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Henry Faÿ

14/05/2005
09:41
un non de gauche au non de gauche


Je soumets à votre réflexion un article de
Dominique Boullier
et
Yann Moullier-Boutang,
paru dans Libération du 12 mai 2005

J'en ai recopié de larges extraits.
Je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il avance.
L'analyse est pénétrante et ne manque pas de subtilité, il y a des formules fortes.
J'y vois une bonne critique de gauche du non de gauche


...............................................

LE NON, CE VOTE DE L’IMPUISSANCE

Les politiques nationales n’ont pas protégé le salarié contre la financiarisation mondiale


Les groupes sociaux qui s’apprêtent à voter non sont en majorité ceux qui se vivent comme perdants depuis trente ans. Ils ont subi la destruction des solidarités ouvrières, des filets de sécurité, bref une large précarité vantée sous le nom de flexibilité…
L’hostilité vis-à-vis de la constitution se nourrit de ce scepticisme à l’égard de la politique et d’un ressentiment extrême à l’encontre de la classe politique : peu importe qu’un ensemble politique européen limite les pouvoirs des financiers, ce sont de bien plus vieux comptes qui se règlent ainsi dans cette envie furieuse et mélancolique de dire le mot de Cambronne.

Ce sont les bataillons du secteur public ou protégé qui craignent de perdre ce qu’ils ont… d’où une certaine focalisation sur les services publics…
On entend là le tout et son contraire. L’Europe qui était critiquée pour sa volonté de régulation tatillonne (slogan antieuropéen classique, se trouve désormais présentée comme la championne de la régulation !
La troisième partie serait écrite « dans le marbre » et impossible à changer mais on oublie que c’était la règle pour tous les traités précédents (la Constitution est encore un hybride juridique interétatique).
Dans le même temps, ce qui devrait être considéré comme antilibéral (la solidarité entre les régions par exemple) est taxé de purement verbal
(…)
Le premier réflexe est de taxer pareille lecture de malhonnête, d’insuffisante ou biaisée. Erreur, elle dit seulement qu’une bonne partie des citoyens de gauche en France a perdu prise sur la société, qu’ils se sentent impuissants et qu’ils craignent que le peu d’espace et de rêve qui leur restent leur soit définitivement ôtés.
Est-ce la faute à la Constitution ? Pas vraiment. Ce qui est cruellement en cause, c’est l’impuissance des forces de gauche à faire gagner les salariés et les précaires contre le rouleau compresseur des logiques du capitalisme financier…
Que nous proposent le gauchisme, le PCF et même ATTAC ? « votez non, et demain nous imposerons un nouveau texte ». et d’élaborer force de Constitutions alternative, toutes plus louables les une que les autres, sans souffler mot néanmoins de leur stratégie pour l’imposer. À ce petit jeu du « yaka », chaque parti, dans chaque pays européen aurait dû défendre sa Constitution et attendre le déluge pour que l’une d’elles soit sélectionnée. On rivalise d’audace pour proposer un autre texte (que personne n’a écrit, d’ailleurs, preuve que le travail de rédaction de la Constitution a constitué un pas en avant considérable) : mais comment parvenir à convaincre ceux qui ne sont pas d’accord ? Comment les amener à négocier, comment faire pour que les États nations cèdent certaines de leurs prérogatives par des votes à la majorité comme le prévoit la Constitution ? On se lamente aisément des secteurs qui ne sont pas soumis à la règle de la majorité qualifiée ; on oublie de dire qu’avec Nice, presque tout demeure à l’unanimité.
On oublie de dire que des abandons volontaires de souveraineté, comme ceux que les Conventionnels ont réussi à faire ratifier à l’unanimité des 25 exécutifs des États membres sont des événements historiques qui ne se répètent pas aisément et qu’à eux seuls, ils valent que l’on vote oui. Si l’on souhaite aller vers une Europe fédérale, évidemment ! Car il y a double jeu et double langage chez beaucoup des organisations qui prônent le non. Le PCF n’a jamais caché son nationalisme et c’est bien la perte d’influence de la France qui agrège ces hétéroclites tenants du non, même lorsqu’ils ne sont pas souverainistes et se bornent à vouloir « simplement » (on goûtera la modestie de cette exigence !), imposer la laïcité « à la française », le République « à la française » et les services publics « à la française » à tout le continent. La nostalgie du cercle du gaullisme disparu se lit tout aussi aisément à gauche qu’à droite !
La responsabilité des organisations qui prônent le non (à bien distinguer de celle et ceux qui votent) est redoutable : elles s’apprêtent à encourager ce cri d’impuissance des perdants, pour les laisser perdre à nouveau demain. Car, après le référendum, quel qu’en soit le résultat, aurons-nous pour autant avancé dans l’analyse des rouages du capitalisme financier, mais aussi et surtout dans la construction de dispositifs capables d’en modifier les effets ? En aurons-nous terminé avec réflexe conservateur qui consiste à défendre les seuls salariés en ignorant les précaires ou les consommateurs ? En aura-ton fini une bonne fois avec les recettes éculées d’une supposée économie de marché ?
Que le camp du oui fasse attention, lui aussi : se contenter d’un vote conformiste, fataliste et sans projet européen ne vaudrait guère mieux. Si la gauche majoritaire dans 13 pays sur 15 en 1998 n’a pas réussi à infléchir les politiques économiques et s’est contentée de faire l’euro (ce qui est très bien) sans mesurer que nous avions changé d’époque et de type de capitalisme avec, on peut le craindre le maintien durable de ce couple infernal : une gauche institutionnelle impuissante quand elle a le pouvoir, et une gauche protestataire incapable d’organiser des luttes et des alliances gagnantes.
Si nous votons oui, c’est parce que chaque occasion de récupérer du pouvoir politique au niveau européen (le seul efficace aujourd’hui) pour réguler l’espace économique est bonne à prendre, contrairement à ce que disent les perdants impuissants du non. Ce que le non incarne sans doute de pire pour l’avenir, c’est d’accréditer l’idée que l’on a fait avancer la cause antilibérale en fédérant des protestations qui sont autant d’aveux d’impuissance. On sait, depuis le 21 avril 2002, qui tirera les marrons du feu d’une telle confusion populiste. Quelle que soit l’issue du référendum, dès le 30 mai, il faudra nous dire comment on met en œuvre les rapports de force qui redonneront confiance aux groupes sociaux, qui leur permettront d’augmenter leur puissance d’agir, de peser dans les institutions, bref d’accélérer l’Europe politique dont nous avons de plus en plus besoin.
......................................................

 
bon vent

14/05/2005
10:55
re : un non de gauche au non de gauche

"La troisième partie serait écrite « dans le marbre » et impossible à changer mais on oublie que c’était la règle pour tous les traités précédents (la Constitution est encore un hybride juridique interétatique)".

Les nonistes n'oublient pas que la 3ème partie est en vigueur depuis une vingtaine d'année ; Ce qui est dénoncé
chez les nonistes, c'est la volonté européenne d'accorder une valeur constitutionnelle à une politique économique déterminée ;

La construction originale et unique au monde de l'europe doit sa réussite, à une politique des petits pas, socle de la dynamique européenne, souple et libre de tout dogme juridique supérieur.

Il aurait été plus cohérent d'une part de consolider tous les traités dans un nouveau traité (y compris le traité de Nice) et d'autre part de rédiger une constitution se limitant à décrire l'organisation du pouvoir communautaire, et les garanties et libertés fondamentales. Cette distinction aurait eu le mérite d'une clarification réelle.

L'europe est aujourd'hui en panne de projets : une telle constitution (courte et concise) aurait été un outil idéal et souple pour relancer la dynamique, or le texte qui nous est proposé est une architecture extrèmement complexe avec un menu détaillé de procédures et de règles souvent MINEURES que l'on élève à une valeur constitutionnnelle dans une europe à 25... je vous laisse imaginez la facillité avec laquelle l'europe va conduire ses nouveaux projets (les mutations profondes que nous traversons en ce moment laissent entrevoir un tournant politique de l'europe, encore indéfini pour l'instant).


- "On sait, depuis le 21 avril 2002, qui tirera les marrons du feu d’une telle confusion populiste".

Il y en asser de sermonner les électeurs sur le 21 avril, Que les représentants du PS prennent leur responsabilité ! Jospin avait choisi et clairement exprimé son projet d'une politique de droite !

"Quelle que soit l’issue du référendum, dès le 30 mai, il faudra nous dire comment on met en œuvre les rapports de force qui redonneront confiance aux groupes sociaux, qui leur permettront d’augmenter leur puissance d’agir, de peser dans les institutions, bref d’accélérer l’Europe politique dont nous avons de plus en plus besoin".

J'adhère complètement à cette idée. quelque soit l'issue du référendum. Il appartiendra à la société civile de s'emparer de l'espace européen et de faire émerger un véritable espace politique opposant les différents groupes sociaux : pour l'instant la puissance d'action est concentrée entre les mains des sociétés commerciales qui, sont organisées les seules à s'êtr organisée de façon aussi efficace à l'échelle mondiale et européenne.

Ce que je reproche à cet article, c'est de réduire le non au PCF et ATTAC : le PCF et ATTAC représenterait-il 50% de l'électorat noniste tel qu'indiqué par les sondages ?
 
Henry Faÿ

14/05/2005
11:32
du gaullisme réchauffé


le double jeu, le double langage des partisans du non
****************************************************
<< Il aurait été plus cohérent d'une part de consolider tous les traités dans un nouveau traité (y compris le traité de Nice) et d'autre part de rédiger une constitution se limitant à décrire l'organisation du pouvoir communautaire, et les garanties et libertés fondamentales. Cette distinction aurait eu le mérite d'une clarification réelle.
L'europe est aujourd'hui en panne de projets : une telle constitution (courte et concise) aurait été un outil idéal et souple pour relancer la dynamique,>>

Et voilà, c'est le petit jeu du yaka qui continue et je suis bien d'accord avec les auteurs qui disent que le mérite du texte d'y mettre fin.

Je ne crois pas que l'article de Dominique Boullier et Yann Moulier-Boutang sous-entendent que le non se réduise au PCF et à ATTAC, c'est à eux qu'ils s'adressent (du fait que c'est dans Libé que paraît l'article) et je suis pleinement d'accord avec ce qu'ils disent: il y a double jeu et double langage chez beaucoup des organisations (sous-entendu de gauche) qui prônent le non. Ils se disent pro-européens, en fait, c'est du gaullisme réchauffé. Quand on est vraiment pro-européen, on vote oui, tant pis si sur cette évidence je suis du même avis que Chirac!
À chaque fois que j'écris ça sur le forum, je me fais écharper. On dit que je suis de mauvaise foi, que je n'ai rien compris, que je suis une vraie tête mule, qu'il faudrait que j'aille un peu moins à l'opéra et un peu plus aux réunions du non...
Dominique Boullier et Yann Moulier Boutang ont le mérite de bien montrer l'absence de perspectives offertes par une éventuelle victoire du non.

 
bon vent

14/05/2005
12:23
re : un non de gauche au non de gauche

"c'est le petit jeu du yaka"...c'est tout ?

"le mérite du texte est d'y mettre fin" ...au yaka ? je ne comprends pas.

Je peux vous assurer que les nonistes de gauche ne sont pas du tout affiliés, au "gaullisme réchauffé" et s'il en teinté à vos yeux, vous associez une position politique ancienne qui n'a rien à voir avec le nouveau contexte socio-économique mondial actuel (il y a sans doute chez les noniste de droite, un gaullisme nostalgique, car le premier réflexe à une difficulé c'est la nostalgie)

"Quand on est vraiment pro-européen, on vote oui" vous tombez dans les revers dénoncés du recours au référendum : une confusion entre le texte proposé et le sort politique de l'auteur de ce texte, ce qui est contraire aux règles " non faussées" de la démocratie (dixit les règles non faussées de la concurrence).
 
guydufau

14/05/2005
12:36
re : un non de gauche au non de gauche

"peu importe qu’un ensemble politique européen limite les pouvoirs des financiers"

Est ce que l'article III-156 : "Dans le cadre de la présente section, les restrictions tant aux mouvements des capitaux qu'aux paiements entre les Etats membres et les Etats membres et les pays tiers sont interdites", va limiter les pouvoirs des financiers ?
Est ce que le silence fait autour des paradis fiscaux européens va dans le sens de cette limitation ?

"Ce sont les bataillons du secteur public ou protégé qui craignent de perdre ce qu’ils ont… d’où une certaine focalisation sur les services publics"

Il n'y a pas que "les bataillons du secteur public" qui sont concernés, il y a tous les usagers du secteur public qui, à juste titre sont inquiets, lisant les articles III-161,1 III-166 et 167 qui soumettent les "services économiques d'intérêt général...à des entreprises dans des conditions de rentabilité et de concurrence".

"L'Europe...se trouve désormais présentée comme la championne de la régulation"

En effet, les nonistes présentent l'Europe comme la championne de la régulation d'une politique libérale, de la mise en place d'un dumping social et fiscal, des délocalisations...

"aurons-nous terminé avec réflexe conservateur qui consiste à défendre les seuls salariés en ignorant les précaires ou les consommateurs"

Les précaires et les consommateurs ne son-ils pas également des salariés ?
Et les salariés ne sont-ils pas la très grande majorité dont il faut tenir compte ?

Ce n'est pas les Dominique Boullier et les Yann Moullier-Boutang qui peuvent nous empécher de faire le bilan de ce qu'a fait l'Europe depuis 1957, bilan négatif,et que ce projet de traité de constitution veut entériner et poursuivre : chômage de masse, précarité, flexibilité...
La compétition a remplacé la solidarité. Les aides dont avaient bénéficié la Grèce, le Portugal, l'Espagne ne sont plus proposées aux nouveaux Etats entrants, les pays fondateurs étant d'accord pour réduire le budget de l'UE, de 1,17 à 1% du PIB européen.
Un budget,qui fournit une autre raison de voter NON, car dérisoirement faible et mal employé.


 
josué

14/05/2005
14:02
re : un non de gauche au non de gauche

Henry: "Quand on est vraiment pro-européen, on vote oui, tant pis si sur cette évidence je suis du même avis que Chirac!"

On s'en fout de ressembler à Chirac, ou à la reine d'Angleterre! Quand il refusait d'envoyer nos soldat en Irak, contre l'avis de Bush jr., j'était à 100% avec Chirac, comme nombreux d'entre nous. On est avec les gens quand ils prennent de bonnes décisions, on est contre lorsqu'ils en prennent de mauvaises. Et ceux quels que soient les gens, quels que soient les étiquettes politiques. C'est la realpolitik des citoyens, des électeurs…

Cela dit, "Quand on est vraiment pro-européen, on vote oui" c'est du n'importe quoi!
Jospin avait comparé l'affaire à un mariage, poursuivons: la marié (l'Europe) n'est pas en cause, elle nous plait. Le mariage non plus n'est pas contesté. Seul le contrat de mariage nous semble mauvais. Or je ne vois pas que lorsqu'on souhaite épouser quelqu'un on se doit de signer n'importe quel contrat nous étant proposé sous pretexte que quand on aime on ne chipote pas.

Quand on est vraiment européen, on réfléchit à ce qu'on signe, à ce qu'on vote. Et l'injonction "Quand on est vraiment pro-européen, on vote oui" est limite antidémocratique. Quand on est vraiment européen on peut voter oui tout comme on peut voter non. J'aimerais bien qu'Henry et les partisans du 'oui' cessent de s'approprier la notion même d'Europe. Ce rapt est inadmissible et malhonnête. ca commence à bien faire!



 
Henry Faÿ

15/05/2005
09:33
un gaullisme qui s'ignore


<< Je peux vous assurer que les nonistes de gauche ne sont pas du tout affiliés, au "gaullisme réchauffé" et s'il en teinté à vos yeux, vous associez une position politique ancienne qui n'a rien à voir avec le nouveau contexte socio-économique mondial actuel>>

Vous assurez... Le mérite de l'article de Dominique Boullier et de Yann Mullier-Boutang est de montrer qu'il y a bien du gaullisme qui s'ignore dans l'attitude des partisans du non qui veulent bien d'une construction européenne à condition qu'elle soit à la française.

Je reprends la citation:
<<Le PCF n’a jamais caché son nationalisme et c’est bien la perte d’influence de la France qui agrège ces hétéroclites tenants du non, même lorsqu’ils ne sont pas souverainistes et se bornent à vouloir « simplement » (on goûtera la modestie de cette exigence !), imposer la laïcité « à la française », le République « à la française » et les services publics « à la française » à tout le continent. La nostalgie du cercle du gaullisme disparu se lit tout aussi aisément à gauche qu’à droite !>>

 
Henry Faÿ

15/05/2005
09:51
les milliers de textes qui auraient pu être écr


<< "le mérite du texte est d'y mettre fin" ...au yaka ? je ne comprends pas.>>
C'est clair, en tout cas pour moi, ce que Dominique Boullier et Yann Mullier-Boutang veulent dire c'est que quand on aura un texte on travaillera avec ce texte et on cessera d'imaginer tous les milliers et les milliers de textes qui auraient pu être écrits. On aura donc progressé.


 
Henry Faÿ

15/05/2005
10:13
quand on est attaché à une cause...


<< Cela dit, "Quand on est vraiment pro-européen, on vote oui" c'est du n'importe quoi!
Jospin avait comparé l'affaire à un mariage, poursuivons: la marié (l'Europe) n'est pas en cause, elle nous plait. Le mariage non plus n'est pas contesté. Seul le contrat de mariage nous semble mauvais. Or je ne vois pas que lorsqu'on souhaite épouser quelqu'un on se doit de signer n'importe quel contrat nous étant proposé sous pretexte que quand on aime on ne chipote pas.

Quand on est vraiment européen, on réfléchit à ce qu'on signe, à ce qu'on vote. Et l'injonction "Quand on est vraiment pro-européen, on vote oui" est limite antidémocratique. Quand on est vraiment européen on peut voter oui tout comme on peut voter non. J'aimerais bien qu'Henry et les partisans du 'oui' cessent de s'approprier la notion même d'Europe. Ce rapt est inadmissible et malhonnête. ca commence à bien faire!>>


Pensez-vous que je n'aie pas réfléchi? Rien ne dit que le contrat soit si mauvais que ça. Ce n'est en tout cas pas mon avis et je tiens compte des conditions dans lesquelles le texte a été écrit. Je ne souhaite pas, dans ce message, relancer cette interminable discussion sur laquelle il y a eu, rien que dans ce forum, tant et tant d'échanges, plusieurs fils y ont été consacrés. On peut s'y reporter.

Je ne m'approprie pas la notion d'Europe mais citez moi un vrai grand partisan de l'Europe, qui ait fait ses preuves dans ce domaine, qui soit partisan du non. Quand on est attaché à une cause, on cherche à la faire avancer. Le oui ferait avancer la construction européenne, c'est une vertu qu'on peut au moins lui reconnaître, le non la bloquerait pour un temps qu'on peut supposer très long. Donc, je persiste et je signe, quand on est pro-européen, on vote oui... pour faire avancer l'Europe. Cela est-il si mal pensé que ça?


 
guydufau

15/05/2005
14:38
re : un non de gauche au non de gauche

"quand on est pro-européen, on vote oui... pour faire avancer l'Europe. Cela est-il si mal pensé que ça?"

On a le droit de rêver d'une autre Europe, et pour faire avancer cette autre Europe, on vote NON.
Cela est-il si mal pensé que ça ?

L'Europe refusée est une Europe de compétition entre les peuples de l'Union, l'Europe rêvée est une Europe de solidarité

Tout se complique quand on pense que la compétition est une valeur et la solidarité une ringardise.

 
Henry Faÿ

16/05/2005
06:53
drôle de solidarité!


C'est absurde de ne pas voir que la solidarité a été essentielle, et concrète, dans le projet européen depuis ses origines, sinon comment expliquer son succès.
Vous rêvez de solidarité et vous vous préparez à rejeter dans les ténêbres extérieures ceux qui veulent rejoindre le club.
La compétition, il ne faut pas en faire un épouvantail; parler de compétition, c'est une autre manière de parler d'économie de marché ou de capitalisme si vous voulez et il ne sera jamais question d'autre chose après la chute du mur de Berlin.
Ce qui est important, c'est que cette compétition se livre entre entreprises et non entre Etats membres, que les Etats membres ne se fassent pas une guerre économique et là, il y a du travail à faire et c'est pourquoi il est si important que les décisions puissent être prises à la majorité qualifiée et donc que le texte de constitution soit adopté.

 
guydufau

16/05/2005
12:20
re : un non de gauche au non de gauche

"Ce qui est important, c'est que cette compétition se livre entre entreprises et non entre Etats membres, que les Etats membres ne se fassent pas une guerre économique"
dit Henry, mais :
La Roumanie va adhérer à l'Union. Pour fêter ça, le site des ambassades de Roumanie nous apprend que "le gouvernement vient de prendre des mesures d'allégement fiscal à effet immédiat. L'ordonnance d'urgence prévoit la baisse de l'impôt sur les sociétés de 25 % à 16 %". Comme les voisins baissent leur impôt sur les bénéfices, l'Allemagne fait pareil : l'impôt va passer de 38,3 % à 32 %. En quinze ans, le taux moyen d'impôt sur les bénéfices a déjà baissé d'un tiers en Europe. Pour la France, en 2005, c'est un manque à gagner de 17 milliards (l'équivalent du déficit de la Sécurité sociale plus deux fois le budget du CNRS...). Et le mouvement va s'accélérant.

N'est ce pas une guerre entre Etats, que cette diminution des impôts sur les sociétés ?
 
Henry Faÿ

16/05/2005
14:21
si vous voluez éviter ça...


C'est une dérive qu'il faut arrêter et pour l'arrêter, il faut qu'il y ait en Europe un vrai pouvoir politique et pour qu'il y ait ce pouvoir, il faut voter oui.


 
guydufau

16/05/2005
16:06
re : un non de gauche au non de gauche

"C'est une dérive qu'il faut arrêter..."
mais cette dérive, les articles III-171 et173, par un vote à l'unanimité, ne peut être stoppée.
C'est un domaine qui reste entre les mains des Etats pour attirer les capitaux par des fiscalités réduites.

Par ailleurs, Henry me demande de préciser pourquoi le libéralisme s'attaque aux pauvres et non à la pauvreté.
-Je peux citer Lacordaire : "entre le fort et le faible, c'est la liberté qui opprime et la loi qui protège". (Le libéralisme qui dérégule en supprimant des lois)
- Et me référer à Milton Friedman qui pensait que la meilleure chose que l'on puisse faire avec les pauvres, c'est de les laisser tranquilles. Ils n'ont que ce qu'ils méritent,et qu'ils ont bien cherché.
- A sa suite, il y a tous les libéraux hostiles à une protection sociale car elle pertube le sacro-saint marché.
 
Nazdeb

17/05/2005
10:48
re : un non de gauche au non de gauche

Tiens, il est chouette ce forum. Allez du coup j'y mets une contrib, en souhaitant le bonjour à tout le monde.

---------------------------
(Henry) "Quand on est vraiment pro-européen, on vote oui, tant pis si sur cette évidence je suis du même avis que Chirac!"
---------------------------

Donc, quand on est pour la démocratie, on doit soutenir sans réserves la guerre en Irak, puisqu'elle a renversé un dictateur...
Je crois que les choses ne sont pas aussi simplettes.



 
Henry Faÿ

17/05/2005
11:02
les difficultés de l'harmonisation fiscale


<< "C'est une dérive qu'il faut arrêter..."
mais cette dérive, les articles III-171 et173, par un vote à l'unanimité, ne peut être stoppée.
C'est un domaine qui reste entre les mains des Etats pour attirer les capitaux par des fiscalités réduites.>>
Ce n'est certainement pas un point fort du texte, qui renvoit au fait qu'il n'établit pas une véritable fédération, et qu'il n'a pas cette ambition.
Qui dit vote à l'unanimité ne dit cependant pas impossibilité d'y parvenir.


 
Henry Faÿ

17/05/2005
11:19
un peu de méthode, svp


<< (Henry) "Quand on est vraiment pro-européen, on vote oui, tant pis si sur cette évidence je suis du même avis que Chirac!"
---------------------------
Donc, quand on est pour la démocratie, on doit soutenir sans réserves la guerre en Irak, puisqu'elle a renversé un dictateur...
Je crois que les choses ne sont pas aussi simplettes.>>

Ne peut-on pas sérier un peu les problèmes et ne pas tout mélanger?



 
Nazdeb

17/05/2005
11:37
re : un non de gauche au non de gauche

Les raisonnements sur l'Europe et la guerre en Irak ont tout à fait le même schéma rhétorique.
L'un des meilleurs arguments pour la guerre déclenchée par Washington était l'instauration de la démocratie dans un pays important du Moyen-Orient. Selon cet argument, peu importent la guerre, les dommages collatéraux, si vous avez la démocratie "chevillée au corps" vous ne pouvez qu'approuver la destruction du régime de Saddam Hussein. Discuter sur les moyens, sur les conditions (existence d’armes de destruction massive, rôle de l'Irak dans le 11 septembre, etc.) n'est que chipotage. Si on est pour le renversement d’une dictature, on ne discute pas, on dit oui.
Dans l'argument en faveur du Oui, discuter sur les clauses du projet de constitution est du chipotage (les services publics sont-ils menacés, y aura-t-il des délocalisation, etc.), tout cela est mineur au regard de l'enjeu majeur qui est l'Europe tout court. Si on veut prouver qu’on est pro-européen, on ne discute pas, on dit oui.

Quand à l’art de « tout mélanger », je rappelle que la question posée le 29 mai, comme je l'ai déjà évoqué, n'est pas "Dites-vous oui ou non à l'Europe ?" mais "Dites-vous oui ou non au projet de constitution ?". Effectivement, il n faut pas tout mélanger.



 
josué

17/05/2005
14:16
re : un non de gauche au non de gauche

le parallèle entre le OUI au referendum et la guerre d'Irak intéresse également jean Baudrillard (dans Libé ce jour), je viens d'ouvrir un fil là-dessus: LE OUI DE DROIT DIVIN
 
casse-croûte

17/05/2005
17:08
re : un non de gauche au non de gauche

Henry,

C'est toi qui mélange le OUI au referendu et le fait d'être pro-européen. Tu reprends depuis des semaines des arguments dans la presse ou de la part des politiques, sans tenir compte des arguments qui leur sont opposés.

Tu balances du gaullisme réchauffé, un article sur le PCF et ATTAC et ensuite tu laisses pisser sans tenir compte des réponses des gens. Tu reviens à ton article sur le gaullisme (15/05/2005 09:33), tu nies que cet article ne concerne que le PCF et ATTAC (14/05/2005, 11:32, une contrib qui n'avance vraiment pas d'un pouce !), et tu saupoudres de contribs-slogans niaisement pro-oui ("C'est une dérive qu'il faut arrêter et pour l'arrêter, il faut qu'il y ait en Europe un vrai pouvoir politique et pour qu'il y ait ce pouvoir, il faut voter oui."[16/05/2005 14:21]).

J'ai vraiment du mal à voir ça comme une discussion, tu balances un cop-coll et puis tu refermes le débat, en remâchant le contenu du cop-coll. On te qualifie de tête de mule, c'est un peu ça, mais surtout tu refuses d'entendre ce que les gens te disent; ou en tout cas tu refuses d'y répondre, ce qui cache peut être un certain embarras, bien compréhensible vue ta position.
 
Henry Faÿ

17/05/2005
17:33
qui a dit qu'on ne discutait pas?


<< Si on veut prouver qu’on est pro-européen, on ne discute pas, on dit oui.>>
Comment ça, on ne discute pas! Combien de fils, combien de messages dans ces fils, combien de pages et combien d'heures pour les écrire. Et après on vous dit qu'on on ne discute pas!




 
casse-croûte

17/05/2005
17:45
re : un non de gauche au non de gauche

Ben tu paraphrases les cop-coll qui sont en tête du fil.

Les moines copistes aussi passaient des heures, des jours, des mois à écrire. Leurs seules contributions aux oeuvres provenaient des erreurs qu'ils commettaient ce faisant... A méditer.
 
Nazdeb

17/05/2005
17:49
re : un non de gauche au non de gauche

Mais il fait exprès ou quoi ?
"On ne discute pas", c'est ce qui ressort de tes propres arguments. Tu ne cesses de dire que si on est un vrai partisan de l'Europe, on doit voter oui même si le texte nous pose des problèmes. Autrement dit, un vrai pro-européen ne doit pas discuter sur le contenu du texte, l'essentiel pour lui est l'Europe.
Et heureusement qu'il y a des gens qui ne se gênent pas pour discuter sur le texte, c'est d'ailleurs tout le problème que cela pose à ses défenseurs.
Valà.



 
Henry Faÿ

17/05/2005
17:56
c'est oui mais quelle est la question?


<< C'est toi qui mélange le OUI au referendu et le fait d'être pro-européen. Tu reprends depuis des semaines des arguments dans la presse ou de la part des politiques, sans tenir compte des arguments qui leur sont opposés.

Tu balances du gaullisme réchauffé, un article sur le PCF et ATTAC et ensuite tu laisses pisser sans tenir compte des réponses des gens. Tu reviens à ton article sur le gaullisme (15/05/2005 09:33), tu nies que cet article ne concerne que le PCF et ATTAC (14/05/2005, 11:32, une contrib qui n'avance vraiment pas d'un pouce !), et tu saupoudres de contribs-slogans niaisement pro-oui ("C'est une dérive qu'il faut arrêter et pour l'arrêter, il faut qu'il y ait en Europe un vrai pouvoir politique et pour qu'il y ait ce pouvoir, il faut voter oui."[16/05/2005 14:21]).

J'ai vraiment du mal à voir ça comme une discussion, tu balances un cop-coll et puis tu refermes le débat, en remâchant le contenu du cop-coll. On te qualifie de tête de mule, c'est un peu ça, mais surtout tu refuses d'entendre ce que les gens te disent; ou en tout cas tu refuses d'y répondre, ce qui cache peut être un certain embarras, bien compréhensible vue ta position.>>


Les arguments? Quels arguments? Je voudrais bien qu'on me dise à quel argument je n'ai pas répondu.
Que m'a-t-on dit que je n'aie pas entendu?
Il faut qu'il y ait un pouvoir politique, c'est le fond de ma pensée, c'est une évidence, en politique, il faut qu'il y ait un pouvoir, qu'y a-t-il en politique s'il n'y a pas de pouvoir? Si vous trouvez ça niais, tant pis.
Le gaullisme réchauffé ou inconscient m'apparaît clairement chez les partisans du non et je suis heureux qu'un auteur qui n'est pas n'importe qui comme Yann Mullier-Boutang l'ait détecté et assez bien exprimé.
Je ne vois toujours pas quelles sont les perspectives politiques du non, ces perspectives c'est quelque chose qu'il faudrait qu'on m'explique. Cette absence de perspective devrait bien embarrasser les partisans du non. Imaginez Villiers disant c'est moi qu'ai gagné, Chevénement disant mais non c'est moi, Fabius disant ah non, c'est moi et Besancenot disant, mais enfin c'est moi et Marie-George Buffet mais enfin c'est moi. La belle cacophonie en perspective!
Et vous allez faire quoi de tous ces non?
Pas le moindre embarras de ma part. Entre un oui qui permet de faire avancer les choses et un non qui bloque tout pour x années, il n'y a quand même pas photo.
La tête de mule.
Ceci dit, je veux bien répondre à toutes les questions que vous voulez.


 
vile toque

17/05/2005
18:08
re : un non de gauche au non de gauche

Le non, ce n'est pas Villiers, Chevénement, Fabius, Besancenot et Marie-George Buffet, ce sont 20 millions d'electeurs qui disent aux dirigeants "faîtes nous du meilleur boulot SVP"

C'est pas gagné vu que le message des dirigeants et du oui c'est "le non, vous êtes 20 millions de nuls"
 
bon vent

17/05/2005
18:20
re : un non de gauche au non de gauche

Le non ne bloquera rien du tout, tout ce que le non conteste est déjà en place, la seule différence c'est que ça n'aura pas de valeur constitutionnelle, c'est tout !
 
casse-croûte

17/05/2005
18:23
re : un non de gauche au non de gauche

Suivant le même raisonnement, que je trouve nul, si le oui gagne, que va-t-on dire ? Chirac a gagné, ou les verts, ou Sarko, ou le PS, ou l'UDF, ou "le rassemblement des femmes pour le oui ?"
Que va-t-on faire de tous ces oui ?

Mais je ne te pose pas la question, parceque je la trouve idiote, comme quand tu la poses pour le non. Tu vois tout ça pas la petite lorgnette de la politique française, en reprenant une fois de plus des arguments avancés par des politiciens. Pourrais-tu nous éviter les arguments franchouillards comme " quel parti va gagner le referendum ?" , les politiciens c'est leur métier mais toi tu n'es pas obligé.

Quant à répondre à nos questions, on dirait une hot-line, avec le peu de sens des réponses que ça implique. Tu te prends pour qui ?


 
bon vent

17/05/2005
18:27
re : un non de gauche au non de gauche

Le non ne bloquera rien car le projet de constitution ne fait qu'entériner une situation déjà existante ; L'apport du projet de constitution c'est que des cacahuètes : si la constitution ne passe pas, ils mettront les cacahuètes qu'ils ont perdu dans un prochain traité et puis basta ! (ce dont je doute car les cacahuètes dont nous a gratifié VGE étaient destinés au peuple européen..souverain....)

Personne n'en veut de ces cacahuètes décidément !

Non décidément ce qui fait blêmir les ouiouistes, c'est pas de perdre des cacahuètes mais de renoncer à la valeur constitutionnelle de l'ENORME Partie III !
 
Henry Faÿ

17/05/2005
18:29
rien compris


<< Le non ne bloquera rien du tout, tout ce que le non conteste est déjà en place, la seule différence c'est que ça n'aura pas de valeur constitutionnelle, c'est tout !>>

Manière totalement erronée de voir les choses. En cas de non, les réformes institutionnelles prévues par la constitution ne pourraient être mises place. La progression de la construction européenne serait bel et bien bloquée.



 
bon vent

17/05/2005
18:32
re : un non de gauche au non de gauche

en cas de non les réformes institutionnelles si précieuses ! semble-t-il ! feront l'objet d'un prochain traité conclu fissah fissah au prochain sommet européen, où est le péril ?
 
vile toque

17/05/2005
18:36
re : un non de gauche au non de gauche

<< La progression de la construction européenne serait bel et bien bloquée.>>

Tiens j'ai cru comprendre que la Bulgarie arrive en 2008 (en plus son parlement a déjà approuvé le traité) et que la candidature de la Turquie est sur les rails. Simple question de temps pour remplir les conditions demandées
 
casse-croûte

17/05/2005
18:48
re : un non de gauche au non de gauche

La construction européenne vient de faire un bond avec les 10 nouveaux entrants, sans la constitution. D'autres entrées sont prévues (roumanie, bulgarie), et non sous condition d'adopter la constitution. Nous négoçions avec la turquie, et ce sera une étape très importants de la construction européenne.

Le traité n'y changera rien, et si il le pouvait, on peut penser que ça serait contre l'entrée de la turquie, VGE entre autres ayant tenté de faire passer des allusions à la nature chrétienne de l'europe. On sait par ailleurs qu'il est de toute façon hostile à cette entrée. Le TCE ne débloque ni ne bloque donc la construction européenne, et heureusement dans les deux cas.
 
josué

17/05/2005
19:01
re : un non de gauche au non de gauche

drôle de campagne de referendum en tout cas, et au moins un dégat collatéral déjà: avoir rendu autiste ou débile un type auparavant relativement habile de ses neurones (Henry Faÿ).


 
josué

17/05/2005
19:05
re : un non de gauche au non de gauche

je ne dis pas ça parce qu'Henry est pour le OUI tandis que je suis pour le NON, non non, je dis ça parce que le dénommé Henry n'entend plus, répond à côté des questions, répètes naïvement les pires clichés politiciens, etc…
Balladur a peut-être raison: la campagne aura peut-être été trop longue (et fatale a quelques cerveaux).

 
Henry Faÿ

17/05/2005
19:14
expliquez moi


<< je ne dis pas ça parce qu'Henry est pour le OUI tandis que je suis pour le NON, non non, je dis ça parce que le dénommé Henry n'entend plus, répond à côté des questions, répètes naïvement les pires clichés politiciens, etc…>>

exemples?


 
bon vent

17/05/2005
19:25
re : un non de gauche au non de gauche

Désolée Henry, mais j'ai un exemple tout frais (lire ci-dessus) de réponse hâtive : exemple : "en cas de non les réformes institutionnelles prévues par le TCE ne pourraient être mises en place" Ah bon ? de quelle manière les précédentes réformes institutionnelles (et non des moindres) ont-elles eu lieu ?
 
Henry Faÿ

17/05/2005
20:50
les réformes institutionnelles


<< Désolée Henry, mais j'ai un exemple tout frais (lire ci-dessus) de réponse hâtive : exemple : "en cas de non les réformes institutionnelles prévues par le TCE ne pourraient être mises en place" Ah bon ? de quelle manière les précédentes réformes institutionnelles (et non des moindres) ont-elles eu lieu ?>>

Elles ont été mises en place par des conférences intergouvernementales qui ont reçu l'aval (i) des parlements, ce qui nous renvoit à la question déjà discutée, Chirac a-t-il eu raison de faire son référendum
(ii) du peuple consulté par référendum pour le traité de Maastricht et si la réponse au référendum pour ce traité avait été négative, l'Europe n'aurait sans doute pas progressé, elle aurait peut-être même reculé, il n'y aurait même peut-être plus rien qui ressemblât à une union européenne. D'où l'importance que le résultat du référendum du 29 mai soit oui, même si c'est un tout petit oui.
Est-ce trop hâtif ou en voulez-vous encore deux pages?



 
josué

18/05/2005
00:13
re : un non de gauche au non de gauche

euh… non non. C'est bon, arrête de tourner en boucle, on a compris: l'Europe est une locomotive proche de la panne sèche, le trajet qu'elle propose ne peut se faire que dans une seule direction, ceux qui voudraient tourner de temps en temps le volant de quelques degrés sont de dangeureux saboteurs ou au mieux d'ignares souverainistes dont on se demande d'ailleurs pourquoi on les a laissé grimpé dans la loco, en plus ces types-là, contrairement aux autres qui sont une merveille d'entente cordiale, seraient absolument incapables de lire une carte et de s'entendre sur une direction commune, forcément ils vont nous foutre le train dans le mur ce que ne font pas les seuls vrais chefs éclairés qui n'auraient jamais dû lâcher le volant ne serait-ce que le temps d'un referendum, etc, etc…

 
josué

18/05/2005
00:21
re : un non de gauche au non de gauche

<<Imaginez Villiers disant c'est moi qu'ai gagné, Chevénement disant mais non c'est moi, Fabius disant ah non, c'est moi et Besancenot disant, mais enfin c'est moi et Marie-George Buffet mais enfin c'est moi. La belle cacophonie en perspective!>>

Imanginez Hollande disant c'est moi qu'ai gagné, Chirac disant non c'est moi, Sarkozy disant ah non c'est moi et Raffarin disant mais enfin c'est moi, etc etc…

à peu près nul comme argument. Par contre c'est dans le droit fil du discrédit et de la ringardisation de l'adversaire tels que les décrit le jeune karateka ayant participé à l'élaboration de la campagne d'un sous-groupe raffarinien.
 
Henry Faÿ

18/05/2005
07:37
avez-vous pensé à la renégociation?

et la renégociation?
********************************

Il y a une immense différence c'est qu'en cas de rejet du projet de constitution la France demandera une renégociation, donc dera en position de demandeuse face à des partenaires qui ne seront pas disposés à nous faire des cadeaux bien au contraire, qui seront bien heureux de tirer tout le parti qu'ils pourront de la mauvaise passe dans laquelle nous nous trouverons. En pareil cas, imaginez les dégâts que feraient un absence totale de cohésion. Ceux qui disent, nous voulons du social, ceux qui disent la construction européenne nous n'en voulons plus et en face des partenaires goguenards qui se frotteront les mains face à cette occasion inespérée de voir le partenaire français neutralisé. Un exemple, entendu ce matin même aux infos, la politique agricole commune, en cas de non les autres pays seront bien tentés de la démanteler cet énorme et coûteux programme pour s'en partager les dépouilles, c'est quelque chose qui devrait faire réfléchir les agriculteurs français.

 
guydufau

18/05/2005
11:07
re : un non de gauche au non de gauche

Mais Henry, ce n'est pas nouveau, il y a longtemps qu'un différent existe sur la PAC entre Chirac et Schreider et quand tu dis "c'est quelque chose qui devrait faire réfléchir les agriculteurs français", ça ne concerne qu'une partie de ces agriculteurs, les gros de la FNSEA.

 
Henry Faÿ

18/05/2005
11:26
un moment crucial


Je veux bien que ça ne soit pas nouveau, mais en cas de victoire du non, on arriverait à un moment crucial où les agriculteurs français perdraient leurs soutiens au moment où cette politique agricole est plus contestée que jamais, et d'ailleurs à juste titre et ses énormes budgets convoités, la France qui les a toujours soutenus se trouvant alors en position de faiblesse et cette question des aides agricoles n'est qu'un exemple parmi d'autres. Je crois qu'il y en a qui regretteraient amèrement d'avoir mis un bulletin non dans l'urne!
Aux infos ce matin, ils ont bien dit que les agriculteurs tentés par le non s'imaginent qu'on en reviendra à la belle période où les subventions coulaient à flot et étaient payées par l'Allemagne, ils rêvent!

PS Tu pourrais quand même faire un peu attention et orthographier correctement le nom du chancelier de la République Fédérale d'Allemagne!
 
guydufau

18/05/2005
11:33
re : un non de gauche au non de gauche

Oui, je savais que je l'écrivais mal, mais c'est peu important, j'ai pas de respect pour cet imitateur de Blair
 
Henry Faÿ

18/05/2005
11:49
objections


Ce qui n'apporte pas de réponse à l'objection que j'ai soulevée.

 
guydufau

18/05/2005
12:23
re : un non de gauche au non de gauche

C'est juste,alors si "au moment où cette politique agricole est plus contestée que jamais, et d'ailleurs à juste titre", le NON y met un terme où est le mal ?
Henry, n'avancerais-tu pas un argument en faveur du NON ?

 
Henry Faÿ

18/05/2005
13:10
les agriculteurs français et les autres


<< C'est juste,alors si "au moment où cette politique agricole est plus contestée que jamais, et d'ailleurs à juste titre", le NON y met un terme où est le mal ?
Henry, n'avancerais-tu pas un argument en faveur du NON ?>>

Je m'étais momentanément placé du point de vue des agriculteurs français. Leur intérêt est de voter oui. Comme ils ne sont pas fous, je suppose qu'ils s'en rendront compte avant le 29 mai, sinon, eh bien, tant pis pour eux!
Personnellement, je n'ai pas juré leur perte. Il faudra bien remettre en cause cette politique agricole commune très mal adaptée mais de préférence pas en catastrophe et je préfère que ça se fasse dans des conditions où la France ait encore de bonnes capacités de négociation, ce qui ne serait pas le cas de victoire du non. Ce serait toujours Chirac qui en serait chargé mais un Chirac désavoué, un Chirac qui ne représenterait plus rien, avec les vainqueurs du non qui tireraient dans toutes les directions et les partenaires européens qui ne manqueraient pas de tirer le meilleur parti de cette situation confuse au détriment de notre pays. La joie, quoi!




 
josué

18/05/2005
14:58
re : un non de gauche au non de gauche

c'est de la politique-fiction, et je partage pas du tout ce scénario, mais bon.

 
Henry Faÿ

18/05/2005
15:01
alors, que va-t-il se passer?


<< c'est de la politique-fiction, et je partage pas du tout ce scénario, mais bon.>>
Expliquez-vous, cher ami



 
casse-croûte

18/05/2005
19:11
re : un non de gauche au non de gauche

" (...) et en face des partenaires goguenards qui se frotteront les mains face à cette occasion inespérée de voir le partenaire français neutralisé. (...)"

Ne regardons pas les choses par le petit bout de la lorgnette franchouillard, encore une fois. Décidément ! Voilà tout le monde craint de voir la France affaiblie, la France rouée de coups, dépassée, affaiblie ... et donc il faut voter oui. Henry, ne te laisse pas aguicher par des arguments politiciens visant à ramasser des souverainistes. Rappelle toi que certains pays trouvent que la France a trop de poids justement.

Cette histoire d'affaiblissement de la France me rappelle l'histoire du couple franco-allemand qui va exploser au profit d'un couple germano-anglais, alors que l'angleterre est encore plus opposée au TCE que nous-mêmes !

Les Pays-Bas, autre pays fondateur, sont également plutôt favorables au non d'après les sondages, il faut dire qu'ils sont les premiers contributeurs nets et justement ils craignent un poids trop important de la France.

Au Danemark et en Suède, le oui baisse dans les sondages à ma connaissance, parceque leur modèle social est menacé, avec quelle légitimité politique viendront-ils affaiblir la france ?

En fait, je pense que le non français risque de rendre l'europe plus politique. Déjà le débat y contribue, j'ai remarqué que récemment la position de la commission sur les importations de textile chinois fait l'objet d'un débat médiatique entre les gouvernements, les industriels et la commission. C'est clair que les médias sont capitaux là dedans. Ce sont eux qui sous-médiatisaient le rôle de l'europe, avec l'aval de nos dirigeants qui ont pu distordre les décisions de l'état dans leur sens, en rejetant tous les maux de la mondialisation sur l'europe, par exemple. Cette distorsion a d'ailleurs entraîné un euro-scepticisme plus important qu'il ne devrait l'être, et qui pose problème à droite comme à gauche pour le referendum.

Mais contrairement à ce que peut dire laurent par exemple, je ne trouve pas que le débat soit stérile. On entend de temps en temps des échos provenant des autres pays membres (j'ai des exemples en tête en autriche, belgique, lettonie), qui se disent intéressés par ce débat, même si ils sont pour le oui par ailleurs.
 
guydufau

19/05/2005
12:17
re : un non de gauche au non de gauche

Le débat est-il stérile ?
D'ores et déjà il a obligé :
-Chirac? et d'autres, à sa suite, à dire que la directive Bolkestein devait être retirée
-idem pour la directive "opting out"
- les médias à parler de cette société sous-traitante de France-télécom hors la loi mais qui anticipe Bolkestein en emplyant des travailleurs portugais.
-les partisans du OUI à dramatiser,car manquant d'arguments.
Et que dire de la dernière initiative de Hollande promettant de soutenir une initiative pour obtenir un million de voix en vue de défendre les services publics.
Après l'avoir nié, ils sont donc en danger !
 
Henry Faÿ

19/05/2005
16:17
vous avez dit franchouillard


<< Ne regardons pas les choses par le petit bout de la lorgnette franchouillard, encore une fois. Décidément ! Voilà tout le monde craint de voir la France affaiblie, la France rouée de coups, dépassée, affaiblie ... et donc il faut voter oui. Henry, ne te laisse pas aguicher par des arguments politiciens visant à ramasser des souverainistes. Rappelle toi que certains pays trouvent que la France a trop de poids justement.>>

Ce n'est pas du tout le petit bout de la lorgnette. Ces aguments ne sont pas politiciens mais politiques, on est même au coeur du débat politique. L'Europe n'est acceptable pour les Français que si la France y a la place qui lui revient, et c'est pourquoi le projet de constitution est un progrès par rapport au traité de Nice.
C'est certain qu'un certain nombre de pays n'attendent qu'une chose, c'est que la France perde de son influence. C'est ce qu'il ne faut pas laisser faire. C'est un enjeu du vote, il ne faut pas l'ignorer.




 
Henry Faÿ

19/05/2005
16:24
le oui à court d'arguments, n'importe quoi


<<-les partisans du OUI à dramatiser,car manquant d'arguments.>>
Les partisans du oui manqueraient d'arguments? Elle est un peu forte celle-là! Prière de se reporter à tous les fils consacrés à la question depuis le début. Voir l'article de Yann Moullier-Boutang et de Dominique Boullier qui ouvre le fil. Voir l'article d'Eric Le Boucher France et Europe sociale, vingt-cinq ans de malentendus qui a suscité tant de criailleries.
etc etc.



 
Henry Faÿ

19/05/2005
16:53
le oui "à court d'arguments", suite


Je suis allé faire un petit tour sur le "fil la constitution européenne oui ou non et je suis tombé sur le message d'un certain GV 16 mars 2005, pour ceux qui ont le culot de prétendre que les partisans du oui sont dépourvus d'arguments, je fais un petit coup'coll:

<<• Vous voulez que notre pays construise son avenir en solitaire, à l’écart de ses voisins européens, alors votez non (art I 1)
• Vous considérez que n’importe quel pays, quelles que soient ses valeurs, doit pouvoir entrer dans l’Union Européenne, alors votez non (art 1)
• Vous vous méfiez de la démocratie et des idées de « droit de l’homme », alors votez non (art I 2)
• Vous refusez une solidarité qui vous conduirait à participer financièrement à la protection sociale de tous alors votez non (art I 2)
• Vous pensez que laisser la place à des gens différents de nous est Vous voulez pouvoir adapter la rémunération des salariés selon leur nationalité, alors votez non (art II malsain, alors votez non (art I 2)
• Vous pensez que la tolérance, il y a des maisons pour cela, alors votez non (art I 2)
• Vous trouvez qu’une bonne guerre, cela permet de former la jeunesse et de protéger notre leadership, alors votez non (art I 3)
• Vous trouvez que les habitants des pays voisins ne doivent pas pouvoir entrer chez nous librement, alors votez non (art I 3)
• Vous préférez avantager certaines entreprises que d’autres alors votez non (art I 3)
• Vous voulez laisser se constituer les monopoles, alors votez non (art I 3)
• Vous pensez que le plein emploi risque de faire monter les salaires de manière excessive, alors votez non (art I 3)
• Vous pensez que la protection de l’environnement est inutile ; alors votez non (art I 3)
• Vous estimez les femmes inférieures aux hommes, alors votez non (art I 3)
• Vous considérez qu’il faut de la pauvreté dans le monde, alors votez non (art I 3)
• Vous refusez la charte des Nations Unies, alors votez non (art I 3)
• Vous souhaitez revenir au système de l’octroi alors votez non (art I 4)
• Vous voulez empêcher la circulation des biens et des personnes d’un pays à l’autre, alors votez non (art I 4)
• Vous voulez instaurer une préférence nationale systématique, alors votez non
• Vous êtes pour l’inégalité entre citoyen, alors votez non (art I 44)
• Vous ne voulez pas d’une démocratie représentative et participative au sein de l’Union, alors votez non (art I 45 et 46)
• Vous êtes contre l’existence de syndicats, alors votez non (art I 47)
• Vous ne souhaitez pas faire voter le budget de l’Union par le parlement européen, alors votez non (art I 55)
• Vous souhaitez qu’un nouveau pays puisse intégrer l’Union sans l’accord de la commission, ou du conseil des ministres à l’unanimité, ou du parlement européen
• Vous ne souhaitez pas que les représentants des travailleurs soient informés et consultés au sein de l’entreprise (art II 27)
• Vous ne souhaitez pas protéger les travailleurs contre les licenciements injustifiés, alors votez non (art II 30)
• Vous voulez pouvoir faire travailler les jeunes régulièrement avant la fin de la scolarité obligatoire, alors votez non (art II 32)
• Vous voulez supprimer la sécurité sociale et les services sociaux, alors votez non (art II 34)
• Vous voulez limiter la liberté de circulation, alors votez non (art II 45)
• Vous estimez que c’est à l’accusé de démontrer son innocence, alors votez non (art II 48)
• Vous voulez adapter la rémunération des salariés selon leur nationalité, alors votez non (art III 18)
• Vous refusez de compter dans le droit à la retraite les périodes de travail dans un autre pays, alors votez non (art III 21)
• Vous voulez empêcher une personne titulaire d’un diplôme étranger d’exercer son métier dans votre pays (art III 26)
• Vous voulez laisser les entreprises libres de s’associer en cartel pour imposer leurs conditions à leur client, alors votez non (art III 50)
• Vous voulez laisser s’établir des monopoles (art III 51)
• Vous voulez pouvoir subventionner une partie des entreprises au détriment des autres, indépendamment d’objectifs de développement de territoire ou d’activités (art III 56)
• Vous voulez qu’un pays de l’Union puisse décider de manière unilatérale de se faire payer ses déficits par les autres pays (art III 70 à 76)
• Vous refusez la coopération entre pays de l’Union pour développer un niveau élevé d’emploi (art III 97)
• Vous refusez toute action de l’Etat pour améliorer les conditions de travail, protéger leur santé, garantir leur droit à l’information, à une défense collective (art III 104)

En résumé, si vous ne voulez pas d’une société solidaire ni prendre les moyens économiques de cette solidarité
Si vous préférez la méfiance vis-à-vis des pays voisins, le repli sur son propre pays voire sa région ou sa commune, si vous voulez privilégier la haine de l’autre
Rejoignez ceux qui de tout temps ont fait commerce de la haine de l’autre et du repli sur un passé mythique, les Le Pen et autre Laguiller qui ont toujours refusé l’Europe>>


 
Nazdeb

19/05/2005
17:07
re : un non de gauche au non de gauche

Personnellement je dis oui à toutes ces belles perspectives, et si le texte comportait exclusivement ces mesures je voterais oui le 29 mai, or je voterai non.
Pourquoi ? Comment cette bizarrerie est-elle diable possible ?
Accroche-toi, gentil et vénérable Henry, ça va être un compliqué.
Dans un contrat, on peut trouver des clauses avantageuses, mais cela n'empêche pas qu'il peut coexister avec elles des clauses nettement plus dommageables.
C'est ce qui se passe avec la Constitution.
Le problème est que, outre prendre les gens pour des crétins (à commencer par ceux qui copient-collent naïvement ce genre de compilation démago), le tract que tu viens de coller ignore tout ce que la Constitution comporte, à côté des belles choses, de dispositions contestables, voire inacceptables.
Voir par exemple l'article de Passet dans le fil Lordon, ma Constitution du Non, etc.
C'est ce qu'on explique depuis des semaines MAIS PEUT-ETRE QU'IL FAUT LE DIRE PLUS FORT HEIN...



 
Henry Faÿ

19/05/2005
17:39
un texte qui n'est pas un épouvantail


De nos discussions précédentes, j'ai retenu un assez fort parti-pris contre la construction européenne chez mon interlocuteur et aucun argument décisif pour rejeter le texte, dans mon système de valeur qui pourtant est paraît-il "gentil" (mais peut-être un peu "crétin").
Ce que j'ai vu, c'est un texte finalement très anodin, un texte de compromis qui après avoir énoncé un principe s'empresse de multiplier les restrictions et les échappatoires possibles, qui n'a donc rien d'un épouvantail
et qui permet par ses réformes institutionnelles qu'il introduit un meilleur fonctionnement de l'Union Européenne, ce qui est indispensable si on veut que cette Union ait un avenir, condition d'un plus grand bien-être et d'une plus grande indépendance pour les peuples de l'Europe.

 
Nazdeb

19/05/2005
18:09
re : un non de gauche au non de gauche

Oh mais mon "système de valeurs", il est fort simple.
Selon lui, aucune Constitution ne doit imposer des principes libéraux tels que ceux exposés dans l’article de René Passet
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=1 655&debut=0&page=1
... ou encore dans la prise de position du CADTM
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=9 80&debut=0&page=1

Selon mon « système de valeurs » de telles mesures ne doivent pas figurer dans une constitution.
Selon mon « système de valeurs » une Constitution doit se borner à expliquer le fonctionnement des institutions politiques.
Selon mon « système de valeurs » une Constitution est tout de même meilleure quand elle est démocratique, celle-là ne l'est substantiellement pas.
Mon interlocuteur ignore ou dédaigne un tel « système de valeur », mais il se trouve que lui correspondent quasiment toutes les Constitutions du monde démocratique.

C'est tout.



 
casse-croûte

19/05/2005
19:20
re : un non de gauche au non de gauche

16/05/2005 16H53 : absolument ridicule.
C'est la logique d'un enfant de 4 ans qui constitue cette contrib, je suis quand même étonné que tu fasses des cop'coll de ce genre de truc.

Je crois que là tu as dépassé le fond du sac à arguments ... Un exemple parmi toute cette liste inepte : Dire non au traité, c'est dire non à la libre circulation.

Y'a des jours je sais plus trop si c'est la peine de répondre à tes copier/coller, henry............. On a déjà dit 100 fois que dire non à la constitution ne voulait pas dire non à l'europe......... mais tu restes sourd et tu ressers sans arrêt de l'amalgame NON/souverainistes.

(pfffff, je commence à comprendre O.Duhamel et son ton désabusé, j'ai écrit ces lignes avec la même tronche qu'il doit avoir de l'autre coté de son micro)
 
Henry Faÿ

20/05/2005
00:09
parce qu'il faut que je vous croie?


<< Y'a des jours je sais plus trop si c'est la peine de répondre à tes copier/coller, henry............. On a déjà dit 100 fois que dire non à la constitution ne voulait pas dire non à l'europe......... mais tu restes sourd et tu ressers sans arrêt de l'amalgame NON/souverainistes.>>

Je ne vous oblige pas à me répondre mais vous pouvez me dire une cent-unième fois et même une cent-deuxième fois que dire non à la constitution n'est pas dire non à l'Europe, ça ne m'empêchera pas de bien voir les dégâts que ferait inévitablement une victoire du non sur la construction européenne et de ne pas voir en quoi ça la ferait avancer. Mais si vous avez des raisons de penser que ça la ferait avancer, dites les moi.


 
vnny

20/05/2005
00:17
re : un non de gauche au non de gauche

Au lieu de perdre votre temps à discuter avec cette brouette poussez donc jusqu'ici :

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-inter01/emissions/l abas/index.php
 
Nazdeb

20/05/2005
10:37
re : un non de gauche au non de gauche

Mesdames et messieurs, un peu de silence s’il vous plaît, le professeur Henry Faille va parler.

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Cheu que j'ai vvvû, ch'est un tekchte finalement très janodin, un tekchte de compromis qui après javoir énonché un princhipe ch'empreche de multiplier les rechtrikchions et les jéchappatoires pochibles, qui n'a donc rien d'un épouvantail et qui permet par ché réformes jinstitutionnelles qu'il introduit un meilleur fonkchionnement de l'Union Européenne, che qui est indichpenchable chi on veut que chette Union ait un avenir, condichion d'un plus grand bien-être et d'une plus grande indépendanche pour les peuples de l'Europe.

Je ne vous joblige pas jà me répondre mais vous pouvez me dire une chent-unième fois et même une chent-deujième fois que dire non à la conchtitution n'est pas dire non à l'Europe, cha ne m'empêchera pas de bien voir les dégâts que ferait inévitablement une victoire du non chur la conchtrukchion européenne et de ne pas voir en quoi cha la ferait avancher. Mais chi vous avez des raigeons de pencher que cha la ferait avancher, dites les moi.

---------------------------

On t’a reconnu Giscard.
Ton texte est nul et tes explications wishfull-thinkingesques foireuses.
Allez hop, ta tisane.



 
Henry Faÿ

20/05/2005
11:12
le niveau du débat monte


On me dit c'est nul, moi je dis c'est une évidence, une évidence c'est une évidence.
Je ne vois pas où est le wishful-thinking dans ce que j'ai écrit, en revanche je vois bien où il est chez mes contradicteurs.
En outre, je pose une question à laquelle je n'obtiens pas de réponse.


 
casse-croûte

20/05/2005
14:25
re : un non de gauche au non de gauche

La définition d'une europe politique ne doit pas se faire en imposant un texte auquel on est obligés de dire non. Le refus de la constitution par la france permet de lever ce tabou, qui dure depuis des années maintenant.

Je ne connais pas de processus démocratique qui ne s'appuient sur l'avis des peuples. Le NON à la constitution permet de lancer le débat. Je ne comprends pas ce qui gêne à ce point les gens dans le fait qu'un débat soit lancé. Toute l'europe peut se poser la question, peut etre que les autres ne se la poseront pas, mais je pense que le tabou peut tomber.

Je pense que pour les nouveaux entrant, c'est plutôt bien de savoir où ils mettent les pieds. Il est légitime pour eux d'entrer avec entousiasme dans l'UE, mais il peut être bien qu'ils sachent que l'europe ne s'est pas faite sur un consensus et que ses membres et par là ses peuples ont leur mot à dire sur sa construction. Ca me paraît tout à fait normal que ça provienne d'un pays fondateur, ça ne m'étonne pas que ça vienne de la France, parceque les gens y ont un oeil aîgu, acerbe voire râleurs (c'est un mauvais côté qu'on nous donne souvent).

Croire que l'Europe s'est faite par OUI successifs est une erreur monumentale, une ineptie historique. C'est par contre ce qu'on essaie de nous forcer à penser depuis une vingtaine d'années, où on fait passer les NON aux traités comme des incidents de parcours. La démocratie n'est pas un passage obligé et pénible par l'avis des peuples, celui-ci est au contraire la base de la démocratie. Il me paraît idiot aussi de penser qu'il n'y a qu'une voie pour construire l'europe, à mon avis les possibles sont nombreux, contrairement à ce qu'on nous incite à penser.

Voilà en quoi un NON peut faire progresser la construction européenne.

Si il n'est pas possible de dire NON, qu'un dictateur se déclare président à vie et fasse adopter sa constitution. Au moins ça sera clair, c'est d'ailleurs un moyen employé en Afrique pour prolonger son mandat au-delà des règles initiales...
 
guydufau

20/05/2005
14:45
re : un non de gauche au non de gauche

"Croire que l'Europe s'est faite par OUI successifs est une erreur monumentale, une ineptie historique. C'est par contre ce qu'on essaie de nous forcer à penser depuis une vingtaine d'années, où on fait passer les NON aux traités comme des incidents de parcours"

Pour illustrer ces propos de Casse-croute :
"L'Europe est un volcan, et la lave coule à Paris"
La Répubblica de Rome.
 
Henry Faÿ

20/05/2005
17:36
<<quand elles disent non, ça veut dire oui>&


<< Croire que l'Europe s'est faite par OUI successifs est une erreur monumentale, une ineptie historique.>>

Incompréhensible! Quelle valeur a donc un contrat auquel on a dit non?

<< La démocratie n'est pas un passage obligé et pénible par l'avis des peuples, celui-ci est au contraire la base de la démocratie. >>

C'est confus et contradictoire.


 
casse-croûte

20/05/2005
17:40
re : un non de gauche au non de gauche

C'est sidérant ! Quelle valeur a un contrat auquel on a dit non ? On n'a pas le choix alors ?

La phrase confuse et pénible signifie que l'assentiment du peuple ne doit pas être une obligation pénible pour la démocratie, mais il doit être la base de la démocratie.
 
Henry Faÿ

20/05/2005
19:53
un peu dur de se comprendre


<< C'est sidérant ! Quelle valeur a un contrat auquel on a dit non ? On n'a pas le choix alors ?>>

J'ai l'impression que nous ne sommes pas faits pour nous comprendre et que chaque fois nous ne parlons pas de la même chose.

Conclure un traité, c'est comme se marier ou se pacser, c'est dire oui à ce traité. Quand il y a eu des oui, les choses ont avancé. 1951 CECA, 1957 Traité de Rome CEE et Euratom, 1968 Union douanière, 1985 accords de Schengen, 1986 Acte unique, 1992 Maastricht, 1997 Amasterdam, 1999 l'euro, 2001 Nice, 2004 adoption du projet de constitution européenne... 2005-2006??? ratification???

Quand ça a été non, Communauté Européenne de Défense, 1954, je crois, projet enterré et un blocage qui dure jusqu'à maintenent où la question d'une Europe de la défense reste une sorte de tabou.

<< l'assentiment du peuple ne doit pas être une obligation pénible pour la démocratie, mais il doit être la base de la démocratie.>>
Une nouvelle fois, je ne comprends pas bien; assentiment du peuple base de la démocratie, oui; que l'assentiment soit pénible je ne vois pas ce que ça change, un assentiment c'est un assentiment.

 
josué

21/05/2005
04:37
re : un non de gauche au non de gauche

Nazdeb 10h37: wouaaaarrf! mdr!!!
allez hop! la tisane…

 
w

21/05/2005
10:14
Tisane

Ah oui, j'agrée Josué ! très belle imatation ! J'l'ai r'connu dès la première phrase !
Bravo Nazdeb !

 
Nazdeb

21/05/2005
10:46
re : un non de gauche au non de gauche

Allons, un peu de calme mesdames et messieurs, le professeur Faille va parler.

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On me dit che tekchte est nul, moi je dis ch'est une évidenche, une évidenche ch'est une évidenche.
Je ne vois pas où est le wijschf, le wouijschfful-ffin... crotte ch'est diffichile à prononcher.
Mais enfin chette concurrenche dans le tekchte, cha n'est pas un problème, et pour une raigeon chimple : les jarticles qui parlent de concurrenche chont au nombre de 33, d'un autre côté les jarticles qui atténuent le princhipe de concurrenche sont au nombre d'au moins quatre doujaines. Or quarante moins trente-trois chela fait sept en-dechous de jéro la tête à Toto. Donc les jarticles en quechtions sont éliminés, ils n'ont pas de valeur, exit les jarticles, che chont tout au pluche des jarticulets. Chela veut dire qu'en fait il n'y a pas de concurrenche dans ce tekchte, ch'est tout de même chimple.

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Ce Giscard, quel grand matheux !



 
josué

23/05/2005
05:54
re : un non de gauche au non de gauche


 
Henry Faÿ

23/05/2005
09:16
j'ai quand même des nochions


<< exit les jarticles,>>
exeunt les jarticles



 
Nazdeb

23/05/2005
10:35
re : un non de gauche au non de gauche

ekcheunt les jarticles



 
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