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Henry Faÿ

21/08/2005
11:31
un système social en capilotade


Je soumets à votre réflexion le compte-rendu de l’émission contre-expertise du 8 août dernier sur le thème le modèle social français à bout de souffle.

Les participants étaient :
Denis Olivennes, auteur d’une note très remarquée sur la préférence française pour le chômage
Marc Olivier Padis, rédacteur en chef de la revue Esprit
Pierre Cyrille Hautcoeur auteur de monnaie, banque et marchés financiers
François Lenglet.

J’ai pensé que cette émission était assez riche pour occuper un fil que j’ai mis sur le forum bleu.


Le modèle social français dont les Français étaient si fiers, auquel certains croient encore, et qu’ils veulent préserver comme une vache sacrée est en capilotade. Officiellement , le chômage atteint 10% mais si on tient compte de toutes les situations de grande précarité et des faux emplois de toutes sortes, c’est plutôt le chiffre de 20% qu’il faut évoquer.

La situation économique souffre de ce système d’État providence et n’est guère en mesure de le soutenir. La dette a augmenté de 50% depuis 1990. Depuis 1994, la richesse des Etats-Unis a augmenté de 40%, celle de la Grande-Bretagne de 38%, celle de la France de 20% seulement.(ce qui ne correspond pas à un appauvrissement comme l’a dit Brice Couturier).
La dette est de 1.100 milliards d’euros, l’équivalent de la totalité de l’impôt sur le revenu est consacré aux paiement des intérêts. L’État providence n’est plus financé ; on fait tout financer par la génération future.
Quand on allège les charges, c’est de la dette en plus.
Quand on augmente les revenus des smicards, c’est de la dette, est-ce bien raisonnable ?
Il y a des éléments factuels que personne ne veut politiser.
La politique récente a réduit les risques, ce qu’on ne sait pas, il y a de moins en moins de risques (allusion, je suppose à la CMU) et c’est pourquoi le système est devenu si coûteux. Les protections sont concentrées sur celui qui un emploi.
Brice Couturier a constaté que depuis le référendum du 29 mai, les bouches s’ouvrent. Les comparaisons internationales ne sont pas en notre faveur et on commence à mettre en cause ce conservatisme qui est au cœur du mal français.
Jadis, la France qui faisait figure de modèle est devenue un contre-exemple. Il n’y a plus de stabilité politique, les majorités sont balayées chaque fois qu’il y a une élection .


Denis Olivennes qui s’est rendu célèbre par une note sur la préférence française pour le chômage précise que la société française a énormément évolué. Les banques ont été réformées ainsi que les marchés des biens et services. C’est ce qui rendait cocasse les débats sur la Constitution européenne, les Français n’avaient rien à craindre de ce texte car la concurrence libre et non faussée, ils l’ont déjà, à part dans quelques secteurs comme les taxis et certains commerces. Là où le bat blesse, c’est le marché du travail. C’est au cœur de notre problématique. La réaction des politiques a été malthusienne, on a cru bon de réduire les forces productives avec l’abaissement de l’âge de la retraite, l’augmentation des congés, la réduction du temps de travail. La population active diminue et on s’arc-boute contre toute forme de flexibilité.
La dépense publique est de 55% du PIB et 30% sont consacrés aux transferts sociaux. Les investissements publics ne représentent que 0,5% PIB, (ce chiffre m’étonne un peu) l’État n’investit pas dans l’avenir.

Marc-Olivier Padis dit qu’on ne sait même plus à quel type de système on appartient. Traditionnellement, notre système repose sur un État tutélaire et paternaliste. La voie réglementaire utilisée par Dominique de Villepin contourne le paritarisme, tout en parlant de social-démocratie.

Pour Pierre Cyrille Hautcœur, le seul problème réel, c’est le marché du travail. Le déficit des finances publiques n’est pas (selon lui) un problème si grave que ça. (ah bon ?). Il dit que les performances du système de santé sont bonnes pour des dépenses de santé qui ne sont pas excessives.

Vu des États-Unis, vu du Japon, les systèmes européens sont très semblables.

François Langlet dit qu’il y a un délitement due à la fracture générationnelle et aussi raciale. Et avec ça, on n’a pas de plan de vol. La France est prise en tenaille. Il y a les pays émergents, la Chine en particulier. Ils nous concurrencent aujourd’hui sur les textiles, demain, ils nous concurrenceront sur les Airbus !
Les Etats-Unis sont sur la frontière de la technologie (ça veut dire qu’ils les plus avancés).

Mais enfin, pourquoi cette incapacité de se mettre autour d’une table ?
************************************************************
Le Medef réclame de la flexibilité, les syndicats réclament de la protection. Il devrait y avoir un terrain d’entente, comme c’est le cas dans les pays scandinaves. Dans ces pays, les syndicats, qui représentent un beaucoup plus grand nombre de salariés qu’en France ont un sens beaucoup plus grand de l’intérêt général.

Denis Olivennes s’interroge sur cette tyrannie du statu quo. On sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on gagne. La raison profonde du conservatisme français n’a pas été explorée.
Il estime qu’en fait le pas à franchir n’est pas si important que ça. Si on avait le même taux d’emploi dans l’hôtellerie et la restauration qu’aux Etats-Unis, on serait en plein emploi ! La fiscalité pénalise toujours l’emploi.
Mais enfin, qu’est-ce qui nous empêche ? Pourquoi ne sommes-nous pas capables de faire ce qu’ont pu faire les Hollandais, les Suédois, les Danois et même les Allemands ?

Marc Olivier Padis dit qu’il y a un déficit de confiance chronique. Les raisons en sont historiques. L’espace réformiste est dans notre pays très limité.
Pour François Lenglet, il faut compter avec nos misérables petits secrets. Le chômage est dû au mode d’indemnisation et au mauvais fonctionnement du service public de l’emploi. L’angoisse des Français est un fonds de commerce politique, les élites entretiennent l’angoisse et l’utilisent politiquement. Messieurs les agriculteurs, vous avez un problème voici 300 millions d’euros. Messieurs les intermittents, vous avez un problème, voici 200 millions d’euros etc. etc.


Pour Pierre Cyrille Hautcoeur, L’État français n’est pas très ouvert à la dimension internationale. La seule échelle de protection, c’est l’échelle européenne. Après le non français au référendum, il va falloir des années pour regagner la confiance de nos partenaires européens.



 
lionel

21/08/2005
16:24
re : un système social en capilotade

Je propose une hypothèse gratos à tous ces grands penseurs de France Cul: le libéralisme anglo saxon imposé au forceps constitue un choc CULTUREL trop important pour être accepté sans discussion par une vieille nation de culture comme la France. Du coup on cumule les inconvénients des deux systèmes.


 
Henry Faÿ

21/08/2005
16:54
des réformes, des réformes, des réforme


Mais ces penseurs, qu'ils soient grands moyens ou petits ne prônent pas du tout le passage en force du libéralisme anglo-saxon sous tous ses aspects et certainement pas sans discussion. Ils sont extrêmement attentif à d'autres expériences européennes, en particulier les Pays-Bas et le Danemark qui ne relèvent pas du libéralisme anglo-saxon dans leur esprit et ils attachent le plus grand prix à la concertation avec les syndicats. Au cours de l'émission dont j'ai fait le compte-rendu, ils ont posé à plusieurs reprises la question: "mais enfin, pourquoi en France n'arrive-t-on pas à réunir les partenaires autour d'une table pour arriver à des solutions?", question qui vraiment mérite d'être posée. Pourquoi cet immobilisme? Pourquoi ce conservatisme?
La méthode Villepin qui consiste à passer en force n'a pas leur préférence et ils l'ont d'ailleurs critiquée mais peut-être n'avons-nous plus le choix.
Une nation de vieille culture mérite mieux qu'un chômage à 10% et 20% si on compte les faux emplois, un chômage des jeunes massif, le taux d'activité parmi les plus faibles, une recherche scientifique qui ne fait guère d'étincelles un système de recherche qui fait fuir les chercheurs vers d'autres pays, des fractures et des exclusions qui se multiplient et qui s'aggravent.
Une nation de vieille culture devrait être capable de s'adapter à une nouvelle donne économique mondiale et de faire des réformes.
Excusez-moi si j'ai l'air un peu pompeux.
Il y en a un autre qui partage la rage et l'inquiétude de Brice Couturier, c'est le démographe Jean-Claude Chesnais, invité de l'esprit public de ce jour, qui a bien dit cette catastrophe qu'est le fuite des cerveaux vers les États-Unis.

 
guydufau

21/08/2005
17:40
re : un système social en capilotade

"y en a un autre qui partage la rage et l'inquiétude de Brice Couturier, c'est le démographe Jean-Claude Chesnais, invité de l'esprit public de ce jour, qui a bien dit cette catastrophe qu'est le fuite des cerveaux vers les États-Unis."

Je fais remarquer que cette phrase n'a rien à voir avec le sujet de ce fil, Henry : La politique menée en faveur de la Recherche et un régime social à bout de souffle sont deux choses différentes
A bientôt, pour parler d'"un système social en capilotade.
 
lionel

21/08/2005
18:27
re : un système social en capilotade

Je constate que les Pays-Bas, la Suède et le Danemark sont des pays de tradition protestante où celui qui accumule de l'argent est aimé de Dieu, contrairement à la France qui est à la fois de traditions catholique et jacobine. Ces pays du nord sont donc mieux préparé à l'agression libérale. Par ailleurs la mobilité des travailleurs sur un territoire minuscule comme le Danemark est difficilement applicable en France.

Au passage, tous ces débats se repassent des tartes à la crème un peu ridicules: le modèle japonais dans les années 80, le modèle allemand en 90 et désormais le modèle danois...


 
Henry Faÿ

21/08/2005
18:37
différents aspects d'un même mal


<<Je fais remarquer que cette phrase n'a rien à voir avec le sujet de ce fil, Henry : La politique menée en faveur de la Recherche et un régime social à bout de souffle sont deux choses différentes
A bientôt, pour parler d'"un système social en capilotade.>>

Merci pour votre remarque, Monsieur le Commissaire, je vois que vous n'êtes pas prêt à laisser passer la moindre digression. En fait, il ne s'agit pas d'une digression. Une politique de la recherche qui ne brille pas par son efficacité et qui fait fuir vers les États-Unis ses meilleurs chercheurs, une politique du logement qui ne parvient pas à loger les gens et un système social qui ne sait que produire du chômage de masse et de l'exclusion sont bien différents aspects d'un même mal. C'est un système sclérosé et inefficace, bureaucratisé et fonctionnarisé incapable de se réformer qui donne de mauvais résultats dans tous les domaines qui relèvent de lui.


 
LRDB

21/08/2005
18:56
Question - Précision

Pardon d'insister Lionel : si la Suède estime avoir été sauvée de la banqueroute par le libéralisme, en quoi y a-t-il "agression libérale " ??

Laurent
 
lionel

21/08/2005
19:23
re : un système social en capilotade

<< la Suède estime avoir été sauvée de la banqueroute par le libéralisme>>

Euh d'abord il faudrait démontrer cette affirmation.

Mais bon admettons. J'emploie le terme "agression libérale" parce que le libéralisme a l'habileté de créer les problèmes (ex: ouvrir les frontières à la concurrence sauvage) pour ensuite proposer ses solutions (privatiser et diminuer les droits sociaux) le tout sans jamais consulter les peuples concernés.

C'est comme bombarder et reconstruire. Si on a l'habileté d'être du bon côté du manche ça constitue deux bizness dynamiques, de loin preferables à la morne stagnation pacifiste.


 
paul

21/08/2005
20:31
re : un système social en capilotade

Mon Dieu Henry, mais quel combat menez-vous donc ? Si tant est que vous meniez quoi que ce soit.
D’abord si ces Messieurs sont prompts à faire du futurisme à partir d’une situation qui n’est en rien un système, ils traînent des pieds pour faire la comptabilité du passé : la France ne s’est pas effondrée (elle n’est d’ailleurs nullement par-terre comme on aimerait bien le faire croire aux bon peuple afin de l’apeurer suffisamment, toujours jouer sur la peur…c’est lamentable), la France paye, dans certains domaines, les factures dont personne n’a jamais parlé : ça commence avec le Plan Marshall dont les dollars sont allés à l’industrie d’armement pour les guerres coloniales. Ensuite, combien de milliards pour soutenir artificiellement des secteurs entiers de l’industrie pour rien : De Gaulle nous a coûté plus cher qu’il ne nous a rapporté, notamment en se croyant obligé d’armer le pays comme si la Troisième Guerre était en vue ; il a fallu attendre Mitterrand pour que le budget militaire passe derrière celui de l’Education. Concorde, Bull, autant d’argent jeté par les fenêtres, c’est à dire pris sur le pouvoir d’achat des salariés et donc sur un développement plus régulier. Un nucléaire dont on ne sait pas encore s’il tient la route à long terme. Politique de prestige qu’on retrouve jusque dans la munificence de la politique étrangère. Le rachat par l’état de secteurs entiers comme la sidérurgie (comme dans le temps le PLM), laissant des héritiers comme le Baron de Seillières jouir de la propre faillite de sa famille. Mais comme on sait, ou plutôt comme on ne le sait pas, De Gaulle était l’homme du sucre et de l’acier ; aucun sacrifice n’était donc de trop pour conserver pouvoir et dignité à ces dignitaires, les héritiers des 200 familles.

L’alibi s’appelait l’Europe d’alors : la France s’est fait proprement cocufier en misant tout sur l’agroalimentaire, secteur avant tout électoral de droite. Résultat nous perdons chaque année des places dans ce qui devait être notre quasi monopole, et en plus on détruit en les vidant, nos nappes phréatiques parce que le maïs PAC rapporte un peu plus que les autres céréales. Que penser du moral de régions qu’on menace en permanence de sécheresse endémique. On est même parvenu à détruire partiellement la plus belle réserve d’eau française en Alsace au nom des intérêts à court terme de quelques exploitants agricoles.
Cette gabegie à hauteur d’état a fait école au plan régional où on a perdu des milliards à vouloir encourager une industrialisation d’importation style Daewoo.

Mais parlons de cette fameuse dette que devront payer nos enfants : d’abord quelle part de cette dette est française et combien doit-on à l’étranger (désormais hors Europe) ? réponse : la situation florissante de nos banques indique que c’est la plus grosse partie, ce qui signifie que la France se doit à elle-même ces sommes vertigineuses, alors ce sont donc les enfants de Français qui devront payer la dette à d’autres enfants français. Cherchez l’erreur. Et ne m’accusez pas trop vite de simplisme, svp, mais songez à réfléchir honnêtement et cessez d’écouter des gens stipendiés pour formater l’opinion. La vôtre a déjà pris un sale coup. Encore ceci : les enfants de riches qui vont palper intérêt et capital de la Dette, seront encore plus riches que riches car leurs parents s’apprêtent à acheter la poule au œufs d’or : les autoroutes. Paris-Lyon-Marseille : bis repetita, cette fois à l’envers. Hier on dédommageait leurs ancêtres pour nationaliser, aujourd’hui on attend que l’affaire devienne juteuse pour la leur brader.

Enfin, il faut parler clair et fort : la France (mais surtout l’Europe) peut changer de cap, elle en a le temps et les moyens, car malgré son degré d’endettement qui n’a rien de catastrophique (intérêts = PIB = UNE année de PIB, ce n’est pas l’éternité), et sa solvabilité est encore très solide, c’est à dire attirante pour les banques. L’exemple suédois montre à quelle vitesse on peut remonter la pente, pourvu qu’on cesse de faire des politiques de gribouille sous la pression des lobbies anglo-saxons qui n’ont en vue que leur propre intérêt. Nos peuples européens n’ont pas seulement conquis leurs droits par des révolutions mais aussi par leur travail et leur compétence : ce capital-là rapporte beaucoup plus que le différentiel avec la Chine, à condition de pouvoir se saisir des intérêts du bas de laine, les fameux Fonds de Pension.

Mais Henry, vous préférez les chiffres du présent, de cette rondelle de salami qui n’a aucune signification que de présenter un tableau conjoncturel qui va dans le sens de votre conservatisme foncier. Vous n’êtes pas un réactionnaire, mais un conservateur atterré par ce qu’au fond il ne comprend pas ou ne veut pas comprendre : c’est qu’il faut changer radicalement de politique, et pas dans le sens libéral, même si la place de l’individu doit être redéfinie dans des choix qui doivent rester républicains.
Cela s’appelle révolution, et ça fait peur. Mais les Suédois et les Danois seraient-ils plus courageux que nous ?
bien à vous
paul





 
LN

21/08/2005
20:32
Le voyage de l'incrédule

Cher Lionel ton obstination confine à l'aveuglement...
Je n'ai pas à démontrer ce qui a été exposé en une heure d'émission le 15 aout :
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/ete2005/ex pertise/fiche.php?diffusion_id=33818

Ce jour là on explique clairement quels problèmes ont été résolus.
Mais quels problèmes ont donc été alors créés ?

Aucun, hormis le fait que la réalité ne cadre pas avec l'idéologie qui fait de la France le plus retardataire des pays de l'Union Européenne. Notre modèle social a vécu. Ceux qui l'ont liquidé vivent mieux.

L.


 
LN

21/08/2005
21:11
Comparons comparons

<< Le libéralisme a l'habileté de créer les problèmes (ex: ouvrir les frontières à la concurrence sauvage) pour ensuite proposer ses solutions (privatiser et diminuer les droits sociaux) le tout sans jamais consulter les peuples concernés. >>

Euh quand tu écris "concurrence" il y a une macro-commande qui met immédiatement à la suite "sauvage", c'est ca ?

Le drame c'est que la Suède a fait le contraire :
- maintenir les droits sociaux
- consulter le peuple suédois, notamment les syndicats, qui demandent encore plus de globalisation

C'est vrai que si on consulte les syndicats français on entendra tout le contraire cela dit on n'aura consulté qu'une part infime de la population puisque contrairement à ce qu'on observe en Suède, nos syndicats ne représentent qu'une infime minorité non seulement de la populaiton, mais encore des travailleurs.

Remarquez après cette émission, au moins les choses sont claires : on voit très bien qui bloque le pays :
- En suède il y a des syndicats représentatifs qui sont pour le libéralisme
- En France il y a des syndicats non représentatifs qui sont contre ("concurrence sauvage" & "agression libérale" sont deux ritournelles de leur catéchisme).

Cherchez l'erreur...

Comment peut-on être aussi bouché ??

LRDB - Ni Dieu ni maitre
 
lionel

21/08/2005
21:41
re : un système social en capilotade

Ah bon, j'ignorais que l'émission de Couturier était parole d'Evangile à gober telle quelle.

Je suppose que si le florissant modèle suédois d'état providence a du se réformer, c'est bien parce qu'il a connu des difficultés financières. Et quelle autre difficulté un pays riche européen peut-il rencontrer à part l'effondrement du secteur productif suite à l'ouverture des frontières et à la concurrence des produits étrangers à bas prix?

Je ne doute pas que la réforme soit réussie sur le papier. Sur le terrain, c'est autre chose. Je ne connais pas la Suède mais comme Couturier j'ai des amis en Angleterre et aux USA. Et bien en matière de santé, c'est tres simple : les gens renonçent à se soigner! Ce qui est une façon imparable de supprimer les deficits, pour que les Couturier de la terre puissent brandir des chiffres triomphants!





 
Henry Faÿ

21/08/2005
22:14
les sirènes du protectionnisme


<<Je suppose que si le florissant modèle suédois d'état providence a du se réformer, c'est bien parce qu'il a connu des difficultés financières. Et quelle autre difficulté un pays riche européen peut-il rencontrer à part l'effondrement du secteur productif suite à l'ouverture des frontières et à la concurrence des produits étrangers à bas prix?>>

Supposons que le gouvernement suédois ait été sensible aux sirènes protectionnistes et n'ait pas ouvert ses frontières, son marché intérieur aurait été protégé, mais pour l'industrie suédoise, fondamentalement exportatrice ce qui convient à un petit pays, ce n'aurait pas été la voie du salut car elle aurait rencontré la concurrence sur tous les autres marchés. La seule solution était bien de persister dans le libre-échangisme et de maintenir une compétitivité élevée, moyennant quelques sacrifices qui ont été consentis

 
guydufau

21/08/2005
22:35
re : un système social en capilotade

Plus tard, je prendrais en considération ce qu'a écrit Paul et qui est très intéressant.
Réponse à Henry :
C'est la politique qui pousse nos chercheurs, plus exactement nos candidats chercheurs à l'exil.

A propos du "régime social en capilotade" :
D'accord pour pousser le bouchon jusqu'à 20%...mais en même temps les 5% de chômage anglais -comme celui des USA est plus que pipé. Blair a transformé des chômeurs en invalides, 2.700.000 de chômeurs ont quitté le marché de l'emploi pour "raison de santé". Le taux réel de chômage atteint, en réalité, 10%. Il faut ajouter que la Grande Bretagne est le pays d'Europe qui compte le plus de femmes sans emploi salarié, mais non déclarées chômeuses. Ainsi s'explique que c'est le pays qui compte, proportionnellement le plus de pauvres et le fossé entre riches et pauvres est le plus profond en Europe. Quand au système de santé, pour rattraper son retard, son budget progressera de 10% jusqu'en 2008. Ont été recrutés depuis 1997, 55.000 aides soignants et 15.000 médecins supplémentaires
http://www.marianne-en-ligne.fr/archives/revues/e-docs/00/00 /4A/30/documents_article_marianne.md

"La dette est de 1.100 milliards d’euros, l’équivalent de la totalité de l’impôt sur le revenu est consacré aux paiement des intérêts. L’État providence n’est plus financé ; on fait tout financer par la génération future."
nous fait lire Henry,mais celle de la Grande Bretagne est équivalente et Blair est en train de l'augmenter rapidement

"Brice Couturier a constaté que depuis le référendum du 29 mai, les bouches s’ouvrent. Les comparaisons internationales ne sont pas en notre faveur et on commence à mettre en cause ce conservatisme qui est au cœur du mal français".
La bonne blague : ceux qui avancent ce genre d'argument
1- Utilisent de faux chiffres (prélévements obligatoires de 54% du PIB)
2- Inventent des situations en défaveur de la france, un exemple : en France 40% des étudiants terminent leurs études sans diplôme, bien, mais en Grande Bretagne, il n'y a 37% de "bacheliers, et toujours les mêmes qui dénoncent un système social à bout de soufle prennent pour modèle les pays scandinaves, sans dire que les prélèvements fiscaux -qu'ils veulent prioritairement réduire en France- sont bien plus importants dans ces pays.

A la fin, henry cite Pierre Cyrille Hautcoeur : "L’État français n’est pas très ouvert à la dimension internationale. La seule échelle de protection, c’est l’échelle européenne. Après le non français au référendum, il va falloir des années pour regagner la confiance de nos partenaires européens."

Nos partenaires européens, tout comme les nonistes croient-ils les boniments avancés lors de cette émission ?

Peut-être auraient-ils pu être plus crédibles en nous expliquant que les anglais sont riches, possédant les collections de chapeau de leurs reines.


 
LRDB

21/08/2005
22:52
Lionel et Guy : le système cérébral en

Lionel, Guy, au bout du compte votre seul rempart c'est que quand on vous contredit on ment. Qu'est-ce que vous foutez sur un forum de discussion, dites moi ?

Contre-expertise parole d'évangile ?
Bah, un témoin suédois vient s'exprimer, si vous ne voulez pas le croire, produisez au moins des témoignages contraires.

Mais non, vous êtes bouchés à l'émeri, crispés non pas sur un modèle social dépassé, mais sur un formatage idéologique ahurissant de bétise. Les syndicats ont coulé les ports français en protégeant les corporatismes. Vous vous accrochez à votre modèle social pour protéger une poule que vous croyez aux oeufs d'or, mais que vous étouffez et qui ne peut déjà plus rien donner : bientôt une année de PIB de dette. Juste sous votre nez on expose un cas de sortie de banqueroute, et par blocage idéologique, vous refusez d'y croire. D'ici 20 ans vous aurez honte devant vos mômes, qu'ils tapent du pied pour vous réclamer des poupées Barbie, ou bien qu'ils vous l'envoie au cul, leur pied. Vous ne l'aurez pas volé.

Prenez plutôt exemple sur paul, peu suspect d'éconophilie.
Et foutez le au feu votre catéchisme, il est périmé ...

LRDB
 
Henry Faÿ

21/08/2005
23:10
réponse à Paul


un "conservateur foncier" qui n'en peut plus de tant d'immobilisme
**********************************************************
Je me fais encore une fois un peu engueuler mais ce n'est pas grave, j'ai l'habitude et cette fois-ci je me demande bien pourquoi car nous sommes très largement d'accord.

Pour ce qui est des erreurs du passé, des scandales et des mauvais choix, comment ne pas le déplorer? Admettons cependant que nul n'est infaillible ni omniscient et que les différents choix comportaient des risques, et que tous les choix n'ont pas été mauvais.

Pensez-vous que j'aie une tendresse particulière pour cette agriculture qui vide et pollue les nappes phréatiques, qui assèche les marais, qui détruit la faune et la flore, qui est une insulte à la condition animale, qui répand des pesticides cancérigènes et oblige à en répandre toujours plus et qui en outre en bradant ses excédents ruine les agricultures des pays d'Afrique?

Pour ce qui est de la dette, un Ministre des Finances qui arriverait à augmenter l'endettement sans qu'il y ait conséquemment une obligation de rembourser capital et intérêts serait un magicien. Autrefois, c'était facile, on faisait une bonne petite dévaluation et le tour était joué, maintenant avec l'euro, ce n'est plus aussi simple mais on trouvera peut-être autre chose.

Que la question de l'endettement soit préoccupante, c'est plus que probable et ce n'est pas de l'intox. Je pense que Thierry Breton est assez crédible comme praticien de l'économie et je ne suppose pas qu'il cherche à nous tromper. Si c'est sur ce point de l'endettement qu'il a mis l'accent peu de temps après avoir pris ses fonctions, alors qu'il avait le choix entre quantité de thèmes, il y avait sans doute quelques raisons.

Que la finance soit profitable, ce n'est pas nouveau. Il arrive aussi que ça ne se passe pas si bien que ça. Dans ce domaine comme dans d'autres, il y a des retours de bâtons.

Pour ce qui est de la profitabilité des autoroutes, personnellement, je n'achèterais pas d'actions si j'avais de l'argent à placer; il n'est pas exclu que la hausse du prix du pétrole ne jette un coup de froid sur ce secteur.

PK: <<Enfin, il faut parler clair et fort : la France (mais
surtout l’Europe) peut changer de cap, elle en a le temps et les moyens, car malgré son degré d’endettement qui n’a rien de catastrophique (intérêts = PIB = UNE année de PIB, ce n’est pas l’éternité), et sa solvabilité est encore très solide, c’est à dire attirante pour les banques. L’exemple suédois montre à quelle vitesse on peut remonter la pente, pourvu qu’on cesse de faire des politiques de gribouille sous la pression des lobbies anglo-saxons qui n’ont en vue que leur propre intérêt. Nos peuples européens n’ont pas seulement conquis leurs droits par des révolutions mais aussi par leur travail et leur compétence : ce capital-là rapporte beaucoup plus que le différentiel avec la Chine, à condition de pouvoir se saisir des intérêts du bas de laine, les fameux Fonds de Pension.>>

Mais oui, tout à fait, parfaitement, je suis tellement d'accord même si le dernier point est pour moi un peu obscur, puisqu'il n'y a pas en France de fonds de pension.

<<Mais Henry, vous préférez les chiffres du présent, de cette rondelle de salami qui n’a aucune signification que de présenter un tableau conjoncturel qui va dans le sens de votre conservatisme foncier. Vous n’êtes pas un réactionnaire, mais un conservateur atterré par ce qu’au fond il ne comprend pas ou ne veut pas comprendre : c’est qu’il faut changer radicalement de politique, et pas dans le sens libéral, même si la place de l’individu doit être redéfinie dans des choix qui doivent rester républicains.
Cela s’appelle révolution, et ça fait peur. Mais les Suédois et les Danois seraient-ils plus courageux que nous ?>>

Plus que conservateur foncier, je suis surtout un incompris! Mais oui, il faut changer de politique, radicalement ou pas, je dirais surtout qu'il faut qu'il y ait enfin une politique; il peut y avoir des mesures qui vont dans le sens libéral, aucune raison de les diaboliser, il peut y en avoir qui ne vont pas dans ce sens, tout doit être envisagé sans dogmatisme, le principal, c'est que ça marche. Il faut changer assez pour qu'on en finisse avec ce taux apparent de 10% de chômage qui en cache un autre de 20%. C'est tout ce que je demande! S'il s'agit de faire une révolution à la suédoise ou à la danoise, tout conservateur foncier, (c'est vous qui le dites), que je suis, je suis tout à fait d'accord, je l'appelle de mes voeux, ainsi que Brice Couturier et ses quatre invités de l'émission du 8 août et tous ceux des autres émissions.
Le "conservateur foncier" (ou pas) que je suis ***n'en peut plus*** de l'immobilisme dans lequel nous nous complaisons, et je ne suis pas bien convaincu que les vestibules (lobbies) anglo-saxons y soient pour quelque chose, trop facile, je crois qu'il faut plutôt incriminer ce pesant conservatisme bien franchouillard que nous connaissons bien.


 
Henry Faÿ

22/08/2005
07:35
réponse à Guy 22h35


le discours de l'immobilisme
********************************
Si je comprends, ça ne va pas si mal chez nous et ça ne va pas si bien chez eux. Donc ne faisons rien, tout va très bien, Madame la Marquise, il est urgent d'attendre. C'est le discours de l'immobilisme. Je n'en peux plus de ce discours. Il n'y a pas de raison de faire de la Grande Bretagne de Tony Blair notre référence unique mais faisons sans tabous et avec assez d'audace les réformes qui doivent être faites pour sortir enfin de ce marasme dans lequel nous sommes plongés depuis trop longtemps.

 
guydufau

22/08/2005
11:38
re : un système social en capilotade

Approbation et précisions concernant le message de Paul du 21/08 à 20h32
"La France n'est nullement parterre"
En janvier 2003, l'OCDE indique que la France est le deuxième pays d'accueil des investissements directs. Si on croit les Brice Couturier et compagnie, avec un taux de prélévement de 54% (sic), il ne devrait y avoir aucune entreprise en France. Est-ce à dire qu'en choisissant un tel pays, les investisseurs seraient masochistes ou incompétents? L'attractivité ne se résume pas à une fiscalité minimale. A l'attractivité fiscale, il faut opposer l'attractivité globale du territoire : celle qui résulte d'un système éducatif efficace qui forme une main-d'oeuvre qualifiée, d'un système de santé performant, d'infrastructure publiques de qualité...

De Paul, encore :"le choix lamentable de Concorde",
et bien oui, si dès le début Airbus avait remplacé Concorde ...boing ! boing !
le nucléaire, le bilan reste à faire : combien coûtera la destruction obligatoire des centrales ? Les dépenses militaires ? Quelle gabegie ! les autoroutes privatisées au moment où elles deviennent source importante de profits avec pour explication officielle : pour diminuer la dette de l'Etat. Or,la diminution de la dette c'est environ 4% de mieux, tandis que garder les autoroutes c'est plus de 6%.

"La dette qui consiste à faire payer nos enfants dit Henry, et Paul rectifie : la dette qui va enrichir les enfants des privilégiés en empochant les intérêts de la dette.

Et Paul, enfin :
"Mais Henry, vous préférez les chiffres du présent, de cette rondelle de salami qui n’a aucune signification que de présenter un tableau conjoncturel qui va dans le sens de votre conservatisme foncier."
Là, c'est moi qui rectifie :
il ne s'agit pas "des chiffres du présent" mais des chiffres présentés pour défendre une orientation politique. Nuance !

Dénonciation du faux discours de Brice Couturier :
-concernant les prélévements obligatoires, le projet de loi de finances 2005 table que 48,16% des rentrées seront dûes à la TVA et 5,95% à la TIPP ( taxe sur les carburants). Cette prédominance des impôts indirects -les plus injustes- fait qu'en France, comparativement, les impôts directs se situent dans la moyenne générale et non dans un sommet comme on veut nous le faire croire.
-concernant les délocalisations des personnes physiques.
Elles n'ont pas augmenté. Une étude de la Direction générale des impôts a établi que le nombre total des contribuables ayant transféré leur résidence à l'étranger s'est élevé à 25.000 personnes en 1997 et 1998; "Ce chiffre est du même ordre de grandeur que par le passé. Il intègre les mouvements normaux d'étrangres ou de français dont les impératifs professionnels impliquent ces déplacements et sont compensés par des mouvements inverses". Les récents travaux du ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie sur l'ISF (impôt sur la fortune) confirme ce mouvement qui n'est donc pas significatif d'une "fuite des cerveaux". Dans le pays cité en exemple,par Brice Couturier et ses invités,le Royaume-Uni, l'impôt sur le revenu y est plus important.
Voici un exemple cité par Bernard Maris, professeur d'économie: un célibataire qui gagne 100.000 laisse 14,5% d'impôt sur le revenu à Londres et 7,6% à Paris.

Pour un débourrage de crâne, lire le petit livre 3 euros, édition Mille et une nuits : "Vivent les impôts !"

PS- Peut-être me suis-je un peu éloigné du sujet "un système social en..." mais tout se tient.

 
Henry Faÿ

22/08/2005
16:01
pourquoi les chercheurs quittent la France

<<Réponse à Henry :
C'est la politique qui pousse nos chercheurs, plus exactement nos candidats chercheurs à l'exil>>
Quelle politique?


 
Tocqueville

22/08/2005
17:37
re : un système social en capilotade

A Guy, sur la question des chiffres, qui seraient orientés pour servir un point de vue bien particulier, en l'occurence les thèses "libérales" .
Me suis déjà fait écharpé à l'occasion du débat sur les retraites en 2003 pour avoir retoqué en AG un intervenant prétendant que les "chiffres (étaient) faux" (en particulier concernant le rapport actifs-retraités et son évolution future tout à fait prévisible).
Il y a tout de même une "vérité" des chiffres; ils "parlent d'eux-mêmes "si l'on peut dire. Toutefois, un chiffre en soi ne signifie rien; il ne vaut que par l'utilisation pertinente qu'on peut en faire, non pas d'ailleurs au service d'une posture définie à l'avance, mais plutôt comme base pour contruire une analyse la plus proche de la réalité possible. Aron a écrit de bons passages là-dessus. Mais il est vrai que c'est un salaud de libéral !

PS: cela dit, sur les chiffres en eux-mêmes présentés plus haut, ils sont justes et je n'y trouve rien à redire.
 
Henry Faÿ

22/08/2005
19:07
réponse à un message effacé


J'ai vu un message de Lionel que je n'arrive pas à retrouver auquel je souhaitais répondre; il a dû être effacé, il contenait des propos peu amènes mais pas de quoi fouetter un chat, à ce qu'il me semble.

Voici ce qu'en substance ce message disait:

<<La droite est au pouvoir, elle fait toutes les réformes libérales qu'il lui plaît alors qu'est-ce qu'elle veut de plus? Qu'on travaille gratuitement?>>

C'est bien ça?

Selon moi, deux réponses possibles:

ou bien considérer que les réformes de la droite ne sont que des réformettes à portée cosmétiques qui ne vont pas du tout au fond des choses. C'est ce que dirait, par exemple, Nicolas Baverez.

ou bien considérer que les réformes que fait le gouvernement sont importantes et significatives mais qu'elles ne suffisent pas parce que la situation qu'affrontent les pays anciennement industrialisés est plus difficile qu'on ne le pense particulièrement en raison de la concurrence des pays émergents. Comment faire concurrence à des travailleurs pas moins qualifiés que le sont ceux des pays européens qui acceptent des salaires cinquante fois moins élevés? Une réponse qui vient à l'esprit est de refuser le combat et d'élever une barrière douanière mais ça na marche pas car les entreprises des pays développés sont bien implantées sur le marché mondial et doivent y affronter la concurrence dans quantités de pays où il leur est impossible de faire adopter une législation qui les arrange.

Ce qui voudrait dire qu'on n'est pas sortis de l'auberge, que la situation sera pour longtemps difficile, que nos activités seront toujours menacées et qu'aucun répit n'est en vue. Autrement dit, gouvernements de gauche, gouvernements de droite, ça n'y changera rien ou pas grand chose, c'est l'éternel struggle for life. La vie est un combat, on nous l'avait dit quand nous étions petits, on n'y échappe pas.

Je n'ai pas fait mon choix définitif entre ces deux hypothèses, l'une optimiste, un mauvais moment à passer et une issue possible, l'autre beaucoup moins, rien ne sera jamais acquis. La réussite de certains pays européens me ferait pencher en faveur de la première mais ce sont de petits pays, Irlande, Finlande qui peuvent facilement se spécialiser et quelques expériences personnelles du vaste monde me feraient pencher en faveur de la seconde. En tout cas, c'était folie de ne pas tout faire pour que la construction européenne avance, c'était folie de voter non au référendum.

Telles sont les réflexions que m'ont inspirées le message effacé de Lionel.

 
paul

23/08/2005
09:27
re : un système social en capilotade

Cher Henry, si seulement vous pouviez cesser d'attribuer à cette constitution perverse un pouvoir qu'elle n'aurait pas eu. L'Europe a BESOIN (je fais comme Tocqueville désormais)de ces épreuves, au demeurant elles font partie de son développement, cela s'appelle la dialectique. Les premiers effets me réjouissent car ce que j'en retiens c'est que la Scandinavie devient enfin un sujet d'étude approfondie et que le Sud condescende enfin à s'y intéresser de manière concrète. La construction européenne n'est pas un Lego, mais un destin, une vie de ce que Spinoza appelerait la dimension spatiale d'un projet spirituel. L'objet actuel de ce développement est son contenu moral, et rien d'objectif au sens trivial du terme ne se réglera tant que l'unité spirituelle ne se sera pas faite. Le NON est la réponse au manque d'unité morale d'un texte qui ne veut pas s'engager dans cette phase cruciale de la définition de l'Europe, définition dont la nécessité a été accélérée par l'élargissement forcé, résultat d'un complot anglo-saxon qui pensait tirer profit du désarroi qui résulterait de cet élargissement. Comme dirait Marx revisité, je dirais qu'il y a un fantôme qui hante l'Europe, c'est la Turquie, symbole d'un élargissement incontrôlé et précipité. Cette hantise montre que c'est bien la face morale et spirituelle qui occupe les consciences et non pas la face matérielle.
Nous vivons un moment essentiel de la construction européenne, mais il faudra attendre le verdict des Allemands pour savoir dans quel sens se poursuivra l'épreuve morale que nous traversons.
Salut
Paul
 
guydufau

23/08/2005
10:20
re : un système social en capilotade

"-ou bien considérer que les réformes de la droite ne sont que des réformettes à portée cosmétiques qui ne vont pas du tout au fond des choses...
-ou bien considérer que les réformes que fait le gouvernement sont importantes et significatives..."

Voila une alternative du type blanc bonnet et bonnet blanc.
En cette période de globalisation, le choix est tout autre, il est en amont. L'avenir de la planète est débattu dans des cénacles excluant les trois quarts de ses habitants et privilégiant les profits financiers de quelques uns plutôt que le bien-être du plus grand nombre.
Ces cénacles (l'OMC, la BM et le FMI)au service exclusif des pays riches et du profit, devenus hégémoniques, doivent laisser la place à des organisations (ONG,syndicats...)dont la priorité est le respect de la Charte des droits de l'homme et le souci de la "société civile".
Ces organisations réhabilitées -le FMI,l'OMC...les avaient évincées- doivent travailler dans le cadre d'une ONU rénovée.
 
Henry Faÿ

25/08/2005
22:08
l'unité spirituelle de l'Europe


<<définition dont la nécessité a été accélérée par l'élargissement forcé, résultat d'un complot anglo-saxon qui pensait tirer profit du désarroi qui résulterait de cet élargissement.>>

Si complot il y avait, il a fort bien réussi et c'était au camp adverse d'être assez intelligent pour ne pas tomber dans le panneau et ne pas tomber dans le panneau, c'était voter oui.

<<tant que l'unité spirituelle ne sera pas faite>>... Mais comment prouver cette unité ou cette aspiration à l'unité sinon en votant oui, et si on votait non, on n'apportait aucunement la preuve que cette unité serait faite un jour.

 
guydufau

28/08/2005
15:50
re : un système social en capilotade

"A Guy, sur la question des chiffres, qui seraient orientés pour servir un point de vue bien particulier, en l'occurence les thèses "libérales" .
Me suis déjà fait écharpé à l'occasion du débat sur les retraites en 2003 pour avoir retoqué en AG un intervenant prétendant que les "chiffres (étaient) faux" (en particulier concernant le rapport actifs-retraités et son évolution future tout à fait prévisible).
Tocqueville,sur ce fil, le 22/O8 à 17h37

Voila une bonne occasion de parler chiffres et retraites
Avec la réforme Balladur les retraites su secteur privé vont baisser de 20% d'ici 2040.
Cela aurait-il pu être évité ?
D'après le COR (Conseil d'orientation des retraites)maintenir le niveau des retraites jusqu'en 2040, demanderait que progressivement, jusqu'à cette date, le montant des retraites passe de 12,6 à 18,6% du PIB.
En quoi cela est-il impossible ?
- Dans le même temps, le PIB au minimum devrait doubler
- Cette augmentation de 6 points est d'autant moins inquiétante que le poids des retraites a été multiplié par 2,5 depuis 1950 sans que cela ne produise les cataclismes que certains se plaisaient à prédire à l'époque.

Mais, ne fallait-il pas obéir :
- au FMI qui déclarait "Un système de retraite par répartition peut déprimer l'épargne nationale parce qu'il crée de la sécurité dans le corps social"
- et à l'OCDE, autre déclaration : "lorsque les babys-boomers commenceront à prendre leur retraite, les taux d'épargne auront tendance à baisser, le prix des actions et des obligations baissera".


 
Tocqueville

28/08/2005
19:30
re : un système social en capilotade

Guy ne comprend décidément rien à rien ni aux chiffres, ni à l'économie.
Bévue du jour: Enoncer un rapport statistique entre deux entiéts A et B; comparer ce dit rapport à 'instant T (chiffre du présent) et à l'instant T` (chiffre hypothétique dans 50 ans); en déduire vaguement que le rapport ne se dégrade pas pour en conclure que de réformes et de financement de retraites, il n'en est pas besoin; voilà qui ne manque pas de sel !
Rapporter la grandeur réelle du déficit des retraites au Pib national ne signifie rien en soi; constater que le Pib augmentera probablement plus vite que les besoins de financement des dites retraites est un constat lui aussi parfaitement banal, mais qui ne résout en rien la question des besoins réels d'argent dans ce domaine, de plus en plus lourds dans le futur.

Entre d'autres termes, ce n'est pas un rapport statistique qui va payer les pensions du futur!
 
guydufau

29/08/2005
15:21
re : un système social en capilotade


"Rapporter la grandeur réelle du déficit des retraites au Pib national ne signifie rien en soi"
Je n'ai rien dit sur le déficit des re...

"ce n'est pas un rapport statistique qui va payer les pensions du futur!"
"Rapport statistique" ?... je le laisse à qui le veut

Pour maintenir et payer les pensions du futur une augmentation de 15 points du taux de cotisation répartie sur 40 ans suffisait. Cela représente en moyenne une augmentation de 0,375% par an sur 40 ans.
 
Henry Faÿ

29/08/2005
17:46
comme c'est simple


<<Pour maintenir et payer les pensions du futur une augmentation de 15 points du taux de cotisation répartie sur 40 ans suffisait. Cela représente en moyenne une augmentation de 0,375% par an sur 40 ans.>>

Mais on n'en peut plus de payer! Au secours!


 
Henry Faÿ

29/08/2005
18:24
la source de cette carabistouille?


<<Mais, ne fallait-il pas obéir :
- au FMI qui déclarait "Un système de retraite par répartition peut déprimer l'épargne nationale parce qu'il crée de la sécurité dans le corps social">>

Qui a pu , au FMI, c'est bien possible, proférer une pareille carabistouille? Un système de retraite par répartition ne crée pas du tout de sécurité, même si c´est bien l´objectif qu'il se propose. Le système de retraite par répartition voit ses bases sapées par la pyramides des âges et il a l'inconvénient d'alourdir le poids de prélêvements qui provoque le chômage et le chômage est bien la principale cause d'insécurité, nspa.
Et je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas des nuls au FMI comme ailleurs.

Ça y est, j'ai reconstitué la liste des numéros des signes diacritiques.
 
paul

30/08/2005
14:23
re : un système social en capilotade

Lorsque les détenteurs de portefeuilles d'action paieront autent d'impots que les salariés on reparlera de la véritable répartition. Non mais ! faudrait pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages ! Quant à la pyramide des âges c'est une belle fiction. Je l'ai étudiée depuis le premier âge de son existence, c'est à dire depuis la création de l'Etat Civil (Napoléon Ier) (les documents sont disponibles à l'INSEE et à l'INSERM) : en temps normal, c'est à dire hors guerre, cette pyramide ne varie pas d'un poil, primo. Secundo la France est le seul pays dont le taux de renouvellement des générations 2,1 est au RDV. Le danger, si danger il y a, ne peut donc provenir que d'une péréquation européenne. Soit, mais alors il y a bien d'autres péréquations à faire (notamment en facilitant la mobilité intra-européenne sans en profiter au passage pour niveler par le bas) et d'autres politiques monétaires à pratiquer.
Arrêtez d'attaquer un système génial qui a fait ses preuves et continue de les faire : le seul mobile à cette attaque est la pression anglo-saxonne qui veut mettre la main sur notre épargne par le biais des fonds de pension. Point.
Je me répète : mais, si les salariés sont un jour condamnés à gérer eux-mêmes leur pension par le biais de ces banques de brigands, c'en est fait de leur retraite, il pourront passer leur temps à surveiller le sort de leurs Sicav, et encore on ne voit même pas comment ! Ils pourront soigner leur angoisse, c'est déjà ça !
Vale
Paul
 
guydufau

30/08/2005
16:11
re : un système social en capilotade

"Mais on en peut plus de payer"
La descendance de Paul et plus globalement les générations à venir sur cette galère vont payer le prix fort. Le prix fort pour leurs dépenses de santé, le prix fort pour bâtir leurs retraites ,de plus, retraires aléatoires dépendant des fluctuations de la bourse.
Comme vient de le dire Paul, pourquoi "arrêter un système génial qui a fait ses preuves et continue de les faire" ?
 
guydufau

30/08/2005
18:10
re : un système social en capilotade

Je voulais dire : la descendance d'Henry, cornegidouille !
 
paul

31/08/2005
10:18
re : un système social en capilotade

Petite question concrète à Henry : le "système" fonctionne grâce à des fonctionnaires dont l'activité globale génère précisément ce "système". Alors comment comptez-vous, toi et Sarkozy, excuses-moi mais tu te places d'autorité sur les positions de ce ministre qui ne cache même pas ses projets, démolir ce système : ça c'est un mystère que j'aimerais bien qu'on m'éclaircisse.

D'un côté on ne peut pas pénaliser du jour au lendemain des millions de salariés du privé et du public qui se sont engagés et ont signé dans le cadre de ce système.
De l'autre, l'Etat n'aurait pas les moyens de racheter le montant des cotisations versées par ces salariés en leur disant, prenez cette manne céleste et maintenant démerdez-vous !

Apparamment la stratégie choisie est de limer progressivement les paramètres des retraites jusqu'à zéro. Or, il me semble qu'il existe quelque part une ligne Maginot, cette fois incontournable, qu'il faudra bien un jour traverser pour arriver sur la pente fatale au système. Crois-tu les Français assez idiots et assez lâches pour laisser l'Etat (je mets une majuscule bien que ce soit une faute d'orthographe communément pratiquée) aller jusque là ?

Imaginons l'instant fatal : La Loi du .....06 promulgue ce qui suit : à partir du ....2012, par exemple, le système des retraites sera totalement privatisé. La retraite sera entièrement à la charge du salarié etc...+ quelques amendements caritatifs et, bien sûr, un peu de susucre pour les agriculteurs (les ruraux) sur lesquels on compte pour les élections suivantes.

Belle fiction, idiotie fumeuse. Okay, mais alors dites-moi comment n'importe quel gouvernement va franchir ce Rubicon sans remplir d'un coup toutes les rues de FRance, car il ne faut pas oublier qu'une telle loi ne saurait privilégier qui que ce soit, ni CRS ni Garde-Mobile.

Henry, n'oublie pas la vie, la vraie vie, celle qui nous permet de bavarder librement sur ce fil tout en savourant par avance le boudin aux pommes de midi en attendant le chèque de notre retraite ? On n'est pas des systèmes, on est des Hommes (sens neutre). La seule réponse, hélas je crains, porte un nom sinistre : le fascisme, seule doctrine qui ait osé s'attaquer sans hésitations à tous les "systèmes" qui régulaient la vie des peuples européens de cette époque. Et je me refuse sincèrement à hitlériser des personnages comme Sarkozy lui-même. D'ailleurs c'est à lui de nous répondre à la question que je pose. necepa ?
signé :
Paul, dit l'intraitable retraité qu'on ne retraitera pas de son vivant comme une vulgaire pomme de terre.




 
guydufau

31/08/2005
11:14
re : un système social en capilotade

En attendant ce très problématique franchissement de rubicon qu'ait la disparition des retraites par répartition et aussi de la Sécu, je propose aux téloches le reportage suivant :
Une visite(1) des immeubles de prestige, à Paris, que possède l'Etat et que le gouvernement a mis en vente. Les acheteurs - esentiellement des fonds de pension américains- seraient montrés, excités, flairant la bonne opération et le fonctionnaire chargé de les cornaquer plutôt dégouté de ce qu'on l'oblige à faire.
Ce reportage donnerait aux citoyens un avant-goût de ce dont parle Paul.

(1)Ces visites ont lieu actuellement et l'appel d'offres est pour octobre.
 
guydufau

02/09/2005
11:14
re : un système social en capilotade

Aujourd'hui 2 septembre, premier anniversaire de l'assassinat par un exploitant agricole de Sylvie Trémouille et de Daniel Buffière, inspecteurs du travail, à Saussignac, en Dordogne.
L'assassin, Claude Duviau, a été relaxé le 23 juillet 2005 pour l'accusation de travail illégal de saisonniers agricoles. Le contrôle a été interrompu !
Le procès de l'assassin aura lieu au printemps 2006.
Le 30 juillet dernier, le père de Sylvie Trémouille s'est suicidé.
D'autres contrôleurs et inspecteurs ont été menacés.
Les saisonniers continuent d'être esclavagisés dans notre pays.

Un film de 52 minutes par Jacques Cotta est en attente de programmation sur FR2
Une pièce de théatre par Gérard Streiff a été montée à la Cratoucherie jouée les 11 et 18 juin devant 400 personnes
Un livre "On achève bien les inspecteurs du travail" de Gérard Filoche, Ed. J.C.Gawsevitch.

Ce message a aussi sa place sur le fil concernant les médias.

 
paul

02/09/2005
18:26
re : un système social en capilotade

Oui, je dois dire que le jour, pas si lointain, où en tant que journaleux j'ai appris qu'il y avait 7 inspecteurs du travail pour tous le Bas-Rhin, département riche de milliers d'entreprises et à haute densité de population, j'ai compris la politique "sociale" de nos gouvernements. Ceux que j'ai pu approcher étaient eux-mêmes écoeurés par leurs conditions de travail et carrément découragés. La surveillance des entreprises est une farce totale et on voit ce qui se passe lorsque des fonctionnaires décident de faire leur travail consciencieusement. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me rappelle Jaurès et Vilain. Gageons que l'assassin ne fera pas de vieux os en taule. Comme Vilain.
écoeuré et triste, et toi Henry ?
paul
 
guydufau

02/09/2005
19:00
re : un système social en capilotade

Ca alors, Paul, j'ai eu la même pensée
Combien Villain a fait de taule ? Je n'en sais rien, mais après la guerre au printemps de 1919, Raoul Villain est jugé. Dans le jury il y avait un seul salarié et par 11 voix contre une l'assassin a été acquitté. Madame Louise Jaurès, partie civile est comdamnée aux dépens.
Le 15 septembre 1936, deux mois après le début de la guerre civile espagnole, des miliciens républicains abattront, à Ibiza, un français qui se cache sous un nom d'emprunt.
Cet homme était Raoul Villain, l'assassin de Jaurès.
 
la palatine

02/09/2005
19:30
re : un système social en capilotade

Réponse probable de Henry Faÿ:
Y a du pour et y a du contre.
Si on avait voté oui au referendum ça se reproduirait pas.
ou alors: c'était un combat entre les inspecteurs du travail et les exploitants agricoles. On peut pas savoir qui va gagner.
enfin, je résume.

 
Henry Faÿ

02/09/2005
20:34
la vraie vie vue de Uige, Nord de l'Angola


<<Henry, n'oublie pas la vie, la vraie vie, celle qui nous permet de bavarder librement sur ce fil tout en savourant par avance le boudin aux pommes de midi en attendant le chèque de notre retraite ?>>

Le chèque de la retraite, je n'ennuyerai pas les participants au forum avec ça, en attendant, j'aime bien ce que dit Brice Couturier sur cette question, enfin un qui, sortant des sentiers idéologiques battus rend un peu justice aux gens de ma catégorie, qui a découvert que non seulement ils existaientet mais qu'ils étaient légions. À Uige, Nord de l'Angola, le boudin aux pommes, je risque d'avoir à l'attendre assez longtemps mais cette liaison satellitaire difficile à établir mais qui quand on y est parvenu me relie au monde entier est assez fabuleuse, je le reconnais.


 
Henry Faÿ

02/09/2005
20:54
un système génial... à réformer


<<Quant à la pyramide des âges c'est une belle fiction. Je l'ai étudiée depuis le premier âge de son existence, c'est à dire depuis la création de l'Etat Civil (Napoléon Ier) (les documents sont disponibles à l'INSEE et à l'INSERM) : en temps normal, c'est à dire hors guerre, cette pyramide ne varie pas d'un poil, primo.>>

Sans être un as en démographie, comment croire que l'allongement de la vie, qui entraîne le vieillissement de la population ne mofifie pas la pyramide des âges et ne modifie pas les conditions de l'équilibre financier d'un régime de retraites basé sur la répartition?

<<... Soit, mais alors il y a bien d'autres péréquations à faire (notamment en facilitant la mobilité intra-européenne sans en profiter au passage pour niveler par le bas) et d'autres politiques monétaires à pratiquer.>>

Tant pis si je donne l'impression de radoter, tel est le projet européen dans toute sa splendeur et pour le faire avancer, il fallait voter oui.


<<Arrêtez d'attaquer un système génial qui a fait ses preuves et continue de les faire>>

Si vous prenez la peine de vous reporter au premier message de ce fil que j'ai ouvert, qui tente de rendre compte de l'émission de Brice Couturier sur "un système social à bout de souffle", ses différents invités ne remettaient aucunement en cause ce système dans son principe, ils ne faisaient que demander des adaptations pour en assurer la perennité, ce qui me paraît hautement louable.


 
paul

03/09/2005
11:03
re : un système social en capilotade

Cher Henry,Comment l’allongement de l’espérance de vie ne modifie-t-elle nullement la pyramide des âges ? ça c’est un paradoxe, et un paradoxe qu’il est quasiment impossible à démonter, ce qui est le propre des paradoxes, d’ailleurs.
Cher Henry, il va falloir beaucoup d’imagination et une bonne dose de perception métaphysique de l’existence. Allons-y :
Au temps de Napoléon, un grand nombre d’enfants mourraient en naissant ou peu après. Par ailleurs, mais l’époque de Napoléon elle-même n’est pas pertinente en raison de la saignée opérée par les guerres dans toutes les générations de son temps, l’espérance de vie tournait autour de la quarantaine, comme au Niger aujourd’hui. La pyramide se présente donc comme un triangle possédant une base extrêmement longue et un angle au sommet très ouvert.
Inversement, toutes choses étant égales ailleurs (c’est à dire en temps « neutre », paisible et sans pandémie mortelle), les progrès de la médecine et l’allongement de l’espérance de vie corollaire nous montre, aujourd'hui en France, un triangle isocèle comme l’autre mais pratiquement équilatéral, forme que nous avons d’ailleurs atteinte il y a déjà assez longtemps (guerres mises à part), comme une sorte d’équilibre naturel d’une société qui se reproduit sans excès dans aucun sens. On est loin des terreurs de Malthus, ou plutôt on a pratiquement atteint son idéal d’équilibre démographique, exploit dont j’attribue, pour ma part, le mérite à notre République. Mais là n’est pas encore le débat.

Nous avons donc deux triangles de formes que l’on peut s’imaginer sans mal fort différentes. Malthus craignait d’ailleurs une seule chose, c’est l’allongement indéfini de la base en même temps que celui des côtés : il ne pouvait pas deviner le rôle qu’allait jouer les différentiels de fertilité relatifs aux formes des sociétés envisagées. Car son cauchemar a bien eu lieu, mais à des milles de milles, c’est à dire en Chine et en Extrême-Orient en général, mais pas dans sa vieille Europe. A tel point que les Nations, unies pour une fois en un seul élan, ont tout mis en œuvre pour freiner le plus possible cette évolution, ce qui semble marcher, grâce au rôle de la femme que Jean-Paul II a tenté en vain de faire régresser partout où il a pu, et surtout dans les quartiers ensoleillés de Rio ou de New-Delhi.
Or, et c’est là qu’il faut de l’imagination métaphysique : les deux triangles, à supposer que le premier demeure tel qu’il est au début et continue d’évoluer conformément à ses données d’origine, forment une surface identique, c’est à dire en mots simples, des populations quantitativement identiques. Dans une nation où l’on meure jeune mais où l’on procréé énormément, on finit par trouver un équilibre avec une nation où l’on meurt plus vieux mais où l’on procréé moins. Du point de vue métaphysique les deux modèles produisent la même quantité de conscience, d’exposition à la réalité, certes en d’autres termes, les uns plus jeunes, les autres plus mûrs, mais la somme des côtés des deux triangles demeure égale. Bizarre, hein ? mais mathématiquement apodictique.

Le déséquilibre observé malgré cette loi d’airain, provient de l’accumulation de deux facteurs autrefois non présents en même temps, à savoir la fertilité excessive + la longévité due à la médecine.
Malthus, qui était rien moins qu’un génie, avait déjà compris que tout tournait autour de la satisfaction des besoins : toi, Henry, qui séjourne actuellement en Angola (alors : Total ou MSF ?) (pardon pour ma curiosité) tu sais mieux que quiconque que les excès de fertilité ont pour seul but l’accumulation de chances de voir survivre au moins un ou deux descendants, descendants dont dépend la « retraite » des parents. D’où le miracle d’une économie sociale qui égalise les chances de survivre à la fatalité de la vieillesse : notre République, qui, en dépit de toutes les avanies dont elles semble souffrir, réussit à maintenir le cap de l’équilibre qui permet une reproduction simple de la population.

Remarque à propos de la question de la retraite : si on isole la France du reste de l’Europe, nous n’avons rien à craindre pour nos retraites futures puisque le taux de reproduction est garanti. Si, en revanche, nous ajoutons au calcul les taux allemands ou italien (1,4 et 1,2, le nôtre tournant autour de 2,1), alors, à terme, nos retraites sont gravement menacées. Seul remède, les autres nations doivent faire comme la France et intégrer au maximum les immigrés afin qu’ils fassent remonter naturellement la courbe démographique. Il ne faut pas oublier le Droit du Sol, qui nous a permis de laisser baisser la fertilité de nos femmes, tout en conservant notre taux de fertilité global. Il faudrait ici introduire toute une analyse des politiques de droite et de gauche dans les années soixante-dix et quatre-vingt (Loi Pasqua entre-autre) qui aboutit contre Le Pen à la pérennisation du Droit du Sol. D’ailleurs cette constatation suffit pour pulvériser d’un seul coup toute la logorrhée du Front National : si on revenait au Droit du Sang, alors on verrait s’effondrer en quelques années tout le système des retraites qui, contrairement à ce qu’on raconte, parvient certaines années à l’équilibre budgétaire, et si on remboursait à l’UNEDIC tout le fric que les gouvernements lui ont piqué pour des besoins urgents, nos vieux n’auraient rien à craindre pour longtemps. Pareil pour les ASSEDIC qui ont servi très souvent de manne miracle pour boucler un budget mal parti, et même, hé oui, même la Caisse Maladie s’est retrouvée bénéficiaire l’une ou l’autre fois dans des années pas si lointaines que ça. Alors : camembert. Camembert pour tous ces discours invérifiables que l’on tartine si habilement que ça me fait penser aux mouvements millénaristes, aux discours des curés d’avant l’an Mil, discours qui s’est retourné contre eux, les enfants ne s’en laissant pas si facilement compter (Croisade des Enfants, voir le chef d’œuvre de Norman Cohn).

Désolé pour la longueur, mais le sujet en vaut la peine. J’attends arme au pied les Croisés de la Réforme des Retraites.
Henry, passe un bonjour à Marcelino Dos Santos, c’est un vieux pote de bistrot à Alger dans les années soixante…
paul



 
LRDB

04/09/2005
20:02
un système cérébral en capilotade

<< en temps normal, c'est à dire hors guerre, cette pyramide ne varie pas d'un poil >>

<< Or, et c’est là qu’il faut de l’imagination métaphysique : les deux triangles, à supposer que le premier demeure tel qu’il est au début et continue d’évoluer conformément à ses données d’origine, forment une surface identique, c’est à dire en mots simples, des populations quantitativement identiques >>

Quand on écrit des trucs comme ça mon Pablito, ça serait pas du luxe de donner quelques sources. Cette thèse mirobolante (ou quoique ce soit qui y ressemble de loin ou de près ) n'est disponible dans aucun manuel d'aucun cycle d'études. Je veux bien croire qu'il y a des vérités en dehors de ce qui s'enseigne, aussi j'aimerais savoir d'où tu sors ce nouveau chef d'oeuvre.

Jean-Claude Chesnais expliquait sur FC il y a quelques jours, que les pyramides des âges ont perdu leur forme de pyramide et ressemblent maintenant plutôt à des bonbonnes. Ergo, peux-tu nous dire d'où ils sortent tes deux triangles isocèles actuels sitiplit ?

En attendant :
a) "en temps normal" n'a strictement aucun sens...
b) "hors-guerre" n'a guère plus de pertinence
c) la transition démographique touche ou touchera toutes les nations les unes après les autres. Cette transition consiste en une double modification de la natalité : diminution fulgurante de la mortalité infantile, suivie à moyen terme d'un abaissement du nombre des naissances. En quoi le phénomène est-il normal, non normal, anormal ? Et d'où sors-tu cette conception un rien fixiste des sociétés, là vraiment je m'interroge..
d) rappelons que l'allongement de la durée de la vie, prime de temps donnée aux plus âgés, n'a pas grand chose à voir avec l'accroissement de l'espérance de vie.
e) ergo la seule modification (en temps normal ou non, who cares ? this is mere bullshit) qui ne changerait pas la pyramide des âges serait non seulement l'accroissement de l'espérance de vie, mais encore le fait que cet accroissement soit uniformément réparti. COmment peut-on croire à une telle fiction ?? Certaines populations bénéficient écrasammant des progrès de l'hygiène : ce sont principalement les nouveaux-nés et les bientôt-morts. C'est donc au sommet et à la base de la pyramide que le changment se produit, et non uniformément.
f) la transition démographique (cf plus haut)est la régulation du déséquilibre à la base de la pyramide
g) et il n'y a pas (pas encore ?) de rééquilibrage au sommet, sauf à réactiver la "guerre au cochon" (cf Bioy Casarès) ou à mettre en pratique quelque thèse euthanaso-eugénistes qui fournira d'ici 20 ans le sujet de quelques émissions sur les génocides, ce qui fera slurper les marchands de culpabiline (enrichie en Niaizri-plus et en Histoir-moins) et autres clowns qui sévissent sur ce forum.

Ta reine
 
shhhhhhhh

05/09/2005
08:57
re : un système social en capilotade

Excusez moi, inutile de m'injurier, mais je ne comprends pas le modèle que vous décrivez. S'il y a plus de nouveaux nés survivantss, ne s'ensuit-il pas plus d'adultes ? et donc une répercution sur l'ensemble de la pyramide ?
 
La reine des belges

06/09/2005
00:50
qui vous dit que c'est inutile ?

- Primo :

Cessez de jouer les vertus et parlez du sujet.
Les insultes :
a) vous les méritez
b) je ne vous en envoie pas
ergo :
c) vous cessez de me brouter

- Secundo :

Si vous ne comprenez pas ma contrib de 20h02, alors soit :
a) vous avalez la thèse de Paul, ensuite vous allez vous faire embaucher au cirque
b) vous achetez un manuel de démographie à l'usage des étudiants du premier cycle

Et dans tous les cas :
z) vous cessez de me brouter

Merci.

Laurent Nadot
 
chalcedon

06/09/2005
03:16
re : un système social en capilotade

lrdb,

je ne comprend pas en quoi shhhhh mérite des insultes.
je crois que vous êtes caracterielle.
saviez-vous qu'en vous mettant une feuille d'aluminium autour de la tête vous empêchez les aliens de capter vos pensées ?

merci, comme vous dites
 
alumine

06/09/2005
07:47
re : un système social en capilotade


 
paul

06/09/2005
09:44
re : un système social en capilotade

et voilà un fil en capilotade grâce au bon boulot de Laurent. Shhhhhhh, t'emmerde pas, tu n'as pas besoin de cette tribune, on peut très bien s'écrire par mail. De toute manière LRDB se fout de tout ce qu'il écrit, je reconnais dans sa stratégie la mécanique dont se servent les anars de droite depuis un siècle partout où ils peuvent nuire : syndicats, comités d'entreprise etc...Stérile. Tout ce qui compte pour eux c'est de paralyser l'action et de semer la violence en roulant des mécaniques.
Salut
paul
 
LRDB

07/09/2005
01:06
message à mon alien prefered

tu es bien sévère mon pablito.
je me suis fendu d'une demi-page de propositions ès démographie
mais tu n'as pas eu la gentillesse
de m'indiquer
à quelle source
tes pyramides s'abreuvent.

Allez diiis-le moiiiii
allleeeeez guiliguili diiiiis paulo ?

Ta reine
 
Sirenes de Vega 8

07/09/2005
01:15
message de la planète vega

<< S'il y a plus de nouveaux nés survivantss, ne s'ensuit-il pas plus d'adultes ? et donc une répercution sur l'ensemble de la pyramide ? >>
------------------------------------------------------------------------ ------------------------------------------------
euh chez nous autres peut-être que oui, mais chez vous autres terriens, là c'est sur que non : s'il y a plus d'enfants survivants, les comportements s'adaptent et le nombre des naissances se réduit après une durée d'une génération ou un peu plus. le dingue caractériel qui signe LRDB a mentionné la transition démographique. on doit pouvoir trouver quelques explicazione en googueulisant cette expression

sur vega nous sommes des tritons guère évolués, donc notre reproduction ne dépend que des ressources en plancton. mais dans vos sociétés humaines, il faut tenir compte de variables comme le niveau de vie et le niveau d'éducation (celui des femmes surtout).

aussi chez vous pauvres terriens, la démographie n'est pas une mécanique simple : il ne suffit pas qu'il y ait davantage d'enfants survivants pour que la pyramide des âges se gonfle géométriquement en proportion régulière à tous les âges. guerre ou pas guerre, d'ailleurs, car là n'est pas la question.

cordiales salutations du tentacule

la reine de vega 8
 
paul

07/09/2005
10:10
re : un système social en capilotade

LRDB

J'ai déjà donné mes sources : INSEE et INSERM. Ce dernier institut publie un passionnant annuel sur les Causes de Mortalité, mais malheureusement on ne peut plus l'obtenir sur simple demande, même de journaliste. Il en va de même à l'INSEE où il faut montrer patte blanche ou bien passer des semaines dans les locaux mêmes et faire de la photocopie. Ce que je faisais dans les années quatre-vingt / 90. On peut tout avoir, même les chiffres et les graphiques européens. Et au passage jeter un coup d'oeil sur les COmptes de la Nation, ouvrage tellement cher qu'il est hors de question de l'acheter.
En tout cas tu serais surpris de la connaissance chiffrée que nous avons de la population depuis la création de l'Etat-Civil.
Une remarque, tu dis que le "hors-guerre" n'a pas de sens. Erreur, la démographie classe les phénomènes, et les guerres ou les pandémies n'appartiennent pas à la dynamique normale du développement démographique, mais bien à la folie des hommes ou à celle du destin, folies que l'on ne peut pas introduire dans les équations.
Autre chose ?
paul




 
La reine des belges

08/09/2005
13:02
une pyramide de paquet d'Astra pour pablito

Oui mon lapin : comme référence, INSERM ou INSEE c'est à peu près aussi précis que "rayon cuisine chez Gibert entre 1982 et 2002".

La guerre est un fait démographique, pardon si j'ai semblé dire le contraire. Elle crée une surmortalité et surtout des classes creuses dont l'effet se répercute : sur les pyramides des années 70 on voit distinctement les 2 guerres mondiales. Mais elle ne change pas grand chose à la pyramide des âges, notamment elle n'en affecte pas la forme.

Laurent


 
paul

09/09/2005
07:34
re : un système social en capilotade

Juste un mot : tu veux que je fasse le boulot pour toi ? Ces pyramides tu les construits toi-même sur la base des données qu'on t'offriras gratos dans les instituts précités. C'est ce que j'ai fait en tâtonnant au début jusqu'à ce que je sache exactement ce dont je disposais.
non mais, au boulot
paul
 
LRDB

09/09/2005
17:34
le travail rend libre

esclavagiste !!
 
Le genie des alpages

16/10/2005
13:55
une tune dans le bastringue

Faisons remonter ce fil qui s'est essouflé par suite de la persécution INIQUE dont à laquelle que j'en aye été la victime vu la méchanceté de polo ki veut me fer bosser (je vais lui envoyer les inspecteurs du travail tiens) et les pitits poings de shhh contre ma misérable parano (j'en ai marre qu'on m'en veu-eu-euye), BRèFLE :

Henry (plus connu sous le nom de "divin marquis") a rappelé dans le fil sur le conflit SNCM, que notre système social prouve chaque jour son inefficacité. Pour moi le responsable c'est le type de rapports entre le politique et le social, tel qu'il est maintenant institué dans notre pays : notre fameux "système social" n'est qu'un appendice pourrissant du clientélisme politique, et c'est aussi un appendice monstrueux du budget de l'état.

Je m'interroge sur les raisons qui font que le paritarisme ne marche pas chez nous : est-ce par indiscipline foncière du français moyen, ou bien par tendance irrésistible à la corruption dès qu'on a une position de décisionnaire ??

Laurent
 
LRDB

06/11/2005
16:07
Reprise de notre programme

Les événements de la fin octobre/début novembre, I mean ces émeutes urbaines, ont subi quelques vaines tentatives de récupération : un nostalgique du Reich ouvre surle forum bleu un fil au titre archi-loufoque ; un ancien du PC (tendance Univac) incrimine la droite ; un fil initialement consacré aux violences totalitaires a été salopé sur l'autel de cette tentative multiple de récupération.

Pour ma part je préfère réactiver ce fil-ci, dont le titre et le thème me semblent plus propices à une tentative de compréhension de ces faits, symptomes forts d'un malaise général. J'espère ne pas tomber à mon tour dans la récupération ni dans le spectacle, ni dans l'instillation de la peur, comme le font Guy et Noiraud.

Laurent
 
shh

06/11/2005
16:10
re : un système social en capilotade

Noiraud l'a pas peur, l'en a dans l'pantalon.
 
Laurent

06/11/2005
16:15
Des banlieues en capilotade

Des symptômes aigus et ponctuels d'un malaise général, donc. C'est le secteur le plus fragile de la société qui craque. La jeunesse des banlieues est peut-être moins une bande de caïds meurtriers, que le maillon faible d'une société qui n'arrive plus à s'intégrer elle-même. Hélas c'est un "maillon faible" qui dispose d'un potentiel de violence redoutable. J'en reviens aux Black Panthers : un potentiel de violence redoutable, évidemment, et qui s'alimentait dans les inégalités sociales. On n'a jamais cherché à expliquer ça par un complot étranger. La société américaine, inégalitaire, était suffisamment tarée pour porter la responsabilité de ses propres maux. Bien sur bien sur. Mais la notre ? Ah ça non. Surtout avec noter modèle saucial. Il est beau tiens, le modèle... ALlons bon voila que mio aussi je récupère !! Tchut Laurent, reviens au sujet sitiplit.

Donc pas besoin d'un complot exogène, d'une tentative de guerre civile, d'un ennemi infiltré. Le mal est endogène. C'est bien le modèle social qui est malade. Les gens inoccupés, ça peut devenir dangereux eh oui. Les gens à qui on ne peut pas vendre d'espoir, on leur vend automatiquement de la haine. Remarquez ça fait aussi le business des marchands de peur. A y réfléchir un brin, je vois que ce qui me déplait dans les explications de Noiraud (l'ennemi étranger) ou de Guy (l'ennemi de droite), c'est qu'on reporte toujours la faute sur l'autre et jamais sur soi. Mais comment peut-on dire que les imams attisent, quand on les voit au contraire travailler à calmer les choses ?

Alors, la dynamique de l'accusation ? Toujours vers l'extérieur bien sur. Pourtant :
- Les penseurs de l'école de Francfort, eux-mêmes juifs, en étaient arrivés à la conclusion que les juifs n'étaient pas entièrement étrangers à l'antisémitisme.
- Le grand Thierry de Montbrial expliquait cet été à Guy que l'Afrique, toute exploitée et spoliée qu'elle fut par les puissances coloniales, portait aussi dans ses élites éternellement corrompues une part de la responsabilité de sa misère.

Si ça crame dans nos banlieues, ne faut-il pas en chercher d'abord la cause en nous, et dans ce système social tellement vanté, mais qui n'a finalement plus pour fonction que d'assister les plus habiles à se faire assister. Les autres payent, s'ils ont de quoi. Et ceux qui n'ont rien et ne savent pas quêter, eh bien ils restent sur le carreau. Et régulièrement ils disjonctent.
 
Laurent

06/11/2005
16:17
parenthèse : reponse a shhh 16h10

Je ne sais pas bien ce que Noiraud a dans le calbuth, mais en tous cas il vend de la frousse aux autres.
Cf fil "Marchands de peur"
 
Laurent

06/11/2005
16:25
Terminons cette courte série

Donc pas de frime : je penche pour la plus banale des explications càd la deshérence dans ces quartiers d'exil. C'est bien suffisant non ? Cette série de contribs n'a pour but que de recadrer, et d'écarter un peu les délires de Guy et de Noiraud.

Ces flambées sont récurentes. Ecoutez donc ce qu'en dit Michaud ce matin à l'Esprit Public. L'explication classique ne semblera insuffisante qu'à ceux qui ont besoin de condamner. Ces classes d'âge délaissées, écartées de l'emploi, et à qui on serine des images de violence facile (ils s'imaginent qu'il suffit d'avoir un fusil et d'appuyer sur une gachette pour faire comme Bruce Willis ou je ne sais quel autre héros de cinéma, les pauvres abrutis), cultivent une révolte haineuse avec l'aide active de notre système social, incapable non seulement de les intégrer, mais même de leur en donner envie, de s'intégrer.

S'il faut accuser, malgré tout, je pointerai :
- l'incurie et l'inaction du politique, avec son clientélisme électoral et ses yeux fixés sur les horizons plus nobles que sont les urnes, tous camps politiques confondus (là c'est pour tout le monde).
- la gauche incapable de rétablir les déséquilibres et de mettre en place une discrimination positive (qu'il faudra dénommer par une autre formule d'ailleurs, cf ce matin dans l'esprit public, on propose "2ème voie")
- rejet des religions malgré leurs effets structurants (marcel, paulo, lionel : REVEILLEZ-VOUS LES GARS !!!!)

Et après, au fait... Que faire ?

 
shh

06/11/2005
16:30
re : un système social en capilotade

C'est difficile à expliquer quand on réfute la lutte de classes hein ?
Cela dit le pricipe du rasoir d'Occam, c'est de chercher l'explication la plus simple. Et c'est bien celle là.
Ils veulent un autre monde. Ni celui de Guy, ni le vôtre.
Ils ont leur langage, que toutes vos spécialités pseudo-scientifiques bourgeoises sont incapables de percevoir. Il ne leur manque que de savoir s'organiser.
Et ça n'a rien à voir avec des imans.
Eh oui, j'ai cédé, mes petits poings me démangeaient.

 
Laurent

06/11/2005
16:53
eh bien soyons franc : je suis pas d'accord

D'accord pour Guillaume d'Occam. Vous confirmez bien que c'était donc pas la peine d'imaginer des hypothèse rocambolesques venues d'afghanistan, exit les complots. Ergo la dessus au moins nous serions presque d'accord nan ?

Mais pour le reste : hélas, hélas, je ne parierais pas qu'ils savent ce qu'ils veulent. Ni même qu'ils veuillent quelque chose en fait. Ils se révoltent, voila tout. Ils sont laissés sur le carreau. On en a fait un sous-prolétariat, et ça je peux dire que depuis 20 ans nous l'avions vu venir, pas comme cette guerre civile fantoche. Aujourd'hui ce sous-prolétariat explose. Enfin, un peu. S'il explosait vraiment ça serait pire.

Ah tiens j'ai oublié de pointer la démission de l'Ecole, au fait. Mea Culpa. Ca c'est mon pitit bouk émissaire à moi.

Par contre ils savent organiser quelque chose, notez-le : les attaques signalées par Noiraud, c'est pas simplement du dégagement d'énergie. Le mot de "commando" me semble approprié. La révolte organisée, c'est déjà bien assez inquiétant.

Il y a des érvoltes qui sont des progrès, probablement : quand une classe secoue le joug. Je ne le nie pas.
Mais il est d'autres révoltes qui sont des régressions : sans espoir ni projet, on casse. on vandalise en masse. On fout le feu. Accessoirement on tue. Enfin je dis "accessoirement", mais je sais bien que pour les tués c'est pas accessoire du tout. Je dis ça avant que l'autre nostalgique du Reich nous la ramène encore un coup...

Laurent.
 
shh

06/11/2005
17:17
re : un système social en capilotade

Bien sûr, mais je ne ferai pas de spéculation, sur le devenir de tout ça.
Ils ne savent pas ce qu'ils veulent, c'est bien possible. En tout cas ils ne se livrent pas au pillage, mais à la destruction. Ca me rappelle les émeutes de Watts.
S'ils ne s'organisent pas, ils sont foutus, et tôt ou tard seront réprimés. Après ou bien nos politiques ont quelque chose dans le crâne et ils temporisent dans leur réformes, ou ils n'ont rien dans le crane et ils répriment, gagnant juste un peu de temps.
Un autre fait très français celui là: la peur de la rue, que j'analyse de la façon suivante, un pouvoir centralisé nanti de trop de prérogatives, incapable de s'arrêter à temps dans sa brutalité. Et ça donne la révolution française, ou la commune, là ou le parlementarisme par exemple, sait stopper.
Thatcher a été dégommée quand elle a voulu instituer la poltax.
Seul Sarkosy a compris depuis un bout de temps qu'il avait absolument besoin des imans pour s'occuper du maintien de l'ordre.
Et nos dirigeants d'entreprise n'ont pour la plupart pas compris qu'ils avaient besoin des syndicats.

 
shh

06/11/2005
17:28
re : un système social en capilotade

Quand vous râlez sur l'argent public que récupèrent les syndicats, vous ne tenez pas compte du service rendu.Et j'entend par là le service qu'ils VOUS rendent, à vous autres tenants du capitalisme.
Et puisque j'y suis, à propos du Noiraud, je me demande comment il fait pour écrire sans une seule faute de grammaire ou d'orthographe. Je commence à penser que c'est un pseudo collectif.
 
Marceldudu

06/11/2005
18:49
re : un système social en capilotade

Bonsoir,
Sur ce fil, je suis globalement à peu près d'accord avec les constats de Shh et Laurent..
D'accord pour ne pas pointer du doigt la droite ou la gauche, mais LES DEUX. Depuis des décennies, ce capitalisme qui se voulait triommphant a jeté une partie de la population dont il n'avait pas besoin. Démission de l'état, de la société tout entière, de l'école aussi (oh combien!). Un monde qui se veut "sans classes" est un monde inconscient. On repousse les problèmes pour ne pas avoir à organiser de vraies solutions.
Je ne suis pas totalement convaincu que l'on puisse évacuer les imams du problème. Je me souviens, il y a peut-être vingt cinq ans. J'ai lu, à cette époque, des articles du Nouvel Obs qui s'inquiétaient des choix faciles qui étaient faits de laisser les religieux "s'occuper" des cités et de leur intégration. En effet, il y a eu, alors, un travail d'intégration, mais sur des valeurs qui n'étaient pas celles de la société française. On se disait que c'était mieux que rien.
Mais, disait le Nouvel Obs, c'était porteur de risques pour l'avenir. Ceci dit, je ne pense absolument pas que les imams, aujourd'hui y soient pour quoi que ce soit.
Quant aux révoltés, sans qu'ils le sachent bien, leur révolte est profondément nihiliste. Avec leurs outils, ils nient à leur façon un monde qui les a niés.
Ce qui me paraît grave, c'est que je n'imagine ni la droite ni la gauche d'aujourd'hui capables de trouver de solutions. Et la société qui pourrait gérer efficacement ce genre de problèmes, elle reste à inventer. Je sais bien que je vais déplaire à Laurent, mais ce n'est pas le libéralisme d'aujourd'hui qui va nous y aider, pas plus, d'ailleurs que le soviétisme d'hier. De plus, toute "solution" demanderait des années avant de porter ses fruits!
Marceldudu

 
LN

06/11/2005
19:09
re : un système social en capilotade

Marcel :
Ca c'est sur qu'en l'absence des Fondations capitalistes (qui sont inexistantes chez nous), il n'y a rien à attendre du capitalisme, tant qu'il n'aura pas compris qu'il peut trouver dans ce merdier un autre marché que celui euh lequel au fait, celui des armes ? là franchement je ne rève pas.

Le soviétisme évidemment non plus, mais mais mais : ce midi, Bourlange a émis l'idée que que ce qui manque dans les banlieues, c'est peut-être aussi le bon vieux Parti Communiste. Le PC avait de grandes capacités à organiser les services sociaux, l'éducation et la culture. Bourlange a ainsi regretté le temps où, au dela des luttes électorales et parlementaires, par une division du travail politique le communisme pouvait mettre en oeuvre sa puissance intégratrice et son aptitude à rationaliser l'économie locale.

Et pour Shh :
- le destin des révoltes armées organisées, c'est le même que celui des Black Panthers.
- une question : faut-il relire l'article d'ouverture du numéro 10 de l'I.S ?
- une remarque sur le Noiraud : les gens de l'extrême droite connaissent et pratiquent correctement la langue. Mais c'est surtout les orientations multiplement enragées qui me font opter pour l'existence de plusieurs auteurs.
 
shh

06/11/2005
19:24
re : un système social en capilotade

En ce qui concerne Noiraud, pas un seul d'entre nous n'est capable d'écrire autant de contributions sans fautes, il ne s'agit pas de connaissance en orthographe ou en grammaire, c'est juste que dans un fil, et même dans un texte tapé sous un word quelconque, vous n'échappez pas aux fautes. Sauf à être relu par un tiers. En outre les orientations multiples comme vous dites y font penser aussi. Et aussi les pas de quadrille, 3 en avant, 2 en arrière, 1 de côté.
Pour ce qui est de l'i.s, il ne faut rien du tout, on lit on lit pas, comme on veut. On va pas faire du militantisme non ?
Il me semble qu'il y a quelques temps sur FQ une émission (Jeanenet ?) soulevait le problème de la laïcité du point de vie de l'indépendance laissée ou non aux cultes par rapport à l'état. Ils faisaient une comparaison avec le système du concordat, dont Sarkosy aimerait se rapprocher. Mais ma mémore est défaillante. Il me semble que c'était assez intéressant.
Ciel, mes propos sont-ils encore dans le bon fil ?

 
shh

06/11/2005
19:42
re : un système social en capilotade

2 fautes au moins dans le message précédent. Et je ne parle pas de la ponctuation.
 
Bof

06/11/2005
19:53
re : un système social en capilotade

Pas convaincu : je'ai pas lu toutes les contribs mais dans la seule de 5/11 03h07 re : Violences totalitaires, on trouve :

"Jusque-là seuls 2 ou 3 individus ont écopés de 2 mois de prison avec sursis"

Alors, hum...
 
shh

06/11/2005
19:59
re : un système social en capilotade

D'accord, je ne l'avais pas vu.
 
Bof bof

06/11/2005
20:23
re : un système social en capilotade

5/11 , 08h47 veux-je dire

Et la physiognomomie ? monie, plutôt, nan ?
 
shh

06/11/2005
20:39
re : un système social en capilotade

oui, je me suis trompée, y a des fautes.
Bon, maintenant un petit tableau excel, en colonnes les participants, en lignes les fautes par date, puis total puis calcul moyenne variance écart type etc.. de là une fine analyse, et on livre le tout clés en main. ( on met pas Guy vu que c'est souvent des copiés collés).
 
LRDB

06/11/2005
21:35
un système orthographique en capilotade

Rectifions : on ne met pas Guy sinon on va devoir embaucher un type en CDI à plein temps pour compter ses fautes or nous ne sommes pas des esclavagistes
 
LRDB

06/11/2005
21:36
des talents cachés

Ahahaha excellent le mot-valise "physiognomomie".
Mais comment fait-il ça ?

Pour le Noiraud j'ai ma ch'tite théorie mais c'est pas encore le moment de la sortir.

LRDB
 
guydufau

06/11/2005
21:38
re : un système social en capilotade

Ca a rérapé, je recentre :
les caisses brûlent en France
les "Bush fiora" fleurissent à Buenos Aires
les sommets de Seattle, Doha et bientôt de Hong- Kong à la poubelle...
En attendant, petite récré :
Chavez : neuf victoires électorales
Bush : une élection volée
Chavez : emploie l'argent du pétrole pour les besoins des gens
Bush : tue les gens pour les profits du pétrole
Chavez : Katrina : a proposé son aide
Bush : Katrina : a refusé cette aide
Chavez : a augmenté l'alphabétisation des enfants
Bush : aucun souci pour l'alphabétisation des enfants
Chavez : taux d'approbation 70%
Bush : taux d'approbation 38%
 
LRDB

06/11/2005
21:49
Guy le dérapant

Guy a une conception toute personnelle du "recentrage"

On attend la parution de ses mémoires.
Je vois d'ici le titre : "A côté de la plaque" ou 30 ans d'erreurs sans un seul bon point.
 
shh

06/11/2005
21:55
re : un système social en capilotade

Justement, ça ne dérapait pas du tout.
Une méthode d'évaluation de de reconnaissance des évènements importants était en train de s'élaborer dans ce fil,par petites touches et soigneusement en plus, à partir de quoi on pouvait espérer comprendre quelques chose,et y avait la critique et tout, mais voilà la pratique classique du militant en train de noyauter une réflexion en prétendant "recentrer" un dialogue, et maintenant c'est moi qui suis en colère, et c'est pas mon heure habituelle de colère.
Les gros sabots, ça permet quoi ? qu'est-ce qu'on doit comprendre qu'on sait depuis des lustres ?
 
LRDB

06/11/2005
22:05
jurassik tooth cabinet

Je vous en supplie n'allez pas briser votre parano contre ses gros sabots ni tenter ake vos petits poings de lui raboter ses groses canines car il les a velues les canines oui authentique (vous pouvez vérifier dans le Guiness Book de 1998)
 
dom

06/11/2005
22:22
re : un système social en capilotade

Chavez : taux d'approbation 70%
Bush : taux d'approbation 38%

Silence mécreant !
Chirac 82% !
 
shh

07/11/2005
07:03
re : un système social en capilotade

Marcel, sans préjuger de quoi que ce soit, on ne peut jamais qualifier une émeute de nihiliste. Parce qu'on ne sait jamais ce qu'elle précède. Peut être rien, et peut-être pas rien. Le nihilisme c'est une idéologie, ce n'est pas un fait pratique social, on ne voit pas de groupes importants entiers se jeter dans le nihilisme, sauf à retomber dans le fil des sectes, mais ce n'est pas le propos.
En France notament, il y a une vieille tradition organisationnelle qui naît de la rue. Les imans, à mon sens, c'est anecdotique, ils sont comme tout le monde situés dans une société ou il n'y a pas de place pour Dieu, et leur combat d'arrière garde se situe dans la récupération du mécontentement, comme pour n'importe quel chefaillon politique d'extrême droite. C'est comme dans Machiavel: "si les évènements nous échappent, feignons d'en être les organisateurs.".
Le capitalisme ne peut se maintenir que s'il réussit, ce dont je doute fortement. On voit bien que ses imans à lui, ont fort à faire à lutter contre la malhonneteté, qui pourtant est une facette obligée d'un système de profit. Il est en roue libre. Hollande empêtré dans ses contradictions.
Sarkosy qui n'a perçu qu'un aspect du problème et va bientôt se retrouver pris à parti avec une police qu'il est bien obligé de renforcer, et qui constitue de ce fait aussi une source potentielle de problèmes.
Toutes les couches sociales sont parcourues par les idées, pourquoi les populations des banlieues ne le seraient-elles pas ?
Tout le monde veut se rassurer en se disant que TF1 fait bien son travail, il n'y a rien à craindre. Mais TF1 c'est bidon, et tout le monde le sait.
Pas d'interlocuteur qui représente qui que ce soit, va falloir que le gouvernement en trouve. Et il n'y en a pas.




 
Marceldudu

07/11/2005
09:59
re : un système social en capilotade

Bonjour,
D'accord, Shhh. Quand je parle de nihilisme, je veux dire que leur révolte ne semble avoir aucun but si ce n'est la négation de la société qui les a niés et la destruction sans discernement. Parmi les voitures brulées, il y a peut-être celle de leurs parents (?)
Ensuite, ce n'est pas la population des cités qui se révolte. Ce sont des jeunes, des adolescents. Il serait quand même intéressant de savoir QUI les coordonne.
Je crois que nous sommes d'accord, aussi, sur le pronostic, et ça ne me réjouit pas.
Marceldudu
 
lionel

07/11/2005
10:24
re : un système social en capilotade

"Qui les coordonne?"

Ce ne serait pas un effet pervers des televisions avec leur façon de compter les points entre cités et de souligner combien l'incendie nocturne est un délit spectaculaire et facile à commettre


 
shhh

07/11/2005
11:07
re : un système social en capilotade

Non, ce que tu évoques c'est la valetaille journalistique qui obéit à ses maîtres du moment.
Pardon pour le "tu".
 
shhh

07/11/2005
11:13
re : un système social en capilotade

Marcel, n'est-ce pas toujours aux jeunes gens que revient l'initiative ? c'est physiologique, faut savoir courir.

 
lionel

07/11/2005
11:21
re : un système social en capilotade

> ce que tu évoques c'est la valetaille journalistique
> qui obéit à ses maîtres du moment.

Nul doute que la valetaille journalistique soit tres obéissante mais à quoi penses-tu? Que l'elysée a donné l'ordre aux medias de verser de l'huile sur le feu pour destabiliser sarkosy? Bof


 
shhh

07/11/2005
11:34
re : un système social en capilotade

Non, bien sûr, pas d'ordres dans ce sens.
Mais on ne va pas non plus espérer un angle plus large que la "racaille des banlieues".
Une façon de localiser géographiquement, sociologiquement, qui est un dénigrement plus ou moins exprimé suivant l'air du temps.


 
shhh

07/11/2005
11:35
re : un système social en capilotade

Il y a peu, les journalistes suivaient Sarkosy dans tous ses déplacements, chacun a en mémoire le débarquement d'icelui dans les cités.
On le voit un peu moins, et un peu plus encadré.
 
guydufau

07/11/2005
12:55
re : un système social en capilotade

Sarko veut tirer profit des émeutes.
L'UMP a payé un lien publicitaire à Google sur le mot "émeute" ou "police". Le principe est simple : chaque fois que vous tapez sur l'un de ces deux mots, un lien apparait à droite vers le site de l'UMP et si vous cliquez dessus le parti de N.Sarko est débité de quelques euros. Cela ne vaut-il pas le coup de faire l'opération, quitte à nettoyer l'ordi après?
En supplément à côté de la trombine du ministre apparaît ce fort slogan : "devenez populaire, rejoignez le mouvement".


 
Enig Matique

07/11/2005
13:33
re : un système social en capilotade

A Marcel,
Ta question sur la coordination se posait déjà en 68 lorsque les étudiants ont découvert le téléphone...et en matière de com, on a quand-même fait de grands progrès depuis, non ? Cherche un peu sur Internet...

 
guydufau

07/11/2005
13:49
re : un système social en capilotade


L’Observatoire des inégalités – N° 25 – Novembre 2005
Extraits
1,2 million des 4,2 millions d’actifs en temps partiel (soit 29 %) souhaiteraient travailler davantage, indique une étude de l’Insee. 80 % de ces temps partiels subis sont occupés par des femmes faute de trouver des emplois plus consistants. Par ailleurs, le sous-emploi frappe tout
particulièrement les moins diplômés et les étrangers.

L’impact de la réforme fiscale
70 % des 3,5 milliards d’euros de baisses d’impôts prévues en 2007 profiteront à 20 % des contribuables les plus aisés, selon une étude de l’OFCE. Ces baisses représentent à elles seules l''équivalent de la moitié des dépenses du budget de l’Etat dans le domaine du logement.

Logement : crédits indignes
Le projet de budget 2006 prévoit que les crédits de paiement du ministère du Logement pour lutter contre "l’habitat indigne" baisseront de 15 %, de 21,2 à 18 millions d’euros. Le montant de la baisse d’impôt sur le revenu prévue pour la seule année 2006 (800 millions d’euros) équivaudra à 44 fois le montant de ces crédits.

Discriminations : le rapport Fauroux
Quel que soit leur niveau de diplôme, la discrimination touche les candidats à l’embauche issus de l’immigration. Le rapport remis par Roger Fauroux au ministère de l’Emploi propose au gouvernement de passer des discours aux actes. Parmi les propositions : le CV anonyme et une
obligation de mesure de la diversité dans les entreprises privées.

La pauvreté en France
La France compte 3,6 millions de pauvres selon la définition la plus restrictive de la pauvreté.

C'est mon copié-collé,AC !



 
guydufau

08/11/2005
09:46
re : un système social en capilotade

Suite à ma contrib du 07/11 à 12h55 :

Nicolas Sarkozy victime de Google Bombing
La rédaction , 01net., le 11/10/2005 à 16h40
Bien mal lui en a pris. Les internautes n'ont pas apprécié le spam politique de l'UMP la semaine passée. Le parti politique avait acheté des bases de données commerciales afin d'obtenir les adresses e-mail de consommateurs dans le but de recruter ces derniers. En représailles, les webmasters ont appelé à faire du Google Bombing sur le nom du ministre de l'Intérieur. Ainsi, quand vous tapez Nicolas Sarkozy dans Google, vous obtenez en deuxième position un lien pointant vers Iznogoud, le personnage de bande dessinée qui veut être calife à la place du calife. Le président de l'UMP n'est pas le premier à être victime de Google Bombing. Entrez miserable failure dans le moteur de recherche et c'est une biographie du président George Bush qui vous est proposée. Le Google Bombing consiste à mettre sur la page d'un site Web un lien (Iznogood ou George Bush) et de l'associer à un texte (Nicolas Sarkozy ou miserable failure). Si l'opération est effectuée par un nombre certain de webmasters, le résultat ne se fait pas attendre. Les liens falacieux remontent dans les premiers résultats de Google.


 
Legardiendel'asile

08/11/2005
12:05
seigneur quel boulet !!

oui oui oui... et les contribs fallacieuses remontent de l'UNivac jusqu'aux fils de DDFC. Mais dis-moi chère fripouille climatérique, au lieu d'insérer ton obsession dans les fils qui ont déjà un sujet, pourquoi tu n'en ouvre pas un, plutôt ??

Tu va quand même pas me dire que tu en sais par comment on fait ?? Tu a bien su ouvrir le merveilleux fil OBJECTEUR DE CROISSANTS...

Ah tiens, voila mon petit copié-collé à moi :

<< [...] voilà la pratique classique du militant en train de noyauter une réflexion en prétendant "recentrer" un dialogue, et maintenant c'est moi qui suis en colère, et c'est pas mon heure habituelle de colère.
Les gros sabots, ça permet quoi ? qu'est-ce qu'on doit comprendre qu'on sait depuis des lustres ? >>

Ton gardien préféré

 
Laurent Nadot

08/11/2005
12:19
Tentative de recentrage

Je signale l'émission de Jean Lebrun hier, qui aprlait du système social et de la gestion locale dans les communes de banlieue, avec notamment comme invité l'ancien maire de Montfermeil.

Ce débat parlait de sources du problème actuel et non du nombre de bagnoles cramées. Et pas non plus trop du méchant ministre (yavait plutôt des gentils éducateurs). Et pas non plus des méchants flics face aux gentils excités armés. Et pas non plus de l'inverse, bien sur.

Noter que l'animation de Jean Lebrun était aux antipodes de ses habituelles pitreries.
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A l'heure de la crise dans les banlieues françaises, Jean Lebrun s'intéresse à l'histoire de l'action et de la représentation politique dans trois communes de la banlieue parisienne, Clichy-sous-bois, Montfermeil et Villepinte, et notamment à la gestion des crises par la droite comme par la gauche.

Jean Lebrun ouvre donc le débat, ce soir, autour de Jean-Claude Mejsak, ancien maire socialiste de Villepinte. A ses côtés, nous reçevrons également l'écrivain, ancien journaliste, Gérard Delteil, auteur, il y a une dizaine d'année, d'un polar inspiré de l'histoire politique de Clichy-sous-bois et le sociologue Olivier Masclet, spécialiste du rapport entre la gauche et les Cités. Ils réagiront, entre autres, à des reportages de Damien Albessard à Villepinte et Vincent Lemerre à Montfermeil, ce dernier a justement rencontré deux anciens maires, Pierre Bernard, maire divers droite de 1983 à 1995 et Michel Rosenblatt, maire communiste de 1970 à 1978.
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Dispo une semaine apr Real Player
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ travaux/fiche.php?diffusion_id=36062

LRDB
 
shhh

08/11/2005
12:23
re : un système social en capilotade

Vous souvenez vous de Bernard Tapie offrant un séjour de quelques heures (ou quelques jours, je ne sais plus) dans des établissements luxueux à quelques jeunes gens de Montfermeil ?
Quelles merveilleuses images de ces jeunes gens déambulant dans les salons de les grands couturiers !
 
shhh

08/11/2005
12:24
re : un système social en capilotade

"de les salons" !!??!!?
 
Marceldudu

08/11/2005
13:46
re : un système social en capilotade

Bonjour,
Comme on peut le constater sur à peu près tous les fils, ce forum respire la joie de vivre (à juste titre d'ailleurs). Pourtant, nous disposons de quelques libéraux dotés d'un optimisme en béton. Ne croyez-vous pas qu'il serait temps qu'ils nous regonflent un peu le moral? Je pense à eux car j'ai le sentiment que nous tombent d'à peu près partout les "factures" de l'emballement du libéralisme. Mais,... je peux me tromper!
J'adore quand Shh se révolte contre ses petites fautes de frappe! Si tout le monde avait la même exigence, il en est qui se devraient se censurer carrément!
Laurent, je ne crois pas que la contrib de Guy, de 9h46 soit hors sujet. Un ministre, qui plus est de l'intérieur, doit au moins respecter la loi. Je suis allé voir gougueule, et j'y ai vu des choses intéressantes. Ce petit Iznogood aux grandes dents contribue à la désorganisation de la société; il transgresse la loi, donnant un bel exemple, au nom d'intérêts personnels! Pouah!
Marceldudu
 
shhh

08/11/2005
16:19
re : un système social en capilotade

Le plus inquiétant à l'heure qu'il est c'est la peur éprouvée par le gouvernement.
Parce que quand on a peur on fait n'importe quoi, et c'est précisément ce qu'il est en train de faire.
Dialogue fermé, réforme et réflexions exclues, mesures stupides ( annonce du rétablissement de l'apprentissage à 14 ans, sans aucune mesure d'accompagnement, couvre feu, donc punition globale, justice expéditive, élitisme à nouveau promu:on donnera une bourse aux meilleurs élèves!) Il transforme une émeute, en une insurrection.
 
shhh

08/11/2005
18:01
re : un système social en capilotade

C'est pas tout de se voter en catimini à 33 députés l'exonération de l'ISF pour les gros propriétaires d'actions, faut aussi comprendre ce qui se passe autour de soi. Et c'est vraiment pas leur spécialité, à nos élites.
 
guydufau

08/11/2005
20:51
re : un système social en capilotade

Il transforme une émeute, en une insurrection, dit Shhh, et l'intauration d'un couvre-feu va dans le même sens.
 
LN

09/11/2005
00:22
défaite de la pensée sur DDFC

Marcel franchement, je ne vois pas en quoi les exactions d'un ministre ont à voir avec l'echec d'un système social. Il y a des tas de fils pour parler de cela.

Sorry, mais je crois que vous confondez tous les combats, récupérez tous les faits divers, les massacres, tout vous fait ventre. Et on voit où ça mène...
 
laurent

31/01/2006
03:44
La dette est-elle libérale ?

Je cherche un moyen de faire remonter ce fil, mais comme mon intention n'est pas de rallumer une guerre, je cherche une réponse à envoyer à un contributeur non belliqueux. Exemple : Marceldudu le 8 novembre à 13h46 : << j'ai le sentiment que nous tombent d'à peu près partout les "factures" de l'emballement du libéralisme >>.

Ergo je pose la question (la même que dans le fil consacré à la dette) : quelle est la cause de la situation financière critique dans laquelle se trouve le pays ? Est-elle le résultat d'un emballement libéral, ou d'un modèle social ruineux ? La question avait été soulevée le 21 aout à 22h52, d'ailleurs, en passant on évoquait déjà nos amis les dockers aux bras poilus

Voila voila. C'était surtout pour faire remonter le fil, car il vient à l'appui d'un autre débat en cours ..

Laurent
 
laurent

31/01/2006
04:06
tâtonnements communicationnels

Je suis idiot, il y avait un meilleur moyen de faire bouger le fil. En fait, il est évoqué dans la contrib suivante à laquelle je vous invite à répondre :
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=7 581&debut=0&page=1

L.

 
shhh

31/01/2006
06:01
re : un système social en capilotade

J'ai le vertige à force de voir valser les contribs sur les fils. Qu'on me dise où faut aller siouplait.
 
shhh

31/01/2006
06:14
re : un système social en capilotade

6h du mat(mauvais réveil): le libéralisme en France,c'est peut-être le nom officiel pour "coteries".
La question est alors plutôt: quel magnat s'achète quel politicien ? Y a peut-être pas tant de doctrine à chercher dans tout ça.
(Bof, 2 lignes, y à qu'à sauter).
 
guydufau

01/02/2006
19:30
re : un système social en capilotade


En fait ma comparaison du point (3) portait plutôt sur une différence entre deux situations :

A) Première situation :
celle des pays démocratiques, où des rapports de force à peu près sainement gérés (je me permets d'employer ceci plutôt que "lutte des classes") ont abouti à un équilibre assez satisfaisant sauf pour les éternels insatisfaits excités par les éternels exciteurs. L'émission de Brice Couturier (15 aout 2006) a présenté un modèle de redistribution qui semble satisfaire la population socialiste d'un pays voisin (la Suède). Ce modèle semble coûter moins cher que celui qui est pratiqué en France, nous conduit à une dette record et donc à l'inéluctable abandon de notre confort social (sans parler du confort moral). Je suggère aux comparatistes de comparer les deux modèles : suédois et français. D'ailleurs c'est ce qui avait été fait au micro de l'excellent Brice Couturier avec les deux émissions du 8 aout (modèle social français à bour de souffle) et du 15 aout (modèles britannique et modèle scandinave), ainsi que dans le fil qui y a été consacré sur DDFC :
http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=3 350

Tel est le renvoi proposé par Laurent le 31/O1, pour nous inviter à comparer.
Alors comparons en ne citant que quelques chiffres
En 2002, source INSEE :
Les prélèvements obligatoires en Suède étaient de 51,5% du PIB
Ceux de la France de 45,8%
Si la France avait les mêmes prélèvements que la Suède, elle n' aurait jamais eu de dettes...mais des excédents

Il n'est nul besoin de deux émissions de Brice Couturier, de ses bavardages et de ceux de ses invités pour arriver à ce constat.

 
Nazdeb

23/02/2006
22:03
re : un système social en capilotade

Et vive le modèle social britannique...

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http://www.lexpansion.com/html/4/0.140297.0.html

Un quart des Britanniques contraints de cumuler deux emplois

Souvent présenté en exemple, le dynamisme du marché de l'emploi britannique cache une autre réalité. Un salarié sur quatre cumule ou a cumulé deux emplois pour payer ses dettes ou ses factures. Mais un sur deux rêve de pouvoir travailler moins.

Derrière le modèle économique de la Grande-Bretagne et son faible taux de chômage - 5,1% en janvier selon les normes du bureau international du travail, se cache une réalité un peu différente. Car pour payer leurs dettes ou simplement leurs factures, un salarié sur quatre cumule actuellement ou a cumulé deux emplois en même temps, selon une étude réalisée sur 1000 adultes et publiée lundi par Liverpool Victoria, une société d'assurance et de services financiers. Pour la plupart, le cumul des deux emplois a duré plus d'un an, à raison d'une dizaine d'heures supplémentaires par semaine. Pour un salarié sur cinq, le cumul a duré plus de cinq ans. Et plus d'un sur six travaillent au moins 21 heures par semaine pour ce second salaire, à côté de leur emploi principal.

"Avec un déficit estimé à 27 milliards de livres pour l'épargne des Britanniques, il est inquiétant que tant de Britanniques aient à faire des heures supplémentaires dans un second travail mais ne réussissent pas pour autant à mettre de l'argent de côté pour leur avenir", a déclaré Nigel Snell, de Liverpool Victoria. Car l'endettement des ménages britanniques devient de plus en plus préoccupant. Pour la première fois l'an dernier, la dette privée des ménages britanniques a dépassé le produit intérieur brut annuel du pays, selon des estimations du Trésor britannique : 1.700 milliards d'euros, soit plus de 40 milliards d'euros de plus que le PIB.

Pourtant, les Britanniques aimeraient bien pouvoir faire autrement. Près de la moitié des salariés souhaiteraient travailler moins et plus de deux millions d'entre eux sont même prêts à gagner moins pour avoir un meilleur équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle, selon une autre étude publiée lundi par la confédération des syndicats britanniques (TUC) et réalisée auprès de 60.000 foyers. Les salariés des secteurs de l'éducation et des services financiers sont ceux qui aimeraient le plus lever un peu le pied. Au Royaume-Uni, le temps de travail hebdomadaire moyen est de 37,4 heures, selon des chiffres de l'Office national des statistiques. Mais 22% des salariés britanniques travaillent plus de 45 heures par semaine. Et le Royaume-Uni a obtenu des dérogations particulières au plafond hebdomadaire de 48 heures travaillées imposé par l'Union européenne.

LExpansion.com

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