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dom 07/04/2007 13:19 |
Pensée de fond relative a Nietzsche |
suite a quelques échanges privés avec Zx et dans la suite du fil ouvert par Henry, voila l'extrait qu'il nous soumettait, ecrit par François Chenet, un article intitulé "Nietzsche ou le nouvel Erostrate" il manque une page mais je dois y aller! il s'est peut etre glissé des bugs de reconnaissance de caracteres ------------------------------------------------------------ sément ce que Nietzsche prôna, anticipant par un trait de génie sur la découverte par les modernes neurosciences des deux hémisphères pariétaux, gauche (i.e. rationnel, verbal, discursifl et droit (i.e. intuitif, artistique, non verbal) « Aussi une civilisation supérieure devra-t-elle donner un cerveau double à l'homme, quelque chose comme deux compartiments cérébraux, l'un pour être sensible à la science, l'autre à ce qui n'est pas la science : juxtaposés, sans empiétement, séparables, étanches ; c'est là ce qu'exige la santé". » Que la sémiologie critique de la Kulturkritik nietzschéenne se trouve rarement prise en défaut, il faut en convenir. Or, toute décadence n'a-t-elle pas ceci d'inquiétant, qu'elle est toujours insensible, n'étant faite que d'oublis en chaîne? Nietzsche ne nous a-t-il pas appris que, si c'est toujours doucement et insensiblement que l'on commence à s'enfoncer dans une décadence, c'est pour glisser bientôt sur le toboggan acheminant à une décadence... dont nul n'aperçoit le fond? Dans ces conditions, le privilège des philosophes apparaît ambigu « Les philosophes apparaissent aux époques les plus dangereuses, lorsque la roue accélère sa rotation ; eux et leur art prennent la place du mythe défaillant. Mais ils sont projetés très loin dans l'avenir, parce que l'attention de leurs contemporains ne se tourne que lentement vers eux36. » II. À la redécouverte de la philosophie comme aventure intérieure vivante et chemin de sagesse Nietzsche s'est voulu l'initiateur d'une philosophie absolument inouïe, qui, dans le ciel mourant de son époque, éclaterait comme une « nouvelle aurore », alors même que nul n'a mieux que lui dénoncé la croyance au progrès ni instruit, à la faveur d'une analyse généalogique, le procès de formation de cette idée, d'origine en fin de compte vindicative. Mais n'est-ce pas là une prétention encore solidaire de cette « superstition du nouveau » qui définit l'un des traits de la modernité - prétention parfaitement vaine et aussi présomptueuse et illusoire que celle de vouloir forger une nouvelle mythologie, et peut-être aussi naïve que celle de vouloir « changer la vie » ? (sans doute peut-on concevoir de changer les rapports sociaux, par exemple, mais « la vie » elle-même?!) -, s'il est vrai, comme le souligne une fois de plus la lucidité décapante de Cioran, que « Pour ce qui est des grands problèmes, nous n'avons aucun avantage sur nos ancêtres ou sur nos devanciers les plus récents : on a toujours tout su, au moins en ce qui concerne l'Essentiel; la philosophie moderne n'ajoute rien à la philosophie chinoise, hindoue ou grecque. D'ailleurs, il ne saurait y avoir de problème nouveau, malgré notre naïveté ou notre infatuation qui voudrait nous persuader du contraire. Dans le jeu des idées, qui égala jamais un sophiste chinois ou grec, qui poussa plus loin que lui la hardiesse dans l'abstraction? Toutes les extrémités de la pensée furent atteintes de toujours, - et dans toutes les civilisations. Séduits par le démon de l'inédit, nous oublions trop vite c~ue nous sommes les épigones du premier pithécan thrope qui se mêla de réfléchira . » Bien que cet éveilleur que fut Nietzsche ne voulût point de disciple - même pas lui-même ! - à l'instar du Cynique Antisthène, Nietzsche nous enseigne néanmoins une grande leçon : que le philosophe authentique est avant tout le vivant par excellence. En effet, « Le philosophe est observateur comme l'artiste plastique, vibrant aux émotions d'autrui comme l'homme religieux, logique comme l'homme de science. Il tente de faire résonner en lui-même tous les accents de l'univers et de traduire cet accord global en conceptions38. » De 423 l'authentique éducateur que fut Schopenhauer, il convient de retenir avant tout cette exhortation : « Il te suffira de savoir lire dans ta propre vie pour deviner les prodigieux hiéroglyphes de l'existence39. » Et qu'est-ce que le philosophe, sinon « l'homme synthétique » ou « intégral » par excellence, dès lors que « c'est dans sa propre personne que l'homme fait les meilleures découvertes sur la civilisation, quand il y trouve agissantes en lui-même deux puissances hétérogènes. À supposer que l'homme vive autant dans l'amour des arts plastiques ou de la musique qu'il est entraîné par l'esprit de la science ; à supposer qu'il considère comme impossible de faire disparaître cette contradiction par la suppression de l'un et l'affranchissement total de l'autre, il ne lui reste qu'à faire de lui-même un édifice de culture si vaste qu'il soit possible à ces deux puissances d'y cohabiter, quoique à des extrémités éloi gnées 40 » C'est que la vie est essentiellement synthèse, de sorte que la science de la vie est science de la synthèse, de l'unité qui conduit les hommes vers un niveau supérieur d'être, tant il est vrai, comme dit un adage mystique, que « Dieu crée, mais le Diable analyse » : alors que le chemin de l'analyse suivi par la science mécaniste et déterministe, qui ne décrit bien que les fonctionnements spatiotemporels dérivés mais ne saisit que l'ombre des forces vitales et psychiques, s'avère mortifere, en ce sens qu'il est une descente dans la matière jusqu'à se perdre dans l'indéfini du pur fonctionnement, celui de la synthèse coïncide avec la vie, en ce sens qu'il est une montée vers l'Esprit qui conduit à une fusion avec l'univers tout entier, afin que l'homme devienne vraiment vivant. De fait, selon Nietzsche, « Il nous manque aujourd'hui le grand homme synthétique, chez lequel les forces dissemblables sont assujetties sous un même joug, afin de viser un but unique. Ce que nous avons, c'est l'homme multiple, le chaos le plus intéressant qu'il y ait peut-être jamais eu, mais ce n'est pas le chaos qui précède la création du monde, c'est le chaos qui la suit, c'est-à-dire l'homme multiple et faible41. » De cet homme synthétique, le modèle est fourni par Goethe, ce « contemplatif de grand style z » « Ce que Goethe voulait, c'était la totalité; il combattit la séparation de la raison et de la sensualité, du sentiment et de la volonté ; il se disciplina pour atteindre à l'être intégral ; il se fit lui-même... Goethe conçut un homme fort, hautement cultivé, habile à toutes les choses de la vie physique, se tenant lui-même bien en main, ayant le respect de sa propre individualité, pouvant se risquer à jouir pleinement du naturel dans toute sa richesse et toute son étendue, assez fort pour la liberté; homme tolérant, non par faiblesse mais par force, parce qu'il sait encore tirer avantage de ce qui serait la perte des natures médiocres43 ». En une époque où « l'édifice des sciences a pris des proportions colossales44 », comme Nietzsche eût condamné la fatale hyperspécialisation et la parcellisation des Bavoirs qui sévissent de nos jours, en particulier dans les institutions peuplées d'insectes spécialisés ou, si l'on préfère, d'« ouvriers scientifiques de la philosophie » (comme le CNRS) : « La division du travail, dans la science et les écoles techniques, tend à rendre la culture plus étroite. Jusqu'à présent, il est vrai, on n'a réussi qu'à la rendre plus médiocre. L'homme parfaitement cultivé est une anomalie. L'usine règne. L'homme n'est plus qu'un boulon45. » Aujourd'hui, les sciences embrassent un domaine si vaste, chacune élève si haut sa tour, que « le philosophe risque de se fatiguer alors même qu'il n'a pas fini d'étudier, ou de 424 s'arrêter en quelque point et de se " spécialiser ", de sorte qu'il renonce à atteindre le sommet, le lieu qui lui découvrirait tout l'horizon et d'où il pourrait regarder les choses de haut en bus46 » « Peut-être est-il nécessaire à son éducation que le vrai philosophe passe luimême par les différents degrés où ses serviteurs, les ouvriers scientifiques de la philosophie, se sont arrêtés, doivent s'arrêter; peut-être doit-il avoir été lui-même critique, sceptique, dogmatique, historien, et par surcroît poète, collectionneur, voyageur, déchiffreur d'énigmes, moraliste, voyant, " esprit libre ", avoir été presque tout pour être en mesure de parcourir en son entier le cercle des valeurs et des sentiments de valeurs humains et de considérer les choses à travers toutes sortes d'yeux et de consciences, d'en haut regardant vers tous les lointains, d'en bas vers toutes les cimes, d'un coin dans toutes les directions47. » Seul celui qui a fixé ses regards sur l'ensemble du tableau de la vie et de l'être pourra se servir des sciences spéciales sans en éprouver de dommage, car, sans vues générales, les sciences spéciales ne sont que des traquenards. C'est pourquoi « en face d'un monde d'idées " modernes " qui aimerait confiner chacun dans son coin et dans une " spécialité ", un philosophe serait contraint - s'il pouvait y avoir des philosophes aujourd'hui - de placer la grandeur de l'homme, la notion même de grandeur dans l'étendue et la diversité de l'esprit, dans une totalité faite de multiplicité : il fixerait même le rang et la valeur d'un homme d'après l'ampleur et la diversité de ce qu'il peut supporter et assumer, d'après la portée qu'il sait donner à sa responsabilité48 ». À ce portrait du philosophe véritable selon Nietzsche font de nouveau écho les propos d'A. Watts. Ce sage contemporain n'avait pas tort, qui déclarait dans cet aveu, émouvant de sincérité et vibrant d'authenticité « Vous pouvez facilement devenir semblable à une grande bibliothèque universitaire, laquelle est très souvent un lieu où les gens s'enferment volontairement pour écrire des livres sur des livres qui existent déjà. Ils écrivent des livres sur des livres sur des livres, la bibliothèque se gonfle comme un gâteau préparé avec une énorme quantité de levure, et tout cela n'aboutit à rien. C'est un jeu très amusant. J'adorais enfouir mon nez dans les anciens textes orientaux, par exemple. C'est un plaisir, comme jouer au poker ou aux échecs, ou faire de la mathématique pure. Le problème est que cela nous coupe progressivement de la vie, car la pensée n'est rien d'autre que des mots sur des mots49. » Si par culture on entend la jouissance de toutes les richesses accumulées dans les domaines de la pensée et de l'art, et la participation à ce qu'il y a de plus profond et de plus exaltant dans la méditation des sages, dans l'exemple des héros et des saints, il est clair que la culture demeure inerte et morte tant qu'elle se borne à rôder autour des âmes, tant qu'elle n'a pas suscité l'effort de la conscience pour se posséder elle-même et se conquérir dans son autonomie essentielle. Comme le rappelle Cioran, « les penseurs de première main méditent sur des choses ; les autres sur des problèmes. Il faut vivre face à l'être, et non face à l'esprit50 ». Pour ma part, oserais-je avouer que je me méfie des spécialistes, de ceux qui payent si cher leur passion pour une forme de recherche : ces hommes cloîtrés dans les prestiges de leur spécialité et le pauvre cercle de leurs collègues initiés, je les soupçonne d'avoir trouvé un moyen de se fuir eux-mêmes. J'aime, au contraire, ceux qui sont plantés droits entre le ciel et la terre, avec le poids des questions à poser et l'urgence des réponses à donner; j'aime ceux qui sont des vivants au sens plein du terme. Je préfère penser par synthèse plutôt que par analyse, même si j'ai de 425 l'estime pour les jeux de l'esprit en raison des précieuses qualités d'intelligence, d'intégrité et du labeur qu'ils mettent en jeu. Au fond, toute la question est Comment se servir du mental si l'on ne veut pas qu'il devienne, pour le chercheur de vérité, ces ailes de géant qui empêchent de voler? En s'autorisant de Nietzsche51, est-ce donc trop demander que de réclamer de la philosophie qu'elle soit l'expérience de ce qui donne sens à l'existence, de ce qui lui donne du sel, de ce qui la rend sapide (sapientia, selon l'acception augustinienne du mot, le terme de « sage » étant lui-même pris dans l'acception première de ce mot qui rejoint son étymologie : sapiens = « qui goûte »), en bref qu'elle soit le sel de la vie, et non l'écume de la vanité ratiocinante et doctrinaire, ou le masque de l'érudition laborieuse et pédante? Oublierait-on que la philosophie ne se réduit pas à un travail sur des concepts ni à un simple jeu de concepts, comme on se l'imagine volontiers dans les clubs de beaux esprits (cénacles formés autour de revues, « collèges » divers, internationaux ou pas, émissions culturelles du style de celles de France-Culture, etc.) en quête d'exercices de haute voltige intellectuelle sur fond de paradoxes ? Sans doute les intellectuels éprouvent-ils une certaine jouissance à manier des concepts philosophiques, mais n'est-ce pas là un jeu de leur ego qui savoure sa puissance intellectuelle? Or, selon Nietzsche, « la philosophie veut la même chose que l'art, donner le plus de profondeur et de sens possible à la vie et à l'action" ». Aussi la philosophie n'est-elle rien si elle n'est l'activité de ceux qui recherchent la vérité pour vivre dans la lumière de sa méditation : elle se donne pour tâche la justification de l'existence, autrement dit, elle tend à assurer une correspondance entre la vie humaine et une vérité qui la fonde en valeur. Dès lors que « La volonté de vivre utilise la philosophie afin de réaliser une forme d'existence supérieure53 », qu'est d'autre la philosophie, sinon la vie elle-même lorsque, dans l'ordonnance sinon d'un système conceptuel, du moins d'un discours cohérent, elle rejoint la plénitude de son auto-compréhension? En tant qu'elle est une réflexion sur l'expérience, elle se présente donc, au rebours de tout narcissisme cérébralisé (du genre de celui d'un P. Valéry, par exemple), comme cette aventure intérieure vivante qui coïncide avec l'auto-compréhension de la Vie. Kierkegaard ne déclarait-il pas à cet égard : « Je ne comprends la vérité que lorsqu'en moi elle devient vie », tant il est vrai que l'on ne comprend jamais que ce que l'on devient? C'est pourquoi « Notre temps ne doit pas se croire tellement supérieur par sa soif de savoir : chez les Grecs, tout était converti en vie! Chez nous, cela reste de la connaissance !54 » L'on ne peut donc mieux servir et honorer la philosophie, et la préparer à avoir un avenir, qu'en l'invitant à cesser de déroger à son essence, qui est d'être une quête de la sagesse. Or, s'il est vrai que « Lorsque ton regard aura acquis assez de force pour voir le fond dans la fontaine obscure de ton être et de tes connaissances, peut-être aussi, dans ce miroir, les constellations lointaines des civilisations de l'avenir te deviendront-elles visibles" », y a-t-il rien de plus lumineux et qui se projette davantage en avant, « agissant d'une façon inactuelle, c'est-à-dire contre le temps, et par là même, sur le temps, en faveur, je l'espère, d'un temps à venir », pour reprendre la fameuse formule de la fin de la Préface de la Seconde Considération intempestive, que la sagesse? Vous qui n'aimez pas la sagesse, ou qui la tenez pour une vieille lune dépassée, passez votre chemin ! Mais si la quête de la sagesse revêt un sens pour vous, continuez plus avant ! Seulement, que faut-il entendre au juste par sagesse? Nul doute que l'inactualité de la pensée de Nietzsche ne soit le trait fondamental de cette pensée « intempestive » (unzeitmüssig). Or, si la pensée de Nietzsche est par nature « inactuelle », c'est-à-dire en toute rigueur inaccessible à toute 426 a+ tous |
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dom 07/04/2007 15:55 |
re : Pensée de fond relative a Nietzsche suite |
interprétation qui bornerait son horizon aux misères des temps présents qu'il aurait pressenties, autrement dit, si ce n'est pas assez, pour l'abolir, que soient accomplis les temps qu'il aurait prévus, c'est parce qu'en prônant la conception du philosophe qui fait des tentatives et se livre à des expériences ( Tjersucher), c'est-à-dire fait de sa propre vie la pierre de touche de sa pensée, elle a renoué de manière originale, comme l'a bien vu M. Foucault, avec l'antique tradition de la philosophie comme apprentissage de l'art de vivre à la faveur d'une pratique ~de soi visant à la formation et à la transformation de soi par soi. Seulement, il faut en prendre son parti : nous avons totalement perdu le sens de cette réalisation philosophique, dont les plus grands des sages antiques portent témoignage. Y a-t-il de nos jours un historien de la philosophie ou même un helléniste qui se souvienne que Thalès de Milet (à qui la tradition attribue la maxime delphique du « Pvw6L aeauTÔV »), Pittacos de Mytilène, Bias de Priène et même Antisthène le Cynique furent avant tout de véritables sages, et qui ait lu ne fût-ce qu'une seule de leurs maximes? Comme le rappelle P. Hadot (citant M. Foucault et Lavelle) « S'il est vrai que la philosophie grecque a fondé une rationalité dans laquelle nous nous reconnaissons, elle soutenait toujours qu'un sujet ne pouvait avoir accès à la vérité à moins de réaliser d'abord sur lui un certain travail qui le rendrait susceptible de connaître la vérité. Le lien entre l'accès à la vérité et le travail d'élaboration de soi par soi est essentiel dans la pensée ancienne et dans la pensée esthétique. Cette liaison entre l'accès à la vérité et l'élaboration de soi par soi était aussi essentielle pour Lavelle, selon qui « La vérité ne peut pénétrer que dans une conscience qui s'en montre digne », dans la mesure où « La vérité est un acte vivant... on ne peut la trouver sans la produire en soi et sans inviter autrui à la produire aussi en lui 56. » III. Nietzsche, héraut d'une sagesse artiste Héraut d'une sagesse artiste qui réconcilierait art et connaissance au service d'un projet d'auto-création - « Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maître et sculpteur de toi-mêmes' », à condition d'y ajouter l'explication de la formule de Pindare fournie par Nietzsche lui-même dans Ecce Homo : « Devenir ce que l'on est suppose qu'on n'a pas la moindre idée de ce qu'on est » -, Nietzsche, ce « philosophe-tentateur » séduit par l'expérimentation et n'hésitant pas à accueillir les tentatives et les tentations" de la vie, « prit le risque d'une existence expérimentale qui permet seule au soi de devenir ce qu'il est, - le risque en somme d'un essai de soi », faisant de son oeuvre le banc d'essai « où découvrir et inventer de nouvelles formes de vie qui permettent un optimum d'existences ». Or, c'est dans l'exacte mesure où « la lutte entre la vie et la connaissance s'exaspère d'autant plus, et où cet accouplement sous un même joug devient d'autant plus étrange que les deux instincts sont plus forts, que la vie est plus pleine et plus florissante, et en même temps que la connaissance est plus insatiable et plus avide d'aventures60 » Sous certains rapports, le « vrai philosophe » selon Nietzsche n'est pas sans rejoindre la figure du sage antique, ne serait-ce que par la limitation volontaire de ses besoins et sa frugalité en rupture avec la frénésie de consommation des masses fascinées, à l'Ouest comme à l'Est, par les mythes consuméristes, comme l'atteste ce fragment aux accents prémonitoires : « Les travailleurs vivront un jour comme vivent aujourd'hui les bourgeois; - mais au-dessus d'eux, se distinguant par son absence de besoins, vivra la caste supérieure : plus pauvre et plus simple, donc détenant la puissance'. » Si l'on songe ici au sage antique, comment ne pas songer aussi aux brahmanes de l'Inde, lesquels sont fiers de leur existence simple, ----------------------------------------------------------- Mon pc n'a pas de reconnaissance pour le grec, je ne le lis pas et (à qui la tradition attribue la maxime delphique du « Pvw6L aeauTÔV »), pour moi c'est carrément de l'abstrait, un fichier .exe ou . bat, en tout cas cette maxime doit etre soit une config soit un executable d'une programation constatée.... |
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Zx 07/04/2007 17:07 |
re : Pensée de fond relative a Nietzsche |
"Gnothi seauton" (sans les accents et les esprits) "Connais-toi toi-même". Je ne le lis pas non plus mais je le déchiffre. |
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Zx 07/04/2007 17:13 |
re : Pensée de fond relative a Nietzsche |
Γνѿθι σεαυτόν |
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Zx 07/04/2007 17:14 |
re : Pensée de fond relative a Nietzsche |
Bon ben le forum non plus ne reconnais pas les caractère grecs (pourtant c'est le cas du cadre où l'on écrit les messages). |
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dom 07/04/2007 17:25 |
re : Pensée de fond relative a Nietzsche |
la fin sur le consumérisme fait abstraction du confort apporté "aux travailleurs", on ne peut pas parler de mhyte concernat le remplacement de l'esclave après l'arrivée de l'eau courante et de l'electricité.... c'est en attendant les autres réactions que je dis ceci, je pense qu'il faut faire abstraction du dernier paragraphe, qui ferait dériver le fil sur le politique |
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lionel 12/04/2007 00:44 |
re : Pensée de fond relative a Nietzsche |
<< la philosophie ne se réduit pas à un travail sur des concepts ni à un simple jeu de concepts, comme on se l'imagine volontiers dans les [...] émissions culturelles du style de celles de France-Culture, etc.)...>> bof, on ne sait pas trop de quelle France-Culture on parle. L'actuelle? L'ancienne? La fantasmée? Dans les anciens Chemins de la connaissance, le producteur proposait souvent 5 points de vue sur une question du lundi au vendredi. Une invitation à la réflexion donc, le contraire de la leçon assénée ou du simili débat pour/contre Mais sinon cet article en général sonne juste ![]() |
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dom 13/04/2007 00:40 |
re : Pensée de fond relative a Nietzsche |
oui, cela sonne tres juste et appelle peu de commentaires, hors qui ne dit mot consent... |
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