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Henry Faÿ

14/07/2006
10:52
le vieux débat libre-échange protectionnisme


le fil mondialisation, croissance pauvreté atteint les 286 messages, ça commence à faire beaucoup, c'est pourquoi j'en ai extrait tout ce qui touche au vieux et toujours d'actualité débat entre libre-échange et protectionnisme

GUY:Il faut bien suppléer au silence des médias :
La réunion du 30 juin 2006 a montré la crise que traverse l'OMC : les Etats membres et en particulier le G6 (Etats-Unis, Union européenne, Japon, Australie, Brésil, Inde) n'ont pas pu ou voulu dépasser leurs désaccords. A défaut de s'entendre, les Etats membres ont donné une mission de médiation de courte durée au directeur général de l'OMC, l'ineffable Pascal Lamy.
Même si les crises sont fréquentes , même si elles font partie du rituel des négociations, cette dernière crise de l'OMC englobe les échecs de Seattle (1999), de Cancun (2003) est une crise du système que constitue le commerce international et non une mauvaise passe qui sera aisément dépassé.
Le libre échange est le but de l'OMC. Présenté hier comme la clef du développement et de la croissance, il est maintenant contesté sur un plan théorique, y compris par les économistes orthodoxes comme Paul Samuelson. Sur le plan pratique, certains membres de l'OMC, se réclament de formes de protectionnisme. Beaucoup s'accordent à dire que le libre-échange n'est pas la panacée mais que la qualité des institutions et des politiques importent tout autant, voire plus, que le degré d'ouverture à l'économie mondiale. Et, bien plus, que le libre-échange est non un moyen mais un résultat de développement.
La critique du libre-échange va plus loin : il n'entraine pas une concurrence élargie, en ce qu'il est, pour les deux tiers, le résultat d'une division du travail dans et entre les multinationales (délocalisations,achats et sous-traitance). Il maintient ceux des pays les plus pauvres qui obéissent à l'orthodoxie dans un statut d'économie coloniale : ils sont fournisseurs de matières premières et ne participent pas à leur transformation. Il est fondé sur une représentation simpliste de la division internationale du travail entre high-tech et low-tech, représentation contredite par la division réelle beaucoup plus complexe, comme on le constate en Chine et en Inde. Il n'assure pas l'accroissement du pouvoir d'achat collectif dans ces pays : le niveau des salaires tient compte de celui des prix et la baisse des prix est captée, pour partie, comme une rente par les intermédiaires (négoce, distribution, etc.)
Le libre-échange n'est pas une réponse aux deux priorités actuelles : ni à la question sociale, (mise en concurrence des systèmes sociaux, déflation salariale et chômage, maintien des salaires et taux de change très bas dans certains pays en développement pour conserver l'avantage comparatif le plus fréquent de ces pays), ni à la question écologique (justification classique de la croissance quel que soit son contenu, prime au moins disant écologique, inflation des transports par l'éclatement du processus de fabrication à la recherche du coût du travail le plus bas, etc.)
Le "multilarisme" de l'OMC a toujours été un mythe. Le concensus requis -sans vote- dans la pratique pour prendre les décisions traduit en fait un rapport de domination. Longtemps dirigée par les Etats-Unis, l'Union européenne, l'Australie et le Canada, l'OMC connait un virage après Seattle,1999, et Cancun, 2003. Se constituent alors des coalitions changeantes, fragiles mais faibles.
Le principe même de la non-discrimination entre les Etats membres est un mythe. Ce principe fondateur de l'OMC connu sous le nom de clause de la nation la plus favorisée (NPF) devrait être la règle : chaque Etat membre devrait bénéficier des concessions commerciales obtenues par les Etats concurrents. Il n'en est rien. Un rapport de l'OMC, dit rapport Sutherland, souligne que le traitement NPF n'est pas la règle mais l'exception.
Tout ceci montre la vanité d'un vieux rêve néo-libéral : une règle unique, le libre échange, qui s'applique à toutes les situations, pour gérer et réguler l'interdépendance de la mondialité.
Le système du commerce international devrait tenir compte des préférences nationales ou régionales nécessairement diverses et contradictoires au service de LA REDUCTION DE LA PAUVRETE.


Nazdeb

06/07/2006
15:08 re : mondialisation, croissance, pauvreté

Salut Guy
c'est toi qui a écrit ce texte ou bien de quelle source provient-il ?


guydufau

06/07/2006
18:00 re : mondialisation, croissance, pauvreté

La loi oblige-t-elle à dévoiler ses sources? Si oui, je fais de la désobéissance civile, Nazdeb!

guydufau

06/07/2006
19:02 re : mondialisation, croissance, pauvreté

Nazdeb :
Plus sérieusement, tu tapes sur le moteur de recherche Howard Zinn et apparaissent 70 réponses échelonnées entre le 19/03/2003 et le 11/04/2006, me traitant du doux nom de falsificateur par LRDB. Une fois suffit.

Albert Londre

06/07/2006
20:44 re : mondialisation, croissance, pauvreté

Guy Dufau = Bob Woodward + Carl Bernstein

Henry Faÿ

09/07/2006
16:46 des critiques aussi vagues que rhétoriques

à l'auteur anonyme
<<Il faut bien suppléer au silence des médias :
La réunion du 30 juin 2006 a montré la crise que traverse l'OMC : les Etats membres et en particulier le G6 (Etats-Unis, Union européenne, Japon, Australie, Brésil, Inde) n'ont pas pu ou voulu dépasser leurs désaccords. A défaut de s'entendre, les Etats membres ont donné une mission de médiation de courte durée au directeur général de l'OMC, l'ineffable Pascal Lamy.>>

Qu'est-ce que Pascal Lamy a donc d'ineffable?

<<Même si les crises sont fréquentes , même si elles font partie du rituel des négociations, cette dernière crise de l'OMC englobe les échecs de Seattle (1999), de Cancun (2003) est une crise du système que constitue le commerce international et non une mauvaise passe qui sera aisément dépassé.>>

La "crise du système". Il y a très longtemps qu'on entend ce langage. Et même si c'était un peu vrai, il n'y aurait pas lieu de s'en réjouir.

<<Le libre échange est le but de l'OMC. Présenté hier comme la clef du développement et de la croissance, il est maintenant contesté sur un plan théorique, y compris par les économistes orthodoxes comme Paul Samuelson.>>

Contesté sur le plan théorique? Avec quels arguments? Surtout que les bases théoriques du libre-échangisme sont très fortes, pas faciles à démolir. Qu'en dit Paul Samuelson? Je voudrais bien avoir la référence.

<< Sur le plan pratique, certains membres de l'OMC, se réclament de formes de protectionnisme.>>

Cela n'aurait rien d'étonnant car il n'est jamais facile de renoncer à une protection, il y aura toujours des professions qui en souffriront et si on en obtient de ses partenaires un abandon de protection en échange, il n'est pas facile d'être bien sûr qu'on n'est pas perdant. Mais qui sont ces "certains membres"?

<< Beaucoup s'accordent à dire que le libre-échange n'est pas la panacée mais que la qualité des institutions et des politiques importent tout autant, voire plus, que le degré d'ouverture à l'économie mondiale. Et, bien plus, que le libre-échange est non un moyen mais un résultat de développement.>>

Que le libre-échange ne soit pas la panacée, c'est vrai mais qui l'a jamais prétendu? Beaucoup, mais encore?
Ces critiques sont aussi vagues que rhétoriques. Elles font l'impasse sur le fait que le libre-échange a quand même le mérite d'élargir les marchés donc d'accroître les débouchés, donc la production, donc les revenus, donc de réduire la pauvreté (cf l'article cité au début du fil), de permettre les des économies d'échelle, d'assurer aux innovations technologiques une diffusion très rapide (cf les ordinateurs que nous utilisons), de mettre en oeuvre les avantages comparatifs enfin d'amortir les fluctuations qui peuvent frapper telle ou telle région. N'oublions pas que c'est le protectionnisme qui a transformé la crise boursière de vingt-neuf en une catastrophe en chaîne qui a frappé le Monde entier et abouti à la deuxième mondiale.

<<La critique du libre-échange va plus loin : il n'entraine pas une concurrence élargie, en ce qu'il est, pour les deux tiers, le résultat d'une division du travail dans et entre les multinationales (délocalisations,achats et sous-traitance). Il maintient ceux des pays les plus pauvres qui obéissent à l'orthodoxie dans un statut d'économie coloniale : ils sont fournisseurs de matières premières et ne participent pas à leur transformation.>>

Que le libre-échange n'entraîne pas une concurrence élargie, c'est une contradiction dans les termes, c'est la négation d'une évidence. Qu'il maintienne dans un état d'infériorité les pays les plus pauvres n'est pas du tout ce qu'on observe. Un grand nombre de pays arrivent à monter en gamme, et certains à grand vitesse, par exemple l'Inde, la Corée du Sud, la Malaisie etc.


<< Il est fondé sur une représentation simpliste de la division internationale du travail entre high-tech et low-tech, représentation contredite par la division réelle beaucoup plus complexe, comme on le constate en Chine et en Inde.>>

C'est bien le libre-échange qui permet cette complexité, loin d'être fondé sur une pareille représentation il l'est sur des conceptions économiques qui justement échappent à ce type de simplisme sans doute hérité de la vulgate marxiste selon laquelle les pauvres seront toujours plus pauvres.

<< Il n'assure pas l'accroissement du pouvoir d'achat collectif dans ces pays : le niveau des salaires tient compte de celui des prix et la baisse des prix est captée, pour partie, comme une rente par les intermédiaires (négoce, distribution, etc.)>>

Dire que le libre-échange n'accroît pas le pouvoir d'achat c'est énoncer une contre-vérité absolue, ceux qui disent n'ont rien appris, rien compris et ne connaissent rien à rien. Que le négoce et la distribution prennent leur part est vrai et plus que légitime, ces activités ne sont en aucun cas des rentes, s'il n'y avait ni négoce ni distribution, les produits ne pourraient que s'entasser et pourrir.

<<Le libre-échange n'est pas une réponse aux deux priorités actuelles : ni à la question sociale, (mise en concurrence des systèmes sociaux, déflation salariale et chômage, maintien des salaires et taux de change très bas dans certains pays en développement pour conserver l'avantage comparatif le plus fréquent de ces pays), >>

Des système sociaux ne peuvent subsister que s'ils sont efficaces économiquement. Ce n'est pas le libre-échange mais le protectionnisme comporte les plus grands risques de provoquer la crise des systèmes sociaux et le chômage.

<<ni à la question écologique (justification classique de la croissance quel que soit son contenu, prime au moins disant écologique, inflation des transports par l'éclatement du processus de fabrication à la recherche du coût du travail le plus bas, etc.)>>

C'est vrai que le libre-échange ne répond pas à la question écologique, il n'est pas fait pour ça, mais le protectionnisme par la stagnation et l'aggravation de la pauvreté qu'il provoque n'est pas la solution la plus satisfaisante qui soit. Après tout, il n'y a rien de plus écologique que la misère.

<<Le "multilarisme" de l'OMC a toujours été un mythe. Le concensus requis -sans vote- dans la pratique pour prendre les décisions traduit en fait un rapport de domination. Longtemps dirigée par les Etats-Unis, l'Union européenne, l'Australie et le Canada, l'OMC connait un virage après Seattle,1999, et Cancun, 2003. Se constituent alors des coalitions changeantes, fragiles mais faibles.>>

Qu'il y ait un jeu politique et des rapports de force ne fait aucun doute; si ces coalitions sont "changeantes", cela signifie que le jeu est ouvert, que les pays pauvres et les pays émergents peuvent tirer leur épingle du jeu, ce qu'ils ne manqueront pas de faire.

<<Le principe même de la non-discrimination entre les Etats membres est un mythe. Ce principe fondateur de l'OMC connu sous le nom de clause de la nation la plus favorisée (NPF) devrait être la règle : chaque Etat membre devrait bénéficier des concessions commerciales obtenues par les Etats concurrents. Il n'en est rien. Un rapport de l'OMC, dit rapport Sutherland, souligne que le traitement NPF n'est pas la règle mais l'exception.>>

Il faudrait voir ça un peu plus dans le détail et non pas sous forme de généralité.

<<Tout ceci montre la vanité d'un vieux rêve néo-libéral : une règle unique, le libre échange, qui s'applique à toutes les situations, pour gérer et réguler l'interdépendance de la mondialité.
Le système du commerce international devrait tenir compte des préférences nationales ou régionales nécessairement diverses et contradictoires au service de LA REDUCTION DE LA PAUVRETE.>>

Une chose est sûre, ce n'est pas le protectionnisme qui favorise peut-être le maintien de certaines situations acquises n'est pas ce qui permettra la lutte contre la pauvreté. Le protectionnisme, c'est la réduction artificielle des débouchés, donc de l'activité. Le protectionnisme, c'est empêcher de travailler ceux qui en ont le plus besoin. Le protectionnisme n'est pas ce qu'il y a de plus moral.




shhh

09/07/2006
19:00 re : mondialisation, croissance, pauvreté

C'est le deuxième contrib dans laquelle je lis que vous attribuez la crise de 29 au protectionnisme. Comme c'est pas la notion que j'en ai, pourriez vous expliciter ? merci.

guydufau

09/07/2006
19:19 re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Qu'est-ce que Pascal Lamy a donc d'ineffable?"
C'est, si l'on veut, une réplique à l'"ami de l'économie" qui a traité José Bové d'ineffable, mais plus sérieusement c'est être en accord avec le portrait de Pascal Lamy fait par Raoul Marc Gennar dans "Europe, la trahison des lumières. Voici ce qu'il a écrit :
"Il inaugure son mandat [de commissaire européen] de manière spectaculaire en proposant de lever l'interdiction d'importer en Europe des semences génétiquement modifiées en provenance des Etats-Unis. Peu après son entrée en fonction, il déclare devant l'assemblée du Trans Atlantic Business Dialogue (TARB), un des plus puissants lobbies d'affaires : "La nouvelle Commission soutiendra [ les propositions du TARB] de la même manière que la précédente. Nous ferons ce que nous avons à faire d'autant plus facilement que, de votre côté, vous nous indiquerez vos priorités[...]Comment faire confiance à un homme qui ose répéter, aujourd'hui, que l'éducation, la santé, la culture, ne sont pas menacées par l'AGCS, cet accord de l'OMC qui entend libéraliser tous les secteurs de tous les services? A Stasbourg, le 6 octobre 1999, il déclarait : "l'OMC doit élargir ses attributions pour englober des questions de société telles que l'environnement, la culture, la santé et la nourriture, qui, à l'instar de la concurrence et de l'investissement, ne peuvent pas être tenues à l'écart du commerce".
Et quand il se trouve à la table des négociations, celui qui en principe (1) est porteur du message proclamé d'humanisme, de solidarité et de générosité de L'Europe se comporte comme le plus agressif et le plus arrogant des négociateurs. Quand on entend les témoignages des délégations des pays du Sud à ces réunions, on a pas le moindre doute sur la réalité de son double langage et sur son adhésion au libéralisme le plus dogmatique".

"Qu'il y ait un jeu politique et des rapports de force ne fait aucun doute; si ces coalitions sont "changeantes", cela signifie que le jeu est ouvert, que les pays pauvres et les pays émergents peuvent tirer leur épingle du jeu, ce qu'ils ne manqueront pas de faire."

C'est ne pas vouloir admettre qu'il n'y a jamais eu de vote au sein de l'OMC. Comme je l'ai indiqué tout est décidé par consensus, l'OMC n'est un organisme démocratique.

"Le protectionnisme n'est pas ce qu'il y a de plus moral"

Ce qui est encore moins moral c'est d'être ennemi du protectionnisme et en même temps vouloir bénéficier de ce protectionnisme : c'est l'attitude de l'Europe, des USA, et d'autres pays développés concernant les produits agricoles.

Enfin, je ne résiste pas à prendre au sérieux cette boutade : "Après tout, il n'y a rien de plus écologique que la misère."
Pourquoi ne pas enchaîner en lançant : "Ecologistes, ne vous trompez pas, la misère est notre alliée"!

(1) Allusion : Pascal Lamy est membre du Parti socialiste.




pfffft

09/07/2006
23:48 re : mondialisation, croissance, pauvreté

mort de rire, revoila Raoul!
pitoyable

paul

10/07/2006
08:59 re : mondialisation, croissance, pauvreté

Je suis frappé par l'attachement que vous manifestez tous à des théories déterminées : libre échange contra protectionnisme ! Mais la vie ça marche pas comme ça, nom de diou !
La vie c'est une fois libre-échange (quand on en a besoin) et une autre fois le contraire, et basta. Ca a toujours marché comme ça et les Samuelson (qui malgré son arrogance doctorale que lui confère le fait que son principal bouquin est devenu le manuel des jeunes économistes anglo-américains et bientôt français, demeure plus nuancé que cela) n'y changeront rien et nos discussions non plus.

Exemple : aujourd'hui plus que jamais l'Europe a besoin de fermer ses frontières parce qu'elle est en phase de construction avec des problèmes internes pour lesquels le bilatéralisme représente un danger mortel. Il faut donc fermer globalement, quitte à laisser des perspectives à moyen et long terme. Le moyen le plus sûr étant d'entamer des procès à l'OMC et de les faire durer le temps qu'il faut. C'est ce que pratiquent les Américains en toute liberté depuis des décennies (relisez l'histoire des Rounds (vous voyez bien que même le vocabulaire confirme la nature de la dynamique des règlementations de l'échange) depuis L'Uruguay Round jusqu'à la création de l'OMC.

Il n'y a rien de mécanique dans l'échange, mais il est, en revanche, toujours politique, du moins tant qu'il y aura pluralité de nations. Retour donc à Machiavel, et sans scrupules suicidaires.

Pour terminer une hypothèse d'école : imaginez la situation des agriculteurs français aujourd'hui si la France avait obtempéré à toutes les injonctions de Bruxelles, de l'OCDE et du Gatt !

"Res dura, et regni novitas me talia cogunt
Moliri, et late fines custode tueri. "

Henry se fera un plaisir de vous traduire ce passage du Prince.



guydufau

shhh

10/07/2006
09:36 re : mondialisation, croissance, pauvreté

Paul, merci de venir au secours, y a rien à faire, pour qu'ils veuillent bien admettre que l'économie est protectionniste quand il faut protéger une industrie naissante ou fragile, et libre-échangiste quand au contraire on peut concurrencer ou s'imposer. Et que l'un ou l'autre dogme suivi de façon idéologique peut être catastrophique. Ils sont pas possibles sur ce fil.
J'allais justement leur suggérer ce site:
http://histoire.geo.free.fr/Partenaire/Vidal/gv_1ere_cours_s ysindus.html
assez simple pour comprendre de quoi ils causent.

Enfin je ne parle pas de guydufau qui a définitivement remplacé son cerveau par des copiés-collés de ses abonnements aux newsletters.

Henry Faÿ

10/07/2006
11:11 totalement d'accord


<<"Le protectionnisme n'est pas ce qu'il y a de plus moral"

Ce qui est encore moins moral c'est d'être ennemi du protectionnisme et en même temps vouloir bénéficier de ce protectionnisme : c'est l'attitude de l'Europe, des USA, et d'autres pays développés concernant les produits agricoles.>>


Là, je suis totalement d'accord et je note en passant que c'est le point de vue de Joseph Stiglitz qui ne demande pas moins de libre-échange mais davantage, et qui s'oppose avec raison au deux poids deux mesures libre-échange quand ça arrange les pays riches, réglementation et subventions quand ça le les arrange pas, il le dit très clairement.

<<Enfin, je ne résiste pas à prendre au sérieux cette boutade : "Après tout, il n'y a rien de plus écologique que la misère."
Pourquoi ne pas enchaîner en lançant : "Ecologistes, ne vous trompez pas, la misère est notre alliée"!>>

Mais c'est efectivement un problème très sérieux et en fait assez difficile. Il est vrai qu'un homme qui vit avec moins d'un dollar par jour n'a pas l'occasion de détruire l'environnement mais il se détruit lui-même, c'est encore pire. Le plus écologique, ce n'est pas la misère, c'est le couvent ou le monastère mais il n'y a pas tellement de candidats, de nos jours. Les communautés écolos sont également passées de mode.

Dès qu'on produit, dès qu'on consomme, on dégrade l'environnement, c'est inévitable. Ce qu'il faut, c'est travailler avec opiniâtreté toutes les solutions possibles de développement durable, haute qualité environnementale pour les habitations, transports en commun, lutte contre toutes sortes de consommations qui n'accroissent pas le bien-être, la liste est longue. Une solution que je trouve totalement ridicule c'est la décroissance qui voudrait dire aggravation de la pauvreté.




Henry Faÿ

10/07/2006
11:33 fermer les frontières? intéressant

<<Exemple : aujourd'hui plus que jamais l'Europe a besoin de fermer ses frontières parce qu'elle est en phase de construction avec des problèmes internes pour lesquels le bilatéralisme représente un danger mortel.>>

Allez expliquer ça aux Allemands qui sont les champions du monde de l'exportation, lesquelles exportations sont en grande partie des biens d'équipement qui sont de la plus grande utilité pour le développement des pays qui ont l'ambition de se développer.
Amusez-vous à fermer les frontières et vous bloquerez (i) la prospérité allemande (ii) la croissance des pays émergents. Vous aurez gagné!
L'Allemagne n'étant q'un exemple parmi d'autres.

Le bilatéralisme est si je comprends bien une mesure intermédiaire entre protectionnisme et libre-échange. Il permet les échanges en les négociant, donc sans les soumettre de manière inconditionnelle à la dure loi de la concurrence. J'entends dire que face aux échecs des rounds de négociation de l'OMC, c'est la solution qui pourrait prévaloir. Ce serait sans doute une régression mais je ne vois pas pourquoi et pour qui ce serait un danger mortel, en tout cas la formulation n'est pas très explicite.


<< Il faut donc fermer globalement, quitte à laisser des perspectives à moyen et long terme. Le moyen le plus sûr étant d'entamer des procès à l'OMC et de les faire durer le temps qu'il faut. C'est ce que pratiquent les Américains en toute liberté depuis des décennies (relisez l'histoire des Rounds (vous voyez bien que même le vocabulaire confirme la nature de la dynamique des règlementations de l'échange) depuis L'Uruguay Round jusqu'à la création de l'OMC.>>

J'entends dire que l'industrie des Etats-Unis ne se porte pas bien du tout, GM en étant un signe, dans ces conditions les réflexes protectionnistes des Américains n'ont rien d'étonnant, mais ce n'est pas forcément un exemple à suivre.



Henry Faÿ

10/07/2006
11:49 la crise de 29 et la réaction en chaîne


<<C'est le deuxième contrib dans laquelle je lis que vous attribuez la crise de 29 au protectionnisme. Comme c'est pas la notion que j'en ai, pourriez vous expliciter ? merci.>>

La crise boursière de vingt-neuf survenue à Wall Street n'est sans doute pas directement liée au protectionnisme, encore que la question serait à creuser mais l'extension de la crise au monde entier est bien due à l'adoption par les différents pays de mesures protectionnistes qui y ont vu le remède à leurs difficultés et ont de ce fait provoqué une réaction en chaîne qui a conduit un certain nombre de pays vers le nationalisme économique, le nationalisme politique et le militarisme, le cas du Japon étant particulièrement typique de cette évolution. Une recherche complémentaire sur ce sujet ne serait pas inutile.



shhh

10/07/2006
12:02 re : mondialisation, croissance, pauvreté

Tiré du site mentioné ci-dessus :
http://histoire.geo.free.fr/Partenaire/Vidal/gv_1ere_cours_s ysindus.html

"5°) 1918- 1929: De 1919 à 1921, une grave récession frappe tous les pays industrialisés à cause de la reconversion de l'économie de guerre à l'économie du temps de paix. Puis la croissance repart, surtout à partir de 1925, l'économie se modernise, en particulier aux Etats- Unis qui accroissent leur poids économique dans le monde et commencent à entrer dans l'ère de "la société de consommation". Les échanges internationaux s'accroissent, favorisés par la mise en place du Gold Exchange Standard qui fait du Dollar et de la Livre- Sterling les 2 monnaies internationales, convertibles en or.

Cependant des problèmes structurels montrent une certaine faiblesse de la prospérité: le chômage dans plusieurs pays, surtout au R.U, l'inflation (France, Allemagne...), la surproduction dans l'agriculture.

6°) 1929- 1939: En 1929 commence la première crise économique généralisée de l'histoire du capitalisme. Cette crise présente 4 traits majeurs: une production industrielle en chute libre (récession), une déflation brutale des prix (chute de 30 à 50%), une montée spectaculaire du chômage et des faillites, proportionnelle à la gravité de la récession (surtout aux Etats- Unis et en Allemagne), une forte contraction du commerce international.

Le détonateur de la crise a été le krach de Wall Street (le "jeudi noir" du 24 octobre 1929). Cette crise boursière a provoqué aux Etats-Unis une crise bancaire qui elle même a provoqué une crise industrielle. Le retrait de capitaux américains placés en Europe plonge à son tour le continent européen dans la crise, puis celle-ci gagne les économies non-industrielles (colonies, Amérique du Sud......). La crise est devenue mondiale.

Dans les pays industrialisés, les gouvernements vont d'abord combattre la crise par une politique déflationniste, puis à partir de 1933, au contraire, par l'interventionnisme de l'Etat ( New-Deal aux E.U., Front populaire en France, dirigisme en Allemagne et en Italie). Quand la Seconde Guerre Mondiale éclate en 1939, la crise économique continue de sévir dans la plupart des pays."

Sincèrement, je crois qu'on ne peut vraiment pas limiter le débat à une opposition entre le libre-échangisme et le protectionnisme, tant l'économie est chose mouvante.

guydufau

10/07/2006
16:56 re : mondialisation, croissance, pauvreté

<<"Le protectionnisme n'est pas ce qu'il y a de plus moral"

Ce qui est encore moins moral c'est d'être ennemi du protectionnisme et en même temps vouloir bénéficier de ce protectionnisme : c'est l'attitude de l'Europe, des USA, et d'autres pays développés concernant les produits agricoles.>>


Là, je suis totalement d'accord et je note en passant que c'est le point de vue de Joseph Stiglitz qui ne demande pas moins de libre-échange mais davantage, et qui s'oppose avec raison au deux poids deux mesures libre-échange quand ça arrange les pays riches, réglementation et subventions quand ça le les arrange pas, il le dit très clairement.

Ce "totalement d'accord" est important car il est fait sur l'essentiel. Malheureusement, Henry ajoute :" Joseph Stiglitz ne demande pas moins de libre-échange mais davantage". C'est faux. Pourquoi Henry s'obstine à citer Stiglitz, alors qu'a avoué ne pas l'avoir lu? Joseph Stiglitz mène un combat constant combat contre "le fanatisme du marché".
Quant à l'écologie, c'est le dernier souci du FMI, de l'OMC, de la Banque mondiale.

Henry Faÿ

10/07/2006
22:05 d'accord, pas d'accord...


<<Ce "totalement d'accord" est important car il est fait sur l'essentiel. Malheureusement, Henry ajoute :" Joseph Stiglitz ne demande pas moins de libre-échange mais davantage". C'est faux. Pourquoi Henry s'obstine à citer Stiglitz, alors qu'a avoué ne pas l'avoir lu? Joseph Stiglitz mène un combat constant combat contre "le fanatisme du marché".>>

Je n'ai pas lu son livre mais plusieurs articles (y compris les citations aimablement fournies par mon interlocuteur) et dans mes paperasses, j'en ai découvert un que j'avais mis de côté, que je citerai éventuellement car il est très clair sur le point que j'aborde. Actuellement, victime d'une sévère attaque virale informatique, mon ordinateur est dans un triste état et en attendant qu'il soit réparé, je suis obligé d'aller dans un cyber pour naviguer, ce qui m'empêche de participer au forum comme je le souhaiterais.

Lutter contre le "fanatisme du marché", je trouve ça très bien.

<<Quant à l'écologie, c'est le dernier souci du FMI, de l'OMC, de la Banque mondiale.>>

La Banque Mondiale, ce n'est pas si sûr. Pour ce qui est du FMI on pourrait dire que ce n'est pas son métier et qu'il en est de même pour l'OMC mais il y a sans doute des progrès à faire et des nuances à apporter.




Henry Faÿ

10/07/2006
22:30 on n'est pas possibles


<<Paul, merci de venir au secours, y a rien à faire, pour qu'ils veuillent bien admettre que l'économie est protectionniste quand il faut protéger une industrie naissante ou fragile, et libre-échangiste quand au contraire on peut concurrencer ou s'imposer. Et que l'un ou l'autre dogme suivi de façon idéologique peut être catastrophique. Ils sont pas possibles sur ce fil.>>

On n'est pas possible... Je crois que l'idée qu'on peut protéger une industrie par les protections douanières avait sa pertinence au XIXe et au jusqu'à la deuxième moitié du XXe siècles mais qu'elle est maintenant totalement frappée d'obsolescence. Pour avoir une industrie, ce qui est décisif, ce sont les débouchés or je ne vois vraiment pas à notre époque quel ensemble offrirait, en termes de population et surtout de pouvoir d'achat des débouchés suffisants à une industrie. C'est donc la carte du libre-échange qu'il faut impérativement jouer. Je crois que toute politique industrielle quelque peu ambitieuse ne peut que viser le monde entier. Je crois en outre que tout effort de création d'industrie qui se cantonerait à une seule région n'arriverait pas à atteindre le niveau de productivité ni le niveau technologique suffisant pour espérer faire un jour bonne figure sur le marché mondial. Ca ne veut pas dire que le jeu soit définitivement fermé, on voit des pays passer à toute vitesse de la sous-industrialisation à l'industrialisation et dans l'ensemble, ce sont les multinationales (horresco referens) qui font l'essentiel du boulot, qui se chargent des transferts technologiques décisifs et de tout le travail de distribution et de marketing.
Je vois que décidemment, je ne suis pas possible.



shhh

11/07/2006
05:17 re : mondialisation, croissance, pauvreté

C'est la lutte finale
Groupons nous et demain
La Multinationale
Sera le genre humain.


paul

11/07/2006
06:00 re : mondialisation, croissance, pauvreté

décidément Shhhh tu es en forme, car le fond de cette hystérie libre-échangiste repose entièrement sur la volonté et les ambitions des multinationales. C'est bien pourquoi il nous faut d'abord mesurer ce qui nous reste comme pouvoir politique pour contrer cette nouvelle forme historique d'hégémonisme, car il ne s'agit de rien d'autre.

Exactement comme les trois guerres Puniques ont créé les Latifundia, les deux dernières ont jeté les bases des multinationales comme nouvelle forme de pouvoir politico-économique. Et comment ? Simplement parce que les gouvernements en guerre avaient besoin de crédit pour gagner, ce qui a enrichi d'un coup des groupes qui se sont unis en groupes financiers (voir Meynard).

Et comme pour Rome, la nature du gouvernement a changé en même temps que la forme de l'économie. La République a cédé la place à l'Empire, le pouvoir étant entièrement passé dans les mains des latifundistes. Plus tard, c'est encore la crise des latifundia qui a provoqué la crise de l'Empire, les Romains ont aussi eu leur 1929 qui n'était qu'une crise d'adaptation des énormes forces de production générées par la guerre 14-18 et qui ne trouvaient plus preneurs pour deux raisons qu'il faut méditer

 
Henry Faÿ

14/07/2006
11:00
la suite

PAUL: décidément Shhhh tu es en forme, car le fond de cette hystérie libre-échangiste repose entièrement sur la volonté et les ambitions des multinationales. C'est bien pourquoi il nous faut d'abord mesurer ce qui nous reste comme pouvoir politique pour contrer cette nouvelle forme historique d'hégémonisme, car il ne s'agit de rien d'autre.

Exactement comme les trois guerres Puniques ont créé les Latifundia, les deux dernières ont jeté les bases des multinationales comme nouvelle forme de pouvoir politico-économique. Et comment ? Simplement parce que les gouvernements en guerre avaient besoin de crédit pour gagner, ce qui a enrichi d'un coup des groupes qui se sont unis en groupes financiers (voir Meynard).

Et comme pour Rome, la nature du gouvernement a changé en même temps que la forme de l'économie. La République a cédé la place à l'Empire, le pouvoir étant entièrement passé dans les mains des latifundistes. Plus tard, c'est encore la crise des latifundia qui a provoqué la crise de l'Empire, les Romains ont aussi eu leur 1929 qui n'était qu'une crise d'adaptation des énormes forces de production générées par la guerre 14-18 et qui ne trouvaient plus preneurs pour deux raisons qu'il faut méditer : le Tiers-Monde ne pouvait pas acheter pour cause de pauvreté endémique, les pays impériaux (l'Europe) non plus, car ruinée par le créancier.

politiquement nous vivons incontestablement un retour à une forme voilée d'Empire, celui de la Rome américaine, il ne reste plus qu'à attendre le déclin de cet Empire par crises successives qui seront des crises de succession, comme à Rome. Les élections successives de Bush montrent que le système a atteint ses limites de fonctionnement, et l'élection de Reagan me rappelle celle d'un Empereur élu parcequ'il avait une taille de 2mètres40 et qu'il était ohysiquement invincible, ce qui n'a pas empêché son entourage de l'assassiner à la première occasion.

Ne vous fiez pas à l'image dont les médias sont chargé de recoller les morceaux jour après jour : la société du spectacle de Debord c'était d'abord la société d'une image mensongère destinée à faire passer les nouvelles formes amorales d'exploitation d'autrui. Ce qui s'est passé sur le stade de Berlin n'est pas un scandale non-sportif, c'est l'irruption de la vérité : le racisme se démasque car il en a les moyens... politiques.

guydufau

11/07/2006
20:19 re : mondialisation, croissance, pauvreté

LA CRISE DE 1929
Henry l'attribue au protectionnisme, shhh nous fait lire un texte où il est question de difficulté pour passer d'une production de guerre à une production de paix, puis dans l'ordre à :
-une production industrielle en chute libre
- une déflation des prix
-une montée du chômage
- une forte contraction du commerce international
c'est purement descriptif, les causes de ces quatre points ne sont pas abordées, et surtout c'est oublier que cette crise de 1929 est née aux Etats-Unis
"En 1929 commence la première crise économique généralisée de l'histoire du capitalisme"
nous fait encore lire shhh. N'y a-t-il pas eu une crise de grande envergure entre 1875 et 1893 en Europe? A la même époque, aux Etats-Unis a lieu une période de grande instabilité, entre la fin de la guerre de Sécession et la fin du siècle.
Mais quelles sont les causes de la crise de 1929 :
1- Il y avait une très forte "hétérogénéité" du système productif des USA. On distinguait au sein de ce système une composante qui allait rapidement de l'avant et l'autre pratiquement étrangère à ce mouvement. Le risque de voir se former une telle économie "duale" était inscrit dans les modalités de la révolution manégariale, presque programmé. Cette révolution fut l'affaire de certaines grandes entreprises. Elle se fit sous l'égide de la finance. De grands financiers, manipulant des masses énormes de capitaux prirent le contrôle d'entreprises préexistantes et en créèrent d'autres. Bien que ces entreprises aient été qualifiées à l'époque, de monopoles, du fait de leur taille importante, elles n'envahirent pas d'entrée de jeu la totalité de chaque branche. Une masse considérable d'entreprises traditionnelles, plus petites survécurent à leurs côtés. Elles n'acquirent jamais la taille nécessaire à la réforme de leur gestion et à l'adoption des technologies les plus performantes. Elles ne furent jamais chaperonnées par la finance. Le terme "hétérogénéité" fait référence à ce phénomène. L'économie américaine se caractérisait à cette époque par la coexistence dans les principales branches, de grandes entreprises nouvelles et des anciennes dont l'organisation et la technique restaient traditionnelles.
Comment ces dernières purent se maintenir? La législation antitrust n'avait pas entravé le développement des grandes entreprises, mais elle avait procuré à l'ancien secteur certaines protections. Par ailleurs, la structure des prix semble ne s'être modifiée que très graduellement préservant une certaine rentabilité du secteur arriéré, ce qui laisse imaginer la taille des profits des gros. Le secteur retardataire était condamné à disparaître, mais tant que les affaires furent prospères, pendant les années 1920, ce secteur se maintient tant bien que mal (tendant à s'endetter). Lorsque l'économie entra dans une récession significative en 1929, qui n'avait encore rien d'une dépression, la survie de ce secteur se trouva remise en question. Les faillites se multiplièrent, les dettes restèrent impayées, le système bancaire se trouva ébranlé, fragilisant à son tour le système productif.
2- Le deuxième élément d'instabilité avait trait aux institutions monétaires et financières et aux politiques. La première hégémonie de la finance eut pour double caractéristique une construction financière d'une grande fragilité et un retard considérable dans la mise en place des procédures de contrôle macroéconomiques.
La crise de 1929 résulta de la superposition de ces deux types de facteurs, une menace sous-jacente liée à l'arriération d'un secteur encore important du système productif, et une monnaie et une finance hors contrôle. La récession de 1929 se métamorphosa ainsi en dépression.

Source : "Crise et sortie de crise, ordre et désordres néolibéraux", puf, Gérard Dumesnil, Dominique Lévy.

shhh

11/07/2006
21:10 re : mondialisation, croissance, pauvreté

Sur les causes de la crise 1929, il y a 149 000 pages de références dans google. Je suppose les gens assez adultes pour savoir se renseigner s'ils en ont envie.
J'ai choisi la page justement parce qu'elle n'était que descriptive, et qu'avant de se forger une conviction faut commencer par là. Ca ne faisait que soumettre à Henry Faÿ un rappel de quelques faits, qui me semblaient contradictoires avec ses affirmations. Ce qu'il a d'ailleurs balayé en parlant d'"obsolescence"(!).
Je n'interviens pas sur ce forum pour marteler mes convictions comme vous et Henry le faites, jusqu'à en devenir fort lassants.
Quand à la crise intervenue en Europe entre 1875 et 1893, elle était "de grande ampleur", mais pas "généralisée".

guydufau

11/07/2006
21:46 re : mondialisation, croissance, pauvreté

Quand entre 1875 et 1893 une crise du capitalisme se produit en Europe et aux USA, il est justifié de dire qu'elle est généralisée. A cette époque, y avait-il ailleurs qu'en Europe et aux USA, d'autres pays capitalistes?

shhh

11/07/2006
22:04 re : mondialisation, croissance, pauvreté

Il peut y avoir deux crises importantes sans que l'une soit la généralisation de l'autre, ou qu'elles aient les mêmes causes.
1929 est une crise qui s'est étendue au monde entier, avec une seule origine aux etats-unis.
Quand au capitalisme, il me semble difficile de déterminer quel pays ne l'aurait pas été, directement en tant que puissance ou indirectement en tant que colonie, et donc rendue tributaire d'une puissance industrielle et commerciale. En tout cas le Japon des Meiji avait largement entamé son industrialisation.

guydufau

12/07/2006
17:47 re : mondialisation, croissance, pauvreté



"Il peut y avoir deux crises importantes sans que l'une soit la généralisation de l'autre"
Est ce que j'ai dit cela?
Minable façon de prendre la tangente, shhh


shhh

12/07/2006
19:57 re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Quand entre 1875 et 1893 une crise du capitalisme se produit en Europe et aux USA, il est justifié de dire qu'elle est généralisée."

Non. Ce n'est pas justifié. Ce n'est pas une crise généralisée. C'est une crise internationale touchant les pays industrialisés: les USA et l'Europe.
La crise de 29 a atteint tous les pays, y compris ceux qui n'étaient pas industrialisés, ainsi que les colonies. Elle a provoqué une récession mondiale.
C'est plus clair comme ça ?


guydufau

12/07/2006
21:01 re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Non. Ce n'est pas justifié. Ce n'est pas une crise généralisée. C'est une crise internationale touchant les pays industrialisés: les USA et l'Europe."
Je persiste : il faut tenir compte de la période: entre 1875 et 1893 ce qui se passait en Europe et aux USA, du point de vue capitaliste mérite de parler de généralisation.
Ne pas l'admettre est un anachronisme.

AArgh!!!

12/07/2006
23:44 re : mondialisation, croissance, pauvreté



Henry Faÿ

13/07/2006
09:31 le débat libre-échange-protectionnisme pour le


le débat libre-échange-protectionnisme pour les nuls
*****************************************************
<<Sur les causes de la crise 1929, il y a 149 000 pages de références dans google. Je suppose les gens assez adultes pour savoir se renseigner s'ils en ont envie.
J'ai choisi la page justement parce qu'elle n'était que descriptive, et qu'avant de se forger une conviction faut commencer par là. Ca ne faisait que soumettre à Henry Faÿ un rappel de quelques faits, qui me semblaient contradictoires avec ses affirmations. Ce qu'il a d'ailleurs balayé en parlant d'"obsolescence"(!).
Je n'interviens pas sur ce forum pour marteler mes convictions comme vous et Henry le faites, jusqu'à en devenir fort lassants.>>

Pourquoi ne parlerais-je pas d'obsolescence si je me vois obligé de constater que les conditions du XIXe et d'une grande partie du XXe siècle ne s'appliquent plus?

Si je ne réussis qu'à vous lasser sachez que je le regrette mais pour ce qui est du rôle du protectionnisme, je vous propose un texte qui répond à notre question et comme vous le savez, je n'abuse pas de cop-cols:

dans le site: l'éconoclaste, l'économie pour les nuls
le libre-échange a-t-il été historiquement un facteur de croissance et de développement?
*************************************************
<<Les tarifs Smooth-Hawley n'ont pas provoqué la crise de 29; mais la vague de protectionnisme des années 30 est reconnu unanimement (même par Bairoch) comme la cause principale de la durée de la crise des années 30. (HF: c'est bien ce que j'avais appris quand j'étais à l'école) Depuis la seconde guerre mondiale, l'accroissement des échanges est allé de pair avec la croissance. Et au XXème siècle, pour en arriver aux pays en développement, on n'a pas d'exemple de pays qui ait réussi à s'en sortir sans ouverture internationale. C'est à dire, sans commencer par vendre ses produits aux pays riches qui peuvent se les payer. La croissance des pays asiatiques a été uniquement due à leur ouverture, qui leur a permis d'acheter le stock de capital aux pays développés en payant avec des produits importés fabriqués avec de la main d'úuvre à bon marché. Il y a l'exemple du décollage japonais après la seconde guerre mondiale, mais ce pays était déjà industrialisé avant; et l'analyse des faits montre que ce pays ne s'est pas développé grâce aux secteurs protégés mais grâce à des secteurs qui ne bénéficiaient pas de tels avantages. Le Japon a successivement privilégié l'acier (qui n'a rien rapporté, à part une place de premier producteur mondial, mais cela n'a pas grand intérêt) puis les semi-conducteurs, mais il a crû grâce aux biens de consommation.
Donc, l'état actuel de l'expérience historique tendrait à être plutôt favorable au libre-échange. Certes, il n'est pas indispensable à la croissance des pays riches, mais il l'accroît. et il est nettement bénéfique pour les pays en développement.
On peut ajouter un autre élément, plus intellectuel. Le fait est que depuis Smith, le libre-échange a toujours eu la faveur des économistes. Personne, je dis bien personne, n'a jamais réussi à démontrer de façon convaincante en quoi le protectionnisme pouvait être préférable au libre-échange. (HF: j'en suis fort rassuré, je n'ariverais pas à admettre que le principe de liberté ne soit pas supérieur à celui de contrainte) Pourtant, ce ne sont pas les tentatives qui ont manqué. Depuis l'argument des termes de l'échange de Torrens, en passant par Malthus, puis ce nullard de List avec ses industries naissantes, puis Manoilescu avec l'argument de la paupérisation du travail, même Keynes qui avait compris que tant que les pays n'abandonneraient pas la relique barbare qu'est l'étalon-or ils courraient le risque de crise nécessitant un protectionnisme temporaire (risque qui a disparu depuis l'abandon dudit étalon-or) ou les tenants grandiloquents de l'échange inégal, et j'en oublie, n'a réussi à montrer que le protectionnisme était supérieur au libre-échange. Ce qui fait qu'intellectuellement, le libre-échange garde sa prééminence en économie. Et qu'il est sorti de la problématique générale du laisser-faire, tant et si bien que même les économistes opposés au laisser-faire intégral restent favorables au libre-échange intégral.
Donc voilà. Pas de certitude historique, mais le protectionnisme est bien plus nu que le libre-échange. Parce qu'il ne détient aucun argument intellectuel, et que s'il est possible de trouver des pays protectionnistes qui se sont développés, cela ne prouve pas grand-chose.>>

Je ne prétend cependant pas que ce texte assez vigoureux et qui apporte pas mal d'arguments épuise le débat.


shhh

13/07/2006
10:02 re : mondialisation, croissance, pauvreté

C'est surtout moi qui m'épuise à ce vain débat protectionnisme/libre échange.
Le mieux est de vous laisser vous épancher, ce débat scholastique, ou de cour d'école, je ne sais pas, n'a plus suffisamment d'intérêt à mon goût pour justifier un aussi long chargement.

Henry Faÿ

13/07/2006
17:40 grosse fatique


<<C'est surtout moi qui m'épuise à ce vain débat protectionnisme/libre échange.
Le mieux est de vous laisser vous épancher, ce débat scholastique, ou de cour d'école, je ne sais pas, n'a plus suffisamment d'intérêt à mon goût pour justifier un aussi long chargement.>>

Courage fuyons



Henry Faÿ

14/07/2006
10:33 l'esprit de l'escalier


J'avais écrit: <<Il est vrai qu'un homme qui vit avec moins d'un dollar par jour n'a pas l'occasion de détruire l'environnement mais il se détruit lui-même, c'est encore pire.>>

C'était faux et personne n'a pensé à me le faire remarquer (peut-être que personne ne me lit). Un homme qui vit avec moins d'un dollar par jour récolte son bois dans la forêt, ou du moins ce qu'il en reste et contribue dramatiquement à la déforestation.




 
guydufau

15/07/2006
09:19
re : le vieux débat libre-échange protectionn

Faut-t-il, avec Henry, crier : "Ah! ces salauds de pauvres"
La déforestation avec de gigantesques engins est essentiellement due au commerce du bois et au remplacement des fôrets pour la culture du colza génétiquement modifié par des multinationales.
Mais elles le font pour la bonne cause : la croissance et le libre échange
 
Henry Faÿ

15/07/2006
12:07
au secours!


<<Faut-t-il, avec Henry, crier : "Ah! ces salauds de pauvres">>

Non mais n'importe quoi, je n'ai jamais dit ça. Le niveau d'imbécilité de proposition émise sur ce forum vient d'être pulvérisé. Ce qui est extraordinaire, chez certains participants de ce forum, c'est que non seulement ils ignorent la concession (le mais) mais qu'ils sont incapables de raisonner sur plus d'un facteur. Il y a des jours où je me demande ce que je fais sur ce forum.



 
guydufau

15/07/2006
21:50
re : le vieux débat libre-échange protectionn

Bon, je savais qu'henry serait furieux, mais c'est, en peu de temps, la deuxième fois qu'il donne l'occasion de se faire taper dessus. Sans rancune, Henry.
 
Marceldudu

16/07/2006
02:18
re : le vieux débat libre-échange protectionn

Bonsoir,
A relire de toute urgence: Les animaux malades de la peste, de La Fontaine!
M.
 
Henry Faÿ

16/07/2006
08:53
un sujet sur lequel je ne plaisante pas


<<Bon, je savais qu'henry serait furieux, mais c'est, en peu de temps, la deuxième fois qu'il donne l'occasion de se faire taper dessus. Sans rancune, Henry.>>

Quelle était la première occasion? Se faire taper dessus par... Guy Dufau, quelle histoire! Je ne m'en remettrai pas (attention, il ne comprend pas les propositions par antiphrase). Sachez néanmoins que la pauvreté est un sujet sur lequel je ne plaisante pas et que celui de la préservation de l'environnement me tient très à coeur. Je ne vais quand même pas me sentir concerné par des propos agressifs de la part de gens qui raisonnent comme des savates, qui sont incapables de la moindre logique et peut-être même de la moindre honnêteté intellectuelle. Quand je percevrai un tout petit peu de logique et de bonne foi, j'accepterai la discussion.



 
paul

17/07/2006
04:54
re : le vieux débat libre-échange protectionn

mon cher Henry, juste une question en passant : pourquoi le protectionnisme serait-il une atteinte à la liberté et pourquoi s'autoriserait-on à le qualifier d'anti-libéral ?

Si tu fréquentais plus souvent les petits marchés de province, tu saurais que ces soit-disantes théories économiques ne sont que la formalisation (elle-même politique) de choix empiriques libres des acteurs du marché. Etre libre du point de vue économique c'est aussi avoir le droit de protéger tout ou partie de sa production, et ce depuis le niveau d'un producteur de poulets destiné à un petit marché de village jusqu'à celui de Danone ou de Loué. Que vas-tu bien pouvoir me répondre à ça ? une seule choe : la théorie dépend de Danone et l'OMC n'est que le Rungis de la théorie, selon les intérêts conjoncturels des DAnone.
 
Henry Faÿ

17/07/2006
07:24
en passant


<<mon cher Henry, juste une question en passant : pourquoi le protectionnisme serait-il une atteinte à la liberté et pourquoi s'autoriserait-on à le qualifier d'anti-libéral ?>>

Le protectionnisme est anti-libéral par définition, le libre-échange est un des volets de la doctrine libérale.
Le protectionnisme a bien pour effet de priver de débouchés des pays producteurs ou potentiellement producteurs, dans cette mesure, il prive ces producteurs de la possibilité de travailler. Bien entendu, cette protection n'est pas illégitime, elle est une acte de souveraineté, c'est pourquoi les mesures de libéralisation sont négociées dans le cadre bilatéral ou multilatéral avec la notion que ces mesures sont favorables aux différentes parties (un jeu gagnant-gagnant), ce qui s'est très souvent vérifié dans l'histoire, en particulier le célèbre accord France Grande-Bretagne de 1860 que Michel Chevalier avait du côté français fait aboutir.


<<Si tu fréquentais plus souvent les petits marchés de province, tu saurais que ces soit-disantes théories économiques ne sont que la formalisation (elle-même politique) de choix empiriques libres des acteurs du marché. Etre libre du point de vue économique c'est aussi avoir le droit de protéger tout ou partie de sa production, et ce depuis le niveau d'un producteur de poulets destiné à un petit marché de village jusqu'à celui de Danone ou de Loué. Que vas-tu bien pouvoir me répondre à ça ? une seule choe : la théorie dépend de Danone et l'OMC n'est que le Rungis de la théorie, selon les intérêts conjoncturels des DAnone.>>

Mais un producteur de poulet n'a ni le droit ni la possibilité de défavoriser un autre producteur de poulet y compris en s'entendant avec les autorités locales. S'il le faisait, ça se terminerait devant les tribunaux ou par des coups de couteaux. Je ne vois pas comment on pourrait interdire, sur un marché local à un producteur d'aller vendre ses produits. Imaginons qu'on empêche Madame Martin d'aller installer son étal pour vendre ses oeufs, elle aurait certainement un recours devant les tribunaux (l'OMC local, on l'espère plus efficace). Ce serait inique à son égard et aussi à l'égard des acheteurs puisque le résultat serait un prix plus élevé.

 
dom

18/07/2006
18:28
re : le vieux débat libre-échange protectionn

il me semble qu'il y a une limitation kilometrique pour la vente de sa production, pas sur mais un truc dans le genre et puis on peut toujours corrompre le placier
 
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