Discussions annexes, bavardages politiques, hors-sujet divers... (archives 3003-2008)

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paul

07/06/2005
10:39
Flexécurité et stock zéro

Aider à comprendre les arrières-fonds philosophiques de la réalité et du langage courant c’est aussi l’objectif de ce genre de Forum. Je vous propose donc une interprétation de ce que le nouveau Premier Ministre va nous servir sans doute demain dans son discours de politique générale : la flexécurité, concept d’origine danoise, dit-on, ce qui m’amène immédiatement à remarquer que les différences culturelles entre le Danemark et la France sont telles qu’il serait ridicule de penser que ce modèle soit recevable dans l’hexagone. Donc, le projet Villepin est soit un mensonge en préparation, soit une absurdité qu’on aura oublié dans quelques semaines.
Voyons donc les concepts. La « flexécurité » porte sur la condition de l’homme. Il faudrait évidemment préciser de l’homme salarié, de la partie de l’économie qui réside dans le marché du travail. Le travail est certes une marchandise, mais une marchandise abstraite, dont le paramétrage et les calculs que l’on peut opérer sur elle ne peuvent pas se comparer à l’analyse des autres marchandises.
Et pourtant c’est ce que tente depuis quelques décennies désormais, le capitalisme libéral, qui par les différents instruments du contrôle (Ex : Logiciel SAP) se targue de mesurer la valeur intrinsèque du travail de Pierre, Paul ou François. En réalité, ce capitalisme répond ainsi à une contrainte qui va de pair avec le sort des autres marchandises : la flexibilité dans l’entreprise est elle-même un paramètre de la nature de la gestion des marchandises, devenue sous l’influence du modèle Japonais le stock zéro. Autrement dit, la décision de ne plus former de stocks implique celle de ne plus former des amas de forces de travail qui ne pourraient pas répondre minute par minute à l’équilibre entre production et vente.
Première conséquence théorique : au plan de l’entreprise elle-même, le capitalisme n’a plus de raison d’être puisqu’en mettant en place de tels déterminants, il réduit à zéro la prise de risque, prise de risque qui représente sa légitimité et celle du profit. A noter en passant que la sous-traitance est un autre moyen d'écarter les quelques risques qui pourraient subsister.
Deuxième conséquence pratique : la véritable activité du capitalisme émigre vers la Finance puisque les arrières sont gardés. Le véritable problème pour Danone n’est pas de produire plus et mieux mais de faire les bons choix sur le marché boursier et celui des changes. C’est donc là que le capitalisme conserve sa raison d’être, mais une raison d’être qui n’a plus de rapport direct qu’avec les entreprises concurrentes et les actionnaires. Et pourtant ces mêmes entreprises se syndiquent pour agir politiquement et socialement afin d’assurer les fondements juridiques de sa gestion courante.
Alors que pourrait être la « flexsécurité » dans un tel contexte ? Simplement l’étalement ou l’extension du principe de stock zéro à l’ensemble du marché du travail, ce qui signifie que l’ensemble des salariés est prié d’une part d’acquérir des savoir-faire standards, utilisables dans toutes les situations de demande, et d’autre part de liquider toute idée de carrière ou de destin lié à une vocation, un talent ou simplement le désir d’habiter le monde et la vie comme il l’entend. Autrement dit encore, l’homme voit son destin radicalement et définitivement lié à celui de la marchandise : c’est le dernier stade de la réification, de la dépendance absolue de l’être humain de la chose, et même l’intériorisation des exigences de la chose, sans quoi il est condamné à la psychose ou aux autres modes de fuite d’une telle situation, alcool, drogue, clochardisation, suicide ou délinquance. Ce à quoi se préparent les dirigeants politiques qui organisent le fonctionnement de la société sur le modèle du stock zéro en compensant la quantité de mauvaise volonté par la même quantité d’institutions répressives, policières ou médicales. Les ravages psychologiques et psychosomatiques de cette praxis globale, comparable à ceux constatés sur les champs de bataille de 14-18, génèrent dans les pays où subsistent encore des Etats-Providence, des trous de plus en plus insondables dans les budgets de ces institutions. Comme je ne suis pas un économiste de la pénurie, mais un partisan de la thèse de Bataille sur l’accumulation de surplus et le problème de son « sacrifice », ce trou ne m’inquiète donc pas du tout, tant qu’il est compensé par des sacrifices opérés ailleurs et principalement dans le secteur de la guerre. Ce qui restera de Mitterrand dans les siècles à venir, est le fait qu’il a été le premier Président de la République à renverser la vapeur en mettant fin au primat du budget de la Défense. Si Villepin nous annonçait la continuation d’une telle politique, il pourrait tenir parole avec ses cent jours. Mais hélas….faut pas rêver.

Paul

 
casse-croûte

07/06/2005
11:59
re : Flexécurité et stock zéro

Si je ne m'abuse, le zero-stock vise à maintenir la plus grande différence possible entre la demande et l'offre et par là à générer une marge maximale. Un stock important induit au contraire une baisse des prix, et donc un manque à gagner (et non une perte).

Si on applique ça au marché du travail, que penser du plein emploi ? Il consiste à trouver dans la population un nombre notablement bas de chômeurs. Ceci poserait problème en France, puisqu'on aurait une grande différence entre la demande des employeurs et la disponibilité en chômeurs. L'Etat vendrait facilement ses chômeurs, mais les employeurs les payeraient cher en terme de salaires. La rentabilité, fleuron du travail français (parmi les pays occidentaux) lorsqu'on le ramène à sa productivité, en prendrait un coup. Il n'y a donc que l'Etat qui y gagnerait dans le plein emploi. C'est là qu'il y a un choix politique, qu'on peut si on le veut résumer au clivage droite/gauche : comment transférer le gain de l'Etat au plein emploi aux employeurs ?

- En baissant leurs charges salariales
- En compensant leurs charges sociales au pro rata de leur contribution au plein emploi (35H)
- ...
 
audreymalran

07/06/2005
19:25
re : Flexécurité et stock zéro

Les copains, faites-moi plaisir et veuillez appeler un chat un chat sans tomber dans la langue de bois des zozos ultralibéraux.

Les charges salariales????
Quelles charges salariales???
Vous voulez parler des cotisations sociales je suppose?
C'est à dire de la part de mon salaire qui me sert à participer à la solidarité intersalarié(e)s.

C'est pas des "charges" c'est une partie de mon salaire, sauf que cette partie est prélevée à la source.

Alors appelez ça cotisations sociales mais pas "charges" ce vocable lourdingue et idéologisé voulant faire croire que c'est ce salaire trop élevé qui plombent l'économie (en voulant baisser les lourdes "charges" ce sont en fait les revenus du travail que l'on veut diminuer, mais sans le dire…).

Et on va y perdre deux fois, une fois en baissant les charges, et une deuxième en devant prendre sur ce qui reste pour se payer des assurances sociales privées…
Quel bande de pignoufs ces libéraux (j'entend néolibéraux hein! passke je suis pas pour une économie absolument lanifiée…)
 
audreymalran

07/06/2005
19:26
re : Flexécurité et stock zéro

Pla plapla
pla plaplapla
PLAnifiée
 
guydufau

07/06/2005
19:34
re : Flexécurité et stock zéro

"Première conséquence théorique : au plan de l’entreprise elle-même, le capitalisme n’a plus de raison d’être puisqu’en mettant en place de tels déterminants, il réduit à zéro la prise de risque, prise de risque qui représente sa légitimité et celle du profit. A noter en passant que la sous-traitance est un autre moyen d'écarter les quelques risques qui pourraient subsister."
note Paul
A ce propos j'avais noté :
En septembre 2000, sur France Culture, à la question : le capitalisme est-t-il moral ? Un prof du CAM (je ne sais plus ce que c'est) a répondu : oui parcequ'il est basé sur le risque et il ajoutait avoir l'appui de Kant :" dépasse-toi toi-même".
 
casse-croûte

07/06/2005
20:56
re : Flexécurité et stock zéro

Ah mais en parlant de charge je ne fais que reprendre les termes des textes officiels (notamment sur les 35 heures, que je me suis "amusé" à lire). Je suis désolé si c'est comme ça que ça s'appelle...
Le terme cotisation sociale, c'est pour les employés ça, pfuu !!
 
yakafokon

07/06/2005
21:01
re : Flexécurité et stock zéro

bien vu, Paul le surplus d'effectifs doit etre canalisé, et le stock zero, induit nettement moins de manque a gagner comme le souligne casse croute.

""et d’autre part de liquider toute idée de carrière ou de destin lié à une vocation, un talent ou simplement le désir d’habiter le monde et la vie comme il l’entend""

Vocation de quoi ? habiter ou il veut, tres amusant ce passage, deja que certains ici essaient de formater les esprit, tu veux en plus lui donner le choix d'habiter ou il veut, liquider l'idée de carrière ca tu ne pux pas l'affirmer dans le monde politique peut etre mais, dans le monde de la libre entreprise ton truc ne marche pas, rentabilité oblige.
la vocation est un truc de riche Paul, le premier qui bande encule l'autre, ça c'est la vie même si sur le fond tu as raison.
 
LRDB

07/06/2005
21:12
redressons des inexactitudes

Casse croute écrit : << Si je ne m'abuse, le zero-stock vise à maintenir la plus grande différence possible entre la demande et l'offre et par là à générer une marge maximale. Un stock important induit au contraire une baisse des prix, et donc un manque à gagner (et non une perte). >>

Ca fait 20 ans que j'entends parler du kan-ban et du zéro-stok, c'est la première fois que j'en lis une définition aussi loufoque. J'aimerais bien savoir d'où elle sort ?? Le zéro stock est une méthode de production et de gestion qui réduit les en-cours (dont les magasins) et les délais. Ce faisant elle vise à réduire les couts de fabrication et les prix. Et à progresser sur le marché. Ce qui est visé ici, ce sont les parts de marché. On espère que les bénéfices suivent (ce qui n'estpas toujours le cas : il faut aussi s'assurer de ne pas écouler à perte).

Autre-chose : c'est très déplaisant un titre de fil qui comporte une faute. Le néologisme concaténé "flexsécurité" a sa logique. Le mot "flexécurité" se prononcerait "flegzécurité" (comme égzécution"). Ne peut-on corriger cette bourde sivoplit ?

La reine des belges
 
vile toque

07/06/2005
21:24
re : Flexécurité et stock zéro

Avant j'avais une bonne opinion de l'esprit d'entreprise. Mais sur ce forum j'ai découvert que les theoriciens de la libre entreprise sont vraiment des fous furieux
 
LRDB

07/06/2005
21:43
re : Flexécurité et stock zéro

Voila qui fait vachement avancer le débat...
 
cauchoiskev

07/06/2005
22:31
re : Flexécurité et stock zéro

LRDB,

Désolé de vous contredire, mais le "zéro stock", ou "just in time", dans son avatar anglo-saxon, n'a, au mieux, aucun effet sur les délais. Si vous avez du stock, vous pouvez livrer aujourd'hui, sinon il faut commander et attendre la livraison d'une autre boîte. Je vois mal pourquoi ce tiers livrerait forcément plus rapidement que vous-même.

De mon expérience, la réduction des stocks ne sert nullement à baisser les prix (l'anathème des entreprises), mais à dégager des liquidités qui sont par la suite "investies"... en bourse, ou autre spéculation.

Le "zéro stock" n'est qu'une forme d'externalisation des coûts et des risques, parce que le stock existe forcément quelque part, on ne peut pas faire pousser le blé plus vite, ou faire sortir des minerais à la demande. La même logique s'applique naturellement à toutes les charges, et en premier lieu, la masse salariale.

En effet, c'est pire que ne le pense Audrey, ce ne sont pas seulement les contributions sociales qui sont considérées comme des charges, mais la totalité du salaire. Dans un bilan, une palette de PQ figure à l'actif de l'entreprise, le salarié ne figure nulle part. Par contre, il ou elle figure bien dans le compte de résultats... en tant que perte.
 
grokonyfait

07/06/2005
22:43
re : Flexécurité et stock zéro

tiens donc, encore des affirmation gratuites, les plus gros salaires sont au bilan renseigne toi avant de sortir une énormité, le flux tendu est la version francaise du stock zéro encore une histoire d'invention de la part de ceux qui parlent d'entrprise mais qui ne connaisse rien, d'autant que maintenant on peut egalement parler de stock roulant mais trop compliqué pour les légers de ce forum.

affirmation fausse :
"Le "zéro stock" n'est qu'une forme d'externalisation des coûts et des risques, parce que le stock existe forcément quelque part, on ne peut pas faire pousser le blé plus vite, ou faire sortir des minerais à la demande. La même logique s'applique naturellement à toutes les charges, et en premier lieu, la masse salariale."
le stock coute cher et se deprecie, vraiment que des fonctionnaires pour parler de la sorte, vraiment n'importe quoi mais vraiment, des clowns des rigolos pfffft! parlez du non vous le faites si bien, mais ne vous mêler pas d'entreprise de grace, surtout pour lire de stupidités du genre.


 
vile toque

07/06/2005
22:53
re : Flexécurité et stock zéro

Oula le formatage économique de grokonyfait à l'ait d'avoir pris solidement !

Question : pourquoi la periode de plus grande prospérité de l'Europe (30 glorieuses) a-t-elle coïncidé avec de très importants stocks à tous les échelons du système?
 
cauchoiskev

07/06/2005
23:00
re : Flexécurité et stock zéro

"les plus gros salaires sont au bilan renseigne toi avant de sortir une énormité"

Le bilan présente l'actif et le passif de l'entreprise à un moment donné, les salaires n'ont rien à y faire. Peut-être parler-vous des "Annexes" ? parce-que les salaires ne figure pas dans le bilan, je vous l'affirme.

"le stock coute cher et se deprecie "

Nous sommes donc d'accord, externalisation des côuts et des risques.

"vraiment que des fonctionnaires pour parler de la sorte"

Vous voulez mon n° de Siret ?
 
yaka yaka

07/06/2005
23:26
re : Flexécurité et stock zéro

Le bilan présente l'actif et le passif de l'entreprise à un moment donné, les salaires n'ont rien à y faire. Peut-être parler-vous des "Annexes" ? parce-que les salaires ne figure pas dans le bilan, je vous l'affirme.

ne joue pas sur les mots ils figurent pour qui veux les consulter, ça tu me l'accorderas, ce qui change radicalement la position de l'ecrit primaire, les annexes font parties du bilan et tu le sais aussi bien que moi, oublie seulement de faire figurer les plus gros salaire et tu verras ce qu'il t'en coute ces informations sont disponibles dans tout les greffes des tribunaux de commerce; n'est ce pas?
non, je veux ton intracommunautaire, bien plus interressant.
 
LRDB

07/06/2005
23:33
ça ne s'arrange pas

- Cauchoiskev : "si vous avez du stock vous pouvez livrer aujourd'hui"
Encore faut-il une logistique appropriée, ce qui coute cher. En outre ça n'est pas le stock de produit livrable (i.e. produit fini) qu'il faut réduire, mais du stock de pièces et de semi-fini, donc des en-cours ce qui veut dire du capital immobilisé.

- En outre avec le flux tendu, on se targue de livrer bien plus vite et sans immobilisation (enfin quand ça marche). Ceci au moyen d'une logistique appropriée qui elle aussi coûte cher mais à l'installation seulement, après quoi elle rapporte, parce que (pas d'accord avec gromyko) il s'agit bien d'externaliser une partie de la tension du flux. Mais une partie seulement.

Je crois lire quand même deux énormités :
- l'assimilation de l'industrie au blé ou à l'extraction. Si les économistes classiques du XXème siècle ont distingué un secteur primaire et un secondaire (Colin Clark, ou bien Fourastié, deux analyses différentes) il y a des raisons structurelles. Il faut examiner un peu mieux les activités avant d'écrire n'importe quoi.
- quant aux "liquidités investies dans la spéculation" elles constituent le plus gros sapin qu'on fait avaler aux étudiants et aux journalistes. Mais je n'ai jamais entendu un directeur financier parler de ce truc...

Enfin la question du recousu de l'ampoule qui ne tient pas ses promesses et se la joue revenant après son baptème de l'air : la question de 22h53 est hors de toute pertinence, et revient à se demander pourquoi avant l'invention de la plomberie la demande en eau n'était pas plus élevée, ni le cul des lardons plus sale. En fait il n'y a tout simplement aucun rapport entre les deux éléments présentés.

LRDB
 
yak

07/06/2005
23:45
re : Flexécurité et stock zéro

- En outre avec le flux tendu, on se targue de livrer bien plus vite et sans immobilisation (enfin quand ça marche). Ceci au moyen d'une logistique appropriée qui elle aussi coûte cher mais à l'installation seulement, après quoi elle rapporte, parce que (pas d'accord avec gromyko) il s'agit bien d'externaliser une partie de la tension du flux. Mais une partie seulement.

oui la reine ca fonctionne a peu pres le flux tendu, surtout dans le périssable, on peut reduire l'indice d'insatisfation a moins de 3%, dans bien des cas la ligne commerciale est maintenue, a condition que les 3% ne soit pas toujours sur le même client, et ça arrive d'avoir les problemes toujours sur le même, en mobilisant et sensibilisant les personnels sur un fait tu ne comprends pas comment cela a pu franchir les entrées les sorties et que personne ne l'a vu (le probleme)3fois de suite sur le même client a se tiré des balles!
 
vt

07/06/2005
23:48
re : Flexécurité et stock zéro

Lorsqu'un acteur économique décide de travailler en flux tendu (c'est à dire avec zéro stock) il réalise en effet des économies : moins d'entrepôts, moins de trésorerie immobilisée. Lorsque l'entreprise est prospère on peut parler de profits supplémentaires qui permettent de distribuer des dividendes à 2 chiffres. Dans l'après guerre la norme admise était plutôt à un chiffre

Mais pour qui demeure objectif cette économie se fait sur le dos de la collectivité qui doit supporter le coût très elevé des nuisances sociales et écologiques de la multiplication des livraisons et donc des camions sur les routes. Exemple pratique vécu : la livraison du trimestre (1 gros camion) devient hebdomadaire (soit 13 camions par trimestre)

Comme toujours avec les techniques inventées pour "baisser les coûts" on assiste à une spirale infernale : les premiers à le faire gagnent de l'argent, les suivants doivent faire pareil pour survivre. Et à l'extémité de la chaîne, côté producteurs et transporteurs, on doit travailler et livrer jour et nuit.

Au fait c'est drôle mais à la différence de l'économiste de bistrot belge j'ai un numero de SIRET et un code APE

PS : les directeurs financiers comme leur nom l'indique sont parfaitement au courant de l'emploi des produits financiers disponibles
 
vt

07/06/2005
23:52
re : Flexécurité et stock zéro

PS : Paul a parfaitement raison de constater que l'idéologie du zéro stock s'applique désormais à l'humain
 
yaka

07/06/2005
23:57
re : Flexécurité et stock zéro

Et à l'extémité de la chaîne, côté producteurs et transporteurs, on doit travailler et livrer jour et nuit.

heu, tu bosses ou la?
24 palettes semaine, c'est une activité tres tranquille, sans vouloir te vexer
 
cauchoiskev

08/06/2005
00:17
re : Flexécurité et stock zéro

LRDB :

"Encore faut-il une logistique appropriée, ce qui coute cher."

Ce qui confirme mon argument, il s'agit de coûts, non de délais.

"on se targue de livrer bien plus vite et sans immobilisation (enfin quand ça marche)"

No comment !

"l'assimilation de l'industrie au blé ou à l'extraction"

Non, je constate seulement que l'industrie (sauf immatérielle type "économie de l'information") transforme des matières premières. Panzani a besoin de blé, Usinor a besoin de minerai de fer, etc. Donc, il y a des limites physiques à l'externalisation. Panzani aura beau acheter ses nouilles à un sous-traitant, il faudra quand même que quelqu'un achète du blé. Et le blé n'est pas en flux-tendu, jusqu'à nouvel ordre.

"quant aux "liquidités investies dans la spéculation" elles constituent le plus gros sapin qu'on fait avaler aux étudiants et aux journalistes. Mais je n'ai jamais entendu un directeur financier parler de ce truc..."

Vous ne pouvez pas ignorer que les taux d'auto-financement des entreprises depuis une bonne décénnie atteignent des niveaux inconnus dans l'histoire du capitalisme. Les entreprises ont tant de pognon qu'ils ne savent pas trop quoi en faire. Ou plutôt si, ils rachètent leurs propres actions pour "créer de la valeur". S'ils avaient effectivement consacrés "leurs" gains de productivité, de réductions de coûts de stock et de masses salariales aux baisses des prix, nous serions actuellement en déflation.
 
caucho

08/06/2005
00:34
re : Flexécurité et stock zéro

"Mais je n'ai jamais entendu un directeur financier parler de ce truc..."

Non, tels que je les connais, je parie qu'ils vous entretiennent de leur collection de pins' de voiture de course, ou quelque chose dans ce genre, non ?
 
LRDB

08/06/2005
02:16
re : Flexécurité et stock zéro

<< Vous ne pouvez pas ignorer que les taux d'auto-financement des entreprises depuis une bonne décénnie atteignent des niveaux inconnus dans l'histoire du capitalisme. Les entreprises ont tant de pognon qu'ils ne savent pas trop quoi en faire. Ou plutôt si, ils rachètent leurs propres actions pour "créer de la valeur". S'ils avaient effectivement consacrés "leurs" gains de productivité, de réductions de coûts de stock et de masses salariales aux baisses des prix, nous serions actuellement en déflation.>>

Voulez vous dire que les guerres de prix et la concurrence n'ont aucun effet ?

Voulez vous dire que toutes les entreprises roulent carosse et ont une trésorerie pléthorique ? Ou bien certaines d'entre elles ? Et dans ce cas lesquelles ?
 
casse-croûte

08/06/2005
08:27
re : Flexécurité et stock zéro

Super les échanges de numéro SIRET, c'est encore plus top que les échanges de numéros ICQ ! Transformer une discussion en combat de légitimité c'est un peu puéril quand même ...

Laurent, je ne vois pas en quoi tu contredis ce que j'ai dit le 07/06 à 11H59.
- La dépréciation du contenu du stock provient entre autre de l'écart offre/demande. Elle a aussi pour origine le fait que le stock devient obsolète, avarié, inadapté qualitativement à la demande, suivant la nature dudit stock.
- La mobilisation de trésorerie correpond directement à ce que j'ai décrit par analogie comme étant le gain de l'Etat, que celui-ci devait transférer aux entrepreneurs si on voulait tendre vers le plein emploi.
 
paul

08/06/2005
08:52
re : Flexécurité et stock zéro

Deux remarques :
1 -Le sujet semble intéresser tout le monde mais la plupart des intervenants sauf vt restent hors sujet, sujet qui était la mise en marché tendu des êtres humains.
2 - Casse-croûte a raison sur la finalité dernière du flux tendu, à savoir la maximisation de la marge, ce qui nous aide à comprendre que les politiques sociales libérales ont exactement le même objectif. Schumpeter estime à 5% le taux de chômage incompressible et idéal pour assurer le plein-emploi, alors essayez de calculer la tension sur les salaires que produit le doublement de ce chiffre. Etant entendu qu'à 5% la société est à même d'assurer une vie convenable pour les sans-emploi.
p
 
cauchoiskev

08/06/2005
11:50
re : Flexécurité et stock zéro

C'est vrai, mais quand on répond à des réponses, les digressions sont inévitables.

Dans la "flexécurité", l'état devient de fait un prestataire de services aux entreprises, une gigantesque agence d'intérim, permettant à ces dernières de tendre vers le zéro-stock de salariés. Or, comme pour les stocks de biens, le "stock" de travail externalisé existe forcément quelque part.

Dans le cas de la "flexécurité", la charge du "stock" de travail est transférée à l'état, qui à la différence d'une agence d'intérim classique ne peut malheureusement pas "externaliser" ses citoyens.

L'état aura donc à sa charge et la subsistence des travailleurs non requis par les entreprises, et en plus la formation en continu des travailleurs selon leurs exigences(M. Blair voit déjà l'éducation sous cette optique).

Un tel système (assez peu éloigné du nôtre) ne peut servir le bien commun qu'à condition que les entreprises acceptent une responsabilité sociale - c.a.d. ne pas jouer la concurrence fiscale et salariale avec menaces de délocalisation - car en vérité la "flexécurité" leur donne toutes les cartes. Je vous laisse juger de la probabilité d'une telle acceptation.
 
casse-croûte

08/06/2005
12:49
re : Flexécurité et stock zéro

Si j'en crois ce qu'a cité Guy dufaux de Michel Husson (fil http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=2 520&debut=0&page=1), on peut penser que les pays-bas ont externalisé leur stock de chômeurs dans une catégorie appelée les "inemployables", ce qui n'apporte une solution qu'à un problème, l'aspect électoralement gênant des statistiques ...

La flex-sécurité ne propose pas du zéro-stock, mais un stock léger de roulement, un tampon entre l'offre et la demande. Mais encore une fois, l'aspect flexibilité implique que le stock ne soit pas nul, sinon il n'y a plus de souplesse mais au contraire une remontée des salaires et des revendications quant aux conditions de travail. Dans certains domaines, c'est arrivé dans les années 98-2000 avec la bulle internet. On a bien sûr crié au manque d'ingénieurs en informatique, et les employeus allaient ostensiblement recruter dans les écoles d'info roumaines, pour faire baisser la spéculation salariale en france. Comme tu dis caucho, il faut qu'une majorité des entreprises ressentent une responsabilité sociale pour ne pas contourner les règles du jeu. Malheureusement, ce sentiment concerne surtout les entreprises de l'europe du nord, et beaucoup moins dans nos contrées. Mais il faut quand même ajouter que les PMI/E l'ont quand même plus que les multinationales.

Pour partager le pessimisme de caucho, je crois que trop d'entreprises ont pour objectif de faire de la france un pays où le travail est hautement rentable (pour un pays occidental). L'idée est d'être le dernier pays riche à conserver des industries de transformation de matières premières ou tout au moins à basse valeur ajoutée. Cette façon de refuser la transition industrielle risque d'ailleurs d'être bien défendue au medef par le couple F.Mer/G.Sarkhozy . Ce dernier est très concerné par l'industrie textile, et réussit des tours de force idéologiques ahurissants pour expliquer pourquoi il faut protéger l'industrie textile française par rapport à la chine, qui a selon lui des pratiques non-conformes au libéralisme...
 
dom

08/06/2005
23:25
re : Flexécurité et stock zéro

L'idée est d'être le dernier pays riche à conserver des industries de transformation de matières premières ou tout au moins à basse valeur ajoutée.

salut casse croute tu peux develloper davantge s il te plait.


 
Henry Faÿ

09/06/2005
06:33
les idées de casse-croûte sur l'économi


<< on peut penser que les pays-bas ont externalisé leur stock de chômeurs dans une catégorie appelée les "inemployables", ce qui n'apporte une solution qu'à un problème, l'aspect électoralement gênant des statistiques ...>>

Si ces "inemployables" (des gens qui ont des problèmes de santé, qui n'ont plus le moral etc) reçoivent une indemnité qui leur permet de vivre décemment, le problème social que pose cette catégorie est réglé et c'est à l'honneur de la société. C'est une expression de la solidarité. Il n'y a pas que les Pays-Bas qui font ça, la Grande-Bretagne blairiste si décriée le fait aussi comme l'a relevé Yann Mullier Boutang dans son intervention dans l'émission du petit Nicolas.

<< Pour partager le pessimisme de caucho, je crois que trop d'entreprises ont pour objectif de faire de la france un pays où le travail est hautement rentable (pour un pays occidental). L'idée est d'être le dernier pays riche à conserver des industries de transformation de matières premières ou tout au moins à basse valeur ajoutée. Cette façon de refuser la transition industrielle risque d'ailleurs d'être bien défendue au medef par le couple F.Mer/G.Sarkhozy . Ce dernier est très concerné par l'industrie textile, et réussit des tours de force idéologiques ahurissants pour expliquer pourquoi il faut protéger l'industrie textile française par rapport à la chine, qui a selon lui des pratiques non-conformes au libéralisme...>>

On a du mal à comprendre pourquoi trop d'entrepreneurs auraient pour objectif de faire de la France un pays où le travail est hautement rentable. Il faut être assez déconnecté des réalités économiques pour voir dans la rentabilité quelque chose de négatif et de condamnable.

Il est vrai que le problème de la France est que son industrie se situe de plus en plus dans les gammes de produits à faible valeur ajoutée. L'industrie française n'est pas assez innovante, on l'a assez dit, ses produits vieillissent, la recherche est insuffisante.

Que les industries traditionnelles concurrencées par les pays émergents souffrent, c'est un fait mais il serait totalement irresponsable de ne pas les défendre et de les euthanasier sans autre forme de procès d'abord parce que les travailleurs et des régions entières en vivent et qu'elles représentent un savoir faire très appréciable ensuite parce que ces industries peuvent être renouvelées par le progrès technologique. Francis Mer et Guillaume Sarkozy ne font que leur boulot.

Il reste qu'il est de la plus grande importance que la France cesse de prendre du retard, relance la recherche pour que les produits de l'industrie française ne soient pas des produits vieillis condamnés à devenir des cibles faciles pour la concurrence des pays émergents.

Je sais qu'il y a loin de la coupe aux lèvres, C'est assez déprimant tout ça, comme dirait Olivier Pastré, on a tout faux mais la nomination de Thierry Breton comme Ministre de l'économie et des finances a été une lueur d'espoir, en tant qu'ancien PDG de France-Télécom, il est bien conscient de l'importance de la recherche et il l'a indiqué comme une priorité lorsqu'il a pris ses fonctions. On a parlé d'une agence pour la recherche, on peut être plus que sceptique devant cet empilement de machins. En plus, le saviez-vous, l'Europe ne se porte pas très bien.



 
casse-croûte

09/06/2005
11:09
re : Flexécurité et stock zéro

Je maintiens que plein d'entreprises françaises s'orientent vers le maintien d'une industrie produisaant des biens de faible valeur ajoutée. Cette industrie requiert des salaires bas, une main d'oeuvre peu qualifiée ayant des conditions de travail peu en accord avec les standards occidentaux. Et je maintiens que le chômage de masse est un acteur important de cette vision économique, car il contribue favorablement à la politique de bas salaires, nécessaire à la haute rentabilité du travail. G. Sarkhozy prêche pour sa paroisse et va dans ce sens, en étant prêt à réclamer plus de protectionnisme sur le textile pour se donner l'illusion de concurrencer la Chine. Après la PAC, sera-t-il l'artisant d'une PTC (politique textile commune) ? A part ça, la France relève son image et son excédent commercial par une politique des fleurons (Alsthom TGV, Airbus), qui n'est pas à proprement parler une économie de l'innovation (les moyens utilisés sont finalement assez conventionnels mais ont l'avantage d'être technologiquement stabilisés). Là, nous brillons par un certain savoir-faire, et il faut nous reconnaître la faculté de faire des produits finis et fiables. Notre excédent commercial est enfin soutenu par le luxe et par d'autres secteurs liés à notre image (vins ou trucs encore plus alcoolisés, bouffe). En tout cas, pour résumer, on a dans tout ça des produits à faible valeur ajoutée et des produits à forte valeur ajoutés mais qui n'ont pas spécialement trait à l'innovation, et qui ont la particularité d'être encore souvent basés sur de l'emploi peu qualifié, mal payé et générateur de conditions de travail de + en + en décalage avec nos standards occidentaux.
--------------------
En ce qui concerne T.Breton, dire qu'il sera un militant en faveur de la recherche sur la seule foi de son mandat à la tête de france telecom est un peu rapide ... Il faut quand même rappeler que France Telecom a balancé une partie de son organe de recherche, je veux parler du CNET, pour se doter d'une branche France Telecom R&D bien moins ambitieuse. Le CNET assurait autrefois une recherche très amont, parfois théorique, alors que FTR&D est très portée sur le développement, comme d'ailleurs beaucoup de R&D européennes dans ce domaine (ST Micro, Philips, Infineon ex-Siemens ...). J'ai bien peur que T. Breton incarne donc la continuité d'un mouvement de fond qui touche la France, mais plus globalement une partie de l'Europe. Cette tendance vise à ce que les industries soient actrices sur un domaine qui s'étend du développement à la production, mais pas de la recherche au développement, soin qu'on laisse aux entreprises multinationales américaines ou, encore plus sûrement, aux entreprises nationales d'Asie (Japon, "anciens NPI", et à terme Chine et Inde). C'est ce virage là que nous sommes en train de louper, notamment à cause du désengagement concommittent de l'Etat dans la phase de recherche proprement dit. En ce qui concerne l'ANR (Agence Nationale pour la Recherche), eh bien elle correspond à la volonté d'un engagement plus fort de l'Etat dans le domaine liant le développement à la production, puisqu'une partie important des fonds alloués iront à des projets mixtes entreprise-public. La recherche amont sera elle écartée des projets commandés par l'ANR, ou sera incluse dans des volets amonts (et annexes) de ces projets. C'est malheuresement ce qu'on peut observer pour les projets de recherche européens. L'ANR ne correspond donc pas à un réengagement de l'Etat dans la recherche, mais à un choix plutôt axé sur le développement, ce qui continue de propager notre râtage de virage économique.
---------
Henry, ton positivisme t'honore, mais je suis malheureusement moins entousiaste que toi sur T.Breton, moins neutre quant à l'arrivée de G.Sarkhozy à la tête du medef, et plus inquiet sur le virage que l'on manque, scientifiquement et surtout économiquement ...
 
Henry Faÿ

09/06/2005
19:08
où va-t-on?


Cette vision des choses est totalement irréelle. Chômage de masse, bas salaires mauvaises conditions de travail pour une plus forte rentabilité, on croirait entendre un quelconque archéo-marxiste qui se croit encore au XIXe siècle.
C'est peut-être une situation dont on hérite, ce n'est bien évidemment pas vers ça qu'on s'oriente, heureusement, il faudrait être complètement maso et pas très intelligent, ce qu'on cherche à faire c'est sauver quelques meubles, face à la concurrence des pays à bas salaires.
Depuis quelques mois, la France n'a plus d'excédent commercial, elle est passée dans le rouge et les analystes mettent en avant une industrie pas assez innovante, des produits qui baissent en gamme et une recherche développement faiblarde. Autrement dit, le déclin.
Je n'ai pas d'enthousiasme sur Thierry Breton, c'est un homme qui a fait la preuve de sa compétence. Je vois que tu as de bonnes infos sur la politique de recherche dans les télécoms. J'espère qu'au moins dans ce domaine où l'innovation est la clef de tout et où les marges sont très élevées, ils sont capables de mener une recherche ambitieuse et adaptée, sinon, c'est à se flinguer mais je n'en connais pas les tenants et aboutissants.
Ce dont je suis sûr, c'est que ce n'était pas une bonne idée de donner un coup de pied à l'Europe.


 
casse-croûte

09/06/2005
21:34
re : Flexécurité et stock zéro

Tu dis que cette vision est irréelle mais tu es d'accord avec tous les éléments qui en sont à la base : "(...) les analystes mettent en avant une industrie pas assez innovante, des produits qui baissent en gamme et une recherche développement faiblarde (...)". Les analystes ont raison sur ces points et cette situation va droit vers ce que j'ai dit et que tu as résumé par "Chômage de masse, bas salaires mauvaises conditions de travail pour une plus forte rentabilité".

Si tu penses que nous ne nous dirigeons pas vers cela, je veux bien que tu me cites une mesure qui aille dans le sens contraire en france. Même la politique économique des fleurons ne s'exclue pas totalement de cela, tout comme elle n'évite pas le recours à la délocalisation (cf. les sous-traitances d'Airbus en Chine).
 
dom

09/06/2005
22:11
re : Flexécurité et stock zéro

En tout cas, pour résumer, on a dans tout ça des produits à faible valeur ajoutée et des produits à forte valeur ajoutés mais qui n'ont pas spécialement trait à l'innovation, et qui ont la particularité d'être encore souvent basés sur de l'emploi peu qualifié, mal payé et générateur de conditions de travail de + en + en décalage avec nos standards occidentaux.

ok casse croute jusque la je te suis, mais comment faire de la haute technologie ou des produits a haute valeur ajoutée sans mains d'ouvre qualifiées ?
comment instruire ou former les futurs employés de telles infrastructures, ensuitesur quelles technologie issues de la recherche travailler?
cela fait beaucoup de questions mais, elles me semblent essentielles.
 
casse-croûte

09/06/2005
22:51
re : Flexécurité et stock zéro

Euh, déjà si on fait avec ce qu'on a ... quand je vois le nombre de gens qualifiés et loin d'être cons qui se retrouvent à bosser dans la qualité, la production ou au mieux dans le développement, alors que leurs qualifications pourraient leur permettre de contribuer à de la recherche, privée ou publique, je pense que tout est là.

- Les facs sortent ce genre d'employés qualifiés, par les bts, les iut, les dess (maintenant appelés mastères pro...) et les doctorats. Si les bts et le iut ont un marché du travail relativement en accord avec leur formation, c'est désastreux pour une partie des DESS et c'est pas la peine de faire un dessin pour les docteurs, la télé en a fait des tonnes pendant les grèves il y a un an ...

- Les écoles d'ingénieurs spécialisées ou généralistes, publiques ou privées, sortent des gens qui peuvent tout à fait faire l'affaire, mais aujourd'hui ils s'orientent énormément vers la production ou le commerce, notamment par le biais du ''conseil''.

Pour choisir quelles recherches développer, l'ANR peut être un bon moyen, mais c'est difficile telle qu'elle va être financée (voir la Loi d'orientation et de programmation en la matière, j'ai pas de liens non-militants sous la main sorry).
 
dom

09/06/2005
23:25
re : Flexécurité et stock zéro

le probleme que tu evoques:
"quand je vois le nombre de gens qualifiés et loin d'être cons qui se retrouvent à bosser dans la qualité, la production ou au mieux dans le développement, alors que leurs qualifications pourraient leur permettre de contribuer à de la recherche, privée ou publique, je pense que tout est là."
on va te répondre, et a juste titre, qu'il faut que tu fasses tes preuves,
Que fais tu des non formés? Car le probleme est la si on a des ingenieurs, bts, voire docteur on peut en faire des caissiers a Auchan mais, d'un longue durée on en fait quoi? on le jette?et tout ces jeunes qui ne savent pas ce qu'ils vont faire faute d'orientation neccessaire ?
autre probleme la durée de vie de ces recherches a haute valeurs ajoutées avant qu'elles ne deviennent commune, quelles strategies? quels secteurs d'activités, quels niveaux de subventions de l'Europe?(la PAC doit diminuer au profit de la recherche si mes souvenirs sont bons)
scuses les questions en mitraille mais le sujet m'interresse

 
casse-croûte

10/06/2005
00:23
re : Flexécurité et stock zéro

Alors beaucoup de questions en effet, et j'ai pas la prétention de faire du yakafokon sur tous les sujets ...
Mais si on me posait la question je répondrai :
1.. Si tous les diplômés cités sont employés à ce pour quoi ils ont été formés, ils arrêteront massivement d'occuper des boulots de caissiers (où actuellement on trouve parfois des bac +5 ...)
2.. L'orientation alors là c'est clair que c'est un problème, mais à double tranchant. Je crois qu'actuellement les orientants dans les collèges/lycées sont laissés libres de dire toutes les conneries qui passent. D'un autre côté, l'excés inverse, c'est la planification à la soviétique, toi tu feras ça etc ... Non il faudrait que les tendances lourdes soient mieux connues par eux, et qu'ils anticipent, mais c'est déjà dur pour les économistes alors pour des conseillers d'orientation ... Je crois que cette phase est de toute façon zappée par les élèves, qui s'en réfèrent maintenant aux médias, avec tout ce que ça a de casse-gueule ... en tout cas, les filières scientifiques voient leurs effectifs se vautrer de façon ahurissante, et c'est assez normal vus les débouchés actuels, même si on trouve des gens pour s'en étonner, preuve en tout cas que l'auto-orientation fonctionne assez bien ... on a réussi à sortir du ''mon fils fera quoiqu'il arrive un bac C (ou S option maths maintenant), mais on entre dans le ''ma fille fera une ecole de commerce après un bac ES", ce qui n'est peut être pas plus reluisant ... c'est de la real-orientation quoi.

3.. La durée de vie d'un programme de recherche avant qu'il ne débouche euh ça dépend de beaucoup de facteurs et aussi du hasard, ce qui évidemment fait peur aux industriels. Je crois qu'ils oublient que bien souvent ce sont eux par le biais de processus économiques qui allongent ou raccourcissent les délais. En tout cas il est clair que l'Etat ou l'Europe doivent soutenir ces délais pour ne pas faire reposer les risques de leurs variations sur les seules épaules de l'industrie.

4.. La PAC doit doit diminuer, je sais pas, mais sans faire du josébovisme primaire surtout pas, elle doit certainement évoluer, et demander à la france moins de concessions pour être maintenue. Maintenant , je pense que la recherche peut s'avérer peu couteuse et cohabiter avec de la PAC ou d'autres formes de solidarité. Je dis peu coûteuse car directement et indirectement, la recherche peut amener par mal de croissance, et pas seulement pour une population très qualifiée. Faudrait arreter de croire que la recherche se fait entre génies grisonnants et ébouriffés bardés de diplomes, il y a de gros besoin de secrétariat, de personnel technique. Et puis ces gens là mangent, boivent, voyagent perso ou boulot, utilisent le net, s'envoient des paquets ...


 
Henry Faÿ

10/06/2005
10:21
échec ne veut pas dire complot


<< Tu dis que cette vision est irréelle mais tu es d'accord avec tous les éléments qui en sont à la base : "(...) les analystes mettent en avant une industrie pas assez innovante, des produits qui baissent en gamme et une recherche développement faiblarde (...)". Les analystes ont raison sur ces points et cette situation va droit vers ce que j'ai dit et que tu as résumé par "Chômage de masse, bas salaires mauvaises conditions de travail pour une plus forte rentabilité".

Si tu penses que nous ne nous dirigeons pas vers cela, je veux bien que tu me cites une mesure qui aille dans le sens contraire en france. Même la politique économique des fleurons ne s'exclue pas totalement de cela, tout comme elle n'évite pas le recours à la délocalisation (cf. les sous-traitances d'Airbus en Chine).>>

Je fais quand même une différence entre une politique qui ne réussit pas bien, qui n'est pas à la hauteur des défis de notre temps et l'espèce de complot sarkozien-meriste que tu évoques qui serait de plonger volontairement les classes laborieuses de notre pays dans la misère et la déréliction, comme si l'objectif des grands patrons était de nous faire retourner vers les aspects les plus sombres du XIXe siècle industriel et la situation des pays les moins développés où on trouve une population taillable et corvéable à merci. J'espère qu'on en est pas là, il ne faut pas exagérer et ne pas prêter aux gens des intentions trop sombres.
Saurons-nous redresser la situation? Très difficile de maintenir un peu d'optimisme en ces lendemains de référendum et devant ce cimetière d'occasions gâchées.


 
casse-croûte

10/06/2005
12:23
re : Flexécurité et stock zéro

J'ai bien compris ton recours à une sémantique cryptomarxiste, qui a pour but de renforcer ta pensée, selon laquelle mon discours date du XIXème siècle. Toute l'astuce consiste à transférer sur mon discours les intentions de G.Sarkhozy et F.Mer... Ce que je dis, c'est que ce sont justement eux qui ont une pensée pouvant être mise en parallèle avec les raisonnements socio-économiques de la révolution industrielle.

Moi j'aimerais au contraire sortir du XIXème, et même en poussant encore, sortir du XXème ... Toute allusion au travail ouvrier provoque chez certains une réaction épidermique de rejet, sous prétexte de connotations léninistes, trotskystes ou staliniennes. Alors soit le travail à basse valeur ajoutée n'existe plus en france, il faut le prouver et on n'en parle plus, soit il existe toujours et alors il faut pouvoir en parler en tout décontraction sans sortir les drapeaux rouges (ni noirs) ni les chemises brunes.

Je crois que c'est pas sain de faire du travail peu qualifié un tabou.
1, ça nous pètera à la gueule à chaque élection, que les français vivent comme un véritable passage sur le divan (referendum'05, régionales'04, européennes'04, présidentielles'02...);
2, ça laisse les mains libres à des types comme mer/gsarkho, ce que j'appellerai certainement pas un complot, mais plutôt une jolie brochette d'opportunistes qui actionnent dans leur coin des leviers socio-économiques qu'on n'a pas clairement et démocratiquement choisi.

Le danger avec l'ersatz de politique de droite qu'on nous sert est qu'une partie de ce que je pense être du ressort du gouvernement est confiée à des gugusses pas tellement concernés par l'intérêt général. C'est pour donner un exemple de qui sont ces gugusses que je parle de gsarkho/mer. Je veux bien des arguments pour dire que leurs intentions sont moins sombres, mais je ne goberai pas l'argument selon lequel ça peut garder des emplois dans le textile. A long terme, ça ne prend pas. L'alternative, c'est qu'il existe des façons d'innover, même dans le textile ...
 
Henry Faÿ

10/06/2005
16:51
innovons, innovons


<< L'alternative, c'est qu'il existe des façons d'innover, même dans le textile ...>>
Je crois que personne ne dit autre chose



 
casse-croûte

10/06/2005
18:18
re : Flexécurité et stock zéro

Ben moi je crois que personne ne le fait.
Alors y'a bien quelques uns qui le disent, mais qui le font ...
 
dom

10/06/2005
20:36
re : Flexécurité et stock zéro

piting casse croute je suis parti en vrille et effectivement beaucoup de question, comment recadrer tout ca?
je pense que la recherche est ce qui motivera l'ensemble des problemes, sauf que c'est du long terme sur quels budget s'appuyer?
 
casse-croûte

10/06/2005
20:40
re : Flexécurité et stock zéro

les bénéf' monstres dont les méta-entreprises ne savent plus quoi foutre ?
 
guydufau

10/06/2005
21:17
re : Flexécurité et stock zéro

"je pense que la recherche est ce qui motivera l'ensemble des problemes, sauf que c'est du long terme sur quels budget s'appuyer?"
Très bien vu dom,
et bonne réponse de casse-croute, autrement dit sur les impôts, des citoyens vraiment citoyens diront sur les "contributions"
Mais les gugusses qui ont le pouvoir ne voient que le court terme.
 
dom

10/06/2005
22:37
re : Flexécurité et stock zéro

est ce qu'on leur a demander a ces entreprises ce qu'elles comptaient en faire ?quel sera le retour sur investissement dans le cas ou elles seraient interressées mais ce n'est plus l'argent de l'etat, c'est celui du privé, on tourne en rond casse croute.
merci Guy au passage
 
casse-croûte

11/06/2005
11:55
re : Flexécurité et stock zéro

Non, mais pour le moment, peu d'entreprises ont l'intention de mettre une bonne partie de leurs bénéfices dans la recherche. Sur une hausse des salaire non plus, pas plus que sur de l'embauche... Ca j'ai l'impression que c'est une vraie question, comment motiver les entreprises à investir dans la recherche ...

En tout cas une première réponse vient de la recherche publique. Celle ci, en tant que "service public de recherche", est sensée soutenir la recherche privée, ainsi que le développement. Or aujourd'hui, c'est la R&D privée qui soutient la recherche publique, en particulier en France, mais aussi dans bon nombre de pays de l'UE. Tant qu'on en est là, on peut dire que l'Etat ne se donne pas les moyens de catalyser la recherche privée, l'innovation.
 
paul

11/06/2005
17:07
re : Flexécurité et stock zéro




J’ai relu tout le fil, j’ai cherché partout un esprit qui s’intéresse de près à la « flexécurité » c’est à dire à la retombée sur les salariés de la flexibilité de la production elle-même. Rien ou presque. Et pourtant le signifiant lui-même ne trompe pas : la flex – sécurité, est une sécurité qui peut fléchir, c’est à dire temporairement disparaître. Le contexte sémantique dans lequel on se sert de cette expression veut nous faire croire que cette flexmachin est une sorte d’environnement social et juridique qui maintient, quoi qu’il arrive, l’homme dans la sécurité, or comme on le voit le mot se trahit lui-même. Dans le dispositif néerlandais ou britannique, par exemple, les gouvernants se fichent éperdument des passages à vide que subissent les salariés lorsque leur sécurité fléchit, et des conséquences à long terme du chaos ainsi introduit dans le parcours professionnel des individus. Les conséquences désastreuses de la pratique du flux-tendu sur l’environnement par la multiplication du transport routier par exemple, se retrouvent point par point dans l’existence des flexisécurisés. Autrement dit, la société qui se délite ainsi dans le chaos de l’offre et de la demande souffre des mêmes atteintes, accumule les mêmes poisons et se voit condamnée aux mêmes perspectives incertaines et catastrophiques. Il suffit de penser à la complexité de la gestion des retraites et de la santé qu’entraîne cette flexibilité du bien-être social et donc à la tension psychologique d’un salarié qui n’a plus qu’à accepter l’idée qu’à 80 ans il pourra encore balayer les rues, s’il a encore envie de survivre.

Existe-t-il des alternatives ? Autres que la planification stalinienne, bien sûr. Henry se souviendra de mes propositions déjà anciennes d’en finir avec les salaires amputés des « charges » et de toute cette « solidarité » qui n’a pour véritable conséquence que d’anéantir une partie du produit du travail. En supprimant le coût de la gestion des « charges » on fera déjà d’immenses bénéfices destinées au seul salarié, il suffit de penser à la gabegie et aux pertes subies par les Caisses de Retraite (et de la Sécu). La seule manière de « responsabiliser » les travailleurs est donc de leur verser le salaire intégral, quitte pour eux de gérer cet argent. L’état devra aussi jouer son rôle dans ce schéma, c’est à dire offrir une Institution bancaire garantissant un intérêt minimum, à l’instar des bons du Trésor. Il devra aussi, par ailleurs, prendre en charge les invalides et les malades dont la pathologie dépasse leur capacité de financement. Et enfin supprimer totalement l’impôt sur le revenu. Ce n’est qu’un schéma principiel, mais il est cohérent par rapport à la liberté dont disposent les capitalistes par rapport à leurs profits et à leurs pertes, personne ne songe à pénaliser réellement un entrepreneur qui fait faillite, les tribunaux consulaires se fichent des abus de biens sociaux.

Bien évidemment ce fonctionnement ne règle pas le problème de l’absence d’un véritable marché du travail qui demeure le secteur le plus contrôlé et le plus planifié qui soit, en totale contradiction avec le libéralisme dont on nous rabat les oreilles. Les ententes patronales + la faiblesse syndicale + les interventions de l’état font de ce marché un domaine réservé qui n’a plus aucune liberté d’évolution puisqu’il a été réduit à n’être plus que l’une des variables d’ajustement de la croissance. Le temps est passé où le différentiel de productivité entre les pays pouvait expliquer celui des salaires, et la France se distingue en particulier par son immobilisme dans le secteur salarial, immobilisme qui lui a déjà valu Mai68 et lui en vaudra sans doute un autre dans peu de temps si rien de change.
Paul (dit le Giga-libéral)


 
guydufau

11/06/2005
18:43
re : Flexécurité et stock zéro

Pour un giga libéral, Paul, tu es vraiment giga !
 
guydufau

11/06/2005
19:31
re : Flexécurité et stock zéro

En préalable,c'est le rêve du MEDEF,que je viens de lire.
Privatiser la Sécu,préconiser que l'Etat assume les risques des assurances privées, ce dernier point, Sellières n'a pas osé le revendiquer
Mais Paul est ce qu'un salarié bien informé pourrait te suivre ?
-Les frais de gestion de la Sécu représentent 3% des sommes gérées par elle. Aucune assurance privée n'y parviens, et de loin
-Les assurances privées choisissent leurs clients
-le prix de ces assurances, concernant la santé est très élevé (voir les assurances aux USA)

Concernant la fiscalité, c'est aussi du giga libéral :
Supprimer totalement l'impôt sur le revenu, ça plait énormément aux libéraux et aussi malheureusement aux sociaux démocrates (voir Fabius) et c'est ce qu'ont fait tous nos gouvernements ces dernières années.
C'est pourtant un impôt socialement juste, non seulement parce qu'il s'inscrit dans une histoire progressiste (revendiqué par le mouvement ouvrier au XIXe siècle) mais parce qu'il fait porter l'effort financier collectif par tous, en fonction des capacités contributives de chacun. La progressivité permet aux faibles de payer en proportion de leurs revenus, voire pas d'impôt.
L'impôt sur le revenu représente en France 16,15% des recettes fiscales brutes, alors que la TVA et la TIPP (taxes sur les carburants) représentent plus de 53% des recettes.
Supprimer un impôt juste, augmenter un impôt injuste (la TVA), beau programme.
D'autant plus que, contrairement aux idées reçues,l'impôt sur le revenu des personnes physiques en France est de 17,3% des recettes fiscales. au Royaume-Uni il est de 29,8%, aux USA de 37,7%, au Japon de 18,4%, en Suisse de 34,4%, en Australie de 38,5%,au Canada de 35%,en Belgique de 31,7% et la moyenne UE de 23,7%
Source OCDE.

 
paul

11/06/2005
23:44
re : Flexécurité et stock zéro

Je n'ai pas le temps de répondre en détail ce soir, mais une chose n'est pas juste dans ta réponse, la TVA est plus juste que l'I sur le R, parce qu'elle porte sur ce qui est consommé alors que les capitalistes possèdent tous les moyens pour échapper à l'I sur le R.
paul (dit le...)

PS et c'est loin d'être le rêve du MEDEF
 
Henry Faÿ

12/06/2005
10:13
pourquoi dramatiser la flexmachin?


Le dimanche matin, on a un peu de temps. Voici mes commentaires.

<< Je vous propose donc une interprétation de ce que le nouveau Premier Ministre va nous servir sans doute demain dans son discours de politique générale : la flexécurité, concept d’origine danoise, dit-on, ce qui m’amène immédiatement à remarquer que les différences culturelles entre le Danemark et la France sont telles qu’il serait ridicule de penser que ce modèle soit recevable dans l’hexagone.>>

Admettons mais on ne peut pas reprocher au gouvernement d’explorer des pistes.

<< Donc, le projet Villepin est soit un mensonge en préparation, soit une absurdité qu’on aura oublié dans quelques semaines.

Voyons donc les concepts. La « flexécurité » porte sur la condition de l’homme. Il faudrait évidemment préciser de l’homme salarié, de la partie de l’économie qui réside dans le marché du travail. Le travail est certes une marchandise, mais une marchandise abstraite, dont le paramétrage et les calculs que l’on peut opérer sur elle ne peuvent pas se comparer à l’analyse des autres marchandises.

Et pourtant c’est ce que tente depuis quelques décennies désormais, le capitalisme libéral, qui par les différents instruments du contrôle (Ex : Logiciel SAP) se targue de mesurer la valeur intrinsèque du travail de Pierre, Paul ou François. En réalité, ce capitalisme répond ainsi à une contrainte qui va de pair avec le sort des autres marchandises : la flexibilité dans l’entreprise est elle-même un paramètre de la nature de la gestion des marchandises, devenue sous l’influence du modèle Japonais le stock zéro. Autrement dit, la décision de ne plus former de stocks implique celle de ne plus former des amas de forces de travail qui ne pourraient pas répondre minute par minute à l’équilibre entre production et vente.
Première conséquence théorique : au plan de l’entreprise elle-même, le capitalisme n’a plus de raison d’être puisqu’en mettant en place de tels déterminants, il réduit à zéro la prise de risque, prise de risque qui représente sa légitimité et celle du profit.>>

Alors là, non. Ce qui est vrai, c’est que le risque est dû aux frais fixes. Plus il y a de frais fixes, plus il y a de risques face aux aléas de la vente. S’il n’y a un peu moins de frais fixes sur le personnel, (parvenir à zéro est bien entendu une vue de l’esprit), le risque s’en trouve diminué. Mais il n’est pas aboli pour autant : il y a tous les autres frais fixes, loyers, entretien, assurances, frais financiers etc etc.


<< A noter en passant que la sous-traitance est un autre moyen d'écarter les quelques risques qui pourraient subsister.>>

« Les quelques risques qui pourraient subsister ». C’est extraordinaire de lire ça. Je me demande combien d’entreprises Paul a dirigées.

<< Deuxième conséquence pratique : la véritable activité du capitalisme émigre vers la Finance puisque les arrières sont gardés. >>

Qu’est-ce que ça veut dire, les arrières sont gardés ?

<< Le véritable problème pour Danone n’est pas de produire plus et mieux mais de faire les bons choix sur le marché boursier et celui des changes.>>

Vision tout à fait irréelle. Je ne connais bien entendu pas le bilan de Danone, mais il est sûr que ses actifs financiers ne sont pas grand chose en proportion des autres. Aucune raison que Danone se transforme en banque. Ce que tu oublies, c’est un petit détail, c’est la vente.
Danone, c’est deux volets : la production et le marketing.


<< C’est donc là que le capitalisme conserve sa raison d’être, mais une raison d’être qui n’a plus de rapport direct qu’avec les entreprises concurrentes et les actionnaires. Et pourtant ces mêmes entreprises se syndiquent pour agir politiquement et socialement afin d’assurer les fondements juridiques de sa gestion courante.

Alors que pourrait être la « flexsécurité » dans un tel contexte ? Simplement l’étalement ou l’extension du principe de stock zéro à l’ensemble du marché du travail, ce qui signifie que l’ensemble des salariés est prié d’une part d’acquérir des savoir-faire standards, utilisables dans toutes les situations de demande, et d’autre part de liquider toute idée de carrière ou de destin lié à une vocation, un talent ou simplement le désir d’habiter le monde et la vie comme il l’entend. Autrement dit encore, l’homme voit son destin radicalement et définitivement lié à celui de la marchandise : c’est le dernier stade de la réification, de la dépendance absolue de l’être humain de la chose, et même l’intériorisation des exigences de la chose, sans quoi il est condamné à la psychose ou aux autres modes de fuite d’une telle situation, alcool, drogue, clochardisation, suicide ou délinquance. >>

Je ne suis pas forcément partisan des solutions à la danoise mais je ne vois pas pourquoi on dramatiserait à ce point.
Il est vrai que l’appartenance à vie à une entreprise a tendance à disparaître, c’est une tendance qu’on observe, encore que, encore que, des gens qui passent toute leur vie dans une boîte, ça existe encore. Liquider toute idée de carrière dans une seule entreprise, sans doute dans la plupart des cas.
Liquider toute idée de carrière certainement pas.
Liquider toute idée de gestion lié à une vocation, un talent ou le désir d’habiter le monde et la vie comme il l’entend, bien au contraire.
Ce type de sécurité (je suis vidé, j’ai une indemnité, j’ai une formation et on m’aide à trouver du boulot) libère des angoisses du lendemain donc libère de l’entreprise donc libère de la marchandise.


<< Ce à quoi se préparent les dirigeants politiques qui organisent le fonctionnement de la société sur le modèle du stock zéro en compensant la quantité de mauvaise volonté par la même quantité d’institutions répressives, policières ou médicales.>>

Je ne vois pas pourquoi cette flexibilité, composée d’avantages substantiels accordées aux travailleurs, demanderait un accroissement d’institutions répressives.

<<Les ravages psychologiques et psychosomatiques de cette praxis globale>>

... qui sont à démontrer. Même sans flexmachin, il y a des gens qui se plaisent à ne pas avoir des emplois fixes.

<< comparable à ceux constatés sur les champs de bataille de 14-18, génèrent dans les pays où subsistent encore des Etats-Providence, des trous de plus en plus insondables dans les budgets de ces institutions. Comme je ne suis pas un économiste de la pénurie, mais un partisan de la thèse de Bataille sur l’accumulation de surplus et le problème de son « sacrifice », ce trou ne m’inquiète donc pas du tout, tant qu’il est compensé par des sacrifices opérés ailleurs et principalement dans le secteur de la guerre. Ce qui restera de Mitterrand dans les siècles à venir, est le fait qu’il a été le premier Président de la République à renverser la vapeur en mettant fin au primat du budget de la Défense. Si Villepin nous annonçait la continuation d’une telle politique, il pourrait tenir parole avec ses cent jours. Mais hélas….faut pas rêver.
Paul>>

La discussion de ce dernier point nous ferait bifurquer sur un autre débat.

<< J’ai relu tout le fil, j’ai cherché partout un esprit qui s’intéresse de près à la « flexécurité » c’est à dire à la retombée sur les salariés de la flexibilité de la production elle-même. Rien ou presque. Et pourtant le signifiant lui-même ne trompe pas : la flex – sécurité, est une sécurité qui peut fléchir, c’est à dire temporairement disparaître.
Pourquoi ?
Le contexte sémantique dans lequel on se sert de cette expression veut nous faire croire que cette flexmachin est une sorte d’environnement social et juridique qui maintient, quoi qu’il arrive, l’homme dans la sécurité, or comme on le voit le mot se trahit lui-même.>>

Indemnités et formations, ça devrait accroître la sécurité ou alors je n’ai pas compris.
Mais non, c’est une incompréhension de croire que le mot ne se traduit lui-même. La flexibilité est pour l’entreprise et la sécurité pour les travailleurs. L’ajustement est fait par l’État. Ça paraît magique. Ce n’est pas magique, il faut accepter de payer des impôts. Ce qui suppose de l'organisation, du contrôle social et... du civisme.

<<Dans le dispositif néerlandais ou britannique, par exemple, les gouvernants se fichent éperdument des passages à vide que subissent les salariés lorsque leur sécurité fléchit, et des conséquences à long terme du chaos ainsi introduit dans le parcours professionnel des individus.>>

Des changements d’entreprise et de parcours se banalisent et ne font pas un chaos bien au contraire. Qui n’éprouve pas une certaine fierté d’avoir exercé des activités dans plusieurs domaines ? N’est-ce pas un enrichissement personnel ? Mais enfin, les gouvernants ne vont quand même pas nous materner au point de se préoccuper de nos états d’âme lors de nos divers changements de parcours.

<< Les conséquences désastreuses de la pratique du flux-tendu sur l’environnement par la multiplication du transport routier par exemple, se retrouvent point par point dans l’existence des flexisécurisés. Autrement dit, la société qui se délite ainsi dans le chaos de l’offre et de la demande souffre des mêmes atteintes, accumule les mêmes poisons et se voit condamnée aux mêmes perspectives incertaines et catastrophiques.>>

Ctte pétition de principe et ce raisonnement par analogie ne me paraissent pas très pertinents.

<< Il suffit de penser à la complexité de la gestion des retraites et de la santé qu’entraîne cette flexibilité du bien-être social et donc à la tension psychologique d’un salarié qui n’a plus qu’à accepter l’idée qu’à 80 ans il pourra encore balayer les rues, s’il a encore envie de survivre.>>

Complexité de la gestion des retraites aucun problème, les organismes de retraites savent depuis longtemps calculer les points de retraites sur des vies professionnelles éclatées en mille morceaux, les ordinateurs sont bien utiles pour ce genre de tâche.

Je n’ai pas vu qu’au Danemark on avait supprimé les retraites.

<< Existe-t-il des alternatives ? Autres que la planification stalinienne, bien sûr. Henry se souviendra de mes propositions déjà anciennes d’en finir avec les salaires amputés des « charges » et de toute cette « solidarité » qui n’a pour véritable conséquence que d’anéantir une partie du produit du travail. En supprimant le coût de la gestion des « charges » on fera déjà d’immenses bénéfices destinées au seul salarié, il suffit de penser à la gabegie et aux pertes subies par les Caisses de Retraite (et de la Sécu). La seule manière de « responsabiliser » les travailleurs est donc de leur verser le salaire intégral, quitte pour eux de gérer cet argent. >>

Je suis très sensible aux déperditions dues au monopole de la sécu, aux affectation de ressources assez aberrantes et même révoltantes qu’il entraîne mais ce qui est sûr c'est que si comme aux Etats-Unis l’adhésion à des assurances de santé était un choix individuel et facultatif, la conséquence inévitable serait qu’un certain nombre de personnes n’aurait aucune protection. Je suis donc contre le monopole de la sécu et pour l’adhésion obligatoire à une caisse.


<< L’état devra aussi jouer son rôle dans ce schéma, c’est à dire offrir une Institution bancaire garantissant un intérêt minimum, à l’instar des bons du Trésor. Il devra aussi, par ailleurs, prendre en charge les invalides et les malades dont la pathologie dépasse leur capacité de financement.>>

Ce qui se fait, notamment aux Pays-Bas et en Grande Bretagne.


<< Et enfin supprimer totalement l’impôt sur le revenu. Ce n’est qu’un schéma principiel, mais il est cohérent par rapport à la liberté dont disposent les capitalistes par rapport à leurs profits et à leurs pertes, personne ne songe à pénaliser réellement un entrepreneur qui fait faillite, les tribunaux consulaires se fichent des abus de biens sociaux. >>

Je ne vois pas l’intérêt de la suppression de l’impôt sur le revenu qui irait dans le sens d’un accroissement des inégalités.


<< Bien évidemment ce fonctionnement ne règle pas le problème de l’absence d’un véritable marché du travail qui demeure le secteur le plus contrôlé et le plus planifié qui soit, en totale contradiction avec le libéralisme dont on nous rabat les oreilles.>>

Secteur contrôlé, c’est possible, secteur planifié je ne crois pas, sauf dans quelques domaines qui échappent totalement à l’économie de marché, ceux des professions dans lesquelles on entre par concours. Si le marché du travail était planifié, il le serait bien. Personne ne prétend que le libéralisme soit chez nous une réalité ni même que nous nous en approchions, pour les uns c’est une aspiration, pour les autres un épouvantail

<< Les ententes patronales + la faiblesse syndicale + les interventions de l’état font de ce marché un domaine réservé qui n’a plus aucune liberté d’évolution puisqu’il a été réduit à n’être plus que l’une des variables d’ajustement de la croissance. Le temps est passé où le différentiel de productivité entre les pays pouvait expliquer celui des salaires, et la France se distingue en particulier par son immobilisme dans le secteur salarial, immobilisme qui lui a déjà valu Mai68 et lui en vaudra sans doute un autre dans peu de temps si rien de change.
Paul (dit le Giga-libéral)>>

Il semble effectivement qu’une plus grande fluidité du marché du travail serait de nature à améliorer la situation de l’emploi mais ça n’a rien de « giga-libéral ».

 
Henry Faÿ

12/06/2005
10:19
correction

si le marché du travail était planifié, il le serait bien mal.

 
Henry Faÿ

12/06/2005
11:20
une socialisation des risques


J'ai l'impression que nous nous sommes égarés et que nous (en tout cas moi) n'avons pas été à l'essentiel. Le système de la flexmachin a l'avantage de faire en sorte que le marché du travail soit fluide (avantage pour les entreprises et prise en considération que ce qui est bon pour les entreprises l'est pour l'ensemble de la société) mais que les travailleurs n'en soient pas les victimes. L'intention au moins est excellente.

Il est vrai que ce cette socialisation des risques inhérents au capitalisme peut être considérée comme impure, que ce n'est pas à l'Etat d'y remédier. Objection recevable mais franchement, dans ce domaine on en a tant et tant vu! Que de subventions accordées pour éviter des faillites!
Il me semble que, comme cela a été relevé, que plus que les questions de principe, c'est la surtout faisabilité qui fasse problème pour une éventuelle acclimatation de ce système à notre pays.


 
paul

12/06/2005
20:05
re : Flexécurité et stock zéro


Je me marre comme c’est pas possible, soulevez un gros caillou et ça se met à grouiller de partout. Je suis celui par qui le scandale arrive et j’ai l’habitude. Mais bon, je vous demande pardon à tous et vous faits des contre-propositions qui vont certainement vous agréer :
1 – Nationalisons tout ce qui a été privatisé
2 – Comblons le trou actuel et futur de la Sécu en imposant le Kapital
3 – Et surtout obligeons tous les pays européens à faire de même, sinon tout cela ne servira à rien.
4 – Mettons la LCR au pouvoir, comme ça tout ira beaucoup plus vite !!!!!

Mais qu’on ne vienne plus me traiter d’assisté, sinon je vais me fâcher.
Salut
Paul


 
guydufau

12/06/2005
21:47
re : Flexécurité et stock zéro

"Je n'ai pas le temps de répondre en détail ce soir,"
Ta réponse Paul, ci-dessus, n'est pas à la hauteur de ta promesse du 11/06 à 23h44.
Que les moyens d'échapper à l'impôt sur le revenu soient nombreux, ne peuvent remettre en cause le fait qu'il plus juste que la TVA.
 
dom

12/06/2005
23:28
re : Flexécurité et stock zéro

non Paul, je trouvais le débat avec casse croute assez interressant, car allant plus profond, il s'agissait de visions a tres long termes et non du rapieçage, on parlait tres tranquillement de la recherche et de son finacement, mais vu que c'etait apparement depacé dans ce fil, ce que je ne crois pas l'emploi etant la vision du long terme et non en 100 jours comme certains le laisse supposer,c'est tres bete mais je crois au shema suivant

recherche==> technologie appliquée==> emploi
 
Henry Faÿ

13/06/2005
07:14
alors, que penser de la méthode danoise?


Et moi j'ai passé une partie de mon dimanche matin pour dire que la méthode dite danoise n'était peut-être pas sans mérites en réponse à l'attaque en règle de Paul qui n'y voyait que nouvel asservissement à la marchandise et plongée dans la détresse psychique. J'avais omis de dire qu'apparemment elle avait de bons résultats sur le niveau de l'emploi ce qui n'est pas un mince avantage.
Je vois que le gouvernement Villepin appliquera cette méthode aux "primo-arrivants" pour une période de deux ans, ce qui semble assez raisonnable. D'une part, c'est compatible avec les possibilités financières actuelles, d'autre part elle est sensée répondre au problème très crucial du chômage des jeunes et ça pourra servir d'expérience pour la suite.
J'attends que celui qui a lancé le fil en assure le service après-vente, si ce n'est pas trop lui demander.

 
paul

13/06/2005
15:19
re : Flexécurité et stock zéro

Ce matin Slama a eu une phrase splendide : en substance il dit que tout le monde est prêt à intervenir pour secourir, je cite : « un individu sur lequel pèse une menace pour peu que cet individu soit connu ». Question : Qui faut-il être pour être secouru dans une économie aveugle ?
Au fait : il y a un autisme général dans vos commentaires : vous prenez la norme affichée pour la vérité dans une cécité qui confond l’idée avec la chose : vous semblez ignorer les pertes gigantesques engendrées par la gabegie bureaucratique et syndicale, tenue aussi secrète que les centaines de milliards versés par l’état aux entreprises pour leur permettre de survivre ou pour accepter l’inacceptable : 200 000 chômeurs en Lorraine en échange de la PAC ! Qui va rembourser le manque à exister de ces gens, même si 30 ans après certains d’entre-eux on retrouvé de quoi survivre ?
D’autre part, personne ne mentionne le déficit produit par des millions d’entreprises qui n’ont jamais versé un sou aux Urssaf, soit qu’elles en aient été dispensées par contrat au départ pour un délai à la fin duquel elles se déclarent en faillite pour ouvrir ailleurs dans les mêmes conditions, soit qu’elles ne payent pas tout simplement, en sachant que les emplois sont plus importants pour les élus que les rentrées sociales. Demandez donc à la CGT, cette centrale possède des comptes très à jour sur ce dossier. Le salarié lui, paye rubis sur l’ongle. En bref, vous tirez un trait sur le gangstérisme capitaliste qui a gangrené en particulier les PME – PMI (ce qui explique la proximité de tous leurs dirigeants syndicaux avec le FN). Elles ont sans doute de bonnes raison de se défendre ainsi, puisqu’elles assurent la flexibilité des grandes entreprises qui se conduisent à leur égard de manière tout aussi mafieuse. Combien de petits entrepreneurs ou exploitants agricoles sont-ils quotidiennement rackettés par leurs donneurs d’ordre et privés de toute sécurité ?
Le débat sur l’impôt, c’est pareil. J’ai une fille célibataire infirmière qui doit sacrifier chaque année un mois et demi de son revenu, tout en payant la TVA sur le véhicule et le carburant qu’elle utilise pour son travail ! Le problème est donc le cumul des deux formes d’impôt, sachant que le riche peut toujours camoufler sa richesse en avoirs boursiers défiscalisés ou en œuvres d’art qui échappent toujours et encore à l’ISF. Ca me rappelle l’affaire des lingots d’or du dernier descendant de la famille Latécoère, les avionneurs du Sud-Ouest. Il voulait filer en Suisse avec. Or, question : est-il possible de supprimer la TVA ?
Mais on est loin de mon souci. La brutalité de ma dernière réponse ne fait que dessiner la seule alternative à mes propositions. Personne ne me fera croire que le plan Villepin a comme véritable objectif ce qu’il affirme. Manœuvres dilatoires, point. Mais revenons à l’essentiel.
1 – Pourquoi nier cette forme perverse d’assistanat étatique, qui n’assiste personne en réalité, mais qui construit une pyramide de complicités avec lequel il faut marcher, qu’on le veuille ou non (on dirait qu’aucun d’entre-vous ne connaît la véritable situation dans le domaine de la Santé, de l’Ecole, des Assedic etc…). Dans les PME-PMI c’est le taulier qui fait la loi. Dans les grandes boites les DRH peuvent s’en remettre aux syndicats, même s’ils ne représentent personne. Dans un cas comme dans l’autre faut marcher droit et depuis que tout l’édifice a commencé à se liquéfier, plus personne n’a de garantie, la peur règne en maître.
2 – La réification annoncée par certains marxistes s’accomplit sous nos yeux, dans nos enfants et dans le discours désormais stalinien dans ses réquisits : tout le monde au travail. Sous-entendu quelles qu’en soient les conditions. Les goulags de Pierre le Grand construisaient au moins des canaux utiles à tout le monde.
3 – Les solutions que je propose ne font qu’illustrer le fait que les salariés sont en fait acculés à gérer leur capital-travail eux-mêmes et à se démerder dignement avec ce qu’ils arrivent à arracher aux patrons. Ce n’est que dans cette dignité retrouvée qu’ils sauront inventer des nouvelles formes de fraternité et d'unité, appelées à remplacer la pseudo-solidarité inscrite dans les Daloz et trahie dans tous les secteurs de la réalité sociale. Je persiste et signe :
paul

 
Henry Faÿ

13/06/2005
18:07
et la flexibilité dans tout ça?


Tout ceci ne nous dit pas clairement pourquoi la flexsécurité à la danoise est si répréhensible.

 
dom

13/06/2005
18:43
re : Flexécurité et stock zéro

et voila Paul tu as auto saboté ton fil

""D’autre part, personne ne mentionne le déficit produit par des millions d’entreprises qui n’ont jamais versé un sou aux Urssaf,""
ouais des milliards tant que tu y es!
"" Demandez donc à la CGT, cette centrale possède des comptes très à jour sur ce dossier.""
tres fiable surtout connaissant les affaires des CE
""Combien de petits entrepreneurs ou exploitants agricoles sont-ils quotidiennement rackettés par leurs donneurs d’ordre et privés de toute sécurité ?""
pas clair comme explication
""Ca me rappelle l’affaire des lingots d’or du dernier descendant de la famille Latécoère, les avionneurs du Sud-Ouest.""
??? exemple ??on ne comprend pas la référence

""Les solutions que je propose ne font qu’illustrer le fait que les salariés sont en fait acculés à gérer leur capital-travail eux-mêmes et à se démerder dignement avec ce qu’ils arrivent à arracher aux patrons""
à arracher aux patrons?, pas vraiment c'est plutot par leurs competances, mais la c'est un autre débat.
j'ai l'impression que tu confonds droit au travail et compétances rénumérées, je peux me tromper mais le mélange que tu viens de nous servir est assez brouillon.Tu pars en vrille comme moi lol!
 
paul

14/06/2005
11:23
re : Flexécurité et stock zéro

A quoi sert de me resservir des plats froids sans des questions précises ? (pour Dom)
Pour Henry :
A la Danoise ? Mais d'abord parce que c'est danois et que la culture sociale danoise a une histoire qui n'a rien à voir avec la nôtre. Pas d'état centralisé, un consensus sur le rôle de l'impôt énorme (plus de 50% du revenu), bref une culture quasi tribale à la mesure du nombre d'habitants qui frôle le modèle préconisé par Rousseau. On ne peut pas comparer l'incomparable ni appliquer des recettes par transposition mécanique. C'est comme si on voulait appliquer notre politique au 800 000 habitants du Gabon !... (où les habitants peuvent aller se faire soigner les dents en avion à Libreville aux frais de la Sécu, enfin du temps où j'y vivais... les choses changent tellement vite)(songe un peu au problèmes fiscaux des pays africains, toi qui connais bien le coin).
Henry, je n'ai rien contre le modèle danois au Danemark, mais les intentions qui sont derrière la volonté du gouvernement français de l'appliquer en France ne recouvrent en rien celles du développement historique danois, car c'est de cela qu'il s'agit et non pas d'une copie danoise d'un modèle monétariste venu de Mars ou de Vénus. Lors de ma première enquête au Danemark en 86, j'avais conclu ceci : lorsqu'on naît Danois, on naît Homme, quoi qu'il arrive, de la naissance jusqu'à la mort. L'expérience de Christiansen montre que même les pires drogués peuvent avoir le droit de vivre dans leur pays. C'est quand-même autre chose que la déréliction du salarié français et le projet de l'aggraver par une précarité de plus en plus étendue.
à vous
p
 
casse-croûte

14/06/2005
11:51
re : Flexécurité et stock zéro

pfff c'est confus tout ça j'arrive pas à suivre, je sais pu où donner de la tête, on parle de quoi, déjà ?
 
paul

14/06/2005
13:29
re : Flexécurité et stock zéro

Allez un effort : on parlait au début du parallélisme entre la flexibilité de la production des marchandises et celle qu'on veut appliquer à l'emploi. Etape de la réification, si ce mot te dit quelque chose.
Dans notre tradition républicaine, il y avait deux secteurs de la société bien séparés : les citoyens salariés et les entreprises. Les premiers étaient protégés par les principes fondateurs de cette République, les deuxièmes censés se démerder en respectant ces principes. Or désormais cette protection doit sauter au profit d'une adaptation de la vie des citoyens aux cours changeants des flux de marchandise. Au passage je signale la contradiction entre une société qui se veut libérale et un état qui légifère dans un domaine qui n'est pas le sien.
courage
paul
 
casse-croûte

14/06/2005
13:33
re : Flexécurité et stock zéro

faudrait p'tet recadrer un peu la discussion, parcequ'entre le début du fil et la' fin, il y a pas mal de digressions ... en particulier, ta contrib du 13/06/2005 @ 15H19 me paraît assez confuse et sa problématique assez floue ...
 
cauchoiskev

14/06/2005
21:22
re : Flexécurité et stock zéro

Les Témoins de Jéhovah ne vous disent jamais au premier abord qu'ils en sont. Ils vous parlent de la place de l'homme dans la société, de la folie de la guerre... on ne peut être que d'accord. Et puis, après un moment, ils en viennent aux raisons de cette chute de l'humanité, et aux solutions préconisées... et on est abasourdi.

Paul emprunte les procédés des Témoins de Jéhovah. Il lance un pavé dans la mare, tente de recadrer quand les vaguelettes se dirigent vers le large, puis en désespoir de cause lance son deuxième pavé : sa pensée mise à nu.

Ca doit être assez agaçant que même Dom ne le suit pas.
 
paul

15/06/2005
08:43
re : Flexécurité et stock zéro

Ouaou ! Ma pensée à poil ! Même moi je l'ai jamais vue. Mais si je vous livrais la partie que me laisse entrevoir le streap-tease de la vie, je crois que vous auriez trop mal aux yeux pour continuer à me lire, et pour ça c'est encore trop tôt. Cela dit, il y a mon site où la Vénus montre plus que ses fesses, je ne vous dis que ça. L'ennui, c'est qu'il fautvraiment lire, et c'est tellement pénible.
encore du courage !
Pavelski, plombier du petit-a.
 
dom

15/06/2005
21:30
re : Flexécurité et stock zéro

"je crois que vous auriez trop mal aux yeux pour continuer à me lire,"
vu ta culture on pourrait etre changer en statues de pierre.
"et pour ça c'est encore trop tôt"
OHOH! un révélation tu vas marcher sur l'eau toi aussi ?
Paul le lumineux?
en attendant de voir la lumiere, je vais voir si Alstôm est a la hausse.

Ca doit être assez agaçant que même Dom ne le suit pas.
Heu? Jeva est une marque protegée, de charentaises haut de gamme( j'ai déja donné l'adresse ou on pouvais se les procurrer), je tiens aussi a te dire que je ne suis pas un fanfre.

question precise
doit on privilegier la recherche dans un but de creation d'emploi a long termes

 
Henry Faÿ

16/06/2005
06:19
flexsécurité, horreur ou solution miracle?


<<Henry, je n'ai rien contre le modèle danois au Danemark, mais les intentions qui sont derrière la volonté du gouvernement français de l'appliquer en France ne recouvrent en rien celles du développement historique danois, car c'est de cela qu'il s'agit et non pas d'une copie danoise d'un modèle monétariste venu de Mars ou de Vénus.>>

rapido du matin:
Que le Danemark ne soit pas la France, nous en conviendrons. Que ça soit une limite essentielle, j'en suis conscient.
Que ça soit une "réification" des travailleurs, qui devrait les conduire à l'hôpital psychiatrique, à l'alcoolisme et au suicide, pas du tout, c'est le contraire et cette affirmation procède, je crois, d'un raisonnement par analogie, à éviter si on cherche à être rigoureux. Ces méthodes de flexsécurité prennent acte qu'on n'est plus guère attaché pour sa vie entière à une entreprise et donnent au travailleur de la sécurité et de l'autonomie par rapport à ses employeurs.
Ces méthodes ont le mérite d'être favorables aux entreprises et c'est certainement la raison pour laquelle elles sont si efficaces pour une bonne situation de l'emploi. Ce n'est pas au Danemark qu'on dirait "encore des cadeaux aux entreprises", et "tout ça, c'est pour faire le baron Sellière ( son équivalent local)". Je me dis, ils ne sont pas bêtes, ces danois d'avoir compris que ce n'est pas en chargeant indéfiniment la barque des entreprises qu'on arrive à quelque chose.
Etre vidé n'est plus une catastrophe, ça devient banal.
Je vois que ces méthodes évitent aux salariés d'être maintenus dans une entreprise pour ne rien y faire (comme un stock), ce qui n'est jamais confortable et qui peut même être très désagréable. Ou bien on y est et c'est pour y faire quelque chose, ou bien on n'a plus rien à y faire et on est invité à mieux employer son temps, par exemple en prenant un congé ou en suivant une formation. Au fond, si on assimile le travailleur à un stock, ce qui n'est qu'une analogie, le travailleur en stock, c'est du travailleur provisoirement inutile, en attente d'une occupation, et à ce mompent là, autant que le stock soit proche de zéro!
Pour ce qui est des intentions du gouvernements, il convient justement de ne pas juger sur les intentions, de ne pas faire ce qui s'appelle un procès d'intention.
C'était du rapido du matin

 
paul

16/06/2005
10:18
re : Flexécurité et stock zéro

Cher Dom,
On ne doit même ne privilégier que ça. Comme toi je suis un enragé de la recherche fondamentale, avec une nuance qui fait de moi le cinglé de service, je pense que la recherche en philosophie est aussi importante que celle en physique des particules, et même plus.
En effet, la question de la flexibilité dans tous les domaines repose en dernier ressort sur un choix métaphysique : comment vivre, comment habiter la planète (et là je m'adresse aussi à Henry pour tenter de lui faire mieux saisir ce que j'entends pas réification), comment assumer culturellement la révolution qu'on importe de force dans le destin des masses. Ou plutôt, comment comprendre tous ces phénomènes, car la philosophie ne fait jamais que "peindre gris sur gris", c'est à dire expliquer ce qui est déjà fait et qui ne retournera jamais en arrière. La France est un pays extraordinairement vivant aujourd'hui parce qu'elle a été littéralement déchirée par la construction européenne, mise en pièce sociologiquement, économiquement et politiquement. Mais contrairement à l'Allemagne, la France conserve dans ses boyaux la puissance de son Histoire. Dans notre Europe actuelle, il n'y aucun pays qui puisse faire état des triomphes populaires semblables à nos révolutions et à la fondation de notre République. Les idéologues militants de la négation de cet état de fait, les Furet et compagnie, ne font que se rendre complices de la vaste tentative de subversion entreprise par le libéralisme sauvage, ce retour programmé vers le Hobbsisme de Louis XIV, la vraie et seule cause de 1789. Bourdieu, quoi qu'on en pense, avait le mérite d'avoir compris que le déchirement dont j'ai parlé plus haut exige un travail de méditation parallèle sur ses implications sociologiques et morales. Avant lui, Henry Lefebvre avait déjà fait un travail considérable, sans parler des Situationnistes qu'il ne faut pas confondre avec de quelconques maximalistes ; ils considéraient par exemple, que les questions d'urbanisme et d'art en général étaient aussi importantes que les phénomènes économiques qu'ils ont, malheureusement un peu trop vite relégués dans l'analyse marxienne, je dis bien marxienne et non pas marxiste. Là, je pense qu'ils avaient partiellement tort car la métaphysique qui a produit notre économie se retrouve dans la théorie du grand homme sous la forme hégélienne de la Dialectique Historique.
Mais pas de détails, sinon je vais encore sortir mon rasoir...
J'ai dit.
Paul
 
casse-croûte

16/06/2005
12:31
re : Flexécurité et stock zéro

En réponse à la question "doit on privilegier la recherche dans un but de creation d'emploi a long termes,.tu as donc très longuement argumenté, pour expliquer qu'on ne devait pas privilégier que ça.

C'est là qu'une fois de plus je ne suis pas le fil de ton post. Qu'opposes-tu à la recherche ? la recherche en philosophie ? il me semble que tu argumentes pour faire le distingo entre deux notions que personne sur ce forum n'a amalgamées.

En résumé, personne n'a dit que la recherche ne comprenait pas la recherche en philosophie.
 
dom

16/06/2005
21:48
re : Flexécurité et stock zéro

La recheche en philosophie ?
une énumeration de ce qu'il s'est fait depuis la Grece antique, c'est ce que je lis ici et là. C'est bien ce qui m'ennuie le plus Paul, comment te dire que l'ensemble de copié collé à travers l'histoire n'apporte pas de solution concrete immediate.
la réalité c'est que pour les plus humbles, l'acces au bonheur(leur bonheur materiel)leur parait inaccessible, tu ne peux pas critiquer la demande de lire l'Equipe, qui est une forme de bonheur pour certains, car leurs inspirations ont cette inclination,et faire une demande de recherche philosophique privant ces derniers de leur bonheur sous pretexte de grande culture, cela me parait placer la barre tres haut.
donc qu'est ce qu'une recherche philosophique ?
un état plus ou moins larmoyant de la condition humaine prétendant a des solutions ? c'est toi le Philosophe, ou une réelle amelioration de la notion d'esperance, fond de commerce des politiques et des religieux.
j'avoue ne pas avoir pensé a inclure la philosophie dans la recherche, car cette derniere a mon sens et a ma vue n'est pas porteuse de solution technologigique.
Maintenant pour fédérer un peuple ou une nation, on peut toujours avoir recours au projet d'etat, une pyramide pour occuper les gueux, la solution ne date pas d'aujourd'hui.
alors pourquoi ne pas tenter la conquete spatiale.
je maintiens que la philosophie a pour but d'occuper l'esprit des hommes, la technologie celle de réaliser leurs rêves.
 
casse-croûte

16/06/2005
22:23
re : Flexécurité et stock zéro

Pas d'accord du tout avec ce but de la philosophie. Honnêtement, la philosophie peut donner des directions; et surtout éliminer des possibles non-souhaitables.

J'en veux pour exemple les débats sur les nanotechnologies, qui font rage dans le région grenobloise. Quelques sources pour ceux que ça intéresse :
* http://pmo.erreur404.org/PMOtotale.htm [Pièces et mains d'oeuvre, grenoblois activistes contre les nanotechnologies].
* http://www.minatec.com/actualite/presse.htm [Mintatec est l'un des intervenants centraux en nanotechnologies sur Grenoble, en compagnie du CEA et de labos CNRS; le lien renvoie à une revue de presse qui leur est plutôt flatteuse. *http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-662822@51- 641999,0.html
[Le Monde s'y intéresse...].

Tout ça doit se régler au niveau scientifique (noyauté par le CEA et quelques multinationales), politique (noyauté par le CEA), mais aussi philosophique (voilà un domaine qui n'est pas encore noyauté par le CEA ...)
 
dom

16/06/2005
22:36
re : Flexécurité et stock zéro

* Productions de nuisances dans des conditions nuisibles pour l'environnement et la santé (missiles, phosgène, 4x4, OGM, pesticides, etc) : qu'importe pourvu qu'on ait l'emploi.

ceci est une réponse a chaud bien entendu et n'a qu'une valeur épidermique, mais je ne peux cautionner ce genre de discours.
je lis un peu plus et je reflechis, a+
 
c

16/06/2005
23:41
re : Flexécurité et stock zéro

Quid de la pérennité de ces "conditions nuisibles" ? Tu penses que nous sommes arrivés à la fin de l'Histoire ?
 
guydufau

17/06/2005
15:56
re : Flexécurité et stock zéro

Je recentre le débat
"Aider à comprendre les arrières-fonds philosophiques de la réalité et du langage courant c’est aussi l’objectif de ce genre de Forum. Je vous propose donc une interprétation de ce que le nouveau Premier Ministre va nous servir sans doute demain dans son discours de politique générale : la flexécurité, concept d’origine danoise, dit-on, ce qui m’amène immédiatement à remarquer que les différences culturelles entre le Danemark et la France sont telles qu’il serait ridicule de penser que ce modèle soit recevable dans l’hexagone. Donc, le projet Villepin est soit un mensonge en préparation, soit une absurdité qu’on aura oublié dans quelques semaines."
C'est ainsi que Paul avait ouvert ce fil

Tout d'un coup le modèle devient celui des pays nordiques !
Il y a supercherie.
Borloo veut créer 500.000 emplois, il ne dit pas que se sont des emplois précaires, à temps partiel, sous payés et s'appuyant sur des déductions fiscales...tandis que, dans les pays scandinaves les salariés intervenant au domicile des personnes âgées dépendantes ont un statut public, ont une formation d'au moins trois ans, sont très correctement payés et ont une vraie carrière dans ce secteur.
C'est un service qui coûte. Dans ces pays les prélévements obligatoires dépassent les 50% du PIB; tandis que nos élites en sont à trouver exorbitant nos prélévements à 44%.
Ce gouvernement dit s'inspirer d'un modèle social et refusent d'en payer le prix, là est sa supercherie.



 
dom

18/06/2005
12:24
re : Flexécurité et stock zéro

au final tu as raison, le philosophe doit egalement faire part de ses soucis sur la recherche a long terme.
mais ce qui me gene en parcourant en diagonales le sites
c'est la notion d'interdiction planante, un 4x4 pourquoi pas, il est polluant qu'on l'adapte de maniere a ne plus l'etre, c'est en ce sens que la recherche doit abonder et non dans l'interdiction et le marché de la peur.

pesticides
malheureusement on aura toujours besoins d'eliminer les predateurs de recolte, d'une maniere ou d'une autre il faut les éliminer prenons la moins nocive.

les missiles je ne vois pas tres bien l'amalgame entre la securité civile et militaire.
voila ce qui me gene dans les dicours, des pseudos progressistes c'est cette version nihiliste de tout.
hors les reproches peuvent etre fait aux politiques qui s'etant entouré de personnes incompetantes n'ont pas su prevoir les besoins de demain et les aspirations des peuples, on gouverne de la même manieres depuis la segonde guerre,rien d'etonnant a cela.

De toute façon on aura besoins d'energie de transport et de nourriture et il faudra les produire, donc ce n'est pas en raisonant négativement qu'on pourra le faire.

sur ce un philosophe ne doit plus se contenir aux etats d'ames des etres humains, mais bien faire une projection de ce que sera le monde de demain pour ce faire il lui faut un minimum de connaissance technologique, et visiblement ce n'est plus le cas puisqu'il raisonne selon les criteres des livres anciens sans aucuns apport, autre que celui de ses pairs, ce qui fait que la plupart du temps la philo se resume a des enumerations d'auteurs retravaillées en complet decalage avec le monde moderne.
philo technologie voila donc un branche a develloper.
 
bon vent

18/06/2005
13:58
re : Flexécurité et stock zéro

Dom,

"un 4x4 pourquoi pas, il est polluant qu'on l'adapte de maniere a ne plus l'etre"

Tout le monde sait qu'il suffit de....et les constructeurs automobiles, les premiers, mais voilà...on a aussi des producteurs de pétrole.....alors alors comment concilier les 2 intérêts

"les missiles je ne vois pas tres bien l'amalgame entre la securité civile et militaire"

mais le lien est direct c'est la population civile qui subit les vélléités sécuritaires (favorisés par l'industrie de l'armement).... encore des intérêts contradictoires à concilier

"on aura besoins d'energie de transport et de nourriture et il faudra les produire, donc ce n'est pas en raisonant négativement qu'on pourra le faire".

Dom tu ne vois que d'un seul oeil, il n'y a que l'oeil de la dénonciation négative qui voit et l'oeil des propositions positives est HS visiblement

"sur ce un philosophe ne doit plus se contenir aux etats d'ames des etres humains, mais bien faire une projection de ce que sera le monde de demain pour ce faire il lui faut un minimum de connaissance technologique, "

=> il lui faudrait plutôt un minimum de conaissances sociologiques, politiques et économiques (c'est pas la technologie qui va déterminer les aspirations humaines mais l'inverse)




 
dom

18/06/2005
18:52
re : Flexécurité et stock zéro

negatif non, puisque le debat donne raison a la philo en projection d'avenir, le tout etant une question de formulation.
ah,si je voyais des deux yeux, peut etre que je n'aurais plus d'espoir d'un monde meilleur, laisse moi y vroire

=> il lui faudrait plutôt un minimum de conaissances sociologiques, politiques et économiques (c'est pas la technologie qui va déterminer les aspirations humaines mais l'inverse)
bien sur que l'approche serait radicalement differente, un seul bemol la politique de parti, elle me gene au sens ou elle defend bien souvent des interets particuliers, quels qu'ils soient.
Les équations a résoudre sont complexes, ne peut on pas envisager la chose sous forme de groupe de "technico philosophe"( j'ai du mal a trouver la bonne formule).
refere toi au fil sur la carte d'identité a puce, les diferrentes visions qui ont été apportées peuvent permettre une synthese.

Tout le monde sait qu'il suffit de....et les constructeurs automobiles, les premiers, mais voilà...on a aussi des producteurs de pétrole.....alors alors comment concilier les 2 intérêts
Tu oublies un interet et plus lourd que celui des 2 precedents, celui de l'état, la TIPP est l'exemple d'indirecte qu'on ne sait pas comment remplacer, en voila une patate chaude.
 
paul

18/06/2005
20:35
re : Flexécurité et stock zéro

Alors pour une fois je vais procéder comme vous parce que j'y suis obligé, copié-collé et en avant :
A propos de la philosophie.

" un 4x4 pourquoi pas ?"
Je sais bien que pour toi ce n'est pas une question , mais une affirmation de la légitimité du 4x4. Or précisément le penseur (laissons tomber pour quelques instants le mot philosophie qui recouvre malheureusement un enseignement tellement médiocre que le signifiant en est éclaboussé), donc que le penseur est l'homme qui médite sur sa façon d'habiter le monde. Il ne s'agit pas d'établir une échelle de valeurs morales dans laquelle le 4x4 n'aurait pas de place, mais de se demander si l'activité qui consiste à se donner des émotions au volant d'une telle machine, quel qu'en soit le prix pour la nature, les autres et surtout le vide qu'elle creuse en soi-même, vaut la chandelle. Et d'un.


" sur ce un philosophe ne doit plus se contenir aux etats d'ames des etres humains, mais bien faire une projection de ce que sera le monde de demain pour ce faire il lui faut un minimum de connaissance technologique, et visiblement ce n'est plus le cas puisqu'il raisonne selon les criteres des livres anciens sans aucuns apport, autre que celui de ses pairs,"

Primo : que savez-vous de l'activité et de la compétence des philosophes d'aujourd'hui ? Et que signifie "se contenir aux états d'âmes des êtres humains", lorsque la notion d'âme est déjà une notion hautement problématique ? Enfin, la technique est devenu depuis le début du 20ème siècle le sujet par excellence de toute méditation sérieuse, étant données ses conséquences et le fait qu'elle concrétise tout le projet métaphysique de l'occident. Relisez un peu Descartes ou même Aristote lorsqu'il parle des robots...

"je maintiens que la philosophie a pour but d'occuper l'esprit des hommes, la technologie celle de réaliser leurs rêves."

Non mais ça va pas ? Occuper l'esprit des hommes ? Je croyais qu'il y avait les bouquins X pour ça ? Alors comme ça l'homme est composé d'un esprit rempli de bavardages par la philosophie et autre chose (le corps ?) qui réalise des rêves ? Quels rêves ? On nage dans l'onirique, ça c'est sûr.

"un état plus ou moins larmoyant de la condition humaine prétendant a des solutions ? c'est toi le Philosophe, ou une réelle amelioration de la notion d'esperance, fond de commerce des politiques et des religieux."

Là, tu te fous carrément du monde et tu confonds à dessein les curés et les philosophes dignes de ce nom. Là je suis écoeuré, je vous l'avoue très sincèrement; soit qu'il s'agisse d'une carence culturelle grave, soit qu'il s'agisse d'une manière de faire chorus avec un monde qui rejette la pensée parce qu'elle les emmerde.

Et c'est à peu près ce que je pense de vos interventions, vous hurlez avec les loups, et ce qui est pire : sans le savoir.
paul


 
casse-croûte

19/06/2005
16:58
re : Flexécurité et stock zéro

Paul, revois ta contrib du 13/06/2005 à 15H19, ça ne vole pas très haut non plus ...
 
dom

19/06/2005
17:58
re : Flexécurité et stock zéro

Non mais ça va pas ? Occuper l'esprit des hommes ? Je croyais qu'il y avait les bouquins X pour ça ? Alors comme ça l'homme est composé d'un esprit rempli de bavardages par la philosophie et autre chose (le corps ?) qui réalise des rêves ? Quels rêves ? On nage dans l'onirique, ça c'est sûr.

Il s'agit bien d'occuper l'esprit des hommes Paul c'est bien la le probleme, St Augustin y fait référence et les Lumieres aussi, le discours du Pape repri par Le Pen en est la mise en evidence.
ton retour a la nature sous couvert d'harmonie et d'un certains bucholisme, est encore une vision de post 68, la nature c'est le plus fort qui gagne, tes robots de Descartes et d'Aristotes n'ont plus rien a voir avec nos megapoles encore moins avec ce qu'ils ont pu supposer.
nos interventions te genent, car elles ne vont pas dans ton sens et remettent en question ta base de données en outre tu fais le choqué ce qui n'est pas du tout dans l'optique du sage et encore moins du philosophe, presente nous donc tes philosophe etant a la fois mathematicien, physicien,ou scintifiques de haut niveau,je suis curieux de voir les noms,BHL peut etre? soyons serieux ,Paul, des vendeurs de lettres arrangée dans un aspect commercial qui vont flatter l'esprit, Un ptit coup de Paolo Cuhello, peut etre, histoire de démontrer le sens de l'absurdité, la philo dans les chaumieres a bas prix,Bref ce que tu nous demontrer ne repose sur rien, a part l'etude de textes anciens et une compilation, la musique actuelle marche de la même façon on use du sampler pour faire un nouveau morceau.
a toi mon ami
et essaie de ne pas nous faire passer pour des neuneus
 
bon vent

19/06/2005
18:52
re : Flexécurité et stock zéro

Dom, c'est quoi un "technico philosophe" ? concrètement qu'attends-tu de cette approche philosophique ?


 
casse-croûte

20/06/2005
09:06
re : Flexécurité et stock zéro

Dom, ta description de la philosophie est un peu bizarre ...
1) Il n'y a plus de philosophes mathématiciens et physiciens, parceque (comme l'a évoqué M. Foucault) nous en sommes à l'ère des "spécialistes". C'est certainement dommage dans un certain sens, mais c'est inévitable, tant l'étendue de la connaissance est grande. Rien que le fait d'être "tout à fait mathématicien" ou "tout à fait physicien" est aujourd'hui illusoire dans une vie. Il est plus intellectuellement honnête de savoir ce qu'on ne sait pas.
2) La philosophie comme occupation de l'esprit de l'homme, c'est à mon avis un contre-sens. C'est la liberté de sont esprit qui permet la philosophie. Quant à remplir quelquechose, il serait à mon sens plus crédible de dire que la philosophie, et même plus généralement la pensée, comble un vide creusé par l'existence et surtout la conscience de l'existence, dans le sens décrit par exemple par Sartre (la nausée,...).

En ce qui concerne la musique actuelle :
1) Le sampler n'est qu'un outil, qui peut être utilisé pour faire de la musique populaire vide de sens comme de la musique "d'auteur". La guitare a eu le même sort : elle a accompagné les pires niaiseries et de grands compositeurs ou interprètes contemporains. Pour ce qui est des auteurs ayant utilisé le sampling de façon artistique, on peut parler de Stockenhausen, Pierre Henry, Pierre Schaeffer, Yannis Xenakis et même la musique répétitive américaine (Glass ...).
2) L'art peut passer par l'emprunt de partie de compositions antérieures, comme les collages, le détournement artistique d'objets quotidiens, le form-footage ou le scratch-film en cinéma...
 
dom

20/06/2005
17:52
re : Flexécurité et stock zéro

c'est bien ce que je dis,""Les équations a résoudre sont complexes, ne peut on pas envisager la chose sous forme de groupe de "technico philosophe""
En ce sens la parole d'un seul ne suffit plus, technico philosophe le mot est tres mal choisi mais c'est le seul qui traduit ma pensée limitée.Et en plus j'emploie la notion de groupe comme qui il s'agit d'une équipe et non d'un leader unique.

""2) La philosophie comme occupation de l'esprit de l'homme, c'est à mon avis un contre-sens. C'est la liberté de sont esprit qui permet la philosophie. Quant à remplir quelquechose, il serait à mon sens plus crédible de dire que la philosophie, et même plus généralement la pensée, comble un vide creusé par l'existence et surtout la conscience de l'existence""

nous sommes encore d'accord, mais cela n'ameliore pas la condition humaine et ne mène qu'au constat du fait x ou y.
hors dans toutes mes lectures, il ne s'agit que de constats ou de previsions apocalyptiques.

l'existentialisme n'est pas porteur de solution, il n'est qu'une analyse d'un fait donné.

Par opposition il s'agit d'imposer la logique du pourquoi et du comment.

pour le fun et vu que tu m'as l'air d'un sacré finot,

2) L'art peut passer par l'emprunt de partie de compositions antérieures, comme les collages, le détournement artistique d'objets quotidiens, le form-footage ou le scratch-film en cinéma

comment tu m'expliquerais la forme quasi contemporaine et parfaite des cornes du minotaure du palais de Cnossos?
tu n'es pas obligé de répondre, mais c'est un truc qui me tarabusque depuis un bail.


 
shhhhhhhhhh

20/06/2005
18:47
re : Flexécurité et stock zéro


Vos considérations sont vraiment étranges.
Je pensais que l'art avait pour fonction de transformer le monde, et la philosophie de le comprendre.
Je ne connaissais pas vos définitions dont il ressort qu'il s'agirait de "combler des vides" pour la philo, et des refaire des choses déjà faites pour l'art, ou au mieux de réinventer pareil qu'avant.

Je crois que vos échanges navrants sont justement la réification dont parlait Paul.
C'est du merchandising ? vous avez des nouveaux produits à vendre ?
 
dom

20/06/2005
19:09
re : Flexécurité et stock zéro

pour comprendre il faudrait d'abord sortir de l'existentialisme et retourner vers la logique, on saura probablement pourquoi les vides sont vides, mais l'étalage du savoir du savoir commence a bien faire.
Pas besoins d'intuition pour savoir que la chose evoquée n'est qu'une chimere dans la tete de Paul, et que la pensée du é0 eme siecle a vecu.
nos echanges sont navrants, tu n'as aucune obligation de les lire encore moins celle de les commenter, tu as le jugement rapide et les considerations hautes, mais qu'as tu donc apporté a part une croyance sous forme de pensée, l'art transforme le monde? la guerre aussi et de maniere bien plus radicale.

 
shhhhhhhhhh

20/06/2005
21:20
re : Flexécurité et stock zéro

Bien sûr. Belle découverte. Oui la guerre transforme le monde, il y a d'ailleurs un livre à ce sujet je crois ? " l'art de la guerre", comme quoi hein ?
Et après vous espérez quoi, un monde sans risque ? ou se tourner le doigt dans le cul intelligement fait de vous une "élite ?"
Et alors, que suis-je censé vous apporter ? une nalyse ? une de plus ? si vous voulez lire des choses intelligentes, écrivez ler. J'ai strictement rien à proposer c'est vrai, et pire que tout, je m'en vante. Au moins je fais pas dans l'avant-gardisme
 
DOM

20/06/2005
21:52
re : Flexécurité et stock zéro

bon, nous voila dans le trivial, soit! allons y, se retourner le fion a s'en faire peter les sphincters n'est pas ma tasse de thé, et ce n'est pas parce que je vais me retrouver avec 33 plis que je serais plus fûté, je suis pas une elite, Paul !
il ne s'agit pas d'avant gardisme, il s'agit de penser l'avenir de maniere supportable pour tout le monde.
L'exemple du 4x4 est evocateur, la liberté d'en user, le droit de le fabriquer, en generant le moins d'emmerde possible pour la communauté, ce n'etait qu'un sujet d'une banalité affligeante simplement pour demontré la complexité de la vision d'un probleme.
Tu aurais au moins pu faire semblant de raisonner comme un cahier des charges, au lieu de te fixer en opposant systematique, c'est ce qu'on essayé de faire casse croute et bon vent, nan, toi comme d'hab, tu es rentré dans le choux avec ta vision unique, si on ne s'en sort pas avec un 4x4 comment veux tu avancer avec d'autres problemes bien plus complexes!
C'est pour ceci que l'ingenieur doit etre a l'ecoute du sage, mais vu comme tu vas le traiter, c'est sur que tu vas au mur avec de telles attitudes.
nan mais....
 
paul

21/06/2005
21:11
re : Flexécurité et stock zéro

Mon cher Dom,
Je ne comprends rien à l'amertume que tu affiches constamment. Je n'ai pas critiqué les 4x4 ni rien qui concerne cette machine en tant que marchandise. J'ai simplement inversé la position de la question en me demandant quel est le sens de cette manière-là d'assumer la technique. Je ne suis même pas fan des écolos qui posent, eux aussi les problèmes en termes beaucoup trop techniques.
Je ne me suis pas moqué des gens qui parcouraient les paturages avec ces machines, je me suis simplement demandé où ils cherchaient leurs motivations existentielles pour en arriver à jouir de telles "aventures" et quelles sont les perspectives d'une société qui produit de plus en plus exclusivement de tels produits.
J'ai jadis écrit tout un texte sur la "glisse", cette pratique qui s'universalise jusque dans la chute libre et qui amène à des prises de risques qui indiquent à leur manière un manque, un vide à combler quitte à perdre la vie. Tout cela est du même bois. A mon sens bouffé par les termites du manque à penser désormais au programme dans notre éducation. N'oublie pas que je suis un ex-prof de philo, et que j'assiste aujourd'hui à une programmation ministérielle de cette discipline tout simplement scandaleuse. Mais bon, comme ça n'intéresse personne, je vais me faire oublier avec ce bagage encombrant et me consacrer à mon autre métier, l'information.
Cord.
Paul
 
dom

22/06/2005
23:13
re : Flexécurité et stock zéro

attend , la je n'ai pas trop le temps, je suis max take off,ne laisse pas tomber pour une demonstration qui ne te plait pas,c'est pas terrible comme fuite, en plus te faire moucher par un ignare empirique ya pas de quoi etre vexer,ce que je voudrais te passer c'est la gnack, le foncer droit devant, enfin ce qui fait qu'on ne baisse jamais les bras, je suis mort de fatigue Paul et j'ai du mal a rassembler mes pensées, ne laisse jamais tomber c'est tous ce que je peux te dire
PS regarde Patrick et DDFC ca c'est la gnack, il est dans son truc a fond et ca marche! la preuve on est toujours la!
sincerment dom
 
paul

23/06/2005
10:48
re : Flexécurité et stock zéro

Rassure-toi Dom, je n'ai pas l'intention de déserter à nouveau. Tu as raison sur la nécessité de foncer, et les temps qu viennent seront des saisons chaudes. Ce que j'ai dit ne concernait que la philosophie et un langage qui fait fuir, mais l'information peut aussi se saisir du sens philosophique et le tresser avec des réalités prétendues concrètes. Je viens juste de finir une réponse à Clopine où tu pourras trouver un exemple de ce que je veux dire.
Repose-toi et reviens nous en forme. Et par la grâce de Darth Vedor (et non pas DArk VAdor) cesse de te flageller sur un prétendu manque de culture fantasmatique. Ceux qui se croient cultivés ont depuis longtemps cessé de penser, ce dont tu es à des années lumières avec ta passion et ton courage de t'attaquer à ces moulins à vent de savoir.
salut et à bientôt
paul
 
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