Discussions annexes, bavardages politiques, hors-sujet divers... (archives 3003-2008)

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Henry Faÿ

16/02/2007
16:47
quid de la flexibilité du marché de l'emploi

Je replace dans ce forum bleu la discussion sur la flexibilité de l'emploi qui s'était engagée à l'occasion de l'intervention de Laurence Parisot.



x
Vous ne pensiez quand même pas que le Medef puisse désigner pour le représenter une ex –directrice de FC.
Elle est tombée cependant dans l’ornière de l’idéologie ce qui rend peu ou pas crédible son
positionnement « économique « du début d’émission.
En effet le revenu des dirigeants des boîtes du CAC 40 en activité ou en retraite sont tellement élevés et connus ( lire Les Echos ) que c’est indécent , & même illégitimes, souvenez-vous de JM Messier, de Zacharias & les autres d’une rare incompétence car
disposant d’autant de moyens pour couler un groupe ça relève des assises ou de l’asile.
Quand Parisot s’embourbe en s’attaquant courageusement à Pierre Bourdieu en s’adressant aux collégiens pour leur dire qu’ils avaient tous la possibilité de devenir des chefs d’entreprise à l’instar d’un C. Bébéar dont les parents n’auraient été que de simples instituteurs elle défend une caste, celle qui tient les manettes, & par exemple M. Lévy le PDG de Publicis participe à 20 conseils d’administration, pourquoi ?
Pourquoi aux USA cette collection n’est pas possible, pourquoi il y a un nb significatif d’administrateurs indépendants , impensable dans notre douce France ?
Il suffit de rechercher sans difficulté le staff de la BNP/Paribas pour trouver comme D.G. délégué un certain Georges Chodron de Courcel ; au fait B. Chirac ne s’appelle-t’elle pas Chodron de Courcel sans doute un homonyne avec un nom aussi répandu.
Et pour terminer l’apothéose, avec l’annonce simultanée des profits d’Alcatel-Lucent
en progression de 7,85 % et le licenciement en France de 1800 personnes.
Celles-ci devraient normalement s’en réjouir car elle vont participer à la valorisation boursière de leur entreprise .
C’est ça le libéralisme ?, c'est ça le libéralisme.
Victor


caucho
15/02/2007
00:04 re : Les aventures d'Ali Balourd

En effet, Mme (lle?) Parisot était excellente, j'ai particulièrement apprécié son nouvel euphémisme du bon vieux licenciement sans motif : la "séparabilité". Au moins comme ça les adhérents du MEDEF savent à quoi servent leurs cotisations.

Lou : <<<En entendant toutes ses conneries, elle devait se dire "mais qu'est-ce que je fous dans cette galère?" "Alors, c'est ça France Culture?".>>

Je ne plains pas la Présidente du MEDEF : elle avait "besoin d'air" (elle étouffe, la pauvre) et Ali Baddou en avait revendre. Echange de bons procédés, non ? Par ailleurs l'idée que sa culture dépasse celle d'Ali me semble un poil optimiste...

En ce qui concerne notre cher Ali, le site de Radio France nous informe qu'il fut "conseillé technique au cabinet de Jack Lang". Eh oui, "conseillé".

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ matins/bio.php?bio=1

lou

15/02/2007
09:19 la séparabilité

"La séparabilité"? Je devine ce qu'elle veut dire d'après cette histoire qui m'est arrivée.
Je vivais aux USA depuis 2 ans. Je croise un pote, jeune, marié, 2 enfants, biologiste dans une boite de biotechnologie. "Ça va?", lui dis-je. "J'ai perdu mon job hier", il répond. Moi, réflexe français, je suis catastrophé. Il le voit à ma tête, me donne une grande claque dans le dos et me dit "T'en fais pas, demain j'aurais retrouvé autre chose". Effectivement, il est resté sans emploi pendant deux semaines.
Je pense que c'est ce qu'elle veut dire par "séparabilité".
Mais comme ça se passe aux USA, par définition, c'est pas bien.

victor malicheff
15/02/2007
10:32 re : Les aventures d'Ali Balourd

Lou, il faudra poser la même question aux 1500/1800
futurs licenciés d' Alcatel & leur suggérer d'adhérer
au dispositif Parisot / Sarko de séparabilité-flexibilité
d'aller bosser aux USA ou Abou Dahbi...
Victor


dom
15/02/2007
10:38 re : Les aventures d'Ali Balourd

c'est tres relatif Victor, si je pouvais perdre le mien et en retrouver un autre sous 15 jours, je suis preneur de suite et sans aucun état d'ame.

Henry Faÿ
15/02/2007
11:01 la meilleure protection, c'est encore...


<<"La séparabilité"? Je devine ce qu'elle veut dire d'après cette histoire qui m'est arrivée.
Je vivais aux USA depuis 2 ans. Je croise un pote, jeune, marié, 2 enfants, biologiste dans une boite de biotechnologie. "Ça va?", lui dis-je. "J'ai perdu mon job hier", il répond. Moi, réflexe français, je suis catastrophé. Il le voit à ma tête, me donne une grande claque dans le dos et me dit "T'en fais pas, demain j'aurais retrouvé autre chose". Effectivement, il est resté sans emploi pendant deux semaines.
Je pense que c'est ce qu'elle veut dire par "séparabilité".
Mais comme ça se passe aux USA, par définition, c'est pas bien.>>

Pas besoin d'inventer de nouveaux mots ni de commettre de barbarisme pour dire que la meilleure protection des travailleurs, c'est encore le plein emploi. Je l'ai écrit pas mal de fois dans ce forum personne ne l'a démenti, quant à en tirer les conséquences, c'est une autre affaire... Pour dire aussi qu'il y a un lien direct entre les flux d'entrée et les flux de sortie. Si on bloque les flux de sortie, on bloque des flux d'entrée, c'est automatique. C'est bien connu mais on n'en tire pas les conséquences. On peut aussi comprendre qu'une économie moderne a besoin de s'adapter à des conditions nouvelles et que pour cela il faut de la flexibilité (ou de la souplesse), que ce soit en biotechnologie ou ailleurs, que personne ne détient les clefs de l'avenir. Les usines à gaz de protection des travailleurs dans un contexte de chômage à 10% sont des cache-misère, presque pires que le mal, elles tournent au cauchemar bureaucratique avec formations bidon, faux stages rémunérés un peu mais pas trop, retour à la case départ etc etc, on a tous vécu ça, sinon directement, du moins par notre proche entourage.
Dans le même ordre d'idée, avis à ceux qui parlent de droit au logement opposable, s'il y a poursuite des efforts de la construction, ça peut éventuellement marcher, si la construction stagne à un bas niveau, ce ne sera qu'une épuisante course poursuite entre administations et tribunaux qui ne donnera pas un toit de plus.

J'épargnerai aux participants de ce forum mes expériences personnelles de la question mais si quelqu'un veut les connaître, il peut me contacter au hfay@club-internet.fr


Henry Faÿ

15/02/2007
11:03 et pourquoi pas?

<<Lou, il faudra poser la même question aux 1500/1800
futurs licenciés d' Alcatel & leur suggérer d'adhérer
au dispositif Parisot / Sarko de séparabilité-flexibilité
d'aller bosser aux USA ou Abou Dahbi...
Victor>>

Et pourquoi pas?


lou
15/02/2007
11:03 combien de temps, encore?
Combien de temps, encore, va-t'on faire l'apologie sans nuances du "modèle français"?
Je ne dis pas que les autres modèles sont mieux, mais ne peut-on accepter l'idée qu'il y a d'autres moyens de s'y prendre? D'autres modèles? Au moins, en discuter? Non, il ne faut pas. Tais-toi, Parisot. On échoue, mais on veut continuer pareil. On ne veut rien tenter d'autre. L'empirisme, c'est bon pour les anglo-saxons.
Ce pays est si bétonné qu'il y a des sujets qu'on ne peut même pas aborder.
Au moment de la discussion sur les retraites, Blondel considérait que le fait de parler du vieillissement de la population était une "provocation". Augmentation de la longévité, sujet tabou. Censure.
L'hexagone, le pays des lois mémorielles. Le seul pays où il est interdit par la loi d'aborder certains sujets. De l'air, bon Dieu!
First amendment: freedom of speech.


caucho
15/02/2007
13:54 re : Les aventures d'Ali Balourd
Henry : "la meilleure protection des travailleurs, c'est encore le plein emploi"

Certes, mais là où on risque de ne pas vous suivre, c'est dans l'idée sous-tendue que "l'assouplissement" du code de travail menera ipso facto au plein emploi. Depuis plus d'une décennie, on ne cesse d'assouplir la réglementation du travail en France, et pour quel résultat ? Quand les trois quarts des embauches sont en CDD est-ce vraiment le code du travail qui est l'ennemi de l'emploi ?

Le corollaire logique de ce que vous avancez est que le plein emploi constituerait une menace grave pour les patrons. Ce en quoi je suis parfaitement d'accord avec vous, et c'est pour cette raison qu'ils feront tout pour éviter un retour au plein emploi, au besoin par le biais de l'immigration. Je trouve par ailleurs qu'il est un abus de langage de parler de "plein emploi" en ce qui concerne les Etats-Unis d'aujourd'hui (Lou: demandez un peu aux Chrysler si'ils se tappent dans le dos), et de plus forte raison la Grande-Bretagne. Le plein-emploi, tel que'on l'a connu dans l'après-guerre n'existe nul part au monde actuellement, et pour cause. Mais cette discussion dérive vers le bleu...


alto
15/02/2007
19:38 re : Les aventures d'Ali Balourd

"Combien de temps, encore, va-t'on faire l'apologie sans nuances du "modèle français"?"
le problème c'est qu'il me semble qu'il n'y a plus grand monde pour faire l'apologie du modèle français. ce sont plutôt les modèles chinois américains ou britannique qui sont portés aux pinacles me semble t-il (en tous cas sur france culture c'est flagrant). cela bien entendu sans préciser que ces modèles se sont érigés, "au mieux", aux prix de tout petit boulot mal payés et au pire au mépris du droit de n'importe quel être humain de ne pas la boucler lorsque l'on est exploité.



 
Henry Faÿ

16/02/2007
17:28
re : quid de la flexibilité du marché de l'e


<<Henry : "la meilleure protection des travailleurs, c'est encore le plein emploi"

Certes, mais là où on risque de ne pas vous suivre, c'est dans l'idée sous-tendue que "l'assouplissement" du code de travail menera ipso facto au plein emploi. Depuis plus d'une décennie, on ne cesse d'assouplir la réglementation du travail en France, et pour quel résultat ? Quand les trois quarts des embauches sont en CDD est-ce vraiment le code du travail qui est l'ennemi de l'emploi ?

Le corollaire logique de ce que vous avancez est que le plein emploi constituerait une menace grave pour les patrons. Ce en quoi je suis parfaitement d'accord avec vous, et c'est pour cette raison qu'ils feront tout pour éviter un retour au plein emploi, au besoin par le biais de l'immigration. Je trouve par ailleurs qu'il est un abus de langage de parler de "plein emploi" en ce qui concerne les Etats-Unis d'aujourd'hui (Lou: demandez un peu aux Chrysler si'ils se tappent dans le dos), et de plus forte raison la Grande-Bretagne. Le plein-emploi, tel que'on l'a connu dans l'après-guerre n'existe nul part au monde actuellement, et pour cause. Mais cette discussion dérive vers le bleu...>>

C'est reclassé.
Il est vrai qu'on a introduit dans le droit du travail des plages de flexibilité qui ne sont pas négligeables. Il faut bien reconnaître que le résultat est décevant et que la question de l'efficacité de ce type de mesure se pose.
D'abord, il faut bien voir que le taux de l'emploi est multifactoriel un type de mesure ne sera pas forcément déterminant, il y a d'autres facteurs, économiques, démographiques etc.
On peut dire, ou bien que ce type de mesure est par nature inefficace, donc pas la peine d'y recourir ou bien que les demi-mesures ne sont pas efficaces, qu'on est pas allé assez loin, ce que dirait certainement Laurence Parisot.

Que ce type de mesure ne soit pas efficace, ce n'est pas ce que tend à montrer l'exemple des pays qui nous entourent, par exemple la Grande-Gretagne blairienne, qui ont un marché du travail très souple et un taux de chômage réduit.
Il y a aussi l'avis des experts, en particulier ceux de l'OCDE qui ne cessent de pointer la trop grande rigidité du marché du travail de la France comme cause essentielle du chômage et de difficultés économiques. Vous balayerez d'un revers de main leurs recommandations en les taxant de libéraux patentés et indécrottables, on peut quand même supposer que ce sont des gens sérieux qui connaissent un peu l'analyse économique.

Si la flexibilité du marché du travail était sans efficace aucune, on se demande pourquoi Dominique de Villepin aurait comme il l'a fait engagé toute sa crédibilité politique dans les batailles du CNE/CPE.

Mon opinion, excusez-moi d'avoir un instant l'air pompeux ou moralisateur, c'est que le monde dans lequel nous vivons ne nous fera jamais de cadeaux, qu'il faut être assez rigoureux, qu'il ne faut pas trop se raconter d'histoires et croire que tout est comme est comme on voudrait que ça soit et que les demi-mesures pas trop contraignantes ne sont pas ce qu'il y a de plus adapté pour faire face à une situation critique.

Le plein emploi correspond à une bon état de santé de l'économie, c'est totalement parano d'imaginer que les patrons y seraient hostiles. Ils peuvent en cas de pénurie de main d'oeuvre chercher des suppléances.


 
dom

17/02/2007
10:48
re : quid de la flexibilité du marché de l'e

ah Henry,
ce discours n'est pas politique il resulte de la simple logique, hors la liberté du salarié de changer de d'entreprise a son bon vouloir personne n'en parle, évidément que les syndicats seront contre puisque le salarié, dès lors, travaille seul a sa propre carriere, l'indépendance n'interresse ni les politiques ni les syndicalistes, car l'autonomie detruirai un peu trop vite les systemes mis en place par Napoleon, les medailles du travail sont faites en ce sens.
Le plein emploi est la solution sans aucun doute,et la politique ne donne a manger qu'a ses adherents et autres laquets, pas un seul des presidentiables ne s'attaque a l'emploi preferant participer a la messe ecologiste n'amenant que des taxes et des contraintes.
En point d'orgue l'interdiction d'un magasin Ikéa par une poignée d'écolo a la rammasse, mais encore l'éco taxe ou va t elle, les solutions sont les taxes, mais promenez vous en campagne et vous verrez que les poubelles s'ammoncellent un peu partout; on voit le retour des décharges sauvage comme au plus fort des années 70.
Alors?
 
shhh

17/02/2007
17:01
déchetteries

"...mais promenez vous en campagne et vous verrez que les poubelles s'ammoncellent un peu partout; on voit le retour des décharges sauvage comme au plus fort des années 70"

Exact:
- dechetteries rurales (sitcom) 1er m3 gratuit, ensuite 8€ par m3 => décharges sauvages
- abandon terres agricoles et bois => décharges sauvages

 
Henry Faÿ

17/02/2007
18:50
le politique folles des déchets

Sur les déchets, il y a eu une très très très bonne émission de Ruth Stagassy, 27 janvier dernier, l'invité était Dany Dietman maire de Manspach, auteur de "déchets ménagers". On peut encore écouter cette émission sur media-player. On y apprend qu'on construit des incinérateurs et qu'une fois qu'ils ont été construits, il faut... les rentabiliser, donc les remplir.

 
dom

18/02/2007
10:43
re : quid de la flexibilité du marché de l'e

j'aimerai bien vous faire un reportage photo de ce que j'avance, mais la contre pub pour notre littoral serait trop negative et nous serions pénalisés pour des choses qui nous échappent, étant situé en aval de toutes les aglomerations, je vous laissse imaginer.
Donc le poids des écolo n'est pas si important dans les faits et comportements, les gens veulent bien etre eco citoyen a condition que cela ne leur coutent rien, mais encore,je me rappelle bien de l'inefficacité de MME Voynet, lors du naufrage de l'Erika, qui comme chacun sait lezardait en vacances dans les mers du sud, 4 jours de laxisme.
La ou cela ne va plus du tout c'est cette affaire Ikea, ou un groupuscule peut porter atteinte a la libre entreprise, que je sache Ikea n'est pas classé Seveso en site de vente...
@+
 
Nazdeb

22/02/2007
15:34
re : quid de la flexibilité du marché de l'e

Un bon moyen d'examiner les effets de la flexibilité du travail sur l'emploi, serait de réveler le bilan réel du CNE.
Seulement voilà, le gouvernement de veut pas le publier.
Petit rappel de ce que j'avais évoqué à propos du CPE : le fort chômage des jeunes est un chômage incident, son taux est élevé parce que les jeunes ont des contrats précaires, stages, contrats de courte durée, etc. qui les font plus fréquemment que les autres catégories passer par la case recherche d'emploi. Dans cette situation, c'est la flexibilité qui crée un taux important de chômage.

Le bilan du CNE, que les autorités ont les moyens de présenter mais qu'elles ne veulent pas rendre public -- en tout cas pas avant l'élection présidentielle -- a toutes les chances de montrer : soit que ce type de contrat n'a pas eu le succès escompté la flexibilité, soit que la flexibilité qu'il instituait n'a pas d'effet véritable sur l'emploi.

http://ericmaurin.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/02/21/le- cne-petites-evaluations-entre-amis.html



 
dom

22/02/2007
19:21
re : quid de la flexibilité du marché de l'e

ce que j'aimerai qu'on m'explique, ce sont les causes qui font que l'offre ne correspondent pas a la demande.
c'est a dire que le nombre de chomeurs ne correspond pas avec les offres, car si cela correspondait la flexibilité n'aurait pas besoins d'exister, j'ai pas tout compris
 
Henry Faÿ

23/02/2007
09:18
les stats pour les nuls dont je suis


<<Un bon moyen d'examiner les effets de la flexibilité du travail sur l'emploi, serait de réveler le bilan réel du CNE.
Seulement voilà, le gouvernement de veut pas le publier.
Petit rappel de ce que j'avais évoqué à propos du CPE : le fort chômage des jeunes est un chômage incident, son taux est élevé parce que les jeunes ont des contrats précaires, stages, contrats de courte durée, etc. qui les font plus fréquemment que les autres catégories passer par la case recherche d'emploi. Dans cette situation, c'est la flexibilité qui crée un taux important de chômage.

Le bilan du CNE, que les autorités ont les moyens de présenter mais qu'elles ne veulent pas rendre public -- en tout cas pas avant l'élection présidentielle -- a toutes les chances de montrer : soit que ce type de contrat n'a pas eu le succès escompté la flexibilité, soit que la flexibilité qu'il instituait n'a pas d'effet véritable sur l'emploi.>>

Ce type d'évaluation n'est pas inutile mais ceux qui pratiquent les méthodes quantitatives d'évaluation à base de statistiques savent qu'elles posent toujours des problèmes de méthodologie extrêmement difficiles au point que les questions posées ne reçoivent que rarement des réponses bien tranchées. Une des principales difficultés est que l'emploi est déterminé par quantité de facteurs, une mesure politique est un facteur parmi d'autres, en toute rigueur, il n'est pas facile de l'isoler. Il y a ce qu'on appelle les effets d'aubaine. Il y a toujours moyen de solliciter les chiffres, dans un sens ou dans un autre.

S'il n'y avait pas de problème de chômage, la question serait réglée et on n'en parlerait pas. Quand il y a un problème de chômage, le risque est grand que la population se scinde en deux ceux qui sont bien installés dans des emplois très stables, ceux qui sont hors de ce système et qui n'ont quère d'espoir d'y entrer. L'emploi devient alors une forteresse impénétrable, et c'est bien la situation française avec un système à deux vitesses, que les syndicats n'ont jamais remis en cause, bien au contraire. La flexibilité n'est pas un grand inconvénient en cas de plein emploi, si on descend d'un train, on en retrouve un autre peu de temps après et elle est beaucoup moins inéquitable que la rigidité qui est introduit des inégalités criantes et qui privent de leurs chances ceux qui sont du mauvais côté de la barrière.


 
Henry Faÿ

23/02/2007
09:40
correction

la rigidité qui introduit des inégalités criantes
 
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