![]() Discussions annexes, bavardages politiques, hors-sujet divers... (archives 3003-2008) Ce deuxième forum est réservé aux discussions culturelles et politiques qui ne concernent pas directement France Culture. L'accès est libre mais les propos racistes, diffamatoires ou insultants seront effacés. Pour insérer des smileys, voir les pages DÉCALCOS 1 et 500 DÉCALCOS. Mention légale : les textes, idées et contenus présentés ici n'engagent que leurs auteurs à titre personnel et non le propriétaire du site Défense de France Culture. **** Cliquez ici pour retourner au forum rouge du site DDFC ****
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Henry Faÿ 27/06/2005 14:56 |
conversation sur l'économie |
![]() Conversation à bâtons rompus sur l'économie Réponse à Clopine *************************************************** J'ai été vigoureusement interpellé par Clopine dans le fil "Jean-Paul Fitoussi et les autres". Le fil "Jean-Paul Fitoussi et les autres étant devenu un véritable fourre-tout (un de plus), j'ai jugé bon d'ouvrir un fil pour présenter ma réponse. Je demande aux lecteurs beaucoup d'indulgence en particulier pour le côté décousu de mes remarques, j'ai repris les écrits de Clopine et ne les ai pas reclassés par thèmes et aussi pour les redites. ********************************************************** Clopine: << Sans jamais le dire, tous les économistes ont la main sur la Loi du Marché, comme les anciens prophètes avaient la main sur les tables des dix commandements.>> Non, pas tous et quand on se penche sur l’histoire économique on voit que chaque fois que les mécanismes de marché ne sont pas respectés (fixation autoritaire de prix, par exemple) il en résulte des conséquences très fâcheuses. Clopine:<< Infoutus de remettre mentalement en cause la croissance !>> Alors là, ils ont sur ce point raison. Un économiste qui aurait une appréciation des besoins des hommes telle qu’il dirait qu’il faut baisser la production, je ne le prendrais pas au sérieux. Clopine: <<Paul, je te suis reconnaissante de miser sur ma sensibilité : je te remercie de ton message. Bien sûr, tu as parfaitement raison : Henry ne PEUT PAS me répondre, parce que nos planètes sont si éloignées l’une de l’autre que les décodeurs n’ont pas été installés. Henry Faÿ, je le vois comme un savant, quelqu’un qui tente de comprendre et d’améliorer le monde en ayant accumulé des savoirs théoriques impressionnants, comme une sorte de super garagiste avec une boîte à outils hyper pro, tu vois ? Bourrée de clés, de modes d’emploi…. Un mec qui jette un œil dans le moteur de ta bagnole et déclare, en se frottant les mains avec un chiffon « ah je vois ce que c’est », alors que toi tu n’y vois goutte, à part les galères que cette putain d’auto te fait subir ! Je regarde tout cela, le savoir, la compétence intellectuelle, la rigueur de la pensée, avec respect et envie, tu sais. Comme quelqu’un qui n’y aura jamais vraiment accès… >> Merci de s’intéresser ainsi à ma modeste personne mais je crois que vous faites erreur, chère Clopine car c’est tout à fait le contraire. Mes prétendus savoirs prétendus théoriques ne devraient impressionner personne, surtout pas les spécialistes, ils ne dépassent pas le petit niveau de l’honnête homme. En revanche je peux me prévaloir de pas mal expériences de terrain et aussi d'une initiative en faveur des enfants du Rwanda à laquelle je veux bien vous associer, pour plus de renseignements hfay@club-internet.fr ou téléphone 01 45 23 33 85 Clopine: <<J’ai mis des années à accepter mon émotivité. (de toute manière, je n’avais pas trop le choix !). A la considérer comme une vague, avec laquelle je pouvais jouer, qui me portait et me rendait forte, à condition de ne pas vouloir la contraindre et de la connaître intimement…. Je suis une surfeuse de l’émotion ! Ma planche c’est mon clavier, ma dérive, ce sont les mots, et ma voile, c’est la métaphore ! Ainsi, j’ai l’impression, en équilibre sur mon stylo, de filer droit devant, de laisser mon sillon sur l’écume des jours… Je vois dans ces propos un assez beau chleusma. Clopine: << C’est pour cela que j’ai tant de mal avec les économistes. (J’avais envie de dire « les économistes libéraux », mais c’est devenu un tel pléonasme !) Moi qui suis pétrifiée devant le savoir, je n’arrive pas à prendre au sérieux leur côté pseudo scientifique, appliqué à l’erratique humanité.>> Ne pas prendre au sérieux le côté pseudo-scientifique des économistes c’est une réaction saine. Je sais que le statut de la science économique en tant que science n’est pas une question tranchée, elle est largement débattue, je n’ai pas sur cette question de lumière particulière. Clopine: << Vois-tu ce que je veux dire ? Même si Fitoussi reconnaît que la « science économique » n’existe pas , il fait quand même partie de ce courant de pensée-là, qui remonte au dix-huitième, et est issu de ces mêmes marchands qui construisent l’Europe>>. Que cette science remonte au XVIIIe siècle c’est assez faux et en quoi cela devrait-il être un problème ? « Ces mêmes marchands qui construisent l’Europe ».Êtes-vous si fière de vous d’avoir écrit ça ? Clopine: << Et ce courant, qui a besoin de « modèles » - attends, n’est-ce pas du plus haut comique, allez hop j’en prends un au hasard : tiens, paf, celui de Walras « SI tous les acteurs des marchés sont des homo économicus rationnels SI la succession des marchés s’opère dans une concurrence pure et parfaite SI les cinq conditions, atonicité, homogénéité, fluidité, liberté des entrées et sorites et transparence, sont réunies SI la flexibilité des prix est parfaite ALORS c’est le bonheur, l’extase, euh je veux dire que « tous les marchés sont en équilibre stable de plein effet ».>> Le caractère spéculatif des travaux des économistes est bien connu, il ne fait aucun doute. Quand on le leur fait remarquer, ils répondent que c’est un « cadre de pensée ». Clopine: <<(Je te laisse méditer à la fois le côté scientifique de ce type de démarche intellectuelle, et son absolue et incontestable utilité sociale . Et il y en a plein ! Des armoires pleines ! Des armées d’économistes, tous plus brillants les uns que les autres, tous plus convaincus de la nécessité de faire le bonheur de l’humanité en la soumettant aux Lois du Marché, qu’il conviendrait juste de déchiffrer, comme la Pythie de Delphes traduisait les messages divins ! Et l’on n’entend que cela sur France Culture !!)>> Non pas forcément faire le bonheur de l’humanité mais lui éviter de grands désastres. Primum non nocere comme disent les médecins. Quand un ministre des finances prétend s’affranchir des lois du marché, ça ne se passe pas toujours bien pour lui. C’est toute l’expérience des régimes socialistes qu’il faudrait invoquer. J’ai vu que la question ne date pas d’hier et ne concerne pas que l’Europe. Savez vous (je fais mon Alexandre Adler) qu’entre 9 et 22 de notre ère, la Chine a eu un empereur… socialiste, l’usurpateur Wang Mang. Disciple de Mencius, théoricien hardi, peut-être quelque peu utopiste, il « connaissait assez mal les hommes ». On dit que son étatisme tracassier ne tarda pas à provoquer une résistance générale. Je lis que « le cours forcé des nouvelles émissions monétaires, de titre inférieur, joint à l’obligation de reverser pour le même prix à l’État les anciennes monnaies de meilleur aloi finit par entraver le commerce. Le monopole de l’État sur les pêcheries et sur les coupes forestières lésait gravement les paysans. L’économie était désorganisée » . Il n’avait pas appris l’économie à Chicago… Tout cela se termina mal, la révolte des sourcils rouges l’emporta ; abandonné des siens, il se réfugia dans le parc impérial au sommet d’une tour construite au milieu d’un étang et fut assassiné…Les Han reprirent le pouvoir. Clopine: << Bon, ce n’est pas parce qu’on est iconoclaste>> N’exagérons rien, pas si iconoclaste que ça. Clopine: << qu’il faut forcément ouvrir sa gueule, je le sais, mais tu vas me comprendre, j’en suis sûre, toi qui dans ton message a carrément tourné le dos à l’orthodoxie compassionnelle tiers-mondiste. L’enfant tombé devant le charognard qui l’attend, avec les yeux mi-clos sous les mouches et tant d’autres images. Henry aurait beau jeu de souligner ici l’impuissance et la perversion de l’émotivité recherché par les journalistes, avec un innocent cynisme…. Il est d’autant plus nécessaire de disposer d’un appareil intellectuel, certes. Mais je ne veux pas mettre pour autant complètement à la porte la compassion et l’empathie. mais bien entendu !>> Il est vrai que j’ai fini par mieux comprendre que l’émotion en soi n'a guère de valeur, qu'elle n’a pas de valeur si elle ne conduit pas à une quelconque action. Cette propension à l’émotion qui ne débouche sur rien, tous ces gens qui admirent leurs émotions, qui se croient très vertueux parce qu'ils ont la larme à l'oeil, je trouve que c'est une des catastrophes de notre époque. Ceci dit, puisque me voici si fortement interpellé je dirais que je ne suis pas contre ce qui est avancé dans le paragraphe cité que je suis largement d’accord. Je peux développer: L’enfant malheureux, imaginons que ses yeux s’ouvrent qu’il nous fixent et qu’il s’adresse à nous. Que nous dirait-il ? Il nous dirait de notre émotion je n’ai que faire. Il nous dirait de vos états d’âme je n’ai que faire, pas plus que de vos petites spéculations, de vos petites indignations, de vos utopies fantaisistes, de vos ressassements vertueux autant que progressistes et même de ces afferux sentiments de culpabilité qui vous tourmentent lorsqu'un camion a fait dix kilomètres. (j'avais fait ce genre de commentaire à propos de l'intervention de Jean Ziegler). Il nous dirait à nous (je veux dire à notre collectivité politique) que si nous voulons faire quelque chose pour lui venir en aise, la rigueur, le pragmatisme s’impose. Il nous dirait qu’il faut tenir compte de tout ce que le savoir économique a pu nous apporter, pas des cathédrales spéculatives de Walras mais de toutes les expériences depuis que sous l’ancien régime on provoquait des catastrophes en cherchant à manipuler le prix du grain. Clopine: << Je suis également beaucoup moins sûre que toi que « la pauvreté est une richesse spirituelle, base nécessaire de la vertu » (sans rejeter pour autant l’idée complètement, hein …) Je vois cela un peu comme le temps partiel : quand il est choisi, c’est vrai que cela peut contribuer à améliorer ta vie. Mais quand il est subi…>> Oui, tout à fait. Je développe ça dans un autre fil. Clopine: << Onfray, aimable hédoniste, ne nous enseigne-t-il pas quelque chose comme cela, lui aussi ?>> Onfray se fait l’interprète de l’épicurisme qui préconise une grande austérité matérielle, donc une forme de pauvreté librement consentie mais il dit ne pas dédaigner pas les bons vins. Il a bien raison, d’ailleurs. Clopine: << Il reste à définir cette aisance matérielle, et c’est là que la pauvre assoiffée (du fait de mes faibles sources, très certainement !) que je suis attend avec espérance les savants. >> Cette soif peut être comblée, il y a des études très intéressantes sur la question. J’en avais récemment évoqué une sur le forum sur le thème « la jalousie est-elle le moteur de l’économie ». À voir dans le fil que vive une autre Europe forum bleu le désir, le besoin et la jalousie 28 mai 16h45 Clopine: << Encore une fois, si mon aisance matérielle vient de l’appauvrissement, toujours plus grand, de plus d’une moitié du monde, alors là je joue à qui perd gagne.>> Mais d’où vient cette idée complètement folle? Il n’est pas question que l’aisance matérielle d’une Française vienne de l’appauvrissement d’une moitié du monde, c’est du délire. Plus ça ira mieux chez nous, plus il y a des chances que ça aille mieux ailleurs. La production n’est pas un gâteau à partager et avec les productions immatérielles, elle le sera de moins en moins ! Cette idée ridicule, je la suspecte de provenir de la « deep ecology », de ceux qui pensent que tout le développement économique est une fausse route et qu’il faut revenir en arrière. Clopine: << D’autant plus que le danger de voir le dit tiers-monde remettre sa dignité, sa combativité, sa soif de vivre, dans des mains extrêmement religieuses, ne cesse de croître, non ? Je pense très sincèrement que la décroissance (et non la pauvreté, même si celle-ci, dans certains cas qui se caractérisent par le libre arbitre, peut être synonyme de richesse, comme tu te plais à le penser, dis-moi vite si je t’ai bien compris !) est notre seule voie.>> La décroissance, si on appliquait un programme aussi aberrant aurait la pauvreté comme conséquence immédiate. Clopine: <<Apprendre à partager. Remettre en cause son propre comportement. Tu appelles de tes vœux « une période de vaches maigres », comme un cadeau. Moi qui craint la guerre, j’appelle de mes vœux une exploitation équitable et raisonnée des ressources terrestres…>> Une exploitation équitable et raisonnée des ressources terrestres, certes mais pour parler de décroissance, il faut être peu au fait des besoins des hommes pour la recommander. Clopine s'adressant à Paul: <<Tu as deviné, bien sûr, que je commence déjà à attendre ta réponse, puisqu’Henry, n’est-ce pas, ne pourras pas le faire !>> n’est-ce pas ? ![]() |
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shhhhhhhhhh 27/06/2005 19:32 |
re : conversation sur l'économie |
c'est quoi un chleusma ? |
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paul 27/06/2005 20:49 |
re : conversation sur l'économie |
Les messages s'allongent terriblement. Je pense que nous devrions tous nous discipliner pour faire court. Donc je commence. En faisant des interlignes comme demandé. Je crois qu'il faut faire un petit rappel à propos de l'économie, dont le vrai nom d'origine est "économie politique". J'en ai étudié pendant trente ans avant de découvrir un jour dans Le Monde qu'on dirait désormais Economie. La désignation d'origine avait le mérite de montrer qu'il n'existe pas d'économie non politique, et donc non volontaire et exemptée de rapports à la morale. D'Albert Le Grand à Schumpeter ou Mandel et Keynes, il y a une science "politique" de la gestion de la richesse "des nations". Or les Nations n'avaient rien à voir avec notre notion de pays ou de peuple. Les Nations étaient les Souverains, et Colbert disait clairement : "il faut multiplier la population à l'instar des boeufs pour remplir nos manufactures". Et puis vint le passage libéral de la définition de la valeur : valeur-travail et valeur marginale. De Ricardo à Marx nous restons dans la valeur travail, c'est à dire que la valeur d'un bien est la valeur ajoutée par le travail à la matière brute, non extraite et même pas encore découverte. La valeur marginale d'un bien, elle, est le bénéfice que procure la consommation d'une unité supplémentaire de ce bien (Samuelson). Autement dit, si le début d'un verre d'eau vaut 100 Euro parce que je crève de soif, la dernière gorgée ne vaudra plus rien ou presque, et pourtant ce rien est censé représenter la valeur du verre d'eau sur le marché. Dans le deuxième cas c'est le marché qui commande, peu importe si le travail ne trouve pas sa rétribution (on met au chômage ou on licencie). Il y a une véritable descente aux enfers entre la définition bourgeoise (Ricardo-Marx) et la contemporaine. Le sol se dérobe sous les pieds des producteurs réels, des travailleurs, et le marché spéculatif devient le nuage sur lequel ces derniers devront marcher sans se casser la figure. Le seul garde-fou reste la productivité qui invente des marges faramineuses qui peuvent se permettre une véritable casse qui s'appelle le gaspillage. Aujourd'hui la question n'est pas de savoir qui va être riche ou qui va pouvoir survivre, mais qui va pouvoir gaspiller le plus. La Jet-Society est le symbole de ce monde. C'est tout pour aujourd'hui. Merci de votre attention. Paul |
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dom 27/06/2005 20:52 |
re : conversation sur l'économie |
je suis mais de loin, pas en forme pour reflechir. a+tous |
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Henry Faÿ 27/06/2005 21:21 |
quand je suis mis en cause... |
![]() << Les messages s'allongent terriblement. Je pense que nous devrions tous nous discipliner pour faire court. Donc je commence.>> Quand je suis mis en cause, quand on prétend par exemple que je suis un théoricien coupé des réalités, quand en plus on me met au défi de pouvoir répondre en suggérant que je ne suis pas capable de comprendre le message de mon interlocutrice (il faudrait des décodeurs) je réponds point par point et je ne laisse rien passer. ![]() |
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Henry Faÿ 27/06/2005 21:32 |
chleuasme ou autocatégorème |
![]() << c'est quoi un chleusma ?>> Je m'étais trompé, je voulais dire chleuasme. Chleuasme ou autocatégorème, consiste pour l'auteur à se déprécier pour s'attirer la confiance ou la sympathie."je suis nul" Hyperchleuasme: excusez-moi, ce que je peux être idiot (d'avoir écrit chleusma pour chleuasme). ![]() |
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casse-croûte 28/06/2005 14:27 |
re : conversation sur l'économie |
Paul, Quand tu dis que "Marx a écrit un énorme ouvrage de Science-Fiction qui s'appelle le Capital" et que personne ne vit réellement dans le monde décrits par tous ces savants-économistes, (cf. fil Jp.Fitoussi ..., http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=2 797&debut=0&page=1), je n'y crois pas. Leur pensée ne couvre pas précisément nos cas particuliers, et si on rejette leur oeuvre, c'est souvent par égocentrisme. Ca n'est pas forcément leur rôle de rendre pragmatique leur pensée, jusqu'à avoir des conséquences sur notre quotidien. C'est le rôle de la politique de faire suivre ces analyses d'effets sur la cité. A Marx le marxisme, à Bakounine l'anarchie, à Keynes le keynesianisme. Ce sont ces -ies et ces -ismes qui ont une réalité sensible, mais n'en dénigrons par les inspirateurs; ne les considérons pas non plus comme des "héros". Tu critiques particulièrement leurs tentatives d'anticipation sur les événements postérieurs à leur analyse : "(...) la science ne peut pas être plus que son temps. Autrement dit elle ne peut pas dépasser, lorsqu'elle est honnête, le constat présent." Mais c'est tout de même bien le propre de la démarche scientifique, que de prévoir ce qui va se passer si ... Une démarche qui se contente de décrire un événement présent, court le risque de ne pas être transférable sur d'autres événements. Pourtant, tout l'intérêt tient à être capable de généraliser le plus possible les champs d'application de nos raisonnements. Prévoir à partir d'un raisonnement est le principal moyen que l'on a pour justifier ses hypothèses et la pertinence logique de ses enchaînements d'idée. A l'inverse, l'erreur commise prouve la fausseté de l'un ou l'autre. Juste un exemple : Penser que la terre était plate (pourquoi la considérer comme ronde, a priori ?) amenait à prévoir qu'un voyageur arrivé au bout du monde tomberait dans le vide. Le premier tour du Monde est analogue à la preuve expérimentale que ce modèle est faux. |
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Nazdeb 28/06/2005 14:43 |
re : conversation sur l'économie |
(Paul) "Juste un exemple : Penser que la terre était plate (pourquoi la considérer comme ronde, a priori ?)" Tout simplement en regardant l'ombre circulaire qu'elle fait sur la lune, notamment au moment des éclipses. Aristote s'était fait cette réflexion, comme peut-être des milliers d'autres songeurs moins connus que lui. ![]() |
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shhhhhhhhhh 29/06/2005 06:58 |
re : conversation sur l'économie |
"Mais c'est tout de même bien le propre de la démarche scientifique, que de prévoir ce qui va se passer si .." C'est une partie très moderne et minime de la démarche scientifique, qui s'appelle la modélisation. L'essentiel de la démarche scientifique est de comprendre, non l'évenement, mais les phénomènes observables, et de les décrire. L'établissement de lois valables partout et toujours, relève de la chance, et à ma connaissance ne s'est jamais avéré. Même la terre n'est pas si ronde que ça. La dérive étant que la modélisation nous amène à prevoir (?) des phénomènes non observables, (et qui ne le seront sans doute jamais). Mais ce n'est pas scientifique, c'est juste économique. Car ça sert à miser sur une production à venir, produit dérivé d'une démarche d'anticipation. |
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Clopine Trouillefou 29/06/2005 17:19 |
re : conversation sur l'économie |
Je voudrais juste dire à Henry que je vais essayer de lui répondre,et que cela ne va pas être facile : je crois bien que Paul et moi, sans le vouloir, l'avons blessé et évidememnt, la moindre maladresse ne réparera rien du tout, et fera plus de mal que de bien. Tant pis je me lance quand même, et d'abord, juste vite fait une toute petite première remarque : le coup des "décodeurs", il faut l'entendre des deux côtés, quoi. Si je soupçonne Henry de ne pouvoir me suivre sur le chemin de l'extériorisation des sentiments, de l'autre côté je suis bien incapable de la rationnalité dont il fait preuve avec tant de rigueur. Un exemple ? J'ai ri à gorge déployée de me voir d'un coup "chlheuasmatique" ou encore "autocatégorèmienne", parce que même si c'est une notation sans doute exacte, elle est formulée de manière si "savante" que, comment dire ? Quand même, Henry, vous exagérez en creusant à ce point votre propre sillon, en vous ressemblant à ce point, quoi ! D'après vous, qui ici (à part vous) aurait pu employer aussi à propos ces admirables substantifs ? Vous ne pouviez pas m'accuser, simplement, de "fausse coquetterie" ? Vous me direz que ces deux admirables mots sont des candidats tout trouvés pour le jeu du dictionnaire. Mais ils illustrent tout aussi parfaitement les difficultés que nous allons avoir à communiquer, vous et moi. Et si je comprends que vous ayez pu tiquer à la lecture de nos messages débridés, à Paul ou à moi-même, je me permets cependant de vous rappeler, avec un respect absolument sincère, que je vous ai laissé une ou deux fois, sur ce forum, des messages qui demandaient des réponses.... Que je n'ai jamais reçues. "Bof, m'étais-je dit avec ma chleuasmanie habituelle, ma pôv'fille, tes petites problématiques perso ne peuvent intéresser une telle "pointure"... " Certes, mais dans ce cas mes piqûres ne devraient pas vous faire grand mal non plus. Mais vous réagissez avec une telle vigueur que ma foi, m'en voilà toute contrite. Il faut que je mette mes idées au clair avant de tenter de vous répondre. Mais en tout cas, sachez bien que je suis toujours intéressée pour l'échange d'idées entre nous, même s'il semble si mal engagé... ...que pour la troisième fois, je risque de rester plantée là, avec ma main tendue vers vous, sans aucun signe en retour. CLopine, assez atterrée quand même ! |
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shhhhhhhhhh 29/06/2005 20:07 |
re : conversation sur l'économie |
Mauvais journée, pas réussi à place "chleuasme" ni "autocatégorème", pourtant même poliorcétique j'avais pu le placer quand je l'avais découvert. Pragmatisme, par contre, alors là tout le temps, mot très utilisé pour contrer toute intervention qui pourrait sortir du sujet imposé. Super, très pratique. Maintenant si on pouvait aussi m'expliquer ce qu'est précisément la croissance, et surtout l'utilité, en termes économiques, je serais toutes ouïes. |
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Henry Faÿ 29/06/2005 22:17 |
smiley33+smiley332 |
![]() << Je voudrais juste dire à Henry que je vais essayer de lui répondre,et que cela ne va pas être facile : je crois bien que Paul et moi, sans le vouloir, l'avons blessé et évidememnt, la moindre maladresse ne réparera rien du tout, et fera plus de mal que de bien.>> Mais non, mais non, vous ne m'avez pas du tout blessé, mais pas du tout, pas du tout, mon épiderme n'est pas à ce point sensible, d'autant plus que le portrait fait de moi pour inexact qu'il était n'avait rien de particulièrement vexant, il était même un peu trop flatteur, ma modestie en a souffert. << Tant pis je me lance quand même, et d'abord, juste vite fait une toute petite première remarque : le coup des "décodeurs", il faut l'entendre des deux côtés, quoi. Si je soupçonne Henry de ne pouvoir me suivre sur le chemin de l'extériorisation des sentiments, de l'autre côté je suis bien incapable de la rationnalité dont il fait preuve avec tant de rigueur.>> ![]() << Un exemple ? J'ai ri à gorge déployée de me voir d'un coup "chlheuasmatique" ou encore "autocatégorèmienne", parce que même si c'est une notation sans doute exacte, elle est formulée de manière si "savante" que, comment dire ? Quand même, Henry, vous exagérez en creusant à ce point votre propre sillon, en vous ressemblant à ce point, quoi ! D'après vous, qui ici (à part vous) aurait pu employer aussi à propos ces admirables substantifs ? C'est vrai, je suis uniiiiiiique ( ![]() L'ennui dans les forums (pas seulement DDFC) c'est qu'on peut blaguer et que ça ne soit pas compris, même par les plus intelligents (Paul qui n'avait pas compris que je m'exprimais par antiphrase quand j'écrivais l'Etat qui paye si bien ses fonctionnaires, je voulais dire si mal, bien évidemment) et ça entraîne des pataques dont vous n'avez pas idée! Si j'avais voulu être pédant je l'aurais eu dans le baba car je n'ai même pas été capable de citer le mot correctement. Chleuasme, c'est un terme que je venais de découvrir, lors de l'émission de Daniel Schneidermann arrêt sur images. << Vous me direz que ces deux admirables mots sont des candidats tout trouvés pour le jeu du dictionnaire. Mais ils illustrent tout aussi parfaitement les difficultés que nous allons avoir à communiquer, vous et moi.>> Mais non, mais non. << Et si je comprends que vous ayez pu tiquer à la lecture de nos messages débridés, à Paul ou à moi-même, je me permets cependant de vous rappeler, avec un respect absolument sincère, que je vous ai laissé une ou deux fois, sur ce forum, des messages qui demandaient des réponses....>> Rappelez les moi (fil et date) svp. Désolé, et veuillez me croire, ils m'ont échappé. C'est que je ne lis pas tout, je ne lis que ce qui vient d'arriver et il suffit que je passe une soirée à l'opéra pour qu'un fil passe en dixième position, et il n'y a plus la moindre cahnce que je le lise. C'est assez rare que je reprenne les anciens fils et c'est dommage car c'est très distrayant et plein d'enseignements très utiles. Jusqu'à présent j'ai été assez assidu dans mes réponses ce qui est parfois problématique car aux mêmes arguments j'ai parfois tendance à opposer les mêmes contre-arguments et ça finit par faire des boucles dont on ne sort pas et on m'accuse pas toujours gentiment de ne pas répondre et de répéter toujours les mêmes choses. << ... "Bof, m'étais-je dit avec ma chleuasmanie habituelle, ma pôv'fille, tes petites problématiques perso ne peuvent intéresser une telle "pointure"... " Certes, mais dans ce cas mes piqûres ne devraient pas vous faire grand mal non plus. Mais vous réagissez avec une telle vigueur que ma foi, m'en voilà toute contrite. Il faut que je mette mes idées au clair avant de tenter de vous répondre. Mais en tout cas, sachez bien que je suis toujours intéressée pour l'échange d'idées entre nous, même s'il semble si mal engagé...>> Mais non, mais non! ...que pour la troisième fois, je risque de rester plantée là, avec ma main tendue vers vous, sans aucun signe en retour. Mais non, mais non. ![]() ![]() ![]() |
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Henry Faÿ 29/06/2005 22:51 |
amis de l'économie, bonsoir |
![]() << Maintenant si on pouvait aussi m'expliquer ce qu'est précisément la croissance, et surtout l'utilité, en termes économiques, je serais toutes ouïes.>> Je fais l'hypothèse qu'il n'y a pas de malice dans cette question et je réponds sans malice. La croissance c'est l'augmentation du PNB. Le taux de croissance, c'est le taux annuel de cette augmentation. On parle de taux de croissance négatif, on ne dit pas, mais on pourrait le faire, taux de décroissance (taux de décroissance de la République Démocratique du Congo entre 1999 et 2003, par exemple). Qu'est-ce que le PNB? C'est la valeur totale, calculée par la comptabilité nationale des biens et des services produits par les acteurs économiques d'un pays au cours d'une année. Pour plus de renseignements, voir Gogole, il y a des notes sur la question. ![]() |
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Clopine 29/06/2005 23:35 |
re : conversation sur l'économie |
Bon, autant que je le dise tout de suite : je la prends assez mal, votre réponse, Henry. Et tout autant vos smileys. Le persiflage, faudrait ne le laisser qu'à la Reine des Belges. Chacun son truc ! Y'a qu'la vérité qui blesse, me direz-vous ? ... Ben oui, y'a qu'elle.... Clopine, dite aussi la Reine des Gueuses, et qui le maintient ! |
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Henry Faÿ 30/06/2005 06:48 |
autant d'incompréhension |
Il n'y a pas de persiflage dans ce que j'ai écrit et les smileys sont à prendre au premier degré. ![]() |
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shhhhhhhhhh 30/06/2005 07:08 |
re : conversation sur l'économie |
D'accord, mais je trouve ceci en butinant sur internet: Croissance et développement : La croissance économique, telle qu’elle est calculée, ne mesure que la variation quantitative d’un agrégat économique, le PIB. Elle n’est donc pas synonyme de développement au sens propre du terme. Le développement est une notion abstraite définissant plutôt l’évolution qualitative d’un pays et se traduisant par des évolutions démographiques, économiques, sociales ou culturelles. Le développement est généralement associé à la croissance, mais il peut y avoir croissance sans développement. Or donc j'en déduis que la croissance seule, n'est qu'une mesure de la richesse produite, mais n'indique pas à qui va cette richesse, ni qui la produit réellement. Or à ce qu'on m'a dit, les habitants de ces parties du monde à qui échoit famines, guerres civiles sida paludisme tuberculose et autres calamités,travaillent beaucoup. Sans doute plus que nous. On pourrait donc parler de croissance sans développement. Mais on pourrait aussi dire que la richesse qu'ils produisent ne fait qu'accroître leur misère, puisqu'elle renforce un pouvoir qui leur est objectivement hostile, puisqu'il ne fait que s'accaparer cette richesse. (Sur quoi se greffent les ONG, particulièrement parasitaires, car le rapport entre les budgets dépensés et l'efficacité des actions est, à vue de nez, plutôt très élevé.) La dessus on va me parler de productivité, certes ils travaillent mais ne sont pas productifs, on va leur montrer comment l'être. Se pose alors la question de l'utilité. Je pense q'une paire d'adidas produite en Chine ou aux Philippines, par des moyens technologiques très avancés, ne fait pas la preuve de son utilité pour qui que ce soit, et par contre est génératrice de souffrance intense. Alors je veux bien d'un économiste tenu en laisse, mais qu'on m'indique qui le tient en laisse. |
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paul 02/07/2005 12:02 |
re : conversation sur l'économie |
" Or donc j'en déduis que la croissance seule, n'est qu'une mesure de la richesse produite, mais n'indique pas à qui va cette richesse, ni qui la produit réellement. " Incontestable. Il y a une question que je me pose souvent : on affirme, calculs économétriques à l'appui, que l'économie doit sans cesse croître pour pouvoir subsister. La croissance serait une nécessité interne de l'économie. Bon, mais dans le monde normal, nous avons l'habitude de considérer la croissance comme une étape de la vie des êtres vivants en général, croissance se stabilisant pendant quelques temps, puis déclinant sans espoir. Comment l'économie, phénomène que Hannah Arendt a une fois qualifiée avec quelque génie de "métabolisme" des sociétés, pourrait-elle échapper à ce cycle ? En décrivant l'économie comme métabolique, Arendt l'opposait aux actions volontaires et aux projets politiques dont les artifices empêchaient toute prévision à long terme, cela même qui consistue notre "Histoire". Alors, l'économie serait-elle en train de vouloir se substituer à l'Histoire ? Le Jap qui a parlé de la fin de l'Histoire devait penser quelque chose de ce genre. L'économie deviendrait alors le miracle permanent qui nous permettrait d'échapper aux cycles naturels, à l'entropie en somme. Or ce n'est pas si absurde que cela, car la pensée qui se cache derrière cette affirmation est en réalité la volonté cachée de mettre fin à l'Histoire, de la figer dans l'état présent des échanges inégaux. Mais nous ne croyons heureusement pas aux miracles, et la chute d'un mur, comme dirait avec un air assuré notre cher Henry , est bien loin de pouvoir prétendre être cet événement sidéral, cette accouchement sans douleur d'un nouveau monde débarrassé des projets et des actions humains. Mais ne nous y trompons pas, il y a trop de démocrates sincères qui ne sont, comme Henry, pas loin de penser de telles choses, de croire au miracle du capitalisme tel que les Max Weber et autres Smith le décrivent : le premier se réfère à Luther et Calvin, théologiens sceptiques mais complices des princes, le second chrétien sans reproches, dont le miracle fait partie des fantasmes rivés dans l'esprit comme dans la coque d'un Charles De Gaulle. La "main invisible" appartient aux catégories de la scolastique la plus pointue. Nous revoili à la seule manière de décrire ce qui se passe aujourd'hui sous nos yeux : la Cité contre la Religion, lutte qui avait largement commencé dans la Grèce de Périclès et de Socrate qui en est mort. Arendt a parfaitement raison, l'économie appartient au domaine métabolique du fonctionnement de nos sociétés, ce qui explique le refus des sociétés dites "primitives" d'intégrer la croissance dans leur panthéon culturel. Il faut absolument lire (mais d'abord le trouver) le livre paru dans "Terres du Monde" et qui s'appelle Ishi, l'histoire de cet Indien retrouvé en 1950, isolé, persuadé que la guerre contre les blancs faisait rage et qui s'était réfugié dans la solitude d'un rocher du Nevada. Donc, non seulement l'économie n'est pas le miracle qui mettra l'humanité à l'abri de l'entropie, mais le phénomène qui nous enterrera tous beaucoup plus vite que désiré. Henry, j'attends avec impatience ta réplique, car j'ai la faiblesse de penser que Shhhhhhhhhhh est d'accord avec mes conclusions. Salut à tous, mais ne laissons pas croître notre peur, il nous reste encore assez d'humanité pour revenir à ce qu'elle produit par essence, à savoir l'action. Oui, les métaphysiciens ont tenté pendant des siècles de nous faie croire que l'action était d'essence divine, mais on ne nous la fait plus depuis que l'économie est venue se mettre à la place de Dieu. Paul |
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shhhhhhhhhh 02/07/2005 19:23 |
re : conversation sur l'économie |
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2266121006/171-0447056 -8733069 Ishi : Testament du dernier Indien sauvage de l'Amérique du Nord de Theodora Kroeber Ishi : Testament du dernier Indien sauvage de l'Amérique du Nord Prix éditeur : EUR 7,80 Notre prix : EUR 7,41 Livraison gratuite pour l'achat de cet article (lire nos conditions) Économisez : EUR 0,39 (5%) Disponibilité : habituellement expédié sous 24 h Seulement 3 ex. en stock (réapprovisionnement en cours). Commandez vite ! |
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paul 03/07/2005 08:01 |
re : conversation sur l'économie |
Meeeeeeeeeeeeeeerci Shhhhhhhhhhh !!! il y a longtemps qu'on m'a "emprunté" Ishi, je vais le retrouver comme un ami perdu ! encore merci salut cordial paul |
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shhhhhhhhhh 03/07/2005 08:30 |
re : conversation sur l'économie |
Bien, Henri Faÿ ne me répond pas, mais tant pis je continue. Je m'interroge sur le concept de décroissance. Et là j'ai un problème, car s'il n'est défini que comme un arrêt de la croissance, ou le contraire de la croissance, ce n'est pas très satisfaisant. Serge Latouche: "Une politique de décroissance pourrait consister d’abord à réduire voire à supprimer le poids sur l’environnement des charges qui n’apportent aucune satisfaction. La remise en question du volume considérable des déplacements d’hommes et de marchandises sur la planète, avec l’impact négatif correspondant (donc une « relocalisation » de l’économie) ; celle non moins considérable de la publicité tapageuse et souvent néfaste ; celle enfin de l’obsolescence accélérée des produits et des appareils jetables sans autre justification que de faire tourner toujours plus vite la mégamachine infernale : autant de réserves importantes de décroissance dans la consommation matérielle." Parce que conçue de la sorte, c'est encore de l'économie fondée sur l'utilité. On rediscute de savoir de quels objets nous avons besoin. Et de l'impact sur l'environnement. Le mot environnement est utilisé pou parler de nature je suppose, et comme je ne sais pas ce que c'est que la nature, je ne vois pas ce que veut dire environnement. Je ne sais pas d'avantage ce qu'est l'utilité à ce point de mon récit. Par contre je crois comprendre ce que sont le pouvoir, l'acivité et la liberté, l'aliénation et la barbarie et la destruction. Si une société doit être définie par des catégories économiques, dans l'un au l'autre cas, croissance ou décroissance, je pense que nous en sommes au même point. C'est une impasse. On me rétorquera que nous avons incontestablement des besoins, et que les effets de la croissance sont bien là, et que ceux de la décroissance pourraient aussi être là, et ça c'est du concret. Ce à quoi je dirais que ce n'est pas si concret que ça, et que ce que j'observe ce sont surtout les effets du pouvoir d'un certain nombre de gens sur d'autres. Et que je ne crois pas qu'un individu ou un groupe de gens, même animé de bonnes intentions dans un temps donné, puisse obtenir un blanc seing sans qu'il en résulte une dérive pernicieuse. Autrement dit je reviens à l'idée que le problème est d'abord politique, au sens où dès que l'homme abandonne ses prérogatives à autrui, il perd le pouvoir sur sa propre vie. Et pire que ça, il crée les conditions de sa mort. Il n'existe pas à mon sens de savoir supérieur qui serait la référence, tel l'économie ou la science la religion, ou même la philosophie. Il y a par contre nécessité de refonder la démocratie, et ceci ne saurait être le fait d'un seul individu. J'observe aussi que le temps des révolutions comporte toujours dans sa phase la plus intéressante une discussion sur ce que doit être la démocratie, et c'est de cette réussite ou de cet échec que résulte le sort des sociétés. L'économie politique est encore un devoiement de la politique. Une forme bourgeoise de récupération, dont le capitalisme est issu. Ugh, j'ai dit. |
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Henry Faÿ 03/07/2005 10:29 |
"l'économie métabolisme de nos soci&eac |
![]() Mais enfin, laissez moi un peu de temps. Quand l'opéra ne s'est pas terminé trop tard, c'est le dimanche matin que je réponds. ********************************************************* l'économie métabolisme de nos sociétés, attention aux métaphores *********************** Paul : << Or donc j'en déduis que la croissance seule, n'est qu'une mesure de la richesse produite, mais n'indique pas à qui va cette richesse, ni qui la produit réellement.>> Ce qui n’est pas un inconvénient, le PNB, PIB et taux de croissance n’ont pas cet objectif, il y a des indicateurs qui font état de la répartition de la richesse. Paul : <<Incontestable. Il y a une question que je me pose souvent : on affirme, calculs économétriques à l'appui, que l'économie doit sans cesse croître pour pouvoir subsister. La croissance serait une nécessité interne de l'économie.>> L’économie doit croître , c’est, en première analyse, une nécessité pour un plus grand bien-être des populations et aussi pour les ambitions des gouvernants. Pas pour l’économie en tant que telle. La science économique est capable d’envisager des périodes de crise, de décroissance ou de faible croissance. Une économie de pénurie est bien une économie. Paul : << Bon, mais dans le monde normal, nous avons l'habitude de considérer la croissance comme une étape de la vie des êtres vivants en général, croissance se stabilisant pendant quelques temps, puis déclinant sans espoir. Comment l'économie, phénomène que Hannah Arendt a une fois qualifiée avec quelque génie de "métabolisme" des sociétés, pourrait-elle échapper à ce cycle ?>> Attention, je ne suis pas si sûr que ça soit si génial que ça de la part de Hannah Arendt et que ça n’apporte autre chose que de la confusion. Il ne faut pas, erreur courante, se laisser abuser par les métaphores. L’entité prise en considération par la science économique (qui n’est peut-être pas une science, je laisse la question en suspens) est la nation ou une entité territoriale, ce n’est pas un organisme vivant au même titre qu’une bactérie ou un mammifère. Le métabolisme, c’est la chimie du vivant. L’économie faite de transactions, n’est pas de nature chimique. Paul : <<En décrivant l'économie comme métabolique, Arendt l'opposait aux actions volontaires et aux projets politiques dont les artifices empêchaient toute prévision à long terme, cela même qui consistue notre "Histoire". Alors, l'économie serait-elle en train de vouloir se substituer à l'Histoire ? Le Jap qui a parlé de la fin de l'Histoire devait penser quelque chose de ce genre. L'économie deviendrait alors le miracle permanent qui nous permettrait d'échapper aux cycles naturels, à l'entropie en somme. Or ce n'est pas si absurde que cela, car la pensée qui se cache derrière cette affirmation est en réalité la volonté cachée de mettre fin à l'Histoire, de la figer dans l'état présent des échanges inégaux.>> Le « Jap », c’est Francis Fukuyama, c’est un Américain qui travaille au Département d'Etat, qu'il soit d’origine japonaise est accessoire. Je crois que rien n’a autant monté en épingle que cette très curieuse et très douteuse « fin de l’histoire », thèse sans doute très faible sinon farfelue à laquelle il était facile de s’attaquer. L’économie certainement n’est certainement pas ce qui nous permet d’échapper aux cycles naturels puisque justement elle est faite de cycles qui ont fait l’objet de myriades d’études de toutes sortes. Le keynésianisme prétendait avoir trouvé la bonne méthode pour s'affranchir de ces cycles mais on voit que ça n'a pas marché. Paul : << Mais nous ne croyons heureusement pas aux miracles, et la chute d'un mur, comme dirait avec un air assuré notre cher Henry , est bien loin de pouvoir prétendre être cet événement sidéral, cette accouchement sans douleur d'un nouveau monde débarrassé des projets et des actions humains. Mais ne nous y trompons pas, il y a trop de démocrates sincères qui ne sont, comme Henry, pas loin de penser de telles choses, de croire au miracle du capitalisme tel que les Max Weber et autres Smith le décrivent : le premier se réfère à Luther et Calvin, théologiens sceptiques mais complices des princes, le second chrétien sans reproches, dont le miracle fait partie des fantasmes rivés dans l'esprit comme dans la coque d'un Charles De Gaulle. La "main invisible" appartient aux catégories de la scolastique la plus pointue. Nous revoili à la seule manière de décrire ce qui se passe aujourd'hui sous nos yeux : la Cité contre la Religion, lutte qui avait largement commencé dans la Grèce de Périclès et de Socrate qui en est mort.>> Quand je dis chute du mur, j’emploie une métonymie archi-courante pour désigner la chute des régimes communistes et c’est bien un événement de première grandeur qui a remis pas mal de choses en question en particulier a donné une nouvelle légitimité au « capitalisme » qui a triomphé du système économique rival; que l’événement soit «sidéral »,, c’est-à-dire « qui a rapport aux astres », je ne le crois pas car je ne crois pas à l’astrologie. Être démocrate n’est pas croire aux « miracles du capitalisme » et croire aux « miracles du capitalisme » n’est pas être démocrate. Ne pas mélanger. Je n’ai pas évoqué et me serais bien gardé de la faire « un nouveau monde débarrassé des projets et des actions humains ». La construction européenne que le non français et hollandais au référendum ont fort mise à mal est bien un projet. Non, je ne crois pas aux « miracles » du capitalisme. Je crois qu’il y a des talents individuels et collectifs, qu’il y a des niveaux très variables de motivation, qu'il y a des ardeurs, qu’il y a des manques d’ardeur, qu’il y a des passages à vide, qu’il y a de la vertu, qu’il y a des manque de vertu, qu’il y a des périodes de force et de faiblesse, qu’il y a des sociétés bureaucratiques et d’autres qui le sont moins etc. etc. « main invisible », autre façon de désigner la Divine Providence dans le domaine de l’économie, je n’y crois pas. C’est une vieille lune qui ne devrait pas dépasser les introductions à l'économie dans les classes terminales. J’en entends incessamment parler, dans ce forum, toujours comme une arme de guerre, assez dérisoire en vérité contre le « capitalisme » comme si cette « main invisible » était la vraie base du système honni par certains et comme si mettre en cause cette « main invisible » revenait à porter un coup décisif à ce système, mais tout ça est absurde. << Arendt a parfaitement raison, l'économie appartient au domaine métabolique du fonctionnement de nos sociétés, ce qui explique le refus des sociétés dites "primitives" d'intégrer la croissance dans leur panthéon culturel. Il faut absolument lire (mais d'abord le trouver) le livre paru dans "Terres du Monde" et qui s'appelle Ishi, l'histoire de cet Indien retrouvé en 1950, isolé, persuadé que la guerre contre les blancs faisait rage et qui s'était réfugié dans la solitude d'un rocher du Nevada. Donc, non seulement l'économie n'est pas le miracle qui mettra l'humanité à l'abri de l'entropie, mais le phénomène qui nous enterrera tous beaucoup plus vite que désiré.>> Qu’un « indien » du Nevada refuse d’intégrer la croissance dans son panthéon culturel, quoi de plus compréhensible? Il n’y a pas que des indiens pour le faire, fort heureusement ! Paul : <<Henry, j'attends avec impatience ta réplique, car j'ai la faiblesse de penser que Shhhhhhhhhhh est d'accord avec mes conclusions. Salut à tous, mais ne laissons pas croître notre peur, il nous reste encore assez d'humanité pour revenir à ce qu'elle produit par essence, à savoir l'action. Oui, les métaphysiciens ont tenté pendant des siècles de nous faie croire que l'action était d'essence divine, mais on ne nous la fait plus depuis que l'économie est venue se mettre à la place de Dieu.>> Je ne crois pas du tout que l’action humaine soit d’essence divine, en tout cas j’aurais du mal à le formuler et je ne m’y risquerais pas dans ce forum et je crois encore moins que l’économie, si on ose la personnifier ce qui est audacieux ait le moindre titre que ce soit à se mettre à la place de Dieu, affirmation qui peut-être décevra. ![]() |
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shhhhhhhhhh 03/07/2005 11:23 |
re : conversation sur l'économie |
"L’économie doit croître , c’est, en première analyse, une nécessité pour un plus grand bien-être des populations et aussi pour les ambitions des gouvernants. Pas pour l’économie en tant que telle. La science économique est capable d’envisager des périodes de crise, de décroissance ou de faible croissance. Une économie de pénurie est bien une économie." D'attribuer une neutralité à l'économie c'est là que se niche la métaphysique. L'économie est présentée là comme une intemporalité traversant l'action des hommes quelle que soit l'époque. Qu'elle soit une science ou pas n'est pas important, mais que toute action humaine doive être examinée à travers l'économie, là est le liberticide. Une ré-écriture de l'histoire, qui condamne à la non existence toute société qui n'aurait pas reconnu la fonction essentielle de l'économie. la chute du mur de Berlin est juste la victoire d'un capitalisme diffus sur un capitalisme d'état. Mais même un capitalisme diffus peut s'il le faut devenir bureaucratique. C'est toute la question économique de l'intervention de l'état. ( cf referendum) Reste qu'autant la croyance est à la croissance, ou à la décroissance ( pôles opposés d'une même problématique), l'économie, est une idéologie. ni plus ni moins. |
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Henry Faÿ 03/07/2005 12:05 |
où donc se niche la métaphysique? |
![]() << D'attribuer une neutralité à l'économie c'est là que se niche la métaphysique. L'économie est présentée là comme une intemporalité traversant l'action des hommes quelle que soit l'époque. Qu'elle soit une science ou pas n'est pas important, mais que toute action humaine doive être examinée à travers l'économie, là est le liberticide. Une ré-écriture de l'histoire, qui condamne à la non existence toute société qui n'aurait pas reconnu la fonction essentielle de l'économie.>> Neutralité par rapport à quoi? Qui a parlé d'intemporalité traversant l'action des hommes quelque soit l'époque? Qui a dit que toute activité humaine devait être examinée à travers l'économie? On trouve ça dans le marxisme, non? À part dans le marxisme, où ça? Tout ça est tellement peu clair. << la chute du mur de Berlin est juste la victoire d'un capitalisme diffus sur un capitalisme d'état. Mais même un capitalisme diffus peut s'il le faut devenir bureaucratique.>> C'est bien ce que je voulais dire quand j'écrivais que je ne croyais pas au "miracle du capitalisme". << Reste qu'autant la croyance est à la croissance, ou à la décroissance ( pôles opposés d'une même problématique), l'économie, est une idéologie. ni plus ni moins.>> L'économie n'est pas une idéologie, elle n'a pas à l'être, il y a à l'égard de l'économie des attitudes idéologiques et des attitudes qui ne le sont pas. ![]() |
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paul 03/07/2005 12:11 |
re : conversation sur l'économie |
Cher Henry, Je trouve ta réponse un peu normande. Ce ni oui ni non fait d'ailleurs partie de ton style en général, ce qui révèle ce qu'on désigne en général sous le nom de modération. Soit. "Quand je dis chute du mur, j’emploie une métonymie archi-courante pour désigner la chute des régimes communistes et c’est bien un événement de première grandeur qui a remis pas mal de choses en question en particulier a donné une nouvelle légitimité au « capitalisme »" Pour la chute des régimes communistes tu y vas un peu vite, il en reste encore quelques uns et pas des moindres, sans parler de la tentation pour quelques grands pays d'Amérique Latine d'imiter le modèle Nord-antillais. Même Poutine me semble avoir rassemblé assez de puissance personnelle et d'indépendance pour se prononcer à la manière de Pierre le Grand ou de Staline... Cela dit, j'avoue que ma contrib n'est pas facile à comprendre et qu'elle ne va pas de soi, même pour moi. Un détail d'abord, on ne peut pas résumer le métabolisme à la "chimie" du corps. Elle est le mécanisme d'équilibrage des fonctions, comprenant aussi bien des opération chimiques que nerveuses (à moins qu'on ne réduise l'influx nerveux à des séquences chimiques, ce qui laisse malgré tout un résidu, savoir l'énergie) (Lupasco a tenté de faire une dialectique de cette chimie qui vaut le détour, mais laisse perplexe). Ta distinction entre monde vivant et sous-ensembles comme nations et territoires ne me semble rien changer à la distinction que je fais (par Arendt interposée) entre action et métabolisme. Le métabolisme est automatique et le sujet n'a aucune prise sur lui que de s'y conformer lorsque la science médicale le lui permet. La mondialisation permet désormais de parler d'économie en général, sans s'arrêter aux anecdotes nationales. Cette caractéristique lui donne beaucoup de ressemblance avec la "main invisible" dont l'objectif demeure la "Richesse des Nations", i.e. la croissance. Bien sûr qu'il y a des cycles économiques, reconnus bien avant Keynes, mais ces cycles sont des objets de la science économique et leur connaissance est destinée à éviter ou à contrecarrer les effets des périodes de récession. Ca me fait penser aux rêves du Pharaon et aux conseils de Joseph.. Cela signifie que l'économie capitaliste se prétend capable de remédier aux secousses des mouvements naturels, c'est en effet tout le rêve keynésien. Keynes appartient encore à une école d'économistes politiques qui entend bien agir sur le métabolisme (politico-chimique) des économies, par des interventions politiques, intérieures et extérieures. Rien à voir avec un Hayek ou un Friedmann ou même un Samuelson. Encore que le monétarisme peut se définir comme l'intervention la plus massive qu'on puisse imaginer, action politique dominée par le dollar, jusqu'à l'apparition de l'Euro. Ne pourrait-on pas, c'est une question que je te pose, résumer le débat économique actuel comme une guerre des monnaies ? Et comme tu sais que je ne démords pas de la définition de la monnaie comme représentant du politique, tout s'éclaire. Voilà qui pose en termes clairs ce qu'on doit attendre de Blair en Europe : pour quelle monnaie va-t-il agir, lui qui a refusé l'Euro ? C'est bien là que l'on perçoit la nature métabolique de l'économie, des mécanismes cachés qui déterminent l'ensemble de la machine sociétale. Les pensées d'un seul Trichet valent des milliers d'analyses, et on pourrait décrire le destin de l'économie actuelle comme une partie d'échec entre lui et le patron de la Fed, Alan Greenspan. Existe-t-il encore des monnaies indépendantes du dollar ou de l'Euro ? Même l'argent nord-coréen doit dépendre indirectement du dollar puisque le Yuan en dépend. à suivre.... cordialement Paul |
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shhhhhhhhhh 03/07/2005 13:03 |
re : conversation sur l'économie |
Je maintiens que l'économie est une idéologie. En ce sens qu'elle aussi multiforme que nécessaire "dans l'intérêt des nations" c'est à dire dans l'intérêt des pouvoirs en place. C'est une série d'axiomes ( ce qui est tout à fait acceptable) à partir desquels on développe un discours, autant de discours que d'économistes d'ailleurs. Et quand on tient chacun de ces discours comme une vérité comment appeler ceci sinon une idéologie. C'est même précisément à l'arrivée le discours de la marchandise elle-même. Ou alors on revient à la proposition A, c'est une métaphysique. Votre propre discours, Henri, ne laisse pas le choix. |
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guydufau 04/07/2005 14:14 |
re : conversation sur l'économie |
Pour quitter le terrain glissant de l'idéologie, je propose, à la signature, la pétition : http://www.fondation-copernic.org/1200euros/plan.php3 |
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Toqueville 04/07/2005 17:22 |
re : conversation sur l'économie |
Sur cet appel, quand une certaine gauche bien-pensante est incapable de penser politiquement autre chose qu'une bourse aux droits. La culture du "toujours plus de droits" a tué la pensée politique de la gauche française. Attention, je suis moi aussi pour moins de chômeurs; des petits salaires à augmenter; et globalement moins de précarité. Comme nous tous ! L'appel Copernic reprend cela mais ne dit rien du comment faire pour atteindre ces objectifs. Pauvreté d'une certaine gauche. |
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guydufau 04/07/2005 19:12 |
re : conversation sur l'économie |
"Une certaine gauche...Pauvreté d'une certaine gauche" Toqueville peut-on en savoir davantage sur cette "certaine gauche" |
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paul 04/07/2005 21:01 |
re : conversation sur l'économie |
Il n'y a qu'une seule réponse à la question de Monsieur de Tocqueville : le partage et l'équité. S'il y a des "gauches" qui se fourvoient dans les compromis, tant pis pour elles, elle n'ont qu'à reprendre les chansonnettes de Greenspan et de BLair : recherche et éducation, c'est si facile à dire et si impraticable dans la réalité. L'éducation c'est devenu comme le sang bleu, elle se transmet génétiquement et donc les chercheurs aussi. De toute façon La Gauche se fout des gauches. paul |
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guydufau 06/07/2005 14:52 |
re : conversation sur l'économie |
Tocqueville laisse tomber le clivage gauche-droite. Entre Raffarin et Hollande, entre Villepin et Fabius, entre Breton et DKS... c'est vide de sens. Restons-en aux faits : Nos sociétés "développées" sont beaucoup plus riches : au cours des années 1974 et 1988, le PIB a augmenté de 48% dans l'ensemble des pays de l'OCDE. Cette augmentation de la richesse collective, accompagnée de la réapparition de la misère, n'est pas le résultat d'une crise de rareté mais le produit de l'inégalité et de l'injustice croissante. - Il y a eut une multipliation par cinq de la productivité en trente ans - Le PIB a augmenté de 71% avec un total d'heures travaillées réduit de 10% - Les heures de travail nécessaires diminuaient de 10%, le nombre de personnes disponibles augmentait de 18% dûe notamment au taux d'activité des femmes Voir le détail de ces chiffres et des graphiques sur www.europesociale.net En France, 10% de la population (les plus riches) perçoit près du quart de l'ensemble des revenus, tandis qu'à l'autre extrémité, les 10% les moins riches n'en perçoivent que 3%. Concernant les salariés 15% sont en dessous du SMIC. Bénéficiaires du RMI, salariés pauvres, et SDF n'ont jamais été si nombreux et la précarité ne cesse de s'étendre. Cette évolution est mise en évidence en constatant que le capital prend 10% de plus de PIB et les salaires 10% de moins, en trente ans, (et ces chiffres ne sont pas récents) Ce tableau devient plus sinistre en abordant le Tiers-monde, mais restons dans le cadre de la pétition : http://www.fondation-copernic.org/1200euros/plan.php3 |
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guydufau 07/07/2005 16:28 |
re : conversation sur l'économie |
Le capitalisme a besoin de la croissance, la croissance a besoin de la confiance. Cette confiance est-elle méritée ? Le commerce mondial, l'économie réelle, représente chaque année 8000 milliards de dollars, mais les seules transactions de change s'expriment par le chiffre astronomique de 1174 milliards de dollars chaque jour.(1) C'est donc, plus de 98% des transactions monétaires qui ne correspondent pas à des échanges de biens et de services réellement existants. Ce système n'est ni régulé, ni contrôlé et la totalité des réserves des banques centrales, y compris celle de la banque fédérale US, ne représente que huit heures de transactions financières. Le risque d'une propagation d'une crise financière majeure à l'économie réelle entraînant une récession mondiale beaucoup plus grave que la crise de 1929, est donc réel. Nous vivons sur un volcan financier, mais, bonnes gens, dormez tranquilles, ayez confiance. (1)Chiffres du rapport mondial du Programme des Nations unies pour le développement datant de 1999. |
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Tocqueville 07/07/2005 20:30 |
re : conversation sur l'économie |
Par une "certaine gauche", on entend celle qui se définit comme "antilibérale" (sans tellement aller plus loin par ailleurs dans la définition), largement héritière du communisme (sans s'en réclamer officiellement), et qui assène des slogans plus qu'elle ne pense réellement le monde réel (ainsi du marché accusé de fonctionner sur l'"exploitation des travailleurs", le "culte du profit" et j'en passe). Cette gauche est minoritaire politiquement et intellectuellement dans la galaxie des gauches en Europe (Angleterre, Allemagne,Espagne, etc.)bien que plus présente en France. Elle réfute enfin les choix de gouvernement effectués par les social-démocraties (accusées et ce n'est pas très neuf d'être "social-traîtres"... version moderne à la Du Faux: "Blair = Greenspan") et ne cherche pas à participer aux affaires publiques en tant que telles. De manière générale, elle ne doute pas une seule seconde de la justesse de ses avis, et à la moindre contre-argumentation, a tôt fait d'accuser le contradicteur de tous les maux ("salaud de libéral" sera l'expression la plus fréquemment utilisée). Sur le fond enfin, ses promoteurs assènent des séries de chiffres (non contestables mais pas toujours) et prétend prouver ainsi le caractère néfaste du marché (voir plus haut), en confondant en particulier constat et corrélation (exemple courant: le Cac 40 augmente de 30% sur un an, le chômage augmente de 3% sur la même période, conclusion: la Bourse est responsable du chômage). En résumé: simplicité du propos, ressassement de slogans, refus de penser la question du pouvoir, négation du principe de responsabilité, tout cela définit ce qu'on peut appeler une "certaine gauche". |
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shhhhhhhhhh 07/07/2005 20:44 |
re : conversation sur l'économie |
Mais que vous avez donc de mauvaises fréquentations. Triez vos interlocuteurs que diable. Tant de slogans subis, tant de mauvais argumentats assénés. Cependant j'ai observé que de mauvais arguments attirent de mauvaises réponses. Rassurez moi, vous n'êtes pas dans cette situation n'est-ce pas ? Vos propos à l'égard de cette "certaine gauche" ne contiennent qu'une argumentation de très haute volée n'est-ce pas ? Vous avez très certainement une analyse post-marxiste du capital qui va nous épater, et qui n'aura nul besoin des mots exploitation travailleurs ou profit. Pourriez vous nous la livrer ? |
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paul 08/07/2005 09:18 |
re : conversation sur l'économie |
Je suis désolé, monsieur Tocqueville, mais je cherche vainement de la substance dans votre dernière intervention, faite d'accusations gratuites et sans la moindre argumentation. Même Henry fait plus d'efforts que vous, mais on le sait, depuis la nuit des temps il n'y a jamais eu que les rebelles qui travaillent, et pour cause ils sont tombés dans le travail à leur naissance comme Obelix dans son tonneau. La droite n'a jamais su que faire travailler les autres, même lorsqu'il s'agit parfois des cadets moins bien lotis. De grâce, arrêtez de nous servir de telles soupes. Merci. Paul |
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Henry Faÿ 08/07/2005 12:09 |
on le sait... mais moi, je ne sais pas |
![]() << on le sait, depuis la nuit des temps il n'y a jamais eu que les rebelles qui travaillent, et pour cause ils sont tombés dans le travail à leur naissance comme Obelix dans son tonneau. La droite n'a jamais su que faire travailler les autres>> "On le sait"... Mais qui est ce "on"? Qui a dit de pareilles choses? Dans quel grimoire a-t-on la chance de les trouver? "Il n'y a jamais eu que les rebelles qui travaillent". Propos extravagants. On dirait que c'est d'une société d'esclaves qu'il s'agit, les esclaves n'étant pas forcément des rebelles, d'ailleurs. Quand on est rebelle, on ne travaille pas, c'est le premier acte de la rébellion. Ou alors on travaille le plus mal possible et alors productivité à presque zéro, ce qui n'est pas le cas. La droite se caractérise par une forte valorisation du travail, attitude dont elle n'a bien sûr pas le monopole, ça existe aussi à gauche et il serait absurde de prétendre que les hommes de droite sont tous des rentiers qui ne mettent pas la main à la pâte. Vision aussi irréelle que possible et j'ai l'impression qu'il faudrait se mettre un peu d'accord sur ce qu'on appelle droite. ![]() |
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shhhhhhhh 08/07/2005 13:45 |
re : conversation sur l'économie |
La droite : "Arbeit macht frei " ça vous convient ? Bon, allez, je suis méchant. Disons: le travail rend libre! |
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paul 08/07/2005 14:51 |
re : conversation sur l'économie |
allez vite car je ne me sens pas bien : le rebelles, Henry, travaillent à leur épancipation. salut paul |
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Othar 08/07/2005 15:39 |
méchanceté |
A shhhhhhhh: "Qu'est-ce qui nous empêche de dire, devant chaque personne rencontrée, surtout quand son ignorance ou sa suffisance ou sa méchanceté nous blessent: "Salut, toi qui mourras un jour, et mourras peut-être un peu plus sage que tu ne te montres en ce moment." Ainsi Zénon espèrait mourir un peu moins sot qu'il n'était né." Ce paragraphe de trouve dans l'Oeuvre au Noir de Marguerite Yourcenar |
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shhhhhhhhhhh 08/07/2005 16:07 |
re : conversation sur l'économie |
Pardon? Vous me parlez ? N'est-ce point vous qui à plusieurs reprises avez qualifié mes interventions de "peu clair ".? Au moins là, j'étais clair. Votre apologie du travail de droite ou de gauche, me gonfle, j'ai, je crois, à peine caricaturé. Votre allégeance à l'économie est parfois une étrange lunette, vous semblez plongé là-dedans comme on pouvait etre plongé en Dieu au moyen age. Un monde unitaire. Encore que Dieu était certainement plus passionnant que l'économie ne peut l'etre actuellement. Votre présupposé qu'on ne saurait se passer d'économie n'est pas plus fondé que celui selon lequel on ne saurait se passer de théologie. J'ai dit un moment que l'économie était une idéologie, et je le maintiens, mais c'est plutot le terme idéologie qu'il faudrait expliciter: pour moi un système de pensée constitué de demi-vérités et donné à consommer tel que. En ce qui concerne droite ou gauche, honnetement j'en ai rien à battre. C'est une classification dérisoire. On pense juste ou pas. On dit la vérité ou pas. Et là vous allez me dire que je suis peu clair, bien sur. Votre modérantisme me parait parfois désespérant, et souvent inadapté. Ne vous y trompez pas, il y a plus sur ciel et sur terre que votre imagination ne saurait en rever ( c'est mieux que Yourcenar quand meme). |
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shhhhhhhhh 08/07/2005 16:15 |
re : conversation sur l'économie |
Au fait, j'oubliais, la méchanceté c'est vrai, je le regrette. Mais pour ce qui est de mon ignorance ou de ma sottise ou de ma suffisance, ou ce que vous voulez, je m'en fiche. Et mon QI n'est pas très élevé. Et mon mode de vie est plutot bricolé.Et si vous saviez tout ce que je ne sais pas, vous seriez surement scandalisé. |
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bon vent 08/07/2005 18:20 |
re : conversation sur l'économie |
Tocqueville, "le Cac 40 augmente de 30% sur un an, le chômage augmente de 3% sur la même période, conclusion: la Bourse est responsable du chômage" La conclusion que tire cette "certaine gauche" est plutôt la suivante : l'augmentation des profits boursiers ne se traduit pas par une augmentation de l'emploi. De l'autre côté du tableau, ces sociétés ne cessent de réclamer des baisses de charges sociales, de brûler le code du travail etc....ici par contre les sociétés retrouvent la conexité entre la baisse des charges sociales et l'embauche : je ne comprends pas bien, éclairez moi, s'il plait à l'économiste |
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bon vent 08/07/2005 18:40 |
re : conversation sur l'économie |
Annoncé par ATTAC le 2 juillet 2005 : La mairie d'Autry-Issards vient d'être déférée par le préfet devant le tribunal administratif pour avoir pris une délibération déclarant la commune « hors AGCS » le 23 mars 2005. Le Conseil d'administration apporte son soutien à ce Conseil municipal qui s'est déclaré « zone hors AGCS » comme 13 autres communes de ce département, comme le Conseil régional d'Auvergne et plus de 1000 collectivités de diverses importance en France et en Europe. Cet accord négocié loin des peuples dans le cadre de l'OMC a pour conséquence de réduire considérablement la capacité des élus à prendre des décisions. Ceci est une atteinte grave à la démocratie et au principe constitutionnel de l'autonomie de la gestion communale. Alors que le Président de la République et le Premier Ministre ont été interpellés par les élus réunis en Etats généraux à Bobigny en novembre 2004, le gouvernement choisit une réponse juridico-administrative à la légitime inquiétude d'élus s'interrogeant sur le devenir de leurs territoires et des services publics locaux. |
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Tocqueville 08/07/2005 18:45 |
re : conversation sur l'économie |
Mais Bon Vent, le problème est bien la conclusion à laquelle vous arrivez si promptement, au-delà de toute nuance ("l'augmentation des profits boursiers ne se traduit pas par une augmentation de l'emploi"), assez typique des arguments aux lance pierre du poujadisme de gauche. Les "profits boursiers", dites vous ? Mais toutes les entreprises font-elles des profits ? Toutes ont-elles recours au marché boursier pour leur fonctionnement (on sait qu'il n'ya qu'une minorité d'entrepises qui fonctionnent grâce au financement boursier; la plupart utilisent soit l'argent bancaire, soit l'autofinancement) ? De quoi par alleurs dépend un taux de chômage ? Ques sont les ressorts du sous emploi ? A tout cela, je vous reproche de ne faire que des rappprochements faciles, jamais argumentés, jamais démontrés, et qui ne résistent pas à l'analyse des faits. Sur le fond, je pense que les contours de cette gauche que j'ai essayé de dessiner sont assez justes et vous ne m'avez d'ailleurs pas contredit. Après cela, je suis prêt à argumenter et ECHANGER sur des points plus précis relatifs aux grands débats économqieus du moment, cela étant un peu l'obejctif de ce fil. |
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bon vent 08/07/2005 20:39 |
re : conversation sur l'économie |
Tocqueville, Je ne suis pas du tout d'accord avec votre analyse de cette gauche, que vous prétendez non contredite de ma part. Mais je préfère passer outre : poujadisme, ne cherchant pas à participer à la vie publique etc...la discussion sera vaine et stérile. Je préfère ECHANGER sur le point suivant (je ne suis pas du tout économiste, mais j'observe je lis, et je vais donc essayer de présenter un peu comment je perçois l'évolution du monde qui m'entoure) : D'après vous la gauche ne pense pas "le monde réel", voilà le noeud du problème : qu'est ce que le monde réel ? La réplique classique opposée aux gauchistes utopistes.. On nous dit que le monde réel ceux sont les contraintes de la réalité économique, soit ! mais encore ? Toutes les entreprises ne sont pas côtées en bourse, or il y en a un certain nombre, mais la question ne se pose pas sur leur nombre. Le problème, est la pression énorme que ces société côtées en bourse exercent sur le tissu économique des entreprises moyennes fonctionnant à l'échelle locale. Les sociétés fonctionnant à l'échelle mondiale dévorent tout le tissus économique des entreprises fonctionnant à l'échelle locale (et toutes les conséquences en cascade qui en résultent, sur le plan social). Le profit recueilli par ces multinationales, de tous ces petits marchés qu'elle a englouti, est reporté sur les marchés financiers qui génère de lui même à nouveau du profit. Tous les petits commerces, projets (désirs) de production de biens et services à l'échelle locale dans un rapport d'échange et d'épanouissement social sont ainsi confisqués (par la pression concurentielle de ces multinationales) or, en retour, il n'y a rien, il n'y a pas de travail. Jusqu'au début des années 80, les profits réalisés par les grandes entreprises (je ne parle pas des multinationales qui n'avaient pas encore pris leur essor en Europe) trouvaient une contrepartie : l'emploi (c'était l'économie industrielle, je crois). Au début des années 80, la "libération" progressive des marchés de capitaux a déplacé les rapports d'échange économiques et partant, a écarté les "hommes" et les "femmes" (ces "entités" vous disent-elles quelque chose ?) des rapports d'échange économiques et sociaux à l'échelle vivante humaine. |
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shhhhhhhhhh 08/07/2005 22:53 |
re : conversation sur l'économie |
Quoiqu'il en soit je souhaite sincèrement que Paul revienne rapidement parmi nous, et qu'il se rétablisse rapidement. |
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guydufau 09/07/2005 10:48 |
re : conversation sur l'économie |
Le schéma décrit par Bon vent le 8-07 à 20h39 est illustré par l'exemple de la grande distribution qui, ayant acquit un monopole (plus de 70% des produits alimentaires)impose à ses fournisseurs des prix, des conditions de livraison, de conditionnement,etc., puis des prix révisés a la baisse par le système dit des" marges arrières". Malgré des réactions, parfois violentes, de la part des producteurs, la grande distribution continue à "écraser les prix", c'est qu'elle doit conquérir de nouveaux marchés en s'investissant à l'étranger. Qui y a-t-il en retour ? -Le commerce de proximité qui disparait en même temps que des emplois... -Des entreprises qui se délocalisent pour pouvoir continuer à fournir la grande distribution, conseillées par cette dernière :"vous ne pouvez pas suivre, délocalisez" Le paysage qui s'enlaidit, etc. Lire "les coulisses de la grande distribution", Jacqiau (orthographe et éditeur oubliés) - |
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bon vent 09/07/2005 13:52 |
re : conversation sur l'économie |
Ce qui est dénoncé par cette "certaine gauche" rejoint l'analyse de Jean-Luc Gréau, invité de FINKI ce matin, qui publit un essai :" L'avenir du capitalisme" Il note une mutation interne du capitalisme, c'est le capitalisme d'actionnaires. Le face à face entre le capital et les salariés est remplacé par le face à face entre les actionnaires et l'entreprise. Fait nouveau : concentration de l'épargne dans des fonds collectifs gérés par des professionnels et placée dans des entreprises NON COTEES en bourse. L'entreprise est soumise à la pression des actionnaires qui exigent une rentabilité de leurs actions. Dans le capitalisme familial, l'actionnaire et le salarié avaient partie liée. Aujourd'hui le capitalisme financier pousse l'entreprise à accroitre les risques dans le but d'accroître le cours de l'action; Et si l'entreprise échoue les petits actionnaires (c'est d'eux qu'il s'agit) placeront leurs actions dans d'autres entreprises. Ce qui a changé, c'est le partage des risques : actuellement les intérêts des salariés sont exclus de ce rapport de risques. |
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Tocqueville 09/07/2005 17:37 |
re : conversation sur l'économie |
1°) d'abord, je ne confonds pas une "certaine gauche" (celle se réclamant de l'antilibéralisme) avec la gauche social-démocrate à tendance réformiste, celle qui se pose réellement la question du pouvoir et qui accepte pleinement l'économie de marché. Celle-ci se coltine avec le réel (et c'est moins romantique en effet) tandis que celle_là s'en tient aux slogans. 2°) Deuxio, je suis toujours curieux de lire des explications historiques originales sur les transformations du capitalisme. Sauf qu'opposer un capitalisme familial de l'ère industrielle d'hier à un capitalisme d'actionnaires obnubilé par les profis boursiers qui serait celui d'aujourd'hui est une pure vue de l'esprit. L'actionnariat apparaît dès les années 1850-1860 en France et en Angeleterre et prend très vite dans certaines branches (le rail, les grands travaux) une importance considérable. Les historiens parlent même d'un a^ge d'or de la Bourse à la Belle Epoque, en ce sens où celle-ci comptait davanatge qu'aujourd'hui dans le financement industriel (à cause de l'absence de grandes banques comme aujourd'hui, sauf en Allemagne). A ce sujet, la dénonciation du "capitalisme financier" est une vieille antienne marxiste aussi ancienne que le capitalisme lui-même (voir Zola, L'argent) et ne me paraît être une analyse bien pertinente de notre époque. Tercio, la dénonciation des multinationales comme monstruosités de l'économie est un bon vieux slogan aussi creux qu'une vieielle cruche. D'abord, dans tous les pays du monde, l'essentiel de l'économie est constitué (tant en termes de richesse créée que de population employée)de petites, voire très petites entreprises. La Plupart fonctionne sur des marchés locaux et régionaux, au mieux nationaux (dans l'industrie comme dans les services). Que les multinationales soient plus nombreuses et plus visibles, c'est un fait. La standardisation des goûts et des besoins dans le monde a en effet favorisé leur essor (l'exemple type, c'est Mac do, du produit purement étasunien à un produit mondial). Que ces dernières gouvernent l'économie et dictent leurs règles (qui n'est jamais que d'effectuer dans une année plus de rentrées d'argent que de dépenses, c'est à dire de faire du PROFIT) alors là NON ... ou alors prouvez-le par des exemples précis. |
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guydufau 09/07/2005 18:01 |
re : conversation sur l'économie |
Je laisse à Bon vent le soin de répondre à Tocqueville, mais la grande distribution n'est-il pas un des exemples que demande Tocq.? |
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Henry Faÿ 09/07/2005 18:04 |
c'est vrai, c'est faux |
![]() << Le profit recueilli par ces multinationales, de tous ces petits marchés qu'elle a englouti, est reporté sur les marchés financiers qui génère de lui même à nouveau du profit. Tous les petits commerces, projets (désirs) de production de biens et services à l'échelle locale dans un rapport d'échange et d'épanouissement social sont ainsi confisqués (par la pression concurentielle de ces multinationales) or, en retour, il n'y a rien, il n'y a pas de travail.>> C'est vrai si on considère la distribution les produits cosmétiques l'habillement l'alimentation le cinéma la publicité l'hôtellerie etc. C'est faux si on considère les travaux publics les industries minières le pétrole l'informatique les télécommunications l'aéronautique la recherche pharmaceutique la métallurgie lourde etc. ![]() |
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lionel 09/07/2005 21:43 |
re : conversation sur l'économie |
Jeudi, l'auteur de Négrophobie faisait remarquer qu'en Afrique la decouverte de petrole etait quasiment toujours une catastrophe majeure pour les populations locales Si on relit "Noir silence", on decouvre que pour les compagnies il est tres interessant de traiter avec un chef de guerre local qui chasse les paysans et "securise" les champs petroliferes. Avec les sommes colossales du petrole, le chef de guerre devient rapidement un dictateur sanguinaire, gros acheteur d'armement, surtout si on a pris soin de le choisir dans l'ethnie minoritaire pour garder un moyen de pression sur lui. Dans ce scenario de predation, le but est d'eviter à tout prix l'avenement d'un etat stable et democratique, tenté par la nationalisation du petrole. ![]() |
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paul 09/07/2005 22:08 |
re : conversation sur l'économie |
Avez-vous entendu comme moi, ce matin samedi 9 juillet, cette longue et sibylline émission animée par notre cher Finky qui portait sur ce vaste sujet qui s’appelle l’économie ? Je ne voudrais pas me scandaliser outre mesure sur l’incohérence de l’animation ou plutôt sur le simple fait que Finky a été incapable de gérer une espèce de murmure général dont j’ai eu un mal fou a voir et à entendre ressortir quelque chose de tangible. Cette anarchie discursive me paraît valoir symptôme d’un babélisme théorique désormais universel. Pourtant quelque chose m’a fortement amusé, à savoir le courage ou le culot de l’un des intervenants dont l’objectif était de faire surgir la notion de protectionnisme dans le contexte actuel sans provoquer les cris d’orfraie attendus en pareilles circonstances. Pensez-donc ! Le protectionnisme fait partie des péchés de jeunesse du capitalisme, non ? et sa seule évocation aurait dû mettre le feu au studio de Finky. Or, rien, ou presque. Le tenant d’un protectionnisme conjoncturel et en somme passager, thèse que non seulement je défends depuis des lustres mais dont j’annonce l’imminence depuis quelques semaines pour la survie de l’Europe, (les curieux peuvent se référer à quelques unes de mes interventions sur ce forum), hé bien ce monsieur a été traité avec une grande déférence et n’a nullement scandalisé le quarteron de libéraux qui l’entourait. Comme quoi cette émission ressemblait fichtrement à une sorte de mise en condition, d’entraînement pour un approfondissement théorique et surtout pratique de ce retour à un mécanisme qui a fait la puissance des grands Empires, sauvé la France à plusieurs reprises depuis la Première Grande Guerre, et qui est la seule solution pour permettre à l’Europe de respirer à son rythme sans se laisser imposer la loi d’une mondialisation à l’américaine. Mais je vous l’avoue, tout cela est très complexe, car la réalité (c’est à dire la propriété privée) et ses cadrages juridiques nationaux et internationaux nous ont placés dans un équilibre dont dépend notre caddy hebdomadaire, notre chèque de fin de mois et tout ce qu’on résume sous le terme de « protection sociale ». Nous pouvons bien bavarder à la radio, ou écouter les envolées parfois enthousiastes des tenants de la nouvelle économie que résume le terme de board management ou board governance, bref la gestion directe des entreprises par les actionnaires, ce à quoi nous pensons reste notre propre situation dans cette toile d’araignée mondiale. Or, est-elle si mondiale que cela, cette toile ? Dans cette même émission, on a frôlé parfois une vérité qui n’a pas osé se dire mais qui est pourtant de taille : les économies sont encore et toujours d’abord des économies nationales ou régionales (Europe = région), bien avant d’être cette hydre transplanétaire qui nous étrangle paraî-il peu à peu, de Pékin à Brest et de Johannesburg à Stockholm. Cela me rappelle ma surprise, à l’époque où je me préoccupais beaucoup de ces questions, de découvrir que le pourcentage des échanges extra-européens ne dépassait pas 8 %, ce qui signifie en clair que nous avons un marché intérieur qui se suffit pratiquement à lui-même et qui peut très bien, s’il le désire, se passer momentanément de certains échanges extérieurs, sous forme d’importation ou d’exportation. Bien sûr, les intrications réciproques des économies sont plus complexes que de simples chiffres, et on ne peut pas faire l’impasse sur des faits têtus comme par exemple celui qui fut cité ce matin et qui nous apprend que Boeing fait fabriquer 30 % de son futur 787 en Europe, et il en va sans doute de même pour Airbus et pour bien d’autres liaisons de ce genre. Mais je ne pense pas que ce genre de dépendance puisse empêcher notre région de fermer ses frontières à des marchandises qui menacent directement notre marché de l’emploi déjà gravement atteint ni à mettre en place des mesures de protection destinée à calmer le mouvement d’un marché qui devient incontrôlable. Certains passages étaient cependant intéressants, voire essentiels à méditer : notamment la stratégie chinoise qui consiste à s’assurer des sources de matières premières en achetant directement des entreprises et des concessions sur les cinq continents. Mais encore une fois, on doit ici se référer aux cadres juridiques dans lesquels s’opèrent de telles négociations, et donc leur valeur réelle dans un futur prévisible. Ne jamais oublier l’histoire des Bons Russes ! D’où la nécessité de s’intéresser aussi à ce qui se passe à Genève du côté de l’OMC, organisation que le Général aurait certainement traité de « machin » tant il était sceptique sur la capacité des deux cents pays du monde à parvenir à des accords réalistes et concrètement respectés. Mais je vais vous faire un autre aveu : tout ça m’ennuie profondément, toutes ces spéculations sont tellement loin de mes centres d’intérêts réels, ce qui fait ma vie, mon existence, quoi ! Qu’est-ce que je peux faire avec toutes ces spéculations ? Montrer que je sais des choses ? Faire la preuve que je pourrais, le cas échéant, bénéficier légitimement d’un petit bout de pouvoir parce que je suis « con-pétant » ? Mauvais, même dans les jeux de mots je suis mauvais. Mais encore, spécialiste du savoir des mouvements des choses et des hommes ? Grand justicier des méchants (ou des gentils, c’est tout comme) ? Bref, que je sais parler et arguer (prononcer argüer), briller en société, sur les forum, en mettre plein la vue à des gens comme moi qui n’ont pas été, pour leur malheur, initiés aux formules bidons mais qui en mettent plein la vue ? Non, non, non et non. Moi je constate que le monde qui m’entoure, et en particulier celui qui prend tellement de plaisir à parler parler parler, est minable et laid, médiocre. Il ne me procure aucune émotion. Bon, c’est vrai je suis vieux et les vieux ça n’a plus d’émotions, c’est bien connu. Faux, archi-faux, mais il se fait un tri avec le temps, ça c’est vrai, et on ne prend plus son pied avec n’importe quelle godasse….Je regarde tous les jours, obligé puisque ce monde s’impose à moi, je n’ai pas les moyens d’aller me planquer dans un désert ou dans une grotte crétoise, et ce que je vois est ridicule, tout cet empilement de marchandises dénuées de sens, de finalités dignes de mes désirs. D’un côté c’est la bouse médiatique, parfois traversé, mais c’est si rare, par un documentaire passionnant, de l’autre une Kulture pour cadres obligés de se présenter à la Caisse de l’Opéra pour faire plaisir à la femme du patron qui fait plaisir à la femme de son amant qui fait plaisir au mari de sa maîtresse et où finalement tout le monde s’emmerde. Bon, de temps en temps il y a des choses douces, il y a des discussions fortes et qui vous apprennent des tas de choses, mais c’est de plus en plus rare, et c’est pourquoi nous avons ouvert le premier forum sur FC, cette radio qui avait un tel don pour nous consoler de la médiocrité de tout le reste. Viansson-Ponté avait écrit dans Le Monde, quelques jours avant le 22 mars –« La France s’ennuie » -. Voilà un journaliste qui sait, qui savait de quoi il parlait. Alors je cesse de me donner des émotions en briquant des formules chocs et chics sur l’économie, la sociologie, l’ethnologie ou la politique (tout ça il m’arrive de le faire, mais plus d’en parler, surtout de la philosophie, c’est encore la discipline qui contient le plus de poésie. Car c’est la poésie qui m’intéresse, la poésie du monde, sa poésie dans laquelle je tiens une petite place comme vous tous, même l’économie en contient parfois (comme la physique des particules, grande dévoreuse de métaphores parfois à mourir de rire), raison pour laquelle j’écoute aussi, comme certains d’entre-vous des émissions de discoureurs de fond sur ces genres en eux-mêmes repoussants et sans intérêt. Je m’intéresse au présent. Là, vous voyez, je vais aller me coucher avec ma Martine, et nous allons fermer les yeux en même temps joue contre joue. M’aime-t-elle ? Est-ce que je l’aime ? Questions idiotes, nous sommes tellement bien l’un contre l’autre sans serviette mouillée sur la tête pour éviter de mourir asphyxiés par la poussière de l’immeuble qui s’écroulerait dans un tremblement de terre ou dans un attentat dit terroriste. Pas encore de serviette mouillée comme dans mon enfance, on regarde ensemble les derniers rayons du soleil. Je lui raconte quelques conneries dont elle se fiche éperdument (elle ne s’intéresse à rien, la pauvre, qu’à elle-même et à ce qui la rend assez solide pour continuer à vivre. Comme moi, quoi, qu'elle aide aussi à sa manière à continuer. On se pose parfois des questions, on remplit soigneusement toute notre paperasserie pour être « en règle » avec le fisc, le propriétaire, les assurances, les enfants et patati et patata, c’est déjà suffisant comme corvées. Et puis ma Martine, elle bosse encore, alors calmos et douceur, c’est pas fini les Directrices hystéros et les Inspecteurs sadiques. Encore deux trois années et ciao, on s’endormira enfin tous les jours comme on s’endort quand elle est en vacance. On se fera des petits plats qu’elle aime faire, et ça me reposera un peu parce que je suis fatigué et un peu trop malade, malade du corps, mais surtout de l’âme qui en a marre de ce monde de fous qui ne s’intéresse qu’au dernier modèle de bagnole ou au dernier canon de l’informatique + photo + camescope + enfin tous ces machins qui ne servent finalement à pas grand chose si on y regarde de près. Quand au bout de certain compte, du compte de certain, on fouille dans la paperasse, on ne trouve pas grand chose de passionnant, les mêmes cadenas sémantiques, pardon pour ce mot savant, les mêmes cadenas moraux, les mêmes cadenas idéologiques, parfois transmis, parfois acquis par des hasards qui font la vie, quand a eu la chance d’en avoir une. Oui, il me reste aussi la mémoire, passionnant miroir de mon Soi qui s’en va vers le lieu où l’on broute l’herbe par les racines, regarder une dernière fois tout ce qu’on a joui, vraiment joui, aussi bien le souvenir de l’Apollon en bronze de Delphes que de la grande fiesta de Mai68 que j’ai eu le bonheur de vivre à un âge légèrement plus avancé que mes camarades de fac, donc avec plus d’ardeur et de sagesse, de savoir-faire. Et puis tout le reste, l’enfance brillante de clarté en pleine guerre, l’adolescence ambiguë de partout mais secrètement jouissive, et surtout le rire, le rire et encore le rire. J’ai beaucoup ri dans ma vie et je ris maintenant parce que j’ai l’air de me moquer de vous, que peut-être vous le croyez ? Mais ce n’est pas vrai, je ne moque pas de vous, je vous fais partager ce que Bergson appelait avec la grandiloquence qui lui était propre un « état de conscience » présent, tellement présent qu’il a déjà balancé dans l’oubli toutes les âneries que mes oreilles ont vaguement enregistrées ce matin aux alentours de huit heures. Ce soir, aux alentours de dix heures. Salut à tous et ne vous en faites pas, c’est pas si grave. Votre Paul, hic ! ![]() |
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bon vent 09/07/2005 22:10 |
re : conversation sur l'économie |
que des multinationales "gouvernent l'économie et dictent leurs règles (qui n'est jamais que d'effectuer dans une année plus de rentrées d'argent que de dépenses, c'est à dire de faire du PROFIT)" alors là NON ... ou alors prouvez-le par des exemples précis". Tout d'abord, que je sache, quel est l'objet d'une société ? : c'est de faire du profit et RIEN D'AUTRE, si vous voyez, autre chose merci de m'éclairer Lionel m'apporte un exemple indéniable (merci Lionel), l'Afrique est une parfaite illustration de cette gouvernance par les multinationales, via le soutient du despote local : c'est tellement facile en Afrique; l'affaire ELF & Co par exemple, je ne connais pas le nom des sociétés qui sont en train de piller les minerais de la République du Congo, sur fond de guerre pseudo inter-ethnique. En Europe, c'est plus compliqué bien sûr : le premier angle d'approche est le lobbying des multinationales oeuvrant à Bruxelles. Voici un article en anglais de Jean Shaoul sur le site : http://www.wsws.org/articles/2005/jun2005/lobb-j06.shtml Je n'ai plus la source de la traduction de cet article, mais en voici des extraits choisis : "La France et les Pays-Bas ayant massivement voté contre la constitution européenne, il est utile d’attirer l’attention sur un conflit qui expose le caractère profondément antidémocratique de l’Union européenne ainsi que son rôle de tirelire pour l’enrichissement personnel des industriels et de tremplin servant à lancer les attaques contre la classe ouvrière. Slim Kallas, le commissaire européen chargé des affaires administratives, d’audit et de la lutte antifraude, a annoncé en mars qu’il préparait une initiative européenne de transparence. Ceci nécessiterait entre autres que les lobbyistes professionnels révèlent les intérêts qu’ils représentent et leurs sources de financement..... Il existait quelque 15 000 professionnels du lobbying à Bruxelles et environ 2 600 groupes d’intérêt qui y disposent de bureaux permanents. Il estima que les activités de lobbying généraient entre 60 et 90 millions d’euros de revenus annuels pour les lobbyistes... Qui au juste sont ces lobbyistes ? Quels intérêts représentent-ils ? L’Observatoire européen des entreprises (CEO), un groupe de recherche et de campagne sis à Amsterdam, a rédigé un guide fascinant dans le style de la série Lonely Planet sur le monde du lobby industriel du Quartier Léopold, les quatre kilomètres carré représentant le quartier de l’UE à Bruxelles, appelé Le quartier européen de Bruxelles. ... Selon le CEO, SOIXANTE-DIX POUR CENT des 15 000 lobbyistes professionnels représentent la grande industrie. Chaque industrie ou secteur imaginable bénéficie d’un groupe de pression. Vingt pour cent représentent des ONG, ce qui comprend aussi les syndicaux, les groupes d’organisation de santé publique, d’environnement, etc. DIX POUR CENT représentent les intérêts des régions, des villes et des institutions internationales... Leur objectif principal est la Commission européenne car elle seule est habilitée à proposer et à élaborer une nouvelle législation pour le Parlement européen.... Le CEO énumère un nombre de stratégies de lobbying que la firme Kimmons & Kimmons expose dans l’un de ses stages de formation. C’est une lecture intéressante. « L’avion de combat » (« The gunship ») comporte du lobbying agressif incluant des menaces de délocalisation au cas où les projets officiels n’étaient pas abandonnés, et ne devant être employé que si les autres tactiques restaient vaines. « The Kofi Annan », (« The Kofi Annan ») également connu sous le nom de « Cheval de Troie » ou engagement constructif, signifiant soumettre aux gouvernements un compromis mutuellement acceptable. « Le bon flic mauvais flic » (« The good cop-bad cop ») où une entreprise ou un groupe adopte une ligne dure et un autre présente une solution de « compromis constructif ». « Le dentiste » (« The dentist ») par lequel une entreprise ou un groupe qui n’apprécie pas une réglementation essaiera « d’extraire la plus mauvaise dent » d’abord pour revenir au reste plus tard. « The third party » (le parti tiers) signifie travailler avec les ONG et les syndicats dans le but de trouver un compromis pour régler un conflit. « Le baudet » (« The donkey ») est la technique des stratégies de la carotte et du bâton en vue de gagner des décideurs clé. Etant donné que la firme prétend que de telles stratégies n’entrent pas « normalement » dans le domaine de la séduction et de la corruption, l’on peut dire à coup sûr qu’elles ont souvent été appliquées. L’une des principales associations industrielles est l’Union des industries des pays de la communauté européenne (UNICE), la confédération patronale européenne. Il n’est donc pas étonnant qu’elle préconise un marché du travail « souple » au sein d’un marché intérieur débarrassé autant que possible de toute « distorsion » physique, technique, fiscale et sociale. UNICE livre des analyses détaillées et des commentaires sur presque toute politique émanant de Bruxelles. Elle ne se limite pas au lobbying à Bruxelles mais, par le biais des fédérations nationales de ses adhérents, elle pratique également le lobbying des 25 gouvernements nationaux européens. Elle a exigé un moratoire sur toute nouvelle initiative sociale jusqu’à ce que l’UE soit devenue l’économie la plus « concurrentielle » du monde. Selon le CEO, le choix des bureaux de l’UNICE a été guidé par le fait qu’ils sont situés juste en face de la Direction générale du marché intérieur de la Commission européenne qui est farouchement pro-business. Jusqu’à l’automne dernier, le commissaire responsable de la Direction générale était Fritz Bolkestein, qui est à l’origine de la Directive sur les services d’intérêt économique général, dite Directive Bolkestein, destinée à libéraliser et à ouvrir les services publics aux entreprises privées. Alors que la directive a été renvoyée pour révision suite à une opposition populaire massive, son successeur ne fera certainement rien d’autre que de la retoucher quelque peu..... Le lobby de l’industrie chimique a été l’un des plus tapageurs en organisant l’une des campagnes de lobbying la plus scandaleuse de l’histoire de l’Union européenne. Jusqu’à 99 pour cent de l’ensemble des produits chimiques vendus dans l’UE n’ont été soumis à aucun examen officiel relatif à l’environnement et à la santé. Conformément au CEO, le géant allemand BASF qui dispose de bureaux de lobbying à Bruxelles, a pris la tête du Conseil européen de l’industrie chimique (CEFIC). Avec le soutien de Bush, le CEFIC a réalisé une campagne contre les efforts de l’UE de réglementer les produits chimiques toxiques par son système enRegistration, Evaluation, Autorisation des substances CHimiques (REACH). Le CEFIC a dépensé des millions d’euros en lobbying et dans une campagne dans les médias pour retarder et affaiblir le projet. Sous la direction de BASF, le CEFIC a argumenté que le système REACH aurait un impact défavorable sur la « compétitivité » et entraverait l’objectif communautaire de l’Agenda de Lisbonne, à savoir devenir l’économie la plus compétitive au monde d’ici 2010. Des analyses faites par des conseillers financés par les entreprises avancèrent des estimations largement et délibérément exagérées des coûts que REACH pourraient entraîner pour les entreprises ainsi que des pertes d’emplois qui s’ensuivraient. L’industrie chimique eut vite fait d’avoir les gouvernements britannique, allemand et français de leur côté et le projet REACH fut considérablement édulcoré. La réponse des lobbyistes L’annonce hésitante du commissaire Kallas dans sa quête de transparence de la part des lobbyistes d’après lui, toutes ses propositions peuvent être soumises à discussion a suscité une opposition féroce de la part des groupes même que l’Initiative sur la Transparence s’efforce de réfréner. Contrairement à cette proposition, ils demandent l’autorégulation, des codes de conduite volontaire et la « responsabilisation sociale des entreprises ». Un porte-parole d’UNICE a fait la réflexion suivante : « Des propositions tendant à plus de réglementation est une absurdité ». Rogier Chorus, de la Société des professionnels des affaires européennes (SEAP), une organisation commerciale regroupant 150 lobbyistes et créée dans le but d’éviter toute forme de réglementation du lobbying, déclara qu’il était « quelque peu intrigué » par la démarche vu que SEAP avait établi un code de conduite éthique volontaire à l’adresse des lobbyistes. Il dit, « A ce stade je ne l’accepterais pas [le registre de divulgation de renseignements] ». D’une manière arrogante, il somma la Commission de « revoir sa copie » en l’accusant de corruption, disant qu’elle ferait bien de balayer d’abord devant sa propre porte en rendant « les fonctionnaires moins vulnérables aux pots-de-vin »." L'article n'est pas fini, mais je m'arrêterai là. |
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Henry Faÿ 10/07/2005 08:53 |
amis de l'économie, bonjour! |
![]() amis de l'économie, bonjour (j'avais envie de titrer mon message l'économie pour les nuls, mais je me suis dit que ça ne serait pas gentil) *************************************************** <<(qui n'est jamais que d'effectuer dans une année plus de rentrées d'argent que de dépenses, c'est à dire de faire du PROFIT)">> Du PROFIT comme une accusation! Qu'est-ce qui explique cet écart entre les rentrées d'argent et les dépenses, pour une entreprise, qu'elle soit multinationale ou non? C'est la valeur ajoutée, qui se répartit entre salaires et profits. Si les salaires étaient exactement égaux à la valeur ajoutée, il est évident que ça ne marcherait pas, personne ne créerait jamais une entreprise. Il n'y aurait pas d'entreprise, nous mourrions tous de faim. Les profits rémunèrent le capital (un petit signe de croix) et alimentent les investissements à venir. Quelque chose me dit que bon vent est assez éloignée du monde de l'entreprise. ![]() |
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bon vent 10/07/2005 10:04 |
re : conversation sur l'économie |
Je n'accuse pas du tout les entreprises de faire du profit et je n'ai pas besoin de recevoir des leçons en la matière. Je répondais juste à Tocqueville qui semblait nier le fait, car c'est un fait, que les multinationales " gouvernent l'économie et dictent leurs règles " Il voulait un exemple explicite : et je lui en ai donné deux : la situation en Afrique et le lobbying à Bruxelles. L'article 213-2 du Traité de l'UE dispose que: "Les membres de la Commission exercent leurs fonctions en pleine indépendance, dans l'intérêt général de la Communauté. Dans l'accomplissement de leurs devoirs, ils ne sollicitent ni n'acceptent d'instructions d'aucun gouvernement ni d'aucun organisme. Ils s'abstiennent de tout acte incompatible avec le caractère de leurs fonctions. Chaque État membre s'engage à respecter ce caractère et à ne pas chercher à influencer les membres de la Commission dans l'exécution de leur tâche". Guydufau nous avait donné je ne sais plus sur quel fil, un extrait d'une déclaration de Pascal LAMY à la Rand Corporation, selon laquelle il s'engageait à agir dans le sens attendu par le Groupe d'intérêt. Elle est belle l'indépendance de la Commission ! |
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guydufau 10/07/2005 12:14 |
re : conversation sur l'économie |
Oui, j'avais cité Raoul-Marc Jennar -"l'Europe, la trahison des élites"-. Non seulement Pascal Lamy tenait des propos de serviteur viv à vis des lobbies, mais les réglements qu'il faisait adopter par la Commission européenne étaient mot pour mot dictés par ces lobbies. |
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bon vent 10/07/2005 13:56 |
re : conversation sur l'économie |
Tocqueville : 1°) d'abord, je ne confonds pas une "certaine gauche" (celle se réclamant de l'antilibéralisme) avec la gauche social-démocrate à tendance réformiste, celle qui se pose réellement la question du pouvoir et qui accepte pleinement l'économie de marché. Celle-ci se coltine avec le réel (et c'est moins romantique en effet) tandis que celle_là s'en tient aux slogans. => J'ai bien compris qui vous visez en parlant de cette "certaine gauche" c'était inutile de me le préciser. Quant à la gauche réaliste, il semblerait que depuis 2002 elle traverse une crise de représentativité criante : la moitié des affiliés au PS a voté NON à la constitution "L'actionnariat apparaît dès les années 1850-1860 en France et en Angeleterre et prend très vite dans certaines branches (le rail, les grands travaux) une importance considérable". => il s'agit de l'actionnariat industriel qui a fait naître la classe ouvrière (ça n'est plus d'actualité) "Les historiens parlent même d'un a^ge d'or de la Bourse à la Belle Epoque, en ce sens où celle-ci comptait davanatge qu'aujourd'hui dans le financement industriel (à cause de l'absence de grandes banques comme aujourd'hui, sauf en Allemagne)" => en effet à l'époque, les fruis des placements des actionnaires étaient recueillis à partir de la richesse générée par l'industrie financée. Peut-être avez-vous mal lu, ce que j'ai rapporté de l'intervention de Jean-Luc GREAU, à savoir que le capitalisme d'aujourd'hui est totalement déconnecté de la PRODUCTION de richesse (et partant la participation des salariés). le capitalisme industriel suppose une distribution de dividendes à long terme. L'actionnariat actuel est volatil et attend des dividendes immédiats, le but étant de générer des profits de l'action elle même et non plus de la richesse créée à partir de cette action. "Sauf qu'opposer un capitalisme familial de l'ère industrielle d'hier à un capitalisme d'actionnaires obnubilé par les profis boursiers qui serait celui d'aujourd'hui est une pure vue de l'esprit" => Cette vue de l'esprit vous est propre puisque vous semblez confondre le capitalisme du 19ème siècle avec celui d'aujourd'hui. C'est hallucinant d'imaginer que depuis le 19ème siècle le capitalisme fonctionne de façon identique. "que les multinationales gouvernent l'économie et dictent leurs règles " => j'ai répondu et j'attends toujours une réponse argumentée. Vous dénoncez les slogans de cette "certaine gauche" mais de votre côté, je constate le manque d'arguments SUR DES POINTS PRECIS ; votre culture livresque sur l'histoire du capitalisme reste toute théorique et ne se frotte pas à la réalité actuelle qui nous entoure ET que j'essaie de vous livrer selon ma propre perception des choses. Je ne me contente pas de m'en référer aux "réalités économiques" qui nous dicterait notre vie en société et notre condition humaine. Il appartient à l'homme (la société civile et polique) de régir l'économique non l'inverse (l'économique qui dicterait les règles de notre société, ça s'appelle de l'aliénation). Les lois européennes trouvent leur source quasi exclusivement dans le lobbying des industriels et multinationales. Je ne connais qu'une REALITE, c'est la REALITE POLITIQUE, et non ECONOMIQUE, or il se trouve que nos gouvernements sont totalement imprégné de ce credo, qu'il n'y a de réalité économique, d'où le vide béant de réel projet politique (il n'y a qu'à voir notre pauvre vie politique française : Hollande qui ne rêve que de prendre la place du Khalife et la petite guéguerre perso entre de Villepin et Sarko) où le politique dans tout ça ? NEANT. Pourriez-vous s'il vous plait confronter les dogmes du dieu "REALITE ECONOMIQUE" à la société actuelle, à notre existence. |
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shhhhhhhhhh 10/07/2005 17:58 |
re : conversation sur l'économie |
"qu'il n'y a de réalité économique" Je suppose que vous vouliez écrire "qu'il n'y a de réalité QU'économique" Et oui je partage assez votre point de vue. Maintenant je pense qu'il y a sur la toile que je vous avez décrite, les actes terroristes, et l'analogie avec les périodes passées de capitalisme financier, comme les années 1900, paraît de plus en plus visible. Et on connaît l'issue possible de ce genre de situation. |
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bon vent 10/07/2005 18:43 |
re : conversation sur l'économie |
effectivement je pense que le discours ambiant de nos gouvernements depuis une vingtaine d'année s'appuie sur le dogme qu'il n'y a de réalité QU'économique. Maintenant quelle politique ? des politiques finiront par émerger à moyen terme (c'est mon côté optimiste), seulement l'histoire nous a montré que ceux sont des catastrophes sociales, ou que sais-je, une guerre... (je n'espère pas..) qui poussent à l'émergence des volontés politiques. On pense beaucoup aux catastrophes environnementales..qui finiront par déclencher un projet politique mais les crises sociales ne sont pas à négliger. |
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shhhhhhhhhh 10/07/2005 19:01 |
re : conversation sur l'économie |
Oui, je crois que là sont les enjeux. Et que vous avez raison d'évoquer ces risques, et de le dire. |
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Tocqueville 10/07/2005 21:42 |
re : conversation sur l'économie |
Je m'étonne, cher bon vent, de votre fixation un peu stérile sur l'actionnarait supoosé vorace de profits immédiats qui serait la marque de notre temps. Sans référence livresque mais avec seulement un peu de bon sens, on peut arriver à la conclusion nunacée que le fonctionnement des systèmes boursiers a depuis le 19è siècle été à double face. 1°) La première , celle en effet d'une exigence de rentabilité immédiate soit par le dividence annuel soit à la cession du portefeuille, est constitutive depuis le début de la réalité boursière; seulement, elle n'est pas exclusive. Elle est à mon sens plutôt le fait de ces petits actionnaires (disons vous et moi) qui n'ont pas de projet industriel en tête lorsque ils achètent des actions télécom ou EDF mais plutôt le désir assez naturel de gagner un peu d'argent (sauf que sans le savoir, ils participent au projet industriel associé à la levée de fonds). Celle logique s'est renforcée avec l'arrivée sur les marchésdes fonds de pension, investisseurs qui comme vous le savez travaillent pour la défense des intérêts de ces "petits actionnaires" (en l'occurence de leur retraite). 2°) la deuxième logique est celle de ces grands groupes (banques d'affaires, industriels) qui acquièrent eux-mêmes des portefeuilles d'action d'autres entreprises dans une motivation plus industrielle. Ces deux logiques, sans s'affronter, sont néanmoins concurreentes et suivant l'entreprise (et sa structure d'actionnariat), suivant la branche, suivant la conjoncture, suivant le pays même, l'une prime sur l'autre; sans que ce soit bien sûr toujours la même. On est loin du simplisme qui est le vôtre. Tout cela pour dire que sans méconnaître la dimension "profit immédiat" que peut représenter la Bourse (et cette dimension n'est en rien nouvelle, pourquoi le serait-elle d'ailleurs ?), on ne peut dire d'un trait comme vous le faîtes, que la Bourse aujourd'hui, c'est essentiellement la recherche du profit immédiat. Dire ainsi qu'aujourd'hui l'action ne crée plus de richesses industrielles comme autrefois relève de la pensée magique plus que du bon sens dont vous vous réclamez. Un seule exemple: le Nasdaq americain (la Bourse des valeurs technologiques) qui a financé la révolution informatique américaine et permis l'éclosion des géants industriels que vous savez (Microsoft,Compaq hier; aujourd'hui Google et bien d'autres). |
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Tocqueville 10/07/2005 21:51 |
re : conversation sur l'économie |
En quoi dire qu'il existe un champ de pratiques sociales (celui de la production de richesses, celui de leur consommation, celui enfin de l'échange) et qui renvoie à ce qu'on appelle l'ECONOMIE relève-t-il d'un DOGME ??? |
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bon vent 10/07/2005 23:42 |
re : conversation sur l'économie |
La bulle technologique des années 90 est typique de ce que j'essaie de cerner : Une "bulle" spéculative déconnectée de la richesse réelle et bénéficiant d'appuis dans ce petit cercle d'affaires que sont les banques, les cabinets d'audit, voire les acteurs politiques. Les scandales de type Enron, et d'autres sociétés américaines dont je ne connais pas le nom, dont les dirigeants avaient artificiellement gonflé les bénéfices déclarés afin de ramener le cours des actions à la hausse, toujours à la hausse. Plus de la moitié, peut-être des actions de la société ENRON a été investi par des salariés américains à travers des fonds de pension. La chute des cours a ruiné tout d'abord les employés de la société, y perdant leur emploi et leurs placements ; au début de la chute des cours, la vente de leurs actions leur étaient interdites alors qu'elle ne l'était pas aux dirigeants qui les ont vendus à temps. Dans ce scandale, se sont précipités les banques qui avaient frauduleusement soutenus ENRON et les cabinets d'audit, le cabinet Arthur ANDERSEN a plongé dans cette affaire(aujourd'hui devenu accentur. Ce scandale a surtout remis en compte les méthodes comptables américaines, or étrangement, la commission européenne a jugé bon d'harmoniser les règles comptables européennes pour s'aligner sur les méthode américaines. Et puis je trouve qu'on s'éloigne un peu du fil de la discussion, parce que je ne conteste pas le libéralisme en lui-même. Ce qui m'inquiète c'est la part grandissante du tout marché dans notre société; D'une part ce que l'on appelle la financiarisation de l'économique (et dont on parle sous l'angle de la bourse) et d'autre part et surtout, la pression exercée par les multinationales via la Commission européenne pour réduire le rôle de l'Etat (c'est le projet fédéraliste me direz-vous mais les régions qui devaient relayer ce rôle de représentativité d'une collectivité démocratique n'a pas émergé). Ce qui m'inquiète aussi c'est l'appropriation privée prochainement de secteurs qui constituaient le ciment d'une société : soit l'éducation et la santé; L'appropriation de la presse par deux ou trois grands groupes de marchands (les multinationales toujours...), La marchandisation du vivant etc... D'où cette idée selon laquelle il faut rétablir l'équilibre entre le politique et l'économique, dans le sens que le politique doit reprendre le contrôle de l'économique. Je le répète : dans le champs des pratiques sociales : il y a l'économique ET le politique. Avec la construction européenne on a déconnecté le politique de l'économique. Les pouvoirs des gouvernements transférés à l'europe sont les leviers d'action économiques et il ne leur reste qu'un pouvoir politique béant sans levier d'action réelle ; et le champs d'intervention de l'Union Européenne n'est pour l'instant qu'économique. Le politique dans tout ça ? il est symboliquement existant dans les Etats membres et réellement inexistant à l'échelle européenne. |
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guydufau 11/07/2005 10:00 |
re : conversation sur l'économie |
2°) la deuxième logique est celle de ces grands groupes (banques d'affaires, industriels) qui acquièrent eux-mêmes des portefeuilles d'action d'autres entreprises dans une motivation plus industrielle. dit Tocqueville. "La motivation industrielle" des banques d'affaires ! Quelle ingénuité. Sur France Culture un quidam auditeur, le 24 septembre 2002,lors d'une émission disparue, a fait passer le propos suivant : "La bourse haussière, la bourse baissière, pourquoi ce mauvais français ? pourquoi inventer des adjectifs ? La bourse est bestiaire, investisseurs ? mon cul ! il faut dire boursicoteurs, fricoteurs, d'un côté, tandis que de l'autre côté c'est menteurs, faux bilans, initiés. Je cite pour conclure ce que vient de dire Alfred Grosser :"la bourse est destructrice de l'économie réelle" Dans "Répliques" de samedi dernier, Finkielkraut, une minute avant la fin de l'émission demande à J.L.Créau d'expliquer pourquoi il faudrait fermer la bourse. Bien entendu, il n'a pas eu le temps de développer. |
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Tocqueville 11/07/2005 12:28 |
re : conversation sur l'économie |
A guy , l'ingénu c'est vous. Votre anti-capitalisme est assez futile et pour tout dire contre-productif. Slogans non argumentés (sur la Bourse, sur les banques d'affaires) qui ramènent le débat à un degré zéro. C'est dommage car l'échange avec bon vent commençait à devenir intéressant. Revenons à des choses plus stimulantes justement. Sur la question de la "marchandisation" de domaines où le contrôle par la puissance publique est nécessaire, je pense qu'il faut d'abord définir 1° quels domaines doivent être nécessairement régis par les acteurs publics 2°) suivant quels besoins collectifs s'impose un contrôle public de tel ou tel domaine. A ces deux questions, je crois qu'il n'y a pas réponse générale qui vaudrait e soi pout toute époque et pour tout pays. Par exemple, les meilleures universités américaines sont financées par le privé (Harvard, Berkeley) et cela ne réduit pas les performances du système d'enseignement supérieur américain, bien au contraire (même si évidemment cela a un coût pour l'usager/étudiant, coût qu'il accepte en échange de l'excellence de la formation reçue). Que la presse et l'édition relèvent uniquement du secteur privé n'engendre pas non plus la soumission de ces branches aux desiderata de leurs propriétaires privés. La meilleure preuve est que le journal L'Humanité fait appel aux banquiers et aux industriels pour assurer son financement quotidien et ses relances. En résumé, dire que la propriété privée des secteurs culturels (au sens large)que vous citez est dommageable à la qualité des services offerts (le fameux thème de la marchandisation)me paraît peu pertinent. Pour terminer, que certains éditeurs ou maisons de disque ne prennent aujourd'hui plus beaucoup de risques dans le choix de leurs productions est un fait; croire qu'ils agissent ainsi parqu'il s'agit de firmes privées est un peu court. |
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guydufau 11/07/2005 18:42 |
re : conversation sur l'économie |
Depuis 1835, époque où publiait le vrai Charles Alexis Tocqueville, parallélement à ses dérives, augmentait le nombre des opposants au capitalisme. "Un pauvre, c'est un type comme nous, sauf qu'il n'a pas d'argent" "Les riches empruntent, les pauvres remboursent" Voila encore "des slogans non argumentés"..."contre-productifs", qui pourtant lancés par Coluche, sont reçus comme des évidences. |
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Tocqueville 11/07/2005 19:51 |
re : conversation sur l'économie |
Merci guy pour votre contribution utile au débat. Pour votre gouverne, je ne suis pas le vrai Alexis de Tocqueville (vous vous en doutiez j'en suis sûr). Restez donc dans le fond du sujet qui est l'objet de cet échange. |
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paul 11/07/2005 20:57 |
re : conversation sur l'économie |
A monsieur Tocqueville, Le ton triomphant de votre réponse à Guy est la plus précieuse indication de la réalité du triomphe (provisoire) du capitalisme. Votre exemple de l'enseignement supérieur en Amérique est la preuve de la pauvreté de vos arguments car il en va de Harvard comme de l'X, si vous appartenez au 47 % de cadres supérieurs ou aux familles les plus riches, vous avez une chance d'y arriver, sinon il faudra vous contenter au mieux de l'université de votre comté. (Bien sûr on ne vous refusera pas à Princeton si vous sortez de Normal-Sup ou de Polytechnique). Quant à la liberté de la presse j'aime à croire que vous n'y connaissez rien du tout (je veux dire pratiquement), sinon je vous traiterais de menteur. Votre allusion aux besoins d'argent de l'Huma me font doucement rigoler, car vous faites certainement partie de ceux qui ne sont pas encore assez fous pour croire que l'Huma n'est plus staliniste. Et en tant qu'ancien journaliste je peux vous affirmer que c'est la totalité de la presse et des médias qui sont devenus staliniens. Ce n'est pas la peine de recommencer le débat qui a déjà eu lieu ici à propos des Nouveaux Chiens de Garde de Serge Halimi, car ce débat a eu lieu entre menteurs et non menteurs, personnes d'expérience et personnes qui n'ont jamais mis les pieds dans une rédaction, privée ou publique. Alors profitez encore de l'état de grâce dans lequel se trouve le pouvoir qui correspond à l'acmé du capitalisme, car la misère et la révolte ne partent pas à l'eau de Javel. Nous verrons bien, lorsque la moitié de la planète sera à feu et à sang ce que vaudra votre appétit pour les débats "stimulants" sur l'évidence du capitalisme. Serviteur Paul |
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Tocqueville 11/07/2005 21:34 |
re : conversation sur l'économie |
J'aurai bien aimé avoir autre chose en réponse que cette diatribe paulinienne. Medias "staliniens", planète promise "à feu et à sang" à cause d'un "triomphe " supposé du capitalisme... mais est-ce vous ou moi qui suis le plus élogné des évidences du réel ?? |
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guydufau 11/07/2005 21:40 |
re : conversation sur l'économie |
Tocqueville va devoir encore me remercier : les forçats de la privatisation privatisent les sociétés d'autoroute qui rapportent 6,25% afin de diminuer la dette de l'Etat qui coûte 4,5%. Voila de l'économie - libérale ou capitaliste- bien comprise. |
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lionel 11/07/2005 22:48 |
re : conversation sur l'économie |
Entendu ce matin : 5000 morts (chiffre officiel), 30000 morts (chiffre officieux) dus aux accidents ds les mines chinoises l'année derniere. Je me demande quels sont les chiffres ds le BTP! Voilà le genre de concurrence saine et non faussée qui a forcé l'europe a fermer ses mines ![]() |
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bon vent 11/07/2005 23:23 |
re : conversation sur l'économie |
A tocqueville, Il y a un côté comique dans votre façon de prendre de haut les interventions de ce forum, vous considérez que "l'échange avec bon vent commençait à devenir intéressant." mais vous ne vous posez même pas la question de savoir si je trouve moi même cet échange intéressant, euh pardon, s'il "commence" à devenir intéressant.... Et puis cette façon de balayer les contrib de Guydufau que je trouve au contraire rafraichissantes (il nous déniche toujours des FAITS qui ne sont pas du tout relayés par notre bonne presse plurielle qui n'est pas soumise "aux aux desiderata de leurs propriétaires privés", ils vont se gêner tiens..) et de Paul (je ne saisis pas toujours tout ce qu'il exprime mais je les lis attentivement, quand elles sont virulentes, je ne m'arrête pas sur ces excès, si l'écriture est emportée, il suffit juste de recevoir en modulant ce qu'on lit pour y trouver des idées très intéressantes parce que personnelles), Voilà qui est dit, maintenant, je réponds à votre contrib : "je pense qu'il faut d'abord définir 1° quels domaines doivent être nécessairement régis par les acteurs publics" => Vous vous posez sérieusement la question ? c'est tout ce dont vous bénéficiez aujourd'hui: aller aux urgences de l'hôpital le plus proche sans que l'on vous demande au préalable quelle est votre mutuelle privée et si elle sera à la hauteur du coût des soins => Vous inscrire dans une université à un coût démocratique qui offre une excellente formation, beaucoup d'universités en France n'ont rien à envier aux universités américaines. Les excellentes universités américaines ont un coût bien sûr, au point que les parents ouvrent un compte dès la naissance de leur enfant pour pouvoir espérer le voir entrer dans une université 18 ans après, sans compter l'argent qu'ils doivent épargner pour la mutuelle, les fonds de pension soigneusement choisis en veillant au caractère sérieux et réel des résultats comptables qu'elle affiche.... les universités américaines publiques coûtent entre 10 000 et 20 000 dollars. Conclusion : Une grande partie de la population américaine est exclue de l'éducation supérieure L'allocation de chômage est de 10 jours aux USA pas, plus, pas moins. La quasi disparition du modèle de service public français est programmée à l'échelle européenne, alors profitez en, vous raconterez à vos enfants.... Pour ce qui est de la presse, je vous laisse rêver à leur indépendance...elle n'est pas stalinienne, elle n'a pas besoin d'être stalinienne, son seul souci c'est la croissance, la croissance en apatant le chaland selon les techniques du marketing, une presse consumériste, people, et quand elles sont pseudo sérieuses, elles arborent des couvertures aguicheuses, genre l'Express, Le nouvel Obs, l'Expansion etc....(et je ne parle pas du contenu....pensée unique...il n'y a qu'UNE réalité me direz-vous, donc forcément....) Il n'y a qu'à voir ce qu'est devenu la TV depuis sa privatisation. Un journal n'a pa souri aux sirènes du capitalisme, c'est le "Canard Enchaîné" dont la lecture me réjouit toujours ! Je rejoins totalement Paul lorsqu'il dit "Alors profitez encore de l'état de grâce dans lequel se trouve le pouvoir qui correspond à l'acmé du capitalisme" Je n'imagine pas la planète a feu et à sang, du moins je l'espère, mais je sais une chose, l'histoire a toujours une longueur d'avance sur nos références et les leçons que nous croyons tirer de l'histoire, le stalinisme, le fascisme, la démocratie (il n'y a qu'à voir l'armada américaine stationnée au moyen orient et en asie centrale pour y exporter les lumières démocratiques) le capitalisme bien sûr, etc...ça ressurgit toujours sous un visage totalement inattendu. Ouvrons les yeux et les oreilles, observons et essayons de penser par nous-même |
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paul 12/07/2005 09:24 |
re : conversation sur l'économie |
Je savais que mon expression "à feu et à sang" allait discréditer mon intervention, mais en y regardant de plus près et en relisant de nombreuses interventions de ces forums, je me demande si nous n'en sommes pas déjà là ? Lorsque Henry a besoin de l'argument Darfour ou Rép Dem du Congo, ou encore LIbéria etc... il ne se gène pas pour nous mettre en scène les enfants-soldats. Bref, le sang coule déjà, ce qui en soi devrait suffire à des esprits humanistes. Moi (encore moi!), j'ai tous les jours une pensée pour les trente ou quarante Irakiens qui sont morts hier ou avant-hier. Je pense à eux, à leur famille, à l'avenir de cette région qui s'enfonce dans l'anarchie sanglante alors que les états-majors mondiaux se donnent un mal fou pour calmer le jeu en Israël, considéré comme l'ombilic du rêve des terroristes. J'ai été sensible à l'évocation des milliers de mineurs des immenses "pays pauvres" qui continuent de risquer leur peau tous les jours, sans que personne ne lève le petit doigt, mais cela concerne encore bien d'autres métiers. Néanmoins il n'était pas essentiellement question de cette quotidienneté qui ne figure jamais aux menus médiatiques de nos pays démocratiques, mais des contradictions écogéopolitiques qui nous mènent à la catastrophe . Le capitalisme veut nous faire croire qu'il a exorcisé la troisième guerre mondiale, et pendant quelques mois des années 90 on a pu croire que la puissance du monde capitaliste pouvait garantir cette illusion. Mais le monde n'a pas changé, et dès la première guerre d'Irak on pouvait savoir que la paix mondiale n'était pas pour demain. Je prendrai comme baromètre l'imperceptible changement d'éthique entre la "no-dead war" et la fin de cette décision qui paraissait correspondre à une évolution décisive. Et puis nous voilà face à des menaces claires : de l'Iran à la Chine où Washington entretient soigneusement la braise taïwanaise et à la COrée du Nord qui fait partie d'un ensemble que les géopoliticiens acceptent enfin de considérer dans leur aspect séquentiel. Si le "capitalisme" européen joue bien sa carte, il peut nous préserver du pire, mais il faudra qu'il mette beaucoup d'eau dans son vin et qu'il se résigne à égratigner bien des engagements imprudents. Voilà, mais si vous voulez, je peux aussi vous faire des tirades sur l'économie de marché et les services publics. Comme tout cela ne participe que de l'opinion cela n'a aucune importance. (toutefois je signale par exemple, que le modèle Est-Allemand qui sert aujourd'hui de repoussoir de toute notion de protection sociale, faisait, primo partie d'un ensemble en faillite, et deuzio appartenait à une zone qui servait de vache à lait à Moscou qui pompait toutes ses richesses matérielles et technologiques. La RDA n'avait aucune chance de survivre, même si le communisme de papa avait survécu à la stratégie crapuleuse de Reagan). La Commecon était loin de définir une économie solidaire, elle gérait l'impérialisme stalinien. Paul |
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Tocqueville 12/07/2005 12:07 |
re : conversation sur l'économie |
Sur les universités américaines, en effet coûteuses et qui ne seraient pas meilleures en niveau que nos universités européennes, on se demande bien pourquoi les plus brillants étudiants d'Asie ou du Magrheb s'évertuent à étudier plutôt aux EU qu'en Europe (ce que je regrette bien sûr) et à consentir des efforts financiers considérables quand en Europe on leur offre des possibilités d'étude quasi-gratuites. L'expérience des facultés françaises -d'un bon niveau d'ensemble mais rarement des lieux d'excellence pour la recherche- montre que la gratuité pour tous (y compris donc pour les enfants des élites, qui sont ceux qui effectuent les plus longs cursus du type doctorat, quand les autres sont éliminés avant) s'est accompagnée d'une paupérisation des structures d'ensemble (bâtiments, aides scolaires de soutien, etc.) qui ne milite pas pour le système français. Ce qui attire un étudiant dans une école ou une université est moins l'éventuelle gratuité de l'enseignement (ou quasi-gratuité) que la qualité des services offerts (lieux de travail, ressources documentaires, qualité du diplôme, excellence du corps professoral) et tout cela nécessité des moyens, c'est à dire de l'argent. Deuxième exemple donc, dites moi en quoi un journal financé majoritairement par le privé perd nécessairement son indépendance. Le journal Libération a comme premier actionnaire Rothschild et comme second Publicis; il n'en est pas devenu pour autant une feuille libérale. En rester à l'idée que là où il y a argent privé, il ya nécessairement soumission aux intérêts du prêteur et par suite soumission au consumérisme et recherche du "profit immédiat" par celui qui bénéfice de cet argent est je pense une idée reçue. Vous pouvez penser néanmoins le contraire mais argumentez-le autrement quand méprisant mes remarques ou en m'envoyant les éternelles resucées sur les abominations de ce diabolique capitalisme. |
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Henry Faÿ 12/07/2005 14:03 |
n'importe quoi |
smiely262 Lorsque Henry a besoin de l'argument Darfour ou Rép Dem du Congo, ou encore LIbéria etc... il ne se gène pas pour nous mettre en scène les enfants-soldats. Argument pour quoi? Mettre en scène les enfants-soldats, je n'ai jamais fait ça. N'y aurait-il pas erreur sur la personne? ![]() |
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bon vent 12/07/2005 22:14 |
re : conversation sur l'économie |
Vous parlez de la politique américaine d'attraction des étudiants les plus brillants dans le monde (brain drain), c'est hors sujet. La France que je sache ne pratique pas cette politique, à moins que le plan SARKO ne prévoie un volet pour les étudiants dans son new plan "l'immigration choisie". Pour ce qui est des études en France, je suis issu d'un milieu très modeste, et j'ai pu suivre un cursus universitaire de qualité grâce à la gratuité justement. (la qualité des "services" est un critère déterminant pour les personnes ne rencontrant pas trop de difficulés financières). E"n rester à l'idée que là où il y a argent privé, il y a nécessairement soumission aux intérêts du prêteur et par suite soumission au consumérisme et recherche du "profit immédiat" par celui qui bénéfice de cet argent est je pense une idée reçue." => Avancer l'idée inverse est également une idée reçue. l'exemple de la télévision est criant, quant à Libé il est un peu tôt pour en juger....La prise de participation de ROTSHIELD est récente, il existe une clause de sauvegarde qui garantirait l'indépendance éditoriale et je lance les paris que ce verrou sautera à court ou moyen terme. Pour ce qui est des deux autres conglomérats de la presse, ils sont sous le contrôle des marchands d'armements : Dassault et Lagardère/Matra dont le premier client est l'Etat sans compter les Etats étrangers. Je vous conseille la lecture du livre d'André SCHIFFRIN éditeur américain "Le Contrôle de la Parole" qui décrit la situation de l'édition et de la presse en France laquelle se rapproche du "modèle" américain ; je rappelle qu'en 2000 je crois il était convaincu que la France garderait l'équilibre de son status quo partagé entre deux monopoles se partageant les deux tiers du marché et le tiers restant indépendant; Cet équilibre est aujourd'hui rompu. |
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paul 13/07/2005 06:55 |
re : conversation sur l'économie |
Une question seulement pour Tocqueville : quoi de plus normal pour les papillons de nuit du capitalisme en apprentissage d'aller là où on enseigne le capitalisme et que le capitalisme ? et qui en plus vous garantit en aval (si vous montrez patte blanche) des emplois en veux-tu en voilà ? Pourquoi existe-t-il des centaines d'officines qui vendent n'importe quoi y compris des PHD de Harvard, s'il ne se trouvait personne pour les acheter et s'en servir ? Où est la compétence et le savoir réel là-dedans ? Je connais une bonne brochette de prof de philo de Princeton : mais ce sont de véritables idéologues des temps modernes, pas des philosophes ni des professionnels de la discipline . Ils enseignent comment penser et non pas ce que la tradition rapporte du phénomène lui-même de la pensée (Lupasco / Girard / Ruyer, des penseurs du capitalisme sous sa forme sublimée de la métaphysique pragmatique.) Bref, rien de plus facile à comprendre que l'attraction d'Universités qui vous intègrent de facto dans le giron de la future Jet-Set intellectuelle et financière. Cord. Paul |
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sh 13/07/2005 07:06 |
re : conversation sur l'économie |
Mais voyons, ce que Tocqueville voulait nous donner à contempler, c'est la reproduction des capitalistes eux-mêmes. Il nous expliquait que la couveuse est meilleure à Princeton que dans les universités françaises. Je pense qu'il n'y avait rien d'autre à comprendre. Je ne vois pas le rapport avec la pensée, qu'elle soit philosophique ou autre. Il aurait aussi pu ajouter que les notices techniques des ordinateurs sont mieux écrites en anglais. Ce qui est vrai. Le reste du discours est à l'avenant. |
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paul 13/07/2005 07:22 |
re : conversation sur l'économie |
Je réfute, en ce qui me concerne, les trois dernières lignes de votre fil du 12/7, je ne procède jamais de cette manière. Maintenant je réponds à votre contre-exemple de Libération : en quoi Libération répond-il à la définition d'une pensée originale, indépendante et, s'il le faut, rebelle ? Ses menus sont exactement les mêmes que ceux du Monde, du Figaro ou de n'importe quel quotidien régional. Monsieur Tocqueville, ce n'est pas le traitement plus ou moins "libéral" (au sens ancien du terme) qui fait aujourd'hui ce que nous appelions "l"intox", mais la stratégie générale qui capte l'attention sur une sorte de systémique idéologique des faits. C'est ce qu'analyse parfaitement Halimi : les dix ou douze penseurs patentés, de tous bords, trouvent quotidiennement un accord sur ce qu'il y a traiter, quelle que soit la manière de le faire qui n'a plus aucune importance. Si vous connaissez le phénomène de la presse, vous savez comme moi que seulement 5% des textes sont lus et que le lecteur-type ne parcourt que les titres et les chapos (orthographe du métier). Les tirades n'intéressent que la loi qui exige tant et tant de texte pour légitimer son soutien en argent et en papier. A titre d'exemple, je vous propose de prendre comme exemple le conflit Israélo-Arabe n'importe quel matin, et de rechercher quelle différence d'opinion peut résulter de la lecture des différentes versions que vous avez pu trouver. Même Charlie Hebdo se plie à cette discipline. Seul le Canard Enchaîné se distingue et pour cause... Or la presse qui s'en sert à outrance n'a même pas la décence de le reconnaître la plupart du temps. Ce qui importe pour les décideurs, c'est la nature du souci qu'on décide de lancer dans l'atmosphère. Derrière chacun de leur choix, ou de leur non-choix (on peut décider de laisser toute la place au Tour de FRance si la situation est trop pauvre) il y a une cohérence d'agenda que vous ignorez comme moi. Il fut un temps où le téléphone du bureau du Rédac-Chef donnait directement le menu, ou du moins les "must" du menu. Cet agenda recoupait les agendas du pouvoir en exercice, et je peux me souvenir de tractation ardue en conférence de rédaction où on échangeait 2 minutes de Giscard contre 2-30 de Longuet soigneusement préparés à cet usage des jours avant. Cette situation a été liquidée par Mitterrand, mais elle a fait place à un consensus autocensurant. Ajoutons à cela que les meilleurs journalistes ne lisent jamais un quotidien, mais ne se fondent que sur les sources directes, que ce soit des informations, des images ou des sons. S'ils continuent d'être bons, ils recoupent avec la presse et ça donne parfois de savoureuses revues de presse comme celle de notre ami Esine qui, cependant, semble à bout de souffle ces derniers temps, à bout de souffle ou à bout de liberté ? Cord. Paul |
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paul 13/07/2005 08:21 |
re : conversation sur l'économie |
Encore quelques éléments intéressants : lorsque j'ai commencé ma carrière de journaliste, ma rédaction était abonnée au JO et nous recevions à la documentation les Comptes de la Nation. Tout cela est du passé. Il en va de même pour les statistiques de l'Inserm, du CNRS et je ne parle pas du CEA ou d'autres EDF dont la documentation est une fois pour toute ultra-secrète. Même le droit de consulter les documents des Chambres de Commerce est constamment remis en question, sans parler du fait qu'auncun journaliste j'aurait le temps de faire ce genre d'études pourtant indispensable. Vous comprenez par là que j'accuse le "système" d'assécher systématiquement les sources de la réalité socio-économique : on ne peut plus exercer le métier de journaliste même si on en a le désir sincère et honnête. CE qui se passe en Irak n'est que la partie visible d'un iceberg d'une réalité devenue occulte, parfaitement illisible même pour les meilleurs esprits. Je ne peux pas nier qu'il existe quelques équipes d'experts qui fabriquent des suppléments intéressants à cet égard, mais Monsieur Tocqueville, vous savez comme moi que les lecteurs ne consomment en moyenne que 5 % des textes des quotidiens et ne lisent en général que les titres et les chapos (orthographe du métier). Le reste des textes font partie des nécessités légales qui donnent accès au subventions en argent et en papier. Bref tout le monde connaît ça. Ce qui importe dont, c'est bien ce que j'analyse plus haut, à savoir la stratégie itémique des médias, c'est à dire les options des items (des sujets). C'est ce que Halimi a tenté de faire comprendre à ceux qui ont bien voulu faire l'effort de le comprendre. Cord. Paul |
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guydufau 13/07/2005 10:19 |
re : conversation sur l'économie |
"Deuxième exemple donc, dites moi en quoi un journal financé majoritairement par le privé perd nécessairement son indépendance. Le journal Libération a comme premier actionnaire Rothschild et comme second Publicis; il n'en est pas devenu pour autant une feuille libérale." C'est la question posée par Tocqueville C'est Robert Hersant, quand il était propriétaire du Figaro, qui répond : "A la première réunion du Comité de rédaction j'ai demandé au Conseil d'administration l'autorisation de pisser, à la deuxième réunion, je n'ai pas demandé l'autorisation d'aller pisser et à la troisième réunion, je leur ai pissé dessus". Il y eut une crise au Figaro, elle fut visible de tous. Quand Serge Dassault, il y a peu, acheta ce même journal, il y eu une nouvelle crise car qui paye l'orchestre choisit la musique. |
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Tocqueville 13/07/2005 11:53 |
re : conversation sur l'économie |
Dire que les universités américaines attirent parce qu'elles assurent la continuité et la "reproduction" du sytème capitaliste (sic) est aberrant. Car c'est bien dans les sciences dures (biologie, chimie, physique) mais aussi dans certaines sciences humaines (comme l'histoire), toutes parmi les plus élognées d'une utilistion économique immédiate, qu'elles sont les plus brillantes. A titre d'exemple, il est frappant de voir que les historiens américains en sont arrivés à un point où ils produisent plus et mieux (il y a certes l'effet du nombre)et proposent les problématiques les plus intéressantes sur l'histoire de France elle-même. C'est ainsi que l'histoire de la Commune de 1871 est davantage traitée et travaillée aujourd'hui là-bas que chez nous; c'est J. Rougerie, notre grand historien sur le sujet, qui le dit ! L'Histoire européenne de la première guerre mondiale a été de même largement revisitée et stimulée par les historiens américains (Mosse et ses élèves), quand en Europe elle sommeillait. Je n'y vois aucun lien avec la question capitaliste mais n'ai guère été étonné, connaissant le systématisme de vos arguments, que vous expliquiez l'excellence universitaire américaine par des références à une supposée attraction marchande. A moins de croire comme Paul ou Shhh que les Amércians sont des simples d'esprit, des nabauds de la pensée, qui sont bien incapables de produire intellectuellement queqlue chose de valable. Sur la question de l'argent privé et de la presse ou de l'édition, cette question n'est certes pas nouvelle: idée que je crois reçue selon laquelle l'argent encadre et limite la liberté de pensée). Je ferai cette simple remarque: quelles sont les maisons d'édition qui fonctionnent en France (comme ailleurs) à partir de capitaux privés ? TOUTES; y a-t-il en France une liberté de pensée qui donne voix au chpaitre à toutes les sensibilités politiques et culturelles ? Il me semble que Oui pour l'édition (je ne compte plus depuis 2 ans sur le sujet de l'antilibéralisme les essais et pamphlets venant de maisons variées, par exemple; Halimi a toute latitude pour s'exprimer que je sache, et pas seulement dans le Diplo). Quant à la presse quotidienne, qu'elle soit peu vivante en France est un fait. Mais pensez-vous vraiment qu'il s'agisse d'un problème de soumission au privé ?? Hersant et Dassault sont des magnats qui en effet ont une conception toute particulière de la liberté de propos dans leurs journaux mais ils ne sont nullement des figures à partir de quoi on pourrait définir une règle. La question est plutot celle du lectorat, de son vieillissement et de sa disparition (L'Huma connaît bien ce problème). Parler d'un "système médiatique" corseté par le "grand capital" (version Halimi/Paul), c'est tenir ce discours bien connu de rejet , un esprit de système qui limite plus qu'il n'éclaire la réflexion. |
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bon vent 13/07/2005 19:32 |
re : conversation sur l'économie |
Tocqueville, biologie, chimie, physique, matières les plus éloignées d'une utilisation immédiate ? mais vous divaguez ! Pour ce qui est de la presse et l'édition : ce qui fait problème ce n'est pas le financement privé, ce qui fait problème ceux sont LES CONCENTRATIONS entre les mains 2 ou 3 groupes en tout et pour tout, Et vous vous demandez pourquoi est-elle peu vivante ? Le lectorat a sans doute diminué, mais ce n'est pas tout. le lectorat ne lit plus, c'est vrai, il REGARDE la TV, qui est l'illustration la plus manifeste d'un média, OUI, corseté par le grand capital, c'est indéniable. Nous avons donc une TV crétinisante, et ce n'est pas la pire en Europe, et une presse uniforme. SINON dans le prolongement de ce que je disais sur les fonds de pension aux USA, voici un article paru dans le Monde du 12 juillet très intéressant vous allez voir: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-671493,0.h tml "La question du financement des retraites n'est pas un problème uniquement européen ou français. Quelque 44 millions de salariés ou retraités américains craignent aujourd'hui de perdre une partie de leur pension présente ou future. Ce sont les bénéficiaires des quelque 31 000 fonds de pension privés financés par les entreprises, dans l'automobile, le transport aérien, la sidérurgie, le pétrole, la pharmacie, les télécommunications... Les chèques qu'ils reçoivent chaque mois représentent 124 milliards de dollars (104 milliards d'euros) par an. Or une étude du Crédit suisse First Boston estime que 26 grandes sociétés américaines (General Motors, Ford, IBM, Motorola, United Technologies, Whirlpool, US Steel, Delta Airlines, Continental, Lockheed Martin...) ont vu leur situation financière dégradée par le renflouement de leurs fonds de pension. Le 10 mai, un juge des faillites de Chicago (Illinois) a autorisé United Airlines à cesser de payer les pensions de ses 120 000 anciens salariés. Il s'agit de la plus importante défaillance, dans l'histoire aux Etats-Unis, d'un fonds de retraite privé. Le déficit d'United Airlines dépassait 9,8 milliards de dollars. La compagnie aérienne tente depuis 2002 de sortir de la protection de la loi sur les faillites (Chapter 11 ). Les syndicats sont furieux. Car ce jugement pourrait être le prélude à une succession de décisions similaires dans le transport aérien, mais aussi dans l'automobile et dans l'ensemble de l'industrie. Il existe deux grandes catégories de fonds de pension aux Etats-Unis. Les plus anciens sont dits "définis" : leurs titulaires bénéficient d'une retraite mensuelle fixe, dont le versement est garanti et financé par leur entreprise. Ces fonds ne sont pas liés à l'évolution de la Bourse, contrairement à l'autre catégorie de plans d'épargne-retraite, plus récents, appelés "401 k". Ceux-ci se sont beaucoup développés dans les années 1990, alimentant la polémique, notamment en France, sur la puissance réelle ou supposée prise par les fonds de pension dans le capitalisme mondial. "VIRTUELLEMENT EN FAILLITE" Les fonds définis ceux qui concernent les 44 millions d'Américains bénéficient de la garantie du Pension Benefit Guaranty Corp (PBGC), un organisme public. Créé en 1974, le PBGC se substitue aux entreprises quand celles-ci sont insolvables. En 2004, il a ainsi repris à sa charge 192 fonds de pension, contre 155 un an auparavant, et assure le paiement des retraites de plus d'un million de personnes, dont les ex-salariés de sociétés comme LTV Steel, Bethlehem Steel, TWA, Pan Am, US Airways, United Airlines, Eastern Airlines... Le PBGC paye au maximum 45 614 dollars par an au salarié ayant pris sa retraite à 65 ans. Il est financé par les entreprises, mais sa solidité financière est assurée au final par l'Etat fédéral, et cela pourrait lui coûter cher. L'excédent du PBGC, de 9,7 milliards de dollars en 2000, s'est transformé en un déficit de 23,3 milliards lors du dernier exercice fiscal, conclu le 30 septembre 2004. Il dispose de 39 milliards de réserves pour faire face à des engagements de... 62,3 milliards. "L'agence fédérale est virtuellement en faillite" , estime Douglas Elliott, président du Centre sur les institutions financières fédérales. Selon le rapport annuel du PBGC, à la fin 2003, le déficit de financement des fonds de pension définis atteignait 353,7 milliards de dollars et a augmenté de 74,7 milliards, soit 27 % en un an. Cette étude ne prend en compte que 1 108 fonds dont le trou est supérieur à 50 millions de dollars. En fait, le déficit pourrait dépasser 450 milliards de dollars, voire plus. Des sociétés surestiment volontairement les actifs de leur fonds de pension. Avant de faire défaut en 2002, le sidérurgiste Bethlehem Steel affirmait que son fonds était financé à 84 %. Il l'était en fait à 45 % selon George Benston, professeur de finance à l'université Emory (Géorgie). "Ce n'est pas une surprise quand vous lisez la loi et les règlements, explique-t-il. Il y a tant de possibilités de les contourner sans que les entreprises soient pénalisées..." Après avoir abandonné ses engagements sociaux, Bethlehem Steel, qui maintenant appartient à International Steel Group, est redevenu profitable. PAS UNE PRIORITÉ Selon une étude indépendante de Wilshire Associates, 81 % des fonds de retraite des entreprises sont sous-financés. Cela ne veut pas dire que toutes les sociétés n'ont pas les moyens de les renflouer, mais elles n'en font pas une priorité et espèrent peut-être trouver le moyen, un jour, de ne pas le faire. La situation est devenue suffisamment grave pour inquiéter les parlementaires et le gouvernement. "Si Ford et GM voient leurs obligations reclassées comme titres à hauts risques - junk bonds - par les agences de notation, et si United Airlines ne peut plus payer ses retraités, les gens se disent que quelque chose ne fonctionne plus. Les deux parties font face à un sérieux problème", explique l'ancien porte-parole de la Chambre des représentants, le républicain Newt Gingrich. Bradley Belt, directeur du PBGC, a demandé au Congrès de régler la situation "avant qu'elle devienne incontrôlable". L'administration voudrait éviter de solliciter l'argent du contribuable et de gonfler le déficit budgétaire. Difficile pourtant d'y échapper. Augmenter la prime versée par les entreprises, de l'ordre de 1 % de leurs engagements par an, reviendrait à accélérer les défauts de paiements et à augmenter au final la charge revenant au PBGC. "Avec les propositions du gouvernement, nous craignons que le remède ne tue le patient", déclare Judy Schub, responsable des relations avec le gouvernement et de la politique de retraite de l'Association des professionnels de la finance. Les sénateurs et les représentants républicains ont appelé à contraindre encore davantage les entreprises à faire plus d'efforts pour renflouer leurs fonds. Certaines en sont incapables. Si l'Etat se porte trop généreusement au secours du fonds de garantie, de nombreuses sociétés seront tentées d'abandonner encore plus vite leurs obligations envers leurs anciens salariés, par facilité, ou pour rester compétitives, face à des concurrents qui l'ont déjà fait. Eric Leser |
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Tocqueville 14/07/2005 22:49 |
re : conversation sur l'économie |
Sur la question de l'université US, vous n'avez pas réfuté mes remarques sur le fond. Quand à votre précision sur les matières d'excellence aux Etats-Unis, sans conteste les sciences dures comme le montre le monopole actuel sur l'attribution des prix Nobel scientifiques, il faut bien dire que les Américains sont brillants tant dans l'innovation industrielle que dans la recherche fondamentale. La biologie, domaine de recherche à finalité imédiate ?? Lorsque l'Américain Jim Watson met à jour il y a 50 ans la structure en double hélice de l'ADN, je ne pense pas qu'il imaginait les usages médicaux ou biologiques qu'on peut en faire aujourd'hui. Plus intéressant, sur la presse. Heureux de vous lire quand vous dîtes que "ce qui fait problème, ce n'est pas le financement privé". Par ailleurs, je partage votre inquiétude sur les concentrations industrielles dans le domaine de l'édition ou/et de la presse. Question: pourquoi est-elle si poussée en France ? Réponse: parce que les professionnels de l'édiion ne ont pas suffisammment nombruex en France. Qu'émerge une ou deux maisons d'édition solides avec des idées et de l'argent, le problème de la concentration sera moins crucial. Comment permettre l'essor de nouvelles maisons ? En favorisant la concurrence ou inversement en interdisant les prises de participation trop fréquentes. Ce qui manque chez nous (dans la TV c'est encore plus évident), ce sont de vrais capitaines de presse capables de faire naître en une génération de véritables groupes. Ce schéma est-il abstrait ? Non, il existe aux EU. Lorsque à coup de milliards, Turner lance l'info mondiale CNN en 1990, dix ans plus tard il doit faire face à la concurrence d'un rival avec Fox News. Il n'y a ainsi pas de monopole sur le créneau de l'info en continu. Sur le fond, ces deux chaînes ne sont guère des modèles. Ce qu'on peut retenir de l'expréience, c'est plutôt que plus il y a d'intervenants sur un marché donné, moins la question de la concentration est prégnante. Les médias ne font pas exception à cette règle. En résumé , ce n'est pas me semble-t-il le "grand capital" qui pose problème. Cette expression n'est d'alleurs pour moi qu'une abstraction. C'est dans ce "grand capital" l'insuffissance de concurrence et de variété qui peut être le vrai souci. Que TF1 n'ait pas de vrai rival privé en France (et que cette chaîne ait pu aisni formater pour l'ensemble du PAF l'offre de programmes), là est l'enjeu. |
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vt 14/07/2005 23:14 |
re : conversation sur l'économie |
J'ai l'impression que les aspects politiques et sociaux vous échappent. Laissé à lui même (par démission du politique) le capitalisme tend à la concentration, laissé à lui même le capitalisme préfère employer pour les taches manuelles des esclaves que des salariés Et avant de proner les universités privées, savez-vous que les universités publiques "gratuites" sont déjà trop chères pour la plupart des ménages compte tenu des frais de chambre, nourriture, scolarité, déplacements d'un etudiant? |
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guydufau 15/07/2005 10:27 |
re : conversation sur l'économie |
Je recommande à Tocqueville la lecture, dans "Manière de voir" d'août-septembre 2005, de l'article : "Tocqueville, apôtre de la colonisation"...et aussi les autres articles autour du thème "Pages d'histoire occultées". |
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Tocqueville 15/07/2005 12:55 |
re : conversation sur l'économie |
Je ne prône pas en soi le recours aux universités privées. Je sui moi-même un pur produit de la Sorbonne et m'en porte pas trop mal. L'objet de la discussion consistait à traiter de l'intérêt ou non qu'il peut y avoir à fonctionner par l'argent privé pour des services (enseignement) ou des produits (presse et édition)d'ordre culturel. Quand au tout dernier message, je me demande en quoi il peut bien concerner ma participation à ce forum !! Mais pour information, étant de profession historienne, je suis moi-même fervent partisan du décapage à l'encontre des idées reçues du discours historique ou de ses oublis un peu prolongés. J'ai donc apprécié le numéro que vous citez tout regrettant le titre du dit numéro: "pages occultées", mais par qui au fait ?? |
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guydufau 15/07/2005 21:30 |
re : conversation sur l'économie |
"pages occultées", mais par qui au fait ?? Par l'Histoire officielle, l'Histoire bien pensante, l'Histoire des vainqueurs... celle des "Tulard" s'agissant du "Corse",celle des historiens, -tel Michelet- à l'imagination galopante qui oubliaient de consulter les documents, etc. |
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bon vent 15/07/2005 21:54 |
re : conversation sur l'économie |
"Lorsque à coup de milliards, Turner lance l'info mondiale CNN en 1990" =>il se fait le porte voix de la propagande américaine de la guerre du Golfe "dix ans plus tard il doit faire face à la concurrence d'un rival avec Fox News" qui relaye la propagande de l'administration Bush dans son plan d'invasion de l'Irak..... Et la pluralité dans tout ça ? Vous raisonnez en termes de concurrence, moi en terme de pluralité...car ce sont les libertés de la société civile (à savoir de recevoir une information véritable ou du moins plurielle) et des vies humaines innombrables qui sont en jeu...je me fiche de la concurrence de ces 2 multinationales Les géants de l'information voilà le pire danger que les sociétés civiles ont toute raison de redouter ! "Ce qu'on peut retenir de l'expréience, c'est plutôt que plus il y a d'intervenants sur un marché donné, moins la question de la concentration est prégnante" => une vérité digne de Lapalice ! |
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paul 04/08/2005 22:13 |
re : conversation sur l'économie |
Monsieur Tocqueville, je vous serais reconnaissant de répondre à mes arguments substantiels (à propos des philosophes de Princeton vous auriez, par exemple pu me répondre que Derrida a beaucoup enseigné au EU, ce qui aurait pu faire avancer la discussion), au lieu de quoi vous affirmez simplement que les Américains, pour la plupart d'origine européenne (comme Derrida...et ceux que j'ai cité aussi, d'ailleurs) sont meilleurs que nous dans nos propres sujets, ce qui est tout à fait invérifiable, sauf à être un spécialiste. De même pour le fonctionnement de la presse auquel vous ne semblez pas connaître grand chose, du moins de l'intérieur. Ce qui retient votre attention c'est la marchandise culturelle que le capitalisme cultive pour lui-même et ce qui ne vous intéresse pas c'est ce que le capitalisme offre à ses "masses" et les moyens qu'il met en oeuvre pour maintenir cette médiocrité vide de sens sur la plus grande surface médiatique possible. Que vous le vouliez ou non, votre parti-pris est évident et il me parait difficile de débattre avec vous. Si vous lisiez plus attentivement ce que j'écris vous ne me classeriez pas simplement dans la banlieue "rouge" de ce forum. C'est désolant. Paul |
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guydufau 24/08/2005 10:22 |
re : conversation sur l'économie |
A l'écoute de "Economie réelle, économie savante" du 23 août, nous apprenons que le partage de la valeur ajoutée est remarquablement stable : deux tiers du PIB pour les salaires, un tiers pour les profits, contrairement à ce qu'annoncent les syndicats. Il est souligné que "Cette constante dans la répartition est même stupéfiante". Très stupéfiante en effet. Une étude de l'INSEE montre que à partir de 1975, au cours des 30 années qui ont suivi, la part du PIB pris par le capital a augmenté de 10%, tandis que celle réservée aux salaires a diminué d'autant. Mieux, pour accompagner ce déséquilibre, en Europe,la charge fiscale sur le travail passe de 35 à 42% entre 1981 et 1995, la charge grevant les autres facteurs, essentiellement les capitaux auraient baissé de 45,5% à 32,4%, durant la même période. D'après l'OCDE,en 1996, dans l'UE, le taux d'imposition du capital est de 29% contre 36% pour celui du travail. Concernant la France c'est respectivement 24 et 45%. De la part de Daniel Cohen, responsable de l'émission,cela étonne... et c'était une rediffusion . |
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guydufau 25/08/2005 21:28 |
re : conversation sur l'économie |
Résumé Est-il possible de réguler les marchés du monde ? Ou sommes-nous voués à suivre, désarmés, les embardées d'un système chaotique et frénétique ? Jean-Luc Gréau indique pourquoi il est devenu nécessaire de rationaliser le capitalisme, au moment où celui-ci montre sa fragilité et ses incohérences. Le chemin vers l'intégration mondiale est balisé par les faillites récurrentes de nombreuses économies et des scandales d'entreprises d'une gravité sans précédent. La bourse contemporaine, cœur idéologique du système, fonctionne à rebours de son principe fondateur : les fonds d'épargne collective, qui devraient financer les entreprises, les soumettent en fait à un régime de prédation. Pour mettre fin à ces anomalies, Jean-Luc Gréau propose des remaniements d'envergure : création de grands marchés communs régionaux, protégés de l'extérieur, sur le modèle du Marché commun européen d'origine ; régulation et garantie de la dette des pays emprunteurs par un Fonds monétaire international rénové ; association contractuelle des entreprises et de leurs actionnaires en vue de leur coopération effective, et dépérissement simultané des bourses qui ont perdu leur raison d'être. Et c'est un ex-économiste du MEDEF qui vous le dit Jean-Luc Gréau, l'Avenir du capitalisme, Gallimard |
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guydufau 26/08/2005 10:51 |
re : conversation sur l'économie |
Jean-Luc Gréau est le coucou qui a déposé son oeuf dans le nid du MEDEF. |
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paul 03/09/2005 19:11 |
re : conversation sur l'économie |
salut, si tu as lu ce livre et que tu peux mele prêter, je suis preneur avec la promesse formelle de te le renvoyer illico. Je n'ai plus les moyens. salut paul |
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guydufau 04/09/2005 09:18 |
re : conversation sur l'économie |
Ce sera fait Paul, mais il me faut ton adresse |
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