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Henry Faÿ

10/05/2005
22:04
un cop'coll qui pourrait vous intéresser


Je ne fais jamais de cop'coll; une exception aujourd'hui, c'est un texte qu'un ami vient de m'envoyer:


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UN NON DE BOIS

Si le non, par malheur, se trouvait majoritaire en France au soir du 29 mai, ce ne serait pas de la faute des souverainistes de toujours, de droite comme de gauche : les Le Pen, les Villiers, Pasqua et autres Chevènement ont toujours été là ; ils n’ont jamais entraîné une majorité d’électeurs, aussi composite qu’on voudra. En appelant à voter non, ils ne font que leur métier d’anti-européens : leur non est sincère, et, dans cette mesure, de bon aloi ; en tout cas clairement identifiable et condamnable : une forte majorité de Français n’en a jamais voulu, et ne s’en laisse pas conter.
L’extrême gauche groupusculaire, aussi, fait son métier : elle a dit et dira toujours non à tout, jusqu’au Grand Soir des Kalendes révolutionnaires, grecques bien sûr. Ici non plus, rien de nouveau. Même additionnée à l’électorat souverainiste, elle ne suffit pas à emporter en France une majorité et, tout amusé qu’il puisse être par le charme d’un petit postier ou attendri par la constance d’une Arlette, l’électeur sait – surtout après un certain 21 avril – qu’il doit refuser de l’écouter.
Il n’est pas jusqu’aux stratèges du PC qui ne soient dans la norme en appelant à voter non (ici nous sommes déjà en présence de discours en langue de bois, mais d’un bois ancien, donc ayant quelque charme). Il fut un temps où leur blocage suffisait à paralyser le pays : mais cet heureux temps n’est plus, pour eux, où ils étaient en mesure, prenant le parti des bouilleurs de cru, de renverser un Mendès-France en pleine action salvatrice. Leurs contre-vérités crocodilesques, leurs attaques feutrées contre le PS, sont de bonne guerre, conformes à une tradition éprouvée, et nul ne leur en voudra de saisir l’occasion de ce référendum pour tenter de reprendre la main sur la gauche social-démocrate, au besoin en usant de la vieille pratique qui consiste à s’avancer masqué en syndicaliste cégétiste pour tenter de berner les gogos. Mais ils ne sont pas en mesure aujourd’hui, eux non plus, en ajoutant les quelques pour-cent de leur électorat à la somme des autres, de faire franchir au non la barre des 50 %.
Si le non risque d’être majoritaire présentement dans le pays, c’est uniquement du fait du vote non dans l’électorat socialiste, suite à l’action d’un certain nombre de personnalités socialistes qui ont pris position (Fabius, Montebourg) ou font ouvertement campagne (Emmanuelli, Mélenchon, Bartolone) pour le non.
On peut comprendre le trouble du gros des troupes de l’électorat de gauche, à qui des personnalités connues, jusqu’ici respectées, tentent de démontrer que le vote non est la seule véritable position de gauche, et qu’il faut voter non pour s’opposer radicalement à la droite, censée voter oui derrière Chirac, sacré par eux « Chef du Oui » (Fabius sur Europe 1, le 4 mai).
Il convient que la gauche troublée se rassérène, en prenant conscience que pas un de ces discours de gauche contre le projet de Constitution européenne ne concerne en réalité celle-ci. Tous sont des discours en parfaite langue de bois, qui concernent en réalité de tout autres enjeux : on prétend parler de la Constitution, mais il s’agit d’enjeux de pouvoir au sein du PS. Des personnalités aussi différentes que Fabius ou Emmanuelli ont tenté, et tentent encore, en misant sur la victoire d’un cartel des non au référendum, de reprendre dans le PS des positions dominantes, déjà perdues ou en voie de l’être. Pour Montebourg, il s’agit au contraire d’en gagner de nouvelles. Pour Fabius en particulier, une victoire du non serait une chance introuvable d’être candidat aux présidentielles de 2007.
Prendre en otage la paix en Europe et dans le monde, les espoirs de 450 millions de personnes, l’équilibre international et le poids en son sein de l’exception européenne, non pas même, comme veut le croire Jospin, pour s’opposer au gouvernement, dont tous se moquent, à juste titre, mais pour servir de microscopiques intérêts de carrière personnelle, est un choix si indigne, qu’une fois ce faux discours du non décodé, les électeurs de gauche retrouvent à l’instant même leur liberté d’appréciation, et, recevant dans leur boîte aux lettres la Constitution, s’aperçoivent sans peine qu’il n’y a pas là, de toute évidence, matière à dire non. Que ces hommes politiques aient pu prendre le risque, par petit calcul politicien, de faire détruire par la France elle-même le fruit d’un consensus européen dont elle a été l’inspiratrice et dont on s’aperçoit bien vite, dès la première lecture, qu’il ne contient que des avancées, est quelque chose qui scandalisera tout électeur de gauche : déniaisé, il rejoindra aussitôt, étonné d’avoir pu se laisser troubler, le camp de tous les partis socialistes et de tous les syndicats européens, unanimes à appeler à voter oui au projet de Constitution.
Ce qui est heureux, c’est qu’au fil des jours les faux prophètes socialistes du non perdent un peu plus de leur crédibilité, précisément en défendant leur position. Emmanuelli avait une certaine image d’homme de principes et de vieux républicain. En s’asseyant de façon éhontée sur les résultats du référendum interne du PS, qu’il avait lui-même réclamé, il montre soudain le peu de cas qu’il fait du principe démocratique, et ruine du même coup les fondements de sa propre autorité politique. Plus sa campagne du non se développe, plus il scandalise les électeurs socialistes, qui sont sans doute la partie de l’électorat la plus naïvement attachée au respect des principes démocratiques. Il en va de même de Mélenchon, de Bartolone, de Charasse et de quelques autres. Fabius s’était prudemment tenu à l’écart, pratiquant la politique du « il ne remue pas, mais l’on sent qu’il chemine », tant que le non paraissait avoir le vent en poupe. Mais la soudaine remontée du oui le fait sortir hors du bois, et le voilà qui multiplie les prises de position publiques en faveur du non, au moment où l’opinion socialiste est de moins en moins prête à l’écouter et voit de plus en plus clair dans son jeu trouble. En revanche les voix d’honnêtes grands retraités s’élèvent puissamment en faveur du oui, celles de Delors, de Jospin, de Badinter. Décidément, il est permis de penser que les Machiavel de mélodrame vont perdre la partie et que l’électeur socialiste saura jeter au feu leur non de bois.

Jean-Pierre Darmon
Directeur de Recherche émérite au CNRS
Membre du Parti socialiste
Citoyen Lambda
----------------------------------------------


 
cauchoiskev

10/05/2005
23:23
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

Si j'ai bien compris, la victoire du "non" serait la faute des "non" d'électeurs socialistes, mais, de toute façon, les électeurs socialistes ne voteront pas non ? CQFD.

Que le Citoyen Lambda et néanmoins "Directeur de Recherche émérite au CNRS" se rassure : je sens que l'électorat de gauche est déjà douleureusement "déniaisé" depuis un bon moment.

PS Un grand merci à M.Faÿ pour ce texte, un monument.
 
victor malicheff

10/05/2005
23:29
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

Le problème avec les vétérans c'est leur mémoire
sélective qui leur permet d'envisager un avenir européen lumineux. en s'exonérant d'une lecture
critique du projet de texte constitutionnel.
Ce qui amène J.P. Darmon à emboîter le pas de
ceux auxquels il reproche de pratiquer la langue de
bois.
Le surf en l'espèce est dangereux et futile, quelle que
soit l'idéologie que véhicule tel ou tel politique.
Aujourd'hui de ce point de vue quelles différences
fondamentales opposent-elles Fabius, Lang, Thibault
M.J. Buffet ?...on répartit les risques.
Par contre tous ceux auxquels on ne demande jamais
leur avis et qui sont majoritaires dans le pays prennent
la parole car cette opportunité ne se reproduira pas de
si tôt. Alors il se trouve que les porteurs du non sont
du côté des demeurés, des méprisés, c'est fortuit et
si le non l'emporte ces porteurs ne pourront se pré-
valoir d'aucune délégation
victor

 
vile toque

10/05/2005
23:32
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

Si ça continue comme ça au PS (divisions internes et incompréhension de l'électorat de gauche) ils risquent de se prendre une veste en 2007 !
 
dom

10/05/2005
23:54
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

c'est tout le probleme des chefs non charismatiques, au sens ou le citoyen se croit eclairé par sa propre reflexion alors qu'il n'est que le répétiteur de l'agitation ambiante.
donc comerages et parodie de maitrise du sujet font dire a peu pres tout et n'importe quoi,le sujet est trop important pour le laisser traité par le peuple qui reclame sa frustration du 3 eme tour de 2002, reglement de compte et desinformation ce n'est pas la solution, d'autant que tout ces beaux parleurs ne sont guere partie prenante a cette évolution de société, il est normal qu'il craignent ce referedum car noyé dans la masse politique européenne ils ne seront plus rien, que peu bien representer un De Villier a l'echelle européenne ou un Besancenot sur 450.000.000 d'individus,?
 
Jacques Delors

11/05/2005
01:52
honnête grand retraité

DOCTEUR JACQUES OU MISTER DELORS ?

Jacques Delors, lors d'un colloque de l'Institut François Mitterrand (27 avril 2004), expliquait qu'il avait beaucoup de critique sur la Constitution. Aujourd'hui il explique que les tenants du NON mentent. Quel est le Delors qui dit la vérité?


Jacques Delors : J'ai beaucoup de critiques contre ce texte.
La première, c'est la "clause de révision". Comment peut-on accepter ça alors que si, un jour, dans quinze ans, la Turquie adhère, quatre-vingt millions d'habitants, le système de décision n'irait pas du tout, déséquilibrerait le système.
Deuxièmement, on a ajouté dans ce texte, dit "Constitution", une troisième partie intitulée "les Politiques". C'est comme si, dans la Constitution française, chaque fois qu'on changeait de gouvernement, on changeait de constitution pour dire qu'on allait faire telle ou telle politique sociale. Une politique que vous appliquerez au jour le jour, ce n'est pas du ressort de la Constitution !
Troisièmement : l'Union économique et monétaire doit être rééquilibrée dans le Traité. C'est un point extrêmement important.
Et quatrièmement, sur la politique sociale : même avec les réserves que j'ai dites, on peut avoir un texte amélioré. Comme par hasard, les deux groupes de travail, là, qui n'ont pas fonctionné à la Convention, c'est celui sur l'Union économique et monétaire et celui sur le social. Mais sur ces quatre points-là, il faut revenir en arrière. Il faut revoir les textes.


Journaliste : Comment expliquez-vous qu'on en soit là, aujourd'hui ?

Jacques Delors : Nous en sommes là parce qu'il n'y a pas de vision de l'Europe chez la plupart des chefs de gouvernement. Deuxièmement en ce qui concerne la France et son Président, il y a beaucoup d'incompétence. Et ça, ça joue un rôle. On ne gouverne pas l'Europe comme ça. Il faut parfois peu pour corriger le tir. Tenez, si la France disait : "l'Union économique et monétaire telle qu'elle est ne nous va pas, nous ne siégerons pas s'il n'est pas possible d'obtenir le renforcement du pallier économique de l'Union économique et monétaire", nous l'obtiendrions. Il faut quand même voir que la légèreté est toujours regrettable. Rappelez-vous en 1997 : le président de la République a accepté le pacte de stabilité dont on lui avait expliqué qu'il était trop limité, et il a fait ajouter "et de croissance". Alors si vous voulez conduire les Français avec des mots et des songes, continuez comme cela. Si vous voulez les conduire avec des réalités, il faut absolument changer de comportement et ne pas se moquer des gens !
Parce qu'agir comme cela, c'est se moquer des citoyens et c'est donc donner un mauvais coup à la démocratie.

Journaliste: (....) pour le référendum, vous votez non ?

Jacques Delors : Comment ? Ah, je voterai oui ! Je voterai oui. Je ne veux pas que l'Europe s'arrête
 
AM

11/05/2005
01:57
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

Cauchoiskev: "l'électorat de gauche est déjà douleureusement "déniaisé" depuis un bon moment."
Oui, et bien bien déniaisé même.

Viletoque: "Si ça continue comme ça au PS […] ils risquent de se prendre une veste en 2007 !"
Que la "gauche" hypocrite, dite "de gouvernement", incapable de tirer les enseignements du 21 avril 2002, se prenne une veste, tant mieux! Et j'espère bien y contribuer.

À nous resservir sans cesse la même alternance sans alternative, le même choix entre bonnet blanc et blanc bonnet, ils commencent sérieusement à lasser…

 
guydufau

12/05/2005
11:26
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

"Il convient que la gauche troublée se rassérène, en prenant conscience que pas un de ces discours de gauche contre le projet de Constitution européenne ne concerne en réalité celle-ci."

C'est la thèse que défend Darmon, le citoyen lambda, du parti socialiste, thèse qu'il battît à coup d'arguments politiciens, sauf celui concernant Fabius. C'est un authentique discours d'apparatchik et Darmon n'est pas si citoyen lambda qu'il le dit.
Pour tous ces "ouistes socialistes", si le OUI l'emporte se sera une victoire à la Pyrrhus et la vraie gauche ne le leur pardonnera pas.
 
commandant

12/05/2005
22:44
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

c'est quoi la vraie gauche? on parce que la en tant qu'obsevateur je suis effondré de rire, cela tourne au discours coluchien de plus blanc que blanc, donc il y a une fausse gauche, alors c'est la droite, mais non puisque l'exteme droite dit que la droite c'est la gauche.

a Babord dit le commandant!
a tribord dit le second!
a babord retorque le commandant!
a tribord exige le second!
a bab.. le commandant est interrompu,
chefs, dit le matelot.
ne nous interompez pas disent en choeurs les officiers.
Chefs! nous coulons.
Sur l'unique cannot de sauvetage regardant l'equipage se noyer, le commandant et son second parlent de leur affectation sur la prochaine unité tout en exprimant l'incompetance de cet equipage fort maladroit.
Les navires ne sont que des éléments de la flotte, si les amiraux savaient a quel point leurs subalternes sont d'une betise si accablante, ils regarderaient a deux fois avant de sortir en mer.
 
Henri Faÿble

12/05/2005
22:47
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser



Je ne fais jamais de cop'coll; une exception aujourd'hui, c'est un texte qu'un ami vient de m'envoyer:

La constitution européenne résulte d’une monstruosité démocratique. C’est un coup monté orchestré par M. Giscard d’Estaing et les membres de la Convention pour l’avenir de l’Europe qui, sans mandat et sans débat, ont fait accepter aux gouvernements de l’Union l’idée qu’il fallait une constitution européenne. C’est lors de sa réunion à Laeken, en Belgique, les 14 et 15 décembre 2001, que le Conseil européen décidait de « convoquer une convention rassemblant les principales parties prenantes au débat sur l’avenir de l’Union ». On n’y trouve évidemment pas les syndicats ni les associations. Dans sa déclaration finale, à aucun moment il n’indiquait qu’une constitution était nécessaire et faisait même un constat assez lucide : « l’Union doit devenir plus démocratique, plus transparente et plus efficace ». Le mandat donné à la convention était clair : elle « établira un document final qui pourra comprendre soit différentes options, en précisant le soutien qu’elles ont recueilli, soit des recommandations en cas de consensus (...). Le document final servira de point de départ pour les discussions de la conférence intergouvernementale qui prendra les décisions définitives ».

Il n’est jamais question de rédiger une constitution ! Or la convention pour l’avenir de l’Europe remettait au président du Conseil européen, le 18 juillet 2003, un document intitulé « Projet de traité établissant une constitution pour l’Europe ». Voilà le coup d’État ! Le point de savoir s’il faut une constitution pour l’Europe est un vrai sujet de débat. Mais la convention, pour être vraiment démocratique, aurait dû expliquer pourquoi, à ses yeux, une constitution était nécessaire et proposer la tenue d’un débat à l’échelle de l’Union. Dans l’hypothèse d’une réponse positive, une assemblée constituante devait se mettre en place. En effet, une constitution ne doit pas être octroyée par les puissants mais établie par le peuple lui-même à travers une assemblée constituante indépendante des pouvoirs en place (qui ne peuvent écrire le droit du droit qu’est une constitution), respectant une procédure publique et contradictoire. En établissant une constitution par voie de traité et non par une assemblée constituante, les Parlements et gouvernements de l’Union ont fait comme s’ils étaient propriétaires de la souveraineté populaire. Ce traité constitutionnel européen est un abus de pouvoir. Nos élus, tout élus qu’ils sont, n’ont pas reçu le mandat d’abdiquer notre souveraineté. Aucun débat sur une constitution n’a eu lieu dans aucun Parlement et aucun n’a jamais été consulté sur une possible constitution. Le projet était vicié dès le départ. Que valent les peuples pour nos élites ? Les nombreux gouvernements qui ont fait ratifier ce texte par leur Parlement national, plutôt que par leur peuple (référendum), ont signé une véritable forfaiture. Les peuples de ces pays ont été privés du débat et de l’expression directe. Ce mépris des peuples est très révélateur du danger qui grandit dans la plus grande discrétion.

Jacques Nikonoff, pdt d'ATTAC
 
blurgh!

12/05/2005
23:30
re : un cop'coll qui nous fait marrer

té l'arroseur arrosé,
que cherche Jacques Nikonoff, pdt d'ATTAC, si ce n'est que le pouvoir? il fait campagne, se comporte comme un prétendant.
l'interressé est comme une poule qui a trouvé un couteau, il decouvre tel un lapin de six semaines un texte d'une année, ce qui démontre largement son incompétance, si il fouinait davantage sur ce forum il verrait que le lien qui mèene a ce texte date deja et que l'on a pas attendu apres lui pour savoir.
Attac va se peter le myocarde,pas facile d'etre nul tous les jours, aujourdh'ui c'est parfait!ce texte les mets au premier plan du tiede et rechauffé, faire une tartine avec une tronçonneuse c'est l'impression qui domine, encore plus naze que Onfray.

 
guydufau

13/05/2005
09:48
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

"que cherche Jacques Nikonoff, pdt d'ATTAC, si ce n'est que le pouvoir? il fait campagne, se comporte comme un prétendant."
Ridicule est cette affirmation, ATTAC ne participe à aucune élection, qu'elle soit régionale, nationale ou européenne.
Affirmation ridicule et signée(?) par un débile ignare .

 
la reine des belges

13/05/2005
09:54
le pretre laïc myope comme une taupe

pauvre naze c'est au contraire l'évidence même : l'influence sur les esprits est encore plus grisante quand elle ne s'accomode pas d'un hochet électif ou d'un pouvoir concret. le petit démiurge à la mords-moi-le noeud démoule des séries de clichés à l'usage des naïfs qui les avalent tout crus gloupe

il faudra dire un jour la nuisance fondamentale de ces apprentis-penseurs qui ont formé des légions de prêtres laîcs comme guy, emmerdeurs immémoriaux et casse-couilles incoercibles, dont le pouvoir de nuisance parvient à égaler celui du capitalisme sans en avoir pour autant les côtés positifs

ta reine
 
casse-croûte

13/05/2005
15:48
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

Remarquable, ces interventions, remarquables vraiment, vous avez quels âges ?
 
faustin

13/05/2005
16:02
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

t'occupes...
 
dom

14/05/2005
00:31
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

wahh! je monte dans l'estime de Guy, lol, débile ignare venant de toi, c'est mes palmes académiques au fait si tu as des Esclapez, je veux bien, http://www.chasse-sous-marine.com/magazine/salon/imersion.ht m ,les vertes sont bien, mais fixées a la boutonnieres elles sont un peu genantes, bah comme ça on les verra de loin.
 
AArgh!!!!

14/05/2005
01:04
un gogol qui pourrait vous raser

Je préfère les "débiles ignares", peut-être vitupérants et rageurs,mais sincères, aux sourdingues idéologiques imbus de leur ego, et qui méprisent souverainement les règles de la plus élémentaire courtoisie. Quant à leur culture, ou à leur science.....les lecteurs du forum peuvent en juger.

 
guydufau,

14/05/2005
10:30
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

"wahh! je monte dans l'estime de Guy, lol, débile ignare venant de toi, c'est mes palmes académiques"
a écrit dom, qui ainsi avoue que derrière Blurgh se cachait dom. La profusion de pseudos transforme ce forum en un combat de noirs dans un tunnel.
Dom, je te rappelle que tu avais promis,de n'avoir qu'un seul pseudo, et plus récemment tu avais annoncé réfuter que les éleveurs de viande ne sont pas face aux centrales d'achats de la grande distribution.
 
Henry Faÿ

14/05/2005
10:57
le politiquement correct

<<un combat de noirs dans un tunnel.>>
Où le politiquement correct ne va-t-il pas se nicher? On disait jadis un combat de nègres dans un tunnel, c'était quand même un peu plus expressif.


 
Larousse

14/05/2005
11:17
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

Où est passé le bon vieux "divergences d'opinions entre personnes de minorités ethniques dans une voie de communication souterraine"?
On perd quelque chose.
 
Louise

16/05/2005
00:35
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

"Pour être justifié, l'article III-314 du projet de Constitution devrait être remplacé par l'article suivant : "Pour préserver le développement harmonieux du commerce mondial, une protection communautaire raisonnable doit être assurée à l'encontre des importations des pays tiers dont les niveaux des salaires au cours des changes s'établissent à des niveaux incompatibles avec une suppression de toute protection douanière."
Maurice Allais, Prix Nobel d'économie.
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3232,50- 649870,0.html
 
josue

16/05/2005
01:20
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

wah!
il arrache ce commentaire de Maurice Allais. Et sa réécriture de l'article III-314 donne idée de ce que pourrait une chouette constit.!

 
AArgh!!!

16/05/2005
05:04
Du sens et de l'usage des smileys

M.Tryphon n'a pas "saisi" que Dom signait AUSSI du smiley "guitariste de rock"! et que donc la contribe de Blurgh-le-débile-ignare émanait EVIDEMMENT, pour tout lecteur attentif et familier du forum, ie tout lecteur LISANT les autres, de DOM soi-même.
Quant à AArgh!!!, elle est désolée de signaler qu'elle aussi signe de certains smileys bien identifiés par les mêmes lecteurs, et qu'elle n'a nullement l'habitude de s'auto-approuver en changeant de pseudo (cf fil. Les contributeurs de ce forum ont un STYLE, aisément identifiable pour qui les LIT, et elle n'EST PAS la Très Sainte Inquisition. Dom - mage! Il faut être doté d'un minimum de perspicacité pour jouer les détectives, et le Salon GDF ne pourra pas ajouter cette nouvelle corde à son arc: Qu'il se contente du service "bocca di denunziazione" tellement plus dans ses cordes!
Les smileys sont une sorte de langage imagé parallèle et complémentaire, qui illustre ou gauchit le discours, et REQUIERT UNE EVIDENTE CAPACITE A LA FANTAISIE!!!!!!!!!!

 
AArgh!!!

16/05/2005
05:07
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

Euh! erreur: Cf fil: http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=13 091&debut=0&page=1 intervention hospitalière et perspicace de GDF en ses oeuvres.

 
Henri Faÿblard

16/05/2005
14:56
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser


Bonjour chers amis,

J'ai pris la peine de recopier l'article ci-dessous (bien que je sois au beau milieu du Tanganyka sous un soleil de plomb, dieu soit loué à l'ombre de mes boys et qui m'éventent copieusement) :

"Il reste seize jours. Chaque minute compte désormais. Le « oui » et le « non » sont au coude à coude. Quelques voix seulement peuvent faire la différence. Comment gagner ? Il faut d’abord s’adresser aux bonnes personnes : les abstentionnistes (environ 40 % du corps électoral) et ceux qui hésitent, d’une semaine à l’autre, entre « oui » et « non ». Pour l’essentiel ce sont les classes populaires qui subissent les politiques libérales menées au nom de l’Europe. Il y a aussi l’électorat socialiste qui reste partagé à parts à peu près égales. Il faut ensuite donner les bons arguments aux bonnes personnes. L’enjeu de ce référendum dépasse très largement le clivage gauche-droite. Il ne s’agit pas simplement d’une bataille entre la gauche et la droite. C’est la démocratie qui est en jeu. Et il existe des démocrates dans tous les camps, même s’ils sont inégalement répartis. Le « non » de gauche, comme le « non » altermondialiste, sont des raisons essentielles de rejeter la constitution. Mais des électeurs, qui ne se reconnaissent pas nécessairement dans la gauche ou le mouvement altermondialiste, sont choqués par l’horreur démocratique qu’a révélée la préparation de cette constitution et son contenu qui défini des politiques alors qu’elle devrait se limiter à l’énoncé de grands principes. Quant aux électeurs socialistes qui hésitent ou qui envisagent de voter « oui », beaucoup pensent à 2007 et à l’avenir de leur parti. Pourtant la direction du PS a divisé la gauche. Elle n’a pas compris le tournant libéral opéré dans la construction européenne depuis l’acte unique de 1986 et plus encore depuis le traité de Maastricht de 1992. Elle ne sait plus faire la différence entre ce qui est libéral et ce qui ne l’est pas, comme le confirme Lionel Jospin quand il affirme que la constitution « n’est pas libérale ». C’est gravissime ! L’UNICE, qui est le MEDEF des grandes entreprises européennes, a récemment publié son analyse. Le grand patronat se trompe rarement en matière de libéralisme : « L’UNICE est satisfaite que le traité constitutionnel n’accroisse pas les compétences de l’Union européenne dans le domaine social, pas plus qu’il n’étende l’utilisation de la majorité qualifiée dans ce domaine. » Si le « oui » l’emporte, toutes les ambitions du PS pour 2007 s’évanouiront. Les électeurs socialistes, même s’il est difficile d’agir contrairement à l’orientation de la direction du parti dans lequel on a confiance, ont une responsabilité historique : ou ils bloquent toute possibilité de changement à l’échelle européenne et nationale en votant « oui » ; ou ils ouvrent

des perspectives en votant « non ». Il faut enfin accentuer le travail de fourmi : coller les affiches ; distribuer les tracts sur tous les marchés, les lieux de travail, les gares et stations de métro. Écrire à ses parents, ses amis, ses voisins, ses collègues de travail. Les réunir chez soi pour parler de la construction européenne et de la constitution. Téléphoner. Envoyer des courriels. Des SMS... Ne prenons pas de vacances ! Ne partons pas en week-end ! Agissons nuit et jour !"

C'est extrait de je ne sais quel journal, mes boys s'étant servi du reste pour un usage que mon bon goût légendaire m'interdit de vous préciser (pour vous mettre sur la piste cpdt sachez que depuis qu'arrivé je souffre d'une chiasse épouvantable). N'ayant pas mes dossiers sous les yeux je vous saurais gré de me dire la source dudit texte si vous la trouvez.


 
Michel Rocard

16/05/2005
16:15
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

Il m'arrive la même chose ! En route pour Lomé (je suis très attendu là-bas depuis que j'ai applaudi à la réelection de Eyadéma père, il y a qq temps...) je souffre du même mal dont se plaint à mots couverts mon ami Henri que j'ai. Sauf que je tiens à officier moi-même : on est socialiste, que diable ! Or dans la feuillée mise à ma disposition que transportent mes boys (c'est bon pour l'empouah...) je ne trouve comme papier que ce genre de tract.

Je me plaindrai à Faure dés mon arrivée. En attendant courage Henri. Et la prochaine fois pense à te munir, avant de partir, d'un de ces plombiers polonais que, tout comme moi du rete, tu appelles de tes voeux : pour les problèmes de tuyauterie c'est les meilleurs c'est-à-dire les plus compétitifs, hein, Henry ?(c'est Henri ou Henry ? c'est pénible, à la fin ! j'oublie toujours. Et ça m'agace. Ouh que ça m'agace. Fort.)


 
Dr No

20/05/2005
00:32
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

Qui sont les irresponsables ?

Par Damien Heurtevent,

professeur agrégé de sciences économiques et sociales

C’est sûr, tous les médias d’information le disent : les partisans du « non » sont des irresponsables jouant avec le sort de la France et de l’Europe. Le maître mot n’est d’ailleurs plus le débat mais la « pédagogie ». Il ne s’agit pas de défendre un point de vue ou des valeurs sur une question de société soumise à l’expression du peuple souverain, mais « d’expliquer » le texte du traité constitutionnel pour déjouer les peurs sur lesquelles se fondent les passions écervelées des « non » de tous bords.

En charge de cette vaste et noble entreprise d’éducation du peuple, tout ce que ce pays compte d’experts et de « pensant-bien ». Leur point commun : ils savent quand vous ne faites que sentir ou rêver. Leur vote est à la fois raisonné et réaliste. Le vôtre, idéaliste ou ignorant, est irresponsable. Serions-nous à ce point désespérés pour succomber ainsi à cette pure passion destructrice nourrie au « poison du mensonge » ? Et si c’était eux les irresponsables ?

Au moment du traité de Maastricht, j’avais quatorze ans. Juste assez pour me rappeler que, à l’époque, on nous disait qu’il ne fallait pas arrêter la marche de l’Europe. Que le vieux rêve des pères fondateurs allait se réaliser, qu’une Europe sociale et politique succéderait bientôt à l’Europe économique.

Treize ans après et treize pays en plus, qu’est-ce qui a changé ? La politique économique fait désormais l’économie du politique, abandonnée à des experts aux théories improbables. L’Europe économique s’est approfondie. Le marché commun s’est doté d’une monnaie unique. Et pendant ce temps, les droits sociaux ont été soumis à une pression permanente. L’Europe est devenue un vaste espace de concurrence non seulement entre les entreprises mais entre les peuples, entre les hommes.

Pourtant, le bilan n’est guère flatteur : la croissance est atone ; le chômage reste massif ; la précarité se développe comme les inégalités et l’exclusion. Le pragmatisme à l’épreuve de la réalité ? Pensez-vous ! Il faudrait plus que de vulgaires citoyens, incapables d’apprécier l’esthétisme des modèles de la nouvelle économie classique, pour convaincre nos experts. Trouvant là l’occasion de se couper une fois de plus du sens commun, et, par l’absurde, d’asseoir encore davantage leur expertise, ils ont une réponse : nous sommes responsables de leur échec.

Voilà désigné le mal français par excellence : tous ces « nantis » qui gagnent dans les 1 000 ou 2 000 euros par mois et qui s’arc-boutent de façon indigne et presque mesquine sur leurs droits sociaux. Sont-ils donc insensibles au souffle de la modernité ? C’est à n’y rien comprendre. Il ne faudra pas s’étonner, après, de voir la France « tomber », « décliner », « devenir le mouton noir » d’un processus historique linéaire qui, impitoyable, n’attendra pas qu’elle se décide enfin à mûrir, et à abandonner ses chimères.

Le fantasme de la mondialisation est la réponse à tout. Cette hydre libérale qui n’est plus portée par aucun acteur réel, aucune institution, semble comme hors du temps et de la société. « Votre naïveté nous touche », nous disent-ils, mais « les choses sont ainsi » ; « nous comprenons votre souffrance », mais « ça ne marchera jamais » ; « il faut laisser le temps au temps »... Autant de poncifs de cette idéologie du renoncement et de la soumission à un ordre naturel, si justement analysée par A. O. Hirschman comme étant au fondement de la pensée réactionnaire.

Que l’idéologie du réalisme serve les conservateurs intéressés au statu quo, il n’y a là rien d’extraordinaire. Qu’il y ait même, parfois, chez eux, plus de bonne foi que de cynisme, je suis prêt à en convenir. Ce qui crée le malaise, c’est la conversion des élites de gauche à cette idéologie et le front unanime qui s’est ainsi constitué, ici sur le traité constitutionnel, mais plus généralement sur les politiques libérales en économie.

Les dirigeants socialistes nous disent défendre un « oui de combat ». Mais ce « oui » est-il crédible dans la bouche de ceux qui refusent de reconnaître leur responsabilité dans l’échec du 21 avril 2002 et plus largement dans la politique libérale menée par tous les gouvernements socialistes depuis 1983 ? S’ils considèrent, contre toute évidence, l’Europe dans son fonctionnement actuel, comme un rempart contre la mondialisation libérale, comment croire à leur promesse d’une Europe sociale et politique qui serait contenue dans ce traité ?

C’est à ces experts de gauche que s’adressent ces millions de citoyens, souvent sans bannières ni partis, et qui semblent leur dire : « Vous refusez les sirènes du "non", la "solution de facilité", "le vote passionnel", car vous vous dites responsables. Vous n’avez pourtant pas le sens de vos propres responsabilités. Vous vous dites attentifs, compréhensifs. On ne demande pas aux élus de gauche de la condescendance, de la commisération ou de la charité. On leur demande de porter l’espoir d’une société plus juste, plus solidaire, plus égalitaire. »

La société est sans doute davantage protégée quand la gauche est au pouvoir ou quand l’Europe daigne enfin reconnaître au social un mince droit de cité. Mais devons-nous nous contenter de cette protection de pacotille, qui n’est que l’attente du prochain assaut libéral quand elle ne l’organise pas elle-même ? Et au prix de quelle condescendance et de quel mépris ?

La politique ne consiste pas à « s’adapter » à un ordre naturel. L’avenir sera toujours ce que nous en ferons. Si vous tremblez face à cette responsabilité, laissez la place à ceux qui, responsables et en connaissance de cause, continuent de croire qu’un autre monde, qu’une autre Europe est possible.

Le débat autour de ce traité constitutionnel aura souligné la crise d’un système qui s’éloigne chaque jour davantage du vécu et des aspirations des citoyens de notre pays. Et il me semble que, même si, à force de propagande, de censure et d’anathèmes, le « oui » venait à l’emporter au soir du 29 mai, il serait plus que dangereux que nos élites politiques diffèrent une fois de plus leur examen de conscience.


 
Dr Nono

20/05/2005
00:40
re : un cop'coll qui pourrait vous intéresser

Europe : nous n’avons pas perdu la mémoire

Annie Lacroix-Riz

Annie Lacroix-Riz s’élève contre les manipulations historiographiques dont usent les partisans du « oui ».

Dans la campagne menée en vue du référendum sur le traité constitutionnel, les individus et les organisations politiques, syndicales, associatives qui se montrent réfractaires à ce traité sont accusés d’aller à rebours du sens de l’histoire. Qu’en pense l’historienne que vous êtes ?

Annie Lacroix-Riz. L’adhésion à cette constitution suppose de la part des électeurs l’adhésion renouvelée à la liberté totale du capital qui triomphe depuis les années cinquante. Cette liberté « supranationale » a liquidé la paysannerie française dans des délais record, accumulé une « armée de réserve » de chômeurs sans cesse grandissante, amorcé la liquidation du salaire indirect (retraites, dépenses de santé), etc. Les « intelligents » veulent une fois de plus y apporter leur caution ? Merci de me classer parmi les imbéciles et les incultes qui diront « non ».

Un autre des arguments utilisés par les partisans du traité consiste à dire que s’y opposer, c’est revenir sur l’unification pacificatrice de l’Allemagne et de la France. Une politique menée de concert, avec volontarisme, par ces deux pays au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. Que nous apprend l’histoire au sujet de cette unification ?

Annie Lacroix-Riz. Cette Europe est née sous une triple houlette : américaine, française et allemande, pas après 1945 mais après la Première Guerre mondiale, où s’affrontèrent deux logiques. En 1924, la double influence américaine et allemande aboutit au « plan Dawes ». Dans la foulée, fut signé le pacte de Locarno d’octobre 1925 par lequel l’Allemagne « reconnaissait » ses frontières occidentales. Il ne valait pas plus que le papier sur lequel il fut écrit, comme le dirent toutes les chancelleries. Et surtout, suivirent les premiers pas de l’Europe d’aujourd’hui, dominée par le cartel de l’acier de septembre 1926, oeuvre du Comité des forges et ancêtre de la CECA. L’Allemagne, sa vedette, contrôlait la moitié de la production du cartel. On glorifia une oeuvre de paix qui préparait la guerre, en plein réarmement clandestin allemand. Ce réarmement était en effet rentable, notamment pour les capitaux étrangers massivement investis dans le Reich depuis la stabilisation de sa monnaie en 1923-1924 : capitaux américains, certes, mais aussi français, anglais, suisses, etc. Le Reich eut droit à tous les égards financiers dans la crise des années trente, tandis que la France accablait d’exigences ses petits alliés. Il séduisait beaucoup par la rigueur de sa politique salariale, déflation impitoyable de Brüning (1930-1932) et ses successeurs, puis inflation hitlérienne, aussi meurtrière pour le salaire : c’est la dimension « sociale » de l’entre-deux-guerres qui enflamma le plus le grand capital français, Banque de France et Comité des forges en tête. Tout cela nous conduit à la guerre, dans le triomphe de l’apaisement à l’égard de Hitler, apaisement présenté aux peuples comme une garantie de paix durable. L’Occupation marqua une étape majeure de cette Europe dure au salaire, douce au profit - Europe alors plus franco-allemande que tripartite. Mais les États-Unis, fort engagés dans cette Europe, avaient maintenu leurs positions et accru leurs profits dans l’Europe occupée. Après 1945, on reprit l’affaire, cette fois plus directement sous l’égide de Washington, qui tenait entre ses mains le sort de l’Allemagne occupée. Les élites françaises, affolées par la radicalisation de leur peuple, se soumirent plus vite encore que naguère à la double pression des États-Unis et de l’Allemagne (de l’Ouest) prioritairement reconstruite. La CECA ouvrit le bal, présentée aux populations des « Six » comme la garantie de la paix (discours de Schuman du 9 avril 1950). Dès le 10 avril 1950, nos hauts fonctionnaires préparaient la liquidation des mines de charbon françaises, pas assez concurrentielles. Les mêmes et la Banque de France avouaient, en 1949-1950, que l’unification européenne n’avait qu’un avantage : ce « paravent » leur permettrait d’imposer, au nom de la « libre concurrence », la déflation salariale et « l’austérité » qu’entravaient les traditions nationales de combativité. La paix, ces messieurs peuvent nous la garantir, dans le cadre de la crise actuelle ? Je ne vais pas jouer les Cassandre, mais l’heure est grave, comme le suggèrent les « négations » historiques qui fleurissent en ce soixantième anniversaire de l’écrasement du nazisme.

Enfin dernier argument, celui qui nous est opposé de faire le jeu des États-Unis en votant « non » au prochain référendum...

Annie Lacroix-Riz. Ce que j’ai dit d’une Europe née sous les auspices américains suggère son « indépendance ». Les classes dirigeantes européennes ont considéré les États-Unis, dès qu’elles ont su que le Reich perdrait la partie, comme le meilleur défenseur des coffres-forts. On amuse le tapis depuis soixante ans sur les misères affreuses de l’Europe orientale soumise à la poigne de fer des Soviets. Ça évite d’analyser la « sphère d’influence » américaine, dont la France fait partie. Ses élites comptent depuis 1945 sur Washington, malgré des contradictions réelles qui ne datent pas de l’ère Chirac (question allemande, question coloniale, contrôle du pétrole mondial...), à peu près sur tout, y compris les questions de défense : le projet de constitution de cette « Union européenne » stipule que sa défense est assurée par l’OTAN. Les archives ouvertes de longue date au Quai d’Orsay attestent le rôle nul de l’Europe (Angleterre comprise) dans cette organisation née en 1950 du Pacte Atlantique (4 avril 1949), lui-même conclu pour cinquante ans et renouvelé en 1999. Elle assure aux États-Unis le contrôle, dimension économique incluse, de leur empire, notamment via les bases aériennes et navales qui leur ont été concédées pour les décennies correspondantes par chaque pays signataire. Toutes les agressions américaines de la période récente ont été conduites à partir de ces bases (contre la Yougoslavie, à partir de l’Italie...). L’Union européenne compte-t-elle s’y opposer en inscrivant sa dépendance organique dans une constitution ?

Entretien réalisé par

Jérôme-Alexandre Nielsberg

A
 
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