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Louise

13/04/2005
21:36
Devinette

Le petit clown montait un escalier de la grande maison , préparant sa parade de l’amour, l’escalier B, bien sûr de la Sweet home, « Ceci n’est pas un Braque » répétait-il et comme il était bilingue, il alternait avec « dies ist kein Braque », i’am the King Arthur und ich bin ganz verloren in diese Museum.
 
Badminton

13/04/2005
21:49
ceci n'est pas un teckel

Gunter Grass ?
 
Laurent Nadot

13/04/2005
22:00
second coup de chassepot

Ou bien pitètre Albert Cohen ...
 
Louise

13/04/2005
22:06
re : Devinette

Cherchez encore, ici, nous sommes très proche.
 
dom

13/04/2005
22:09
re : Devinette

c'est un chasseur alsacien qui est tombé sur le pitt bull de la concierge,have you said NI ?
http://labalingue.free.fr/ ou

http://cf.geocities.com/dadatextes/manifestedada1918.html
 
LN

13/04/2005
22:13
proche, dit-elle

Très proche "ici" on DDFC ???? Ake la proximité de Ginette alors je ne vois plus que Marguerate Duriz

C'est vrai que ce "la sweet home" ça vous a un ptiti côté "les brothers et les sisters" dans La Pluie d'Eté

L.
 
louise

13/04/2005
22:21
re : Devinette

Du même ou presque

Une nuit dans l’Abbaye , cachée dans la Crypte des Gros Piliers , je vis le Doigt de l’Archange pointé sur le Mont Saint-Michel .
Ce fut un festin dans la Salle des Hôtes, tandis que le Quatuor des Trente Cierges jouait le Thème du Pèlerin ,comme un voyage dans les Sables mouvants.
Chantez Gargouilles et Dentelles Gothiques :dans la Crypte Notre Dame-Sous terre : « Immensi Tremor Oceani. »

 
L'increvable

13/04/2005
22:29
mutation scripturale

Allons bon cette fois c'est presque du Léon Bloy.
(Au cinquième plantage j'abandonne)
 
Louise

13/04/2005
22:36
re : Devinette

Bon, encore un extrait ou presque

La conjuration d’Amboise débuta lorsqu’à Blois, la ballade du balafré fut chantée par cette splendide Gaillarde qu’on appelait Saltarelle. Il y eut Une fête à Chenonceau où la Dame de Montsoreau vanta les jardins de Villandry. et aussi bien sûr Chambord, l’escalier féerique.
Il se réfugia alors à Azay-le-Rideau, rêverie sur l’Indre pour méditer sur la Pavane des bâtisseurs.

 
Laurent le pé

13/04/2005
22:39
Last attempt

Alexandre Dumas fut-il le seul à avoir osé évoquer l'Edam de Montsoreau ?
 
LN

13/04/2005
22:41
encore un coup du tellier

Piting quel piège, noi Bloy ni Dumas ne connaissaient Braque, c'est forcément un moderne pour faire un clin d'eil à magritte ...

Hervé Letellier est le seul à pouvoir faire ça.
 
louise

13/04/2005
22:54
re : Devinette

Là, ça va être trop facile ????

Lancelot du Lac ,au retour de La Bataille d'Avalon, près de La Table Ronde , composa la Chanson de Viviane
L’Ouverture de Brocéliande à tout un chacun ne permet pourtant pas d’aller dans Le Pays sous le Lac. La Fin des légendes détruit peut-être pour toujours La Quête de Galaad et d’ailleurs nous nous sommes souvent demandés si Merlin l'Enchanteur approuva Le Mariage d'Arthur ?

 
CA

13/04/2005
23:09
Je sèche

Ou Jacques Roubaud ???? Mais pas vraiment son style. Et toutes ces majuscules ???

Et pourquoi "du même ou presque " ? Vous avez cité plusieurs auteurs ? On dirait. Et ce mélange d'époques ? ça fait un peu salmigondis historique, quand même.
C'ets pas du VGE au moins ????

Louise, vous mettez nos nerfs à rude épreuve avec vos devinettes en rose et en bleu.
Non, c'est pas du jeu. Comme aux Papous, il faut donner des indices, si vous voulez des "experts".

Au fait, question bassement intéressée : c'est quoi la récompense ?

C.


 
CA

13/04/2005
23:13
re : Devinette

Ayé, j'ai pigé, via Gogole mais je n'en dirai rien.
Oh la honte suprême. Bon, je m'en vais me cacher pendant un bon bout de temps. (Pardon pardon pour le VGE et le salmigondis... ).

Adieu, vous êtes une méchante de nous faire ça. Vous ne l'emporterez pas en paradis.
C.

 
louise

13/04/2005
23:13
re : Devinette

Bon, alors un indice : je me fais un devoir de respecter les Majuscules.
Ici, en effet sur DDFC, nous sommes très proches.
 
louise

13/04/2005
23:14
re : Devinette

à votre réaction, je vois que vous avez devinez, mais ce n'est pas du jeu avec gougueule !
 
CA

13/04/2005
23:21
re : Devinette

Vous ne voudriez pas, par -dessus le marché, que je ne triche pas ??

C'est juste, c'est pas du jeu, mais j'ai bien cherché quand même et comme je ne voyais pas...
Honnêtement, comment vouliez-vous deviner avec des textes aussi différents ?
Bon, je ne donne pas la solution, je me tais.
C.


 
dom

13/04/2005
23:25
re : Devinette

facile c'est les titres des cd de Patrick
 
Sans Badminton

13/04/2005
23:28
re : Devinette

je vais tâcher de trouver sans gogoliser de toutes façons c'est badminton qui a les commandes de l'ordi....

Je résume :
- importance des majuscules (last contrib)
- proximité ddfcienne
- s'attendre à quelque chose d'inattendu (cf CA)
- il y a pitètre de l'OuLiPerie la-dessous ou quelque chose de paradigmatiquement proche

oqp carburer
 
badminton

13/04/2005
23:29
found

argh smiley
 
louise

13/04/2005
23:36
re : Devinette

Il ne fallait rien dire, c'est juste parce que j'avais envie d'entendre une autre musique qu'en l'écoutant l'idée m'est venue de ....
Je suis
Gunter Grass
Albert Cohen
Marguerate Duriz
Léon Bloy
Alexandre Dumas
Hervé Letellier
Jacques Roubaud

pas mal non ?




 
Louise

14/04/2005
00:01
re : Devinette

Le premier "Icônes"
http://www.broguiere.com/icon_fr.htm

Le deuxième: Mont Saint-Michel
http://www.broguiere.com/msm_fr.htm

Le troisième: Châteaux de la Loire
http://www.broguiere.com/loire_fr.htm

Le quatrième :Brocéliande
http://www.broguiere.com/broce_fr.htm

 
dom

14/04/2005
00:25
re : Devinette

c'est qui jacques?

au fait, mon preferé c'est pavane de batisseur,le mieux etant d'avoir le cd, car l'extrait n'est pas suffisant. il va raler comme un pou car il a horreur qu'on parle de sa musique sur le forum, hé, hé, hé l'occasion est trop belle et ce n'est pas moi qui ai mis ca sur le tapis, donc bien ce cd, ma fille a apprecié egalement, mon fils moins c'est pas assez trash, bon je ne dit rien, je fus pareil,
hem, Patrick, selon mon fils il manque l'accord total qui tue, tu comprends quelque chose?
 
pg

14/04/2005
22:40
re : Devinette

Puisque désormais, grâce au salon bleu, tout manque de retenue est toléré je vais me permettre de prolonger ce hors sujet.
Espérons que le bannissement à vie n'est pas au bout de ces lignes...
Je n'ai pas encore tout écouté mais Brocéliande n'étant pas loin de chez moi...
Bon, pas évident de se faire une opinion objective quand on ne connaît de l'auteur que son ddfc. Et disons le tout de suite, le son n'est pas ce qu'il y a de mieux sur mon ordi.
Mais toutes ces musiques ont beaucoup de charme, et je trouve même que tout ça a des petits airs de Rick Wakeman en "voyage au centre des terres bretonnes" (et médiévales), avec de temps en temps des effluves de Genesis (du début).
"Icônes" par son thème, m'a fait songer à Emmerson Lake and Palmer des "pictures ..." et j'y ai trouvé aussi quelques beaux moments très visuels.
ça pourrait être des musiques pour spectacle, ou pour films d'ambiances au charme rétro, avec des marionnettes et des éclairages choisis...
Beaucoup d'images sont suscitées et c'est ce qui me plaît.
Il y a de belles mélodies et une approche naïve (ou frontale) des thèmes, qui n'est pas si répandue.
Orchestré par le London Symphony ça devrait décoiffer pas mal, et en même temps le côté synthétique me donne aussi des envies d'images façon Jean Christophe Averty.
Nous revoici à France Culture, donc pas hors sujet !
 
Clopine Trouillefou

15/04/2005
09:40
re : Devinette

je n'ai écouté qu'Icônes, et j'ai trouvé que c'était bien plaisant de rencontrer un mélodiste, un vrai, alors que la plupart des productions musicales d'aujourd'hui s'en éloignent, soit à cause des "beat" de tous les courants jazz, funky ou rap, soit à cause des rythmes d'ailleurs de la "world music".

Quant à la musique "contemporaine classique", je trouve qu'elle ferait bien, justement, de ressusciter la mélodie qu'elle a enterrée à six pieds sous terre depuis plus de cinquante ans.

La musique de Patrick a la rondeur des collines de la doulce France, mâtinée d'influences anglo-saxonnes inévitables mais bienvenues, bref, que du bon !

Un bémol cependant : certains de ses instrumentistes (je pense surtout au saxphoniste d'Icônes) le desservent un peu (quelques dérapages au niveau de la justesse, une certaine maladresse dans les montées chromatiques), et Patrick devrait étoffer son orchestre par des musiciens "au top", et en faire moins lui-même.

Mais tel quel, l'univers musical et intérieur de Pb est réellement à découvrir !

En plus, "de visu", Patrick a une présence attachante : il a une "bonne tête", sympathique et tout, une certaine timidité : quand il vous rencontre, il vous écoute, puis "se recueille" un peu, comme s'il "se consultait", et enfin vous répond avec une courtoisie mâtinée de prudence : l'anti-esbrouffe, quoi !

Que dub'

Clopine T


 
LRDB

26/04/2005
16:02
Qui a écrit ceci :

Fin de la tirade du Dr Linz :
------------------------------------------------------------------------ ------------------------------------------------

- ...je ne lui reproche qu'une chose, c'est de se contenter du poignard et du lacet, au lieu d'employer la mitrailleuse, la dynamite, ou les gaz asphyxiants.
- C'est une apologie du meurtre !
- Non, de l'hécatombe. Il me plait dans la mesure où il travaille en série.
[...]
- C'est de l'anarchie, vous êtes un anarchiste..
- Et vous un pauvre petit crétin
- Hein ?
- Un crétin minuscule. Mais ce n'est pas moi, c'est vous qui justifiez ses meurtres, du seul fait que vous existez. et s'il pouvait m'entendre c'est vous qui seriez sa prochaine victime.
(là l'autre est totalement décomposé).
------------------------------------------------------------------------ ------------------------------------------------
Est-ce que sans consulter Google quelqu'un peut dire d'où sort ce dialogue, un des plus amusants du cinéma français, et servi par quelques comédiens excellents.

(Je précise que je ne suis pas le Dr Linz et que VT n'est pas le second personnage dont j'ai d'ailleurs oublié jusqu'au nom).

LRDB
 
Louise

26/04/2005
18:13
re : Devinette

Dialogue: Audiard ?
 
LRDB

26/04/2005
19:50
pour les cinéphiles mordus

non pas Audiard, mais une pointure égale quoiqu'antérieure, allais-je vous répondre (tout en me disant dans mon faible intérieur que c'était signé Jeanson). Acquit de conscience, je vérifie : ô surprise c'est pas de Jeanson (ça cadrait bien) mais du metteur en scène himself...


 
Louise

26/04/2005
20:15
re : Devinette

Bon un film sur un tueur en série qui assassine ses victimes avec un poignard ou un lacet.
Antérieur à Audiard, donc année 60 ou 50
un médecin cynique et un policier ahuri (ça doit être le policier le pauvre crétin)
Il ne me vient que M. Le Maudit alors que ce n'est pas du tout ça puisque c'est un film français , mais je vois une affiche noire avec M le Le Maudit
 
LN

26/04/2005
20:26
re : Devinette

Aahaha excellent badaboum pour les policiers du cinéma français. Bon je vais préciser :
- l'ahuri en face du toubib n'est pas le policier.
- les dialogues saignants sont en effet en français.
- et comme c'est une comédie policière, le tueur en série ne tue pas d'enfants mais des pauvres bougres zanonymes.


 
Louise

26/04/2005
21:32
re : Devinette

J'ai craqué (goûtgueule), bon je me retire, et de fait, je confonds toujours ces deux films qui n'ont rien à voir.

à propos de film, c'est les papous de dimanche qui m'y ont fait pensé, c'était quel film avec Marlon Brandon, où justement son assassin vient par derrière, lui coupe la gorge avec je ne sais quoi et lui dit avant qu'il ne s'effondre :(ce ne sont que de pâles souvenirs, c'est tellement drôle )" Tu as entendu le glouglou là , je viens de te couper la carotide"
Ce n'est pas une devinette, car je n'ai pas la réponse.
 
Docteur Linz

26/04/2005
22:38
re : Devinette

Seigneur c'est Marlon qui se fait égorger ?
Est-ce qu'il est très très vieux et l'autre c'est Jack Nicholson ? Si oui alors c'est Missouri Breaks, d'Arthur Penn.
 
Louise

26/04/2005
22:51
re : Devinette

Oui, c'est ça, merci, il est assis lorsqu'il se fait égorger mais c'est la phrase que Jack Nicholson dit qui est drôle.
 
Un cretin minuscule

27/04/2005
18:35
un tramway nommé marlon

Il me semble que c'était un film assez sanglant non ? Le Marlon jouait lui-même un mercenaire sanguinaire théâtral, qui chassait avec un truc en forme de croix et transperçait ses victimes en entrant par l'oeil. Je suppose que le brigand moins antipathique joué par Nicholson a fait référence à quelque atrocité proférée plus tôt dans le dialogue par le personnage du tueur tué.
 
louise

27/04/2005
22:34
re : Devinette

Je ne me souviens que de la scène de l'étranglement à cause de la phrase que dit Nicholson que je répétais souvent à l'époque, mais que j'ai en partie oubliée :
- tu sais ce qui ce qui vient de t'arriver Jack ?
(...) c'est parce que je viens de t'étrangler!

Est-ce que c'était un film de violence parodique ou primaire ? je ne saurais dire, mais j'avais bien aimé ce film : Missouri Breaks, d'Arthur Penn.


 
Louise

27/04/2005
22:45
re : Devinette

Vive Gougeule : http://goldenscore.free.fr/music.php?numero=940

Le critique se pose la question de savoir si c'est une parodie de western.mais il ne cite pas la phrase que je peux corriger:
- tu sais ce qui vient de t'arriver Lee? (...) je viens de t'étrangler.


 
La reine des belges

10/05/2005
02:13
Récréation

Qui connait l'origine du drapeau européen ? smiley 262

Il y a une histoire semi-loufoque derrière ces étoiles...

La reine des fous
 
LRDB

10/05/2005
02:15
Ré-Cré-A-Zione bis. (la honte)

Qui connait l'origine du drapeau européen ?

Il y a une histoire semi-loufoque derrière ces étoiles...

La reine des fous

 
josué

11/05/2005
02:46
re : Devinette

euh…
tous les commissaires européens, accompagnés des sinistres des affaires étrangères et des chefs d'états sont allés bouffer au Macdo de Bruxelles et ont trouvé ça pas terrible…
Notre Chichi national, fin gourmet et gros gourmand aux frais de bouche gargantuesques, les as alors convié à un petit frichti sympa à domicile, ils ont adoré et lui ont décerné 12 étoiles gastronomiques, après quoi ils ont balancé une directive obligeant toute réunion de la haute sphère européenne à se conclure par un gueuleton 12 étoiles minimum, ce qui a donné lieu à ce symbole ésotérique pour le commun des mortels européens.
C'est pas ça?

 
Clopine Trouillefou

11/05/2005
16:27
re : Devinette

j'ai cru longtemps que les étoiles dorées représentaient les pays de l'union européenne, un peu à l'instar du drapeau américain, strass et tripes, mais non je plaisante, stars and stripes, où les 13 bandes horizontales représentent les 13 colonies révoltées en 1775 et les étoiles les Etats proprement dit. Pour la bannière européenne, le nombre de douze correspondait, pour moi, au moment où il y avait 12 pays dans l'union , et j'imaginais que c'était à ce moment-là qu'on avait décidé du drapeau. Donc, un nombre "historique", quoi. Je crois que plein de gens partagent cette naïve opinion...

En fait, j'ai appris (mais je ne sais plus comment, ça se trouve c'était en écoutant notre radio, vous savez, celle qui comme les enfants ingrats, est à la fois la plus chère à nos coeurs et en même temps la plus exaspérante..)que PAS DU TOUT. Ce serait le "concepteur" du drapeau qui aurait, en 1955, choisi ce chiffre 12, en référence, tenez-vous bien, au culte marial !

le chiffre douze serait en effet associée à Marie dans la religion catholique, symbole de perfection et de plénitude, puisque produit de 3 (chiffre divin) et 4 (chiffre humblement humain).

Je ne sais si cette origine a été dûment vérifiée. Mais si elle est exacte, elle est assez navrante, je trouve.

Parce qu' un symbole renvoyant clairement à une religion, quelle qu'elle soit, s'éloigne de l'idéal démocratique de laïcité qui est à mon sens le seul garantissant une cohéson et une paix entre les peuples (surtout si on garde à l'esprit que la démocratie toute crue n'a pas empêché la seconde guerre mondiale. L'Allemagne a démocratiquement élu Hitler. Baudrillard l'a rappelé au micro de Finckie samedi dernier...). La laïcité est une si belle chose que si elle n'existait pas, il faudrait l'inventer...

D'autre part, le bleu est également la couleur de Marie. Là aussi, un coup de l'opus dei ?

Clopine
 
arsène heitz

11/05/2005
18:10
une devinette à courte durée de vie.

la version josué, limite papoue, vous semble peu plaisible...
quant à la version Clopine, trop loof,n'en parlons même pas.

en tous cas, l'une des deux est la vraie, et c'est celle de.....
(suspense)


 
la reine des belges

11/05/2005
18:25
malédiction...

(je me suis permis de faire une vérife "arsène heitz" sur gougueule)

oui c'est bien la version de Clopine qui est la bonne.
on en trouve l'histoire racontée dans "Le livre des bizarre" de Jean-Claude Carrière (réédité en un gros compact chez Bouquin-Laffont avec l 'irremplaçable "Dictionnaire de la bétise ; ces deux merveilleuses références seront les deux premières pierres de votre loufocothèque et animeront vos soirées).

le fonctionnaire européen arsène heitz a eu tout simplement une vision. il a vu en rêve des étoiles danser en rond mais sans la vierge et probablement aussi sans schnaps. eh oui. la recherche gougueule "arsène heitz" donne 65 références qui dépassent en détails la notice de Jean-Claude Carrière, déjà assez surprenante comme ça.

comique : le "secret", resté au niveau de la confidence fort longtemps, a finalement été raconté par l'épouse de Heitz après sa disparition. jean-claude carrière a lu l'histoire dans "le parisien" croyé-je me souvenir (car je n'ai pas ici mon irremplaçable volume du DDLB-LDB qui est en lieu sur dans mon abri anti-atomique). arsène heitz ne savait donc pas qu'il entrerait dans nos loufocothèques...

LRDB
 
guydufau

11/05/2005
18:41
re : Devinette

Je n'ai pas écouté l'émission de Finkielkraut et Baudrillard rappeler qu'Hitler avait été élu démocratiquement, se souvient Clopine.
Mais il faut un peu plus de précision : le peuple allemand a, en effet, élu démocratiquement un chancelier qui, selon leur constitution était une "légume" et ce n'est pas démocratiquement qu'il a obtenu les pleins pouvoirs par un vote où les 81 députés communistes avaient été, préalablement arrêtés, et aussi 10 à 15 députés socialistes empéchés de venir voter. Ce qui a permis d'atteindre une majorité des deux tiers.
Et comme il est question de l'influence de l'Eglise à propos du drapeau européen, les protestants étaient pro-hitlériens, les catholiques non, mais avec la signature d'un concordat,entre Hitler et le peu recommandable Pie XII, les cathos votèrent les pleins pouvoirs à Hitler.
 
Henry Faÿ

11/05/2005
19:04
chez nous soyez Reine


<<En fait, j'ai appris (mais je ne sais plus comment, ça se trouve c'était en écoutant notre radio, vous savez, celle qui comme les enfants ingrats, est à la fois la plus chère à nos coeurs et en même temps la plus exaspérante..)que PAS DU TOUT. Ce serait le "concepteur" du drapeau qui aurait, en 1955, choisi ce chiffre 12, en référence, tenez-vous bien, au culte marial !

le chiffre douze serait en effet associée à Marie dans la religion catholique, symbole de perfection et de plénitude, puisque produit de 3 (chiffre divin) et 4 (chiffre humblement humain).>>

C'est le genre de carabistouilles, un peu da Vinci Code, qu'on entend quand on écoute les émissions des francs-macs libres penseurs rationnalistes de 9h40 à 10 h le dimanche matin.
Ils disent aussi que le bleu n'a pas été choisi au hasard, le bleu est la couleur de la Vierge Marie.
Ce n'est pas du tout navrant, c'est joli comme tout, ça donne envie de chanter un beau cantique:
Chez nous, soyez Reine
Nous sommes à vous
Régnez en souveraine
chez nous, chez nous
Soyez la madone
Qu'on prie à genoux
Qui sourit et pardonne
chez nous, chez nous...

 
CA

17/05/2005
01:15
re : Devinette

Dans les Histoires de.... de Yves Hersant qui démarrent cette semaine, une explication calme, posée, documentée de l'origine du drapeau européen . Version officielle et version officieuse.

Une analyse historique et sémiologique, sans une once d'idéologie, de ce qui, selon Yves Hersant , n'est pas vraiment un étendard mais plutôt un logo.
Vient d'être rediffusée à l'instant.

La série Histoires de... consacrée à l'Histoire de l'idée d'Europe devrait permettre de prendre un peu de hauteur historique.

Le programme : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture/emissions/h istoirede/avenir.php

Dans le ton, dans tous les cas, et dans le style, rien à voir avec l'histrionique et tonitruante chronique de Max Gallo sur Jaurès, limite écoutable.

CA

 
guydufau

17/05/2005
16:21
re : Devinette

De qui est-ce ?
Ils essayaient d'être plus hiératiques et empruntés que leurs ombres sur les murs et les pavés de Kantas City,au crépuscule et au lever du jour. Ils se serraient les coudes et ne pouvaient se sentir. Ils marchaient de conserve, ils se marchaient sur les pieds sans vergogne. Ils prônaient le partage équitable des "territoires", chacun ne songeant qu'à violer d'une main le pacte qu'il venait de signer de l'autre main. Cependant on s'étripait toujours avec modération. Sans faire de bruit, les Siciliens s'effaçaient les uns les autres du paysage. Ils se coalisaient cependant dès que le plus insignifiant, le moins viable d'entre eux était visé par une menace qui n'émanait pas du sérail. Ils s'appelaient Johnny Lazia et Joe "Scarface" DeGiovanni, très grosses légumes sur le marché de l'alcool. Ils s'appelaient Charlie "le Rital" Corollo, Charlie Binaggio, Chee Chee DeMayo, Tony Gisso. Propriétaires de garages, de laveries, de magasins sur les docks,de patés d'immeubles dans la petite Italie locale, fondateurs de syndicats et protecteurs de confréries, ils désignaient des sous-concessionnaires, distribuaient des bulletins de vote,attribuaient des charges et des prébendes,sanctionnaient des transactions commerciales, touchaient un pourcentage sur la vente des brocolis, présidaient une cour de justice permanente, annulaient des contraventions, inspiraient des campagnes de presse, approuvaient des mariages,, payaient des études aux garçons et veillaient sur la vertu de leurs soeurs comme si elles eussent été leurs propres filles. On otait sa casquette et on baissait la voix pour les solliciter lors des audiences qu'ils accordaient dans des vestibules, des entrepots, des cimetières de voitures, des pizzerias, des sacristis, des pissotières. Une vaste clientèle les tenait pour les derniers bienfaiteurs du prolétariat.
 
La reine des belges

17/05/2005
17:43
re : Devinette

Jimmy Hoffa. Dans son autobiographie.
G gagné koi ?
 
guydufau

17/05/2005
18:03
re : Devinette

O/20
 
Ta reine

17/05/2005
22:19
re : Devinette

okay autre essai : John Fante (auteur prol et t'as rien)
 
dom

17/05/2005
23:03
re : Devinette

Fantasia chez les schtroumpfs ou la philosophie bleue? de Paulo Cuello mis en scene^par Joe Dante (Greemlins)réadaptée par Ernst Marischka.

 
vile toque

17/05/2005
23:29
Question chirurgicale

C'est normal de se démener omme Raffarin 3 jours apres une ablation de la vésicule? Ou bien la chirurgie aurait fait des progrès réservés aux seuls membres du gouvernement?
 
Clopine Trouillefou

18/05/2005
09:38
re : Devinette

Ok, je joue, mais c'est difficile. Tout de suite, là comme ça, on pense à une note d'intention, un scénario pour un film avec Al Pacino, quelque chose d'hollywoodien, quoi, ou encore le décor des incorruptibles d'Elliot Ness... John FANTE ? Oui, pas bête, encore que tout ce que j'ai lu de cet auteur ait plutôt été autobiographique. Là c'est une reconstitution historique, quoi, avec une sympathie (presque) avouée pour les malfrats décrits ! Peut-être le Steinbeck des Raisins de la Colère aurait-il été capable d'écrire cela, mais alors ce serait un peu mieux écrit, je veux dire au moins relu (répétition de l'adverbe bien lourdingue de "cependant" à deux phrases d'intervalle, couplet sur "la vertu des soeurs" assimilée à la "vertu des filles" - comme si l'une était normale (les filles) et l'autre (les soeurs) pas,etc.). Bon j'exagère, il y a quelques trouvailles plaisantes, j'aime bien le "on s'étripait toujours avec modération", mais cela aurrait été plus percutant avec le "ils" utilisé la phrase d'avant et la phrase d'après. je veux dire que le passage du "ils" au "on" ne se justifie guère, et la phrase "ils s'étripaient toujours avec modération" aurait été plus drôle, d'après moi, évidemment. Je n'aime guère non plus les ombres "hiératiques et emprunté(e)s (?)" sur les murs de Kansas City au crépuscule et à l'aube. Personnellement, je n'en ai jamais vu, sinon, encore une fois, au cinéma, dans des westerns boursouflés. Bon je suis sévère avec ce texte, mais c'est vrai qu'il manipule pas mal de lieux communs ("sans faire de bruit, les Siciliens" "on ôtait sa casquette et on baissait la voix" -devant des gens décrits une phase plus loin comme des "bienfaiteurs du prolétariat)...


Je ne pourrais pas en lire des pages et des pages.

Bref, si ce n'était pas l'Amérique prohibitionniste des années trente, je dirais que ce texte pourrait être une mauvaise traduction de Brecht... Là non, je ne vois pas. Guy, un indice d'accord, ou une confirmation sur Fante ?

Clopine
 
guydufau

18/05/2005
10:46
re : Devinette

Fante ? Non
Voici un autre passage :
En 1920,un dénommé Hitler Adolphe, personnage vaseux mais déterminé, ancien cancre de collège, ancien rapin à Linz et à Vienne, ancien vagabond, ancien blessé de guerre devenu orateur de brasserie, bouffeur de juifs pour noces et banquets, stratège du temps de paix et visionnaire d'après-choucroute, trépignant sur les tabourets afin de prôner avec allure "la terreur spirituelle et physique" qui devait transir ses adversaires, ce pilier d'arrière salle fonde en Bavière,dans une indifférence à la mesure de ses divagations le Parti national socialiste des ouvriers allemands. Un ramassis de désoeuvrés et de revanchards, d'impénitents de la castagne et d'amoureux du coup fourré se range sous cette bannière, approuvés par une forte escouade d'aigris en tout genre : des types qui vivent à quarante ans aux crochets de leut mère; d'autres qui, sous le regard des passants ravis de l'aubaine, courent des heures après leur chapeau, où s'étalent de tout leur long sur le pavé couvert de glace, alors qu'ils tentent de rattraper le tramway qui, piloté par un watman facétieux, vient de leur filer sous le nez à l'arrêt de la Johannstrasse.
 
CA

18/05/2005
11:11
Vais-je trouver ? Je tremble

À tous les coups, c'est du Max Gallo, que je venais d'épingler, juste au-dessus, pour son style oratoire épique, insupportable à l'écoute. Ça ressemblerait bien à son style, tiens, les deux passages cités. Enfin, j'dis ça comme ça, parce que je ne lis ni les romans, ni les histoires, ni les chroniques de ce polygraphe niçois (ce qui, pourtant, devrait me le rendre sympathique, si j'avais l'esprit de clocher). Il se la joue un peu Dumas le Gallo. C'est vrai qu'il a une sacrée facilité d'écriture pour raconter l'Histoire comme s'il s'agissait de contes pour enfants. Mais comme le signale Clopine, ce serait bien Gallo aussi de ne rater aucun poncif, aucun cliché stylistique.


Mais est-ce que Guy Dufau voudra bien me le dire si j'ai gagné ?

Christine
 
guydufau

18/05/2005
11:28
re : Devinette

J'ai de Gallo "Le grand Jaurès" et "Une femme rebelle", deux bouquins que j'ai apprécié.
Christine,la niçoise, "à tous les coups" ce n'est pas du Max Gallo.
 
Clopine

18/05/2005
13:49
re : Devinette

Voilà que ça se corse (tant pis pour la niçoise Christine !), et que ce second passage me déplaît encore plus que le premier, pour quelques solides raisons qui ne sont pas uniquement stylistiques. Bon, il y a là quand même quelques éléments qui nous permettent d’avancer, non ?

- d’abord, il semble que j’avais raison de ranger le premier passage dans la catégorie « reconstitution historico-littéraire ». Visiblement, c’est toute la période des années vingt/trente qui est traitée par cet auteur, le premier passage parle de la pègre américaine sous la prohibition, le second de la naissance du nazisme en Allemagne : même période, donc.
- L’auteur a donc vraisemblablement vécu cette période, et a besoin d’en parler, d’ »exorciser ». Je dis bien « en parler », « exorciser », car les deux textes sont tout sauf de l’analyse historique ou philosophique. Le second relève carrément de l’éructation, ce qui amène notre auteur à dire à peu près n’importe quoi.
- Parce que franchement, le passage sur les premiers membres du parti nazi , eh bien c’est assez lamentable, non ? Bien sûr, on a le droit de caricaturer les premiers nazis, on peut les mépriser ; mais il faudrait parler, si l’on veut être pertinent, plutôt du contenu de leurs cerveaux malades, ou encore des raisons sociologiques qui les ont « aigris », non ? Or, là, qu’est-ce que l’auteur nous dit ? Qu’il faut mépriser ces types parce qu’ils « s’étalent sur le pavé glacé », ou qu’ils « tentent de rattraper un tramway » piloté par un « wattman facétieux » qui les laisse en plan, qu’ils « courent des heures après leur chapeau », qu'ils "habitent chez maman". Couvrir un type de mépris pour ça, c'est une drôle de raison, non ?
- du coup, la « charge » antinazi devient, je trouve, un peu sujette à caution ! Car si le premier texte sur les Etats-Unis dissimule assez mal une admiration pour ces malfrats qui, comme les cow-boys, sont de « vrais hommes », des durs, le second ne dénonce pas le nazisme, mais lui crache dessus. Crachat distribué au motif que les premiers nazis étaient de pauvres ballots …
- bref, admiration pour la force, mépris de la faiblesse humaine. Ouaip. Genre le « salaud de pauvres » d’un Claude Autant-lara, quoi. Politiquement, l’auteur me paraît appartenir à la catégorie « anarchiste de droite » ; sa vitupération contre le nazisme (théorie qui elle aussi n’a que mépris pour les faibles et admiration pour la force virile) en est, je trouve, assez discréditée…
- pourtant, le second passage est sans aucun doute littéraire. On sent que les mots étaient là, prêts à servir, et qu’ils sont venus tout de suite, en flot. Abondance un peu désordonnée: ça ne m’étonnerait pas du tout que l’auteur, plus qu’un politique, soit quelqu’un qui vivait de sa plume. Mais là, il met cette plume au service d’une sorte de pamphlet, pour quelles raisons ? Que cherche-t-il, dans ces « portraits » ? Pas bien net, le camarade, en tout cas…


je dirais donc, en résumé, que nous sommes en présence d’un homme qui a sûrement été jeune adulte dans les années trente, qui vivait vraisemblablement de sa plume (ou bien c’est un homme politique), qui « revient » sur une période qu’il a peut-être besoin d’exorciser (un passé inavouable ?), donc des textes écrits après guerre, (1950 ?) et qui dissimule assez mal une attirance pour les thèmes qu’il prétend précisément dénoncer.

Un français ?

Avant de taper le nom qui me brûle l’azerty, une ou deux questions à guy : est-ce bien un écrivain, et si oui, est-il connu , ou plutôt oublié maintenant ?

Bien entendu, ça se trouve, je me plante complètement, et il s’agit d’un brave bougre de journaliste socialiste trentenaire et officiant sur France Cul !

Clopine, qui a carrément la curiosité éveillée maintenant, malgré son peu de sympathie pour les deux textes proposés.

 
Clopine

18/05/2005
13:57
re : Devinette

en tout cas, ma main à couper que ce n'est ni un historien, ni un penseur, ni un analyste.Encore moins un philosophe.

(merdre, ça se trouve, me voilà manchotte...)

Clopine
 
guydufau

18/05/2005
15:01
re : Devinette

Ah Clopine, que je t'ai lu avec plaisir !
Néanmoins, je trouve juste la description des premiers nazis -mais non les supporteurs d'Hitler n'étaient pas encore des véritables nazis- L'auteur a raison de les décrire comme il l'a fait : ce sont des faibles d'esprit.
Je dois honnêtement ne pas cacher que les quatrième et troisième lignes avant la fin de ton message de 13h49 font preuve de perspicacité.
 
w

18/05/2005
15:19
re : Devinette

Fante et Steinbeck, comme vous y allez !
Gallo, pfff... pas insupportable comme boss lors des derniers jours du Patin de Marie, mais le lire et l'entendre, j'ai du mal.
Je vois l'auteur plus d'outre-Atlantique que frenchie, mais je n'y mettrai ni ma main au feu ni à couper. Encore que je sois assez d'accord avec ce dernier message de Clopine.

 
cLOPINE

18/05/2005
15:21
re : Devinette

d'accord,Guy, les premiers nazis étaient des faibles d'esprit. Mais est-ce que glisser sur une plaque de verglas, courir après un chapeau emporté par le vent, rater son bus ou habiter ches sa mère sont des caractértisques qui font de vous un membre potentiel du parti nazi ? Non, n'est-ce pas, sinon l'adorable et lunaire Oncle de Tati aurait porté la croix gammée ?

je maintiens donc mon soupçon sur l'auteur de ce texte (qui très certainement a méprisé, s'il en a eu connaissance, le personnage de Mon Oncle) et avancerait l'hypothèse d'une sorte de Céline repenti (et vieillissant, parce que le texte, littérairement parlant, hein...)

Encore un indice, s'il vous plaît...

Clopine
 
LN

18/05/2005
15:23
re : Devinette

En effet, c'est surement pas un essayiste ou alors non confirmé, car quoiqu'on pense du style, on a bien ici affaire à un conteur. Cet homme est un volubile : il faut le voir enchainer les compléments juxtaposés pffou la phrase n'est pas spécialement complexe, elle est accumulante. Christine a raison d'évoquer un lecteur de Dumas : le texte est dynamique, le vocabulaire est quand même riche et me semble trahir un auteur né au plus tard en 1950, ou alors il a été correctement dressé à la langue dans un pensionnat de curetons vestige du passé.

Ca sent l'auteur populaire. Je parie sur un très gros tirage (un succès un peu oublié) ou bien sur une réussite moyen d'un habitué des best-sellers. Donc bien un profil éditorial à la Gallo, avec l'historien en moins comme dit Clopine. Ou alors l'historien ancienne école, après tout pourquoi pas. Ou encore l'historien autoformé.

Pour réunir ainsi ces deux scènes particulières des deux continents (même à plusieurs chapitres d'écart), il faut quel projet littéraire ? Une physiologie du crime ? Ca c'est plutôt l'effet "dufau", le choix des extraits. Je penche plutôt pour une saga, une fresque romanesque. Située au moins pour partie dans les années 20. Et puis ?

Comme il faut bien qu'il soit de quelque part ce type, je vois plutôt un amerlo (peuple de brutes d'où le goût pour la force, signalé par Clopine), éventuellement un crypto-apologiste de la maffia comme Mario Puzo. Parce que l'extrait "kansas city" me semble sonner plus juste que l'extrait "bavière". Ou plutôt, moins facile à recréer pour l'auteur lointain. Et puis je vois éventuellement un américain faire les deux, mais pas un européen. Plutôt un américain immigré d'ailleurs, ou bien fils d'immigrants. Un descendant de la vieille Europe qui liquide des souvenirs ?

Mais au fait selon vous, ce texte peut-il avoir été traduit, ou bien a-t-il été rédigé directo en français ?
 
Clopine

18/05/2005
15:45
re : Devinette


Je suis dans la même incertitude que vous,LN : est-ce traduit ? Est-ce français ? Difficile à dire.J eparie plutôt pour du français directo, à cause du "un nommé Hitler Adlophe" ; cette inversion très "appel des élèves dans une école communale années 1920" me paraît franchouillarde au possible, non ?

par contre, je ne crois pas à l'auteur américain. Il me semble que seul un Européen, au contraire, peut ainsi complaisamment énumérer les noms italiens d'une pègre qu'il admire, ou décrire une montée du nazisme avec une telle "proximité". Les américains ont vécu tout ça de trop loin. Ou alors il faudrait que l'auteur américain ait vécu en europe pendant les années décrites ?

La fresque romanesque me paraît assez plausible, mais Guy du Fau en lecteur assidu d'un Troyat ? Ca ne colle pas.

j'ai l'impression que nous l'avons sur le bout de la langue.

Qu'il va peut-être falloir donner au chat...

Miaou

Clopine
 
LN

18/05/2005
16:15
le hagard se meurt mais ne se rend pas

Quoi, abandonner ?

Ah non CLopine, nous ne sommes pas des foies jaunes que diable !

Je pense qu'un petit tour à la librairie de Ploudalmézeau (3 étages, 700 m2) me donnera des billes pour réduire le guy, que je remercie au passage pour cette excellente énigme diagnostique. Cela dit, quand nous aurons épuisé notre jus d'investigateurs, quelqu'indice intelligemment choisi ne serait pas de trop...

LN
 
Clopine

18/05/2005
16:34
re : Devinette

Certes, mais un troisième passage, alors déjà que les deux premiers me déplaisent ?

Il est vrai que nous aurions ainsi plus de billes. Bien que nous ayons déjà pas mal cerné la problématique...

Allez, Guy, un bon mouvement..

Clopine
 
Clopine

18/05/2005
17:58
re : Devinette

Je suis en train de me dire que ce que je prends pour un mépris de la faiblesse humaine n'est peut-etre qu'une "contagion" ; explication : très certainement, vu son age et sa culture, l'auteur a du voir le "dictateur" de Chaplin ; de là à associer inconsciemment dans son esprit les apprentis nazis avec les pauvres bougres du burlesque -et là on comprend mieux le passage sur les chutes sur la glace, les chapeaux qui volent, les tramways loupés, il n'y a qu'un pas que je m'en vais franchir allégrement !

N'empeche que les Papous, eux, ils divisent leurs jeux de diagnostics littéraires en deux : pendant la seconde partie, on a droit à trois noms, deux faux et un vrai...

Clopinette !


 
guydufau

18/05/2005
18:26
re : Devinette

Dans ce troisième passage (le dernier?) les indices sont mieux qu'aveuglants, éclairants :
Tout ce qu'on me proposait comme instruments d'occasion dans les magasins de musique, chez les préteurs ou au déchrochez-moi-ça (tout ce qui était censé jouer, j'entends, et pas simplement servir de ramasse-poussière sur un coin de cheminée),si moche et déglingué que ce fût,ça n'était pas dans mes prix. Car j'avais donné une limite à ma folie : je m'étais résigné à la ruine, oui, mais pas question de faire un seul cent de dette. Et puis, chez Mitchell, sur Main Street, j'ai fini malgré tout par mettre la main sur une antiquité rafistolée de partout, un alto fabriqué à Paris au siècle dernier. Le vendeur m'a assuré qu'il était encore en état de marche. Cependant, au moment où j'ai sorti mon argent, il m'a demandé que 45 dollars alors qu'il y avait écrit 50 sur l'étiquette. J'aurais dû me méfier. Et puis, dans le grand sac de papier brun où il venait de placer mon achat enveloppé de papier de soie, il a laissé tomber une boite d'anches avec un sourire signifiant que c'était aux frais de la maison. J'aurais vraiment dû me méfier.
Mon Charlie a fait semblant de ne pas remarquer les élastiques et les morceaux d'Albuplast qui empéchaient certaines pièces de quitter le navire. Il s'est jeté sur moi pour m'embrasser, et cela valait déjà plus de 45 malheureux dollars. Puis il s'est jeté sur l'instrument, mordant le bec à pleines dents comme s'il avait l'intention de le manger. Il croyait qu'il allait souffler par ce bout-là et que, en remuant les doigts comme il le faisait petit,sur mes tringles à rideaux, on entendrait une romance à la Rudy Vallee sortir à l'autre bout. Rien n'est venu. On avait l'impression que son souffle s'évadait par tous les orifices de l'alto, par toutes ses brèches, avant d'avoir pu former des sons. Les tentatives suivantes ont eu le même résultat. Mon garçon a posé l'alto sur une chaise. Il a baissé les yeux. Il a baissé la tête. Il évitait mon regard. Et je lui en était reconnaissant, parce que j'aurais voulu rentrer sous terre.
 
LN

18/05/2005
20:15
incroyable...

Serait-ce Alain Gerber ?
Un conteur donc...
 
guydufau

18/05/2005
22:12
re : Devinette

gggggggggggggggggg
 
LN

18/05/2005
22:15
ah zut le voila bloqué....

euh respire Guy sitiplit ...

un verre d'eau ake un sucre pitètre ?
 
guydufau

18/05/2005
22:40
re : Devinette

Eh oui, c'est Alain Gerber, celui qui fait de superbes émissions sur le jazz à FM et FC.
Ces trois passages sont tirés du roman "Charlie" inspiré par Charlie Parker, disparu en 1953.
 
MSF

18/05/2005
22:43
Brancard anyone?

Une attaque de ggggggggggggggoute?
 
w

19/05/2005
13:14
Bravo Queenie !

même pas des félicitations pour Laurent ?
tout de même ! parce qu'il le vaut bien : bravo !

 
Nazdeb

19/05/2005
13:46
re : Devinette

Vous n'y êtes pas, il réclame son g-g-g-g-gévéor



 
guydufau

19/05/2005
14:25
re : Devinette

Je dois expliquer ggggggggggg ce message, plutôt ce test du 18/05 à 22h12.
Quand j'ai voulu expédier le troisième passage de "Charlie", je ne l'ai pas retrouvé sur le fil. A deux reprises j'ai recommencé et le résultat a été le même.
Après quelques bidouillages, plus ou moins controlés et
plutôt que de taper une troisième fois,le texte de Charlie, j'ai envoyé gggggggggg qui est arrivé et surprise j'ai vu mon message du 18/05 à 18h26 sur le forum !
Comprenne qui pourra, car il n'y a rien à entraver.
(Autre disparition Real player).




 
Nazdeb

19/05/2005
14:55
re : Devinette

Tu es pardonné, ta devinette était diablement intéressante



 
la reine des belges

19/05/2005
19:25
si word existe en version UNIVAC...

ben guy quand tu as besoin d'envoyer un texte long sur DDFC et kil te faut le frapper toi-même, pourquoi tu ne le saisis pas sous word puis tu l'archive sous un nom de ton choix puis ensuite pour le balancer sur DDFC tu fais un copecolle au moins ça te met à l'abri des plantages, fausses manipes, pannes d'univaque etc

me dis pas que tu sais pas fer un copecolle je te croirai pas

et puis tu leur donne des noms simples à tes documents pour pouvoir les rappeler aisément je sais pas moi lénine ou mao enfin un truc coolos pas djougachvili ni magnitogorsk ni soljénytsine quoi

enfin ske j'en dis...

your fairy jungle queen

ps : thanx a lot chère W. d'être là pour me rendre justice et sans sursis
 
Clopine

20/05/2005
13:40
re : Devinette

Alors voilà on s'absente deux minutes de ce forum et hop ! La gamelle qu'on se prend en revenant !

UNE BIOGRAPHIE ROMANCEE

c'était une biographie romancée !! et d'un auteur; Alain Gerber, dontj'ai lu avec ravissement le Chet Baker !

Bon ben voilà ne m'appelez plus Clopine mais Gringoire

Vous savez, dans Notre Dame de Paris, le poète qui déboulant dans la Cour des Miracles où trône le roi des gueux (un certain Clopin Trouillefou), doit passer l'épreuve du mannequin. Alors il s'approche, il monte sur le tabouret, il tord ses chevilles, il se hausse du col, il va pour mettre la main dans la poche du mannequin... Et il se balabalourde par terre, dans un grand concert de clochettes

Considérez donc que je suis par terre, toute emberlificotée.

zut. je voudrais une autre devinette, pour me rattraper...

et mille pardons à Gerber pour l'avoir comparé à un (comment ai-je dit déjà ?) "Céline repenti et vieillissant"

Mais c'est vrai que c'était piégeant !

Gringorinette, toute penaude
 
guydufau

20/05/2005
14:31
re : Devinette

Il suffit de demander, Clopine :
...... nous propose des E..... pris dans le sens littéral du mot, à savoir : action de charmer, d'ensorceler par des opérations magiques. Il ne s'agit donc pas de l'enchantement proprement touristique tel que "final des Folies-Bergères" ou coucher de soleil sur Notre-Dame. ...... s'est plongé dans de fort troublantes et sombres histoires de gitans, de mauvais oeil, de fantômes en liberté et de "Genoux du sort contraire" tatoués de figures fantastiques ? Histoire qui ont pour cadre la Maube, la Mouffe, les Halles, etc., quartiers où la pierre est quelque peu pourrie par les spectres de Nicolas Flamel, Gagliostro et autres "bons esprits".
Il serait mal venu de lire ces pages sans se repéter à tout bout de champ, la vieille formule : "Coucou, fais- moi peur, je suis caché derrière le piano." ...... rejoint, dans son amour des cloches et des tarés de toutes sortes qui peuplent les zincs du petit matin, le Clébert de "Paris insolite" dont il épouse à peu près le verbe un peu halluciné par le beaujolais des nuits blanches. La comparaison s'arrête là. Clébert se bornant au réel, ...... se complaisant dans la fumée et les lignes de la main. Paris étonnant, toutefois, que celui-ci, branché en prise directe sur le Moyen-Âge, où l'on s'envoûte que c'en est un vrai malheur.

Qui y a-t-il à la place de ...... ?
Je n'ai pas mis le titre après E...
 
Clopine

20/05/2005
15:02
re : Devinette

Je me jette donc dessus telle la misère sur le pôv'monde (ou la vérole sur le bas-clergé, comme disait mon irrévérencieuse maman)et je vais essayer de moins faire ma maline !

E, c'est "Enchantements ou Envoütements", je présume...

et c'est un livre sur Paris, enfin, les aspects mystérieux, magiques et relevant du moyen-âge de Paris.

bon je cherche un peu et je reviens

Clopine
 
Clopine

20/05/2005
15:05
re : Devinette

Jacques Yonnet ?
 
guydufau

20/05/2005
15:16
re : Devinette

Bravo Gringorinette est redevenue Clopine : c'est bien Jacques Yonnet et "Les enchantements sur Paris".
J'ai reproduit une chronique de René Fallet parue dans le Canard enchainé du 23 juin 1954.
 
Clopine Trouillefou

22/05/2005
18:08
re : et au fait, pourquoi pas vous ?

allez, au boulot !

Voici l'extrait :

"Les créatures qui dégageaient une autorité charnelle, c'étaient celles dont le corps prenait toute la place, les vaches couleur crème, aux vastes flancs dansants pareils à des vaisseaux, aux panses en barriques, aux pis gonflés de lait, boursouflés jusqu'à la caricature ; les vaches sans souci ni conflit, qui se mouvaient lentement, chacune d'entre elles une industrie lourde de six cent kilos et plus, une usine à plaisir, des betes aux grands yeux pour qui macher à un bout de leur corps la nourriture dispensée par une mangeoire tandis qu'on les suçait à l'autre par quatre, oui quatre, infatigables bouches mécaniques -pour qui cette stimulation sensuelle par les deux bouts n'était que droit au plaisir. Chacune d'elles baignait dans son existence bestiale béatement exempte de spiritualité : gicler, ruminer, chier, pisser, brouter, dormir -telle etait toute leur raison d'etre. De temps en temps, un bras humain dans un long gant de plastique plonge dans le rectum pour retirer le purin, puis, en suivant la paroi rectale, guide l'autre bras pour introduire un fusil-seringue jusqu'aux canaux reproducteurs, y déposer du sperme. De cette façon, les vaches procréent sans etre importunées par le taureau, elles sont dorlotées jusque dans leur grossesse, puis assistées quand elles mettent bas, meme par des nuits de blizzard où le thermomètre descend au-dessous de moins dix. Tout ce que la chair offre de plaisirs, y compris celui de savourer tout à loisir, à pleine bouche, leur interminable rumination. Peu de courtisanes auront aussi bien vécu, sans parler des ouvrières."


 
LRDB

22/05/2005
21:29
premier essai (à 250 j'arrete)

Seul un français peut écrire de telles horreurs.
Et plutôt dans une nouvelle que dans un roman.
Et plutôt récemment.
Ou alors la liberté du ton trahit un auteur de littérature semi-expérimentale.
Par ailleurs vu le thème général ej crois reconnaiter certains fantasmes
Voila pourquoi je propose : Serge Brussolo
 
Louise

22/05/2005
21:51
re : Devinette

Clopine , il faudrait que vous répondiez par oui ou par non.
Un auteur français né après 1945 ?
 
Christine Sanglot

22/05/2005
22:38
Je veux participer, moi

Bon, déjà, je vous le dis, moi, parce que moi, je veux vous le dire que c'est pas moi, que ça peut pas être de moi, ce texte, et il y a que moi pour vous le dire, ça, cette chose-là, je vais pas me laisser damer le pion, par une autre que moi, non, par la meute hurlante de ceux qui diront, qui crieront que c'est de moi, laissez-les dire, parce que je suis une écrivaine, moi, et que ça, ça, ça, c'est pas de la littérature, ça, ou alors, c'est de la littérature de bouseux, merdalor, de la littérature pour les vaches, pour les vaches entre elles, pas pour les écrivaines vaches, comme moi.

Mais la vraie question, c'est : c'est un homme, ou c'est une femme qui écrit sur un homme qui palpe une vache ?

Si c'est une femme, ya que :

- Camille Laurens
- Justine Lévy
- Laurita Adler

pour écrire si mal.




 
Louise

22/05/2005
23:53
re : Devinette

ooOOhhHHHH Clopine, s'agit pas de poser une devinette et de disparaître après 18 heures !
Scuzez madame SAnglot, j'avions pas pensé à vous et d'ailleurs je ne pense jamais à vous.
Mais attention à ne pas insulter les vaches, avec les ânes ce sont des animaux que j'aime beaucoup.
 
josué

23/05/2005
05:18
re : Devinette

euh… c'est pas si mal écrit que ça.
c'est bien cynique et un poil mysogine par métaphore éliptique interposée.
je pencherais plutôt pour un homme mais pas José Bové,
euh…
 
guydufau

23/05/2005
09:30
re : Devinette

C'est Zola ressucité en vétérinaire.
 
w

23/05/2005
10:22
Meuh nan

I agree à donf', ça peut pas être l'angoissée du bocal : a sait pas structurer comme ça. Est-il question de la race bovine ? Paske ça peut être que de la Holstein.

Aaaaaah ! Quelle félicité ces races rustiques comme la Salers, qui savent encore baiser et mettre bas sans intervention humaine !

Allez, pour les ceusses qui n'y ont pas encore eu droit, je sors mon Desdiboeuf de parigotte émigrée à la campagne :


Le Teddy taureau (Geste Bovine)

Je suis le Charolais, le Bœuf, la Maine Anjou,
La Blonde d'Aquitaine ou Pie Rouge du Poitou,
Ma Bleue du Nord est morte, Béarnaise tarie,
Salers ou Gasconne c’est mon steak qui est trop cuit.

Dans la nuit Montbéliarde, je n’ai point trop de lait
Rends-moi la Simmental et l’Aure et Saint Girons,
La meuh qui plaisait tant à mon cœur stupéfait
Et la Raço di Biu agacée fait des bonds.

Suis-je bovine encore ? … Brune, Brave ou Aubrac ?
Mon front est fier encor de cette paire de cornes ;
J’ai rêvé dans l’étable que le fourrage orne…

Et j’ai deux corridas qui m’ont su rendre braque :
Toréant tour à tour en Arles ou Avignon
Je pleure la Camarguaise et prie le taurillon.

Charal de Nerval

Si je vous disais qu'hier j'ai voulu faire qq photos zanimalières, j'avais repéré de tout petits veaux Limousins pas bien loin avec leurs mères, mais mon fils et son copain sont arrivés derrière moi en courant et tout le troupeau s'est enfui au fond du pré derrière les arbres. Damned !
Je me suis vengée en photographiant plus loin des agneaux.

Zaza citadine gâteuse
 
Clopine

23/05/2005
18:21
re : Devinette

alors, à ceusses qui ralent, sachez que de toutes petites menues obligations -disons, alimentaires bien que non fourragères, hein ? m'emportent souvent au vent mauvais.

Bon, des indices :

NON ce n'est pas un auteur français
OUI c'est un garçon
NON il n'est pas né après 45

Il est illustre quand meme

et moi, je trouve que c'est bien écrit (en tout cas ça m'a positivement laissée sur le cul !) mais que notre pauvre auteur fait état d'une si incroyable boviginie qu'on se demande bien ce qu'il pense des femmes

(en fait on ne le demande pas, on le sait)

bon si vous séchez je vous balance un extrait plus "éclairant"

et maintenant quittons l'étable sur la pointe des pieds...

Clopine


 
Nazdeb

23/05/2005
18:40
re : Devinette

Josué et Clopine, ça me fait mal mais je ne suis pas d'accord avec vous. Si je trouve le thème et les idées de l'extrait vachement (hihi) intéressantes, je trouve la réalisation plus que malheureuse : l'auteur en fait trop, c'est fort inélégant (commencer une phrase par "De cette façon..."), mal chaloupé, pompeux ("baignait dans son existence bestiale béatement exempte de spiritualité", oulàlà) (un peu comme mes contribes, tiens...), piqueté d'adjectifs inutiles, mal sentis, voire lyriques et qui alourdissent le phrasé ("stimulation sensuelle"), et des images tombent sacrément à plat ("les créatures dégageaient une autorité charnelle" : c'est nul ou bien pincez-moi).
L'auteur veut créer tant d'images qu'il les dilue, que l'imagination est brouillée.
C'est pour le coup cette écriture qui est "boursouflée jusqu'à la caricature", comme elle dit.

A propos de bestiaux en batteries et diverses horreurs qu'il est possible de leur infliger pour les joies de l'industrie, et écrit en plus sobre, plus clinique et bien plus émouvant, lisez Testament à l'anglaise de J. Coe à juste titre conseillé par Agnès.

Si toutefois Agnès a aimé ce truc-là, je veux bien me cacher et me taire pendant quarante jours.



 
josué

23/05/2005
18:50
re : Devinette

eh ho! bien sur que c'est boursouflé de partout, comme les vaches en question d'ailleurs…
jamais dit que c'est un chef d'oeuvre littéraire, mais je réfléchis à voix haute pour quand même tenter de repérer qui c'est…
 
AArgh!!!

23/05/2005
19:54
re : Devinette

En effet, je pensais à l'épisode agricole de "Testament à l'anglaise". Parce qu'outre que c'est écrit de façon dévastatrice, ça fait rire!
Non, Agnès n'a pas particulièrement goûté cette évocation de la vie digestive et sexuelle des vaches. C'est pas du Maeterlinck, en tout cas.
M'enfin, de là à déclencher un silence nazdebien, j'en serais désolée. Quoique la constitution européenne comme source de quolibets parfois faciles.... Du pavot, pour la tisane?

 
LRDB

23/05/2005
21:22
will self

hmmm avant le second esktrait laissez nous encore patauger 24h sivoplit..

alors donc un auteur
- né avant 45 (soit pas encore né)
- et c'est pas un frenchie (et donc pas non plus un fancophone) brussolo et barjave sont écartés, et c'est pitètre bien un grand délirant cité dans le fil "sten lisant qu'on devient liseron"'

ergo je propose : WILL SELF

LRDB
 
Nazdeb

24/05/2005
10:04
re : Devinette

Will Self, alors là ça me ferait mal !
Pas possible, non ce n'est pas possible, ou alors quand il débutait. Tous ces adjectifs, toutes ces images enflées...
Il y a trois métaphores par phrases chez Self, mais elles sont en général très percutantes, physiques, efficaces. Rien à voir avec le brouet visqueux collé plus haut.

Cela dit, je ne connais pas si que ça bien l'animal : j'ai commencé Ainsi vivent les morts. Brillant, atrabilaire, volontairement antipathique, au point qu'on a un peu de mal à se prendre d'affection pour la narratrice, je le continuerai peut-être, un jour...



 
Nazdeb

24/05/2005
10:20
re : Devinette

Ou alors traduit pourravement...



 
LRDB

24/05/2005
10:22
re : Devinette

Assez d'accord pour trouver que l'écriture fait un peu amateur, en effet on dirait un peu une impro de forum. Mais justement le style de Will Self n'est pas toujours beaucoup plus élaboré.

De toutes façons Clopine a dit que c'était un illustre.
Voyons, un délirant illustre non français de surcroit et d'avant 45, quoique ça fait pas si vieux hein, les allumés de la contre culture et de la sf sont depuis longtemps morts de vieillesse ou retraités... Un délirant qui n'hésite pas dans la thématique des organes zet des viscères (et je ne dis rien de la merdre cornegidouille), un type entre jarry et topor, mais pas frenchie surtout ah zutre.

Bon fidèle à ma doctrine (jamais plus de 3 propositions par heure) je dis plus ou moins au pif
- john lennon
- jg ballard (veine "foire aux atrocités")
- norman spinrad (période "le chaos final")

De toutes façons je soupçonne Clopine d'avoir eu peur de faire trop facile à trouver, et du coup de nous avoir préparé soit une méga-suprise, soit un hyper-inconnu réservé aux rats de librairie underground.

La reine des rongeurs
 
Nazdeb

24/05/2005
10:23
re : Devinette

Suite à ce que dit Agnès, je n'avais pas mentionné que les épisodes agricoles de "Testament à l'anglaise" sont effectivement tout à fait poilants. Mais en tant que lecteur masculin je me suis plus naturellement identifié au pauvre bonhomme au dépens de la sensibilité duquel la furie cost-killeuse, l’un des grands personnages du roman, expérimente les dispositifs mécaniques les plus délirants pour nourrir estropier et débiter du poulet en série. Et je gardais aussi en tête l'émotion de la mort d’un petit veau et ses conséquences…

Agnès, en ce qui concerne les entretueries, je veux dire, les discussions sur la constitution européenne, c’est pas moi c'est Henry qu’a commencé...



 
cLOPINE

24/05/2005
11:04
re : Devinette

... il est né en 1933... est édité chez nous par la plus prestigieuse (à mes yeux) des maisons d'édition française, et sans doute la plus connue (alors le rat de librairie underground il n'a pas grand'chose à se mettre sous sa dent creuse) ... il est américain... et couvert de prix littéraires en veux-tu en voilà ça tombe comme à Gravelotte..Comme quoi les prix ça ne préserve pas d'écrire des conneries sur les vaches...Mais je crois que personne ici n'a relevé l'humour (sans nul doute volontaire) du passage cité, parce que quand même, si je peux me permettre, c'est assez meuh-meuh (hihi)

Sinon merci à W pour son poème (un comme je les aime) et aussi à Louise qui aime les ânes, parce que j'en élève (des ânes) même que j'ai écrit une nouvelle dessus (enfin, à propos d'eux) parce que c'est parfois terrible un âne, surtout quand c'est un Grand Noir du Berry comme mon Dagobert bien-aimé, étalon en pleine forme et porté sur la chose; et si Louise et/ou W, un jour, passent par le pays de Bray je les invite cordialement à venir nous voir à Beaubec, nous, nos ânes, nos moutons, nos oies, nos canards et nos poules. Je n'ose y croire, mais je serais si contente qu'elles viennent, tiens, je leur promets du miel et des chansons, elles n'auront qu'à payer leur écot par un poème ou deux...

Clopine
 
CA

24/05/2005
11:18
Horreur et putréfaction !

Ah non, non, non, mille fois, non, je veux pas le croire, dites-moi que c'est pas vrai Clopine, que c'est pas Ph ... Phi... Philip Roth ???? La tache ??? Né en 33 et américain, et couvert de prix, c'est lui... Un de mes auteurs cultissimes ??? Non, je vis un authentique cauchemar. Mais cette histoire de vaches, ça rappelle tout de même beaucoup Faunia, la vachère de La tache (que je recommande à tout le monde, évidemment). Pas le temps de vérifier. Mais de grâce, Clopine, allez-y mollo dans la réponse, j'ai le cœur fragile.

Et ne nous refaites plus ça. Excusez-moi mais ce fragment est lamentable... Je suis entièrement d'accord avec Nazdeb.
Je me demande si je ne vais pas vous garder une éternelle rancune.

C.


 
Nazdeb

24/05/2005
11:20
re : Devinette

Good lord !
En plus j'y ai pensé après que LN eut suggéré Will Self.
Ca fait mal.
Encore heureux que ce ne soit pas Susan Sonntag (née aussi en 1933) mais ça fait vraiment mal.
On reconnaît effectivement quelque chose de l'abondance verbale de Philip Roth... c'est lui ?

merci goog.
je vais prendre un peu de tisane.



 
Nazdeb

24/05/2005
11:26
re : Devinette

Tir involontairement croisé avec Christine qui confirme.

Bon, comme quoi il faut vraiment lire dans le contexte pour apprécier...

En tout cas, excellent piège, Clopine, bravo !

Allez,



 
wandale wimonetta

24/05/2005
11:40
Eh oui, c'est moijavou

Thanx a lot, Clopine, je le note par devers moye, et j'adore les ânes, mes équidés préférés.

Au départ, ça ressemblait pas à du Jim Harrison, même si c'est travesti, mais 1933, à quelques petites années près, vous confirmâtes que non, l'était pas encore né.

wandalette chasse-boeuf, si j'puis m'permettre


 
Clopine

24/05/2005
14:26
re : Devinette

OH, Christine, comment annoncer cela avec ménagement, alors même qu'on va vous détester jusqu'à la fin de vos jours ?

Ben oui, c'est "La tache", de Roth, et même si je m'en frotte les mains (c'est rigolo de voir se gameller les copains à un jeu qui vous a fichu la honte deux jours avant !), elle n'est pas prête de s'effacer...

Lady Macbeth du Diagnostic à l'aveugle...

(je reconnais que c'était piégeant et sorti du contexte. C'est vers la page 73, je crois...)

Clopine
 
guydufau

24/05/2005
15:08
re : Devinette

Clopine, ton Dagobert n'a pas des oreilles aussi belles que celles d'un baudet du Poitou. Est ce que je me trompe ?

Le baudet du Poitou.
Dès le début du 18ème siècle, la race des ânes du Poitou était connue pour sa grande taille et ses longs poils. Le Stud-book mulassier (livre généalogique officiel), créé en 1884 par la société Centrale d'Agriculture des Deux-Sèvres précise que les baudets du Poitou mesurent de 1,40m à 1,56m de hauteur au garot (contre 0,80m à 1,20m pour les ânes communs) et les ânesses 1,35m à 1,49m. Le poids est de 300 à 400 kg pour le baudet, 270 à 360 kg pour l'ânesse.
La tête est grosse et longue, les oreilles grandes et bien ouvertes, garnies de poils longs, l'encolure forte, le dos droit et long, les hanches peu saillantes, la croupe courte, les longs membres puissants à articulations très larges, les pieds larges et ouverts, recouverts de poils.
La robe est de couleur bai brun, parfois presque noire où tirant un peu vers le jaunâtre (fougère sèche). Le pourtour de la bouche, du nez et des yeux est gris argenté, contrastant de manière caractéristique avec la couleur sombre du reste de la tête. Le dessous du ventre est gris clair.
La longueur phénoménale des poils est l'une des caractéristiques les plus frappantes des ânes du Poitou. Les animaux dit "bourailloux" ou "guenouilloux" ont une toison si longue qu'elle tombe parfois jusqu'au sol, les mèches étant souvent agglomérées par endroits en plaques denses. Mais la finesse du poil est un critère de qualité et de précocité pour la descendance.
Les longues oreilles des baudets et ânesses du Poitou font preuve d'une remarquable mobilité. Tombantes au repos, elles se dressent dès que l'animal est intrigué par un bruit inhabituel : quand on photographie leurs animaux, les éleveurs ne manquent jamais de siffler ou de faire des gestes pour leur faire dresser les oreilles (du moins si le photographe leur en laisse le temps!), l'expression de la tête est beaucoup plus vive qu'avec les oreilles tombantes. Le baudet du Poitou, comme tous les ânes, est un animal extrèmement intelligent : l'expression "bête comme un âne" est tout à fait injuste !

Cet extrait n'a pas pour but d'être une devinette, mais je pourrais reproduire un autre article, si ça intéresse :
"Sonnette, la petite ânesse du Poitou qui bouleversa les américains..."
 
CA

24/05/2005
15:16
And the winner is



Vous ne l'emporterez pas en paradis, Clopine. Et en plus vous êtes fière d'avoir pris votre revanche sur vos petits camarades, qui eux sont francs comme de l'or. Bouh, c'est pas bo. . Allez cacher cette tache que l'on ne veut plus voir.

J'ai droit à des félicitations quand même ?
Car, les aminches, je note que j'ai ga-gné, au cas où vous n'auriez rien vu.
Non mais c'est qu'y faut s'auto-congratuler soi-même, par ici, , passke, pour les félicitations, vous pouvez vous lever d'bonne heure. J'vous jure...
C.


 
w

24/05/2005
15:24
re : Devinette

Christine, y a pas à dire : tu m'épates !
Si c'était pas un flair de compète, ça !



 
Clopine

24/05/2005
15:44
re : Devinette

bien sûr, je suis intéressée par l'histoire de Sonette... Et sinon, Guy, je m'en vais vous envoyer ma nouvelle "Ma soeur âne", (sur votre courriel afin de ne pas embêter les autres et acaparer le forum !) afin que vous arrêtiez de déprécier les oreilles de Dagobert. Non, rien de plus de mobile et doux qu'une oreille de mon âne. Sinon deux.

Tenez, allez, une anecdote : les mots "oreilles d'âne" me ramènent toujours à une fraîche nuit de mai. Nous étions allés chez des potes, et on rentrait dans notre carriole "Charles Bovary" (ainsi appelée parce que c'est une de ces grandes carrioles capotées, à deux roues, utilisées souvent par les médecins de la fin du 19è), vers une heure du matin. La soirée avait été chaleureuse, amicale et ... alcoolisée . Il faisait frisquet, la lune était noire, et les ombres des arbres de chaque côté de la route s'écartaient comme des rideaux de théâtre. Le ciel était constellé, une splendeur, et on sentait à plein nez le parfum des chatons de châtaignier.

Mon compagnon tenait une lampe-torche et en projetait le faisceau juste entre les deux grandes oreilles, qui, mobiles, se rabattaient pour écouter notre bavardage. Daogbert s'en fichait bien,lui, de la nuit et des ombres, et des étoiles, et de l'état passablement éméché de ses maîtres ! Il trottait, c'était un vrai plaisir d'entendre ses sabots sur la route, il s'arrêtait quand on éteignait la torche, puis repartait quand on la rallumait, hardi petit, l'étable, les champs et Nanette, la douce ânesse normande, l'attendaient au bout.

Je revois toujours les longues oreilles peluchées devant nous, la petite route claire, et les étoiles au-dessus...

Ceux qui trouvent ridicule d'aimer un âne ont pour seule excuse de n'avoir pas vécu ces moments-là !

Clopine
 
cLOPINE

24/05/2005
16:00
re : Devinette

"rien de plus mobile et doux qu'une oreille de mon âne"

Quoique, à la réflexion (...)



Clopine
 
guydufau

24/05/2005
18:35
re : Devinette

Donc voici :
Sonnette, la petite ânesse du Poitou qui bouleversa lae américains...
Une bataille coûteuse contre l'administration U.S.
En 1984,un couple de vétérinaires américains,Jack et Sharon Vanderlip viennent en France et décident d'acheter une petite ânesse du Poitou : Mlle Auger, qui dirige à Blanzy-sur-Boutonne (Charente-Maritime) le plus important élevage de la race, accepte de vendre un ânon de 6 mois, une femelle appelée Sonnette...
Les Vanderlip vivent en Californie, où Jack est directeur des services vétérinaires à l'Université de San-Diego, au sud de Los Angelès. Sharon est chef de clinique vétérinaire dans la même université, mais son père était d'origine française, et elle a fait une partie de ses études à l'Ecole Vétérinaire d'Alfort, près de Paris. C'est à cette époque qu'elle a entendu parler des baudets du Poitou. Elle est venue s'informer chez les éleveurs, et elle s'est rendu compte que la race est au bord de la disparition totale et définitive. Dès cet instant sans doute, elle a conçu le rêve de créer un petit centre d'élevage dans son ranch de Californie pour contribuer au sauvetage de la race...Faire naître des baudets du Poitou et produire des mules : en même temps que Sonette (1), elle a fait l'acquisition d'une pouliche de 7 mois nommée Savane, une future "jument mulassière du Poitou."

Le rêve se transforme en cauchemar lorsque les deux animaux arrivent à l'aéroport de Los Angelès, où ils sont aussitôt soumis aux tests sanitaires prévus par l'USDA (Ministère de l'agriculture des USA). Les résultats des tests sont bons pour Savane, mais douteux pour la petite ânesse. Les importateurs de Sonette qui sont l'un et l'autre vétérinaires, expliquent que l'animal est certifié en parfaite santé par les services sanitaires officiels français; que sur les trois maladies ayant fait l'objet des tests aux résultats douteux, l'une n'existe qu'en Turquie, et les deux autres n'ont jamais été observées en Poitou depuis plus de 20 ans. Mais l'administration américaine est inflexible, et propose aux Vanderlip trois solutions :
1) renvoyer Sonette en France, ce qui coûtra 8000 dollars
2) l'envoyer dans tout autre pays qui voudrait bien l'accepter
3) la faire abattre

Campagne de presse contre l'arrêt de mort
Mais les vétérinaires acheteurs de Sonette ne se tiennent pas pour battus. D'abord ils contestent, sur le plan scientifique, la valeur des contrôles de l'USDA. Ils font remarquer que ces tests sont appliqués sans discernement à tous les équidés, alors que ce qui est valable pour l'espèce chevaline ne l'est pas forcément pour l'espèce asine. Les Vanderlip reçoivent l'aide, sur le plan technique, du Dr-Vétérinaire W.Heuschele, chef du service de virologie au zoo de San-Diego, qui a rencontré les mêmes problèmes pour importer une autre race asine, chinoise, également menacée de disparition...
Parallélement, ils lancent une campagne de presse pour sauver Sonette, en diffusant dans les journaux américains des photos de la mignonne ânesse que l'administration américaine veut faire tuer. Plus de 80 articles vont paraître dans les journaux des Etats-Unis, y compris sous des titres célèbres comme le Washington Post.
La petite ânesse du Poitou devient une vedette à la radio et à la télévision. L'affaire suscite une vive émotion dans l'opinion publique américaine. Les enfants des écoles écrivent des milliers de lettres de protestation. Un sénateur de Californie, Pete Wilson (2), plusieurs membres du Congrès, une association nationale de protection des animaux, le zoo de San-Diego (le plus important du monde) viennent à la rescousse. On alerte même le président Reagan.
Pendant ce temps, Sonette et Savane sont maintenus en quarantaine à Los Angelès (la seconde uniquement parce qu'elle a fait le voyage en compagnie de la première), et il coûte plus de 2000 F par jour aux Vanderlip.
Mais la "bataille de Sonette" sera gagnée par ses défenseurs. L'USDA adoucit d'abord sa position en relachant Savane, et en acceptant que la quarantaine de Sonette se poursuive au zoo de San-Diego. Avant le départ de l'ânesse, on lui fait les tests pour la 6ème fois, avec des résultats toujours aussi douteux. Mais la semaine suivante, un 7ème contrôle donne enfin des résultats considérés comme acceptables par l'USDA.
La petite ânesse est sauvée.(3) C'est la fête à San-Diego : on offre à Sonette des carottes et du champagne. L'ânesse accepte les carottes mais refuse le champagne : Heuschele fait remarquer qu'elle est française alors que le champagne est américain.
"The Tribune" commente ainsi la victoire : Sonette, vous êtes une petite coquette (en français dans le texte du journal américain). Quelques semaines seulement après votre arrivée dans ce pays, vous vous êtes arrangée pour battre et contourner notre bureaucratie. C'est une chance pour vous".
(1) Les américains ont toujours écrit Sonette avec un seul n
(2)The Washington Post, dans son édition du 19/12/84, note malicieusement que l'âne est l'emblème du parti Démocrate, mais que cela n'a pas empéché le sénateur du parti adverse de se battre pour sauver la vie de la petite ânesse
(3) Les Vanderlip estiment à 40.000 dollars le coût cumulé des transports depuis la France, séjour en quarantaine, tests, honoraires d'avocats et frais de la bataille contre l'administration américaine. Chère Sonette.

La suite, plus tard, mais ne va pas, Clopine aux USA, avec Dagobert.

 
Nazdeb

24/05/2005
20:11
re : Devinette

Le passage de P. Roth. prend un autre relief dans le contexte, ne serait-ce qu'en ajoutant la phrase d'avant.

"Au premier coup d'oeil, il n'y avait rien qui indiquât du tempérament dans la grande femme décharnée, dégingandée, maculée de boue, en short, tee-shirt et bottes de caoutchouc que je vis avec le troupeau cet après-midi là, et en qui Coleman voyait, lui, sa Volupté. Les créatures qui dégageaient une autorité charnelle, c'étaient celles dont le corps prenait toute la place, les vaches couleur crème, aux vastes flancs dansants pareils à des vaisseaux, aux panses en barriques, aux pis gonflés de lait, boursouflés jusqu'à la caricature ; les vaches sans souci ni conflit, qui se mouvaient lentement, chacune d'entre elles une industrie lourde de six cent kilos et plus, une usine à plaisir, des betes aux grands yeux pour qui macher à un bout de leur corps la nourriture dispensée par une mangeoire tandis qu'on les suçait à l'autre par quatre, oui quatre, infatigables bouches mécaniques -pour qui cette stimulation sensuelle par les deux bouts n'était que droit au plaisir. Chacune d'elles baignait dans son existence bestiale béatement exempte de spiritualité : gicler, ruminer, chier, pisser, brouter, dormir -telle etait toute leur raison d'etre. De temps en temps, un bras humain dans un long gant de plastique plonge dans le rectum pour retirer le purin, puis, en suivant la paroi rectale, guide l'autre bras pour introduire un fusil-seringue jusqu'aux canaux reproducteurs, y déposer du sperme. De cette façon, les vaches procréent sans etre importunées par le taureau, elles sont dorlotées jusque dans leur grossesse, puis assistées quand elles mettent bas, meme par des nuits de blizzard où le thermomètre descend au-dessous de moins dix. Tout ce que la chair offre de plaisirs, y compris celui de savourer tout à loisir, à pleine bouche, leur interminable rumination. Peu de courtisanes auront aussi bien vécu, sans parler des ouvrières."

J'avais lu l'extrait comem si l'auteur écrivait sur les vaches comme thème principal et que ce contenu se suffisait à lui-même. En fait le passage traite (en effet CA) du personnage de Faunia, via le thème de la sensualité. Il n'est pas une simple description des vaches, c'est un commentaire en quelque sorte sur le personnage. Les choses décrites sont moins le réalité directe vécue par le narrateur qu'une réalité de second ordre, le monde de la jeune femme. Cela rend peut-être plus acceptable tout cet enflement du style.
Enfin je dis ça en parfait amateur, qu'en pensez-vous ?



 
guydufau

24/05/2005
20:19
re : Devinette

J'ai été réquisitionné pour acheter anchois, salade, tomates et pain.
Voici la suite :
Pour remercier le zoo de San-Diego del'aide apportée dans ce combat, les Vanderlip acceptent, avant de l'installer dans leur ranch, de la préter à ce très célèbre parc zoologique. Le public afflue pour voir "the Poitou Donkey" que l'administration voulait faire tuer, Sonette attire 15.000 visiteurs par jour. Et la puissante"American Donkey and Mule Society attribue à la petite ânesse poitevine un oscar très benvié aux Etats-Unis,"The versatily Hall of Fame Award".
Sonette est sauvée, mais les Vanderlip et leurs amis vétérinaires poursuivent le combat pour amener l'administrtion américaine à reviser ses méthodes de contrôle sanitaire des équidés importés. Les vétérinaires organisent une "conférence d'urgence" à Washington, et ils votent une "résolution" réclamant la mise en oeuvre de tests plus modernes. Ils font habilement ressortir que le manque de fiabilité des tests utilisés pourrait aboutir aussi bien à laisser entrer des animaux malades, qu'à faire tuer des sujets en parfaite santé...
Un responsable des services vétérinaires de l'USDA admet que son administration doit rechercher de nouvelles méthodes pour les équidés, mais en prévenant que la procédure coûtera des centaines de milliers de dollars. Les Vanderlip finiront par obtenir gain de cause, et de nouveaux tests mis en place par l'USDA permettront désormais d'importer aux USA des ânes ou autres équidés différents de l'espèce chevaline.

"Hot-dogs et champagne" pour la naissance de Lafayette !
Sharon et Jack Vanderlip en profitent pour acheter en Poitou, en 1985, à nonveau chez Mlle Auger, trois autres animaux âgés de 5 mois : deux mâles Tabarin et Tartarin, et une femelle, Tosca. Un journal de Californie publie la première photo en couleurs des trois nouveaux compagnons de Sonette, en tête de la première page, sous le titre triomphant : Poitou : Now we are four". Tartarin est présenté comme le fiancé de Sonette, et les ânes du Poitou sont à nouveau montrés au public du zoo de San-Diego , où 20.000 visiteurs viennent les admirer chaque jour.
A trois ans, Sonette est saillie par Tartarin, et dans l'été 1988, c'est la naissance du premier âne du Poitou au ranch des Vanderlip en Californie, la 4 juillet, jour de la fête nationale des USA. Avec humour et à propos, l'ânon est baptisé Lafayette. Pour fêter cet événement, les Vanderlip organisent à leur ranch deux jours de "célébration américano-française, avec hot dogs et champagne, en l'honneur de l'Indépendance-Day, de la prise de la Bastille et de la naissance du fedon de Sonette, Lafayette.

L'exil : Sonette fait trop de bruit !
Mais le ranch des Vanderlip, que Sharon avait baptisé "Sans souci" en souvenir de ses origines françaises, ne mérite plus son nom...Alors qu'il se trouvait en pleine campagne, le voici entouré, en quelques mois,d'un affreux lotissement de 72 résidences de luxe. Habités par desYuppies, jeunes cadres américains, circulant en Mercédès avec téléphone de voiture...
Le braiement des ânes, fait pour la campagne, est renvoyé par les grands immeubles et devient un invrasemblable vacarme. Les Yuppies n'apprécient pas d"être réveillés à 6 heures du matin par ce tintamarre. Sonette et ses compagnons font trop de bruit : les Vanderlip doivent se résoudre à se séparer de leur troupeau.

La suite au prochain épisode
 
Louise

24/05/2005
20:41
re : Devinette

Merci pour tout Clopine et ,
J'ai tant aimé "La tache", bon tant mieux, si j'ai oublié je pourrais me remettre à la tâche.
 
CA

24/05/2005
22:01
Revenons au texte


Je suis tout à fait d'accord avec vous, Nazdeb. Comme vous, je trouvais hier qu'il y avait bien quelque chose de bizarre dans ce texte. C'était une impression difficile à définir et je n'avais pas le temps de m'y attarder très longtemps. J'étais allée bien vite en disant qu'il était mal écrit (). L'impression que le texte se payait de mots, d'images, faisait des phrases, sans réelle nécessité. Replacé dans son contexte immédiat, et plus largement, dans l’intrigue de La tache, il a, bien entendu, un tout autre sens. Je vous suis tout à fait dans la lecture que vous en donnez.

Mais là, n’est pas le pire, car la lecture de l'original réserve quelques surprises. Je l'ai à cet instant sous les yeux, page 67 : je me permets de noter, en lettres capitales, les passage tronqués par Clopine :

- il faut lire : " Au premier coup d'oeil, il n'y avait rien qui indiquât du tempérament dans la grande femme décharnée, dégingandée, maculée de boue, en short, tee-shirt et bottes de caoutchouc que je vis avec le troupeau cet après-midi là, et en qui Coleman voyait, lui, sa Volupté. Les créatures qui dégageaient une autorité charnelle, c'étaient celles dont le corps prenait toute la place, les vaches couleur crème, aux vastes flancs dansants pareils à des vaisseaux, aux panses en barriques, aux pis gonflés de lait, boursouflés jusqu'à la caricature ; les vaches sans souci ni conflit, qui se mouvaient lentement, chacune d'entre elles une industrie lourde de six cent kilos et plus, une usine à plaisir, des betes aux grands yeux pour qui macher à un bout de leur corps la nourriture dispensée par une mangeoire tandis qu'on les suçait à l'autre par quatre, oui quatre, infatigables bouches mécaniques -pour qui cette stimulation sensuelle par les deux bouts n'était que droit au plaisir. Chacune d'elles baignait dans son existence bestiale béatement exempte de spiritualité : gicler, ruminer, chier, pisser, brouter, dormir -telle etait toute leur raison d'être. De temps en temps, M'AVAIT EXPLIQUÉ COLEMAN, un bras humain dans un long gant de plastique plonge dans le rectum pour retirer le purin, puis, en suivant la paroi rectale, guide l'autre bras pour introduire un fusil-seringue jusqu'aux canaux reproducteurs, y déposer du sperme. De cette façon, les vaches procréent sans etre importunées par le taureau, elles sont dorlotées jusque dans leur grossesse, puis assistées quand elles mettent bas, – UNE AFFAIRE PLEINE D'ÉMOTION POUR TOUS LES GENS CONCERNÉS, DISAIT FAUNIA – meme par des nuits de blizzard où le thermomètre descend au-dessous de moins dix. Tout ce que la chair offre de plaisirs, y compris celui de savourer tout à loisir, à pleine bouche, leur interminable rumination. Peu de courtisanes auront aussi bien vécu, sans parler des ouvrières".

Clopine a – cest son choix – coupé les passages qui en révélant l'identité des personnages, auraient pu nous mettre bien trop facilement sur la piste. Mais outre que ces coupures ne sont pas signalées par la convention typographique habituelle [...] , elles infléchissent dans un sens bien différent la lecture que l'on peut faire de ce passage lorsqu'il est restitué dans son intégralité. Et partant les règles du jeu.

En effet, comme vous le signalez, Nazdeb, on s'aperçoit assez vite que la description de l'opération n'est pas imputable au narrateur, mais à Coleman, qui l'explique au narrateur et que de la même façon, c'est Faunia et non le narrateur qui évoque les vaches lorsqu’elles procréent. Nous sommes dans un cas classique de récit second, assumé par un narrateur. Il s'agit de deux incises dans le récit. Ces deux incises contiennent donc, non seulement le nom des deux protagonistes, mais des éléments essentiels pour la compréhension correcte du texte.

Rappelons que la scène se déroule lors d'une visite à l'étable qu'effectue le professeur Coleman Silk . Là il observe longuement le travail de Faunia, et comme souvent, dans les romans de Roth, présentation d'un nouveau personnage et milieu dans lequel il évolue ne font qu'un dans la narration.

Que changent ces deux petites coupures ? Tout, pas seulement parce qu'elles livrent l'identité des personnages mais parce qu'elles modifient susbtantiellement le texte. Comme vous le dites, Nazdeb, on a l'impression que cette description est entièrement assumée par le même narrateur, d’un bout à l’autre du texte, alors que ce n'est aucunement le cas, puisqu'il rapporte les propos d'au moins deux personnages, Coleman et la femme Faunia ! Et que par conséquent, il adopte aussi leur perception des choses et leurs manières de les dire.

Clopine, Clopine, excusez-moi, mais cette opération vous vaudrait un blâme de la part de vos chers Papous, car ce que vous nous donnez à élucider n'est pas un texte authentique, mais un texte manipulé. Couper un texte n’est jamais un geste innocent, il peut se voir totalement transformé, comme c'est le cas ici. Le texte que vous avez présenté n’est pas un texte de Philip Roth, mais un texte de Clopine Trouillefou. Si vous omettez les crochets avec leurs points de suspension, vous ne laissez pas la possibilité aux joueurs de supposer que quelque chose se passe dans ces blancs, vous les conduisez sur une fausse piste, celle bien indiquée par Nazdeb.

C'est pourquoi, il me semble que pour le DLAA, il est préférable de donner des textes authentiques, non amputés, vous ne trouvez pas ? Ou à tout le moins de signaler les coupures. C’est un jeu, direz-vous. Pas la peine d’en faire une montagne. Mais si nous jouons, jouons correctement...

Christine, maniaque du texte et de la citation exacte.

 
CA

24/05/2005
22:31
Fleurs pour w

Ah et j'oublais, Zaza, merci, t'es une copine, toi !
Bises
C.
 
guydufau

24/05/2005
23:04
re : Devinette

Je continue, est ce folichon assez ?
Un client sérieux se présente : il s'agit d'un milliardaire du Tennessee, Don Shadow, propriétaire de pépinières célèbres dans toute l'Amérique. Il consacre une partie de sa fortune au sauvetage de toutes espèces d'animaux exotiques de races menacées de disparition. Les Vanderlip se renseignent, et obtiennent l'assurance que leurs ânes seront bien soignés. L'affaire est conclue, Sonette et ses compagnons quittent la Californie pour le Tennessee. Et c'est très loin, environ 3.500 km. C'est l'exil, mais ce sera un exil doré.
La pouliche Savane, qui avait été importée en même temps que Sonette part avec les ânes dans le Tenessee. Elle est devenue une jument adulte, une superbe Jument mulassière du Poitou. Sharon Vanderlip a pratiqué sur elle l'insémination artificielle, avec de la semence du baudet Tartarin : la mule Joséphine naîtra chez Don Shadow.
Mais la deuxième ânesse, Tosca, qui n'avait jamais été en très bonne santé n'a pu surmonter son handicap congénital : ses propriétaires ont été obligés de l'euthanasier.

1994 : Les retrouvailles entre Sonette et les Vanderlip
Partis dans l'Orégon (1) les Vanderlip sont restés cinq ans sans revoir les ânes du Poitou.J'ai eu le privilège, en août 1994 d'assister aux retrouvailles chez Don Shadow.
Depuis San Frincisco, nouveau domicile des Vanderlip, nous avons fait en leur compagnie cinq heures d'avion, avec une escale et un changement de jet à Houston, pour atteindre Atlanta, en Georgie. De là, une voiture louée par Jack et Sharon nous a transportés à Winchester, à 300 km d'Atlanta.
Le milliardaire qui nous reçoit ne correspond pas à l'image que l'on se fait d'un businessman américain. Pas de chapeau, ni de cravate, ni de cigare, mais une tenue toute simple, pantalon et chemisette, et un accueil très cordial. Il nous fait monter aussitôt dans sa Jeep, pour aller voir les animaux, dispersés dans ses propriétés des environs.
Don Shodow nous présente d'abord ses mules poitevines. Car la jument Savane, après la naissance d'un premier produit inséminé en Californie, a produit une deuxième mule. Elles ont été baptisées Joséphine et Maybelline. Ce sont deux magnifiques sujets, mesurant 1,65m de hauteur au garrot...Mais Sharon s'inquiète : "où est Sonette?- Patience nous y allons". L'ânesse nous attend calmement dans un autre parc, près de son écurie. LES retrouvailles sont émouvantes pour Sharon et Jack qui se précipitent pour embrasser et caresser l'animal. Sonette est-elle émue elle aussi, de retrouver ceux qui l'ont sauvée et élevée ? Elle n'en laisse rien paraître, mais elle est manifestement en bonne santé et heureuse dans son exil doré.

(1)Nous retrouverons les Vanderlip sans leur quadripèdes
A suivre, c'est long mais j'irai jusqu'au bout
 
Josephine Vanderslip

25/05/2005
01:00
Donkey family

Ooooh oui, Uncle Guy, raconte-nous la suite de la belle histoire de la QUADRUPLE perte des QUADRUPÈDES QUADRUPLÉS.

 
Nazdeb

25/05/2005
11:14
re : Devinette

Alors Christine, double bravo, à la fois pour le démontage de supercherie sur le texte véritable et pour avoir, bien sûr donné la réponse (ca ne m'était pas venu spontanément, puisque hé ho moi aussi j'avais eu l'idée, saperlotte ! )

Je n'ai plus qu'à reprendre la lecture de la Tache, que j'avais laissée il y a trois-quatre mois juste quelques pages avant le fameux extrait. Du même auteur, Opération Shylock m'a vraiment épaté, Portnoy aussi pendant quelques dizaines de pages avant de me lasser, je renonce un peu trop facilement, c'est dommage.

Dis donc, Guy, tu cuisines des pizzas ?



 
CA

25/05/2005
11:56
Des pizzas et des hommes

'tention Nazdeb, la pizza, notamment la pizza king-size, dite Tuileries, à la gelée de coings transgénique, paraît que c'est l'exclusivité du boss. (pas de smiley mangeur de pizza, ça manque).

En bonne joueuse, je veux bien partager avec vous la médaille en chocolat que je me suis auto-décernée pour fêter la victoire (pas de prix dans ces Devinettes, même pas un concours sérieux, pfff).

C'est dommage pour Roth, j'espère que vous reprendrez. Surtout la série des Zuckermann, et parmi les derniers, Pastorale américaine, qui vous coupera le souffle comme Opération Shylock. Les écrits autobiographiques sont également très bons : Patrimoine, La contrevie, etc. En revanche, j'ai trouvé "J'ai épousé un communiste ", très indigeste, et L e théâtre de Shabbat m'est tombé des mains. Trop, c'est trop.
Le dernier aussi, il fatigue.
Navrée de devoir être aussi rapide, mais pour parler de Roth, il faudrait des heures !

C.



 
guydufau

25/05/2005
12:14
re : Devinette

Dis donc, Guy, tu cuisines des pizzas ?
Expliques Nazdeb
 
Clopine

25/05/2005
12:25
re : Devinette

Oui, Christine, j'ai effectivement enlevé les deux noms, parce que Coleman et Faunia, c'était trop facile, et oui, j'aurais d^^u mettre les signes typographiques en vigueur dans ce cas-là (...) je plaide coupable, mais partiellement seulement, parce que je ne suis pas d'accord avec vous sur l'importance de mon "crime" ! en effet, les passages coupés ne sont pour moi que des "incises" (d'ailleurs marquées comme telles dans le texte par les virgules et tirets...). Si la deuxième peut effectivement justifier le passage de l'imparfait au présent (depuis "de temps en temps"), et donc relever le niveau d'écriture du passage, elles ne peuvent ni l'une ni l'autre enlever au narrateur du livre (Coleman) la tonalité de la description, ni à l'auteur du livre la paternité de cet invraisemblable éloge de la volupté bovine !

Honnetement, imaginez que dans ma hate à vous soumettre ce passage, qui m'avait tellement frappée lors de la lecture de 'la tache" que, trois ans après, j'y suis allée directement pour vous le soumettre, je n'ai PAS omis les (...) (je ne sais pas faire les crochets !). Cela vous aurait-il tout de suite aiguillée vers la solution ? J'ai (oh, un tout petit peu !) de mal à y croire !

Quand à la "sortie du contexte" et à la suppression de la "première phrase " alors là, je m'insurge ! Là je suis plus que dans mon droit et je m'en vais de ce pas soumettre ma cause aux Papous et en appeler à Françoise Treussard ! Il me semble en effet qu'en l'espèce, c'est la règle du genre, non ?

Bref, je vous trouve peut-etre juste, mais trop sévère, et en tout cas un tantinet rigoriste...

Mais votre algarade va me servir, si jamais nous continuons à jouer : la déontologie sera dorénavant respectée jusqu'au bouton de guetre, et j'aurai, je vous le promets, le petit doigt sur la couture du pantalon, les yeux fixés sur la ligne bleue des Vosges, er l'attitude irréprochable du deuxième pompe devant l'adjudant-chef .



Dans la mesure de mes faibles moyens, cependant.

Ainsi, je vous avertis que l'un des azertys d'où je vous écris ne connait plus ni les ^^^^^^ ni les ¨¨. D'autre part, mes doigts s'embrouillent parfois, je fais des fautes de frappe voire d'orthographe . De plus, j'ai un déplorable penchant pour la légèreté, j'adore les jeux de mots grivois, ma vue devient mauvaise et j'ai une nette tendance à ne pas supporter l'autorité, meme légitime,ce qui m'amène parfois (souvent) à contester et la hiérarchie, et l'ordre établi, et l'arbitraire...

Mais pour me rattraper, je vous promets que j'étudierai avec un sérieux sans faille (juste un ou deux petits éclats de rire, d'accord ?) VOTRE proposition, que j'attends donc avec impatience !


Clopine, qui a la vague impression que, comme Jouvet dans "Entrée des Artistes", elle vient d'aggraver son cas sans s'en apercevoir, et en croyant avoir tout arrangé...
 
Josephine Vandersli

25/05/2005
12:39
Replay


Devinette, GD : concentrez-vous :
"J'ai été réquisitionné pour acheter anchois, salade, tomates et pain"

Anchois + tomates + (pâte à) pain = PIZZA, accompagnée de salade.
Ou, variante :
Anchois + tomates = PIZZA et vous la mangez avec du pain (aïe).

CQFD !

(scusez Nazdeb, c'est trop tentant)


 
CA

25/05/2005
12:56
re : Devinette

Clopine, je vous réponds en deux mots parce que je n'ai pas beaucoup de temps, excusez-moi. J'ai l'impression parfois que vous ne lisez pas exactement ce qui est écrit :

- je ne suis pas d'accord avec votre lecture. Coleman n'est pas le narrateur de La tâche, sinon, il s'exprimerait à la première personne. Et qui vous dit que les propos ici tenus sont ceux de Roth ? Ce sont ceux de ses personnages, Colmena, Faunia, le narrateur. C'est une distinction élémentaire.

- je n'ai dit à aucun moment que le texte livré en entier nous eut mis infailliblement sur la piste (si l'on fait abstraction des prénoms des personnages) mais que vous aviez transformé le texte en mélangeant des voix qui appartiennent à divers personnages. On avait par conséquent l'impression qu'un seul personnage assumait ce récit. Nuance.

- appelez-en si vous voulez à Françoise Treussard, mais je doute que les Papous coupent un texte au milieu et suppriment des passages de nature à transformer la compréhension et la lecture d'un texte. Ils me semblent irréprochables sur le plan de la rigueur. Ma remarque ne portait pas sur le fait que vous aviez omis la première phrase du paragraphe – vous êtes en effet libre de couper où bon vous semble – mais sur les coupures que vous aviez introduites dans le corps du texte. Ne déformons pas.

Ne vous excusez pas Clopine, rien de grave, ce n'est qu'un jeu, mais lisez.

Christine, adju-chef pour la lecture des textes.



 
guydufau

25/05/2005
14:05
re : Devinette

Anchois + tomates + (pâte à) pain = PIZZA, accompagnée de salade.
Ou, variante :
Anchois + tomates = PIZZA et vous la mangez avec du pain (aïe).
Merci Joséphine, j'ai compris, mais loin de moi était l'idée d'une pizza qui gâche tomate et anchois. Combien est meilleur une tomate, de l'huile d'olive, des anchois et du pain. Et s'il faut plus élaboré un pan bagnat, et plus élaboré encore une pichade ou une pissaladière, mais une pizza, non merci.
 
guydufau

25/05/2005
15:17
re : Devinette

De joséphine j'apprend aussi qu'il faut dire quadrupède, et loin de leurs quadrupédes la vie des Vanderlip n'est pas "un long fleuve traquille". Il est originaire du Kansas, elle est d'origine française (son père était né en France). Ils se sont connus à la clinique vétérinaire de l'Université de San-Diego en Californie, se sont mariés et ont installé un ranch dans la campagne californienne. Supportant mal lmeur nouvel environnement urbanisé, ils abandonnent en 1984 la Californie, et partent dans l'Oregon, au nord-ouest des Etats-Unis. Mille cinq cents hilomètres. "C'est un réel choc des cultures", écrit Sharon. Jack, 57 ans, retrouve un poste de directeur de l'Université de l'Oregon. Sharon crée une clinique vétérinaire spécialisée dans les problèmes de reproduction, et ils s'installent dans un nouveau ranch, entouré de 9 hectares en pleine campagne. "Si nous avions su, nous aurions pu garder nos ânes", soupire Sharon ...
Cinq ans après, en 1994, nouveau coup de théatre : Sharon obtient un poste prestigieux, celui de chef des services vétérinaires de la NASA, près de San Francisco, avec une trentaine de collaborateurs sous ses ordres. Pour soigner et examiner les animaux (rats, singes, etc.) envoyés dans m'espace à titre expérimental. Nouveau déménagement pour la famille Vanderlip. Il faut mettre en vente le ranch et la clinique de l'Oregon. Jack retrouve aussitôt à 62 ans, une situation de chef vétérinaire à la célèbre Université de Stanford...
Mais très rapidement, Sharon entre en conflit avec les dirigeants de la NASA. Pour elle, comme pour son mari,tout animal, qu'il s'agisse de rats ou de singes, a droit à un minimum de considération. A la NASA, on leur inflige des traitements jugés inaceptables par les vétérinaires amis des bêtes. Après avoir vainement tenté de faire respecter les lois américaines qui protègent les animaux, Sharon démissionne avec fracas de la NASA, en mars 1995. Les Vanderlip se retrouvent avec un loyer très élevé à San Francisco, Sharon au chômage (sans indemnité), leur ranch et leur clinique de l'Oregon pas encore vendu et hypothéqués. Ils retournent en Oregon. Et Jack, à 63 ans, retrouve encore une fois un poste de chef vétérinaire, à l'Université de Portland. Sharon, redevenue mère au foyer (1), va pouvoir se mettre à écrire les livres qu'elle a en projet (elle a déjà publié un ouvrage sur l'élevage des chiens Colley). Dont un, probablement, sur.." The Poitou Donkey".

(1) Ils ont choisi de vivre à Portland parce que c'est la seule ville de l'Oregon où il existe une école française pour leur fille Jacquelynn Michelle, 9 ans : Sharon tient à ce qu'elle fasse honneur à ses origines françaises.

C'était un carambolage entre bipèdes et quadrupèdes.

 
Laurent nadot

25/05/2005
15:25
euh on joue à quoi là ?

Désolé mais Clopine a un gage elle doit doncque nous fournir une nouvelle énigme de son choix car telle est la LOI.

Quant à qui donc a ouvert la boite cornegidouille ?

 
Joséphine

25/05/2005
16:22
On n'est pas sortis de l'etable

Gage, avec promesse formelle de ne pas charcuter le texte.

Qui a ouvert la boîte ?
Ben devinez...

Au fait, c'est de qui The Indredibol Donkey Family Story ? Il y a une devinette ou c'est juste hors sujet
?

C'est bizarre ce fil, chacun tire à hue et à dia.

Joséphine

 
wandalita

25/05/2005
18:33
Album animalier

J'en veux bien, des photos des z'ânes (âne, mon frère âne) !
Par ailleurs je suis d'accord sur le fait de respecter les textes, paske c'est vicelard de charcuter dans la masse, et dans ce cas, si les auteurs étaient là, ils nous poursuivraient pour nous achever à coups de figues molles.

Zaza wandalita chasse-boeuf (Gilles, si tu nous lis...) et équidophile non zoophile (ah l'étymologie, des fois !)
Allez, j'm'en vais vanquier enfourcher mon équidé (virtuel) pour aller chasser d'la Maine-Anjou sur les boreud'Louère

 
guydufau

25/05/2005
22:30
re : Devinette

Joséphine :
Ce n'est pas une devinette, personne n'aurait trouvé,sauf un lecteur du "Courrier de l'Ouest". C'est Guy Fourré, journaliste spécialisé dans l'information agricole, pour ce quotidien régional qui a relaté la saga des Vanderlip et de Sonette et Savane
Wandalita :
quand je serais équipé je mettrais des photos des z'ânes
 
dom

25/05/2005
22:43
re : Devinette

> Personne n'accepte de conseils ; mais tout le monde acceptera de l'argent : donc l'argent vaut mieux que les conseils.

de qui est ce?
 
Clopine

26/05/2005
00:10
re : Devinette

D'un vénal orgueilleux ?
 
guydufau

26/05/2005
10:20
re : Devinette

D'un orgueilleux vénal doublé d'un sophiste.
 
Clopine

26/05/2005
11:42
re : Devinette

j'hésite entre Desproges et Platon...:>))

et puis non, tiens : Groucho Marx

voilà, cochon qui s'en dédit !

Clopine
 
LN

26/05/2005
13:44
re : Devinette

Georges Bernard Shaw
 
guydufau

26/05/2005
15:27
re : Devinette

dom
 
Clopine

26/05/2005
17:24
re : Devinette

pour me faire pardonner, une petite énigme pas bien méchante, dont les érudites de ce forum ne feront qu'une bouchée :

" Depuis la fondation de la république, aucun général n’avait été plus digne qu’Aurélien des honneurs du triomphe. Jamais triomphe ne fut célébré avec plus de faste et de magnificence : on vit d’abord paraître vingt éléphants, quatre tigres royaux, et plus de deux cents animaux garés tirés des différents climats du Nord, de l’Orient et du Midi. A leur suite marchaient seize cents gladiateurs dévoués aux jeux cruels de l’amphithéâtre. Les trésors de l’Asie, les armes et les drapeaux de tant de nations conquises, la vaisselle et les vêtements précieux de la reine de Palmyre, avaient été disposés avec symétrie, ou placés dans un désordre étudié. Des ambassadeurs des parties de la terre les plus éloignées, de l’Éthiopie, de l’Arabie, de la Perse, de la Bactriane, de l’Inde et de la Chine, tous remarquables par la richesse ou par la singularité de leurs vêtements, rendaient hommage à la renommée et à la puissance de l’empereur romain. Ce prince avait exposé pareillement en public les présents dont il avait été comblé, et surtout les couronnes d’or que lui avaient données un grand nombre de villes reconnaissantes. Une longue suite de captifs goths, vandales, sarmates, allemands, francs, gaulois, syriens et égyptiens, qui s’avançaient avec une sombre contenance, attestaient les victoires d’Aurélien. Chaque peuple était distingué par une inscription particulière, et l’on avait désigné sous le titre d’amazones les dix guerrières de la nation des Goths qui avaient été prises les armes à la main. Mais les spectateurs, dédaignant la foule des prisonniers, fixaient les yeux sur l’empereur Tetricus et sur la reine de l’Orient. Le premier, accompagné de son fils qu’il avait revêtu de la dignité d’Auguste, portait des chausses gauloises, une tunique couleur de safran, et un manteau de pourpre. Les regards se portèrent sur la majestueuse figure de Zénobie, resserrée dans des chaînes d’or ; un esclave soutenait celle qui entourait son cou, et elle semblait presque accablée sous le poids insupportable de ses pierreries. Elle précédait à pied le char magnifique sur lequel elle avait autrefois espéré faire son entrée dans Rome. Ce char était suivi de deux autres encore plus brillants, celui d’Odenat et celui du monarque de la Perse. Le triomphateur en montait un quatrième, tiré par quatre cerfs ou par quatre éléphants, et qui avait appartenu à un roi goth. Les plus illustres du sénat, du peuple et de l’armée, fermaient cette pompé solennelle. L’air retentissait des acclamations de la multitude, qui, frappée d’étonnement, s’abandonnait aux transports les plus vifs de la reconnaissance et d’une joie sincère."

Pendant les quelques secondes qui vont précéder votre imparable diagnostic, sachez que j'ai choisi ce morceau parce qu'à sa lecture,il y a quelques années déjà, j'en gloussais d'aise : quel péplum ! Quel panard ! Pas besoin de payer un scénariste : Hollywood était enfoncé, et de loin, avec les animaux sauvages, les seize cents gladiateurs et la douzaine d'amazones, et je vous recommande particulièrement le "désordre étudié" des trophées, la "sombre contenance" des captifs, les "quatre cerfs" (Petit papa Noël ! ) tirant le char d'Aurélien, sans compter le plus beau, l'apothéose : Zénobie se tortillant lascivement sous ses pierreries ! Ne restait plus qu'à choisir l'actrice qui interpréterait la reine de Palmyre : Elisabeth Taylor (évidemment) ou Claudia Cardinale ?, et admirer l'auteur qui se faisait un cinéma pareil...

au fait, c'est qui ?

Clopine
 
Josie Vandersleep

26/05/2005
20:54
Hey !

Ben, et la devinette de Dom ? On n'attend même pas la réponse ?
Joséphine Vandersleep
 
Nazdeb

26/05/2005
21:01
re : Devinette

C'est vrai, ça.
Woody Allen ?



 
Ici Pizza Hut

26/05/2005
21:05
re : Devinette

Hep, j'ai garé ma mobylette devant le forum et j'aimerais savoir où je dois livrer ma pizza anticonstitutionnelle pour monsieur dufou
 
cauchoiskev

26/05/2005
21:36
re : Devinette

LN, vous êtes sur la bonne piste.
 
dom

26/05/2005
21:51
re : Devinette

je repond tardivement je rentre du taf!
il s'agit de:

JONATHAN SWIFT

Ecrivain satirique irlandais
Né à Dublin le 30 novembre 1667
Décédé à Dublin le 19 octobre 1745




 
LN

26/05/2005
21:52
re : Devinette

Bon alors Oscar Wilde.
Ou en troisième solution Chesterton
 
LN

26/05/2005
21:53
sogaspos

gaspe,
grilled par Dom.
Bon et Yourcenar dans tout ça ?
 
dom

26/05/2005
22:02
re : Devinette

http://webperso.easyconnect.fr/jlcamber/Gibbon/Ch01.html
vous pouvez lire l'integralité du texte de de clopine ici
 
dom

26/05/2005
22:13
re : Devinette

Histoire de la Décadence et de la Chute de l’Empire romain
ensemble de cop oll
putain j'a tropi de site!
c'est celui la http://perso.wanadoo.fr/fdomi.fournier/H%20antique/Gibbon/Gi b_204.htm

""Le triomphateur en montait un quatrième, tiré par quatre cerfs ou par quatre éléphants[67], et qui avait appartenu à un roi goth. Les plus illustres du sénat, du peuple et de l’armée, fermaient cette pompé solennelle. L’air retentissait des acclamations de la multitude, qui, frappée d’étonnement, s’abandonnait aux transports les plus vifs de la reconnaissance et d’une joie sincère. suite++++++++ +++++++++++Au milieu de tous ces monuments de gloire, la vue de Tetricus inspirait aux sénateurs des sentiments bien différents. Ils ne pouvaient s’empêcher de murmurer contre le fier monarque qui livrait ainsi à l’ignominie""
 
dom

26/05/2005
22:15
re : Devinette

arf comme a question pour un champignon lol!
 
Nazdeb

26/05/2005
23:05
re : Devinette

"Hep, j'ai garé ma mobylette devant le forum et j'aimerais savoir où je dois livrer ma pizza anticonstitutionnelle pour monsieur dufou"

Hop hop hop c'est bon il est pas là je la prends pour lui.
Il y a les anchois ?

Bravo Dom, et merci de préciser que Swift était un écrivain irlandais, des fois que.



 
Cloclo

27/05/2005
09:51
re : Devinette

Swift, bien sûr, ça lui ressemble ! bravo Dom ! N'était-ce pas lui qui avait ironisé sur la dramatique situation des irlandais en Angleterre, et qui, poussant jusqu'au bout les raisonnements malthusiens, proposait "sérieusement" de tuer les irish babies ? Quelqu'un pourrait-il me confirmer (et pourquoi pas retrouver le passage) ce souvenir ?


Je viens de me rendre compte que je n'ai pas remercié Guy pour ses anecdotes asines anti-impérialistes ; voilà qui est (chaleureusement) fait désormais ! (je voulais lui envoyer une nouvelle sur mes ânes à moi mais le fichier word a été bouffé aux mites et je vais devoir faire des recherches pour retrouver une version papier, dans la pile à droite sous le bureau, et me faire à l'idée de la retaper, donc Guy est sauvé pour un certain temps de la prose clopinienne )


bravo aussi à Dom pour Gibbon, mais comment a-t-il fait pour trouver ? Je veux dire, est-ce que ce passage l'avait marqué lui aussi ? Ou bien le style et l'oeuvre de Gibbon lui sont-ils si familiers que cela ?

(ça se trouve, tous les participants de ce forum connaissent Gibbon comme leurs poches, et en récitent de larges extraits au petit déj' à leurs familles éblouies ?)

Moi j'ai découvert Gibbon lors d'un voyage à Rome. Je le lisais sur la piazza Navone, en face des fontaines du Bernin, ou bien Piazza del Popolo, ou sur le mont Janicule au milieu du bruit des mobylettes (façon Moretti). J'adorais ça, et les belles policières romaines à cheval faisant la circulation autour du Colisée, dans l'air chaud, sec et pâteux (mais pas poussiéreux ! Rome est torride et sale, mais pas poussiéreuse - au contraire de Barcelone aux tentures vertes et grises de poussière )et encore plus de savoir que cela avait été écrit au 18è siècle, c'est-à-dire quand Hollywood n'était encore qu'un tas de sable au milieu d'à peu près nulle part...

Tout ça pour dire qu'au-delà du simple jeu, je suis preneuse de tout commentaire, exégèse, jugements de valeur et autre élucubration !
 
guydufau

27/05/2005
11:43
re : Devinette

Une élucubation !
Ainsi soit-il
Un jour arrive en Arles un vieux saint aveugle aux pieds nus. Il se met à prêcher l'Evangile sur la place, parmi les platanes. Les Arlésiens s'assemblent autour de lui, font silence, boivent ses paroles plus délicieuses que le miel. Ce saint homme parle si bien des mystères que c'est un grand bonheur de l'entendre. Il passe ainsi quelques jours à raconter la grande histoire de la création. Il soulage quelques douleurs profondes, avec une grande sagesse. Puis il reprend son bâton et s'en va. Les Arlésiens l'accompagnent jusqu'au bord du désert gris et blanc de la Crau, puis ils confient, à un jeune homme, le soin de le conduire jusqu'à la ville prochaine. Le vieil apôtre aveugle et l'enfant s'éloignent donc de bon matin, sur le chemin caillouteux, abandonnant derrière eux les tours d'Arles et les bouquets de peupliers au bord du Rhône. Ils vont sous le soleil éblouissant. Le chemin est malaisé, la chaleur écrasante. Vers midi, le garçon courbe l'échine et s'éponge la nuque. Il est fatigué, il s'ennuie. Alors il lui vient une idée malicieuse.
-Saint homme, dit-il, n'aimeriez-vous pas prêcher un peu ?
-Bien sûr, mon enfant, répond le vieil aveugle, mais devant qui?
-Je vois devant nous, dit le garçon une foule d'hommes et de femmes. Ce sont sans doute ceux de la Crau qui voulaient venir en Arles pour entendre votre parole d'or. Ils sont assis, là, en silence, sur le gazon du fossé. Ils retiennent leur souffle pour mieux vous écouter.
-Dans ce cas, dit le saint homme, je suis prêt à dire la beauté des mystères et la bonté de Dieu. Arrête-moi quand nous serons arrivés devant ces pèlerins.
-Nous y sommes, brave homme, dit l'enfant.

Or, ils étaient seuls, tous les deux, dans la plaine silencieuse. Il n'y avait alentour que quelques herbes sèches parmi les cailloux gris et roux, et le bruit du vent. Dans le désert le bienheureux parla merveilleusement, d'une voix claire. Jamais il n'avait dit d'aussi belles choses, jamais sa parole n'était allée aussi profond dans la beauté du monde. Il n'y avait pour l'entendre que l'enfant et les insectes du désert. Pourtant, quand il eut fini, tous les cailloux de la Crau dirent ensemble :
-Ainsi soit-il.
Et le saint homme reprenant sa route, le visage illuminé, dit à l'enfant :
- En vérité, nous venons de rencontrer de bien braves gens.
 
w

27/05/2005
15:35
Agnèèèsseuuh !

La swifterie évoquée par Clopine, sur les irish babies en temps de famine, tu la connais par coeur !
Z'y va, tu en parles si bien...

 
Louise

02/06/2005
00:58
re : Devinette

"A chaque terrible époque humaine, on a toujours vu un monsieur assis dans un coin, qui soignait son écriture et enfilait des perles"
 
cLOPINE

15/06/2005
14:54
re : Devinette

je pense que vous connaissez tous la célébre apostrophe (de Prévert, me semble-t-il) :

-"les cénobites arrivent ! Les cénobites ! Les cénobites tranquilles !"

(euh, Christine, je ne garantis pas l'exactitude du passage, mais l'essentiel du message est là..)

Bon, mais qui a écrit cette phrase, certes moins corustillante mais pleine d'humour tranquille :


-"en ce temps-là, le désert était rempli d'anachorètes" ?

Si vous ne trouvez pas mais que vous supputez, je suis preneuse de vos supputations...


marie clopine


 
à mon tour

15/06/2005
15:00
re : Devinette

Mel Brooks ?
 
ange

16/06/2005
10:37
re : Devinette

Peut-être Anatole France, dans Thaïs?
Je me souviens qu'il y a dans ce roman un personnage d'anacorète (et même de stylite, sauf erreur) répondant au délicieux nom de Paphnuce...
 
ange

16/06/2005
10:38
re : Devinette

anachorète, of course!!!
 
w

16/06/2005
12:32
Deux vinettes

On oublie Louise dans tout ça, et c'est Popol Valéry, non ?

 
guydufau

16/06/2005
14:53
re : Devinette

-"en ce temps-là, le désert était rempli d'anachorètes"
C'est Bossuet, en sa cathédrale, devant un auditoire clairsemé.
 
Clopine

16/06/2005
16:33
re : Devinette

Quand l'ange passe, la devinette est déflorée !

C'est Anatole, en effet.

Bon, allez, je vais vous en concocter une autre petite.
 
Nazdeb

16/06/2005
16:38
re : Devinette

Pfiouuu. Bravo Guy !
Clopine, ce serait gentil de nous mettre le passage où la citation figure, pas pour contrôle tatillon hein, mais pour le simple plaisir...



 
Louise

16/06/2005
23:25
re : Devinette

Google dit que "Les cénobites tranquilles " sont un groupe de chanteurs et il cite aussi plusieurs fois "en ce temps-là, le désert était rempli d'anachorètes".
(Je pensais que c'était d'un auteur comique)

Quant à "A chaque terrible époque humaine, on a toujours vu un monsieur assis dans un coin, qui soignait son écriture et enfilait des perles"
bravo Wanda c'est bien de Paul Valéry, j'ai retrouvé cette phrase dans mon vieux cahier texte de terminale, j'avais écrit à côté Toulet et l'inactuel.
 
Clopine

17/06/2005
09:21
re : Devinette

C'est la première phrase de Thaïs, je crois, (je vérifierai à la maison) roman horrible où les anachorètes se font tirer les doigts de pieds par des démons en forme de chacals velus qui puent de la gueule, cependant que les prostituées finissent béates, bien entendu.

En fait, je n'ai jamais vraiment bien compris pourquoi Anatole France était ainsi mis au ban de la société littéraire. "Le livre de mon ami", c'est charmant, "l'étui de nacre" aussi. Et tous les récits un peu philosophiques, aussi. De toute manière, je n'ai jamais lâché en cours de route un bouquin d'Anatole France, ce qui me serait arrivé si c'était imbuvable (encore que j'ai l'estomac solidement accroché, et que pour lâcher un livre, il faut effectivement qu'il soit soit nauséabond, soit insipide à l'extrême !)

Certes, l'écriture de France est une écriture léchée, telle qu'on n'en voit plus depuis Céline (qui, lui, taillait dans le vif !) Mais moi j'aime bien les écritures léchées, na, si je pouvais je lècherais bien un petit coup la mienne, d'écriture. De toute manière y'en a marre du régime sec issu de Barthes (et qui a quand même donné de très belles choses, je pense à la plume acérée d'une Annie Ernaux). Vive la crème patissière (sans excès toutefois, hein) et j'irais même jusqu'à pousser vers le baba au rhum spongieux du lyrisme, sans atteindre les hauteurs romantiques de l'omelette norvégienne (glace à l'extérieur, feu à l'intérieur !)

Et vivent les trop longs messages verbeux et les métaphores foireuses , hein, comme j'en donne si souvent la preuve ici même et ailleurs...

Clopine
 
ange

17/06/2005
09:39
re : Devinette

J'approuve chaleureusement, à propos d'Anatole France, esprit acéré au style classique avec un léger parfum "fin de siècle".
"Les Dieux ont soif" est un grand roman nostalgique et lucide sur la période révolutionnaire; la série des Bergeret une oeuvre intelligente et spirituelle sur la Troisième République; et Le Lys rouge, me laisse un (vague) mais bon souvenir de roman sur le désir!
Il reviendra, et on le lira encore quand plus personne ne parlera de Christine Angot!
 
w

21/06/2005
15:49
Angot et Pingeot sur un batô

Ah, l'Angoissée du bocal, ça me fait penser que j'ai raté Tire ta langue, juste là, où il était question (je cite un mail dont la fin semble avoir ripé) :« "Les jargons de Bizarre" Sur les traces de Noël Arnaud, j'ai essayé de rassembler certains textes hétéroclites de nos auteurs (de Rutebeuf à André Martel).
Une sorte de premier chapitre d'une anthologie du charabia ou de la poésie libre de toute entrave, serait-ce celle» et paf, ça s'arrête là. Et c'est un mail transmis indirectement, donc je ne puis avoir la fin avant de remonter jusqu'à la source.
Je vais en mettre un mot sur le salon rouge.
Mais elle a déjà été "chapitrée" par Jourde et Nalleau.
Louise, effectivement, le coup du désert rempli d'anachorètes, ça secoue les zygomatiques. Quant aux "cénobites tranquilles", je ne connaissais pas le groupe. Mais je me souviens d'un concours de dégustation assez pointu, auquel je n'ai pas participé, mais j'ai suivi les résultats et comptes-rendus de déguste. Chaque association ou groupe de dégustateurs était représenté par quatre personnes. Dans la liste des dégustateurs, figuraient des noms croquignolets, dont «Les fines appellations». Je précise qu'il s'agissait de déguster des vins, hein. Mais Louise a peut-être déjà lu ça à l'époque en mail privé, chépu.


 
LRDB

21/06/2005
19:47
re : Devinette

Bizarre : il me semblait bien avoir vu "les cenobites tranquilles" en encadre dans Calligrammes. Mais comme g pas mon volume sous la main ici a Goodthaab, je verifierai plus tard.

LRDB
 
Clopine Trouillefou

23/06/2005
13:35
re : Devinette

... et qui donc a écrit ces mots-là ?

(Christine, promis, juré, tous les mots y sont !)

"Tout autour d'elle, les gens faisaient semblant de sentir ce qu'ils ne sentaient pas du tout, tandis qu'au-dessus d'elle, quelque part, voletait une idée qu'aucun d'eux n'était capable de saisir, que chacun prétendait saisir, qui leur échappait sans cesse, très belle, semblable à un papillon.

L'une après l'autre, vastes, dures et froides, apparaissaient devant elle les églises de toutes les parties du monde, où se poursuivent inlassablement cet effort insensé, ce malentendu perpétuel ; majestueux édifices bondés d'hommes et de femmes qui, faute de voir clair, cessent de chercher à voir et s'adonnent bien sagement à l'approbation, à la louange, yeux mi-clos et lèvres pincées."


hmmh ? D'après vous, qui est l'auteur de cette charge déicide ?
 
Christian Dior

23/06/2005
20:06
l'odeur des cochons

en tous cas c'est pas moi.

pourtant "faisaient semblant de sentir ce qu'ils ne sentaient pas du tout" c'eut pu...
 
w

24/06/2005
11:51
Deux vinettes

Bizarre, ce «semblable à un papillon» qui fait très bâteau par rapport au reste. Limite enfantin. Répétition de saisir pas très justifiée. Le contraste entre les deux paragraphes est-il fais èssssprès ?
Je dirais qu'il s'agit d'un auteur très contemporain.

 
Louise

24/06/2005
15:18
re : Devinette

relisant l'extrait je pense mystiques, la grande Thérèse et alors association-intuition : Thérèse Desqueyroux, me semble que Mauriac aurait pu écrire ça.

 
catherine

24/06/2005
17:22
re : Devinette

Je ne sais pas pourquoi, mais je pense à Mrs Dalloway de
Virginia Woolf. J'ai lu ce livre il y a fort longtemps, c'est juste une atmosphère.
 
Clopine

25/06/2005
10:46
re : Devinette

Vous brulez, Catherine, que dis-je, vous etes cuite à point : c'est effectivement la grande Virginia qui a écrit cela. Juste une erreur : ce n'est pas dans "Mrs Dalloway "mais dans "la traversée des apparences" , et c'est juste avant la célèbre "métaphore de la patelle". En fait, c'est cette métaphore de la patelle que je voulais soumettre à la sagacité des défenseurs de France Culture, mais il y a trop de noms propres dans le passage : il aurait fallu faire le choix douloureux des (...) ou encourir le courroux, en cas d'ablation, (euh, ça se dit ça "encourir le courroux" ?) des gardiennes du temple. J'ai donc reculé d'un paragraphe ou deux.

Mais je le regrette, parce que la patelle, voyez-vous, dans le genre métaphore vacharde, c'est quand meme niveau Proust, grandement.

Si vous etes sage (et que cela vous intéresse) je vous l'écris ?

Marie-Clopine de Beaubec-Trouillefou
 
Clopine

27/06/2005
09:34
re : Devinette

Mlagré le silence ayant entouré ma proposition, je ne résiste pas à l'appel de la citation :


(L’héroïne est donc à l’église, en train d’écouter un sermon)


« (…) Elle cessa d’écouter et arrêta son regard sur le visage d’une femme assise non loin d’elle, une infirmière dont l’expression de piété soutenue semblait indiquer qu’elle, du moins, se sentait satisfaite. Mais, à force de scruter ce visage, Rachel arriva à cette conclusion que l’infirmière se contentait d’approuver avec servilité et que son air de béatitude n’était justifié par aucune conception intime et rayonnante de la Divinité. Comment, en effet, aurait-elle conçu quelque chose d’infiniment lointain par rapport à son propre champ d’expérience – cette femme avec ce visage ordinaire, cette petite figure ronde et rouge, marquée par les tâches triviales, les rancunes triviales, dont les traits étaient mal formés, émoussés, dépourvus de sensibilité ? Son adoration s’adressait à quelque chose de borné et de décoratif, à quoi elle s’attachait – ainsi en témoignait sa bouche obstinée – avec l’assiduité d’une patelle sur son rocher. Rien ne l’arracherait à sa foi faussement modeste en sa propre vertu et dans les vertus de sa religion. Une patelle dont le côté sensitif est collé au rocher, à jamais inerte dans la ruée des choses fraîches et belles qui la côtoient. »

Allez, j’y vais de mon commentaire : Je trouve que Woolf n’est jamais plus grande que lorsqu’elle parle des choses de l’eau. Pour avoir moi-même passé les étés de mon enfance à décoller des patelles du côté d’Etretat, je peux vous assurer que la métaphore woolfienne est juste : rien de plus difficile à faire !. Et quant à la bouche des dévotes, collée à la paroi opaque de leur conviction, il est vrai qu’elle ferme, à force de marmotter des prières, tout accès réel au monde sensible à ces malheureuses !

N’empêche que Woolf se laisse ici (à travers Rachel) aller à une sorte de « racisme morphologique » un peu étonnant : il est vrai que les portraits que nous possédons de Virginia (ceux peints par sa sœur, mais aussi les photos dont je me suis toujours demandée si c’est Léonard qui les avait prises, tant celles représentant Virginia dans la maturité sont « dures ») nous montrent une figure qui ressemble à tout, sauf à « une petite figure ronde et rouge, marquée par la trivialité et aux traits mal formés, émoussés, dépourvus de sensibilité ».Mais associer spiritualité et finesse d’un visage, même Paul ne s’y risquerait pas, ce me semble…





 
catherine

27/06/2005
14:58
re : Devinette

Excusez-moi Clopine pour cette non-réponse, mais je n'avais pas pris connaissance de votre message. Vous m'avez redonné l'envie de relire V.W. Je n'avais pas retenu d'elle cette cruauté dans l'expression bien qu'elle ait fait de ses amis des portraits ravageurs.
 
LRDB

29/06/2005
21:12
Charade culturelle

Mon premier est un auteur de théâtre.
Mon second est un pianiste.

Mon tout est ce que dit Alain Veinstein à Laure Adler pour qu'elle le laisse sortir du frigo.
 
LRDB

30/06/2005
02:09
indices

Etant donné la masse de tentatives de réponses, je vais proposer deux indices :

- l'auteur dramatique fut un auteur à scandale, mais aussi un apôtre et martyr
- le pianiste sera invité en juillet dans une émission musicale de (eh oui, il reste des émissions musicales sur FC)

Crumble Queen
 
Clopine

30/06/2005
11:03
re : Devinette

C'est que tout cela est bien obscur !

Un apôtre, martyr... auteur de théâtre !?!


saint Jean à Patmos ?

ça ne tient pas debout, mais dans le genre apôtre permettant les rébus, Jean a quelques atouts

bon faudrait d'autres indices parce que là

JEAN AYMAR
 
Louise

30/06/2005
11:07
re : Devinette

le saint et martyr: Genêt, ça va bien dans une charade

Bon, il veut sortir du frigo le gars Veinstein:
Je n'ai...
 
LRDB

30/06/2005
11:35
Yesss on y est presque

Bien joué : Genet = je n'ai.
C'est en effet le début de la bientôt célèbre phrase du cher Veinstein.

Manque plus que le pianiste maintenant. En collant son nom (son nom seulement) vous aurez la phrase complète.

Allez comme dirait Nicky, encore un indice : le pianiste est français, mais son nom de famille est étranger. L'émission qui l'accueille est dores zet déjà annoncée dans les pages programmes.

La reine
 
Louise

30/06/2005
11:44
re : Devinette

Bon je fonce sur Black and Blue et Georges Pludermacher sonne bien; il est pianiste.
ça nous donnerait donc :
je n'ai plus d'heure ma chère !



 
LRDB

30/06/2005
11:51
Found

ah, j'ai toujours pratiqué la diction Jacques Chancel

donc :

Genet - pludermacher = " Je n'ai plus d'air ma chère "
 
Clopine

30/06/2005
11:52
re : Devinette

trouvé en même temps que Louise, mais c'est quand même un tantinet capillotracté !

Avec les musiciens, y'a plein de jeux de mots rigolos. Bien sûr, il y a le célèbre baryton allemand Kurt Möll (sans commentaire) et puis des aphorismes amusants comme "mieux vaut avoir l'âge de ses artères que l'âge de César Frank"

allez, une autre, Majesté ?

Clopine
 
Clopine

30/06/2005
11:54
re : Devinette

oups, Monsieur Moll (Kurt) n'est pas baryton mais basse !
Pauvre gars quand même...
 
LRDB

02/07/2005
17:05
Les 3 plaies des gyptes

Kurt Molle & Basse

Y'en a qu'ont pas de veine huh
 
Louise

02/07/2005
21:42
re : Devinette

Et comment sait-on maintenant que le petit nom que Veinstein donne à sa compagne est : "Rere" ?
 
Yann

02/07/2005
22:20
re : Devinette

Euh, pour les trois "-re"? Retraité, recyclée, recasée?
 
Louise

03/07/2005
22:16
re : Devinette: réponse

J'avais proposé :
Genêt+Pludermacher = je n'ai plus d'heure ma chère !

l'idée de Laurent avec une prononciation différente :
Genêt+Pludermacher = Je n'ai plus d'air ma chère

Et lors de l'émission de vendredi de Black and Blue, avec Georges Pludermacher, ils le prononçait : Plus d'air ma rere.

D'où fort logiquement, nous pouvons en conclure q'Alain Veinstein appelle sa compagne ma Rere.

 
Yann

03/07/2005
22:23
re : Devinette

Damn, je l'avais écouté en plus...
(on peut suggérer "je n'ai plus d'air ma mourère"?)
 
guydufau

05/07/2005
11:06
re : Devinette

En ce jour d'élection pour succéder au baron Ernest S. voici une occasion de soumettre à votre perspicacité le texte, ci-dessous, proposé par le Medef(f) :
Au moment où l'on demande aux catégories les plus modestes d'accepter des régressions sociales majeures au nom de la compétitivité, il est inaceptable de voir se constituer des fortunes sur la base de pures logiques spéculatives et rentières. Tant pour des raisons de justice sociale que d'ordre public et de politique de santé, il faut donc stopper la dérive folle des très hauts revenus. Un nouveau RMA (revenu maximal acceptable) doit-être indexé sur les minimas sociaux.
Cet appel est adressé aux associations du collectif pour une nouvelle approche de la richesse qui rassemble ATTAC, le Secours catholique, Solidarités nouvelles contre le chômage, Emmaüs, le Mouvement pour le développement solidaire, etc., et des personnes.
 
Louise

05/07/2005
20:52
re : Devinette

euh.... Guy, c'est quoi la devinette ?
 
guydufau

05/07/2005
21:49
re : Devinette

Louise, je donne la réponse sans attendre, ayant constaté qu'elle est donnée par google :
Cet appel n'est pas à l'initiative du Medef, ex CNPF, mais à celle du Medeff (Mouvement pour un espace de désintoxication de l'économie financière et pour la fraternité).

Lu dans "Pourquoi ça ne va pas plus mal",Patrick Viveret, transversales fayard, page 144.
 
Yann

05/07/2005
22:16
Bonne solution alternative au Capital-Roi!

Heureusement que Guy ne travaille pas dans une boulangerie, parce que ce n'est pas "Bon Anniversaire" qu'il écrirait sur les gâteaux...
 
Clopine Trouillefou

04/08/2005
10:47
re : Devinette

Chic ! Le forum est réouvert ! Je vais pouvoir proposer à la sagacité des participants une petite énigme : trouver le mot manquant.


Allez, première citation, d'un anonyme sous Louis XIV


"les vieilles rajeunies et soudain enjouées
Verront leur chair frémir d'une ardeur ranimée
Brûlante des désirs que vous imaginez
Sitôt qu'au ........ elles auront goûté"


J'aimerais bien que les érudits et érudites du forum ne trouvent pas instantanément. Ca me procurerait le plaisir de vous soumettre une nouvelle citation sur le même thème. Oh et puis zut tiens je ne peux m'empêcher de continuer avec une citation d'une certaine Ingran (Miranda) :


"Ne croyez pas que le ..... soit un substitut à l'amour. C'est l'amour qui est un substitut au ......"

Alors, des hypothèses ? Des certitudes ?

cLOPINE tROUILLEFOU (qui est sûre que Dame Agnès va vous résoudre ça en deux coups de cuillère à pot !)


 
Nazdeb

08/08/2005
17:06
re : Devinette

La devinette de Clopine ne croule pas sous les tentatives réponses ; mais il faut dire que les mots à deviner sont si interchangeables (et, dans mon esprit mal tourné, d’une telle crudité) qu’on voit peu la nécessité de les étaler les uns après les autres...

Mais en attendant d’en voir un, ou d’avoir carrément la réponse de Clopine, je meurs d’envie de proposer à mon tour l’extrait d’un roman, une vraie claque, ma plus grande découverte de tout mon juillet à l’ombre d’un noyer bourguignon. Je ne dis pas grand-chose sur l’auteur, il est archi-fameux mais disparu.
J’ai bien peu que ceux qui ont lu le livre reconnaissent aussitôt, mais tant pis, j’aime trop...

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Depuis des années le service de Pierre est fait, et mal fait, par Chantepie. Tombé d’un escabeau et resté boiteux, habillé trop long, cravaté de travers, lent et sans majesté, sordide sans économie, écouteur aux portes et pressant sans assiduité, Chantepie est le chaînon qui relie le chimpanzé domestique à l’homme domestique. Puissant capitaliste, Chantepie sort tous les après-midi pour aller consulter les cours de la Bourse ; et aussi, car sa nourriture lui est payée à forfait, pour disputer aux animaux les rognures de boucherie chevaline avec lesquelles il subsiste. Pierre le met au moins une fois par mois à la porte, mais Chantepie refuse de s’en aller, proposant de rester sans gages, ce qui désarme son maître. Chantepie lui prête d’ailleurs de l’argent et leurs comptes sont si embrouillés que Pierre n’a pas le temps de les examiner et les solde une fois pour toutes en gros. Le patient use toujours l’impatient.
(...)
Chantepie n’était plus que le fantôme d’un ex-maître d’hôtel ; il vivait sur d’anciens réflexes. Il ne volait ni ne chapardait ; il eût même crevé de faim à côté de friandises comme un vieux chien courant habitué à rapporter sans mettre les dents. Il ne se saoulait jamais avec la cave de son maître mais avec un poiré immonde reçu du fond de sa Bretagne. Quelques gouttes suffisaient à l’envoyer par terre ; une fois là, ses rhumatismes l’empêchaient de se remettre debout et il restait, comme une tortue sur le dos, à attendre que Pierre vînt le relever. Il se laissait faire avec une plainte d’enfant, en gémissant « Monsieur est gentil ! »
Pour toutes ces raisons, Pierre gardait Chantepie ou plus exactement Chantepie gardait Pierre.

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Agnès

08/08/2005
17:33
re : Devinette

Agnès est très honorée de l'estime qui lui est accordée, mais...
elle était en vacances,
elle ne connaissait pas ce poème dont Google lui a révélé en un clic les mystères: c'est du CHOCOLAT qu'il s'agissait! Joliment grivois. Mais Google accorde également un auteur au nom anglais à ce quatrain badin : James Wadsworth, dont je ne sais rien de plus et je n'ai pas encore cherché.
Quant au texte délicieusement suranné et précieux de Nazdeb, je sèche. Je ne connais de Chantepie que Mademoiselle Leroyer de, correspondante de Flaubert, une dame charmante. Fin 19ème, début 20ème? Un homme? Un Français, me semble-t-il, à coup sûr!
Attention, Nazdeb, l'ombre des noyers est très fraîche, et paraît-il, parfois fatale par les grosses chaleurs...

 
Nazdeb

08/08/2005
21:00
re : Devinette

Bien vu Agnès : Français, mâle, et on lui prête en effet un regard bourgeois très XIXe, ce qui n'était pourtant pas son siècle.

Toute une médisance rurale accable ce pauvre noyer, dont l'ombre serait, dit-on, mortelle : mais elle est tout à fait inoffensive même par grosse chaleur... pour peu qu'on ne boive pas trop de vin à midi ! (Le soir, c'est une autre histoire.)

Hop, un deuxième extrait du même roman.

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Les quatre femmes, qui n’avaient pas revu le vieil ermite depuis neuf ans, se sont découvert pour lui, en apprenant sa mort, un immense amour. L’éloignement, la jalousie, les querelles, le ressentiment n’empêchent pas l’amour, affection reptilienne qui se mord la queue et se nourrit volontiers de son contraire. Ce qu’appréciaient avant tout les dames de Boisrosé dans ce deuil, c’était le choc nerveux, la stimulation lacrymale provoquée par l’événement imprévu, l’idée de la douleur éveillant bientôt la douleur elle-même, enfin une exaltation magique analogue aux transports des funérailles nègres (sic), le tout aboutissant à une apothéose française de l’esprit de famille. En sa chienne de vie, M. de Boisrosé avait poussé de nombreux soupirs ; seul le dernier fut entendu.

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Nazdeb

08/08/2005
21:12
re : Devinette

Précision pour mieux saisir ce dernier extrait : le "vieil ermite" qui vient de mourir est ancien mari et père des femmes en question, et il est supposé avoir laissé une forte somme d'argent que les quatre charmantes désespèrent de pouvoir récupérer.



 
Agnès

09/08/2005
10:35
re : Devinette

Bon, j'ai trouvé, en trichant.... Evidemment un moraliste, le texte est TRUFFE de formules - réactionnaire, très ironique,( sans grandiloquence, donc pas Mauriac). Un styliste assassin , héritier de la grande littérature du 17ème: Gougueule a craché : "le patient use toujours l'impatient": c'est Paul Morand, "L'homme pressé", que je n'ai pas lu, mais cette lacune ne va pas durer!! Merci, Nazdeb.

 
Clopine Trouillefou

09/08/2005
11:05
on donnerait la langue à google ?

La dernière devinette de Nazdeb était comme d'hab 'ach'ment bien, mais....


Même pas eu le temps de chercher ....


Bon je sais que c'est dur, aussi dur que de NE PAS aller voir les solutions des mots croisés en dernière page (c'est pour cela que les journaux sérieux diffère la parution des solutions !) mais SI ON S'INTERDISAIT DE RECOURS A GOOGLE ?


Ou alors, juste en toute dernière limite, en guise de langue au chat ??

Allez encore une petite dernière (en hommage à la période vacancière. Olé.)

" Madrid me mata" proclamaient les graffiti sur les murs en pleine période de movida. C'est vrai, cette ville est tuante... de plaisir. Son rythme nocturne, cette marée humaine (la marcha) qui bat le pavé et déboule de toutes parts à l'heure où les catholiques se signent pour les vêpres, vous emportent à coup sûr. On a beau s'adonner aux sirènes de la fainéantise, à un moment ou à un autre, on finit par se laisser entraîner par la liesse populaire, par les chapelets de jeunes qui font claquer psaumes et résonner voix"


Zut, si vous la devinez celle-là, je me fais moine !

Clopine

 
w

09/08/2005
12:26
Esprit taquin

Clopine, après avoir mûrement réfléchi, j'hésite entre Opodo, Le Routard, ou peut-être Swatch. Hinhinhin.
Encore que... y a bien un écho chez Boucherie Productions. J'appelle François Hadji-Lazaro et j'reviens.
En plus, ces enfoirés de voyagistes plagient sans citer leurs sources, c'est vraiment une honte ! A qui se fier ?
Je me contenterai de dire que c'est récent, forcément récent.

Chantepie et Pierre
En tant que chaînon manquant, je me vois tout d'un coup proche du chimpanzé domestique ;-)
Je me sens pousser des poils partout, ça va être pratique pour me protéger des brûlures du soleil, chic !
En plus je trouve pô. Ce qui est énervant, car il existe une pièce de Maupassant avec un M. de Chantepie et un autre personnage Pierre de Chépuquoi, mais c'est donc du pur vrai XIXe et ça n'a rien de rien à voir. Mais alors rien du tout.

Adieu, c'est mieux ainsi, en plus j'ai rien à déjeûner.
Bon appétit et tout ce qui s'ensuit, everybody




 
Nazdeb

09/08/2005
13:42
re : Devinette

Paul Morand, eh oui, auteur grand bourgeois réactionnaire, raciste, bien moins recommandable que son écriture. Il s'est exilé au moment de la Libération en Suisse, où il avait été ambassadeur du gouvernement de Vichy, et est revenu quinze ans plus tard pour entrer à l'Académie française.
L'homme pressé est une sorte d'hymne narcissique mâle - de celui qui fait de la femme non un être inférieur, mais un temple - qui regorge de passages un peu bouffe et ironiques, très XIXe, mais aussi des descriptions subjectives saisissantes (par exemple celle d'un infarctus à bord d'un avion ultramoderne... j'ai même eu peur de l'ombre de mon noyer, tout à coup ). Et la fin du livre est une des plus émouvantes que j'ai jamais lues.

Quant à Madrid, je ne peux que sécher et voulais me remettre aux rumination de Wanda, mais voilà qu'elle plante aussi, décidément...



 
Trop forte...

10/08/2005
10:16
re : Devinette

bon je m'en vais à la Trappe : c'était bien, comme l'a deviné Wanda, un commmentaire du guide du routard 2005 sur Madrid. Je croyais pourtant que la phrase (que je trouve jolie) "les chapelets de jeunes qui font claquer psaumes et résonner voix" allait vous troubler !

ben voilà, applez-moi désormais frère Clopin des Entonneurs.


 
guydufau

12/08/2005
21:18
re : Devinette

Comme l'a dit Joséphine "ce fil tire à hue et à dia, et personne n'a essayé de trouver l'auteur du texte " Ainsi soit-il" (27/05/2005 à 11h43).
 
nazdeb

12/08/2005
22:52
re : Devinette

Qu'est-ce que tu racontes Guy ?
Si tu veux se l'Ainsi soit-il, va toujours voir dans le rayon érotique de ta librairie, auteur Maurice Raphaël, chez la Musardine.
Je viens de finir La croque-au-sel, un régal de noirceur sordide, des crève-la-faim habitant un HBM (habitation bon marché, ça se passe dans les années 1940) et qui se nourrissent de chats encore plus maigres qu'eux, quand ils ne sont pas en train de lorgner les jambes et le ventre bien nourri de la petite amie du frérot qui est en prison, etc.


 
guydufau

13/08/2005
10:16
re : Devinette

Nazdeb, ce que j'ai dit est vrai, mais ce n'est pas grave.
Sur Paul Morand "auteur grand bourgeois réactionnaire, raciste, bien moins recommandable que son écriture. Il s'est exilé au moment de la Libération en Suisse, où il avait été ambassadeur du gouvernement de Vichy".
Voici un complément :
"Notre consul général à Lausanne (un type bien, raisonnable, sérieux, actif, ponctuel, estimé) me confie, en secret, qu'il esr "révolté" par un versement de l'Etat, dont il avait reçu l'ordre -et les moyens (une "somme énorme", me dit-il "et en francs suisses")-, en faveur de Paul Morand, qui réside, somptueusement, comme on sait, près de Montreux. Morand, en toute justice, a été "cassé", dès la Libération, et rayé des cadres des Affaires étrangères, tant il s'était compromis avec Pétain-Laval. Quelques semaines avant la fin du gouvernement de Vichy, il s'était fait nommer, venant de Bucarest (les Russes approchaient), à l'ambassade de France à Berne, juste à temps pour faire passer en Suisse, sans difficulté, la fortune de sa femme, et s'assurer ainsi,en pays neutre, un asile doré, à l'abri de toutes représailles.
Mais il ne s'est pas contenté de ces avantages. Il a entamé et obstinément poursuivi, avec de solides appuis "dans la maison" une manoeuvre administrative pour faire annuler la mesure prise contre lui, fin 1944, et obtenir sa réintégration. Il a gagné. Le consul me signale que, d'ailleurs, ce serait le cas de tous ("à peu près tous") les agents du Quai d'Orsay révoqués en 44-45 et, un à un, réintégrés. Si bien que Morand vient de recevoir, au consulat "de la main à la main", tout un stock de billets de 1000 francs suisses ("je ne vous dirai pas le chiffre; je n'en ai pas le droit: mais croyez-moi, un beau chiffre!") représentant son traitement d'ambassadeur pour toutes les années qui se sont écoulées entre la date de l'incident administratif (désormais réparé) et celle, normale, de sa retraite -une retraite, bien entendu, dont il va maintenant percevoir régulièrement la pension.
Tant de misères, en France ! Ces millions de gens qui vivent constamment étranglés par des problèmes d'argent insolubles, et ce Morand "incivique", opulent depuis son mariage, et qui, dans un esprit de vengeance, et pour l'insolence du geste, arrache encore à l'Etat une monstrueuse aumône."
Dans Henri Guillemin,Parcours, Seuil
Signalé aux occupants par le "Je suis partout" de Brasillach, passe en zone libre en juillet 1942. Attaché culturel, puis conseiller culturel à l'ambassade de France à Berne de 1945 à 1962.

Paul Morand,a bien mérité sa place à l'Académie française : ce beau ramassis !
PS-Une note en bas de page de Guillemin :
"Pas de date. Omission regrettable. Ce texte a été rédigé par moi le lendemain même de ma visite à Lausanne. Il est certainement antérieur à la reprise du pouvoir par de Gaulle (mai 1958).
 
guydufau

14/08/2005
14:52
re : Devinette

Retour à devinette :
Clopine pourra consulter Balthazar pour l'aider à répondre à : de qui est ceci ?
"Est-il rien certain, résolu, dédaigneux, contemplatif, grave, sérieux comme l'âne ?"
 
Clopine Trouillefou

15/08/2005
13:44
re : Devinette

sans rien consulter du tout, je me lance : La Comtesse de Ségur dans "mémoires d'un ane" ?

Ou Stevenson dans la traversée des Cévennes avec Modestine ?

pouf, pouf.

Non je penche plus pour Stevenson, parce que Ségur n'aurait pas aligné 6 qualifiactifs. Deux auraient été son grand maximume

Mais peut-etre me trompé-je, telle l'éléphant, énormément.

Clopine
 
guydufau

15/08/2005
14:26
re : Devinette

Ce que tu te gourres, clopine, clopine.
Une indication : de plusieurs siècles
 
shhhhhhhh

15/08/2005
15:42
re : Devinette

Montaigne.
 
guydufau

15/08/2005
19:10
re : Devinette

Dans le mille, bravo shhhhhhhh, elle ne va pas êrte contente, clopine !
 
Clopine

15/08/2005
20:21
re : Devinette

Montaigne ? je croyais qu'il tombait de cheval, pas d'ane !

ben non, je suis plutot contente. Je n'aurais pas aimé une attribution à la Ségur, qui m'insupporte pour plusieurs raisons, et ce depuis mes six ans.

Les références please ??

euh, je n'oublie pas que je dois une nouvelle à Guy sur mon Grand Noir de Berry, j'ai nommé Dagobert, amateur de pommes à couteau, aux yeux égyptiens, doux et trompeurs, et aux sabots redoutables. Faut juste que je remette la main dessus dans mon foutoir et promis, je lui raconte cette histoire, terrible et ordinaire, certes, mais surtout rustique.

Comme moi...

à bientot je vais ne pas m'avouer vaincue et essayer de vous en concocter une petite de derrière les fagots..

Clopine.
 
shhhhhhhhhh

15/08/2005
20:59
re : Devinette

L'obstination et ardeur d'opinion est la plus sûre preuve de bêtise : est-il rien de certain, résolu, dédaigneux, contemplatif, grave, sérieux, comme l'âne ?
Les essais
Id., 8. De l'art de conférer.

 
guydufau

18/08/2005
18:40
re : Devinette

De qui ?
L'accusation de manichéisme est toujours portée par l'individu n'ayant aucun intérêt à séparer bien et mal, juste et injuste, beau et laid, vrai et faux. Les mêmes interdisent de nommer et distinguer le bourreau et la victime, le coupable et l'innocent. Souvent et étrangement, ces cyniques qui affirment l'impertinence de ces distinctions pour rendre compte de la complexité du réel se trouvent plus à l'aise dans le mal, l'injuste, le laid et le faux, que dans le bien, le juste, le beau et le vrai; ils pensent le bien irréductible à ce qu'on en dit, le mal pas si mal, la victime un peu coupable, voire le bourreau vaguement innocent; le juste leur paraît flou, l'injuste pas si net.
 
Clopine

20/08/2005
11:01
re : Devinette

De Gaulle ?

(non je plaisante là)

bon je m'en vais réfléchir un peu

un) c'est une considération générale, imprécise, floue, on accuse les "anti-manichéistes" d'etre des cyniques "portés sur le mal" mais chut ! on ne cite personne...

deux) il y a une faute de construction : la première phrase parle "d'UN individu n'ayant aucun intéret".... la seconde poursuit en parlant "DES MEMES" (le lecteur serait donc en droit de se demander les memes "quoi" ?)

trois) le texte se rattrape sur la fin : j'aime assez le "mal pas si mal", le "juste parait flou", l'"injuste pas si net". Le sens de la formule, quoi.

quatre) c'est quand meme un texte complexe, qu'un essayiste (plutot qu'un philosphe, ou alors il faudrait penser à un philosphe ayant aussi écrit de la littérature, genre Sartre. Mais comme c'est tout, sauf une pensée sartrienne, le mystère reste entier) peut fort bien avoir composé.

cinq) c'est en tout cas moderne : "pas si net", "rendre compte de la complexité du réel", ça sent en plein son vingtième finissant, d'après moi.


DONC récapitulons : une pensée critique mais point trop rigoureuse, un style "qui se laisse lire", un essayiste de la fin du 20è. Un homme, me semble-t-il (une femme ne trouverait pas "étrange" qu'un cynique se trouve à l'aise dans le mal) ; c'est finalement une pensée morale, qui, poussée à son terme, se révélerait assez terrifiante : "comme ceux qui dénoncent le mnaichéisme sont du coté du mal, alors vive le manichéisme !" (absurde, non ?)

Alors, qui ? Voyez-vous, je verrais assez bien notre cher Finckie dans cette posture-là...

il en est capable, le bougre...

Encore un indice, Guy ?

Clopine
 
guydufau

20/08/2005
14:23
re : Devinette

Salut Clopine,
Plutôt que de préciser lesquels des cinq points sont "chauds" ou "froids", je donne un autre échantillon :

Les dominants ne veulent pas, on les comprend, être identifiés comme les bénéficiaires d'un pouvoir qui leur profite directement et se paye de l'aliénation du plus grand nombre; ensuite, ils ne tiennent pas à ce que les victimes saisissent et comprennent que l'état dans lequel elles croupissent a des causes nettement identifiables; savoir l'aliénation, c'est commencer à imaginer qu'on pourrait cesser de la subir -voilà qui donne de mauvaises idées et met en péril l'édifice patiemment échafaudé sur des générations d'héritages et de transmission tribales...Savoir d'abord, pouvoir ensuite, agir enfin : cette pensée radicale à cause de ses visées pragmatiques présente trop de danger pour fleurir sans une opposition farouche et violente...

L'occasion est trop tentante, je n'y résiste pas : une illustration de cette opposition a été donnée, ces jours-ci sur ce forum.
Mais ces trois lignes n'ont rien à voir avec la devinette.

 
Clopine

21/08/2005
10:49
re : Devinette

bon, c'est un texte politique alors ? De quelqu'un qui a lu Marx (l'aliénation, les héritages et transmission tribales) et qui adopte la position quelque peu agaçante de donner (comme qui dirait à l'avance) une "explication" à toute autre position que la sienne.

Je trouve cette position agaçante, parce qu'elle clot tout débat avant son commencement. Au premier contradicteur, l'auteur sourira finement et dira "oui, je m'attendais à rencontrer une opposition, cela renforce ma conviction et démontre la justesse de mes vues, vous etes ainsi définitivement du mauvais coté..."

Vieux tour de passe-passe réthorique, non ? N'est-ce pas ainsi, cher Guy, que les dogmatiques défendent les prés carrés de leurs pensées ?

Bon, sinon, littérairement c'est nul. Mais comme ce n'est pas un texte littéraire on lui pardonne.


Je ne connais pas assez les auteurs politiques pour pouvoir avancer une hypothèse plausible.


Je vous soupçonne quand meme de vouloir nous jouer un tour à votre façon, et de sortir de votre boite un auteur classifié "de droite", pour rire sous cape des mines dépitées de ceux qui auront cité, je ne sais pas moi, Sartre ou Primo Levi !

Du coup, j'attends de voir où vous voulez en venir...

Clopine

 
guydufau

21/08/2005
12:33
re : Devinette

Bonjour Clopine
J'ai quelque remords d'avoir écrit : "Mais ces trois lignes n'ont rien à voir avec la devinette".
parce que, d'abord ces trois lignes arrivées sur le forum ne sont plus que deux, mais surtout c'est vrai et c'est faux. En tout cas,c'est trop déroutant.

Voici un autre passage :
Ne pas trahir, voilà l'impardonnable aux yeux des héritiers ou des traites. Rester soucieux du peuple quand on ne partage plus son quotidien fache les oligarques. D'où l'énervement des élites -démocratiques, bien sûr...- qui tiennent "les amis du peuple" pour des gueux, des malappris, des lépreux...Classes laborieuses, classes dangereuses, on ne sort pas du mot d'ordre réactionnaire !
Etrange perversion de l'histoire : la gauche, qui traditionnellement s'installait du côté des pauvres, parlait pour eux, avançait à leurs côtés, celle qui, en vertu de sa mystique et de son "génie colérique" -selon la superbe expression de Michelet-, se nourrissait du peuple, cette gauche a massivement trahi. En ralliant les thèses libérales, elle affirme une vision du monde identique à celle des prédateurs de droite. Que la gauche libérale parle avec autant de cynisme du peuple et de ses amis en dit long sur l'étendue de ses renoncements, de ses trahisons, de ses infidélités, de ses reniements. Et sur la nature, aujourd'hui, de ses amis...

Dans ce texte ce que j'ai mis entre guillemets est en italiques, mais je ne sais pas le faire.

 
Tocqueville

21/08/2005
14:31
re : Devinette

Voulez-vous cher Guy bien défiinir le mot "peuple" ?
Qui incluez-vous et qui excluez-vous de cette appellation ?
 
guydufau

21/08/2005
19:27
re : Devinette

Le peuple c'est les gens.
Les "gens de peu", les "gens de rien" sont du peuple de façon naturelle
Les "gens de bien" sont ceux qui prennent des distances avec le peuple.
tant pis, si ce n'est pas drôle, Tocqueville !
 
Clopine

22/08/2005
13:58
re : Devinette

Jacques Attali ?
 
Tocqueville

22/08/2005
17:41
re : Devinette

"peuple" = "les gens"; donc le peuple c'est tout le monde en somme. Cela me rassure, j'en fais partie alors.
 
guydufau

22/08/2005
19:51
re : Devinette

Non Clopine, ce n'est pas Attali.
 
paul

23/08/2005
08:59
re : Devinette

Ce fil ne semble pas manquer d'intérêt, mais je n'y comprends goutte. Qui veut bien se sacrifier pour me résumer son objet ? Je suis trop fatigué pour le lire en entier et au demeurant le temps me manquerait.
Merci d'avance pour le demeuré que je suis.
Paul
 
guydufau

23/08/2005
09:30
re : Devinette

Paul, au départ un quidam reproduit un texte et demande qui en est l'auteur, sans attendre une réponse, d'autres textes arrivent et c'est la confusion. Il y a aussi des textes qui ne sont pas dans la catégorie devinette, et puis on ne sait plus qui répond à qui
Voila, c'est simple
 
Clopine

23/08/2005
10:25
re : Devinette

Bon, moi je contnue à jouer à la devinette de Guy. Je me suis dit "non ça ne peut pas être Bourdieu quand même", et puis j'ai pensé à Althusser (dit "moi le kiki" par sa défunte épouse) et je trouve que ça collerait assez. En plus il y a eu des fils sur Althusser dernièrement sur ce forum et ça se trouve GUy a remis son nez dedans de vieux opuscules fatigués...

Allez c'est mon dernier mot Jean-Pierre :

Al tu serres !

(et pis sinon, je donne ma langue au chat, parce que les trois passages cités par Guy ne me font pas assez frémir, donc j'en voudrais des nouveaux !)

Clopine
 
guydufau

23/08/2005
11:29
re : Devinette

Dis donc, Clopine, tu me demandes un quatrième passage... il n'a que 107 pages le bouquin !

"Que disent les censeurs qui traitent à tout bout de champ de démagogues ou de populistes les penseurs qui rappellent avec une insistance coupable que le peuple constitue une force essentielle? Qu'il est moins une masse à asservir, duper, tromper, exploiter qu'une puissance silencieuse, digne, active mais parfois dangereuse si on la méprise en y puisant comme dans un réservoir d'énergies négligeables. L'alternative ne consiste ni à flatter le peuple ni à l'oublier, ni à lui dire qu'il est le meilleur, à la manière des nationalismes populistes et des fascismes de droite et de gauche, ni à faire comme s'il n'existait pas, ou si peu, à la façon des tenants de l'ordre libéral. Ni Berlin, Vichy ou Moscou, ni les Etats-Unis ou l'Europe de Maastricht. Pas plus les foules en délire et dupées que les peuples asservis au travail, réduits à la précarité, soumis, tenus en laisse à la manière antique et féodale.
La plupart du temps, l'usage du terme "démagogue" trahit le faible tropisme démocratique de son utilisateur, voire son indifférence, sinon son mépris véritable pour la force sensée constituer l'assise de toute démocratie. En l'ignorant, on fabrique la foule dangereuse, le mouvement révolutionnaire des rues, la colère impossible à contenir, la violence urbaine. Le sang, les combats, les guillotines, les échafauts, les terrorismes et autres brutalités repérables dans l'histoire procèdent d'un mésusage du peuple : flatteurs et méprisants nourrissent toujours en amont ces débordements dommageables. Seul un souci d'éducation et d'aristocratisation des masses -le fond du projet démocratique...- empèche leur devenir menaçant, irrascible et sauvage".
 
cLOPINE

23/08/2005
11:40
re : Devinette

L'Europe de Maastricht élimine Althusser d'office, non ?

Allez, vas-y Guy, je donne ma langue (qui n'est pas de bois, elle) au chat...

Clopine
 
Alain Verdiou

23/08/2005
22:41
Réponse à la perruque rampante

Ce tissu de conneries doit être d'un Verschaeve ou de quelqu'autre sophiste : Badiou peut-être

Alain Verdiou
 
guydufau

24/08/2005
09:30
re : Devinette

Clopine,"le tour à ma façon", c'est d'avoir choisi quelqu'un dont on connaît la voix grâce à FC (voire Alain Gerber)
Il s'agit de "Célébration d'un génie colérique" sous-titré "Tombeau de Pierre Bourdieu" par Michel Onfray, éd. Galilée.
 
Clopine

24/08/2005
11:00
re : Devinette

les bras m'en tombent, comme dirait Caïn à son pote neunoeil ! Dire que j'adore les cours d'onfray, et que les passages cités par vous ne me tirent aucun frémissement d'intérêt !

Comme quoi !

Bon là je pars quelques jours dans le sud mais je vais essayer de reféchir à une petite devinette, rustique et épineuse.

Clopine
 
guydufau

26/08/2005
14:12
re : Devinette

Et moi, je trouve Clopine, que la défense de Pierre Bourdieu par Michel Onfray a de la gueule.
 
Le dentiste

01/09/2005
01:54
re : Devinette

Et moi je trouve, Guy que quand vous rendez hommage à Bourdieu vous puez de la gueule...
 
guydufau

01/09/2005
10:22
re : Devinette

Une anti-devinette : qui est le dentiste !
 
Lrdb

01/09/2005
13:45
re : Devinette

yep yep ma poule c'est bien moi

ta reine
 
guydufau

01/09/2005
14:29
re : Devinette

On s'en fout, je ne demandais pas de réponse, il n'y avait pa de point d'interrogation.
 
Lrdb

02/09/2005
00:56
13

sois poli vieux con
 
Lrdb

02/09/2005
00:58
contributio praecox

oh zut j'ai appuyé sur envoi avant d'avoir fini d'écrire le titre. je sais même plus ce que je voulais mettre d'ailleurs (13 ème pelforth sans roter pour LRDB ? ou bien 289 viagra d'affilée pour guy dufaussé. en fait je crois que j'aurais tellement hésité, que je l'aurais pas envoyé cette contribe (j'ai déjà fait le coup 150 fois et annulé), mais la ooops c'est parti sans prévenir bon je vais tâcher de me fer pardonner

et l'air des baies
 
dom

02/09/2005
07:43
re : Devinette

c'est vrai, la remarque de Guy sur qui repond a qui est assez pertinente, mais bon c'est aussi assez agreable de lire sans reflechir, surtout quand on a plus rien a dire
 
guydufau

07/09/2005
00:32
re : Devinette

Chez pépé
A l'âge de quatorze ans, j'ai été admis à l'académie des beaux-arts de Brera au terme d'une sélection très dure : seuls quarante candidats sur cent cinquante avaient été reçus à l'examen.
Cette année-là, je suis allé chez mes grands parents, dans la Lomellina, pour les vacances de Pâques. A mon arrivée, j'ai été surpris de ne pas voir fondre sur moi les babituelles nuées de moucherons et de moustiques. Forcément! Nous étions seulement au mois de mars et la "bourgeonnade" d'insectes teigneux devait encore éclore! En revanche, on entendait monter au crépuscule le coassement des grenouilles, qu'elles interrompaient soudain pour bombarder de bruits sourds l'eau des canaux et des rigoles. Ce n'était pas pour rien que le village se nommait Sartirana (1).
J'ai eu de la peine à reconnaître la maison de pépé : les plantes grimpantes qui s'enroulaient autour des montants du portique à quatre arcades étaient en fleur.Des "virgulades" de couleur recouvraient également les murs de l'écurie et du bûcher. Ne parlons pas des potagers! Tandis que je franchissais à dos d'âne le pont qui enjambait le canal, j'ai vu apparaître un énorme échiquier, composé d'innombrables pièces de mosaïques et doté d'une perspective impossible. Les pièces majeures et mineures n'étaient autres que des arbres fruitiers qui avaient tiré des fleurs en rafales. Pépé savourait ma stupeur sans mot dire, puis il m'a lancé comme un souffleur: "Ne regarde pas seulement avec les yeux, mais aussi avec le nez!"
- Regarder avec le nez?
- Oui, renifle, écoute les odeurs et les parfums!
- Hé oui, je les sens...ils sont excellents!
- Attention, le parfum, l'odeur, est une chose que tu dois savoir déchiffrer. Par exemple, viens sous ce cerisier : hume lentement, en aspirant tout doucement. Son odeur a un fond salé...ce cerisier-là, en revanche, dégage un parfum plus sucré, presque rond, et plus intense que l'autre. Et tu sais pourquoi? Parce que le premier arbre a donné des fleurs trop vite et subi une forte gelée. Celui-ci n'était pas pressé de fleurir et il a évité les ennuis!
- Et tu le comprends à l'odeur?
- Bien sûr, et l'odeur me renseigne aussi sur les fruits : l'arbre gelé donnera des fruits tardifs et maigres; l'autre, des "grapins" pleins et parfumés. Du reste, il en va de même chez les hommes. Si un enfant attrape une grave maladie, il lui faufra du temps, un bon traitement, de la nourriture et de la chaleur pour se ressaisir, et son odeur indiquera qu'il n'est pas en grande forme.
- Alors pourquoi les médecins ne nous reniflent jamais quand ils nous examinent?
- Parce qu'ils ont oublié la médecine ancienne. Les traités salernitains qui apprenaient aux médecins à examiner leurs patients disaient pourtant : "Tate sa peau et ses muscles du cou jusqu'aux pieds, écoute comment son sang circule, palpe sa peau pour savoir où elle est douce, humide et sèche, surtout renifle, devine l'humeur, le salé, l'aigre, là ou le sujet sent bon et là ou il puit"...c'est-à-dire là où il pue!
- Vraiment? Mais comme tu es savant, pépé...tu as fait des études de médecine?
- Non, mais je suis juste un gros curieux qui ne se contente pas des notions que les livres et les professeurs nous servent! Tu vois, ce discours vaut aussi pout les plantes, les pommes de terre, les fleurs ou les tomares. Quand une pomme est piquée par un mauvais insecte ou infectée par un virus, elle réagit aussitôt en changeant d'abord d'odeur puis d'aspect. Il s'agit d'un signal, qu'elle te donne gratuitement. Il en va de même pour les hommes et les femmes : une bonne odeur n'est pas seulement l'indice d'une bonne santé, mais aussi d'une bonne humeur. Si une femme te lance une "bouffe" de parfum, cela signifie qu'elle est émue, par exemple que tu lui plais. Si tu es d'accord, si tu frissonne ou si ton coeur bat la chamade, tu peux être tranquille que tu vaporiseras dans l'air ton message d'odeur satisfaite!
- Tout le monde s'en aperçois? Il suffit de friser narine?
- Hélas non. L'amoureux regarde sa petite amie dans les yeux, constate qu'elle a pâli ou rougi, qu'elle tremble, que ses mains sont moites, mais il n'écoute pas son odeur, il ne la sent pas parce que nous avons perdu l'odorat...On nous a bistournés de ce sens fondamental!
- J'étais consterné : "Quelle plaie! Et il n'y a plus rien à faire?
- Eh bien...en s'entraînant avec un peu de méthode et surtout de constance, on peut y remédier
- Des exercices de flair?
- Oui, exactement : s'exercer à "ennariner" les choses et les individus, comme le font les animaux. Quand un chien te rencontre, il te renifle...si ton odeur ne lui plait pas, il s'en va, et tu peux t'estimer heureux s'il ne t'a pas pissé dessus!
- Pépé, tu te fiches de moi! Maintenant, il faut que je joue au chien pour retrouver l'odorat...que je me mette à quatre pattes, que je renifle les jambes et pourqoi pas le derrière de tous ceux que je croise?
Pépé rit avec plaisir : "Félicitations! Excellente relance. Quoi qu'il en soit, je te conseille d'essayer...discrètement. Tu te feras une sacrée culture, tu verras!

(1) Sartirana vient de "salta-la-rana" qui signifie saute la grenouille (NdA)
J'arrêtes là, de qui est-ce?



 
dom

07/09/2005
09:10
re : Devinette

vas savoir!
sauf que l'internet odorant n'existe pas encore, mais est ce bien raisonable de techniquement faire sentir les dessous de bras sur le web, ceci dit sympa ton texte, mais je ne vois pas
 
Clopine

08/09/2005
08:57
re : Devinette

chic, une énigme un peu plus littéraire !
merci Guy

et récapitulons ce que nous apprend le texte :

- l'auteur est soit italien, soit d'origine italienne
- il a fait les beaux-arts
- il est d'origine modeste (chez les riches, on n'appelle pas les grands'pères "Pépé")
- c'est un texte d'initiation
- et je lui trouve comme une naïveté dans l'écriture. Difficile à exprimer : son dialogue n'est pas réaliste, sans pour autant être mal écrit. Certaines tournures (le garçon de 14 ans disant au Pépé "friser narine") sont assez invraisemblables - récit autobiographique revisité, donc, et plutôt largement d'après moi. La dite-jeunesse se situant au début du 20è (où on franchissait encore des distances à dos d'âne, et où les ascenseurs sociaux n'étaient pas encore en panne)



Si je fais la synthèse de tout ça, je m'orienterais plutôt vers un peintre ou un artiste dont la matière premièren'est PAS L'écriture, et qui, l'âge venu et la notoriété aussi, livre dans un récit autobiographique ses souvenirs d'enfance. Un type genre Cueco, encore que Cueco écrirait sans doute mieux que cela.

Mais c'est Guy le malicieux qui nous livre ce texte. Alors s'il sort Umberto Ecco de son chapeau, faudra pas s'étonner.

En réalité, même les écrivains le splus fabuleux peuvent avoir une écriture un peu faible, quand il s'agit de souvenirs de jeunesse...

Néanmoins, je persiste à penser à l'autobiographie écrite sur le tard d'un peintre italien né vers 1910.

Voilà voilà voilà

j'ai tout faux comme d'hab ?

Clopine
 
guydufau

08/09/2005
10:31
re : Devinette

Non, non tout n'est pas faux, Clopine. Mais tu es trop sévère concernant la qualité de son écriture car les difficultés de la traduction sont ici particulièrement ardues. C'est dans sa langue d'origine qu'on doit le juger, qui est l'italien que tu l'as dit.
 
Clopine

08/09/2005
11:20
re : Devinette

bon, d'accord, c'est un écrivain... Mais je persiste à toruver son écriture "naïve", un peu à la manière dela naïveté picturale d'un douanier Rousseau. Je ne vois guère que Dino Buzzati qui ait un peu ce style, dans ses nouvelles "fantastico-réalistes", qui soit italien et en même temps peintre (ce qui correspond à l'école de Brera - qui est près de Milan si je ne m'abuse ?)

Question timing ça collerait. Allez j'avance un Buzzati

Clopine
 
guydufau

08/09/2005
12:16
re : Devinette

Buzzati, non.
Je peux donner la suite du passage que j'ai cité. D'accord ?
 
Clopine

08/09/2005
13:21
re : Devinette

mais c'est quelqu'un de célèbre néanmoins ? Pas Moravia quand même ?

Ou bien...

j'ai comme l'ombre d'une idée qui poihte

...

ok pour la suite
 
guydufau

08/09/2005
15:38
re : Devinette

La voici :
...Tu te feras une sacrée culture, tu verras !
- Une culture sur la puanteur?
- Oui. Tu ne t'es jamais demandé pourquoi les femmes, et maintenant les hommes,s'arrosent de plus en plus de parfum?
- Pour couvrir les mauvaises odeurs et la sueur rance.
- N'exagère pas... se vaporiser un parfum délicat de temps à autre peut avoir un effet agréable, mais c'est l'excès qui tue : la méfiance que nous avons en nos glandes fait de lui un masquage. Comme me le racontait le professeur Trangipane, au XVIIIe siècle déjà, les nobles emperruqués avaient compris qu'ils dégageaient une odeur différente selon leurs états d'âme, une odeur que le nez déchiffrait à l'instar d'un signal bien distinct. Ainsi, pour éviter que les autres ne découvrent à travers l'odorat leur caractère, leur personnalité, leurs émotions et leur hypocrisie, dont l'odeur vous retourne l'estomac, ils préféraient effacer ces messages au moyen de "pschistées" de parfum.
- Pépé, tu veux dire que si je m'entraîne...une "nariflade"
...et personne ne pourra jouer le malin avec moi?
- Bien sûr! Tout a un langage dans la nature : la façon qu'ont les gens de bouger et de gesticuler, de marcher, de s'asseoir, de manger, de serrer la main...la façon d'utiliser la voix et d'articuler les mots...tout cela est une encyclopédie de signaux impayables. C'est comme si tu arrachais aux gens leurs vêtements, comme si tu les voyais tout nus, tels qu'ils sont, fesses et bavardages au vent.
J'ai failli applaudir la conclusion de cette folle tirade : "Mais d'où te viennent donc ces idées? Tu ne vas pas me dire qu'elles naissent ainsi, toutes seules, comme des radis dans le jardin !
- Non, rien ne naît du néant. Tout a une cause, des idées qui jaillissent du crâne de l'homme jusqu'aux pets que vous fabrique le cul d'un singe, en passant par les éternuements. Les intuitions sont, elles aussi, le produit d'une greffe de plusieurs notions, souvent opposées, comme dans le croisement des plantes.
- Tu pars de l'exercice du flair, tu dégaines les greffes et les pets, et tout ça pour en arriver à quoi?
- A la connaissance, au savoir, aux recherches, aux vérifications. Ne vous contentez pas des règles faciles ni des livres menteurs de l'école!
- Ca suffit, pépé! avec toutes ces métaphores, tu me fais perdre la tête! Bon, je n'oublierais pas. Mais toi, un paysan, comment as-tu réussi à apprendre...comment dire? A te faire toutes ces greffes de savoir?

- Je vais te le révéler immédiatement. Mon coup de chance s'est appelé don Gaetano. Quand ce saint homme est entré au séminaire, il venait juste de quitter l'école d'ingénieurs de Turin, alors qu'il était sur le point d'obtenir sa maîtrise. Ce n'était certes pas un esprit paisible : il polémiquait sur tout, y compris sur les dogmes. Quelques siècles plus tôt, on l'aurait au minimum brûlé vif. Dès qu'il est devenu prêtre on l'a expédié dans une paroisse des campagnes du Monferrato, pour le punir en quelque sorte. Par vocation, ou pour tromper l'ennui, je l'ignore, don Gaetano a ouvert une école pour les enfants des environs. Il a affiché l'avis. J'avais sept ans et je me suis présenté avec une douzaine d'autres "vacarmeux" de mon espèce. Ce professeur était vraiment un acteur : il parvenait à nous passionnait pour le moindre sujet, il savait tout transformer en un jeu ponctué de blagues, en histoires plus belles que des fables. Tu te rends compte, j'avais tellement envie d'apprendre que je fuyais les champs pour ne pas rater une seule leçon. Tu vois, je n'ai pas la mémoire d'un Pic de la Mirandole, mais si on me raconte, ou si le lis un problème, un événement qui m'intéresse, je peux te le relater un mois plus tard sans me tromper d'un seul mot.
" Don Gaetano n'avait pas les idées des "pille-terres", c'est-à-dire des propriétaires terriens et des patrons de filatures. Il leur tirait parfois au nez des bordées terrifiantes, y compris pendant le prêche. Jusqu'au jour où on lui a tendu un piège. Il vivait dans une grande maison qui jouxtait l'église : pour y entrer, il suffisait de monter une volée de marches depuis la sacristie. Eh bien, quelqu'un a cru bon de scier les deux marches du haut, et un matin qu'il est descendu dire la messe, il a dévalé l'escalier comme un sac de pommes de terre! Il s'est cassé le genou et le fémur et a dû rester alité je ne sais combien de temps. J'allais lui tenir compagnie presque tous les jours, de retour des champs. Pour me remercier, il me lisait un chapitre; et quand il était fatigué, c'est moi qui m'en chargeait. Nous avons dévoré ainsi un tas de livres d'histoire, de philosophie et même de mécanique rationnelle. Des romans, mais aussi des textes censurés par le Vatican. Par exemple l'édition d'un évangile traduit au XVIe siècle du grec en dialecte mantouan et imprimé clandestinement à Genève. Le traducteur avait été inculpé d'hérésie et brûlé vif.
- Alors, pourquoi tu ne t'es pas fait prêtre toi aussi?
- Réfléchis un peu. Si ton grand-père était rentré dans les ordres, ta maman ne serait pas née et tu ne serais pas en train de m'écouter!
- Alors c'est juste pour que je naisse! merci. A en juger tes discours subversifs, on ne dirait pas que tu as été éduqué par un curé, pépé!
- L'habit ne fait pas le moine, mon enfant! De toute façon, ce n'est pas seulement à don Gaetano que je dois mon éducation. Tu te rappelles le professeur Trangipane qui enseignait à l'université agronomique d'Alessandria et qui m'amenait ses élèves? Figure-toi qu'il avait commencé à le faire bien avant que tu naisse. A l'époque déjà, ses élèves me posaient un tas de questions d'agronomie pratique. Pour éviter de me ridiculiser, j'ai dû apprendre la théorie : j'étudiais des textes que le professeur me fournissait, comme si c'était moi qui avait un examen à passer.
- Dommage que tu ne l'aies pas fait, pépé! Tu aurais eu à coup sûr la maîtrise!
- C'était justement ce que me disait le professeur...mais il ajoutait que ç'aurait été un crime : "Cher Bristin, aujourd'hui tu es un phénomène, tu es le seul paysan qui enseigne. Avec une maîtrise, tu serais devenu un professeur quelconque".
 
clopine

08/09/2005
16:33
re : Devinette

Fellini ?
 
Yann

08/09/2005
16:38
Ayé

C'est facile, c'est un essai de Jean-Amaury de la Pierre-Larousse (beau-frère du fondateur du dictionnaire), et qui s'intitule "Définitions, ou l'art de l'éducation peaufiné par l'apprentissage du dictionnaire". Il s'agit de mettre en fiction dialoguée une définition du dictionnaire, entre deux personnages fictifs, à des fins d'éducation. C'est un peu comme le Télémaque de Fénelon en beaucoup plus chiant.
la qualité très artificielle et téléphonée, voire maladroite, du dialogue, est un clin d'oeil adressé au lecteur, afin que celui-ci ne soit pas dupe de la source de l'écrivain.
Ce brave Amaury a aussi écrit de nombreuses épopées historiques, dont celle, restée célèbre, du Duc de La Marche de l'Escalier de la Buanderie, où les personnages s'apostrophaient à coup de "Ah, mais mon cher Comte de Fontenois, né en 1468 et décédé en 1521, et qui fûtes l'instigateur, tout au cours des XVe et XVIe siècle de nombreuses campagnes militaires, au détriment des duchés bourguignons et normands, vous me goûterez bien ce petit Saint Véran!"

J'ai bon?

Yann

 
guydufau

08/09/2005
17:58
re : Devinette

Non Clopine, ce n'est pas Fellini, j'hésite à te donner cette indication.... c'est un ... non pas encore
Yann, c'est pas bon !
 
La reine

08/09/2005
21:29
Juan Rodolfo Wilcock

Après lecture de la réponse de Yann : en ce cas, le texte cité par Guy pourrait être de Juan Rodolfo Wilcock, auteur de "La synagogue des iconoclastes", "le stéréoscope des solitaires" et autres chefs d'oeuvre péri-oulipiens. Edité chez Gallimard Du monde entier (meuh nan Guy je te parle pas de mon dentier), et qui pourrait bien en effet recéler des casse-tête de traduction.

Malgré son non hispanique, c'est bien un auteur italien, qui tresse des fictions entremélées d'exercices définitoires et d'apocryphes divers. Les Perecophiles apprécient.

LRDB
 
CA

08/09/2005
22:26
Protesto

Tss, tss, tss, vayavoir un conflit diplomatique, si ça continue.

Wilcock, italien d'origine, certes, mais comme tant d'Argentins, che. Et de père anglais. Vous connaissez la blague préférée des Argentins : les hommes descendent du singe, les Argentins descendent du bateau. écrivit aussi, et beaucoup, en espagnol. Sa poésie est traduite en français par Silvia Baron Supervielle. Pas lu son œuvre en italien.

Je copie ça, pas le temps d'écrire par moi-même.

http://www.librairie-compagnie.fr/rio_plata/w/wilcock.htm

WILCOCK, Juan Rodolfo

[ARGENTINE/ITALIE] (Buenos Aires, 1919 — près de Viterbe, Italie, 1978). Né de père anglais et de mère italienne. Co-directeur de la revue Verde Memoria, il est l'un des poètes les plus épurés du lyrisme argentin, fortement inspiré par les romantiques anglais. Après une demi-douzaine de recueils (Libro de poemas y canciones, 1940 ; Ensayos de poesia lirica. Persecuciones de las musas menores, 1945 ; Paseo sentimental. Los hermosos días, 1946 ; Sexto, 1953) et une pièce écrite en collaboration avec Silvina Ocampo (Los traidores, 1956), il émigre à Rome, à la fin des années cinquante et poursuit son œuvre littéraire en italien.

ANTHOLOGIES / REVUES : Poèmes dans les Cahiers du Sud n° 356, 1960.

— Poèmes, anthologie, édition bilingue, traduit de l'espagnol par Marie Thabuy Ramalingham. [Paris], Centre culturel argentin, « Nadir » n° 13, 1984, 84 p., épuisé.

— Les Jours heureux, (Los hermosos dias), poésie, présenté et traduit de l'espagnol par Silvia Baron Supervielle. [Paris], Éditions La Différence, « Orphée » n° 196 / Unesco, « Œuvres représentatives », 1994, bilingue, 128 p., épuisé.

— Le Stéréoscope des solitaires (Lo stereoscopio dei solitari, 1972), nouvelles, traduit de l’italien par André Maugé. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1976, 184 p., 6.14 €.

— La Synagogue des iconoclastes (La sinagoga degli iconoclasti, 1973), nouvelles, traduit de l’italien par Giovanni Joppolo. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1977, 176 p., 8.34 €.

— Le Temple étrusque (Il tempio etrusco, 1973), roman, traduit de l’italien par Nino Frank. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1985, 208 p., 11.89 €.

— Le Chaos (Parsifal. I racconti del “caos”, 1974), nouvelles, traduit de l’italien par Nino Frank. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1982, 240 p., 14.68 €.

 
Et l'air des baies

08/09/2005
22:35
Tudieu, beau pedigree

Ah ke ça vous signe la jeunesse Borgèsienne tout ça. Certes certes...

Guy peut-il avoir lu un auteur non inscrit au Prti C. ?? Là est finalement notre royale question.
 
guydufau

09/09/2005
08:11
re : Devinette

"Guy peut-il avoir lu un auteur non inscrit au Prti C. ?? Là est finalement notre royale question."

J'ai proposé Alain Gerber, Jacques Yonnet,Guy Fourré (ce n'était pas une devinette), Montesquieu, Henri Gougaud (Ainsi soit-il), que personne n'a cité,et Michel Onfray.
Sont-ils tous des cocos?
La reine a rejoint les sorcières de Salem!

En attendant personne n'a identifié le petit fils de pépé
 
Clopine

09/09/2005
08:56
re : Devinette

ni un peintre, ni un cinéaste ?

confirmez-moi quand même quelques points ?

- c'est un italien
- du 20 è mort vraisemblablement
- c'est un récit autobiographique
- il est né dans la région de Milan
- d'une famille de paysans
- ce n'est pas forcément en littérature qu'il est le plus illustre, ce qui peut se dire aussi comme suit : il a une autre activité créatrice mais ni peinture, ni cinéma
- il est très connu


bon, compte tenu de tous ces points que je tiens, jusqu'à controrde de votre part, pour acquis, je vais élargir aux hommes de théâtre. Donc


Dario FO ?
 
guydufau

09/09/2005
10:15
re : Devinette

Bravo Clopine, c'est le prix Nobel de littérature 1997, Dario Fo.
Les passages cités se trouvent pge 119 à 124 dans "Le pays des Mazaràt" écrit avec la collaboration de Franca Rame, sa femme.
Quand tu as cité Clopine Fellini j'ai failli te dire qu'il y avait que 3 ans de différence avec...heureusement je ne l'ai pas fait.
Dario Fo qui a fait ce bilan : "Il y a 45 ans que je fais du théatre, j'ai eu 45 procès : la Justice est ponctuelle!"
 
Clopine

09/09/2005
10:29
re : Devinette

Hourra !

(mais j'ai été aussi orientée par la sensibilité "communiste" de l'auteur du passage, j'ai oublié de l'ajouter à ma liste d'indices).

J'suis contente, même si ça a été laborieux...


Clopine
 
Marc Blondel

09/09/2005
11:49
re : Devinette

Moarf, c'est cohérent, puisqu'il faut dire "Dario Force Ouvrière" (ou Dario Effo)
 
guydufau

09/09/2005
15:38
re : Devinette

Dario Force Ouvrière, quel contre sens. Y-t-il un point commun entre hilarité et morosité ?
 
Clopine Trouillefou

11/09/2005
09:53
re : Devinette

bon, une petite énigme pour Guy (j'espère qu'il ne connait pas la citation ! )

Bon, on est d'accord, hein ? Pas de Google ?

(c'est à propos de Proust)

"le mépris qu'éprouvent une demi-douzaine -ou un demi-million - d'imbéciles sincères pour un homme de génie devrait nous guérir à tout jamais de notre suceptibilité absurde et de notre faculté d'etre blessé par cette calomnie lapidaire que l'on nomme une insulte"

Marie Clopine
 
guydufau

11/09/2005
20:39
re : Devinette

"Ceux qui me comprennent sont rares, je n'en suis que plus estimé" (Pessoa je crois)
Commeil y a un peu la même idée avec la phrase proposée, Clopine, je propose Fernando Pessoa.
 
Clopine

11/09/2005
21:37
re : Devinette

là ça gèle bon un indice (et lequel !)

" ah, me répandre par terre comme une bouse et ne plus bouger"

(c'est forcément queluq'un qui a vécu dans un pays d'élevage !)

Clopine
 
guydufau

12/09/2005
10:19
re : Devinette

A défaut d'être un contemporain,un voisin de Clopine :
Guy de Maupassant
 
Clopine

12/09/2005
11:11
re : Devinette

Je ne vous dirais qu'une chose, Guy, paraphrasant les célèbres DUPONTD : "un peu plus à l'Ouest"...

Allez, un effort : un pays d'élevage, à l'Ouest de la Normandie...

Où l'on ne parle pas forcément français (ni breton)...


Clopine
 
guydufau

12/09/2005
14:17
re : Devinette

bon, c'est donc un rosbif,ou un yankee, ce n'est pas moi qui vais trouver ! à moins que ce ne soit Howard Zinn.
 
cLopine

12/09/2005
14:45
re : Devinette

Guy, ne me faites pas de peine s'il vous plaît.

Je vous jure qu'il existe une île (et pas seulement sa possibilité - cette dernière phrase étant à son tour un indice, puisqu'elle pointe un auteur à la mode qui, comme notre anonyme, y vit... je sais c'est sybillin mais en fait c'ést évident)

Ile qui contient principalement une population ni yankee ni rosbif

Et qui est plus mondialement connue pour ses écrivains que pour ses orangers

notre anonyme fait évidemment partie de la première catégorie

C'est même l'un des plus illustres

Même s'il écrivait en français

et à propos de Proust

le même illustre, à la question "pourquoi écrivez-vous ?"

a répondu "je ne suis bon qu'à ça".

Ce que je pourrais sans doute reprendre, toute proportion gardée, à mon compte. Enfin, si j'osais quoi.


Clopine
 
shhhhhhhhhh

12/09/2005
16:20
re : Devinette

Ou c'est qu'il vit Houallebecq ? je pensais qu'il ne sortait pas du bureau de son directeur de marketting.
 
guydufau

12/09/2005
16:24
re : Devinette

De leçon de géographie, j'en ai besoin, merci Clopine.
Le plus illustre était donc Victor Hugo, celui en question qui écrivait "même" en français, non, je ne vois pas
 
Clopine

12/09/2005
16:26
re : Devinette

la seule chose que l'on sait, c'est que Houellebecq est loin.

(Ceci est un jeu de mots réservé exclusivement aux habitants de l'Eure, disons entre Brionne et Pont Audemer).

Mais revenons à notre première énigme. Toujours le même écrivain a écrit cette phrase, définitive, je trouve :

"le soleil brillait, n'ayant pas d'autre alternative, sur le rien de neuf".

Alors, y êtes-vous ?

Clopine


 
shhh

12/09/2005
16:33
re : Devinette

Ah ben voilà, ce doit être Stevenson.
 
Clopine

12/09/2005
16:59
re : en attendant Dodo

Meuh non, voyons...

Tiens, je vais m'en aller cueillir un peu d'estragon, parce que je crois bien que mon pote Vladimir va venir manger à la maison.

On boira un coup en attendant dodo ...


Clopine

 
Humm ! Hamm !

12/09/2005
21:51
re : Devinette

L'irlande à l'ouest de la normandie !
ça m'embeckette un peu !
 
De bouche

12/09/2005
21:54
à oreille

Vladimir : Dis-moi, quand est-ce qu'on becquette?
 
Clopine

13/09/2005
08:37
re : Devinette

ben oui, quoi, ça dépend comment vous considérez la chose, non ?

Si la Normandie est à l'ouest de Paris, l'Irlande est à l'ouest de la Normandie.

Enfin, ça dépend peut-être.

Vous la voyez où, vous, l'Irlande ?
Clopine
 
guydufau

13/09/2005
09:20
re : Devinette

Quand quelquefois perdant le nord, on croit le retrouver, mais c'est l'ouest et le nord,une fois, est encore perdu
 
Maddy Rooney

13/09/2005
18:43
Guiness que c'est ?

Désolée, les gars, c'est l'heure d'aller au pub.

 
shhh

14/09/2005
13:49
re : Devinette

Ben oui, mais Samuel Becket c'était drôlement dur à trouver.
 
Louise

14/09/2005
23:52
re : Devinette

là une facile:

"Mais la culture aujourd’hui en France, c’est ce qui nous permet d’espérer. Elle est faite par
les plus démunis, par les jeunes, par celles et ceux qui quelques fois ne savent à peine lire et
écrire et peuvent réinventer la poésie. Elle passe par le rap, par le rock, elle passe par le tag,
elle passe par l’invention permanente. Elle passe par la possibilité pour des jeunes d’être des
stars un jour de demain…
Elle passe par le sport, et le sport et la culture font aussi très bon ménage et n’importe quel
jeune qui a de l’imagination peut devenir le Rimbaud de demain. Donc, moi je crois que la
culture a de beaux jours devant elle."
 
paul

15/09/2005
06:16
re : Devinette

STARAQUE !!!!!!
 
w

15/09/2005
09:33
re : Devinette

FC / LA
Enfin je dirais plutôt LA toute seule, vu l'affligeance.
Qué pitié...


 
Louise

15/09/2005
11:09
re : Devinette

En effet, on reconnaît de suite l'affligeance, c'est dans :
ENTRETIEN FRANCE CULTURE DU 15 MARS 2005
de LAURE ADLER (Directrice de France Culture) par CHRISTOPHE ROUILLON
(Maire de Coulaines, Conseiller général de la Sarthe, Vice-Président de l’Association des
maires de France)

http://coulaines.fr/download/democratie/ENTRETIEN%20France%2 0CULTURE.pdf
 
guydufau

15/09/2005
16:20
re : Devinette

Une autre : De qui est-ce ?

Nous vivons dans un âge éclairé, qui a secoué les superstitions et les dieux. Il ne reste attaché qu'à quelques divinités qui réclament et obtiennent la plus haute considération intellectuelle, telle que Patrie, Production, Progrès, Science. Par malheur, ces divinités si épurées, si affinées, tout à fait abstraites comme il convient à une époque hautement civilisée, sont pour la plupart de l'espèce anthropophage. Elles aiment le sang. Il leur faut des sacrifices humains. Zeus était moins exigeant. Mais c'est qu'on n'aurait pas accordé à Zeus plus que quelques gouttes de vin et un peu de graisse de boeuf. Au lieu que le Progrès -que ne lui accorderait-on pas ? Aussi riait-on parfois de Zeus, tandis qu'on ne rit jamais du progrès. Nous sommes une civilisation qui ne rit pas de ses dieux. Est-ce par hasard que depuis l'intronisation dans l'Olympe de ces dieux dont on ne rit pas, il n'y a presque plus de comédie ?
On peut tout accorder au progrès, car on ignore tout à fait ce qu'il demande. Qui a jamais tenté de définir un progrès ? Si l'on proposait ce thème dans un concours, il serait sans doute instructif et amusant de comparer les formules. Je propose la définition que voici, la seule à mon avis pleinement satisfaisante et qui s'applique à tous les cas : on dit qu'il y a progrès toutes les fois que les statisticiens peuvent, après avoir dressé des statistiques comparées, en tirer une fonction qui croît avec le temps. S'il y a en France -simple supposition- deux fois plus d'hôpitaux qu'il y a vingt ans, trois fois plus qu'il y a quarante ans, il y a progrès. S'il y a deux, trois fois plus d'automobiles, il y a progrès. S'il y a deux, trois fois plus de canons, il y a progrès. S'il y a deux, trois fois plus de cas de tuberculose...mais non, cet exemple ne conviendra que le jour où on fabriquera de la tuberculose. Il convient d'ajouter à la définition ci dessus que la fonction doit exprimer l'accroissement de choses fabriquées.
 
LRDB

15/09/2005
16:47
réponse

Henri Lefevre, ou bien Castoriadis ?


 
Clopine

15/09/2005
17:31
re : Devinette

deux mots, dans le texte-énigme : "mythe" et "progrès"... Il me semble que ce dont se moque gentiment ce texte, c'est d'une vision du monde qui a couru sans problème durant le vingtième siècle, disons jusqu'aux années 60, où des personnalités comme René Dumont l'ont quand même pas mal secouée (cette vision), ont à tout jamais empêché qu'on la considère comme un dogme. Après, le pessimisme l'a emporté. Qui oserait encore écrire que le "progrès" est un Dieu ?

Bon je dirais donc un texte remontant aux années 1960 -1965. Quelqu'un qui avait peut-être lu le célèbre "mythologies" de Barthes, ou aurait humé l'air du temps ? Quelqu'un qui, en tout cas, tout en faisant preuve d'une bonne érudition classique, ne va quand même pas très loin dans la critique, restant plutôt dans le registre de la dérision bon enfant...

Une fois de plus, Guy m'entraîne chez les penseurs, moi qui n'ai envie que de rigoler avec Alphonse Allais ! Mais bon, je le lui pardonne...

Au fait, est-ce un français ? Pourquoi pas ? Rien dans le texte, (qui ne sent pas sa traduction) ne l'infirme...

allez, hypothésons !

- un français
- journaliste ou essayiste, je dirais du genre éditorialiste au Monde
- dans les années 1965.

Bon, Guy, je gèle, je tiédis, je brûle ?

Clopine
 
guydufau

15/09/2005
17:46
re : Devinette

Ni Henri, ni Cornéluis
Clopine, Alphonse Allais et l'auteur à quelques années près auraient pu se dire bonjour.
 
Clopine

17/09/2005
17:10
re : Devinette

Jean d'Ormesson ?

J'écris ce nom, Guy, et puis rien qu'à l'idée de vous, lisant jean d'Ormesson le soir dans votre petit lit, en pyjama à carreaux,sous une lampe de chevet tulipe 1900, je me mets à rigoler...Surtout qu'en fait de petit lit, vous possédez très certainement un honnete 180 X 220...

donc, ce qui est l'essentiel pour une égocentrique comme moi, je m'amuse, et suis sure que vous me le pardonnerez.
Allez, soyez pas vache, un autre petit indice pa si clair que cela mais sortant de l'obscur.

je suis sure que vous savez le faire...

Clopine

ps : au fait, qui connait des lecteurs de Jean d'ORMESSON ? allez, allez, ayez pas peur, avouez...

vous en etes ?
 
guydufau

17/09/2005
19:11
re : Devinette

De Jean d'Ormesson, je ne connais que sa fiole à la téloche, et rien de plus. J'ai seulement un 140x195, je viens de mesurer, mais il est escamotable !
 
guydufau

17/09/2005
19:16
re : Devinette

Escamoté le message précédent avant mon accord. Je mettrai un autre passage tout à l'heure, Clopine.
 
guydufau

17/09/2005
22:42
re : Devinette

Voici un deuxième extrait :
On ne peut dépasser les Romains dans l'art d'être perfide. La perfidie a deux inconvénients : elle suscite l'indignation et empêche qu'on ne soit cru par la suite. Les Rommains ont su éviter l'un et l'autre, parce qu'ils étaient perfides seulement quand ils pouvaient à ce prix anéantir leurs victimes. Ainsi aucune d'elles n'était en état de leur reprocher leur mauvaise foi. D'autre part, les spectateurs étaient frappés de terreur; comme la terreur rend l'âme crédule, la prefidie même des Romains avait pour effet d'augmenter au lieu de diminuer autour d'eux l'inclination à les croire; on croit volontires ce qu'on désire vivement être vrai. En même temps les Romains louaient leur propre bonne foi avec une conviction contagieuse, et mettaient un soin extrême à sembler se défendre et non attaquer, à paraître respecter les traités et les conventions, sauf lorsqu'ils pouvaient frapper impunément, et parfois même en ce cas. Une de leurs coutumes était, quand un traité conclu par un de leurs consuls semblait trop modéré, de recommencer la guerre et de livrer ce consul nu et enchaîné aux ennemis en expiation du traité rompu; ceux-ci, qui ignoraient cet usage et croyaient la paix établie, ne trouvaient dans ce corps nu qu'une faible consolation. Les exemples de perfidie et de foi violée sont si nombreux dans l'histoire romaine qu'ils seraient trop longs à citer; ils ont tous un caractère commun, c'est qu'ils sont calculés et prémédités. C'est ainsi que les Romains purent se donner une réputation de loyauté. Retz dit que lorsqu'on a froidement résolu de faire le mal, on peut garder les apparences, au lieu que si on ne veut pas le faire, et si néanmoins on s'y laisse aller, on provoque toujours un scandale. Les Romains ont appliqué ce principe à la violation de la parole donnée; au lieu que les autres peuples qui, comme les Carthaginois, manquèrent à leur parole par besoin, par fureur, par désespoir, eurent une réputation de perfidie même auprès de la postérité, qui n'écoute jamais les vaincus.
Le plus bel exemple est celui de Paul-Emile, quand il fit en une seule heure le sac de soixante dix villes et emmena leurs habitants comme esclaves, après avoir promis à ces villes le salut et avoir introduit dans chacune un détachement armé à la faveur de cette promesse. Le Sénat était l'auteur de cette ruse. L'histoire des guerres espagnoles, dans Appien, est pleine de généraux romains qui violent leur parole, massacrent des peuples entiers après les avoir désarmés en leur promettant la liberté et la vie, attaquent par surprise après avoir conclu la paix. Mais le plus affreux effet de la perfidie romaine fut le malheur de Carthage, où une civilisation qui, grâce à l'influence de l'Orient et de la Grèce, était sans doute pour le moins aussi brillante que la civilisation latine, fut anéantie pour toujours et sans laisser des aucune trace.

Ca change des fables à la Carcopino !
 
Marceldudu

18/09/2005
01:53
re : Devinette

Bonsoir
"S'il y a deux, trois fois plus de cas de tuberculose...mais non, cet exemple ne conviendra que le jour où on fabriquera de la tuberculose."
C'est curieux, cette phrase, sans peut-être en avoir trop l'air, exprime une dérision froide et désespérée qui me semble correspondre avec la fin du vingtième siècle plus qu'avec son début et l'époque d'Alphonse Allais. Sans cette référence, j'aurais bien imaginé un sociologue. Pourquoi pas Bourdieux? Le deuxième extrait nous sort de la socio pour nous tirer vers l'histoire, un histoire un peu décalée, avec le même côté un peu désespéré. Dommage que Jean-Michel Gaillard soit un peu trop jeune!
Marceldudu
 
guydufau

18/09/2005
16:04
re : Devinette

"Le même côté un peu désespéré" dit Marcel en rapprochant les deux extraits. Je dirai plutôt des idées lucides consruites sur une énorme érudition. S'ajoute une grande faculté d'anticipation.
 
Marceldudu

18/09/2005
16:52
re : Devinette

Excuse moi, Guy, mais pour moi, lucide et désespéré, ça fait un peu pléonasme. C'est exactement ce que je voulais dire.
La grande faculté d'anticipation, est ce un indice?
Côté indices, justement, nons n'avons pas grand-chose, jusqu'à présent.
J'azi un nom sur le bout de la langue, mais il n'ose pas sortir. R.A.?
Marceldudu
 
guydufau

18/09/2005
19:08
re : Devinette

Oui, la grande faculté d'anticipation est un indice. Un autre indice : son engagement.
 
Marceldudu

18/09/2005
20:41
re : Devinette

Bonsoir,
Je suis convaincu que cen'est pas par hasard que tu nous as balancé Carcopino. Il a bien connu Caillois, Cocteau, aurait très bien pu connaître A. Allais ainsi que notre homme. Je n'arrive pas à trouver le lien .
Marceldudu
 
LRDB

18/09/2005
23:41
re : Devinette

Vernant
 
LRDB

18/09/2005
23:53
re : Devinette

Ah quel crétin je n'avais pas lu l'indication de date... Sorry.

Euh, Marc Bloch (prof d'hist romaine à la Sorbonne) ?


 
guydufau

19/09/2005
09:55
re : Devinette

Marcel : j'ai balancé Carcopino, parce que, comme Jean Tulard, il a produit de l'Histoire académique, officielle, celle qui fait l'apologie des vainqueurs, des envahisseurs, des destructeurs. Tandis que le X en question, comme Henri Guillemin,s'intéresse à l'Histoire des vaincus, des victimes.
Un autre indice : notre personnage a décrit "un soulèvement prolétarien à Florence au XIVe siècle".

Ni Vernant, ni Marc Bloch.
 
Clopine

19/09/2005
14:34
re : Devinette

bon, j'ai du partir sur de mauvaises bases.

C'est donc un auteur plus âgé, enfin moins proche de nosu que je ne le pensais. Années 30-40 peut-être

Ecrivain politique, et "engagé", comme nous le sous-entend Guy...

dans les années 30

qui met son érudition très certainement grande et "historique" au service des idées dites "de gauche"


j'ai comme l'ombre d'une idée qui pointe.

Ce n'est pas Rosa Luxembourg quand même ?

Non

Karl Liebnecht ?

l'un ou l'autre aurait "tapé" dans des références historiques teutonnes

(mais moi je tâtonne..)


Clopine
 
guydufau

19/09/2005
14:46
re : Devinette

dans les années 30
Bravo, Clopine, c'est dans le mille !
 
Clopine,

19/09/2005
15:07
re : Devinette

pour ne pas me couvrir de ridicule, guy, une petite précision pour ma petite idée qui pointe :

-cela pourrait-il être une femme ?

Parce que si oui, cela va forcément restreindre de manière draconienne les possibilités

Momone était trop jeune(qui aurait pu écrire cela), tout comme Harendt (qui de toute manière n'aurait jamais parlé ainsi)

Si oui, cela pourrait-il être un genre émacié, lunetté rondement, et vêtue avec une élégance dite "de l'abbé Pierre", d'une honnêteté intellectuelle telle que, pour être en accord avec ses idées, notre inconnu (e) s'en va turbiner chez Renault (préfigurant ainsi les "établis" trotskystes des années 70), s'engage dans les brigades internationales et meurt d'épuisement ?

Dans le style gracieuse et pesante à la fois...

(pourtant, si c'est celle à laquelle je pense, elle était beaucoup plus "philosophique" qu'"historienne". Mais ancrée dans son temps, je la vois bien mettre son érudition au service de son (ses) engagements.

Ca se trouve, ma mince philosophe est un gros penseur allemand et barbu...

Clopine
 
guydufau

19/09/2005
16:10
re : Devinette

Bien vu Clopine, c'est bien celle qui a turbiné chez Renault, qui s'est engagée dans les brigades internationales et meurt en 1943 : Simone Weil.
Les passages que j'ai cité ont été publiés en 1960, sous le titre "Ecrits historiques et politiques". Editions Gallimard.
Félicitations.
 
Clopine

19/09/2005
18:37
re : Devinette

re-hourrah !

Je n'ai pas lu le livre en question, mais j'ai pourtant une tendresse toute particulière pour Simone Weil, qui remonte à mes toutes jeunes années d'étudiante.

Ca se passait l'été, un été étouffant et presqu'immobile. Coincée dans des bus asthmatiques, bossant en usine tout l'été pour compléter ma bourse (j'étais en effet dans cet état si bien décrit dans le "petit chose" : boursière...), éreintée tous les soirs malgré l'énergie de mes vingt ans, je n'aspirais qu'à une chose : retrouver ma piaule de cité universitaire, 4mx6m, désertée de tous les étudiants blancs (ne restaient que les africains...et moi !) et me plonger dans la "pesanteur et la grâce", de Simone Weil. A cinquante ans de distance, je vivais comme elle une immersion dans la classe ouvrière. Craindre que mes mains "n'arrivent pas" à ce que les autres semblaient réussir si facilement : redresser une boîte en carton pour glisser des tubes dedans. Accepter humblement l'aide des collègues, qui, me voyant sombrer et retarder la chaîne, m'envoyait sans mot dire des boîtes à demi-faites... (même avec leur aide, j'ai mis au moins quinze jours à acquérir leur habileté manuelle !) Etre irrémédiablement "séparée" pour des raisons évidentes, mais que j'ai mis des années à comprendre (le maquillage outrée des ouvrières, comme une politesse en fait de leur part et le contraste avec ma pâleur estivale !) La lecture de Simone Weil m'apaisait, donnait un sens à ce que je vivais.


A cinquante ans de distance, je vivais (un peu) et par obligation, ce qu'elle avait délibérement choisi de vivre...

L'évocation de son nom seul, aujourd'hui, fait remonter ces étés -là, leur touffeur, ma fatigue, et quelque chose de la fierté et de l'humiliation mêlée qu'il y a à gagner sa vie en vendant -pour si peu !- sa force de travail !

Clopine




 
Yann

21/09/2005
14:51
N'épargnons pas l'écureuil

Une petite devinette culinaire... Je la rapporte ici, parce que ce passage m'a permis de découvrir que l'écureuil est un animal tout aussi boulottable que le lapin, la grenouille ou l'âne.
(Il y a des forumeux qui ont *de bonnes raisons de savoir d'où vient ce texte* , ne dévoilez pas tout de suite!).
Allons-y:

"Alors que je commandais du chevreuil par téléphone à une ferme bio à laquelle je n'avais jamais eu affaire, je m'enquis des autres produits disponibles en stock. Une voix de femme me lut une liste et termina par le mot "écureuil". J'en conçus un certain intérêt. Depuis le début de l'année, je cherchais un moyen pratique de me venger de ces petits saligauds qui mangeaient les bourgeons d'un camélia de mon jardin. L'écureuil était incroyablement bon marché (il mérite de l'être), et on m'expliqua qu'il était préférable de le cuire longtemps, à petit feu. Puis, on me demanda si je voulais que la bête soit découpée.
"Quel est l'avantage? dis-je.
- Eh bien, si elle n'est pas découpée, on voit tout de suite que c'est un écureuil", me répondit-on.
Je la commandai découpée.
Deux jours plus tard, le colis en polystyrène arriva. Je tâtonnai aussitôt sous le chevreuil à la recherche de l'amuse-gueule à queue touffue. J'ouvris le sac en plastique. Hum-hum. Ils avaient oublié de le découper et il ressemblait effectivement à... oui, un écureuil mort, dénudé, et dépouillé. J'essayai de lui parler durement - "Tu n'es qu'un rat avec une meilleure image de marque", ce genre de choses -, mais cela ne me le rendit pas plus appétissant pour autant. Finalement, je le donnai à un étudiant pauvre qui avait un côté "homme des bois". Et je n'ai plus jamais commandé d'écureuil."

Messieurs les cocineros, devinez les premiers...

Yann

 
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