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guydufau 07/06/2005 13:05 |
VIL LEPINADES |
Les "modèles" fantasmés de la bourgeoisie 6 juin 2005 Le taux de chômage est de 10 % en France, mais tourne autour de 5 % dans d’autres pays (Royaume-Uni, Pays-Bas, Danemark ou Suède). L’attachement au "modèle social français" et le refus des "réformes" qui marchent ailleurs seraient la source de tous nos déboires. Mais les faits sont têtus et ne peuvent se réduire à cette lecture superficielle : il suffit de regarder d’un peu plus près la réalité de chacun de ces supposés "modèles". Danemark En 1993, le taux de chômage était de 9,5 % au Danemark et de 11,6 % en France ; dix ans plus tard, il est descendu à 5,6 % au Danemark et à 9,7 % en France (données OCDE). On pourrait penser que le Danemark a créé plus d’emplois, puisque le taux de chômage y a baissé plus vite. Or, c’est faux. C’est en France que l’emploi a le plus augmenté sur cette période : +10,7 % (2,4 millions d’emplois créés) soit deux fois plus qu’au Danemark (5,5 %). La solution de cet apparent mystère réside dans les dispositifs (préretraites, stages de formation et autres années sabbatiques) qui ont permis de faire sortir les personnes concernées de la population active, et donc des statistiques du chômage danois. Les mérites supposés de la "flexsécurité" danoise ne sont donc pas vérifiés : ce deal, qui permet aux patrons de licencier facilement en échange d’une protection sociale de bon niveau pour les chômeurs, n’a pas permis de créer plus d’emplois. Royaume-Uni Les comparaisons oublient toujours que ce pays a enregistré, chaque année depuis dix ans, un taux de croissance supérieur de 0,8 % à celui de la France. Avec un tel supplément de croissance, le taux de chômage se situerait aujourd’hui en France à 6 ou 7 %, au lieu de 10 %. Deuxième oubli : une grande partie des créations d’emplois au Royaume-Uni ont eu lieu dans les services publics, notamment la santé, ce qui coïncide mal avec les options libérales. Enfin, malgré sa croissance plus rapide, le Royaume-Uni n’a pas créé plus d’emplois qu’en France tout en faisant plus nettement reculer le taux de chômage. Là encore, la différence provient de la population active : elle a augmenté moins vite qu’en France sur les dix dernières années (4,3 % contre 8,4 %), pour une progression voisine de la population en âge de travailler. On enregistre ici l’effet des politiques qui, en dissuadant les chômeurs de s’inscrire, permet une baisse purement statistique du chômage. Pays-Bas L’emploi a progressé de 20 % entre 1993 et 2003. Mais les 2/3 des emplois créés sont des emplois à temps partiel, qui concernent principalement les femmes, puisque 60 % d’entre elles occupent aujourd’hui un temps partiel, souvent très court. De plus, le niveau du taux de chômage ne veut pas dire grand-chose aux Pays-Bas, en raison du statut d’invalidité attribué à des salariés souvent âgés et jugés sans doute "inemployables". En février 2005, ils étaient au nombre de 957 000 (12 % de la population active !) et une bonne partie d’entre eux devraient être ajoutés aux 540 000 chômeurs recensés. Enfin, pas de chance, le "modèle polder" est en crise et le taux de chômage officiel vient d’atteindre 6 %. Allemagne Toute l’astuce est évidement de ne retenir que les pays qui vont dans le sens de la démonstration. L’Allemagne est pourtant un contre-modèle riche d’enseignements. Le camarade Schröder y mène depuis plusieurs années un programme de "réformes" en tout point conforme à l’orthodoxie eurolibérale. Ses résultats sont désastreux, avec près de 5 millions de chômeurs, soit 12 % de la population active. De telles réformes ne peuvent relancer l’économie, tout simplement parce qu’elles sont la cause du marasme. Le blocage des salaires, sous prétexte de rétablir la compétitivité, a permis (entre autres facteurs) une progression spectaculaire des exportations (+ 6,6 % par an entre 1993 et 2003) mais a étouffé la demande intérieure (+ 1 %). Le capitalisme rhénan est en train de sombrer dans la régression et la précarisation : au cours des deux dernières années, il a créé 500 000 emplois mais détruit dans le même temps 853 000 emplois réguliers. Bricolages Ces références à un modèle idéal sont du pur bricolage idéologique : comment peut-on se réclamer à la fois du modèle britannique et du modèle nordique, alors qu’ils diffèrent sur des points essentiels ? Ces âneries révèlent très vite l’incohérence des libéraux, qui oublient évidemment les contreparties pour eux inacceptables aux réussites vantées avec enthousiasme. Par exemple, les dépenses pour l’emploi rapportées au nombre de chômeurs représentent environ 100 % du PIB par tête au Danemark, 150 % aux Pays-Bas, et 60 % en Suède. C’est beaucoup plus qu’en France (38 %) et, bien sûr, qu’au Royaume-Uni (15 %). De la même manière le taux de prélèvements obligatoires est plus élevé en Suède (52 %), au Danemark (50 %) qu’en France (45 %) alors que les libéraux rêvent de le réduire. Les économistes libéraux oublient en outre que c’est dans les pays où la croissance a été la plus soutenue que le taux de chômage a le plus baissé. Ils voudraient faire croire que leurs fameuses "réformes structurelles des marchés du travail" suffiraient à créer des emplois indépendamment du taux de croissance. Il faudrait alors démontrer que cette meilleure croissance est elle-même le produit des politiques libérales, notamment en matière de modération salariale. Pas de chance, car les choses fonctionnent à l’inverse : les pays où les salaires ont été le plus bloqués sont aussi ceux qui ont enregistré une croissance moindre, et donc moins d’emploi. Même au Royaume-Uni libéral, le pouvoir d’achat du salaire a augmenté plus vite (2,1 % par an) que dans l’Union européenne (+1,0 %) ou qu’en France (+0,3 %). Il en va de même pour la Suède, où il a progressé de 2,2 % par an. La stratégie européenne pour l’emploi proposait notamment de "réduire la pression fiscale qui pèse sur le travail, notamment sur le travail peu qualifié et faiblement rémunéré" et d’ "améliorer les effets d'incitation en faveur de l'emploi et de la formation des régimes d'imposition et d'allocations". Ces recommandations ont été suivies, mais il est clair aujourd’hui que cette stratégie ne fonctionne pas. C’est ce que doit constater une institution comme l’OCDE, qui rétribue pourtant des dizaines d’économistes chargés d’illustrer les bienfaits du libéralisme. Mais ceux-ci se heurtent régulièrement aux faits, décidément têtus. Dans ses dernières Perspectives de l’emploi, l’OCDE découvre ainsi que la législation protectrice de l’emploi (LPE) … protège l’emploi, et qu’elle remplit donc "l’objectif pour lequel elle a été conçue". L’OCDE doit reconnaître à contrecœur que son effet sur le chômage est "ambigu" et que "les nombreuses évaluations auxquelles cette question a donné lieu conduisent à des résultats mitigés, parfois contradictoires et dont la robustesse n’est pas toujours assurée". En langage clair, cela veut dire qu’on ne peut pas mettre en lumière un effet positif des fameuses "réformes structurelles des marchés du travail" . En revanche, la précarisation, à laquelle se ramènent au fond ces réformes, frappe spécialement les jeunes et les femmes, qui "pourraient donc être affectés de manière disproportionnée", et l’OCDE va jusqu’à admettre que la différence de traitement entre emplois permanents et temporaires pourrait conduire à une accentuation de la dualité du marché du travail". Mais les politiques libérales ont-elles vraiment pour but de créer des emplois ? Le cas de la Suède permet de montrer que l’objectif réel est une flexibilisation sans fin. Ce pays a d’ores et déjà atteint l’ensemble des objectifs de la stratégie de Lisbonne, et il devrait donc avoir droit aux félicitations de la Commission européenne ; or, celle-ci persiste à lui recommander des mesures visant à accroître les "incitations au travail", autrement dit à se montrer moins généreuse à l’égard des chômeurs. Fuite en avant libérale Et pourtant les "cent jours" du nouveau gouvernement vont être consacrés à mettre en musique les rapports ultra-libéraux (de Virville, Camdessus, Cahuc-Kramarz) que la droite gardait sous le coude. Leur ligne générale est l’attaque contre le droit du travail, autour de deux idées. La première est celle d’un nouveau contrat de travail, fusionnant par le bas CDI et CDD. Le rapport de Virville parle de contrat de mission "autour de projets, à l’horizon de quelques mois ou quelques années" : l’objectif est clairement de précariser l’ensemble des contrats. La seconde idée est l’institution d’une "taxe sur les licenciements" (Cahuc-Kramarz) : en échange d’une contribution symbolique (moins coûteuse que les cotisations chômage, sinon où est l’intérêt ?), les patrons seraient débarrassés de toutes les "rigidités" du code du travail en matière de licenciements Avec un incroyable cynisme, De Virville évoque la cessation du contrat de travail "pour rupture négociée" : on imagine la "négociation" ! Camdessus propose en outre de réduire les cotisations sociales des PME, et Cahuc-Kramarz de libérer les professions "protégées" Christine Lagarde, la nouvelle ministre au commerce extérieur, vient de déclarer sur Europe 1 (le 4 juin) que le droit du travail constituait un "frein à l'embauche". Borloo a annoncé au Journal du Dimanche du 5 juin qu’il étudiait un nouveau contrat de travail "expérimental simplifié et très allégé en charges" pour faciliter l'embauche dans les "très petites entreprises". On voit que les références aux modèles étrangers ne visent au fond qu’à légitimer une nouvelle vague de régression sociale. Derrière les argumentaires bricolés et le discours sur le "déclin", pointe la frénésie de classe qui s’est emparée d’un gouvernement aux abois. Il n’a aujourd’hui d’autre "plan B" que la fuite en avant : après les cent jours, Waterloo ? Michel Husson Face à cette analyse,quelles vilepinades allons-nous entendre, demain, mercredi ? |
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paul 07/06/2005 15:45 |
re : VIL LEPINADES |
Merci Guy, beau boulot. |
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Univac Bros 07/06/2005 15:49 |
rectifions |
Merci Michel Husson, belle rédaction. Bravo Univac, le cop-coll fonctionne à merveille. Pas de félicitations pour Guy : manque la source de ce texte. L'auteur ne suffit pas. |
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audreymalran 07/06/2005 19:12 |
SOURCES |
http://hussonet.free.fr/rougemod.pdf |
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Azincourt 07/06/2005 21:14 |
re : VIL LEPINADES |
je l'avais predit, il n'a pas osé la vile pine mais notre predicateur se laisse aller a ce genre de consideration, la machine a aligner les mots est en marche, a noter l'odeur fetide de la brandade qui emane du discours frelaté. une Vile pinade? oh oh oh nous nous amusons, follement cher ami! quel humour, quel finesse et de surcroit quelle belle ecriture, quel style mes amis, levons donc nos verres de clairette pour feter cette élocution, que feu Amyot n'aurais su ecrire. A ae propos est il donc vrai que ce ministre fut si bien membré, qu'il est fort apprecié de ces dames. allez ce que tu n'ecris pas Henri Des l'ecrira pour toi |
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guydufau 08/06/2005 12:41 |
re : VIL LEPINADES |
Sans avoir tout saisi des propos d'Azincourt, villepinades est à rapprocher de raffarinades et cela apparaitra de plus en plus cohérent, ces deux premiers ministres étant l'un comme l'autre de sacrés baratineurs. |
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guydufau 13/06/2005 10:05 |
re : VIL LEPINADES |
LE « FREIN A L'EMBAUCHE », C'EST LE LIBERALISME Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey, Michel Husson (économistes) Le 29 mai les Français ont clairement rejeté les politiques libérales porteuses de chômage et d'insécurité sociale. Pourtant, sans surprise, Dominique De Villepin vient de proposer un train de mesures qui aggravent ces politiques. L'idée de base : les « rigidités » et le code du travail seraient un frein à l'embauche. Le contrat « nouvelle embauche », réservé pour l'instant aux petites entreprises, réduit de façon inédite les garanties des salariés et accroît l'insécurité. De nouvelles exonérations sont accordées, cette fois pour alléger le « fardeau » des entreprises qui dépassent 10 salariés. La pression sur les chômeurs pour qu'ils acceptent n'importe quel emploi est renforcée. Mais même l'OCDE le reconnaît : la démonstration n'a jamais été faite que la flexibilité du marché du travail réduisait le chômage. Au « modèle danois », de Villepin emprunte la flexibilité mais pas l'assurance chômage de haut niveau. En France on sait pourtant ce qui marche pour créer des emplois. Le « ticket gagnant » - croissance utile et réduction du temps de travail - avait commencé à fonctionner entre 1997 et 2001 (2 millions d'emplois créés), avant d'être relativisé par Jospin et abandonné par Raffarin. Il faut en premier lieu renouer avec une croissance fondée sur la satisfaction des besoins sociaux, et donc sur la création d'emplois socialement utiles. Santé, éducation, aide aux personnes âgées, logement, économies d'énergie, transports collectifs. Nombreux sont les secteurs dont la « croissance utile » et non productiviste serait très créatrice d'emplois. Comment financer cette nouvelle croissance utile ? D'abord par la relance de la consommation des couches les plus démunies. Alors que la santé financière des grands groupes est insolente au point qu'ils ne savent plus quoi faire de leurs liquidités, une forte revalorisation du SMIC, des salaires et des minimas sociaux s'impose. Il faut aussi relancer la consommation collective de services publics, par des programmes d'investissement massif dans les secteurs évoqués ci-dessus. Il faut en second lieu accorder la priorité à la réduction du temps de travail, en commençant par l'étendre à l'ensemble des lieux de travail, qu'il s'agisse des petites entreprises ou du secteur public, puis en avançant vers les 32 heures. Il faudra bien sûr éviter les travers des lois Aubry : empêcher une nouvelle intensification du travail, favoriser des embauches proportionnelles à la RTT et réduire la précarité, notamment en ce qui concerne le temps partiel imposé aux femmes. Pour conduire le mouvement, il faudra un double contrôle venant à la fois d'en haut (la réglementation, notamment sur les heures supplémentaires) et d'en bas (l'intervention des salariés). Le caractère automatique des aides devra être supprimé et leur versement soumis au respect d'un certain nombre de critères portant sur les créations d'emplois et sur la qualité de ces emplois, sous contrôle des comités d'entreprise ou des organisations syndicales. Il faut enfin s'attaquer réellement à la précarité au lieu de la renforcer sans cesse au nom de l'emploi. A la flexibilité généralisée, il faut opposer une véritable sécurité sociale professionnelle qui vise d'une part, à réunifier les contrats de travail aujourd'hui complètement éclatés, d'autre part à instaurer une continuité des droits sociaux, notamment en matière de rémunération. Défini au niveau national, pour éviter les surenchères vers le bas, ce système devrait s'accompagner de la mise en place de réseaux (locaux et au niveau des branches) incitant les entreprises à coopérer avec des organismes de formation ou les collectivités locales afin de préserver l'emploi à la fois d'un point de vue quantitatif et qualitatif. Simultanément il importe de développer le droit de la « co-activité », ouvrant aux salariés des entreprises sous-traitantes les garanties statutaires (salaire, temps de travail, représentation syndicale, etc.) de leur donneur d'ordres et réduisant ainsi la propension de ces derniers à utiliser la sous-traitance pour contourner les règles de protection de la main-d'¦uvre. Comment financer tout cela ? Les moyens existent : en prenant sur les dividendes des actionnaires et les rémunérations des dirigeants, en remettant en cause les exonérations inconditionnelles de cotisations, en taxant les revenus financiers, on dégage largement les 4 à 5 points de PIB nécessaires pour financer ces projets. La croissance retrouvée donne des marges de manoeuvre supplémentaires et permet même de réduire les déficits. On avance ainsi vers une société du temps libre, plus juste et solidaire, qui se débarrasse progressivement du chômage. Le hic, c'est que tout cela suppose évidemment de modifier la répartition des revenus entre travail et capital. La montée du chômage a permis de faire reculer les salaires et progresser les revenus financiers, alors que l'investissement productif a stagné. Vouloir inverser la courbe du chômage sans toucher à la répartition des revenus est illusoire. Il faut prendre le problème par les deux bouts : d'un côté, financer l'augmentation des budgets sociaux par une refiscalisation des revenus du capital et par une progression du taux de cotisations sociales en phase avec les dépenses à financer ; de l'autre, permettre aux salaires d'augmenter en phase avec la production de richesses. L'objection est évidente : la compétitivité serait mise à mal et on finirait par détruire des emplois au lieu d'en créer. Mais il ne faut pas confondre compétitivité et rentabilité financière : la politique proposée suppose un transfert des revenus financiers vers les budgets sociaux et les salaires, pas une perte de compétitivité. Les entreprises peuvent verser plus de salaires mais moins de dividendes, de façon à maintenir leur compétitivité-prix et leur capacité d'investissement. Toutefois, il faut convenir qu'une telle politique ne prend tout son sens que coordonnée à l'échelle européenne. Le discours sur les « modèles » irlandais ou danois ne doit pas faire oublier que l'Union européenne recense aujourd'hui 20 millions de chômeurs, auxquels il faut ajouter la cohorte innombrable des « invalides », des pré-retraités, des « stagiaires » et des femmes contraintes au temps partiel. L'échec de la stratégie européenne pour l'emploi est patent, si tant est que son objectif était bien l'emploi et non la flexibilité. L'Allemagne, avec ses 5 millions de chômeurs, l'illustre bien. Il faut donc renverser les priorités, de manière à faire passer l'emploi avant l'orthodoxie financière et monétaire. A l'échelle européenne, deux conditions sont impératives : la remise en cause de l'indépendance de la Banque centrale et celle du Pacte de stabilité. Et deux axes spécifiquement européens doivent être mis en avant : il faut d'abord une augmentation très importante du budget de l'Union pour financer un plan de relance (transports ferroviaires, logement, économies d'énergie, etc.) à l'aide d'impôt européen sur le capital ou de taxes de type Tobin, et/ou par l'emprunt. D'autre part, pour avancer vers la mise en place d'une véritable Europe sociale, il faut édicter des normes dont la réalisation serait assurée par l'extension des fonds structurels, de manière à enclencher un processus de convergence « par le haut » qui permettrait le rattrapage des pays les moins développés. Plus généralement, il faut viser à des politiques coordonnées en matière de salaires (un régime de hausses de salaires au moins égales aux gains de productivité), de durée du travail (réduire la durée du travail dans tous les pays, de façon différenciée selon les besoins en matière de créations d'emplois), de protection sociale (assurer le nécessaire financement des retraites par répartition grâce à un ajustement permanent des cotisations ou prélèvements), de sécurité au travail et de conditions de travail. Si l'Union européenne commençait à réorienter ses politiques dans ce sens, il ne fait guère de doute qu'elle redeviendrait alors rapidement attractive pour tous ses peuples. Le contenu de cet article est à rapprocher de ce qui est écrit sur le fil" Fléxibilité et stock zéro". Si ce programme politique était appliqué, nul doûte que le baron Sellières ferait un appel "aux armes actionnaires". |
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Henry Faÿ 13/06/2005 10:36 |
smiley27 |
![]() Ça te fatiguerait trop de dire ce que tu as à dire, y compris en faisant des citations et de ne pas encombrer le forum avec des cop'coll indigestes? ![]() ![]() |
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Nazdeb 13/06/2005 11:46 |
re : VIL LEPINADES |
D'accord avec Henry. Il faudrait avoir l'habitude d'écrire un résumé ou une synthèse, voire une reprise des idées essentielles, des textes qu'on copie-colle. Ce serait une façon de mieux respecter les autres contributeurs et de montrer une implication sincère dans les échanges. ![]() |
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guydufau 13/06/2005 12:17 |
re : VIL LEPINADES |
Salut Nazdeb, as-tu fait un bon voyage ? Concernant cet article,je me suis senti incapable d'en faire un résumé. Est-il indigeste ? Pour Henry, sûrement et bigrement. |
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guydufau 15/06/2005 13:59 |
re : VIL LEPINADES |
Les villepinades, ont-elles autant de souffle et dureront-elles aussi logtemps que les prophéties de Victor Hugo ? L’Europe de Victor Hugo Au XIXe siècle peu d’écrivains ont parlé de l’Europe avec autant d’émotion et d’intelligence que Victor Hugo. Aucun n’a eu ses fulgurances, ses prémonitions. Le jeune Victor s’en prend d’abord à l’Europe des rois, celle que la Révolution et l’Empire ont combattue, qui va du Rhin à l’Oural. L’Europe de la Contre-Révolution. Victor Hugo donne sa vista la plus accomplie de l’Europe dans la préface au Paris guide de l’Exposition de 1867. Au vingtième siècle, il y aura une nation extraordinaire. Cette nation sera grande, ce qui ne l’empêchera pas d’être libre. Elle sera illustre, riche, pensante, pacifique, cordiale au reste de l’humanité. Elle aura la gravité douce d’un aînée. Elle s’étonnera de la gloire des projectiles coniques, et elle aura quelque peine à faire la différence entre un général d’armée et un boucher ; la pourpre de l’un ne lui semblera pas très distincte du rouge de l’autre. Une bataille entre Italiens et Allemands, entre Anglais et Russes, entre Prussiens et Français, lui apparaîtra comme nous apparaît une bataille entre Picards et Bourguignons. Elle considèrera le gaspillage du sang humain comme inutile. Elle n’éprouvera que médiocrement l’admiration d’un gros chiffre d’hommes tués. Le haussement d’épaules que nous avons devant l’Inquisition, elle l’aura devant la guerre. Elle regardera le champ de bataille de Sadowa de l’air dont nous regardons le quemedaro de Séville. Elle trouvera bête cette oscillation de la victoire aboutissant invariablement à de funestes remise en équilibre et Austerlitz toujours soldé par Waterloo… […] Un peuple fouillant les flancs de la nuit et préférant, au profit du genre humain, une immense extraction de clarté. Voilà quelle sera cette Nation. Cette Nation aura pour capitale Paris et ne s’appellera point la France ; elle s’appellera l’Europe. Elle s’appellera l’Europe au vingtième siècle, et aux siècles suivants, plus transfigurée encore elle s’appellera l’Humanité. L’Humanité, nation définitive, est dès à présent entrevue par les penseurs, ces contemplateurs des pénombres, ce à quoi assiste le dix-neuvième siècle, c’est à la formation de l’Europe. Vision majestueuse !… |
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