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Nazdeb 28/04/2005 14:59 |
Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Je réponds ici à une question d’Orang Bukit dans le fil "Voter oui c’est dire non au non etc." http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=6 64&debut=0&page=1 où il me demande pourquoi je refuse le projet de constitution européenne ----------------------------- Le dénommé Nazdeb, citoyen, Conscient de la nécessité de convaincre que dire non au projet de constitution européenne ne fait pas de lui un facho ou un collabo comme la contribution ouvrant ce fil voudrait l’induire, Considérant avec Pierre Mendès-France, dans sa déclaration à l’Assemblée nationale française en 1957, que « l’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes : soit elle recourt à une dictature interne par la mise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit (elle recourt) à la délégation de ses pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car, au nom d’une saine économie, on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale…, finalement une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale », Jugeant bon à jeter aux orties le verrou que certains entendent mettre à la conversation en demandant de ne pas parler de choses que le texte « se borne à reprendre » dans des textes déjà existants ; en effet beaucoup de citoyens n'ont jamais eu leur mot à dire sur lesdits textes (excepté Maastricht pour lequel le sieur Nazdeb s’est abstenu car, tout frais parvenu à la majorité civile et ayant une chevelure de feignasse hippie arrivant plus bas que les tétons, il ne bitait strictement que dalle au texte) ; droit lui est donc ouvert de contester de telles dispositions à l’occasion du référendum du 29 mai 2005, du moment qu’elle figurent bien dans le texte sur lequel porte la question posée ce jour-là, et d’autant que cette fois le texte est prévu pour durer vachement plus longtemps ; Exprimant enfin son profond attachement à la Démocratie et à la République, Est convenu de mettre par écrit les explications suivantes : PARTIE I : La démocratie et les droits fondamentaux Article 1 Le dénommé Nazdeb déclare que l’Union instituée par le projet de traité constitutionnel n’est pas une démocratie (ce qui est quand même le minimum à attendre d’une constitution de nos jours). En effet : - la Commission, instance non élue non représentative, détient au détriment du Parlement l’initiative des lois et exerce seule le contrôle constitutionnel tout en étant déclarée « pleinement indépendante » ; - elle privilégie dans ses travaux, au détriment des citoyens et des principes électoraux, la consultation des « associations représentatives et la société civile », terrain occupé principalement par les lobbies industriels (European Round Table, CEEP, UNICE, cabinets dits de relations publiques c’est-à-dire servant des intérêts exclusivement privés, etc.) qui ont plus de moyens financiers d’exercer leur influence que toute autre organisation ; - le Parlement, seule instance élue, n’a pas l’initiative des lois, doit partager la fonction législative avec le Conseil européen, et est à peine « consulté » et « tenu informé » de la politique et de sécurité et de défense commune définie par le Conseil européen. Alors que l’Union est responsable de plus en plus de décisions qui touchent les citoyens dans leur vie courante, les caractéristiques qu’elle se donne sont contraires avec les principes qui fondent une démocratie, en conséquence de quoi Nazdeb rejette haut et fort le texte qui prétend les instituer. Article 3 La Charte des droits fondamentaux contenue dans le nouveau traité (sur laquelle on claironne tant pour vanter la constitution mais qui n’a pas de réelle valeur en elle-même, tout comme elle ne crée d’ailleurs aucune compétence nouvelle pour l’Union), doit être lue en tenant compte des « explications » données par le praesidium de la convention qui contiennent diverses choses déplaisantes aux yeux du dénommé Nazdeb, notamment : - l’autorisation de la peine de mort en temps de guerre ou en situation de danger de guerre imminent ; - le droit d’ingérence des forces de police dans la vie privée des citoyens pour diverses raisons dont le « bien-être économique du pays » ou encore pour la préservation de la « morale » ; - l’autorisation de la détention de divers types de population sans décision de justice : pour « les aliénés, les alcooliques, les toxicomanes, les vagabonds ». Article 3 Nazdeb juge ridicule et trompeur l’article I-47 de la constitution donnant à un million de citoyens la possibilité « d’inviter » la Commission à étudier une proposition de leur cru. Sachant que la Commission ne serait pas tenue de mettre en œuvre une telle proposition, cet article revient à dire aux gens qu’ils ont le droit d’écrire à la Commission – ce que tout le monde peut faire dans n’importe quelle démocratie sans que cela figure dans la loi suprême… PARTIE II : Dispositions économiques Article 3 Nazdeb dénie à tout projet de constitution la possibilité d’inclure certaines dispositions définissant une politique ou un régime économique, comme : - la mention d’une « économie hautement compétitive » - le principe d’une « concurrence libre et non faussée » - l’instauration d’une « économie sociale de marché » Des choix de ce type reviennent aux gouvernants une fois désignés. Article 4 Nazdeb conteste le but donné à l’Union d’œuvrer à la disparition des « barrières commerciales », à la fois sur le plan interne mais aussi à l’extérieur, tout comme il n’accepte pas l’interdiction de mettre en place des restrictions aux « mouvements de capitaux ». Article 5 Les dispositions visées aux articles 3 et 4 n’ont strictement rien à faire dans une constitution, quand bien même elle seraient soutenues par le dénommé Nazdeb. Nazdeb promet une bouteille non de pommard mais de passetougrain qui n’est pas un si mauvais pinard que ça à quiconque lui démontre qu’une seule de ces dispositions figure explicitement dans n’importe quelle constitution démocratique du monde connu (et partant du principe qu’une telle disposition serait en vigueur à l’heure de la présente déclaration, n’allez pas amender la constitution du Groënland en loucedé exprès pour me planter hein…). PARTIE III : Politique étrangère et de défense Article 6 Nazdeb déplore que le Parlement n’a aucun rôle dans la détermination de la politique étrangère de l’Union, juste celui d’être consulté et tenu informé (cf. article 1). Article 7 Nazdeb conteste que « la politique de sécurité et de défense commune » doive être « compatible avec la politique (…) arrêtée dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord », clause rédhibitoire pour qui veut d’une politique européenne indépendante des Etats-Unis. Si les pays européens veulent crédibiliser leur souci d’indépendance en la matière, ils doivent commencer par la réaliser sur le papier, ils en feront ainsi une première démonstration ; s’ils n’y arrivent pas, refuser le texte au nom de cette clause est un geste significatif pour les y aider au nom de la théorie du bon-coup-de-pied-dans-le-cul. Article 8 L’obligation faite aux Etats membres « d’améliorer leurs capacités militaires » n’a strictement rien à faire dans une constitution et doit en disparaître. Article 9 Nazdeb déduit de l’obligation de solidarité entre les Etats membres et de l’autorisation donnée à « certains Etats » de « conserver leur spécificité » en matière de politique de défense, qu’un pays comme le Royaume-Uni aurait tout à fait le droit de participer unilatéralement à une aventure militaire aux côtés des Etats-Unis comme en Irak depuis 2003 et que les autres pays de l’Union, même hostiles à un tel engagement, seraient néanmoins tenus de lui fournir leur « assistance ». Nazdeb refuse pour des question de paix et d’harmonie ce double principe de spécificité/solidarité. Article 10 Nazdeb tient à : - à sensibiliser les lecteurs aux conséquences de la fusion possible de tous les sièges dont les pays européens disposent actuellement aux Nations Unies (dont quatre au Conseil de sécurité en 2005) en un seul siège définitif ; - souligner la difficulté à arrêter une politique étrangère cohérente à 25 membres (sinon davantage), qui ne serait au mieux qu’une synthèse tiédasse voire dénuée de sens des diverses traditions ou ambitions pratiquées par les différents Etats membres ; - a contrario par rapport au point précédent, mettre en garde contre l’instauration d’une puissance militaire européenne et les tensions que sa rivalité avec les Etats-Unis pourrait générer si elle devait tenir des positions aussi fermes que par exemple celle de la France à l’égard de la guerre en Irak en 2003. Quand on est un nabot, ça peut aller, on prend cela à la rigolade (ce qui n’empêche pas les effets symboliques d’être immenses, cf. la popularité imputée à la politique française dans le monde) : quand on est une superpuissance, les frictions sont plus risquées. PROTOCOLE ANNEXES A LA PRESENTE DECLARATION Protocole 1 : Balayer devant sa porte Il ne sera pas fait à Nazdeb grief de contester des principes présents dans la constitution européenne alors qu’ils pourraient également être reprochés au niveau français, comme par exemple les pouvoirs excessifs de l’exécutif et la pusillanimité lamentable des parlementaires (cf. à ce titre l’absence d’autorisation parlementaire de l’engagement de la France dans les bombardements sur l’ex-Yougoslavie en 1999) : ce sont là des phénomènes contre lesquels il ne se prive pas de militer également au niveau national. Protocole 2 : En cas de victoire du non mais bon je suis pessimiste Article 1 Nazdeb tient pour irresponsables et d’une mauvaise foi confondante les affirmations selon lesquelles aucun autre traité ne sera négocié en cas de rejet du texte. La tâche des dirigeants est de répondre à ce que demandent les peuples et n’ont pas à mener de tels chantages. Si un texte est rejeté par la volonté populaire, les dirigeants doivent faire valoir cette volonté auprès des instances concernées, se remettre à travailler pour élaborer un autre projet, ou bien renoncer à leurs fonctions puisqu’ils se déclarent incapables de les assumer. Article 2 A défaut de renégociation d’un nouveau texte, les points critiques pourraient tout à fait être contournés via l’élaboration d’un protocole annexé à la constitution sur les obligations de la France. Des protocoles consacrés à certains Etats membres sont déjà annexés au projet de constitution, par exemple le Royaume Uni ou le Danemark (en matière de police et de justice), et détaillent les dérogations et exceptions autorisées à ces pays. Comment ces pays ont-ils obtenu de telles dérogations ? En EXPRIMANT UN REFUS AUX TEXTES à un moment donné de la construction européenne… Cet exemple pourrait être repris pour la France en cas de refus. Article 3 Si les Claude Juncker, les Fernando Barroso, les Michel Barnier et tout autre personne impliquée dans les cercles communautaires campent sur leur refus de s’y remettre et ne veulent pas renégocier, prière de contacter via le forum ddfc citoyen Nazdeb, qui se fera un plaisir de prendre leur place et d’écrire un beau projet de constitution avec tous les citoyens de bonne volonté qui voudraient être de la partie (Nazdeb apporte le passetougrain). Protocole 3 : Fils traitant de la constitution Si citoyen Orang Bukit pas content présente déclaration, lui lire différents fils où Nazdeb avoir explicité beaucoup raisons refus constitution européenne (mais liste pas exhaustive oh que non vertudiou) : http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=85 43&debut=50&page=2 http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=2 4&debut=0&page=1 http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=82 11&debut=0&page=1 http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=2 29&debut=0&page=1 Protocole 4 : Amendement au message du 28/04/2005 10h04 dans fil « Voter oui c’est dire non au camp du non » Dans le message référencé ci-dessus le mot « Airbus » est substitué à « Boeing », la honte… Voilà. J'ai répondu à ta question Orang ? ![]() |
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guydufau 28/04/2005 16:02 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Nazdeb, quel fécond emballement ! Espérons en la victoire des nonistes le 29 mai pour pouvoir poursuivre dans la direction indiquée avec l'aide de moult bouteilles de passetougrain. |
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citoyen Nazdeb 28/04/2005 16:10 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
J'y crois pas y en a un qui a lu ![]() ![]() |
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Henry Faÿ 28/04/2005 16:19 |
une difficulté réelle |
une difficulté réelle qui tient à la règle d'unanimité ****************************************************** <<Nazdeb tient pour irresponsables et d’une mauvaise foi confondante les affirmations selon lesquelles aucun autre traité ne sera négocié en cas de rejet du texte. La tâche des dirigeants est de répondre à ce que demandent les peuples et n’ont pas à mener de tels chantages. Si un texte est rejeté par la volonté populaire, les dirigeants doivent faire valoir cette volonté auprès des instances concernées, se remettre à travailler pour élaborer un autre projet, ou bien renoncer à leurs fonctions puisqu’ils se déclarent incapables de les assumer.>> Il ne s'agit pas de chantage, il s'agit d'une réelle difficulté; ces affirmations qui tendraient à nous faire croire que les dirigeants sont des incapables ne tiennent pas compte de l'extrême difficulté qu'il y a à aboutir à l'adoption d'un texte quand on est vingt-cinq et que la règle de l'unanimité s'impose, alors qu'une fois adopté le texte permettra dans un certain nombre de domaines d'appliquer une loi de majorité ce qui sera un progrès substantiel. ![]() |
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guydufau 28/04/2005 17:06 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Henry,les raisons de Nazdeb, pour refuser ce projet constitutionnel, peux tu essayer de les réfuter ? crénon de non, un débat citoyen est ce si impossible ? |
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Orang_hutan 28/04/2005 19:10 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constit |
Un élément de réponse : http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=7 51&debut=0&page=1 -- Orang_hutan |
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Louise 28/04/2005 20:05 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Bravo Nazdeb, c'est bien, vous permettrez que je reprenne certains de vos argments pour les porter dans des débats publics ? Si oui,pouvez-vous nous donner les références des articles de votre article 2 (malencontreusement tapé 3), c'est la charte européenne (partie II), qui à un moment se réfère à la CEDH (Convention européenne des Droits de l'Homme) mais est-ce écrit en toute lettre dans un article de la constitution ? Merci |
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Orang_banyak 28/04/2005 20:29 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constit |
Un autre élément de réponse : http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=7 57&debut=0&page=1 -- Orang_banyak |
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Orang_banyak 28/04/2005 20:30 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constit |
Encore un autre : http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=7 57&debut=0&page=1 -- Orang_banyak |
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Orang_banyak 28/04/2005 20:32 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constit |
Encore un autre : http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=7 62&debut=0&page=1 -- Orang_banyak |
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Nazdeb 28/04/2005 20:34 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Volontiers Louise. Ces explications figurent en toutes letres en annexe dans le projet de traité constitutionnel, elles reprennent effectivement des disposition de la CEDH. C'est le point 12 en annexe de la constitution : "Déclaration concernant les explications relatives à la Charte des droits fondamentaux", située dans l'Acte final annexée à la constitution (cette déclaration 12 commence page 169 dans l'exemplaire envoyé dans nos boîtes aux lettres) : - concernant la peine de mort : petit b de l'article 3 des explications relatives à l'article 2 de la Charte (page 170) - concernant l'ingérence pour bien-être économique et morale (entre autres) : article 2 des explications relatives à l'article 7 de la Charte (page 172) - concernant la détention : petit e de l'article 1 des explications relatives à l'article 6 de la Charte (page 172) Bonne lecture... si j'ose dire ![]() |
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Nazdeb 28/04/2005 20:59 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
PREMIERE REVISION DE LA CONSTITUTION DU NON ! C'est un moment historique ! Article premier : la numérotation de tous les articles à compter du premier article figurant dans la partie II de la Constitution du Non est augmentée d'un. Article 2 : L'article numéroté 3 portant sur la Charte des droits fondamentaux dans la Constitution du Non prend le numéro 2. Voyez comme les choses sont simples avec un peu de bonne volonté... ![]() |
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Louise 28/04/2005 21:00 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Bon, je ne trouve pas, normal, j'avais la Constitution papier sans les annexes, Ma boîte à lettres n'a encore rien reçu, J'ai trouvé ça sur Internet: http://europa.eu.int/constitution/download/protocols_fr.pdf< /A> mais il ne me semble pas que cela m'avance beaucoup, d'autant que cela commence à la page 210, alors il y ancore autre chose, c'est d'un simple ![]() Au fait le discours de Mendès-France c'est lorsqu'il refusa le traité de Rome ? |
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Louise 28/04/2005 21:10 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
ça y est je l'ai : http://europa.eu.int/eur-lex/lex/LexUriServ/site/fr/oj/2004/ c_310/c_31020041216fr04200464.pdf#page=5 (Je ne sais pas comment j'ai mis le décalco dans le carré, mais il est rigolo) ![]() |
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dom 28/04/2005 21:55 |
re : Je constitutionnalise l'accord |
Dom, declare le projet de Nazdeb irrecevable et fait passer la constitution européene par le 49/3. ca fait un peu facho, mais je maintient que cette constitution n'aurait jamais du etre soumise a referendum populassier. 1 l'abstentionnisme 2 l'incapacité de lire des textes essentielement destinés a des juristes 3 la prise en main et la mise en valeur de ceux qui ont constitué l'echec de 2002 |
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Louise 28/04/2005 22:06 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Bon, j'ai trouvé l'article concernant la peine de mort, mais pas les autres, Cher Nazdeb, vos références sont trop courtes pour naviguer dans cette Constitution. par exemple pour retrouver l'article sur la peine de mort, il faudrait dire qu'il se trouve dans les Annexes paragraphe A. DÉCLARATIONS RELATIVES À DES DISPOSITIONS DE LA CONSTITUTION sous- paragraphe 12 Déclaration concernant les explications relatives à la Charte des droits fondamentaux Article 2 dans le sous-sous-pararaphe Explication: le petit b) de 3 J'ajoute que le c) du a) du 3 n'est pas mal non plus: "pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection.» |
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La reine des belges 28/04/2005 22:38 |
piting ce fil |
Chapeau bas. |
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Louise 28/04/2005 23:01 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Je progresse : par exemple : TCE : Partie II, titre II Libertés, Article I-67 [bon simple] Respect de la vie privée et familiale Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de ses communications. [Mais, il n’y a pas de renvoi vers les annexes, Grand chapitre A, Paragraphe 12 Titre II où il faut aller à l’article 7 avec un exposant (2) sans doute pour nous rappeler que cela vient de la partie II du TCE] Et là dans Explication, on trouve : « 2. Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l'ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d'autrui». Une ingérence d'une autorité publique, prévue par la loi, dans la vie privée et familiale parce qu'elle constitue une mesure nécessaire « au bien-être économique du pays » Henry, vous allez nous expliquer ça, s'il vous plaît Merci. |
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Nazdeb 28/04/2005 23:37 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
En fait le renvoi aux explications pour la Charte figure dans le cinquième paragraphe du préambule de la Charte qui stipule que celle-ci "sera interprétée par les juridictions de l'Union et des Etats membres en prenant dûment en considération des explications établies sous l'autorité du praesidium de la Convention qui a élaboré la Charte et mises à jour sous le praesidium de la Convention européenne" mais il est est vrai que cela ne réfère pas explicitement à la déclaration 12, peut-être qu'il faut deviner ou bien tomber dessus par hasard... La consultation en format pdf sur le net c'est l'horreur, telle la Reine ci-dessus je vous tire mon chapeau ! Précision quant au c) du a) du 3 de l'explication de l'article 2 de la charte numéroté II-62 dans la Constitution, sur les situations d'émeute ou d'insurrection : ça ne concerne pas la peine de mort mais tout simplement le droit d'infliger la mort dans le cadre d'un "recours à la force" si c'est "absolument nécessaire pour réprimer" ladite émeute ou insurrection. Ca fait un peu froid dans le dos, je ne voudrais pas être un manifestant altermondialiste dans les temps à venir surtout si les dingues des blacks blocks accointancés avec les forces de l'ordre viennent exprès semer le boxon... ![]() |
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vile toque 28/04/2005 23:52 |
Le chaud et le froid |
Pas de peine de mort mais «La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l'évasion d'une personne régulièrement détenue;» Pas de travail forcé mais « N'est pas considéré comme “travail forcé ou obligatoire” tout travail requis normalement d'une personne soumise à la détention ou durant sa mise en liberté conditionnelle;» |
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Louise 29/04/2005 00:10 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Je suis sûre que dans un mois, on pourra dire: - Qu'est-ce que tu penses du c) du 1 de B de l'explication de l'article 6 du Titre II de la 12 du grand A, - des annexes, tu veux dire ? - Oui, j'tai dit de l'explication de l'article 6 du Titre II de la 12 du grand A - Que veux-tu, c'est toujours aussi flou, ça veut dire quoi "raisons plausibles de soupçonner" - et "motifs raisonnables de croire à la nécessité de l'empêcher de commettre une infraction" - Punaise! etc etc |
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josué 29/04/2005 03:30 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constit |
Nazdeb: pas glop! Déjà que j'ai du mal à me cogner les 448 articles du texte officiel (reçu dans la boite hier) voilà qu'en plus il faut lire des textes similaires, paralèlles, alternatifs… |
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josué 29/04/2005 03:31 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constit |
LOUISE: voici un moteur de recherche dans le texte du TCE, très très pratique. Tu trouves tout ce que tu cherches en un clic ou deux. http://aixtal.blogspot.com/2005/04/texte-naviguez-dans-la-co nstitution.html |
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Henry Faÿ 29/04/2005 08:17 |
la règle et les exceptions |
<<TCE : Partie II, titre II Libertés, Article I-67 [bon simple] Respect de la vie privée et familiale Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de ses communications. [Mais, il n’y a pas de renvoi vers les annexes, Grand chapitre A, Paragraphe 12 Titre II où il faut aller à l’article 7 avec un exposant (2) sans doute pour nous rappeler que cela vient de la partie II du TCE] Et là dans Explication, on trouve : « 2. Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l'ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d'autrui». Une ingérence d'une autorité publique, prévue par la loi, dans la vie privée et familiale parce qu'elle constitue une mesure nécessaire « au bien-être économique du pays » Henry, vous allez nous expliquer ça, s'il vous plaît Merci.>> Je ne sais pas pourquoi je suis mis à contribution pour expliquer ça. Je ne suis pas juriste. J'ai l'impression de comprendre assez bien, ça veut dire, tout simplement il y a une règle et des exceptions, c'est quelque chose que nous apprenons depuis que nous allons à l'école. Ça veut dire aussi que ce seront les juges qui décideront. Ça veut dire qu'on respectera la vie privée des citoyens sans histoire mais qu'il sera possible de mettre les poseurs de bombes sous écoutes téléphoniques ce qui relève du plus élémentaire bon sens. ![]() |
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Henry Faÿ 29/04/2005 08:23 |
mis en demeure de participer au débat! |
<<Henry,les raisons de Nazdeb, pour refuser ce projet constitutionnel, peux tu essayer de les réfuter ? crénon de non, un débat citoyen est ce si impossible ?>> Parce que à ce débat je n'aurais pas apporté ma contribution? Elle est un peu forte, celle-là! ![]() |
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guydufau 29/04/2005 10:15 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Remarque à Nazdeb: la citation du discours de Pierre Mendès France que tu cites était précédée de : « Le projet du marché commun, tel qu'il nous est présenté, est basé sur le libéralisme classique du xxe siècle, selon lequel la concurrence pure et simple règle tous les problèmes." Tu aurais dû la conserver, elle est importante dans le cadre de notre débat Question à Nazdeb : est ce que tu n'as pas pas utilisé l'ancienne numérotation du projet de constitution européenne, ce qui expliquerait que Louise soit un peu paumée ? |
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Nazdeb 29/04/2005 10:23 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Non j'utilise bien la nouvelle numérotation, excepté la numérotation des articles de la Charte auxquels renvoient les explications du praesidium mais en gros il faut ajouter 60 pour passer à la numérotation intégrée au bloc constitutionnel Quant à la citation de PMF je t'autorise à inscrire un amendement à la Constitution du Non vertudiou ! ![]() |
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Nazdeb 29/04/2005 11:24 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
(Vile toque) "Pas de peine de mort mais «La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l'évasion d'une personne régulièrement détenue;»" Là ça se discute, si c'était interdit il n'y aurait pas les super fusillades dans les films quand les méchants s'évadent, que deviendraient donc l'inspecteur Harry et Hercule Poirot ? Heu non seulement Harry ![]() |
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Nazdeb 29/04/2005 11:39 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Deuxième révision de la Constitution du Non... Article 1 Après la première phrase de l'article 6 (5 dans l'ancienne numérotation) à propos de concepts tels que "concurrence", "marché", "compétitivité" etc., est insérée une phrase ainsi libellée : "Même la constitution des Etats-Unis (dont les leaders français jurent que l'Union instituée par le projet européen sera un contre-modèle, plus social moins libéral etc.), ne contient pas de telles dispositions." Article 2 Il est inséré un article 1bis dans le protocole no 2, portant sur les conséquences du non, ainsi rédigé : "Afin de mettre fin aux affirmations de l'absence de solution alternative en cas de victoire du non, il est précisé que la possibilité d'un plan B est étudié par Bruxelles (Figaro, 18 avril 2005), qui jugerait 'possible d'établir un 'traité bis', allégé de la partie III, par exemple, concentré uniquement sur les institutions.' (courtesy Josué) ![]() |
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Nazdeb 29/04/2005 13:01 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
« On a fragilisé les droits fondamentaux » Guy Braibant. http://www.humanite.fr/popup_print.php3?id_article=633405 L'Humanité, 29 avril 2005 Guy Braibant, juriste, a rédigé, en 2000, la charte des droits fondamentaux, adoptée à l’unanimité par les chefs d’Etats de l’Union Européenne. Il expose aujourd’hui ses réserves sur le texte constitutionnel soumis au référendum. Dans un entretien récent donné à la Croix, vous avez fait part de votre déception à la lecture de la version de la charte des droits fondamentaux intégrée au projet de constitution européenne. Quelles en sont les raisons ? Guy Braibant. Quand on nous dit que l’on a intégré la charte telle quelle dans le projet de constitution, cela est vrai et faux à la fois. Les dispositions de fond n’ont pas changé, comme sur le droit de grève, le droit syndical ou encore la peine de mort. Mais les conditions d’application du texte ont été modifiées. On peut s’en rendre compte en comparant mot à mot le texte initial et le texte final. Ce sont des amendements, pour la plupart inspirés par les Britanniques, qui changent un peu l’esprit du texte. Le plus clair est la substitution du mot « pouvoir » au mot « devoir » à quelques endroits, en même temps que le renvoi - officiel aux « explications » du Présidium dans le traité constitutionnel. Ces « explications » ne sont pas conformes aux traditions françaises. Vous ne trouverez jamais des « explications » d’une loi française : il y a la loi, un point c’est tout. Ici, après la loi, il y a ce texte qui n’est pas le fruit du travail des auteurs de la charte. Un avis a d’ailleurs été rendu par la Commission française des droits de l’homme, qui souligne qu’il est pour le moins bizarre que la charte ne soit plus tout à fait la même... Qu’est-ce que cela change concrètement pour les citoyens européens ? Guy Braibant. Sur la forme d’abord, nous avions décidé de faire un texte clair, court et compréhensible, non pour des raisons techniques ou juridiques, mais pour des raisons politiques. Une charte, tout comme un texte constitutionnel, doit être accessible aux citoyens. Nous avions donc rédigé un texte de 54 articles qui se suffisait à lui-même, et dont le dernier chapitre était une sorte de mode d’emploi de tous les autres. C’est une forme qui compte, car elle recouvre des questions de fond, qui ont trait à ce qu’on nomme la transparence. Si vous regardez les grands textes révolutionnaires, comme la Déclaration des droits de l’homme, vous constaterez qu’elle correspond à cet idéal. Or ce qui me frappe, c’est que nos successeurs qui ont rédigé la constitution avaient pris la même résolution, mais qu’ils ne l’ont pas respectée. On nous sert aujourd’hui un texte beaucoup plus compliqué. Sur le contenu de la charte ; ensuite, on a atténué ou fragilisé les droits fondamentaux à travers de petites formules ou astuces à droite et à gauche, qui font perdre de la valeur à ces droits. Alors qu’elles devaient être pédagogiques, complètement neutres, les « explications » - interprètent les droits dans un sens plutôt minimal. La charte n’a été que légèrement modifiée, mais toujours dans le même sens, et c’est bien là le problème... Le résultat est restrictif, incontestablement. N’est-il pas paradoxal, pour le rédacteur de la charte que vous êtes, d’hésiter sur l’opportunité de l’inscrire, même dans cette version « aménagée », dans la constitution ? Guy Braibant. Le problème, c’est que j’ai connu pour ma part une meilleure version dont j’espérais qu’elle figure dans le projet. Or je suis déçu de constater que ce n’est pas le cas. La charte était une réelle avancée. Il était question de proclamer pour la première fois des droits sociaux dans un texte européen. Ceux-ci ne figurent pas dans la convention européenne des droits de l’homme. Le but était d’empêcher tout retour en arrière sur les acquis, en instituant une sorte de clause de non-régression. Autre avancée : alors que ce devait être simplement une charte de consolidation de l’existant, qui ne devait pas comporter d’innovation, nous avons été au-delà, avec, en plus des droits sociaux, les droits concernant la bio-éthique. Cela a convaincu beaucoup de monde à l’époque. Je pense qu’à Nice une partie du monde politique qui a manifesté et s’est opposé à la charte a loupé le coche, sans comprendre qu’il y avait une bataille à mener et que cette bataille ne s’achevait pas à Nice. Pourra-t-on quand même se prévaloir de la charte devant un juge en cas de violation de celle-ci ? Guy Braibant. Ce sera vrai, mais cela dépendra des restrictions nouvelles apportées au texte. Si l’on prend l’exemple du droit au logement, la France pourrait toujours se faire condamner si elle revenait sur sa législation, qui est assez avancée dans ce domaine. Mais, finalement, qui va préciser tout cela ? C’est la Cour de justice européenne. Plus il y a d’équivoque ou d’ambiguïtés dans la charte, plus son pouvoir sera grand. On ne peut savoir ce qu’il en résultera. Si ce sont des juges « progressistes », ils tireront de la charte tout ce qu’ils pourront. Mais si ce sont des juges plus libéraux sur le plan économique, ce n’est pas gagné d’avance. Cela signifie que, si la ratification a lieu, elle entraînera une nouvelle bataille sur le plan juridique à l’issue d’autant plus incertaine que les droits sont fragilisés. Vous faites également part de vos réticences sur le contenu de la partie III du traité... Guy Braibant. Je dirais même des réticences sur son existence. Je pense que cette partie est une erreur juridique et politique. Juridique, parce qu’on ne met pas dans une constitution des proclamations de politiques, libérales ou socialistes. Comme le disait François Hollande récemment, on a pratiqué des nationalisations et des privatisations avec la même constitution. Avec cette partie III, c’est comme si on avait inscrit dans la Constitution française que l’on allait privatiser ou nationaliser : ce n’est pas du domaine de la loi fondamentale, mais de celui du débat politique quotidien. Certains ont sans doute voulu profiter d’une conjoncture européenne favorable au libéralisme pour faire passer un certain nombre d’idées et les inscrire dans ce fameux traité. Ce texte est en fait plus politique que juridique. C’est là que, de mon point de vue, quelque chose ne va pas. Il faudrait donc, selon vous, retrancher la partie III pour pouvoir parler de constitution au vrai sens du terme ? Guy Braibant. Théoriquement, ce serait facile à régler : avec une paire de ciseaux, on peut toujours enlever la partie III. Dès lors qu’il n’y aurait plus de partie III, je n’aurais plus d’objection à la constitution. Et je pense ne pas être le seul à le penser. En fait, tout dépend de ce qui va se passer maintenant. Si la ratification est adoptée dans tous les pays, ma proposition n’a plus de valeur : l’échéance sera passée, et nous nous retrouverons avec une constitution d’inspiration libérale. Il faudra alors se mettre immédiatement au travail pour voir comment elle peut être révisée. Cela prendra des années, évidemment. Si le texte ne passe pas, parce que des pays n’auront pas voté pour, comme la France, l’Angleterre ou d’autres, cette proposition permettrait de considérer, dans la mesure où on pense qu’il y a quelque chose à sauver dans le texte, que « l’essentiel » y est. Si l’on s’accorde pour dire que le reste est un peu secondaire, et que l’on peut faire confiance aux juges européens et aux aspects progressistes conservés de la charte. Après avoir pensé voter « oui », vous vous dites désormais hésitant sur votre vote au référendum... Guy Braibant. Techniquement, cette constitution n’est pas un bon texte. J’attends de voir la fin des opérations. Je suis toujours partagé entre le fait de refuser ce texte ou de l’accepter en essayant de sauver l’acquis, même si ce n’est pas suffisant, avec le risque que l’on mette cinquante ans à revenir sur le problème. Entretien réalisé par Sébastien Crépel Guy Braibant est l’auteur de la Charte des droits fondamentaux, Éditions du Seuil, 2001, 7,95 euros. |
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guydufau 29/04/2005 14:25 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Guy Braibant. Techniquement, cette constitution n’est pas un bon texte. J’attends de voir la fin des opérations. Je suis toujours partagé entre le fait de refuser ce texte ou de l’accepter en essayant de sauver l’acquis, même si ce n’est pas suffisant, avec le risque que l’on mette cinquante ans à revenir sur le problème. Bigre, il a poussé à un haut degré des qualités de patience, Guy Braibant, ou alors il est très jeune et il espère vivre très longtemps. |
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Louise 29/04/2005 14:54 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Je ne trouve pas sur Internet le texte de Mendès-France Si je jouxte les extraits de Guy et de Nazdeb, est-ce correct , ou y-a-t-il autre chose entre les deux ? Merci ================================= « Le projet du marché commun, tel qu'il nous est présenté, est basé sur le libéralisme classique du XXéme siècle, selon lequel la concurrence pure et simple règle tous les problèmes. L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes : soit elle recourt à une dictature interne par la mise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit (elle recourt) à la délégation de ses pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car, au nom d’une saine économie, on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale…, finalement une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale », Pierre Mendès-France, déclaration à l’Assemblée nationale française en 1957 |
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Nazdeb 29/04/2005 15:05 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Oui c'est bien ça, la déclaration du 18 janvier 1957 à propos du traité de Rome http://mrc-france.org/a146 Il y a énormément d'autres adresses mais pas toutes bien connues, excepté un Attac local (Var) |
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Louise 29/04/2005 15:19 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Merci Nazdeb, quand vous présentez-vous à la tête de l'Union Européenne? Merci aussi, Josué pour le lien que je connaissais, mais voyez comme elle est simple cette Constitution, quand j'ai tapé "émeute" et qu'en retour, j'ai lu qu'on m'expliquait des trucs, je n'ai pas pensé que cela pouvait faire partie de la Constitution et j'ai cru que c'était Jean Véronis qui expliquait...... Ce qui n'était pas si bête , Guy Braibant dit :"Ces « explications » ne sont pas conformes aux traditions françaises." |
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guydufau 29/04/2005 15:28 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Pour davantage de précision : Ce texte est extrait d'un dicours de Pierre Mendès France dans le cadre du débat sur la ratification du traité de Rome organisé le 18 janvier 1957 par l'Assemblée nationale. Ratification que PMF n'a pas votée. |
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Henry Faÿ 29/04/2005 19:36 |
la question des sièges aux Nations-Unies |
<<Nazdeb tient à : - à sensibiliser les lecteurs aux conséquences de la fusion possible de tous les sièges dont les pays européens disposent actuellement aux Nations Unies (dont quatre au Conseil de sécurité en 2005) en un seul siège définitif ;>> Philippe Moreau Defarges indique en ce moment même dans l'émission de Jean Lebrun que ça n'a aucune chance d'arriver, une réforme des Nations-Unies ne peut se faire qu'avec l'accord des l'accord des membres permanents (mais je le savais). Par ailleurs, si l'Europe unie avait une seule voix et si elle était assez indépendante pour exercer son droit de veto, on y gagnerait au change. Un pouvoir d'exercer le droit de veto vaut mieux que deux qu'on ne peut exercer pour cause de vassalisation. Par ailleurs, je n'ai jamais beaucoup cru au réel pouvoir des Nations-Unies, qui est un instrument au services des grandes puissances. La vraie question, c'est de savoir si à terme l'Europe peut être une puissance aux côtés des Etats-Unis, de la Chine et de l'Inde, question obsédante. ![]() |
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Orang_Perancis 29/04/2005 19:45 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constit |
Justement, c'est parce que l'ONU est un " directoire des grandes puissances " (Jean-Baptiste Duroselle) qu'elle n'est pas complètement dépourvue de pouvoir comme l'était la vertueuse mais impuissante SDN : son organisation est plus réaliste que celle de la SDN, elle tient compte des rapports de forces entre États. -- Orang_Perancis |
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Henry Faÿ 29/04/2005 21:10 |
une Europe à 25 peut-elle avoir une politique... |
Une Europe à vingt-cinq peut-elle avoir une politique extérieure? ************************************************** <<Nazdeb tient à : - souligner la difficulté à arrêter une politique étrangère cohérente à 25 membres (sinon davantage), qui ne serait au mieux qu’une synthèse tiédasse voire dénuée de sens des diverses traditions ou ambitions pratiquées par les différents Etats membres>> Cet argument tient bien à coeur à Nazdeb, il l'a exprimé plusieurs fois. Il faut dire qu'il est fort. Il est vrai que les intérêts et les manières de voir des pays méditerranéens ne sont pas les mêmes que ceux des pays nordiques. Si on s'arrêtait à cet argument, il n'y aurait aucun ensemble politique, il n'y aurait que de petites principautés. Il n'y aurait ni Etats-Unis, ni République Populaire de Chine, ni Union Indienne, ni Brésil, ni Mexique, ni même République Française. Même la petite Suisse ne résisterait pas à cet argument, pour ne pas parler de la Belgique. J'avais écrit un message sur ce sujet, dans un autre fil, j'en fais un petit cop'col. --------------------------------------------------- De la difficulté et de l'importance de construire une fédération. ********************************************* Il se trouve que l'histoire, depuis la fin de l'Empire Romain d'Occident (476, déposition de Romulus Augustulus par Odoacre) a vu émerger en Europe les Etats nations. Dépasser le cadre de ces Etats nations qui ont mis quinze siècles pour se construire est une tâche gigantesque, pour certains difficile mais possible, pour d'autres, les soit disant souverainistes (je dis soit disant car leurs positions aboutiraient à une perte définitive de souveraineté réelle) impossible et illusoire. Bien entendu, du fait de leur histoire et de leur géographie, et aussi de leur inclinations socio-culturelles, les différentes nations ont des positions géo-stratégiques divergentes, les concilier apparaît comme une véritable gageure. Concilier les positions entre la Grande Bretagne et de la France est d'une difficulté extrême mais pas plus qu'entre la France et de l'Allemagne, ce qui s'est avéré possible. La Grande-Bretagne a des liens historiques étroits avec les Etats-Unis, c'est un fait il faut le nuancer par le fait que les relations entre les deux pays ont souvent été très décevantes le Royaume. Si on renonce à cette Union Européenne, on est sûr que la Grande Bretagne ne tournera plus ses regards que vers les Etats-Unis, si au contraire cette Union Européenne trouve de la consistance la Grande Bretagne comprendra tout l'intérêt qu'il y a à y participer plus que symboliquement. L'Union Européenne n'est pas la seule à affronter ce genre de difficultés, toutes les constructions politiques devront l'affronter. Aux Etats-Unis, les intérêts du Michigan ne sont pas forcément les mêmes que ceux du Caroline du Sud. C'est ce qui a suscité la Guerre de Sécession. Rien n'est donc joué. Voir les choses de manière statique ne conduit qu'à conclure à l'impossibilité d'une union possible, il faut raisonner de manière dynamique et sur la longue durée. En attendant, c'est assez vain de faire son petit kriegspiel et de dire ce pays là, je le prends, celui-là, je le laisse de côté... Et puis ça ne marche pas, je laisse tout tomber... ----------------------------------------------------- ![]() |
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Nazdeb 30/04/2005 16:57 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Je ne suis pas agrégé d’histoire mais il me semble qu’aucun des différents Etats fédérés ou provinces dans des ensembles comme les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil ou même la France n'a jamais eu de diplomatie indépendante et aguerrie aux relations internationales comme le sont celles des principaux pays européens. La Wallonie, le Gansu ou le Michigan n'ont jamais développé de réelle politique étrangère et n’ont jamais disposé d’un siège au conseil de sécurité de l’ONU. Les pays européens, justement en raison de leur construction en tant qu’Etats-nations, sont tout de même plus avancés et plus divers en termes de culture diplomatique. Mettre des enfants dans une même salle de classe pour leur faire apprendre une poésie, ça marche. Avec de grands adultes qui ont chacun leurs goûts de lecture les plus variés, c’est moins facile. On ne part pas d’une tabula rasa. Je me souviens que Philippe Moreau Defarges a expliqué qu’avec la Constitution adoptée, il devrait y avoir au sein des Nations Unies cohabitation, à la fois du représentant officiel de l’Union européenne et des représentants des différents pays européens. Est-ce qu’une telle situation a un sens ? Combien de temps les autres pays accepteront d’avoir pour interlocuteurs officiels à la fois l’Union et les différents pays qui la composent ? Aucun autre membre des Nations Unies n’impose à ses partenaires une situation aussi boiteuse. Cela risque de devenir rapidement intenable et les autres pays auront raison à un moment ou à un autre de nous prier de bien vouloir clarifier les choses : soit une voix, soit 25 voix, mais pas les deux en même temps. Quant au fait que les Nations Unies n’ont pas de réel pouvoir mais sont un instrument au services des plus puissants, j’en suis d’accord mais là n’est du tout le problème. L’ONU est un forum concentrant un grand pouvoir symbolique : la France n’y a pas empêché la guerre en Irak mais bénéficie de l’image de celle qui y a exprimé clairement le refus de la guerre, et cela suffit, avec la satisfaction d’être citoyen d’une communauté qui ne participe pas à une aventure meurtrière cynique. L’Europe unifiée, dans un cas de figure similaire, n’aurait probablement pas une position aussi tranchée, ou alors au prix de tensions pénibles à supporter. A propos de la Grande Bretagne. Tout d’abord je voudrais bien croire en une évolution de la politique de la Grande Bretagne si l’UE prenait de la consistance, au nom de la vision dynamique de l’histoire (et il se trouve que je suis attaché à la culture britannique, c’est un pays pour lequel j’ai de l’affection), mais je crois en la persistance durable de facteurs contraires tout à fait puissants, qui relèvent de la structure même de la société et du pouvoir outre-Manche et sur lesquels l’Union européenne n’osera jamais agir. Il s’agit de réalités comme le contrôle des médias par des Murdoch, le verrou bipartiste (il est vain de sanctionner les travaillistes pour leur politique pro-Bush étant donné que les conservateurs auraient la même), les liens entre services de renseignements voire encore plus profonds que cela, tout un chapelet de facteurs qui permettent à Londres d’échapper habilement aux pressions de l’opinion Ensuite, une Constitution est peut-être LE moyen de faire réorienter la politique britannique, et donc à terme de faire sauter le verrou Otan, le problème est que nous ne sommes pas certains que la Grande Bretagne y adhère elle-même ! Nous aurions l’air un peu bête si nous disions oui aujourd’hui au nom de l’espoir d’un rapprochement britannique, afin de construire cette indépendance vis-à-vis des Etats-Unis, et si le Royaume-Uni disait finalement non en 2006 (cas de figure qui a toutes les chances de se produire d’ailleurs). Il serait plus intelligent d’interroger d’abord la Grande Bretagne, attendre qu’elle fasse son propre référendum avant de nous y mettre à notre tour, ou alors il y a dans cet argument du rapprochement anglais de la mauvaise foi ou bien de l’inconscience. Dans l’incertitude, il est plus sage de mettre le texte de côté quelque temps (et de le corriger en tenant compte des termes de ma Constitution du Non, bien sûr…) Deux remarques générales pour conclure. D’abord je crois volontiers en l’utilité de l’indépendance de l’Europe vis-à-vis des grandes puissances en particulier des Etats-Unis, mais alors il ne faut pas adopter un texte qui nous interdit pendant cinquante ans de pratiquer cette indépendance (politique de l’Europe « compatible » avec celle définie dans le cadre de l’OTAN, art. 41), mais on l’a assez dit… Ensuite, cette indépendance, quant elle aurait les moyens juridiques d’exister, ne doit pas se construire au prix des principes démocratiques. Le projet de constitution actuel abolit en douceur la démocratie, oui rien que ça (le régime qu’il instaure n’est pas démocratique, et le texte contient des mesures partisanes qui leur enlèvent définitivement du champ commun du débat démocratique et privent les électeurs du droit de s’exprimer dessus à l’avenir). ![]() |
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Henry Faÿ 01/05/2005 12:10 |
une indépendance à petits pas |
Une indépendance à petits pas, la bonne méthode **************************************************** Il est vrai qu'il est difficile d'imaginer que l'Etat Français, que l'Etat Allemand l'Etat Italien etc. passent subitement du tout au rien, bien qu'il y ait des précédents, par exemple le Royaume de Prusse, le Royaume de Savoie, le Royaume de Naples, la République de Venise, les Etats Pontificaux etc. C'est bien pourquoi la formule de compromis actuellement proposée qui n'est pas fédérale mais qui s'en rapproche me paraît assez bien adaptée. Mais où donc avez-vous vu que la Constitution abolissait la démocratie? Cette accusation aussi gravissime qu'infondée repose, je suppose sur le fait que les membres de la Commission sont nommés et non élus. Or en bonne démocratie la nomination est un processus de désignation tout à fait valable, les exemples sont multiples. Il n'a jamais été question que toutes les fonctions soient électives et les Etats-Unis sont assez critiqués pour leur mode de désignation des juges, qui sont élus (peut-être pas partout). Ce qui fait la validité de ce mode de désignation par nomination, c'est qu'elle procède d'un pouvoir qui soit démocratique, ce qui est le cas. ![]() |
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Louise 01/05/2005 23:21 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Bonsoir Nazdeb, De toute urgence, il faut réunir le grand Tintouin pour proposer une rectification : "le Parlement, seule instance élue, n’a pas l’initiative des lois, doit partager la fonction législative avec le Conseil européen, et est à peine « consulté » et « tenu informé » de la politique et de sécurité et de défense commune définie par le Conseil européen." NON, c'est avec le Conseil (des ministres) que le parlement (artI-20) partage la fonction législative. [art I-19-1 -le conseil des ministres (ci-après dénommé "Conseil") ça va encore faire des frais mais c'est urgent et nécessaire de s'y mettre toute affaire cessante. |
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Nazdeb 01/05/2005 23:58 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Louise, BRAVO et je dirai même SMMMACK ! Une seule personne a été capable de trouver cette erreur de lecture et il s'avère que c'est une partisane du nan. Conclusion : les partisans du nan lisent mieux la constitution que les partisans de l'oui. 3ème révision de la consitution du non : Article 1 : au troisième tiret de l'article 1 de la partie I toutes les occurrences de "Conseil européen" sont remplacées par "Conseil". Quant à l'abolition "en douceur" (car tels sont mes propos) de la démocratie, lire la partie I de cette même constitution du non. Ajoutez-y le caractère partisan de nombre de mesures contenues dans le texte (concurrence marché etc.), ce qui interdit de pouvoir les remettre en cause dans le débat démocratique commun, et moi je dis pas d'accord, c'est anormal. ![]() |
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guydufau 02/05/2005 10:09 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
"Ajoutez-y le caractère partisan de nombre de mesures contenues dans le texte (concurrence marché etc.), ce qui interdit de pouvoir les remettre en cause dans le débat démocratique commun, et moi je dis pas d'accord, c'est anormal." C'est tellement anormal, qu'il faut se demander pourquoi on est invité à aller voter. Logiquement,les votes dans les isoloirs se rarifiront et les votes, avec nos pieds, dans les rues seront de plus en plus nombreux |
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Henry Faÿ 02/05/2005 10:18 |
le wishful thinking de Guy |
<<Logiquement,les votes dans les isoloirs se rarifiront et les votes, avec nos pieds, dans les rues seront de plus en plus nombreux>> On apprend que les défilés du premier mai ont été maigrichons. ![]() |
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w 02/05/2005 12:54 |
1er mai |
Ben oui, c'était un dimanche, z'étaient à la pèche ! |
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Nazdeb 02/05/2005 13:34 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Oh, que de commentaires qui mériteraient d'être intégrés à notre Constitution du non ! http://www.cadtm.org/article.php3?id_article=1338 Constitution européenne : contre une Europe sous ajustement structurel permanent Position adoptée conjointement par le CADTM France et le CADTM Belgique. par CADTM 2 mai 2005 Dans le débat sur le Traité constitutionnel européen entre partisans du « Oui » et ceux qui comme le CADTM sont partisans du « Non », il est curieux de prétendre que la directive Bolkestein est hors sujet. Si elle n’est pas reprise telle quelle dans le traité, ayons l’honnêteté de reconnaître que ce texte en contient les prémices. En effet, les articles III-144 à III-150 laissent la porte ouverte à de futures directives Bolkestein, en précisant notamment que « les Etats membres s’efforcent de procéder à la libéralisation des services au-delà de la mesure qui est obligatoire (...). La Commission adresse aux Etats membres intéressés des recommandations à cet effet » (art. III-148). L’indignation d’organisations politiques qui avaient accepté, il y a plus d’un an, les contours de cette directive doit également nous interpeller sur le mode de fonctionnement de l’Union européenne, sur son manque de transparence et son déficit démocratique, à peine atténués par le traité constitutionnel. Cela explique en partie la méfiance des citoyens européens à l’égard d’institutions qui ne paraissent pas défendre leurs intérêts. Il faudrait également nous expliquer par quel miracle la politique monétaire, qui, pour des raisons idéologiques, a pour unique objectif la stabilité des prix qui intéresse au premier chef les financiers et les spéculateurs, n’a pas eu de conséquences en matière de chômage, et que dire du pacte de stabilité et des politiques budgétaires restrictives jouant contre l’emploi ? La situation économique actuelle n’est pourtant pas surprenante. Elle est la conséquence de l’application de plus de vingt ans de politiques libérales que le traité se propose de pérenniser. Des politiques qui ne sont pas sans rappeler le contenu des programmes d’ajustement structurel (PAS) imposés aux pays en développement et qui se sont soldés par plus de pauvreté et d’inégalités en de nombreux endroits du monde. Les PAS imposés depuis vingt ans dans les pays en développement Suite à la crise de la dette qui les frappe depuis 1982, les pays en développement (PED) se sont vu imposés par leurs créanciers des politiques libérales qui sont à la base des plans d’ajustement structurel des années 1980 et des programmes de lutte contre la pauvreté des années 1990 menés conjointement par le FMI et la Banque mondiale. Ces politiques n’ont eu de cesse de limiter le poids de l’Etat en réduisant les dépenses publiques, en supprimant les subventions aux produits de première nécessité qui dès lors ne sont plus accessibles aux populations les plus démunies, en multipliant les privatisations d’entreprises publiques et plus généralement en le contraignant à adopter des politiques macroéconomiques restrictives. Elles ont aussi promu des stratégies de développement tournées vers l’extérieur et basées sur la libre concurrence, conduisant à la libéralisation des échanges commerciaux et des mouvements de capitaux ainsi qu’à la déréglementation des marchés. Si les problèmes d’endettement n’ont pas été résolus, bien au contraire, ces politiques se sont montrées économiquement irresponsables (elles sont à l’origine du déclenchement des crises financières de la seconde moitié des années 1990) et socialement dévastatrices. D’après le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), 1,2 milliard d’individus vit dans l’extrême pauvreté (moins de 1$ par jour) et 2,8 milliards se contentent de moins de 2$ par jour. Les inégalités ne cessent d’augmenter entre pays - elles se sont accrues de 20% au cours du dernier demi-siècle - mais aussi entre habitants d’un même pays. Notons que les 1% les plus riches gagnent autant que les 57% les plus pauvres. Pire, les 7 plus grosses fortunes du monde possèdent ensembles plus que le PIB total du groupe des 50 pays les moins avancés (PMA) où vivent 700 millions d’individus. Dans le même temps, 850 millions de personnes souffrent de malnutrition, près d’1,2 milliard n’a pas accès à des points d’eau aménagés, 2,3 milliards n’ont pas d’infrastructures sanitaires correctes, 17% des enfants en âge de fréquenter l’école primaire - soit 115 millions - ne sont pas scolarisés. Au total, 54 pays sont aujourd’hui plus pauvres qu’en 1990 et 21 ont vu leur indicateur de développement humain (IDH) baisser au cours de la même période. Dans le traité, tous les ingrédients sont présents pour une cure d’austérité perpétuelle... Ignorant ces résultats, les dirigeants européens nous demandent maintenant, au travers du Traité établissant une Constitution pour l’Europe, d’entériner l’application d’un programme d’ajustement structurel permanent. Tous les ingrédients sont présents pour une cure d’austérité perpétuelle. L’Etat est sommé de toujours plus se désengager ce qui se traduit par une discipline budgétaire toujours plus stricte (art. III-184 et III-194) qui empêche toute politique budgétaire de relance. Comme le principe de la majorité qualifiée ne s’applique pas dans le domaine fiscal, l’unanimité est requise en la matière (art. III-171) et il y a fort à parier que toute harmonisation ne pourra se faire qu’en s’alignant sur le moins disant. Dès lors, l’austérité budgétaire ne peut être réalisée qu’en réduisant les dépenses publiques et les subventions (art. III-167). Si la politique budgétaire devient inopérante, la politique monétaire est également restrictive puisqu’elle conserve son unique objectif de maintien de la stabilité des prix (art. I-30 et III-177). Alors que l’inflation n’est plus un problème depuis une quinzaine d’année, la poursuite de ce seul objectif n’obéit qu’à des considérations idéologiques privilégiant les détenteurs de capitaux. L’heure est également à la suppression de toute entrave à la libre concurrence et à l’ouverture croissante des économies. Selon le refrain maintes fois entonné, les pays de l’Union européenne doivent respecter le principe d’une économie de marché où « la concurrence est libre et non faussée » (art. I-3, III-177, III-178 et III-185). Dans cette perspective, les services publics ne sont pas épargnés. Ils deviennent des « services d’intérêt économique général » (art. III-122) soumis à la concurrence (art. III-166) et ne peuvent plus bénéficier d’aides de l’Etat s’ils faussent ou simplement menacent de fausser la concurrence (art. III-167). La voie de la privatisation des services publics est ainsi ouverte. Les marchés du travail doivent être « aptes à réagir rapidement à l’évolution de l’économie » (art. III-203) ce qui implique plus de flexibilité. La libéralisation des services est acquise (art. III-130, III-146, III-147 et III-148), celle des mouvements de capitaux ne peut être remise en cause malgré les conséquences dramatiques qu’elle a déjà occasionnées en de nombreux endroits de la planète (art. III-156). Il est cependant un domaine qui échappe à la concurrence et qui doit être protégé. Il s’agit du commerce d’armes, de munitions et de matériel de guerre (art. III-436) ! Si l’on ne peut évidemment pas mettre sur un même plan les membres de l’Union européenne et les PED, l’institutionnalisation du programme d’ajustement structurel européen ne pourra qu’entraîner plus de pauvreté et d’inégalités, comme ont déjà pu le constater de nombreux PED. Dès lors, quel crédit apporter à un texte dont l’objectif affiché est d’œuvrer pour « le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement » (art. I-3) ? Le volet social, qui constitue une avancée majeure pour les partisans du oui, envisage d’améliorer, entre autres choses, les conditions de travail, la sécurité sociale et la protection des travailleurs, l’égalité entre hommes et femmes, la lutte contre l’exclusion, tout en évitant « d’imposer des contraintes administratives, financières et juridiques telles qu’elles contrarieraient la création et le développement de petites et moyennes entreprises » (art. III-210). Sauf à considérer que « la concurrence libre et non faussée » est le moyen de réaliser ces objectifs, ce que les faits, têtus, ne cessent d’infirmer, l’objectif de progrès social a toutes les chances de demeurer un vœu pieu tant qu’il sera subordonné à l’économique (art. III-213). De la même façon, l’introduction d’un volet environnemental est un leurre. Car que penser d’un développement durable qui ne consacre que deux articles (sur 448 !) aux questions environnementales (art. III-233 et III-234) et nécessite l’unanimité pour agir ? Que penser d’une politique agricole commune qui ne fait aucune référence à la protection de l’environnement et se soumet toujours à une logique productiviste destructrice (art. III-227) ? Que penser enfin de l’action extérieure de l’Union qui soutient « le développement durable sur le plan économique, social et environnemental des pays en développement dans le but essentiel d’éradiquer la pauvreté » (art. III-292) et qui pour cela encourage « l’intégration de tous les pays dans l’économie mondiale, y compris par la suppression progressive des obstacles au commerce international » (art. III-292), mesures dont on constate chaque jour les effets dévastateurs sur les PED ? Dès lors, puisqu’on nous demande si nous souhaitons poursuivre une construction européenne dominée par les questions économiques, le non pro-européen, qui repose sur des considérations sociales et environnementales, est légitime. Dire non à ce Traité, c’est vouloir remettre l’économie au service de l’Homme, c’est refuser une logique qui considère que l’« avoir plus » équivaut au « mieux-être », c’est considérer que les valeurs sociales et environnementales ont au moins autant d’importance que les considérations économiques, c’est enfin aider les PED à promouvoir un autre développement. Le Comité pour l’annulation de la dette dit non à la Constitution européenne Dépêche de l’Agence France Presse (AFP) PARIS, 29 avr 2005 (AFP) - Le Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) a dit non vendredi au traité constitutionnel européen, qui entérine selon lui "l’application d’un programme d’ajustement structurel permanent". Dans un communiqué, le CADTM a estimé que dans ce traité, "tous les ingrédients sont présents pour une cure d’austérité permanente" car "l’Etat est sommé de toujours plus se désengager, ce qui se traduit par une politique budgétaire toujours plus stricte". Les politiques libérales prônées par le traité, ajoute le comité, "ne sont pas sans rappeler le contenu des programmes d’ajustement structurel imposés aux pays en voie de développement et qui se sont soldés par plus de pauvreté et d’inégalités en de nombreux endroits du monde". "Que penser enfin, s’interroge le CADTM, de l’action extérieure de l’Union (...) qui encourage +l’intégration de tous les pays dans l’économie mondiale, y compris par la suppression progressive des obstacles au commerce international+, mesures dont on constate chaque jour les effets dévastateurs sur les pays en développement ?" ----------- ![]() |
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guydufau 02/05/2005 14:59 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
"Mettre l'économie au service de l'homme" Aïe!aïe!aïe! combien d'huitres vont se refermer croyant en la présence d'un crabe. |
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Louise 08/05/2005 22:27 |
re : Je constitutionnalise mon rejet de la constitution |
Cher Nazdeb, je suis allée porter la contradiction dans un débat où deux députés européens socialistes nous promettaient, sans jamais citer un article du TCE, le rasage gratis pour demain. Ma question portait sur la séparation des pouvoirs, reprenant vos citations d'articles sur l'initiative des lois par la Commission qui est aussi un organe exécutif.Il en ressortit que : "Oui,peut-être que nous n'aurions pas dû nommer ce texte Constitution. " Bon nous voilà bien, les approximations commencent avec le titre ! J'vous dis le boulot n'est ni fait ni à faire. |
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