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Ses admirateurs 01/03/2006 23:37 |
A la mémoire de Félix Fénéon |
Suite à la discussion ce jour en fil Devinette XI, autant ouvrir un fil pour évoquer cet homme que Jarry avait résumé comme "celui qui silence" (pour mémoire dans son Almanach du Père Ubu, on y trouve aussi : - Valloton, celui qui boise - Schwob, celui qui sait - Rachilde, celle qui hors nature - Valette, celui qui Mercure - Natanson, ceux qui Revuent Blanche - Renard, celui qui écorche vif (bel hommage tout de même) - Mirbeau, celui qui supplicie - Colonne, celui qui concert - Vollard, celui qui devanture - Allais (Alphonse), celui qui ira... - Reynaldo, celui qui Hahn - Degas, celui qui bec - Roty, celui qui pièce de 10 sous Non mais quel potache ce Jarry. Au fil des années plus ça va, plus je dois me rendre à l'évidence : Faustroll tend vers inépuisable. |
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LRDb 01/03/2006 23:40 |
un blog |
Pas encore trouvé les minutes du procès, sauf un extrait sur cette page de Blog, qui contient aussi quelques "nouvelles en trois lignes" et deux portraits : celui de Siniac et celui de Valloton. http://www.weblogs-fr.net/Claudius/2005/04/26/title_28 |
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LRdB 01/03/2006 23:43 |
l'art du foutage de gueule dans le prétoire |
Trouvés sur le site, voici deux extraits significatif du procès : - Le Président : Vous êtiez l'ami d'un anarchiste allemand nommé Kampfmeyer. - F.F. Kampfmeyer ne sais pas le français; j'ignore l'allemand. Nos conversations ne pouvaient pas être bien subversives. (rires) - Le Président : A l'instruction vous avez refusé de donner des renseignements sur Martha et sur Ortiz (deux autres inculpés). - F.F. Je ne me souciais pas de rien dire qui pût les compromettre. J'agirais de même à votre égard, Monsieur le Président, si le cas se présentait. (rires) F.F. fait sensation. On publie dans un grand journal du soir les propos de Verlaine et de Mallarmé à son sujet. Le procés continue. En attendant, à Mazas où il est emprisonné, il apprend l'anglais. Le procés reprend, on interroge à nouveau F.F. sur les six détonateurs et le mercure trouvés dans son bureau. F.F. répond qu'il les a trouvé chez son père, qui les avait lui-même trouvés dans la rue. - Le Président : On ne trouve pas de détonateurs dans la rue. - F.F. Cependant, le juge d'instruction m'a dit un jour : "Vous auriez dû jeter ces détonnateurs par la fenêtre." Cela ne prouve-t-il pas qu'on peut les trouver dans la rue ? (rires) Le Président s'intéresse ensuite au mercure. - Le Président : Le mercure sert à construire de terribles engins. - F.F. Et des baromètres. (rires) |
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Agnès 01/03/2006 23:48 |
celle qui va dormir |
Merci, Laurent. ![]() |
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LrDB 01/03/2006 23:49 |
un peu de rigueur que diable |
Ah sorry j'ai mastiqué sévère dans la contrib de 23h40. Le blog contient une notice et des adresses de renvoi dont celle-ci à où l'on trouve les deux portraits en couleur et une série de "3 lignes" http://fayardandco.free.fr/feneon/feneon.htm Quelques unes des 3 lignes : - Elle tomba. Il plongea. Disparus. - Mlle Paulin, des Mureaux, 46 ans, a été saccagée, à 9 heures du soir, par un satyre. - Madame Fournier, M. Voisin, M. Septeuil se sont pendus : neurasthénie, cancer, chômage. - Une machine à battre happa Mme Peccavi. On démonta celle-là pour dégager celle-ci. Morte. - Le syndicat de l’arsenal de Rochefort a décidé de présenter quatre revendications. Le refus ? La grève. - Un flacon flottait. Mauritz, de Sèvres, se pencha pour le prendre et tomba dans la Seine. Il est maintenant à la morgue. - Séquestrées, martyrisées, affamées par leur marâtre, les fillettes du Brestois Joseph, enfin délivrées, sont squelettiques. - Derrière un cercueil, Mangin, de Verdun, cheminait. Il n’atteignit pas, ce jour-là, le cimetière. La mort le surprit en route. - Au lieu de 175 000 francs dans la caisse de réserve en dépôt chez le receveur des contributions directes de Sousse, rien. - Mme Olympe Fraisse conte que, dans le bois de Bordezac (Gard), un faune fit subir de merveilleux outrages à ses 66 ans. - Les femmes rouges d’Hennebont ont saccagé les vivres qu’apportaient aux ouvriers rentrés aux forges les femmes jaunes. - C’est au cochonnet que l’apoplexie a terrassé M. André, 75 ans, de Levallois. Sa boule roulait encore qu’il n’était déjà plus. - Un bœuf furieux traînait par la longe vers Poissy le cow-boy Bouyoux. Elle cassa. Alors ce bœuf démonta le cycliste Gervet. - Le feu, 126, boulevard Voltaire. Un caporal fut blessé. Deux lieutenants reçurent sur la tête, l’un une poutre, l’autre un pompier. - Sous des noms toujours neufs, une jeune femme se place comme bonne et vite file, lestée. Gain, 25 000 francs. On ne la pince pas. - MM. Deshumeurs, de La Ferté-sous-Jouarre, et Fontaine, de Nancy, se sont tués, en tombant l’un d’un camion, l’autre d’une fenêtre. » Que les amateurs n'hésitent pas à déposer ci-après leurs préférées... |
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lRDB 02/03/2006 00:03 |
Le dernier pour la route |
Ah tiens j'ai justement sous les yeux un autre site, avec un sacrée beau portrait à l'aquarelle. On n'y est pas tendre pour la biographe Joan Halperin. Le responsable de la page signale que c'est à Fénéon qu'on doit l'édition de Laforgue, mais il oublie de dire qu'on lui doit aussi la quasi-totalité (hormis le texte) des Illuminations, telles que nous les connaissons (redécouvertes, commentées, mises en ordre, éditées par Fénéon). http://perso.wanadoo.fr/tybalt/LesGendelettres/biographies/F eneon.htm |
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Agnès 03/03/2006 07:29 |
re : A la mémoire de Félix Fénéo |
Merci, Laurent, je retournerai sur ces fils ce vikinde. J'avais totalement oublié que Fénéon avait été l'éditeur du dernier Laforgue, et encore plus celui de Rimbaud. Beau visage, et personnage fichtrement intéressant. ![]() ![]() ![]() |
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Clopine 03/03/2006 09:27 |
re : A la mémoire de Félix Fénéo |
Ah oui, le portrait est vraiment très beau, et pas complaisant du tout, il me fait penser à un peintre breton, qui faisait des portraits un peu comme cela, zut c'était quoi son nom déjà, Burel non ? Et puis, rien que son nom ! Félix Fénéon ! Comment résister à l'utilisation d'un nom pareil comme personnage ? Je le verrais bien attribué à un personnage de Tardi : amant d'Adèle Blanc-Sec, évidemment. |
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w 03/03/2006 10:38 |
re : A la mémoire de Félix Fénéo |
Tout ça est tout à fait épatant, Queenie, merci ! ![]() ![]() ![]() |
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shhh 03/03/2006 15:03 |
Félix Fénéon.... |
A Cozes,150 soldats partis de Rochefort pour les manœuvres n'ont plus pu bouger. La chaleur. Et c'étaient des coloniaux. La nouvelle prison cellulaire d'Amiens a été inaugurée par le petit Gourson, qui tua, hier, son camarade Godin,14 ans. Comme Poulet, de la police de Choisy-le-Roi, voulait l'arrêter, Marquet lui arracha son sabre et l'en perça de joue en joue. Exalté par le Rouget de Lisle de Choisy-le-Roi, Marquet monta dessus et réclama ; sa verve fut moins goûtée : il est au Dépôt. Sur Bécu, 28ans, qui arrivait à Beaujon troué d'une balle, on compta 28 cicatrices. Son nom dans le monde qui rôde : La Cible. En vue de son voyage aux Etats-Unis, où on l'enterra, M. Stillman (accident d'auto du 18 juillet) a été embaumé à Lisieux. Boulevard Carnot, au Vésinet, une automobile a attaqué à toute vitesse un troupeau de moutons. Trois moururent. Un propriétaire des environs de Marcols (Ardèche) refusait l'autre jour 12.000 francs des pins de sa forêt. Elle vient de brûler. Fouchet, Moulet, Moerdilet et Klepsy ont été capturés, à Saint-Denis, sur les toits d'une maison où ils faisaient du cambriolage. L'examen médical d'un garçonnet trouvé dans un fossé d'un faubourg de Niort montre qu'il n'eut pas que la mort à subir. A Trianon, un visiteur s'est dévêtu et s'est couché dans le lit impérial. On conteste qu'il soit, comme il le dit, Napoléon IV. Le professeur de natation Renard, dont les élèves tritonnaient en Marne, à Charenton, s'est mis à l'eau lui-même : il s'est noyé. |
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