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Henry Faÿ

17/06/2005
10:19
les motivations du non

Les motivations du non, xénophobes ou pas?
*************************************************
Discipliné, je fais passer dans le forum bleu ma réponse à Nazdeb sur les motivations (xénophobes ou pas, je ne veux pas faire de pétition de principe) du non.
................................................


Rien à voir (avec de la xénophobie), c'est vite dit. Justement, à titre d'exemple et d'illustration, j'ai en mémoire ce petit bout de reportage présenté dans l'émission de Daniel Schneidermann où on voyait Jean-Luc Mélanchon éructant dans un train "et toi, t'en as vu un lituanien, toi?"
Je reprends ce que disait Emmanuel Todd dans son interviou au nouvel Obs du 9 juin:
"Dans le non de gauche au libre-échange, j'ai été horrifié de constater que les électeurs entendaient le libre-échange comme une menace des pays de l'Est, nouveaux venus de la Communauté!"


 
vt

17/06/2005
11:53
re : les motivations du non

Déjà ce discours moralisateur et bien pensant présuppose qu'être xénophobe c'est le mal absolu. Personnellement j'ai plutôt l'impression que les gens du non sont plus bas-salairophobes que xenophobes

Inversement, je trouve le TCE droitsocialophobe, travailleurophobe, bonheurophobe, pauvrophobe, gauchophobe... Mais apparemment ces défauts n'en sont pas pour la commission
 
Henry Faÿ

17/06/2005
12:00
si au moins il y avait une loi de majorité!


réponse à Christophe
****************************************
<< (Henry) "alors que le projet de constitution se proposait justement de la rendre plus démocratique"

Permettez d'en douter fortement.
En effet, au regard de l'attitude actuelle des dirigeants européens souhaitant faire une "pause" dans les consultations sur le projet de TCE, ce qui représente à mon sens l'exemple typique du fonctionnement anti démocratique car tant que les gens "approuvaient" leur projet, tout allait bien et les processus de ratification pouvaient se poursuivre, mais dès lors que certains le refusent, ce n'est plus si intéressant de consulter les peuples (et je pense à tous ceux qui devaient être consultés par référendum et qui doivent se sentir particulièrement floués de ne plus pouvoir s'exprimer), comment imaginer que ces mêmes dirigeants proposent et soutiennent un texte qui donne plus la parole aux peuples européens?
Tout cela me conforte dans mon choix d'avoir voté non..>>

Ce qui est épouvantable, dans tout ça, c’est qu’il n’y a pas de loi de majorité. C’est quasiment mortel. Neuf pays votent oui, deux votent non, tout est fichu par terre. Ce n’est absolument pas conforme au fonctionnement normal de la démocratie.

En outre, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que, au moins en France, le vote, oui ou non à la Constitution a été quelque peu pollué par des considérations qui avaient peu à voir.

Face à ces redoutables difficultés, que faire ?

Ou bien on dit : « ce n’est pas possible » et on baisse les bras, et adieu à l’Europe politique, adieu à l’espoir d’échapper à la vassalisation, à la marginalisation et au déclin.

Ou bien on dit : « cent fois sur le métier remettons notre ouvrage » et on continue.
Dans les circonstances présentes, on comprendra qu’il est de bonne politique de laisser passer l’effet de dévastation produit par les « non » et « nee » très ambigus des Français et des Hollandais.

Un meilleur explication ne serait pas inutile ; cela n’a rien d’antidémocratique.

Si dans l’histoire ancienne et récente (dernier en date élection de George W Bush) et ancienne on fait le bilan des consultations populaires, cela devra nous éviter de sacraliser le résultat d’un vote quel qu’il soit.

Les terribles contraintes attachées au processus de décision à l’unanimité devraient, si elles étaient comprises rendre les citoyens de bonne foi compréhensifs à l’égard de leurs dirigeants et les dissuader de crier à tout bout de champ à la trahison de la démocratie.


 
Nazdeb

17/06/2005
12:08
re : les motivations du non

Les motivations des nons exprimés le 29 mai sont diverses. On y trouve de la xénophobie, le rejet des autres : c'est la mouvance anti-européenne classique et constante (non au traité de Maastricht tout comme à la constitution Giscard). En gros la xénophobie est cette part incompressible de l'opinion qui existe bel et bien mais n'a jamais réellement empêché l'Europe de se construire.

Les nons du 29 mai comprennent ensuite une part plus inédite, celle de la gauche qui a dit oui à Maastricht mais a décidé de dire non à la constitution, pour des raisons abondamment exprimées, et qu'on ne peut pas honnêtement et en bloc accuser de xénophobie (au passage, presque tous mes collègues maghrébins ont voté non).

Mais qu'il y ait des sautes de xénophobie chez certains partisans de gauche me paraît incontestable : on trouve de violents racistes jusque dans le PCF. Mais distinguons entre représentants politiques et simples citoyens. Il peut arriver que des politiciens de gauche montrent un visage raciste par complaisance envers l'électorat, et à des dissidents PS de flatter une fibre xénophobe un peu lestement attribuée par les médias aux classes populaires (je précise que ceux qui ont le plus voté pour Le Pen en 2002 ne sont pas les ouvriers chômeurs et exclus, ce sont les artisans commerçants et chefs d'entreprise, cf. la sociologue Annie Collowald). Mais alors qu'un personnage politique tend à flatter un peu tout le monde y compris parfois les opinions les plus contraires, le tartempion de base peut se permettre d'y voir plus simple. En tant qu'électeur de gauche, mes motivations à l'égard du non à la constitution sont simples, elles relèvent du droit de l'économie et de la démocratie (cf. nos débats ici même), pas de la gueule du voisin y compris le plus éloigné.

A propos de la "menace des pays de l'Est", il vaut la peine de souligner que ce sont les partisans du oui qui l'ont légitimée, voire l’ont fait naître : selon eux (et je les crois volontiers), les pays de l'Est ne voudraient pas de ce qu'on appelle le modèle social européen, encore moins du modèle français. Ils souhaiteraient une Europe essentiellement libérale, avec des droits sociaux a minima, et sous protection de l'Otan. Ceci n'est pas forcément un fantasme, ce sont les partisans du oui qui nous expliquent cela. Avec la crainte des délocalisations et du dumping social et fiscal (et la constitution empêchait sur ces plans toute harmonisation), le libre-échange avec de tels pays devient naturellement synonyme de menace contre le système social français, ou dit européen (en gros français, allemand, scandinave). Et cette peur est largement entretenue et légitimée par les patrons qui délocalisent ou proposent à leurs employés d’aller travailler à l’Est pour des salaires très bas…

En gros, ce n’est pas du travailleur polonais que les gens ont peur, c’est du droit du travail polonais. Et ne pas aimer certaines normes de droit n’est pas de la xénophobie.

Dénigrer le non de gauche au prétexte de la xénophobie de quelques-uns, c'est comme je le disais ailleurs insulter à bon compte et avec lâcheté ceux qui ne pensent pas comme vous. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'Henry tente cet amalgame injurieux et simpliste.



PS : La phrase de Mélenchon sur le Lituanien n’a aucun sens prise telle quelle, je ne vois pas quelle accusation de racisme on peut en tirer en l’état. Il faudrait en préciser le contexte...

 
guydufau

17/06/2005
12:25
re : les motivations du non

Olivier Duhamel,dans la chronique de ce jour, constate que les éditorialistes du NON accusent les éditorialistes du OUI de traiter de xénophobes les nonistes.
Et,honte à eux, il y a des partisans du OUI (Joffrin, Kahn)qui appuient cette campagne.
Olivier Duhamel,faisant semblant de combattre cette thèse (les nonistes sont xénophobes) l'accrédite : sur 15 millions de vote NON, il y a 7 millions de xénophobes !
Comment s'appelle cette gymnastique ? De la sophistique.

Et puis Olivier Duhamel, après nous avoir annoncé une France isolée si elle votait NON, insiste ce matin, sur l'effet domino de ce refus.

A la suite de vt, ce TCE était otanophile, inégalitairophile, précaritophile, régressionalophile...
 
Nazdeb

17/06/2005
12:44
re : les motivations du non

Guy, tu déformes un peu les choses. Ce que voulait dire Duhamel avec ses quinze kilos d'emphase et de moraline c'est que le vote non n'est pas complètement xénophobe (pas 15 millions), mais qu'il l'est en partie (7 millions), et puis qu'il y avait eu des accents racistes dans certains arguments du non de gauche.
Là où il se met le doigt dans l'oeil, c'est en demandant à JFK et Joffrin où ils ont bien pu lire ou entendre qu'on accusait le non d'être entièrement xénophobe : c'est ce qu'a fait par exemple Serge July et c'est que tend à faire Emmanuel Todd.



 
guydufau

17/06/2005
14:20
re : les motivations du non

Nazdeb, Olivier Duhamel, sous prétexte de rétablir une vérité, lance une affirmation qui, en partie confirme ce qu'il dénonce : il y a 7 millions de NON xénophobes.
C'est lui qui propose à la vérité quelques arrangements.
 
Christophe

17/06/2005
14:27
re : les motivations du non

Henry:"Ce qui est épouvantable, dans tout ça, c’est qu’il n’y a pas de loi de majorité. C’est quasiment mortel. Neuf pays votent oui, deux votent non, tout est fichu par terre. Ce n’est absolument pas conforme au fonctionnement normal de la démocratie."

Si l'on en est à détailler les votes, on pourrait ajouter que sur les neuf pays ayant voté oui, un seul l'a fait par voie référendaire...si le parlement français avait voté sur cette question à la place du peuple français, nul doute que le résultat aurait été oui également.Donc en comparant les votes directs des peuples par référendum, pour l'instant deux pays ont voté non et un oui! C'est bien pour cela que les dirigeants commencent à s'inquiéter sur ce type de consultation.

Henry:"Un meilleur explication ne serait pas inutile ; cela n’a rien d’antidémocratique"

Qu'il y ait eu un déficit d'explications sur le projet de TCE, cela ne fait aucun doute et vouloir réparer ce déficit est louable mais je pense qu'il n'est pas honnête de vouloir retarder le processus engagé qui est déjà fortement biaisé; ce qui contribuerait à le décridibiliser totalement.
En outre je crains que cette tentative d'explications ne se transforme en un matraquage partisan encore plus culpabilisateur envers ceux qui seraient tentés par un refus du texte que celui qui a eu lieu pendant la campagne française.



 
guydufau

17/06/2005
17:28
re : les motivations du non

"C’est la dernière trouvaille de la classe dirigeante: si le peuple a voté non, c’est qu’il est xénophobe. On dit cela dans les médias, protégés de la concurrence étrangère par la langue, soutenus par un système d’aide étatique coûteux et perfectionné. On dit cela dans certains milieux de la création, bien à l’abri derrière le dispositif protectionniste de l’«exception culturelle», qui est aussi une exception française, bien plus «xénophobe» que le régime libéral imposé aux ouvriers ou aux employés du privé. On dit cela dans la haute administration, qui bénéficie de hauts revenus et d’un emploi à vie. On dit cela, enfin, parmi les excellences du CAC 40, toutes munies de parachutes dorés et de revenus extravagants qui leur permettent d’accumuler un patrimoine propre à les garantir des aléas de l’existence. Bref, on dit cela au sein des élites, qui bénéficient de la mondialisation mais qui s’en protègent quand elle menace leurs intérêts, à propos d’une population laborieuse qui doit en supporter tous les inconvénients. "

Je crois que c'est ce passage de l'article de Laurent Joffrin qui a soulevé la colère d'Olivier Duhamel, je crois même qu'il l'a qualifié de " dégueulasse" !

 
Henry Faÿ

17/06/2005
18:12
la démocratie directe n'est pas le nec plus ultra


<< Si l'on en est à détailler les votes, on pourrait ajouter que sur les neuf pays ayant voté oui, un seul l'a fait par voie référendaire...si le parlement français avait voté sur cette question à la place du peuple français, nul doute que le résultat aurait été oui également.Donc en comparant les votes directs des peuples par référendum, pour l'instant deux pays ont voté non et un oui! C'est bien pour cela que les dirigeants commencent à s'inquiéter sur ce type de consultation.>>

Je vois que la démocratie directe n'est pas le nec plus ultra de la démocratie et que la démocratie représentative est préférable. J'avais déjà exprimé sur ce forum mon opinion, je me répète. L'ennui, avec la démocratie directe, c'est que les électeurs ne répondent pas à la question, pas uniquement à la question, la consultation est polluée par toutes sortes de considérations annexes. Les électeurs profitent de l'occasion pour envoyer un message à celui qui a posé la question; en l'occurence, ils ont exprimé de l'hostilité à Chirac. Ensuite, ils profitent de l'occasion pour exprimer leur états d'âme, leur mauvaise humeur, leur colère, même si leurs motifs d'insatisfaction n'ont pas de rapport direct ou pas de rapport du tout avec la construction européenne, même si une analyse leur permettrait d'arriver à la conclusion que la construction européenne pourrait être un remêde à leurs maux.
Le oui des pays où le parlement a été consulté me paraît aussi valable, sinon plus que celui des pays où il y a eu un référendum.


 
Christophe

17/06/2005
19:10
re : les motivations du non

Henry "Je vois que la démocratie directe n'est pas le nec plus ultra de la démocratie et que la démocratie représentative est préférable."

Possible lorsque les électeurs se sentent réellement représentés et ont confiance dans leurs représentants. Et un des aspects du vote du 29 mai faisait clairement apparaître cette crise de la représentation. Peut-être que cela ne répondait pas à la question posée stricto sensu mais comment faire passer ce genre de message sinon par les urnes? Ce qui ne semble pas encore suffisant puisque les dirigeants font semblant de ne pas entendre les messages (ou plutôt sélectionnent ceux qui les intéressent, du type relents xénophobes etc...)

Henry "Les électeurs profitent de l'occasion pour envoyer un message à celui qui a posé la question; en l'occurence, ils ont exprimé de l'hostilité à Chirac. Ensuite, ils profitent de l'occasion pour exprimer leur états d'âme, leur mauvaise humeur, leur colère, même si leurs motifs d'insatisfaction n'ont pas de rapport direct ou pas de rapport du tout avec la construction européenne,"

Il est également possible et même probable que les électeurs aient exprimé leur mécontentement à l'égard de Chirac et du gouvernement mais comme ce dernier sous-entend que dans bien des domaines, les décisions ne dépendent pas de lui mais de Bruxelles (manière très pratique de se dédouaner dès lors qu'un problème ne peut être résolu), à travers eux, les électeurs ont également sanctionné les instances européennes et là nous en revenons directement à la question posée lors du référendum puisque ce projet de TCE rappelait très clairement dans sa partie III les politiques européennes engagées et à venir...

Les motivations du non, pour éclectiques qu'elles paraissent, délivrent des messages clairs que les dirigeants européens veulent discréditer en brisant le processus de ratification, freinant du même coup la dynamique et le sentiment des électeurs de se rapproprier une partie de l'espace politique non seulement national mais également européen.
 
bon vent

17/06/2005
19:28
re : les motivations du non

Henry, la démocratie directe n'est pas votre tasse de thé certes, de toute façon cette consultation directe n'est utilisée que de façon ponctuelle, dixit Maastricht et le TCE; mais vous oubliez que le système représentatif est lui-même en crise depuis les dernières élections présidentielle en 2002 et ça ne s'est pas arrangé depuis ; comme Christophe je pense que le référendum du 29 mai est le révélateur de cette crise de représentatitivité que les dirigeants, qui sont justement appelés à nous représenter, s'evertuent à ignorer et à classer au chapitre de la xénophobie; Aux dernières élections présidentielles l'absence de représentativité de la gauche était telle qu'un parti xénophobe a trouvé place au premier tour des élections. Aujourd'hui la ritournelle de la xénophobie continue et tous les matins sur FC on nous abreuve de la même litanie....Amen !
 
paul

17/06/2005
19:47
re : les motivations du non

"Je vois que la démocratie directe n'est pas le nec plus ultra de la démocratie et que la démocratie représentative est préférable. J'avais déjà exprimé sur ce forum mon opinion,"

Autant dire que tu es partisan de l'oligarchie, ce sera plus clair. L'expression "nec plus ultra" ne trompe d'ailleurs pas... Mais il n'y aucune confusion possible entre la vraie démocratie et la démo.....représentative, du moins si on se réfère aux concepts fondamentaux de notre histoire. Les Athéniens étaient tous président ou premier ministre en puissance.

Cela dit et redit, puisque nous restons collés à l'oligarchie comme modèle de souveraineté,(alors ça c'est un héritage de nos échecs contre la perfide Albion), autant que les oligarques assument entièrement leurs décisions et ne se défaussent pas quand la chose leur pèse. C'est la clarté qui a manqué dans ce Référendum à la noix, la clarté au plan européen et le mélange des genres. On aurait pu croire à un certain moment que la France condensait tout le destin du continent et que les autres n'étaient là que pour faire de la figuration....

salut
P
 
Henry Faÿ

18/06/2005
09:05
contradiction


Comment peut-on se contredire à ce point? Voici la condamnation sans appel que tu faisais il y a tout juste huit jours de la démocratie directe dans le fil "retournement de veste".

<< Guy, la phrase que tu contestes à propos de la définition de la démocratie n'est pas de Henry mais de moi, et je persiste et signe. Le grand malentendu qui entoure le TRaité dit constitutionnel provient de ce détournement de démocratie. Je vais donc te poser une question : peut-on à la fois rendre nos dirigeants responsables de leurs actions et à la fois participer à ces décisions ? L'un des phénomènes les plus intéressants de l'histoire de la démocratie romaine a été la Dictature volontaire, induite par la situation dramatique face à Carthage. Mais il montre clairement que la démocratie n'est pas le partage du pouvoir de décision, mais le pouvoir de désigner celui qui est susceptible de prendre les meilleures décisions. La démocratie est un théâtre dont les metteurs en scène sont régulièrement changés pour enrichir la vie humaine : il n'y a pas de gestion politique optima mais des projets qui tiennent la route ou pas. Si les spectateurs mettent leur nez dans la mise en scène, on ne peut en attendre que le désordre le plus dangereux. Le droit référendaire que De Gaulle a introduit en France est le reflet de son machiavélisme qui comptait marier la Dictature avec la démagogie, ce qui aura mis fin à sa carrière. Il faut reconnaître qu'il a joué le jeu jusqu'au bout, ce droit faisant partie du scénario qu'il nous avait proposé, et qu'il a tiré la conséquence logique de son échec, la démission. Chirac, en fait, n'était pas tenu d'en faire autant, il n'est pour rien dans la pièce écrite par son prédécesseur.
Paul>>


Pour ce qui est de la démocratie athénienne, qui a eu sa grandeur, bien entendu, il y a beaucoup de raisons archi-connues de penser que cette république n'était pas une démocratie au sens où nous l'entendons, en outre elle n'a pas réussi à maintenir très longtemps l'indépendance de la cité et n'a pas réussi non plus à fédérer les cités grecques.

J'ai dit dans d'autres fils mon amour, tout à fait platonique, hélas, pour le latin, que je verrais bien langue de l'Europe. Etre accusé d'être partisan de l'oligarchie parce qu'on a employé une expression latine archi-courante, mais c'est un délire complet...

Il faut s'appeler Jacques Rancière pour prétendre que démocratie représentative, si bien acclimatée dans tous les pays démocratiques est synonyme d'oligarchie.

Il est vrai qu'avec le système de décision à l'unanimité le sort de l'Europe se jouait lors du référendum français, c'est infiniment regrettable, la France a cassé la baraque et cela aurait dû inciter un peu plus les électeurs à mettre provisoirement de côté les préoccupations domestiques et leurs petites rancoeurs.

 
Henry Faÿ

18/06/2005
09:43
nos représentants nous représentent-ils?


nos représentants nous représentent-ils?
*******************************************

<< Henry, la démocratie directe n'est pas votre tasse de thé certes, de toute façon cette consultation directe n'est utilisée que de façon ponctuelle, dixit Maastricht et le TCE; mais vous oubliez que le système représentatif est lui-même en crise depuis les dernières élections présidentielle en 2002 et ça ne s'est pas arrangé depuis ; comme Christophe je pense que le référendum du 29 mai est le révélateur de cette crise de représentatitivité que les dirigeants, qui sont justement appelés à nous représenter, s'evertuent à ignorer et à classer au chapitre de la xénophobie; Aux dernières élections présidentielles l'absence de représentativité de la gauche était telle qu'un parti xénophobe a trouvé place au premier tour des élections. Aujourd'hui la ritournelle de la xénophobie continue et tous les matins sur FC on nous abreuve de la même litanie....Amen !

En fait, je n'ai pas d'a priori à l'égard de la démocratie directe, elle aurait pu être ma tasse de thé, elle pourrait encore l'être, c'est ce calamiteux référendum qui m'en fait découvrir les défauts. Si ça marche en Suisse, très bien. Pour que ça marche, il faut que les électeurs jouent le jeu et s'astreignent à répondre à la question, ce qu'en France ils ne font pas. Telle est mon objection.

Pour ce qui est de la représentativité des élus, je n'ai pas tout à fait la même opinion. Pourquoi diable les Français éliraient-ils des représentants qui ne les représenteraient pas? Surtout si l'on considère que les les élections sont assez rapprochées. On fait observer que depuis je ne sais combien d'années, les Français sortent systématiquement les sortants. Comment l'expliquer? C'est que notre pays doit résoudre un certain nombre de problèmes et que les gouvernements ne les résolvent pas. S'ils ne les résolvent pas, c'est qu'ils n'en ont pas le courage. Voyez, par exemple, comment Jospin s'est défilé devant la question des retraites. Il était urgent d'attendre. Cette lâcheté ne lui a pas réussi.
Je crois qu'une formule gouvernementale qui dépasserait une mandature serait celle qui ferait avancer les choses. On se sentirait tellement mieux si on avait le sentiment que les choses avancent! Les Français en éprouveraient une grande la reconnaissance.
En attendant, les différents gouvernements qui se succèdent sont représentatifs... de l'immobilisme des Français et de leur préférence bien connue pour le chômage.


 
guydufau

18/06/2005
10:56
re : les motivations du non

On peut accorder quelque crédit à la défense de la démocratie représentative, face à la démocratie directe.
Mais cette préférence disparaît :
a)-Quand les élus ont perdu leurs pouvoirs, expliquant,"on a pas le choix, c'est la faute à l'Europe, à la mondialisation..."
b)-Quand les programmes électoraux, qu'ils soient de gauche comme de droite ne se différencient pas
c)-Quand expliquée, par a) et b), les abstentions sont de plus en plus importantes

Je cite Cornéluis Castoriadis :
"J'ai toujours pensé que la démocratie dite représentative n'était pas une vraie démocratie. Ses représentants ne représentent que très peu les gens qui les élisent. D'abord, ils se représentent eux-mêmes ou représentent des intérêts particuliers, les lobbies, etc. Et même si cela n'était pas le cas, dire : quelqu'un va me représenter pendant cinq ans de façon irrévocable, cela revient à dire que je me dévêts de ma souveraineté en tant que peuple. Rousseau le disait déjà : les anglais croient qu'ils sont libres parce qu'ils élisent des représentants tous les cinq ans mais ils ne sont libres qu'un jour tous les cinq ans : le jour de l'élection.
Et même cela n'est pas vrai : l'élection est pipée, non pas qu'on bourre les urnes, elle est pipée parce que les options sont définies d'avance. Personne n'a demandé au peuple sur quoi il veut voter. On lui dit :" Votez pour ou contre Maastricht", par exemple. Mais qui a fait Maastricht? Ce n'est pas nous.
Il y a la merveilleuse phrase d'Aristote répondant à la question :"Qui est citoyen? Est citoyen quelqu'un qui est capable de gouverner et d'être gouverné". Y a-t-il quarante millions de citoyens en France en ce moment? Pourquoi ne seraient-ils pas capables de gouverner? Parce que toute la vie politique vise précisément à leur désapprendre à gouverner. Elle vise à les convaincre qu'il y a des experts auxquels il faut confier les affaires. Il y a donc une contre-éducation politique. Alors que les gens devraient s'habituer à exercer toutes sortes de responsabilités et à prendre des initiatives, ils s'habituent à suivre des options que d'autres leur présentent ou à voter pour elles. Et comme les gens sont loin d'être idiots, le résultat, c'est qu'ils croient de moins en moins et qu'ils deviennent cyniques, dans une sorte d'apathie politique".

Post-scriptum sur l'insignifiance, entretiens avec Daniel Mermet,édition de l'Aube.
 
bon vent

18/06/2005
10:59
re : les motivations du non

Henry, lorsqu'on parle de ce qui est, vous esquivez le problème en parlant de ce qui devrait être.

Ce qui est : une crise de la représentativité

Vous demandez "Pourquoi diable les Français éliraient-ils des représentants qui ne les représenteraient pas? "

Et vous y répondez vous-même :

"s'ils (les gouvernements) ne les (problèmes) résolvent pas, c'est qu'ils n'en n'ont pas le courage" conséquence : les sortants sortent !

Et hop vous enchaînez avec ce qui devrait être :

"une formule gouvernementale qui dépasserait une mandature" ..on se sentirait mieux..sentiment que les choses avancent...une grande reconnaissance...haléluia !

Mais vous oubliez ce que vous avez dit précedemment : dès leur première mandature ils n'ont pas le courage de mettre en oeuvre la politique pour laquelle ils ont été élus. Comment voulez vous qu'une deuxième mandature puisse être accordée ?

Enfin votre conclusion : "En attendant, les différents gouvernements qui se succèdent sont représentatifs... de l'immobilisme des Français et de leur préférence bien connue pour le chômage."

Je m'insurge ! Si les français préféraient le chômage, la stabilité gouvernementale serait à l'image de la stabilité du chômage tant désirée par les français.

Or, cela fait 30 ans que les gouvernements de droite et de gauche promettent de résoudre le chômage (et Mitterrand a bénéficié de plus d'une mandature) et cela fait trente ans que le chômage stagne et que les sortants sortent !

Henry, vous vous trouvez dans les nobles sphères de ce qui devrait être et à vous lire, vous ne souhaitez pas en descendre...Les oligarques au moins composent avec les réalités d'en bas pour se maintenir au pouvoir : la litanie de la xénophobie de la France d'en bas est un bon moyen de se draper des vertus de la légitimité du pouvoir, qui elle, sait et corrigera les errements du populo ignorant...

Et je précise que je ne confonds pas la démocratie représentative avec l'oligarchie. Je vous conseille de lire Emmanuel TODD qui décrit très bien la dérive actuelle des systèmes démocratiques occidentaux qui tend à se structurer dans des modèles oligarchiques.

 
paul

19/06/2005
09:18
re : les motivations du non

Henry, une fois de plus tu ne réponds pas à ma question quel que soit son contexte : peut-on mélanger les genres de souveraineté ou non ? Que l'on pense que la démocratie représentative soit l'équivalent de l'oligarchie ou non, cela ne change rien : la faute des dirigeant de BXL aura été (volontairement, bien sûr) de laisser le champ en friche : faites comme vous voulez, de toute façon on se fiche de ce pensent les peuples, plus il y aura de bordel mieux ce sera. Il n'y a pas beaucoup d'esprits qui pensent en termes de stratégie, vous en restez toujours aux principes : il faudrait accepter une fois pour toute l'idée qu'il y a des forces qui travaillent dans un sens et qui sont prêtes à tout pour démolir l'Europe dont nous, vous et la plupart des gens rêvent depuis la guerre.
Mais les dés sont loin d'être jetés, les libéraux ont tort de vendre la peau de l'ours, cette manière de faire reflète la naïveté arrogante des Américains qui pensent que cette fois, enfin, on les aura. Le sourire de chat affamé de BLair ne trompe pas, mais on va voir qui de Tom ou de Jerry va gagner la partie. Et ne va pas t'offusquer pour une petite note qui caractérise l'expression "nec plus ultra", ce n'est pas digne de notre dialogue.
A pluss, sans doute encore aujourd'hui parce que moi aussi j'ai faim....
Paul

 
Henry Faÿ

19/06/2005
10:59
ma compétence n'est pas universelle


<< Henry, une fois de plus tu ne réponds pas à ma question quel que soit son contexte : peut-on mélanger les genres de souveraineté ou non ?>>

Je ne suis pas politologue, je ne peux pas répondre à toutes les questions, j'étais en fait assez d'accord avec ce que tu écrivais c'est pourquoi je n'ai rien compris à ton revirement aussi brutal qu'inattendu, un jour vigoureusement contre la démocratie directe, un jour contre la démocratie représentative avec des arguments qui ont l'air d'être repris de ce dinosaure qu'est Jacques Rancière. Je veux bien admettre sans y avoir tellement réfléchi qu'il vaut mieux, effectivement ne pas mélanger les types de souveraineté mais si on me dit que ça marche en Suisse, et que c'est bien sympathique, pourquoi ça ne marcherait pas ailleurs? Question à approfondir...


<< Que l'on pense que la démocratie représentative soit l'équivalent de l'oligarchie ou non,>>

Mais c'est une idée complètement ridicule! Il faut être un dinosaure marxoïdisant comme Jacques Rancière pour prétendre des choses pareilles. Nos députés ne sont pas des oligarques.

<< cela ne change rien : la faute des dirigeant de BXL aura été (volontairement, bien sûr) de laisser le champ en friche : faites comme vous voulez, de toute façon on se fiche de ce pensent les peuples, plus il y aura de bordel mieux ce sera. Il n'y a pas beaucoup d'esprits qui pensent en termes de stratégie, vous en restez toujours aux principes : il faudrait accepter une fois pour toute l'idée qu'il y a des forces qui travaillent dans un sens et qui sont prêtes à tout pour démolir l'Europe dont nous, vous et la plupart des gens rêvent depuis la guerre.>>

"Ça ne change rien"? Mais si, ça change beaucoup. L'Europe politique se déglingue.

"faites comme vous voulez, de toutes façons, on se fiche de ce que pensent les peuples" Une nouvelle fois, on est en plein procès d'intention. Les dirigeants de BXL n'ont certainement pas pensé "plus il y aura de bordel, mieux ça sera".

"Il n'y a pas beaucoup d'esprits qui pensent en terme de stratégie". En tout cas, pour ce qui est de la stratégie, c'est plutôt raté. Il y en a sans doute, d'excellents stratèges le problème, c'est qu'ils ne sont pas à l'Elysée.
Celui qui a joué à l'apprenti sorcier, dans cette consternante affaire de référendum, c'est bien évidemment Chirac, qui a joué l'Europe à la roulette russe, ce que les dirigeants de BXL n'ont certainement pas apprécié. Chirac, éternel joueur, qui gagne, qui perd à son âge, ça aurait pu lui passer, eh bien non, ça ne lui est pas passé.

Les libéraux ont peut-être tort de vendre la peau de l'ours mais ils ont incontestablement marqué des points dans un jeu où ils n'ont pas eu à lever le petit doigt, leurs adversaires ont joué et perdu, exactement ce qu'on appelle se tirer une balle dans le pied. Il y a de quoi être furax!
Pour tout dire, je suis totalement abasourdi par la sombre bêtise politique du non, je veux dire du non de gauche vaguement europhile, le non soit-disant souverainiste était lui tout à fait cohérent. Ce qui était prévu se réalise mais plus et plus vite qu'on ne pouvait le prévoir.


 
paul

19/06/2005
11:58
re : les motivations du non

On reviendra sur la question de la démocratie représentative, elle le mérite, mais pour l'instant je voudrais simplement ajouter qu'on ne peut pas se contenter de critiquer la "sombre bêtise politique du non" sans s'en prendre à l'esprit de la démocratie. Tu dis que notre démocratie n'est pas oligarchique et tu affirmes quand-même que la majorité des Français sont "bêtes". Il faudra quand-même un jour que ce que j'appelle le manque d'esprit stratégique cesse de fausser les analyses : si les Français ont dit NON ce n'est ni par bêtise ni pour son contraire, c'est une donnée politique bien réelle qui prouve que la majorité d'entre eux souffrent DEJA des conséquences prévisibles du traité. Contrairement à ce que tu penses, ce non n'a pas compromis l'Europe politique, cette dernière n'ayant jamais existé. L'accouchement de cette Europe politique se présente désormais par le siège et il est possible qu'on soit contraint de faire une césarienne. Et puis je demeure convaincu que la crise était le seul moyen de forcer la donne afin que l'Europe finisse enfin par se politiser. Car quel est le secret de cette politisation ? C'est simple : c'est le seul moyen d'échapper à la tutelle de fait des Américains, et c'est ce que toutes les "bêtes" du non ont pressenti sinon clairement compris. Rien ne sert désormais d'accumuler les regrets pour un texte qui n'en valait pas la peine : parce qu'on ne fonde pas un ensemble politique avec des mots mais avec de l'action. Evidemment, rien ne nous garantit que nous soyons en mesure de nous soustraire à la mondialisation décidée par Walltreet. Le non en est le pari.
Cord. Paul

 
Henry Faÿ

21/06/2005
07:55
le peuple est-il inspiré par l'Esprit-Saint?


<< je voudrais simplement ajouter qu'on ne peut pas se contenter de critiquer la "sombre bêtise politique du non" sans s'en prendre à l'esprit de la démocratie.>>

S'abstenir de porter un jugement critique sur une décision qui procède du suffrage universel au nom du respect de la démocratie, ce serait... réintroduire la croyance en l'Esprit Saint. Comme si le peuple consulté devrait forcément être inspiré par l'Esprit. Ces protestations contre les critiques me font furieusement penser au crime de lèse-majesté de l'Ancien Régime.
En fait, un vote ne peut pas être évalué autrement qu'en fonction de ses objectifs. La conjonction entre le non soit-disant souverainiste et le non de gauche soit disant europhile brouille les cartes et rend le résultat peu lisible.
Le non soit-disant souverainiste n'a rien d'idiot, c'est un non de rejet d'un projet politique qui a toujours été combattu, le non europhile me paraît et pas qu'a moi complètement idiot car ne pouvant qu'obtenir les résultats inverses à ceux qui sont souhaités, à moins qu'il n'y ait des sous-entendus et des calculs plus complexes, ce que pointait Yann Mullier Boutang dans un article paru dans un article paru dans Libération que j'ai pris la peine de recopier (fil "un non de gauche au nom de gauche") et ce qui apparaît dans les prises de position de Jean-Paul Fitoussi qui s'est bien gardé hier dans l'émission du petit Nicolas d'hier d'expliquer son vote et de dire si la suite lui avait ou non donné raison.
Le recours à la démocratie directe est aussi ce qui permet de douter de la pertinence politique du vote. Il est plus qu'évident qu'en cas de référendum, les Français ne font pas que répondre à la question qui leur est posée, ce serait trop simple, ce qui jette une ombre sur la valeur politique de leur choix mais je sens que je m'écarte dangereusement de la plus élémentaire correction politique.
C'est quand même assez étrange de voir la population d'un des pays qui a depuis longtemps tiré le meilleur parti de l'ouverture des frontières devenir aussi frileux face à la seule éventualité de nouvelles mesures de libéralisation des échanges.
L'Europe politique est très mal en point, on pourrait dire que c'est un champ de ruines et je doute que les métaphores médicales permettent de se masquer cette réalité. Au mieux, ce sont des années perdues, au pire le projet sera enterré.

 
paul

21/06/2005
16:11
re : les motivations du non


"Ces protestations contre les critiques me font furieusement penser au crime de lèse-majesté de l'Ancien Régime."

Oui, tu as raison, c'est de la lèse-démocratie, je pense que tu prends les citoyens pour des crétins, et tes analyses d'un non-ceci et d'un non-cela n'y changent rien. Si le suffrage universel (qu'il soit ici abusivement utilisé n'est pas mon propos) ne mérite pas un respect absolu, alors réformons radicalement notre forme de souveraineté, comme ça les choses seront claires. Encore faudra-t-il y arriver.
Pour le reste, je rêve ! Et toi aussi. Explique moi donc comment l'Europe actuelle pourrait soudain s'écrouler comme le laisse entendre des médias aux ordres. Tu penses sérieusement que les chefs d'entreprise de notre pays vont rayer des commandes faites dans d'autres pays européens à cause de ce NON ? Et le contraire aussi, bien sûr ? Tu penses sérieusement que les flux de marchandises pour lesquels on a précisément fait la place qui s'appelle le Marché Unique vont changer de sens à cause d'un papier signé Giscard d'Estaing ? Dans quel siècle as-tu pu constater un pareil phénomène et dans quel pays (autre que la Chine, où effectivement ce genre d'accident n'est pas à exclure) ? Tu penses avec gravité que les Allemands et les Danois vont cesser du jour au lendemain d'acheter des yaourts Danone parce que les Français ont osé dire non ?
Tu rigoles ou tu te moques du monde. Jean Paul Fitoussi se bat depuis des années contre les décisions de Francfort qui empoisonnent lentement la dynamique de ce marché, même si ce marché ne saurait, en aucun cas, ressortir, se dégager de sa globalité. Même Berlusconi ne pourrait pas prendre des décisions qui mettrait en danger sa production de pâtes alimentaires, d'olive, de tomates et de Fiat (même déconfites). M'enfin ! Où est l'Europe politique dans tout ça ? Elle n'a jamais existé, et pour te rassurer, je te rappelle que ce n'est pas la première fois que le budget n'est pas voté, la Parlement de Strasbourg s'étant plus d'une fois manifesté par le moyen du blocage. Alors, calmos et pas d'huile sur aucun feu.
Cordialement
Paul
 
Henry Faÿ

21/06/2005
21:30
Europe économique, Europe politique


Du calme, du calme, je ne rigole pas et je ne me moque pas du monde. J'ai quand même le droit de m'exprimer un peu. L'Europe économique existe, je le sais mais elle est inachevée. On peut craindre que sans un coup de pouce politique, elle ne se développe pas ou pas assez.
Il y avait une chance que l'Europe politique sorte des limbes grâce à la Constitution, il y a des risques que cette occasion soit manquée, ceux qui croyaient en cette cause sont à bon droit frustrés et désolés par ce gâchis; ils peuvent avoir de la rancoeur contre ceux qui ont voté non ont prétendu défendre l'Europe.
Quand à Francfort, Jean-Paul Fitoussi, qui n'est pas forcément un maître à penser, a donné un satisfecit à la Banque Centrale reconnaissant qu'elle pratiquait des taux bas et que si les taux étaient plus bas encore, ça ne changerait rien.

 
shhhhhhhhhh

21/06/2005
22:40
re : les motivations du non

"Il y avait une chance que l'Europe politique sorte des limbes grâce à la Constitution, il y a des risques que cette occasion soit manquée, ceux qui croyaient en cette cause sont à bon droit frustrés et désolés par ce gâchis; ils peuvent avoir de la rancoeur contre ceux qui ont voté non ont prétendu défendre l'Europe."

Il y avait aussi une chance de freiner cette main mise du politique par les capitalistes de tout poil, lesquels ne semblent pas doués pour proposer un projet qui tienne la route. J'en veux pour preuve la rédaction à la fois naïve, rusée, calculatrice, de ce traité constitutionnel, incapable de susciter un enthousiasme quelconque, même parmi les tenants d'une économie dite libérale.
La moitié du Medef a voté non.
Oser dire que cette "politique" proposée serait autre chose qu'une ombre pâle de la grande époque où la bourgeoisie croyait encore en elle-même, tient d'une sorte de stupidité collective au sein des commissions bruxelloises.
Que nos entrepreneurs fassent ce qu'ils savent faire: du fric avec du vide, des marchandises frelatées.

Et qu'on laisse le politique aux gens. Ils se chargeront de construire le monde qu'ils veulent.
Et je crois aussi que la force de ceux qui ont voté non, c'est qu'ils n'ont plus grand'chose à perdre.
Et qu'on passe enfin à une démocratie directe, avec des représentants révocables chaque fois qu'ils ne représentent plus personne.
 
Henry Faÿ

22/06/2005
08:32
un projet naïf ou rusé?


<< Il y avait aussi une chance de freiner cette main mise du politique par les capitalistes de tout poil, lesquels ne semblent pas doués pour proposer un projet qui tienne la route. J'en veux pour preuve la rédaction à la fois naïve, rusée, calculatrice, de ce traité constitutionnel, incapable de susciter un enthousiasme quelconque, même parmi les tenants d'une économie dite libérale.
La moitié du Medef a voté non.>>

Freiner la mainmise du politique par les capitalistes, ce sera ou ça ne sera pas l'oeuvre des prochaines élections. Ce ne sont pas les "capitalistes" qui ont écrit ce texte. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que ce texte était une oeuvre collective, rédigé à vingt-cinq, devant être approuvé par vingt-cinq, c'est une énorme contrainte dont peuvent avoir idée ceux qui, nombreux parmi nous se sont livrés à ce genre d'exercice (écrire à plus que deux). La rédaction est beaucoup plus naïve que rusée et calculatrice.

<< Oser dire que cette "politique" proposée serait autre chose qu'une ombre pâle de la grande époque où la bourgeoisie croyait encore en elle-même, tient d'une sorte de stupidité collective au sein des commissions bruxelloises.>>

Si on prend la peine, mais c'est dur, de lire le texte, et on ne le fera plus, on voit qu'il ne s'agit pas de fixer un cadre pour une politique libérale flamboyante et conquérante, mais qu'on y trouve toutes les restrictions mentales possibles, les oui et les mais, les si et les peut-être, le tout et son contraire, c'est finalement cette impression qui avait fini par prévaloir à la fin de la campagne, lorsque le texte était mieux connu.

<< Que nos entrepreneurs fassent ce qu'ils savent faire: du fric avec du vide, des marchandises frelatées.>>

Et alors, quel rapport?


<< Et qu'on laisse le politique aux gens. Ils se chargeront de construire le monde qu'ils veulent.>>

Laisser la politique aux gens, qu'est-ce que ça veut dire?

<< Et je crois aussi que la force de ceux qui ont voté non, c'est qu'ils n'ont plus grand'chose à perdre.>>

Dans ce misérabilisme peu se reconnaîtront.

<< Et qu'on passe enfin à une démocratie directe, avec des représentants révocables chaque fois qu'ils ne représentent plus personne.>>

S'il y a des représentants, ce n'est pas la démocratie directe. À part ça, on y est, les élections sont très rapprochées, trop rapprochées pour qu'on laisse aux gouvernants le temps de faire une politique et à chaque fois, les Français sortent les sortants.


 
shhhhhhhhhh

22/06/2005
13:55
re : les motivations du non

Juste une observation: j'ai LE politique et non la politique.
Poser la questio de savoir ce que veut dire "laisser le politique " aux gens, est assez inquiétant;
Dictionnaire:
Politique: Qui a rapport à la société organisée
"il ne peut pas y avoir de citoyenneté véritable s'il n'y a pas la conjonction de ce que nous appelons à la fois les droits civiques, sociaux, c'est-à-dire notre liberté d'agir, et les droits politiques, en dernier lieu, ou le droit d'influer directement sur la direction de la communauté ou des communautés successives auxquelles nous appartenons.

A part ça, quel mot n'avez vous pas compris ?
 
Henry Faÿ

12/10/2007
11:48
floués par le non



J'ouvre un vieux fil pour continuer le discussion sur les résultats du non, plus de deux ans après.


<<Le problème n'est pas de savoir qui a raison ou tort en ce qui concerne le TCE, mais comment les décisions sont prises. Pour désigner l'opacité de la prise de décision au niveau européen on parlait pudiquement de " déficit démocratique". Après un référendum indiquant clairement la volonté des français, nos chères élites vont tranquillement ratifier l'essentiel du TCE. Que pensez-vous d'"absence de démocratie" pour qualifier cette ratification? Le "gouvernement des meilleurs" montre, s'il en était besoin, ses limites lorsqu'il s'agit de la prise en compte de l'opinon de la majorité ( exprimée démocratiquement )quand celle ci va contre ses intérêts. Et qu'on ne me dise pas que l'élection de Sarko légitime en quoi que ce soit ce coup de force. Qu'on soit pour le TCE,je le comprends tout à fait. Je comprends beaucoup moins que l'on ait aucun état d'âme lorsque la position de son adversaire est bafouée lorsque celui ci s'est exprimé par référendum, ce qui devrait être respecté par dessus tout.>>

Indiquant <<clairement>> la volonté des Français, laissez moi rire. Rien n’était clair dans ce non qui était à la fois pro-européen, anti-européen, ni-pro ni-anti, car pour nombre d’électeurs ne répondait pas à la question.

Ce point de vue est totalement invalidé par les élections présidentielles qui ont mis en lumière un fort remords du non. Faites le compte, candidats représentant le oui, ceux qui ont eu des voix, et les candidats qui avaient pris parti pour le non, à part Besancenot étaient tous en chute libre (Schivardi, Laguiller, le chasseur, Marie-Georges Buffet, de Villiers, Le Pen, José Bové).

Ce remords était plus que fondé. Plus de deux ans après, l’inanité du non ne peut que sauter aux yeux des plus myopes. Point de plan B, la France qui s’était faite le champion de la construction européenne a tout simplement perdu sa politique, elle n’avait plus rien à dire, elle a donné l’impression de trahir ses partenaires après les avoir engagé sur la voie de l’Union Européenne, son influence était réduite à quia. Les antilibéraux si fiers de leur victoire ont gagné rien moins qu’un beau paquet de mesures qu’ils qualifieraient de libérales, et la dynamique a abouti à la plus éclatante victoire de la droite qu’on puisse imaginer. L’Europe s’est trouvée paralysée alors qu’elle est plus indispensable que jamais. Qui dans cette déplorable affaire a pu ne pas se sentir floué ?

Le oui a gagné en appel et le est tout à fait fondé d’en tenir compte et de réintroduire les principales mesures d u Traité dans un texte et de le faire adopter le plus vite possible.

 
crimi

12/10/2007
12:14
re : les motivations du non

Si vous voyez naïvement (ou cyniquement) dans le resultat de nos presidentielles assez speciales un fort remord du non, tentez donc un referendum dans toute l'Europe et on verra bien

Assumez donc vos saloperies : les tenants du oui au TCE vont le passer en force anti democratiquement.


 
allons

12/10/2007
12:16
le club des frustrés

Pas la peine d'être agressif, ça ne fait avancer aucune discussion.
 
crimi

12/10/2007
13:59
re : les motivations du non

Désolé, je me suis laissé emporter devant l'insolence anti-democratique du message auquel je répondais
 
Henry Faÿ

12/10/2007
14:57
le remords de ceux qui ont voté non


<<Si vous voyez naïvement (ou cyniquement) dans le resultat de nos presidentielles assez speciales un fort remord du non, tentez donc un referendum dans toute l'Europe et on verra bien>>

Si c'était en mon pouvoir je le ferais volontiers, et je n'ai jamais considéré que la démocratie représentative n'était pas une forme de la démocratie.

Nos présidentielles avaient ceci de spécial que toutes les tendances politiques étaient représentées, elles reflètent donc bien l'état de l'opinion.

Je ne vois pas ce que cela a de cynique ou de naïf de compter les voix des candidats qui se sont prononcés pour le oui, les voix des candidats qui se sont prononcés pour le non et d'en tirer la conclusion que les candidats qui se sont prononcés pour le oui l'emportent haut la main. Ca doit bien avoir une signification, non?



 
casse-croûte

12/10/2007
15:44
re : les motivations du non

Ca faisait longtemps qu'on avait pas remonté la ligne de fond "non au referendum". Dieu que la pêche est bonne, très belle analyse Henry.

Je propose que nous analysions tout ce qui s'est passé dans nos vies depuis 2005 au travers du prisme des remords de ceux qui ont voté non. Montrons les corrélations qu'on nous cache, et faisons-en ni vu ni connu des démonstrations.

On a eu un été maussade. Cela a mis en lumière un fort remords du non de la part de l'anticyclone des Açores. Je m'explique : il a voté NON avant même le referendum, en se fixant sur notre pays en 2003, provoquant "la Canicule" et décrédibilisant la classe politique qui devait appeler massivement au oui au referendum moins de deux ans plus tard.


 
crimi

12/10/2007
16:44
re : les motivations du non

Que pouvait faire l'électeur hostile au TCE puisque le système électoral était verrouillé avec les 3 candidats ayant une chance de l'emporter tous ouiistes? S'abstenir ou voter pour un petit candidat n'ayant aucune chance de l'emporter.

Ce qui fausse le jeu démocratique, c'est que le PS demeure un parti de gouvernement mais n'est plus un parti de gauche. Un candidat PS noniste aurait sûrement rassemblé beaucoup de monde sur le mécontentement populaire.
 
Henry Faÿ

12/10/2007
17:16
une offre plus qu'abondante


Un électeur hostile au TCE n'avait que l'embarras du choix, l'offre, comme on dit, était plus qu'abondante: Marie-George Buffet, José Bové, Besancenot, Philippe de Villiers, Jean-Marie Le Pen, Arlette Laguiller, Schivardi, le chasseur. Si ces électeurs avaient été nombreux, un de ces candidats aurait eu des chances d'être un grand candidat, cela ne s'est pas produit. Il y a aussi l'incapacité de ce camp à s'organiser, qui n'est pas en faveur de la thèse que ses partisans défendent. Mais ces électeurs étaient peu nombreux, c'est donc qu'il y avait désaffection pour les thèses du non et c'est pourquoi je dis que le oui a gagné en appel.

Si les trois candidats qui avaient une chance de l'emporter étaient partisans du oui (ouistes), cela doit bien correspondre à un état de l'opinion en ce printemps 2007. L'opinion ne voulait plus des thèses "nonistes", pour les raisons que j'ai dites et que vous n'avez pas relevées. C'est que le non n'a apporté aucun bon fruit à personne.

<<Un candidat PS noniste aurait sûrement rassemblé beaucoup de monde sur le mécontentement populaire.>>

Cette supposition est fallacieuse car le test a été fait, le test, c'est Laurent Fabius qui n'a rassemblé personne. L'ancien premier ministre s'est trouvé dans l'impossibilité de percer, sa prise de position pour le non l'avait au sein de son parti complètement plombé. Au PS comme ailleurs, on ne voulait plus de ce blocage de la construction européenne que signifiait ce non. Tel est pris...

Si aucun parti ne peut à l'heure actuelle être de gauche (à discuter, c'est tellement polysémique comme notion) et prétendre à être au gouvernement, cela ne fausse pas le jeu démocratique, c'est la conséquence du jeu actuel, cela ne fait que révéler l'état actuel de l'opinion qui n'a pas confiance dans ces thèses de gauche, qui ne lui apparaissent pas comme étant exactement ce qu'il faut pour assurer l'avenir du pays. Ca veut dire qu'il y a du boulot pour les gens de gauche qui doivent avant tout rendre la gauche plus crédible.


 
I mean

12/10/2007
19:11
re : les motivations du non

Et comme tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, je propose qu'on raye "non" du dictionnaire.

Bonne idée, j'allais dire un gros mot ?
 
Philippe

12/10/2007
19:30
re : les motivations du non

Le référendum a permis au Français de se prononcer contre le TCE, ni plus ni moins. Toute interprétation autre n'est que pure divagation dénuée de toute légitimité. La modification constitutionnelle par voie parlementaire permettant au traité simplifié de s'appliquer sur le territoire français, si elle a lieu, équivaudrait à éliminer le référendum comme mode de consultation. Ce déni démocratique ne ferait qu'augmenter les tensions sociales à venir.
 
LRDB

12/10/2007
22:14
disons plutôt spéculations stp

Ahem, sauf que le TCE n'était pas une question claire posée de façon claire : le scrutin portait sur trois textes qui étaient non miscibles, aussi bien par leur contenu que par leur statut. S'il fallait aujourd'hui voter derechef sur les trois textes mais séparément, on obtiendrait des résultats fort différents, et qui mécontenteraient tout le monde, aussi bien ceux qui ont voté NON que ceux qui ont voté OUI. De mon point de vue, en proposant un tel pavé au citoyen, les instances européennes ont surtout montré qu'elles sont fort loin d'avoir la maturité politique nécessaire à l'obtention de la souveraineté qu'on tente de leur accorder. Cela dit, l'Union Européennee s'est construite depuis la CECA sans passer par le vote, or personne ne s'en plaint que je sache. Comme le dit Henry quand il ne sort pas son mouchoir, les autres pays se bousculent et mouillent leur chemise pour en être. Ergo, les thuriféraires du "Europe = mauvais plan", ouvrez un peu les yeux svp.

Alors quoi ? Alors les choses sont donc plus compliquées que ce qu'on veut bien raconter dans le bistrot de DDFC :
- quand la décision politique atteint un certain niveau de complexité, la démocratie (immature) n'est pas la panacée
- ceux qui veulent faire avancer l'Europe sans recourir au vote ne sont pas nécessairement des anti-démocrates
- ceux qui sortent le mouchoir parce que le TCE a été refusé feraient mieux d'ouvrir leurs mirettes (l'Europe n'est ni morte ni stoppée) et de proposer autre chose qui tienne la route.
- ceux qui sortent leur escopette parce qu'on va leur faire passer en force un traité feraient mieux de changer de pays car dans celui-ci, dont auquel que nous en sommes membres électeurs, figurez vous que la voie du parlement et la voie des ordonnances permettent à peu près tout à ceux qui tiennent les commandes, sinon où irions nous je vous le demande...

(Pour faire bonne mesure j'ajoute qu'il faut noyer les communisses et abolir les syndicats, mais c'est juste pour m'amuser.)

LRDB - NI dieu ni maitre
 
Philippe

13/10/2007
00:39
re : les motivations du non

Ah oui bien sûr, l'immaturité du quidam moyen face à la complexité, montrerait les limites de l'idée démocratique.Un peu simpliste et très dangereux. Personne ne se plaint du mode de construction de l'Europe? Juste qu'il y a eu un référendum pour mettre dire stop à cette construction. L'Europe, il semble utile de le rappeler, est une notion géographique, dire que l'Europe est morte n'a pas de sens. L'Union Européenne,portée par des élites qui veulent imposer leur idéologie ultralibérale dans le marbre d'une constitution qui ne dit pas son nom, elle, est morte puisque la France et la Hollande ont dit non. Si le parlement passe outre le référendum, où est la démocratie? Désolé, ma compréhension s'arrête là. Le transfert de souveraineté qui va se produire sous nos yeux est une révolution conservatrice qui nous ramène directement au 19ème siècle, avec la technologie en plus qui permettra un contrôle bien plus efficace du bon peuple. Je n'ai décidément pas grand chose à partager avec les supporters de cet UMPS qui brade tout aux multinationales.Elle a bon dos la complexité,le fumet qui se dégage de tout ça est assez pestilentiel.
 
LRDB

13/10/2007
03:40
l'incompétence chose partagée

Personne ne se plaint de la première phase de la construction européenne, disons jusqu'à l'entrée de l'Angleterre. Or l'Europe des 6, me semble-t-il, s'est faite sans consulter l'électeur...

Cela dit, je ne crois pas durablement au tableau des masses ignorantes qui devraient suivre sans rien comprendre une élite éclairée. Je crois plutôt que l'élite européenne actuelle, qui n'a plus grand chose de commun avec celle des 50's, a actionné l'interrupteur dans le mauvais sens. D'ailleurs pour répondre à ta remarque initiale, à 22h14 c'est pas l'immaturité du quidam qui est signalée, mais celle de l'Organisation européenne. Cf lignes 4 et 5 : il s'agit bien des instances dirigeantes et non des électeurs (pour eux j'ai d'autres griefs, comme tu t'en doutes). Je crains que l'Union sous sa forme actuelle, ne soit une forme bien jeune. Cette proposition de TCE était une sacrée bourde, qui nous laisse deviner une assez belle quantité de décisions loufoques prises dans les mêmes années, sans qu'on en ait été jamais avisés autrement que par les conséquences, peut-être anecdotiques, mais peut-être pas.

Je reconnais n'avoir guère confiance dans la démocratie directe : Maastricht est passé comme une lettre à la poste, parce qu'on avait su nous le vendre. Mais combien d'électeurs savaient vraiment ce qu'ils faisaient ? La question n'est pas (je reprends tes propres mots ou presque) que le résultat a été bénéfique ou non : le problème c'est qu'on a voté moitié en aveugles, moitié comme des moutons. Enfin quand je dis "on" : perso c'est sans l'ombre d'une hésitation que je me suis abstenu de voter pour ces centaines de pages imbittables. Au contraire, je considère comme un très grand foutage de gueule de nous avoir envoyés aux urnes pour ça. Concernant le TCE, j'aurais persisté à voter NON, référendum après référendum, tant que je n'aurais pas eu devant les yeux un texte compréhensible et surtout qui se limite à des principes de base. Voter pour un catalogue de lois, certainement pas.

Cela dit, faut-il rappeler que la démocratie ne se résume pas à la consultation sur des questions ponctuelles ? J'aurais tendance à préférer les principes de délégation et de représentation. Suis-je pour cela un ennemi de la démocratie ? Je ne le crois pas, mais peut-être que je me trompe...

 
Henry Faÿ

13/10/2007
20:10
le contre-sens


<<L'Union Européenne,portée par des élites qui veulent imposer leur idéologie ultralibérale dans le marbre d'une constitution qui ne dit pas son nom, elle, est morte puisque la France et la Hollande ont dit non.>>

C'est un contre-sens qui a la vie dure, si on prenait la peine de lire le texte, on verrait que le projet de Traité Constitutionnel n'imposait pas absolument pas l'idéologie libérale et ne la gravait pas dans le marbre, s'il le faut je ressortirai les fils je l'expliquais.


 
Henry Faÿ

13/10/2007
22:28
sérieux


<<Ca faisait longtemps qu'on avait pas remonté la ligne de fond "non au referendum". Dieu que la pêche est bonne, très belle analyse Henry.>>

Je ne sais pas comment je dois le prendre

<<Je propose que nous analysions tout ce qui s'est passé dans nos vies depuis 2005 au travers du prisme des remords de ceux qui ont voté non. Montrons les corrélations qu'on nous cache, et faisons-en ni vu ni connu des démonstrations.

On a eu un été maussade. Cela a mis en lumière un fort remords du non de la part de l'anticyclone des Açores. Je m'explique : il a voté NON avant même le referendum, en se fixant sur notre pays en 2003, provoquant "la Canicule" et décrédibilisant la classe politique qui devait appeler massivement au oui au referendum moins de deux ans plus tard.>>


Moi, je fais la même proposition mais pas pour se moquer, sérieusement. Je crois effectivement qu'il n'y a pas de meilleur moyen d'analyser l'état de l'opinion depuis le printemps 2005 que de le faire à travers le prisme du remords du non, qui a foutu un sacré coup de blues à l'ensemble de la population, que son contre-coup le plus visible est la montée en force de trois candidats favorables au oui, avec corrélativement l'effondrement des candidats favorables au non, qu'ils soient de gauche comme de droite, ainsi que des thèses qu'ils défendaient. Voir aussi le total insuccès de Laurent Fabius qui croyait pouvoir surfer sur le non, mal lui en a pris. Il apparaît que non seulement la rhétorique sarkoziste, mais son style politique est en réaction avec le climat utopique qui a manqué le succès du non.



 
Erwan

13/10/2007
22:37
re : les motivations du non

On se croirait ici au café du commerce France Culture avec tous ces politologues qui improvisent au doigt mouillé sur les motivations des électeurs
 
La reine des belges

14/10/2007
02:54
les motivations de mon doigt mouillé

Concernant le TCE mon seul remords est non pas d'avoir été pour le NON, mais de m'être abstenu de voter, par pure paresse. L'Europe ne se porte pas plus mal. En revanche ça a provisoirement renfloué quelques clochards de la politique (FN et autre Alter-neuneu) sans lesquels DDFC serait privé de clowns.

 
Henry Faÿ

14/10/2007
10:09
perseverare diabolicum


<<Si le parlement passe outre le référendum, où est la démocratie? Désolé, ma compréhension s'arrête là.>>

Ce qui veut dire que le temps, l'expérience, l'évolution de l'opinion, l'évolution du monde ne comptent pour rien, que quand on a fait une erreur, il est interdit de la corriger. C'est ce qu'on appelle de l'entêtement. Avec de pareilles attitudes, c'est sûr qu'on sera toujours les meilleurs.


 
Henry Faÿ

14/10/2007
10:16
souvenez vous


<<Maastricht est passé comme une lettre à la poste, parce qu'on avait su nous le vendre.>>

Maastricht n'est pas du tout passé comme une lettre à la poste, le résultat a été très juste, à l'époque, une grande partie de la droite, encore sous l'influence du gaullisme était contre. Qui, à part Schivardi, Le Pen et Villiers peut dire que le bilan de Maastricht est mauvais?


 
Henry Faÿ

14/10/2007
10:24
demande d'explications


<<Le transfert de souveraineté qui va se produire sous nos yeux est une révolution conservatrice qui nous ramène directement au 19ème siècle,>>

Le message n'est pas clair. Il faudrait préciser de quel transfert de souveraineté il s'agit. Il faudrait ensuite nous expliquer pourquoi ce transfert de souveraineté constitue une révolution conservatrice.

Dire que ce transfert nous amène au XIXe siècle est particulièrement absurde car le XIXe siècle est le siècle des Etats-Nations et du nationalisme exacerbé, la construction européenne vise à dépasser ces Etats Nations, c'est ce qu'elle a de moderne et elle est une remise en cause radicale des idéologies du XIXe siècle.



 
Henry Faÿ

14/10/2007
10:36
à propos des multinationales


<<Je n'ai décidément pas grand chose à partager avec les supporters de cet UMPS qui brade tout aux multinationales.>>

À propos de multinationales, l'Union Européenne est la seule instance qui soit pour faire respecter le droit aux multinationales, isolément, des pays comme la France ou l'Italie n'y arriveront jamais, il y a à l'heure actuelle un litige avec Microsoft qui est très intéressant, l'Union a réussi à faire échec à une méga fusion dans l'aéronautique américaine, imaginez-vous que la France seule ou que l'Allemagne seule aurait pu le faire?


 
dj

14/10/2007
12:08
re : les motivations du non

La France pourrait très facilement faire plier n'importe quelle multinationale. Il "suffirait" justement qu'elle ne brade pas sa souveraineté à l'Europe des banquiers et qu'elle se donne des gouvernants non corrompus et soucieux du bien public.
 
dom

14/10/2007
12:38
re : les motivations du non

quelle patience Henry!
la je suis défoncé de rire,le panem "circus" , a l'image de Wilkison qui rase de pres Chabal, pour finir par pleurer sur le terrain, les modeles proposé par les militants sont toujours nuls parce que réalisé dans l'urgence et le paraitre, vas y du plan B ou de l'assurance d'un point, le résultat est toujours une défaite cinglante, force est de constater que du doigt mouillé, tel que c'est ecrit plus haut, c'est plutot le doigt au cul.

Quant a philippe et ses breles de l'environement tel que le Grenelle ou je viens de ferailler ferme, on voit que les clowns qui ont fait les groupes de travail, ont integralement pompé ce qui se fait dans les multinationales, le gouvernement a ouvert une porte pour voir s'engouffrer la militance bornée de l'interet particulier, qui va de sauver Willy a la petite maison dans la prairie, non décidement ce sont des immatures qui nous polluent la reflexion, en proposant comme solutions des taxes mais en évitant toute solution technologique car ce serait un acte faustien...
 
DJ

14/10/2007
13:38
re : les motivations du non

L'inlassable propagande d'Henry-l'idée-fixe consiste à toujours mettre sur le dos des electeurs du non l'absence de tout plan B. C'est clairement une escroquerie intellectuelle vu que les électeurs n'ont pas le moindre pouvoir et que les classes dirigeantes, toutes favorables au TCE, n'en font qu'à leur guise.

Les divers referendums europeens ont ceci de particulier que seul le oui est suivi d'effets alors que le non demeure purement informatif. Il y a plusieurs exemples (Irlande, Danemark...) où lorsque le peuple dit non, on n'en tient pas compte mais on repose la question jusqu'à obtenir le oui apres avoir dépensé des milliards de fonds publics en propagande.

Toute personne de bonne foi constate que ceci est une vaste escroquerie anti-democratique. C'est donc le systeme de gouvernement idéal aux yeux des crapules liberales genre LRDB

 
Doc Justisse

14/10/2007
14:29
re : les motivations du non

Le drapeau de la démocratie est un bien triste cache-sexe pour toi lionel qui porte la complicité de la mort de millions de juifs...
 
LRDB

14/10/2007
14:45
responsabilite des marchands de mouchoir

Bon une fois liquidé la ruade à Lionel, soyons sérieux.

Un des avantages du "NON" est d'avoir augmenté le chiffre d'affaire des marchands de mouchoirs, rien qu'avec les larmes d'Henry qui ont d'ailleurs rendu à la nappe phréatique d'Ile de France son niveau d'origine. C'est un scandale de plus et une preuve supplémentaire de la collusion des circuits phynanciers dans les catastrauphes paulitiques du XXIème siècleuh.

 
DJ

14/10/2007
15:02
re : les motivations du non

LRDB l'imposteur est toujours actif pour brouiller les fils et recouvrir les questions genantes d'un nuage de fumée fétide
 
La reine

14/10/2007
15:21
re : les motivations du non

Et ça te fait mal, pas vai poupoule ?
 
La reine des belges

14/10/2007
15:57
re : les motivations du non

<< Maastricht n'est pas du tout passé comme une lettre à la poste, le résultat a été très juste, à l'époque, une grande partie de la droite, encore sous l'influence du gaullisme était contre. Qui, à part Schivardi, Le Pen et Villiers peut dire que le bilan de Maastricht est mauvais? >>

Maastricht est passé comme une lettre à la poste, je maintiens, en ceci que la réforme politique a été votée par des gens qui ne savaient pas ce qu'ils faisaient. Le vote est une question binaire : voter pour X ou pour Y. Le référendum c'est pareil : on vote oui ou on vote non. Ceci ne peut se faire que sur des questions simples. Les choix politiques sont complexes. C'est pour cette raison que je préfère le scrutin de délégation.

Et puisque tu ne lis pas ce qu'on t'écrit, je reprends encore une fois les mots de Philippe (ou à-peu-près) : la question n'est pas le bilan positif ou négatif du Traité de Maastricht. La véritable question est la conscience de celui qui vote, et l'action de manipulation de celui qui propose le texte au vote.

Au plan des mécanismes de la politique, le véritable bilan de ces deux votes, c'est que Mitterrand ake son staff, c'était un meilleur camelot que Chirac. D'ailleurs si on compare les bilans de leurs deux doubles-mandats c'est accablant pour le second. Mais à qui me dit que les français ont voté en connaissance de cause, je réponds qu'il rêve doucement.

Pour le reste, je conçois qu'un second vote soit organisé, car en effet l'opinion est susceptible d'évoluer, contrairement au cerveau ossifié de Lionel Et ceci, avec ou sans un traité modifié (perso je serais encore contre celui de 2005). Sauf que je ne vois guère sur quelles bases tu feras la différence entre :
a) le harcèlement : si le politique propose le même texte, ça revient à insister jusqu'à ce que ça passe
b) la prise de conscience : dans l'intervalle les bons français, bien instruits et bien éduqués par le Dr Fay, ayant en outre retrouvé le niveau de leur nappe phréatique, comprennent les raisons profondes et l'organisation politique idéale qu'on leur propose
c) la manipulation : on fait comme Mitterrand càd on communique intelligemment et on emballe un peuple de veaux, du coup le TCE passera comme une lettre à la poste mais un lendemain de grève des boites postales

LRDB

 
Henry Faÿ

17/10/2007
19:56
l'entourloupe du soit disant plan B


<<L'inlassable propagande d'Henry-l'idée-fixe consiste à toujours mettre sur le dos des electeurs du non l'absence de tout plan B.>>

Je ne fais pas de propagande car j'apporte des argumente, arguments qui restent le plus souvent sans réponse.

Je n'ai pas mis sur le dos des électeurs du non l'absence de tout plan B, effectivement, ils n'en pouvaient mais, j'ai sans doute dit quelque part que c'était un mensonge éhonté que de prétendre qu'il y avait un plan B, c'était une pure invention, une entourloupe pour dire, votez non, ça ne porte pas à conséqnence, vous verrez, ils sortiront aussitôt du chapeau quelque chose d'autre et de mieux, ça sera tout bénéfice, mais c'était faux, et impossible à croire si on considère que des négociations à vingt-cinq sont un véritable casse-tête et ne se refont pas comme ça en claquant du doigt.



 
Henry Faÿ

17/10/2007
20:02
les mouchoirs, ça n'existe plus


<<Un des avantages du "NON" est d'avoir augmenté le chiffre d'affaire des marchands de mouchoirs>>

Les marchands de mouchoirs, ça n'existe plus, c'est un produit devenu introuvable, si vous avez une adresse, indiquez la moi. Moi qui en suis resté au textile en suis réduit à aller en chercher dans les réserves qui subsistent chez mes parents.


 
casse-croûte

18/10/2007
02:37
re : les motivations du non

http://www.laredoute.fr/vente-12-mouchoirs.aspx?productid=17 2010041&documentid=201207&categoryid=0&single=&hasnext=1 &hasprev=1&direct=false&pagesize=12

Lot de 12 mouchoirs pur coton jumel.Fond couleur, encadrement bande satin rayée couleur.3 coloris assortis. Dim. 41 x 41 cm.
 
Henry Faÿ

18/10/2007
13:23
La Redoute, les Trois Suisses, connais pas!

Jamais de ma vie je n'ai fait un achat par correspondance, ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer. Je vais donc continuer à puiser dans la réserve qu'il y a chez ma mère, tant qu'il en restera quelques uns...

 
Henry Faÿ

19/10/2007
09:46
absurde


<<La France pourrait très facilement faire plier n'importe quelle multinationale.>>

Totalement absurde! dj ne sait pas que faire plier une multinationale, c'est établir un rapport de force favorable. Vous pensez bien que la France ne le peut pas. Avec quels moyens? Imaginez que la France se trouve un jour de très bonnes raisons de boycotter les logiciels microsoft. Immense éclat de rire de Boston à Los Angeles. Ainsi le petit coq gaulois ne veut pas de nos produits? On ira les vendre ailleurs, et vous ne serez pas long à changer d'avis. Si l'Europe, le plus gros marché à l'export dit "plus un seul logiciels microsoft chez nous", ça aurait quand même un peu plus de chances de les impressionner.

 
casse-croûte

20/10/2007
20:09
re : les motivations du non

Henry wrote "Je crois effectivement qu'il n'y a pas de meilleur moyen d'analyser l'état de l'opinion depuis le printemps 2005 que de le faire à travers le prisme du remords du non, qui a foutu un sacré coup de blues à l'ensemble de la population, que son contre-coup le plus visible est la montée en force de trois candidats favorables au oui, avec corrélativement l'effondrement des candidats favorables au non, qu'ils soient de gauche comme de droite, ainsi que des thèses qu'ils défendaient."

On n'était pas d'accord sur le fait que les candidats favorables au non étaient déjà fortement marginaux politiquement avant même le referendum ? C'est même certainement ce qui a poussé une partie d'entre eux à être favorable au non (Fabius notamment). Que les gens ne fassent pas une fixation sur le résultat du referendum lors des électrions suivants est plutôt positif, ça voudrait dire qu'ils répondent vraiment aux questions qu'on leur pose.

J'ai peur que ta grille de lecture soit trop centrée sur un évènement et ne tienne même pas compte de la volatilité de l'électorat. Et même sur cet évènement, je ne crois pas à une exception française, il y avait un peu partout une fracture qui s'était formée entre les élus représentatifs et les opinions.



 
Henry Faÿ

22/10/2007
13:45
cf message 19 oct 9h46


cop'coll article lemonde.fr



Abus de position dominante: Microsoft se plie à la décision de l'U.E
*********************************************

La Commission européenne a annoncé, lundi 22 octobre, que le géant informatique américain Microsoft s'était finalement plié à ses exigences quant à un meilleur partage d'informations techniques avec ses concurrents. "Je salue le fait que Microsoft a enfin accepté des mesures concrètes pour assurer le plein respect de la décision de 2004", a déclaré la commissaire à la concurrence, Neelie Kroes.




Microsoft a notamment convenu de fournir à un prix acceptable les informations nécessaires pour assurer l'interopérabilité entre les PC et serveurs fonctionnant sous Windows et les serveurs équipés d'un autre système d'exploitation, comme la Commission le lui avait ordonné en mars 2004, lorsqu'elle avait condamné la firme de Redmond à payer une amende de 497,2 millions d'euros. Les royalties à verser pour utiliser ces informations seront réduites à un paiement unique de 10 000 euros.

La Commission dit vouloir prendre "le plus vite possible" une décision concernant les amendes journalières qu'elle avait imposées à Microsoft pour non-exécution de la condamnation de 2004. Mais elle a averti le groupe qu'il risquerait de nouvelles amendes s'il se mettait à nouveau, dans l'avenir, en infraction avec cette décision.

Et c'est quelque chose que la France pourrait faire?

 
dj

22/10/2007
14:48
re : les motivations du non

Il y a differentes façons de faire plier une multinationale. Concernant Microsoft, rien n'empêcherait la France (et à plus forte raison l'Europe) de decreter le passage à Linux de toutes ses administrations et de l'ensemble de l'éducation nationale. Quand tous les enfants et collegiens seront habitués à Linux, Microsoft a du souci à se faire! Il suffirait de le vouloir et d'invoquer le prix inférieur de Linux et les problèmes de sécurité et de confidentialité liés à Microsoft. L'armée et certaines administrations ont d'ailleurs déjà pris ce virage. Certains pays egalement. Avec un president de la republique qui encourage l'emploi de machines à voter texanes, on est cependant mal barré.

Pour les neophytes, je précise que les logiciels de marque comme Microsoft ou autres, contrairement aux logiciels Linux sont rendus opaques : leur code est caché et on ne sait pas ce qu'il y a dedans. Certes un fabricant peut vouloir protéger ses secrets mais d'un autre côté, il est assez génant pour une administration de penser que Word ou Exel pourraient contenir des portes dérobées facilitant l'espionnage de la CIA.

Tres ultra libérale, la commission européenne n'a malheureusement pas souhaité encourager Linux et les logiciels open source. Cf les lois sur les brevets logiciels qui bloquent l'innovation des PME en autorisant les géants du logiciel à breveter le moindre algorythme.
 
I mean

23/10/2007
06:17
re : les motivations du non

A mon avis, comme nous ne cessons de nous enrichir comme chacun le sait, nous devrions plutôt offrir quelques milliards à Microsoft pour qu'il condescende à bien vouloir installer un pôle de compétitivité en France. Comme ça, on s'enrichirait encore plus...
Pas vrai ?
 
Henry Faÿ

23/10/2007
15:50
le diable en personne


Faire plier une multinationale, pour quoi faire? Si c'est parce qu'elle ne respecte pas le droit de la concurrence, tout à fait d'accord. Si c'est parce qu'on considère qu'elle est le diable en personne, cela relève d'une idéologie que je qualifierais d'obscurantiste.

L'idée que notre secteur public pourrait faire barrage à un géant tel que microsoft est, disons, naïve. Le secteur public pèse moins lourd que le privé, et les particuliers ne se laisseraient pas facilement convertir même s'ils ont sucé Linux avec le lait de leur mère. Mais on peut très bien militer pour Linux, j'ai l'impression que c'est une affaire de spécialiste encore peu nombreux et quelque peu politisés, les défauts des logiciels microsoft que j'utilise en ce moment même ne m'ont jamais sauté aux yeux, comme des centaines millions d'autres, je me suis bien accommodé de ces logiciels assez géniaux qui font mon admiration, même s'il y en a qui ont disparu, tels Word Perfect et Lotus 123 qui auraient mérité de survivre.


 
lapin cretin

23/10/2007
17:42
au chiotte linux

linux est assez lourd et complexe d'utilisation:que ce soit Ubuntu kubuntu ou d'autre version cela fonctionne assez mal, difficile d'acces et demadant des config personnalisées sur fond d'ecriture comme les Dos antédiluvien, Amiga était plus simple, windows presente l'avantage du plug and play et une compatibilité logicielle efficace, linux est une usine a gaz demandant des paquets a telecharger simplement pour lire un mp3 basique, j'y ai renoncer je prefere des chose simple et non de s des ramiers qui ne sont pas plus performant que ceux qu'ils critiquent.
quant aux delires d'espionnage, c'est plutot du coté des composants...mais encore la France avait une merde nommée goupil, quest ce qui l'a empeché de poursuivre, ah le Work bench ou le Win 3.1, ça changeait tout du clavier...
certains ici smble regretter l'epoque ou l'on trafiquait son config.sys et son auto exe pour des plantons et des écrans bleu..

bref Windows a été adopté pour son coté grand public et son ergonomie, pas pour ses beaux yeux, quant aux codes sources tout le monde s'en bat les burnes, parce que aller les trafiquer, je ne vois pas trop pourquoi,bref windows ça marche, linux c'est des heures de parametrages divers et une loghorée de paquets... bien souvent inaccessible

 
Wadayamine

23/10/2007
17:53
re : les motivations du non

C'est au mépris de l'évidence qu'on parle d'enrichissement. Il est bien connu que seuls les riches persistent à s'enrichir (perseverare diabolicum) en dehors de ça nous sommes tous de plus en plus pauvres et de plus en plus exploités par les multinationales comment peut-on passer sous silence de telles évidenses.

 
dj

23/10/2007
20:21
re : les motivations du non

J'ai l'impression que vous parlez de Linux sans le connaître... Windows étant pré-installé sur les PC du commerce, cette pré-installation vous dissimule l'usine à gaz pas du tout plug and play qu'on doit affronter lorsqu'on veut installer Windows sur un PC nu, ou tout simplement installer XP à la place de Vista ou l'inverse. C'est un veritable casse-tête pour trouver les drivers de l'écran, de la carte son, du graveur, du clavier, du touchpad, des ports USB, du wifi, etc, sans oublier les qq lignes de commande à taper au début en langage MS-DOS ("CD windows\command", "format c:", "D:/install"...)


Quant au code source ouvert, l'interet pour le quidam n'est pas de le dechiffrer mais d'avoir la garantie donnée par une communauté d'experts independants qui certifient que ce code est propre. Chaque fois que Windows affiche "une mise à jour est necessaire", ça veut dire que sans rien vous demander, votre ordinateur a envoyé par internet des données cryptées concernant votre machine (lesquelles????) aux USA.

Puisque HF parle d'idéologie obscurantiste quand on veut résister au pouvoir exorbitant des multinationales, à mon tour de nommer l'idéologie qui consiste à toujours s'aplatir devant la loi du plud fort : cela s'appelle la servilité.




 
Wilhelm Tor

23/10/2007
21:18
on atteint des sommets

J'ai essayé Linux. J'ai eu l'impression de revenir 30 ans en arrière. Pas moyen de faire marcher quoi que ce soit avec cette interface contre-intuitive.
"J'ai l'impression que vous parlez de Linux sans le connaître... Windows étant pré-installé sur les PC du commerce, cette pré-installation vous dissimule l'usine à gaz pas du tout plug and play qu'on doit affronter lorsqu'on veut installer Windows sur un PC nu, ou tout simplement installer XP à la place de Vista ou l'inverse. C'est un veritable casse-tête pour trouver les drivers de l'écran, de la carte son, du graveur, du clavier, du touchpad, des ports USB, du wifi, etc, sans oublier les qq lignes de commande à taper au début en langage MS-DOS ("CD windows\command", "format c:", "D:/install"...)"

J'ai acheté un PC l'autre jour avec WindowsXP. Une demi-heure plus tard, j'étais sur Internet, écoutant de la musique et consultant mes mails.

"Quant au code source ouvert, l'interet pour le quidam n'est pas de le dechiffrer mais d'avoir la garantie donnée par une communauté d'experts independants qui certifient que ce code est propre. Chaque fois que Windows affiche "une mise à jour est necessaire", ça veut dire que sans rien vous demander, votre ordinateur a envoyé par internet des données cryptées concernant votre machine (lesquelles????) aux USA."

Des preuves irréfutables d'une conspiration espionnnante, plize? C'est.... léger.

"Puisque HF parle d'idéologie obscurantiste quand on veut résister au pouvoir exorbitant des multinationales, à mon tour de nommer l'idéologie qui consiste à toujours s'aplatir devant la loi du plud fort : cela s'appelle la servilité."

Choisir un ordi sur une base idéologique, ça c'est de l'obscurantiste. Ce que je veux (et ce que veut la majorité des utilisateurs, je pense), c'est un PC rapidement utilisable qui me permet de faire ce que je veux. Où est la servilité là-dedans?
Avec des raisonnements comme ça, on aurait tous refusé les premières directions assistées installées sur les Ford, soupçonnant le capitalisse américain de nous manipuler pour nous conduire à notre perte.
Bravo les militants.
W


 
Milibot

23/10/2007
21:20
syntax error

C'est-au-mépris-de-l'évidence-qu'on-parle-d'enrichissement . Il-est-bien-connu-que-seuls-les-riches-persistent-à-s'enrichir-(p erseverare-diabolicum)-en-dehors-de-ça-nous-sommes-tous-de-plus-e n-plus-pauvres-et-de-plus-en-plus-exploités-par-les-multinational es-comment-peut-on-passer-sous-silence-de-telles-évidenses.
 
http 404

23/10/2007
22:00
mail bomber

vouis linux c'est pas terrible, il faut le dire, c'est compliqué et lent, oui vous avez bien, lu lent, ça rame autant que xp, alors je ne vois pas l'interet pour avoir essayé les diverses version de linux d'en faire un fromage, il n'y a acun plobleme pour installer une carte son ou un port usb sous windows, dj nous file du windows 95 et des info réchauffées, j'ai essayé les denieres version de linux, c'est la cata, même pas un niveau win 98 SE, consommant de la mémoire a donf, ces logiciels des magasins du peuples ont la facheuse tendance a vouloir se connecter a internet pour soit disant faire des mise a jour auto, le parametrage réseaux releve du parcours du combattant, et chacun y va de son interpretation, si linux peut se reveler efficace pour la gestion scientifique, il est totalement incompatible avec le multimedia pour cause de droits d'exploitations, chieur parmi les chieurs le programme s'autorise a des interdictions de type légal ce que ne fait pas windows, merde parmi les merdes il demande des paquets plus ou moins introuvable pour des applications basiques, ne serait ce que pour avoir Works en français, en fait c'est un gros tas de merde bien compliqué et pensé par des rétrogrades qui imitent windows, qui imitent apple, ect..
linux c'est l'anti ergonomie moderne et l'anti intuition, de la daube en boite incompatible avecl'ensemble des produits commerciaux, c'est un peu le cinéma d'art et d'essais face a harry potter as avoir tu sors d'harry poteer tu as vu un spectacle divertissant, tu sors d'un cinema d'art et d'essais tu es encore plus con qu'anvant...
 
dj

23/10/2007
22:17
re : les motivations du non

"J'ai acheté un PC l'autre jour avec WindowsXP. Une demi-heure plus tard, j'étais sur Internet, écoutant de la musique et consultant mes mails."

Vous n'avez pas compris mon message. Encore heureux qu'un PC acheté tout prêt fonctionne en 30 minutes! Un PC acheté tout prêt avec Linux et les classiques du libre (Firefox, Thunderbird, Star Office...) fonctionnerait également en qq minutes! Dans un PC donné, la difficulté pour le grand public réside dans l'installation d'un NOUVEAU systeme, quelqu'il soit

"Des preuves irréfutables d'une conspiration espionnnante, plize?"

C'est plutôt la preuve de l'innocuité qu'il faudrait démontrer : les informaticiens savent très précisément quelles infos transmettent les logiciels open source alors qu'on ignore totalement quelles infos transmettent les logiciels Microsoft vers Richmond. En tout cas, la Defense nationale a choisi Linux et beaucoup d'administrations se posent la question d'échapper au racket du monopole MS

Bon de toute façon cette conversation n'ira nulle part : que des militants "libéraux" serviles fassent sans arrêt l'apologie d'une société policière de surveillance informatique de chacun de nos gestes je trouve ça profondément débile par rapport à l'esprit originel du libéralisme. Il est vrai qu'il faut sans doute respecter la liberté inalienable des fabricants de videosurveillance

 
docteur jude kiss

24/10/2007
01:25
l'avis des autres

"la preuve de l'innocuité"
ah tiens on renverse la charge de la preuve, un peu comme à la Stasi quoi
ben mon 'ieux, déjà que vous faites l'apologie de la Trabant de l'informatique,
vous allez pas aussi nous reconstruire le mur eud'berlin demain, vous ?

 
doctor juice click

24/10/2007
01:41
bouglione recrute ces temps-ci ?

<< rien n'empêcherait la France (et à plus forte raison l'Europe) de decreter le passage à Linux de toutes ses administrations et de l'ensemble de l'éducation nationale >>

Plié, pour le coup c'est bien la nostalgie des démocraties populaires avec un Etat qui décide pour nous et qui impose les standards, fussent-ils loufoques. Avec de tels génies pour la gestion de la chose publique, Microsoft a du mouron à se faire : d'ici deux générations les européens ne sauront même plus trouver le bouton d'allumage.

Et à quand la Trabant décrétée bagnole obligatoire pour tous les fonctionnaires hihi du jour au lendemain 95% de démission dans la fonction publique ou comment abolir les privilèges : "décréter" (sic) la trabant et linux obligatoires. Heureusement qu'on t'as Docteur J car sans toi on s'emmerderait sérieux ici.

 
I Mean

24/10/2007
02:59
re : les motivations du non

Il tourne au moins sur IIS le serveur où tu dégoises tes conneries ?
 
I mean

24/10/2007
03:03
re : les motivations du non

Eh non ! Apache 1.3.37 Unix ! Tu n'as pas honte de faire de la retape pour microsoft sur une serveur gratuit ?
T'es vraiment un sale petit con !
 
hulan

24/10/2007
04:45
re : les motivations du non

peut etre que la defense nationale a choisi windows pour une question de licence, et la c'est plus un choix économique que politique, faudrait peut etre non plus pas prendre les militaire pour des cons, mais encore est que des pc de haute securité sont connecté aux reseaux ça j'en doute, car jusqu'a preuve du contraire linux a autant de failles que windows, peut etre plus puisque tu peux modifier les codes sources, ps je serais de la défense il y a longtemps que je l'aurais fait, maintenant rendre unix obligatoire pour la fonction publique encore une question de licence et de droits quand on voit le cout d'une carte novell
il est aussi interressant de constater que les gnu fonctionnent sous windows avec moins de problemes.
encore une fausse idée tu peux monter ton pc toi même et installer l'os que tu veux, et arret de prendre le grand public pour un con, car c'est le premier a savoir coment ça marche la mule, perso j'ai vu de gens avec le QI d'une huitre savoir télécharger et ripper un cd/dvd.
on ne voit pas ce que la vidéo surveillance vient faire ici et le premier flicage c'est ta carte de sécu, et puis comme vraiment tu balance de l'intox c'est ton ip qui balance que ce soit sous linux ou sous windows par contre tu peux masquer ton ip sous certains fire wall americains et sous windows, pas sous linux
 
edmond

09/11/2007
19:32
re : les motivations du non

D'après un sondage IFOP pour Paris-Match, 71% des Français sont favorables à la ratification PAR REFERENDUM du nouveau traité européen [en fait pur et simple copier/coller du TCE rejeté par les Français et les Néerlandais].
 
Laurent

09/11/2007
21:08
salut Edmond

Entendu à l'Esprit Public dimanche dernier :
<< En France, un récent sondage montre que si plus de deux tiers des électeurs se disent favorables à l’adoption du texte, 61% d’entre eux souhaiteraient une ratification par référendum. >>
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ esprit_public/

La volatilité du vote peut expliquer ce revirement après le non.
La volatilité du vote, en fait, n'explique rien, car elle doit elle-même être expliquée. La présentation de Philippe Meyer ne fait que la décrire.

L.
 
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