Discussions annexes, bavardages politiques, hors-sujet divers... (archives 3003-2008)

Ce deuxième forum est réservé aux discussions culturelles et politiques qui ne concernent pas directement France Culture. L'accès est libre mais les propos racistes, diffamatoires ou insultants seront effacés. Pour insérer des smileys, voir les pages DÉCALCOS 1 et 500 DÉCALCOS. Mention légale : les textes, idées et contenus présentés ici n'engagent que leurs auteurs à titre personnel et non le propriétaire du site Défense de France Culture.
**** Cliquez ici pour retourner au forum rouge du site DDFC ****


 La pétition SOS France Culture continue sur le site sosfranceculture.free.fr        Dictionnaire TLF 
 Recherche :
 Dans le fil

Retour à la liste des messages
Lionel Henry et LRDB

10/03/2006
12:35
Libéralisme et esclavage

Dans le fil où on essaie de discuter des bienfaits et des inconvénients sud CDI, Lionel a orienté la discussion sur le rapport entre le libéralisme et l'esclavage. Henry a répondu. Je crois qu'il y a de quoi discuter et si 2 d'entre nous font quelques efforts c'est l'occasion de créer un fil où on parviendrait à discuter sans s'engueuler. Ca fera peut-être revenir Marcel.

J'essaie donc, en reportant ci-dessous les interventions de Lionel et d'Henry, puis ma réponse.
 
LRDB

10/03/2006
12:38
Lionel avait écrit

Dans un débat sur le CDI, Lionel avait introduit un de ses arguments par ceci :

<< [...] nous rappelle que le libéralisme a pris son essor le fouet à la main avec la traite négrière et d'ailleurs continue à rechercher des quasi esclaves dans les dictatures du tiers monde. Lorsqu'une société délocalise dans le tiers monde, elle ne se contente pas du differentiel de salaire, elle exige le differentiel social : journées de 14h, travail 7 jours sur 7, pas de syndicat, travail des enfants... >>

Il me semble qu'il y deux choses à discuter là-dedans. Henry a répondu à la première (contrib suivante)
 
shhh

10/03/2006
12:40
re : Libéralisme et esclavage

Je suppose que l'un parle au sens figuré, et l'autre au sens propre, non ?
 
Henry Fay

10/03/2006
12:40
mais qu'est-ce que c'est que ce délire ?


<< le libéralisme a pris son essor le fouet à la main avec la traite négrière>>

Quels rapports entre le libéralisme et la traite négrière? Il faudrait nous expliquer ça. Historiquement, c'est archi-faux, les théoriciens du libéralisme en tête desquels figure le très moralisateur Adam Smith n'étaient absolument pas des esclavagistes pas plus que Ricardo, John Stuart Mill, Jean-Baptiste Say ou Jefferson et dans sa pratique (industrialisation en Grande-Bretagne) il s'est développé dans la première moitié du XIXe qui est la période au cours de laquelle l'esclavage a été aboli.

 
et lionel ...

10/03/2006
12:41
a répondu

<< Je croyais que la traite se faisait avec des compagnies par actions >>
 
LRDB

10/03/2006
12:52
Il faut reduire la definition au plus juste

Que les entreprises de la traite négrière aient été des sociétés par actions, ça me semble un peu court pour attribuer la responsabilité de l'esclavage, sinon on peut aussi étendre jusqu'à toutes les sociétés de commerce international tant qu'on y est. On peut aussi faire porter au principe de la libre entreprise tous les péchés du monde économique où seraient impliquée l'une ou l'autre sous-catégorie. Franchement je ne crois pas que ça puisse se soutenir bien longtemps dans une discussion.

En fait c'est le contraire : si on veut y voir clairement, le discernement nous commande de définir assez strictement l'auteur d'un acte, et non d'y englober toute une catégorie qui lui est, en fait, extérieure. "Strictement", ça veut dire en rédigeant la définition au plus juste et au plus précis. Il se trouve que l'esclavage a été commis par des sociétés esclavagistes. Je sais bien que ça n'apporte pas grand chose au débat, mais enfin ça permet de ne pas accuser tout le monde et n'importe qui pour des actes qui remontent à plusieurs générations.

C'est un peu comme quand tu écris (dans un autre fil) que les dockers sont le peuple. Franchement je ne crois pas. Ce qui est certain c'est que les dockers sont une partie du peuple. Mais ils ne sauraient représenter l'ensemble du peuple.

En outre, je voudrais signaler que le thème de l'esclavage est aujourd'hui très couramment exploité par certains intellectuels pour nourrir toutes sortes de raisonnements et critiques sociales. Libre à eux. Ils le font parfois en apportant des faits nouveaux, mais aussi assez fréquemment ils le font en déformant ce qu'on sait de l'histoire. C'est aussi pour cette raison que j'ai préféré ouvrir ce fil. Ca nous donnera l'occasion de traiter d'un thème largement débattu sur FC et un peu partout.

C'est un thème assez grave, mais c'est aussi un thème à la mode, pour tout dire, et rien que ça, ça mérite discussion...

LN
 
shhhh

10/03/2006
13:00
re : Libéralisme et esclavage

J'aurais cru que la guerre de sécession était l'éclairage définitif sur cette question.
 
LN

10/03/2006
13:35
la sécession

C'est un exemple de complexité : comment distinguer les motivations profondes de cette guerre ?

- rivalité économique entre le Nord et le Sud, qui en perdant l'esclavage devait se réorganiser à grands frais
- l'idéal humanitaire, peut-être pas le seul ni le principal, mais certainement pas absent de la décision de Lincoln
- la contradiction entre les idéaux de liberté et la cohésion de l'Union. Lincoln a tranché, là encore, en faveur de la guerre, quoique ce soit le Sud qui ait ouvert les hostilités.

D'avance, je remercie Guy de ne pas venir nous sortir pour la Nième fois le portrait d'un Lincoln raciste, il nous a déjà fait le coup dans un autre fil et Howard Zinn ne s'en est toujours pas remis. En outre on a répondu, donc non merci, car ici on essaie de discuter...

Laurent
 
shhh

10/03/2006
13:44
re : Libéralisme et esclavage

-Humanisme, incontestablement ( faut quand ême pas déconner)
mais aussi
- modes de production, entre un champ de coton et la sidérurgie à Détroit, c'est pas les mêmes impératifs. Et le nord l'a emporté, c'était normal finalement.
 
guydufau

10/03/2006
14:30
re : Libéralisme et esclavage

La guerre de sécession, première sortie hors des clous.
J'en profite. Voici le point de vue de Lincoln concernant l'esclavage : si l'esclavage contribue à maintenir l'unité du pays, je le conserve. Si l'esclavage détruit l'unité du pays, je l'abroge.
Ce qui ne fait pas avancer le débat!
 
La Fontaine

10/03/2006
14:51
Ce qui ne fait pas avancer le debat est ci dessus

Je me demandais combien de temps ça allait prendre.
Il faut reconnaitre que ça n'a pas trainé.
Encore quelques post et Guy nous apprendra que le Pirée est un homme !
 
guydufau

10/03/2006
16:29
re : Libéralisme et esclavage

<< le libéralisme a pris son essor le fouet à la main avec la traite négrière>>
D'après Adam Smith,gourou du libéralisme, si des intérêts particuliers trouvent leur compte avec l'esclavage, ils participent à l'harmonie générale.
Fouet à la main ou pas, la main invisible -métaphore d'Adam Smith- du libéralisme a bien profité de l'esclavage.
 
Marceldudu

10/03/2006
17:36
re : Libéralisme et esclavage

Pour l'esclavagiste, le coût de la main d'oeuvre devait être le plus bas possible, et rien ne réglementait le travail de ces catégories. Donc le plus bas possible, c'était le travail forcé et gratuit. Je sais bien, il fallait encore nourrir les asclaves, mais bon,, faiut bien mettre du charbon dans le feu.
Puis il y a eu les abolitions de l'esclavage, puis les réglementations du travail. Le libéralisme, aujourd'hui, est toujours obsédé par la baisse du coût du travail. Mais les législations du travail sont un obstacle. Qu'à cela ne tienne. On va faire faire le travail dans les pays où il n'y a pas de droit du travail, ou dans les dictatures, qu'importe. Les taux de chômage vont donc monter dans les pays dits développés, et on leur fera comprendre qu'il faudrait qu'ils y mettent un peu de bonne volonté, et que leur législation du travail est quelque peu ... désuette.
Nous en sommes là!
Pour autant, je ne sais pas dans quelle mesure on pourrait lier le libéralisme et l'esclavage. La seule chose que l'on puisse affirmer, c'est que le libéralisme rêve d'esclavage. Ahh, une main d'oeuvre qui fermerait sa gueule et qu'on paierait à coups de lattes!!
M.
 
guydufau

10/03/2006
20:53
re : Libéralisme et esclavage

"Pour autant, je ne sais pas dans quelle mesure on pourrait lier le libéralisme et l'esclavage."
Voyons Marcel avec le CPE,évidemment!
 
Le Noiraud

10/03/2006
21:00
re : Libéralisme et esclavage

"(le libéralisme) s'est développé dans la première moitié du XIXe qui est la période au cours de laquelle l'esclavage a été aboli."
L'esclavage de qui ? Des Noirs, sans doute.
Mais comme il fallait bien de la main d'oeuvre pas chère, ce sont les enfants de pauvres qui ont trinqué, avec des traitemenst bien plus inhumains et un taux de mortalité bien plus élevés que ceux des esclaves africains, qui finalement s'en tiraient bien en étant vendus à des Blancs plutôt que capturés par des tribus rivales ou razziés par les musulmans.

 
Marceldudu

10/03/2006
21:51
re : Libéralisme et esclavage

!!!!!!!
 
Laurent

11/03/2006
14:31
pitié, pitié...

<< Pour l'esclavagiste, le coût de la main d'oeuvre devait être le plus bas possible, et rien ne réglementait le travail de ces catégories. Donc le plus bas possible, c'était le travail forcé et gratuit. Je sais bien, il fallait encore nourrir les asclaves, mais bon,, faiut bien mettre du charbon dans le feu. >>

Ceci montre que tu ne cherche pas à connaitre la réalité économique de l'esclavage. Témoin, la seule évocation de la gratuité, tout juste tempérée par le coût de la nourriture : mais comment diable se fait-il que tu attribue autant d'humanité aux monstres esclavagistes : ils nourissaient leurs esclaves ? Mais pourquoi nourrir ce qui est gratuit ? Je suggère d'arrêter de déconner : il n'y a aucune gratuité dans l'esclavage.
Ca n'est pas faire preuve de cynisme que de rappeler quelques détails : l'esclave était une partie de l'équipement de production, et donc marchandise qu'il fallait acheter, et à prix élevé, encore. L'entrepreneur esclavagiste devait faire son calcul rationnel. Les mauvais traitement se sont réduit en tendance, parce que précisément la machine humaine est fragile, et que des esclaves trop maltraités ou insuffisamment nourris sont d'un trop faible rendement. En poussant un peu le raisonnement, on se rend compte que le salarié est d'un rendement encore meilleur. En fait il est assez probable que l'esclavage a été aboli aussi pour des raisons de rentabilité trop faible. La motivation de l'abolition n'est pas seulement humanitaire, elle est aussi économique.


<< La seule chose que l'on puisse affirmer, c'est que le libéralisme rêve d'esclavage >>.
Navré Marceldudu, mais ceci est une absurdité profonde. Le libéralisme ne rêve pas. S'il existe une réalité sociale qu'on peut appeler "les employeurs" ou "les enterpreneurs libéraux", je ne sais pas ce qui te permet de dire de quoi ils rèvent.
Ca n'est pas seulement une absurdité, c'est aussi une pure pétition de principe, un procès d'intention qui rend toute discussion impossible. Dans cette optique, le libéralisme est le mal, point final. L'entrepreneur libéral est un esclavagiste en puissance, point final. Donc un promoteur des camps de travail : concentration, goulag, c'est bien ça ? Ah non c'est encore pire : il n'y aurait même pas d'alibi politique pour ces camps de travail. Enfin je ne sais pas trop si c'est pire, mais enfin c'est l'horreur garantie. Ce que tu écris finalement à 17h36, c'est que l'entrepreneur libéral et l'idéologue libéral rêvent d'un monde horrible.

Excuse moi de te dire ca, de toutes façon je le fais amicalement et sur le ton de la conversation, mais enfin je pense que ta contrib est de l'ordre du délire.

Laurent
 
guydufau

11/03/2006
21:27
re : Libéralisme et esclavage

Après cette lecture infligée par LRDB, vite, pour ne pas avoir la nausée, une plaisanterie :
les paresses des esclaves sont des prémisses à la lutte des classes.
 
Marceldudu

12/03/2006
00:10
re : Libéralisme et esclavage

Laurent, quand je dis "le libéralisme rêve de l'esclavage", j'espère que tu comprends que c'est une image. Si on devait continuer en image, je dirais que le libéralisme ne rêve pas, Monsieur, il compte!
Retour au sérieux. Moi, je fais l'effort de te dire comment je vois le libéralisme. Tu me réponds que c'est du délire. C'est facile, ça défoule, on peut se focaliser sur un mot et s'en servir pour envoyer la grosse artillerie, mais après, il faut reprendre la conversation. J'espère que tu es d'accord avec moi pour constater que le libéralisme est en permanence à la recherche des moindres coûts de production, c'est à dire de l'utilisation (moi, je dirais de l'exploitation, mais je te vois déjà en train d'exploser devant ton écran), de l'utilisation, donc, de la main d'oeuvre au plus bas prix, où que ce soit dans le monde. Je sais que tu as une bonne mémoire, et je suis sûr que tu n'as pas oublié toutes ces histoires d'enfants, un peu partout dans le tiers monde, travaillant à la fabrication de belles paires de basketts, pour une grande marque américaine, et d'autres babioles, aussi. Peux tu me dire, sérieusement, à quel moment sa majesté libérale considèrera que les salaires sont enfin assez bas, qu'aller au delà, ce serait vraiment abuser?
Je ne parle pas de l'"entrepreneur libéral"; la plupart sont pris dans l'engrenage d'un système qui les dépasse. Mais ce système, que plus grand monde ne contrôle, qui fait que l'essentiel est le profit à court terme, qui prépare pour nos petits enfants une planète pourrie, qu'en penses tu vraiment, toi?
Je t'ai demandé de nous expliquer le libéralisme, pas d'avoir l'imprécation dans une main, (si je puis dire) et l'anathème dans l'autre. Tu n'expliques jamais, tu vitupères! Reconnais que ce n'est pas très pédagogique, non?
Quant à la réalité économique de l'esclavage, j'avoue, je ne cherche plus trop, ces derniers temps. Celle du libéralisme me préoccupe un tantinet, par contre.
Mais j'y reviens, à mon dada; quand une société, fût-elle planétaire, a fait de l'économie sa vérité, c'est-à-dire, a renversé l'échelle des valeurs (mais non, pas les valeurs boursières!!) alors que l'économie devrait être un outil, important,même essentiel, certes, mais un outil, hé bien celà signifie que la civilisation a du plomb dans l'aile.
Tu parles de concentration, de goulag. Je te fais remarquer que ce n'est pas moi qui en ai parlé. Mais puisque tu le dis: la Chine, ce monstre qui réunit en son sein les deux monstruosités que sont la dictature et le capitalisme sauvage. Que penses tu de ces "usines" où travaillent des milliers de filles récupérées dans les campagnes, qui sont nourries et logées dans des conditions fabuleuses par l'employeur?
Revenons en France, la Chine, c'est loin! Tous nos jeunes, qu'ils soient chômeurs, stagiaires, smicards, précaires en tous genres, as-tu réfléchi à la façon dont il vont pouvoir se loger? Même un loyer sera bientôt trop cher. On a des foyers de jeunes travailleurs, hé bien on aura des foyers de travailleurs tout court. Là aussi, on voit à quel point ce système qui s'installe est con, en plus d'être pervers. Avec tout ça, la natalité va forcément baisser. On ne fait pas des enfants, si on ne peut pas se loger. Résultat à prévoir: (on dit peut-être encore, en catimini, que "gouverner, c'est prévoir") moins de main d'oeuvre (ça, ils savent gérer!), et moins de consommateurs.
Or, c'est con à dire, mais sans consommateurs, le système, de quoi a-t-il l'air? Il y a un siècle, le vieux Ford l'avait compris.
Bonne nuit
M.
 
Laurent

12/03/2006
03:33
salute

Salut Marcel. Je pense que tu trompes : il n'y a pas de vitupération dans mes lignes. Dans tous ces fils, je n’ai pas de certitudes, mais des opinions et des théories dont je doute. En fait j’ai surtout des questions. Mais je lis des points de vue tellement catégoriques et aussi tellement simplistes (pardonne-moi ce jugement), que j’ai tendance à chercher dans la direction opposée. En tous cas, je suis certain de faire tout ça sans certitudes et sans dogmes. Mais hélas, pas sans quelques excès verbaux. Ce ne sont pas ceux que tu crois, d’ailleurs : ainsi le mot de « délire » ne me défoule pas, parce que j’en use au sens clinique : propos sans rapport avec la réalité. Il n’est pas assez neutre, et si tu le juges impoli, je te présente mes excuses.
Mais j’ajoute 5 conseils pour discuter sainement :
- mieux vaut ne pas trop t’imaginer le ton que j'emploie, ou ce que je ressens et pense devant mon écran. Personne n’en sait rien. Même pas moi.
- oublie donc tes leçons de pédagogie
- si tu veux qu’on puisse ici réfléchir à plusieurs, il faut que tu apporte ce que tu sais, pour répondre à ce qui est dit et non pas à ce que tu en infère. Ou alors il faut assumer le statut d’hypothèse de ton développement
- intéresse-toi un peu plus au sujet, et un peu moins à celui dont tu lis la signature, et qui a réagi parce qu’il avait lu un cliché non étayé.
- enfin, travaille un peu sur tes propres dogmes. C’est ce que je fais de mon côté.

Alors, pour te répondre :

./...
 
Laurent

12/03/2006
03:34
réponse à Marceldudu - 1

a) la réduction des couts de production est certainement un impératif, mais si tu crois qu'elle se fait à n'importe quelles conditions morales (c'est à dire sans règles morales du tout) alors non nous ne serons pas d'accord là-dessus. Il y a des choses que nombre d'entrepreneurs ne feront pas. Si tu n'arrives pas à imaginer cela, il faut apprendre à connaitre mieux tes contemporains.

b) faire travailler des enfants c'est atroce, mais si on n'investit pas là-bas, ne travailleront-il pas tout autant et dans des conditions tout aussi dures ? Et de plus, sans aucun impact sur le développement, car sans transfert de richesses. On ne sort pas du sous-développement en 3 mois ni en 3 ans. Il faut des générations.

c) Le goulag : il découlait directement de ton image de l'entrepreneur "rêvant d'une main d'oeuvre gratuite". J'assume cette inférence, comme une hypothèse que j’avais faite. Si elle est erronée, alors merci de dire à quel modèle économique tu faisais référence, puisqu'il ne s'agit pas non plus de l'esclavage (qui n'a rien de gratuit). Au reste, je récuse la réalité de ce "rêve des entrepreneurs". La qualité principale de l’entrepreneur est le réalisme, et non la faculté de nourrir des rêves sots. Ceux qui nourrissent de tels rèves ne vont pas bien loin...

d) La Chine : n'est pas un pays libéral. Donc il n’est pas pertinent de l'invoquer à tout bout de champ. L'atrocité de ce système qui offre une réserve d'emplois est directement créée par un monde qui niait le capitalisme (et on ne sait rien de ce qu'en pensent actuellement les dirigeants chinois ; tout ce qu'on sait c'est ce qu'ils font actuellement, et encore, que sait-on vraiment ? )

e) Le travail dans le tiers-monde : que ce soit celui des enfants ou des adultes, les conditions sont très dures. Mais le développement passe toujours par une phase très dure. Ce fut le cas chez nous. C'est le cas actuellement chez eux, et ça pourrait se réduire en moins de temps qu'il ne nous en aura fallu. Et en partie grace aux investissements qui se font chez eux. C’est dur à avaler mais c’est ainsi. Au reste, que reproche-t-on à ces investissements ? De déshabiller l’Europe, ou bien de fagoter le tiers monde avec de la chemise de clous ?

./...
 
Laurent

12/03/2006
03:35
Réponse à Marceldudu - 2

Je te cite :
<< Mais ce système, que plus grand monde ne contrôle, qui fait que l'essentiel est le profit à court terme, qui prépare pour nos petits enfants une planète pourrie, qu'en penses tu vraiment, toi? >>
Eh bien "moi, vraiment, ce que j'en pense", c'est que ce tableau ne correspond à aucune réalité. Ce que j’ai eu le tort d’appeler hier « un délire ». Comment le dire autrement, alors : c'est une dramatisation qui allie les idées fausses et la corde sensible. Ce faisant je fais preuve d'une grande indépendance d'esprit, car je sais que les leçons que nous serinent les intellectuels, les journalistes, et la doxa de France Culture, eh bienc es leçons vont dans le sens du tableau catastrophiste. Or il n'y a nul besoin d'angélisme pour penser que c'est là un tableau tout simplement outré.

Et à part ça, toi qui as des idées plus précises que les miennes sur le fonctionnement de la planète, l'économie, les entreprises, le tiers-monde, que propose-tu d'autre ?
- Imposer à ces pays dès demain matin notre conception du droit ? Ca serait super-démocratique, ça !! Dans le meilleur des cas, on peut les convaincre de modifier progressivement leur droit. Je crois que c'est ce qu'on fait déjà. Je crois aussi que ça prendra du temps.
- Retirer tous nos investissements des pays pauvres ? Parfait pour les maintenir dans la pauvreté. En outre ça ne peut marcher qu'en rétablissant frontières et protectionnisme. Si là est la mesure que tu préconises, alors parlons-en. Mais au moins, dis-nous quelle est ta pilule magique pour rétablir le bonheur instantanément sur la planète (sauf pendre les capitalistes bien sur : là où cette solution géniale a été essayée, le résultat a été la misère et l'horreur, qui durent encore ...)

Quant à ton dernier paragraphe, sur la situation des jeunes sans emploi et sans logement, voir ma réponse en fil "CDI"

Cordialement

Laurent.
 
Retour à la liste des messages

Page générée en 1.5 seconde(s) par la technique moderne