas crédibles,
ça fait des années qu'ils nous saoûlent:

- de pénétration du juteux marché chinois par des boites françaises (en compensation de la fin des quotas d'aujourd'hui)

- de l'opportunité de délocaliser vu le faible coût de la main d'œuvre (carrément "gratuit" selon un invité de France culture ne s'interrogeant en rien sur les liens entre cette gratuité et le travail forcé)

- de dogmes libéraux de libre concurrence (le protectionnisme c'est ringard, etc.)

- etc…


Et maintenant ils viennent crier "Au loup!"
La concurrence textile serait subitement faussée par le travail des mêmes prisonniers, des enfants, etc…
Et on sortirait du champ libéral orthodoxe puisque c'est l'État qui organise ces conditions de travail et non les entreprises (ah bon?)

Sans compter que bon nombre de boîtes qui innondent le marché européen depuis quelques semaines sont des boîtes européennes ayant délocalisé…

Bref, tout cela n'est pas très clair, pas très net.
Soit c'est l'arroseur arrosé, soit il y a bricolage d'opinion, soit je sais pas…

 
guydufau

26/04/2005
21:35
re : et si on parlait du capitalisme?

Pour ajouter à la cacophonie générale, j'ai entendu, -ce ne peut-être que sur LCI, l'arrière boutique de"télé-poubelle"- Guillaume Sarkosi être fier des délocalisations de l'industrie textile frabçaise.
 
josué

27/04/2005
09:07
re : et si on parlait du capitalisme?

Et la MAIN INVISIBLE non d'une pipe?
Qu'est-ce qu'elle attend pour intervenir????
Elle bouge pas?
Elle fait grève ou quoi?
La putaing de régulation du marché (textile) par le marché elle est passée où???!!?



 
josué

27/04/2005
09:25
re : et si on parlait du capitalisme?

un début de réponse dans Le Figaro du jour:

[…]Soutenue par une douzaine de pays du sud et de l'est de l'Europe, la France souhaiterait un geste significatif de Bruxelles pour rassurer son électorat avant le 29 mai.[…]

bricolage d'opinion, donc.
je prend note.
 
Henry Faÿ

27/04/2005
09:38
la main invisible ne fait pas la grève

<<Et la MAIN INVISIBLE non d'une pipe?
Qu'est-ce qu'elle attend pour intervenir????
Elle bouge pas?
Elle fait grève ou quoi?
La putaing de régulation du marché (textile) par le marché elle est passée où???!!?>>

Je n'ai pas été chargé par la main invisible de prendre sa défense et je ne le ferai pas toujours mais en l'occurence, c'est facile.
La forte croissance des exportations chinoises et la prospérité du pays devraient en bonne logique économique faire monter la monnaie ce qui aurait pour effet de renchérir le prix des produits ce qui constituerait un mécanisme régulateur. Ce mécanisme ne joue pas, du fait que le yuan n'est pas convertible et qu'il reste accroché au dollar. C'est ce qu'on appelle un cours forcé. Cette situation de non respect des conditions normales du fonctionnement de l'économie libérale légitime les éventuelles mesures de défense que pourraient prendre les les pays envahis par les produits chinois.


 
casse-croûte

28/04/2005
10:22
re : et si on parlait du capitalisme?

Non non non josué, le marché régule parfaitement les choses. Les chinois fabriquent le textile pour moins cher, donc c'est à eux que revient la fabrication du textile. Et c'est une chance pour ce pays, qui va pourvoir augmenter ses richesses.

L'industrie européenne a eu 10 ans pour préparer sa transition, elle ne l'a pas fait, eh bien le marché lu régule son compte. Effectivement, on va perdre des emplois dans cette branche, mais bon ce textile continuera à être vendu, donc les circtuits de distribution continueront de marcher, et même mieux puisqu'ils vont pouvoir acheter leur textite moins cher et donc faire plus de marges ou vendre moins cher.

Le consommateur en france, même au chômage, va avoir accés à plus de consommation textile, grâce à la baisse des prix. On ne le répète jamais assez, le pouvoir d'achat peut tout autant être augmenté par une baisse de prix que par une hausse de la rénumération.
 
vile toque

28/04/2005
10:27
re : et si on parlait du capitalisme?

Un jour il faudra quand même que les mignons capitalistes s'expliquent sur ce monstrueux compromis des 30 dernières années : ils n'ont pas trouvé d'autre solution qu'une dictature communiste pour obtenir des ouvriers dociles et pas chers !!! (c'est sûr que la peine de mort pour syndicalisme ça calme)
 
laurent nadot

28/04/2005
11:08
encore des complices d'assassins...

Je ne voudrais pas avoir l'air d'agresser l'auteur de 10h27 donc je précise que l'objet de ma contrib est de lui poser une question :
- quels sont les motifs des condamnations à mort en chine ?
I mean ça serait bein d'avoir un tableau avec des chiffres. Je sais pas moi, 10% de viols, 30% de braquages, 60% de syndicalisme, probablement réhabillé en autre terme d'ailleurs. Ca confortera la thèse du cher Vile Toque (bien que la main d'oeuvre externe, le capitalisme la trouve un peu partout ailleurs qu'en chine mais passons sur ce point de détail). Or je ne sais pas où trouver cette info aussi je me tourne vers vile toque, qui a surement une référence du style amnesty ou quelque chose comme ça, enfin un truc valide comme il en a toujours vile toque ... .

Je souligne : cette contrib est une question. Une réponse acerbe ou une absence de réponse montrerait qui refuse le dialogue

Merci aussi n'éviter pour une fois le "chacun sait..." qui n'est pas un argument.

Laurent Nadot - NI dieu ni maitre
 
vile toque

28/04/2005
11:31
re : et si on parlait du capitalisme?

Cher ami des statistiques, savez-vous qu'il suffit de condamner à mort n syndicalistes (voir site amnesty.org) pour décourager n' millions d'ouvriers de se syndiquer?

Pourriez-vous m'indiquer un capitaliste qui accepterait de répondre à ma question de 10:27 siouplait ?
 
lenoil

28/04/2005
11:34
re : et si on parlait du capitalisme?

C'est chic les rayures bleues et blanches ici. On dirait Permis de penser


 
LN

28/04/2005
11:48
Lionel peux-tu répondre à 1 question factuelle

Je vois que le dialogue est très mal parti. Mais comme dans le fil "anti-pubs et les autres", je pense qu'il va bien se redresser et se conclure de même. Il suffit d'être patient. Soyons patient donc

Aussi je me permets d'insister poliment :
- Lionel je ne consteste aucunement ce que tu as écrit à 10h27, et je conteste encore moins ce que tu écris à 11h31. Je demande simplement une source, une référence. Toi comprendre ? Ré-fé-ren-ceuh. Pas un "chacun sait" (purement rhétorique), ni une dérive sur les intentions. Il s'agit d'une question fac-tu-elle.
- pour ce qui est des ressources d'emploi, la réponse viendra à son heure. Je fais confiance à d'autres connectés pour lister les pays non dictatoriaux où la délocalisation capitaliste se produit.

Laurent nadot - Ni dieu ni maitre
 
vile toque

28/04/2005
12:38
re : et si on parlait du capitalisme?

J'ai déjà indiqué une des sources, amnesty.org Chercher à "Chine" et "syndicalistes" donne par exemple:
http://web.amnesty.org/library/index/FRAASA170142002
http://web.amnesty.org/report2004/chn-summary-fra

Pour être précis et mesuré comme Amnesty, le syndicalisme indépendant en Chine expose à récolter entre 3 et 20 ans de prison, à être torturé en prison et à être abattu lorque la police tire dans les manifestants.

Sur France Culture, j'ai déjà entendu un libéral déclarer qu'un régime "autoritaire" était sans doute "inévitable" pour diriger 1 milliard de personnes. Ca fait un peu peur vu que l'Europe approche les 500 millions...

Le Mexique n'est pas mal aussi : voilà une démocratie où les syndicalistes des "maquiladoras" occidentales sont abattus et les ouvrières violées et assassinées. Je rectifie tout de suite ma déclaration : un petit pourcentage de syndicalistes des maquiladoras occidentales sont abattus et un petit pourcentage des ouvrières sont violées et assassinées.

Statistique à la louche spéciale Vile toque : après l'assassinat d'une ouvrière, 99% des ouvrières ferment leu=r gueule pendant 6 mois.

Je ne suis pas dupe de la méthode qui consiste à noyer mes propos sous des demandes de sources et de preuves, quand je constate qu'on ne demande jamais leurs sources aux déclarations qui penchent à droite.

PS : ni dieu ni maître ça fait mal de lire ça sous la plume d'un royaliste

PS : ce serait bien que DDFC confirme que je n'ai pas la même IP que Lionel. Ca devient ridicule cette accusation
 
laurent nadot

28/04/2005
13:14
le dialogue avorte faute d'arguments

Bien. Dont acte : pas de confirmation par source.
L'embryon de dialogue s'achève dans le même sens que les précédents. On sait maintenant qui parle en provenance du bistrot et qui préconise d'étayer (cf débat sur les ouvriers à l'opéra).

laurent nadot - ni dieu ni maitre

3 PS :
- merci pour le trait d'humour (royalisme) jusque là ça faisait tellement défaut qu'on t'en croyait totalement dépourvu
- l'adresse IP n'est pas une preuve (cf fil "carte à puce").
- être pris pour Lionel ça n'est pas une accusation c'est un compliment.
 
casse-croûte

28/04/2005
14:27
re : et si on parlait du capitalisme?

vile toque, je ne sais pas si ma contrib penchait à droite, mais si tu veux, je peux trouver les sources des choses que j'affirme.

Que faut - il comme source pour prétendre que le passage quasi-intégral de la production textile vers la chine est une régulation de la situation économique par le marché ? En disant ça, je ne dis pas que je suis pour ou contre, ou que je pense qu'il faut laisser faire, je constate que le marché régule, c'est tout ! Après on peut essayer de l'en empêcher, en se réfugiant derrière l'europe par exemple. A mon avis c'est même là le principal intérêt de toutes ces déclarations alarmistes : attirer l'attention des gens sur le fait que l'europe a peut etre les moyens de réguler le marché pour que celui ci ne régule pas l'économie tout seul.

En fait, pour qu'on voit les frères sarkozy se fendre de phrases allant vers la régulation du marché, il faut comme ça a deja été dit qu'il y ait des motivations collatérales. En se faisant passer pour les libéraux choqués par le marché, ils se rendent humain et limite sociaux, toujours tres bien pour briguer la presidence et le medef. De plus, ils sont pro européens mais se gardent bien de se joindre de trop près à cette campagne pro-oui de loosers. Donc ils font campagne à leur façon, de manière fine et détournée. Plus d'europe, il faut plus d'europe mais c'est bien sur votons oui.

Mais cette prise de conscience tres mediatisée des sarko a quand meme un fond. Guillaume est dans le textile, et traiter avec les chinoins ne l'engage pas plus que ça, difficile avec les cocos. Alors que se créer un petit tiers-monde local en europe de l'est, bien protégé par une europe forte, juste assez loin pour etre pauvre mais assez pres pour delocaliser à moindre frais, ça le botte plus que de devoir suçotter du coco.

Tout ça est un magnifique coup spectaculaire, suffisamment fin pour plus suggérer qu'expliquer les choses, genre spin doctors. Mais c'est surtout un bon coup politique, qui comme tous les bon coups de ce genre sont à plusieurs niveaux bénégiques à ceux qui les font.
 
Henry Faÿ

28/04/2005
14:48
les intérêts des uns et des autres

<<Wouarf!
ils ne pas crédibles,
ça fait des années qu'ils nous saoûlent:
- de pénétration du juteux marché chinois par des boites françaises (en compensation de la fin des quotas d'aujourd'hui)
- de l'opportunité de délocaliser vu le faible coût de la main d'œuvre (carrément "gratuit" selon un invité de France culture ne s'interrogeant en rien sur les liens entre cette gratuité et le travail forcé)
- de dogmes libéraux de libre concurrence (le protectionnisme c'est ringard, etc.)
- etc…
Et maintenant ils viennent crier "Au loup!"
La concurrence textile serait subitement faussée par le travail des mêmes prisonniers, des enfants, etc…
Et on sortirait du champ libéral orthodoxe puisque c'est l'État qui organise ces conditions de travail et non les entreprises (ah bon?)
Sans compter que bon nombre de boîtes qui innondent le marché européen depuis quelques semaines sont des boîtes européennes ayant délocalisé…
Bref, tout cela n'est pas très clair, pas très net.
Soit c'est l'arroseur arrosé, soit il y a bricolage d'opinion, soit je sais pas…>>


En fait,il n'y a pas de bricolage d'opinion, c'est clair et facile à comprendre, c'est que les intérêts des uns ne sont pas les intérêts des autres. Le fabricant de locomotives n'a pas les mêmes intérêts que le patron d'une usine de textile.
On va peut-être me contredire vertement mais j'ai entendu sur les ondes que le textile n'était plus en France un très gros enjeu, il n'en reste plus grand chose, pour l'essentiel il est déjà passé à l'étranger. Les gros contrats qui portent sur des produits à haute technologie sont beaucoup plus importants pour notre économie. Ce qui voudrait dire qu'on criera bien fort contre les importations chinoises mais que de peur de fâcher les chinois, on ne fera pas grand chose pour défendre une industrie textile en perdition.
Les pays dont les économies sont très menacées par la concurrence chinoise, ce sont les pays du Maghreb, la Tunisie, le Maroc pour qui le textile est une activité essnetielle. La France en théorie les défend. Le fera-t-elle avec la dernière énergie en sacrifiant ses propres intérêts, rien n'est moins sûr.



 
casse-croûte

28/04/2005
18:06
re : et si on parlait du capitalisme?

C'est bien là qu'est le coup de pub à mon avis.

Le textile en difficulté n'est peut etre pas un gros enjeu, mais il est très télégénique. Ca va jeter 20.000 ouvriers peu qualifiés au chômage par an en france. Des pertes d'emplois très médiatisées, aptes à créer un vrai sentiment d'insécurité sociale, manipulable à souhait.

C'est aussi l'occasion de mettre la pression sur l'europe. Donnant donnant avec l'europe : on échange la mise en valeur de son rôle contre son protectionnisme ciblé sur nos intérets. Si elle prend des mesures pour freiner l'arrivée de textile chinois, les acteurs politiques favorables au oui soulignent son rôle et le oui progresse dans l'opinion. Et les memes acteurs promettent de continuer leur campagne sans fond ni forme pour le oui si l'europe ne prend pas de mesures, et là le non a encore de beaux jours devant lui.

Ces manipulations, dont l'aspect hautement démocratique est remarquable, reposent sur la crédulité des foules. Le simple fait d'agiter des caricatures fait bouger les opinions. L'europe n'a que peu de réponses, à cause de l'aspect démocratique de la finalité de tout ça, le referendum. Récemment on a vu que l'europe commençait à pouvoir se défendre de ces manipulations : barroso a agité en contrepartie ce bon fritz bolkenstein pour montrer qu'il était possible de faire voler en éclat le gaullisme de gauche et la sociale-democratie, maintenant que l'europe est devenue un enjeu médiatique.

En tout cas, la haute technologie tu sais ... on entend moins les sarko bros pour s'inquiéter des difficultés de la recherche et de la nullité de la R&D en france.
 
Henry Faÿ

28/04/2005
18:27
café du commerce

Ces propos sont légers, un peu café du commerce, alors que ces affaires sont sérieuses, elles ne doivent pas être traitées avec désinvolture, la politique politicienne n'a pas grand chose à faire là dedans, désormais nos intérêts en ces matières sont aux mains de l'Europe. Il y a des choix à faire, lourds de conséquence; il n'y a aucune raison de parler de manipulation. Quant à l'opinion, elle sait ou devrait savoir que ce n'est pas simple.
Je ne suis en aucune manière lié à ce gouvernement mais Thierry Breton semble très conscient de l'importance de la recherche ce qui est bien le moins pour un ancien PDG d'une entreprise de très haute technologie.

 
josué

29/04/2005
03:52
re : et si on parlait du capitalisme?

Henry Faÿ 14h48
entièrement d'accord avec toi là-dessus (pour une fois) je ne disais pas autre chose.
ces imprécations contre la Chine sont un théâtre de plus destiné à nous faire voter 'oui'.
bricolage d'opinion donc…
 
guydufau

05/05/2005
11:20
re : et si on parlait du capitalisme?

Après le détour sur les bonimenteurs qui nous dirigent, je remet la balle au centre.
"Notre problème est de construire une organisation sociale aussi efficace que possible sans aller à l'encontre de ce que nous tenons pour un modèle de vie humainement satisfaisant".
John Maynard Keynes
On le dit très souvent, pour s'en réjouir ou s'en plaindre : depuis la chute du mur de Berlin, l'économie de marché l'aurait définitivement emporté. Nous serions ainsi irrémédiablement engagé sur la voie d'une généralisation des rapports marchands, d'une "marchandisation du monde".
Est ce si sûr ?
"Ce sont les hommes qui font l'histoire,mais ils ne savent pas quelle histoire ils écrivent,disait Karl Marx. Depuis 1989, le libéralisme semble en effet avoir définitivement triomphé. Même si Ronald Reagan et Margaret Thatcher, ont quitté la scène politique, ce sont souvent, de W.Bush à S.Berlusconi en passant par JPRaffarin, leurs dignes successeurs qui occupent les premiers rôles. Leur influence semble même avoir marqué profondément la gauche, à en juger par les positions de Tony Blair et le succès que rencontrent les thèses social-libérales bien au delà des frontières du Royaume-Uni.
Pourtant,en dépit de l'ampleur de la domination médiatique du discours libéral,est ce que c'est automatiquement le chemin que va prendre le monde ?

-1- Malgré les discours libéraux, les prélèvements obligatoires entre 1975 et 2000 ont progressés partout (1) Ainsi d'après l'OCDE,le club des pays riches, qui milite si activement pour une baisse des prélèvements obligatoires, constate qu'en son sein, ils sont passés de 31 à 37% du PIB.
Cette hausse résulte, en partie de l'effet des luttes sociales, mais à mesure que l'économie de marché se développe,que la part des salaires diminue au profit de celle du capital : en 30 ans ce transfert est de 10% du PIB. Mais pour aider la croissance,et la consommation nécessaire à l'écoulement d'une production en grande série, la baisse des prélèvements obligatoires n'est pas possible.

-2-La concentration des entreprises étouffe le jeu du marché.
Cette tendance lourde est motivée par le fait que le monopole est un moyen plus commode et plus efficace que la concurrence. En France, JFKhan dénonce en permanence, cette dérive, qui est contraire au libéralisme, dit-il.
Est ce que les paysans, producteurs de viande, peuvent faire jouer la concurrence face aux quatre centrales d'achat opérant pour la grande distribution ?

-3-Un système en permanence menacé par la spéculation.
Comme en 1929, une nouvelle crise dûe à la sur-production liée à la diminution du pouvoir d'achat du plus grand nombre semble inévitable.

Ce libéralisme n'a-t-il pas développé en son sein de quoi s'auto détruire, en donnant la priorité à une folle économie contraire au progrès social .

(1)Sauf en Angleterre, mais ce n'est que provisoire, Tony Blair est obligé de changer de Cap pour diminuer un important déficit, en même temps qu'il est obligé d'augmenter les dépenses de l'Etat.
 
dom

05/05/2005
11:38
re : et si on parlait du capitalisme?

Est ce que les paysans, producteurs de viande, peuvent faire jouer la concurrence face aux quatre centrales d'achat opérant pour la grande distribution
OUI!! en creant par eux mêmes la structure de vente neccessaire, gaffe, je t'attend au passage.
jfk dit des conneries c'est pas nouveau, le tout est une affaire de volonté.
 
guydufau

05/05/2005
18:20
re : et si on parlait du capitalisme?

Ah ! ah ! tu m'attends au passage, dom, parfait
"Est ce que les paysans, producteurs de viande, peuvent faire jouer la concurrence face aux quatre centrales d'achat opérant pour la grande distribution
OUI!! en creant par eux mêmes la structure de vente neccessaire,"
dis-tu. Tu as raison, mais est ce si facile ? N'ont-ils que çà à faire?
La grande distribution s'est approprié en quelques années des pans entiers de nos économies, et bien plus grave,de notre économie. Je laisserai de côté les ravages qui ont suivi(1). Mais elle n'est pas la seule responsable, il y a aussi le manque de discernement et la complicité sans faille des consommateurs.

pour faire cesser ce qui se passe avec la grande distribution, c'est à dire une dictature économique, les dirigeants politiques pourraient, mais il faut du courage, prendre des mesures pour que les relations commerciales respectent la loyauté et l'éthique. La vérité sur les prix serait assurée afin que puissent être mesurées sans détours la marge réelle des grands distributeurs et la quote-part de salaires et charges sociales incluses dans les prix de cession. Cette observation permettrait de privilégier les activités et filières fortement créatrices d'emplois.
Si les européens se mettaient d'accord pour harmoniser l'étiquetage des prix de vente, les producteurs fixeraient le prix de vente au consommateur, comme pour les livres.
Les prix des produits agricoles de qualité seraient largement revus à la hausse. Cette mesure serait sans incidence pour le cosommateur puisque la compensation se ferait sur les marges des distributeurs qui, démasqués, ne pourraient s'y opposer. Consciemment ou inconsciemment, nos dirigeants ont fait le jeu d'un pouvoir confiscateur, spéculateur et anti-démocratique. Le choix n'est pas entre un système capitaliste, mesuré, organisé autour de l'homme et de ses environnement, et un autre système qui reste à inventer. Il nous est posé, faute de mieux, entre un capitalisme d'investissement, humain, social, de répartition équitable, et un capitalisme financier, spéculateur, déhumanisé, sauvage, tel que tentent de nous l'imposer ses intégristes,associés,en la circonstance, aux tenants du collectivisme administratif.
Ce dernier, en organisant le pillage des petites et moyennes entreprises, ruine les initiatives humaines pour laisser la place aux multinationales déhumanisées.
Finalement c'est le consommateur qui décide, le citoyen qui vote, et le contribuable qui paye. A chacun de prendre ses responsabilités en décidant dans le respect des autres ...que nous sommes.
"Les coulisses de la grande distribution",étude de Christian Jacquiau, Albin Michel
(1)Un fil a, il me semble, abordé ce sujet

La solution que tu sembles préconisée est celle du pot de terre contre le pot de fer : que les paysans vendent directement leurs viandes aux consommateurs.
Est ce que je me trompe?


 
Vile toque

26/05/2005
22:11
capitalisme et anti-capitalisme

Pour répondre à cauchoiskev, dans ma position "anti-capitaliste" je suis qd même réaliste et je pense surtout que le capitalisme a un besoin impérieux de contre-pouvoirs forts (politiciens, démocrates, syndicats, partis ouvriers, etc) pour lui faire cracher (à contre-coeur) des écoles et des salaires. Ce qui débloque et me parait complètement anti-démocratique dans l'occident actuel, c'est qu'il n'y a plus de contre-pouvoir politique sérieux puisque les principaux politiciens et un paquet de citoyens sont tous convertis au capitalisme sans nuance. Dans ce déficit de contre-pouvoirs je décerne la médaille d'or au virage libéral des partis socialistes européens.

J'en profite pour signaler à Henry que le TCE va se prendre 50% de non dans la figure justement parce que depuis 30 ans la construction européenne se fait sans les peuples.

J'espère que dans un siècle l'apologie de la concurrence généralisée contenue dans le TCE passera enfin pour ce qu'elle est vraiment : un appel insolite pour tous à porter des flingues et des gilets pare-balles.

Quant à l'hypothétique éradication du capitalisme, je ne vois pas l'interêt de provoquer un bain de sang pour un projet souhaité par disons 5 ou 10% (?) des électeurs. Je crois plus à des projets dans les marges (moins consommer, coopératives, commerce équitable...)
 
dom

26/05/2005
22:53
re : et si on parlait du capitalisme?

mince guy j'ai oublié de te répondre, excuse, je pensai que tu ne répondrai pas,
mais ces structures existent, je n'aime pas trop parler boulot ici, ce que je peux te dire c'est que certains pays ont réussi a faire des entités capable de discuter avec la grande distribution.
juste pour te mettre sur la voie regarde ce qui ce fait en matiere de "coopératives agri", je ne peux m'etendre sur le sujet ici et tu le comprendra aisément.
ce qui est sur c'est que face a une centrale d'achat il faut mettre une centrale de vente, c'est la réponse du berger a la bergere.

 
Henry Faÿ

27/05/2005
07:00
re : et si on parlait du capitalisme?

<<Quant à l'hypothétique éradication du capitalisme, je ne vois pas l'interêt de provoquer un bain de sang pour un projet souhaité par disons 5 ou 10% (?) des électeurs. Je crois plus à des projets dans les marges (moins consommer, coopératives, commerce équitable...)>>




 
Louise

27/05/2005
23:43
re : et si on parlait du capitalisme?

à force ça commence à rentrer les leçons d'économie, mais c'est dur.
Frédéric Lordon était dans l'emission de Mermet interrogé par François Ruffin (celui qui fait le journal Fakir dans la région d'Amiens)
pour écouter: Lordon commence à parler vers la 25 ème minute:
http://www.tv-radio.com/ondemand/france_inter/LABAS/LABAS.ra m
et pour lire en même temps la fin de l'entretien:
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-inter01/emissions/l abas/index.php

". D’une certaine manière on pourrait dire que la politique résiduelle et les alternances qui vont avec, ça porte sur la taille de la serpillière qu’on va passer. La grande politique, la politique principale, celle qu’on fait en général hors la vue des citoyens, à l’OMC, à l’AMI, à l’AGCS, dans la construction européenne énormément, ces politiques principales, ces grandes contraintes structurelles entraînent des dégâts économiques et sociaux. Ce n’est pas la peine de s’étendre là-dessus, c’est connu de tout le monde. Et la politique secondaire, résiduelle, passe derrière avec le seau et le balai pour éponger des dégâts.
 
Joelle Levaire

28/05/2005
00:12
re : et si on parlait du capitalisme?

Ds cette m^me émission ne pas rater le début : F.Infos et la Bourse...

Extrait : "...le pire ennemi des profits c'est le plein emploi"

Et cet extrait de De Gaulle lu par ...Henri Tisot, son imitateur attitré
 
Louise

28/05/2005
01:02
re : et si on parlait du capitalisme?

Et l'émission d'hier, François Ruffin se fait passer pour Bolkenstein pour pièger un entrepreneur qui emploie des ouvriers polonais soit disant en stage.
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=695
Il lui propose une photo dans Paris Match pour racheter sa bévue sur le plombier polonais, l'autre demande à réfléchir car quand même il se demande si ça ne va pas lui causer du tort, mais en attendant il explique tout le montage...

oh la la il est grand temps, encore plus que tout à l'heure dessiNONs notre Europe
 
Henry Faÿ

28/05/2005
01:12
ils vont voter non, ils pensent merde


<< J'en profite pour signaler à Henry que le TCE va se prendre 50% de non dans la figure justement parce que depuis 30 ans la construction européenne se fait sans les peuples.>>

Avec une belle constance, d'autres diront que je suis une tête de mule, je ressortirai l'excellente formule de Jacques Julliard:
"ils vont voter non, ils pensent merde".
**************************************************
**************************************************
Illustration: petite discussion avec un commerçant de mon quartier. Nous sommes Place Franz Liszt, il me dit qu'il va voter non, je lui demande pourquoi et il me dit: regardez, tous les commerces qui ont été vendus au cours du dernier mois. C'est vrai, c'est faux, quel rapport? Entre parenthèse, mais vous vous en foutez, s'il y a quelque chose qui marche drôlement bien, c'est le commerce dans ce quartier en pointe et proche de la plus grande gare d'Europe...

Une partie importante de ceux qui vont voter non disent qu'ils sont "pour l'Europe" (une autre Europe, disent-ils...)

Dire que la construction européenne s'est faite sans les peuples n'est pas tout à fait exact:
Il y a eu le référendum pour le traité de Maastricht.
Il y a eu les élections pour le parlement européen. Si dans les campagnes de ces élections il n'était pas question de l'Europe, la faute à qui? Pas aux partisans de la construction européenne.
Rien n'empéchait qu'aux différentes élections la question de l'Europe ne soit traitée avec la place qu'elle mérite.
Perso: ma fille et deux de mes nièces ont été boursiers Erasmus.


 
vile toque

28/05/2005
07:55
re : et si on parlait du capitalisme?

Plus précisemment, construction sans les peuples, c'est particulièrement vrai pour le peuple des électeurs de gauche. C'est à dire que depuis 25 ans on vote pour des gens de gauche qui s'empressent de signer des décisions de droite sur le plan européen ou international

Le seul exemple de la privatisation des services publics est éclairant. Je ne discute même pas de savoir si c'est bien ou mal : je constate que cette privatisation se fait à marche forcé et qu'aucun referendum n'a permis de savoir si oui ou non une majorité de citoyens la souhaitait.

On pourrait même avancer que toute privatisation décidée sous gouvernement socialiste s'est faite contre l'opinion majoritaire des électeurs de gauche.
 
paul kobisch

28/05/2005
15:01
re : et si on parlait du capitalisme?

Il y a bien longtemps, sur le fil de DDFC à ses débuts, j’avais tenté de démontrer le paradoxe du coca cola qui coule dans les gobelets de jeunes Philippins qui, étant donné leur revenu, ne devraient pas y avoir droit. Allusion à la démonstration difficultueuse de Henry sur le Yuan et le textile, démonstration qui n’est pas fausse au demeurant, mais qui ne se hasarde pas à conclure autrement qu’en pressentant l’inévitable. Comment comprendre les offres de délocalisation de main d’œuvre à des tarifs en Euro invraisemblables comme 150 Euro/mois par exemple (exemple d’une entreprise alsacienne), si on n’ajoute pas que le taux de change entre la monnaie Bulgare ou Roumaine et l’Euro est un taux fictif , complètement détaché du paramètre du pouvoir d’achat ? Autrement dit, un Euro à Bucarest vaut, dans la rue, beaucoup plus que dans la banque, comme l'Euro pour les Dinars en Algérie et les Dirhams au Maroc.
Tout ça pour rappeler ma démonstration sur l’impossibilité d’un marché « Main Invisible » tant que le monde n’a pas adopté une monnaie commune. La monnaie a toujours été, est et restera jusqu’à ce moment-là, un instrument politique, le véritable instrument de la prospérité ou de la ruine des peuples. Maastricht, (le Traité) n’aura été rien d’autre qu’une tentative anglo-saxonne d’empêcher notre monnaie commune de porter ses fruits face au dollars (Je rappelle que le Serpent monétaire était déjà une sorte de monnaie commune). On a donc tout fait, en un premier temps, pour détruire cette monnaie qui a perdu près de 40 % de sa valeur de départ (en Dollars…hé hé hé…). Devant l’échec de cette politique qui dopait le marché européen, on a adopté une stratégie inverse, faire monter l’Euro pour geler notre marché, ce qui a beaucoup mieux fonctionné. Face à ces attaques, nous avons, en principe, un instrument qui peut jouer contre les forces destructrices, à savoir la Banque de Francfort. Las ! là aussi ce sont les anglo-saxons qui mènent la danse, au moins jusqu’à Trichet dont on ne sait pas exactement de quelle nationalité il jouit. Or cette Banque s’en tient strictement à Maastricht, lutte contre l’inflation (ce qui signifie pour les économistes lutte contre la croissance) et basta. Elle continue donc de s’appliquer à assécher systématiquement le marché du crédit et donc… de la croissance.
Ce qui se passe actuellement tourne entièrement autour de l’impératif de poursuivre Maastricht à tout prix, ce que reflète le texte de la dite Constitution sous des dehors d’ambition de croissance économique et sociale. Or, de deux choses l’une : ou bien l’Europe se décide à se protéger du marché anglo-saxon (et Chinois qui, comme le dit bien Henry, n’est qu’un wagon du même train) en pratiquant une politique monétaire autonome et en s’attaquant délibérément aux sources de crédit internationales pour voir si ces derniers sont en mesure de refuser de prêter (évidemment non, l’Amérique est en faillite, car aux avoirs en Dollars des Japonais s’ajoutent maintenant ceux des Chinois, ne reste donc que l’Europe de solvable) pour redresser une situation que son exposition prolongée aux attaques du Dollar a fortement fragilisée. En même temps il faudra se protéger, même avec un Lamy à l’OMC, dernière tentative pour empêcher un protectionnisme à venir prévisible depuis plus de dix ans. Ce sera une situation de transition, car on ne peut pas rester « protégé » très longtemps, mais n’oublions pas quand-même que toute la prospérité des Empires coloniaux reposaient sur le protectionnisme…Ce dernier est lié à la guerre des monnaies, et tant que cette guerre aura lieu, le marché rêvé par Smith restera un fantasme métaphysique.
Alors, capitalisme ou pas capitalisme, le problème n’est pas là. Il est dans la guerre économique que se livrent deux ensembles monétaires (c’est déjà pas mal d’en être arrivé là) , et vraisemblablement cette guerre monétaire aboutira à une vraie guerre chaude. J’ai l’heur de penser que l’Europe en restera à l’écart, si toutefois elle réussit à se libérer de ses chaînes théoriques intérieures et maastrichtiennes, celles qui freinent la croissance et nous plongent dans une langueur économique sans cause réelle.
J’ose espérer qu’on fera l’effort de lire lentement ce texte et de le comprendre. Si on me répond, que l’on reste, svp, dans le sujet.
Paul Kobisch

 
guydufau

28/05/2005
15:47
re : et si on parlait du capitalisme?

Tu as raison Paul, mais les taux de change entre les monnaies est-il le problème principal, et surtout immédiat ? Adopter le dumping social et fiscal à l'intérieur de l'UE, n'a-t-il pas des répercutions plus importantes, plus proches et plus évidentes ?
 
LRDB

28/05/2005
16:37
quel bordel cette contribe

Bonjour Paul,

Aurais-tu la gentillesse de nous dire précisément quelle guerre chaude tu redoutes, I mean entre Qui et Qui ? Ton texte n'est pas assez clair pour que je pervienne à en extirper l'identification des belligérants. Non que je conteste, rassure-toi. C'est juste pour mon carnet des prédictions en attente...

Ta reine

 
Henry Faÿ

28/05/2005
17:39
il faudrait être fou...


Si je comprends bien, Paul est d'accord avec Alain Cotta (et avec, je dirais tout ceux qui ont du bon sens) quand il dit que cette Europe maastrichienne n'a pas été capable de se doter d'une politique (ni monétaire, ni budgétaire etc.)
Dixit le Professeur Alain Cotta sur radio-courtoisie: "on ne va quand même pas laisser indéfiniment un ensemble de quatre cents millions de personne sans politiques".
Solution d'Alain Cotta: revenir aux Etats nations. Solution qui plaît aux auditeurs de radio-courtoisie.
Solution des pro-européens: donner à l'Europe les moyens institutionnels d'avoir une politique. Comment? Adopter la mesure qui permet aux conseils de prendre les décisions non plus à l'unanimité mais à la majorité qualifiée.
C'est le mérite, sans doute le principal mérite du texte constitutionnel.
Adopter cette mesure, c'est voter oui. Conclusion: il faudrait être fou pour ne pas voter oui.

 
josué

28/05/2005
17:54
re : et si on parlait du capitalisme?

oui sauf qu'adopter ce traité constitutionnel là c'est adopter ça et quelques autres trucs positifs, mais c'est aussi adopter quantité de choses extrêmement désagréables (que tu évacues un peu facilement).

et les nonistes estiment que le négatif est beaucoup trop important par rapport au positif de ce texte
 
Henry Faÿ

28/05/2005
18:42
l'essentiel et l'accessoire


<< oui sauf qu'adopter ce traité constitutionnel là c'est adopter ça et quelques autres trucs positifs, mais c'est aussi adopter quantité de choses extrêmement désagréables (que tu évacues un peu facilement).>>
Lesquelles?


 
josué

28/05/2005
20:50
re : et si on parlait du capitalisme?

euh… Henry, je te propose de relire tout ce qu'on t'as déjà écrit depuis des mois plutôt que de me faire répéter car c'est usant et de plus je n'aurais jamais le temps de le faire avant le scrutin de demain.

Parmi d'autres:
- la création de tensions entre nations qui pourraient déboucher sur des conflits (renforcé par l'obligation faite à chaque état d'augmenter ses budgets militaires)
- l'assujetissement à l'Otan
- l'interdiction d'harmonisations fiscales et sociales, même dans l'avenir
- la soummission de toutes valeurs à celle, supérieure, du marché
- la constitutionnalisation de choses (politiques économiques) qui ne devraient pas l'être
- la non séparation des pouvoirs faisant craindre l'abandon de la démocratie voire l'installation future d'un nouveau totalitarisme
- etc……………………
- etc……………………

(demande la suite à Nazdeb, il saura mieux t'expliquer que moi)


 
paul

29/05/2005
07:49
re : et si on parlait du capitalisme?

Nous avons fait l'erreur de penser en Euro-AMéricains pendant un demi siècle, sous l'influence des Américains. Or,les étasuniens se foutent désormais de l'Europe, sauf quand on les emmerde à l'OMC. Tout conflit sérieux ne peut donc, désormais aussi, ne provenir que de cette dernière grande puissance (l'Europe n'est pas une grande puissance et c'est ce qui fait la différence quant à un conflit possible à venir). L'un des enjeux reste quand-même la participation de l'Europe aux folies des EU, témoin l'aventure irakienne qui prouve quand-même pour la première fois que l'Europe existe (malgré Berlusconi et Zavaznar) : si nous nous étions mis au garde à vous comme Blair, Washington posséderait aujourd'hui une base théorique mondiale et reconnue par l'ONU pour continuer son parcours stratégique. A l'intention de LRDB : l'itinéraire des conflits est assez évident : il part de l'Irak pour finir en Chine. La Marque Jaune ce n'est pas pour Londres et le Professeur Mortimer, mais pour Washington, et plus rapidement que l'on ne pense, raison pour laquelle les Américains conserve en état leur porte-avion politique, Taïwan. La véritable cause de la Première Guerre MOndiale a été le formidable dynamisme de l'économie allemande et la naissance de la marchandise à bas prix, la camelotte. Chine : bis repetita, d'autant plus que la doctrine Monroe est dans les choux et ses bénéfices avec.
Tout ce que fera l'Europe dans les mois à venir doit tenir compte de ces perspectives et se protéger d'avance en refusant de se suicider monétairement et commercialement.
Paul
 
paul

29/05/2005
08:17
re : et si on parlait du capitalisme?

à l'intention de Guy,

Pour l'instant je seul taux de change explosif est celui de Pékin (lié à celui de Washington pour mémoire), qui refuse de dévaluer, ce qui lui vaut un pouvoir d'achat intérieur faramineux par rapport à la véritable valeur du Yuan et rend très difficile pour les autres pays l'accès à son propre marché. Il faut comprendre que le système chinois ne fonctionne que grâce à cette manip copiée des Japonais qui ont progressivement entassé des montagnes de dollars grâce au différentiel avec le Yen. D'où une dette américaine sino-nipponne dont une exigence de restitution serait tout simplement impossible à réaliser autrement que sous la forme de missiles nucléaires. Ce n'est pas notre affaire du tout, l'Euro se portant à merveille grâce, il faut le dire, à notre bonne volonté à nous serrer la ceinture, c'est peut-être ce qui peut excuser les décideurs de Francfort pour nous avoir imposé une quasi récession en plein boom mondial.
Quant au "dumping social" intérieur à l'Europe, ce n'est guère différent de ce que nous avons payé, sans le savoir réellement, pour hisser les pays du Sud à notre niveau. Je pense que la puissance économique européenne est telle qu'elle épongera le différentiel encore plus vite avec les pays de l'Est qu'avec ceux du Sud. Cela dit, je voterai non pour des raisons de démocratie bafouée par l'hétérogénéité des protocoles d'approbation. Je ne peux pas admettre que l'on ne consulte par référendum que pour des raisons de politique intérieure (pour Chirac ça c'est transformé en piège, ce qui montre une fois de plus son génie politique..) et qu'ailleurs on se contente de l'avis des Parlements. Si l'idée de l'Europe ne transcende pas les idées présentes dans les Constitutions nationales (je dis cela parce qu'on va me répondre que la Constitution allemande ne leur permet pas de référender etc...), alors je ne vois nulle part d'Europe de citoyens, mais toujours et seulement une Europe de technocrates décideurs. Cela dit, ce n'est pas grave, l'importance de ce texte est largement surfaite : il suffira d'organiser un nouveau grand bal à Vienne et on y dansera jusqu'à ce qu'on trouve la solution.
paul
 
Henry Faÿ

29/05/2005
08:52
le oui va gagner


<< Pour l'instant je seul taux de change explosif est celui de Pékin (lié à celui de Washington pour mémoire), qui refuse de dévaluer...>>

Pékin refuse de réévaluer.

La sous-évaluation du yuan a pour effet principal et bien connu de favoriser les exportations chinoises, d'où l'affaire du textile chinois qui est surtout une affaire Sud-Sud; la Chine s'approprie un secteur sur lequel les pays les plus pauvres ont misé.

L'enjeu de la sous-évaluation du yuan n'est pas tellement l'obstacle qu'il met à la pénétration commerciale des pays vers la Chine, car ces obstacles sont surtout d'ordre culturel, l'adhésion à l'OMC ne fait pas tomber comme par enchantement toutes les barrières et surtout que les produits que les pays occidentaux vendent à la Chine sont des produits de haute technologie pour lesquels l'élasticité par rapport au prix joue un rôle moindre.


<<...l'Euro se portant à merveille grâce, il faut le dire, à notre bonne volonté à nous serrer la ceinture, c'est peut-être ce qui peut excuser les décideurs de Francfort pour nous avoir imposé une quasi récession en plein boom mondial.>>

Cette force de l'euro dont il ne faut pas se réjouir peut être considérée comme le résultat d'une non-politique. D'où l'exclamation du Professeur Alain Cotta: "mais enfin, est-il possible de laisser indéfiniment un ensemble de quatre-cent millions de personnes sans politique?"

<< Quant au "dumping social" intérieur à l'Europe, ce n'est guère différent de ce que nous avons payé, sans le savoir réellement, pour hisser les pays du Sud à notre niveau. Je pense que la puissance économique européenne est telle qu'elle épongera le différentiel encore plus vite avec les pays de l'Est qu'avec ceux du Sud.>>

Oui, c'est ce qu'on appelle du gagnant-gagnant.

Tout en précisant qu'il ne franchira pas le pas, Paul donne de bonnes raisons de voter oui, ce que je vais m'empresser de faire une fois ce message envoyé. Je crois que le oui va gagner. Hier, après avoir crracolé à 54%? le non était à 51% selon deux sondages sur trois.

 
LRDB

29/05/2005
09:08
Chacun son expertise

En tous cas heureusement que nous avons Paul pour nous éclairer dans la nuit politique. J'espère que les gouvernants d'Europe le lisent, afin de de savoir ce qu'ils doivent faire...

De mon côté j'ai des prédictions tout aussi importantes à faire quoique moins évidentes : je prévois que ce soir les français auront voté. Et je prévois avec certitude soit une déculottée du Oui, soit une déconfiture du Non. Heureusement dans l'intervalle la température n'aura pas dépassé 24° à Ploudalmézeau du fait de la proximité du littoral ou plus exactement de la mer (cf statistiques de la météo). D'ici la fermeture des bureaux de vote 2,5 touristes se seront fait détrousser dans le département du Finistère par des bandes non identifiées (statistiques de criminalité). Comme chaque dimanche deux enfants en bas âge dont peut-être un idiot tomberont dans le lisier et leur père devra plonger pour les récupérer. Dans la même journée 27,33 enfants naitront dans les diverses maternités du département (statistiques de natalité), parmi lesquels un pourcentage indéterminé est appelé à être parachuté sur un pays à libérer en espérant éviter les fosses à lisier, mais dans quel pays aura lieu la mission, ça le diagramme ombrothermique de Plabennec ne le dit pas, normal ce genre de truc c'est top sicret.

Revenons au vote. Je prédis que Guy Du Faux sera empêché d'aller voter par un incident domestique rarissime : refusant de sortir parce qu'il a égaré son bérêt, il ne se rendra pas compte qu'il est en fait assis dessus et pour cette raison le Non perdra bêtement un de ses partisans les plus dévoués.

Exceptionnellement Vile Toque n'ira pas écouter le buste de Lénine fredonner dans le vent, parce qu'il vote comme à chaque scrutin à la mairie de son enfance : Tigne, ce qui lui impose la location d'un équipement de plongée et un bulletin en ardoise dans une enveloppe en plastique scellée (dérogation à la règlementation des élections).

De mon côté il se trouve que mon emploi du temps sera hyper serré entre la fermeture des bureaux de vote et l'ouverture des bars de nuit de Ploudalmézeau : j'aurai exactement 35' soit le temps d'un programme laine à la machine numéro 8 pour lire "Eloge de la lenteur" de Pierre Sansot au Lavomatic de la rue Thiers. Donc ça va pas trainer hein pour ingurgiter l'intégralité du texte pendant le lavage il me faudra lire 5,8 pages/minute (statistiques perso) mais y parait que c'est faisable. Je suis obligé de bourrer pour lire ce truc car demain entre 7h et 7h02 je dois faire une présentation de Sansot à la radio locale de Ploudalmézeau en Hommage à Pierre Sansot qui le vaut bien.

LN
 
paul

29/05/2005
09:49
re : et si on parlait du capitalisme?

Bien sûr, je me suis bêtement trompé à propos du Yuan. C'est de réévaluation qu'il s'agit par rapport au dollar et non pas l'inverse. Mille excuses.
paul

 
paul

29/05/2005
10:10
re : et si on parlait du capitalisme?

Encore une fois, OUI ou NON c’est blanc-bonnet / bonnet blanc. Ce qui sape la dynamique européenne depuis les origines, ce sont les interférences de politique intérieure des nations. Ce texte, rédigé par un revanchard hargneux pour faire triompher son dada principal, dont peu de gens parlent, à savoir le principe de subsidiarité, n’a aucun poids historique, c’est un torchon dont les Européens ne sentiraient pas plus d’effet que celui de Nice. Quitte à me répéter, j’affirme que ce principe machiavélique est le dernier missile anglo-saxon pour faire péter ce qui marche très bien sans lui. Voyez, par exemple, l’échec patent des « régionalistes » de Bruxelles. Ils pensent pouvoir laisser se former des petites Europes locomotives (Bade-Würtemberg / Rhône-Alpes par exemple) au mépris des régions pauvres qui seraient condamnées (on en voit déjà des exemples) à dépérir sans recours, principe de subsidiarité oblige : car ce principe est totalement flou et pourrait affecter n’importe quel secteur d’activité. Pour l’instant on évoque la culture pour masquer la réalité, mais la vérité est ailleurs, ce que ressentent nos bons jacobins de France. L’accent mis sur les effets économiques de cette « constitution » est destiné à masquer la vraie problématique européenne : Fédération / Confédération / pourquoi pas Nation ? Le succès prévisible du non s’explique par ce manque à dire quelle Europe politique nous voulons et rien d’autre.
p

 
josué

29/05/2005
17:24
re : et si on parlait du capitalisme?

vous parlez d'europe et de referendum, je croyais que c'était le fil du capitalisme, donc je reviens au capitalisme (heureusement que je suis là pour mettre de l'ordre…)

“Il est devenu aujourd’hui banal de constater la prise de pouvoir de l’économique sur le social, en général pour la déplorer. Mais, en posant le problème en termes moraux, on le prive trop souvent de son historicité: on oublie que la grande force du système, celle qui explique sa longévité, est de parvenir à donner l’illusion de sa «naturalité», en se présentant comme la grève sur laquelle toute société humaine est destinée à échouer tôt ou tard. Dans «Chine trois fois muette» (2000), Jean-François Billeter retrace le long processus au fil duquel, à partir de la Renaissance, en Europe, la façon qu’avaient les marchands de voir le monde est devenue la vision universellement partagée, aboutissant à «soumettre l’infinie profondeur et variété du social aux abstractions de la raison marchande». Cette confusion entre raison instrumentale et raison tout court nous prive du moyen d’agir sur le développement autonome du capitalisme, car elle reste largement inconsciente.

Or, en lisant «Révolte et mélancolie – Le romantisme à contre-courant de la modernité», de Michaël Löwy et Robert Sayre (1992), on s’aperçoit que les romantiques, eux, l’ont identifiée très tôt. Sayre et Löwy considèrent même le romantisme comme étant «par essence une réaction contre le mode de vie en société capitaliste». Leur thèse est que, le capitalisme n’ayant pas disparu, le romantisme, qui lui est «coextensif», perdure lui aussi, comme un courant clandestin de notre vie culturelle; un courant qu’il pourrait être plus utile que jamais d’identifier, à une époque où l’on voit s’amorcer la mise à nu du capitalisme comme idéologie parmi d’autres. Partant d’objets d’étude très différents, ces deux livres invitent à prendre conscience des relais que trouve le système dans les dispositions mentales dont nous avons hérité, afin de pouvoir enfin s’en déprendre, le démystifier, et recommencer à exercer notre «liberté d’instituer».”
http://www.peripheries.net/f-relativ.html
 
casse-croûte

30/05/2005
13:14
re : et si on parlait du capitalisme?

Conclusion : L'alter-mondialisme est un romantisme ?

Ca me va, mais ya quand même un aspect que j'arrive pas à faire coller : quid de la nostalgie ? c'est un des traits du romantisme et dans l'altermondialisme, je ne vois pas à quoi ça renvoit. La nostalgie du monde originel ?
 
guydufau

26/08/2005
19:51
re : et si on parlait du capitalisme?

http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=16480
Ca coupe...le commentaire.
 
paul

31/08/2005
11:31
re : et si on parlait du capitalisme?

C'est mon jour aujourd'hui, alors j'y vais.
Capitalisme : cette nuit j'ai entendu un cours d'un certain Thierry de Montbrial, nom connu mais sans plus en ce qui me concerne. Voix posée, syntaxe impeccable, rythme à la Aron, sens de la transmission de la Vérité, poésie toute professorale, Voix d'en-Haut à la Moïse, plus neutre cependant et plus modérée. Ce qu'on fait de mieux comme source audible et crédible de savoir. Montbrial, je l'appellerai désormais ainsi, nous ressort des comparaisons entre la pauvre Europe et l'heureuse Amérique. Et quel verdict !

Ca me rappelle la chanson de Souchon « on est foutus on mange trop » ! En bref, on fait tout mal et les étasuniens font tout bien. D’abord ils bossent plus que nous, beaucoup plus, et ça c’est le plus important, tout découle finalement de ça. Alors pluie de chiffres à faire frémir, l’Europe est condamnée à se vider de ses habitants, le dollar reste monnaie mondiale à 65% contre 18 % pour l’Euro et j’en passe, je n’ai pas le temps. Même le déficit abyssal de la balance des paiement leur profite. En passant Montbrial reconnaît cependant, sans y attacher beaucoup d’importance (politique) que cette position du dollar donne à Washington un pouvoir régalien sur le marché flottant des monnaies. Au lieu de dire : "à cause" de la décision de Nixon de faire flotter le dollar en le détachant de l’étalon-or, il dit : "malgré" la décision… » Rigolo, non ? Alors que c’est précisément cette décision qui a conféré au dollar sa surpuissance délictueuse par rapport aux Accord de Bretton-Woods, nous mettant tous dans la merde.

Pourquoi ? Parce que la Fed pouvait dès lors faire ce qu’elle voulait du dollar et nous faire payer les propres dettes de l’Amérique (Montbrial le signale dans une incidente presque silencieuse, en disant que l’Amérique pouvait grâce à cette manip se servir de NOTRE épargne, le professeur s’arrête là). Système, alors là Henry il y a un système c’est clair, qui continue de fonctionner et qui continuera de nous ruiner jusqu’à ce que l’Euro arrive à contrebalancer la monnaie verte, si elle y arrive. Mais pour les néophytes : si j’ai 100 dollars de dette, et que j’arrive à convaincre Monsieur Greenspan de dévaluer le dollar de 30 %, je ne dois plus que 70 dollars, d’un coup de baguette magique. Et cette opération je peux la faire de mille manières, par les taux de change, par les taux d’intérêt, par la mise sur le marché de liquidités ou par l’assèchement des masses M1,M2,M2 etc…

Voilà le capitalisme, Henry, c’est ça la vie réelle, la politique réelle, la conjoncture réelle. Et la compréhension de toute cela est à la portée de n'importe qui. Il n’y a nulle part de système social plus ou moins bon, de bonne ou de mauvaise volonté à bosser (la France est l’un des pays les plus compétitifs au monde, d’où le luxe de la RTT que les ricains ne critiquent que parce qu’ils ont besoin de TOUS nos sous, et pas seulement des intérêts normaux de leurs placements. Ils veulent placer leur argent dans nos SALAIRES, phrase difficile à comprendre, mais réfléchissez, je ne peux pas faire un cours d’économie à chaque paragraphe.

D’ailleurs ça suffit pour aujourd’hui, je sais que personne ne répondra à ce texte, du moins avec pertinence et jusque dans le détail. J’en ai asséché d’autres des fils de ce genre. Je suis le premier à le regretter.

Salut à tous
Paul

 
guydufau

31/08/2005
11:49
re : et si on parlait du capitalisme?

Paul, arrète de déprimer, d'après ce que tu as relaté, il me semble reconnaître non Thierry de Montbrial, mais Delarosière.
J' y rediendrai
 
guydufau

31/08/2005
13:29
re : et si on parlait du capitalisme?

Quel désordre !
J'ai entendu ce matin,à Paris à l'émission "Eloge du savoir" Delarosière et sur votre site internet est annoncé de Montbrial, mais c'est de la musique qu'on entend. D'autre part, il semble qu'un auditeur, en Alsace ait entendu, lui, de Montbrial.
Peut-on savoir ce qui se passe dans cette maison ronde qui ne tourne pas rond.
Un auditeur pas content.
C'est la lettre que j'ai adressé à FC.

Donc, Paul a entendu de Montbrial, moi j'ai entendu Delarosière (je sais que l'orthographe est fautive). Mais si l'écoute en différé de ce dernier est possible, j'y reviendrais. (et non rediendrai)

PS- Après une nouvelle lecture du message de Paul, je crois que c'est Paul qui s'est trompé, c'est bien Delarosière qu'il a entendu et pas Montbrial, car sur internet d'après le résumé écrit de l'exposé de ce dernier, il faisait une grande place à la chute de l'URSS, ce dont Paul ne parle pas.
 
guydufau

31/08/2005
15:03
re : et si on parlait du capitalisme?

Sant attendre cette réécoute, ce rappel :
Jacques de Larosière a été directeur de cabinet de Valéry Giscard d'Estaing, ministre des Finances, avant de devenir président de la République en 1974.
A cette époque a été émis le fameux emprunt Giscard, basé sur l'or. Cet emprunt était d'un montant de 7 milliards de francs. Il a coûté à l'Etat 70 milliards dont le moitié de cette somme a été empoché à l'étranger.
Par la suite, les carrières de ces deux ci-devant furent prestigieuses...
 
paul

31/08/2005
16:43
re : et si on parlait du capitalisme?

En fait, j'ai repris le nom que j'ai trouvé sur le programme, car la prononciation du présentateur était parfaitement défectueuse. Donc, De Larosière est devenu en effet, directeur du FMI ou de la BM, je ne suis plus tellement sûr. Par ailleurs, à l'heure où j'ai pris l'écoute, vers cinq heure et demi, je n'ai rien entendu sur la chute du communisme...Mais tout cela n'a aucune importance, ce qui importe c'est le fond du problème et le beau travail de bourrage de crâne d'oeuf que fait FC nocturnement.
necepa ?
salut
Paul
 
guydufau

31/08/2005
17:53
re : et si on parlait du capitalisme?

Mais oui Paul
De Larosière sorti de l'ENA, inspecteur des finances, directeur du Trésor, directeur général du FMI jusqu'en 1987, gouverneur de la Banque de France, président de la Banque européenne après Attali. Google ose : "son passage au Crédit Lyonnais a noircit son parcours".
Un client qu'il faut réécouter.

La chute du communisme c'est Montbrial qui devait en parler, annoncé sur le site de FC, dans un enchevêtrement d'erreurs.
 
Henry Faÿ

31/08/2005
19:43
le nombre de fois


<<D’ailleurs ça suffit pour aujourd’hui, je sais que personne ne répondra à ce texte, du moins avec pertinence et jusque dans le détail. J’en ai asséché d’autres des fils de ce genre. Je suis le premier à le regretter.>>

Le nombre de fois où des arguments que j'avais pris la peine de développer dans ce forum sont restés sans réponse!


 
Henry Faÿ

31/08/2005
19:58
la contradiction


<<Pourquoi ? Parce que la Fed pouvait dès lors faire ce qu’elle voulait du dollar et nous faire payer les propres dettes de l’Amérique (Montbrial le signale dans une incidente presque silencieuse, en disant que l’Amérique pouvait grâce à cette manip se servir de NOTRE épargne, le professeur s’arrête là). Système, alors là Henry il y a un système c’est clair, qui continue de fonctionner et qui continuera de nous ruiner jusqu’à ce que l’Euro arrive à contrebalancer la monnaie verte, si elle y arrive. Mais pour les néophytes : si j’ai 100 dollars de dette, et que j’arrive à convaincre Monsieur Greenspan de dévaluer le dollar de 30 %, je ne dois plus que 70 dollars, d’un coup de baguette magique. Et cette opération je peux la faire de mille manières, par les taux de change, par les taux d’intérêt, par la mise sur le marché de liquidités ou par l’assèchement des masses M1,M2,M2 etc…

Voilà le capitalisme, Henry, c’est ça la vie réelle, la politique réelle, la conjoncture réelle. Et la compréhension de toute cela est à la portée de n'importe qui. Il n’y a nulle part de système social plus ou moins bon, de bonne ou de mauvaise volonté à bosser (la France est l’un des pays les plus compétitifs au monde, d’où le luxe de la RTT que les ricains ne critiquent que parce qu’ils ont besoin de TOUS nos sous, et pas seulement des intérêts normaux de leurs placements. Ils veulent placer leur argent dans nos SALAIRES, phrase difficile à comprendre, mais réfléchissez, je ne peux pas faire un cours d’économie à chaque paragraphe.>>

Me voici interpellé. Ce que je ne comprends toujours pas, ce qui me scie, c'est qu'on puisse tenir de tels propos qui de toute évidence renvoient à la faiblesse politique de l'Europe et la fustigent et avoir pris parti pour le non, sans raison réelle, peut-être par pur réflexe moutonier mais allez savoir.




 
paul

31/08/2005
21:26
re : et si on parlait du capitalisme?

étrange réponse, mais Henry, cette faiblesse de l'Europe, elle est extrinsèque et non pas endogène, alors qu'est-ce que ta constitution aurait pu changer ? Tu galèges mon cher sans répondre à aucune question concernant la réalité du capitalisme américain et de son pouvoir. Pouvoir historique que la constitution aurait au demeurant consolidé.
bonne nuit
paul
 
Henry Faÿ

02/09/2005
20:16
ma réponse n'est pas si mauvaise


<<étrange réponse, mais Henry, cette faiblesse de l'Europe, elle est extrinsèque et non pas endogène, alors qu'est-ce que ta constitution aurait pu changer ? Tu galèges mon cher sans répondre à aucune question concernant la réalité du capitalisme américain et de son pouvoir. Pouvoir historique que la constitution aurait au demeurant consolidé.>>

Extrinsèque, pas endogène, expliquez-moi ça, s'il vous plaît. Je crois que ma réponse est la meilleure, en tout cas la meilleure que mes neurones pouvaient donner car au delà des phénomènes monétaires il y a bien entendu, qui pourrait le nier des rapports de force qui sont politiques. Si l'euro n'arrive pas à contrebalancer la monnaie verte, c'est parce qu'il n'y a pas de politique économique européenne et s'il n'y a pas de politique économique européenne, c'est que les institutions européennes ne sont pas adaptées, avec des votes à l'unanimités paralysants, question que le traité constitutionnel aurait pu faire avancer sinon résoudre totalement. Je reprendrais volontiers l'apostroophe d'Alain Cotta au cours de la campagne: "mais enfin, on ne peut pas laisser indéfiniment un ensemble de 450 millions de personnes sans politique".

Pour ce qui est du capitalisme américain, je veux bien croire qu'il constitue pour nous une menace, je ne le nie pas, il ne nous fera pas de cadeaux, je l'ai toujours pensé, d'autre part, on ne le détruira pas, c'est pourquoi il nous faut jouer serré et avec habileté mais dans ce domaine, je n'ai prétends pas avoir réponse à tout.

 
paul

03/09/2005
11:09
re : et si on parlait du capitalisme?

Je n'ai guère de temps à te consacrer à cause de la longue réponse à un autre fil que je viens d'achever, mais seulement ceci : Traité de Masstricht, voilà la vérole qui tétanise l'Euro. Mais malgré ça, l'Euro finira pas triompher, Bush fait beaucoup trop de conneries et tout le Moyen-Orient commence déjà à se tourner vers notre monnaie, sinon comment expliquer qu'on soit passé de 0,80 à 1,22 par rapport au billet vert ? Explique moi ça,stp. Bon, bien sûr Wall-Street a tenté de liquider l'Euro dès sa naissance, et comme ça ne marchait pas, il a changé de politique et tente d'étouffer notre marché. Mais qui vivra verra. Moi je reste optimiste à mort.
salut
Paul
 
Louise

03/09/2005
23:26
re : et si on parlait du capitalisme?

excusez-moi, je n'ai pas tout lu, c'est juste pour vous signaler (toujours grâce au partail des copains) cette lettre ouverte:
http://www.ledevoir.com/cgi-bin/imprimer?path=/2005/09/03/89 640.html
 
guydufau

04/09/2005
08:50
re : et si on parlait du capitalisme?

Merci Louise pour la lecture de cette lettre ouverte de Michael Moore, adressée à Bush.
Les images des téloches montrant quelle aide ce dernier envoie à ses citoyens : des militaires menaçants avec des armes automatiques. C'est ubuesque.
 
guydufau

04/09/2005
09:32
re : et si on parlait du capitalisme?

Il y a une explication à l'attitude de Bush : les catastrophes, engendrent une augmentation du PIB, donc un taux de croissance qui progresse, ce dont Ububush ne manquera pas de se glorifier.
 
paul

04/09/2005
10:13
re : et si on parlait du capitalisme?

merci aussi pour la lettre de Moore.
Pour Henry : extrinsèque signifie que la substance du phénomène ou sa causalité comme on veut, se trouve à l'extérieur (en l'occurence de l'Europe) et non pas à l'intérieur : ce ne sont pas les défauts de gestion européennes qui sont à l'origine des maux qui nous font mal, mais bien à l'extérieur : en Amérique, basta. Ces gens nous font la guerre économique depuis 1971 ouvertement après avoir rompu unilatéralement des Accords signés dans l'honneur. Mais monsieur Nixon et l'honneur .... Tout ce qu'il leur fallait, c'est trouver un moyen de vivre à nos crochets, aux crochets du monde entier grâce à leur dollar.
Ce qui reste à faire c'est se protéger, mettre une capote protectionniste contre ces attaques incessantes. Basta.
Colère.
Paul
 
Henry Faÿ

04/09/2005
20:28
une politique digne de Gribouille


Si "ces gens" nous font la guerre, et réussissent à nous porter des coups, cf message du 31 août 11h31 (un système qui continuera de nous ruiner jusqu'à ce que...) sachons nous défendre et se contenter de compter sur les conneries de l'adversaire pour ne pas faire ce qu'il faut, (renforcer la construction européenne), c'est une politique digne de gribouille.
Une capote protectionniste, comme c'est dit, c'est fort simpliste. Comment des pays pour qui l'exportation est vitale pourraient-ils l'adopter puisque dans ce cas les rétorsions seraient automatiques.

 
paul

05/09/2005
07:27
re : et si on parlait du capitalisme?

Faut-il que je répète ad libitum que le marché extérieur de l'Europe ne représente qu'à peine 8 % de son CA ? Il faut faire des sacrifices, alors faisons-en, ils seront douloureux pour tout le monde. Cessons, par exemple, d'acheter des 4/4 Jeep et autre monstres pollueurs. Et puis quel mauvais goût.
P
 
Henry Faÿ

05/09/2005
21:15
ce ridicule petit 8%


Sauf que "à peine huit pour cent", c'est quelque chose d'absolument énorme, en recettes brutes, en recettes nettes, en quantités produites, en salaires, en profits, en impôts, en influence, en vestibulage (lobyying), en savoir faire, en recherche, en culture d'entreprises, en emplois, en prestige, en ardeur, en fierté, en passion, en expérince, en connaissance du monde, en espérances etc...

Considérons aussi que pour certains pays, c'est beaucoup plus que 8%, que pour certaines régions, ça doit frôler les 100%, que pour certains secteurs c'est beaucoup plus et n'oublions pas que, ô miracle du non, les décisions seront encore pour longtemps prises à l'unanimité.(zaviezquàpas)
Considérons aussi que les secteurs exportateurs sont ceux qui ont la plus teneur technologique, donc qu'il ne faudrait surtout pas sacrifier.
Une Europe repliée sur elle-même, à quoi donc ressemblerait-elle? Est-ce vraiment un idéal? La Politique Agricole Commune n'en est-elle pas la préfiguration, et le contre-modèle? Ne serait-ce pas le voie du déclin?

Pour ces diverses raisons, et sans doute d'autres qui m'échappent, je fais le pronostic qu'on n'ira jamais bien loin dans le voie plutôt triste de la protection douanière.

Avec ma petite sensibilité à moi, je voudrais bien qu'on n'importe plus de 4X4 et que les productions les plus pollueuses soient sévèrement pénalisées par quelques moyens comme les écotaxes. Tiens, pour ça encore, on aurait besoin de l'Europe.

 
Henry Faÿ

05/09/2005
21:50
correction

Je retire le "pour certaine régions, ça doit frôler les 100%"

 
paul

06/09/2005
10:04
re : et si on parlait du capitalisme?

Henry, toute politique est transitoire, provisoire. Tu as une tendance fixiste dans ta vision de l'action économique ou politique. Les anglo-saxons ont su abandonner lorsqu'il a fallu le protectionnisme qui a fait leur fortune, et d'ailleurs l'AMérique est le pays le plus protectionniste du monde avec la Chine. Ce qui me fait continuer de penser qu'ils sont appelés à une destinée commune, dans un sens ou dans l'autre.
Paul
 
shhhhhhhhhh

06/09/2005
18:37
re : et si on parlait du capitalisme?

Un numéro de duettistes, comme avec l'union soviétique, on s'aime, on s'aime plus, on s'épaule dans le gouvernement du monde.
Oui, c'est possible, mais pas sûr, on refait pas toujours l'histoire pareil.

 
paul

07/09/2005
10:26
re : et si on parlait du capitalisme?

Henry, si on enlève les 4/4 des 8 %, il reste pas grand chose...hi hi ! et quel soulagement ! Ca ne concerne pas ta Landrover angolaise, t'en fais pas.
 
guydufau

04/11/2005
21:36
re : et si on parlait du capitalisme?

Un sondage réalisé les 28 et 29 octobre par LH2 pour Libération, auprès de 1004 personnes,indique que l'opinion publique rejette le capitalisme et le pouvoir des actionnaires à près des deux tiers des voix et 41% des interrogés décrivent le capitalisme comme "l'exploitation de l'homme par l'homme" (1) et 45% comme " l'accumulation des richesses par un petit nombre".

(1)Coluche faisait rire en racontant : le capitalisme c'est l'exploitation de l'homme par l'homme. Et le communisme ? Le communisme c'est l'inverse.
 
guydufau

07/11/2005
19:29
re : et si on parlait du capitalisme?

Voici une information intéressante qui semble ignorée par nos médias, à rapprocher du silence fait autour de la visite de Chavez en France, il y a peu.

La Banque centrale du Venezuela (BCV) a décidé de transférer les deux tiers de ses réserves internationales, soit près de 20 milliards de dollars, placés dans des banques américaines sur un compte suisse en euros. Même si cette décision s’inscrit dans une tendance internationale de diversification des placements à l’étranger – en devises (dollars et euros) et en bons du Trésor –, la décision d’Hugo Chávez [annoncée début octobre] ne fait qu’envenimer les relations déjà tendues entre Caracas et Washington.
Cette démarche n’est pourtant pas une réelle surprise, le président Chávez ayant déjà déclaré à plusieurs reprises qu’il était "absurde" que les pays du tiers-monde remplissent les coffres des banques américaines, qui dans le même temps restent leurs principaux créanciers pour leur gigantesque dette extérieure.

"Préserver la bonne santé de notre monnaie"
Les confrontations entre le gouvernement et la Banque centrale ne datent pas d’hier. La BCV a refusé à plusieurs reprises de débloquer une aide de 1 milliard de dollars, une somme que le président comptait investir dans des programmes sociaux et des travaux publics. Hugo Chávez a finalement réussi, fin 2004, à faire modifier la législation sur la Banque centrale afin de permettre ces transferts de fonds. Il a alors créé le Fonds de développement national (FONDEN), qui permettra de financer une politique de grands travaux sans avoir recours à des fonds privés. Deux projets ferroviaires et un projet de métro dans trois villes devraient être les premiers à en bénéficier.
Selon le vice-ministre des Finances vénézuélien, Eudomar Tovar, ce transfert de fonds a eu lieu avant tout pour des raisons économiques. "L’économie des Etats-Unis est en crise et sa monnaie, le dollar, se déprécie. Cette mesure a pour objectif de préserver la bonne santé de notre propre monnaie", a-t-il soutenu. Par ailleurs, le gouvernement a l’intention d’investir une partie de ces fonds transférés en Suisse dans la création d’une banque internationale latino-américaine qui permettrait aux pays de financer leurs projets. Une nouvelle idée de Chávez qui n’a pas encore reçu un soutien suffisant dans la région.








 
Marceldudu

07/11/2005
19:45
re : et si on parlait du capitalisme?

On peut aussi rapprocher ça du projet étasunien d'une vaste zone de libre échange interaméricaine. Chàvez s'y oppose, et n'a pas tort. C'est vraiment, de la part de Bush, leur proposer de choisir à quelle sauce ils veulent être mangés.
Marceldudu
 
stunt

18/11/2005
16:42
re : et si on parlait du capitalisme?

J'ai longuement lu le fil, et j'ai pu remarqué que certains étaient agacé du fait que l'on aient une vision tro manichéenne du capitalisme. Je résume de façon simpliste. Le capitalisme, les grosses multinationales exploitent les pauvres salariés.

J'ai une question toute simple à poser:
Les multinationales sont-elles philantropes ?
 
casse-croûte

18/11/2005
17:13
re : et si on parlait du capitalisme?

Oui, bien sûr. Microsoft par exemple, donne pas mal de fric à des bonnes oeuvres. Vinci rénove à moindres frais la galerie des glaces à Versailles.

Mais bon je ne vois pas en quoi tout cela pourrait atténuer le fait que certaines exploitent parallèlement leurs pauvres salariés, dans la mesure où en fait de philantropie, il s'agit plutôt de concevoir l'image du groupe, et que l'image ça n'a pas de prix.

Oh la la ce vieux fil qui ressurgit ...
 
casse-croûte

18/11/2005
17:15
re : et si on parlait du capitalisme?

philanthropie et non philantropie, tu m'as égaré en faisant la même faute !
 
Marceldudu

18/11/2005
19:09
re : et si on parlait du capitalisme?

Bonsoir,
Il ne faudrait surtout pas confondre mécénat et philanthropie.
En effet, le mécénat permet, comme l'a dit Casse-croute, de redorer l'image de l'entreprise tout en augmentant ses charges. Il ne s'agit pas de critiquer le mécénat, mais la philanthropie n'a rien à voir avec ça. Un philanthrope pratique au quotidien.
Marceldudu
 
guydufau

18/11/2005
19:42
re : et si on parlait du capitalisme?

Philanthropie est lié à désintéressement...Alors les multinationales philanthropes, quand on pense au tiers-monde, le qualificatif misanthrope convient mieux. Ce sont les multinationales qui font, par exemple, baisser les prix des matières premières de ces pays, non?
 
casse-croûte

21/11/2005
20:40
re : et si on parlait du capitalisme?

La question est donc : est-ce que les multinationales aiment leur prochain ?
 
guydufau

21/11/2005
20:54
re : et si on parlait du capitalisme?

Les multinationales aiment les profits. Leurs clients alimentent ces profits, donc les multinationales aiment leurs prochains, à condition qu'ils soient leurs clients
Dis donc casse-croute, ça t'amuses de faire dire des banalités à ton prochain ?
 
casse-croûte

21/11/2005
21:35
re : et si on parlait du capitalisme?

Peut être pas si banal ...
En tout cas, comme j'ai mal interprété la question de stunt en partant sur mécénat alors qu'il s'agissait de philanthrope, je demande à stunt le sens de sa question.
Après, c'est un peu bizarre comme question en fait, et je me demande si ça mène loin tout ça ...
 
stunt

22/11/2005
09:26
re : et si on parlait du capitalisme?

J'y viens casse-croûte: C'est pas si banal ta question.
toute la presse, journalistes et consorts nous vendent le capitalisme comme seul voie à prendre. Un système viable et plein de promesses de jours meilleurs etc.
Pour eux, c'est une fatalité, notre chemin est tout tracé vers le système capitaliste. Pour certains c'est le modéle économique le plus performant. Est-ce un système égalitaire et socialement performant ?
Je fait exprès de poser ces questions faussement banal car je voudrais que l'on me sorte des arguments de taille mettant en avant les aspects positif du capitalisme.
Moi je voudrais que l'on arrive à dégager l'idéologie qui se cache derrière. Quel choix de socièté voulons nous faire?
Sur d'autre forums, j'ai pu lire des propos de personnes qui trouvaient des bonnes choses dans les années Reagan. les bras m'en tombent à chaque fois, car en faisan,t de petites recherches, je lis et découvre à côté des choix politiques hallucinants pris par reagan dans son état avant son élection et pendant son mandat de président. Ex: dans son état, il avait réduit les moyens des hopitaux psychiatriques, obligeant certain à fermer et laissant ainsi dans la nature quelques patients assez dangereux.




Auteur : Cohen Philippe




Le capitalisme à l'anglo-saxonne est cruel, comme chacun l'aura remarqué. Mais il est aussi moins efficace qu'on ne le croit. Il est, surtout, profondément malade et, in fine, dangereux pour lui-même. Telle est, esquissée à très gros traits, la thèse de Jean-Luc Gréau dans son nouveau livre (1). Thèse d'autant plus iconoclaste que l'économiste a fait une grande partie de sa carrière au CNPF, puis au Medef, avant d'en être chassé, voici quelques années, dans le cadre de ces « mesures d'âge » qu'Ernest-Antoine Seillière recommande à ses adhérents d'éviter tout en les pratiquant lui-même.

Le diagnostic, d'abord. Submergés par l'actualité, nous évitons soigneusement d'en percevoir tout le sens lorsqu'elle devient répétitive. Or, un tableau clinique des deux dernières décennies fait apparaître plusieurs crises récurrentes. Prenons, par exemple, le cas des pays dits émergents. L'économie mondiale leur est maintenant largement ouverte. La plupart d'entre eux disposent d'ailleurs d'atouts non négligeables. Leurs populations sont, insiste Gréau, « disposées à accepter les disciplines du travail capitaliste » . Désormais, leur niveau d'instruction leur permet de concurrencer non seulement les travailleurs peu qualifiés des pays développés, mais aussi les cadres, comme on le voit de façon spectaculaire en Inde dans le domaine technologique. Or, l'histoire récente a été contrainte d'enregistrer les deux crises mexicaines (1982 et 1985), le krach asiatique (1997), les crises russe (1998) et brésilienne (1999), celle de l'Argentine (2001) et celle de la Turquie (2002). En fait remarque Jean-Luc Gréau, « un examen plus détaillé permettrait de décompter une centaine de cessations de paiement sur la dette des économies dites émergentes dans les vingt-cinq dernières années » . Ces faillites reposent, pour une grande part, sur un mécanisme scandaleux: plus un pays - sauf les Etats-Unis, bien entendu - connaît de difficultés financières, plus on lui prêtera de l'argent à un taux exorbitant. Au bout d'un moment, ledit pays ne parvient plus qu'à payer les intérêts de sa dette. Il doit donc emprunter à nouveau, à un taux d'intérêt encore plus élevé. « Après un certain nombre d'années d'un tel régime, analyse Gréau, les nouveaux emprunts n'ont plus pour but et pour résultat que de payer des intérêts échus. Puis [...] les nouveaux emprunts ne couvrent même plus les intérêts échus [...]. En 2003 et 2004, le Brésil versait à ses créanciers plus qu'il ne leur empruntait. » Ainsi les pays du Sud sont-ils peu à peu devenus de simples cotisants à perte du marché international des capitaux, statut qui ne leur laisse guère d'espoir de développement, sauf à un effacement brutal de leur dette... ce qui signifierait que les grands accords financiers qui encadrent le monde sont de simples chiffons de papier.

Exemple d'un autre symptôme préoccupant. « En l'espace de quelques années, poursuit l'auteur, l'économie qui se voulait maîtresse d'école de la planète - celle de l'Amérique - a connu une quinzaine de faillites frauduleuses de grandes sociétés cotées. Ces faillites ont naturellement illustré les errements du système de cotation des sociétés en Bourse, incapable de distinguer la pacotille de la vraie valeur. Mais elles ont aussi révélé, avec la malhonnêteté de certains dirigeants d'entreprise, celle des comptables et des banquiers partenaires. » Les affaires Enron, WorldCom et autres Parmalat ont ainsi provoqué la création d'une nouvelle législation draconienne. Les experts et les gouvernants se sont contentés d'expliquer ce phénomène par la « malhonnêteté » de quelques managers. Or, ironise Jean-Luc Gréau, que vaut un système reposant sur la seule vertu des acteurs ?

L'auteur distingue un troisième syndrome récurrent de la crise du capitalisme, qu'il résume ainsi: le capitalisme anglo-saxon inverse les signes de la bonne santé économique, ce que Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, par exemple, ne semble pas avoir perçu. Durant des années, le Japon et l'Allemagne ont été cités en exemples, modèles d'un capitalisme performant, fondé sur la compétitivité des produits fabriqués sous leur égide. La puissance de ces deux économies reposait sur la vigueur de leurs exportations. Or, note Jean-Luc Gréau, alors que ces deux pays demeurent très compétitifs (même la formidable réévaluation de l'euro n'a pas érodé la vigueur des exportations allemandes), alors que leur commerce extérieur reste largement excédentaire, tout cela ne suffit plus, semble-t-il, à entraîner le reste de l'économie dans une dynamique de croissance.

A l'inverse, les Etats-Unis, qui cumulent depuis plus d'une décennie un déficit commercial abyssal, auquel s'ajoute, depuis trois ans, un déficit budgétaire non moins important, sont devenus un modèle de croissance pour les économistes du monde entier! C'est ce que l'auteur appelle l' « anomalie américaine » : le système ne récompense plus les « vertus » traditionnelles de l'économie de marché-le travail, l'épargne, l'équilibre des comptes-, mais semble, au contraire, donner une prime à ceux qui les ignorent. ; Car la vigueur de la croissance américaine est tout sauf spontanée. Elle repose sur plusieurs mécanismes organisés par les autorités politiques et financières.

Ainsi, durant la seule année 2002, la toute-puissante Fed a-t-elle octroyé aux ménages américains la bagatelle de 175 milliards de dollars, en abaissant les taux de crédit. Les banques et organismes de crédit à la consommation n'ont plus à craindre l'insolvabilité des ménages américains. Plus grave : le système bancaire américain a mis au point un nouveau mécanisme, l' equity withdrawal (littéralement, le « retrait d'actif » ), que Jean-Luc Gréau définit ainsi ; « Par exemple, le prêt pour l'achat d'un logement, de 200 000 dollars à l'origine, peut être porté à 300 000 dollars si, entretemps, la valeur du logement s'est accrue de moitié du fait de la flambée des prix immobiliers. » Objectif ? Permettre au consommateur d'aménager son logement ou d'acheter une automobile... et de stimuler de la sorte la croissance. Nicolas Sarkozy milite activement pour l' « importation » en France de ce même système...

L'Etat américain, lui-même endetté à des niveaux inédits dans l'histoire, notamment par l'adoption de gros programmes militaires après les attentats du 11 septembre 2001, stimule l'endettement des ménages comme s'il souhaitait rendre plus concrète encore la menace d'une banqueroute gigantesque qui toucherait à la fois les finances publiques et privées du pays. Situation explosive. « Deux Amérique, écrit Gréau, se regardent: l'Amérique riche d'épargne et l'Amérique riche de dettes. »

Le symptôme le plus patent du dysfonctionnement actuel de l'économie mondiale réside sans doute dans ce constat : alors que les exportations européennes vers l'Amérique ne représentent que 5 % de la production, une légère variation de ces exportations devrait n'avoir qu'une répercussion résiduelle sur l'économie européenne (10 ou 20 % de 5 %, cela fait entre 0,5 et 1 %). Or, il suffit d'une minuscule rétractation des importations européennes pour mettre le climat des affaires en berne sur le Vieux Continent.

Car la Bourse, analyse Gréau, a elle aussi été détournée de sa fonction originelle : permettre aux entrepreneurs de lever des capitaux pour le développement de leur entreprise. En réalité, le système procède aune inversion qui peut se révéler mortelle pour lui-même : aujourd'hui, l'entreprise est au service de l'actionnaire, ce n'est plus ce dernier qui stimule son développement. Au XVIIe siècle, précapitaliste, quelques personnes rassemblaient des fonds pour lancer une expédition par bateau à l'autre bout du monde. Il s'agissait d'acheter des marchandises en un point du globe et de les revendre en un autre. Le taux de profit était énorme (de 300 à 500 %) et l'association entre les souscripteurs, dissoute dès les produits revendus.

L'entreprise capitaliste a ceci de nouveau qu'elle a été fondée sur la continuité de l'activité. Elle est donc une personne morale qui se distingue de l'actionnaire. La folie du capitalisme financier, avec son fameux diktat de la « création de valeur pour l'actionnaire » , signifie en réalité une formidable régression à des formes d'entreprises précapitalistiques. Car- et l'actualité économique permet de le constater chaque jour - on peut tuer une entreprise dans le seul but d'enrichir ses actionnaires du moment.

Cette dictature de l'actionnaire s'effectue, bien entendu, au détriment des salariés et de la stabilité de l'économie mondiale. Nous vivons, démontre Gréau, une incroyable déflation salariale. La thèse en vogue sur la prétendue « préférence française pour le chômage » , selon laquelle les Français préféreraient conserver en nombre restreint des emplois mieux payés que créer plus d'emplois, mais moins bien payés, est ridiculisée par Fauteur. Il entend démontrer son illogisme fondamental : « Comment se fait-il qu'un travail déplus en plus productif (toutes les études montrent la très grande productivité du travailleur français), donc de moins en moins cher d'un point de vue comptable, devienne toujours plus cher au regard de l'employeur ? » Le postulat de Gréau est à la fois juste et inquiétant : la déflation salariale répandue dans tous les pays développés n'est pas le résultat d'une crise cyclique comme en connaît le capitalisme depuis deux siècles, mais provient des politiques aveugles menées par nos dirigeants.

La priorité absolue donnée par les entreprises à la baisse du coût du travail, qui est à la fois le tribut du libre-échange intégral et la source de la déflation mondiale, porte en elle l'explosion du système : nous aurons en effet des produits de moins en moins chers, mais aussi de moins en moins de salariés suffisamment payés pour pouvoir les acheter. Gréau démontre avec brio pourquoi les « bonnes âmes » qui s'opposent aux subventions américaines aux producteurs de coton desservent la cause des travailleurs tchadiens qu'elles prétendent défendre. Si l'Amérique met fin à son protectionnisme cotonnier, le principal résultat sera que les entreprises de textile pourront acheter le coton tchadien à un prix encore plus bas, ce qui ne fera qu'aggraver les conditions de vie des Tchadiens.

Et les solutions, alors ? Ni altermondialiste ni socialiste, Gréau leur consacre plusieurs dizaines de pages, que devraient lire d'urgence les responsables politiques et économiques. Pour mettre fin à la concurrence déloyale fondée exclusivement sur le coût du travail, l'auteur défend la création de marchés communs régionaux (l'Europe, l'Amérique latine, l'Asie, etc.) dans lesquels s'exercerait une concurrence vive, mais protégée. De la sorte, Jean-Luc Gréau défend la renaissance d'un modèle distinct du capitalisme anglo-saxon. Le paradoxe - terrifiant - est que seul son avènement pourrait sauver... le capitalisme anglo-saxon lui-même.


 
guydufau

22/11/2005
18:53
re : et si on parlait du capitalisme?

Avec Jean-Luc Gréau, un ancien conseiller du MEDEF, Joseph Stiglitz, ancien économiste en chef et vice président de la Banque mondiale, voila deux célèbres transfuses du libéralisme.
En connaissez-vous d'autres ? Quels seront les suivants ?
Il me semble que Jean-Paul Fitoussi pourrait bientôt franchir le rubicon.
 
LRDB

22/11/2005
20:25
et si on parlait du CNTS ?

Ah bon Fitoussi c'est aussi un transfusé comme Gréau et Stigman ? On lui a transfusé quoi, à Fitou-fitou, toute l'eau du Rubicon ? Explique toi sitiplit ...


 
LN

22/11/2005
20:30
sauvons la recherche

Après réflexion je vois mon erreur de raisonnement. J'ai cru que Guy avait simplement oublié l'accent sur le "é".

En fait il a voulu écrire "transfuge". La vraie question est : comment expliquer la faute de frappe ? I mean entre le "G" et le "S" y a trois touches d'écart. Mon hypothèse : Guy étant sourd comme un pot là où tout le monde dit "transfuge" il entend "transfuze".

C'est déjà beau quand même, notez l'indulgence de cette explication, contrairement à la thèse scientifique sur Guy :
- il n'a peur de rien
- il ne redoute rien
- il ne dit rien
- il ne comprend rien

Laurent des Nadotechnologies
 
paul

22/11/2005
20:40
re : et si on parlait du capitalisme?

Ecoute Guy, laisse mon pote Jean-paul en-dehors de tes spéculations et surtout ne le traite pas de libéral, à moins que tu n'aies lu sa thèse de doctorat d'Etat et que tu sois assez compétent poour critiquer sa thèse économétrique sur la spirale de l'inflation et l'information économique. Je l'ai eu comme ami et comme "client" pour ma chaîne (où il est passé pour la première fois en télé d'ailleurs, et d'ailleuze - c'est pour shhhhhh) et je n'ai jamais enregistré le moindre propos libéral. C'est un bon keynésien et c'est tout ce qu'on (ne peut pas) lui reprocher. Quand on dit "bon" keynesien, on et à l'abri des insultes.
salut
p
 
guydufau

22/11/2005
21:05
re : et si on parlait du capitalisme?

paul :
Je sais que je ne suis pas clair et je m'en aperçois quand je me relis. Ce que j'ai voulu dire c'est que Jean-Paul Fitoussi a pris de grandes distances par rapport au libéralisme pur sucre, mais il ne peut être rangé parmi les altermondialistes.
Un exemple du chemin qui lui reste à faire : en janvier 2003 était organisé à la Sorbonne un colloque pour dénoncer la façon dont était enseigné l'économie dans les universités en France. Jean-Paul Fitoussi était invité, il était annoncé et il n'est pas venu.
Bref, loin de moi, polo, d'avoir insulté Jean-Paul
 
PAUL

23/11/2005
10:37
re : et si on parlait du capitalisme?

Qu'est-ce qu'un "altermondialiste" Guy ? S'il s'agit des membres de cette organisation qui porte un nom si agressif, Attac, alors ne me compte pas parmi les altermondialistes, car je me suis toujours prononcé contre ces intellectuels qui critiquent ce qu'il reconnaissent : comment accepter la Taxe Tobin sans accepter le principe même de tout ce qui va avec ? Je n'ai jamais compris cela autrement que par l'instinct étatique qui reste accroché au plus profond des Cassen et autres ex-signataires des articles du Monde-Diplomatique, mensuel que nous appelions le journal des Etats. C'est dire. Ce journal, que je lisais religieusement dans les années soixante pour sa puissance d'information, me tombe aujourd'hui des mains parce qu'il a contracté ce virus médiatique si rentable qu'est la paranoïa. Il y a une maladie dans la presse qui remonte aux premiers grands quotidiens de droite il y a déjà longtemps. Cette maladie est l'usage systématique de la paranoïa journalistique, cette forme et ces sujets qui font frissoner le lecteur de terreur, style devenu entre-temps universel : la peur fait vendre. Le journal Le Monde y a échappé longtemps, avant de craquer lorsque Libé s'est démasqué dès 81 comme spécialiste du « tout pour gagner du fric », même s'en prendre à ses meilleurs amis.

Si, en revanche, l'altermondialisme se définit comme une constellation informe et multipolaire de gens honnêtes qui prennent conscience des dangers du présent et tentent de s'organiser pour faire front, alors pourquoi pas ? Malheureusement je n'ai jamais eu les moyens d'aller voir sur place à Cancun, Rio, Buenos-Ayres ou Montréal. J'ai aussi raté Gênes et Lausanne, je n'ai que peu de goût pour les manifs, j'ai assez à faire à essayer de comprendre ce qui se passe et je n'ai pas les moyens.

Reste qu'à l'instar d'Attac, le concept lui-même d'altermondialisme reste prisonnier d'une logique de reconnaissance a contrario : si mondialisation il y a, existe-t-il vraiment une alternative possible, existe-t-il une alternative pour un phénomène que personne ne contrôle (évitons la phobie des complots, même si une forme de complot a existé à une certaine époque, résolument révolue) ? Cette Internationale numéro V, si je ne me trompe pas, me laisse sceptique, comme toutes celles qui ont lamentablement échoué de par des trahisons venues toutes de l'intérieur. Alors ? Décidément, je suis un mauvais communiste, mais comment en serais-je un bon dans un monde où n'existe nulle trace de communisme ?
p
 
casse-croûte

23/11/2005
14:31
re : et si on parlait du capitalisme?

Sans défendre spécialement attac, la comparaison avec le PC me semble assez bizarre; il y a beaucoup d'allergiques au PC à attac, comme c'est le cas par ailleurs chez les Verts.

Quant à "accepter tout ce qui va avec", c'est à dire si j'ai bien compris accepter la marché financier mondial, oui en effet. Mais il faut sortir la tête du trou : ce marché financier mondial existe bel et bien ... C'est cette constatation qui est à l'origine du mouvement, de la même façon qu'elle est à l'origine de tous les mouvements politiques, à ma connaissance. La Parti Communiste lui même en tient compte et se propose de lutter contre lui, les autres partis d'extrême gauche également. Quand aux partis de droite, ils proposent d'en tirer partie en faisant en sorte que la France et plus généralement l'Europe adaptent leur économie à ces données.

Quant au monde diplo, en somme c'est un journal assez semblable aux autres, avec énormément d'a priori et de militantisme. Il en est risible. On peut le lire, mais toujours avec une grande méfiance. En fait, je pense que le plus instructif est de lire un journal dont le parti pris est à l'opposé du nôtre. C'est souvent énervant, mais ça évite de s'encrotter de militantisme, et au moins on ne prend pas aux leurres populistes lancés par les journalistes qui vont dans le sens du poil de leurs lecteurs ...
 
Tocqueville

23/11/2005
16:31
re : et si on parlait du capitalisme?

"L'inexorable privatisation des services publics selon un scénario bien rodé" (dixit Lionel sur fil rouge), formule par ailleurs cheval de bataille des organisations citées ci-dessus.
Peut-on dire une bonne fois que cette affirmation est parfaitement fantaisiste, car elle:
1°) confond service public et monopole d'Etat avec statut à part
2°) suppose qu'un service au public ne puisse pas être assuré par un système à dominante privée. Or, c'est le cas de nombreux domaines: le transport scolaire, le traitement des eaux; le ramassage des ordures; etc. qui ne sont nullement organisés en monopole d'Etat.
3°) suggère que la notion même de "service public" soit figée dans le temps. Or, rien n'est plus faux. Si dans les années 50, lorsqu'il fallait équiper le territoire français en lignes téléphoniques, il n'était pas idiot de compter sur la puissance publique, aujourd'hui, plus personne ne songerait à abonner son portable à un monopole d'Etat. De même qui songerait à partir en avion loin de France en ne pouvant choisir son transporteur ?

En résumé, dire que les services publics sont privatisés et que c'est affreux ne signifie rien en soi (la plupart l'ont toujours été). Ce qu'il faut savoir, c'est plutôt quel service, pour qui et à quel prix ?
A cette question, il n'y a aucune réponse définitive, quoi qu'en disent les anarcho-syndicalistes de la RTM marseillaise, ou Lionel sur ce fil.
 
casse-croûte

23/11/2005
16:44
re : et si on parlait du capitalisme?

Le traitement des eaux : très rentable.
Le transport scolaire, le ramassage des ordures : grassement subventionnés par l'état.
Quand les gens comprendront que ces privatisations font perdre plus d'argent au contribuable qu'elles ne lui en font gagner...
 
guydufau

23/11/2005
17:29
re : et si on parlait du capitalisme?

Polo,
Bien qu'adhérent de la première heure, je ne prendrai pas la défense d'ATTAC, mais celle du Monde diplo, quoique ça revienne au même le diplo étant à l'origine de la fondation d'ATTAC.
"Le Monde diplo, le journal des Etats, bigre ! il y a Etat et Etat, celui de Bokassa Ier et celui de Chavez. Vouloir la disparition des Etats, quelle grosse utopie...un peu trop grosse même. Je suis pour les utopies, celles qui risquent de devenir les vérités de demain.
Tu dis ne pas avoir les moyens d'aller voir sur place à Cancun, Rio, Gènes, etc. (sans oublier Seattle), mais quel est le journal qui, mieux que le diplo informe et soutient ces événements?
Comparer le mouvement altermondialiste d'aujourd'hui aux ex-internationales n'est pas convaincant, il n'y a pas, bien sûr, d'internationale numéro cinq. L'internationalisme actuel est ouvert,se construit lui-même, il lui est quelquefois reproché d'être une auberge espagnole.
Enfin être altermondialiste? C'est vouloir une autre mondialisation. -Il est inutile, entre nous, de faire un bilan de cette mondialisation libérale- Le FMI, l'OMC, la Banque mondiale sont des organismes qui doivent disparaître et laisser la place à un ONU rénové qui s'appuie sur les Droits de l'homme.
A casse-croute :
lire un journal d'opposition, un moment ça peut distraire, mais ça ne nourrit pas et ne pas reconnaître au PC des facultés de changement est injuste : l'Huma est un journal de qualité.
 
lionel

23/11/2005
18:30
re : et si on parlait du capitalisme?

J'aimerais bien que Tocqueville ne deforme pas mes propos. J'ai parlé de "L'inexorable privatisation des services publics selon un scénario bien rodé" et à mon avis il faut être rudement malhonnête pour pretendre que cette privatisation n'est pas en cours (et de plus planifiée)

Le scenario bien rodé, c'est un homme politique qui déclare "nous ne privatiserons pas", puis ouvre le capital à 30%, puis à 51%, etc... sachant que la privatisation est inscrite dans divers traités signés en douce.

Mon opinion sur ces privatisations, c'est autre chose. Pour l'aviation, je n'utilise pas. Pour le rail, je sais que ce sera au detriment de la sécurité, sans que les tarifs voyageurs baissent vraiment (un reseau ferré, comme un réseau routier ça coûte cher). Pour l'eau, je sais que les régies municipales sont moins chères. Pour l'électricité, je sais que la facture des particuliers va augmenter de 10% pour et que les actionnaires n'ont pas la moindre envie de raquer pour l'entretien des centrales nucléaires ou pour reparer les dégâts d'une tempête genre 1999. Pour la santé, cela fait déjà plusieurs années que je n'ai pas les moyens financiers de me soigner correctement.

Certains pensent que les monopoles d'état sont trop rigides. Moi je pense que ca permet des economies d'échelle très importantes, surtout lorsqu'il y a un réseau couvrant le territoire à entretenir, que ça donne du boulot à plus de gens que le privé, que les patrons ne s'enfuient pas avec la caisse, etc.

La vulgate libérale à l'usage des masses, selon laquelle ces privatisations sont faîtes pour notre bien, c'est quand même assez fantaisiste : comment croire que les boursicoteurs songent au bien public quand ils exigent 15% de rendement!!!


 
guydufau

23/11/2005
21:05
re : et si on parlait du capitalisme?


"Si dans les années 50, lorsqu'il fallait équiper le territoire français en lignes téléphoniques, il n'était pas idiot de compter sur la puissance publique,"
dit Tocqueville
d'autant moins idiot que ça n'engendrait aucun profit, à court terme

" De même qui songerait à partir en avion loin de France en ne pouvant choisir son transporteur ?"
dit tocqueville
-Je suis satisfait qu'existe un service public pour contrôler l'état des avions
-Le plus grand choix de transporteurs aériens est allé de pair avec l'augmentation de l'insécurité
-Etre privé de choix quand je prends un TGV me convient toutà fait

En résumé, dire que les services publics sont privatisés et que c'est affreux ne signifie rien en soi (la plupart l'ont toujours été). Ce qu'il faut savoir, c'est plutôt quel service, pour qui et à quel prix ?
A cette question, il n'y a aucune réponse définitive,
dit Tocqueville

Les privatisations ont augmentés les prix (1) : l'eau distribuée par des sociétés privées est plus chère que l'eau distribuée par des régies municipales. A Paris cette augmentation est spectaculaire; les anglais savent ce que leur coûte en sécurité, en confort , en argent les chemins de fer privatisés.
Je n'est rien à ajouter aux propos modérés de Lionel.

(1)- Vivendi, de triste mémoire, a acquis sa première forture dans la distribution de l'eau.

 
Tocqueville

23/11/2005
22:23
re : et si on parlait du capitalisme?

Pour le coup, ce forum bleu mérite bien son nom: "hors sujet" ou plutôt contre-vérités et idées reçues (toujours commodes, elles évitent de trop réfléchir).
Ainsi, dans le catalogue des lieux communs, on trouve:
1°) rail et aviation privatisés = moins de sécurité. C'est là prendre le discours CGT à la lettre. Car en effet, dpuis 30ans, la proportion des accidents d'avion rapportés au nombre de vols diminue! Je défie Guy de me montrer le contraire.
Quant au rail, peut-on réellemnt dire qu'u système de compagnies privées est plus "accidentogène" ?? Pourquoi pas mais prouvez-le: Les EU connaissent-ils en proportion plus d'accidents que la France ? Le rail français avant 1937 est-il plus dangereux qu'après ? La réalité en chiffres vous étonnerait lourdement, les amis.

2°) Le monopole SNCF est-il satisfaisant en France aujourd'hui ? Oui et non !
Oui: ponctualité, propreté, densité des fréquences
Non: disparition des trains de nuit depuis 2002 (et si je veux voyager la nuit, je dois prendre ma bagnole; La sncf peut faire ce qu'elle veut mais dans ce cas qu'elle permette à une autre compagnie d'assurer ce service); tarifs TGV élevés (qui excluent du transport ferroviaire les plus modestes d'entre nous: un comble pour un service public!); exigences des usagers rarement pris en compte (puisqu'on ne peut pas aller ailleurs): pourquoi pas de vrais lieux de travail dans les trains? pourquoi pas des kiosques à presse ? On ne peut pas dire que la SNCF se foule en termes d'innovations et de services. Pourquoi le ferait-elle d'ailleurs?
Au total et pour faire vite, un monopole public assurant un service public obtient de bonnes performances quantitatives mais est sous-performant sur le qualitatif.
 
casse-croûte

24/11/2005
11:13
Mouais mouais mouais ...

Mouais mouais mouais ...
Au Royaume Uni, la sécurité des trains est réputée pour être bien moins bonne qu'en France. Quant aux E-U, ils n'ont absolument pas la même utilisation des trains qu'en Europe. Prends ta bagnole ou un avion, les trains transportent surtout des marchandises, à 40 km/h, ça limite les accidents !

La sncf n'innove pas ... ben écoute cherche un peu des trains qui roulent aussi vite dans d'autres pays ...

Des espaces de travail, si tu prends le train souvent tu as dû voir qu'il y en avait dans les tgv. Ce sont des compartiments isolés avec 8 places, tables rétractables, pas loin du bar (où tu peux d'ailleurs acheter des journeaux, voilà ton kiosque, vas-y consomme).

L'innovation elle se fait, tu ne t'en rends même pas compte ...
 
guydufau

24/11/2005
11:24
re : et si on parlait du capitalisme?

Il y a des arguments qui, étant donné leurs niveaux découragent la contreverse, enfin !
Il est logique que, la technique aidant, les avions soient plus sûrs. Mais le nombre des avions pas ou mal entretenus, par des compagnies qui ne peuvent faire autrement, pour survivre, est un fait nouveau qui augmente l'insécurité.
Quant au reste, la SNCF chère, peu inventive, sous performante qualitativement c'est trop nul pour mériter une réponse.

PS- Ceci, quand même : le seul prix d'un péage autoroutier de Paris à Nice est plus élévé qu'un billet TGV pour le même parcours.
 
Tocqueville

24/11/2005
20:02
re : et si on parlait du capitalisme?

Mais pour être un peu au fait ce ce qui se dit en interne à la SCNF, la Direction est la première à dire que l'entreprise est chère, peu inventive et la moyenne des trains peu confortable ! La 2è classe TGV est par ex. la négation même du plaisir de voyager.
Une famille voyageant à 3 ou 4 personnes paie tout de suite au minimun 200 euros, pour des trajets du type Paris-Lille ou Paris-Tours; un "luxe" que ne peuvent s'offrir les smicards.
Sur les lignes "stars" de l'entreprise comme le Paris-marseille, la SNCF met en effet le paquet sur les prix ...pour la bonne raison que la concurrence l'y oblige (Easyjet propose en avion le même trajet pour 25 euros !).

Quant à l'aviation, Guy confond contrôle aérien et réglement d'aéroport (prérogatives de l'Etat) avec le métier de transporteur.
Y a-t-il fréquemment des accidents d'avions, dans le pays où l'avion est le principal mode de transport et où toutes les compagnies sont privées depuis longtemps (à savoir les EU) ?? Que je sache, non.


Mais cette discussion pourra toujours rebondir sur d'autres contre-arguments et me semble donc sans fin.
Je m'étonne tout de même que vous ne regardiez pas la réalité en face: un service public peut s'organiser de multiples manières. Le monopole d'Etat en est une (sur le fond je n'ai rien contre)mais rien ne prouve que cette voie soit la meilleure!

 
guydufau

27/11/2005
12:24
re : et si on parlait du capitalisme?

"Une famille voyageant à 3 ou 4 personnes paie tout de suite au minimun 200 euros, pour des trajets du type Paris-Lille ou Paris-Tours; un "luxe" que ne peuvent s'offrir les smicards"
prêche la bonne âme Tocqueville, comme si la SNCF en était responsable!
Mieux va ainsi détourner un problème plutôt que de dire que 15,6% des salariés français gagnent moins que le SMIC.
Quant à l'affirmation qu'"un service public peut s'organiser de multiples façons" il faudra en reparler.
 
victor malicheff

27/11/2005
18:21
re : et si on parlait du capitalisme?

L’esprit public de ce matin en a manqué au point de me demander si la peur ne gagne pas tous les participants ? La concurrence entre la CGT et SUD ne donnerait-elle pas à ces syndicats l’esprit qui leur manquait ? enfin dirais-je ; gagne tactique et stratégique ? Chirac
ne s’y est pas trompé.
La création de RFF, en grand déficit malgré la vente du patrimoine immobilier engagé à marche forcée qui pousse le gouvernement à vendre les gares principales, le sabordage du fret
ferré et la cession du fret routier et enfin la filiation des activités rentables du transport de
voyageurs aboutissent enfin et à l’occasion de cette filiation de sncf.com à un réveil salutaire.
Cette entreprise étatisée comme la RATP ( passée sous contrôle du STIF et la Région ) comme encore la poste, comme l’APHP ( hôpitaux de Paris ) …etc…a été dirigée de manière
technocratique où le système des castes a neutralisé toute initiative, ce qui l’a empêché de se
moderniser. C’est donc par un excès d’Etat que ces entreprises publiques se trouvent en difficultés . Depuis 1983 l’ Etat libéral a bien décidé de liquider ce qui restait du programme
du C.N.R. ( conseil nationale de la résistance ), et je ne vois pas pourquoi des entreprises
d’intérêt national feraient moins bien en régime de service public strict ( non délégué ) qu’en
régime privé dès lors que leur gestion soit rendue démocratique ( contrôle citoyen effectif )
et leur personnel bénéficiant d’un statut suffisamment motivant pour en attendre une efficacité
entendue.
Victor et la bataille du rail


 
guydufau

27/11/2005
21:27
re : et si on parlait du capitalisme?

De quel droit donne -t-on à une société la possibilité d'utiliser un réseau ferré qui ne lui appartient pas ?
En créant le réseau ferré français (RFF) société issue de la SNCF; avec cette entourloupe la privatisation de la SNCF est en marche et les dernières promesses du gouvernement sont du vent.
Ainsi, la SNCF se trouve en face de concurrents qui vont s'investir dans les secteutrs rentables tandis que la société nationale, service public oblige, devra maintenir des lignes déficitaires. Cette situation la met en présence d'une concurrence faussée qui ne pourra durer. Il deviendra alors facile d'expliquer qu'un tel service n'a plus aucune raison d'être et doit être supprimé.
La disparition des services publics est programmée. Elle est très avancée à La Poste, les emplois à durée déterminée devenant de plus en plus nombreux et le service rendu de plus en plus mince: à Paris une seule distribution de courrier par jour au lieu de deux. Les queues aux guichets de plus en plus longues ...
Il y a une vérité à rétablir, un service public n'a pas pour mission de gagner de l'argent et donc la privatisation -qui intéresse ceux qui y voient un profit-
est une abération...du point de vue du citoyen lambda.
 
LN

27/11/2005
22:56
guy du faux, raccroche les wagons sitiplit

Sauf qu'en l'occurrence, l'absence de nécessité de gagner du pognon était synonyme d'une autorisaiton tacite à le gaspiller à tour de bras.

Guy ouvre sa contrib par une question "De quel droit ?" qui est bien la question la plus stupide de tout le forum depuis longtemps. Et de quel droit l'Epic SNCF a-t-il pu se croire propriétaire des infrastructures, sachant que ledit Epic est financé par des fonds publics ?

Rappelons que la création de RFF (autre établissement public) avait pour objectif de réduire le déficit exorbitant de la SNCF devenue ingérable car prisonnière des caprices de son personnel : être toujours plus nombreux, toujours mieux payés, et avec toujours plus d'absentéisme autorisé. On a donc mis la SNCF sous la surveillance de ce nouvel établissement public. Il n'y a rien là que de très normal. Ajoutons qu'il fallait appliquer la Loi d'Orientation sur les Transports Intérieurs (LOTI). En tous cas, le démantèlement de ce gouffre à pognon était une urgence. Le Droit n'a rien à voir là dedans, il n'a été ni bafoué, ni violé.

La vraie question, c'est celle de l'efficacité de cette réforme institutionnelle. Tant que les syndicats français resteront ce qu'ils sont, il y a peu de choses que quelque chose change...

LN
 
casse-croûte

28/11/2005
07:28
re : et si on parlait du capitalisme?

Je ne pense pas que les syndicats soient le vrai problème. Les employés font deux fois moins grève qu'il y a dix ans et l'impact des syndicats est sans cesse plus faible, notamment à cause d'un décalage grandissant entre les intérêts du syndicats et ceux des syndiqués. C'est pas forcément une bonne nouvelle, d'ailleurs, car les syndicats sont nécessaires, pour de multiples raisons, par exemple : ce sont eux qui composent la majorité des commissions hygiène/sécurité, qui relèvent régulièrement les failles de sécurité et qui sont bien souvent les seuls à se préoccuper de ces problématiques, qui font à l'inverse parfois source d'économies de la part des établissements publics ou privés.

Pour le reste, dans la sncf, encore une fois il faut faire la différence entre les lignes commerciales et les lignes de service. Les lignes commerciales sont rentables et génèrent des bénéfices; elles sont chères, et je ne vois pas comment faire des bénéfices en les rendant moins chères. Mais les prix cités dans la contriv de tocqueville sont des billets à plein tarifs, et il existe de nombreux critères ouvrant droit à réductions: familles nombreuses, cartes grand voyageurs, 12-25, abonnements ville-ville, il est en pratique possible de diviser ces prix par deux.
 
casse-croûte

28/11/2005
07:46
re : et si on parlait du capitalisme?

Tocqueville : "Une famille voyageant à 3 ou 4 personnes paie tout de suite au minimun 200 euros, pour des trajets du type Paris-Lille ou Paris-Tours; un "luxe" que ne peuvent s'offrir les smicards."

Sans carte d'abonnement, il est déjà possible de payer 109 € pour une famille de 2 adultes et 2 enfants (programme découverte enfant+). Sans cette réduction, le voyage vaut environ 140€. Vous pouvez visiter le site http://www.voyages-sncf.com/ avant de poster des tarifs...


Tocqueville : "Easyjet propose en avion le même trajet pour 25 euros !"
C'est le prix d'un "Prem's" en TGV... c'est en fait tout autant easyjet qui s'aligne sur la sncf que l'inverse. Ne regardons pas tout par le même bout de la lorgnette...
 
Tocqueville

28/11/2005
12:40
re : et si on parlait du capitalisme?

Les tarifs spécifiques sont loin d'être applicables à tout moment (la "période pleine" rend caduque une grande part de ces tarifs).
Les tarifs "seniors" sont par ailleurs un scandale et un contresens ! Qui ne sait que la classe d'âge la plus aisée dans la France de 2005 sont justement les retraités ! La SNCF ferait mieux de moduler ses tarifs en fonction des revenus des usagers (tout est à imaginer dans ce domaine). Il suffit sur ce point de voyager en TGV pour constater que toute une frange de la population française n'a pas l'habitude de le fréquenter. M'est avis que cela a à voir avec les tarifs proposés;
Quand à la concurrence train/avion, il est évident que ce sont bien les lignes low-cost qui ont obligé la compagnie ferrée à répliquer sur des prix bas sur les lignes "stars". Ce dont d'ailleurs tout le monde se réjouit.
 
casse-croûte

28/11/2005
13:49
re : et si on parlait du capitalisme?

Mort de rire.

Tocqueville : "Qui ne sait que la classe d'âge la plus aisée dans la France de 2005 sont justement les retraités !".

Je ne sais pas dans quel quartier doré tu vis, mais bon avant de poster, consulter les statistiques, par exemple:
http://www.insee.fr
Allé je te donne directement la fiche pour les revenus disponibles par ménage en fonction de l'âge :
http://www.insee.fr/fr/ffc/chifcle_fiche.asp?ref_id=NATSOS04 203&tab_id=46

Je te donne aussi un chiffre, si tu as la flemme de chercher : Sont sous la moyenne les classes "moins de 30 ans" et "60 ans et +". Oh ! ça correspond en gros à la carte 12-25 et à la carte sénior que tu critiques. Moi ce que je trouve dommage (et pas scandaleux comme toi) c'est que la carte 12-25 ne couvre pas la période 25-30 ans qui est aujourd'hui de plus en plus souvent critique avec l'allongement des études.

Je vais peut-être arrêter de répondre à chacun de tes posts, tu peux trouver toi-même toutes ces informations sur le net.


 
Tocqueville

28/11/2005
16:29
re : et si on parlait du capitalisme?

Gros bêta !!
Si tu n'examines que le différentiel "revenu du travail/pension de retraite", il est clair que les retraités ont en effet un revenu inférieur aux actifs.
Toute étude de niveau de vie prend en compte par conséquent les "revenus du patrimoine", importants au-delà de 45 ans.
La source que tu mentionnes indique donc bien que les plus de 60 ans (60-69 ans) ont un niveau de vie (et non pas un seul revenu) supérieur à une large frange des actifs (tout ceux juqu'à 40 ans).
Je maintiens donc qu'un service public aujourd'hui devrait bien davantage moduler ses tarifs suivant les tranches de niveau de vie, plutôt qu'en se référant à la classe d'âge. La carte senior, si elle avait un sens il y a 20-30 ans, cadre mal avec les clivages générationnels de 2005.

Sois donc plus rigoureux à l'avenir dans les "corrections "que tu veux m'apporter. Salutations.
 
casse-croûte

28/11/2005
16:31
re : et si on parlait du capitalisme?

Le "revenu disponible" prend précisément en compte les pensions de retraite et les revenus du patrimoine, il faut lire tout ce qui est écrit sur le site ...
 
casse-croûte

28/11/2005
16:33
re : et si on parlait du capitalisme?

Définition :

Le revenu disponible d'un ménage comprend les revenus d'activité, les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d'autres ménages et les prestations sociales (y compris les pensions de retraite et les indemnités de chômage), nets des impôts directs. Quatre impôts directs sont généralement pris en compte : l'impôt sur le revenu, la taxe d'habitation et les contributions sociales généralisées (CSG) et contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS).
 
casse-croûte

28/11/2005
16:35
re : et si on parlait du capitalisme?

Je maintiens donc tout ce que j'ai dit, je ne me permets pas de t'appeler gros bêta et j'estime que le manque de rigueur est de ton côté, et ce deux fois de suite.

Au plaisir.
 
victor malicheff

28/11/2005
17:50
re : et si on parlait du capitalisme?

Actuellement les « séniors » sont les gagnants des tarifs des transports ferrés, aériens, même des cinémas et autres évasions, est-ce scandaleux ? est-ce un non-sens ? Désolé mais nous sommes dans une société libérale avancée démocratique et républicaine, une majorité l’a acceptée, alors que personne ne s’étonne que les marchands et autres prestataires de services poursuivent des logiques de marketing commercial utilisant les outils très élaborés now de
l’analyse de données ( méthodes d’analyse discriminante, de scoring, de data mining, approche P.L.S., tests de produits …etc…), qui aboutissent à cibler la clientèle, à la segmenter, et ainsi les séniors qui ont actuellement des pensions normales leur permettant
d’avoir une fréquence de déplacement supérieure au smicard bénéficient de tarifs avantageux.
C’est un calcul simple de programmation linéaire appliquée à l’économie.
Et les looser ? Ils prennent le Corail à condition qu’il y ait encore une ligne de maintenue.
C’est çà la logique de la saine gestion d’un ECPI débarrassé de ses vielles casseroles, (dirigé
par des X qui ont bien entendu suivi les cours de A . Finkelkraut).
Personnellement je prends le TGV, en 1ère, le vendredi matin à Paris , arrivé à Avignon, je
retrouve mon véhicule perso.garé dans un box, et je gagne mon mas situé au-dessus de Gordes, disons 4 heures après avoir quitté mon domicile parisien. L’abonnement W.E.large
vaut le coup, merci SNCF.com.
La sncf fait du scoring comme votre banquier, et cible en priorité les personnes de mon exemple qui sont en fait un jeune ménage avec enfants , parisien de cadres supérieurs.
Alors, où sont passés les usagers ? ils se sont métamorphosés en clients de destinations
commercialement rentables recherchant le gain de temps optimum pour ses loisirs ou son
activité professionnelle : je fais assez régulièrement des A.R. Paris-Lyon, Paris-Marseille dans
la journée, c’est bien le progrès…cependant pour aller de Marseille à Martigues j’ai dû mettre
autant de temps que de venir de Paris, dans un wagon vétuste, sans éclairage en soirée, obligé
de descendre sur des quais au revêtement inégal pour découvrir le nom de la gare.
Quand on change d’échelle c’est le gâchis intégral car le refus de la part de tous les gouvernements de concevoir une politique d’aménagement du territoire qui réponde aux
critères d’un développement national cohérent ( sauf la période 81 à 83 au cours de laquelle
la LOTI a été conçue mais pratiquement pas appliquée ) aboutit au sous développement régional notamment dans les parties centrales du pays, à la croissance presque exponentielle
des prix fonciers le long de certaines lignes de TGV, ou des villes traversées ou de destination
sans que des mesures de gel du foncier n’aient été engagées. ( le cas de Marseille est caricatural de ce point de vue, seule il y a 15 ans la banque Lazard a constitué des réserves
foncières en achetant l’immobilier existant autour de la gare, entre celle-ci et la cannebiere,
now les populations qui y habitaient se retrouvent en périphérie ou plus, et M.Gaudin ( le maire) de dire que les opérations immobilières publiques ne peuvent pas sortir à moins de 3200 euros le m/2.), à cause des méchants promoteurs privés !.. il la leur livre en fait car le
budget d’acquisition foncière de cette ville s’établissait à l’époque à 5 millions de francs, par an, somme ridicule.
Et l’Europe dans ce gâchis ? je pense pour l’avoir pratiqué éviter de s’adresser à notre commissaire chargé des transports J. Barrot, et de prendre les choses en main le plus tôt
sera le mieux comme dirait l’autre.
Victor

 
Stunt

09/12/2005
15:40
si on parlait du capitalisme? le miracle chinois

PARIS (AFP) - Les travailleurs chinois "paient le prix fort" du miracle économique chinois, affirme l'internationale syndicale CISL dans un rapport qui met en lumière la montée des inégalités, la répression et l'exploitation effrénée des travailleurs.

Ce rapport de 28 pages, rendu public vendredi à Hong Kong par Guy Ryder, secrétaire général de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL), qui représente 145 millions de travailleurs à travers 234 organisations affiliées, décrit le "revers peu glorieux du prétendu miracle chinois".

Une "exploitation dramatique" est le lot de la vaste majorité des salariés, qui font des semaines de 60 à 70 heures, dorment dans des dortoirs de 8 à 16 personnes, gagnent moins que le salaire minimum de 44 dollars par mois et sont mis à la porte après un accident de travail.

Cette exploitation se fait avec "la bénédiction des autorités" qui interdisent syndicat indépendant, convention collective ou recours à la grève.

Sur le demi-million d'entreprises créées en Chine par des investisseurs étrangers depuis 1980, "seule une infime fraction offrent des conditions décentes de travail".

Car pour devenir le premier fabricant mondial, dit la CISL, la Chine a choisi un "capitalisme casino" où "s'enrichir vite est le leitmotiv du gouvernement", avec un modèle économique basé sur le démantèlement du secteur public, l'exploitation de l'environnement, l'abandon du système de protection sociale, la pression sur les travailleurs, l'interdiction des syndicats.

La plupart des produits fabriqués par la Chine sont des articles semi-finis et destinés à être transformés par une autre filiale, une firme étrangère ou un sous-traitant local, où la plus-value ajoutée par la Chine "reste modeste, et s'appuie sur des salaires très bas", note la CISL.

Or aujourd'hui, détaillants et consommateurs du monde entier apprécient les "prix chinois", ce qui pousse les acheteurs étrangers à exiger sans relâche des réductions et des rendements supérieurs aux fabricants chinois.

Ces fabricants font ensuite supporter ces contraintes par les travailleurs, entraînant une +course vers le bas+, juge la CISL.

En outre, du fait de vagues de licenciements dans les secteurs contrôlés par l'Etat, avec 10,4% de croissance par an en 1990, la croissance nette d'emplois n'a été que de 1,1% par an, et la Chine affronte un problème de chômage massif.

Car la Chine a sabordé les emplois de ses entreprises d'Etat, qui bien que peu payés, s'accompagnaient d'un accès aux soins de santé, au logement, au congé de maternité et d'indemnités de licenciement, assurant une certaine stabilité sociale.

Aujourd'hui, le bond économique s'est accompagné d'un accroissement des inégalités et d'un net recul social en particulier dans les régions rurales, estime la CISL, où nombre de travailleurs sont dépourvus de couverture sociale, ou condamnés à l'économie informelle.

Cette montée des inégalités accroît le mécontentement et l'agitation sociale, ce qui pourrait compromettre la poursuite du développement et la stabilité du pays.

Pour la CISL, ces coûts humains et sociaux ne pourront que s'aggraver, car "salaires et conditions de travail sont l'objet de fortes pressions dues à des facteurs externes" tels que la hausse du coût des matières premières ou une réévaluation du yuan, exigée par les pays industrialisés
 
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