Discussions annexes, bavardages politiques, hors-sujet divers... (archives 3003-2008)

Ce deuxième forum est réservé aux discussions culturelles et politiques qui ne concernent pas directement France Culture. L'accès est libre mais les propos racistes, diffamatoires ou insultants seront effacés. Pour insérer des smileys, voir les pages DÉCALCOS 1 et 500 DÉCALCOS. Mention légale : les textes, idées et contenus présentés ici n'engagent que leurs auteurs à titre personnel et non le propriétaire du site Défense de France Culture.
**** Cliquez ici pour retourner au forum rouge du site DDFC ****


 La pétition SOS France Culture continue sur le site sosfranceculture.free.fr        Dictionnaire TLF 
 Recherche :
 Dans le fil

Retour à la liste des messages
shhh

17/06/2007
22:07
L'état de la Chine

LCP (chaine parlementaire pour ceux qui n'ont pas la télé, beurk la télé): il y avait hier une discussion intéressante à propos de la croissance chinoise. Ca s"appelait "la Chine en clair obscur'. Les participants étaient Jean-Marie Le Guen (Député socialiste de Paris),Thierry Wolton (Auteur de « Le grand bluff chinois »),Valérie Niquet (Directrice du centre Asie à l'IFRI),Michel Herbillon (député UMP du Val-de-Marne) Jean-Philippe Béja, (membre du comité de rédaction de China Perspectives et Perspectives Chinoises.).
Tout le monde semblait d'accord pour dire que:
- la croissance chinoise s'est constituée autour de fabrication d'objets à faible technologie, et c'est pas demain la veille que ça risque de changer. La volonté politique en Chine c'est de maintenir un taux de croissance très élevé, mais en fournissant essentiellement une main d'oeuvre maintenue très bon marché et surexploitée, parce que c'est bien ça, et uniquement ça, que peuvent proposer les dirigeants chinois. Et ceci retarde considérablement l'apparition d'une classe moyenne, qui pourrait à leurs yeux par son effet sur les niveaux de salaire, entraver l'attractivité de la Chine. Les plus values obtenues ne servent qu'à construire des infrastructures énormes, d'une utilité douteuse, (on citait la reproduction exacte de la maison blanche!) mais ne s'investissent pas dans la formation ou la santé et surtout pas dans l'environnement, à tel point que le vice ministre chargé de l'environnement a été rétrogradé pour avoir dénoncé les monstruosités existantes. Aucune des lois promulguées pour améliorer ces situations n'est appliquée à l'heure actuelle. De plus les objets produits le restent sous des labels américains surtout, ou européen ou japonais, et on ne voit pas émerger une industrie proprement chinoise.
- seuls 30% des investissements en chine s'avèrent rentables; en effet le coût de la corruption pour une entreprise qui veut s'installer là bas est extrêmement élevé, seules les entrepreneurs qui ont une bonne connaissance du système chinois peuvent établir un rapport de force en leur faveur, indispensable dans un pays qui reste totalitaire.
- l'absence d'un tissu industriel en France rend les entrepreneurs français impuissants à proposer aux Chinois les technologies qui pourraient les intéresser, et c'est sur ce créneau que les Allemands, qui eux ont conservés ce tissu industriel savent s'implanter là bas avec profit.
- il se forme en Chine une bulle spéculative immobilière qui rend le système de plus en plus fragile.
-environ 300 millions de chinois, paysans de l'est de la Chine, sont au bord de la famine par suite des désertifications, de l'absence d'alimentation en eau potable, etc. A côté de ça, les zones traditionnellement très riches en agriculture se trouvent être aussi les zones de sur-industrialisation, ce qui fait que les pollutions de toutes sortes, rendent les produits de l'agriculture quasi impropres à la consommation (plomb en particulier), et les chiffres officiels (donc sous estimés) annoncent à peu près 500 000 décès par an directement liés aux pollutions.
- autre lourde menace qui pèse sur la Chine: le vieillissement de la population, qui risque fort de faire capoter toute la structure sociale puisque rien n'est prévu pour assurer la prise en charge que va représenter ce vieillissement, et qui rendra la main d'oeuvre chinoise moins attractive pour les investisseurs étrangers.
- vu les conditions épouvantables de travail qui sont imposées à la main d'oeuvre chinoise par leurs dirigeants, les chinois émigrent et vers où? vers l'Afrique qui leur parait un eldorado(!), ce qui ne fait qu'aggraver les situations de conflits en Afrique, puisque qu'ils y exploitent les matières premières avec une grande indifférence aux conséquences politiques.
Il semble qu'on a en Chine l'union monstrueuse d'un système communiste et d'un capitalisme débridé, et que le résultat est de renforcer le pouvoir communiste en le finançant, et la fragilité de la société chinoise en la livrant sans protection à toutes les exploitations possibles.


 
gastontintamare

17/06/2007
22:36
re : L'état de la Chine

mais est-ce vraiment du communisme ?
 
dom

17/06/2007
22:40
re : L'état de la Chine

http://www.capcomespace.net/dossiers/chine/espace_chinois.ht m
faible technologie ?
c'est tres relatif,mais encore ce viel article de l'express

http://www.lexpress.fr/idees/tribunes/dossier/allegre/dossie r.asp?ida=430802

"""Bien qu'il soit difficile d'en connaître le nombre exact, il y a sans doute plus de 40 000 PhD scientifiques chinois formés aux Etats-Unis qui travaillent à présent en Chine. Ils s'ajoutent à la diaspora qui envahit, petit à petit, toutes les universités américaines. Des échanges scientifiques et technologiques intenses se développent entre la Chine et les Etats-Unis, via Taïwan ou Hongkong, qui suscitent maintenant une fébrile émulation. Déjà, les premières découvertes apparaissent (génome du riz, nanotechnologie...) et le nombre d'articles signés par des auteurs chinois dans les grandes revues internationales augmente exponentiellement.""""

je ne sais pas quoi penser
 
shhh

17/06/2007
23:03
re : L'état de la Chine

Il y a très certainement d'excellents scientifiques en Chine, mais l'incitation à la création d'industrie n'est pas là, et les infrastructures nécessaires ne sont pas réalisées Un cadre chinois se voit récompensé s'il participe à l'augmentation de la croissance, c'est à dire des investissements étrangers, et non en innovant. Le Japon avait commencé son envol de la même façon, mais est rapidement devenu une puissance industrielle, parce que la volonté politique y était. Ca ne semble pas être le cas en Chine, qui garde son système politique autocratique, gagnant davantage par la corruption que par l'utilisation de la manne aux fins d'un développement réel.
Est-ce un sysème communiste ? non, sans doute pas.


 
Henry Faÿ

18/06/2007
10:08
que penser de la croissance chinoise?


<<- la croissance chinoise s'est constituée autour de fabrication d'objets à faible technologie, et c'est pas demain la veille que ça risque de changer. La volonté politique en Chine c'est de maintenir un taux de croissance très élevé, mais en fournissant essentiellement une main d'oeuvre maintenue très bon marché et surexploitée, parce que c'est bien ça, et uniquement ça, que peuvent proposer les dirigeants chinois. Et ceci retarde considérablement l'apparition d'une classe moyenne, qui pourrait à leurs yeux par son effet sur les niveaux de salaire, entraver l'attractivité de la Chine. Les plus values obtenues ne servent qu'à construire des infrastructures énormes, d'une utilité douteuse...>>

Je n'ai pas de référence sous la main qui me permettraient d'être un peu précis, mais dit comme ça, c'est faux. En tout cas, le raisonnement prété certainement à tort aux dirigeants chinois que la constitution d'une classe moyenne nuirait à l'attractivité de la Chine est non seulement faux mais ridicule. Il est vrai que la croissance phénoménale chinoise a tiré parti de la faiblesse des salaires et de la présence d'immenses masses de populations disponibles et qu'elle a eu pour base des productions très bas de gamme, du genre petites boules pour nos sapins de Noël et des "sweat shops", mais il n'y a pas de volonté d'y rester, bien entendu, les Chinois cherchent à monter en gamme. La question c'est de savoir s'ils y réussissent. On dit qu'ils n'y réussissent pas autant qu'ils le voudraient, enfin c'est une opinion que professe Jean-Luc Domenach par exemple mais qui pourrait fort bien être démentie. Pourquoi n'y réussissent-ils pas si bien que ça? On évoque le retard pris par les universités qui n'auraient pas encore surmonté les bouleversements de la Révolution Culturelle, mais ça me laisse un peu sceptique, cette Révolution Culturelle remonte aux années soixante.
Que les ressources obtenues ne soient pas employées au mieux, certes, pourquoi transférer autant de fonds aux Etats-Unis pour le plus grand bonheur des Américains alors que tant de dépenses sociales pourraient être faites et qu'on pourrait augmenter davantage le pouvoir d'achat? La question est posée mais j'ai vu qu'il y avait récemment eu un renversement de tendance.


 
shhh

18/06/2007
11:45
re : L'état de la Chine

C'est difficile d'évaluer un renversement de tendance.
Mais il y a véritablement un problème social en Chine, santé formation, et 300 millions de Chinois à nouveau au bord de la famine, ça vous a des relents maoïstes.
Entre la croissance et la prospérité, il y a quelques étapes absolument nécessaires qu'on ne peut pas éluder, ce n'est apparemment pas si automatique que ça.
Quand vous avez prôné la croissance (ce "vous" n'est pas ciblé) vous n'avez franchi qu'une toute première étape. Il reste encore à définir le but, la forme, et le mode politique d'accompagnement. Est-ce que cette croissance a elle toute seule suffit à transformer un système despotique ancestral ?

 
dom

18/06/2007
13:28
re : L'état de la Chine

je suis toujours tres perplexe, face a des gens qui ont inventé la poudre et la soie, 1 milliards 500.000 personnes a gerer, comment faire si notre vision occidentale se prend comme référence,ne serait ce que 1% de mécontents cela constitue déja une armée impressionante, que l'idée leurs prennent de remettre les mandarins et nous voila parti pour un éclatement de ce qui au final pourrait s'averer tres fragile, cf l'ex URSS.
 
Un ragondin

18/06/2007
22:57
re : L'état de la Chine

"En Chine, l’enfer des esclaves des briqueteries
Le scandale qui touche la province du Shanxi a pris une ampleur nationale.
Par Pascale NIVELLE
samedi 16 juin 2007
Pékin

Il y aurait plus de 1 000 esclaves, dont beaucoup d’enfants de 8 à 16 ans, dans les fabriques de briques des provinces du Shanxi et du Henan, dans le centre de la Chine ( Libération du 12 juin). L’affaire a pris une ampleur nationale, avec la découverte de 7 500 fours illégaux, mobilisant 35 000 policiers. Résultat : déjà 120 personnes arrêtées et près de 500 travailleurs forcés libérés. Tous ont été blessés, maltraités et racontent «un véritable enfer» : enlevés dans les rues, gares et stations de bus, ils étaient vendus 500 yuans (50 euros) aux pro­priétaires des fabriques et travaillaient plus de 15 heures par jour sous les coups et les menaces permanentes.
Enterrés vivants. L’un des rescapés, gravement brûlé, raconte qu’il était obligé de porter à mains nues les briques à peine sorties du four, rendement oblige : «Si on protestait, on était battus.» Selon le quotidien South China Morning Post, Zhang Zilei, jeune diplômé d’un lycée de Zhengzhou, la capitale du Henan, a été kidnappé en mars alors qu’il cherchait du travail dans une pseudo-agence d’emploi. En mai, il a été grièvement brûlé aux jambes. Sans l’intervention d’un client de l’usine, on l’aurait laissé mourir, ou il aurait été enterré vivant, comme il a vu l’être deux de ses compagnons. Incapable de marcher, il a été conduit à l’hôpital d’où il a pu alerter son père, Zhang Shalin, sans nouvelles depuis des mois. Le propriétaire de la fabrique, secrétaire du Parti local et représentant du comté au Congrès du peuple, rôdait, menaçant. Il a demandé à M. Zhang de régler les frais d’hôpital. Mais celui-ci a alerté la police, qui a fini par intervenir sans entrain : «Les policiers, comme le gouvernement, protégeaient le propriétaire», assure le père. Son fils est rentré à la maison, traumatisé et mutique. Tous n’ont pas eu cette chance. De nombreuses familles cherchent encore leurs enfants, certains disparus depuis sept ans.
Coups de pelle. L’affaire des esclaves du Shanxi tourne en boucle depuis quelques jours dans les médias locaux et nationaux, avec quantité de photos et interviews. Le Quotidien du peuple s’indignait hier dans un éditorial, rappelant qu’une des briqueteries appartenait au fils du secrétaire local du Parti communiste : «Ces fabriques n’étaient pas totalement invisibles, comment les responsables locaux ont-ils pu laisser faire ?» Dans un reportage de la télévision nationale, un responsable de cette briqueterie a reconnu avoir tué un homme de 60 ans à coups de pelle. Il ne travaillait pas assez vite à son goût : «Il ne travaillait pas bien, donc j’ai voulu l’effrayer un peu», a expliqué le dénommé Zhao Yanbing. La découverte du scandale est à mettre entre guillemets, car de nombreuses affaires de ce type ont été déjà dénoncées depuis des années dans cette région. La collusion entre les dirigeants locaux, les patrons illégaux, et les réseaux esclavagistes est un grand classique, que ce soit dans les mines de charbon ou les briqueteries. Mais il arrive, comme cette fois, que le pouvoir central décide de mettre le holà. Une fois de plus, c’est Internet qui a fait sauter les verrous. Une lettre signée par 400 pères d’enfants disparus diffusée sur un site du Henan, racontant des mois de recherche, a provoqué des milliers de réactions. Ces parents ont ­remonté toute la filière, en dépit des obstructions des policiers locaux, jusqu’à retrouver leurs enfants. Certains portaient encore l’uniforme de leur école."

http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/261588.FR. php
 
shhh

19/06/2007
08:20
re : L'état de la Chine

"En tout cas, le raisonnement prêté certainement à tort aux dirigeants chinois que la constitution d'une classe moyenne nuirait à l'attractivité de la Chine est non seulement faux mais ridicule. "
Ce n'est pas un raisonnement prêté aux dirigeants. Il s'agit d'une conséquence malheureuse d'un laisser faire en faveur d'une croissance à tout prix. On récompense les cadres chinois en fonction de leur capacité à attirer des investissements étrangers. La solution rapide est de se présenter comme pourvoyeur de main d'oeuvre. Cette offre est largement favorisée par l'exode rural, qui met cet afflux de travailleurs en situation fragile, et la plupart du temps en situation irrégulière, puisqu'ils n'ont pas de papiers leur permettant de s'établir dans la région de leur choix.
La Chine est une très bonne gestionnaire de déplacement de populations.
Toute embauche dans une entreprise est tributaire des pontes locaux, en général membres du parti. Ce qu'apprennent à leur dépens nombre d'entreprises, qui peuvent du jour au lendemain se voir privées de main d'oeuvre, faute d'avoir graissé la patte à l'autorité locale. Ca, c'est le quotidien.
Ce qui fait que les entreprises qui s'en sortent en Chine, doivent à tout prix être capables d'établir un rapport de force qui les mette à l'abri de telles méthodes. Pour ça, il faut soit qu'elles soient capable d'offrir une technologie industrielle absolument nécessaire, ou être environnées par des gens qui connaissent bien le système, et peuvent exercer une influence politique (?), ce qui demande autre chose que l'aplatissement diplomatique souvent constaté en France.

 
Henry Faÿ

19/06/2007
21:16
les effets de la croissance

<<"En tout cas, le raisonnement prêté certainement à tort aux dirigeants chinois que la constitution d'une classe moyenne nuirait à l'attractivité de la Chine est non seulement faux mais ridicule. "
Ce n'est pas un raisonnement prêté aux dirigeants. Il s'agit d'une conséquence malheureuse d'un laisser faire en faveur d'une croissance à tout prix.>>

Cette "conséquence malheureuse" n'aura jamais lieu. La croissance à tout prix ou pas à tout prix a pour effet automatique de faire surgir une classe moyenne. Dans une économie qui se développe, il n'y a pas que des ouvriers sur les chaînes. Il y a du personnel d'encadrement, la gestion des entreprises devient plus sophistiquée, cela demande des spécialistes, l'augmentation du pouvoir d'achat favorise le commerce et le développement des professions libérales etc. etc.
À un horizon que je ne connais pas, l'exode rural massif devrait, du fait de la politique de l'enfant unique finir par se tarir.
Pour les professions qui exigent une qualification, une forte hausse des salaires se produit d'ores et déjà et c'est tout à fait conforme à ce qu'on pouvait prévoir.

La corruption et les abus de pouvoir de la part des autorités ont sans doute un lien plus ou moins difficile à débrouiller avec l'état de sous-développement de l'économie.
Je ne prétend pas que la croissance soit une panacée, qu'elle résoudra tous les problèmes et bien entendu pas qu'elle abolira la politique, mais elle change la donne.


 
Un castor

19/06/2007
23:30
re : L'état de la Chine

Peut-être en pire.
 
shhh

20/06/2007
05:00
re : L'état de la Chine

"À un horizon que je ne connais pas, l'exode rural massif devrait, du fait de la politique de l'enfant unique finir par se tarir. "

Voilà qui m'échappe. Je ne comprends strictement pas ce que vous voulez dire.Vous voulez dire que la population rurale disparaissant il n'y aura plus personne pour partir ? Ben dans ce cas, il n'y aura plus de main d'oeuvre non plus en ville, pour les mêmes raisons.

Pour le reste, il s'agit d'un credo, pas d'une analyse. Croire que quelques hausses de salaire vont avoir un effet sur l'organisation sociale et politique de ce pays, du simple fait que ça relancerait la comsommation, c'est, excusez moi,proprement idiot. Je pense que même à la pire époque maoïste, un cadre du parti ne manquait de rien. Et croyez moi, leur compétence en organisation n'avait rien à envier à celle d'un contremaître d'une usine de t-shirts.

Et je maintiens que croissance ou pas, il s'agit d'une économie de pacotille, qui sans une profonde modificaion de la forme du pouvoir ne débouchera sur rien. Et ce ne sont pas vos spécialistes bien payés qui aspireront à risquer leurs privilèges pour une contestation politique.
 
Henry Faÿ

20/06/2007
08:48
la mutation profonde d'une société

<<Voilà qui m'échappe. Je ne comprends strictement pas ce que vous voulez dire.Vous voulez dire que la population rurale disparaissant il n'y aura plus personne pour partir ? Ben dans ce cas, il n'y aura plus de main d'oeuvre non plus en ville, pour les mêmes raisons.>>

Vous caricaturez un peu, mais c'est bien ça, viendra bien un jour où les excédents de populations des campagnes qui se déversent sur les villes finiront par se résorber, c'est d'ailleurs ce qui est arrivé dans beaucoup de pays y compris chez nous.

<<Pour le reste, il s'agit d'un credo, pas d'une analyse. Croire que quelques hausses de salaire vont avoir un effet sur l'organisation sociale et politique de ce pays, du simple fait que ça relancerait la comsommation, c'est, excusez moi,proprement idiot.>>

Il ne s'agit pas de quelques hausses de salaires mais de hausses de salaires massives. Je ne sais si vous avez une idée de l'effet de souffle que peut produire une croissance de près de 10%, ça change tout. Elle provoque une mutation profonde des structures socio-professionnelles du pays avec apparition de métiers jusque là rares sinon inconnus qui auront forcément des aspirations nouvelles.


<<Je pense que même à la pire époque maoïste, un cadre du parti ne manquait de rien. Et croyez moi, leur compétence en organisation n'avait rien à envier à celle d'un contremaître d'une usine de t-shirts.>>

Peut-être mais c'est tout à fait autre chose. Le contremaître d'une usine de T-shirt n'est pas ce qui représente le mieux la nouvelle classe moyenne entrain d'émerger, mais plutôt des avocats, des ingénieurs, des informaticiens, des directeurs commerciaux, des directeurs financiers, des architectes, des stylistes, des chercheurs etc.

<<Et je maintiens que croissance ou pas, il s'agit d'une économie de pacotille, qui sans une profonde modificaion de la forme du pouvoir ne débouchera sur rien. Et ce ne sont pas vos spécialistes bien payés qui aspireront à risquer leurs privilèges pour une contestation politique.>>

Une économie de pacotille... Je crois que c'est ce qu'on dit en France pour se rassurer. Des centaines d'indices sinon des milliers permettraient de montrer qu'il n'en est rien. Une économie qui ne débouche sur rien... Elle débouche au moins sur plus de bien être pour des millions d'hommes qui sortent de la misère. L'avenir politique du pays, franchement, je ne le connais pas. Y a-t-il en Chine des gens courageux, ça, je n'en doute pas.


 
shhh

20/06/2007
10:14
re : L'état de la Chine

"les excédents de populations des campagnes"

C'est quoi un excédent de population dans les campagnes, dans une agriculture qui n'est pratiquement pas mécanisée ? Avez vous idée de la façon dont sont cultivés les champs alors que les réseaux d'irrigation sont pratiquement détruits, dans un pays où gagne la désertification ? Ou alors vous entendez par là qu'on peut se passer des ressources agricoles ?
Par ailleurs, la production s'alimente de cet exode, sans lui, plus d'attractivité. Faudra trouver un autre endroit pour avoir des gens qui bossent 15h par jour, et acceptent ces conditions de travail.

Les professions libérales que vous citez, ce sont des niches dans un système qui est fondé sur la production, et je dirais même plutôt le productivisme (tiens tiens, ça me rappelle des choses). C'est pas ces professions qui font évoluer les modes de production. Soit on est toujours dans un capitalisme d'état, soit on est dans une situation genre débuts du capitalisme industriel en occident, et là, il y a du chemin à parcourir, si les institutions ne suivent pas.
Quand il y aura des élections en Chine, je commencerai à vous croire.
En l'occurrence, la croissance n'est pas un indicateur de prospérité, elle constitue les prémisses à quelque chose, dont on ignore la nature. Enfin, en tout cas, moi je l'ignore.



 
Henry Faÿ

20/06/2007
16:32
pourquoi la Chine n'aurait-elle pas droit au progr

Pourquoi la Chine n'aurait-elle pas droit au progrès?
********************************************************
<<"les excédents de populations des campagnes"

C'est quoi un excédent de population dans les campagnes, dans une agriculture qui n'est pratiquement pas mécanisée ? Avez vous idée de la façon dont sont cultivés les champs alors que les réseaux d'irrigation sont pratiquement détruits, dans un pays où gagne la désertification ? Ou alors vous entendez par là qu'on peut se passer des ressources agricoles ?>>

Je ne suis pas très calé en agronomie mais je sais que pour améliorer la productivité d'un système agricole, il est impératif que la population baisse. Le point de départ de la Chine telle que l'ont laissée les maoïstes, c'est le sous-développement et l'archaïsme, en particulier dans les campagnes. Qui dit faible productivité dit faibles revenus, autrement dit misère. Ilfaut vraiment être d'incorrigibles Marie-Chantal pour le souhaiter à autrui même à l'autre bout de la planète. L'exode rural est donc très justifié et fait partie de la modernisation du pays.

<<Par ailleurs, la production s'alimente de cet exode, sans lui, plus d'attractivité. Faudra trouver un autre endroit pour avoir des gens qui bossent 15h par jour, et acceptent ces conditions de travail.>>

On ne peut pas supposer cette situation durera toujours, sinon, ce serait une véritablement malédiction. Quand la modernisation aura eu lieu, elle aura eu lieu, et on pourra passer à autre chose, quelque chose d'un peu plus réjouissant. De ce point de vue, je crois au progrès et je ne vois pas pourquoi la Chine n'y aurait pas droit.


<<Les professions libérales que vous citez, ce sont des niches dans un système qui est fondé sur la production, et je dirais même plutôt le productivisme (tiens tiens, ça me rappelle des choses). C'est pas ces professions qui font évoluer les modes de production.>>

J'ai cité, un peu au hasard, deux professions libérales, avocat et architecte, pas du tout négligeables et d'autre professions qui généralement d'exercent au sein des entreprises. Comment pouvez-vous dire que les ingénieurs, les spécialistes de la gestion, les spécialistes de la vente, les chercheurs etc. ne soient pas au coeur d'un processus productif, que vous qualifiez de productiviste, il faut vraiment vivre dans un pays riche à crever pour critiquer le productivisme tout en prenant de temps en temps une petite bouffée de nietzschéisme.


<<Soit on est toujours dans un capitalisme d'état, soit on est dans une situation genre débuts du capitalisme industriel en occident, et là, il y a du chemin à parcourir, si les institutions ne suivent pas.>>

Oui, il y a du chemin à parcourir, qui dit le contraire?

<<Quand il y aura des élections en Chine, je commencerai à vous croire.>>

Me croire de quoi? Quelle est la proposition que vous discutez?

<<En l'occurrence, la croissance n'est pas un indicateur de prospérité,>>

Absolument si, la croissance sous entendu du PIB est même la meilleure définition de la prospérité.

<< elle constitue les prémisses à quelque chose, dont on ignore la nature. Enfin, en tout cas, moi je l'ignore.>>

Oui, quelque chose de fondamental, et que moi aussi j'ignore.


 
shhh

20/06/2007
17:18
re : L'état de la Chine

"Me croire de quoi? Quelle est la proposition que vous discutez?"

L'équation croissance = démocratie = prospérité, voilà ce dont je doute pour la Chine (et je parle de la Chine, et pas d'autre chose). Et voilà ce que vous servez quel que soit le cas de figure.

Je parle d'un état de faits, et vous me répondez par cette inévitable doctrine.

Je dis que le productivisme était l'idéologie stalinienne, et que c'est son triomphe que vous approuvez en Chine. C'était le même éloge de la réussite industrielle en URSS qu'on entendait en France dans les années 50-60, et je prétends que le discours ne s'est pas renouvelé, quand on veut ignorer la situation an Chine au motif que 1) ça nous sert 2) ça ira forcément mieux demain.
Pour moi la croissance chinoise, c'est comme les spoutniks. Spectaculaire et vaine.

Je suis étonnée des insinuations que vous émettez concernant mon confort dans un pays riche à crever et mes shoots aux bouffées nietzschéennes; ça c'est du n'importe quoi, genre forum à la con tel que je ne le pratique jamais.

"Qui dit faible productivité dit faibles revenus, autrement dit misère. Ilfaut vraiment être d'incorrigibles Marie-Chantal pour le souhaiter à autrui même à l'autre bout de la planète. L'exode rural est donc très justifié et fait partie de la modernisation du pays."

Ca aussi, c'est du n'importe quoi. Et je parle même pas des insinuations me concernant. Il ne s'agit pas d'un exode rural découlant d'une modernisation de l'agriculture et rendant les bras inutiles. Il s'agit de fuir des famines.
Alors bien sûr on peut toujours prétendre que s'ils crèvent, c'est parce que le pays se modernise, et donc ce serait normal.
Mais dans un pays qui a su autrefois maîtriser l’irrigation et nourrir sa population, l’abandon de la population agricole et sa condamnation à mourir ou à travailler dans les mines sont profondément inhumains.



 
Henry Faÿ

20/06/2007
18:21
mise au point


<<L'équation croissance = démocratie = prospérité, voilà ce dont je doute pour la Chine (et je parle de la Chine, et pas d'autre chose). Et voilà ce que vous servez quel que soit le cas de figure.>>

Croissance = prospérité, oui, par définition
Croissance = démocratie. Non, pas forcément, pas directement mais qu'au bout du long chemin de la croissance, on parvienne à la démocratie ne m'étonnerait pas tant que ça, c'est le sous-développement qui fait fleurir les dictatures.

<<Je parle d'un état de faits, et vous me répondez par cette inévitable doctrine.

Je dis que le productivisme était l'idéologie stalinienne, et que c'est son triomphe que vous approuvez en Chine. C'était le même éloge de la réussite industrielle en URSS qu'on entendait en France dans les années 50-60, et je prétends que le discours ne s'est pas renouvelé, quand on veut ignorer la situation an Chine au motif que 1) ça nous sert 2) ça ira forcément mieux demain.
Pour moi la croissance chinoise, c'est comme les spoutniks. Spectaculaire et vaine.>>

Le productivisme stalinien, je l'avais complètement oublié, il a si bien échoué qu'on n'en parle plus. Je pensais au productivisme capitaliste qui est autrement efficace et qui est d'actualité.

<<Je suis étonnée des insinuations que vous émettez concernant mon confort dans un pays riche à crever et mes shoots aux bouffées nietzschéennes; ça c'est du n'importe quoi, genre forum à la con tel que je ne le pratique jamais.>>

Je maintiens que la critique du productivisme du genre vive la décroissance ne peut provenir que des pays riches, qui ne savent pas à quel point ils le sont et qui parlent de la pauvreté avec beaucoup de légéreté. Les bouffées de nietzschéisme, vous ne pouvez pas nier.


<<"Qui dit faible productivité dit faibles revenus, autrement dit misère. Ilfaut vraiment être d'incorrigibles Marie-Chantal pour le souhaiter à autrui même à l'autre bout de la planète. L'exode rural est donc très justifié et fait partie de la modernisation du pays."

Ca aussi, c'est du n'importe quoi. Et je parle même pas des insinuations me concernant. Il ne s'agit pas d'un exode rural découlant d'une modernisation de l'agriculture et rendant les bras inutiles. Il s'agit de fuir des famines.
Alors bien sûr on peut toujours prétendre que s'ils crèvent, c'est parce que le pays se modernise, et donc ce serait normal.>>

Je ne me suis jamais réjoui de la pauvreté, mais quand elle est là, il faut en tenir compte. Je n'ai jamais prétendu que l'exode rural était une partie de plaisir ou une promenade de santé, pour ceux qui quittent leur terre elle est la recherche d'une vie meilleure et elle répond bien à une certaine forme de rationalité économique, qui d'ailleurs est universelle et de tous les temps. L'exode rural n'est pas en soi un scandale, d'ailleurs, personne ne le pense. Je lis pas mal de choses sur la Chine, je n'ai pas vu qu'il y ait eu ces dernière années des famines.


<<Mais dans un pays qui a su autrefois maîtriser l’irrigation et nourrir sa population, l’abandon de la population agricole et sa condamnation à mourir ou à travailler dans les mines sont profondément inhumains.>>

Ah, qu'ils étaient beaux, qu'ils étaient bons, qu'ils étaient sages, qu'ils étaient vertueux les Chinois sous les Tchang, les Tchéou, les Han, les Sui, les Tang, les Song, les Mongols, les Ming, les Tsin... À ceux qui sont tentés d'idéaliser le passé de la Chine, je conseillerais de se documenter un peu... Si vous lisez l'histoire de la Chine, par exemple dans l'encyclopédie de la Pléiade, vous y trouverez famines incessantes, guerres civiles, guerres étrangères, révoltes très sévérement réprimées, intrigues atroces, cruautés en tous genres.


 
shhh

20/06/2007
18:57
re : L'état de la Chine

Décidément quoi qu'on dise, vous ajoutez un "isme" au bout.
Je rappelle juste que le traitement de l'irrigation et de l'agriculture en Chine a été d'une haute technicité, et que son abandon n'avait rien d'inéluctable.

Je me relis, et ne vois pas de défense de la Chine ancienne. Je me suis relue sur Nietzsche, et je n'y ai pas vu prôner un "nietzschéisme", dont je me demande bien ce que ça pourrait être d'ailleurs.

Mais si vous faites de tels amalgames, (productivité productivisme, éloge de Nietzsche nietzschéisme, et j'en passe) je pense qu'il n'y a pas lieu de discuter, voyez plutôt du côté des participants au forum militants de tout bord. y aura au moins accord sur les termes et leur sens.

Comme je disais au début de ce fil, je me contentais de relater les inquiétudes qu'on pouvait avoir sur le développement de la Chine, et en déduisais que sans démocratie, la croissance mesurait autre chose que la prospérité.
Point barre.

 
dom

20/06/2007
19:18
re : L'état de la Chine

allons allons vous n'allez pas vous engueuler, je vous lis et j'apprecie les deux intervenants, ce qui donne au débat une tournure assez particuliere, j'aimerais defendre SShh et défendre Henry....
 
Henry Faÿ

21/06/2007
12:51
Chine, Chine, Chine et patachine

Pour ce qui est des ismes, j'en ai utilisé un, productivisme, mais c'était juste pour vous répondre.

Je ne sais pas tout sur tout, je n'avais jamais entendu dire que la Chine actuelle avait renoncé à l'irrigation pour ses cultures. Ce serait étonnant car la principale culture de la Chine, c'est le riz et le riz, sauf exception, a besoin d'irrigation. Je suis allé faire un petit tour sur gogole, agriculture chinoise, je n'ai rien trouvé de semblable, les quelques articles que j'ai trouvés étaient décevants, anciens, remplis de généralités connues et mal étayées. Ce qu'on peut dire de l'agriculture chinoise, c'est qu'elle a repris des couleurs depuis que les réformes de Deng Xiao Ping ont décollectivisées les terres, mais elle ne l'ont pas été totalement, les paysans bénéficient de la jouissance de leurs terres pour une période de trente ans, la question du statut des terres est encore en discussion, cf une récente émission de Thierry Garcin.

Défendre la pensée de Nietzsche et refuser d'être taxé de nietzchéen, c'est subtil.

Productivité, productivisme, c'est quand même assez lié. La productivisme c'est tout simplement la recherche de la plus grande productivité possible.

Avoir des inquiétudes sur l'avenir de la Chine, comme sur l'ensemble de l'humanité, quoi de plus justifié? Mais considérer que la croissance n'est pas ce qu'il faut à la Chine, ne même pas voir cette croissance qui se manifeste jusque dans nos boutiques, suggérer qu'une agriculture à très faibles rendements, c'est quelque chose de génial, c'est ce que j'appelle du marie-chantalisme, et j'introduis un isme.

Ne pas accepter que la Chine reste une dictature avec tous les dénis de justice que cela représente c'est une position qu'on ne peut qu'approuver.


 
shh

21/06/2007
16:02
re : L'état de la Chine

"suggérer qu'une agriculture à très faibles rendements,c'est génial"

C'est marqué où ?

"Mais considérer que la croissance n'est pas ce qu'il faut à la Chine"

Et ça, où c'est écrit ?
J'ai dit que cette croissance spectaculaiure était vaine dans un tel système social et politique; faut tout lire, c'est chiant je reconnais.

"Défendre la pensée de Nietzsche et refuser d'être taxé de nietzchéen, c'est subtil."

Subtil ? eh bé!

Le productivisme,si j'en crois le tlf:
Productivisme, subst. masc. [Dans un cont. parfois péj.] Système d'organisation de la vie économique dans lequel la production et la productivité prennent une importance excessive. La limite de ce productivisme élémentaire est tracée entre le travail qui libère et le travail qui restaure l'esclavage d'État (PERROUX, Écon. XXes., 1964 p.166)
Et bien c'est précisément ce que j'affirme à propos de la Chine.






 
Philippe

21/06/2007
18:41
re : L'état de la Chine

Henry, 20/06, 16h32
"Je ne suis pas très calé en agronomie mais je sais que pour améliorer la productivité d'un système agricole, il est impératif que la population baisse."

Le problème c'est de savoir ce qui est souhaitable pour la paysannerie chinoise: utiliser des techniques agricoles qui permettent aux gens de se nourrir et d'éviter l'exode rural? C'est le contraire du modèle à forte productivité qu'il faut donc adopter .
Un agriculteur d'Amérique du Nord peut cultiver seul 500ha, en utilisant beaucoup d'intrants ( fuel, tracteurs, pesticides et engrais ). C'est le top du productivisme. Les inconvénients sont: nécessité de recourir à la monoculture sur de grands espaces, épuisement des sols, production à faible valeur nutritive tournée vers l'exportation,fin des petites exploitations familiales, exode rural.Il faut noter que dans ce type d'agriculture le rendement à l'hectare sera faible. Si l'on compare l'américain et le mexicain, le premier produira 80 à 100 quintaux de maïs à l'hectare en pratiquant la monoculture, mais le second, en associant maïs haricots et courges, dans le même champs et dans le cadre d'une agriculture familiale, produira 40 quintaux de maïs à l'hectare, mais 20 quintaux de haricots et 30 de courges. La productivité par individu sera inférieure, mais le rendement à l'ha bien supérieur. Je ne sais pas pourquoi les paysans chinois ne peuvent développer ce type d'agriculture comme cela se fait au Vietnam par exemple.Mais la solution n'est pas dans le productivisme.
Voir les conférences passionnantes (et inquiétantes)de Claude Bourguignon, microbiologiste des sols, sur la télévision paysanne

Philippe
 
Henry Faÿ

21/06/2007
21:38
la limite du productivisme et autres questions

<<"suggérer qu'une agriculture à très faibles rendements,c'est génial"
C'est marqué où ?>>

Je le déduis très logiquement de votre condamnation de l'exode rural, selon vous un complot contre les masses paysannes pour mieux les exploiter. Si vous maintenez des paysans sur des parcelles minuscules sur des terres peu fertiles, comment pourrez-vous avoir autre chose que des rendements dérisoires?

<<"Mais considérer que la croissance n'est pas ce qu'il faut à la Chine"

Et ça, où c'est écrit ?
J'ai dit que cette croissance spectaculaiure était vaine dans un tel système social et politique; faut tout lire, c'est chiant je reconnais.>>

C'est bien ça, si elle est vaine, ce n'est pas ce qu'il faut. Vous écrivez que c'est une croissance de pacotille. Je trouve ça bien léger d'écrire des choses pareilles. Vous n'avez pas l'air d'avoir saisi les enjeux non seulement économiques mais sociologiques, géopolitiques, civilisationnels etc de cette croissance qui change la face non seulement de la Chine mais du monde entier, nous le constatons tous les jours.

<<"Défendre la pensée de Nietzsche et refuser d'être taxé de nietzchéen, c'est subtil."
Subtil ? eh bé!>>

Quiconque défend la pensée de Nietzsche exprime son nietzschéisme ou alors il est de mauvaise foi et il se moque du monde. J'espère que ce n'est pas ce que vous faites.

<<Le productivisme,si j'en crois le tlf:
Productivisme, subst. masc. [Dans un cont. parfois péj.] Système d'organisation de la vie économique dans lequel la production et la productivité prennent une importance excessive. La limite de ce productivisme élémentaire est tracée entre le travail qui libère et le travail qui restaure l'esclavage d'État (PERROUX, Écon. XXes., 1964 p.166)
Et bien c'est précisément ce que j'affirme à propos de la Chine.>>

C'est bien vague, ce qu'il écrit, le cher et regretté professeur, que tout le monde n'a pas pris totalement au sérieux du temps où il enseignait. En tout cas, il établit le lien entre productivisme et productivité, que vous me reprochiez de faire. Qu'est-ce que ça veut dire, importance excessive? Cela dépendra bien entendu de l'état de richesse. Dans un pays riche, augmenter la production n'est pas si vital que ça, dans un pays frappé par la misère, ça l'est. Que veut-il dire par le travail qui restaure l'esclavage d'Etat? Ca doit être une allusion aux régimes communistes. Bien entendu, je ne conçois le travail que dans un cadre contractuel.


 
Henry Faÿ

21/06/2007
22:13
ils devront bien corriger le tir

<<...La productivité par individu sera inférieure, mais le rendement à l'ha bien supérieur. Je ne sais pas pourquoi les paysans chinois ne peuvent développer ce type d'agriculture comme cela se fait au Vietnam par exemple.>>

Mais ils le font, bien entendu, les Chinois n'ont pas assez de terres et leurs terres sont trop fragiles pour qu'ils adoptent les méthodes culturales barbares états-uniennes et ils ont des traditions agricoles qui valorisent l'espace cultivé, pour eux, c'est absolument vital. La Chine, nous l'avons appris à l'école, est un pays surpeuplé. Pour résoudre les problèmes de chômage massif qui menace un pays surpeuplé, il faut jouer sur tous les tableaux, outre une politique démographique extraordinairement rigoureuse et contraignante, améliorer la productivité dans l'agriculture, créer des emplois dans l'industrie ce qui est aussi le seul moyen de lutter contre la pauvreté. Dans un pareil contexte, la critique, (mais qui la fait en dehors de ce forum?), du productivisme dans le sens recherche d'une productivité élevée me semble relever du marie-chantalisme si vous me comprenez.
L'agriculture chinoise même si elle est loin d'appliquer les méthodes "productivistes" américaines est frappée par une dégradation de son espace cultivable, pollutions, empiètements des surfaces non agricoles, des routes, érosion etc. Face à ces désastres, les Chinois seront bien obligés, non pas de faire appel à Alain Juppé soudainement disponible et de lui confier un grand ministère, mais de corriger le tir, ce qu'ils feront, certainement, pas assez, certainement aussi mais je ne veux pas m'ériger en donneur de leçons.

 
Henry Faÿ

21/06/2007
22:35
donc elle n'est pas vaine

<<J'ai dit que cette croissance spectaculaiure était vaine dans un tel système social et politique;>>

Ce qu'il faut voir, c'est que la croissance chamboule complètement le système social et que de ce fait elle ne peut être sans incidence sur le système politique. Elle n'est donc pas vaine. Comment d'ailleurs pourrait-elle l'être?


 
Henry Faÿ

21/06/2007
22:38
vos sources, s'il vous plaît

<<300 millions de Chinois à nouveau au bord de la famine>>

Où avez-vous vu ça?


 
dom

21/06/2007
22:48
re : L'état de la Chine

Un agriculteur d'Amérique du Nord peut cultiver seul 500ha, en utilisant beaucoup d'intrants ( fuel, tracteurs, pesticides et engrais ).
ZERO pointé confondre un tracteur avec un intrant, ça philippe c'est une grosse connerie, un intrant est souvent qualifié de NPK.
quant a la culture des cucurbitacées elles sont assez épuisantes pour les sols.
sous productivité je suppose que henry devellopait l'axe de mécanisation et non le rendement T/HA.
d'autre part la courge c'est essentiellement de la flotte, avec une valeur nutritionelle du style weigth watcher.
et en plus il ne faudrait pas confondre nos baucerons et les agriculteurs americains vous seriez surpris des methodes....

 
Philippe

22/06/2007
00:18
re : L'état de la Chine

Intrants, investissements amortissables, on s'en tape, l'idée importante est qu'il s'agit de cultiver la terre sans l'éroder et sans l'appauvrir, et en maintenant une population paysanne dessus. Les techniques agricoles existent pour celà, manque la volonté politique, peut être par ce que la rentabilité des multinationales de l'agroalimentaire passe par une monoculture productiviste au détriment des populations.
 
shhh

22/06/2007
04:53
re : L'état de la Chine

<<300 millions de Chinois à nouveau au bord de la famine>>

Où avez-vous vu ça?


Première contrib du fil: j'y relatais une émission télé LCP, le mentionnant.
 
Henry Faÿ

22/06/2007
07:22
quelle est la politique agricole de la Chine

<<Intrants, investissements amortissables, on s'en tape, l'idée importante est qu'il s'agit de cultiver la terre sans l'éroder et sans l'appauvrir, et en maintenant une population paysanne dessus. Les techniques agricoles existent pour celà, manque la volonté politique, peut être par ce que la rentabilité des multinationales de l'agroalimentaire passe par une monoculture productiviste au détriment des populations.>>

Ce que je ne sais pas au juste, c'est qu'elle est la politique actuelle du gouvernement chinois, je n'ai pas trouvé d'article là-dessus. Je suppose qu'ils ne sont pas assez fous pour adopter les méthodes de l'agriculture productiviste et monoculturale des Etats-Unis, et puis de toutes façons, ils ne pourraient pas, je suppose qu'ils ne restent pas inactifs devant la dégradation des terres.


 
shhh

22/06/2007
07:41
re : L'état de la Chine

"Je le déduis très logiquement de votre condamnation de l'exode rural, selon vous un complot contre les masses paysannes pour mieux les exploiter."

Ah oui, les fameuses conclusions logiques qui aboutissent toujours à placer dans la bouche de vos interlocuteurs quelque platitude quelconque. Ce qu'on appelle des procès d'intention je crois.

"C'est bien ça, si elle est vaine, ce n'est pas ce qu'il faut. Vous écrivez que c'est une croissance de pacotille. Je trouve ça bien léger d'écrire des choses pareilles. Vous n'avez pas l'air d'avoir saisi les enjeux non seulement économiques mais sociologiques, géopolitiques, civilisationnels etc de cette croissance qui change la face non seulement de la Chine mais du monde entier, nous le constatons tous les jours."

Croissance de pacotille: oui, du point de vue de la prospérité chinoise parce qu'elle n'est pas accompagnée des réformes sociales et politiques que le surcroît de richesse aurait pu et du amener. Du moins si j'en crois vos arguments développés dans d'autres fils.
Ce que je maintiens, c'est que 10% de croissance et même plus en Chine, ne signifie pas 10¨d'amélioration des systèmes de santé, d'éducation, des infrastuctures etc.. Elle est indéniablement nécessaire, mais n'a pas toutes les vertus que vous lui attribuez. Elle n'est pas le signe de la disparition d'un régime bureaucratique en Chine.

"Quiconque défend la pensée de Nietzsche exprime son nietzschéisme ou alors il est de mauvaise foi et il se moque du monde. J'espère que ce n'est pas ce que vous faites."

Je défends la pensée de Nietzsche contre quiconque la rabaisse à une assimilation au "mépris des masses"(!)et prétend l'avoir comprise à travers une lecture plate sur le mode de la dissection, de la troncation et du jugement a priori, en fonction des ses propres impératifs moraux. Cette lecture là, rabaisse plutôt celui qui la fait. Elle s'apparente aux procès en hérésie.

"C'est bien vague, ce qu'il écrit, le cher et regretté professeur, que tout le monde n'a pas pris totalement au sérieux du temps où il enseignait. En tout cas, il établit le lien entre productivisme et productivité, que vous me reprochiez de faire. Qu'est-ce que ça veut dire, importance excessive? Cela dépendra bien entendu de l'état de richesse. Dans un pays riche, augmenter la production n'est pas si vital que ça, dans un pays frappé par la misère, ça l'est. Que veut-il dire par le travail qui restaure l'esclavage d'Etat? Ca doit être une allusion aux régimes communistes. Bien entendu, je ne conçois le travail que dans un cadre contractuel."

Tant mieux tant mieux, on aurait pu se tromper sur vos intentions, même et surtout au bout des milliers de contribs assénant la même vérité concernant la croissance, pardon la Croissance, en tout lieu et en toute circonstance.
De plus là encore, vous avez gentiment déformé ce que j'exprimais en parlant des mots en "isme".
Mon indéniable stupidité n'a pas exactement la forme que vous lui prêtez. Je suis capable de comprendre les deux mots, productivité et productivisme, sans qu'on m'en explique le lien. Mais enfin il y a bien deux mots distincts et pas un seul.


 
Henry Faÿ

22/06/2007
09:07
tout ça est très logique

<<"Je le déduis très logiquement de votre condamnation de l'exode rural, selon vous un complot contre les masses paysannes pour mieux les exploiter."

Ah oui, les fameuses conclusions logiques qui aboutissent toujours à placer dans la bouche de vos interlocuteurs quelque platitude quelconque. Ce qu'on appelle des procès d'intention je crois.>>

Pour moi, cela relève de l'arithmétique la plus élémentaire très bien corroborée par les expériences de la plupart des pays et ce n'est pas une platitude c'est une donnée essentielle de l'évolution du monde sur le très long terme.

<<"C'est bien ça, si elle est vaine, ce n'est pas ce qu'il faut. Vous écrivez que c'est une croissance de pacotille. Je trouve ça bien léger d'écrire des choses pareilles. Vous n'avez pas l'air d'avoir saisi les enjeux non seulement économiques mais sociologiques, géopolitiques, civilisationnels etc de cette croissance qui change la face non seulement de la Chine mais du monde entier, nous le constatons tous les jours."

Croissance de pacotille: oui, du point de vue de la prospérité chinoise parce qu'elle n'est pas accompagnée des réformes sociales et politiques que le surcroît de richesse aurait pu et du amener. Du moins si j'en crois vos arguments développés dans d'autres fils.
Ce que je maintiens, c'est que 10% de croissance et même plus en Chine, ne signifie pas 10¨d'amélioration des systèmes de santé, d'éducation, des infrastuctures etc.. Elle est indéniablement nécessaire, mais n'a pas toutes les vertus que vous lui attribuez. Elle n'est pas le signe de la disparition d'un régime bureaucratique en Chine.>>

Toutes les vertus que je lui attribue, que je ne lui atribue pas, il faudrait préciser. En fait, je crois que nous sommes finalement assez d'accord. Ne pas confondre cependant ce qui est conforme à vos voeux et ce qui est dérisoire (votre expression pacotille). La disparition d'un régime bureaucratique en Chine, c'est une question capitale, ce n'est pas tout à fait le même sujet et personne n'en sait rien.

<<"Quiconque défend la pensée de Nietzsche exprime son nietzschéisme ou alors il est de mauvaise foi et il se moque du monde. J'espère que ce n'est pas ce que vous faites."

Je défends la pensée de Nietzsche contre quiconque la rabaisse à une assimilation au "mépris des masses"(!)et prétend l'avoir comprise à travers une lecture plate sur le mode de la dissection, de la troncation et du jugement a priori, en fonction des ses propres impératifs moraux. Cette lecture là, rabaisse plutôt celui qui la fait. Elle s'apparente aux procès en hérésie.>>

(i) telle n'est pas la question que j'avais posée. Quand on défend avec acharnement la pensée de Nietzsche, on doit assumer le fait qu'on est nietzschéen.
(ii) je trouve assez extraordinaire de privilégier ceux qui ont fait de Nietzsche une lecture légère et incomplète par exemple Raphaël Enthoven qui est actuellement à l'antenne(c'est le tréma qui m'ensorcelle dans le prénom de Raphaël), ceux qui ont lu une notice de wikipédia au détriment de ceux qui l'ont lu avec un crayon à la main. Je vous renvois à la transcription que j'ai faite de l'émission sur le nietzschéisme de gauche, qui a été peu commentée, il n'est peut-être pas trop tard.
Moi qui ai lu un crayon à la main, lecture qualifiée de plate sur le mode de la dissection, non, pas de la dissection, de la lecture approfondie qui va au coeur du texte et de sa signification, je peux vous dire que le mépris des masses, on le trouve à peu près toutes les pages dans les oeuvres de Nietzsche, que ça vous plaise ou non, c'est comme ça, je n'y peux rien.

<<"C'est bien vague, ce qu'il écrit, le cher et regretté professeur, que tout le monde n'a pas pris totalement au sérieux du temps où il enseignait. En tout cas, il établit le lien entre productivisme et productivité, que vous me reprochiez de faire. Qu'est-ce que ça veut dire, importance excessive? Cela dépendra bien entendu de l'état de richesse. Dans un pays riche, augmenter la production n'est pas si vital que ça, dans un pays frappé par la misère, ça l'est. Que veut-il dire par le travail qui restaure l'esclavage d'Etat? Ca doit être une allusion aux régimes communistes. Bien entendu, je ne conçois le travail que dans un cadre contractuel."

Tant mieux tant mieux, on aurait pu se tromper sur vos intentions, même et surtout au bout des milliers de contribs assénant la même vérité concernant la croissance, pardon la Croissance, en tout lieu et en toute circonstance.
De plus là encore, vous avez gentiment déformé ce que j'exprimais en parlant des mots en "isme".
Mon indéniable stupidité>>

Mais non, mais non

<< n'a pas exactement la forme que vous lui prêtez. Je suis capable de comprendre les deux mots, productivité et productivisme, sans qu'on m'en explique le lien. Mais enfin il y a bien deux mots distincts et pas un seul.>>

Alors n'en parlons plus.


 
Je cherche un homme

22/06/2007
10:26
Nietzsche et le mépris des masses

Henry Faÿ:

[Moi qui ai lu un crayon à la main, lecture qualifiée de plate sur le mode de la dissection, non, pas de la dissection, de la lecture approfondie qui va au coeur du texte et de sa signification, je peux vous dire que le mépris des masses, on le trouve à peu près toutes les pages dans les oeuvres de Nietzsche, que ça vous plaise ou non, c'est comme ça, je n'y peux rien.]

Est ce que Nietzsche pensait :

*Détenir une vérité trop dangereuse pour être dévoilée, et à plus forte raison aux masses.
Contrairement à Heidegger qui commettra cette erreur?

*ou bien, Nietzsche pensait-il que c'est la masse qui represente un danger, Cf le populisme?

*où encore que s'approcher de la vérité est une affaire individuelle?
Soit une demarche plus tard identifiée comme spirituelle, en tout cas opposée à la morale chrétienne, ou dit plus simplement : + de Conscience pour - de Morale?


 
shhh

22/06/2007
11:58
re : L'état de la Chine et de Nietzsche

"je peux vous dire que le mépris des masses, on le trouve à peu près toutes les pages dans les oeuvres de Nietzsche, que ça vous plaise ou non, c'est comme ça, je n'y peux rien. "

Encore faut-il s'entendre sur la connotation péjorative des "masses". On peut mépriser les "masses" au motif qu'il y a mieux à faire que de se conformer à un nivellement qui serait l'essence des "masses". Nivellement de la pensée, de la situation sociale etc..On peut effectivement exhorter tout individu à être autre chose et plus que l'élément uniforme constitutif d'une masse, et à voguer vers d'autres horizons.
Encore une fois, et la dernière, je crois que Nietzsche s'intéressait aux hommes, et contestait l'assimilation qu'on peut faire entre un homme et sa fonction productive, laquelle est forcément misérable en regard des potentialités qu'on peut prêter à l'esprit.
Ce qui ne veut pas dire que je partage cette vision, mais je peux la comprendre.
 
Henry Faÿ

22/06/2007
12:30
la plèbe au sang vicié, ça vous donne e

Quiconque prend la peine d'aller au texte verra que chez Nietzsche, ces "masses" si méprisées ne sont pas du tout métaphoriques, qu'il s'agit bien des masses au sens courant, la classe ouvrière, la plèbe, cette plèbe "au sang vicié", donc héréditaire.
C'est Nietzsche qui dit que : « quand on veut des esclaves, il est totalement fou de vouloir d'en faire des maîtres ».


 
Henry Faÿ

22/06/2007
12:39
où a-t-il écrit ça?

<<Encore une fois, et la dernière, je crois que Nietzsche s'intéressait aux hommes, et contestait l'assimilation qu'on peut faire entre un homme et sa fonction productive, laquelle est forcément misérable en regard des potentialités qu'on peut prêter à l'esprit.>>

La référence?

 
shhh

22/06/2007
12:41
est-ce bien le bon fil ? ou en s'en fout

« quand on veut des esclaves, il est totalement fou de vouloir d'en faire des maîtres ».
Oui, et en ce sens il a bien compris la nature du pouvoir.

 
shhh

22/06/2007
12:44
re : L'état de la Chine

"La référence?"

Que serait le surhomme, ou que veut dire "par delà le bien et le mal", s'il ne s'agit pas de ça . Et si c'est pas ça, c'est quoi ?
Vu qu'à part décrier Nietzsche, vous ne m'avez pas fait part du but qu'il poursuit, ou de la trame de son oeuvre.

 
Henry Faÿ

22/06/2007
15:47
ce que Nietzsche a compris de la nature dupouvoir

<<« quand on veut des esclaves, il est totalement fou de vouloir d'en faire des maîtres ».
Oui, et en ce sens il a bien compris la nature du pouvoir.>>

Ce sont des propos hallucinés et hallucinants. Il a compris la nature du pouvoir d'un temps qu'on espère révolu, l'empire romain, par exemple, ou bien les colonies jusqu'à l'abolition de l'esclavage. Il ne semble pas émettre d'objection à l'idée qu'on veuille des esclaves. Ensuite qu'il ne faut rien céder à ces esclaves, que tout partage du pouvoir est folle compromission.



 
Henry Faÿ

22/06/2007
16:22
chacun son rôle

<<Vu qu'à part décrier Nietzsche, vous ne m'avez pas fait part du but qu'il poursuit, ou de la trame de son oeuvre.>>

Suis-je le mieux placé pour le faire?


 
shh

22/06/2007
18:00
encore une fois: est-ce le bon fil ?

"<<« quand on veut des esclaves, il est totalement fou de vouloir d'en faire des maîtres ».

"Ce sont des propos hallucinés et hallucinants. Il a compris la nature du pouvoir d'un temps qu'on espère révolu, l'empire romain, par exemple, ou bien les colonies jusqu'à l'abolition de l'esclavage. Il ne semble pas émettre d'objection à l'idée qu'on veuille des esclaves. Ensuite qu'il ne faut rien céder à ces esclaves, que tout partage du pouvoir est folle compromission.""

Je crois plutôt qu'il dénonce la contradiction entre l'aspiration au pouvoir, et le faux langage qui consiste à prétendre qu'on voudrait voir accéder à la liberté des gens qui justement sont ceux sur lesquels on prétend exercer une soumission. D'une certaine façon, voter pour élire des dirigeants, et se dessaisir ainsi de ses prérogatives et de son contrôle ressort aussi de cette critique là.
Nietzsche n'a pas pour habitude de modérer ses propos.
 
shhh

22/06/2007
19:47
re : L'état de la Chine

Ah lala , cette bouffée nietzschéenne m'a fait du bien.
Je m'offrirais bien une bouffée sadienne, tiens.

 
dominus

22/06/2007
23:44
du maître et du maitre (pause ludique)

quand on veut des esclaves, il est totalement fou de vouloir d'en faire des maîtres
qui veut des esclaves ? il est tout a fait vrai qu'il ne faut pas enfaire des maitres, ils pourraient éduquer les autres et créer leurs porpres pouvoirs, les éduquer dans l'erreur serait bien plus subtil, voire les amener a l'utopie.
la nature de Rome était d'emanciper les esclaves meritants et d'en faire des citoyens utiles au fonctionement de Rome, rien a voir avec les plantations de coton et la canne a sucre....

 
Henry Faÿ

23/06/2007
22:42
des solutions brechtiennes pour la Chine


L’émission de Brice et Julie d’hier tombait pile poil sur notre sujet. Que penser de la croissance de la Chine ? Vraie, fausse ? Bénéfique, désastreuse ? Le plateau réuni était fort équilibré : d’un côté deux détracteur s acharnés du régime actuel de la Chine pop, Philippe Cohen auteur avec Luc Richard de la Chine sera-t-elle notre cauchemar ? Thierry Wolton, auteur de Le grand bluff chinois : comment Pékin nous vend sa révolution capitaliste
d’autre part deux experts aux positions plus nuancées, Jean-Pierre Cabestan Directeur de recherche au CNRS (Université de Paris I). Direction du Centre d'études français sur la Chine contemporaine à Taipei et à Hong-Kong et Denise Flouzat, professeur à Paris I et administratrice de la Banque de France.

Philippe Cohen et Thierry Wolton (je fais une synthèse de leurs discours qui se rejoignaient largement) ont dit que la croissance chinoise n’est pas distributive, qu’elle ne crée pas de classe moyenne, cette fameuse classe moyenne chinoise qui est l’eldorado des industriels des pays Occidentaux, qu’il a fallu une génération au Japon et à la Corée pour « rattraper le niveau de vie ». Une génération pour rattraper le niveau de vie des Occidentaux, j’en doute. Sur ce point, je lui répondrais que la Chine après le maoïsme et ses divers épisodes convulsifs, grand bond en avant, révolution culturelle, était beaucoup moins avancée que le Japon et la Corée. Si cette classe moyenne a dit Philippe Cohen à moins que ça ne soit Thierry Wolton ne surgit pas, c’est pour des raisons hautement politiques, cette classe moyenne si elle existait « revendiquerait un espace politique », elle est donc interdite. Ce que je ne comprends pas, c’est comment il est possible de créer un système industriel sans créer du même coup toutes les professions qui donnent à ce système son armature intellectuelle : directeurs financiers, directeurs commerciaux, ingénieurs, informaticiens, commerçants, chercheurs, informaticiens, avocats, architectes etc. Ce que disent Philippe Cohen et Thierry Wolton sur ce point doit être quelque peu à côté de la vérité.

Philippe Cohen dit que le régime n’a jamais réussi à régler le problème des campagnes, où vivent deux tiers de la population, 700 à 800 millions de personnes et que c’est également pour des raisons politiques. Il dit que le régime a opté pour la croissance, or cette croissance favorise les villes et délaisse les campagnes. Conséquence : les masses paysannes sont viscéralement contre, tellement contre que c’est une menace pour le régime. S’il y avait des élections, les campagnes voteraient contre lui. Et comme ces masses sont contre, une seule solution, les supprimer, oui, les supprimer, c’est brechtien. Philippe Cohen prétend que c’est cette politique d’éradication de la paysannerie qui se manifeste par le départ de 15 millions de « mingongs » par an, le gouvernement voudrait porter ce chiffre à 20 millions, selon le journaliste une « monstruosité humaine et écologique ». Il dit que c’est pour anéantir les campagnes qu’on crée des usines polluantes au dernier degré qui assassinent les populations qui sont décimées par le cancer et qu’il y a « au moins une dizaine de villages dans ce cas ».

Tout ça a un petit côté sensationnalo-journalistique doucement paranoïaque. Ce que décrit en termes si dramatiques Philippe Cohen, c’est l’exode rural or l’exode rural a lieu partout dans le monde et il est la condition sine qua non de la modernisation de l’agriculture. Imaginer que les autorités chinoises aient décidé l’extermination des deux tiers de la population pour préserver leur pouvoir, c’est un délire qui me fait penser au rapport Lugano de Susan George. C’est supposer que les dirigeants sont des fous et des criminels, ce qu’ils ne donnent pas toujours l’impression d’être. Vitupérer les usines à la campagne c’est une mauvaise critique, les usines à la campagne sont un moyen de vitaliser les campagnes et de donner aux ouvriers un cadre de vie moins oppressant et même de minimiser les impacts sur l’environnement. L’opposition des intérêts entre villes et campagnes est fondamentalement fausse, cela a été dit dans l’émission mais pas assez souligné. Les ouvriers originaires des campagnes continuent d’y envoyer de l’argent. Mais surtout les villes sont des débouchés pour ce que produit les campagnes.


Des poins de vue un peu moins négatifs ont été exprimés par les deux autres experts qui parlaient le langage de la modération.
Denise Flouzat a dit que l’optimisme régnait en Chine, ce que Philippe Cohen a vigoureusement démenti, affirmant que la Chine était le pays du plus profond désespoir, je ne vois pas ce qui lui permet de dire une chose pareille. Elle a dit qu’autour de Shangaï, l’aspect de la campagne s’était beaucoup amélioré.

Jean-Pierre Cabestan a signalé, non sans une nuance de scepticisme, une nouvelle politique dite d’harmonie, il a quand même affirmé la réalité de l’enrichissement du pays, richesses, multipliées par trois dans les campagnes, par dix ou vingt dans les villes, ce qui va contre l’idée d’une croissance qui ne serait pas distributive. L’espérance de vie s’allonge (donc toutes les usines ne tuent pas). La solidarité familiale joue un rôle très important.

Julie Clarini s’inquiète du système chinois de recherche, si efficace, dans le domaine médical, un sujet que je connais un peu, dit-elle, pour nous c’est une menace, ce qui va à l’encontre de la thèse de Thierry Wolton selon laquelle la croissance chinoise ne serait qu’un vaste bluff.



Chapeau de l’émission
***********************
« L’intelligentsia française », écrit Jean-Marc Daniel dans le numéro de Sociétal consacré par ce magazine dont il est le directeur de la rédaction, à la Chine, « l’intelligentsia française », donc « a toujours eu besoin d’admirer un modèle extérieur, lui servant de référence pour annoncer – et s’en réjouir – le déclin inexorable du pays dominant. » Au XVIII° siècle, avec Voltaire, c’est l’Angleterre qui servit ainsi de modèle à partir duquel les « philosophes » critiquèrent les retards de la monarchie française. Après la guerre de 1870, tout ce que la France comptait d’intellectuels se mit à étudier les causes profondes du « miracle allemand », afin de mieux préparer la revanche. Après la deuxième guerre mondiale – l’URSS stalinienne passait, à Saint-Germain-des-prés, pour le modèle indépassable du socialisme. Aujourd’hui, nos retards d’adaptation face à la mondialisation sont invariablement opposés aux performances économiques ahurissantes dont la Chine est créditée.
Et, en effet, jamais dans l’histoire humaine, on n’avait assisté à l’irruption brutale dans la modernité d’un pays aussi immense, aux ressources physiques et humaines considérables. Il y a encore dix ans, la Chine était considérée comme un pays du « Tiers Monde », aujourd’hui, elle nous épate, avec ses gratte-ciels et ses taux de croissance à deux chiffres. Les Chinois, depuis le grand tournant de 1992, s’enrichissent à une vitesse prodigieuse : le PIB par habitant a été multiplié par 6 entre 1978 et 2002… La Chine s’est hissée au rang de 3° plus gros exportateur mondial l’an dernier, derrière l’Allemagne et les Etats-Unis. Les exportations chinoises de marchandises ont même commencé à dépasser celles des Etats-Unis au deuxième semestre 2006. En outre, ces performances menacent, par la concurrence commerciale qu’elles autorisent, notre propre modèle de régulations sociales. Et sur le plan diplomatique, les proclamations pacifistes de Pékin cadrent mal avec l’instrumentalisation du nationalisme chinois par les dirigeants communistes.
Mais ce modèle étrange, qui fascine autant nos cinéphiles ( !) que certains de nos philosophes, a ses faiblesses. La part des entreprises d’Etat, structurellement déficitaires, pèse sur la croissance et leur « dégraissage » inévitable selon la logique de marché, menace le pays d’une révolte des chômeurs. Les campagnes sont pressurées. Les systèmes de protection sociale sont embryonnaires. Les conditions d’une crise sociale de grande ampleur sont là. Cette croissance spectaculaire est fortement consommatrice d’énergie et la Chine devrait ravir dés cette année le titre peu enviable de plus gros pollueur du monde aux Etats-Unis.
D’où la question que posait Jean-Marc Daniel dans l’article que je citais tout à l’heure : « Existe-t-il un écrivain de talent qui, à l’instar d’André Gide, rentrant d’URSS dans les années 1930, s’apprête à clamer que l’illusion et la mode nourrissent un enthousiasme mal placé ? »
Il semble que deux essayistes répondent à cette définition et nous vous les avons invités tous les deux.

Noter la coquille cinéphile pour sinophile

Livres
********
Thierry Wolton
Le grand bluff chinois : comment Pékin nous vend sa révolution capitaliste
Robert Laffont - avril 2007
La Chine fascine l'Occident ?
Elle n'est qu'un dragon de papier.
Les temps ont changé, les méthodes sont restées les mêmes : hier la Chine maoïste nous noyait sous sa propagande, aujourd'hui Pékin joue le grand bluff.

En matière économique, politique, sociale ou diplomatique, l'empire du Milieu a bien souvent des allures de dragon de papier : mille familles communistes tiennent le pays en coupe réglée, les libertés sont inexistantes, le Parti gonfle les statistiques économiques, les entreprises les plus importantes sont propriété d'État, le « miracle économique » repose sur le piratage, la contrefaçon et un made in China de pacotille, un gouffre social sépare quelques riches de l'écrasante majorité des pauvres... Non, l'avenir du monde n'appartient pas à la Chine !

C'est une tout autre réalité que nous donne brillamment à voir Thierry Wolton : celle du double discours, du mensonge et de la corruption. Sa plume insolente met au jour, sous le vernis capitaliste, la part d'ombre d'un pays que l'on croyait insaisissable.
-présentation de l'éditeur-

Philippe Cohen, Luc Richard
La Chine sera-t-elle notre cauchemar ?
Mille et une nuit - 26 octobre 2005

Un nouveau miracle chinois fascine les médias. La Chine est célébrée à la fois comme le tout prochain leader des nations, l'atelier du monde et son plus grand marché.
À travers des reportages et des témoignages saisissants, les auteurs démontent l'imposture de cette nouvelle mythologie. L'expansion chinoise détruit l'emploi dans le monde, mais aussi en Chine où le chômage touche des dizaines de millions de personnes. La compétitivité du pays repose sur la surexploitation de 200 millions de travailleurs migrants, les mingong, et sur l'absence de tout droit stable en matière de travail, mais aussi de commerce et d'environnement. Nous fermons nos usines au profit exclusif d'une caste de bureaucrates corrompus.
Ce libéral-communisme, maladie sénile ou stade suprême du capitalisme, s'accompagne ainsi d'une explosion des inégalités et de l'appauvrissement des campagnes encore habitées par deux Chinois sur trois. Il expose le pays et le monde à des catastrophes écologiques et sanitaires, surtout si les dirigeants occidentaux persistent à s'applatir devant ce nouveau dragon.


 
shhh

23/06/2007
23:15
re : L'état de la Chine

Dans tout ça, on manque sérieusement de sources chinoises fiables

 
Henry Faÿ

23/06/2007
23:48
les sources

Les deux universitaires en principe devraient avoir des sources, qu'elles soient chinoises ou autres, les journalistes, j'en doute fort, ils ont été faire un tour dans le pays et ils ont donné libre cours à leur subjectivité, ça saute aux yeux, par exemple quand ils disent que "les autorités ont détourné les subventions", qu'en savent-ils, c'est quelque chose qu'on leur a raconté.
Dans l'émission, ils ont abordé la question de la faible fiabilité des sources chinoises, je suppose qu'il y a des spécialistes qui savent les interpréter de manière critique.

 
shhh

24/06/2007
07:07
re : L'état de la Chine

Un temps j'avais évoqué sur un des fils de China News Analysis (1953-1998), c'était un jounal fondé par Ladany (un jésuite qui décryptait les infos officielles chinoises), et qui servait de référence solide pour savoir ce qui se passait en Chine.
J'aimerais bien en trouver une traduction quelque part.
 
Philippe

24/06/2007
12:28
re : L'état de la Chine

Henry 23/06 22H42
"Ce que décrit en termes si dramatiques Philippe Cohen, c’est l’exode rural or l’exode rural a lieu partout dans le monde et il est la condition sine qua non de la modernisation de l’agriculture."

Qu'est ce que la modernisation de l'agriculture selon vous Henry? Pourquoi les campagnes devraient se vider de leurs paysans pour assurer leur avenir? Je vous rappelle qu'au Vietnam la densité de la population rurale atteint 1500ha/km2 et que leur modèle agricole fait ses preuves ( respect des sols et de la bio diversité ).
 
Henry Faÿ

24/06/2007
13:03
Chine Viet Nam, des similitudes

<<Qu'est ce que la modernisation de l'agriculture selon vous Henry? Pourquoi les campagnes devraient se vider de leurs paysans pour assurer leur avenir? Je vous rappelle qu'au Vietnam la densité de la population rurale atteint 1500ha/km2 et que leur modèle agricole fait ses preuves ( respect des sols et de la bio diversité ).>>

Il n'est pas question de vider les campagnes mais de se rapprocher d'un optimum et comment atteindre une meilleure productivité par personne donc de meilleurs revenus si on ne réduit pas le nombre de personnes par hectare, ce qui n'interdit pas au contraire d'introduire des techniques qui améliorent la productivité des terres? C'est mathématique et c'est tellement universel que je ne vois pas comment on peut y échapper.

Je ne connais pas précisément la politique du VietNam en matière agricole mais ce pays qui a toujours ses inconditionnels a eu des politiques aberrantes dans différents domaines avant d'adopter les bonnes vieilles méthodes capitalistes, comme la Chine d'ailleurs mais avec un certain retard, j'ai donc quelques doutes sur son exemplarité en matière agricole, enfin si on me démontre qu'ils ont une politique agricole très remarquable je voudrai bien l'admettre. J'imagine que cette situation dont vous faites l'éloge s'accompagne d'une très grande pauvreté. Je serais néanmoins au plus haut point étonné que par je ne sais quel miracle l'exode rural ne touche pas les populations rurales du Viet Nam, surtout si on considère que le pays connaît lui aussi une forte croissance industrielle consécutive à la libéralisation de l'économie, et favorisée elle aussi par la faiblesse des salaires donc finalenent on est en apparence dans un cas de figure qui a des points communs avec celui de la Chine.
Jusqu'à présent, je n'ai pas trouvé de document fiable sur l'agriculture chinoise, ce que dit Philippe Cohen me paraît dénué de valeur.


 
Philippe

24/06/2007
13:44
re : L'état de la Chine

avant de plaider en faveur de l'exode rural ( étant donné les conséquences souvent dramatiques qu'il peut avoir), il faudrait, à mon humble avis, et surtout quand on reconnait qu'on est loin d'être un spécialiste:
- savoir quelle est la densité de population rurale.
- connaitre les technique agricoles actuelles ( techniques culturales simplifiées, semis sous couverts végétaux, utilisation des bois raméaux fragmentés etc...), savoir quelle population elles peuvent nourrir.
- en conclure si un exode est nécessaire.
Il semblerait que la mise en pratique de ces techniques permette de nourrir beaucoup plus de bouches que l'agriculture " moderne " actuelle et ce de manière plus respectueuse de l'environnement. En clair, appliquer ces techniques vraiment modernes , plutôt que prôner l'exode rural.Il y faut une volonté politique.
 
Je cherche un homme

24/06/2007
14:58
Dieu à la masse

J'ai enfin écouté le Nietzsche de Charbonnier, tous mes remerciement. Eh oui! il y a le mot Chine dans cet enregistrement!

Sans vouloir trop insister non plus, je ne puis m'empecher de demander comment un type écrivant "Dieu est mort" dit par la même occasion son mépris pour la masse?
 
Henry Faÿ

24/06/2007
19:45
je ne plaide pas pour l'exode rural

<<avant de plaider en faveur de l'exode rural ( étant donné les conséquences souvent dramatiques qu'il peut avoir), il faudrait, à mon humble avis, et surtout quand on reconnait qu'on est loin d'être un spécialiste:
- savoir quelle est la densité de population rurale.
- connaitre les technique agricoles actuelles ( techniques culturales simplifiées, semis sous couverts végétaux, utilisation des bois raméaux fragmentés etc...), savoir quelle population elles peuvent nourrir.
- en conclure si un exode est nécessaire.
Il semblerait que la mise en pratique de ces techniques permette de nourrir beaucoup plus de bouches que l'agriculture " moderne " actuelle et ce de manière plus respectueuse de l'environnement. En clair, appliquer ces techniques vraiment modernes , plutôt que prôner l'exode rural.Il y faut une volonté politique.>>

Je ne plaide pas pour l'exode rural, je sais à quel point il est au moins dans un premier temps dramatique, j'ai participé à des programmes dont l'objectif est, parmi d'autres, de limiter l'exode rural, les méthodes agronomiques de limiter l'exode rural m'intéressent, ce que j'ai dit c'est qu'on ne pouvait pas comme le fait Philippe Cohen déduire de ce phénomène que le gouvernement du pays où on l'observe est animé des pires intentions du monde et qu'il cherche à supprimer les deux tiers de la population.


 
Henry Faÿ

09/07/2007
10:08
le désastre écologique en Chine

Je fais un cop'coll de la présentation d'un article sur le désastre en Chine du Monde qui confirme que
(i) le désastre écologique est bien réel en Chine
(ii) ils vont rester indéfiniment sans rien faire

LE MONDE ÉCONOMIE"

Face au désastre écologique, la Chine s'éveille lentement
L'empire du Milieu devance désormais les Etats-Unis comme premier émetteur de CO2 de la planète. Selon un récent rapport de la Banque mondiale et de l'Agence de l'environnement chinoise, censuré par Pékin, la pollution causerait 750.000 décès prématurés chaque année. Autant de catastrophes écologiques qui incitent les autorités à programmer des investissements massifs dans les technologies environnementales. Ce nouveau marché intéresse les opérateurs occidentaux, mais pourrait permettre aux industries locales de devenir exportatrices sur le marché mondial du business "vert".





 
Retour à la liste des messages

Page générée en 0.99 seconde(s) par la technique moderne