Discussions annexes, bavardages politiques, hors-sujet divers... (archives 3003-2008)

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Henry Faÿ

25/04/2005
13:30
habeas corpus et violence révolutionnaire

<<...dans ces conditions les révoltes des Jacques Roux, Babeuf, Marat, Saint Just (1) doivent, c'est évident, inspirer notre révolte, c'est cela que Jean Ziegler veut faire entendre.
Sa position est la mienne.
Il ne faut pas oublier Robespierre.>>

Ceux qui n'ont pas été convaincus par le prêche du prêtre ouvrier à la retraite pour qui le titre III du traité constitutionnel est diabolique (sic) dans sa bouche, il faut comprendre que c'est au sens propre, pas au sens figuré peuvent, s'ils en ont le courage aller voir dans le forum rouge le fil "habeas corpus et violence révolutionnaire"

http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?


 
Henry Faÿ

25/04/2005
13:39
ça ne marche pas

Ça ne marche pas, vous pouvez trouver ce fil page 7 (cernier message le 31 octobre 2004)

 
LN

25/04/2005
13:42
aiguillages

http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=50 37&;debut=0&page=1

voila le lien qui recèle des étripages non à la mode de caen, mais de DDFC
 
LN-LRDB

25/04/2005
13:47
Et roulez jeunesse, tout le monde danse...

Histoire de lancer un peu le bal, je remets ici une des dernières contribs de LRDB, allégée des réactions anti-du Faux
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Je viens de lire l'intégralité de ce fil, qui appelle des commentaires :

La "vertu" de Maximilien n'est qu'un exemple du double-langage des criminels de masse, Staline Hitler Mao PolPot justifiant le crime massif avec des arguments vertueux.

De même que "l'auditeur" mis en avant par Laure Adler est un exemple de double langage justifiant de ratiboiser ce qui n'est pas conforme à SA conception de la radio.

Saint-Just, Laure Adler : même combat. Des coupeurs de tête qui abusent du pouvoir pour liquider ce qui n'est pas conforme à leur conception.
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On peut ajouter Jacques Roux évidemment...

LN
 
guydufau

25/04/2005
14:42
re : habeas corpus et violence révolutionnaire

" il faut comprendre que c'est au sens propre, pas au sens figuré peuvent, s'ils en ont le courage aller voir dans le forum rouge le fil "habeas corpus et violence révolutionnaire"
Merci Henry, j'ai obéi à ton invitation,et avec plaisir je me suis relu.
 
Henry Faÿ

25/04/2005
15:15
quel courage !

Eh bin, t'as pas peur!

 
bip

25/04/2005
18:17
re : habeas corpus et violence révolutionnaire

Merci Henry, j'ai obéi à ton invitation,et avec plaisir je me suis relu.
salut Narcisse!
 
Principal Skinner

09/05/2005
13:21
quand le vieux simpson relit ses chefs doeuvre

ben ça fait qu'yen a au moins un qui relit guy avec plaisir c'est toujours ça huh

de toutes façons guy ya ds fois il se relit et il croit que c'est pas lui alors...
(cf l'affaire du sac en plastique)


 
paul

29/05/2005
17:37
re : habeas corpus et violence révolutionnaire

Quitte à me répéter (formule qui va encore revenir souvent et qui en dit long) je souhaiterais que l'on se cultive historiographiquement et que l'on cesse d'accuser gratuitement les boucs émissaires de la Gironde éternelle. Ce que j'ai lu plus haut sur Robespierre et St Just me scandalise, mais depuis les affirmations gratuites des contre-révolutionnaires contemporains à la Furet, la comparaison de ces deux héros avec Staline et Hitler est une ignominie qui passe pour une banale évidence. Les plus scrupuleux des historiens avouent pourtant que toute position de ce type est impossible étant donné :
1 - que cette Révolution est loin d'être achevée, ayant été sabotée à la fois par les coupeurs de têtes et leurs adversaires,
2 - qu'il existe depuis la Révolution deux courants d'historiens strictement opposés, ce qui ne permet pas d'opter pour les uns ou les autres.
Quant à moi, je fais confiance à Mathiez et je conseille, à part lui, la lecture de la biographie de Robespierre de Gérard Walter (Gallimard).
Mais enfin quand-même une question à tous ces "connaisseurs en totalitarisme" : Hitler, Staline, Mao et consort ont prafaitement triomphé dans leur projet. Même Pol Pot n'a été vaincu que par l'étranger. De quel bois est fait le totalitarisme des Sans-Culottes pour qu'ils aient loupé le coche à ce point ? Merci de me répondre avec des arguments et pas avec des insultes ou des haussements d'épaules arrogants.
Paul
 
LRDB

29/05/2005
18:33
Bonjour Paul

De quel bois étaient-ils faits ? En tous cas certainement pas d'un bois d'impérialistes ni de conquérants guerriers, malgré l'éventuel génie militaire de St Just : cf controverses violentes au comité de salut public entre d'une part ce dernier et Roro, et d'autre part un Lazare Carnot qu'ils accusent de mener une guerre de conquête au lieu de se contenter de repousser l'ennemi aux frontières. Ca les honore évidemment. Sauf que c'est peut-être une forme de vertu suicidaire : en ne proposant rien d'autre à leurs concitoyens que la guerre civile et la grande purge, la délation et le bain de sang, ils ne risquaient pas d'obtenir une cohésion nationale, ce qui se forge apparemment mieux quand il s'agit de conquérir le monde, même avec un projet monstrueux (nazisme) ou parfaitement idiot (URSS).

Le totalitarisme français est donc sculpté dans un bois de complets crétins comme le sont bien souvent les moralistes.

Pour le reste, St Just et Roro n'ont-ils pas été ces fameux coupeurs de tête qui l'ont sabotée, ta révolution ? Le second n'était contre la peine de mort que pour les pauvres hommes poussés au vol par la misère ou poussés au crime par les passions. Mais comme coupeur de tête pardon : calotins, parasites, privilégiés, hop le massacre. Les représentants en mission se chargeront du boulot qui soulève le coeur de notre chochotte d'Arras. Quant aux écrits de St Just ils ne laissent pas non plus de doute à ce sujet : on se demande par quel miracle cet homme apparemment génial et certainement criminel de masse a pu se trouver mis hors d'état de nuire par des margoulins qui ne le valaient ni au plan moral, ni au plan intellectuel (sauf Fouché, peut-être), ni au plan criminel (sauf Fouché, peut-être).

Marie Antoinette d'Anvers
 
guydufau

29/05/2005
18:59
re : habeas corpus et violence révolutionnaire

"Merci de me répondre avec des arguments et pas avec des insultes ou des haussements d'épaules arrogants."

En faisant cette demande, Paul,n'as provoqué ni insultes, il y a des exceptions, ni haussements d'épaules, mais un inouï déferlement d'ignorance !

 
LRDB

29/05/2005
19:34
retour au salon de coiffure

Réponds plutôt à la question, Tryphon :
qui sont les coupeurs de tete, sinon Roby et St Just ?

Guy ton panthéon est sacrément décousu.
On va finir par voir ton ...

Ta reine
 
cretin profond

29/05/2005
19:37
re : habeas corpus et violence révolutionnaire

l'ignorance est la reponse a la suffisance, l'arrogance n'etant même plus de mise, si etre publique et ne pas etre pret a la confrontation, le mieux c'est de ne plus ecrire.
 
paul

30/05/2005
14:33
re : habeas corpus et violence révolutionnaire

Exact : ignardise totale, approximation de Collégien. L'étude de la RF est autre chose que la lecture du dernier De Villiers. Commencez donc par nous citer vos sources comme je le fais. J'y ajoute Michelet, Jaurès et Louis Blanc dont je possède l'édition originale et qui constitue une chronique incontournable des événements.
Et vous, Majesté ?
Polski Plombowscki
 
LRDB

30/05/2005
16:02
cartes sur table

Okette je m'exécutre :

- J'ai lu la biographie de St Just par Bernard Vinot.
- J'ai lu jadis le volume d'Ouvres Choisies paru chez Idées-Gallimard en 68 (présenté par Dyonnis Mascolo)
- Je relis en ce moment mon Mathiez un peu au hasard de la fourchette pour y retrouver l'altercation avec Carnot (Coll Médiation ergo ça m'éclate de rire que ça soye reparu chez Denoel huh).
- Depuis un an environ je lis Soboul à petites doses quand j'ai le temps, mais je n'en suis pas encore à la période considérée.
- Je consulte très occasionnellement les 3 premiers tomes de Point-Seuil histoire par Vovelle-Bouloiseau-Voronoff.


Mais comme j'ai des souvenirs de mon Malet-Isaac, j'accepte d'avance le verdict d'approximation, en vertu même des remontrances que j'ai faites à Vile Toque qui approxime presque toute sa conception de la vie quotidienne. Si vous arrivez à me montrer que ni Justo ni Robby n'étaient coupeurs de tête fossoyeurs de la révolution, j'opèrerai la déchirante révision de mes acquis et j'offrirai une bière aux parisiens pour souligner ma défaite...

Mais j'attends tout de même des références hein. Notammetn Mathiez (favorable à Robby) ake numéros de page ou au moins de chapitre sitiplit.

Tiens, une question : la "loi des suspects" c'est de qui cette petite merveille ?? (arf)

Your fairy Queen
 
LRDB

30/05/2005
16:05
add

Ah, je dois ajouter une précision d'abord, et puis une question :
- le second tiret ci-dessus, c'est les OC de St Just bien suuuur;
- eske Aristote a écrit quelque chose sur la question sitiplit ?

LRDB
 
paul

04/06/2005
15:41
re : habeas corpus et violence révolutionnaire

Bien, je vois qu'il y a de la substance. Alors c'est fort simple, Mathiez a écrit une excellente biographie de Roro indépendante des trois volumes de son Histoire de la Révol.
Mais celle que j'ai citée est beaucoup plus détaillée, à savoir celle de Walter, hélas sans doute difficile à trouver ailleurs qu'en Bibal. Encore plus détaillé et passionnant à lire, Louis Blanc. Bon c'est sûr, c'est un gaucho...mais il écrivait en 1848, à peine un demi-siècle après les événements. C'est mieux que certains ex suspects de collaboration recyclés Historiens du Siècle...
ton paolo
 
LRDB

05/06/2005
12:51
C'est si difficile de répondre aux questions ?

Je constate qu'on ne répond absolument pas aux questions posées le 29 et le 30 mai, alors que ces contribs répondent à la contrib de Paul venu relancer le débat. Seules réponses reçues : une vanne neuneu sans justification (dénigrement non justifié, càd un jeu de con à la viletoque/Guy du faux, indigne de Paul) ; une apologie des historiens du XIXème siècle ; et le discrédit sur un historien sans dire ni lequel, ni en quoi être suspect de collaboration invalide ses travaux.... C'est donc si difficile de répondre aux contenus et non pas contre les personnes ? A quoi ça sert que vile toque se barre si vous reprenez ses procédés ?

Je (re)pose donc ces questions. certaines sont nouvelles, d'autres remontent à une semaine :

1) La fin de la révolution :
- Puisque paul a dit que la révolution aavit été sabotée par les coupeurs de tête : Si thermidor a mis fin à la terreur, qui donc étaient les coupeurs de tête forcenés ?
- Qui a promulgué la loi des suspects ? Trouvez vous cette loi juste et digne de démocrates ?
- Oseriez vous redire et justifier que la terreur qui s'arrête avec le coup (sale coup d'ailleurs) de Thermidor n'est pas une oeuvre de criminels d emasse ? De même pour les exécutions massives perpétrées par les représentants en mission ?

2) Les historiens :
- N'est-il pas utile de lire des historiens un peu plus récents que michelet jaurès et même mathiez ? je croyais que la connaisance historique était cumulative.
- quel historien (ou autre ?) est un ex-suspect de collaboration ? merci de préciser. Merci de dire aussi en quoi son travail d'historien est contestable et contesté, car si ça n'a aucun rapport, à quoi bon signaler ces soupçons dans un débat sur la révolution ?

Voila. Il ne suffit pas d'imposer comme référence des livres introuvables sans dire quel est leur contenu. Il ne suffit pas non plus de taxer l'interlocuteur d'ignorance ou d'approximation. Il faudrait peut-être répondre sur le fond. En l'absence de réponse, le lecteur est autorisé à penser que vous n'avez rien à dire, finalement, sur le sujet. Mais dans ce cas, pourquoi s'en méler (guy), et pourquoi relancer le débat (paul) ?

LN
 
paul

05/06/2005
18:05
re : habeas corpus et violence révolutionnaire

Henry, tu n'as pas encore compris une chose essentielle, c'est que la "vérité" sur les responsabilités des uns ou des autres à propos de l'épisode de la Terreur est impossible à établir et d'ailleurs qui pourraient faire figure de "juges de Nuremberg" pour les Fouquet-Tainville de 93 ? Je pourrais te répondre sur la loi des suspects que la situation à Paris en 93 n'est pas à la portée de nos analyses. Un pays ( en fait une ville, Paris ) en guerre avec toute l'Europe, avec une importante partie de la noblesse comme cheval de Troie dans ses murs : on peut par exemple évoquer le sort des Japonais en Californie pendant la Deuxième Guerre mondiale, ou seulement celle des Allemands en France pendant la Première (mon propre grand-père a été sommé de choisir entre le camp de concentration et l'exil). De plus, le Comité de Salut Public était lui-même truffé de traîtres du genre Danton (trahison prouvée historiquement, ou Fabre d'Eglantine (le meilleur ami de Robespierre), et malgré ces preuves on continue de donner son nom à des rues et des places, alors que Robespierre n'existe nulle part dans la mémoire, et encore moins St Just. Mais l'essentiel est que cet épisode est encore aujourd'hui un sujet de combat et non pas seulement de débat, preuve que la révolution est encore vivante. Quant à l'historien qui te fait tiquer, je reconnais que j'aurais pu éviter cette allusion un peu perfide, mais j'enrage de le voir à des places qu'il ne mérite pas. Au demeurant, consulte la liste des intellectuels "dacollaborisés" en 45, tu trouveras tout seul, moi je ne cite personne. Enfin pourquoi pas des historiens plus récents ? Mais je ne conteste ni Soboul, ni Lefebvre, ni celui qui a fait les beaux jours de FC pendant des décennies le samedi matin, Henri Guillemin, tu te rappelles ? Et bien d'autres comme Vovelle par exemple. Ce qu'il faut savoir c'est que Taine a donné un cours forcé à la thèse dantoniste, comme si c'était possible. A ce propos, ceux que je conteste radicalement et brutalement ce sont les nouveaux interprètes de la RF, à savoir la bande à Furet et Ozouf qui forment hélas aujourd'hui des références scolaires incontournables et répandent leur poison en se référant au génocide, ce qui est un scandale. Mathiez cite quelque part un chiffre global des victimes de la Terreur : 40 000, point. On est loin des "génocides" contemporains. (non comptés les morts de Vendée ou des diverses chouanneries, cela va de soi). D'ailleurs je pourrais te donner un bon conseil : lis ou relis la Vie d'Henry Brulard, l'autobiographie de Stendhal. Il y a là un passage sur la situation révolutionnaire extraordinaire, vécue depuis Grenoble mais en liaison avec Paris. Beau témoignagne de la part d'un jeune aspirant au statut d'aristocrate...
Que pourrais-je encore ajouter ? Ceci : la RF n'appartient pas à l'histoire des hégémonies, elle est un événement totalement à part, qui a non seulement forgé l'esprit républicain qui a survécu à plusieurs restaurations, mais qui a imposé le modèle démocratique sur un continent arriéré. Et, de grâce, ne viens pas me parler de la démocratie britannique, j'ai l'esprit trop grec pour confondre oligarchie et démocratie.
cordialement,
paul
 
guydufau

05/06/2005
18:13
re : habeas corpus et violence révolutionnaire

1) La fin de la révolution :
- Puisque paul a dit que la révolution aavit été sabotée par les coupeurs de tête : Si thermidor a mis fin à la terreur, qui donc étaient les coupeurs de tête forcenés ?

Réponse :
Matthiez se contentait d'admettre tristement que la terreur pratiquée par le gouvernement révolutionnaire était une mesure austère mais qu'il avait fallu prendre pour assurer et l'existence de la République et l'intégrité territoriale de la Patrie. Joseph de Maistre inclinait dans un sens assez voisin.
Le sang a coulé dans la Révolution française dès 1789, le sang de Launay et de Flesselles, le 14 juillet, le sang de Foulon et de Berthier le 22. Le 6 octobre des têtes coupées, surmontant des piques, ornent la cohue qui amène -de force- à Paris la famille royale blottie jusqu'alors dans son asile de Versailles. On admet volontiers, même entre "constitutionnels" avant le 10 août, que, dans les circonstances présentes, quelques morts violentes sont inévitables. La phrase de Barnave, un "modéré" pourtant est devenue célébre, au sujet des premières victimes du mouvement révolutionnaire : "Après tout, ce sang était-il si pur?". Et Camille Desmoulins reproduira, en janvier 1994, un propos qu'il a entendu Mirabeau tenir, dans son vocabulaire de "libertin de qualité" : " La liberté est une garce qui aime à être baisée sur des matelas de cadavres".
Bien avant l'exécution de Louis XVI, Isnard s'était prononcé pour la peine capitale, c'est à cette peine que devaient être condamnés, selon lui, les ennemis de la liberté, c'était le 25 novembre, pour nous faire comprendre en toute clarté, quand nous parlons de châtiments "nous entendons : la mort". Un mois plus tôt le 8 octobre le même Isnard : "Quelques têtes tranchées et vous verrez pâlir tous nos ennemis". Brissot, au mois de juillet 1792, requiert "le glaive de la loi" contre les partisans de la République. Les girondins utilisent sans timidité, l'évocation de ces "échafauts" qu'il "est temps d'élever", annonçait Kersaint le 24 septembre 1792. En mars 1793, Vergniaud menaçait ouvertement la vie de la reine détrônée, et Pétion, le 11 avril, s'écriait avec la fureur de l'effroi que lui inspirait les "anarchistes" à la Robespierre : "Je ne serai content que lorsque nous aurons vu ces hommes qui veulent perdre la République laisser leur tête sur l'échafaut"


Voila une liste de prédécesseurs "coupeurs de têtes", opérant bien avant la fin de la Révolution, et Thermidor n'a pas mis fin à l'hécatombe.
J'ajoute que Robespierre n'est pas l'auteur du Tribunal révolutionnaire, créé le 8 mars 1793 à l'initiative de Danton, et l'idée de "mettre la terreur à l'ordre du jour" n'est pas non plus de lui. C'est une suggestion proposée, le 5 septembre 1793, par J.B.Royer, évèque constitutionnel de l'Ain et membre de la Convention.
Une étude de Donald Greer (1935), très remarquable,montre que la terreur fit périr quelque 14.000 personnes, dont plus de 11.000 en province.
 
paul

06/06/2005
07:27
re : habeas corpus et violence révolutionnaire

Merci Guy, il fallait le dire. AVec ses 40 000, Mathiez était encore bien au-dessus du chiffre que tu cites. Mais tu ne dessine pas assez la situation militaire de Paris et de la France. La Terreur est d'abord une attitude de défense précisément proposée par le traître Danton.
Encore merci, j'espère que LRDB va faire son miel de tout cela.
Cord.
Paul
 
Guy Dufau

06/06/2005
15:55
(contrib intéressante déplacée ici par

Aulard appelait Robespierre un "mystique assassin"; et, comme le disait très bien Mathiez, d'un certain côté on lui eût presque pardonné la Terreur, mais l'"Etre suprême" jamais.
Je ne connais pas d'étude attentive, minutieuse, consacrée à ce que fut la pensée religieuse de Robespierre. Or, elle est,chez lui, profonde, cette pensée; vivante et déterminante. L'objet même de cet ouvrage est d'établir la vérité. J'espère y avoir contribué au moyen de preuves nombreuses, de grande portée, et trop peu connues.
Robespierre avait bien, en effet, une "mystique" -au moins au sens où l'entendait Péguy. La "mystique républicaine", disait Péguy, "c'est quand on se faisait tuer pour la République". Il se trouve que c'est exactement le parti qu'adopta Robespierre. Avec lui, devant nous,un de ces "témoins qui se font tuer", dont a parlé Pascal, et qui ont donné la mesure de leur ardente sincérité.
Henri Guillemin, politique et mystique, Seuil.

 
paul

07/06/2005
07:27
re : habeas corpus et violence révolutionnaire

Voici un sujet de discussion passionnant, la pensée religieuse de Robespierre. A ce sujet Mathiez n'est pas naïf, il souligne quelque part que Robespierre n'avait pas le choix : il devait inventer un succédané du Catholicisme, et je ne suis pas d'accord avec le mysticisme qu'on lui attribue, il était beaucoup trop réaliste et sceptique pour ça. Quant à la déesse République, si on réfléchit bien, elle existe encore aujourd'hui dans l'esprit de la plupart des FRançais !
P
 
guydufau

07/06/2005
21:22
re : habeas corpus et violence révolutionnaire

Paul, si tu lis Robespierre, politique et mystique, tu pourrait bien être moins affirmatif sur le mysticisme de Maximilien. Un qui y croyait c'est Jaurès qui évoque cette "familiarité obsédante" que Robespierre entretenait avec l'idée de la mort et de ce "bienfait" qui serait pour lui le trépas (paroles du 21 juin 1791).
Et aussi la "douce et glorieuse destinée" qui comblerait ses voeux si "le ciel" l'appelait à "tracer de son sang" la route "qui doit conduire le pays au bonheur ety à la liberté".
Robespierre oeuvres, publiées par la société des études robespierristes, 10 volumes,(VIII,page 315)
 
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