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La reine des belges

04/04/2006
01:02
Les fables du Monde Diplomatique

Sur l'article reproduit plus bas, une analyse de texte avait semblé nécessaire.
Comme elle semble mal comprise je la reporte ci-après.

Il s'agit d'un article paru en novembre 2003 dans le Monde Diplomatique, bible de certains ici. D'autres qui préfèrent lire soigneusement et s'en tenir aux faits, ont jugé que cet article n'en contenait quasiment aucun.

Pour défendre la crédibilité de l'article, on a argué des diplômes de l'auteur.
J'ai la faiblesse de penser que même si l'auteur est bardé de plus de diplômes que Lionel et votre serviteur réunis, c'est au texte qu'il faut s'attacher. Mais puisqu'on a mis en avant son autorité intellectuelle (vieux procédé qui évite d'avoir à parler du contenu), ma réponse commence par une réfutation de ce premier point.

Mais tout d'abord : l'article (suivi des notes)

./...
 
LRDB

04/04/2006
01:03
Le chapeau de l'article

Dirigeants des multinationales, gouvernants des pays riches et partisans du libéralisme économique ont vite compris qu’ils devaient se concerter s’ils voulaient imposer leur vision du monde. Dès juillet 1973, dans un monde alors bipolaire, David Rockefeller lance la Commission trilatérale, qui va marquer le point de départ de la guerre idéologique moderne. Moins médiatisée que le forum de Davos, elle demeure très active, au travers d’un réseau d’influences aux multiples ramifications.

./...
 
LRDB

04/04/2006
01:04
Et puis voici l'article

Il y a trente ans, en juillet 1973, à l’initiative de M. David Rockefeller, figure de proue du capitalisme américain, naissait la Commission trilatérale. Cénacle de l’élite politique et économique internationale, ce club très fermé et toujours actif de hauts dirigeants a suscité nombre de controverses, surtout à ses débuts (1). La Commission entend alors devenir un organe privé de concertation et d’orientation de la politique internationale des pays de la triade (Etats-Unis, Europe, Japon). Sa charte fondatrice résume : « Centrée sur l’analyse des enjeux majeurs auxquels font face l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et le Japon, la Commission s’attache à développer des propositions pratiques pour une action conjointe. Les membres de la Commission regroupent plus de 200 distingués citoyens provenant des trois régions et engagés dans différents domaines (2). »
La création de cette organisation opaque, où se côtoient à huis clos et à l’abri de toute compromission médiatique des dirigeants de multinationales, des banquiers, des hommes politiques, des experts de la politique internationale, ou encore des universitaires, coïncide à ce moment avec une période d’incertitude et de turbulence dans la politique mondiale. La gouvernance de l’économie internationale semble échapper aux élites des pays riches, les forces de gauche paraissent de plus en plus actives, en particulier en Europe, et l’interconnexion croissante des enjeux économiques appelle une coopération plus étroite entre les grandes puissances. La Trilatérale va rapidement s’imposer comme un des principaux instruments de cette concertation, soucieuse à la fois de protéger les intérêts des multinationales et d’« éclairer » par ses analyses les décisions des dirigeants politiques (3).
A l’image des rois philosophes de la cité platonicienne contemplant le monde des idées pour insuffler leur sagesse transcendante dans la gestion des affaires terrestres, l’élite rassemblée au sein de cette institution fort peu démocratique et que la démocratie inquiète dès lors que des groupes autrefois silencieux s’en mêlent va s’employer à définir les critères d’une « bonne gouvernance » internationale. Elle véhicule un idéal platonicien d’ordre et de supervision, assuré par une classe privilégiée de technocrates qui place son expertise et son expérience au-dessus des revendications profanes des simples citoyens : « Un lieu protégé, la Cité trilatérale, où la technè est loi, commente Gilbert Larochelle. Et, postées en surplomb, des sentinelles veillent, surveillent. Le recours à l’expertise ne relève point d’un luxe, il offre la possibilité de mettre la société face à elle-même. Le mieux-être ne vient que par les meilleurs qui, en leur hauteur inspirée, produisent des critères pour les relayer vers le bas (4). »
Les thèmes débattus au sein de cette oligarchie de la politique internationale, dont les réunions annuelles se déroulent en différentes villes de la Triade, le sont dans une discrétion qu’aucun média ne semble plus vouloir troubler. Chaque sujet fait l’objet de rapports annuels (The Trialogue) et de travaux thématiques (Triangle Papers) réalisés par des équipes d’experts américains, européens et japonais triés sur le volet. Edités régulièrement depuis une trentaine d’années, ces documents publics traduisent l’attention de la Trilatérale à des problèmes globaux censés transcender les souverainetés nationales et appeler l’intervention des pays riches : réforme des institutions internationales, mondialisation des marchés, environnement, finance internationale, libéralisation des économies, régionalisation des échanges, rapports Est-Ouest (surtout au début), endettement des pays pauvres, etc.
Ces interventions s’articulent autour de quelques idées fondatrices qui ont été largement relayées par le politique. La première est la nécessité d’un « nouvel ordre international ». Le cadre national serait trop étroit pour traiter des grands enjeux mondiaux dont la « complexité » et l’« interdépendance » sont sans cesse réaffirmées. Une telle analyse justifie et légitime les activités de la Commission, à la fois observatoire privilégié et contremaître de cette nouvelle architecture internationale.
Les attentats du 11 septembre 2001 ont fourni une nouvelle occasion de rappeler, lors de la rencontre de Washington en avril 2002, la nécessité d’un « ordre international » et d’« une réponse globale » auxquels les principaux dirigeants de la planète sont enjoints de collaborer sous la houlette américaine. Lors de cette réunion annuelle de la Trilatérale, MM. Colin Powell (secrétaire d’Etat américain), Donald Rumsfeld (secrétaire à la défense), Richard Cheney (vice-président) et Alan Greenspan (président de la Réserve fédérale) étaient présents (5).
La seconde idée fondatrice, qui découle de la première, est le rôle tutélaire des pays de la triade, en particulier des Etats-Unis, dans la réforme du système international. Les pays riches sont invités à s’exprimer d’une seule voix et à unir leurs efforts dans une mission destinée à promouvoir la « stabilité » de la planète grâce à la généralisation du modèle économique dominant. Les démocraties libérales sont le « centre vital » de l’économie, de la finance et de la technologie. Ce centre, les autres pays devront l’intégrer en acceptant le commandement qu’il s’est donné. L’unilatéralisme américain paraît cependant avoir mis à épreuve la cohésion des pays de la triade. Leurs dissensions s’expriment dans les débats de la Commission. Ainsi, dans son discours du 6 avril 2002, lors de la réunion évoquée plus haut, M. Colin Powell a défendu la position américaine sur les principaux points de discorde avec le reste du monde : refus de signer les accords de Kyoto, opposition à la création d’une cour pénale internationale, analyse de « l’axe du Mal », intervention américaine en Irak, appui à la politique israélienne, etc.
L’hégémonie des démocraties libérales conforte la foi dans les vertus de la mondialisation et de la libéralisation des économies qui s’exprime dans le discours de la trilatérale. La mondialisation financière et le développement des échanges internationaux seraient au service du progrès et de l’amélioration des conditions de vie du plus grand nombre. Or elles supposent la remise en cause des souverainetés nationales et la suppression des mesures protectionnistes. Ce credo néolibéral est souvent au centre des débats.
Lors de la rencontre annuelle d’avril 2003, à Séoul, il a été notamment question de l’intégration économique des pays d’Asie du Sud-Est et de la participation de la Chine à la dynamique de mondialisation. Les réunions des deux années précédentes avaient été l’occasion pour le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), M. Mike Moore, de professer dévotement les vertus du libre-échange. Après avoir vilipendé le mouvement antimondialisation, M. Moore avait même déclaré qu’il était « impératif de rappeler encore et toujours les preuves accablantes qui démontrent que le commerce international renforce la croissance économique (6) ».
La tirade du directeur de l’OMC contre les groupes réclamant une autre mondialisation qualifiés de « e-hippies » souligne la troisième caractéristique fondatrice de la Trilatérale : son aversion pour les mouvements populaires. Elle s’était exprimée dans le célèbre rapport de la Commission sur la gouvernance des démocraties rédigé par Michel Crozier, Samuel Huntington et Joji Watanuki (7). Dès 1975, ce texte dénonçait les « excès de la démocratie » qu’exprimaient aux yeux des auteurs les manifestations contestataires de l’époque. Celles qui, un peu comme aujourd’hui, mettaient en cause la politique étrangère des Etats-Unis (rôle de la CIA dans le putsch chilien, guerre du Vietnam, etc.) et réclamaient la reconnaissance de nouveaux droits sociaux. Ce rapport provoqua à l’époque nombre de commentaires indignés, qui dirigèrent leurs feux contre l’administration démocrate du président James Carter, qui fut membre de la Trilatérale (comme, plus tard, le président Clinton) (8).
Depuis le début des années 1980, l’attention de la presse pour ce genre d’institution semble s’être plutôt portée sur des rencontres moins fermées et surtout plus médiatisées, comme le forum de Davos. L’importance des enjeux débattus au sein de la Trilatérale et le niveau de ceux qui ont participé à ses réunions ces dernières années soulignent néanmoins son influence persistante (9).
Loin d’être un « vieux serpent de mer » qui referait surface au ravissement de quelques adeptes d’ésotérisme et de « théorie du complot », la Commission trilatérale est une institution bien établie, dont la discrétion facilite la collusion entre responsables politiques et grandes entreprises. « J’espère bien que les points de vue qui sont formulés par ces gens d’expérience ont une influence réelle sur la politique internationale ! », nous a répliqué un ancien ministre canadien qui a participé à plusieurs des travaux de la Commission trilatérale. Il faisait ainsi écho aux propos du fondateur, M. David Rockefeller : « Quelquefois, les idées mises en avant par les rapports de la Commission trilatérale sont devenues des politiques officielles. Ses recommandations ont toujours été sérieusement débattues à l’extérieur de notre cercle, et elles ont joué un rôle dans les réflexions des gouvernements et dans la formulation de leurs décisions (10). »
Ainsi se dessine la trame d’un pouvoir diffus, opaque, presque insaisissable, qui tisse ses liens à travers des clubs fermés et des rencontres internationales dont le forum de Davos représente l’expression la plus ostentatoire. Dans ces lieux de rencontres, d’échanges, de tractations gravitent les mêmes protagonistes, s’élaborent les analyses et les compromis qui précèdent souvent les grandes décisions. La Commission trilatérale est une des pièces de cet échiquier polymorphe. Elle consolide l’alliance entre le pouvoir des multinationales, de la finance et de la politique, grâce à un réseau d’influences dont les ramifications s’étendent aux principaux secteurs de la société.

OLIVIER BOIRAL.
Professeur à l’université Laval (Canada)
./...

 
LRDB

04/04/2006
01:04
... suivi de ses notes

(1) Le Monde diplomatique a consacré plusieurs articles au sujet dans les années 1970. Lire en particulier Claude Julien, « Les sociétés libérales victimes d’elles-mêmes », et Diana Johnstone, « Une stratégie trilatérale », respectivement mars 1976 et novembre 1976. Lire aussi l’article de Georges-Albert Astre, « Le nouveau capitalisme », in Manière de voir, n° 72, en vente le 15 novembre.
(2) Le nombre des « distingués citoyens » admis au sein de la Commission a été par la suite élargi et comprend aujourd’hui plus de 300 membres. MM. Raymond Barre, Thierry de Montbrial, Denis Kessler ont participé à ses travaux. M. de Montbrial est également membre du « Groupe Bilderberg ».
(3) Lire sur les réseaux de « décideurs » de ce genre, Geoffrey Guens, Tous pouvoirs confondus, EPO, Bruxelles, 2003.
(4) Gilbert Larochelle, L’Imaginaire technocratique, Boréal, Montréal, 1990, p. 279.
(5) Leurs discours, ainsi que de nombreuses autres informations, sont accessibles par le site de la Commission : http://www.trilateral.org/
(6) Mike Moore, The Multilateral Trading Regime Is a Force for Good : Defend It, Improve It, Réunion de la Commission trilatérale du 11 mars 2001.
(7) Michel Crozier, Samuel Huntington et Joji Watanuki, The Crisis of Democracy : Report on the Governability of Democracies to the Trilateral Commission, New York University Press, 1975.
(8) Zbigniew Brzezinski avait été l’un des grands architectes de cette organisation avant de devenir le principal conseiller du président Carter pour les questions de sécurité.
(9) On citera, par exemple, MM. William Clinton, George H. Bush, Henry Kissinger, George Soros, Valéry Giscard d’Estaing, Ernesto Zedillo, Mme Madeleine Albright. Mais, à ces responsables politiques, il convient d’ajouter de nombreux dirigeants en exercice des multinationales Exxon-Mobil, General Electric, Daimler-Chrysler, Levi Strauss, Kodak, Xerox, ABB, Johnson & Johnson, Alcan, Power Corporation, etc.
(10) David Rockefeller, Georges Berthoin et Takeshi Watanabe, préface aux Task Force Reports : 9-14, New York University Press, 1978, p. IX.

 
LRDB

04/04/2006
01:06
Chacun peut juger

Il a semblé à certains d'entre nous que cet article contenait plus de suppositions et d'insinuations que de faits concrets. On nous a répondu que l'article ne pouvait être mis en doute car son auteur est :
----------------
Olivier Boiral
Professeur agrégé
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les normes internationales de gestion et les affaires environnementales

Département de management
Faculté des sciences de l'administration
Pavillon Palasis-Prince, bureau 1638
Université Laval
Québec (Québec) G1K 7P4
CANADA

Champs d'intérêt de recherche
Management environnemental
Gestion internationale
Normes ISO

Champs d'intérêt d'enseignement
Management
Gestion internationale
Gestion des questions environnementales

Formation
Doctorat en management (Ph. D.), HEC Montréal (1996)
Maîtrise en administration des affaires (M.B.A.), Université Laval (1991)
DESCAF, Groupe ESC, Grenoble (1991)
DUT Techniques de Commercialisation, IUT de Montpellier-Nîmes (1988)
http://www.fsa.ulaval.ca/HTML/olivierboiral.html
 
LRDB

04/04/2006
01:07
Malgré l'argument d'autorité

Un tel article achève de décrédibiliser le Monde Diplo. En effet, il recèle exactement le contraire de ce qu'on nous dit : une pincée de remarques factuelles, et tout le reste est soit de l'interprétation pure, soit de l'insinuation qu’on ne jugera recevable qu’à la condition expresse de partager les convictions politiques de l'auteur. Convictions bien sûr respectables, mais étayées exclusivement par des jugement et des choix de valeur, valeurs où l’on ne trouve ni la neutralité de l’analyse, ni le sérieux de l’étude, ni la recherche de la vérité.

Et d'abord quelques mots sur l'auteur, certainement homme estimable, mais certainement pas compétent pour produire une étude sérieuse : M. Boiral est professeur de gestion. Il est certes diplômé en management, mais rien de plus : ni politologue, ni sociologue, ni historien, ni psychologue, et je ne sais pas dans quelle mesure on peut le considérer comme un économiste fiable. Pour juger comme il le fait de la politique internationale, c’est quand même léger. On m’objectera avec raison qu’il peut fort bien disposer des connaissances nécessaires. Je répondrai que c’est possible en effet, mais ça n’est surement pas sa position officielle qui le garantit. En fait, l’article montre tout le contraire, car l’auteur n’y use aucunement du raisonnement scientifique : c'est un technicien (chiffres, comptabilité, gestion) de haut niveau qui a des convictions et les déploie dans cet article contre les technocrates, ses semblables. C’est d’ailleurs tout à son honneur. Noter que le tableau qu'il dresse peut servir à vilipender la CT, mais tout autant l'ENA, ou l'X, ou n'importe quelle école de cadres de haut niveau. Enfin je gage que parmi les pairs de M. Boiral (càd des personnes disposant du même niveau de formation et des mêmes compétences validées par le même diplôme), une majorité a du accueillir ce texte avec un grand éclat de rire.

Ci-après mon commentaire raisonné mais non exhaustif du texte de M. Boiral, professeur de gestion, diplomé en management (sorry Lionel, mais pour l’argument d’autorité, là c’est franchement short).

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LRDB

04/04/2006
01:08
1 - La seule part factuelle de l'article

Les faits concrets sont les dates de la création et un résumé sommaire de l’activité, les réunions et les rapports, ainsi que les noms de certains membres.
- Fondation en 1973 (Rockfeller)
- Liste des pays membres
- Citation de la charte : « Centrée sur l’analyse des enjeux majeurs auxquels font face l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et le Japon, la Commission s’attache à développer des propositions pratiques pour une action conjointe. Les membres de la Commission regroupent plus de 200 distingués citoyens provenant des trois régions et engagés dans différents domaines. ». Et que peut-on y rdire ?
- Production de la CT : « Chaque sujet fait l’objet de rapports annuels (The Trialogue) et de travaux thématiques (Triangle Papers) réalisés par des équipes d’experts américains, européens et japonais triés sur le volet ».
A la ligne suivante on apprend que ces rapports sont publics.

Des allusions :
- Réunion d’Avril 2002 à Washington : présence de Colin Powell, Donald Rumsfeld, Dick Cheney, Alan Greenspan.
Remarque : Et alors ? Sauf à identifier ces personnages avec le diable ou des malfrats dont le caractère délétère est automatiquement transmis par contagion, il n’y a rien de significatif dans cette mention.
- « L’unilatéralisme américain paraît cependant avoir mis à épreuve la cohésion des pays de la triade. Leurs dissensions s’expriment dans les débats de la Commission. Ainsi, dans son discours du 6 avril 2002, lors de la réunion évoquée plus haut, M. Colin Powell a défendu la position américaine sur les principaux points de discorde avec le reste du monde »
Réponse : allons bon. Voila que les comploteurs ne s’entendent plus. Ca fait désordre pour les maîtres du monde quand même, nan ?

(Jusqu’ici, c’est un Think Tank plutôt plus transparent que d'autres, la RAND par exemple)

./....

 
LRDB

04/04/2006
01:09
2 - Caractère manipulatoire de l'article

Ici on sent venir la manipulation :

- Les 3 idées fondatrices de la CT :
a) importance d’un ordre international
b) rôle tutélaire des pays de la triade pour la stabilité de la planète
c) aversion pour les mouvements populaires.
Remarque : les deux premières sont des citations, la troisième est une interprétation, dérivée d’une citation extraite de son contexte : allusion à des « ... excès de la démocratie ». En les mettant au même niveau de réalité, l’auteur se rend coupable d’une manipulation par amalgame. On remarque également que les deux premières sont discréditées de façon allusive et implicite (par des guillemets) mais sans un seul fait ou argument clair à l’appui. Seuls les initiés déjà convaincus pourront accepter une telle formulation. Les autres n’apprendront rien. Cet article est vide.

- Son idéal :
« Elle véhicule un idéal platonicien d’ordre et de supervision, assuré par une classe privilégiée de technocrates qui place son expertise et son expérience au-dessus des revendications profanes des simples citoyens ».
Réponse : noter qu’il s’agit là d’une interprétation. En outre, cet idéal, s’il est discutable, n’est pas franchement diabolique, car c’est presque une définition basique d’un gouvernement.

Ce qui est critiquable ici, c’est deux choses :
a) la privilégiature : merci d’indiquer de quels privilège jouissent les memebres de la CT. Ont-ils un CDI, un statut de fonctionnaire, la gratuité dans les cinémas ?
b) ils ne sont pas élus. Pour un gouvernement c’est terrible. Mais ça n’est même pas mentionné ici par Boiral. Et pourquoi ? Parce que Boiral, diplômé en management (il faut bien que ça apparaisse par endroits dans ce texte cocasse), ne peut ignorer la vieille distinction entre le Staff et la Line. La CT n’est pas un gouvernement mais un super-staff, un conglomérat d’experts, de conseillers. Or il n’a jamais été dit ni pensé (heureusement) que les conseillers doivent être élus à leur fonction par le peuple. Reste la question de l’indépendance fonctionnelle de ces conseillers : qu’on me dise en quoi Crozier, Bourlange, Casanova, sont appointés par les multinationales ???

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LRDB

04/04/2006
01:13
3 - Festival du vide

Ici on entre dans l'insinuation, mais il n'y a jamais rien de précis. Cet article est vide. Voici ce qu'il dit de la CT :

- « Le club est très fermé »
Réponse : Hyper-fermé, et vachement secret : 200 personnes. Liste rendue publique.

- « Les réunions se font à huis-clos ». « Les thèmes [...] sont débattus dans la discrétion »
Réponse : et ça prouve quoi, exactement ? Rien. L'article est vide. Il y a des tas de choses qui se font à huis clos ou discrètement : ça va des rapports sexuels jusqu’aux négociations cruciales, en passant par les délibérations de jurys et les réunions du Parti Communiste. Ca ne suffit pas à prouver la malfaisance desdites réunions.

- « ... des experts triés sur le volet ».
Réponse : ça c’est la moindre des choses. Le Diplo ferait mieux de s’aligner et de trier ses rédacteurs sur le même volet. C’est tout le journal qui y gagnerait en crédibilité. En attendant l'article est vide.

- « La création de la CT coincide avec une période de troubles etc etc »
Réponse : voila qui devrait plutôt rassurer. En période troublée, les forces se réunissent, les intelligences se fédèrent. On pose les problèmes collectivement. Le contexte de trouble n'est aucunement un indice prouvant que des agissements sont répréhensibles. L'article est vide.

- « Elle est soucieuse à la fois de protéger les intérêts des multinationales »
Réponse : peut-on savoir sur quelles déclarations et sur quelles actions avérées repose cette allégation ? Il n’y a rien. Cet article est vide...

- « La CT a suscité nombre de controverses ».
Réponse : On ne dit pas lesquelles. Cet article est vide...

- « Son pouvoir est presque insaisissable ».
Réponse : ceci est loufoque, car soit on est saisissable, soit on ne l’est pas. De même qu’on n’est pas « presque visible » ou « presque secret ».

- « Elle facilite la collusion »
Réponse : Diable ! Voila qui rappelle la prévention contre les rassemblements, mais sans dire pourquoi. Les rassemblements et le huis-clos semblent éminemment suspects au démocrate qui a rédigé l’article.

- L’importance des enjeux débattus au sein de la Trilatérale et le niveau de ceux qui ont participé à ses réunions ces dernières années soulignent néanmoins son influence persistante.
Réponse : bel exemple de raisonnement qui ne veut rien dire. De l’importance des sujets de discussion de la CT, on en tire (mais on ne dit pas comment) la conclusion qu’elle est influente. La seule chose qu’on peut en déduire, c’est qu’elle produit des rapports sur des questions importantes. Si ces rapprots sont suivis, on peut imaginer qu’ils sont porteurs de quelque bon sens, ou d’analyses justes. Mais ceci est tout simplement oublié par le rédacteur : importance du sujet + action politique en rapport = influence. Et on ne dit rien d’autre. L’influence n’est toujours pas démontrée néfaste. Cet article est vide.

- « Quelquefois, ses idées [...] sont devenues des politiques officielles ».
Réponse : Très bien, très bien. Notons que ça n’est pas systématique, ni même habituel, mais rare (Boiral écrit bien : « quelquefois »). En outre, il serait bon de donner quelques exemples. Et montrer par ces mêmes exemples que l’influence de la commission est non seulement forte mais encore néfaste, car les extraits ci-dessus ne disent, en fait, rien du tout de précis. Ici encore, l’article est vide.

De tout cela il ressort que le monde s’organise au niveau international. La belle affaire. On ne s’en serait pas douté. Mais en quoi cette organisation est néfaste, l’article ne le dit pas. Une fois de plus : l’article est vide.

./...

 
LRDB

04/04/2006
01:15
4 - Finalement il y a de quoi se marrer...

Car cet article presque vide d’informations ne l’est pas au plan du comique :

Le lexique :
- Les clubs sont fermés. Vous vous rendez compte ? Ils sont Fer-mé (sur-articulation à la Nickito, et pourquoi pas en é-car-quil-lant les yeux ??). Ca alors. Fer-més... !!!!!!

- Usage des qualificatifs inquiétants ou propres à susciter la méfiance : c’est un cénacle, c’est l’élite, c’est une organisation opaque, (et plus loin:) au « pouvoir opaque et diffus », où « gravitent des protagonistes ». Bigre : de quel système lunaire sortent ces astéroïdes non identifiés que sont les pro-ta-go-nistes ??

- les « démocraties libérales » sont qualifiées d’ « hégémoniques ».
Réponse : Ah pour sûr, si seulement on avait un petit empire to-ta-li-taire, ça serait tout aussi hégémonique Monique, mais au moins ça serait un brin co-hé-rent.

- « réunions à l’abri de toute compromission médiatique ».
Réponse : Alors celle-là c’est la meilleure. Si la presse est présente, il y aura collusion (puisque ce sont tous bien sur des chiens de garde). Mais si elle est absente alors c'est ça prouve la malfaisance. Bref dans tous les cas on est fautifs de se réunir. Ce comique involontaire rappelle celui (à la fois volotnaire et mieux torché) d’un Vialatte...
 
LRDB

04/04/2006
01:22
La nouvelle trahison des clercs

Ici s'achève ce commentaire sur l'article du Monde Diplo. En fait tout le canard est de la même farine. Le plus effrayant, c'est que ces clercs, convaincus d'une nouvelle forme de trahison (trahison de la vérité, trahison de la neutralité) font partie des actuels maitres à penser de toute une fraction de l'électorat.

J'ai donc l'intention de déposer à la suite d'autres exemples d'articles involontairement comiques parus dans le Diplo. Je suppose que Lionel aura la gentillesse de m'en indiquer quelques autres. Mon petit doigt me dit que ça ne va pas tarder à tomber, dans l'un ou l'autre fil du forum bleu.

Finalement je dois le remercier de m'avoir incité à m'intéresser à cette forme de maljournalisme.

Laurent Nadot
 
guydufau

04/04/2006
11:06
re : Les fables du Monde Diplomatique

Pour qu'il ne perde pas la main, je donne à la LRDBobards l'occasion d'exercer son talent de débabulisation de ce qui suit :
DESSINE-MOI UN MODELE
- Bonjour, dit le petit prince
- Bonjour, dit le ministre impottant
- Que fais-tu? demande le petit prince
- Je construit un modèle social. Je brade les entreprises ou les noie dans un conglomérat privé, je supprime les contrats à durée indéterminée, j'invente les contrats nouvelle embauche et première embauche et je réduis les impôts des riches pour qu'ils emploient les pauvres comme domestiques. Parce qu'il y a beaucoup de chômage.

Et sur l'écran de l'ordinateur du ministre, se dessine une courbe de croissance des dividendes.
- C'est la courbe du chômage? demande petit prince.
- Non. Enfin, oui, c'est pareil. Le chômage et les profits, ça va ensemble.
- Pourquoi? s'obstine le petit prince qui ne renonçait jamais à une question. Les chômeurs perçoivent des dividendes?
- Ah non, les dividendes sont pour les actionnaires qui peuvent acheter d'autres actions qui lui servent à recevoir d'autres dividendes, et ainsi de suite. Ca s'appelle l'accumulation. Tu ne connais donc pas ça sur ta planète? demande le ministre, soudain l'air intéressé.
- Sur l'étoile où j'habite, rien ne se vend, rien ne s'achète. Chacun rend des services gratuitement.
Le ministre demande un instant. Il téléphonaet, peu après, un monsieur bien mis et une dame avec de la prestance les rejoignirent. S'adressant à eux, le ministre leur dit :
-il existe une étoile non marchante. Pouvez vous apporter le progrès?
- Oui, répondit le monsieur bien mis. Mais, auparavant, il faut écrire une directive libéralisant le commerce des services entre les planètes.
- Les habitants de mon étoile refuseront de renoncer à leurs services et de voir leur travail méprisé, objecta le petit prince
 
guydufau

04/04/2006
12:00
re : Les fables du Monde Diplomatique

- La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi? interrogea la dame, faussement ingénue.
Sentant les choses mal tourner, le ministre, patelin, dit au petit prince :
- Donnez-nous l'adresse de votre étoile. Le capital ne fera qu'une visite de reconnaissance, car lui seul a la liberté totale de circuler.
- Sur mon étoile, l'eau, du puits est gratuite et elle coule sans l'aide du capital, s'entêta le petit prince.
Mais, déja, les autres étaient partis, emportant avec eux la position de l'astre encore inviolé. Le petit prince, étonné que l'on pût rêver d'une étoile pour autre chose que la lueur de son réverbère et la douceur de ses fleurs, repris sa marche et rencontra le renard.
_ Tous les hommes sont-ils comme le ministre important, le monsieur bien mis et la dame fière? lui demanda le petit prince
- Non, répondit le renard. Mais plus les marchands marchandisent, plus le social se distend et la solidarité se dissout dans l'appât du gain. Un modèle chasse l'autre.
- Je ne comprends rien à votre histoire de modèles, rétorqua le petit prince très en colère. Pour avoir autant de chômeurs et de précaires, souffrez-vous de trop ou de pas assez de solidarité?
- Modèle est un mot magique. Tu crois qu'il désigne ce qui est bon pour tous, ce qui est un bien commun à préserver et même à étendre. En fait, il désigne aussi n'importe quelle organisation existante, même catastrophique pour les plus humbles.
- Votre modèle est encore plus compliqué que la fleur de mon étoile qui a des épines, murmura le petit prince.
- Tu n'as pas vu le pire. Car il y a des experts du déclin qui expliquent que le modèle catastrophique est venu à cause d'un modèle antérieur et qu'il y a du chômage parce que nous ne travaillons pas assez longtemps. Nous n'avons plus de réverbères mais nous avons de puissants projecteurs médiatiques aveuglants qui sont tournés vers les miettes laissées aux pauvres, laissant dans l'ombre l'opulence, le luxe et le gaspillage.
- Comment s'appelle votre modèle? demanda le petit prince au comble de la perplexité.
- Capitalisme. Ca veut dire : modèle qui marchandise tout au nom de la mise en valeur.
- Valeur, c'est comme modèle, vous m'embrouillez avec vos mots à double sens. N'y a-t-il donc personne pour s'insurger contre cette marchandisation des choses et des relations et contre cette perversion des mots?
- Oh, si. Mais combattre le modèle capitaliste soppose de réunir plusieurs conditions : mettre fin à la propriété qui autorise tous les accaparements dont celle des biens communs, placer ceux-ci hors marché, réconcilier progrès social et écologie et garantir que ces décisions soient prises démocratiquement. On essaie d'apprivoiser toutes ces choses ensemblent pour en faire un réel anticapitalisme.
- Qu'est-ce que signifie apprivoiser?
- Ca signifie créer des liens. On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis.
Jean-Marie Harribey

Au boulot la reine, démystifie
 
LRDB

04/04/2006
12:05
Les fables de l'HUMA

Est-ce paru dans le Monde Diplo ?
Si oui, quel numéro ?
Sinon c'est hors-sujet et il n'y a pas à considérer ce texte ici.
Crée un autre fil mon ami.
Mais je te remercie vivement de contribuer à conserver celui-ci en haut de page ...

Avertisement au lecteur : L'essentiel est en début de fil.
En attendant d'autres explications de texte, il suffit de lire depuis le début.

LRDB
 
guydufau

04/04/2006
12:30
re : Les fables du Monde Diplomatique

LRDBaudruches se dégonfle
 
guydufau

04/04/2006
13:41
re : Les fables du Monde Diplomatique

" il suffit de lire depuis le début."
Quel orgueil, quelle outrecuidance de vouloir imposer la lecture de ce gros paquet nauséeux!

 
LRDB

04/04/2006
13:53
le cave se rebiffe

Ne sois pas ridicule Guy : ce fil traite du Monde Diplo et non de tes caprices. Je n'ai pas donc pas à y décortiquer un conte parabolique paru dans le quotidien moribond d'un parti moribond.

Quant au "gros paquet nauséeux", chacun est à même d'en juger. Je suis positivement ravi de lire ta réaction qui montre que j'ai touché un point sensible. En conséquence je te garantis que ca va continuer.

Le maljournalisme du "Monde Diplo" mérite d'être épinglé tout autant que celui du Figaro, du Monde, et de Libé. Les prêtres laïcs qui tiennent la plume sont justiciables d'une analyse de leurs dires, quel que soit leur bord.

Ta reine

Avertisement au lecteur : l'essentiel est en début de fil.
En attendant d'autres explications de texte, il suffit de lire depuis le début.

 
guydufau

04/04/2006
14:55
re : Les fables du Monde Diplomatique

Courage, LRDBalances, la tâche est gigantesque

Voici, pour t'aider, les éditions internationales du Monde diplomatique :
Afrique du sud, supplément au magazine Die Vrye Afrikaan
Allemagne, supplément mensuel du quotidien die tageszeitung
Arabie saoudite, supplément au quotidien Al-Riyadh
Argentine, mensuel édité par Capital intelectual
Bolivie, supplément au bimensuel El Juguete rabioso Bulgarie, mensuel publié par l'association des Amis du Monde diplomatique
Chili, mensuel publié par la société Aun Creemos en los Suenos
Colombie, mensuel publié par Colombia Tebeo Comunicaciones
Corée du Sud, mensuel publié par la société Le Monde&Corea
Croatie, mensuel édité par la société Masmedia
Egypte, supplément au quotidien Al-Akhbar
Emirats unis, supplément mensuel de Akhbar Al-Arab
Espagne, mensuel édité par Ediciones Cybermonde
Grèce, supplément hebdomadaire du quotidien Eleftherotypia Inde, supplément mensuel de la revue Sedaye Edalat
Italie, supplément mensuel du quotidien il manifesto
Luxembourg, supplément mensuel (en allemand) du quotidien tageblatt
Maroc, supplément mensuel de l'hebdomadaire Al-Sahifa-Le Journal
Monde anglophone, supplément mensuel du Guardian Weekly, servi sur abonnement spécial
Norvège, mensuel édité par l'association Diplo AS
Pologne, mensuel publié par les éditions Livres et presse
Porto Rico, supplément à l'hebdomadaire Claridal
Portugal, mensuel édité par Campo da Comunicaçâo
Qatar, supplément au quotidien Al-Watan
Roumanie, supplément au bihebdomadaire Novaya Gazeta
Serbie, supplément de l'hebdomadaire Nin
Slovénie, mensuel édité par la socité Novinarski Klub
Suisse, supplément mensuel (en allemand) de l'ebdomadaire WochenZeitung

Le tirage du Monde diplomatique et de ses 30 éditions internationales imprimées dépasse 1,9 millions d'exemplaires. S'y ajoutent 25 éditions électroniques

Allez, la reine, fonce toutes tes lubies au vent.
 
LRDB

04/04/2006
15:05
ce fil reste en haut...

C'est sympa de me traiter de "balance", car on ne peut "balancer" que des fautifs...
C'est idiot de me traiter de "balance", car une balance c'est quelqu'un qui trahit ceux de son camp.

Apart ça cher ami, merci pour ta liste qui me conforte dans la nécessité de faire entendre une (toute petite) voix contre un orchestre de désinformation. Et comme j'aime les listes, auras-tu la gentillesse d'y ajouter
- la liste des points de vente de Editions de Moscou jadis ?
- la liste des noms des traducteurs de la pensée de Lénine dans toutes les langues du globe ?
Histoire de montrer que le nombre et l'étendue de la diffusion ne sont pas des preuves de la vérité.

La reine

PS : puisqu'il faut avant tout se rapporter au texte, j'incite le lecteur de ce fil soucieux de se faire une idée à partir des faits, à commencer par le commencement....
 
shhhh

04/04/2006
16:29
re : Les fables du Monde Diplomatique

Les Editions de Moscou restent une référence en algèbre, analyse numérique, astronomie, mécanique quantique et autres sciences dites dures, tellement méprisables à notre époque, si férue de psychologie sociologie sémantique et journalisme.
Je vous rappelle aussi que l'école soviétique était capable d'apprendre à lire, écrire, calculer, et parler quelques langues étrangères à pratiquement tous les élèves des générations qui se sont succédées sous ce régime.
 
Laurent Nadot

04/04/2006
18:26
Les fables du Monde Diplomatique

C'est dommage qu'avec un tel succès scolaire on aboutisse à un tel marasme généralisé : économique, politique, démographique. Cela dit, la réussite des sciences dures et des disciplines purement théoriques en URSS doit être mise en regard avec les résultats de la recherche appliquée en Union Soviétique.

Anyway, inutile d'évoquer ici des exclusives entre science dures et sciences humaines, car outre qu'elle n'ont été proposées par personne dans ce fil, elles ne font nullement partie du débat qui s'y mène. Le sujet de ma remarque était que le degré de diffusion d'écrits idéologico-politiques n'a pas de rapport nécessaire avec leur degré de vérité.

J'ajoute que les sciences dures ne sont pas le seul domaine où l'URSS a été incapable d'appliquer son savoir : il y aussi la science politique et économique qui, méritant ou non l'appellation de science (peu importe) a été le plus spectaculaire et le plus sanglant fiasco du siècle précédent. Certes on ne peut pas parler d'un échec de la sociologie soviétique, puisqu'il n'y a jamais eu de sociologie soviétique. En effet les rares survivants de la discipline (Gurvitch, Sorokine) ont du leur salut à la vélocité de leur fuite, et ont été obligé, les malheureux, de continuer leur vie de chercheur dans l'enfer libéral qu'est l'occident.

Mais je reste persuadé que le club des lecteurs du Monde Diplomatiques saura me démontrer le contraire de tout ce qui précède (succès de l'URSS en matières techniques, économiques, commerciales, politiques, ainsi qu'en sciences dures et en sciences humaines) en me fournissant d'ailleurs une référence d'article du Monde Diplo (je refuse d'avance l'Huma, navré) dont je me ferai alors un plaisir d'écrire le commentaire.

Avis aux amateurs...

Laurent Nadot
 
shhh

04/04/2006
18:35
re : Les fables du Monde Diplomatique

Mon propos n'était pas de lancer un nouveau débat.
Juste de dire ce que j'ai dit, histoire de corriger une outrance.
Le reste, je vous le laisse.
 
dom

04/04/2006
19:11
re : Les fables du Monde Diplomatique

http://www.monde-diplomatique.fr/2003/04/CHAMPAGNE/10079
monument de conneries!
des la premiere ligne c'est faux, mais bien c'est encore un de ces type qui essaie de fourguer son catalogue de semences.
La modernisation agricole en 1970, ben voyons, la Beauce avait attendu ce jour precis pour demarrer, mais l'arcticle est plein d'idées preconcues et de qu'en dira t on, si le reste du monde diplo est a la hauteur de cet article, mais bon tout cela n'a pas grande importance, ce qui est ennuyeux c'est que l'on prenne un article pour une information vraie, alors que deja cette information est tronquée par la vision de l'auteur, qui ici ne cache pas son inclination.

des lors, l'information ne vaut plus rien mais est repetée et deformée comme le peut etre une rumeur,prendre comme base de reflexion un article de jounaleux ou d'essayiste amateur devient alors la base de reflexion, reflexion fausse puisque mal rédigée des le depart,on ne peut pas en vouloir a l'auteur puisque lui même ne sait plus ce qu'il raconte ayant lui même un vision reduite du sujet qu'il aborde, bref l'ensemble de ces analyses releve "du qui trop embrasse mal etreint"
 
guydufau

05/04/2006
14:44
re : Les fables du Monde Diplomatique

"monument de conneries!
des la premiere ligne c'est faux"
dom
quand une connerie est si exactement débusquée, il est facile d'expliquer en quoi c'est une connerie, je t'écoute.
 
dom

05/04/2006
18:33
re : Les fables du Monde Diplomatique

la vision exposée par ce type est celle d'une agriculture ou les ouvriers agricoles crevaient du travail tellement, il etait penible, ou les poules mangeaient avec toi sur la table.
""L’hyper-spécialisation des régions a fait disparaître le système dit de « polyculture élevage » jugé « archaïque » et a favorisé une mécanisation souvent surdimensionnée par rapport aux besoins des exploitations familiales""
la mecanisation comme dans l'industrie a fait baisser les cout de revient, cela il l'ignore, ce qui fait que tout le monde a pu manger du poulet, met de luxe chez les ouvriers dans les années 60.

le paysan n’est plus celui qui nourrit les êtres humains et qui, comme de surcroît, a en charge l’entretien de la nature ; il est devenu un petit industriel qui pollue l’eau, détruit les paysages légués par les générations antérieures et menace même la santé des citoyens.

le paysan? nourrir les etres humain? entretenir la nature?on parle de quoi la, d'images d'Epinal?
ou est le rationel, quest ce que c'est que ces considération qui n'ont rien avoir avec le metier agricole, qui comme tout les autres metiers ont pour but primaire de se nourrir sois même et de dégager des benefices si possible.


""Ce sont les mêmes qui permettent de rendre compte des flux migratoires des pays en voie de développement vers les pays développés ou, à l’intérieur même des pays développés, de l’importation et de l’imposition de l’american way of life.""
non, mais il est pas bien ce type, ca vient faire quoi cette consideration ici,il veut simplement des gens en autarcie pour son petit confort de touriste vert, Guy c'est un monument de connerie ce texte, j'arrette de dechortiqué mais si l'ensemble des article dont je ne connais pas le sujet de fond sont a la hauteur de celui la, cela laisse perplexe, du bien fondé, pire l'auteur se fait plaisir et laisse libre court a son imagination depeingnat un agriculture a la façon de la petite maison dans la prairie qui elle est issue de l'american way of life.
bon c'est tout @+


 
guydufau

05/04/2006
19:18
re : Les fables du Monde Diplomatique

"la mecanisation comme dans l'industrie a fait baisser les cout de revient, cela il l'ignore, ce qui fait que tout le monde a pu manger du poulet, met de luxe chez les ouvriers dans les années 60."
dom
Pour m'opposer à ces lignes, je ne retiens que ce passage de la chanson de Jean Ferrat "la montagne" qui décrit l'exil des petits paysans :
Deux chèvres et puis quelques moutons
Une année bonne et l'autre non
Et sans vacances et sans sorties
Les filles veulent aller au bal
Il n'y a rien de plus normal
Que de vouloir vivre sa vie
Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires
De quoi attendre sans s'en faire
Que l'heure de la retraite sonne
Il faut savoir ce que l'on aime
Et rentrer dans son H.L.M.
Manger du poulet aux hormones

Pour le reste, "le monument de conneries" c'est bien sûr toi le l'a élevé ,brique par brique.
 
LRDB

05/04/2006
19:46
sacré argument : une chanson !

La réponse ci-dessus est du type de ce qu'on lit dans le Diplo : vide d'argument.

Dans les années 70, on pouvait assister à des débats télévisés où Georges Marchais ne répondait jamais à aucune question autrement que par une pirouette, une vanne, une glissade, ou une diabolisation de celui qui osait le mettre face à ses âneries ou ses mensonges.

30 ans après, Guy du Faux montre que la méthode reste vivante. Hélas entre temps, Georges Marchais est mort, le PC est moribond, et ce qui reste de Guy Du Faux ne brille pas par l'acuité intellectuelle. Il suit le PC dans les basses du précariat biologique.

Tout cela est donc (bio)logique...

Une fois que sera finie cette échaufourrée et le brouillage de Guy du Faux un peu tassé, nous reprendrons la série des articles du Diplo.

En attendant, les lecteurs curieux de maljournalisme peuvent lire les 10 premières contribs du fil qui, grace à Guy, ne quitte pas le haut de la page d'accueil du forum bleu.

Merci Guy pour cette action pertinzente et pleine de bon sens.

LRDB
 
dom

05/04/2006
20:06
re : Les fables du Monde Diplomatique

de pire en pire, Jean ferrat et l'agriculture comme quoi l'auteur de l'article a fait mouche, s'adressant a des veaux,il ne peut plus que ressortir qu'un beuglement de ta part, les alpages resonnent encore des cris de tes fonctionnaires venant deverser des tonnes d'immondis sur les pentes de ce que tu penses proteger, au printemps, c'est joie profonde que de voir les traces des ayants droits, note bien que lété c'est les mêmes qui pataugerons dans leurs cremes solaires, apeleras tu dans ce cas Pierre Perret pour contredire @+
 
lionel

05/04/2006
20:51
re : Les fables du Monde Diplomatique

Je ne crois pas que cet article soit un "monument de conneries". Il y manque surtout une approche chronologique plus claire pour bien distinguer les differentes politiques ou étapes de modernisation du monde agricole de 1945 à aujourd'hui, modernisation qui a eu des effets assez contrastés

Il faudrait aussi que soit mieux précisé ce qui change vers 1970. On peut remarquer qu'en 1945 les fils de paysans sont modernes en adoptant la mécanisation alors qu'en 1970 les fils de paysans sont modernes en se tirant vers la ville, encouragés d'ailleurs par les bourses d'etude que le pouvoir politique leur accorde

Pour l'anecdote, dans mon souvenir, 1970 marque à peu près le passage du lait qu'on achète encore à la ferme ou chez le laitier, au lait pasteurisé des supermarchés naissants


 
dom

05/04/2006
22:57
re : Les fables du Monde Diplomatique

merci Lionel,
pour cet éclair de lucidité, cet article est incomplet, le vrai est mélangé avec le faux et tout ceci dans une seule inclination, je te jure que l'american way of life en 504 "ça ne le fais pas"
mais la mecanisation agricole, n'a rien avoir avec l'amerique
pour exemple l'histoire de la saga Deutz
http://perso.wanadoo.fr/agricold/Html/Fendt/mainframe.htm
en 1970 ce type de tracteur equipait largement les exploitatio, http://www.tractordata.com/td/td746.html, deja pour l'anachronisme, renault agri n'existant plus j'ai pris ce modele largement connu des exploitants, mais bon on ne vas pas épiloger sans fin sur le materiel agricole.
franchemnt cet article ne vaut rien, il n'informe pas, il oriente.
"Pour l'anecdote, dans mon souvenir, 1970 marque à peu près le passage du lait qu'on achète encore à la ferme ou chez le laitier, au lait pasteurisé des supermarchés naissants""
tres juste, les premiers a se fournir chez les grandes surfaces furent les agriculteurs, eh oui, un sou est un sou, o l'est ben moins chere ct'affaire, la prendrions chez le mammouth plutot qua l'aute voleur du village,pi t'avu l'pris dl'essence, ben mon gars, y s'engraisse le gaillard dela pompe, peut ben faire des sourires,y m'verra pu.

 
guydufau

06/04/2006
11:18
re : Les fables du Monde Diplomatique

"Pour l'anecdote, dans mon souvenir, 1970 marque à peu près le passage du lait qu'on achète encore à la ferme ou chez le laitier, au lait pasteurisé des supermarchés naissants""
tres juste, les premiers a se fournir chez les grandes surfaces furent les agriculteurs, eh oui, un sou est un sou, o l'est ben moins chere ct'affaire, la prendrions chez le mammouth plutot qua l'aute voleur du village,pi t'avu l'pris dl'essence, ben mon gars, y s'engraisse le gaillard dela pompe, peut ben faire des sourires,y m'verra pu."

dom
ton péquenot à tout faux. Aujourd'hui celui qui exploite l'agriculteur (1) c'est "le mamouth": la preuve les tombereaux de fruits et légumes déversés régulièrement devant les grandes surfaces.
Ton péquenot, s'il est un des rares resté dans son village doit aller chercher son essence loin de chez, le pompiste, comme tout commerce de proximité ayant disparu. De plus, la marge que prend la grande distribution sur le prix de l'essence est plus grande que celle que prenait le petit pompiste.
Et "le mamouth" se trouve sur la liste des nouveaux milliardaires en euros. Auchan et Mamouth fusionnés sont deux enseignes qui en 1997 avaient, en France 203 hypermarchés et 473 supermarchés et un chiffre d'affaire de 139 milliards de francs (2)

(1)Sauf les gros protégés par la PAC (politique agricole commune)
(2)Source : ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie
 
LRDB

06/04/2006
14:06
Le maljournalisme des donneurs de leçon

Quand je parlais de "Maljournalisme" je ne croyais pas si bien dire : voici ce que j'ai trouvé sur le site de bévues de presse.

<< ... Le Venezuela de Hugo Chavez finance Le Monde diplomatique à travers des encarts publicitaires de sa compagnie pétrolière nationale. Est-ce plus grave que l'emprise de quelques industriels sur de nombreux journaux français? Pourquoi n'y a-t-il pas de débat sur ce thème dans ceux qui se disent indépendants ? >>
http://maljournalisme.chez-alice.fr/

LRDB




 
Nazdeb

06/04/2006
14:13
re : Les fables du Monde Diplomatique

Alice découvre l'économie de marché et les "réalités économiques" qui concernent même la presse : les journaux ont besoin de recettes publicitaires.
Cela dit, dans leurs appels à soutien les responsables du Diplo sont les premiers à déplorer cette situation (au sens général, pas dans le cas Chavez) et à souhaiter s'en affranchir.

Moralité : Alice n'a qu'à donner au Diplo !

(NB je sais qu'alice est l'hébergeur, je fais de l'esprit...)



 
Philippe

06/04/2006
15:08
Les fables du Monde Diplomatique on s'en fout

Le problème de fond, c'est : est ce que les dirigeants des grandes entreprises et les gouvernements, et plus particulièrement les membres de la Commission Européenne se réunissent, alors que les missions de la Commission interdisent ce genre de colloques.

La réponse est sur ce site

http://www.tabd.com/summit_2005

 
tres lourd

06/04/2006
18:56
re : Les fables du Monde Diplomatique

Cela ne doit pas être illégal puisque, c'est publique d'accès.
http://www.libres.org/francais/dossiers/mondialisation/norbe rg_mondialisation_2004.htm
 
lionel

06/04/2006
19:44
re : Les fables du Monde Diplomatique

C'est beau, on aimerait y croire, mais hélas "l'échange" marchand "libre" n'est jamais angélique comme le pretend ce site libres.org


 
LRDB

06/04/2006
22:47
Maljournalisme

Les fables du Monde Diplomatique on s'en fout
Les fables du Monde Diplomatique on s'en fout
Les fables du Monde Diplomatique on s'en fout
Les fables du Monde Diplomatique on s'en fout
Les fables du Monde Diplomatique on s'en fout

On s'en fout tellement que ce fil a un bel avenir...
Et d'autres de vocation proche
Merci de nous montrer qu'on a ouvert un filon.
Faites moi confiacne vous ne serez pas déçus...
 
dom

06/04/2006
22:57
re : Les fables du Monde Diplomatique

j'adhere! je signe
 
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