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Henry Faÿ

18/05/2005
14:58
Comment Frédéric Lordon a lu le texte


La lecture très partiale du projet de constitution par Frédéric Lordon
***************************************************

Dans le journal de la mi-journée, l'invité était Frédéric Lordon. Frédéric Lordon est l'animateur des économistes pour le non. Il était déjà passé dans l'émission du petit Nicolas.

Voici ce qu'a dit Frédéric Lordon:
On vous trompe. Dans le projet de constitution, il est question de concurrence, or concurrence ça veut dire capitalisme, alors on vous met devant un choix binaire, ou bien le Gosplan ou bien l'économie capitaliste sans garde-fous. Frédéric Lordon a au passage admis qu'on ne pouvait pas concevoir une économie sans concurrence, c'est déjà ça! Il a dit qu'entre ces deux formules extrêmes, il y avait quantité d'intermédiaires, que les formes de concurrences étaient variées, qu'on en connaissait des quantités, on leur a donné des noms, concurrence oligopolistique, concurrence pure et parfaite etc.
Il a dit que les différents traités qui sont à l'origine de ce texte avaient été rédigé sous l'influence d'idéologues allemands quelque peu fanatiques d'une concurrence sans entrave ni atténuation.
Il a dit qu'il n'était pas normal qu'une constitution ait pour fondement une thèse aussi particulière et si peu consensuelle.
Ça m'a paru un peu bizarre comme affirmation et je suis allé voir ce texte.

Je vais essayer d'être précis. Si vous voulez me suivre, prenez ce texte, dans la version qui vous a été envoyée.

Page 32 règles de concurrence
sous-section 1 les règles applicables aux entreprises.
article III 161
environ trente-cinq ligne que je résume ainsi: pas d'entraves à la concurrence
toute la panoplie des moyens de biaiser la concurrence se trouve citée; ces moyens font l'objet d'une interdiction, fort bien.
À cette étape, on peut dire: texte libéral, ultralibéral, diront certains.

Article III-162: même philosophie
les positions dominantes sur un marché sont condamnées, fort bien.

Et puis on va un peu plus loin.
article III-163
Le Conseil, sur proposition de la Commission, adopte les règlements européens pour l'application des principes fixés aux articles III-161 et III-162
Et là, texte rébarbatif, difficile à lire qui indique que les beaux principes des articles n'ont rien d'intangible, qu'ils seront mis en musique par toutes sortes d'instances, parmi lesquels le Conseil, la Commission, la Cour de Justice.
Et ça continue:
article III-164
des atténuations au principe de concurrence (trop rébarbatif pour être retranscrit

Où est le fanatisme ultralibéral dans tout ça? C'est un texte mi-chèvre mi-chou qui n'a certainement pas été écrit par des Chicago-boys, c'est un texte de compromis où on trouve à peu près tout ce qu'on veut, le oui et le mais, où un savant équilibre est ménagé entre une louable volonté de libéralisme toutes les possibilités accordées de trouver tous les compromis possibles.
On voit que ce texte met très clairement la balle dans le camp des institutions élues; au moins pour ce chapitre, il n'est pas vrai que ce texte fixe à l'avance une politique comme cela a été tant dit.
Frédéric Lordon a raison, la concurrence ne saurait être un principe intangible.
Frédéric Lordon a tort: le projet de Constitution ne prévoit pas que la concurrence soit un principe intangible.
Son argument de voter non est infondé.

 
guydufau

18/05/2005
16:10
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Je partage la lecture que fait Henry des articles III-161, 162, 163 et 164.
L'article III-161,1 dans une mesure de bon sens, interdit les mauvaises pratiques qui ont permis à des sociétés de s'entendre sur le dos de leurs clients en fixant des prix prohibitifs et uniformes, c'est très bien.
Mais là où ça ne va plus, c'est l'article III-166, qui applique ces mesures d'interdiction aux "entreprises chargées de la gestion de services d'intérêt économique général".
Ces SIEG, (ce qui tient lieu de service public, dans ce jargon constitutionnel) sont donc soumis à la concurrence, c'est ce qui fait dire à Frédéric Lordon que la concurrence est dans le texte un principe intangible.
Dans ce traité de constitution européenne tout est marchand, il n'y a pas d'exception, ou si quelquefois le texte parle de dérogations,(articles III-167, 168 et 169) elles sont, soit provisoires, soit soumises à l'arbitraire de la Commission.
 
casse-croûte

18/05/2005
18:10
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

mort de rire ! C'est un concours de caricature ce fil que tu as ouvert, henry ? Rassure moi, j'éspère que c'est bien une blague ???
 
Henry Faÿ

18/05/2005
18:27
quand je blague, c'est plus drôle que ça


quand je blague, c'est plus drôle que ça
*************************************************
Pas du tout, mon cher, à force d'entendre dire des choses sur ce projet de constitution qui étaient, c'est le mot caricaturales, peu vraisemblables et à l'examen tout à fait fausses, j'ai voulu aller un peu plus près du texte, l'examiner article par article. Si l'exercice n'est pas probant, je peux recommencer.
Pourquoi ce message est-il un concours de caricature? Il faut me l'expliquer mais bien parce que je n'ai pas la comprenette très facile.

 
casse-croûte

18/05/2005
20:42
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Bon d'abord, dans l'article III-161, toutes les façons de biaiser la concurrence ne sont pas citées, contrairement à ce que tu dis dans ta contrib initiale. Les quelques points sont "notamment" cités, ce qui rend la liste à peu près inutile, sauf pour que le lecteur comprenne un peu de quoi il s'agit, et surtout pour faire partir des jurisprudences en pointillés.

L'article III-161 tient donc surtout aux premières lignes de son énoncé, la liste a,b,c,d,e n'étant qu'une petite série d'exemples histoire de faire une page de plus. Ca n'est pas toute la panoplie des entorses à la concurrence qui est décrite, contrairement à ce que tu dis. Cet article a été écrit pour faire barrage aux monopoles industriels, l'europe étant par exemple échaudée par microsoft etc ... Le problème est qu'il est tout à fait dangereux de prôner la concurrence pure, et de limiter l'association d'entreprises par exemple.

L'économie a besoin de concurrence, en général, c'est l'un de ses fondements. Mais un moteur économique avéré tient dans la synergie entre entreprises. Deux entreprises se trouvant dans des domaines complètement différents peuvent trouver une source de développement en s'associant et en se faisant bénéficier de leurs savoir-faire. Il serait prudent de regarder au passage les conditions sociales de ces rapprochements, hein, guy, spéciale dédicace.

C'est particulièrement intéressant si on prend l'exemple des régions économiquement ravagées, où les gens, sur le terrain, travaillent ensemble pour redonner une vie économique à une région. Va-t-on interdire ce genre de chose ? Interdire par exemple de regrouper les services (postaux publics ou privés, aides publiques (importantes en milieu rural), garderies) dans les épiceries ? c'est pourtant le dernier frein à l'exode rural total dans bien des régions, et pas seulement en france, loin de là, et c'est un système très répandu notamment dans les pays nordiques.

Un autre point, moins social on va dire, si on prend l'exemple de l'industrie microélectronique. Eh bien voilà un exemple de branche industrielle absolument pas concurrentiel contrairement à ce qu'on pourrait penser. J'ai appris que tous les fondeurs de micro-processeurs se mettaient d'accord pour avancer au même rythme, d'ailleurs as-tu déjà vu AMD avoir des MHz d'avance pendant plus de quelques semaines sur INTEL ? Pourtant ça marche très bien, les européens sont à la traîne (même le hollandais philips ou l'italo-français ST) et les règles écnonomiques telles qu'elles sont écrites dans l'article III-161 sont à même d'empêcher ça.

Pour résumer, effectivement, le modèle dessiné par les règles de cette constitution est aberrant du point de vue économique. Il est incompréhensible de fixer ainsi les choses dans une constitution, et dans ton message, tu préfères caricaturer F.Lordon comme un keynésien niant le texte plutôt que de voir les conséquences de ces articles.

Si qqun s'avise de me faire remarquer que la constitution ne fait que compiler les précédents, méfiez vous, c'est peut être Olivier Duhamel, qui lit peut être ces lignes avant d'écrire son billet du matin ...
 
Henry Faÿ

18/05/2005
21:54
casser la barraque de Frédéric Lordon


En voilà un commentaire bien sérieux et documenté pour un message qualifié de complètement grotesque (mort de rire 18h10). Enfin, tu l'as bien compris, ce que j'ai voulu faire, c'est casser la barraque de Frédéric Lordon et de bien d'autres qui prétendent que ce texte de constitution est ultralibéral, et qui intoxiquent l'opinion sur ce thème, j'ai bien écouté ce qu'il a dit dans le journal de 13 heures.

Je ne caricature pas Frédéric Lordon, c'est lui qui se caricaturise en faisant semblant de ne pas savoir lire et en mettant son titre universitaire au service d'une cause politique au mépris de toute rigueur.

En fait c'est un texte qui ne dit rien du tout et c'est bien pour ça qu'il a été accepté par les vingt-cinq gouvernements; à chaque fois que ce texte semble affirmer quelque chose, c'est pour l'annuler ou presque dans les articles suivants en offrant toutes les échappatoires qu'il faut, ce texte, c'est de la pisse de chat.

En tout cas, je suis bien tranquille que ce texte très anodin ne sera pas un obstacle à des initiatives associatives intéressantes, bien au contraire, il y a des chances que la dynamique communautaire leur soit très favorable.

On peut également être tranquille que dans les domaines où pour des raisons d'échelle, micro-électronique, aéronautique, il n'y a plus de concurrence intra-européenne, il n'y a aucun risque que les sévères lois anti-trust soient appliquées. Pas fous les eurocrates!

Ce qui est intéressant dans ce texte, ce sont les réformes institutionnelles qui permettront s'il est adopté une réelle prise de décision. C'est ça qu'il faut considérer pour son choix.


 
guydufau

19/05/2005
12:51
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

"En fait c'est un texte qui ne dit rien du tout et c'est bien pour ça qu'il a été accepté par les vingt-cinq gouvernements"

Sauf que :
La régulation marchande est omniprésente et souveraine : elle est soulignée par le matraquage de la formule selon laquelle "les Etats membres et l'Union agissent dans le respect du principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre" (III-178 et autres)
Et appuyée par cette énormité :
En cas de troubles, de tension internationale grave ou de guerre les Etats se concertent pour... "éviter que le marché intérieur ne soit affecté" (III-131).
Y a-t-il rien de plus urgent à faire en de telles circonstances ?
Le marché ? C'est le petit détail en passant ... "Ce qui est intéressant dans ce texte, ce sont les réformes institutionnelles qui..."

Non, Frédéric Lordon n'a pas mal lu le texte.
 
Nazdeb

19/05/2005
13:00
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Voici la lecture de René Passet, économiste déjà cité dans le forum. Il énumère les principes du néolibéralisme (un concept qu'il maîtrise assez bien) qui sont repris dans la Constitution et explique que les dispositions d'ordre social sont subordonnées aux obligations libérales sur le plan économique.
Il a une rigolote image illustrant l'argument selon lequel il serait déplacé de critiquer un texte qui se contente de reprendre les traités européens précédents : "Gribouille aussi pensait qu'il fallait plonger dans l'eau pour s'abriter de la pluie".
En conclusion, le projet de traité couronne au fil de ses articles le primat de la finance privée sur la sphère politique et sur les individus, et fige pour plusieurs décennies des mesures idéologiques (relevant de la révolution conservatrice des années 1980, le reaganisme, le "consensus de Washington"), privant l'Europe d'une liberté de choix dans les moyens de réagir aux mutations du monde actuel.



http://www.liberation.fr/imprimer.php?Article=297498

On veut nous faire croire que la partie III de la Constitution est sociale et libérale à la fois. Faux !
UN MARIAGE ARRANGE

Par René PASSET
jeudi 19 mai 2005
René Passet
professeur émérite à l'université Paris-I
et auteur de l'Illusion néolibérale (Flammarion).

On concédera volontiers aux tenants du oui que c'est à la promise et non à monsieur le maire qu'il convient d'adresser son consentement. Raison de plus pour aller au-delà des mots et des serments dont, en ces tendres périodes prénuptiales, la Belle ne se montre pas avare. Qui trouverait à redire à la défense des droits fondamentaux longuement énumérés, accompagnée de la promesse d'une économie hautement compétitive, tendant à la fois «au plein emploi et au progrès social et à un niveau élevé de protection de la qualité de l'environnement», avec en prime «le progrès scientifique et technique» (I-3) ?

Mais c'est à l'aune des dispositions concrètes que se mesure la réalité des intentions. Le concret, c'est cette IIIe partie, sur laquelle les tenants du oui préfèrent glisser, bien qu'elle occupe les deux tiers du document. Sociale et libérale à la fois, affirment-ils, elle ne saurait être accusée de pencher pour un bord plutôt que pour un autre. Le nier serait mentir. Etrange neutralité cependant, selon laquelle ­ par un mystérieux caprice du hasard ­ tous les principes du «consensus de Washington» (1) représentant l'essence même du néolibéralisme constituent l'ossature de ce texte. Ces principes, les voici, dans l'ordre logique du projet constitutionnel.

-­ Le primat du monétaire, découlant de l'autonomie du système des banques centrales qui «conduisent la politique monétaire de l'Union» (I-30) et ne doivent «solliciter ni accepter des instructions» des Etats membres ni des organes de l'Union (III-188).

­ La régulation marchande omniprésente et souveraine : soulignée par le matraquage de la formule selon laquelle «les Etats membres et l'Union agissent dans le respect du principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre» (III-178 et autres) ; et cette énormité qu'en cas de troubles, de tension internationale grave ou de guerre les Etats se concertent pour... «éviter que le marché intérieur ne soit affecté» (III-131), comme s'il n'y avait rien de plus urgent à faire en de telles circonstances.

-­ Le double impératif d'équilibre budgétaire et de stabilité des prix, appréciés selon l'importance du déficit public ou de la dette publique rapportés au PIB (I-30 ; III-184 ; III-185 ; III-198), privant ainsi les Etats de la moindre possibilité de politique budgétaire ou monétaire.

-­ L'impôt tiré vers le bas par la subordination de toute mesure d'harmonisation fiscale à la décision du Conseil statuant «à l'unanimité» (III-171), ce qui donne un droit de veto aux pays pratiquant le dumping fiscal ou hébergeant des paradis fiscaux et limite d'autant les recettes, donc les capacités d'action, des Etats.

-­ La régression de l'Etat et la libéralisation des services publics : «libéralisation des banques et des assurances [...] en harmonie avec la libéralisation de la circulation des capitaux» (III-146) ; libéralisation «par priorité» ­ donc pas exclusivement ­ des «services intervenant de façon directe sur les coûts de production ou dont la libéralisation contribue à faciliter les échanges de marchandises» (III-147) ; invitation faite aux Etats «à procéder à la libéralisation des services au-delà de la mesure qui est obligatoire en vertu de la loi-cadre européenne» (III-148).

-­ L'ouverture à la libre circulation mondiale des capitaux et des investissements : «réaliser la libre circulation des capitaux entre les Etats membres et les pays tiers, dans la plus large mesure possible...» (III-157) ; «les restrictions tant aux mouvements de capitaux entre Etats membres et pays tiers sont interdites» (III-156) ; tout «recul» est soumis à l'unanimité du Conseil (III-157) ; et cela avec un luxe de précautions (III-158) que l'on aimerait retrouver s'agissant de la protection des hommes ou de la nature.

-­ La libre circulation des marchandises à l'échelle mondiale : «interdiction des restrictions quantitatives», non seulement entre Etats membres, mais envers «les produits en provenance des pays tiers» (III-151), «suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs [ainsi que] réduction des barrières douanières ou autres» (III -314).

-­ L'affirmation du droit de propriété, dont le principe est formulé en des termes parfaitement acceptables ; mais comportant aussi un alinéa ­ «la propriété intellectuelle est protégée» ­ qui, à la faveur de la protection légitime de toute création intellectuelle, ouvre la voie au brevetage du vivant, de la nature et des logiciels ­ tout ce qui est bien commun ­ pour le plus grand profit des multinationales pharmaceutiques ou informatiques .

-­ Enfin, l'inversion de la relation entre le social, la culture et l'environnement d'une part et la régulation marchande d'autre part. Sur chacun de ces thèmes, tout commence par la réaffirmation des plus belles intentions : «conscients des droits sociaux fondamentaux» (III-209) ­ encore heureux ! ­, «niveau d'emploi élevé, garantie d'une protection sociale adéquate, lutte contre l'exclusion sociale, niveau élevé d'éducation et de protection de la santé humaine» (III-209) ; «épanouissement des cultures dans le respect de leur diversité» (III-280) ; protection «de l'environnement... conformément au principe de développement durable» (II-97) ; c'est beau et ça ne mange pas de pain ; hélas ­ in coda venenum ­ surgit toujours in fine le membre de phrase qui nous ramène sur Terre : la politique sociale subordonnée à «la nécessité de maintenir la compétitivité de l'Union»(III-168) ; «le fonctionnement du marché intérieur» comme mécanisme «qui favorisera l'harmonisation des systèmes sociaux» (III-209) : harmonisation donc vers le bas par la concurrence et le dumping social que l'on voit déjà fleurir sur Internet en forme d'enchères au moins disant salarial ; les aides à «la culture, et la conservation du patrimoine, quand elles n'altèrent pas les conditions des échanges et de la concurrence» (III-167) ; en matière d'environnement, la simple reconstitution, conforme à la logique marchande, d'une sorte de «vrai prix» par le «principe pollueur-payeur». En un mot, le social, le culturel, la préservation de la nature, qui devraient fournir les normes limitant le jeu de l'optimisation marchande, se trouvent subordonnés aux impératifs de cette dernière. C'est le monde renversé. Et c'est aussi la consécration d'un «néolibéralisme» qui ­ à l'opposé du vrai libéralisme ­ assure la prééminence des puissances financières sur le politique, organise le dépérissement de l'Etat, instrumentalise la finalité humaine et finalise la loi de l'instrument marchand. Ce n'est plus de l'Europe qu'il s'agit, mais de sa dilution dans l'espace mondial du «laisser-fairisme» dénoncé par le libéral Maurice Allais.

Or, derrière l'idéologie, se profilent des réalités concrètes : des inégalités croissantes, des personnes qui souffrent et meurent, des indigènes et des paysans sans terre que l'on massacre lorsqu'ils résistent, la corruption et le tissu social qui se délite dans une humanité où la logique de l'instrument s'est substituée aux valeurs, une planète saccagée...

C'est cela que l'on nous demande d'élever au rang de principe constitutionnel pratiquement irréversible. Ne nous laissons pas abuser par l'argument selon lequel cette troisième partie se borne à intégrer des accords antérieurs qui, en cas de rejet, continueraient à s'imposer à nous ; de telle sorte que nous ferions un marché de dupes en renonçant aux avancées politiques réelles de la Constitution pour conserver ce dont précisément nous ne voulons pas. Gribouille aussi pensait qu'il fallait plonger dans l'eau pour s'abriter de la pluie. En fait, en approuvant le projet qui les intègre nous leur donnerions une force nouvelle : nous nous interdirions définitivement la faculté de sortir séparément de l'un ou l'autre d'entre eux sans nous exclure en même temps du système constitutionnel. C'est en cautionnant le fait accompli que nous lui donnerions l'onction de l'assentiment populaire ; et c'est en démontrant qu'il n'y a pas de majorité pour un projet idéologiquement biaisé que nous obligerions les négociateurs à revenir à ce que doit être une vraie Constitution démocratique : un simple cadre institutionnel organisant l'alternance de politiques différentes.

Notre époque est traversée par une double mutation. L'une technologique qui déplace les forces motrices du développement, du champ de l'énergie à celui de l'immatériel, et qui n'a pas cessé de bouleverser le jeu des systèmes économiques. Elle requiert donc mobilité et adaptation permanente et c'est le moment que l'on choisit ­ au nom du mouvement ­ pour figer les politiques sur les données déjà dépassées d'un «consensus» des années 80. C'est absurde.

La deuxième mutation ­ orchestrée par le tandem Reagan-Thatcher ­ transfère la réalité du pouvoir économique, de la sphère politique des Etats à celle de la finance privée internationale. Tout le jeu de cette dernière consiste alors ­ comme on l'a vu en 1998 au moment de l'accord multilatéral sur l'investissement (AMI) ­ à réduire le rôle du politique à celui d'une simple courroie de transmission favorisant la ponction à son profit des gains de productivité des nations. Sa soif impérialiste illimitée s'étend de la nature et du vivant à l'humain, à la culture, au social et au politique. L'Europe n'est aujourd'hui que son nouveau champ de bataille. Voulons-nous être les instruments ­ conscients ou inconscients ­ de cette entreprise ou la mettre en échec ?

(1) Principes formulés à la fin des années 80 par l'économiste John Williamson.

© Libération

 
Henry Faÿ

19/05/2005
17:12
les arguments de René Passet


Il est assez spécial, ce René Passet.
J'avais relevé qu'il avait écrit:
"la relève du travail par la machine engendre la précarité, la paupérisation et l'exclusion sociale". Ce qui voudrait dire qu'il est contre le machinisme donc un tenant de la "deep ecology".
Cette argumentation est maintenant bien connue. Je vois qu'il sélectionne les articles qui vont dans le sens de sa thèse alors que ce texte fourmille de restrictions en tous genres relativisent ou privent d'efficace tous ces grands principes annoncés qui font si peur. C'est une erreur de faire de ce projet de constitution un épouvantail.

 
casse-croûte

19/05/2005
17:54
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Il y a des pans très importants de l'économie qui ne fonctionnent pas du tout sur les bases de la concurrence, j'ai cité la micro-électronique en exemple. On pourrait citer aussi l'aéronautique ou l'espace, et notamment Airbus et EADS. On peut se demander si l'article III-161 appliqué comme il se doit laisserait de tels consortia se créer, à l'avenir. Il est quand même paradoxal de se doter d'une constitution qui appliquée à la lettre rendrait impossible les succès que tout le monde applaudit consensuellement comme des victoires européennes, non sans à-propos politique à quelques mois du referendum.

Alors on va me dire que les textes ne seront pas appliqués à la lettre de toute façon, les juristes le savent bien et on devrait faire semblant de le savoir nous-aussi... Mais à ce moment là on aurait pu écrire n'importe quoi dans cette constitution, et si tu veux mon sentiment c'est ce qui a été fait, notamment sur ces articles III-161,162,163,164 (et 166,167 ...). On peut les trouver insolites, mal adaptés, impossibles à appliquer , etc ... moi je refuse de dire oui à une constitution qui comporte des articles qui vont à l'envers des moteurs reconnus de l'économie.
 
bon vent

19/05/2005
23:12
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

"Je vois qu'il sélectionne les articles qui vont dans le sens de sa thèse alors que ce texte fourmille de restrictions en tous genres relativisent ou privent d'efficace tous ces grands principes annoncés qui font si peur."
Monsieur Faye, s'il vous plait, apportez nous vos lumières sur toutes ces restrictions qui viendraient relativiser tous ces grands principes.


 
Henry Faÿ

19/05/2005
23:39
mes lumières


Ben , c'est ce que j'ai fait dans le message qui ouvre ce fil.

 
Henry Faÿ

19/05/2005
23:59
ne soyez pas les moineaux de cet épouvantail


<< Il est quand même paradoxal de se doter d'une constitution qui appliquée à la lettre rendrait impossible les succès que tout le monde applaudit consensuellement comme des victoires européennes, non sans à-propos politique à quelques mois du referendum.>>

Si vous lisez bien, vous voyez que l'application de cette législation sur la concurrence est totalement sous le contrôle des institutions, autrement dit qu'on en fera ce qu'on voudra. Si vous trouvez ça ultralibéral!

<< tu veux mon sentiment c'est ce qui a été fait, notamment sur ces articles III-161,162,163,164 (et 166,167 ...). On peut les trouver insolites, mal adaptés, impossibles à appliquer , etc ... moi je refuse de dire oui à une constitution qui comporte des articles qui vont à l'envers des moteurs reconnus de l'économie.>>

Eh bien tu auras tort car l'affirmation initiale que la concurrence doit être respectée a son importance, elle est tout à fait conforme aux les exigences d'une économie moderne, comme d'ailleurs l'admet Frédéric Lordon. La concurrence est bien un moteur reconnu de l'économie. En fait, sur ce point, cette constitution est inattaquable, elle est parfaitement logique. On y trouve le oui et le mais, la règle et l'exception. Toutes les portes restent ouvertes.
Encore une fois, ne faites pas de cette constitution un épouvantail. (ou bien, ne soyez pas les moineaux de cet épouvantail).
Si vous votez contre cette constitution, je veux bien croire que ce sera pour d'autres raisons que celles invoquées dans le message précédent.


 
casse-croûte

20/05/2005
09:29
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Je ne trouve pas ça ultra-libéral ! Henry, ça n'est pas parceque je dis non que je suis anti-libéral ! Pourquoi ramener les arguments sans cesse à qui sont les gens qui les avancent ! Mon argument serait plutôt pro-libéral, puisque je dénonce une série d'articles qui érigent la concurrence à un tel point qu'elle empêcherait tous les autres canaux de l'économie, y compris le libéralisme, mais pas seulement.

Une fois encore, tu ne réponds pas à mon argument. Je n'ai pas dit que la concurrence n'était pas un moteur de l'économie, j'ai dit que c'en était un mais que ça n'était pas le seul, exemples à l'appuis. Tu préfères par contre te réfugier dans la distorsion de mon propos et dire qu'il n'est pas acceptable parceque je nie le rôle de la concurrence. Je pense que ce que les gens te reprochent sur ce forum, c'est cette attitude : tu prends un argument, tu lui pretes une intention anti-libérale et tu réponds à côté en remettant en cause des choses qui ne figurent pas dans l'argument (par ex la concurrence est un moteur de l'économie).

Tu me fais un vrai procés d'intention, en disant que ma raison de voter non est autre que celle invoquée dans mes messages.

Donc si j'avance un argument, auquel tu évites soigneusement de répondre, tu finis par dire que de toute façon ce n'est pas cet argument qui motive mon non. Je trouve ce genre de pirouette tout à fait pathétique et grotesque, il faut vraiment être à court de réponses pour en arriver là.
 
Henry Faÿ

20/05/2005
10:54
tu vas à la pêche? non, je vais à la p&e


Pourquoi tant d'acrimonie?
C'est le genre de discussion: tu vas à la pèche? Non, je vais à la pèche. Ah bon , je croyais que tu allais à la pèche.
<< Mon argument serait plutôt pro-libéral, puisque je dénonce une série d'articles qui érigent la concurrence à un tel point qu'elle empêcherait tous les autres canaux de l'économie, y compris le libéralisme, mais pas seulement.>>

Mais je montre que ce n'est pas le cas et loin de là. C'est une idée reçue, une idée fausse, lancée par des anti-libéraux patentés, qui estiment que de la concurrence et du libéralisme, de toutes façons, il y en aura toujours trop.

<< Une fois encore, tu ne réponds pas à mon argument>>

Redonne moi ton argument.

<<Je n'ai pas dit que la concurrence n'était pas un moteur de l'économie, j'ai dit que c'en était un mais que ça n'était pas le seul, exemples à l'appuis.>>

Mais je suis tout à fait d'accord.

<< Je pense que ce que les gens te reprochent sur ce forum, c'est cette attitude : tu prends un argument, tu lui pretes une intention anti-libérale et tu réponds à côté en remettant en cause des choses qui ne figurent pas dans l'argument (par ex la concurrence est un moteur de l'économie).>>

Pour ce qui est du libéralisme, excuse-moi, il est au centre de toutes les critiques du texte constitutionnel, et plus particulièremet dans ce forum. Je n'ai certes pas à "prêter une intention anti-libérale" aux auteurs des diverses interventions. Leur antilibéralisme est patent, viscéral, militant. Si casse-croûte fait exception, je prends bonne note.

<< Tu me fais un vrai procés d'intention, en disant que ma raison de voter non est autre que celle invoquée dans mes messages.>>

Ce n'est pas un procès d'intention, je fais une hypothèse sur l'intelligence de mon interlocuteur qui ne va quand même pas, je l'espère, se déterminer sur un contre-sens aussi grossier sur le texte.

<< Donc si j'avance un argument, auquel tu évites soigneusement de répondre>>
Il me semble au contraire avoir répondu avec assez de précision au message 17h54.

Je crois qu'en fait, nous sommes assez d'accord et si nous sommes d'accord nous sommes en désaccord avec la grande majorité des participants au forum.

 
bon vent

20/05/2005
11:58
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Le problème Henry, c'est qu'on est passé du libéralisme au néo-libéralisme ; vous ne semblez pas avoir perçu le passage de l'une à l'autre politique qui est amorcée (ou du moins dont les résultats sont visibles) depuis le début des années 90.

Il y a un dialogue de sourds avec vous, parce que vous défendez une politique libérale qui n'existe déjà plus et que personne dans ce forum conteste;

Ce qui est dénoncé aujourd'hui c'est la validation politique et juridique des premiers jalons du néolibéralisme, lesquels premiers jalons sont de fait déjà une réalité ; pour rappel le droit procède ainsi encadrer après coup de nouvelles pratiques économiques.

Où vivez-vous Henry ? Moi ne réagis pas à partir des textes, mais à partir de ma réalité quotidienne, des évolutions sociales que je perçois ici en France et surtout dans les pays les plus faibles du sud (les plus faibles sont toujours les premiers à encaisser les effets dévastateurs d'une politique, puis ça remonte, ça remonte progressivement dans l'échelle sociale et dans la spère géographique).

D'après vous, quelles institutions assureront ce rôle de préservation de la cohésion d'une société, d'une culture et de l'environnement; quelles institutions nous garantis que l'économique doit servir la cohésion sociale;

jusqu'à la fin des années 80, les textes européens respectaient cette hiérarchie, à savoir que l'économique servait la cohésion sociale; mais depuis le début des années 90 LES TRAITES européens ont inversé les priorités (pour rappel, le droit , entérine le rapport des forces économiques et sociales existantes, ici le virage reagan-thatcher et les règles de l'OMC, n'oublions pas que l'UE est soumise elle-même aux règles de l'OMC);

Nier le fait que la consolidation des derniers traités dans le nouveau projet de constitution est régi selon le postulat que le social doit s'adapter aux politiques (oui oui, politiques) et aux intérets des agents privés économiques, LIBRES ET DELIES de tout contrôle des institutions représentant la souveraineté populaire (pour quelqu'un qui estime que Keynes est un type bien, je ne comprends pas que l'indépendance absolue de la banque européenne vis vis des autorités politiques ne vous fasse pas bondir);


 
casse-croûte

20/05/2005
14:09
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

J'ajouterais qu'ériger en règle absolue la seule concurrence est même contre-productif par rapport au projet économique européen, qui lui-même peut être contesté par ailleurs.
 
guydufau

20/05/2005
14:59
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Il y a un fait incontournable que chacun peut constater :
le libéralisme favorise une partie de la société.
Ensuite certains diront : à long terme toute la société en profitera(1) et d'autres ne croient pas à cette fable.

(1)"Nous serons tous morts avant" avait dit Keynes.
 
La reine des belges

20/05/2005
17:06
Il est évident que tous nous en profitons

Nous en profitons tous c'est l'évidence. Certes pas au même rythme ni en mêmes proportions, mais pourquoi cela devrait-il être ?

- Sur un trend qui dépase la myopie temporelle, le niveau de vie s'élève pour tous c'est un fait indéniable.
- Les biens de nécessité quotidienne, mais aussi ceux qui échappent à l'essentiel (bière, fringues, électronique domestique) n'ont jamais été aussi peu onéreux.
- Même les services publics ont besoin du prvé : les bibliothèques publiques ne regorgent de livres que parce que l'édition est à la fois capitaliste, privée, & concurrentielle.

Le capitalisme tous en bénéficient sans avoir besoin d'y participer. Dans un monde fonctionnarisé 100% service d'état j'aurais travaillé autant, sans en avoir le centième des bénéfices en niveau de vie (notez que je ne parle même pas des droits politiques). Et à cause d'une bande de peine-à-jouir qui crèvent parce que certains ont plus qu'eux, il faudrait que tout ça s'arrête ? Tout ça parce que les Triumph et les week-end à Deauville c'est pour ceux qui organisent investissent et dirigent ? La belle affaire... Où elle est l'injustice : faites le donc à leur place puisque c'est si c'est si facile, au lieu de nous saouler ake votre frustration.

Tocqueville avait bien prévu la frustration relative (l'insatisfaction croit avec le confort) mais avait-il prévu qu'elle ferait de tels ravages sur les esprits et sur le bon sens ?

LRDB
 
Henry Faÿ

20/05/2005
17:09
le libéralisme pour les nuls


<< Le problème Henry, c'est qu'on est passé du libéralisme au néo-libéralisme >>

Expliquez-moi ça.


 
Henry Faÿ

20/05/2005
17:25
où avez-vous vu ça?


<< J'ajouterais qu'ériger en règle absolue la seule concurrence est même contre-productif par rapport au projet économique européen, qui lui-même peut être contesté par ailleurs.>>

Est-il question de cela dans le texte de constitution?


 
Nazdeb

20/05/2005
17:25
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

(LRDB) "Tocqueville avait bien prévu la frustration relative (l'insatisfaction croit avec le confort)"

---------------------

Il me semble que l'insatisfaction ne croît pas avec le confort mais qu'elle reste stable : il y aurait toujours environ 30 pcent de gens insatisfaits quel que soit le niveau général de vie, entendu récemment (peut-être chez Dominique Rousset).
Je pense surtout que l'insatisfaction augmente avec non pas le confort général, mais l'accroissement des disparités : plus les riches sont riches, plus ceux qui ne le sont pas sont frustrés.
Avec des patrons échouant à redresser leur entreprise mais qui palpent quelques dizaines de millions d'euros pour prime de retraite, avec des actionnaires qui décident de fermer une entreprise rentable (alors qu'ils sont eux-mêmes improductifs dans l'affaire) parce qu'elle ne leur rapporte pas assez d'argent, il y a tout de même de quoi légitimer de tels sentiments.
Quand on pense que Rocard, naguère, proposait de limiter au quadruple l'écart des salaires...



 
casse-croûte

20/05/2005
17:51
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Eh bien on parlait pas des articles III-161 et suivants (3), qui érigent la concurrence en principe fondateur du système économique ?

On peut contourner le principe de concurrence par des pratiques concertées qui, je cite l'article III-161, "contribuent à améliorer la production ou la distribution des produits ou à promouvoir le progrès technique ou économique, tout en réservant aux utilisateurs une partie équitable du profit qui en résulte, et sans (...) donner à des entreprises la possibilité, pour une partie substantielle des produits en cause, d'éliminer la concurrence (...)".

L'intention anti-trust est visible, louable, mais elle pose problème en étant constitutionnalisée de cette manière, puisque des coopérations d'entreprises peuvent être tout à fait bénéfiques et ne pas remplir les conditions citées ci-dessus.
 
Henry Faÿ

20/05/2005
18:20
où est le problème?


<< Eh bien on parlait pas des articles III-161 et suivants (3), qui érigent la concurrence en principe fondateur du système économique ?

On peut contourner le principe de concurrence par des pratiques concertées qui, je cite l'article III-161, "contribuent à améliorer la production ou la distribution des produits ou à promouvoir le progrès technique ou économique, tout en réservant aux utilisateurs une partie équitable du profit qui en résulte, et sans (...) donner à des entreprises la possibilité, pour une partie substantielle des produits en cause, d'éliminer la concurrence (...)".

L'intention anti-trust est visible, louable, mais elle pose problème en étant constitutionnalisée de cette manière, puisque des coopérations d'entreprises peuvent être tout à fait bénéfiques et ne pas remplir les conditions citées ci-dessus.>>

Je ne vois pas en quoi ça pose problème puisque
(i) le principe de concurrence est fortement relativisé et amoindri par les textes que tu prends soin de citer (tout le monde ne l'a pas fait)
(ii) cette législation sur la concurrence est aux mains des diverses institutions qui en feront ce qu'elles voudront (c'est l'article III-163); la balle est donc nettement dans le camp des politiques et des coopérations bénéfiques ou toute autre entorse au principe de le concurrence peuvent être autorisées sans problème.



 
guydufau

20/05/2005
19:41
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Nous en profitons tous c'est l'évidence (LRDB)

Quatre des six milliards d'hibitants de la planète ont un revenu inférieur à 2 dollars par jour en 1997, aux USA, le pays le plus riche, 40% des richesses produites appartenaient à seulement 10% de la population. Un produit national brut (PNB) record n'a pas empéché ce pays de recencer officiellement 33 lillions de pauvres.
Les 225 personnes les plus riches du monde disposent d'avoirs qui excèdent le revenu annuel de 2 milliards et demi de personnes, parmi les plus pauvres.
Les avoirs de 3 personnes les plus riches du monde dépassent le produit national brut combiné des 48 pays les plus pauvres du monde.
Lu dans "Quand la misère chasse la pauvreté de Majid Rahnema.
Pour ne pas perdre le sommeil mieux vaut parler des PIB qui augmentent. Il y a même des doctes économistes, trafiqueurs de statistiques qui démontrent que le nombre des pauvres diminue.
Ces énormes déséquilibres, à qui les imputer, si ce n'est au libéralisme ?
Quil soit jugé neutre, positif ou négatif, ce projet de constitution accompagnera cette catastrophe car il épouse ce libéralisme.
ou négatif accompagnera cet énorme déséquilibre
 
LN

21/05/2005
14:40
assez de myopie temporelle svp

- comparer des revenus en dollars pour tous les pays de la planète est absurde, et spécialement pour les pays pauvres. Il faut prendre pour base de comparaison le prix de la ration alimentaire mesurée en heure de travail
- il y a des famines et des misères partout dans le tiers-monde, comme il y en a toujours eu, y compris en europe il y a quelques siècles.
- les sociétés qui quittent l'état premier et entament une marche vers le développement traversent des phases difficiles qui n'ont pas grand chose à voir avec la présence ou l'absence du libéralisme : le développement est une histoire longue et douloureuse.
- là où il n'y a pas de libéralisme le niveau de vie est plus bas et les injustices encore plus criantes
- placer le libéralisme comme cause de tous les maux c'est une attiture incantatoire qui s'apparente au credo plus qu'à l'analyse

pourquoi ne jamais voir de telles évidences ?
le gout de condamner et le confort moral de l'anti-économisme seraient donc prioritaires sur le bon sens ?

LN
 
LN

21/05/2005
15:11
réponse à nazdeb

Nazdeb :
<< Je pense surtout que l'insatisfaction augmente avec non pas le confort général, mais l'accroissement des disparités : plus les riches sont riches, plus ceux qui ne le sont pas sont frustrés >>

Admettons qu'entre la haute noblesse de l'ancien régime et le paysan pauvre l'écart soit plus faible qu'entre Bill Gates et Guy Du Faux. Je pense que c'est déjà moins vrai si on compare non les fortunes mais les niveaux de vie. Ce qui fait bisquer les prolos, ne serait-ce pas plutôt la permanente médiatisation des richesses qu'ils n'ont pas ? Les media ne font pas qu'informer, ils organisent un permanent supplice de Tantale, excitent des envies, et cela bien moins par la pub que par le spectacle des biens des autres. Spectacle auquel les esprits faibles ne résistent pas. Pauvre humanité franchouillarde pour qui la forme moderne du lèche-vitrine est remplacé par le lèche-cathodique (bientôt le lèche écran-plat). Pauvre humanité franchouillarde dont l'activité spirituelle se résume à crever d'envie dans un appartement chauffé parce que certains portent des charentaises à boucle dorée tout en disposant d'un appartement plus grand et mieux chauffé.

Pourtant il s'agit probablement d'un phénomène structurel : pour que le bien être de tous augmente, il faut peut-être que celui de qques uns augmente en proportions plus élevées. Y lire de l'injustice est précisément l'effet (ou même la définition) du dogme égalitaire, dogme qui ne repose sur rien d'autre que sur un certain consensus comme tout dogme, et sur des mécanismes psychologiques assez primaires. Le désir d'égalité procède du retard de l'esprit humain sur le progrès des sociétés. Au lieu de voir en quoi sa propre situation s'améliore, l'homme primaire voit en quoi elle ne s'améliore pas assez. C'est là le "toujours plus" excellemment analysé par François de Closets.

Mais pour jauger du progrès du niveau de vie en pays industrialisé, il suffit de discuter une heure ou deux avec une personne ayant des souvenirs, disons, d'avant la dernière guerre mondiale (donc pour certains d'entre nous ici, nos parents, nos grands parents ; quant à guy qui se souvient des mines du XIXème il n'a qu'a demander à ses enfants de lui expliquer coment on vivait en 1930). Aucun d'entre nous ne tiendrait une semaine dans le monde de 1935 auquel nous ne sommes plus adaptés.

Dans ce genre de débats, on n'en est pas/plus/pas encore à se balancer des auteurs up-to-date : il faut lire un peu les auteurs d'il y a 20 ans, tels Alfred Sauvy et Jean Fourastié, dont les analyses montrent comment le XXè constitue un pas extraordinaire à la fois du progrès et du confort.

Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est un double concert :
- celui du "toujours plus"
- celui du "pas plus chez l'autre que chez moi" : il est injuste que X possède plus.
François Chaslin a employé récemment l'acronyme générique NIMBY (not in my backyard) qui désigne les mouvements assez égoïstes consistant à repousser les sources de nuisances chez autrui. Il faudrait, pour résumer l'égalitarisme à la française (tout aussi égoïste), créer le sigle générique PPCAQCM : "pas plus chez l'autre que chez moi", qui servirait probablement aux sociologues étrangers pour désigner la floppée de réclamations des petits français acharnés du toujours plus.

LN
 
Nazdeb

21/05/2005
18:38
Réponse à Laurent

1. Sentiment d’inégalité et médias
2. Sentiment d’inégalité et démocratisation
3. « Toujours plus ! »
4. Economie vs confort social

1. Bien sûr que la médiatisation a un rôle majeur dans l’augmentation ou le maintien de la perception et du sentiment de l’inégalité : le prolo d’aujourd’hui en sait probablement bien davantage sur le mode de vie des stars de cinéma que le serf n’avait une idée de l’exacte aisance matérielle du comte de la ville d’à côté. Il y a effectivement le rôle du spectacle quotidien des biens des autres, et je trouve que la pub est incontestablement en tête dans cette exhibition en montrant des standards de vie (quand j’entends mes collègues parler de télévision, c’est deux fois sur trois à propos de publicités et de produits). Cela dit, je ne vois pas en quoi cela regarderait exclusivement les franchouillards : la télé est davantage regardée dans d’autres pays, aux Etats-Unis par exemple. Enfin, s’il est légitime de déplorer les choses, il faudrait aussi essayer de proposer des solutions. Personnellement je suis un réformiste. Je milite pour une réforme un profondeur du système médiatique, pour qu’il devienne moins mercantile, moins soumis à l’audimat et à l’industrie etc., en espérant que les choses aillent peut-être mieux. Qu’est-ce que tu en penses ? Chiche ?

2. L’évolution des mentalités joue aussi un rôle dans le sentiment d’inégalité, et je trouve cela plutôt heureux. Les inégalités ne procèdent plus d’une légitimé religieuse et aristocratique ; la société s’est démocratisée entre-temps. On ne peut tout de même pas demander à un employé aujourd’hui de penser sa condition avec la mentalité d’un portefaix du moyen-âge. Tu parais pratiquer une sorte de vision longitudinale de classe, selon laquelle une catégorie donnée ne doit pas se comparer avec les autres catégories présentes au même moment, mais doit se comparer seulement avec la catégorie qu’elle était jadis, indépendamment des autres (pudique rhétorique pour empêcher de regarder là où ça ne plaît pas). Il est tout de même plus moderne, plus éclairant et constructif de regarder la société dans son ensemble, et la comparer avec le passé en prenant compte de la totalité qui la constitue. C’est là un progrès qui relève de l’idée de démocratie et on ne doit pas s’en priver, à moins d’avoir une nostalgie pour la fixité des classes.

3. Tu reproches aux classes les moins favorisées certains sentiments alors que ces sentiments sont valables chez absolument tout le monde. Tout le monde fonctionne selon le principe du « toujours plus », notre société est basée là-dessus. Il faut voir d’ailleurs quelle peut en être la portée chez les privilégiés : quelques dizaines de gens complètement improductifs (des actionnaires) ont fait fermer une usine de Danone tout à fait rentable parce qu’ils estimaient qu’elle ne leur rapportait pas assez : lamentable performance du toujours plus. Et puis les plus privilégiés par le « toujours plus » sont aussi ceux qui ont le plus de pouvoir de faire peser sur les autres le principe du « toujours moins » : les ministres disent au peuple de se serrer la ceinture mais ne se gênent pas de doubler leur propre traitement, les patrons licencient et s’attribuent des primes de retraite hallucinantes, etc.

4. D’accord pour dire que le progrès du confort des individus doit l’essentiel au développement économique, on ne doit pas mettre les deux notions en opposition. Mais les congés payés ou l’interdiction du travail des enfants n’ont pas été généreusement offerts par les patrons (je sais bien sûr qu’il en a existé, de tous temps, de plus « sociaux » que d’autres, même au prix de travers paternalistes) : il faut en général des revendications, des conflits et des décisions politiques contraignantes pour les obtenir. C’est en cela que je trouve légitimes les mouvements qui militent pour des prélèvements sur les revenus et les mouvements capitalistisques.



 
Tocqueville

21/05/2005
19:34
la haine de l'argent

Comme d'habitude, une discussion fouillée sur l'Europe dérive vers une critique nihiliste du libéralisme, plombée d'anti-économisme et de "haine de l'entreprise" (pour paraphraser Lordon qui nous parle de "haine de l'Etat" sic en UE).
Ainsi, le tombereau des clichés "antilibéraux" est de retour; en vrac:
de Nadzeb (21 mai; 18 38): "les privilégiés: quelques dizaines de gens complètement improductifs (des actionnaires)"; il est vrai que les 8 millions d'actionnaires en France sont tous des nantis et la mobilisation de leur épargne n'a aucune finalité, sinon de s'enrichir grassement (ah "l'argent qui dort et qui corrompt").

de bon vent (20 mai; 11 58): les "règles de l'omc" à quoi est soumise l'UE; l'OMC, porte-drapeau du "néo-libéralisme" tant honni !!; c'est sans doute pour cela que les pays du Sud sont aujourd'hui les plus attachés à cette institution nouvelle, beaucoup plus que ... les Etats-Unis (pays le plus souvent condamné dans les contentieux commerciaux soumis à l'Ord). L'OMC en réalité meilleur outil pour les plus pauvres d'obtenir dans un jeu de négociations multilatérales ce qu'il ne pourrait jamais avoir dans un face-à-face bilatéral avec un pays riche. D'ouvrir en particulier aux grands marchés du Nord (là où est le pouvoir d'achat) les productions des pays du Sud (ainsi l'affaire du coton ivoirien face au coton étasunien, encore en suspens, mais qui risque bien d'être arbitrée au nom du libéralisme en faveur des producteurs ivoiriens).

de guydufau (19 mai): la "concurrence libre et non faussée" une "énormité" (resic) qui n'aurait pas sa place dans un texte de l'UE ! Comme si la France avit attendu l'uE pour opter en faveur du marché et de la concurrence! Comme si l'ue nous imposait un libéralisme économique, qui depuis au moins le 18è siècle est en réalité constitutif de l'idendité européenne (pensosn à cette époque aux physiocrates).
Enfin du même Guy, Keynes "un type bien "; mille fois d'accord, mais nen faites pas alors un économiste "antilibéral". Ou alors relisez-le sans vos lunettes embuées !!!
 
vile toque

21/05/2005
19:43
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

L'insatisfaction est un sujet intéressant mais cela ne doit pas non plus dissimuler la vraie pauvreté qui progresse en France et les écarts de revenus qui se creusent (chiffres insee). La partie émergée de l'iceberg des gens qui s'appauvrissent ce sont les SDF (nouveauté des 30 dernières années) ou encore les nouveaux bidonvilles (cf article le monde)
 
Nazdeb

21/05/2005
20:13
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Tocqueville, avant de dégainer merci de ne pas me lire de travers.
Mes quelques dizaines d'actionnaires illustraient une dérive tout à fait localisée d'une attitude ("réclamer toujours plus") qui était dans le débat, par LN, attribué aux seuls défavorisés. J'en rpfitais pour dire que cette attitude pouvait dans certains cas conduire à des résultats complètement absurdes, et encore je n'ai pas fait de généralisation sur ce point. Mais si vraiment tu veux m'entendre répéter un cliché anti-économique primaire le voilà : en effet, l'actionnaire ne travaille pas pour produire la chose qui lui rapporte de l'argent. Les huit millions d'actionaires sont en effet des improductifs (en tant qu'actionnaires). Je le sais bien, je l'ai été.

Concernant la "concurrence libre et non faussée"
qui, selon Guy (et selon moi) n'a pas sa place dans un texte de l'UE. Tu es visiblement très mal informé. Si la France n'a pas attendu l'UE pour opter en faveur du marché et de la concurrence, ces principes ne figurent pas dans la Constitution de 1958, ni dans aucune constitution du monde démocratique.



 
bon vent

21/05/2005
20:38
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Tocqueville : "les pays du Sud sont aujourd'hui les plus attachés à cette institution nouvelle, beaucoup plus que ... les Etats-Unis (pays le plus souvent condamné dans les contentieux commerciaux soumis à l'Ord)".

Les pays du sud, les plus attachés aux règles de l'OMC ? allons bon !

Lorsque les pays du sud revendiquent les règles de l'OMC c'est pour contrer l'hypocrisie des pays du nord qui hissent le drapeau de l'OMC quand elles leur sont avantageuses mais opposent des mesures protectionnistes pour protéger leurs marchés (les USA sont les champions de ce type de pratiques) et l'affaire du coton ivoirien en est une parfaite illustration.

De là à dire que les pays du sud sont les plus attachés à l'OMC, comme vous y allez : Du point de vue des pays du nord, l'OMC est l'instrument qui leur permet de supprimer les barrières des pays du sud, pour envahir leurs marchés et écraser la viabilité du tissu artisanal de production qui assurait au moins un minimum de cohésion sociale.

L'hypocrisie des règles de l'OMC est de faire comme si tous les Etats agissaient à armes égales ou se trouvaient au même stade d'évolution industrielle.

De manière tout aussi hypocrite, on refuse les produits du sud sous prétexte qu'ils ne sont pas conformes aux normes environnementales, ou de sécurité etc.....

Le multilatéralisme de l'OMC joue entièrement en faveur des pays du nord, et les pays du sud ne le revendiquent que dans des cas isolés.
 
bon vent

21/05/2005
20:53
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

L'affaire du textile chinois est également une bonne illustration de l'hypocrisie ambiante....
 
trashman!

21/05/2005
21:03
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

1. Bien sûr que la médiatisation a un rôle majeur dans l’augmentation ou le maintien de la perception et du sentiment de l’inégalité : le prolo d’aujourd’hui en sait probablement bien davantage sur le mode de vie des stars de cinéma que le serf n’avait une idée de l’exacte aisance matérielle du comte de la ville d’à côté.

ben voyons, tu crois qu'a la messe, lieux de rencontre de "classes", le serf ne pouvait de rendre compte des richesses, les serfs servant de domestique evidement ne voyaient rien et etaient sourds, l'importance de la mediatisation ? c'est pas les journalistes qui vont aller contre ils en vivent, la réalité est toute autre, le web.

Les huit millions d'actionaires sont en effet des improductifs (en tant qu'actionnaires,

arf essaie donc d'acheter des actions digne de ce nom, Nestlé,L'Oréal, Dupont ect... ne confond pas C+ avec une idée d'actionnariat populaire et l'entreprise réelle porteuse d'industrie, Nazdeb qui crois nous refiler les action de la poste.
http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/constitution. asp#_Toc97545264
Constitution de la République française


TITRE V - Des rapports entre le Parlement et le Gouvernement

La loi détermine les principes fondamentaux :
- du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales
Des lois de programme déterminent les objectifs de l'action économique et sociale de l'État.

apprend a lire!


 
dom

21/05/2005
21:14
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

quant a la declaration des droits de l'homme elle n'est qu'un préambule au devellopement d'une société meilleure, une esquisse d'un projet non figé dans le temps comme tu voudrais le faire croire.
comme les curés, tu veux nous faire bouffer les dix commandements pendant des lustres, instaurant par la même la crainte et la peur, et surtout l'immobilisme.
 
au fiottes

21/05/2005
21:24
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

ce qui me fait le plus raler c'est que ceux qui contestent n'ont même pas compris que la constitution se basait sur la loi, et qu'elle même renvoie aux textes en cours!
 
Nazdeb

21/05/2005
21:35
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

J'ai l'impression d'avoir sous différents pseudo un seul interlocuteur qui doit être un crétin profond.

Il cite la constitution de 1958 :" La loi détermine les principes fondamentaux : - du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales
Des lois de programme déterminent les objectifs de l'action économique et sociale de l'État."

Autrement dit la propriété, le commerce, l'économie sont régulés par des lois, c'est-à-dire pas par la Constitution. C'est ce qu'on dit depuis le début mais bon, ce ne sera pas la première fois qu'on se répète...



 
Louise

21/05/2005
22:59
revisions

Pour les révisions:

http://dsedh.free.fr/emissions_passees.htm
 
cretin profond

22/05/2005
00:14
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Autrement dit la propriété, le commerce, l'économie sont régulés par des lois, c'est-à-dire pas par la Constitution. C'est ce qu'on dit depuis le début mais bon, ce ne sera pas la première fois qu'on se répète...
voui, j'ai pas trop suivi c'etait histoire de mettre de l'animation, sauf, que cela soit sur la constitution ou dans les lois le probleme reste inchangé, en fait ce qui dérange c'est la virgule mal placée et l'erreur d'appreciation bien plus que la construction ce cop coll pour illustré la pensée ambiante:

"Les partisans du non sont des casseurs de reve. leur horizon c'est ligne maginot et RTT, repli et service public a la francaise. Pas de quoi rever, en plus ca ne fonctionne pas : retour a Nice , capitale des retraités. du gagnant perdant" et des chiottes intergouvernementales bouchees"

ton plan b ne reve pas il n'existe pas, en plus tu larmoyes et ergotes sur la lecture de texte, rien dans le ventre sinon que de l'analyse completement daubée, je soupconne derriere tout ca la volonté du grand binz et un retour en regle a la rue, reve de 68, histoire de se defouler avant les vacances, pourquoi pas perso je m'en tape la frontiere est a 10 bornes, j'aurais mes clopes et ma télé pour regarder fais moi coucou si tu passe sur CNN, le non a une semain du scrutin ne represente pas une solurion valide d'avenir c'est une regression sur des texte mal lu
cretin pronfond
 
guydufau

22/05/2005
09:31
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

" L'OMC en réalité meilleur outil pour les plus pauvres d'obtenir dans un jeu de négociations multilatérales ce qu'il ne pourrait jamais avoir dans un face-à-face bilatéral avec un pays riche. D'ouvrir en particulier aux grands marchés du Nord (là où est le pouvoir d'achat) les productions des pays du Sud (ainsi l'affaire du coton ivoirien face au coton étasunien, encore en suspens, mais qui risque bien d'être arbitrée au nom du libéralisme en faveur des producteurs ivoiriens"

En vérité, en vérité, c'est Tocqueville qui nous bonnit cela !

Mais :
Au Cameroun,s'éloignant de la tradition,le poulet est devenu la nourriture principale.Des petits élevages de poulets,par unité de 500,s'étaient créés.Après la signature d'un accord avec l'OMC,ces élevages de qualité disparurent avec l'importation de poulets congelés.Ces disparitions entrainant pertes d'investissements,de débouchés pour des productions locales de maïs et de soja et de la suppression de 10.000 emplois.
L'importation de poulets congelés ou de parties de poulets (des "bas morceaux")procurèrent d'autres dégats. Bernard Njonga préleva dans six villes différentes et 36 marchés des échantillons de cette marchandise pour les faire analyser par l'Institut Pasteur qui diagnostiqua que 83,5% de cette nourriture était impropre à la consommation :
rupture de la chaîne du froid,présence d'antibiotiques,viande périmée en Europe acheminée vers l'Afrique...

Coté français,les producteurs vivent dans l'hantise de leur disparition,la multinationale "Doux" ayant des élevages au Brésil,en Thaïlande et bientôt en Chine.Les consommateurs ne savent pas où est élevé le poulet qu'ils achètent.Ils savent seulement que c"est un "Doux".

Autre exemple de "mondialisation heureuse" dixit Alain Minc :
ça se passe au Ghana
Sont arrivées les multinationales exonérées d'impots pendant 5 ou 10ans. Il est demandé aux ghanéens d'arrêter la culture du riz, de s'orienter vers l'exploitation de l'or,selon le principe que chaque pays se spécialise dans le créneau ou il est le mieux placé.
Résultat: ce pays achète du riz américain,par ailleurs fortement subventionné, mais les paysans n'ont plus de débouchés donc plus de travail,le bénéfice de l'or -énorme- quitte le pays,et la dette du Ghana s'accroit.

Personne n'est contre le commerce, mais le commerce selon le FMI ou l'OMC, c'est :
d'un côté
-ruiner les petits agriculteurs
-désavantager encore plus les pays déjà désavantagés
-homogénéiner la nourriture et la culture
et de l'autre côté
-affaiblir ou détruire les services public (l'AGCS est une branche du l'OMC)
-mettre en cause les acquis sociaux
-faire baisser les salaires réels et les normes du travail
-de dévaster l'environnement, etc.

La culture, la santé et les services sociaux, l'éducation,les services et les marchés publics, la propriété industrielle, la sécurité alimentaire,etc., tout cela doit laisser le pas pour faire triompher le commerce de toutes les valeurs humaines.
 
guydufau

22/05/2005
10:00
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

"ainsi l'affaire du coton ivoirien face au coton étasunien, encore en suspens, mais qui risque bien d'être arbitrée au nom du libéralisme en faveur des producteurs ivoiriens"
Signé Tocqueville.

Un système de prix garantis, avait été mis en place par Houphouet-Boigny,il avait permis à la Côte d'Ivoire jusqu'en 1999, d'assurer sa cohésion sociale et sa croissance économique. Mais au nom d'un libéralisme débridé, le FMI et la Banque mondiale ont imposé la vente au comptant en lieu et place de ce système de vente à terme bien rodé et structuré de la Caisse de stabilisation des prix agricoles, démantelé en août 1999.
Résultat : selon la Banque mondiale, en prix constant, le cacao est passé de 2,40 euros le kg en 1970 à 1,1 euro en 2000, le café arabica de 4,09 à 1,42, le robusta de 3,30 à 0,63, le cton de 2,25 à 1,09, alors que le baril de pétrole passait de 4,08 à 23,90 euros.
 
Henry Faÿ

22/05/2005
10:03
expliquez-vous


<< L'affaire du textile chinois est également une bonne illustration de l'hypocrisie ambiante....>>
C'est-à-dire?


 
Henry Faÿ

22/05/2005
10:11
qui fait quoi?


<< Ces énormes déséquilibres, à qui les imputer, si ce n'est au libéralisme ?>>
Et quand un pays d'Amérique du Sud ou d'Asie connaît la croissance, ce qui remet totalement les anciens équilibres à l'échelle mondiale, à quoi l'imputer? Au socialisme de papa?


 
bon vent

22/05/2005
10:42
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Les pays du nord clament haut et fort les vertus du libre échange et de la compétitivité pour écouler leurs marchandises dans les pays du sud mais mettent aussitôt en place des mesures de sauvegarde dans des secteurs où ils sont moins compétitifs (et ceci, dans le cadre même de l'OMC); l'accord multi-fibres est une fois de plus un accord OMC sauvegardant les marchés des pays du nord contre les textiles des pays du sud, accord mis en place depuis 30 ans.
Maintenant que les restrictions tombent, on presse l'UE de mettre en place une mesure de sauvegarde supplémentaire de transition jusqu'en 2008.

Je ne connais pas d'accords sauvegardant les intérêts des pays du sud conclus au sein de l'OMC, en connaissez-vous Henry ?

 
Henry Faÿ

22/05/2005
12:44
jalousie quand tu nous tient



La jalousie est-elle le ressort profond de l'économie?
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En écho aux messages LN 21 mai 15h11 et Nazdeb 18h38
......................................................
Cette question de la satisfaction que procure ou ne procure pas la croissance était l’objet de la chronique de Daniel Cohen de samedi 14 mai.
Thème : la jalousie, si on veut le désir mimétique est-elle ce qui anime les agents économiques que nous sommes?
Tout part d’une hypothèse émise aux Etats-Unis dans les années quarante par l’économiste James Disenbury: Les gens ne verraient d’avantage à leur réussite matérielle que si elle leur permet de dépasser les voisins. Ce qu’il faut, c’est « keep up with the Jones », faire aussi bien que les Jones. C’est l’idée d’une compétition incessante qui nous entraîne dans une course sans fin dans la consommation et finalement absurde. Cela rejoint l’idée de John Kenneth Galbraith selon qui, dernière analyse, nous ne consommons que des symboles et aussi les analyses de beaucoup d’écologistes qui dénoncent la vanité du productivisme qui selon eux n'apporte pas le bonheur et même beaucoup de malheurs.
Une autre approche est cependant possible: l’économiste Albert Hirschman l’exprime par la métaphore suivante : si je suis bloqué sur l’autoroute, si je vois qu’on avance dans la file où je ne suis pas, je me dis, ça va être bientôt mon tour. La richesse du voisin me donne de la satisfaction, elle me donne une information sur mes possibilités en même temps qu’une raison d’espérer.

Alfred Sauvy, dans un livre la machine et le chômage va dans le même sens que James Disenbury en faisant état d’une étude dans laquelle il a été demandé aux gens combien il leur faudrait pour vivre bien, ils disent 30% de plus que ce qu’ils ont. Vingt ans plus tard, leur revenu a augmenté, on leur pose la même question, ils disent qu’il leur faut 30% de plus. C’est comme si la croissance économique ne servait à rien, en tout cas pas à améliorer le niveau de satisfaction des personnes.

Cette question de la satisfaction que procure ou non un certain niveau de réussite économique a fait l’objet d’analyses plus fines dans une étude de Claudia Scénique , chercheuse au CNRS, professeuse à Paris IV, invitée par Daniel Cohen.
Sa méthode consiste à demander aux personnes interrogées de situer leur niveau de satisfaction sur une échelle numérique.
L’hypothèse que le revenu ne rend heureux que dans la mesure où il permet de dépasser son voisin est une interprétation possible des renseignements recueillis. Dans ces conditions, les hommes sont effectivement mus par la jalousie et entraînés dans une course sans fin ; la seule politique utile serait de réduire les disparités pour atténuer les frustrations.

Mais la chercheuse s’empresse de dire que cette conclusion n’a rien d’absolu, elle lui apporte des correctifs.
On constate, c’est quand même rassurant, que le niveau de satisfaction global est plus élevé dans les pays riches que dans les pays pauvres.
On constate que la disparition de la grande pauvreté (à condition qu’elle ait lieu) fait disparaître les strates de population qui ne peuvent qu’exprimer une grande insatisfaction.
Dans les pays bien stabilisés de la « vieille Europe », Royaume-Uni et Allemagne, les personnes interrogées, conformément au modèle de la « jalousie » se sentent frustrées que les gens de même catégorie qu’eux aient une meilleure réussite matérielle.
Dans les pays en mutation, ceux de l’Europe de l’Est c’est le contraire, les gens ne seraient pas jaloux, ils se réjouissent d’assister à la réussite de personnes de même catégorie qu’eux et il en est de même aux Etats-Unis.
Dans ces conditions, quelles seraient les mesures à prendre pour améliorer le niveau de satisfaction ?
Si les gens sont « jaloux », frustrés par la réussite de leurs voisins, la meilleure chose à faire est de lutter contre les inégalités.
Si les gens ne sont pas "jaloux", s’ils se satisfont de la réussite de leurs voisins, le plus important n’est pas de réduire les inégalités mais de dynamiser l’économie, de manière à multiplier les occasions de réussite.
Dans un cas, celui des pays stabilisés, les gens ne voient pas ce qui pourrait changer leur condition, dans l’autre, il leur vient des idées d’améliorer leur situation.
La chercheuse apporte un autre élément : en fait, il n’y a pas que la comparaison avec le voisin (ça serait trop simple). Les gens sont heureux ou malheureux en fonction des ambitions qu’ils nourrissent. S’ils réussissent par rapport à ces ambitions, ils sont heureux, s’ils échouent ils sont malheureux. Mais de toutes façons, ils sont heureux d’avoir des ambitions, il faut donc que les gens puissent en avoir et ne pas verrouiller l’économie (sous-entendu par une fiscalité excessive et trop de réglementation, c’est je crois ce qu’elle voulait dire).
La conclusion de la chercheuse, c’est qu’une politique qui ouvre le champ des possibilités, qui permet aux gens d’avoir des projets est préférable. Elle ne serait pas favorable à une politique qui prétendrait améliorer le niveau de satisfaction en égalisant les revenus et en restreignant les initiatives économiques.



 
Henry Faÿ

22/05/2005
14:49
OMC machine de guerre du Nord?


<< Les pays du nord clament haut et fort les vertus du libre échange et de la compétitivité pour écouler leurs marchandises dans les pays du sud mais mettent aussitôt en place des mesures de sauvegarde dans des secteurs où ils sont moins compétitifs (et ceci, dans le cadre même de l'OMC); l'accord multi-fibres est une fois de plus un accord OMC sauvegardant les marchés des pays du nord contre les textiles des pays du sud, accord mis en place depuis 30 ans.
Maintenant que les restrictions tombent, on presse l'UE de mettre en place une mesure de sauvegarde supplémentaire de transition jusqu'en 2008.

Je ne connais pas d'accords sauvegardant les intérêts des pays du sud conclus au sein de l'OMC, en connaissez-vous Henry ?>>

Non, je ne connais pas ces accords et ce n'est pas un domaine où je ne m'aventure pas tellement. Je n'ai pas vu de spécialistes sérieux qui analysent l'OMC comme une machine de guerre du Nord contre le Sud. Je serais assez d'accord avec Tocqueville 21 mai 19h34. J'ai vu que l'OMC avait à de nombreuses reprises mis en cause les Etats-Unis et que des négociations multilatérales valent mieux que des négociations bilatérales.
Dans le cas du textile chinois produit par des travailleurs sous-sous payés qui envahit la planète, le schéma Nord-Sud ne marche pas du tout. Pour nous pays du Sud, cette invasion de produits à bas prix est un réel inconvénient, mais pas un drame, il pourra être compensé par des ventes de produits d'équipement; pour d'autres pays du Sud, et tout particulièrement les pays méditerranéens, la Tunisie, la Turquie, c'est une véritable catastrophe car c'est sur le textile qu'ils ont misé pour leur développement (la Tunisie nous habille) et ont voit pas quelles peuvent être pour eux les solutions de rechange. Le textile chinois, c'est un énorme problème Sud-Sud, comme cela a été dit hier dans l'émission la rumeur du Monde d'hier avec Daniel Cohen, décidemmet très présent sur les ondes ces temps-ci.
Il y a de bonnes raison de mettre un frein à l'invasion de textile chinois. Les Chinois ne jouent pas le jeu, en particulier ils profitent d'une monnaie sous-évaluée.



 
Henry Faÿ

22/05/2005
14:51
erratum

c'est un domaine où je ne m'aventure pas tellement

 
dugland

22/05/2005
18:56
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Personne n'est contre le commerce, mais le commerce selon le FMI ou l'OMC, c'est :
d'un côté
-ruiner les petits agriculteurs
-désavantager encore plus les pays déjà désavantagés
-homogénéiner la nourriture et la culture
et de l'autre côté
-affaiblir ou détruire les services public (l'AGCS est une branche du l'OMC)
-mettre en cause les acquis sociaux
-faire baisser les salaires réels et les normes du travail
-de dévaster l'environnement, etc.

les sources de ces propos eratiques svp!
plus menteur que toi on meurs,
-ruiner les petits agriculteurs
faux renseigne toi sur les mises en place depuis 1992
-désavantager encore plus les pays déjà désavantagés
tu déraille cette phrase ne veut rien dire
-homogénéiner la nourriture et la culture
c'est ecrit ou? allez va voir Coffe

je saute les divagations a la Dugland pour le dessert

-faire baisser les salaires réels et les normes du travail
-de dévaster l'environnement, etc.

plus débile que ceci on fait rarement, c'est l'expression même de celui qui crois etre informé mais qui debite un sommet d'annerie rarement atteint, non seulement tu ne sais pas de quoi tu parles, mais en plus tu fabules
la c'est le pompon on se marre plein tube,encore Guy c'est un réel plaisir de lire, ta prose franchement tu me manquerai.
ce qui est encore plus marrant c'est de voir mimile gueuler sur le prix du café alors que c'est le premier a raler contre la grande distrib, mais c'est aussi lui le premier consomateur, et attention mimile peut a tout moment appeler 50 millions de blaireaux farcis a la daube, si des fois il manquait 0.3 grammes dans son paquet de chicorée, ce serait forcement un salaud de patron capitaliste qui lui aurait braqué ses 0.3 grammes, alors qu'en réalité, c'est la metteuse en sachet qui bourrée s'est gourée sur le tableau de bord de l'ensacheuses, les causes et les effets sont toujours loin de ce que peut penser un militant, d'ailleurs un militant ne pense pas on en a la demonstration, il repete et psalmodie, deforme a l'occasion pensant etre utile a son chef, va coller les affiches!
 
guydufau

22/05/2005
20:57
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

dom affublé du faux nez dugland, je prendrais le temps de te répondre. On commence à connaître ton attitude, ta réponse à Thibaut de la Hosseraye est du même accabit : dégoulinante de bêtise.
 
guydufau

23/05/2005
11:47
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

Réponse à dom-dugland :

-Ruiner les petits agriculteurs

Les exemples que j'ai cité : les bas morceaux de poulet, les mines d'or au Ghana, l'expliquent, en ajoutant l'obligation pour tous les pays d'importer 5% de chaque consommation, même en cas de totale autosuffisance dans la production. Cette obligation est imposée par l'OMC et se sont des produits agricoles subventionnés venant des USA et de l'Europe qui ruinent les petits agriculteurs.
Cet aberrant oukase est combattu par la Confédération paysanne et Via Campesina qui regroupe les organisations paysannes de 70 pays
solagral@solagral.org;cpe@farmers.org.

-désavantager encore plus les pays déjà désavantagés
-homogénéiner la nourriture et la culture

découle de ce qui précède

-affaiblir ou détruire les services public (l'AGCS est une branche du l'OMC)

L'article I-3,c de l'AGCS dit que pour échapper à la notion de service public, ce service ne doit être fourni par l'Etat "ni sur une base commerciale ni en concurrence avec un ou plusieurs fournisseurs de services"
Ce "ni, ni" fait qu'il n'y a plus de service public qui ne passe sous la coupe de l'AGCS car la SNCF, la Poste, la Santé, l'Education sont face à des services privés : d'autres transports, d'autres sociétés privés face à la Poste, des cliniques privées, des écoles privées etc.

-mettre en cause les acquis sociaux
-faire baisser les salaires réels et les normes du travail

Je citerai des déclarations venant de ceux chargés de l'application des règles de l'OMC :
Le secrétaire général de l'OMC, Mike Moore : "l'OMC vous économise beaucoup d'argent en délocalisant les traductions -grâce à la transmission électronique, nous faisons appel aux traducteurs travaillant à domicile dans des pays partout dans le monde".(1)
Michel Servoz, le bras droit de Pascal Lamy : "Les pays en développement se sont traditionnellement intéressés à la construction en ce qui concerne le mouvement des personnes physiques. Ils peuvent fournir une force de travail hautement compétitive à des prix très bas". (2)
De Michel Servoz encore : "l'Education et la Santé sont mûres pour la libéralisation"
Il y a de quoi faire tirer la langue de ceux qui ne rêvent qu'à des profits : des marchés gigantesques se profilent : le marché de l'Education mondiale est estimé à 2000 milliards de dollards et celui de la Santé à 3500 milliards.
Ce n'est pas en laissant détruire les acquis des salariés dans les pays les plus avancés pour fournir quelques emplois aux émigrés su Sud ou de l'Est qu'on arrivera à créer un emploi et un niveau de vie décent.
Ce n'est pas non plus en sacrifiant les services publics des pays où des générations se sont battues pour les obtenir que l'on donnera quelque garantie que se soit au Sud en vue d'une vie meilleure.

-de dévaster l'environnement, etc

L'OMC s'occupe-t-elle de l'environnement? Les USA qui sont principalement derrière cet organisme ont-ils signé le protocole de Kioto ?

(1) Bien entendu Henri, Tocqueville et d'autres applaudiront ces mesures, mais on peut toujours produire moins cher que le voisin en surexploitant les travailleurs et la nature et exercer toujours une pression vers le bas. Que trouveront nous au bout du chemin, si ce n'est que de l'intolérable.
(2)correspondance des termes entre l'OMC et le projet du traité de constitution.
 
guydufau

23/05/2005
12:07
re : Comment Frédéric Lordon a lu le texte

PS à 11h47
Aux Matins de ce jour, pour Paul Ricoeur, la dialogue avec l'autre fait progresser...
qu'en penses-tu dom-ringuard ?
C'est la question de celui qui "crois etre informé mais qui debite un sommet d'annerie rarement atteint".
 
LRDB

29/10/2005
20:46
rien de nouveau sous le soleil

Je viens de relire ce fil.
Il avait été délaissé à tort.
 
Henry Faÿ

29/10/2005
20:59
merci


 
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