Discussions annexes, bavardages politiques, hors-sujet divers... (archives 3003-2008)

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shhh

08/04/2006
18:02
Devinette XIII

Assez facile je pense, alors faudra me donner le nom de l'auteur et le titre.

-Tu attends la nuit; à ce moment, toutes les guêpes sont rentrées dans leur nid souterrain, et elles dorment. Alors tu t’approches de leur trou, et tu verses le seau de sable dessus, de façon que le sable forme un monticule. Maintenant, écoute bien : tu crois que le sable va les étouffer. Mais ça ne se passe pas comme ça. Voilà ce qui arrive : le lendemain matin, les guêpes se réveillent et trouvent l’entrée de leur nid bloquée par ton sable, alors elles se mettent à creuser le sable pour l’enlever. Elles ne peuvent le mettre que dans leur nid. Donc, elles font la chaîne ; elles transportent le sable grain par grain au fond du nid, mais à mesure qu’elles enlèvent du sable de l’entrée, il en tombe toujours d’autre.
 
shhh

08/04/2006
18:06
re : Devinette XIII

Et la suite (pour que tout ça prenne un sens):

- Je vois
- C’est atroce non ?
- Oui, acquiesçai-je
- Ce qu’elles font, c’est que peu à peu, elles remplissent leur nid de sable. Elles le font elles-mêmes. Plus elles s’acharnent à dégager l’entrée, plus vite le sable s’accumule, et elles étouffent. On dirait une torture orientale, tu ne trouves pas ? Quand j’ai appris ça, Louis, je me suis dit que je préfèrerais être morte. Je ne veux pas vivre dans un monde où des choses pareilles peuvent exister.



 
dom

08/04/2006
18:09
re : Devinette XIII

d'ou l'utilité d'user de gas oil et d'y mettre le feu.

mais ce n'est pas un naturaliste, les guepes ne font pas la chaine,anthropomorphisme avec vision un peu politisée
 
shhh

08/04/2006
19:06
re : Devinette XIII

Pas politisée.
Je ne fais pas de politique, moi, monsieur!
 
dom

08/04/2006
19:24
re : Devinette XIII

ah le texte est de toi lol?
 
shhh

08/04/2006
19:26
re : Devinette XIII

Meuh non.
Il d'un auteur dont je suis sûre que tu le connais.
 
pascale

08/04/2006
19:28
re : Devinette XIII

C'est assez horrible ! Evidemment ça fait penser à Kafka (pourquoi évidemment...)
En tout cas, ça fait penser à quelqu'un qui a vécu une guerre mondiale et qui se souvient d'atrocités comparables...
Bizarrement ça me rappelle aussi un épisode du film : Soudain l'été dernier, quand Katharine Hepburn rappelle que les accouplements des tortues ne se passent pas dans la joie et la bénédiction divine...
 
shhh

08/04/2006
19:31
re : Devinette XIII

Pascale, je sais bien que vous empruntez de très grands détours, que vous êtes pour une approche très indirecte, mais
là, on n'y est pas du tout.
 
pascale

08/04/2006
19:54
re : Devinette XIII

Bon, rapprochons-nous de ce nid, avec "Louis" (?): mais on a toujours l'impression d'un truc assez ignoble, cruel et en même temps, d'une parabole de je ne sais pas quoi de pas réjouissant...fin du XXè en tout cas...
 
shhh

08/04/2006
19:58
re : Devinette XIII

Le XXème, oui. Pas toute fin, mais deuxième moitié, oui.
Ne prêtez pas attention à "Louis", ce n'est pas signficatif.
 
shhh

08/04/2006
19:59
re : Devinette XIII

Tiens! je vais dire comme Agnès, cherchez le genre.
 
dom

08/04/2006
20:14
re : Devinette XIII

rostand?
 
dom

08/04/2006
20:15
re : Devinette XIII

non, mirde pas un naturaliste, un moraliste?
 
shhh

08/04/2006
20:25
re : Devinette XIII

Non non.
 
pascale

08/04/2006
20:29
re : Devinette XIII

Quelqu'un comme, pourquoi pas, Volodine ? (je sais, j'emprunte de grands détours?)
 
shhh

08/04/2006
20:33
re : Devinette XIII

Non non.
Le genre, le genre. Mais aussi l'aspect, comment dirais-je ?, psychologique, de l'auteur.
 
dom

08/04/2006
20:48
re : Devinette XIII

un demonstration basée sur un exemple naturel, qui ecrit dans ce style?

 
pascale

08/04/2006
20:57
re : Devinette XIII

C'est quand même bien dégueu ... un traité de décomposition ou ce genre-là ?
 
dom

08/04/2006
21:27
re : Devinette XIII

degeu? non, réaliste.
Maupassant?
 
pascale

08/04/2006
21:42
re : Devinette XIII

Ou Elsa, ouvrant de grands yeux (bleus, bien sûr) : "Oh Louis, c'est atroce. Je croyais que seuls les vilains capitalistes faisaient de pareilles choses. On dirait une torture orientale, tu ne trouves pas ? Quand j’ai appris ça, Louis, je me suis dit que je préfèrerais être morte. Je ne veux pas vivre dans un monde où des choses pareilles peuvent exister"...
 
shhh

08/04/2006
22:33
re : Devinette XIII

C'est pas degueu. Déjanté plutôt.
Et je crois pas qu'il y ait une critique sociale formulée ainsi.
Je vous assure, faut trouver le genre de littérature.
Très caractéristique de cette deuxième moitié du XXème.
 
pascale

08/04/2006
22:45
re : Devinette XIII

le genre le genre, ben quoi le genre...
Je sèche !
Kundera, pourquoi pas ? Il serait bien capable de ce genre de fable un peu sinistre, non ?

 
shhh

08/04/2006
22:48
re : Devinette XIII

Le genre: quand on va dans une librairie, on se dirige vers les rayons (qu'on espère classés) suivant le genre dont on cherche un livre.
Littérature poésie histoire polars etc..
C'est de ça que je parle.
 
shhh

08/04/2006
22:52
re : Devinette XIII

Un autre extrait, plus significatif, on peut pas faire:

- A mon avis, dit le Stanton, nous devrions concevoir, exécuter et commencer tout de suite à produire un article standard, uniforme. Ce sera le premier simulacre officiellement fabriqué par notre entreprise, et bien avant que M. Barrows ait utilisé le savoir et les talents de Mlle Frauenzimmer, nous m’aurons mis sur le marché, avec une forte publicité à l’appui.

 
shhh

08/04/2006
22:53
re : Devinette XIII

nous "l"'aurons mis sur le marché
 
dom

08/04/2006
23:01
re : Devinette XIII

M. Barrows ait utilisé le savoir et les talents de Mlle Frauenzimmer
Arf il s'est cogné la femme de chambre,sacré monsieur brouette lol, litterature cochone lol;
non je ne vois pas la
 
pascale

08/04/2006
23:09
re : Devinette XIII

Anglo-saxon donc. Et pour le genre : roman, roman et encore roman, parce que "quand j'ai appris ça, Louis" ou "dit-le", c'est forcément des marques de roman, déjanté ou pas ! Alors ?
Alors : a domani !
 
pg

08/04/2006
23:11
re : Devinette XIII

science-fiction ?
 
pg

08/04/2006
23:12
re : Devinette XIII

P K D ?
 
shhh

08/04/2006
23:12
re : Devinette XIII

Oh ben oui.
Et là l'auteur est bien identifiable, non ?
 
shhh

08/04/2006
23:14
re : Devinette XIII

Mais oui: je me disais bien que l'évocation du simulacre, c'était trop facile.
Le titre ? (bien caractéristique aussi de l'auteur, du moins en français).
 
pg

08/04/2006
23:16
re : Devinette XIII

j'ai pensé à "Simulacre" justement.
Mais peut-être un autre ?
 
shhh

08/04/2006
23:18
re : Devinette XIII

Un autre.
Le titre qualifie le livre, mais sans doute aussi P.K. Dick.
 
pg

08/04/2006
23:24
re : Devinette XIII

"substance mort" ?
après je laisse la main.
Mes souvenirs de K Dick sont assez lointains (et minces).
 
lionel

08/04/2006
23:27
re : Devinette XIII

le bal des schizos ?
 
pg

08/04/2006
23:28
re : Devinette XIII

ou alors "la vérité avant dernière" dont le titre évoque plus l'œuvre du bonhomme.
 
shhh

09/04/2006
07:55
re : Devinette XIII

Oui! Lionel(le titre), pg (l'auteur), tout y est.
 
pg

09/04/2006
10:05
re : Devinette XIII

Je n'avais pas vu la réponse de Lionel. Ouais , bien sûr ! J'me souvenais pas de ce titre.
Est-ce que c'est toujours lisible, cette littérature Dickienne ?
J'ai toujours eu un peu de mal avec son style (ou ses traductions), alors que ses délires m'inciteraient à le relire.
 
pascale

09/04/2006
10:40
re : Devinette XIII

Genre : SF ! Je suis bêêêêêêête !
 
shhh

09/04/2006
12:51
re : Devinette XIII

Ah, c'est une bonne question, est-ce que c'est encore lisible ?
J'en sais rien. Pour les gens qui ne l'ont jamais lu, oui, incontestablement. Ca reste une littérature très personnelle, un inventivité étonnante autour d'un thème unique, celui de l'apparence et de la difficulté de voir la vérité sous cette apparence, disons, une réalité détruite pas ses faux-semblants. Enfin, c'est ce que je ressens.
Par contre, je n'arrive pas à le relire. J'ai l'impression d'un ressassement. Le sentiment que c'est toujours le même livre, et que je l'ai déjà lu.
 
w

10/04/2006
17:29
re : Devinette XIII

Oh, du PKD ! Mon meilleur souvenir (pas d'hier non plus) est «Le maître du haut château». La réalité revisitée avec une version WWII gagnée par l'Axe, et donc les USA occupés par les allemands (à l'est) et les japonais (à l'ouest).
 
shh

10/04/2006
18:08
re : Devinette XIII

Et celui qui m'a fait crouler de rire, c'était "Les clans de la lune alphane".
 
pascale

10/04/2006
19:49
re : Devinette XIII

"Le maître du haut château", "Les clans de la lune alphane" : beaux titres, mais j'avoue à ma honte que j'ai complètement oublié tout ce que ça raconte !
Je me souviens de ce que mes copains me disaient de Dick : le maître des faux-semblants, des simulacres. Mais ça ne me va pas entièrement: pour moi, le maître des simulacres en littérature est encore à venir !

 
shhhh

10/04/2006
20:19
re : Devinette XIII

Les clans de la lune alphane: c'est une lune sur laquelle on a installé une colonie constituée par les malades mentaux d'un asile.
Alors ils se constuituent en clans, les paranos, les schizo, les maniaco-dépressifs, les dépressifs, et c'est l'histoire de la société ainsi établie, qui pour finir marche plutôt mieux que celle qu'ils ont laissé sur terre.
Ils tiennent des conseils pour les affaires courantes ou exceptionnelles, et c'est pas sans difficultés pour y envoyer des représentants, en tenant compte de leurs états mentaux respectifs. Par exemple les paranos envoient d'abord un clone robotisé, pour bien vérifier qu'il ne lui arrivera rien.
Arrive aussi une représentante de la terre, chargée d'évaluer le devenir de la colonie, et qui bien sûr perd complètement la boule, et ne comprend pas comment ça peut bien marcher.
Ca fourmille de trucs comme ça.
 
Agnès

14/04/2006
11:13
Qui ?

J'avais terminé mon travail, ne croyez pas que c'était facile : huit jours pour mettre au propre ce plan. Le lendemain matin avaient lieu les examens semestriels. Et ce crétin qui arrive te vient remplir son rapidograph avec ma bouteille d'encre de chine et la laisse tomber sur mon plan... Ce fut instinctif, je lui ai enfoncé le compas dans l'estomac.
 
AArgh!!!

14/04/2006
11:14
re : Devinette XIII

qui arrive Et vient remplir.
 
pascale

14/04/2006
19:51
re : Devinette XIII

Quand même pas un passage censuré de La fabrique du crétin ? ou du Bégaudeau ?
 
Agnès

14/04/2006
20:22
re : Devinette XIII

Ni l'un, que j'ai seulement parcouru, ni l'autre, que VOUS avez lu (I didn't, même si une amie délicate m'a envoyé DEUX marque-pages bégaudiens!)

 
pascale

14/04/2006
20:43
re : Devinette XIII

D'accord... mais ne s'agit-il pas d'un enseignant quelque peu énervé ?
 
pascale

14/04/2006
22:41
re : Devinette XIII

Agnès, un peu au hasard mais...l'enfonceur de compas ne serait-il pas un personnage d'un auteur que vous aimez bien (A...é)
 
Agnès

15/04/2006
07:54
re : Devinette XIII

Il ne s'agit pas d'un enseignant (tout de même, un peu de self control!) et si c'est de Marcel Aymé que vous parlez, non. Au demeurant contemporain d'icelui, mais c'est le seul lien.
 
Agnès

15/04/2006
14:09
re : Devinette XIII

J'en rajoute une petite louche, que peut-être certains d'entre vous reconnaîtront immédiatement :
Tous les matins et tous les après-midi, toujours aux mêmes heures, cette dame promenait son chien . C'était une femme vieille et laide et, bien entendu, méchante. ça se voyait tout de suite. Je n'ai pas grand chose à faire et j'aime ce banc, celui-là et aucun autre. Evidemment elle le faisait exprès : ce petit chien indécent était l'animal le plus horrible qu'on pût imaginer : très long, avec des poils partout. Il me reniflait avec réprobation tous les jours, ensuite il faisait ses saletés sous mon nez. La vieille l'appelait de tous les petits noms possibles : mon petit chéri, mon petit roi, mon petit emmpereur, mon petit ange, mon petit bébé.

J'y ai pensé pendant une courte minute. Après tout, l'animal n'était pas coupable. Ils étaient en train de construire une maison à deux pas de là et ils avaient laissé une barre de fer à portée de ma main. J'en ai donné un coup à la vieille, de toutes mes forces . Si je n'avais pas trébuché et si je n'étais pas tombé en traversant la rue, personne ne m'aurait rattrapé.
 
LN

15/04/2006
14:19
found

Ah mais je reconnais le mexicain qui a inspiré les papous pour une série d'exercices de style...

 
Agnès

15/04/2006
14:20
re : Devinette XIII

YES! Et ce mexicain se nomme?
 
LN

15/04/2006
14:26
Une autre ! Une autre !

C'était comme si c'était fait ! Il n'y avait qu'à pousser le ballon, avec ce gardien de but qui n'était pas à sa place... Et il l'a envoyé apr dessus le filet ! Et ce but était décisif ! Nous nous foutions complètement de ces putains de minables du Paris-Football-Club (ndlrdb : j'ai changé le nom de l'équipe, oui). Si le coup de pied que je lui ai balancé l'a envoyé dans l'autre monde, qu'il apprenne a moins à shooter comme Dieu le demande.

(p 57 de mon édition de 1990 - Editions 100 pages)
 
Charon de la charue

15/04/2006
14:27
C'est pas Max galop, c'est, c'est....

C'est Max Aub.
Rien à voir ake Bar-sur-Aube, ni avec l'Aube sur le bar ni sur mon tabernacle...
 
Agnès

15/04/2006
14:27
re : Devinette XIII

Je l'ai tué parce qu'il était plus fort que moi.

 
Agnès

15/04/2006
14:29
re : Devinette XIII

En vitesse avant coupure d'électricité : Très jolie édition récente Phébus Libretto.

Je l'ai tué parce que j'étais plus fort que lui.

 
guyfufau

15/04/2006
14:32
protocole compassionnel

Moi ake mon univac branché sur dynamo (de Kiev) je n'est pas à subir les coupures d'electriciti je padéle en permanance et zou j'ai du courant si vous voulez je vous envoie un dépliant puglicitaire d'Univac ainsi vous ne soufrirez plus des coupures bon le problème c'est qu'il n'y a pas d'écran tout sort à l'imprimante c'est pas toujours commode je le reconnais
 
A.

15/04/2006
16:54
re : Devinette XIII


 
pascale

15/04/2006
17:29
re : Devinette XIII

Agnès,y a d'l'abus, ce Crime exemplaire, les Papous ont joué avec pendant des années !
et pourquoi pas :
"Un agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure"...
 
Agnès

15/04/2006
18:47
Aub ben alors...

Oui, mais moi, je ne l'avais pas lu. Et vous, vous n'aviez pas reconnu, alors!!! Et puis ils n'ont joué qu'avec un seul, et la lecture de ce petit volume est un régal (cf fil Liseron).
Cela dit, il y a dans les Fables abondamment de quoi découvrir, je ne les sais encore pas toutes par coeur.
En fait j'avais envie de parler de ce Max Aub, et la devinette a été un prétexte pour en livrer plusieurs, avec l'aide de Laurent.

 
pascale

15/04/2006
19:22
re : Devinette XIII

Ce n'est pas l'Opus Papou, c'est l'histoire du compas dans l'estomac que je n'avais pas reconnue (j'avais pris ça pour une histoire d'incivilité scolaire, mais dans l'air du temps, une petite perte de self-control, pourquoi pas...) Là-dessus, vous nous livrez un deuxième indice, et là, ça devient transparent ! Mais les samedis matins y a toujours à faire, et LN a été plus rapide...

 
w

18/04/2006
10:15
re : Devinette XIII

Depuis le temps que j'ai corné la page et que je ronge mon frein !
Alors voilà : Agnès, tu peux participer, mais du côté des indications uniquement !


X. a téléphoné ce matin pour m’annoncer une bonne nouvelle et me faire part d’une interrogation. Le sexe lui a rendu son sens de l’humour. Sa voix n’est plus sèche ni fatiguée, mais son exaltation m’inquiète un peu, car les membres de notre famille y sont sujets. Elle a invité le prêtre à dîner chez elle, avec son «garde du corps» ou son chaperon, ce prêtre âgé qui a un problème d’alcoolisme.. Elle avait parfaitement monté son coup pour ne pas manquer sa dernière chance d’être enceinte: elle a poché des homards du Maine, les a glacés, puis servis en entrée avec un montrachet. Y., qui se pique d’oenologie, lui envoie régulièrement des compléments à la cave qu’ils ont entamée ensemble. Ensuite elle a servi des cailles marinées puis grillées, et enfin une côte de boeuf à l’ail et au poivre avec un grands échezeaux et sa dernière bouteille dc romanée-conti. Le vieux prêtre, un conteur délicieux, avait étudié en France dans les années 30. Sa pauvreté lui avait toujours interdit de tels crus, mais il avait beaucoup lu à leur sujet, et il préférait être damné plutôt qu’à soixante et onze ans manquer cette occasion unique d’y goûter. J’ai alors taquiné X. à cause des commentaires pieux et réprobateurs qu’elle faisait souvent sur la prostitution, alors qu’elle venait de servir pour plus de mille dollars de vin dans le seul but de faire l’amour. Elle m’a raconté que ce vieillard avait refusé de s’endormir, moyennant quoi elle avait dû se contenter d’un coup rapide dans la salle de bains tandis qu’ils se regardaient dans la glace. Il ne lui restait plus maintenant qu’à attendre pour savoir si elle fait enceinte, pendant que le bon père partait travailler parmi les pauvres du Costa Rica.

 
Agnès

18/04/2006
10:33
Soit, soit...

Je précise juste pour le lecteur non averti ou un peu inattentif qu'il y a à ce repas TROIS convives : X, le vieux prêtre gourmand, et un second prêtre, plus jeune (et chaperonné par le premier) en lequel X a élu le géniteur de son éventuel enfant. Vous suivez?
Quant à Y, je ne crois pas trahir grand chose en précisant qu'il s'agit de l'ex-mari de X.

Voilà. J'ai eu un moment de flottement, je me disais : je connais ce texte, mais de quoi s'agit-il?

 
w

18/04/2006
11:04
re : Devinette XIII

C'est effectivement quand même plus représentatif comme ça.
J'avais aussi pensé à caser ça dans un fil style «accords mets-vins».

Il s'agit donc dans ce texte d'acheter le sommeil du vieux curé pochetron, lequel refuse de piquer du nez, condamnant ainsi X. et l'autre prêtre à un «coup rapide» (smileylapins) dans la salle de bains.

 
w

19/04/2006
08:40
re : Devinette XIII

Punaise, quel flop, c'est pourtant un auteur sapide !
C'est un des rares passages sans indication géographique ou ethnique.
Personne ne joue ?
 
pascale

19/04/2006
11:16
re : Devinette XIII

Très appétissant, un peu too much peut-être ! mais ça ne donne pas beaucoup d'indices - bon, ça ne se passe pas en France, et c'est quelques décennies après les années 30 -un(e)Anglo-Saxon ? plutôt Etats-Unien à cause du Costa-Rica ???
 
w

19/04/2006
13:02
re : Devinette XIII

Trop forte, Pascale ! Etazuni, oui.
Bonne datation aussi : contemporain.
 
pascale

19/04/2006
17:29
re : Devinette XIII

Facile,Wanda ! En France, il me semble que le rapport à la bouffe est plus discret, plus naturel, et puis le fait d'entasser homard, cailles et côte de boeuf ; c'est trop de bonnes choses à la fois, ça me rappelle l'empilement des programmes de FC du samedi matin, concocté par ex-Lolotte... Et puis si le vieux prêtre avait fait ses études dans les années 30...Mais tout ça ne m'avance pas beaucoup ! En fait, j'aurais bien besoin d'un petit indice, siouplaît ?
 
pg

19/04/2006
19:35
re : Devinette XIII

Ça se passe du côté de San Francisco ?
 
pascale

19/04/2006
19:44
re : Devinette XIII

ou du côté du Montana ?
 
w

19/04/2006
21:50
re : Devinette XIII

La narratrice de cette partie du bouquin, soeur de X (plusieurs narrateurs) se balade pas mal, mais a des racines profondes du côté des Grands Lacs.
Saperlotte, je me suis baignée dans le Michigan, il y a un bail, c'était délicieux, même si on flotte moins qu'en mer.

 
pascale

19/04/2006
21:57
re : Devinette XIII

C'est bien, les Grands Lacs, pour ramer ?
 
w

19/04/2006
22:40
re : Devinette XIII

Ouaip, c'est vachement bien, Grosse législation sur les bateaux à moteur pour préserver l'environnement.
Mais faut des sandalettes en plastique pour les galets.

 
Agnès

20/04/2006
04:01
re : Devinette XIII

Wanda, ce n'est paut-être pas un flop, mais un simple effet des vacances scolaires. Il n'y a pas grand monde sur le forum ces derniers jours.
Puis-je préciser que ladite narratrice est aussi l'héroïne?
Et qu'il est aussi beaucoup question "d'environnement" dans ce bouquin?

 
pascale

20/04/2006
07:48
re : Devinette XIII

d'environnement et de défense de la nature ?
 
Wandalita

20/04/2006
08:15
re : Devinette XIII

Ce sont des soucis récurrents chez l'auteur.

Vouiche, Agnès, ici on est point encore en vacances, mais c'est tout proche, yessssssss !
 
pascale

20/04/2006
08:47
re : Devinette XIII

Donc il s'agit d'un gastronome porté sur la quantité autant que sur la qualité et d'un défenseur de l'environnement, je pense à quelqu'un mais je le voyais plutôt dans le Montana...
Pour les vacances, c'est vrai que le forum est un peu vide cette semaine, (et en plus, la Clopine vexée s'est retirée dans son blog...)
 
w

20/04/2006
09:46
re : Devinette XIII

'Fectivement la gastronomie est aussi récurrente chez l'auteur.
J'ignore s'il a rejoint l'épidémie d'écrivains installés au Montana, mais il est plutôt rataché à l'Etat où il est né et où il a longtemps vécu.
Quand j'entends le mot blog, je sors mon http://bj.ouvaton.org/


 
pascale

20/04/2006
10:01
re : Devinette XIII

Je viens d'y passer, mais quoi de nouveau ?
Je le dis, le nom ?
 
Agnès

20/04/2006
10:02
re : Devinette XIII

A ma connaissance, il n'est pas agrégé à un groupe d'écrivains : solitaire et fidèle à son lieu d'origine.
Quant à la Californie, elle sert de cadre au début du roman.
Un grand roman romanesque...
Zaza, tu rebalances une petite louche ?

 
pascale

20/04/2006
10:09
re : Devinette XIII

Jim Harrison ? Mais je n'ai pas de titre précis...
 
w

20/04/2006
10:49
Encore un ptit coup

Oui, c'est bien Jim Harrison from Michigan (état où on accentue étonnament la deuxième syllabe).

Le titre est celui de l'héroine, et dans le passage suivant, c'est Michael, un amant d'icelle, qui est le narrateur :

Une camionnette qui tirait une grande remorque pour chevaux est entrée dans la cour. Nous sommes sortis afin d’aider un vieillard sémillant à en faire descendre quatre chevaux; ou plutôt j’ai regardé, puis on m’a donné les licous de deux chevaux, pendant que Dalva et le vieux allaient chercher les deux autres dans la remorque. Mes lectures m’avaient appris qu’il fallait à tout prix montrer à ces animaux qui était le patron, ne surtout pas exsuder l’odeur d’une peur dont ils profiteraient aussitôt, ce que bien sûr ils ne se sont pas privés de faire dès la seconde suivante. L’un a tiré violemment sur son licou et a failli m’arracher l’épaule, tandis que l’autre — pour jouer, je l’espère — a mordu ma manche de chemise, puis s’est mis à reculer avec ma chemise dans la bouche. J’ai soudain eu la vision de tortures médiévales, et la chemise a commencé de se déchirer. J’ai poussé un cri, qui a paru accroître la colère et l’excitation des deux bêtes. Dalva et le vieux ont sauté de la remorque pour me secourir, mais ma chemise en lin préférée était fichue. Le vieux a flanqué plusieurs taloches aux chevaux, punition qui m’a procuré un minimum de satisfaction.


 
w

20/04/2006
10:54
re : Devinette XIII

J'ajouterai que Dalva réconcilie avec Harrison, j'ai nettement moins aimé le dernier (ou avant-dernier, chépu), «de Marquette à Veracruz». Mais je l'ai déjà dit dans un fil rouge.
 
pascale

20/04/2006
11:05
re : Devinette XIII

Well well ! C'est vrai que ça donne envie de lire le reste. Alors maintenant, rendez-vous au DLA !
 
Agnès

20/04/2006
12:08
Dalva

J'ai déjà évoqué Dalva à plusieurs reprises sur le forum touge, et peut-être celui-ci aussi (je regarde). C'est un immense roman qui mêle l'histoire de Dalva, belle femme généreuse et mûre qui porte en elle "une jeune fille en pleurs" et une histoire de famille qui est aussi l'histoire de l'Amérique, depuis les guerres indiennes (elle a 1/8ème de sang indien, et son arrière-grand-père a joué un rôle tout à fait singulier dans la tentative de sédentariser les indiens par l'agriculture - son journal est l'objet de la rencontre entre Dalva et l'universitaire Michael, à qui elle le confie pour en faire l'étude et l'édition ) à l'Amérique d'aujourd'hui avec ses émigrants mexicains et ses campagnes désertées, en passant par la guerre du Viet-Nam. Dalva a donc grandi dans une immense propriété agricole, dans une famille d'excentriques cultivés et cosmopolites, très librement jusqu'à sa rencontre avec Duane, le métis d'indien à demi-sauvage, qui est aussi, plus encore qu'elle ne le pense, son alter ego. Le roman regorge de figures attachantes, pittoresques et bien campées, le vieux norvégien (son nom m'échappe) dont parle l'extrait ci-dessus, ivrogne, paillard et pieux est particulièrement réussi, sans parler de la jeune hystérique ambitieuse et impudique qui va faire perdre à Michael tout contrôle de lui-même, ou de Ruth, la soeur de Dalva et ses aventures sentimentales foireuses ou encore de leur mère, Naomi, généreuse, ouverte et passionnée d'oiseaux. Il y a beaucoup d'oiseaux, et de gravures d'Audubon, mais aussi des chiens et des chevaux dans Dalva.
C'est un roman ample, romanesque, généreux.
Je vais recopier ça sur le fil Liseron. J'ai dû quelque part recopier des réflexions de Michael sur l'Histoire aussi : http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=23 434&debut=0&page=1
Pas lu De Marquette à Vera Cruz. Il est à la maison, mais ça na m'a pas tentée.
La route du retour, suite de Dalva, c'est bien, mais curieusement , je n'en ai quasi pas de souvenir autre que l'irritation suscitée par des désinvoltures dans la traduction de Brice Matthieussant.

 
w

20/04/2006
15:03
re : Devinette XIII

Mouais. Le Matthieussant dans de Marquette à Veracruz aussi m'avait grandement irritée, je sentais la pression de la traduction en flux tendu entre deux pontes de Harrison.
Grrr...
 
AArgh!!!

21/04/2006
07:07
Autre son de cloche

Loana

Trouvé ça sur internet, pas pu résister...
*** Loana***
J"e n’ai pas grand chose à dire de ce livre : je ne sais pas ce que j’en pense, à part que j’ai ressenti un ennui profond. J’ai l’impression de l’avoir lu trente mille douze fois. En dépit de bons ingrédients, je ne comprends pourquoi ça ne marche pas. J’ai ressenti quelques affinités avec Michael, alcoolique, mais Dalva est trop pénible. Les personnages n’ont aucune consistance, on n’a aucune idée de l’âge des femmes, bien qu’il soit précisé: la mère, les filles, n’ont pas leur âge. J’aime bien l’idée de l’insertion du journal du secret, mais c’est un fiasco complet. Je ne sais même pas où se trouve le Nebraska."

Mais on trouve aussi ça : http://jimharrison.free.fr/genealogie.htm, sur un site à lui consacré. Ici, la généalogie de Dalva.


 
AArgh!!!

21/04/2006
07:08
Fichue virgule

http://jimharrison.free.fr/genealogie.htm

 
w

21/04/2006
09:04
re : Devinette XIII

C'est vraiment le vertigo de la chasse d'eau, cette Loana !
Elle a dû aller à l'école Angot, sur laquelle je la parie intarissable.
J'étais passée à côté de cette page du site, très bien comme perspective !



 
w

21/04/2006
09:06
Des fois, j'me relis

Oh ! j'avais pas encore rapproché vertigo et Angot, bien que ce soit beaucoup lui accorder.
 
Agnès

21/04/2006
19:06
Un autre?

Dalva , encore :
Le vieil ivrogne s'appelle Lundqist, et sa fille, le cerbère épais qui veille sur les repas (et les boissons) de Michaël, Frieda. Quant à la jeune fille qui lui fait tourner la tête, elle se prénomme Karen. J'aurais pu vous recopier la scène où, sous prétexte de lui faire passer un examen de future éventuelle mannequin pour lingerie, Michaël s'approche dangereusement près de ses charmes, que, faute de lexique anatomique, il désigne pseudo-professionnellement par des noms de plats français… c'est drôle.
Mais j'ai retrouvé ceci, que je propose à vos éventuelles présence et perspicacité réunies.

"Ce living-room ne ressemblait pas à ceux que J. connaissait. Celui des H. était plus imposant d'une certaine façon, ou plus apprêté, lui aussi, que l'endroit où J. vivait dans le ***, mais au moins correspondait-il au schéma classique : un canapé et deux fauteuils, orientés face au poste de télévision. (…)
Ici, en revanche, tout était différent. Le canapé, posé en plein milieu de la pièce, ne faisait face à rien du tout, à moins qu'on suppose que ce mur d'étagères – encombrées de livres, de bibelots, de petites photos encadrées, de souvenirs, de figurines, de machins, de bidules et de trucs, disposés avec goût – ne remplace la télévision. À vrai dire, il n'y avait pas de téléviseur dans la pièce, pas plus que de fauteuil. Quelques chaises en bois rangées dans des espaces libres le long du mur pouvaient sans doute être rapprochées du centre afin de faciliter les conversations d'un petit groupe, mais la principale fonction apparente de cette pièce était d'accueillir deux personnes qui s'asseyaient sur un canapé pour… pour faire quoi ? Bavarder ? Lire ? Contempler les étagères ?
L'idée d'un mode de vie différent, une attitude totalement inhabituelle, était si forte que J. marqua un bref temps d'arrêt. De toute évidence, F.et S. étaient pédés, mais là n'était pas la question ; le fait d'être pédé ou pas n'avait rien à voir avec le fait de posséder ou pas une télévision, ou bien la disposition du canapé. Les êtres humains ont découvert des tas de manières de vivre, un fait que la plupart des gens ont peu de raisons de remarquer. Pris par cette idée, surpris et intrigué d'une certaine façon, J. resta planté au milieu de la pièce"…..
*** : les trois astérisques remplacent un nom de quartier.


Fichtre, aujourd'hui, Didiefci, c'est le désert!

 
pg

21/04/2006
22:30
re : Devinette XIII

Ça se passe du côté de San Francisco ?
 
pg

21/04/2006
22:32
re : Devinette XIII

Euh...j'voulais dire... New York ?
 
Agnès

22/04/2006
06:04
re : Devinette XIII

New York, oui, et le quartier dissimulé derrière les astériques est le Q...ueens, qui me paraissait trop évident du 1er coup.

 
pg

22/04/2006
11:03
re : Devinette XIII

Ce genre de jeu sur l'étrangeté du banal pourrait être dans le style de Paul Auster... Humm ?
 
Agnès

22/04/2006
12:00
re : Devinette XIII

Hmmmm.... Oui, ça pourrait. Mais il se trouve que c'est une voie erronée...

Voici un bout de la suite :
(...) Il fut arraché à ses réflexions par l'apparition soudaine, sur le seuil de la porte d'en face, d'un jeune homme mince à l'air morne qui entra dans la pièce d'un pas nonchalant comme si la présence d'inconnus dans cet appartement faisait simplement partie de son approche différente de la vie. Et c'était peut-être le cas.
La première réaction de J. - la surprise et l'appréhension - fut estompée ar sa seconde réaction - une hostilité culturelle vis-à-vis des homosexuels - qui céda la place presque immédiatement à une troisième sorte de surprise, différente, une sorte d'étonnement comique, quand il s'aperçut que ce jeune gars considérait l'existence de J. comme une chose naturelle, nullement insolite. Avec un petit sourire, et un geste désinvolte de la main, il salua J. d'un hochement de tête.
 
pascale

23/04/2006
09:54
re : Devinette XIII

Deux DLA ! On est gâtés ce WE !
Malheureusement pour celui-ci je ne pense qu'à Paul Auster...
 
Agnès

23/04/2006
10:51
re : Devinette XIII

Cela n'a RIEN, mais alors, RIEN à voir!
 
Agnès

23/04/2006
11:09
N.B

La première réaction de J. - la surprise et l'appréhension -....
 
pascale

23/04/2006
15:00
re : Devinette XIII

Le mot "pédés" dans le premier extrait : une traduction ancienne (personne n'oserait plus écrire comme ça) ou au contraire une traduction astucieuse du style indirect libre (J., un homophobe, voit F. et S. comme des "pédés", ce qui n'est pas forcément le point de vue de l'auteur)???

 
w

23/04/2006
15:16
re : Devinette XIII

Pfiouuuuu... j'ai raté les deux démarrages !
J'ouvre un autre wasistas sur le forum Papou, mais je vais manquer de temps jusqu'à demain soir.

 
pascale

23/04/2006
15:22
re : Devinette XIII

C'est pas grave, moi aussi mais ça commence à peine !
 
w

23/04/2006
15:50
re : Devinette XIII

Je glisse :
un gars, traduit ?
 
w

23/04/2006
16:20
Queens here and there

C'est trop étazunien pour être autre chose.
Certes contemporain (plus récent que le DLA de Françoise).
Définitivement écrit par un mec.
Malheureusement je suis pas sûre d'avoir lu l'auteur.

 
Agnès

23/04/2006
17:20
re : Devinette XIII

Auteur américain de sexe masculin, definitely.
Et tout à fait contemporain.
C'est en effet J. qui voit les deux autres comme des pédés (ce qu'ils sont, d'ailleurs), et y-a-t-il une autre orthographe pour ce mot que celle-ci?
Mon extrait est "piégeux".
 
w

23/04/2006
17:53
re : Devinette XIII

du genre Bret Easton Ellis ou pas du tout ?

 
w

23/04/2006
17:55
re : Devinette XIII

(si c'est "piégeux", ça doit pas être ça)
 
w

23/04/2006
18:07
re : Devinette XIII

Serait-ce piégeux au point d'être Hem' ?

 
A.

23/04/2006
18:13
re : Devinette XIII

Naaaaan! aucun.
 
pascale

23/04/2006
18:31
re : Devinette XIII

"C'est en effet J. qui voit les deux autres comme des pédés (ce qu'ils sont, d'ailleurs), et y-a-t-il une autre orthographe pour ce mot que celle-ci?"
Pas une question d'orthographe, mais une question de point de vue ! Le mot "pédé", en français, a une connotation franchement homophobe. Si l'auteur l'employait "innocemment et objectivement", ça donnerait une indication sur la date du texte : avant la "political correctness", pour aller vite. Mais vous dites qu'il est tout à fait contemporain : on a donc le point de vue de J., au style indirect libre. Et j'espère que je suis plus claire cette fois...
Piégeux ? Je m'en serais doutée...
 
Agnès

23/04/2006
20:49
re : Devinette XIII

Soit, soit.
Il n'empêche que j'ai souligné un passage que personne n'a relevé, et qui permettrait peut-être, en circoncrivant le genre d'arriver très vite à la réponse!

 
w

23/04/2006
21:26
re : Devinette XIII

Heu... un roman ? J'aurais plutôt senti une nouvelle, finalement.
smileyloupe_je sais plus combien
 
Agnès

24/04/2006
07:08
re : Devinette XIII

Oui, un roman...
Mais : "La première réaction de J. - la_surprise_et_l'appréhension " -....
C'est le 415

 
pascale

24/04/2006
08:38
re : Devinette XIII

Un polar, peut-être bien ?
 
Agnès

24/04/2006
08:45
Somehow

Pas exactement, mais en quelque sorte...

Quelques pages plus tard :
A l'intérieur du break, M. avait un large sourire. Il aurait voulu courir embrasser ce flic. En voyant la Cadillac se rapprocher, il avait eu terriblement peur, mais maintenant, il était hors de danger, pour le moment du moins. Il ne savait pas ce qu'il ferait ensuite, mais en attendant, les types de la Cadillac ne pouvaient pas s'en prendre à lui.
Le policier conduisait une Fury II. Les policiers d'État adorent les Fury II. Les policiers d'État continueront à piloter des Fury II jusqu'à ce qu'un constructeur automobile sorte une voiture baptisée Kill. Ce jour-là, les policiers d'État conduiront tous des Kill. [(…) qqs paragraphes)]
Le policier d'État, un type nommé Luke Snell, avait vu un film avec Clint Eastwood à la télé la veille, et pour passer le temps durant son service, il s'imaginait plongé dans des aventures basées sur la trame et les péripéties du film. L'agent Snell adorait inventer des histoires quand il pilotait sa Fury II, et souvent il se disait qu'il pourrait écrire des histoires aussi bonnes que toutes ces conneries qu'on voyait à la télé. A vrai dire, il avait jeté quelques-unes de ses idées sur le papier et il les avait envoyées, avec des honoraires de lecture, à un grand agent littéraire de New York, un certain Zachary George, et George lui avait répondu personnellement pour lui dire que son matériau était prometteur et lui donner quelques conseils sur la façon de mieux le mettre en forme. Cette activité de création et d'imagination accaparait la plus grande partie de son attention, voilà pourquoi il demeurait indifférent à certaines choses du monde qui l'entourait, comme par exemple cette paire de phares, toujours la même, qui ne quittait pas son rétroviseur.
Au cours de l'heure et demie qui suivit, la Fury II, le break et la Cadillac roulèrent tranquillement sur l'autoroute, dans un sens, puis dans l'autre, sans jamais dépasser le quatre-vingt-dix. M. et Ralph craignaient de tomber en panne d'essence, Earl craignait pour son œil. L'agent Snell bâtissait ses fantasmes. Corella faisait une crise d'apoplexie.


 
pg

24/04/2006
09:54
re : Devinette XIII

Je saisis pas bien la perche de la "surprise et l'appréhension", mais c'est peut-être une allusion au genre : Thriller, ou fantastique ?
En tous cas c'est sans doute une littérature plus populaire qu'elle ne le paraissait dans le premier extrait ; moins peinture de société.
Le rôle de la voiture est-il primordial dans ce récit ? J'ai soudain une petite idée...

 
AArgh!!!

24/04/2006
09:59
Grrrr!!!

Je viens de perdre ma réponse!!! Je recommence!
 
Agnès

24/04/2006
10:04
re : Devinette XIII

Voici pour compléter la perche, télescopique : ..."l'apparition soudaine, sur le seuil de la porte d'en face, d'un jeune homme mince à l'air morne qui entra dans la pièce d'un pas nonchalant comme si la présence d'inconnus dans cet appartement faisait simplement partie de son approche différente de la vie"....
cela donne une idée plus claire de J., me semble-t-il!
Ni thriller, ni, encore moins, fantastique (où notre auteur, qui a écrit dans de multiples genres, ne s'est à ma connaissance, essayé qu'une fois. Avec succès, d'ailleurs).
Tout à fait populaire, sans être le moins du monde de mauvaise qualité, au contraire. L'observation du corps social y est très fine, et intégrée à la narration, comme on le voit avec l'excursus sur les voitures de policiers.
Le rôle de la voiture est primordial dans CET extrait-ci, ainsi que dans quelques autres. Mais pas dans tout le roman.
??

 
pascale

24/04/2006
10:25
re : Devinette XIII

Une perche télescopique, vraiment ? une paire de rames plutôt - aucune!
 
Agnès

24/04/2006
10:39
re : Devinette XIII

Voyons, Pascale! Un type surpris et plein d'appréhension, et un autre qui ne s'étonne pas de trouver un inconnu dans son appartement.... Si ce n'est pas une perche télescopique!

 
A.

24/04/2006
10:46
Coracle, again?

Cette embarcation ouvre décidément des surprises toujours nouvelles!

http://www.orthodox.ch/coracle.htm
http://www.coracle.ie/
http://www.coracle-fishing.net/text-files/types1.htm
 
A.

24/04/2006
10:47
re : Devinette XIII

En fait ce DLA a qqch d'extrêmement facile...
 
pascale

24/04/2006
11:25
re : Devinette XIII

Et revoilà le coracle...
Je ne sais pas, mais j'ai l'impression de vous sentir jubiler...
 
Agnès

24/04/2006
11:38
Helpful I am

Mais non! Mais je vous livre la profession de J. sur un plateau, et vous l'ignorez superbement.C'est frustrant, que diable! Un e fois que l'on tient cet indice majeur, on voit aussi pourquoi M., ami de J. est embarqué dans cette galère automobile, et la soluce est à portée de main.
 
pg

24/04/2006
12:35
re : Devinette XIII

Cambrioleur c'est une profession ?
 
Agnès

24/04/2006
13:33
re : Devinette XIII

Je suppose! En tout cas, c'est plus ou moins celle de J.!
 
pg

24/04/2006
15:07
re : Devinette XIII

Plutôt plus, ou plutôt moins ? Il est courtier en assurances, huissier, flic, ou franchement forceur de coffre-fort ?
Bon, on serait dans du polar, puisque qu'il faut trouver le genre.
L'auteur est-il, lui, Newyorkais ?
 
Agnès

24/04/2006
15:43
re : Devinette XIII

L'auteur est New Yorkais, en tout cas d'adoption (depuis 1959).
Polar, ben justement, pas exactement.
Quant à J., plutôt plus. Il n'est pas huissier, ni courtier en assurances, encore que "courtier", on pourrait dire... Flic, certes pas, mais forceur de coffres-forts, non plus. Son auteur est un grand créateur de forceurs de coffres-forts et de tout ce qui peut se forcer, au demeurant!
 
Agnès

24/04/2006
15:52
Nouvelle louche...

... à punch...
J'adore les auteurs atteints de rage taxinomique :

Il existe trois types de gueules de bois. Il y a des gueules de bois vertes, humides et visqueuses, pleines de nausées et de tremblements, accompagnées de cette certitude que l'on a été éviscéré pendant son sommeil, et qu'un rat musqué mort depuis peu a pris la place de votre estomac. Il y a les gueules de bois grises, froides et dures comme la pierre, le granit de votre crâne s'est fendu comme le voile du temple, le roc de votre cerveau n'est plus que décombres à l'intérieur, des décombres [(i[ douloureux]i)]_ . Et enfin, il y a les gueules de bois rouges, déchiquetées et trépidantes, des éclairs entrent par une oreille et sortent par l'autre, vous traversent les coudes et les genoux, vous avez des sirènes, des chaises électriques et des coussins péteurs dans l'estomac, des éclats de flash dans les yeux et de l'acide de batterie dans la bouche. Voilà quels sont les trois types de gueules de bois et Pedro les avait toutes les trois.

 
paddy

24/04/2006
16:21
re : Devinette XIII

serait-ce Westlake et son Dortmunder ?
 
Agnès

24/04/2006
16:27
re : Devinette XIII

Bravo !!!!!!! Paddy, pour ce qui est de l'auteur !
Mais ce n'est pas Dortmunder, grand forceur de coffres-forts et toutes serrures devant l'Eternel.
Je vous en avais tapé un autre petit extrait, que voici :
Il ne lui fallut pas longtemps pour préparer ses bagages; elle se contenta de fourrer tous ses vêtements – [***] – dans deux valises. Ce qui lui prit plus de temps, ce fut de balancer toutes les affaires de Chuck par la fenêtre. Les chemises, les pantalons, les sous-vêtements, les chaussettes, les vestes, son imperméable et son pardessus, tout cela s'envola au-dessus de West End Avenue comme des planeurs peints par Dali. Dans leur chute vers le trottoir, les chaussures et les chapeaux formèrent une sorte de dessin humoristique sans légende à la Thurber. Les pulls, les jeans et deux maillots de bain se jetèrent dans le vide comme des banquiers ruinés lors du krach boursier de 1929, puis B. referma violemment la fenêtre.
Laissant les valises bouclées sur le lit, elle retourna dans le salon où Chuck était occupé à se rouler un joint, une pratique fréquente à la fin d'une dispute. (Fin d'un round.)
- Tiens, salut, dit-il en levant la tête de son fauteuil en cuir. (…)
- Passe-moi ton peignoir, dit-elle.
- Il la regarda en clignant des yeux, légèrement surpris.
- Passe-moi ton peignoir.
- Mon peignoir?
- Donne-le-moi.
Enfin, elle avait autant de patience que lui.
- Tu veux prendre une douche ?
- Donne-moi ton peignoir, Chuck.
Perplexe, mais accommodant, il reposa le papier à cigarettes et le sachet en plastique contenant l'herbe, se leva, défit sa ceinture, et le lui tendit. Il avait un corps osseux, et l'on apercevait nettement ses côtes, comme chez le [***].peut-être était-elle tombée amoureuse de lui parce qu'il lui rappelait une harpe ?
Elle prit le peignoir, retourna dans la chambre, referma la porte, ouvrit la fenêtre, et balança le peignoir dehors. Celui-ci plongea dans le vide en écartant les bras d'effroi et de désespoir.
Chuck était assis dans le fauteuil de cuir, comme O, en train d'allumer le joint, quand B. réapparut avec les valises.
- Adieu, Chuck, dit-elle.
Il la regarda, bouche bée, en tenant l'allumette enflammée.
Elle ouvrit la porte de l'appartement et se retourna vers lui.
- Tu vas te brûler les doigts, dit-elle, mais il était trop tard.

**** : indices censurés comme trop évidents car révélant quasi le titre de l'ouvrage.

 
Agnès

24/04/2006
16:30
re : Devinette XIII

J'adore cette scène de rupture!
***

 
AArgh!!!

24/04/2006
18:22
Bon alors!

QUEL Westlake??? Ce n'est pas très dur, j'en ai parlé, dès l'ouverture de Liseron I, de ce roman foisonnant, grouillant de personnages et de gags. J. est Jerry Manelli, escroc de profession, avec une quasi raison sociale à l'aéroport de NY, M. est Mel Bernstein, son beau-frère et associé (au demeurant escroc en conseil littéraire sous le nom de Zachary George, d'où le piquant de la scène où il se met sans le savoir sous la protection involontaire du flic qui lui a adressé des manuscrits...), B. est Bobbi, la harpiste qui quitte son insupportable mari Chuck en balançant ses affaires par la fenêtre (affaires que Jerry prendra sur le pare-brise de sa voiture en se garant en bas de l'immeuble où il verra son 1er échantillon de salon "bourgeois" (celui des H. comme Chuck et Bobbi Harwood), et Pedro est l'un des plus irrésistibles personnages d'ivrogne et de looser qu'ait enfanté la littérature.

 
pascale

24/04/2006
18:37
re : Devinette XIII

Croyez-moi ou pas, le nom de Westlake, je l'avais sur le bout de la langue !
Damned !
 
A.

24/04/2006
19:00
re : Devinette XIII

Mais le TITRE!!!
 
pascale

24/04/2006
19:09
re : Devinette XIII

Ah ben, le titre, non. Parce que voyez-vous, je n'ai rien lu de Westlake ! Mais je le jure, ça va changer. Dès demain. J'adore les trois gueules de bois, et la scène de la rupture !!!
 
w

24/04/2006
23:55
re : Devinette XIII

Je m'a faite grillée !
Sur polar, j'allais dire thriller puis Westlake, mais j'étais pas là.
J'ai dans une pile Lotus et mouche cousue, pas encore lu, le book.

 
Agnès

25/04/2006
02:11
Ah! Ah! appâtée!

Il est difficile de parler de polar à propos de Westlake, puisque ses romans sont des romans d'escrocs ou de bandits, ou de tueurs, tous désormais publiés chez Rivages Noir.
Le roman ici cité est un de mes préférés, et selon moi, pas très loin du chef d'oeuvre : il s'agit d'Aztèques dansants , et les deux passages censurés concernaient, le 1er, la statuette que Bobbi jette dans son sac, le second une comparaison de Chuck avec le prêtre aztèque. J'aurais pu vous en recopier des dizaines de passages. La scène où Mel se fait poursuivre par les méchants et suit inlassablement le policier qui inlassablement dans ses entrées et sorties de toujours la même autoroute rêve à son volant est hilarante, de même que celle où Pedro détourne un vieux coucou, ce qui est la cause de sa mémorable gueule de bois. Et pourtant, les personnages ne sont pas des caricatures, bien au contraire, et c'est fichtrement écrit. Je suis en train de me dire d'ailleurs que le Thurber dont il est question au moment de l'envol des chapeaux et des chaussures de Chuck est peut -être bien celui dont shhh (où est-elle, celle-ci?) nous avait proposé un extrait de "La vie secrète de
Walter Mitty", et le flic est une sorte de W.Mitty!!
Bref, ce bouquin est délectable (peut-être un peu lent au démarrage, mais ça ne dure pas).
Au risque de me répéter, je cite dans mes favoris ; "Pierre qui brûle" et "Jimmy the kid", deux Dortmunder grand cru. "Dégâts des eaux", aussi.
Et "Drôles de frères" !!!
Tous ceux-ci sont des burlesques. Il y a dans les notes ci-dessous, des comptes-rendus de noirs, comme "Firebreak" et "Le couperet".
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=12 249&debut=0&page=1
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=14 218&debut=0&page=1
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=17 045&debut=0&page=1
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=17 538&debut=0&page=1
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=21 207&debut=0&page=1
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=21 474&debut=0&page=1
Bonnes lectures!!!




 
w

25/04/2006
09:14
re : Devinette XIII

Eh bé, beau recensement !

 
Pidgy

25/04/2006
11:49
re : Devinette XIII

Euh ! et si je prend un lot , vous m'faîtes un prix ?
Pasque là, oui , j'ai bien envie d'essayer, mais , voyez vous , moi les polars, euh... et ces trucs du même genre...ça me euh fait ...euh...
mais bon, hin...mais là, ok... d'accord c'est bon ... ouioui j'ai compris...je crois que je vais me laisser tenter...
Ça a l'air vraiment très bien, efficace et tout, bien décapant, donc padproblème j'essaye et si j'suis pas satisfait vous m'léchangez contre un baril de Benchley , une boite de Thurber et une bouteille de Leacock.
On est bien d'accord ?
Bon, je signe là...là ?
 
Agnès

25/04/2006
16:41
re : Devinette XIII

Allez-y Pidgy, signez des deux mains, mais vous commencez par ceux que je recommande. Parce que, à au moins un roman par an, Westlake n'est pas toujours aussi bon, et ceux que je vous conseille, c'est vraiment la quintessence du burlesque.


 
pascale

26/04/2006
19:26
re : Devinette XIII

Beau boulot, Agnès !
J'ai commencé Aztèques dansants.
Totalement jubilatoire ! Merci !
 
Agnès

28/04/2006
09:04
One more, style delicat

Excessivement facile. Pour ceux qui auraient un peu de temps à consacrer à un diagnostic en plus de celui de Françoise (et mieux écrit, si je peux me permettre…)

"C'était un événement émouvant. Pour S., les tinettes devinrent comme l'eau de vie. Il ne pouvait plus s'en passer. Évidemment, c'était la maison de L., qu'il fallait naturellement chaque fois solliciter pour avoir la clef, ce qui était à la fois embarrassant et humiliant. Mais une fois installé là-bas à regarder à travers la petite fenêtre, il oubliait toutes ces contrariétés. Dans ces moments-là, S. sentait qu'il était quelque chose, que malgré les nombreuses années passées en ***, ses racines poussaient encore quelque part, là-bas en bas, dans la civilisation. Il pensait avec compassion aux c*** autour de lui qui faisaient encore cela dehors par tous les temps, et il se sentait à la fois différent et supérieur. Il était un homme sur tinettes. Il était, dans ces moments d'extase, le seul homme du *** à être assis dans des lieux d'aisances. Une pensée presque étourdissante".


 
w

28/04/2006
10:22
re : Devinette XIII

Pourquoi y a-t-il une initiale dans «c***» contrairement aux autres ? Juste pour indiquer et souligner que c'est une minuscule ?
smileygrattagedecuirchevelu
C'est plutôt l'écriture d'un homme. Qui pourrait bien traduire «les tinettes» ? C'est du french in ze text ?

 
AArgh!!!

28/04/2006
15:51
re : Devinette XIII

Message perdu...

Le mot astérisqué eût été un indice beaucoup trop évident. c'est un mot de la langue.

Not in french in the text. Un homme, oui.

Un ptit coup de Tlf opur conclure :
TINETTE, subst. fém.
A. Vx. Petit baquet de bois dont le fond est plus large que le haut et qui servait à transporter le beurre salé ou fondu. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. Récipient généralement en tôle servant au transport des matières fécales, faisant office de fosse d'aisances mobile. Corvée de tinette. On pourra y parvenir en multipliant les water-closet à l'entrée de la mine, et en disposant, dans les galeries, des tinettes mobiles, d'un accès facile, qui seront régulièrement emportées et désinfectées (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p. 324).
P. métaph. Si les Maurrassiens n'étaient pas des Furieux et si l'on pouvait parler avec eux calmement, je voudrais leur poser la question: existe-t-il la moindre ressemblance entre le « métèque » [Léon Blum] sur lequel, pendant un demi-siècle, l'Action Française a vidé ses tinettes et ce critique français nourri de la pure moelle classique? (MAURIAC, Bloc-Notes, 1954, p. 99).

P. méton., gén. au plur. Lieux d'aisances. "Et quel joli chœur que celui des vidangeurs au repos, assis en plein jour, à l'ombre des tinettes, comme des bergers sous des pampres" (FLAUB., Corresp., 1865, p. 33).

Pop., vx. En faire/ne pas en faire une tinette. Synon. fam. en faire/ne pas en faire un plat (v. plat2). (...) Oui, quand passe le marchand de journaux, pourquoi que vous êtes tous à crier: « Moi! moi! » Et pis, qu'est-ce que ça peut bien te faire tout ça! s'écrie le père Blaire. T'es là à en faire une tinette sur les journaux, mais fais donc comme moi: y pense pas! (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 43).


 
pg

28/04/2006
17:35
re : Devinette XIII

Ça se passe du côté de l'Oural ?
 
pascale

28/04/2006
18:43
re : Devinette XIII

Ou dans la campagne française profonde ?
 
Agnès

28/04/2006
18:45
re : Devinette XIII

Ni l'un, ni l'autre!
 
Agnès

28/04/2006
18:54
N.B.

Le texte est traduit. Reste à savoir de quoi!
 
w

28/04/2006
19:02
re : Devinette XIII

C'est vrai que l'idée de Pidji ne semblait pas si mauvaise : on aurait bien pu y lire de l'humour russe.
Sinon je vois mal un Brit écrire ça.
Fin XIXe - début XXe ?
Et pourquoi pas de l'autre côté des Pyrénées ?
 
pascale

28/04/2006
19:18
re : Devinette XIII

Un roman historique, peut-être ? les tinettes contre les chaises percées ?
 
shhh

28/04/2006
22:29
re : Devinette XIII

L'aspect très pragmatique, le côté civilisation = tinette = confort, ce pourrait être chinois.
 
Agnès

28/04/2006
22:44
Ah ! revoilà shhh!

Bonsoir!
Je retiens la proposition de Pascale, en veine de créativité littéraire, ces derniers temps! Mais ce n'est pas un roman historique.
Ce n'est en effet pas brit' du tout, mais pas russe non plus, et encore moins chinois. pas non plus de l'autre côté des Pyrénées. Au demeurant, ces tinettes-là sont des leiux d'aisance de "luxe", avec chaise percée ou l'équivalent.

 
AArgh!!!

28/04/2006
22:45
re : Devinette XIII

...des lieux!
 
shhh

28/04/2006
23:24
re : Devinette XIII

Danemark ?
 
Agnès

28/04/2006
23:31
re : Devinette XIII


ça chau-au-auffe!!! Feu d'enfer, tout à coup!

 
Agnès

28/04/2006
23:35
re : Devinette XIII

Bon, shhh, sorry, mais j'ai un RV urgent avec Morphée.... A demain!
 
w

28/04/2006
23:59
re : Devinette XIII

Well, ces latrinettes commencent à nous intriguer, même si fastochissimes.
Si c'est du côté du Danemark, et que Shhhh chauffe sur un geiser ou un sauna, eh ben forcément on va tiédir.

I, encore consternée d'avoir sorti «verléniein» or so dans le DLA, je vous dirai pas où.

 
w

29/04/2006
00:03
re : Devinette XIII

Et tu ne m'as pas encore répondu sur «fin XIXe - début XXe» ?
 
Agnès

29/04/2006
06:52
re : Devinette XIII

Non, erreur, pour l'époque.
Veiller à ne pas ignorer les détails...
Avec la suggestion de shhh, la solution est fastoche pour les mêmes raisons que pour ma précédente proposition.
Au passage, il n'y a chez mon auteur (et le genre , à propos!!!) ni saunas, ni geysers...

 
pascale

29/04/2006
09:09
re : Devinette XIII

Une dame danoise ?
 
Agnès

29/04/2006
09:41
re : Devinette XIII

Pascale ! Une dame, écrire de telles incongruités! Non, pas une dame.
 
shhh

29/04/2006
09:42
re : Devinette XIII

Le genre: difficile à déterminer d'après l'extrait. Un polar ?
Je note que le héros aime l'eau de vie autant que les tinettes. Qu'il était sans doute exilé, et qu'il revient dans un endroit plus civilisé, où il a pris pension chez L*** (puisqu'il parle de ses racines).
Oui, faut trouver le genre, sinon on n'avance pas.
 
Agnès

29/04/2006
09:51
re : Devinette XIII

Non, non. Il est TOUJOURS, non pas exilé, mais loin de toute "civilisation", en un lieu où il est le seul à disposer de tinettes, et encore, parce que L* accepte de lui en prêter la clé. Il faudrait que vous trouviez ce qui se cache derrière le c***, c'est encore, comme pour Westlake, une question de profession.

 
Agnès

29/04/2006
09:54
re : Devinette XIII

Pas un polar DU TOUT!
 
shhh

29/04/2006
09:58
re : Devinette XIII

Les c***, un profession dans la langue du pays, mais dont on connaît le mot en français. Une profession qui tient éloigné de la civilisation. Un cardien de troupeaux ?
 
Agnès

29/04/2006
09:59
re : Devinette XIII

Il y a de la bestiole dans la profession, mais pas pour les garder!
 
shhh

29/04/2006
10:03
re : Devinette XIII

Alors peut-être un chasseur de fourrures ?

 
Agnès

29/04/2006
10:04
re : Devinette XIII

Le mot c*** est un mot français! trop évident pour que je le mette sinon, l'auteur était trouvé dans les trois mn!
 
Agnès

29/04/2006
10:04
re : Devinette XIII

YES!
 
shhh

29/04/2006
10:16
re : Devinette XIII

En tout cas, je ne me souviens pas qu'il était question de tinettes dans Croc blanc. Ce ne doit pas être ça.
 
shhh

29/04/2006
10:23
re : Devinette XIII

Et là, en principe, Pascale arrive, donne la solution et reccueille les applaudissements du public.
 
Agnès

29/04/2006
10:24
re : Devinette XIII

Non, non. Mais London est évidemment un ancêtre de mon auteur, quoique plus sérieux.
 
Agnès

29/04/2006
10:24
re : Devinette XIII

La solution est à portée de main...
 
Agnès

29/04/2006
10:31
re : Devinette XIII


 
pascale

29/04/2006
11:01
re : Devinette XIII

C'est sympa, shhh mais non !
 
pascale

29/04/2006
11:10
re : Devinette XIII

Reprenons : si le petit fils de London s'occupe de bestioles, mais pas pour les garder, et qu'on chauffe au Danemark, c'est bien qu'il s'agit d'un chasseur, dans le grand nord ?
 
shhh

29/04/2006
11:15
re : Devinette XIII

Oui, s'agit-il d'une saga ? ou d'une parodie de saga ?
 
shhh

29/04/2006
11:18
re : Devinette XIII

Ou de contes, un rien ironiques.
 
pascale

29/04/2006
11:52
re : Devinette XIII

Est-ce qu'il aime les lièvres ?
 
pascale

29/04/2006
11:54
re : Devinette XIII

je veux dire : l'auteur ?
 
w

29/04/2006
12:07
re : Devinette XIII

Hello everybody, vous démarrez tôt pour un ouiquende !
Quel genre, voyons voir : quoi sinon un roman ou une nouvelle ?

 
w

29/04/2006
12:10
re : Devinette XIII

Oh, oh, oh ! ça serait pas JØrn Riel ?

 
shhh

29/04/2006
12:15
re : Devinette XIII

Les lièvres ? les visons, les hermines, les renards, les castors et un peu de phoques.
Sinon, à mon avis, il mange du caribou, ou un peu de renne.Peu de légumes, du saumon. Voilà son régime. C'est pour ça qu'il passe du temps aux tinettes.

 
pascale

29/04/2006
12:19
re : Devinette XIII

Est-ce que l'auteur aime les lièvres au point d'avoir consacré l'un de ses romans à l'un d'eux ?
 
w

29/04/2006
12:40
re : Devinette XIII

C'est mieux avec une minuscule : Jørn Riel.
So ?
Actuellement je feuillette, je l'avoue, mais j'ai pas encore trouvé. Si c'est pas ça, comme ça y ressemble !
L'humour, l'eau de vie, la rudesse arctique, mais j'ai pas encore mis la main sur les "latrinettes".
 
pascale

29/04/2006
12:52
re : Devinette XIII

L'humour, l'eau de vie, la rudesse arctique : ça me fait plutôt penser à Paasilinna...
 
w

29/04/2006
12:59
re : Devinette XIII

Ah oui, tiens ! Ils ont ça en commun !
On a pas déjà fait un Paasilinna, ici ?
 
pascale

29/04/2006
13:17
re : Devinette XIII

On a parlé de lui, mais finalement je crois que l'auteur, c'était Pynchon !
 
shhh

29/04/2006
13:26
re : Devinette XIII

Des auteurs que je ne risquais pas de trouver.
Qu'en dit Agnès ?
Et comment faites vous les o barrés ?
 
w

29/04/2006
13:46
Vertus apéritives du DLA

Pynchon ? Fichtre, je vous suivrai moins dans cette direction. Les ø et autres Ç, je ne connais pas par coeur les codes ASCII, et comme je ne me suis toujours pas collée sous Linux, chez Grosoft, j'ouvre word/Insertion/caractères spéciaux, et cop-col.
Well, mon déjeûner va être prêt : tous les samedis nous nous préparons à l'heure españole post-Papoue dominicale. Alors bon appétit ou bonne digestion à tous, et à plus.
 
pascale

29/04/2006
14:14
re : Devinette XIII

Mais non, Pynchon c'était une vieille devinette ! A un moment, le nom de Paasilinna est sorti, mais ça n'avait aucun rapport!
 
w

29/04/2006
15:50
re : Devinette XIII

Okay, au temps pour ouam, sorry.
 
w

29/04/2006
16:27
re : Devinette XIII

Hu... Agnès doit être en train de prendre un kawa avec Françoise
Et je vais devoir m'absenter, déconfiture !
 
w

29/04/2006
21:05
re : Devinette XIII

Je viens d'avoir Agnès qui s'excuse très fort, et dont l'absence est dûe à un «collapsus informatique».

Je suis déléguée pour vous livrer la réponse : Jørn Riel (yesssssssss !)

titre de l'ouvrage : «la Vierge froide et autres racontars»
titre de la nouvelle : «Une condition absolue»
Il s'agit dans l'extrait cité d'une cabane à latrines d'un poste de chasse.
Agnès avait évoqué ces contes Arctiques là :
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=14 771&debut=0&page=1

Riel, jubilatoire et truculent, n'hésitez pas à investir en 10/18 (sauf «le canon de Lasselille», recommande Agnès).
Excellent ouiquende à tous !



 
shhh

29/04/2006
21:11
re : Devinette XIII

Bon, bravo Wanda.
Siouplaît, à la prochaine devinette, pourrait-on ouvrir un fil Devinette XIV ? (çui-ci devient long à charger).
 
Agnès

30/04/2006
23:59
Merci, Zaza

Wanda a fait un parfait compte-rendu de mon coup de fil de détresse, et je la félicite en outre d'avoir trouvé la solution! C'est très difficile de proposer Riel en DLA parce que le tetxet regorge d'indices géographiques (les mots supprimés sont "Arctique" et "Nord-est du Groenland") et de références à la vie quotidienne des chasseurs. Ici, Laurits, dit Lause, un type très civilisé débarque parmi les chasseurs nanti d'un casque colonial, et se refuse absolument à poser culotte dans la nature en compagnie d'un chien. D'où la construction de la cabane dont l'usage exalte tant son compagnon Siverts, jusqu'à ce que Lause refuse aux autres chasseurs venus en visite de curiosité l'accès à ladite cabane, faute suprème contre l'hospitalité, qui entraîne la construction par Siverts d'une seconde cabane mitoyenne, une guerre sans merci entre les deux chasseurs et.... je vous laisse lire la suite. C'est scato, oui! Mais très divertissant. (Sivertsissant, même... ).
Pascale, quid des aztèques?
Bonne nuit à tous,
 
pascale

01/05/2006
09:55
re : Devinette XIII

Les aztèques dansent !
 
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