Un premier pas vers la musique composée par les ordinateurs ?
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Après les détecteurs de mensonges, les détecteurs
de tubes
(23/06/2006 10:58)
Nouveau gadget à la mode chez les majors, le logiciel «
Music Intelligence » de la société américaine
Platinum Blue permettrait de détecter parmi les œuvres de
musique, celles qui sont des tubes et celles qui ne le sont pas. Il
existe aussi un concurrent européen au logiciel américain
: « Hit Song Science », développé en
Espagne.
Le principe de ces logiciels repose sur le découpage de toutes
les musiques imaginables en une trentaine de composantes, comme le
rythme, la mélodie, l’harmonie, la mesure, la cadence, le timbre,
la hauteur, la brillance acoustique, la progression des accord, la
courbure (variations de la hauteur au début et à la fin
d’une même note), etc.
Et incroyable ! Le logiciel fait une superbe «
décompilation spectrale » mathématique de tout
ça, et le verdict final tombe irrémédiablement : si
le morceau correspond aux critères imposés, il y a 80 % de
chance qu’il soit un tube ou puisse le devenir. Beaucoup de morceaux ont
ainsi été passés au crible, depuis Beethoven
jusqu’aux chansons de U2, qui ont, paraît-il, beaucoup en
commun.
Nombreux sont les clients effectifs et potentiels de cette technologie –
la licence annuelle illimitée de « Music intelligence
» coûte 100 000 dollars (soit 80 000 euros). Universal Music
Group, Sony Music, EMI, Capitol Records ou Casablanca Records y ont
déjà fait appel. Ce service permettrait de gagner un temps
fous en évitant aux labels de faire leurs enquêtes de
goûts laborieuses auprès des consommateurs.
Les radios sont aussi intéressées pour faire des
programmations cohérentes, en créant de belles transitions
: il suffit de se faire succéder deux chansons qui ont des
spectres similaires. Mais les opérateurs de
téléphonie (Orange, Vodaphone) font aussi appel à
la technologie pour commercialiser de belles sonneries de portables, ou
Disney pour faire des musiques de film à succès.
Si vous n’avez pas encore de frisson dans le dos, voici un extrait de
1984 de George Orwell, écrit en 1948 : « L'air avait couru
dans Londres pendant les dernières semaines. C'était une
de ces innombrables chansons, toutes semblables, que la sous-section du
Commissariat à la Musique publiait pour les prolétaires.
Les paroles de ces chansons étaient composées, sans aucune
intervention humaine, par un instrument appelé versificateur.
Mais la femme chantait d'une voix si mélodieuse qu'elle
transformait en un chant presque agréable la plus horrible
stupidité. »
http://www.abeilleinfo.com/chronique.php?id_chro=5157&la
ngue=fr
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