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paul 13/09/2005 11:12 |
ALLEMAGNE |
J'ose espérer que sous êtes tous dans vos starting-blocks pour le scrutin de dimanche prochain : c'est le destin de l'Europe qui est en jeu, et ça va être coton, pour y voir clair surtout. C'est ça le TRAVAIL !!! votre paul |
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guydufau 13/09/2005 14:34 |
re : ALLEMAGNE |
Le 18 septembre, pour y voir clair, ce ne sera pas encore le jour, malheureusement, Paul. |
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paul 18/09/2005 08:28 |
re : ALLEMAGNE |
si si si , Guy, les martingales sont prêtes, il suffit de mettre les chiffres et regarder ce que ça va donner. à demain p |
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lionel 18/09/2005 09:29 |
re : ALLEMAGNE |
Demain tous les medias dont FC vont se branler avec les resultats de l'election allemande. Mais un gouvernement se juge sur sa durée, sur des faits et sur des actes pas sur des pronostics et speculations. Quelles grosses merdes ces politilogues médiatiques! ![]() |
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lionel 19/09/2005 08:29 |
re : ALLEMAGNE |
Comme disaient les bouffons de la Rumeur du Monde il y a 8 jours : "tout indique que Mme Merkel va être chancelier" ![]() |
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guydufau 19/09/2005 12:06 |
re : ALLEMAGNE |
Prolongeant les prédictions bouffonnes des sondeurs qui avaient annoncé 20 points d'avance pour Merkel, le grand mamamouchi Alexandre Adler, sans retenue, voit la naissance de la grande coalition: celle de la CDU et de la PDS. |
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guydufau 20/09/2005 14:32 |
re : ALLEMAGNE |
Le lendemain des élections allemandes, Alexandre Adler annonce que les "allemands veulent être gouvernés au centre". Pourtant il y a une majorité issue de ces élections, c'est celle qui réunit le parti de gauche,(1) les verts et le SPD, 327 députés, 10 de plus que la majorité. Mais pour Alexandre Adler, "le gouvernement correct" serait celui issu de la grande coalition, celle de la CDU et du SPD. Concernant l'attitude de Shroeder,qui a décidé d'ignorer le résultat des néocommunistes de l'Est et des dissidents du SPD,déçus de sa politique, notre chroniqueur qui a l'habitude des raccourcis historiques, aurait pu rappeler, que vers 1930, ce sont les mésententes des communistes et des socialistes qui ont favorisé la prise du pouvoir par Hitler.(2) Cette position de Shroeder, anti démocratique n'a fait l'objet, de la part des médias d'aucun commentaires. (1)-Ce parti "qui a fait une petite percée" a dit A.Adler, mais qui avec 8,7% dépasse les verts qui pourtant se sont maintenus. (2)-Avec quelque 2% des suffrages le danger d'une dictature en Allemagne n'existe pas. Il n'empèche que ce score et la présence de Le Pen au second tour de la présidentielle en France est une comparaison qui n'a pas été soulignée. |
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Henry Faÿ 21/09/2005 19:30 |
une politique économique pas très à gau |
![]() une politique économique qu'on aurait du mal à situer à gauche ************************************************** La politique de Gerhard Schröder a consisté à tailler à coups de serpe dans la protection sociale pour abaisser les coûts de la main d'oeuvre et restaurer la compétitivité des entreprises allemandes qui affrontent la concurrence internationale. Cette politique a été largement gagnante puisque l'Allemagne est redevenue le premier exportateur mondial. Peut-on dire que c'est une politique "de gauche"? Oui si on admet qu'elle défend les intérêts bien compris de la classe ouvrière, qui n'aurait rien gagné à l'effondrement de l'économie allemande, qui n'aurait plus eu, en ce cas "que ses yeux pour pleurer". Non si on raisonne dans les termes usuels dans notre pays où il n'y a, jusqu'à présent que la droite pour remettre en cause des acquis sociaux. On voit donc qu'il y a incompatibilité entre le parti de Gerhard Schröder et le nouveau parti de gauche, fronatement opposé à cette politique. La position de Gerhard Schröder n'est pas antidémocratique, elle relève de la cohérence politique la plus élémentaire. Du fait de sa politique économique réaliste, il n'est pas faux de classer le SPD au centre plutôt qu'à gauche. En l'occurence, l'analyse d'Alexandre Adler semble assez pertinente. ![]() Sur le monde.fr, j'ai lu un article d'Eric Le Boucher qui explique que le décalage entre un pays qui fait des réformes, l'Allemagne et un pays qui ne réforme pas, la France, ne manquera pas de susciter de graves problèmes, y compris politiques, dans un avenir assez proche; |
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paul 21/09/2005 22:12 |
re : ALLEMAGNE |
Ma première réaction à un résultat qui me ravit, est que l'Allemagne nous montre le chemin de la crise du politique. Une crise qui doit devenir homogènement européenne. Enfin un pays où le peuple dit clairement qu'il ne veut pas refaire les expériences qu'il a fait sous la houlette de ce que représentent les deux personnalités en présence. Mais pas du tout d'accord avec Adler à propos de "sommes-nous à Weimar ou pas?" Nous sommes dans un Weimar, mais la donne européenne change absolument tout : trop tôt pour un Hitler, trop tard pour une révolution Rouge. S'il est vrai que pour l'ensemble de l'Europe il y a un Weimar terrifiant qui se prépare, où les Hitler seront présents, il est encore largement temps pour nos démocraties de se ressaisir et de se démarquer des modèles qui se bouffent le nez et d'éviter que ce Weimar ne devienne le clone du premier, même s'il y avait dans le Weimar original tous les ingrédients pour bien faire. La seule différence c'est qu'à partir de 1924 l'Allemagne s'est remise à se militariser spirituellement : même les Rouges et les Roses se comportaient en milices idéologiques. Normal, le TRaité de Versailles avait poussé ce pays dans cette direction. Aujoud'hui il n'y a plus que l'Amérique qui se permet de pousser l'Europe dans un sens quelconque. Si Schröder se servait de cette conjoncture pour séduire Angela et garder la Chancellerie, alors nous irions vers des élections anticipées dès l'an prochain. Ces élections montrent une chose clairement : personne ne veut ni du libéralisme ni de son contraire. Autrement dit tout va dépendre de la définition que le futur gouvernement allemand, qui va bénéficier des sacrifices que Schröder a extorqué au peuple allemand, va donner au mot prospérité. (voir un fil que j'ai écris l'autre jour) Si cette prospérité continue de se réduire au mythe d'une croissance que personne ne palpe, d'un remboursement des dettes qui va rendre au pays son "indépendance morale" par rapport à l'Europe, c'est à dire sa puissance, alors c'est foutu. Si Schröder tout seul, ou Merckel , ou les deux ensemble découvrent une manière originale et humaine de tirer les futurs marrons du feu, alors rien n'est perdu pour l'Europe. Prospérité = bonheur social = liberté sans suicide = générosité par rapport aux autres, des plus proches aux plus lointains = hostilité déclaré au militarisme et décret de neutralité totale, avec tous les risques que cela comporte = dialogue et partage avec tous les autres du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest = ouverture à tous, y compris la Turquie et surtout la Turquie. Le futur gouvernement allemand aura la rude responsabilité de montrer le chemin d'une prospérité fructueuse et non stérile. Demain je tâcherai d'être un peu plus clair et plus rigoureux, mais pour l'instant je déguste ce que ce scrutin ouvre comme possibilité et comme compossibilité. à demain paul |
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guydufau 22/09/2005 10:05 |
re : ALLEMAGNE |
"La politique de Gerhard Schröder a consisté à tailler à coups de serpe dans la protection sociale pour abaisser les coûts de la main d'oeuvre et restaurer la compétitivité des entreprises allemandes qui affrontent la concurrence internationale. Cette politique a été largement gagnante puisque l'Allemagne est redevenue le premier exportateur mondial" a écrit Henry, eh bien non, ce n'est pas Schroder qui a fait de l'Allemagne le premier pays exportateur : avec des salaires plus élevés qu'ailleurs l'Allemagne était, sans Schroder, déja le premier exportateur. Je résume un article de Guillaume Duval rédacteur en chef d'Alternatives économiques : Schroder n'a pas réussi parce qu'il a fait ce que Blair dit et Blair est réélu pour la troisième fois parce qu'il a fait le contraire de ce qu'il "vend" sur le continent. Schroder, sur le terrain économique et social est resté fidèle au manifeste Blair-Schroder de 1999 : il a taillé sur le système des retraites et de santé tout en diminuant les dépenses publiques pour finir en beauté par l'agenda 2010 réformant le marché du travail. Les résultats sont : depuis 1996, les recettes publiques ont diminué de trois points dans le PIB et l'investissement public a été réduit d'un tiers. Pendant ce temps Blair, tout en continuant à tenir un discours social-libéral a doublé les dépenses publiques en matière d'éducation et de transport, et augmenté de deux tiers celles de santé, embauchant à tour de bras dans ces secteurs : 600.000 emplois publics supplémentaires depuis 1998, 200.000 dans l'éducation, 300.000 dans la santé. Tout en accroissant aussi les impôts sur les plus riches, au point que l'an dernier, malgré une croissance de plus de 3%, les revenus après impôt des Britanniques ont diminué, selon l'Institute for Fiscal Studies (IFS) anglais. Ainsi, alors que les recettes de l'impôt sur le revenu baissaient de 1,5 point de PIB en Allemagne entre 1995 et 2005, elles augmentaient d'autant en Angleterre. Et ce n'est pas tout, Blair a créé un smic, qui progressivement est arrivé à la hauteur du smic français. Voila qui explique d'une part un échec en Allemagne, et d'autre part part un succès électoral au Royaume-Uni. Lisant Henry, on constate qu'il trouve normal que Schroder poursuive une politique refusée par une majorité d'Allemands. |
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guydufau 22/09/2005 10:30 |
re : ALLEMAGNE |
http://www.liberation.fr/page.php?Article=325161 |
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B.Borloo 22/09/2005 18:40 |
re : ALLEMAGNE |
Le 29 mai allemand de Philippe Marlière Politologue, université de Londres Très tôt dans cette courte campagne allemande, le décor "people" fut planté par les plus invertébrés des médias européens : le "charisme" schroedérien et la "froideur" merkélienne, les costumes italiens de Gerhard et la coiffure très tendance d’"Angie l’Ossie". Ces mêmes médias nous expliquèrent que cette élection était des plus importantes pour l’Allemagne et l’Europe entière. Le SPD et la CDU offraient - nous assurait-on - un "véritable choix de société" aux électeurs. D’un côté, Schroeder, ce "vieux socialiste" et "anti-américain primaire", le promoteur de "timides réformes". De l’autre, Merkel, "l’amie des Etats-Unis", une "réformatrice résolue" et grande admiratrice de Mme Thatcher. Il n’en a rien été. Le score des chrétiens-démocrates n’a pas été à la hauteur ce que promettaient les sondages et "Angie" est devenue une has been en l’espace d’une journée. Giflés par les électeurs allemands, les invertébrés de l’information persistent et signent : la CDU aurait perdu car elle a présenté une "mauvaise candidate" à la Chancellerie. N’est-il pas troublant de constater que ce sont les jeunes, les sans emploi, les ouvriers, les salariés qui ont rejeté en masse la CDU ? Et si le programme ultralibéral de ce parti en était la raison principale ? Nos commentateurs avisés pointent déjà un doigt accusateur sur le peuple allemand, "ignorant", "conservateur", "égoïste". Voici le coupable ! Voici le 29 mai allemand ! Quant au « camarades des patrons », on salue aujourd’hui son génie politique, sa combativité, on découvre la sagesse de sa politique. Personne ou presque ne remarque que sous le gouvernement Schroeder, le SPD a réalisé son plus mauvais score depuis 1990, a perdu la plupart de ses bastions régionaux et près de 200000 adhérents. Personne ou presque ne se penche sur le bilan de ce gouvernement « de gauche » : baisse des prestations sociales pour les chômeurs devenus sous Schroeder des working poors payés un euro de l’heure (le reste étant subventionné par l’Etat), privatisation des caisses maladies pour les hauts revenus (dont les cotisations font maintenant défaut à l’Etat), fermeture des bureaux de poste en zones rurales, déplafonnement du prix des médicaments et taxe de 10 euros trimestrielles en cas de visite chez le médecin, allégement de l’impôt sur le Capital et sur les entreprises, libéralisation du marché de l’eau et de l’électricité, etc. Et pourtant, la simple lecture des résultats nationaux nous apporte la clé de ce vote : la gauche est nettement majoritaire en Allemagne (SPD + Grünen + Linskpartei = 51,1% des voix contre CDU-CSU + FDP = 45%). Les scores respectifs du SPD et de la CDU sont en fait aisément explicables. Quand le salariat allemand, remonté contre le social-libéralisme schroedérien s’est rendu compte que la CDU allait lui infliger une potion ultralibérale, il a décidé de choisir le moindre mal ! Le « vote utile » a énormément joué en faveur du gouvernement sortant (« toute autre voix à gauche est une voix pour la CDU »). Le Linkspartei (la Nouvelle Gauche), nouveau venu dans le champs politique allemand, a dû faire face à une campagne haineuse de la part des médias et de la classe politique. Dans ces conditions, recueillir 8,7% est un résultat qui en dit long sur le désenchantement des salariés vis-à-vis du social-libéralisme de M. Schroeder. Le Linkspartei regroupe à l’Ouest, Oskar Lafontaine, ex-ministre des finances du SPD, d’ex-sociaux-démocrates, des syndicats et des représentants du mouvement social et, à l’Est, le PDS (ex-communiste). Il est significatif de noter que le PDS est le seul ex-PC à l’Est qui n’ait pas adopté un agenda néolibéral. A ce titre, les médias le qualifient de parti « extrémiste », alors que son ambition est d’empêcher la destruction du modèle social rhénan. Le programme de cette coalition est une social-démocratie de gauche, rien de plus. C’est déjà trop pour le SPD qui ne trouve rien à redire d’une alliance avec les ultralibéraux de la CDU et du FDP ou avec les libéraux-libertaires Verts, mais qui voit dans le Linkspartei une formation « infréquentable ». Non à l’ultralibéralisme ! Non au social-libéralisme ! : après le 29 mai, les tenants de la « réforme » néolibérale en Europe viennent de se prendre une deuxième paire de gifles. Personne à gauche ne pleurera le départ de Schroeder. Mais il serait malvenu de se réjouir de la débâcle du SPD, qui va laisser à gauche un champ de ruines. A l’inverse du cas allemand, les directions sociales-libérales doivent ailleurs être combattues au sein même des partis sociaux-démocrates car elles ne sont pas une fatalité. L’alliance des gauches - sans exclusive - doit demeurer une ambition majeure. Ce sont les conditions sine qua non d’une rupture avec le néolibéralisme et sa béquille sociale-libérale. Dr Philippe Marliere Senior Lecturer in French and European Politics University College London Gower Street London WC1E 6BT Great-Britain Source : Bellaciao http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=18924 |
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Henry Faÿ 22/09/2005 20:16 |
deux situations, deux politiques |
![]() Tiens, c'est amusant de voir enfin, enfin, reconnue la véritable nature de Tony Blair, qui n'est pas le néo-libéral pur sucre continuateur de Margaret Thatcher tant dénoncé. À part ça, Guillaume Duval feint d'ignorer que la Grande-Bretagne et l'Allemagne se trouvent dans des positions radicalement différentes. Margaret Thatcher avait fait subir au pays une purge libérale très sévère qui avait complètement ratiboisé le système social mis en place par les travaillistes de l'après-guerre, politique que bien des années plus tard Tony Blair s'emploie à corriger avec semble-t-il un certain doigté. Il avait de la marge. L'Allemagne n'a pas cette marge, elle avait un système de protection sociale bien développé qui renchérissait les coûts et qui était devenu insupportable pour une industrie tournée vers l'exportation qui doit donc affronter la concurrence, d'où la nécessité de lui faire subir une cure de minceur. Deux situations différentes, deux politiques, ça se comprend très bien. Il semble que finalement, Gerhard Schröder ne s'en soit pas si mal tiré que ça puisque, en dépit des mesures forcément impopulaires qu'il a prises, en dépit de l'usure du pouvoir, quelques petits points seulement le séparent de la CDU. Il s'en est en tout cas mieux tiré que Lionel Jospin qui, face à des problèmes du même ordre avait jugé urgent d'attendre et les électeurs lui ont infligé la défaite que l'on sait. On voit que les thèses du Linkspartei n'ont pas convaincu les électeurs allemands qui ne sont pas inconscients des nécessités économiques. Pour un grand pays industriel et qui entend le rester, c'est au fond assez normal. ![]() |
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g 22/09/2005 21:14 |
re : ALLEMAGNE |
On voit qu'henry n'a pas lu http://www.liberation.fr/page.php?Article=325161 http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=18924 |
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paul 23/09/2005 16:29 |
re : ALLEMAGNE |
Ah Henry ! des accents gaulliens à présent ? Tu aurais pu être plus juste avec Schröder et comparer sa dissolution à celle de Chirac par exemple. C'est la différence ente "faire" de la politique comme Schröder, et "être" du politique comme Chirac, fabriqué par un couple machiavélien qui a raté son coup. C'est donc, dans le cas de Chirac, l'échec de notre système des GRandes Ecoles face à une Allemagne qui choisit l'intelligence et pas les Concours et les diplômes. Je ne sais pas si Schröder a le bacc, ou tout juste ?... Quant à ton analyse socio-économique, elle ne tient pas la route : les Allemands ont une grande qualité qui nous fait défaut à nous Français : un sentiment national encore frais. Le nôtre est moisi. Mais mutatis mutandis, les paysages politiques sont semblables à l'exception de Le Pen, mais il ne faudrait pas hypostasier ses 17 % du 29 Avril. C'est un chiffre purement conjoncturel et dû à la négligence et à l'arrogance de Jospin. Avec un peu plus de modestie il passait sans problème, comme passera sans problème le prochain candidat de l'opposition de gauche QUEL QU'IL SOIT. salut paul |
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lionel 23/09/2005 16:57 |
re : ALLEMAGNE |
> comme passera sans problème le prochain candidat de > l'opposition de gauche QUEL QU'IL SOIT. je ne me risquerai pas à un tel pronostic. J'ignore les chiffres nationaux, mais je vois que dans mon milieu (classes populaires de gauche) le PS est durablement discrédité ![]() |
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guydufau 23/09/2005 17:32 |
re : ALLEMAGNE |
Lionel a raison et c'est une consolation de voir le PS soit disqualifié.(Au moins la "majorité azctuelle" du PS). |
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Marceldudu 23/09/2005 18:43 |
re : ALLEMAGNE |
Bonsoir, Je viens de lire et relire les deux articles cités plus haut (Libé et Bellaciao) Certaines choses m'échappent. Entre autres quel est l'intérêt de Blair, à "vendre" à l'Europe une gauche social-libérale, alors qu'il intervient réellement, et apparemment (si l'article de Libé est sincère) en réel social-démocrate, et donc à faire prendre aux européens des vessies pour des lanternes? Par ailleurs, il ne faudrait pas trop passer sous silence la grande pauvreté des chômeurs "working poors", et exclus britanniques pour qui le RMI français serait une forme de richesse! Même dans ce forum, chacun est prèt à "tordre" l'information pour lui faire dire ce qu'il a envie d'entendre. Le Links partei a passé les 8%, et je ne crois pas que ce soit négligeable. Je ne crois pas que le candidat de gauche l'emportera, a fortiori "QUEL QU'IL SOIT". Je pense que le PS s'est discrédité, mais qu'il n'y a pas lieu de s'en réjouir, sachant qu'en face, on va se retrouver avec la petite enflure à l'ambition démesurée. Pour revenir à la gauche, quelqu'un a-t-il des informations sérieuses sur l'état des relations au sein de la gauche européenne, entre les partis? Si on veut une autre Europe, il sertait temps d'y penser! Marceldudu |
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guydufau 23/09/2005 21:10 |
re : ALLEMAGNE |
D'accord Marcel, il ne faut pas passer sous silence les "worhing poors", ni les faux chiffres du chômage du Royaume-Uni : des chômeurs non comptabilisés car devenus "handicapés" ( plus de 2 millions). Parler de gauche est ambigue, il faut dire libéral et anti-libéral. Actuellement j'écoute un dialogue entre Jacques Lacarrière et Albert Jacquard. Ils sont d'accord pour constater que le mot "compétition" est un mot horrible. Quant à Blair, c'est par rouerie que son action et son discours diffèrent. |
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Henry Faÿ 23/09/2005 21:50 |
le sentiment national des Allemands |
![]() J’ai bien lu les articles de Guillaume Duval et de Philippe marlière mais ils sont complètement à côté de la plaque car ils ne disent pas un mot du seul enjeu de ces élections allemandes, la situation économique du pays et le périls qui pèsent sur son industrie qui doit affronter la concurrence des pays émergents. Pas un mot ! que du baratin idéologique et des comparaisons fallacieuses entre des pays qui sont dans des situations très différentes. J’aimerais bien qu’on m’expliquât pourquoi mon analyse ne tient pas la route. Je ne comprends décidemment rien aux messages de Paul . Je ne reconnais pas mes écrits dans ses objections furieuses (cf Michel Onfray et mai 68, mes protestations sont restées sans écho) Je n’avais pas dit un mot de la dissolution de Schröder et si j’en avais parlé, j’aurais redit ce que j’en avais dit il y a quelques mois, à savoir que Schröder, en acceptant les risques de défaite électorale, se sacrifiait pour sauver l’industrie allemande. Il estimait en effet qu’il ne pouvait pas aller plus loin, sauf à mettre à mal son parti en allant plus loin dans les réformes indispensables. Il a préféré passer le relais à la CDU, ou prendre le risque d’avoir à le faire. C’était l’hypothèse de votre pote Alexandre Adler, assez bien vue, je crois. J’admets que les Allemands ont un sentiment national très vigoureux qui n’est pas à dissocier de la grande fierté et de l’amour qu’ils éprouvent pour leur industrie, c’est ce qui explique le succès de ceux qui, à gauche comme à droite la défendent et l’insuccès (8%, ce n’est pas beaucoup) de ceux qui au nom de la lutte contre le social-libéralisme ou je ne sais quelle lubie la mettraient volontiers en péril. ![]() |
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paul 24/09/2005 07:27 |
re : ALLEMAGNE |
Juste un mot Henry : le genre du forum est difficile à gérer en ce qui concerne le renvoi à tel ou tel texte. Il faut une mémoire d'éléphant pour retenir le nombres d'éléments qui son éparpillés sur des dizaines de thèmes différents. Sachons de temps en temps repartir à zéro. C'est la seule idée qui me vient. Maintenent pour l'Allemagne il semble que tu sois en retard de quelques statistiques car il se trouve que la croissance reparte et cette fois sur des bases solides (celles du libéralisme de SchrÖder) et sur Mai68, je ne pense pas que tu puisses nier avoir dénigré "l'esprit" de ce mai qui aurait donné cette France etc... ou bien ? Si oui, alors reçois mes mexcuses les plus plates. cordialement paul |
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guydufau 24/09/2005 11:12 |
re : ALLEMAGNE |
"Je n’avais pas dit un mot de la dissolution de Schröder et si j’en avais parlé, j’aurais redit ce que j’en avais dit il y a quelques mois, à savoir que Schröder, en acceptant les risques de défaite électorale, se sacrifiait pour sauver l’industrie allemande. Il estimait en effet qu’il ne pouvait pas aller plus loin, sauf à mettre à mal son parti en allant plus loin dans les réformes indispensables. Il a préféré passer le relais à la CDU, ou prendre le risque d’avoir à le faire. C’était l’hypothèse de votre pote Alexandre Adler, assez bien vue, je crois." Voila, tout est dit : Schroder se sacrifie et passe le relais à la CDU pour poursuivre la même politique, c'est le règne de la pensée unique, il n'y a plus aucune alternative. Pourtant, hors du mouvement altermondialistes, des voix dissidentes se font entendre, pour n'en citer que deux : - Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie,et ancien vice président de la Banque mondiale constate : "Aujourd'hui la mondialisation ça ne marche pas. Ca ne marche pas pour les pauvres du monde. Ca ne marche pas pour la stabilité de l'économie mondiale". (1) - Jean-Luc Gréau, un ex-conseiller du MEDEF, met en question la concurrence et évoque un protectionnisme à l'échelle de marchés communs régionaux. (2) (1)- La grande désillusion, Fayard (2)- L'avenir du capitalisme, Gallimard |
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guydufau 25/09/2005 09:52 |
re : ALLEMAGNE |
Et j'ajoute le "je vous le dis comme je le pense" : Nicolas Sarko, qui hier, dans un discours sur l'Europe devant l'UMP, s'est insurgé contre le dumping social et fiscal admis à l'intérieur de l'Union européenne. |
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Henry Faÿ 26/09/2005 21:37 |
justement |
![]() <<Maintenent pour l'Allemagne il semble que tu sois en retard de quelques statistiques car il se trouve que la croissance reparte et cette fois sur des bases solides (celles du libéralisme de SchrÖder)>> Justement, c'est ce que lemonde.fr m'avait tout récemment appris, il y a bien une embellie de l'économie allemande, c'est que ces mesures ont eu leur efficacité, mais oui mais oui, il arrive que des mesures de politique économique aient leur efficacité, ce sont des choses qu'on oublie quand on est en France car chez nous on est assez incapable de prendre des mesures assez drastiques pour qu'elles signifient quelque chose. Bien cordialement ![]() |
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Henry Faÿ 26/09/2005 22:00 |
non à l'argument d'autorité |
![]() <<Voila, tout est dit : Schroder se sacrifie et passe le relais à la CDU pour poursuivre la même politique, c'est le règne de la pensée unique, il n'y a plus aucune alternative. Pourtant, hors du mouvement altermondialistes, des voix dissidentes se font entendre, pour n'en citer que deux : - Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie,et ancien vice président de la Banque mondiale constate : "Aujourd'hui la mondialisation ça ne marche pas. Ca ne marche pas pour les pauvres du monde. Ca ne marche pas pour la stabilité de l'économie mondiale". (1) - Jean-Luc Gréau, un ex-conseiller du MEDEF, met en question la concurrence et évoque un protectionnisme à l'échelle de marchés communs régionaux. (2)>> Je parlais des élections allemandes et du souci des allemands de préserver leur industrie menacée, pas de ce concept flou de "mondialisation" qui n'apporte aucune clarté pas non plus de la lutte contre la pauvreté dans le monde qui n'a certainement pas été l'enjeu des élections allemandes. Si vous vouliez bien , cher ami, avancer des ARGUMENTS et non pas me jeter à la figure des auteurs, très éminents je n'en doute pas et bardés de titres et de références mais encore faudrait-il savoir ce qu'ils ont dit sinon, c'est s'en remettre à l'argument d'autorité, ce qu'il faut éviter de faire, n'est-ce pas? Pensée unique, dites-vous. Est-elle si unique que ça? Il y a bien eu un "Linkspartei" qui n'a pas convaincu. Et si cette "pensée unique" c'était tout simplement ce qui, à l'expérience et hors toute considération idéologique, marche? ![]() |
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guydufau 29/09/2005 11:21 |
re : ALLEMAGNE |
Commentaire des médias après l'entrevue de plus de deux heures entre Schroder et Merquel : enfin, ils ont parlé de choses sérieuses, en vue d'une d'aboutir sur la "grande coalition". Ce qui sous-entend que toutes leurs déclarations publiques durant la campagne, ce n'était pas sérieux. Quel étrange respect pour les citoyens concernés ! |
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paul 29/09/2005 14:10 |
re : ALLEMAGNE |
Guy, je te trouve un peu dur avec Schröder. Je pense qu'avec des résultats que j'ai été à peu près le seul à calculer d'avance, si si, pas modeste, ils sont coincés. Mais je trouve que c'est une chance pour l'Europe parce qu'on en a marre d'une alternance qui n'alterne jamais que les mêmes. ILS vont être obligés de trouver des solutions communes, tâter de la cohabitation sous sa forme absolue c'est à dire effective. Ce qu’il faut prendre en compte à présent, c’est l’évolution prévisible, sans références à la première grande coalition qui bénéficiait de la toute-puissance industrielle de l’Allemagne d’Adenauer et de Brandt. A cette époque les deux adversaires pouvaient encore « régner » relativement séparément, sans obligation absolue de cohérence. Aujourd’hui ce n’est plus pareil, les Allemands et les Européens veulent des résultats : ils vont devoir vraiment gouverner ensemble. Alors ce sera passionnant de voir comment les libéraux durs (Merckel) et les libéraux mous (Schröder) vont pouvoir harmoniser des positions qui ne sont éloignées que dans les programmes électoraux. Je pense qu’une certaine vérité de la situation européenne va surgir de ce qu’ils seront contraints de faire et une chose est certaine : il y aura de quoi couper l’herbe sous les pieds des futurs petits Thatcher comme Sarkozy. C’est ce qui m’intéresse le plus : l’avenir du petit magyar dépend largement des démonstrations objectives qui vont résulter de la Grosskoalition. Lui qui se voit déjà thatchériser la France va devoir en rabattre et le pire c’est qu’il n’aura plus rien d’original à mettre dans son programme électoral de 2007. Autre évolution prévisible, et que j’ai prévu depuis trente ans, les néo-nazis se préparent à ressurgir à visage découvert, ils n'ont plus rien à perdre car ils vont se retrouver devant un adversaire imprévu et imprévisible mais qui n’hésitera pas à les écraser, qui ne peut pas hésiter. L’extrême-gauche, elle, va souffrir car elle n’aura qu’un choix possible : soutenir Schröder ou ne plus exister (dans le Bundestag). Pas question non plus d'en revenir à la bande à Baader. Avec les Verts, Schröder aura une marge de manœuvre suffisante pour contrer l’Alliance de façade entre Merckel et les Libéraux qui enragent, car ils sont aussi cocus dans l’affaire. Si Schröder avait de surcroît le génie de les associer dans le gouvernement de sa propre initiative, il pourrait se faire de futurs alliés solides. Les libéraux sont ce qui reste historiquement de la noblesse des Junker. A ne pas confondre avec les droites libérales classiques. Ces Junkers ont encore une idée « aristocratique » dans le bon sens du terme et se sont fait remarquer depuis des lustres par leurs positions claires et nettes pour les Droits de l’Homme : ces militaristes d’origine sont aussi têtus dans leur « pacifisme » qu’ils l’étaient pour la guerre après 18. Car ce qu’on ignore en général, c’est que la Première Guerre mondiale n’étaient pas de leur goût et a été un caprice d’une faction extrémiste dirigée par Guillaume II : les vieux généraux de la guerre de 70 se savaient perdants dès le départ. En résumé : Merckel et Schröder ( qui pourrait accepter un poste de Vice-Chancelier, ce qui serait bon pour son image et gonflerait la vanité naturelle de Merckel, et qui dit vanité dit passivité) vont regarder tous les deux du côté de Blair, lui-même mal en point mais seul modèle encore valable. Cela nous évitera une Thatcher allemande, ce qui serait la pire des catastrophes, et associera de facto la droite allemande à toutes les décisions préparées depuis longtemps par celui qui a dissout. Il a préparé le terrain, n’en doutons pas. Dernière conséquence à ne pas négliger : une grande coalition va rendre à chaque député une indépendance nouvelle qui pourrait provoquer plus d’une surprise et rendre au principe parlementaire une valeur de démocratie qu’il a perdu depuis longtemps. C’est ce qu’il nous faut pour l’Europe, un Parlement réel où chaque député parle en son nom et en sa conscience et non pas selon la structure du centralisme démocratique. Ce qui rendra le futur de Schröder aussi incertain que celui de Merckel, sauf à considérer l’inexpérience crasse de la petite protégée de Kohl. Paul |
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guydufau 29/09/2005 15:59 |
re : ALLEMAGNE |
Paul, concernant la prospective, je ne vois pas ce que tu vois. La première grosskoalition a mauvaise réputation, que je sache, celle à venir va disposer d'une majorité de plus de 130 voix. Dans ces conditions pas besoin des verts, ni d'aucun autre parti. Quant à l'extrème gauche, elle ne risque que de grossir de nouveaux dissidents du parti de schroder si ce dernier continue de cautionner des mesures anti sociales, ce qui est le sort qui l'attend. De plus contrairement à ce qu'il te semble, quand au sein d'un parlement il y a une majorité écrasante, les initiatives des députés sont éliminées. |
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paul 30/09/2005 11:01 |
re : ALLEMAGNE |
Guy, tes arguments sont bons même s'ils ne répondent pas à tous les miens. Ce que je considère cependant le plus important est le sentiment de liberté de chaque député : c'est un pari psychosociologique que je fais, car les choses ont bien changé. Prends en considération, par exemple, le mal de chien que Chirac a à faire respecter la discipline républicaine à l'UMP. La guéguerre avec Sarko n'explique pas tout, je crois que les individus en ont profondément marre du rôle de mouton, et ce phénomène est très raccord avec le libéralisme : si les libéraux avaient une connaissance philosophique de leur label, ils ne pourraient pas continuer à faire de leur carrière de politicien un parcours d'allégeances. Je ne sais pas si tu me suis, mais le fait est que Sarkozy lui-même donne l'exemple contre le grand Sachem qui n'y comprend goutte. Bien entendu, le Magyar agit selon la tradition machiavélienne, mais cela n'empêche pas qu'il donne l'exemple de l'autonomie de pensée à l'intérieur d'un troupeau censé suivre le chien de garde. Si bien qu'il se forme même des "autonomes" à l'intérieur de l'UMP qui sont sur une ligne : ni Sarko / ni Villepin / ni Chirac. Regarde Bayrou qui pète les plombs pendant que Madelin attend paisiblement son heure. Et ça c'est une évolution européenne et mondiale : les liquidateurs de socialisme et de solidarité ne s'attendaient pas à cette conséquence. Le chacun pour soi n'est pas une plaisanterie, c'est une réalité qui s'adapte à l'environnement politique. Bof, tu sais que je délire parfois, mais il faut parfois avoir le courage de le faire, quitte à risquer les Fourches Caudines du ridicule, qui ne tue pas. Mais attention quand-même, je tiens ferme sur ma théorie de la dissolution inévitable des dépendances réciproques, et les ultra-libéraux mettent tout en place pour le faciliter, même si cela apparaît à priorio comme un moyen de liquider l'Etat, et seulement l'Etat. bien à toi paulo |
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guydufau 30/09/2005 15:03 |
re : ALLEMAGNE |
"Ce que je considère cependant le plus important est le sentiment de liberté de chaque député : c'est un pari psychosociologique que je fais, car les choses ont bien changé. Prends en considération, par exemple, le mal de chien que Chirac a à faire respecter la discipline républicaine à l'UMP. La guéguerre avec Sarko n'explique pas tout, je crois que les individus en ont profondément marre du rôle de mouton" Je me sépare de cette analyse, Paul : Je ne vois pas ( à part Sarko poussé par son égo) un début de contestation chez les députés UMP. Ils sont ballotés, ignorants qu'ils sont de l'issue de la lutte intestine, qui fait rage dans leur camp et il n'y a aucun mouton noir qui émerge. Quant à Madelin, c'est un has been : le libéralisme avance masqué et Madelin étendard au vent. Bayrou, est dans l'expextative ne sachant pas si ses maigres troupes vont le suivre. Bref, Paul, il n'y a pas "d'autonomes" dans un troupeau très majoritaire. Quand, comme des rats, ils quitteront le navire, il sera trop tard. |
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F.Delapierre 01/10/2005 15:10 |
re : ALLEMAGNE |
La gauche a gagné grâce au Linkspartei Au lendemain des dernières élections en Allemagne, un article du journal le Monde annonce en titre : « Le Parti de gauche a empêché l’émergence d’une majorité claire. » Les faits montrent pourtant le contraire. La gauche est clairement majoritaire en Allemagne, et c’est bien grâce au Linkspartei. Rappelons que le SPD de Schröder a connu avant ces élections législatives onze défaites successives aux élections européennes et régionales... et qu’à l’époque le Linkspartei n’existait pas encore. Revenons quelques instants en arrière pour rafraîchir les mémoires. 22 mai 2005. Élections régionales de Rhénanie du Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d’Allemagne. Le SPD a 8 points de retard sur la CDU. La droite enlève ce Land dirigé depuis quarante ans par les sociaux-démocrates. C’est cette déroute de Schröder dans son propre fief qui le conduira à dissoudre le Bundestag un an avant son terme. 20 février 2005. Élections dans le Schleswig-Holstein. Le SPD ne conserve la majorité que de quelques centaines de voix (il faudra d’ailleurs compter les bulletins une deuxième fois !). Il réalise son plus mauvais score depuis quarante ans. D’après une étude, 60 000 électeurs de la social-démocratie ont, pour la première fois, voté à droite, dont beaucoup d’ouvriers, d’employés ou de chômeurs. 21 septembre 2004. Deux Länder votent, la Saxe et le Brandebourg. Recul simultané du SPD et de la CDU. L’événement du scrutin, c’est la résurgence des néo-nazis, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces derniers totalisent 9,2 % des voix en Saxe, à peine moins que les 9,8 % du SPD, et 6,1 % dans le Brandebourg, où le succès du PDS néocommuniste a enrayé la progression de l’extrême droite. À chaque élection, le SPD réalise les plus mauvais scores de son histoire. C’est parfois la droite qui en profite, parfois l’extrême droite. Le message des électeurs est clair. La politique sociale-libérale du chancelier Schröder ne passe pas. Il n’était pas très difficile de s’en apercevoir. Il suffisait de regarder le succès des manifestations du lundi contre la casse de l’assurance chômage, ou les 180 000 adhérents perdus par le SPD en trois ans. Dimanche 18 septembre, le fait nouveau, c’est le Linkspartei, fondé quelques mois auparavant en juillet. Son apparition sur la scène politique allemande est spectaculaire : il double le score du PDS néocommuniste. Son irruption change la donne. L’extrême droite n’obtient pas le score redouté (on craignait qu’elle entre à nouveau au Bundestag). Et c’est la gauche qui est majoritaire au plan national, avec plus de 51 % des voix et la majorité des sièges dans le nouveau Parlement allemand. Cette fois, grâce au Linkspartei, les millions d’élec- - teurs qui rejettent le libéralisme de Schröder et ne veulent pas de l’ultralibéralisme de Merkel ont pu faire autre chose que s’abstenir. Ils ont pu voter à gauche. Ils ont pu refuser à la fois les projets de la CDU (comme le taux d’imposition unique de 25 %) et les réformes prétendument « courageuses » de Gerhard Schröder et Joschka Fischer, qui n’ont hélas rien à envier à celles de Raffarin et Villepin réunis : réforme des retraites plus dure que celle de Raffarin, taux supérieur de l’impôt ramené de 53 à 45 % - à peu près ce que propose Villepin pour 2007 -, projet d’un CDD de quatre ans, véritable contrat nouvelles embauches à l’allemande... Pourtant, même majoritaire, la gauche ne gouvernera pas en Allemagne. Car le cours social-libéral du SPD rend impossible son rassemblement. Schröder a d’ailleurs clairement exclu toute alliance avec les Verts et le Linkspartei et préfère une « grande coalition » avec la droite ou un accord avec les Verts et le FDP, correspondant allemand du parti européen de François Bayrou. Union des gauches majoritaire sur un programme antilibéral d’un côté, recherche minoritaire d’une alliance au centre sur un contenu social-libéral de l’autre : voilà l’alternative ! Le scrutin allemand est décidément plein d’enseignements pour la gauche française. François Delapierre |
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guydufau 01/10/2005 20:55 |
re : ALLEMAGNE |
Oui, François, la gauche a gagné, la gauche à la majorité et le traitre Schroder refuse cette victoire. |
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Henry Faÿ 01/10/2005 22:54 |
des lignes politiques différentes |
![]() Le traître Schröder, comme vous y allez! C'est que Linkspartei et SPD, ce sont deux lignes politiques très différentes. Dire du SPD qu'il est "de gauche", c'est raisonner sur l'étiquette et non sur le contenu. Vues de chez nous, les réformes entreprises par Schrôder pour restaurer la compétitivité de l'industrie allemande ne seraient pas considérées comme de gauche (ce que j'avais déjà indiqué dans mon message du 21 septembre 19h30). Si Schröder formait une alliance avec le Linkspartei, c'est toute sa cohérence politique qui serait mise à mal. Qu'a-t-il à faire avec ce parti dont la raison d'être est de contester sa politique? Il persiste et signe, il est fidèle à ses orientations. ![]() |
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guydufau 02/10/2005 16:25 |
re : ALLEMAGNE |
"Il persiste et signe, il est fidèle à ses orientations" C'est là qu'est le hic, Henry, les orientations de Schroder sont-elles de gauche ? |
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Louise 02/10/2005 21:54 |
re : ALLEMAGNE |
Pas étonnant, Dresde aurait voté pour Angela. Les petites angelots sont toujours aussi frippons. http://www.yatrides.com/autres/Raphael.htm http://perso.wanadoo.fr/jean-paul.barriere/madone/madone-six te.jpg |
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Henry Faÿ 02/10/2005 22:54 |
Schröder est-il de gauche? |
![]() J'ai déjà répondu à cette grave, très grave question. Si l'on considère que Schröder défend les intérêts bien compris de la classe ouvrière allemande, qui n'aurait rien à gagner d'un effondrement de l'industrie du pays, on peut dire qu'il est de gauche. Si en revanche on applique les concepts couramment pratiqués chez nous, où la gauche se croit obligée de défendre inconditionnelement les avantages acquis quelles que soient les conséquences, il sera difficile de soutenir qu'il est de gauche. Mais est-ce une si bonne question? La question qu'on devrait plutôt se poser, c'est si sa politique est bonne ou mauvaise. ![]() |
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paul 07/10/2005 09:05 |
re : ALLEMAGNE |
Henry de retour ! Bonjour notre nomade ! C’est formidable mais je dois te tirer mon chapeau : se balader entre le Niger et l’Angola et continuer à t’intéresser à la cuisine allemande ! T’es un type moderne, un vrai, bravo même si je ne suis pas toujours et plutôt rarement d’accord avec tes thèses, et encore… Alors Schröder ? Bonne mais difficile question, et comme pour beaucoup d’individus qui sortent du lot, comme on dit, il ne reste malheureusement pas beaucoup de critères que les sentiments, ce que proposent son charisme et son sourire. Ce n’est peut-être pas la plus mauvaise façon de juger un semblable. Alors, ce type que je n’aimais guère du temps de Lafontaine, a grimpé dans mon estime : il a prouvé qu’il était un aventurier, aventurier à l’intérieur de son propre parti, de la gauche allemande et de tout le pays. Il a un pouvoir de synthèse qui lui donne une image d’autorité naturelle pour laquelle j’ai beaucoup de respect à présent. Il semblait être un parvenu de la politique, profitant du déclin du SPD, il était le salut de ce même parti et lui a rendu (il faut se souvenir des années Kohl) une crédibilité historique que les récentes élections viennent de confirmer. Et avec tout ça il est resté courtois avec l’opposition ; Stoïber, que je connais bien, ne mérite pas les égards qu’on lui concède. Aventurier, ce n’est pas très bon pour beaucoup de citoyens frileux, mais pour moi il n’y a pas de politique sans aventure et sans risques pris. Je suis peut-être naïf, mais je pense sincèrement que Schröder s’est adressé directement au peuple allemand pour lui demander de trancher, sans machiavélisme aucun, sans arrières-pensées tacticiennes, et la conclusion qu’il tire du résultat me paraît conforme à la vérité : les Allemands ne veulent pas de changement, il faudra continuer SA politique avec le soutien de l’opposition. Je pense que c’est exactement le résultat qu’il espérait, sans calcul et sans ambition personnelle. Il y a du Bismarck chez cet homme, un esprit aristocratique mais branché sur le « conatus » populaire et pas populiste allemand, prêt à chercher chez l’adversaire les recettes pour sauver son pays et le renforcer. Son libéralisme correspond trait pour trait au « socialisme » technique de Bismarck. J’en reviens pas d’écrire des choses pareilles à son propos, et pourtant il a eu une enfance et une jeunesse pas facile et pourtant vivante, militante au sens le moins con qu’on puisse imaginer. Hé bien Schröder, et c’est ma surprise, reste un militant et pas un politicien qui ne rêve, comme Kohl, qu’à devenir la statue du Commandeur de l’histoire contemporaine en se fichant, à la Chirac, des petits larcins utiles pour aller plus vite. J’ai connu personnellement Fischer et Trittin, et je savais que c’était des types biens. Le simple fait que Schröder ait réussi à travailler avec ces deux hommes veut dire beaucoup de choses à l’époque de l’apogée du Chancelier. Voilà, c’est tout ce que je peux dire, en ajoutant l’essentiel, j’aime son sourire et son regard qui domine tout sans l’écraser. Je souhaite aux Allemands de le conserver longtemps, et de ne pas lui faire le coup qu’ils ont fait à Bismarck, fatal pour le pays et pour toute l’Europe : avec Bismarck, Guillaume II n’aurait jamais osé déclencher la catastrophe de 14. Alors réfléchissons sur les conséquences possible d’une mise à la retraite anticipée d’un Chancelier de métier, je dirais, meilleur ouvrier d’Allemagne ? Salut nomade de nos cœurs, tu sais que tu es très populaire ici ? C’est un signe des temps français, ceux-là. Nous aussi nous pouvons nous parler grâce à la clé européenne. Merde, je m’était juré de ne plus faire de politique et de me contenter de lire Spinoza. J’attends avec impatience ta littérature. Salut Paulo |
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guydufau 07/10/2005 13:08 |
re : ALLEMAGNE |
Alors là mon désaccord est total, et pardon de m'intercaler entre toi et Henry. Schroder, au lieu de prendre des risques a suivi le courant et cette attitude est démontrée, prenant immédiatement après les électeurs, positio en faveur de la grosse Koalition. Preuve superflue, il a voulu la diriger. Des équivalents français de Schroder, le PS en déborde. Faut-il se prosterner devant eux? Tu as raison d'être surpris de ce que tu écrit, surtout après avoir établi une comparaison avec Bismarck. Mais peut-être inspiré par Nazdeb, c'est un autre canular que tu nous proposes ? PS- Déjà? sur un autre fil, j'avais contesté le rôle que tu prétais à Bismarck concernant le déclenchement de la guerre de 14. |
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guydufau 07/10/2005 13:12 |
re : ALLEMAGNE |
Zut, il s'agit de la guerre de 1870 |
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guydufau 07/10/2005 14:03 |
re : ALLEMAGNE |
Mille excuses Paul j'ai mal compris, tout ce qui fait allusion à Bismarck |
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paul 07/10/2005 19:00 |
re : ALLEMAGNE |
Pas grave Guy, tu peux ne pas être d'accord à propos de Schröder, mais tu as remarqué que je suis resté prudent, et je n'ai fait état que de mes sentiments. C'est subjectif et on a le droit parfois de dire les choses de cette manière. Mais sur le fond, je ne suis pas foncièrement hostile à la grande coalition. Elle ne pourra que gauchir l'attitude de Schröder pour contrer celle de Merckel. Il faudra apprendre l'art du compromis entre les extrême car Schröder va avoir besoin de toute la gauche, pas seulement du SPD. Bien à toi paulo |
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vayr piova 08/10/2005 08:30 |
re : ALLEMAGNE |
Paul, je ne suis pas très supris de voir que, te recommandant de la philosophie, dont tu as fait ta religion, propre à expliquer le monde, tu en viennes à marquer ton admiration pour quelques chefs de parti, quelques idéologues bourgeois ou autres journalistes, attendant d'eux je ne sais quelle réalisation de je ne sais quelle utopie. C'est lamentable de renoncer ainsi à la pensée critique, dès qu'il s'agit de vedettes de la scène publique. Il te reste quelques leçons à prendre auprès des faits qui n'ont sûrement pas fini de te surprendre, du moins si tu as encore quelques honneteté. |
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paul 08/10/2005 10:06 |
re : ALLEMAGNE |
Vayr-Piova ? Je doute, donc je suis. Si ton agressivité légendaire ne s’était pas cru obligée de t’en prendre à moi aussi méchamment, je t’aurais presque salué au nom d’un passé somme toute rigolo. Mais tu m’obliges à me défendre ? Alors refais tes calculs et relis mes textes : la philosophie ? D’accord, mais il faudra que tu acceptes d’admettre que le texte le plus métaphysique du Vingtième Siècle porte le titre : « La société du spectacle », ou alors tu n’y as rien compris ; métaphysique boiteuse d’ailleurs, rationalisme mécaniste et sous-hégélien. Bon, tu m’accuses d’admirer des personnalités politiques, des « journalistes » (qui ?), et quelques « idéologues bourgeois » ( qui ?). A propos de Schröder tu joues sur du velours, mais tu lis trop vite, j’ai pris toutes les précautions pour conserver à cette « admiration » son caractère subjectif et aléatoire. Toi, tu n’as sans doute jamais pris de risques de ce genre, sauf avec Guy Ernest à qui tu n’as pas ménagé tes mamours même et surtout dans les moments où il faisait ses plus grandes conneries. Venons-en aux faits : relis bien ce que tu critiques si vite. Si on pouvait tirer la quintessence de ce que j’écris sur ces deux fils, c’est bien aux faits que je laisse la priorité, laissant les théoriciens et les idéologues baigner dans leur jus. J’assume entièrement mon habitude de situer les faits dont tu parles de manière panoramique, c’est à dire dans leur contexte historique et donc forcément philosophique. Ce qui me permet de rester prêt, avec même une certaine avance comme au bon vieux temps, à accuser le coup des faits à venir et même à contribuer à les préparer, en bon citoyen. En 66-68 nos « coups » ont connu un certain degré de réussite grâce au travail historique et philosophique de certains d’entre-nous, même si sur le fond la plupart se sont plantés. Notamment Debord lui-même en allant faire le guignol à la Sorbonne. Que faisais-tu dans ces moments-là ? Si c’est pas indiscret ? Moi je n’ai pas changé mon fusil d’épaule au dernier moment en reniant ce que je pensais depuis le début et les faits m’ont donné raison contre les récupérateurs de dernière minute contraints de se saborder à cause de cette erreur. Bon, par la suite, je ne suis pas devenu le Robin des Bois européen comme toi ; mais j’avais fait mon devoir de rebelle bien avant que les jeunes strasbourgeois se mettent à penser, ce qu’aucun d’entre-eux n’a eu à faire, planqués derrière le statut universitaire qu’ils vomissaient. Et tu sais de quoi je parle. Les faits, mon vieux, les faits. Dommage enfin que ce style, qui sent aujourd’hui la naphtaline, dût souiller ce qui aurait pu être des retrouvailles. La balle est dans ton camp, mais en as-tu un ? Moi, oui. salut polo |
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guydufau 08/10/2005 11:26 |
re : ALLEMAGNE |
Schroder et Merquel sont des extrêmes que pour prononcer des discours électoraux. Hors de ceux-ci ils sont des comparses pour aboutir à une grosskoalition. La précédente s'est caractérisée par son immobilisme, celle-ci en fera autant et les deux "antagonistes" seront satisfaits. Considérant l'état de la planète et l'aggration continu de cet état, l'immobilisme est criminel...oui criminel |
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paul 08/10/2005 13:15 |
re : ALLEMAGNE |
Guy, tu oublies le contexte européen qui a changé du tout au tout. Les ALlemands ne peuvent plus faire n'importe quoi dans des frontières qui ont d'ailleurs changé aussi du tout au tout. Ne pas comparer l'incomparable et voir comment deux majorités initialement antagonistes vont pouvoir faire marcher la machine Allemagne. Je ne suis pas madame Soleil mais je n'aime pas me complaire dans le scepticisme. La seule chose à peu près certaine, c'est que l'un prendra l'ascendant sur l'autre (là-dessus Merckel a une longueur d'avance avec le soutien des plus grands média, mais les Allemands sont beaucoup plus honnêtes que nous, et Schröder a encore là aussi deux ans devant lui d'après le système de rotation des direction des médias publics). Voilà tout ce que je peux dire, mais je me refuse à faire bégayer l'histoire. Le mieux c'est de regarder ce qui va se passer dans les jours qui viennent, on en reparlera. salut polo |
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paul 10/10/2005 09:50 |
re : ALLEMAGNE |
Ce matin je me retrouve au mauvaise compagnie puisque AA semble partager mes espoirs sur l'Allemagne, et l'un dans l'autre, il n'argumente pas plus précisément que moi ses divinations dont on a l'habitude. Le sujet pourtant est très sérieux, trop sérieux pour qu'on le traite comme un simple jeu de messieurs Soleil. Je ferai donc au moins lie d'une crainte que certains semblent presque caresser tant elle leur plaît secrètement, c'est la rupture du tandem franco-allemand. Impossible pour des raisons chiffrées, je ne vais pas rappeler l'importance de la soudure commerciale qui unit les deux pays, et si on parle avec tant d'emphase du monstre germano-français, c'est seulement parce qu'à eux deux, ils représentent LA partie la plus lourde du commerce de l'Union Européenne. Ce que je remarque à partir de très peu d'informations, c'est qu'il semble que Schröder ne change pas de tactique : il laisse sa rivale prendre les rênes, il s'efface. Deux explications possibles : d'abord faire le ménage dans une gauche en pleine ébullition, ou bien laisser Angie s'empêtrer dans un exercice dont elle n'a aucune expérience pour venir en Chevalier blanc lui sauver la mise. Il peut d'ailleurs se permettre de faire les deux à la fois, il a le temps pour lui, ce qui n'est pas le cas pour la Chancelière (virtuelle à l'heure où j'écris). Je ne suis pas loin de penser qu'Angela a déjà compris ce qui l'attendait et quelle est sa marge de manoeuvre. Nous en saurons plus sur ses sentiments lorsqu'elle désignera son Minisre des Finances et de l'Economie. Si elle s'entêtait avec son Kirschhof alors je ne donne pas cher de sa carrière et l'Allemagne risquerait de se retrouver devant les urnes beaucoup plus tôt que prévu. N'oublions pas que cette issue a déjà été abondamment évoquée. Car il ne faut pas ignorer un fait simple, c'est que les votes du Bundestag sont personnels, et personne ne peut empêcher la gauche de trouver à la Chambre une majorité qu'elle n'est pas obligée d'afficher dans les médias. Or, tout est là : je suis à peu près persuadé que ni Angie, ni Schröder n'ont envie de paralyser leur pays, ce qui ouvrirait la boite de Pandore, un peu comme ce que Slama nous annonçait, je crois que c'était lui, pour la France condamnée au populisme. On sait ce que recouvre ce vocable. En résumé : le moment est grave pour l'Allemagne et l'Europe, et la culture de base d'Angie (le marxisme, hé oui) + le pragmatisme virtuose de Gérard, ça peut marcher. Dans tous les cas, nous devons rester conscients que l'Europe peut tout aussi bien se briser en deux que trouver enfin un véritable socle politique : le réussite d'une grande coalition ne représenterait rien de moins que la possibilité pour l'Europe de trouver la médiation entre les extrêmes, médiation qui lui fait défaut pour trouver la force de construire une politique. De plus, un tel tour de force nous débarrasserait pour longtemps du danger populiste. Or c'est ça l'enjeu principal, c'est mon opinion et je la partage. à suivre polo |
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guydufau 10/10/2005 14:21 |
re : ALLEMAGNE |
"Merckel a une longueur d'avance avec le soutien des plus grands média, mais les Allemands sont beaucoup plus honnêtes que nous." Peux-tu Polo, pour moi ignorant de ce que sont les médias allemands, expliquer comment ils sont différents des médias français, pour que tu leur accordes ta confiance ? |
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paul 11/10/2005 06:53 |
re : ALLEMAGNE |
Je le peux, Guy. D'abord il faut savoir que dans les média français il n'y aucune règle démocratique pour la nomination des chefs, c'est le pouvoir politique du moment qui décide, comme il veut et où il veut, sauf dans le privé qui n'a rien de gauchiste. En Allemagne il y a une règle qui a force de loi : il y a une rotation des chefs selon la couleur du gouvernement. Dans les deux ans à venir, car il y a toujours un délai pour les changements, les chefs qui sont d'obédiance SPD vont laisser la place aux autres et deviendront leurs adjoints, conservant le même temps d'antenne éditorial, c'est à dire le droit de faire connaitre l'opinion de l'opposition. Alors, question : je ne connais pas les règles qui s'appliquent en cas de Grande coalition, mais je pense qu'ils ne vont rien changer et laisser la droite prendre les leviers à partir de 2007, ce qui laisse encore deux ans à Schröder pour diriger l'empire du service public. Bien sûr, les Allemands ont une télé privée beaucoup plus puissante que nous. La plus puissante est ZDF, qui a un statut mixte inventé par la Droite et qui matraque Schröder depuis des années en toute impunité. Mais le réseau régional est très dense et dépend entièrement du service public, de même que la grande antenne de Munich, le Bayerische Rundfunk ainsi que le WDR et la télé de l'Est. En termes d'Audimat je n'ai plus d'informations depuis quelques années, mais il y a quand-même un équilibre qu'on peut toujours chercher chez nous où FRANCE 3, antenne "de gauche" reste aux ordres du grand patron désigné par le CSA à majorité que tu sais. Tu sais les Alliés qui ont fabriqué la Constitution allemande après 45 n'ont rien négligé et l'ALlemagne est un petit chef d'oeuvre de démocratie parfois un peu lourde et qui demande une science autrement complexe que notre République à demi banannière. C'est aussi la raison pour laquelle le sort de ce pays est extrêmement important pour l'avenir politique de l'Europe. En fait l'Allemagne est un merveilleux modèle pour toute l'Europe, et peut-être que les Alliés auront prophétiquement travaillé pour le salut des Européens. Espérons salut polo |
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w 11/10/2005 08:57 |
Angelots de Raf' |
Oh, mais Louise ! Je n'avais pas suivi ce fil et je reconnais les angelots d'un CD de the Cure ! Per la Madonna ! |
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guydufau 11/10/2005 16:38 |
re : ALLEMAGNE |
Merci polo, c'est intéressant. Bien évidemment, les allemands ne risquent pas d'avoir pour maîtres de leurs médias des fabricants d'armes, dont les clients sont ceux qui ont le pouvoir politique. |
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Henry Faÿ 11/10/2005 20:24 |
voir message 7 oct 9h05 |
Ce compliment si inattendu m'a beaucoup touché. Il est vrai que ça fait un moment que nous débattons avec acharnement dans ce forum et parfois aussi dans nos messageries personnelles. Très amicalement ![]() |
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