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doc justice 12/10/2007 22:49 |
Comment privatiser les services publics |
Sur ce forum j'ai des fans liberaux un peu grossiers. Il ne faut pas les decevoir. Voici donc un extrait du mode d'emploi pour xxxxxxx les peuples J'aime bien cette perle : "on peut supprimer des primes dans certaines administrations, en suivant une politique discriminatoire pour éviter un front commun de tous les fonctionnaires. Évidemment, il est déconseillé de supprimer les primes versées aux forces de l’ordre dans une conjoncture politique difficile où l’on peut en avoir besoin." OCDE - CAHIER DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE N° 13 La Faisabilité politique de l'ajustement (1996) extrait p29, 33 & 34 « La réduction des salaires et de l’emploi dans l’administration et dans les entreprises parapubliques figure, habituellement, parmi les principales mesures des programmes de stabilisation. En principe, elle est moins dangereuse politiquement que la hausse des prix à la consommation : elle suscite des grèves plutôt que des manifestations et elle touche les classes moyennes plutôt que les pauvres (il y a peu de fonctionnaires parmi les 40 pour cent les plus pauvres). Mais ce n’est pas parce que cette mesure peut se justifier du point de vue de l’équité qu’elle ne comporte pas de risque politique. En effet, il s’agit de secteurs où la proportion de salariés syndiqués est la plus élevée, où les salariés ne prennent pas de risque en faisant grève comme dans le secteur privé et, enfin, où la grève peut être une arme très efficace : l’économie est paralysée par une grève des transports ou de la production d’électricité ; et l’État est privé de recettes si les agents du fisc cessent de travailler. La grève des enseignants n’est pas, en tant que telle, une gêne pour le gouvernement mais elle est indirectement dangereuse, comme on l’a noté, puisqu’elle libère la jeunesse pour manifester. Ces grèves peuvent donc devenir des épreuves de force difficiles à gérer. Certes, le gouvernement peut toujours rétablir le calme en annulant les mesures qui ont déclenché la grève mais, ce faisant, il renonce à réduire le déficit budgétaire. Le gouvernement a toutefois les moyens de faire appel au pragmatisme des fonctionnaires. Il peut, par exemple, expliquer que, le FMI imposant une baisse de 20 pour cent de la masse salariale, le seul choix possible est de licencier ou de réduire les salaires et qu’il préfère la seconde solution dans l’intérêt de tous. Les expériences de plusieurs gouvernements africains montrent que ce discours peut être entendu. La Faisabilité politique de l'ajustement Si les analyses sur de larges échantillons ont montré une relation entre ces mesures d’austérité et les grèves, les études de cas nous ont aussi montré qu’il existe une marge de manoeuvre pour un gouvernement, qui a été exploitée avec succès dans certains pays comme le Maroc ou la Côte d’Ivoire. Les salaires nominaux peuvent être bloqués (ce qui allège rapidement la masse salariale en termes réels si le taux d’inflation atteint 7 ou 8 pour cent) ; on peut ne pas remplacer une partie des salariés qui partent en retraite ; ou bien l'on peut supprimer des primes dans certaines administrations, en suivant une politique discriminatoire pour éviter un front commun de tous les fonctionnaires. Évidemment, il est déconseillé de supprimer les primes versées aux forces de l’ordre dans une conjoncture politique difficile où l’on peut en avoir besoin. Comme on le voit, pourvu qu’il fasse des concessions stratégiques, un gouvernement peut, en procédant de manière graduelle et par mesures sectorielles (et non globales), réduire les charges salariales de manière considérable. L’essentiel est d’éviter un mouvement de grève générale dans le secteur public qui remettrait en question un objectif essentiel du programme de stabilisation : la réduction du déficit budgétaire. » « Mais la réforme la plus souvent nécessaire, et la plus dangereuse, est celle des entreprises publiques, qu’il s’agisse de les réorganiser ou de les privatiser. Cette réforme est très difficile parce que les salariés de ce secteur sont souvent bien organisés et contrôlent des domaines stratégiques. Ils vont se battre avec tous les moyens possibles pour défendre leurs avantages, sans que le gouvernement soit soutenu par l’opinion parce que les bénéfices de la réforme n’apparaîtront qu’après plusieurs années et seront diffus, tandis que les perdants seront touchés immédiatement. Plus un pays a développé un large secteur parapublic, plus cette réforme sera difficile à mettre en oeuvre, le cas limite étant celui des économies socialistes où les dangers sont les plus grands. Quelques précautions sont souhaitables. Cette réforme ne devrait tout d’abord pas coïncider avec un programme de stabilisation, car la coalition des opposants serait très dangereuse, avec la conjonction de manifestations de masse et de grèves dans des secteurs clés. Ensuite, il ne faut pas acculer ces salariés au désespoir en les licenciant purement et simplement. Des fonds de reconversion sont indispensables pour les réinsérer. Enfin, il est souhaitable, dans un premier temps, d'exclure de la réforme les secteurs stratégiques comme l’énergie ou les transports, quitte à prendre des mesures plus tard, dans une conjoncture politique et économique meilleure. Il est permis toutefois de nuancer cette estimation des risques : par rapport aux pays développés, les gouvernements des pays en développement ont plus de facilités pour intervenir. Par exemple, il leur est plus facile de faire dissoudre des piquets de grève ou de remplacer les grévistes par d’autres salariés. Il leur est aussi plus facile de réduire le poids de ces entreprises, par exemple en diminuant le financement des investissements ou en introduisant des concurrents privés lorsque l’activité le permet. L’expérience de certains pays où des opérations de rationalisation ou de privatisation ont pu être menées à bien (Bouin et Michalet, 1991), montre que les marges de manoeuvre d’un gouvernement peuvent être plus grandes dans les PED que dans les pays développés. Dans ces conditions, on peut parfois envisager la réforme de secteurs stratégiques dès le début, ce qui est souhaitable, en raison de l’incidence de cette réforme sur le reste de l’économie. Comment adapter la constitution à l’ajustement On raisonne habituellement sur la faisabilité politique de l’ajustement, toutes choses égales par ailleurs, en prenant le cadre institutionnel comme une donnée exogène. Or, il est tout à fait démocratique de changer ce cadre avec l’accord de la population. L’expérience montre en effet que certaines dispositions constitutionnelles sont un véritable obstacle à l’ajustement. C’est le cas par exemple de l’Équateur, où la brièveté des mandats et l’absence de coalition parlementaire stable à cause du scrutin proportionnel ont empêché les présidents qui se sont succédé pendant les années 80 de mener à bien des programmes de stabilisation indispensables. Par ailleurs, deux études (Roubini et Sachs, 1989 ; et Grilli, Masciandaro et Tabellini, 1991) ont montré que les pays où le parlement était élu par un système à vote majoritaire maîtrisaient mieux leur dette que ceux où il était élu à la proportionnelle. Des réformes, comme celles sur la longueur des mandats, le mode de soutien, le référendum ou le droit de grève, peuvent faciliter l’ajustement. La longueur des mandats est une variable importante, parce que l’ajustement est caractérisé par des effets négatifs à court terme et positifs à moyen ou long terme. Si les mandats du parlement ou de l’exécutif sont trop courts, l’application de programmes de stabilisation sera rendue très difficile, puisque l’échéance électorale arrivera avant l’heure des bénéfices de l’ajustement. Il importe donc que les mandats durent au moins cinq ans, étant entendu que le nouveau gouvernement utilise les premiers mois — la période où la résistance au statu quo est la plus faible — pour prendre les mesures impopulaires. De plus, il faut veiller au regroupement des élections, afin de ne pas transformer une série de scrutins en une suite de référendums sur l’ajustement. Pour qu’un gouvernement ait la marge de manoeuvre nécessaire pour ajuster, il doit être soutenu par un ou deux grands partis majoritaires et non par une coalition de petits partis, ce qui conduit à préférer le scrutin uninominal au scrutin proportionnel pour l’élection du parlement (ou pour le moins à conseiller une combinaison des deux modes de scrutin). D’autres moyens permettent de renforcer l’exécutif, comme la possibilité de pouvoirs spéciaux temporaires ou un contrôle ex post par le pouvoir judiciaire, afin d’éviter que des juges puissent bloquer ex ante l’application du programme. Le référendum peut être une arme efficace pour un gouvernement dès lors qu’il en a seul l’initiative. En effet, les groupes d’intérêt qui s’opposent à des mesures d’ajustement défendent souvent des intérêts particuliers et minoritaires sous le voile de l’intérêt général. Le recours au référendum pour faire approuver une mesure précise permet au gouvernement d’expliquer sa politique et de disloquer une coalition d’opposants.» |
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. 12/10/2007 22:51 |
re : Comment privatiser les services publics |
auriez vous l'obligeance de renvoyer à la source internet svp |
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. 12/10/2007 23:08 |
re : Comment privatiser les services publics |
http://leruisseau.iguane.org/IMG/OCDEcahierpolitique13.pdf A> << LES IDÉES EXPRIMÉES ET LES ARGUMENTS AVANCÉS DANS CETTE PUBLICATION SONT CEUX DES AUTEURS ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CEUX DE L'OCDE OU DES GOUVERNEMENTS DE SES PAYS MEMBRES. >> Ceci jette une sérieuse ombre sur la crédibilité militante qui prétend voir dans ce cynisme un peu primaire la preuve de la ligne mise en oeuvre par l'OCDE. |
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.. 12/10/2007 23:09 |
re : Comment privatiser les services publics |
l'attachement pathologique au service public doit être considéré comme un syndrôme infantile, rien de plus, rien de moins |
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dom 12/10/2007 23:17 |
puf! |
Le référendum peut être une arme efficace pour un gouvernement dès lors qu’il en a seul l’initiative. En effet, les groupes d’intérêt qui s’opposent à des mesures d’ajustement défendent souvent des intérêts particuliers et minoritaires sous le voile de l’intérêt général. voila une vérité! |
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doc justice 12/10/2007 23:26 |
re : Comment privatiser les services publics |
Voilà le doc original : http://www.oecd.org/dataoecd/24/23/1919068.pdf D'ailleurs ce cahier a tellement choqué dans certains milieux (les visiteurs de ce forum apprecieront de savoir qu'on le trouve cité par "Reconstruire l'école" et "Sauver les lettres") que l'ocde a du se fendre d'un communiqué. De toute façon ces idées en circulation reflètent un état d'esprit et elles n'ont pas été perdues pour tout le monde. C'est ainsi que des methodes a priori conçues pour tuer un secteur public déficitaire ont été appliquées à des secteurs publics largement beneficiaires comme les assurances, le monopole d'edf ou le monopole postal, sans parler de l'education qui n'a pas vocation à être rentable d'un point de vue ethique |
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Doc Korzybski 12/10/2007 23:35 |
le jeu du diagnostic |
Ce qui est génant dans ce débat permanent sur/autour des services publics : - les uns semblent littéralement obsédés par le scénario d'une "casse" ou d'une "destruction", à l'issue de laquelle apparemment la vie ne mériterait plus d'être vécue, à moins que ce ne soit la société qui ne mérite plus d'être vivable, ou mieux (pire), la démocratie qui y perdrait à la fois son nom, son âme, sa raison d'être etc Cette première position peut être résumée "Hors du service public point de vie digne d'être vécue". - en face on trouve les autres, ceux qui ne considèrent pas le service public comme l'outil indispensable, universel, inamovible (bref : l'outil-miracle) de l'organisation sociale ; ils ont l'imprudence de le dire, et parfois ils le martèlent, probablement pour le plaisir d'escagasser les précédents. Ca n'est pas très malin de leur part. De même que ça n'est pas très malin de la part des premiers, de débarquer un peu partout avec leur catéchisme et leur vérité définitive, essentielle, détenue par eux et par eux seuls. De mon point de vue, l'aberration sémantique est plutôt du côté des premiers qui, dans leur propos, manient d'ailleurs assez fréquemment l'implicite, ce qui est signe d'un niveau de conscience assez faible, mais passons. En assimilant systématiquement le service public à la seule organisation sociale acceptable, ils ne répondent jamais à la question que leur posent leurs adversaires : que faire quand ledit service public arrive au bout de son efficacité ? Que faire quand le service public devient impossible à financer ? En outre les partisans de l'assistanant social confondent la fin avec les moyens : pour eux le Service Public tel qu'ils le connaissent est devenu une fin en soi, la seule façon acceptable de vivre en société. Parallèlement, ils croient constater ("diagnostiquer") chez leurs adversaires une volonté d'éradiquer le Service Public, alors que la réduction (et la suppression plausible) dont il s'agit, n'est pas celle du service public dans son ensemble, mais de certains organes du secteur public, ceci pour maintenir le service, en en confiant la fourniture à d'autres formes d'organisation. Outre la conception évidemment fixiste que les premiers se font de la société (ce qui a été mis en place ne doit pas être supprimé, quand bien même cela serait devenu inefficace, contre-productif, ruineux, truffé d'effets pervers) il est permis de s'inquiéter soit pour eux, du fait de leur aveuglement social, soit pour la société qui avec eux abrite ce en quoi on est en droit de "diagnostiquer" des enclaves corporatistes. Doc Korz. |
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korz 12/10/2007 23:37 |
un peu de concret svp |
Réponse à 23h26 : Il faudrait démontrer par le menu qu'il y a un lien entre ces textes et ce qui a été objectivement fait. Faute de quoi, on reste dans le procès un peu creux, où les uns martèlent les évidences que leur suggèrent leurs conviction, mais où dans les faits, on ne voit pas grand chose de bien probant. Korz |
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I love smileys 12/10/2007 23:43 |
you know you do too |
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What do you mean 12/10/2007 23:45 |
re : Comment privatiser les services publics |
Ce texte extirpé de l'OCDE par des militants avec la prétention d'y lire l'alpha et l'oméga de ce qui les fait enrager, ce texte tout comme l'agumentation qui y est attachée, est une baudruche. Ayant trouvé un texte qui leur semble crapuleux et qu'en effet on peut lire comme un exercice de management cynique, nos amis prétendent qu'il est en lien direct avec la réduction du secteur public. Sauf que ce lien est tout sauf démontré. Le problème c'est que, quand on est armé de convictions forcenées, on croit diagnostiquer quand on interpète, et on croit démontrer quand on vaticine. Nos amis feraient mieux de se pencher sur le comportement des fonctionnaires, où ils trouveraient bien plus aisément, par les abus divers de pouvoirs, de prébendes, de privilèges, les véritables causes de la disgrace dans laquelle nous avons vu tomber le service public de notre beau pays. |
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gag 13/10/2007 00:08 |
re : Comment privatiser les services publics |
marrant comme ces salauds de fonctionnaires savaient fournir un tarif postal ou de l'energie moins chere que n'importe quelle boite privée avec en plus des bureaux de proximité dans le moindre patelin. |
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gog 13/10/2007 00:19 |
re : Comment privatiser les services publics |
sauf erreur ceux-là ne sont point ici incriminés comme étant des salauds, cela dit ils ne sont pas non plus créitables d'etre les concepteurs de ce formidable système dont ils ne sont que les agents, il eut mieux valu écrire "... le comportement de certains fonctionnaires" tant il est vrai qu'une minorité agissant dans le mauvais sens est capable de détruire une organisation qui s'avérait excellente et performante non non voyons ceux qui ont pourri l'ensemble ce sont bien sur les délégués du personnel où avais-je la tête |
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Pierre 15/10/2007 08:01 |
re : Comment privatiser les services publics |
En général, ceux qui défendent les services publics ont non seulement une position éthique (mutualiser la santé et l'éducation), une position politique (garder son independance energetique, créer une société apaisée et non une société de guerre de tous contre tous), mais aussi une vision pragmatique. En effet, ils ont fait l'experience de services publics qui fonctionnaient bien mieux que les boites privées. A titre personnel, j'ai connu une epoque où le courrier était plus rapide qu'aujourd'hui ; où le facteur passait 3 fois par jour ; où le facteur était un être humain avec qui on pouvait discuter ; où les colis n'étaient pas perdus par des filiales opaques de la poste ; où on pouvait poster sa lettre dans le train du soir où dans un bureau de poste de proximité... (10.000 bureaux ont été fermés au nom de la concurrence). Le principe appliqué par le service public postal auto-financé était de financer les bureaux de poste deficitaires de village par les bureaux de poste de grandes villes. Le principe actuel de supprimer tout ce qui est deficitaire est un principe à la con qui nous oblige à vivre comme des bêtes |
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comme des betes 15/10/2007 14:07 |
re : Comment privatiser les services publics |
Mais si cette époque appartient au passé, mieux vaudrait replacer le phénomène dans le temps et donc dans son histoire propre. Toute organisation sociale peut régresser, pour des raisons internes (le fonctionnariat pourrait être un germe de régression) ou externes (le secteur public tenaitt surtout par des apports extérieurs, que la société n'est peut-être plus capable de fournir). Quand à la société de "guerre de tous contre tous", elle s'alimente fort bien aux corporatismes fort actifs que mettent en oeuvre les privilégiés, visant leur intérêt tout en affichant (et probablement en s'imaginant) qu'ils défendent celui de tous. Notez qu'ici je tente de proposer des explicaitons techniques, pendant le bref espace de temps qui sépare votre post apparemment technique, et le moment où vous allez sortir la banderole de clichés, puisque vous reconnaissez être obligé de penser comme une bête. |
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? 15/10/2007 16:08 |
re : Comment privatiser les services publics |
<< 10.000 bureaux ont été fermés au nom de la concurrence >> Il serait plus exact d'invoquer la raison budgétaire. Justifiée ou non, c'est d'ailleurs le problème. Mais pourquoi confondre la concurrence avec les principes élémentaires de la gestion, fut-ce celle d'un monopole ? |
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rascal 15/10/2007 19:06 |
l'amui ricoré |
créer une société apaisée et non une société de guerre de tous contre tous c'est pour cela qu'on a créer des regimes speciaux, de maniere a créer une République de nanti face a des cons de travailleurs, trop cons pour ne pas bénéficier des services spéciaux, la gestion de la camif est l'exemple même de la réussite du systeme, quant a la visite de l'ami déchiré on s'en fout de la proximité, si toi tu as du temps a perdre grand bien te fasses, mais de savoir que la balance se balade pas loin de chez toi pour savoir si a l'epoque tu payais la redevance, ce n'était pas forcement apprecié de tout le monde, mais encore plus réaliste le cout, pour les entreprises des greves a répétitions du secteur public a été tel que certains ont été obligé de créer leurs services de courrier ne serait ce que pour que la facturation circule, la mémoire courte Pierre, trop courte.... la poste ne defend que son interet, pour preuve elle vend des produits financiers merdiques que n'importe quel bureau de tabac pourrait vendre, la poste ne peut pas arriver a avoir la compétance d'une banque, il suffit d'avoir 4 ronds sur un compte pour que le village soit au courant. mais encore comment se fait il que les fonctionnaires partent a 60 ans en retraite, probablement parce qu'il sont aussi cons que les travailleurs du privé, il est toujours amusant de lire la confusion des droits régaliens déformés par la militance |
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casse-croûte 15/10/2007 19:24 |
re : Comment privatiser les services publics |
Produits tout aussi merdiques que ceux proposés par d'autres banques, et parfois en commun avec elles (cf les produits dont le fonctionnement est géré par la CNP). Le village peut aussi être au courant des 4 sous que tu places au crédit agricole du coin. |
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Tristan 15/10/2007 22:59 |
re : Comment privatiser les services publics |
En tant que particulier, la privatisation des postes européennes signifie très concrètement pour moi une forte hausse des prix et une forte baisse du service. Cette année, 50% de mes colis non assurés ont été perdus! La pression pour que je choisisse des solutions assurées est donc forte! Il y a maintenant tellement d'intermediaires, de filiales et de transporteurs qui se refilent le colis entre 2 bureaux de poste européens que les réclamations n'aboutissent jamais. Les livreurs ne sont plus des fonctionnaires assermentés mais des vacataires quasi-analphabètes (cf les bordereaux illisibles) qui de plus n'ont pas le droit d'avoir la clef PTT-digicode pour accéder aux immeubles. Comme ils sont visiblement débordés (on les voit livrer en courant), je ne sais pas trop ce qui les empêche de livrer chez un copain en une seule fois tous les colis sans code-barre. J'ai cru comprendre que la concurrence postale fait que les postes ne s'interessent plus qu'à la clientèle juteuse des entreprises. |
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rascal 16/10/2007 09:30 |
re : Comment privatiser les services publics |
le bon temps ou l'on ne pouvait pas envoyer par la poste un colis de plus de 5 kilogs et de plus de 90 cm mémoire courte encore eh le CA n'a plus que des representations sporadiques dans les village quand il n'a carrement pas deserté les lieux... tout se paie, la facture est la. |
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I Mean 23/10/2007 06:28 |
re : Comment privatiser les services publics |
Moi je pense qu'il faut supprimer tout ça et coller tout le monde à la moitié du smic, en attendant de s'en débarasser pour de bon. Comme ça on sera enfin entre nous, nous les riches... Et au moins on s'enrichira... Pas vrai, rascal ? |
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Wadayamine 23/10/2007 18:01 |
re : Comment privatiser les services publics |
Vous ne parlez que suppression mais c'est vous qu'il faudrait supprimé vous et les suppots des multinationales alors que le seul modèle économique viable c'est un pays reposant sur le service public seule solution capable de fournir du travail à tous les fonctionnaires seule façon de vivre dignement comme chacun sait. |
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Nazdeb 20/12/2007 11:30 |
re : Comment privatiser les services publics |
Augmentation des tarifs GDF à venir, alors que les bénéfices ne cessent de croître... Je confirme ce que pense, tenez, Michel Rocard himself, s'exprimant il y a quelques jours dans le Nouvel Obs (d'ailleurs où l'ai-je classé cet article) : le problème ou disons plutôt la chienlit de notre époque, c'est l'actionnariat ; c'est lui qui bouffe tout, détruit tout, appauvrit tout... Ah sacrée bande d'espèces de (---) ! ------------------------------- http://olivierbonnet.canalblog.com/archives/2007/12/19/72833 45.html 19 décembre 2007 Pourquoi la hausse du gaz est scandaleuse Passée presque inaperçue hier, la confirmation de la prochaine augmentation du gaz est tombée de la bouche de la ministre de l'Economie. Sans susciter beaucoup de commentaires. Il faut pourtant rappeler que le PDG de GDF avait promis la stabilité des tarifs jusqu'en 2010, que son entreprise bat chaque année son niveau record de bénéfices, mais que ses actionnaires exigent des dividendes toujours plus élevés. Au moment où le gouvernement prétend se démener pour lutter contre la baisse du pouvoir d'achat, il donne son aval à une nouvelle ponction sur les revenus, sur un poste budgétaire vital. Les ménages modestes qui, déjà, ne s'en sortent plus, seront les premières victimes. Mais les actionnaires du futur GDF-Suez feront bombance. Deux simples mots : service public. L'idée que certains biens ou prestations ne sont pas des marchandises comme les autres, qu'ils sont indispensables à une existence décente et que le rôle de l'Etat, dans un pays riche, est de s'assurer que ses ressortissants n'en soient pas privés : que chacun dispose d'un minimum, puisse par exemple se nourrir, se soigner s'il est malade, avoir un toit au-dessus de la tête, la possibilité de se chauffer... Une élémentaire solidarité nationale commande que ce type de besoins de base ne soit pas exploité pour que des actionnaires privés touchent de juteux dividendes. Quand de plus en plus de Français tirent chaque mois le diable par la queue, n'y arrivent plus, décrochent peu à peu, plongent dans la spirale de l'endettement, ne peuvent pas se loger décemment, le pouvoir est impuissant à cacher que les inégalités se creusent et que, hormis la minorité qu'il chouchoute - qu'il a fallu protéger d'un bouclier fiscal -, la plupart de nos concitoyens vit de plus en plus difficilement. La pathétique réponse sarkoziste réside dans l'exhortation à toujours plus de labeur. Il faut travailler plus, sacrifier repos et vie personnelle, partir plus tôt, rentrer plus tard, abandonner le dimanche chômé qui permet de passer un peu de temps en famille, d'accompagner les petits faire du sport, bientôt renoncer aux vacances... Et l'on nous somme d'endurer cette existence pendant toujours plus longtemps, avant d'avoir droit à une retraite (de misère) : voilà le progrès social vu par le Président ! Sans compter que le "travailler plus pour gagner plus" et les mesures en passe d'être votées à l'Assemblée nationale, censées doper le pouvoir d'achat - se souvient-on que son amélioration figurait déjà dans l'objectif de la loi Lagarde de juillet et son paquet fiscal ? -, ne concernent bien évidemment qu'une minorité de Français. Les salariés à qui les employeurs accorderont des heures supplémentaires, consentiront à verser des primes défiscalisées, accepteront de racheter les RTT. Nombre de ceux-là, étranglés financièrement, n'auront d'autre choix que se résigner à l'allongement du temps de travail, si bien que mettre en avant le volontariat, dans ce contexte économique de bas salaires et de chute du pouvoir d'achat, est une nouvelle imposture. Et tous les autres ? Ceux à qui on ne propose pas plus de 20 heures par semaine, les temps partiels subis, les précaires, les chômeurs, les retraités, comment vont-ils faire pour travailler plus ? Eux sont juste condamnés à se serrer toujours davantage la ceinture. Et ils paieront des franchises médicales s'ils sont coupables d'être malades ! Et les anciens les plus modestes devront s'acquitter de la redevance audiovisuelle - qu'ils s'estiment heureux qu'on leur fasse royalement cadeau, juste pour cette année, de 50% de son montant ! Ce sont toujours sur les mêmes que pèse encore l'augmentation galopante des denrées alimentaires. C'est dans ce contexte général que la ministre de l'Economie annonce qu'elle va autoriser GDF à augmenter les tarifs du gaz. Flash back. Nous sommes en mars 2006 et Gaz de France annonce un bénéfice record de 1,743 milliards d'euros, en hausse de 29%. Son PDG, Jean-François Cirelli, observe qu'il s'agit "du bénéfice le plus élevé de son histoire". "Nos perspectives de croissance sont favorables" ajoute-t-il. Et le groupe de claironner qu'il vise pour 2006 un bénéfice net supérieur à 2 milliards d'euros et qu'il va verser à ses actionnaires un dividende en hausse de 48% pour 2005, qui "progresse au-delà" de l'objectif fixé par le groupe lors de l'ouverture du capital, se félicite Cirelli. Formidable donc ? Eh bien non, ce n'est pas assez : il réclame à cor et à cris une augmentation des tarifs du gaz. La précédente remonte à novembre, de 3,8%. Après celle de juillet, de 4%. Avec la régularité d'un métronome, le prix grimpe tous les 5 ou 6 mois : Thierry Breton, alors ministre UMP de l'Economie, accorde une nouvelle augmentation de 5,8%, qui entre en vigueur le 1er mai dernier. On apprend au même moment qu'il donne également son accord à l'augmentation du... salaire du PDG, de 1,8% - Cirelli émarge désormais à 309 981 euros bruts annuels -, assortie pour la première fois d'un bonus sur résultats (plafonné à 40% du fixe). «70% de cette prime sont versés sur des critères purement financiers. En gros, si l'objectif de 2 milliards de résultat net fixé pour 2006 est dépassé, Cirelli touche sa prime. Or, les seules variables d'ajustement pour le bénéfice, c'est la hausse des tarifs et celle de la productivité», explique alors un responsable de la CGT dans Libération. Pour gagner (encore) plus, le PDG de Gaz de France n'a donc pas le choix : il doit augmenter la rémunération des actionnaires. Alors il tond la laine sur le dos des 11 millions de particuliers abonnés au gaz. Lors de l'augmentation de mai dernier, il avait pourtant juré qu'il ne s'en produirait plus jusqu'en 2010 ! Il ne fallait pas le croire. Dans le contexte de la fusion annoncée avec Suez, sur le point d'aboutir, alors qu'on promet aux actionnaires une "politique dynamique de distribution de dividende" (+50% en 3 ans), il faut prendre l'argent là où il est : dans les poches des usagers ! Alors Christine Lagarde, ardente défenseure du pouvoir d'achat, a donné son feu vert à une nouvelle augmentation. De moins de 6%, c'est tout ce qu'on sait pour l'instant. La nouvelle est passée discrètement hier, parmi les brèves, sans que les médias ne questionnent la légitimité de l'opération, ni ne rappellent les chiffres : les bénéfices de GDF sont passés de 1,15 milliards d'euros en 2004, à 1,75 milliards en 2005, puis à 2,6 milliards en 2006 et, au premier semestre 2007, GDF a déjà réalisé un bénéfice de 1,51 milliards d'euros. Pendant ce temps-là, si l'on ajoute la hausse vertigineuse du prix du fioul, la voie est ouverte pour que, dans un pays qui comptait en 2005 11% de pauvres (vivant avec moins de 800 euros par mois), selon la statistique de l'INSEE publiée en juillet dernier, les gens meurent désormais de froid dans leurs maisons, faute de pouvoir payer une énergie de plus en plus chère. Mais pour les actionnaires du futur GDF-Suez, tout va bien. Archives Plume de presse : Le PDG de Gaz de France se moque du monde (16 mars 2006), L'injustice sociale sent le gaz (22 mars 2006), Hausse des tarifs du gaz... et du salaire du PDG ! (4 avril 2006) et GDF-Suez : Sarkozy renie sa promesse (4 septembre 2007). Posté par Olivier Bonnet à 08:13 ------------------------------- ![]() |
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Unpassant 20/12/2007 16:49 |
trop bien Doc Korz |
![]() Comme quoi il y a D.K. ![]() ![]() |
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Henry Faÿ 20/12/2007 17:37 |
tout sauf défenseure |
ardente défenderesse ![]() |
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Passant 20/12/2007 19:38 |
c'est où above? |
Il faut avoir lu la logorrhée ci-dessus pour dénicher cette horreur. |
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Nazdeb 21/12/2007 11:00 |
re : Comment privatiser les services publics |
Z'avez raison, c'est de la logorrhée, copieusement fournie en chiffres et faits, admettez tout de même. Mais j'aurais dû carrément mettre du Rocard... Z'en voulez ? Allez, hop. Bonne lecture. -------------------- http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2249/articles/a36 2300-.html Michel Rocard : La crise mondiale est pour demain 15 décembre 2007 La financiarisation, la prise du pouvoir sur l’activité économique par l’actionnaire ont entrainé une diminution des revenus du travail, un chômage et une précarisation généralisés qui remettent en cause l’équilibre du système en étranglant la demande, et en privilégiant la spéculation à court terme sur l’investissement productif. Jusqu’à présent, ce déséquilibre structurel a été compensé par un recours au crédit de plus en plus massif par les états et les ménages . Mais tout le monde sait que cette pyramide de dettes ne sera jamais remboursée. L’heure - douloureuse - de régler les comptes a-t-elle sonné ? Michel rocard répond aux questions de Jean-Gabriel Fredet et François Armanet pour Le Nouvel Observateur, 13 décembre 2007 Avec les excès de la « financiarisation » de l’économie, on entend souvent dire que nous sommes à la veille d’une crise mondiale de l’ampleur de celle de 1929. Qu’en pensez-vous ? Nous sommes dans une situation étrange : les signes avant-coureurs d’une crise mettant en cause l’équilibre général de l’économie s’amoncellent et pourtant les « opérateurs » restent silencieux. Ils ne disent rien alors que pour la première fois, depuis deux cents ans, le capitalisme est combattu non par ses vaincus, ses pauvres ou par les intellectuels, porte-parole des vaincus, comme Marx ou Engels, mais par des économistes objectifs. Aujourd’hui, la critique vient du coeur du système. L’avant-dernier livre de Patrick Artus, un des économistes français les plus respectés [1], était intitulé : « Le capitalisme est en train de s’autodétruire ». Son dernier livre porte un titre prémonitoire : « les Incendiaires ». Les « incendiaires » en question sont les banquiers centraux. Il doit vraiment y avoir quelque chose de pourri dans notre système pour que Joseph Stiglitz, prix Nobel américain d’économie, ose, lui, titrer son dernier un ouvrage « Quand le capitalisme perd la tête ». Qu’est-ce qui vous rend si pessimiste ? Pour illustrer mes propos, je partirai de l’évolution de la dette des Etats-Unis (dette des ménages, des entreprises et de l’Etat) sur une longue période. On voit clairement son envolée depuis 1982 (présidence Reagan) jusqu’à 2005 (présidence George Bush), en dépit d’une certaine stabilisation sous Clinton. Lors de la crise de 1929, l’endettement américain - environ 130% du produit national - était déjà « au coeur du système ». Aujourd’hui il atteint plus de 230% ! Pour éviter la faillite, le système financier américain doit emprunter 2 milliards de dollars par jour ! Voilà ma première inquiétude. Vous me direz - et c’est la deuxième bizarrerie de notre situation - que le système financier s’est « atomisé » : si les grandes banques mondiales par qui le scandale arrive sont quatre fois plus grosses qu’en 1929, elles opèrent dans un marché 50 à 100 fois plus gros puisque les transactions quotidiennes se comptent en dizaines de milliards de dollars. Cette dilution, cette atomisation a amorti les crises qui ont réapparu depuis 1990. Il faut rappeler que de 1945 à 1980 le monde n’a connu que des faillites nationales, pas de crises mondiales. C’était un des grands succès du capitalisme régulé. Le problème - et revoilà mes inquiétudes -, c’est que depuis 1980 la sphère financière a pris une importance colossale. Du coup, nous sommes confrontés à des crises financières de grande ampleur récurrentes : crises latino-américaines dans les années 1980 qui ont affecté tout le continent américain ; crise asiatique dans les années 1990 qui a fait des dégâts énormes même si elle est restée circonscrite à une douzaine de pays, crise du système monétaire européen en 1992, éclatement de la bulle de l’e-économie en 2000. Les centaines de milliards de dollars carbonisés par l’effondrement des valeurs boursières à l’occasion de cette dernière secousse sont comparables aux pertes enregistrées lors de la crise de 1929. Les chocs sont moins instantanés, moins brutaux, moins impressionnants peut-être aussi, mais ils sont quand même terrifiants, même si l’atomisation des marchés les a rendus moins soudainement brutaux. Regardons maintenant les choses de plus près en commençant par la dette. La dette américaine hors banques vient d’atteindre 39 000 milliards de dollars. Il est évident qu’elle ne sera jamais remboursée. Nous sommes dans une logique qui ne laisse espérer aucun retournement de tendance. Le problème est donc celui de la « soutenabilité » de cette dette grossie chaque jour de ses intérêts composés. Jusqu’ici, des taux d’intérêt historiquement bas permettaient d’emprunter et de l’honorer. Avec la hausse du prix du pétrole qui hésite cette semaine à passer la barre des 100 dollars le baril et l’envolée des prix des produits agricoles, dopés par l’augmentation de la demande alimentaire de l’Inde et de la Chine, cette possibilité est en train de disparaître. Je m’explique : pour contrer le retour de l’inflation, les banques centrales sont obligées de relever leur taux d’intérêt. C’est le devoir de Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, et certaines institutions comme la Banque d’Angleterre n’hésitent pas à augmenter franchement leur prix de l’argent. L’atomisation du marché nous a jusqu’ici préservés d’une crise générale, mais les miracles n’ont qu’un temps. Comment en est-on arrivé à cette dette colossale alors qu’il y a tant d’argent disponible ? Ce passage d’un équilibre à un déséquilibre massif, généralisé, tient au changement de la répartition du produit national brut, entre les « salaires » (salaires et revenus de protection versés par la Sécurité sociale) et les « profits » (bénéfices industriels, honoraires des professions libérales, rémunérations « directes » sur le marché). Ce mouvement est très sensible en France mais on l’observe aussi aux Etats-Unis et dans l’ensemble des pays européens, y compris les pays de l’Est rejoints à toute allure par le capitalisme. En gros, les salaires sont passés de 71% du PIB en 1981 à 60% en 2005. Près de 11 points de chute ! Aujourd’hui, en France, si le produit intérieur brut avait conservé le même partage qu’en 1981, les ménages auraient dépensé en salaires et revenus de Sécurité sociale 130 milliards d’euros de plus. Affectés à la consommation, ces 130 milliards auraient donné au moins 1 point de plus de croissance chaque année. Et nous aurions eu en France un demi-million de chômeurs de moins. Que s’est-il passé ? Comment s’explique ce nouveau « partage » entre salaires et profits ? Pour comprendre la perversité de ce nouveau partage qui ne permet plus à la consommation de soutenir la croissance et, à terme, de créer les moyens de rembourser la dette, il faut se rappeler comment a fonctionné le capitalisme triomphant de 1945 à 1975. Pendant trente ans, l’économie occidentale a progressé au rythme de 5% l’an, sans jamais de crises financières et avec un chômage quasi nul (2% de la population active, c’est à peu près le chômage frictionnel dû à la mobilité professionnelle) . Les raisons de cette embellie ? Précisément les mauvais souvenirs de la grande crise de 1929, de son cortège de malheurs avec la prolétarisation des classes moyennes et finalement la guerre. Pour que pareille catastrophe ne se reproduise pas, le monde occidental avait mis en place trois types de correction dont chacune a pour père une personnalité exceptionnelle : lord Beveridge, lord Maynard Keynes et Henry Ford. Beveridge, c’est l’Anglais inventeur de la Sécurité sociale, qui a théorisé le fait qu’en faisant beaucoup de protection sociale non seulement on humanisait le système, mais on le stabilisait en empêchant la demande - maintenue au moins au tiers du pouvoir d’achat - de tomber. Deuxième régulateur, Keynes. Message aux dirigeants politiques : au lieu d’utiliser la politique monétaire et budgétaire comme des instruments de régulation nationale, utilisez-la pour accélérer ou décélérer les secousses venant de l’extérieur, du marché mondial, là où les pays démocratiques s’affrontent. Cela a marché. Nous en avons eu la preuve expérimentale pendant trente ans. Le troisième régulateur, Henry Ford, est américain. Cet industriel disait : « Je paie mes ouvriers pour qu’ils m’achètent mes voitures. » Avec le New Deal, les grands travaux de Roosevelt, cette politique de hauts salaires et de fidélisation des salariés qualifiés a permis à l’économie américaine de repartir très vite après la crise de 1929. La France a utilisé le Plan, ce forum entre syndicats, patrons et Etat, réunis pour préserver un haut niveau de demande (donc de salaires) afin de permettre des anticipations de consommation forte. Bref, nous nous sommes tous peu ou prou lancés dans des politiques de reconnaissance du monde salarial et de légitimation d’une politique de hautes rémunérations parce que, concernant la moitié basse de la population, ces dernières sont presque entièrement affectées à la consommation. Et fondent la croissance. Résultat : une croissance soutenue, mais avec un grand absent, l’actionnaire - une des composantes du « profit », selon la comptabilité nationale. Il a été le grand oublié en termes de distribution de dividendes pendant toute cette période. Tout a changé dans les années 1990 avec l’apparition des fonds et d’abord des fonds de pension. L’actionnaire s’est organisé et, s’agissant de sa retraite, a exigé un retour sur investissement de plus en plus élevé. Corollaire : une pression de plus en plus forte sur les salaires qui ont cessé de progresser au rythme d’antan avant de décroître en valeur absolue. Les fonds d’investissement - moins du quart des fonds de pension mais plus agressifs - ont intensifié la tendance. Et les fonds d’arbitrage ou hedge funds jouent le même jeu. Pour garantir aux actionnaires une rémunération élevée, tous n’hésitent pas à démanteler leur proie et à vendre par appartements. Au grand dam des salariés réduits à la dimension de variable d’ajustement. Le nouveau système - tout pour les actionnaires, le moins possible pour les salariés - est devenu presque caricatural avec les hedge funds, ces fonds spéculatifs. L’ensemble de ces fonds sont présents désormais dans toutes les entreprises du monde occidental de plus de 2 000 salariés. Leur pression s’est d’abord exercée sur les PDG qui ne distribuaient pas assez de dividendes : ils ont très vite valsé. Elle s’est traduite ensuite par l’externalisation des toutes les fonctions - entretien, maintenance, services sociaux internes -, dont les salariés étaient indexés sur les personnels qualifiés qui faisaient le renom de l’entreprise. Tous ces gens-là ont été chassés et recasés dans des PME désyndicalisées, soumises à des contraintes salariales énormes parce que les fabricants, les donneurs d’ordre, peuvent changer de sous-traitants sans préavis. C’est comme ça que s’est instituée la précarisation du marché du travail (16% des salariés français aujourd’hui) avec, comme conséquence de cette réduction « contrainte » des heures travaillées, un gel ou un recul des salaires, l’apparition de working poors et de vrais pauvres sans travail. Avec une pauvreté de masse évaluée à 10 millions de personnes en Grande-Bretagne et entre 5 et 6 millions en France, la part des salaires dans le PIB a évidemment reculé par rapport au « profit » réinvesti de manière spéculative. D’où, faute d’une demande suffisante, une croissance anémiée, incapable de contenir l’hémorragie des déficits et une dette de plus en plus difficile à rembourser. Recherche d’une plus-value instantanée, spéculation effrénée et, comme l’indique la crise des crédits hypothécaires aux Etats-Unis, « titrisation » des créances et création de produits de plus en plus sophistiqués plongeant les marchés dans l’opacité : tous les ingrédients d’une crise d’ampleur sont réunis. Mais la donne aussi a changé : il y a la croissance générée par les pays émergents qui relaie la locomotive américaine défaillante. Il y a aussi l’abondance de liquidités : pétrodollars et excédents structurels chinois ou japonais. Par rapport à l’économie physique réelle, ces liquidités sont en effet sans précédent. Mais elles ne s’orientent pas vers l’investissement long. Elles préfèrent les investissements financiers spéculatifs. Tous les banquiers vous le diront, malgré leur affinement, les politiques économiques ne peuvent rien sur l’usage et l’évolution de ces liquidités. Ce dysfonctionnement, culturel dans sa nature, structurel dans son résultat, est terrible. Personne ne sait comment ça peut finir, et j’ai la conviction que ça va bientôt exploser. J’en tire deux conclusions. La première, c’est qu’il faut des réponses mondiales, en réformant les institutions créées il y a plus d’un demi-siècle à Bretton-Woods. Nouveau directeur du Fonds monétaire international, notre ami Strauss-Kahn est aux commandes d’un « machin » qui n’est pas opérationnel car il n’a pas les moyens de contrer ces nouvelles crises. Mais il a l’information : c’est l’endroit central pour émettre un diagnostic et faire des propositions. Ma deuxième conclusion : si en France le PS était capable de comprendre ce qui se passe, de faire la liaison entre la situation nationale et l’international et pouvait expliquer les raisons de la montée du travail précaire chez nous, il donnerait enfin l’impression de répondre à la situation. Il y aura une prime au premier qui saura expliquer. C’est le capitalisme dans sa forme mondialisée et financiarisée non le marché dont je suis partisan - qui est en cause aujourd’hui. Faire ce type d’analyse, lui donner une réponse nous réconcilierait avec les gauchistes ! Enfin il est essentiel que de nouvelles règles aident à préparer une place commerciale intelligemment négociée à ces nouveaux partenaires énormes que sont la Chine et l’Inde. Que peut-on faire ? Il y a d’abord l’attaque éthique. Au centre de cette pression sur les salaires, de cette voracité spéculative des hautes classes moyennes et des classes riches, les gens fraudent de plus en plus : délits sur les stock-options, délits d’initié... Il faut maintenir une pénalisation du droit des affaires. De la même manière, il faut plafonner les revenus des grands patrons. A l’époque de Henry Ford, ils étaient payés 40 fois le salaire moyen, aujourd’hui, c’est 350 ou 400 fois ! (On peut considérer que ce superprélèvement directorial est négligeable, il est cependant particulièrement inélégant et nocif.) Puisqu’on veut moins d’Etat, le capitalisme doit rester éthique. Deuxième élément : réglementer les OPA au niveau européen en énonçant des critères qui empêcheront la destruction et la précarisation de la population salariale du groupe ainsi constitué. Ensuite, il faut que les accords sur le droit social passés dans le cadre de l’Organisation internationale du Travail (OIT) soient compatibles avec les règles de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) qui fait du libre-échange une religion. Aujourd’hui, les Etats peuvent ignorer superbement ce qu’ils ont signé d’une main à l’OIT quand ils négocient à l’OMC. Je crois enfin à l’économie sociale. J’ai milité depuis quarante ans pour lui donner son statut, son cadre. Je crois que la clé du problème, c’est le changement du statut juridique de l’entreprise. Au lieu d’appartenir à des apporteurs extérieurs de capitaux, elle doit être faite de la communauté des hommes et des femmes qui gagnent leur vie en partageant un même projet économique. Retour à l’autogestion ? Je me garderais bien d’employer les mots qui fâchent. S’agissant d’un projet mondial, je ne vois qu’une seule force capable de le mener à bien : la social-démocratie internationale. Il va falloir défendre tout ce qui produit contre tout ce qui spécule. C’est ça, la nouvelle lutte des classes. Ancien Premier ministre (1988-1991), Michel Rocard est depuis 1994 député au Parlement européen. Derniers ouvrages parus : « Si la gauche savait » (Robert Laffont, 2005) et « Peut-on réformer la France ? » (Autrement, 2006). publication originale Nouvel Obs [1] Voir l’entretien avec Patrick Artus le capitalisme est-il devenu fou ? -------------------- ![]() |
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Henry Faÿ 30/12/2007 15:30 |
la hausse du prix du gaz est-elle scandaleuse? |
<<19 décembre 2007 Pourquoi la hausse du gaz est scandaleuse Passée presque inaperçue hier, la confirmation de la prochaine augmentation du gaz est tombée de la bouche de la ministre de l'Economie. Sans susciter beaucoup de commentaires. Il faut pourtant rappeler que le PDG de GDF avait promis la stabilité des tarifs jusqu'en 2010, que son entreprise bat chaque année son niveau record de bénéfices, mais que ses actionnaires exigent des dividendes toujours plus élevés. Au moment où le gouvernement prétend se démener pour lutter contre la baisse du pouvoir d'achat, il donne son aval à une nouvelle ponction sur les revenus, sur un poste budgétaire vital. Les ménages modestes qui, déjà, ne s'en sortent plus, seront les premières victimes. Mais les actionnaires du futur GDF-Suez feront bombance. Deux simples mots : service public. L'idée que certains biens ou prestations ne sont pas des marchandises comme les autres, qu'ils sont indispensables à une existence décente et que le rôle de l'Etat, dans un pays riche, est de s'assurer que ses ressortissants n'en soient pas privés : que chacun dispose d'un minimum, puisse par exemple se nourrir, se soigner s'il est malade, avoir un toit au-dessus de la tête, la possibilité de se chauffer... Une élémentaire solidarité nationale commande que ce type de besoins de base ne soit pas exploité pour que des actionnaires privés touchent de juteux dividendes. Quand de plus en plus de Français tirent chaque mois le diable par la queue, n'y arrivent plus, décrochent peu à peu, plongent dans la spirale de l'endettement, ne peuvent pas se loger décemment, le pouvoir est impuissant à cacher que les inégalités se creusent et que, hormis la minorité qu'il chouchoute - qu'il a fallu protéger d'un bouclier fiscal -, la plupart de nos concitoyens vit de plus en plus difficilement. La pathétique réponse sarkoziste réside dans l'exhortation à toujours plus de labeur. Il faut travailler plus, sacrifier repos et vie personnelle, partir plus tôt, rentrer plus tard, abandonner le dimanche chômé qui permet de passer un peu de temps en famille, d'accompagner les petits faire du sport, bientôt renoncer aux vacances... Et l'on nous somme d'endurer cette existence pendant toujours plus longtemps, avant d'avoir droit à une retraite (de misère) : voilà le progrès social vu par le Président ! Sans compter que le "travailler plus pour gagner plus" et les mesures en passe d'être votées à l'Assemblée nationale, censées doper le pouvoir d'achat - se souvient-on que son amélioration figurait déjà dans l'objectif de la loi Lagarde de juillet et son paquet fiscal ? -, ne concernent bien évidemment qu'une minorité de Français. Les salariés à qui les employeurs accorderont des heures supplémentaires, consentiront à verser des primes défiscalisées, accepteront de racheter les RTT. Nombre de ceux-là, étranglés financièrement, n'auront d'autre choix que se résigner à l'allongement du temps de travail, si bien que mettre en avant le volontariat, dans ce contexte économique de bas salaires et de chute du pouvoir d'achat, est une nouvelle imposture. Et tous les autres ? Ceux à qui on ne propose pas plus de 20 heures par semaine, les temps partiels subis, les précaires, les chômeurs, les retraités, comment vont-ils faire pour travailler plus ? Eux sont juste condamnés à se serrer toujours davantage la ceinture. Et ils paieront des franchises médicales s'ils sont coupables d'être malades ! Et les anciens les plus modestes devront s'acquitter de la redevance audiovisuelle - qu'ils s'estiment heureux qu'on leur fasse royalement cadeau, juste pour cette année, de 50% de son montant ! Ce sont toujours sur les mêmes que pèse encore l'augmentation galopante des denrées alimentaires. C'est dans ce contexte général que la ministre de l'Economie annonce qu'elle va autoriser GDF à augmenter les tarifs du gaz. Flash back. Nous sommes en mars 2006 et Gaz de France annonce un bénéfice record de 1,743 milliards d'euros, en hausse de 29%. Son PDG, Jean-François Cirelli, observe qu'il s'agit "du bénéfice le plus élevé de son histoire". "Nos perspectives de croissance sont favorables" ajoute-t-il. Et le groupe de claironner qu'il vise pour 2006 un bénéfice net supérieur à 2 milliards d'euros et qu'il va verser à ses actionnaires un dividende en hausse de 48% pour 2005, qui "progresse au-delà" de l'objectif fixé par le groupe lors de l'ouverture du capital, se félicite Cirelli. Formidable donc ? Eh bien non, ce n'est pas assez : il réclame à cor et à cris une augmentation des tarifs du gaz. La précédente remonte à novembre, de 3,8%. Après celle de juillet, de 4%. Avec la régularité d'un métronome, le prix grimpe tous les 5 ou 6 mois : Thierry Breton, alors ministre UMP de l'Economie, accorde une nouvelle augmentation de 5,8%, qui entre en vigueur le 1er mai dernier. On apprend au même moment qu'il donne également son accord à l'augmentation du... salaire du PDG, de 1,8% - Cirelli émarge désormais à 309 981 euros bruts annuels -, assortie pour la première fois d'un bonus sur résultats (plafonné à 40% du fixe). «70% de cette prime sont versés sur des critères purement financiers. En gros, si l'objectif de 2 milliards de résultat net fixé pour 2006 est dépassé, Cirelli touche sa prime. Or, les seules variables d'ajustement pour le bénéfice, c'est la hausse des tarifs et celle de la productivité», explique alors un responsable de la CGT dans Libération. Pour gagner (encore) plus, le PDG de Gaz de France n'a donc pas le choix : il doit augmenter la rémunération des actionnaires. Alors il tond la laine sur le dos des 11 millions de particuliers abonnés au gaz. Lors de l'augmentation de mai dernier, il avait pourtant juré qu'il ne s'en produirait plus jusqu'en 2010 ! Il ne fallait pas le croire. Dans le contexte de la fusion annoncée avec Suez, sur le point d'aboutir, alors qu'on promet aux actionnaires une "politique dynamique de distribution de dividende" (+50% en 3 ans), il faut prendre l'argent là où il est : dans les poches des usagers ! Alors Christine Lagarde, ardente défenseure du pouvoir d'achat, a donné son feu vert à une nouvelle augmentation. De moins de 6%, c'est tout ce qu'on sait pour l'instant. La nouvelle est passée discrètement hier, parmi les brèves, sans que les médias ne questionnent la légitimité de l'opération, ni ne rappellent les chiffres : les bénéfices de GDF sont passés de 1,15 milliards d'euros en 2004, à 1,75 milliards en 2005, puis à 2,6 milliards en 2006 et, au premier semestre 2007, GDF a déjà réalisé un bénéfice de 1,51 milliards d'euros. Pendant ce temps-là, si l'on ajoute la hausse vertigineuse du prix du fioul, la voie est ouverte pour que, dans un pays qui comptait en 2005 11% de pauvres (vivant avec moins de 800 euros par mois), selon la statistique de l'INSEE publiée en juillet dernier, les gens meurent désormais de froid dans leurs maisons, faute de pouvoir payer une énergie de plus en plus chère. Mais pour les actionnaires du futur GDF-Suez, tout va bien. Archives Plume de presse : Le PDG de Gaz de France se moque du monde (16 mars 2006), L'injustice sociale sent le gaz (22 mars 2006), Hausse des tarifs du gaz... et du salaire du PDG ! (4 avril 2006) et GDF-Suez : Sarkozy renie sa promesse (4 septembre 2007).>> Donc la hausse du gaz serait scandaleuse, au motif que Gaz de France fait des profits. Depuis longtemps, lecteur assidu de publications d’inspiration écologique, par exemple de ce qu’écrit Jean-Marc Jancovici, le meilleur auteur en cette matière, je suis convaincu que de toutes façons, le coût de l’énergie augmentera et qu’il est bon qu’il augmente, ne serait-ce que pour favoriser le passage à des énergies renouvelables et apprendre à consommer moins d’énergie. L’idée d’une hausse du prix du gaz ne me choque donc pas. Par ailleurs, l’idée que les profits viennent amputer le pouvoir d’achat des consommateurs relève d’une arriération du raisonnement économique. Le texte donne abondamment dans le pathos mais l’assistance sociale et l’approvisionnement en énergie obéissent à des logiques différentes, ils doivent relever de domaines séparés. Dans tout ce beau raisonnement, il manque l’élément essentiel, c'est le montant des investissements nécessaires pour moderniser un secteur en pleine mutation technologique. Imaginons que ces investissements ne soient pas faits, c'est alors qu'il y aurait (i) des pénuries (ii) une hausse du prix du gaz. Tiens, j’ai un exemple presque sous les yeux, je suis dans un pays qui a un des plus gros équipements hydroélectriques du Monde, le barrage Inga, sur le fleuve Congo et où la capitale pourtant proche subit des coupures d’électricité incessantes, faute d’investissements effectués à temps. La préoccupation légitime de Madame Lagarde, défenderesse du pouvoir d’achat mais surtout soucieuse, je l’espère, de l’intérêt public à long terme qui s’identifie au développement du secteur de l’énergie, c'est d'assurer les investissements du secteur. Comment? Elle aurait, théoriquement le choix entre un appel au financement public ou au financement privé. Le financement public représente une affectation des montants que l’Etat a à sa disposition, que l’Etat a bien du mal à collecter et qui viendrait en concurrence avec toutes les autres affectations, ô combien nécessaires. Les inconvénients sont nombreux mais c’est une possibilité. Le financement privé a l’avantage de ne pas peser sur les finances publiques et si tel est le choix, il faut effectivement que le secteur soit bénéficiaire et il ne peut l’être que si l’on consent à des hausses de prix. Ne pas les accorder serait compromettre l’avenir. Ces hausses de prix ne sont donc pas illégitimes et ne doivent pas être présentées comme un complot contre les plus pauvres. Il est aussi possible que le financement soit public mais que l’Etat actionnaire soit soucieux de « reprendre ses billes », c’est-à-dire en fait de se comporter comme un actionnaire privé, cela s’est beaucoup vu, on n’est alors pas dans un cas de figure très différents du financement privé, et les hausses de prix ne seraient pas évitées. Je crois que ce qui rend le financement privé indispensable, c’est que c’est le seul qui rende possible des opérations de coopération internationales de grande échelle qui permettent, je le suppose de rentabiliser des investissements très importants, je suis bien conscient que j’emploie un langage qu’un certain nombre de participants au forum refuseront d’entendre. ![]() |
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guydufau 30/12/2007 17:32 |
re : Comment privatiser les services publics |
"Le financement privé a l’avantage de ne pas peser sur les finances publiques et si tel est le choix, il faut effectivement que le secteur soit bénéficiaire et il ne peut l’être que si l’on consent à des hausses de prix. Ne pas les accorder serait compromettre l’avenir. Ces hausses de prix ne sont donc pas illégitimes et ne doivent pas être présentées comme un complot contre les plus pauvres." Signé par Henry C'est bizarre, car il vient de transmettre à notre connaissance -et peut-être à la sienne?- ceci : "Dans le contexte de la fusion annoncée avec Suez, sur le point d'aboutir, alors qu'on promet aux actionnaires une "politique dynamique de distribution de dividende" (+50% en 3 ans)". Il est donc clair que les augmentations du prix du gaz n'ont pas, pour seul but, des investissements, mais aussi d'engraisser les actionnaires. Et ce n'est qu'un début, le capitalisme d'aujourd'hui a pour objectif de dégager des bénéfices allant jusqu'à 15% du chiffre d'affaire. "Il est aussi possible que le financement soit public mais que l’Etat actionnaire soit soucieux de « reprendre ses billes », c’est-à-dire en fait de se comporter comme un actionnaire privé, cela s’est beaucoup vu, on n’est alors pas dans un cas de figure très différents du financement privé, et les hausses de prix ne seraient pas évitées." signe encore Henry, qui s'avère un drôle de citoyen. N'y a-t-il aucune différence entre des actionnaires privés qui touchent leurs dividendes et la collectivité qui bénéficie des bénéfices d'une entreprise publique? "Je crois que ce qui rend le financement privé indispensable, c’est que c’est le seul qui rende possible des opérations de coopération internationales de grande échelle qui permettent, je le suppose de rentabiliser des investissements très importants, je suis bien conscient que j’emploie un langage qu’un certain nombre de participants au forum refuseront d’entendre." conclue Henry. Evidemment il y a "un certain nombre de participants à ce forum qui "refuseront d'entendre". Pour la bonne raison qu'il y a des domaines qui doivent être hors marché et l'énergie en fait partie. De plus ils sont favorable au service public. |
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OH ! 31/12/2007 01:56 |
pour Henry Faÿ |
Salut. Ton message du 30/12/2007 à 15h30 est superbe. Le seul problème est que tu confonds théorie et réalité. Mais j'imagine que tu n'as pas besoin de penser pour vivre. Bonne chance dans la vie, et bonne année 2008. |
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Henry Faÿ 31/12/2007 09:52 |
merci |
<<Salut. Ton message du 30/12/2007 à 15h30 est superbe.>> Merci <<Le seul problème est que tu confonds théorie et réalité.>> Il me semble que c'est le contraire. J'ai non pas écrit mais suggéré que le financement public aurait des avantages certains mais que les besoins de financement sont si importants qu'il faut bien recourir au financement privé, c'est tenir compte de la réalité, n'est-il pas? <<Mais j'imagine que tu n'as pas besoin de penser pour vivre.>> Mais si mais si et pour m'aider, j'ai pris avec moi les trois tomes de l'histoire de la philosophie de l'encyclopédie de la Pléiade, j'en suis à un article particulièrement difficile mais ô combien passionnant de Madeleine Biardeau sur la philosophie indienne ancienne. <<Bonne chance dans la vie, et bonne année 2008.>> Merci surtout que l'année 2008 risque de ne pas être facile pour moi. |
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Henry Faÿ 31/12/2007 09:55 |
les imprévus d'internet |
Le message est parti avant que je lui indique de partir. Je complète: à toi aussi ![]() |
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