Dans ce forum, il a été question d'un prêtre ouvrier
à la retraite qui prend sa plume pour avertir les
évêques que le traité constitutionnel était
au sens propre démoniaque, on a appris avec
énormément de surprise cette chose proprement
bouleversabte, j'ai du mal à m'en remettre, que Monseigneur
Gaillot était pour le non, on apprend qu'une association de
chômeurs et les précaires a pris parti pour le non...
Ces diverses références m'encouragent à vous parler
des compagnons d'Emmaüs, pour la seule et unique raison que j'ai lu
quelque chose à ce sujet.
L'opinion des compagnons d'Emmaüs intéresse-t-elle
quelqu'un? Il faut croire que oui, puisqu'on a pris de les sonder; c'est
ce que l'on apprend en lisant un article paru dans le Libération
du 23 mai.
Cet article est rédigé en par des membres du mouvement
Emmaüs visiblement engagés et dont les opinions sont
exprimées avec une emphase qui ne m'a pas échappé.
À titre de document, je vous en transcris quelques extraits:
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<<Après de multiples débats, les compagnons parient
sur une Europe plus tolérante
LE OUI SUBVERSIF D'EMMAUS
Pierre Fernagu, Martin Hirsch, Fabien Tuleu et Julie Vallat
... on a assisté depuis plusieurs semaines à un formidable
débat d’idées dans les communautés et les centres
d’accueil.
L’abbé Pierre qui a fondé le mouvement d’Emmaüs n’a
fait connaître publiquement son penchant pour le oui qu’une fois
notre sondage réalisé.
Les compagnons ont fait preuve d’une appétence
particulière pour le débat démocratique. Ils ont
exprimé quelque chose d’inattendu : un message contre la peur, un
message tourné vers l’avenir. Ils ont parlé d’une Europe
terre d’accueil, d’une Europe solidaire, prête à partager
et à échanger ses richesses.
Les compagnons et les personnes à la rue ne se sont pas
contentés de lire le texte du traité. Ils ont aussi
cherché à le décrypter, à l’analyser et
même à faire des propositions pour l’améliorer.
De la discussion a émergé une multitude de questions
souvent absentes du « vrai débat » officiel. Par
exemple la question des liens entre l’Europe et les pays du Sud, la
question du développement (…) ou encore celle des politiques
migratoires etc.
Le sondage effectué auprès des compagnons (sondage Sofres)
montre que parmi les priorités exprimées, les questions de
logement et d’emploi viennent juste après l’aide aux pays pauvres
et la lutte contre le racisme. Les compagnons classent largement en
tête la protection de l’environnement, la coopération
scientifique, l’éducation… bien avant d’autres chantiers plus
matériels. Et c’est très loin derrière
qu’apparaissent les préoccupations de pouvoir d’achat ou de lutte
contre la délinquance.
Ils ont aussi cherché à comprendre le point de vue des
compagnons originaires des autres pays européens. Il y avait de
nombreux compagnons des pays de l’Est pour insister là-dessus.
Tout cela se traduit par un oui plus présent que le non.
Si 39% des personnes sondées se sont abstenues sur la question
du traité, ceux qui s’expriment sont 55,7% à dire oui et
44,3% à dire non.
Pourtant le libéralisme n’a pas le vent en poupe dans les
communautés Emmaüs. On a beau y faire des affaires avec les
objets récupérés, la marchandisation du monde, ce
n’est pas notre tasse de thé.
Finalement, entre les débats et le sondage, on voit se dessiner
une Europe plus tolérante, une Europe du partage et du dialogue,
une Europe de l’avenir. Le oui des compagnons d’Emmaüs est
tolérant et subversif.>>
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Assez loin du discours monomaniaque sur un traité constitutionnel
qui n'aurait d'autres objectifs que de s'attaquer aux travailleurs.
Et si vous me dites, ces gans là sont des naïfs, des cathos
manipulés par les curés, je vous renverrai à
l'interviou de ce matin de Paul Bouchet, avocat, ancien
président d'ATD Quart-Monde qui est tout sauf un naïf.
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