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shh 02/11/2005 06:29 |
pouvoir et urbanisme |
Comment est votre ville ? Parlons un peu de pouvoir et d’urbanisme. Et visitons un peu la ville, prenons par exemple la ville dans laquelle j’habite, et exerce mes incomparables talents professionnels. Traversons direction sud sud-est à partir du centre vers la périphérie. Le centre : joli mignon, genre Mickey Mouse, avec stands pour touristes, vieilles pierres momifiées, places inutiles, puisqu’ on ne peut s’y retrouver, bistros chers et pas bons. Bouffe achetée chez metro et resservie réchauffée au micro-onde. Quelques restaurants plus ou moins étoilés du guide michelin, prétentieux et artificiels, ou le cuisinier fait du home-made metro. La nuit, à partir de 23 heures, patrouilles de flics en tout sens, histoire de chasser les éléments humains non décoratifs. Des touristes qu’en ont pour leur argent. Des boutiques de soi-disant luxe, avec du Sonia Rykiel made in Taïwan, ou de la vaisselle comme dans Marie-Claire. La première ceinture : elle faisait partie du centre ville il y a quelques 30 ans, mais les plans de circulation et les tramways divers, dont le but était de piétonniser le centre ville, ont créé des sortes de barrière, déclassant cette première ceinture en une proche banlieue. Les anciens quartiers populaires sont devenus des sortes de guettos turco-arabo-slavo-religieux, avec petites mosquées et épiceries-tabacs-carte de téléphone-bazars-voyages organisés en car, bref la classe moyenne des émigrés. D’autres quartiers sont restés bourgeois figés dans leur ennui et leurs jardins fleuris, en général aux abords d’un parc ou le joggeurs exercent leur rituel sanitaire. Bon, continuons, et nous arrivons aux fameux quartiers chers à Sarkosy. Là c’est la guerre. Les routes sont devenus des pistes, la voierie et les services publics ont totalement déserté les abords du quartier, les terrains vagues garnis de béton et de ferraille, ornés de remblais infranchissables cernent les voies d’accès, peut-être afin d’éviter un franchissement en masse d’une population unanimement haïe sur ce forum, mais pas moins que par nos dirigeants de tout poil. Entrons : les murs lézardés comportent des traces de balles, les ordures s’accumulent, les enfants jouent et les rats aussi. Je n’y ai pas vu les patrouilles de police, qui pourtant parcourent le centre ville à toute heure. Quelques restes de magasins définitivement fermés. Peut-être y a-t-il des écoles, je ne sais pas, je ne les ai pas vues. De l’autre côté de la voie d’accès, qui était un boulevard autrefois, des casernes désaffectées. Continuons : la route redevient macadamisée, et nous arrivons dans des quartiers de villa pour nouveaux riches, imitation des quartiers anciennement résidentiels précédemment décrits, tout aussi mornes et tristes. Accessibles Dieu merci par une bretelle d’autoroute, évitant ainsi la traversée dont je parle. Enfin nous débouchons sur la bretelle d’autoroute ; implantation des hypermarchés, marchands de meubles, bricorama de tout genre dans leurs hangars métallisés et plastifiés, leurs panneaux criants et leur parkings pleins avec quelques moignons d’arbres. Eventuellement une prison avec murs décorés. Puis fuite vers l’extérieur de la ville, encore des lotissements ou des cités de petits immeubles collectifs, 25 km avant de dire qu’on a quitté la ville. Un petit coup d’œil en arrière pour voir le dôme de brume sale qui surplombe la ville. Pourquoi « pouvoir » et urbanisme ? Si à ce point de ma description le rapport n’est pas évident, je vous invite à relire les contributions des uns avec leur prêche en faveur de l’enrichissement personnel, les autres, le regard tourné vers les horizons exotiques de la misère, et encore de ceux qui se réfugient dans leur culture de prof de gauche, prêts à gober tout discours modérantiste, et trouvant si joli le style littéraire d’un Rimbaud, d’un Lazare Carnot. |
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shh 03/11/2005 12:04 |
re : pouvoir et urbanisme |
Plus tard, lors de ma prochaine colère, je me livrerai à une petite étude des déplacements urbains, lieux et itinéraires, pour chaque catégorie socioculturelle de population, à l'image des études psychogéographiques réalisées par l'IS. Nous démontrerons ainsi que pour tout individu, les trajets urbains suivis sont absolument définis et non révisables, suivant leur position réelle ou imaginaire de l’échelle sociale. |
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shhh 04/11/2005 08:17 |
re : pouvoir et urbanisme |
Je reviens sur mon fil, qui de toute évidence n'intéresse que moi. Ma ville ( enfin "ma" c'est une façon de parler) peut aussi se voir sous forme de cercles concentriques, avec un hypercentre très "protégé" par des caméras vidéo. Qu'est-ce qu'on protège ? quelques temples de marchandises, quelques installations stratégiques, comme la gare, ou des hauts lieux touristiques. De quoi les protège t on ? des pillards ? des destructeurs ? L'effet ? soit chacun se sent protégé (!!!), soit chacun se sent sous surveillance (!!!) c'est suivant. Deuxième cercle: un peu moins de caméras, un peu moins de commerce. Troisième cercle: plus de caméras, plus de commerce. Quatrième cercle (hypers de toutes sortes) des caméras privées, parce que les assurances ça coûte cher. Bien, ce que je ressens, c'est qu'on arrive ainsi à un degré d'animosité et de suspiscion réciproque qui semble être désormais le but de tous les espaces qui devraient être voués aux rencontres. Bizarre non ? La suite, à l'aube demain. |
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Enig Matique 04/11/2005 08:47 |
re : pouvoir et urbanisme |
Shhhhhhh, détrompe-toi, shhh, je te lis attentivement, mais ton point de vue reste trop étroitement lié aux réalités politiques et économiques. Il faudrait que tu t'inities à la psychogéographie, une pratique théorique qui consiste à refaire une analyse de la ville selon des strates qui parlent de l'histoire passée sur un autre mode que celui qui nous est si totalitairement familier à savoir l'économie et la politique. Je te renvoie à la Société du Spectacle de Debord ou à l'ouvrage de même provenance " Traité à l'intention des jeunes générations" de Vaneigem. Cela dit, tes descriptions sont intéressantes comme matériel de base, mais c'est leur interprétation qui reste stérile. Ce matin on parle de "désenchantement" sur FC, et c'est dans cette direction qu'il faut chercher : voir comment les rêves qui ont commandé l'ancien urbanisme se sont dissout dans l'espace moderne, l'espace des Modernes depuis Descartes. Il semble clair que depuis les dernières guerres, dont celle d'Algérie n'est pas la moindre en importance, l'espace urbain se structure progressivement autour d'un seul sentiment, la peur. Cet urbanisme de la peur n'est pas fruit du hasard, mais tendance historique vers le retour à un enchantement à l'envers, le retour à une terreur (qui fait l'affaire du capitalisme, mais ce n'est qu'un aspect secondaire) qui infantilise l'habitant. Du point de vue réaliste, on peut tout simplement dire qu'il y a une volonté obscure d'effacer les progrès que la démocratie a apporté dans l'espace urbain. Après quoi il faut répondre à cette question : s'agit-il d'une tendance permanente du social, c'est à dire est-ce qu'il y a une pression constante de l'instinct tyrannique qui profite de la moindre faiblesse de la démocratie pour installer la peur dans le décor ? Ou bien encore pire, est-ce que la nouvelle situation démographique du monde impose le Léviathan sous sa forme anarchique, c'est à dire sans état qui contrôle les forces en présence ? Les jeunes de banlieue pensent aujourd'hui en termes révolutionnaires, il ne faut pas se le cacher, et ceci parce qu'il sont au contact direct avec la terreur, comme tu le décris très bien. Alors reste une autre question qui s'impose, mais celle-là je te la laisse deviner. |
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victor malicheff 04/11/2005 16:16 |
re : pouvoir et urbanisme |
Juste un mot et je reprendrai ultérieurement:l'espace urbain est un en-jeu permanent: quels sont les acteurs qui interviennent avec quel poids régulièrement ou par entermittence ? L'organisation urbaine, bâtie et réseaux se renouvelle à la vitesse d'un pour cent par an,qui investit et quoi ? Contradiction entre mobilité et cadre urbain stable ? Au plan de la perception de l'espace l'appropriation est sans aucun doute socio-culturelle (voir michel de certeau)ou bien psycho-technique ( le chauffeur de taxi )mais evitez les causalités qui aboutissent de proche en proche aux gated communities, aux révolutionnaires de banlieues. Victor. |
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shhh 04/11/2005 17:01 |
re : pouvoir et urbanisme |
Je crois déceler que Paul est de retour, j'en suis ravie. C'est tout à fait volontairemen que je reste sur un plan platement descriptif. Victor, merci de vous intéresser à ce fil. Je n'ai guère de temps ce soir pour le continuer, mais je ne veux pas le lâcher. De même votre dernière intervention sur les sectes, mérite aussi quelques approfondissements. |
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victor malicheff 04/11/2005 19:31 |
re : pouvoir et urbanisme |
Shhh...ndlr, Victor c'est Victor et Paul c'est peut-être Paul; à lui de s'exprimer. Ceci pour répondre à " je crois déceler que Paul est de retour" si c'était la question posée en l'espèce. Victor, de passage... |
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shh 04/11/2005 21:53 |
re : pouvoir et urbanisme |
Je pensais à Enig Matique, mais vous avez raison, ce n'est pas important, et ce n'est pas le sujet du fil, dans lequel j'espère que vous allez développer quand vous aurez un peu de temps. En ce qui me concerne, j'envisage de retraverser la ville, car il me semble que le changement qu'elle a subi ces 4 dernières années est plus brutal que vous ne le dites. |
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shh 04/11/2005 22:05 |
re : pouvoir et urbanisme |
Enig Matique, la psychogéographie n'était-ce pas plutôt Asger Jorn ? n°4 ou 3 de l'is ? |
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dom 04/11/2005 23:05 |
re : pouvoir et urbanisme |
bien sur que c'est notre Paulo national! lol y nous fait le coup a chaque fois lol salut paulo! |
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shhhhhhhhhh 07/11/2005 08:19 |
re : pouvoir et urbanisme |
"Il semble clair que depuis les dernières guerres, dont celle d'Algérie n'est pas la moindre en importance, l'espace urbain se structure progressivement autour d'un seul sentiment, la peur. Cet urbanisme de la peur n'est pas fruit du hasard, mais tendance historique vers le retour à un enchantement à l'envers, le retour à une terreur (qui fait l'affaire du capitalisme, mais ce n'est qu'un aspect secondaire) qui infantilise l'habitant." Il me semble que la peur n'est pas l'intention première. Mais la résultante d'une sorte d'anarchie de la ville. La structure ancienne auour de laquelle s'articule la ville se perd, d'autres impératifs guident la progression de la ville. Les monuments, dont la fonction était la représentation du pouvoir, que tout le monde devait voir et admirer,continuent de se construire, mais doivent justifier d'une nécessité administrative, et perdent de ce fait leur valeur symbolique. On voit désormais la trace de ce qui est remplacé. L'inhabileté à construire de l'utilitaire beau se perçoit à travers les places dont on ne sait plus que faire, sans arrêt remaniées. Comment éviter qu'elle se transforment en no man's land, ou comment éviter que la ville ne devienne un espace dénué de sens. |
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Enig Matique 07/11/2005 10:18 |
re : pouvoir et urbanisme |
Pour comprendre le phénomène de la ville il faut remonter à l'adverbe latin « urbane », qui signifie poliment, spirituellement, avec courtoisie. Que cet adverbe soit antérieur ou postérieur à la création de la ville cela n'est pas important, car il signifie dans tous les cas que la ville est le lieu où ces valeurs ont cours. On peut en conclure rapidement que la ville condense, à un moment de l'histoire des peuples, la possibilité de l'être-ensemble pacifique. Les médiévistes savent à quel point la ville a toujours été le lieu de repos, fermé et solidement gardé la nuit, ouvert et gaiement vécu le jour. La campagne avait en quelque sorte le statut de l'espace barbare. Quand donc j'avance l'idée que la ville se structure aujourd'hui autour de la peur, je ne fais que rester fidèle à l'essence de la ville, la banlieue ne faisant pas réellement partie de la ville. D'ailleurs je pense que la tragédie de la banlieue est précisément de n'appartenir ni à la ville, ni à la campagne, elle n'a pas de statut, sinon celui de lieu de passage à l'instar des chemins coupe-gorges du Moyen-Âge. J'avais ailleurs remarqué que la densité de l'électorat de Le Pen était la plus forte dans les grands axes de passages : couloir rhénan, rhodanien, banlieues et grandes zones vacancières comme la PACA. Les trente dernières années ont été marquées par un phénomène déjà plus ancien mais accéléré, celui de l'ostracisme urbain des classes pauvres. Ce qui a le même objectif que la philosophie de Haussmann, à savoir la protection des classes riches contre l'éventualité permanente de la révolte. La psychogéographie, un temps théorisé et pratiquée par les Situationnistes, Asger Jorn n'en était qu'un parmi d'autres, tentait de retrouver dans les villes anciennes et relativement bien conservées comme Amsterdam, par exemple, la fantaisie émotionnelle et affective de l'imagination architecturale que permettait l'époque faste de ces villes, c'est à dire le temps où elles jouaient pleinement leur rôle de lieu de repos et de vie sans craintes de rien ni de personne. Venise et Paris étaient aussi de beaux exemples rarement atteints par la destruction complète, où se sont accumulés des objets d'archéologie psychogégraphique qui devaient, selon l'utopie situationniste, nous donner des idées pour un urbanisme unitaire qui reprendrait à nouveaux frais le projet initial de la ville, de l'urbs qui donne lieu à l'urbane. Je m'arrête là par manque de temps. À bientôt. |
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shhh 07/11/2005 11:20 |
re : pouvoir et urbanisme |
Victor, cette notion de perception de l'espace, chère aux urbanistes, m'a toujours semblé être un peu creuse, avec ses apparences d'évidence. Qui est assez neutre pour prétendre que l'espace n'est pas l'espace, mais seulement une perception de l'espace ? Mais par contre cette notion de qui investit et quoi, voilà quelque chose qu'on ne nous dit jamais. Oui, au fait qui investit et quoi?, et aussi pourquoi ? |
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victor malicheff 07/11/2005 17:07 |
re : pouvoir et urbanisme |
Pour donner un peu de consistance à mon propos et d'une façon générale je resterai prosaïque: prenez un axe urbain linéaire de centre ville avec des constructions en retrait de l'alignement,cet espace libre ne le restera pas longtemps suivant son statut et la réglementation sur son occupation, les publicitaires vont l'investir et des panneaux de 12 à 16m/2 seront implantés diffusant des messages aux automobilistes à raison d'un message toutes les 4" pour un véhicule roulant à 50km/h. Moralité la perception de cet axe par les piétons aboutit à considérer cet axe comme une voie rapide. Le traitement approprié des abords doit redonner à cette voie un caractère de desserte de centre ville même si ses emprises sont importantes.Le vécu perçu des piétons pourra prendre le pas sur le comportement de l'automobiliste.On pourra ainsi établir des séquences urbaines propices à créer un paysage lisible en terme de perception. Kévin LYNCH, dans l'image de la Cité( Dunod à l'origine)dit:"Là où les voies principales manquaient d'identité ou se confondaient facilement les unes avec les autres, toute l'image de la ville était en difficultés..." Les règles permettant de rendre lisible la composition urbaine ont été établies il y a 40 années dans le cas de KL. Elles ont été peu mises en oeuvre en France ce qui donne ce sentiment de creux.Les promoteurs des opérations urbaines intégrant les dispositifs d'écologie au titre du développement durable sont allemands ( Freiburg ), anglais, ( BedZed ).En fait les acteurs urbains français ne veulent pas en entendre parler car ils estiment les surcoûts exces- sifs.Alors la perception du quidam français de l'intérêt du développement durable en matière urbaine est sérieusement brouillée et tout le monde des acteurs s'en balance. Victor. |
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dom 07/11/2005 19:05 |
re : pouvoir et urbanisme |
"Il semble clair que depuis les dernières guerres, dont celle d'Algérie n'est pas la moindre en importance, l'espace urbain se structure progressivement autour d'un seul sentiment, la peur. Cet urbanisme de la peur n'est pas fruit du hasard, mais tendance historique vers le retour à un enchantement à l'envers, le retour à une terreur (qui fait l'affaire du capitalisme, mais ce n'est qu'un aspect secondaire) qui infantilise l'habitant." je n'avais pas percuter mais ce ceci me parait tres douteux, l'urbanisme est plus ou moins celui du droit a un logement decent pour les plus demunis, memoire courte comme d'hab Paul, tu arranges ça a ta sauce les années 50 c'est la France des favelas ou s'entassent pele mele Pieds Noirs Italiens Espagnols et autres desemparés de l'histoire, il ne s'agit pas d'infantilisé il s'agit de reconstruire et de loger tout le monde. |
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shh 07/11/2005 19:20 |
re : pouvoir et urbanisme |
En vrac ? L'urbanisme est une organisation de la ville. Pas une somme de logements. Cela comporte les plans de circulation, les transports en commun, les espaces publics,espaces verts ou places, gares, batiments administratifs ou culturels, bâtiments patrimoniaux , la destination d'espaces reconquis, comme les friches industrielles, perspectives de développement etc.. C'est même un enjeu essentiel. Des choix sont faits, souvent politiques ou historiques et souvent connotés. D'autre part il y a les limitations géographiques (mer ou montagne qui limite l'expansion . Il y a une structure qui fait qu'une ville n'est pas semblable à une autre. On peut lire une ville comme un livre. |
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shh 07/11/2005 19:37 |
re : pouvoir et urbanisme |
C'est même une entité particulièrement délicate à manier, et ou l'efficacité ou le ratage sont très vite sanctionnés. Traverser une ville en la regardant, ce que curieusement on évite de faire, donne des indications pertinentes sur les tensions qui peuvent exister, sur le pouls d'une population. |
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Marceldudu 07/11/2005 19:39 |
re : pouvoir et urbanisme |
Bonsoir, Pour ma part, je pense que même si l'espace urbain s'est structuré autour de la peur, avec l'envoi au loin des classes "dangereuses" , il s'est aussi fortement organisé autour de l'argent. Le prix de l'immobilier, dénué de toute règlementation me semble être aujourd'hui le principal "organisateur" de la ville. Comme le dit justement Victor, les promoteurs et autres urbanistes ne veulent pas entendre parler de ce qu'ils ne considèrent que comme des surcoûts. Je sais bien que le libéralisme a horreur de tout ce qui peut règlementer, mais on en voit le résultat, et face à tout ça, je ne vois pas bien comment la société pourrait manifester et imposer ses moindres velléïtés d'une autre organisation. C'est à l'argent que l'on doit les quartiers privés, les centre-villes tels que les a décrits Shh, puis les quartiers "morts", puis les périphéries. Je crois que Dom en est resté aux années cinquante ou soixante, avec les slogans sur le logement décent pour tous. Il suffit d'aller faire un tour dans ces cités, et pas seulement autour de Paris! Shh, vous dites qu'on lit une ville comme un livre. J'ai bien peur que cela fasse un peu aussi partie d'un passé révolu. Aujourd'hui, ou arrive à La Rochelle ou Saint-Malo, ou toute autre ville, on commence par voir les tours HLM, puis les zones commerciales, le tout traversé par des voies rapides. Ensuite, on voit les quartiers avec de jolis ronds points(!), et enfin, il y a le petit coeur de la ville, à qui il reste, dans le meilleur des cas, un petit peu de son caractère initial. Marceldudu |
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shh 07/11/2005 20:03 |
re : pouvoir et urbanisme |
Oui. C'est vrai. Je vais de temps en temps en Allemagne, c'est une autre appréhension de la ville. (Mais je ne connais pas tout le pays). Peut-être parce qu'il n'y a pas de très grande capitale comme Paris, et beaucoup de villes de 100 à 500 000 hab. Peut-être aussi moins d'hypermarchés, et un commerce citadin et villageois en bonne santé. Ca tient aussi certainement à un pouvoir traditionnellement décentralisé. Ou des options plus fermement affirmées concernant les dispositifs dont parlait Victor Malicheff. Je ne saurais addirmer que c'est mieux, mais diférent certainement. |
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shhh 07/11/2005 20:04 |
re : pouvoir et urbanisme |
les fautes, les fautes, "addirmer" ! affirmer évidemment. |
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shhh 10/11/2005 18:18 |
re : pouvoir et urbanisme |
J'aimerais bien poursuivre ce fil. Autrefois quelques urbanistes m'expliquaient que la transformation d'un quartier populaire en un quartier réhabilité à destination des cadres était chose quasi-impossible. Tant une population chassée était remplacée par une autre de même structure sociale. Les deux quartiers que je connais, qui ont fait l'objet d'une réhabilitation, retournent progressivement à leur état initial. C'est assez étrange. |
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casse-croûte 10/11/2005 19:29 |
re : pouvoir et urbanisme |
<<Les clefs de l'urbanisme sont dans les quatre fonctions: habiter, travailler, se récréer (dans les heures libres), circuler>> LE CORBUSIER, Charte Ath., 1957, p. 100 Si on ne subvient aux besoins que de la première fonction, on ne fait pas d'urbanisme. Même "circuler", on ne peut pas dire que ce soit assuré dans ce qu'on appelle les banlieues. Paradoxalement, elles sont souvent placées à deux pas des périphériques et bordées de lignes SNCF. |
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shh 10/11/2005 19:37 |
re : pouvoir et urbanisme |
Les quartiers populaires dont je parlais ne sont pas les banlieues. Ils sont au centre de la ville. |
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casse-croûte 10/11/2005 20:01 |
re : pouvoir et urbanisme |
La "première ceinture" ? |
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shh 10/11/2005 20:52 |
re : pouvoir et urbanisme |
Vraiment le centre, un réseau de rues serré, des commerces alimentaires (épiceries turques et autres) des boutiques de vêtements, et même encore des enfants dehors!! Bon, selon le point de vue de la muncipalité, une réhabilitation manquée. |
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shhh 10/11/2005 21:00 |
re : pouvoir et urbanisme |
Pourtant y a eu des efforts, piétonisation, implantation de magasins écolo ( pratiquement tous fermés depuis), rachats d'immeubles par des fonds d'investissement ( revendus depuis). Bistro façon parisienne (incongrus ici) qui n'ont pas marché. Touristes absents ( ou alors égarés). Prix des loyers en baisse (relative évidemment). Bref retour progressif à la normale. Mais quand même un quartier amoindri dans sa superficie. |
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guydufau 11/11/2005 17:13 |
re : pouvoir et urbanisme |
Ca a un certain rapport avec l'urbanisme. Dans ma rue, il y avait une épicerie tenue par un tunisien. Un jour j'ai assisté a une conversation, plutôt silencieuse. J'ai pensé que mon épicier était rançonné, je l'ai interrogé, c'était bien ce qui avait eu lieu. J'ai essayé d'intéresser des journaux à ce problème, sans succès. Puis l'épicerie a été fermée. Il n'y a pas que la grande distribution qui chasse le commerce de proximité dans notre République. |
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shhh 11/11/2005 17:44 |
re : pouvoir et urbanisme |
Bien sûr j'ai assisté aux mêmes scènes, les épiceries tenues par les turcs sont rackettées par les kurdes, qui financent ainsi leur pkk. Mais hônnetement mon propos n'est pas là. Il est plutôt dans l'incidence de d'urbanisme sur une composition sociale. |
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victor malicheff 11/11/2005 18:52 |
re : pouvoir et urbanisme |
Comment faire en sorte que cet urbanisme fonctionnaliste, « qui a détruit plus que la guerre »-Michel de Certeau-, soit inquiété par les nostalgiques qui s’attachent à un monde en voie de disparition fait de citations hétéroclites, de cicatrices anciennes ; ils créent des aspérités sur les utopies lisses du nouveau Paris. Les choses anciennes se rendent remarquables. Un fantastique est tapi là , dans le quotidien de la ville. C’est un revenant, qui hante désormais l’urbanisme.( en partie, extraits de M.de C. ). Seul, un haut niveau d’intégration des intérêts des acteurs faibles dans le système décisionel local peut permettre un renouvellement urbain maîtrisé :c’est à mon avis la méthode qui aboutit à la construction d’une société locale qui promeut un développement soutenable du politique du social, de l’économique et du culturel. ( des expériences sont ainsi menées en Italie par A. Magnaghi. ). Je prends un exemple à partir du petit commerce et de sa disparition : une loi du 2/8/05 prévoit que les collectivités locales peuvent exercer un droit de préemption sur les cessions de fonds,Il vous reste à réunir les acteurs locaux autour d’une table de négociation…ce que les lois de décentralisation n’ont pas prévu, alors tenez-nous tous au courant quand même de votre engagement dans la politique urbaine française. Victor |
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shh 11/11/2005 19:08 |
re : pouvoir et urbanisme |
Mais disant cela, vous rattachez directement la question de l'urbanisme à celle de la démocratie. Alors j'ai envie de poser la question suivante: l'échec de l'urbanisme est-il l'aveu que nous ne sommes pas en démocratie ? Les collectivités locales, tout comme les ministres, proposent des lois, et il revient aux "acteurs locaux" la charge de la preuve de la nocivité ou de l'inopérance des dites lois. A quel stade de l'élaboration d'un plan d'urbanisme, et sous quelle forme, sont consultés les gens concernés? Je n'ai pas de sympathie particulière pour le petit commerce, il me reste des souvenirs des périodes poujadistes. Mais si on parle du logement social par exemple,cahiers de charges, appels d'offres, décisions, budget; à ces niveaux là, qui intervient ? Je vous tiens au courant de suite: on m'a rien demandé à ce jour. |
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Marceldudu 12/11/2005 00:42 |
re : pouvoir et urbanisme |
Urbanisme et démocratie? La démocratie libérale semble incapable d'avoir du pouvoir sur l'urbanisme, en grande partie parce que dans ce milieu, et de façon peut-être encore plus caricaturale qu'ailleurs, l'offre n'étant équilibrée que par la demande et réciproqiement, c'est le marché, l'argent, qui fait la pluie et le beau temps, sans la moindre régulation. Le beau, l'humain, n'est pas forcément rentable à court terme, et l'argent est pressé de faire des petits. Le communisme a voulu planifier, règlementer, gérer l'urbanisation, et ce fut souvent une horreur, même si on admet qu'il y avait urgence dans de nombreux cas. Je n'ai pas le sentiment qu'une forme de cohérence puisse présider à tout ça. Tout semble toujours fait au coup par coup. Comment imaginer une société dans laquelle les politiques, les urbanistes, et l'ensemble des acteurs sociaux seraient contraints à( ou pourquoi pas auraient envie de) travailler réellement ensemble? Comment imaginer que la loi puisse interdire le laid, l'inhumain? Tout ça me paraît utopique! J'ai connu, il y a un certain nombre d'années, un "ensemble"(comme disait H Gougaud, "ensemble est pourtant un si joli mot!), à Bordeaux, du coté de Bordeaux-lac, je crois. Cet ensemble s'appelait (et doit s'appeler encore) les Aubiers, si ma mémoire est bonne.Ca a dù être construit au début des années soixante dix. Il faut avoir vu ça. Quelque chose de monstrueux; des millions de tonnes de béton gris, loin de tout. Même neuf, c'était à se flinguer. On aurait dit qu'on avait réussi là une synthèse effroyable entre le stalinisme le plus froid et le capitalisme le plus sauvage. Comme si on avait décidé d'exclure là les exclus de tout. Je me suis toujours demandé quel genre de cerveau détraqué, quel Big brother paranoïaque avait pu concevoir cette horreur, et quel politicien mégalomane et inconscient avait pu accepter ce projet. Je suis bien convaincu que le modernisme est incapable d'imaginer un urbanisme tout simplement humain. Il n'est qu'à voir le tableau réaliste avec lequel Shh a ouvert ce fil. Et ce ne sont ni les ronds point fleuris ni les rues piétonnes qui me rassureront! Marceldudu |
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guydufau 12/11/2005 10:56 |
re : pouvoir et urbanisme |
Non, Shhh, il y a gourance concernant mon épicier, les raketteurs étaient des petites frappes bien françaises et c'est pour cela que j'ai fait allusion à la République. "Mais hônnetement mon propos n'est pas là. Il est plutôt dans l'incidence de d'urbanisme sur une composition sociale." ajoute Shhh Justement, de tels faits contribuent à des concentrations communautaires : mon tunisien a EMIGRE en banlieue. "Mais disant cela, vous rattachez directement la question de l'urbanisme à celle de la démocratie. Alors j'ai envie de poser la question suivante: l'échec de l'urbanisme est-il l'aveu que nous ne sommes pas en démocratie ?" demande Shhh, répondant à Victor En effet, sommes-nous en démocratie quand l'invasion des grandes surfaces a été autorisée en arrosant nos idylles. |
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Enig Matique 12/11/2005 10:58 |
re : pouvoir et urbanisme |
Urbanisme Le sujet de ce fil est passionnant mais il tourne en rond. J'ai tenté l'une ou l'autre fois d'ouvrir le champ de vision du problème, mais les échanges continuent de se cantonner autour de questions techniques, parmi lesquelles il faut compter, bien entendu, les impératifs politiques, sociologiques, esthétiques etc.. L'ontologie ne réussit décidément pas à se glisser dans le débat, alors que ce qui est au centre de la question est le Dasein, l'existence urbaine, son histoire et son destin. Ce mot fait peur, mais la ville a, comme toute chose un destin, et la situation présente de ce qui, la plupart du temps n'est plus une ville mais une agglomération, est une étape du destin de la Ville en tant que telle dans le monde entier. A preuve le conformisme urbanistique qui répand sur la planète des villes de type américain, ce qui n'est pas un hasard mais la conséquence d'une expression de la force du « type » américain, d'une forme d'existence telle qu'elle engage malgré les différences culturelles les projets et les styles dans ce conformisme. Exactement comme après la Renaissance la France était devenue, après une subtile utilisation de l'esthétique italienne, le modèle pour l'Europe d'un territoire couvert de forteresses d'un certain type et de châteaux dont les modèles garnissaient les rives de la Loire et de la Seine, sans parler de Versailles dont même Frédéric n'a pas su échapper à l'attraction. On pourrait d'ailleurs analyser les faiblesses de ce féroce soldat dans la contradiction du « Sans-Souci », sorte de cri d'un coeur qui trahit la mélancolie foncière d'un roi-philosophe perdu dans ses contradictions métaphysiques et coincé entre l'humanisme des Lumières et la Volonté de Puissance déjà en parturition dans la pensée germano-prussienne de l'époque. Cet impérialisme de la technique dans tous les débats des deux forum DDFC, est lui-même un signe destinal de notre époque, de même que ce qui vient, depuis Heidegger , ouvrir à cette vérité de la proximité dangereuse du triomphe définitif de la métaphysique et du technique dans l'aperception de l'existence commune des êtres humains. Mais il n'est pas facile de faire comprendre comment s'est verouillé dans la réalité ce qui n'est pas grand chose d'autre que la théorie de l'Etat de Hegel, et comment cette théorie s'est emparée de la praxis planétaire. Les idées nietzschéennes de Surhomme et de Volonté de Puissance, détachées de leur contrariété de l'Eternel Retour, peuvent aider à éclairer quelque peu la recherche, dans le sens où Nietzsche s'est trompé comme Jünger sur l'avenir de son monde. De même que Nietzsche prophétisait des « nouveaux philosophes » qui ne sont jamais venus, Jünger avait bien prophétisé la destruction de l'Europe, mais il avait oublié que la « bourgeoisie » au sens où il l'entendait, c'est à dire les forces de conservation du modèle métaphysique, continuait et continuerait pour longtemps encore à fleurir de l'autre côté de l'Atlantique, espace qui, étrangement, ne l'a jamais interessé dans ses dérives planétaires. Pour conclure provisoirement : les impératifs du technique, qui comprennent aussi bien la création de « mobilier urbain » que les structures des flux de marchandises et d'argent, sont encore les maîtres de toute décision d'aménagement de l'habiter des hommes. On peut même parler d'un retournement de situation au sens où la bourgeoisie naissante du Moyen-Âge avaient fait de la ville un rêve, un havre de sécurité où la jouissance de la richesse devenait possible. La ville remplaçerait progressivement la Villa gallo-romaine, véritable forteresse, parfois aussi ambitieuse que Versailles (on a fait des découvertes étonnantes près de Bordeaux). Or si le 16ème siècle a bien été l'âge d'or de l'urbain, et de Vinci à Breughel tout l'art pictural de cette époque en fait foi, le destin des villes a pris une toute autre voie à partir de Louis, au point de devenir le foyer d'une révolte permanente qui se contentait jusque-là des montagnes et des forêts profondes. Inutile de continuer à historiser sur la ville de cette manière, tant il est évident que l'Etat hégélien et son idéologie ont pris la relève dans le concept urbain. Le Jacobinisme permettait encore aux villes de Province de représenter LA ville centrale, comme Rome était partout présente dans ses Préfectures, mais il faut désormais compter avec la désintégration voulue de l'Etat, son déclin qui ne peut que laisser les villes dans un état de déréliction où elles sont sommées à la fois de remplacer l'Etat et de remplir le devoir initial de convivialité heureuse, deux réalités parfaitement contradictoires. Alors là-dessus viendrait se greffer la circonstance de l'immigration et des mouvements de populations incontrôlables et difficiles à faire entrer dans le schéma d'une culture qui avait ses objets propres que je viens de décrire ? Mais ce ne sont là que des événéments secondaires dont la gestion est rendue complexe voire impossible à cause du changement de nature de la ville, à cause d'un paradoxe dont nous ne sommes pas sortis : le retour à l'indépendance des villes à l'intérieur d'une structure des forces économiques et politiques qui leur reprennent d'une main ce qu'elles leur ont concédé de l'autre. Ce ne sont pas les nouvelles données de l'immigration, phénomène qui forme pratiquement l'essence même des villes, qui perturbent l'urbanisme, ce sont les villes qui se révèlent incapables d'accomplir leur tâche qui consiste précisément à « agglomérer » sans cesse de nouveaux arrivants. En fait, la ville a disparu en tant que ville : des pays comme les Pays-Bas illustrent parfaitement l'effacement des villes au profit d'un espace rurbain dont le projet existentiel n'a plus rien à voir avec celui de la ville originelle mais qui n'est plus qu'adaptation au projet mondialiste des forces en jeu. D'ailleurs ce pays confirme ainsi des qualités qui avaient déjà fait leurs preuves à l'époque où la ville avait une toute autre place dans l'existence. Cette étape, à mon sens, prépare le retour au statut nomade de l'être humain, l'espace rurbain ouvrant de nouvelles possibilités de circuler, ce qui est aussi un manière d'habiter la terre. |
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Marceldudu 12/11/2005 11:12 |
re : pouvoir et urbanisme |
Bien entendu!!! |
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guydufau 12/11/2005 15:04 |
re : pouvoir et urbanisme |
"Le sujet de ce fil est passionnant mais il tourne en rond." C'est possible qu'on ait arrêté de tourner en rond, mais alors pourquoi, maintenant, on a le tournis ? |
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shhh 12/11/2005 15:18 |
re : pouvoir et urbanisme |
Dans cette présentation ontologique que tu fais de la ville, il y a une part terrible de pessimisme. Car je ne vois pas le vécu, je ne vois que l'ineluctabilité du destin. Bien sûr on analyse l'histoire à gros traits, comme malgré tout c'est un peu ce que tu fais, on en tire quelques leçons, mais je te rappelles que l'histoire n'est qu'une approximation qu'on fait et défait comme on veut. Ou est l'anecdote, le ludique dans tout ça? Quand a ton idée rémanente du devenir nomade des hommes, de cela, et pourtant j'ai lu et je relis attentivement toutes tes contributions ( et ùmême ton site) je ne suis pas convaincue. C'est un pari. A ma connaissance les nomades sont des gens qui vont de place en place, ou de ville en ville. Même dans le constat triste que je fais de ma ville, il y a des gens, qui se révoltent ou pas, mais qui en disent plus à un instant donné, avec leur corps leurs jeux la façon dont ils se rencontrent, plus disais-je, que je ne sais le rapporter. La philosophie elle-même est devenue une technique, il ne s'agit pas de la matière elle même, mais de l'usage. |
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victor malicheff 12/11/2005 17:22 |
re : pouvoir et urbanisme |
Nietzsche, a pu voir à son époque, dans la lutte de chacun contre tous la condition du développement de la personne : cette résistance du sujet au nivellement que lui imposent les superstructures sociale et technique . C’est pourquoi il s’opposait aux grandes villes lieu privilégié des flux monétaires donc d’échange niant la relation affective entre les personnes. Paul a raison de voir aujourd’hui le triomphe de la rationalité froide comme le moteur du processus de métropolisation et qui laisserait un degré ( à apprécier ) de liberté individuel restreint , en ne disposant de la migration comme seule ressource. Cependant il a tort de considérer ce mouvement comme inéluctable car cette expérience italienne montre que tous les individus, y compris les plus faibles peuvent, doivent participer au développement de la cité. Cette résistance se construit avec aussi les éléments rationnels mis au service de la communauté. Je conçois que dans ce foutu pays nous en soyons loin et qu’il faudra sortir les piques, peut-être, mais pour d’autres pays ou régions l’utopie de More n’est pas si éloignée. Je reviendrai plus tard sur la production du logement en France. Victor |
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Enig Matique 13/11/2005 10:59 |
re : pouvoir et urbanisme |
Dimanche matin, je viens d'entendre cette phrase stupéfiante: « faire de l'Histoire ce n'est pas faire de la morale ». Et voici la faute classique de ceux qui prétendent « faire de l'histoire », alors qu'ils ne sont que des historiographes et qu'ils confondent faire de l'histoire, qui ne peut évidemment jamais se passer d'un point de vue moral, et faire de l'historiographie qui prétend se ficher de toute jugement moral, et qui prétend donc en même temps échapper à toute idéologie; bien évidemment l'historiographie en tant que telle est un pilier de l'idéologie métaphysique dans laquelle nous crevons aujourd'hui. Cette « historienne » que j'entendais prétendait en plus parler de la Shoah « sans faire de morale ». Parfois je me demande si l'université fait encore le minimum de son travail et n'innonde pas le marché du savoir de massacreurs de notre culture, de gens qui ont adopté depuis longtemps et tout à fait inconsciemment le pragmatisme des vainqueurs, suivez mon regard. On retombe toujours sur 5ème Avenue... Mais je voulais répondre à celui qui pense que mon point de vue est pessimiste. J'affirme qu'il n'en est rien, et loin de moi le fatalisme d'un idéologue de gauche qui découvrirait soudain que le pari de son utopie serait définitivement perdu. J'avoue qu'il n'est pas facile de comprendre en quel sens un avenir nomade serait autre chose qu'une mauvaise fatalité, sinon en commençant pas noter simplement qu'il s'agit là d'un Retour du même, d'un simple accomplissement d'une révolution de la vie. On peut prendre comme modèle le système poétique d'Empédocle qui m'a toujours à la fois fasciné et donné beaucoup de plaisir, cette idée d'une roue de l'histoire de l'Être est d'ailleurs partagée par la quasi totalité des grands penseurs, sous une forme ou une autre. Ce qu'on oublie d'adjoindre en quelque sorte au tragique de la dissolution de ce qui est, du stable, de l'intime immobile dans lequel on a été élevé et d'une continuité tranquille du passage du temps, c'est le tragique magnifique de la liberté. Le retour du nomadisme n'est rien d'autre que le passage réel à la liberté, valeur dont la religion chrétienne a prétendu s'approprier l'origine tout en encourageant en sous-main toutes les associations criminelles qui restent maîtresses du terrain social. Comment prouver une telle affirmation ? Il suffit de regarder autour de soi, de faire travailler sa mémoire. Je ne suis que sexagénaire, et pourtant j'ai souvenir d'une table silencieuse, où les bouches étaient cousues par l'autorité « naturelle » des maîtres-parents. J'ai souvenir d'un parcours fatal de chaque citoyen, au risque de se perdre moralement comme se sont perdus des milliers de jeunes Français en Algérie. J'ai souvenir d'une presse et de média qui n'étaient que des porte-voix des partis et des pouvoirs. Et s'il faut parler « des libertés » (pluriel résolument stupide) pourquoi ignorer tout ce qui s'est libéré dans les domaines du principe de plaisir ? Mais le plus important est sans doute ce que vous avez sous les yeux, cette communication infinie et presque gratuite, cette possibilité de vous faire entendre sur une Agora certes virtuelle, mais qui n'attend que l'occasion pour se concrétiser dans un élan commun. J'aimerais pouvoir faire le compte de tout ce qui a bougé depuis l'apparition d'Internet, et quand je dis bougé je veux signifier tout autre chose qu'un simple mouvement, je veux parler d'un changement de destin. Qui ne peut comprendre qu'Internetiser c'est déjà nomadiser ? Comme le font les marchandises et l'argent depuis la naissance du capitalisme. Pour conclure provisoirement, car je vous demande pardon d'être toujours si longuement barbant, je voudrais faire un rappel historique celui-là et avec morale : la République avait abouti à tout le contraire de ce que les anti-jacobinistes prétendent en affirmant que le centralisme avait figé la France dans un corset liberticide. Au contraire, dans ses meilleurs jours, la République avait déjà compris que ses serviteurs directs, les fonctionnaires, devaient nomadiser et ne devaient pas s'implanter dans l'immobilité des lieux où se tissent les complicités et les complots contre l'esprit moral. La mutation était de rigueur pour qui avait l'ambition de faire carrière, c'est à dire se hisser aux postes de responsabilité. A cet égard le socialisme de Mitterrand a fait d'énormes erreurs en décentralisant aveuglément. Il fallait certes décentraliser, mais il y avait une morale à respecter qui devait éviter que l'on ne se retrouvât dans la situation de la France de 1789, celle des Provinces toutes puissantes dans un Etat dont la faiblesse s'est avérée du jour au lendemain. Ai-je totalement perdu de vue le sujet ? Je ne le pense pas, car les villes sont les coeurs de cette décentralisation empoisonnée, et toutes les fautes qui ont été commises au cours de cette décentralisation qui n'en a pas fini de liquider les valeurs républicaines, forment aussi la toile de fond de l'état lamentable de l'espace urbain. Pour exemple je ne prendrai que la contradiction que représente le mélange de l'action centrale d'aménager le Territoire et de la délégation de pouvoir dans les parties « aménagées ». Il y a là deux formes de décentralisations dont la première avait un sens moral, celui de partager l'exploitation des richesses, et la seconde dont le désir profond est de rentabiliser la machine économique globale aux dépens des régions pauvres et qui le resteront. Le grand danger à venir est l'application à la dimension européenne de cette seconde méthode. Ce n'est donc pas un hasard si le pouvoir actuel s'est décidé pour de bon à liquider la DATAR. Par malheur pour ce même pouvoir, le destin forme des contraintes qui ressemblent à des datar involontaires, car l'évolution écologique du pays et les dangers sanitaires crééent autant d'organismes qui ont la même valeur centralisante que la Datar. On n'échappe pas aux progrès de la Raison que seule la République a été capable d'anticiper et de gérer. Que les tenants du capitalisme le veuillent ou non, l'Egalité fait partie des valeurs inaliénables de la République. Hier c'était l'égalité devant la richesse, aujourd'hui c'est l'égalité face aux nouveaux dangers. Ceux qui réfutent cette vérité doivent avoir le courage de renier la République et de choisir une autre forme de souveraineté. |
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shh 13/11/2005 12:26 |
re : pouvoir et urbanisme |
« Ma » ville. Un des rares cas que je connaisse ou le possessif n’implique pas la propriété privée. Même « ma » campagne a trait au foncier. Et "mon" pays est désormais dénué de sens, à moins d'être le motif pour ostraciser. Chacun de nous citadins peut dire « ma » ville. Sauf a assister à ce que nous voyons aujourd’hui : la dépossession. Certes la tendance était là, pour les raisons brillamment énoncées ci-dessus. Mais nuance, elle n’était pas achevée. Et même si j’ai tort je m’y accroche. Sans doute sommes nous amenés à la fuir, pour des tas de raison, le mal est moindre si c’est pour en retrouver une autre qui sera aussi « ma » que la précédente. Mais si le nomadisme est ma liberté, alors j’y renonce. Ou plutôt je ferai valoir que la liberté c’est la nécessité. J’ai perdu mes talents de chasseur cueilleur, ainsi que la fourrure qui me protégeait. Je n’ai pas non plus le talent qui me ferait penser sans me frotter à mes semblables, ou à vivre une passion éthérée dénuée de proximité. Ce que je veux c’est la réappropriation de cet espace et de son contenu, le pouvoir sur la place. Et ça passe par le constat plat, dénué d’historicité, de ce qu’elle est maintenant. Le saccage que subit ma ville, toutes les villes, certes je le lie à toute l’histoire d’une seule idéologie de réification de nos désirs, mais je veux croire qu’elle est le terrain à conquérir. Le seul qui puisse être exempt de soumission. La police aussi le sait. Si le nomadisme c’est se réfugier dans les lotissements qui cernent la ville, aussi hygiéniques soient-ils, je n’en veux pas. Si ça consiste à se croiser indéfiniment sans lendemain, dans une liberté vide et une pensée abstraite sans affects, je n’en veux pas non plus. Je laisse aux marchandises la capacité infinie à circuler, sans contraintes, mais pour moi ça ne préfigure pas ma liberté. Pas plus qu’internet, qui n’est qu’un protocole de langage de plus par-dessus les désirs . En témoignent ces blogs sans intérêt, héritiers des pires poncifs. En témoignent aussi les forums tels que ceux de FQ actuellement, consistant à susciter la haine pour en faire de la semaine thématique, produit à vendre en masse, idéologies de plus que vont nous asséner les journaleux et specialistes de tout bord. |
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Enig Matique 13/11/2005 15:32 |
re : pouvoir et urbanisme |
La première phrase est une illusion sémantique, le « ma » de « ma ville » est tout à fait solidaire du « ma » de la propriété privée. L'illusion de l'appartenance à un espace n'est que l'image du désir de sa possession. Par ailleurs il ouvre la porte à toutes sortes de prolongements logiques comme le patriotisme ou la xénophobie par exemple. Désolé. Je peux comprendre que l'on mette du temps à admettre que la liberté soit l'assomption de (le fait d'assumer) la nécessité. S'obstiner à penser le contraire c'est se condamner à errer pour de bon entre des nécessités non reconnues comme telles et à se faire beaucoup plus de mal que dans le cas contraire. Ce qui n'exclut nullement la volonté humaine, bien au contraire. Cela dit, le concept de nomadisme n'est pas à plaquer sur un modèle issu des traités de paléontologie, il est à dépasser en tant qu'attitude appropriative (précisément du style « ma ville »). Le nomadisme implique, comme possibilité réelle encore utopique, une appropriation universelle de l'espace, c'est à dire une liberté totale de circulation mais surtout la disparition radicale de toute prétention au territoire. Cela concerne autant les territoires intellectuels que la géographie triviale. En ce sens une idéologie est un territoire qui a ses prétentions hégémoniques. Le nomadisme implique aussi la réouverture des frontières subjectives fixées par la métaphysique du sujet, sans pour autant repasser dans les fixismes communautaires. Hé oui, il faut admettre qu'on fait ici l'esquisse d'une nouvelle humanité et, effectivement, rien ne permet d'affirmer qu'on y parvienne automatiquement, par une sorte de mouvement naturel de l'histoire. Il n'y a pas de mouvement naturel de l'Histoire parce que l'Histoire ne concerne que les hommes et leur volonté. Si malgré les pseudo-expériences malheureuses des deux derniers siècles, le communisme avait une chance de s'imposer comme éthique, il serait un cadre naturel du nomadisme ou sa condition première. « Pas plus qu’internet, qui n’est qu’un protocole de langage de plus par-dessus les désirs . » J'ai du mal à comprendre cette proposition, mais quoi qu'il en soit il y manque la dimension de communication ou plutôt de démultiplication libre de la communication qu'il faut cumuler avec la liberté de circuler. Il faut se souvenir des temps où la technique oeuvrait en sens contraire : par exemple les codifications techniques des modes de diffusion télévisuels ou radiophoniques qui bouclaient mieux les frontières que la PAF. La victoire finale du mode PAL marque la fin de cette bataille, Internet transforme cette victoire en la mettant à la portée des individus isolés. Internet est le premier instrument de nomadisation. Dans tout ceci, il n'y a que de la réappropriation, et rien d'autre. C'est bien ce que tu veux, non ? |
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Marceldudu 13/11/2005 16:01 |
re : pouvoir et urbanisme |
Bonjour, Du coup, je trouve ta réflexion, Enig Matique (Paul ?), (10h59), moins énigmatique que lors de ta précédente contrib. On pouvait effectivement y trouver du pessimisme noir, ou quoi que ce soit d’autre. Mais je voudrais d’abord revenir à cette notion de poésie de la révolte. J’aime bien cette idée, mais je crois que si poésie il y a elle est largement en amont, même des intentions. Elle doit se situer dans une sorte de rêve inconscient d’un monde différent. Mais je crains que nos révoltés d’aujourd’hui soient bien loin du « sous les pavés, la plage », par exemple d’il y a quelques décennies. Je suppose qu’ils n’ont pas tous les outils culturels pour canaliser et exprimer ce rêve poétique. Le désespoir précoce fait beaucoup de casse ! Dans le monde dont ils rêvent, les bagnoles qu'ils brulent, ils en auraient de plus "belles"! La notion de nomadisme me gène car dans l’immense majorité des cas, le nomadisme est subi, un peu comme le travail à temps partiel qu’on présentait comme une panacée choisie! Je considère, par ailleurs, que le nomadisme lié à Internet est purement virtuel, sauf, bien sùr quand il permet à l’entreprise de délocaliser sa compta ou ses services publicitaires. Sinon, imagines-tu la souffrance qu’implique la nomadisation des sédentaires que nous sommes, le déracinement perpétuel ? J’ai été amené à le vivre, ce nomadisme. On s’en trouve rarement bien, et je ne crois pas que l’arrachement, le déchirement soient les signes d’un passage à la liberté, ou alors à une liberté vécue comme un ascétisme solitaire. Je comprends parfaitement le "Volem viure al pays" des occitans des années 70. De plus, le nomadisme, le vrai, implique le déplacement, codifié, de la « tribu », pas de l’individu ! Il n’est nul besoin de réfuter la vérité de l’égalité républicaine. L’état moderne, sous la pression du libéralisme, se charge, en douce, de renier la république . De même, le libéralisme, comme d’autres systèmes avant lui, d’ailleurs, n’a rien à foutre de la raison, et cherche à s’en libérer à tout prix. « Ma » ville, effectivement, ne m’appartient pas car c’est moi qui lui appartiens, qui en fais partie, avec mon histoire, mon cadre, mes relations, et si j’en change, ma nouvelle ville ne sera jamais « ma » ville car rien ne m’y attachera. Aujourd’hui, la ville qui conditionne et a toujours conditionné la société, organise plus que jamais la solitude et la précarité. Marceldudu |
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Marceldudu 13/11/2005 16:06 |
re : pouvoir et urbanisme |
Désolé, je n'ai lu ta dernière contrib qu'après avoir envoyé la mienne . J'ai tapé sur word; plein le dos de voir un message disparaître sans savoir pourquoi, juste avant de l'envoyer. |
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shh 13/11/2005 16:43 |
re : pouvoir et urbanisme |
L'autre jour, zappant sur ma télé, je suis tombée sur un panégyrique de saint cyr, sur TF1 bien entendu. On y montrait des jeunes gens très hygiéniques pratiquant le sport et l'étude. Mais surtout on assistait à un examen ou la question posée à un des soldats était bateau certes, mais explique peut-être mon observation: " Internet représente-t-il un immense progrès, ou un danger potentiel". Il m'a semblé normal qu'internet soit aussi une question militaire. Ca n'est pour moi qu'une technique d'échange de données, parole, images. Je ne vois pas que l'invention des bagnoles ait changé le monde. Je ne vois pas qu'internet ait libéré la parole, ni rendu les gens poètes. |
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Enig 14/11/2005 10:52 |
re : pouvoir et urbanisme |
Pour Marcel, « Mais je crains que nos révoltés d’aujourd’hui soient bien loin du « sous les pavés, la plage », par exemple d’il y a quelques décennies. Je suppose qu’ils n’ont pas tous les outils culturels pour canaliser et exprimer ce rêve poétique. Le désespoir précoce fait beaucoup de casse ! Dans le monde dont ils rêvent, les bagnoles qu'ils brulent, ils en auraient de plus "belles"! » Erreur. En 68 la poésie est née dans l'action, mais la causalité stagnait depuis un certain temps dans la lucidité des futurs chômeurs d'élite et aussi des témoins d'une trahison culturelle qui se mettait en route, précisément celle de la poésie. Ceux qui ont encore connu l'université d'avant 68 n'ont pas pu ne pas se rendre compte qu'on entrait dans l'industrialisation du savoir, et ce par une fatalité objective dont personne n'était directement coupable sinon la démocratisation de l'Education : comment gérer une institution prévue à l'origine pour quelques dizaines de milliers d'étudiants qui voyait se profiler à l'horizon des centaines de milliers de ces mêmes candidats au savoir ? Les vieux profs qui ont vomi sur les étudiants ne se rendaient eux-mêmes pas compte que c'était la fin d'une pédagogie où la relation quasi filiale avait autant de valeur que le contenu de la transmission : le jardin d'Epicure était condamné à devenir un Dysneyland de la culture en mosaïque. Il y avait une relation parfaitement logique entre l'explosion de la société de consommation et la mutation douloureuse de l'université, condamnée à devenir la servante de quelques grandes écoles et l'usine qui allait produire des chômeurs de luxe. Que les jeunes d'aujourd'hui ne sachent pas meubler leurs rêves d'autres objets que de BM n'est que l'illustration de la pauvreté de leur imagination telle que leur éducation la leur a livrée. Mais en-va-t-il tellement différemment chez les adultes de toutes couleurs ? La plus grande partie de l'éducation d'un enfant se réalise dans l'immitation des autres, et que leur montrent ces autres ? Dans le collège qui se trouve en face de chez moi, en pleine banlieue, un prof s'amène tous les matins en Jaguar... « Sinon, imagines-tu la souffrance qu’implique la nomadisation des sédentaires que nous sommes, le déracinement perpétuel ? J’ai été amené à le vivre, ce nomadisme. On s’en trouve rarement bien, et je ne crois pas que l’arrachement, le déchirement soient les signes d’un passage à la liberté, ou alors à une liberté vécue comme un ascétisme solitaire. Je comprends parfaitement le "Volem viure al pays" des occitans des années 70. » Toute mutation implique souffrance. Telle est par exemple l'effet de la naissance, mutation entre l'état embryonnaire et l'affrontement de la lumière et de l'air. Je ne connais rien de plus réac que le « volem » dont tu me parles, il trahit, selon moi, tous les fantasmes du vieux sédentarisme gaullois des charentaises et du berêt basque. Je reconnais qu'il a pu s'agir d'un rêve ancien et d'ailleurs en grande partie réussi, mais moi j'habite aux frontières, sur un glacis militaire constamment détruit et reconstruit, alors la Creuse ou le Larzac, pour moi ce sont des paradis pour privilégiés. Provisoirement, je reviendrai, mais le temps presse, salut E |
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Marceldudu 14/11/2005 14:18 |
re : pouvoir et urbanisme |
Bonjour, Paul, je ne saisis pas très bien la pertinence de ta démonstration de mon erreur. Je n'avais pas souhaité faire un exposé sur mai 68. Mais, quelle que fût la qualité de la culture qui nous avait été transmise, elle permettait de rêver, d'imaginer un monde, de comparer, voire de juger. Ca a bien évidement changé ensuite, et ce changement est en partie, hélas, l'héritage de 68. Ton prof qui va bosser en jaguar ne risque pas d'influencer grand-monde. Je ne crois pas qu'il soit bon d'illustrer une théorie par de l'anecdotique pur. Enfin, "toute mutation est une souffrance"! Que vient foutre la naissance là-dedans? Là aussi, l'argument est tout-à-fait inadéquat. Je ne pense pas que la finalité de l'être humain soit de souffrir. Je crois qu'il faudrait revenir sur une question toute bête, mais qui semble d'actualité: La société a-t-elle pour but d'organiser (au mieux, pourquoi pas?) la vie des êtres humains, ou au contraire, les humains ne sont-ils là que pour que faire "tourner" la machine? Moi qui ai toujours eu mes racines dans mes poches, je conçois parfaitement que l'on puisse vouloir vivre au pays, et qu'on veuille le transmettre aux générations suivantes. Mais tout ça nous éloigne du sujet. Nous assistons là aussi à la destruction du cadre de vie des hommes au profit d'une sorte de big brother impalpable qui veut pouvoir les utiliser pour le plus grand bénéfice immédiat d'un capitalisme de plus en plus sauvage. Je te précise que je ne suis pas un nostalgique, et que je ne nourris pas mon imaginaire en regardant derrière moi. Par ailleurs, je suis désolé, mais je trouve vos échanges, avec Laurent entre autre, chiants! Marceldudu |
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Enig 14/11/2005 15:52 |
re : pouvoir et urbanisme |
Pour Marcel, « Je crois qu'il faudrait revenir sur une question toute bête, mais qui semble d'actualité: La société a-t-elle pour but d'organiser (au mieux, pourquoi pas?) la vie des êtres humains, ou au contraire, les humains ne sont-ils là que pour que faire "tourner" la machine? » Quelle question !! Mais d'abord, es-tu si certain que çà que la société doit être considérée comme un sujet, comme le sujet d'une action ? N'est-elle pas plutôt un résultat, soit d'une agglomération fatale, c à d liée à la démographie, d'êtres humains qui tentent comme ils peuvent de ne pas s'entre-tuer ? Aristote a posé une fois pour toute, semble-t-il, que l'homme est un être social. Mais rien ne le prouve, absolument rien, et lorsqu'on considère ces sociétés, on a plutôt l'impression que la société est l'obstacle au bonheur individuel tel que Rousseau l'a fort bien, à mon sens, pressenti. Soit le résultat d'un choix, d'une option collective qui aurait eu lieu aux alentours du néolithique en pleine connaissance de cause et en vue d'un projet qu'il faudrait encore identifier : c'est un travail de Champollion...Je vois très bien des nomades qui se rassemblent et décident de lancer l'agriculture exactement comme nous avons lancé la conquête de l'espace. Aujourd'hui les puissances de décision ont tout intérêt à faire durer la puissance de cette soi-disant évidence de l'homme social, et ta « machine » ne pourrait pas tourner si chacun avait un sens vraiment personnel et libre de son propre bonheur : reconnaître la société c'est déjà admettre des nécessités parfaitement aléatoires par rapport à la vérité de la situation existentielle de l'être humain sur cette planète. D'autant qu'il s'avère que le postulat évoqué plus haut est responsable d'une explosion démographique qui nous a amené au bord du gouffre. Il semble que le pire soit évité, si on se fie aux derniers chiffres de l'OMS, la démographie est en baisse sensible, mais on est déjà dans une situation très difficile à maintenir dans les décennies à venir. Tu imagines 9 milliards de bagnoles parcourant des autoroutes construites par des esclaves ? Poutine et son homologue chinois n'ont pas les moyens de faire autrement et ils se conduiront comme Pierre Le Grand et crééront de vastes chantiers de travaux forcés. Enfin, quelle « machine » ? Je ne saisis pas le sens de cette image sinon peut-être dans le sens de la Figure du Travailleur de Jünger qui pense que l'homme est en train de muter, comme un insecte, pour devenir le serviteur de forces titanesques dont l'identité n'a pas d'importance, capitalisme, étatisme etc...Rien de bien réjouissant, mais pour moi le mystère de l'Être contient bien assez de matière à me procurer jusqu'à ma mort assez d'émerveillement pour soutenir mon désir de vivre. Et que demander de plus ? Les échanges dont tu parles, je les trouve aussi chiants que toi, mais faut-il ostraciser au lieu de parler, et au nom de quoi ? L'intelligence a ses forces et ses faiblesses, là où il y a un tout petit peu de pertinence il y a de l'espoir. Laurent doit penser la même chose sinon qu'est-ce qu'il ferait sur ce forum ? |
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dom 14/11/2005 17:38 |
re : pouvoir et urbanisme |
Paulo, tu vas finir par te facher avec tout le monde, Marcel est loin d'etre vindicatif. Paulo, ce sont les mêmes esclaves qui regardaient passer les missiles, en octobre, sur la place rouge. mais rions un peu ""Enfin, quelle « machine » ? Je ne saisis pas le sens de cette image sinon peut-être dans le sens de la Figure du Travailleur de Jünger qui pense que l'homme est en train de muter, comme un insecte, pour devenir le serviteur de forces titanesques dont l'identité n'a pas d'importance, capitalisme, étatisme etc...Rien de bien réjouissant, mais pour moi le mystère de l'Être contient bien assez de matière à me procurer jusqu'à ma mort assez d'émerveillement pour soutenir mon désir de vivre. Et que demander de plus ."" l'existence d'un individu en tant que tel me fait bien marrer, il y a longtemps que nous sommes qu'un amas d'atomes, ton mystere de l'etre se resume a des apparitions fractales de croire qu'il pense, pertinence dis tu des faits Paul des faits et non des supositions, a ce jour il n'y a que le mystere vendu par les marchands d'eternité, comme toutes machines des que la tuyauterie pete cela ne fonctionne plus, l'evidence est sou ton nez, bien qu'usant des sytemes de communications elaborés, l'homme n'est qu'une machine sophistiquée qui repond a des programmes fluctuant selon l'inclination des formats. Preuve en est, tu dis que le pire est evité avec la demographie, pour te contredire sur le mystere deux ligne plus bas, Paulo tu derailles. |
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victor malicheff 14/11/2005 17:49 |
re : pouvoir et urbanisme |
Mes propos seront prosaïques avec un retour au sujet initial du fil par respect à son initiatrice. Ne désespérez pas les foules, je viens de recevoir la déclaration de Marseille issue des journées mondiales de l’urbanisme qui s’y sont tenues du 8 au 10 /11. « …se situant dans le prolongement de la Nouvelle Charte d’Athènes 2003, les urbanistes européens déclarent qu’il existe un autre devenir que celui du fonctionnalisme, qui propose la vision d’un réseau de villes, porteur d’une cohésion sociale, économique et environnementale, riche d’espoir et d’humanisme. » J’ajouterai à cette profession de foi que ceci ne peut se concevoir que dans un cadre de démocratie obligatoirement fondé sur une véritable vie démocratique ( voir J. Rancière :la haine de la démocratie, la fabrique édit.). Tout ceci reste à approfondir en regardant néanmoins les expériences hors de nos frontières. Que le nomadisme de certains serve à quelque chose sinon c’est l’errance solitaire ontogénique et poétique de E . Jabès, Et là il faut ouvrir un autre fil. Victor pressé. |
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Enig 14/11/2005 20:22 |
re : pouvoir et urbanisme |
Juste pour dire à Marcel qu'il avait raison à propos de mes "échanges" avec LN. Qu'il sache que c'est bien terminé. Ca fera plaisir à d'autres amis. |
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guydufau 14/11/2005 20:56 |
re : pouvoir et urbanisme |
"Ca fera plaisir à d'autres amis." Je suis parmi eux. |
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Laurent 14/11/2005 22:26 |
Je suis content que tu soye mon ami Guy |
De toutes façons, en dehors de ses réguliers pétages de plomb, je suis assez fréquemment d'accord avec Paul, quand j'arrive à (avoir l'illusion de) comprendre ce qu'il raconte. Sinon, je suis content que tu sois mon ami Guy. Embrassons-nous sitiplit L. |
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Marceldudu 14/11/2005 23:14 |
re : pouvoir et urbanisme |
Bonsoir, A Paul, s'il est toujours là. Bien sûr que non, la société n'est absolument pas le sujet, mais bien le résultat! Mais quand le "résultat" en question semble avoir échappé à tout contrôle sensé, à toute raison, quand il semble qu'il n'y ait plus de pilote dans l'avion (ce n'est qu'une image, je le précise pour que tu ne me poses pas de question sur l'avion, genre "Qu'as-tu voulu dire par là?"), quand on a le sentiment que cette "société" déboussolée se met à dévorer les hommes, il est grand temps de s'interroger sur le sens de tout ça! Tu dis toi-même, après Aristote, que l'homme est un être social. Bien entendu, mais la forme de nomadisme que tu attends et qui nous attend certainement, n'a rien à voir avec ce qui caractérisait les civilisations nomades. J'en ai parlé plus haut, et tu ne réponds pas. Cette société que j'ai appelée "machine" par facilité je l'avoue, a quand-même ce caractère inhumain qui l'apparente à une machine, qui tourne pour tourner, et dont le carburant n'est autre que l'être humain. Etre social, dis-tu? Certes, mais la mutation que tu sembles appeler de tes voeux ne fera que désorienter, détruire, isoler, précariser. Seuls, les plus déshumanisés s'en sortiront avec les honneurs, et se retrouveront aux postes de commandes! Mais, n'est-ce pas déjà fait? Et le Travailleur de Jünger, le capitalisme sauvage n'est-il pas en train de nous le concocter? Tu as aussi parlé du nomadisme lié à Internet. Je t'ai répondu là-dessus, et Shh aussi. Mais tu n'en dis plus rien! Des questions, des questions, il y en a! Mais ce n'est pas en te barrant que tu pourras dire ton mot! Marceldudu |
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dom 14/11/2005 23:36 |
re : pouvoir et urbanisme |
Seuls, les plus déshumanisés s'en sortiront avec les honneurs, et se retrouveront aux postes de commandes! Mais, n'est-ce pas déjà fait? Et le Travailleur de Jünger, le capitalisme sauvage n'est-il pas en train de nous le concocter? Le capitalisme n'a rien a voir la dedans, le communisme a produit la même chose, on tourne en rond et on essaie d'interpreter une chose simple celle de l'interet général. donc l'interet a une époque etait de loger tout le monde au moindre cout, quel est l'inretet général actuel ? quelle sont les nouvelles fonctions de l'interet général, certainement pas le retour au nomadisme. Paul rale apres les bagnoles, qu'il lance la recherche et commercialise sur le moyen de transport individuel relevant de l'interet général, les choses sont simples c'est la volonté qui manque etla propension de l'interet particulier. |
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Enig 15/11/2005 07:26 |
re : pouvoir et urbanisme |
Marcel, Relis mon texte, Marcel, je n'approuve nulle par le postulat d'Aristote, bien au contraire, sinon je ne pourrais pas envisager un futur nomade, c'est à dire un retour à la liberté originelle. La merde c'estle sociétal, c'est la dépendance réciproque camouflée sous les grands mots comme solidarité (encore que ce dernier est un terme juridique qui indique une situation contractuelle, ce qui est au moins honnête et peut à chaque instant être remis en question). Ma thèse fondamentale est que le capitalisme creuse sa propre tombe en développant les moyens de l'indépendance individuelle, énergétique, alimentaire etc.. En Amérique il y a des mecs qui vivent en totale autarcie au beau milieu du déset du Nevada sans renoncer à quelque confort que ce soit. Le progrès technique que fut l'invention de l'agriculture a produit les mêmes effets, et c'est le cas aujourd'hui avec les conséquences de la conquête de l'espace etc.. Cela dit, pour revenir à notre banlieue, je vous donne à tous un conseil, si vous le permettez : il faudrait constamment penser à ce que représente toute cette affaire dans l'esprit d'un certain ministre, c'est à dire une simple manip dont il espère bien retirer la victoire contre Chirac le moment venu. LE discours de ce dernier hier soir montre bien qu'il vient de s'entamer un concours entre les deux pour savoir qui prendrait les mesures qui leur apporteraient le plus de voix du bientôt ex-FN. Et c'est tout. Les victimes civiles seront indemnisés et tout le monde laissera tomber les jeunes qui ont cru mettre le feu au monde. Au calme relatif que la police de proximité avait réussi à installer (et j'en suis témoin dans mon quartier de banlieue) s'installera le calme mortel d'une partie de la société écrasée par l'ambition d'un seul homme. Et basta. Il serait naïf de voir dans tous ces événements un mouvement social ou historique quelconque. Je reconnais que tout cela est parfaitement ignoble, mais il ne faudrait pas s'attendre, comme l'ami plus haut, à une sorte de mobilisation citoyenne, même si je le souhaite de tout mon coeur. Après tout Le Pen a pris un bon coup sur le bec en 90 à Strasbourg et c'était très réjouissant, mais là il y avait un pouvoir politique derrière. Ajoutons que la "solidarité" européenne montre que tout le monde est prêt à "écraser le coup" quel que soit le prix à payer ; et ça arrange tellement de monde toutes ces lois qui autorisent l'expulsion, toute la droite européenne est derrière Sarko et c'est aussi là que tout se joue. A vomir. Mais, attendons les élections de 2007, je crois que ça va pas être triste et je ne crois pas que tout ce bordel suffise pour adouber le petit Nico. Il a eu tort de prendre les Français pour des cons car personne n'a été dupe de sa responsabilité concrète, même si elle reste verbale. |
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victor malicheff 15/11/2005 07:38 |
re : pouvoir et urbanisme |
Shh, le fil part "en brioche", que voulez-vous en faire ? Victor |
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shhh 15/11/2005 08:10 |
re : pouvoir et urbanisme |
Revenir aux fondamentaux, d'autant plus que le sujet est de plus en plus à l'ordre du jour. Et qu'à mon sens, la question de l'urbanisme accompagne les autres problèmes sociaux, pour ne pas dire qu'elle en est la vitrine, alors je ne vois pas pourquoi s'égarer. |
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shhh 15/11/2005 08:18 |
re : pouvoir et urbanisme |
Dans le texte cité ou produit, (peu importe) par Michel Ganozzi, (dans le fil nous sommes tous de la racaille française) il y a un passage, qui je crois concerne directement ce fil, et que je me permets de reprendre: "La politique de rénovation urbaine et le prétexte de la mixité sociale ,présentées maintenant comme des remèdes miracle sont au contraire les éléments qui préparent tôt ou tard de nouvelles explosions ." En effet je crois qu'il dans le sujet, et mérite quelque considération. |
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shhh 15/11/2005 16:30 |
re : pouvoir et urbanisme |
Bonjour Victor, Je n'ai fait que parcourir en diagonale la Nouvelle Charte d'Athènes. Je reviendrai dessus. Une question toutefois: quelle statut a cette charte vis-à-vis des décisionnaires ? est-elle contraignante ? |
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shhh 15/11/2005 18:36 |
re : pouvoir et urbanisme |
Paul, il y a des moments ou je me demande si ne tu pédales pas un peu dans la choucroute. Ressembler à un mec qui vit dans le Nevada avec tout le confort! et je suppose qu'il chante du country devant son micro-ondes. |
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shhh 15/11/2005 19:44 |
re : pouvoir et urbanisme |
Et Paul, je voulais te dire: l'urbanisme c'est ici et maintenant. |
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Enig 15/11/2005 19:56 |
re : pouvoir et urbanisme |
Et qu'est-ce que tu veux faire , hé gros malin ? Tenir des discours plus "pertinents" ? Faire de la sociologie de salon ou des sittin pour intello ? A moins que tu ne sois urbaniste, et alors vaudrait mieux que tu t'écrases. Vous recommencez tous à me courir à ne lire que ce qui vous saute aux yeux. Vous avez au fond de vous le même désir que LN. Je m'y plierai avec soulagement. |
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shhh 15/11/2005 20:16 |
re : pouvoir et urbanisme |
Quand tu commences un texte comme ça: "Cela dit, pour revenir à notre banlieue, je vous donne à tous un conseil, si vous le permettez ...", on a de suite envie de te rire au nez. Mais quand tu continues en expliquant que le capitalisme creuse son tombeau etc.., c'est carrément en dessous de toute critique, tant c'est rebattu et pire que ça: ennuyeux. Vu que pour dire qu'on se servira de tout ce qui peut nous être utile, y a franchement plus élégant que ce verbiage confus. Et tes propos sur le nomadisme commencent purement et simplement à être d'ordre mystique. Saches, pour terminer, que je ne suis pas un gros malin, mais une grosse maline. |
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dom 15/11/2005 21:46 |
re : pouvoir et urbanisme |
grosse? nan! fine d'esprit lol |
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La reine des belges 16/11/2005 03:19 |
bon c'est fini de draguer oui ? |
Paul montre son vrai visage ![]() Bientôt je serai le seul à le défendre ici, tsss... Kissou darling ![]() La reine |
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victor malicheff 18/11/2005 23:28 |
re : pouvoir et urbanisme |
Il faut remonter aux années 70 pour expliquer la situation actuelle du logement : si en 2004 plus de 360 000 logements ont été construits, la part du logement social s’établit à 74 100 unités. En 2005 cette part devrait s’établir aux plus basses eaux de 2000 soit 40 000 unités Record détenu par Jospin et la gauche plurielle. Le marché de la maison individuelle se situe à 200 000 unités par an avec des conséquences Sur le développement du mitage péri-urbain générant un surcoût socio-spatial au seul bénéfice de Bercy : le prêt à taux zéro n’a concerné durant de nombreuses années que les Primo-accédants dans le neuf. Dans le années 60/70 le rythme de construction se situait entre 400 et 500 000 logements par An avec 100 à 120 000 logements HLM. Avant 1977 les prêts HLM étaient à taux fixe et pour une durée de 45 ans. Après la réforme Du financement du logement initiée par R. Barre les taux sont indexés, les annuités progressives et la durée ramenée à 34 ans, avec comme contrepartie l’augmentation de l’aide à la personne. Le corollaire c’est l’existence de 3 catégories de logement social basées su des conditions d’accès pour une famille à 3800 euros de revenus-plafond/mois pour le PLS, à 2700 e. pour Le PLUS et à 1620 e. pour le PLAI, i pour insertion. Si le PLS ne coûte rien à l’Etat, le PLAI stagne au seuil de 6000 logements par an. Outre que ce partage aboutit à une stigmatisation socio-spatiale les conditions d’obtention Des prêts sont soumis à des contraintes telles que pour les communes qui dépassent les 20% De logement social elles doivent réaliser autant de logements autres que de logements sociaux Programmés. De même la construction de m/2 de locaux d’activité doit s’accompagner de la Construction de m/2 de logements ( en Ile de France ). Le prix du foncier est rédhibitoire et Constitue un obstacle permanent. Enfin on constate que les villes qui ont moins de 20% de Logements sociaux refusent d’en construire et un certain nombre qui en ont plus de 20 % Font en sorte d’en supprimer. L’opération de Borloo avec son agence nationale de rénovation urbaine, ANRU, dispositif Hyper centralisé qui ressemble à un entonnoir aboutit à ce les communes fassent la queue Car les prêts pour le logement social sont bonifiés par rapport au droit commun, alors les Maires attendent car le budget dont dispose Borloo, CDC/BERCY, lui est servi avec parcimonie. Et pendant ce temps là la Fondation Abbé Pierre et qq. autres comptent : il y a 100 000 sdf, 809 000 personnes sont privées de domicile personnel, 50 000 vivent en permanence en chambre d’hôtel, 41 000 dans des habitations de fortune, 150 000 sont dans des situations difficiles chez d’autres personnes faute de solutions, 35 000 dans des structures d’hébergement diverses et variées. Un demi-million en meublés si on ajoute ceux qui vivent dans des logements insalubres , des copropriétés dégradées. On compte 5 millions de personnes à reloger d’urgence ! Libéralisme et urbanisme ne peuvent pas cohabiter car il est impossible de faire de la ville Dans ces conditions où dans le centre de Paris la barre des 15 000 euros du m/2 construits Est dépassée et où les investisseurs de bureaux demandent un TIR ( rentabilité ) de 15% l’an. La nouvelle charte d’Athènes comme Habitat 2, sommet des villes à Istambul initié par l’ONU …etc… sont des documents indicatifs qui ne s’imposent à aucun décideur, surtout en France.. Victor |
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paul 21/11/2005 13:33 |
re : pouvoir et urbanisme |
à l'intention de shhhh, Tu as quelque chose de précis contre le mysticisme ou bien tu mets tout dans un seul chaudron : théologie, catholicisme, papisme, mysticisme etc... Quant au nomadisme c'est une fatalité, c'est pas une nième théorie fumeuse, j'ai au moins le soutien de gens comme Attali pour de pareilles théorisations. Mais tu as raison de souligner le caractère mystique de ma manière de voir, c'est ce qui la distingue précisément de celle d'Attali. Cela dit, je n'aime pas plus que toi ce mot de mysticisme totalement déformé et propre à recevoir n'importe quel contenu. Alors si tu veux bien, laisse-moi délirer sous la sémantique que dégage cette autre expression : La question de l'être. Nous sommes-ici sur le fil bleu, freedom now ! Et mes excuses pour la confusion de sexe, mais comment pouvais-je deviner ? c'est un reproche bien étrange. paul |
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lou 27/11/2006 18:59 |
Pompidou, le retour |
Urbanisme : les tours ressurgissent autour de Paris LE MONDE | 27.11.06 | 14h40 • Mis à jour le 27.11.06 | 14h40 "Il ne s'agit pas d'une énième réplique de ce qui existe déjà, puisque le projet retenu, celui de l'Américain Thom Mayne, rivalise avec la tour Eiffel : il atteint les 300 mètres de hauteur. En outre, l'édifice offre une surface de près de 130 000 m2, soit près de la moitié des nouveaux objectifs (300 000 m2) définis par l''Etablissement public pour l'aménagement de la Défense (EPAD)" "Fin octobre, le groupe d'assurances Generali a confié à l'agence française Valode et Pistre, devenue l'une des plus actives de France, une tour qui approche, elle aussi, les 300 mètres fatidiques (90 000 m2). Implantée sur l'axe principal de la Défense, à droite en venant de Paris, son dessin sera aisément reconnaissable. Gothique, avec ses cinq pics à faire rêver les montagnards, écolo-urbaine lorsqu'on l'observe de près, hautement technique enfin dans le détail de sa structure, elle peut rappeler sur un mode non répétitif les principes structurels des tours du World Trade Center." |
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Henry Faÿ 29/11/2006 21:01 |
la tour "phare" de Thom Mayne |
![]() Je découvre cet article. Un choc! Je suis passablement effaré par cette "tour phare" de Thom Mayne qui risque de dominer le paysage francilien. Une colossale cheminée d'usine biscornue, un peu comme vue par quelqu'un qui aurait fumé un peu trop de hasch. J'apprends en lisant l'article de Frédéric Edelman et d'Emmanuel de Roux que le maître d'ouvrage, UNIBAIL, voulait une "architecture résolument en rupture" (il faut toujours être en rupture) et "un modèle de développement durable. J'apprends que l'auteur de ce machin est "un grand californien dégingandé qui prône une architecture alternative, radicale, dans la mouvance "déconstructiviste" (Jacques Derrida a encore frappé), attention: inspirée_des_théoriciens_du_langage disséquant_les_structures_de_la_phrase (!!!) La description est forcément un peu compliquée, il y a deux bâtiments un qui rappelle les tours de la Défense, le second offre "ses formes molles au soleil et réserve sa rigueur géométrique aux vents du nord"!!! Son sommet, comme c'est mignon, est couronné d'un parc de turbines éoliennes. C'est paraît-il un hommage à un certain Moholy-Nagy, plasticien avant-gardiste hongrois de l'entre-deux guerres. Côté sud, l'édifice est doté d'une double peau, les plaques d'acier perforées d'une infinité de trous destinés à les rendre parfaitement transparentes (difficile à imaginer) et l'enveloppe de verre sont là pour mimiser les gains de chaleur. Ce mélange de prétentions écologiques et de gigantisme délirant me laisse totalement incrédule. Le machin est tellement laid que ça me fout l'angoisse. ![]() |
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lou 29/11/2006 22:20 |
projet collatéral |
Je propose de tendre un cable en acier entre le sommet de cette tour et celui de la tour Montparnasse et de faire circuler dans des bennes les décideurs des deux tours qui auront certainement beaucoup de choses à se dire. Ça fera moins de bruit que les hélicos. Toujours ça de gagné! ![]() |
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Nazdeb 01/12/2006 12:36 |
re : pouvoir et urbanisme |
La tour fait penser à une espèce de pachyderme maladroit qui tend le cou et n'a pas l'air d'avoir remarqué les porcelaines qui l'environnent. Je me demande comment elle supportera le regard du temps. Il y en a un qui doit faire une de ces tronches : la tour sans fin de Nouvel n’a pas même de début. Dommage que la tour Granite de Portzamparc, dont la construction est en cours au sud-ouest de l'Arche, n'atteigne même pas les 200m. Bien plus sobre que Phare, elle est d'une forme tout à fait élégante et je trouve qu'elle s'intègre parfaitement dans son contexte (Portzamparc n'est pas urbaniste pour rien). http://www.paris-skyscrapers.com/forum/viewtopic.php?id=20 A> ![]() |
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Henry Faÿ 01/12/2006 15:38 |
on l'appelera la termitière |
![]() J'ai vu que ce qui caractérisait cet édifice, c'est qu'il n'avait pas de fenêtres ou plutôt pas de fenêtres visibles, que celles-ci seront cachées sous une "peau" fait de plaques d'acier perforées d'une infinité de trous de manière à les rendre [(u[totalement_transparentes]u))_ (un vrai défi). La première comparaison qui m'est venue à l'esprit, c'est une colossale cheminée d'usine dessinée par quelqu'un qui serait sous l'emprise du hasch, et puis j'ai pensé à autre chose, ces belles constructions qu'on voit dans la savane, les termitières. Aucune ouverture sur l'extérieur, activité frénétique à l'intérieur, mais cette absence de relations extérieur-intérieur risque d'être très anxiogène. Je prends volontiers le pari qu'on appellera cet édifice la_termitière et j'aimerais bien déposer dès à présent l'appellation. ![]() |
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victor malicheff 02/12/2006 15:53 |
re : pouvoir et urbanisme |
Coût de l'ouvrage 1 milliard d'euros +30 à 40% de charge foncière ( EPAD ), en effet c'est plus qu'angoissant. Victor |
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philippe 02/12/2006 18:27 |
re : pouvoir et urbanisme |
Je veux bien convenir que le lien avec le fil est au n ième d egré, mais j'ai une histoire de tour assez intéressante qui malheureusement n'intéresse pas grand monde, et surtout pas les "journalistes ", dont très peu mentionnent la chute de WTC n°7. "Pourtant, ce bâtiment n’avait rien d’un nain : récent puisque terminé en 1987, il comptait 47 étages (soit seulement neuf de moins que le plus haut immeuble de bureaux en France, la tour Montparnasse et ses 56 étages pour 210 m de hauteur), pour 173 m de hauteur." voir pour plus de détails http://www.voltairenet.org/fr |
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Nazdeb 05/12/2006 15:28 |
La troisième tour du 11 septembre |
La question de la tour WTC7 reste la grande énigme du 11 septembre, la commission d'enquête chargée de faire la lumière sur le 11 septembre, a tout bonnement décidé de l'ignorer tellement l'effondrement de cette tour pose de contradictions avec la version officielle. Cela dit, le réseau Voltaire n'est pas la source la plus crédible pour s'informer sur ce sujet : leurs articles sont assez souvent biaisés et il leur arrive de relayer des informations partiales et relevant parfois de la pure propagande. Un article d'un universitaire suisse sur agoravox tente de faire un point synthétique sur la tour 7 http://www.agoravox.fr/IMG/ganser.pdf ![]() |
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Achab 05/12/2006 16:31 |
re : pouvoir et urbanisme |
Cette tour ressemble à un cachalot géant ! |
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nzdb 05/12/2006 17:11 |
re : pouvoir et urbanisme |
En effet mon capitaine |
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Philippe 05/12/2006 23:36 |
re : pouvoir et urbanisme |
Tout à fait d'accord sur la partialité ( revendiquée ) du réseau Voltaire, mais sur le 11/9 la partialité est du côté des médias officiels. Ce sujet révèle comme aucun autre leur rôle fondamental comme piliers du mensonge officiel. En dépit de la mobilisation grandissante, pas un article dans la presse , pas le moindre petit entrefilet à la radio . Ce qui n'est pas mentionné n'existe pas . Des évènements se déroulant actuellement, bien que d'une autre ampleur sont soumis à la même loi du silence, comme par exemple le soulèvement populaire d'Oaxaca ou l'énorme mobilisation des Grecs contre la privatisation de l'enseignement public. Ca sent bien mauvais tout ça. |
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Enig Matic 26/12/2006 08:01 |
re : pouvoir et urbanisme |
Intéressant de voir comment meurt un fil : il suffit d'accumuler quelques "faits" et d'enfiler une série d'exemples pour étouffer toute pensée. Les dernières interventions ne sont rien d'autre qu'un dialogue codé entre techniciens. Où est passée Shhhhh ? Où se cachent Marcel et Victor ? Et Guy ? On a cessé de penser la ville pour évaluer des tours, c'est le signe de la transvaluation définitive de l'Urbs, devenue l'espace récipiendaire du pouvoir : Paris devenu un énorme Versailles !! C'était cependant fatal, et on pouvait lire cette conclusion dans mes premières interventions sur la ville comme structure de l'angoisse moderne. La Cinquième Avenue m'a toujours fait penser au Colisée de Rome : la volonté de puissance à l'état pur. L'Antiquité est une histoire condensée des deux millénaires qui vont suivre, car Rome est passé du statut de ville a celui de forteresse (pendant les guerres puniques). Auguste exerca son génie à rebâtir un habitat urbain que seule la structure diocésaine chrétienne remettra en question pour de bon. Machiavel et Pétrarque tenterons de faire repartir le moteur de l'urbanisme épicurien et éclaireront a posteriori hélas, la nature bienfaisante de la ville. La ville médiévale était la réponse technique et existentielle, jonction rare dans notre histoire sauf à notre époque, à la difficulté de la vie sédentaire. Allez à Srasbourg, levez-vous à quatre heure du matin et allez vous planter devant la cathédrale, vous comprendrez mieux ce que je veux dire. Mais, c'est vrai, je me répète, constatant une fois de plus que le dernier mot de ce fil m'incombe comme à bien d'autres tentative de penser un sujet. Comme quoi la pensée est une impasse tant qu'elle ne s'attaquera pas à l'impensé de notre destin occidental et pour finir j'ajoute que j'ai eu un petit battement de coeur plein d'espérance en lisant le mot Derrida : sans suite, dommage. paul |
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Henry Faÿ 26/12/2006 19:44 |
? |
<<Comme quoi la pensée est une impasse tant qu'elle ne s'attaquera pas à l'impensé de notre destin occidental>> C'est-à-dire? ![]() |
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Henry Faÿ 26/12/2006 20:03 |
?? |
<<Comme quoi la pensée est une impasse tant qu'elle ne s'attaquera pas à l'impensé de notre destin occidental>> Ne serait-ce pas une tautologie? ![]() |
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En clair 26/12/2006 20:05 |
re : pouvoir et urbanisme |
C'est à dire: "Comme quoi l'impasse est un passé tant qu'elle ne s'attaquera pas à la pensée de notre panse occidentale" |
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paul 01/01/2007 08:53 |
re : pouvoir et urbanisme |
Bon, une phrase un peu difficile est il n'y a plus personne. bon je vous présente mes excuses pour ce raccourci conceptuel, mais l'impensé est tout simplement ce que l'occident n'ose pas penser depuis deux mille ans, à savoir la dépendance réciproque et donc la complicité de trois secteurs idéologiques : la théologie, la métaphysique et la Science. Comprendre que l'urbanisme est né pour échapper à cette triplette explosive pour défendre la liberté (tout cela se passe à la Renaissance et comme par hasard la liberté est le thème de prédilection de cette époque), c'est comprendre ce qui se passe lorsque la cohérence de cette triplette part en c....s, c'est à dire lorsque "Dieu meurt" et que la Techno-Science reste seule face à une philosophie devenue sa servante au lieu de continuer le combat pour la liberté. c'est encore trop dur à comprendre ? |
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paul 01/01/2007 08:57 |
re : pouvoir et urbanisme |
Bon, j'ose espérer que l'on ne va pas me chipoter pour la datation (la Renaissance) en me rappelant que la ville date de bien avant, car : - la Renaissance concerne d'abord le retour à l'Urbs gréco-romaine - la Renaissance elle-même commence bien avant le seizième siècle où on la place en général alors qu'en Italie on a déjà fait un long bout de chemin depuis le 12è siècle. |
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Henry Faÿ 01/01/2007 15:53 |
tout simplement |
<<l'impensé est tout simplement ce que l'occident n'ose pas penser depuis deux mille ans, à savoir la dépendance réciproque et donc la complicité de trois secteurs idéologiques : la théologie, la métaphysique et la Science. Comprendre que l'urbanisme est né pour échapper à cette triplette explosive pour défendre la liberté (tout cela se passe à la Renaissance et comme par hasard la liberté est le thème de prédilection de cette époque), c'est comprendre ce qui se passe lorsque la cohérence de cette triplette part en c....s, c'est à dire lorsque "Dieu meurt" et que la Techno-Science reste seule face à une philosophie devenue sa servante au lieu de continuer le combat pour la liberté.>> Mais ça tombe sous le sens ![]() |
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Henry Faÿ 03/01/2007 14:13 |
proposition hautement arbitraire |
<<Bon, une phrase un peu difficile est il n'y a plus personne. bon je vous présente mes excuses pour ce raccourci conceptuel, mais l'impensé est tout simplement ce que l'occident n'ose pas penser depuis deux mille ans, à savoir la dépendance réciproque et donc la complicité de trois secteurs idéologiques : la théologie, la métaphysique et la Science. Comprendre que l'urbanisme est né pour échapper à cette triplette explosive pour défendre la liberté (tout cela se passe à la Renaissance et comme par hasard la liberté est le thème de prédilection de cette époque), c'est comprendre ce qui se passe lorsque la cohérence de cette triplette part en c....s, c'est à dire lorsque "Dieu meurt" et que la Techno-Science reste seule face à une philosophie devenue sa servante au lieu de continuer le combat pour la liberté.>> Comprendre que l'urbanisme est né pour échapper à cette triplette explosive etc. etc. Encore faut-il entrer dans ce raisonnement, ce qui ne va pas de soi. ![]() |
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paul 07/01/2007 08:58 |
re : pouvoir et urbanisme |
Henry, c'est bien ce qui m'attriste le plus lorsque je passe sur ce forum, c'est le refus "d'entrer dans n'importe quel raisonnement" que ce soit, car c'est trop de travail. Entrer dans mon raisonnement sur la ville ne signifie pas être forcément d'accord, mais si on n'est pas d'accord, alors il faut aligner une critique de ma thèse et pas se contenter soit de se moquer d'un soit-disant ésotérisme, soit se dérober en concluant comme tu le fais. |
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Henry Faÿ 07/01/2007 13:00 |
aus der Luft gegriffen |
Ce n'est bien évidemment pas que c'est trop de travail, c'est que ça me paraît totalement illogique, et, pour ceux qui savent l'allemand "aus der Luft gegriffen" si on veut tiré par les cheveux, donc que je ne suis pas d'accord, ce que de manière lapidaire j'indique, mais je ne me dérobe pas. ![]() |
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shhh 07/01/2007 15:00 |
re : pouvoir et urbanisme |
L'idée est peut-être que la ville prend naissance comme organisation sociale et économique dotée d'un pouvoir propre qui ne soit inféodé ni au clergé ni aux détenteurs officiels et légitimés d'un savoir seulement technocratique, autrement dit un pouvoir qui serait d'inspiration démocratique. Maintenant si c'est pas ça que Paul veut dire, j'avoue ne pas comprendre non plus. Peut-être aussi que de temps en temps il serait bon qu'une idée soit moins compacte et plus fluide, au lieu de se présenter comme un bloc aride et confus, ou tout se mêle, et qui vous tombe dessus comme du béton. |
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Baltasar G. 07/01/2007 16:47 |
Au grand donneur de leçons devant l'Être |
Comme je vous comprends, Ô Grand Maître de Travail, Ô Exemple de Sagesse, Ô Guide Suprême de DDFC. Tous des fainéants "sur ce forum", tous des ramollis du bulbe, tous des ignorants ne se donnant même pas le mal de lire mes livres, qu'il est bien plus facile 'expédier en deux coups de cuiller à pot sans en avoir lu une seule ligne, n'est-ce pas ô Grand donneur de leçons de Travail à la mémoire courte ? |
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laurent nadot 07/01/2007 17:05 |
Mon ami Paulo |
Salut Paul Et si tu avais la gentillesse de rendre ton propos compréhensible, ne crois-tu pas qu'alors tu recevrais de la réponse tout aussi structurée ? La complexité d'une réflexion ne condamne pas son auteur à l'incommunicabilité. Une thèse complexe doit être décomposée en exposée en autant de sous-thèses brèves qu'il est nécessaire. A titre d'exemple je cite souvent le résumé (cf Boudon - Logique du social) de la thèse de Sombart sur l'absence de socialisme aux etats-Unis. La thèse, complexe et malaisée en tant que telel, gagne à être exposée en une vingtaine de sous-thèses élémentaires, ce qui réduit énormément la difficulté, laquelle subsiste : parvenir à se représenter la combinaison des différents facteurs et mécanismes sociaux qui sont en jeu. Ainsi mon cher Paul, toi qui es assurément l'un des plus courageux d'entre nous tous, un des plus acharnés au travail, eh bien plus ton propos est complexe, et plus l'effort de clarté t'est nécessaire. Inversement, te réfugier dans le jargon, les phrases alambiquées, les avalanches de citations et le sarcasme au lecteur, voila qui transforme ton propos en labyrinthe. Personne ne te suivra à distance dans un labyrinthe, même à l'odeur. L'époque est à la saturation : saturation du lecteur par le baratin (merci deleuze, derrida, bourdieu, baudrillard), saturation des esprits curieux par l'explosion du nombre de références disponibles (merci l'Internet), saturation des motifs de frousse (merci la presse). Aujourd'hui, celui qui veut être compris doit être clair. Ca n'interdit aucunement la complexité, bien au contraire. Mais si tu veux être lu et compris, c'est à toi qu'incombe le premier effort de communication. Amitiés. Laurent |
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Baltasar 07/01/2007 18:03 |
Au meilleur ami de PaulKob |
TRès honnêtement, Laurent, je ne vois pas ce qui permet de dire qu'un tel ou tel est "assurément" plus acharné que tout autre au travail. "Sur ce forum", chacun n'apporte que ce qu'il veut bien apporter et certains n'ont peut-être pas besoin de DDFC pour étaler leur science ou leur pseudo-science. Il est donc très dfifficile de mesurer la quantité de travail des uns ou des autres hors expression "sur ce forum". Si le travail se mesure au name-dropping ou à la quantité kolossale d'allusions destinées à épater la galerie des ignares dédéfféciens, alors, effectivement on peut décerner la médaille d'or, le tableau d'honneur, la palme, le trophée et la couronne de laurier, en pack groupé au Maître de la Question de l'Être. Le problème avec PK c'est que l'idée ne l'effleure même pas que le silence – ou la modestie – de beaucoup de connectés qui n'ont pas besoin comme lui de cette tribune renferme beaucoup plus de connaissances maîtrisées, de culture vraie et de travail que son étalage de marmelade. Que sait-il des connaissances et du travail des uns et des autres pour venir constamment faire reproche de l'ignorance et de la paresse des uns et des autres ? Erasme, puisqu'il faut être cuistre, l'aurait sans aucun doute pris comme modèle pour son Éloge de la folie. Enfin, Laurent, vous êtes un pote, un vrai. |
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B. 07/01/2007 18:05 |
re : pouvoir et urbanisme |
Oupse là, pardon pour les uns et les autres, les uns et les autres, les uns et encore les autres. Se relire avant d'envoyer. |
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Colle Pobish 07/01/2007 18:10 |
touche pas à mon pote |
Laurent est toujours cette vieille fripouille jésuitique qui s'amuse à me torpiller tout en passant de la pommade sur mes plaies suppurantes. Anyway, je ne suis plus moi-même myself perso qu'une immense suppuration intellectuelle à peine asséchée par le beaume laurentesque, petit salaud qui me charrie régulièrement ake la question de l'hêtre et ça me scie. So Baltie, don't even effleure my pote. Capito ? |
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