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Henry Faÿ

15/12/2006
13:02
Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde


Dans Le Monde du 15 décembre, on peut lire un portrait d'Emmanuel Todd signé Raphaëlle Bacqué.
J'aurais bien voulu vous donner le lien, désolé, je ne l'ai pas retrouvé dans lemonde.fr si l'un d'entre vous y arrive.

Il est dit dans cet article que l'historien et démographe a mille fois expliqué à Dominique de Villepin avec qui il discute que "une part importante des Français refusent les choix économiques des dirigeants parce que le libre-échange fout en l'air la vie de la moitié des Français" et selon lui l'Europe doit adopter un "protectionnisme à ses frontières extérieures".
Question que j'aimerais poser à Emmanuel Todd: pour que l'Europe adopte une pareille politique, il faudrait convaincre les autres pays de le faire, et parmi eux l'Allemagne qui est le plus gros exportateur mondial et dont la croissance est basée sur les exportations. Quand on exporte on est forcément pour le libre-échange car les mesures protectionnistes entraînent automatiquement des mesures de rétorsion. Comment ferait-il pour que l'Allemagne, et les autres pays entrent dans ce jeu du protectionnisme qui d'ailleurs ferait d'immenses dégâts chez nous quoiqu'on puisse en penser?

Extraordinaire de voir à quel point cet auteur qui a atteint la célébrité fait figure de paria de l'université.
<<Le milieu de la recherche française n'apprécie pas (c'est peu dire) toujours cet intellectuel médiatique et peu conventionnel.
Il y a quelques semaines, Gérard Grunberg et Zaki Laïdi, chercheurs à sciences po, ont publié un article cinglant dans Libération pour contester "les contradictions grossières et ses hypothèses méthodoligiquement grossières".
Pascal Perrineau: "il est le seul à avoir introduit en France l'anthropologie historique de Peter Lasslet et Jack Goody qu'aucun intellectuel ne connaissait ici".

A-t-il au moins un poste de prof? Même pas:
<<Emmanuel Todd est du coup resté un peu (notez l'understatement) à part dans l'université. Il a tout de même été rattrapé par l'Institut national d'études démographiques, qui lui a d'abord offert un poste de bibliothécaire (!!!), puis celui de technicien rattaché aux équipes de chercheurs, qu'il occupe toujours aujourd'hui.
Il s'en satisfait sans difficulté>>
Il est le fils d'Olivier Todd, je le savais et le petit-fils de Nizan, je l'ignorais.

 
Zx

15/12/2006
18:04
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

L'ancien conseiller de Raffarin a lui aussi préconisé une forme de protectionnisme économique dans le journal de Florence Sturm, hier soir (ou était-ce avant-hier ?).
 
lou

15/12/2006
23:26
Todd président

Construisons un mur de type Palestinien pour bloquer l'afflux des plombiers Polonais. Reconstruisons les blockhaus le long des côtes pour empêcher l’invasion des nounous Africaines. Pointons nos canons vers le ciel pour descendre en flammes les charters de Japonais venus nous voler nos sacs Louis Vuitton. Attachons un boulet au pied des jeunes Français-Françaises (parité oblige) brillant(e)s qui étouffent dans l’hexagone et ne rêvent qu’à une chose : se tirer. Entourons nos cous d’écharpes pour ne pas attraper la crève à l’air du grand large. Chaussons nos charentaises pour écouter FQ derrière nos portes blindées cinq points.


 
lou

15/12/2006
23:27
smiley 323


 
lou

15/12/2006
23:28
smiley 322


 
Henry Faÿ

17/12/2006
12:27
c'était la fête à Emmanuel


C'était la fête à Emmanuel dans l'Esprit Public de ce jour. La raison était que le démographe anthropologue avait participé à la conférence organisée par Dominique de Villepin et avait à cette occasion défendu sa thèse de protectionnisme à l'échelle européenne avec l'argument que, selon lui, 20% des Français souffrent de la mondialisation et que 20% en profitent.
Max Gallo dont les compétences en économie n'ont rien d'éclatant lui a donné raison sur un ton un peu buté. Je voudrais, a-t-il qu'on m'explique comment on peut lutter contre la concurrence des vietnamiens qui fabriquent des chaussures pour 100 euros tout en travaillant plus de soixante heures par semaine? Jean-Louis Bourlanges lui a répondu qu'en cas de développement économique et de hausse du pouvoir d'achat, ceux qui vont pieds nus allaient acheter des chaussures et que le marché de la chaussure allait exploser, qu'il y aurait de la place pour beaucoup de monde.
Les objections, parfois moqueuses ont fusé de toutes parts. Ils ont crié à la régression intellectuelle, ils ont dit que les mesures de rétorsion les plus désastreuses ne manqueraient pas d'être prises. Eric Le Boucher a dit que les mesures protectionnistes protégeaient les situations acquises, que l'innovation venait de l'extérieur, qu'on arriverait au syndrome de la Trabant. Il a dit que ces mesures auraient pour principal effet de favoriser les délocalisations.
Jean-Louis Bourlanges a noté qu'il n'était pas très intéressant de refaire le Blocus Continental. Yves Michaud a dit que la référence à Napoléon était plutôt charitable, que c'est au rideau de fer qu'il faudrait comparer la mesure, il n'y aurait plus qu'à attendre la perestroika.
Eric Le Boucher a demandé: quel est le pays du monde qui exporte le plus? Réponse: l'Allemagne. C'est la preuve qu'on peut très bien y arriver (avec des salaires élevés et dans le cadre du libre-échange).
C'est Jean-Louis Bourlanges qui a dit que la mondialisation était un vaste processus de rééquilibrage en faveur des pauvres de la planète. Que ça ne serait pas juste d'empêcher ceux qui veulent s'en sortir en travaillant plus de le faire. Il a dit que les mêmes arguments avaient été avancés lorsqu'il s'était agi de faire entrer dans la Communauté européenne des pays pauvres, l'Espagne, l'Irlande, le Portugal et qu'ils ont été contredits par les faits.

 
Rahan

17/12/2006
22:53
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

Tous ces grands bourgeois sont répugnants de conformisme béat. Toute idée un peu iconoclaste les dérange dans leur digestion de parasites. Ils feront moins les malins quand ce sera leur tour, après le peuple déjà broyé, de passer à la casserole de la mondialisation. Car quel est l'interet marchand pour les multinationales totalitaires de conserver ces intellectuels français bas de gamme qui pissent dans leurs couches?
 
Lin Piao

17/12/2006
23:17
les intellos au boulot


 
Henry Faÿ

18/12/2006
10:29
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde


<<Tous ces grands bourgeois sont répugnants de conformisme béat. Toute idée un peu iconoclaste les dérange dans leur digestion de parasites. Ils feront moins les malins quand ce sera leur tour, après le peuple déjà broyé, de passer à la casserole de la mondialisation. Car quel est l'interet marchand pour les multinationales totalitaires de conserver ces intellectuels français bas de gamme qui pissent dans leurs couches?>>

S'il y en a un qui ne donne pas l'impression d'être un grand bourgeois et qu'on ne saurait taxer de conformisme, c'est Yves Michaud. Pour ce qui est de la mondialisation, il y a quantité d'intellectuels qui en tirent le meilleur parti. Ou bien ils émigrent aux Etats-Unis avec armes et bagages ou bien s'arrangent pour y avoir un pied.
Dans l'édition, les multinationales ne sont pas américaines mais européennes, Bertelsman, Hachette, les intellectuels européens peuvent en espérer quelque chose.


 
Nazdeb

18/12/2006
14:34
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

Premier mur protectionniste qu'il faudrait faire s'écrouler : les retraites. Quand se décidera-t-on à les supprimer définitivement, et s'en remettre à la seule capitalisation boursière ?
Découvrez donc ci-dessous le secret de la réussite économique de l’Inde. C’est sur un site internet d’un magazine financier suisse. Pas des gauchistes, donc.

http://www.banco.ch/SavoirInvestir_6/SI6_Inde_CDM.html
« Aujourd’hui, sa force et sa dynamique semblent se situer en grande partie dans sa population (80% de moins de 45 ans, 54% de moins de 25 ans) et dans le niveau de qualification et de formation qu’elle peut offrir. Nul n’ignore qu’elle est une destination privilégiée pour la sous-traitance de services depuis les économies occidentales, avec une offre très importante et d’une variété tout à fait impressionnante... »

4/5ème des Indiens ont moins de 45 ans : l’Inde est un pays qui attire les investissements et génère de la croissance parce qu’elle n’a quasiment pas de vieux à entretenir !
Pour être économiquement compétitive, la France doit supprimer les retraites... ou les vieux, au choix.
De toute façon c’est bien connu : les vieux sont un frein au dynamisme inhérent à la modernité.

Autre piste : faire plus d'enfants afin de générer une main d'oeuvre abondante.
Sur ce dernier point la France est d'ailleurs mieux placée que ses voisins, notamment le Royaume-Uni qui une société qui se renouvelle difficilement. Mais chut : le taux de fécondité satisfaisant serait lié à l'existence de services sociaux, d'allocations, d’aides maternelles (toute cette peste sauciale, beurk).

Il m’a toujours semblé qu’il pouvait y avoir antagonisme entre progrès général d’une société (pouah, quel angélisme) et la compétition économique (rhâââ, la belle chose !). Ben en voilà un exemple.



 
Mathusalem

18/12/2006
15:31
je pro-o-o-ote-e-e-este !


 
Jessé

18/12/2006
15:45
j'approuve


 
nzdb

18/12/2006
15:48
Un de trop

Silence Homer !
Laisse parler Malthus-alemn



 
Henry Faÿ

18/12/2006
16:32
une galéjade


<<Pour être économiquement compétitive, la France doit supprimer les retraites... ou les vieux, au choix.
De toute façon c’est bien connu : les vieux sont un frein au dynamisme inhérent à la modernité.>>

Supprimer les retraites... ou les vieux... C'est de toute évidence une galéjade. Disons que la question des retraites est sérieuse et qu'il est fâcheux qu'elle ne soit pas résolue, c'est-à-dire que le financement ne soit pas assuré. Quantité de pays qui ont une population très jeune sont aussi éloignés que possible de la compétitivité. Dire que c'est parce que l'Inde a 4/5ème de sa population qui a moins de 45 ans et qu'elle n’a quasiment pas de vieux à entretenir qu'elle attire les investissements est pour le moins arbitraire. Tant de pays sont dans cette situation et n'attirent pas d'investissements! C'est au plus un facteur parmi d'autres, certainement pas décisif. La Chine est dans une situation démographique très différente et attire les investissements bien davantage que l'Inde. Même chose pour l'Irlande n'a pas une structure démographique comparable à celle de l'Inde et qui attire des investissements.
L'Allemagne est un pays dont la population est âgée et dont l'économie est super-compétitive, je n'ai jamais entendu que les personnes âgées y étaient abandonnées à leur sort. Dans ce pays, la question de l'âge de la retraite n'est pas taboue et les syndicats sont soucieux des questions de compétitivité.



 
Nazdeb

19/12/2006
10:45
Un peu de karma

Je confirme : je galéjais. Ce qui est instructif quoique pas si nouveau dans l’histoire, c’est qu’un tableau démographique franchement négatif soit vanté comme un facteur positif pour les financiers. En Inde l’espérance de vie est presque de vingt ans inférieure à celle constatée en France, la mortalité adulte est le double de celle des Français (voir site de l’OMS http://www.who.int/countries/ind/fr/). C’est en grande partie du fait que les gens meurent tôt dans ce pays que celui-ci il tire la « dynamique » vantée par ce site d’information financière, qui en fait par conséquent une destination intéressante pour les investissements. Comme quoi investisseurs (minorités ayant du pouvoir) et populations (majorités subissant des conséquences de ce pouvoir) peuvent avoir des intérêts essentiels plutôt divergents.



 
lionel

19/12/2006
11:01
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

Il y a plein d'exemples de protectionnisme réussi. Par exemple, l'exception culturelle. Cela a permis de sauver le bizness juteux de la petite oligarchie du cinéma français et de ses films mediocres.

Evidemment, j'aurais préféré qu'on sauve l'ouvrier français plutot qu'une poignée d'enfants gâtés du cinoche

Le libéralisme mondialisé tel qu'il nous est imposé de force actuellement est une religion pour les gogos mais évidemment la cléricature libérale ne respecte pas les lois du libéralisme

Si nos politiques n'étaient pas des traitres, ils utiliseraient toutes les ficelles et arguties possibles pour contourner à chaque instant les regles internationales au profit de notre pays


 
Jack Simpleton

19/12/2006
11:21
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

Il est entendu que le montant des subventions allouées au cinéma français est tellement conséquent qu'il permettrait à chaque ouvrier français de s'acheter une voiture.

Et il est entendu aussi que si nos politiques utilisaient "toutes les ficelles et arguties possibles pour contourner à chaque instant les regles internationales au profit de notre pays", cela me paraît évident que la France ne serait pas mise de côté par la communauté internationale, on continuerait à faire des affaires avec nous, bien entendu, on ne serait pas isolés, mis de côté, contournés, et on ne finirait pas comme un pays de l'ex-bloc soviétique.

Pitié.......
 
Caporal Diaz

19/12/2006
11:25
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

"Si nos politiques n'étaient pas des traitres"

Didiou, yéfouzille!
 
Nazdeb

19/12/2006
11:27
Rhhôô !

"Il y a plein d'exemples"

Il y a des coups d'aiguilles à tricoter d'Agnès qui se perdent !!

La convention sur la diversité culturelle (une utopie neuneu démago-protectionno-merdo-populo-antimoderne pouah les vilains), que la France était seule à promovoir au début mais qui a été acceptée par 150 Etats-membres de l'Unesco il y a un an, est en passe d'entrer en vigueur.
http://fr.news.yahoo.com/18122006/202/la-convention-sur-la-d iversite-culturelle-va-pouvoir-entrer-en.html

Les Etats-Unis sont frénétiquement contre cette convention. Cela dit, ils ne sont pas le désert culturel qu'on présente parfois. Entendu ce matin sur F-Mu : 12 pcent des citoyens US disent être allés à un concert de musique classique dans l'année écoulée (contre 7 pcent en France), 3 pcent à un opéra (2 pcent en France).



 
Jack

19/12/2006
11:44
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

Et l'exception culturelle française... Il suffit d'aller à l'étranger pour constater tout ce qu'on peut rater grâce à elle.
 
Nazdeb

19/12/2006
11:59
Mais aussi ce qu'on peut découvrir

Il faut balancer ce constat : le ministère français de la culture promeut des oeuvres étrangères qui sans ce soutien seraient peut-être difficilement visibles chez nous et même ailleurs.



 
Henry Faÿ

19/12/2006
12:25
les vertus du protectionnisme


<<Il y a plein d'exemples de protectionnisme réussi. Par exemple, l'exception culturelle. Cela a permis de sauver le bizness juteux de la petite oligarchie du cinéma français et de ses films mediocres.>>

Succès ambigu, ou insuccès, mais quels autres exemples?

 
lionel le rouge

19/12/2006
12:36
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

Simpleton est vraiment simplet. A part les extrémistes liberaux français, tout le monde se débrouille pour contourner les regles de la concurrence. On peut toujours passer des marchés publics ou militaires de telle façon que seule l'industrie locale soit compétitive. On peut utiliser la guerre pour ruiner un concurrent, on peut utiliser le secret défense pour subventionner la recherche militaire, On peut subventionner l'agriculture pour garder son independance alimentaire, etc...

Quant à l'exception culturelle, j'ai bien précisé que cela produit de la soupe. Mais c'est la preuve que le protectionnisme est toujours possible. Sur les services, je crois que les notaires et d'autres privilegiés ont obtenu d'etre protégés. La mondialisation liberale est une vaste fumisterie où seul le peuple subit de plein fouet la concurrence mais jamais les élites




 
Henry Faÿ

19/12/2006
17:13
un texte sur le protectionnisme


De temps en temps, je ne répugne pas à faire un petit co-coll. Je reprends un texte d'Alexandre Delaigue que j'avais repris dans ce forum en juillet dernier et qui avait complètement décontenancé shhh. Le question alors discutée était de savoir si le protectionnisme était responsable de la crise de vingt-neuf.


dans le site: l'éconoclaste, l'économie pour les nuls
le libre-échange a-t-il été historiquement un facteur de croissance et de développement?
*************************************************
<<Les tarifs Smooth-Hawley n'ont pas provoqué la crise de 29; mais la vague de protectionnisme des années 30 est reconnu unanimement (même par Bairoch) comme la cause principale de la durée de la crise des années 30. (HF: c'est bien ce que j'avais appris quand j'étais à l'école) Depuis la seconde guerre mondiale, l'accroissement des échanges est allé de pair avec la croissance. Et au XXème siècle, pour en arriver aux pays en développement, on n'a pas d'exemple de pays qui ait réussi à s'en sortir sans ouverture internationale. C'est à dire, sans commencer par vendre ses produits aux pays riches qui peuvent se les payer. La croissance des pays asiatiques a été uniquement due à leur ouverture, qui leur a permis d'acheter le stock de capital aux pays développés en payant avec des produits importés fabriqués avec de la main d'úuvre à bon marché. Il y a l'exemple du décollage japonais après la seconde guerre mondiale, mais ce pays était déjà industrialisé avant; et l'analyse des faits montre que ce pays ne s'est pas développé grâce aux secteurs protégés mais grâce à des secteurs qui ne bénéficiaient pas de tels avantages. Le Japon a successivement privilégié l'acier (qui n'a rien rapporté, à part une place de premier producteur mondial, mais cela n'a pas grand intérêt) puis les semi-conducteurs, mais il a crû grâce aux biens de consommation.
Donc, l'état actuel de l'expérience historique tendrait à être plutôt favorable au libre-échange. Certes, il n'est pas indispensable à la croissance des pays riches, mais il l'accroît. et il est nettement bénéfique pour les pays en développement.
On peut ajouter un autre élément, plus intellectuel. Le fait est que depuis Smith, le libre-échange a toujours eu la faveur des économistes. Personne, je dis bien personne, n'a jamais réussi à démontrer de façon convaincante en quoi le protectionnisme pouvait être préférable au libre-échange. (HF: j'en suis fort rassuré, je n'ariverais pas à admettre que le principe de liberté ne soit pas supérieur à celui de contrainte) Pourtant, ce ne sont pas les tentatives qui ont manqué. Depuis l'argument des termes de l'échange de Torrens, en passant par Malthus, puis ce nullard de List avec ses industries naissantes, puis Manoilescu avec l'argument de la paupérisation du travail, même Keynes qui avait compris que tant que les pays n'abandonneraient pas la relique barbare qu'est l'étalon-or ils courraient le risque de crise nécessitant un protectionnisme temporaire (risque qui a disparu depuis l'abandon dudit étalon-or) ou les tenants grandiloquents de l'échange inégal, et j'en oublie, n'a réussi à montrer que le protectionnisme était supérieur au libre-échange. Ce qui fait qu'intellectuellement, le libre-échange garde sa prééminence en économie. Et qu'il est sorti de la problématique générale du laisser-faire, tant et si bien que même les économistes opposés au laisser-faire intégral restent favorables au libre-échange intégral.
Donc voilà. Pas de certitude historique, mais le protectionnisme est bien plus nu que le libre-échange. Parce qu'il ne détient aucun argument intellectuel, et que s'il est possible de trouver des pays protectionnistes qui se sont développés, cela ne prouve pas grand-chose.>>

Je ne prétend cependant pas que ce texte assez vigoureux et qui apporte pas mal d'arguments épuise le débat.


 
shhh

20/12/2006
05:33
vous me causez ?

Ou l’économie est une science, et dans ce cas elle se doit d’être au-delà des sentiments que ce serait mieux comme ça, plutôt qu’autrement. Elle devrait analyser une situation ancienne non en fonction des intérêts présents mais en rétablissant le contexte, sans émettre de jugement moral. Constater que la crise de 29, liée à une spéculation internationale a effectivement mis pas mal de pays dans la mouise. Qu’ensuite un excès inverse ait fait perdurer la crise au delà de ce qu’un éventuel libre échangisme aurait pu limiter, pourquoi pas. Il s’agit là d’une illustration des limites de l’application des théories économiques. Au fait vous ne vous exprimez pas sur les causes de la crise de 29, mais seulement sur sa durée.

Ou elle ne l’est pas, et dans ce cas elle peut effectivement proclamer une préférence, sur le mode rhétorique de la religion : le protectionnisme c’est pas bien parce que le libre échange c’est mieux. Bon. C’est votre credo actuel; j’imagine qu’en d’autres temps vous avez fait une confiance aveugle au confesseur de votre école, on change d’idole, mais le mode rhétorique est le même. Vous amenez à votre cause tous les saints économistes ou sociologues dont les discours s’égrènent dans vos medias préférés, et que vous nous rapportez déjà prédigérés.

Mon propos n’était pas de défendre le protectionnisme, ou le libre échangisme, mais de constater que parmi les économistes, on pouvait rencontrer des thèses différentes qui se soucient essentiellement de répondre à des problèmes d’actualité. On est protectionniste quand le besoin s’en fait sentir, sur le moment, ou libre-échangiste en d’autres situations. Et que l’économie connaissait des phases, Que de toute manière l’objectif des économistes est toujours le même, améliorer le capitalisme.
Et voilà précisément le point sur lequel je ne pourrai jamais rien concéder.
Comme forme sociale, je la crois plus destructrice et plus indifférente au sort des hommes que n’importe quelle idéologie qui l’aurait précédé. Et ne me parlez pas du communisme comme l’alternative condamnable, car c’était aussi du capitalisme, même s’il était concentré entre les mains de l’état. Quand on me réécrit l’histoire comme la longue et difficile ascension des hommes vers le paradis incontesté du libre-échange, que le mot travail ne s’entend plus que comme production incessante de marchandises, et qu’il y a lieu en toute circonstance de la laisser s’exprimer et dicter la pensée, j’ai juste le choix entre vomir ou me taire. Pour préserver mon clavier, j’ai préféré me taire.

Ce que vous appelez liberté n’est que la liberté d’entreprendre. Je vous rappelle toutefois qu’elle est assortie d’une extrême coercition pour qui ne serait pas apte ou désireux de satisfaire aux exigences de cette fameuse liberté d’entreprendre. Quelques pays dans le monde en savent quelque chose. Quelques individus dont les ombres gênent votre champ visuel quand vous revenez de vos voyages apostoliques aussi. On n’a jamais été dans une telle logique du marche ou crève. Cette logique là, oui, elle est réellement devenue mondiale. La révolution française est condamnée pour avoir été un frein au développement d’un capitalisme type anglo-saxon (ce qui reste à prouver d’ailleurs). Vous et quelques autres sur ce forum considérez que tout ce qui entrave la liberté du commerce entraîne la dégénérescence du pays considéré. C’est aussi le thème central de la campagne électorale qui sévit. Vous me permettrez (ou sans doute pas), de penser que sous votre modérantisme affiché, il n’y a qu’exhortation à croire que nulle entrave ne doit restreindre l’empire de la marchandise. Et que vous ne dites jamais rien d’autre.

Heureusement qu’entre temps vous avez lu Keynes Smith Malthus et List, ce qui vous permet de dire qui est un nullard ou qui ne l’est pas. A moins que l’effort soutenu de rendre compte journellement de telle ou telle émission de débats n’ait quelque peu altéré votre liberté de penser par vous-même. Car à ce que je vois, vous ne faites que véhiculer une idéologie dominante, travaillez pour gagner de l’argent, obéissez aux lois présentes du marché, et vous serez comblé. Si ce n’est pas la reprise du thème chrétien des lendemains qui chantent, qu’est-ce que c’est ? Il n’y a de votre part qu’un seul effort personnel, celui de bien savoir à quelle nouvelle loi il s’agit d’obéir, quel nouveau dogme est le bon. Vous verrouillez toute alternative en rejetant toute critique dans le champ d’un irréalisme présumé.

Je ne suis pas, et n’ai pas été décontenancée par vos propos, étalés sur plusieurs années sans grand changement. Autant dire que j’ai eu le temps de m’y habituer, pour ne pas dire me raser, ce qui est sans doute plus proche des raisons que j’ai eues de ne plus vous répondre. A vous le forum; je n’ai certes pas de quoi y contribuer, indifférente que je suis aux notions d’intellectuels, d’élites, de bon goût et de goûtgoût, de marché et d’opéra, aux aventures des chroniqueurs de tout poil, et de toutes ces formes sécrétées par une petite bourgeoisie qui doit s’inventer ses valeurs pour encore se sentir vibrer.





 
paddy

20/12/2006
08:28
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

Sur ces sujets, il y a un petit livre réédité récemment chez Champs / Flammarion :

Jean Claude Michéa
Impasse Adam Smith
Brèves remarques sur l'impossibilité de dépasser le capitalisme sur sa gauche.
 
Toddophile

21/12/2006
00:35
Bal tragique à l'Esprit Public

Seigneur quelle volée de bois vert ils lui ont encore mis au pauvre Emmanuel Todd. Il n'y a guère que le Max qui aye tenté de le défendre. Franchement, être éreinté par la bande à Meyer sauf me faire protéger par le Max, c'est comme se faire passer sur le bidon par toute une division blindée ake un gilet de Nestor pour toute protection.

Le dommage, c'est que Todd n'est pas la première nouille venue, et que face à ces éreinteurs, il aurait probablement eu des arguments. Meyer edvrait l'inviter en stioudio, comme il l'avait fait lors de la sortie de "Après l'empire". Todd avait su se défendre assez bien ce jour là, sauf contre son ex-apologiste jean-Claude Casanova qui l'avait proprement ratiboisé rrrrrrac.

LRDB
 
Henry Faÿ

21/12/2006
06:02
correction du message du 17 décembre la fête

Correction du message "c'était la fête à Emmanuel"
80% des Français souffrent, 20% en profitent
 
Henry Faÿ

21/12/2006
09:56
l'élégant mépris pour la "marcha


<< Le protectionnisme c’est pas bien parce que le libre échange c’est mieux. Bon. C’est votre credo actuel; j’imagine qu’en d’autres temps vous avez fait une confiance aveugle au confesseur de votre école, on change d’idole, mais le mode rhétorique est le même.>>

Merci de m’indiquer que je n’ai pas en âge mental dépassé les quatorze ans et que les arguments rationnels n’ont aucune prise sur mon esprit, que j’en suis resté à une pensée magico-religieuse du respect du petit Jésus et du Père Noël. L’esprit immature que je suis voit pourtant que le protectionnisme a comme effet direct d’empêcher les producteurs d’accéder à des marchés extérieurs, donc ils vendront moins, donc ils produiront moins et par conséquent embaucheront moins. En dernière analyse, le protectionnisme, c’est empêcher des gens de travailler, il n’a rien de reluisant d’un point de vue moral. J’entends bien que c’est au profit d’autres producteurs, en principe, ceux de chez nous, mais il n’est pas difficile de voir que les pratiques protectionnistes ont un effet boomerang sur ceux qui les prennent, comme l’a bien montré la crise de vingt-neuf.


<<Mon propos n’était pas de défendre le protectionnisme, ou le libre échangisme, mais de constater que parmi les économistes, on pouvait rencontrer des thèses différentes qui se soucient essentiellement de répondre à des problèmes d’actualité. On est protectionniste quand le besoin s’en fait sentir, sur le moment, ou libre-échangiste en d’autres situations. Et que l’économie connaissait des phases, Que de toute manière l’objectif des économistes est toujours le même, améliorer le capitalisme.>>

Améliorer le capitalisme ? Qu’est ce que vous connaissez d’autre que le capitalisme ? Le socialisme bouddhiste du Prince Sihanouk ? Les villages ujamaa de Julius Nyerere ?

<<Et voilà précisément le point sur lequel je ne pourrai jamais rien concéder.
Comme forme sociale, je la crois plus destructrice et plus indifférente au sort des hommes que n’importe quelle idéologie qui l’aurait précédé.>>

Quelles sont donc ces formes sociales qui sont moins destructrices que le capitalisme et plus soucieuses du sort des hommes ?

<< Et ne me parlez pas du communisme comme l’alternative condamnable, car c’était aussi du capitalisme, même s’il était concentré entre les mains de l’état. Quand on me réécrit l’histoire comme la longue et difficile ascension des hommes vers le paradis incontesté du libre-échange, que le mot travail ne s’entend plus que comme production incessante de marchandises, et qu’il y a lieu en toute circonstance de la laisser s’exprimer et dicter la pensée, j’ai juste le choix entre vomir ou me taire. Pour préserver mon clavier, j’ai préféré me taire.>>

Ce mépris pour la marchandise ! Mais enfin, d'où vient-il, cet élégant mépris? Quelque chose me dit qu’elle vous est bien utile, cette marchandise, du lever au coucher et même pendant la nuit. Je ne sais rien de vous sauf une chose : vous utilisez un ordinateur et une connexion internet qui sont des marchandises. Personnellement, si je m’écoutais, je partagerais volontiers cet élégant mépris de la "marchandise". Mais comme je l’ai souvent dit dans ce forum, ça ne passe pas mais je persiste, je sais que ce discours de mépris pour la « marchandise », c’est-à-dire sur les biens et les services qu’on acquiert par l’argent ne peut avoir cours que dans les sociétés riches, dont les ressortissants devraient si elles étaient cohérentes dire au capitalisme merci. Essayez un peu d’aller prôner à ceux qui n’ont pas de quoi se nourrir, se loger, s’habiller, se soigner et accéder à l’enseignement que la « marchandise » est méprisable. Ils vous riront au nez. Et si jamais vous leur parlez de « décroissance », ils vous enverront, par la pensée au moins à l’hôpital psychiatrique le plus proche.


<<Ce que vous appelez liberté n’est que la liberté d’entreprendre. Je vous rappelle toutefois qu’elle est assortie d’une extrême coercition pour qui ne serait pas apte ou désireux de satisfaire aux exigences de cette fameuse liberté d’entreprendre. Quelques pays dans le monde en savent quelque chose.>>

De quels pays voulez-vous parler et pourquoi ? Dans le domaine de l’économie, la liberté d’entreprendre est la liberté essentielle, avec tous ses corollaires et en particulier la liberté des échanges, je ne vois pas trop qui la conteste à part des idéologues attardés. Je ne vois pas quelle coercition cette liberté implique à ceux qui n’ont ni le talent ni le goût d’entreprendre, bien au contraire. Le développement économique suscité par la liberté d’entreprendre donne quantités d’occasions d’exercer toutes sortes d’activité dans toutes sortes de domaines. C’est quand même dans les grandes villes des pays les plus capitalistes qu’on trouve le plus d’artistes.

<<Quelques individus dont les ombres gênent votre champ visuel quand vous revenez de vos voyages apostoliques aussi.>>

Je serais bien curieux de savoir lesquels.

<< On n’a jamais été dans une telle logique du marche ou crève.>>

Essayez de me montrer que les sociétés étaient plus douces au XIe siècle, au XIIe siècle, au XIIIe siècle, au XIVe siècle, au XVe siècle, au XVIe siècle, au XVIIe siècle etc. etc.


<<Cette logique là, oui, elle est réellement devenue mondiale. La révolution française est condamnée pour avoir été un frein au développement d’un capitalisme type anglo-saxon (ce qui reste à prouver d’ailleurs).>>

Qui a défendu cette idée ? La révolution française était assez bien partie pour être très favorable au capitalisme le plus libéral qui puisse être, à une époque où les idées libérales était largement aussi françaises que britanniques, elle a aboli les privilèges nobiliaires et les corporations par la célèbre loi Le Chapelier qui par avance interdisait les syndicats. Si le développement a été gravement compromis, ce ne sont pas les orientations de cette révolution en tant que telle mais la guerre civile qu’elle a été ajoutée aux guerres extérieure et ensuite les guerres napoléoniennes qui ont englouti des énergies colossales et de nombreuses vies humaines et qui pour couronner le tout a été perdue, ce qui a mis notre pays dans une situation d’infériorité par rapport à son grand rival la Grande Bretagne.


<<Vous et quelques autres sur ce forum considérez que tout ce qui entrave la liberté du commerce entraîne la dégénérescence du pays considéré. C’est aussi le thème central de la campagne électorale qui sévit. Vous me permettrez (ou sans doute pas), de penser que sous votre modérantisme affiché, il n’y a qu’exhortation à croire que nulle entrave ne doit restreindre l’empire de la marchandise. Et que vous ne dites jamais rien d’autre.>>

Je ne vois tout simplement pas ce que la restriction de la liberté du commerce pourrait apporter de bon. Restreindre l’empire de la marchandise, quand il le faut, pour des raisons éthiques ou de démocratisation, je veux bien, ça peut être au plus haut point intéressant, mais pour ça il faut une économie prospère, par exemple, j’apprends que c’est aux Etats-Unis que les bibliothèques sont nombreuses gratuites et magnifiques, imaginez vous que ça soit possible dans un pays pauvre ? Les moscovites ont eu le métro de Moscou, qui était magnifique et qui n’était pas cher mais ils n’ont pas eu grand-chose d’autre.

<<Heureusement qu’entre temps vous avez lu Keynes Smith Malthus et List, ce qui vous permet de dire qui est un nullard ou qui ne l’est pas. A moins que l’effort soutenu de rendre compte journellement de telle ou telle émission de débats n’ait quelque peu altéré votre liberté de penser par vous-même.>>

Ce n’est pas moi qui dis que List est un nullard, c’est Alexandre Delaigue. Je n'ai fait que le citer. C'est quand même un peu fort de dire que mes efforts "soutenus" de rendre compte des émissions de débat pourraient altérer ma liberté de pensée, c’est quand même contradictoire, il faut bien que je m’alimente à la pensée des autres, surtout si elle se présente sous forme de débats contradictoires.


<<Car à ce que je vois, vous ne faites que véhiculer une idéologie dominante, travaillez pour gagner de l’argent, obéissez aux lois présentes du marché, et vous serez comblé. Si ce n’est pas la reprise du thème chrétien des lendemains qui chantent, qu’est-ce que c’est ? Il n’y a de votre part qu’un seul effort personnel, celui de bien savoir à quelle nouvelle loi il s’agit d’obéir, quel nouveau dogme est le bon. Vous verrouillez toute alternative en rejetant toute critique dans le champ d’un irréalisme présumé.>>

La question n’est pas de savoir si l’idéologie est ou non dominante, elle est de savoir si les propositions sont justes ou fausses, si les raisonnements sont corrects ou entachés d’illogisme. Qu’il faille travailler pour gagner de l’argent, certes, à moins d’être rentier, je ne vois pas où est le poblème. Je n’ai jamais vu, bien au contraire que les lendemains qui chantent était un thème chrétien, c’est un thème marxo-communiste totalement dépassé. Si vous avez une alternative à me proposer, allez-y, je vous lirai avec le plus grand intérêt.


<<Je ne suis pas, et n’ai pas été décontenancée par vos propos, étalés sur plusieurs années sans grand changement. Autant dire que j’ai eu le temps de m’y habituer, pour ne pas dire me raser, ce qui est sans doute plus proche des raisons que j’ai eues de ne plus vous répondre. A vous le forum; je n’ai certes pas de quoi y contribuer, indifférente que je suis aux notions d’intellectuels, d’élites, de bon goût et de goûtgoût, de marché et d’opéra, aux aventures des chroniqueurs de tout poil, et de toutes ces formes sécrétées par une petite bourgeoisie qui doit s’inventer ses valeurs pour encore se sentir vibrer.>>

Vous avez écrit (voir le fil) que le texte d'Alexandre Delaigue qui montrait assez bien que le protectionnisme m'avait aucune lettre de noblesse scientifique, vous avait selon vos termes épuisée et j'ai rémondu "courage fuyons". Libre à vous de participer ou non aux discussions et je comprends très bien qu’on ne s’intéresse que très modérément à mes trop abondants écrits. Pour ce qui est de l’opéra, c’est dommage d’y être indifférent, je ferais, et je fais pour cet art suprême du prosélytisme, si vous aviez vu et entendu le final du premier acte du Chevalier à la rose vous en auriez sans doute été saisie d’émerveillement et ne vous en seriez peut-être pas remise. Je ne vois pas quelle est cette petite bourgeoisie qui s’invente des valeurs et je serais bien heureux d’avoir cet éminent talent. À propos, de quelle bourgeoisie êtes vous ? La petite, la moyenne, la grande ?


 
lionel

21/12/2006
12:24
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

le problème de la marchandise est surtout une question de dérive exponentielle. Une fois que le créneau de la marchandise indispensable (nourriture, logement...) est occupé, le capital doit chercher de la plus value d'une part dans l'explosion des marchandises superflues (loisirs, société du spectacle...), d'autre part en rendant peu à peu payant tout ce qui autrefois était gratuit (les relations humaines...).

la remarque de Shhhh sur la liberté d'entreprendre vise je pense à constater qu'elle s'accompagne actuellement de la restriction croissante de toutes les autres libertés dans les democraties liberales. Le symbole eclatant de ce liberalisme se trouve dans son grand amour pour la dictature chinoise (le role des dictatures a toujours été de faire baisser le cout du travail).

quant à l'alternative à cette spirale liberale infernale, elle est très simple : le retour à l'action politique appuyée sur le vote populaire et non contre le vote populaire. Exemple ; choisir une ecole gratuite, c'est à dire financée collectivement par l'impôt de tous est un choix politique. Choisir l'école privée est un autre choix politique. Détruire EN DOUCE l'école publique est encore un autre choix (ça s'appelle la trahison du peuple par les classes dominantes)

c'est dans ce sens que le libéralisme est très fortement critiquable.


 
Nazdeb

21/12/2006
12:49
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

Le problème est qu'une école gratuite financée par l'impôt, c'est comme les hôpitaux, comme l'assurance sociale, comme la sécurité : ça crée fort peu de croissance. En tout cas bien moins que si ces services sont confiés à l'industrie privée...
C'est la leçon que je retiens d’une brève formulée par un des participants de l’Economie en questions de l’autre jour, où deux apologistes et demi des marchés financiers (il y avait trois spécialistes, dont un a exprimé des positions qui pouvaient sembler plus mitigées que celles des deux autres) nous ont expliqué les bonheurs de la mondialisation de la finance. Dans la série des brèves au début de l’émission, Catherine Lubochinsky, gouroue à Assas et porte-plume du Cercle des économistes, a chanté le refrain du poids exorbitant des prélèvements obligatoires en France (44 %) dont elle a remis en cause l’efficacité au nom du fait que la croissance reste faible. Nullos en économie, j’avoue que j’ignorais benoîtement que le rôle des dépenses publiques était de générer de la croissance. Mais j’ai des excuses : en quoi des malades qu’on soigne dans les hôpitaux génèrent-ils de la croissance ? Ce bonhomme par exemple, rendu assez improductif par un problème de moelle épinière, qu'est-ce que sa prise en charge pendant un demi-siècle par les dépenses publiques rapporte à la société en termes de croissance :
http://fr.news.yahoo.com/18122006/202/il-fete-son-pot-de-dep art-apres-un-demi-siecle.html
Que pouic, si je ne me trompe.
Qu’est-ce que la pensée libérale préconise dans ce genre de cas ?



 
Philippe

21/12/2006
17:44
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

Le libre échange ne permet pas de protéger le marché du travail dans nos pays, et lorsqu'il affecte les secteurs protégés comme ceux de l'énergie, va s'accompagner de hausse des tarifs (à partir du 1er Juillet 2007 les plus démunis vont souffrir dans leur chair de la hausse des tarifs de l'électricité, merci le Conseil Constitutionnel), mais certains en profitent déjà à la bourse! Tout ça est effectivement à vomir.
Vive la concurrence libre et non faussée!
Vive la démocratie
Vive la liberté!
Vive Henry!
 
shhh

22/12/2006
07:22
oui, décidément, c'est bien à moi qu'

J’ai hésité à vous répondre Henry, je ne pense pas que votre réponse à ma réponse exige une réponse. Toutefois, il y a lieu quand même, de préciser certains points que vous n’avez peut-être pas compris.

Je n’émet aucune supposition sur votre âge mental, encore que celui d’un enfant de 14 ans, âge de toutes les interrogations n’ait rien de méprisable. Vous revendiquez la rationalité, je vous l’accorde, oh combien. Vos propos sont très rationnels. De cette rationalité froide qui empêche l’esprit de percevoir qu’autre chose pourrait survenir, sortant des limites de l’entendement rationnel. Et qui vous oblige à enfermer les propos dans la dualité croissance/décroissance, protectionnisme/libre échange riche/pas riche. C’est ce que j’appelle une rhétorique religieuse. Vous placez même dans ma bouche ces intentions, alors que je ne les utilise pas. C’est une transposition de l’argumentaire chrétien, celui qui ne croit pas à dieu croit au diable. Pendant ce temps émergeait un autre mode de pensée, qui ne se souciait ni de dieu ni du diable.

Il n’y a pas d’autre système social que le capitalisme. Evidemment. Et je vais même apporter de l’eau à votre moulin. Avant sa domination, il se préparait déjà. Il était en train de faire son chemin dès le moyen âge. C’est même tellement vrai, qu’on ne voit pas comment l’état de richesse ou de pauvreté, de misère ou d’aisance, de guerre ou de paix, d’inégalité et de justice, d’éthique même, ne serait pas ordonnancée par ses exigences. Il n’a même pas besoin des hommes pour se perfectionner, tant il n’obéit qu’à lui-même. Tant nous sommes peu maîtres de son développement. Il ne nous reste que l’irrationalité des désirs pour espérer voir émerger autre chose que cette auto contemplation de la marchandise. (Note : Les mots que vous devrez relever dans vos découpages en tranches sont « irrationalité » et « désir », et de là vous devrez conclure à l’absurdité de l’hédonisme). Qui parle de démocratie ? si ce n’est la marchandise elle-même. Quelque part sur ce forum existe un fil sur le thème de qui mérite de voter. Effectivement c’est une bonne question : qui mérite de voter ? qui est assez rationnel pour ne pas mettre en doute la suprématie des marchés sur sa propre subjectivité ?
J’ai même vu poser la question de savoir si la sécurité sociale ne serait pas en droit de poursuivre des parents qui auraient laissé naître un enfant mongolien. Quelle époque peut se vanter d’avoir posé une question d’une telle inhumanité ? et dans une émission dite d’éthique de surcroît.

Significatif aussi que vous affirmiez que votre pensée s’alimente dans les débats contradictoires. Quelle curieuse métaphysique que la votre, qui ne peut reconnaître ses objets que s’ils sont portés sur scène. Qui ne peut tenir pour vérité que les propos les plus « convaincants » dans un débat dont les limites sont justement d’enfermer le sujet traité dans une forme médiatique. Qu’en est-il de tout ce qui n’est pas évoqué dans les tranches horaires de la radio, ou les colonnes de vos journaux ? Quid des fils ténus de ce qui nous relie les uns aux autres, et qui ne saurait faire l’objet de débats « contradictoires »? Pouvez vous imaginer que la vérité émanerait peut-être d’une longue réflexion, d’hésitation d’humilité et de silence ? Je prétends au contraire que vous êtes noyé dans l’actualité, et que c’est pour ça que vous ne pouvez que répéter indéfiniment les mêmes arguments, lus, entendus, rabâchés par les professionnels de la logorrhée .

Vous vous trompez, je n’ai pas de mépris pour la marchandise. Mais il est curieux que vous utilisiez le vocabulaire des sentiments pour évoquer des objets jetables et consommables. Parleriez vous de mépris pour désigner des ordinateurs ? Diriez vous que je méprise la salade que je vais bouffer à midi ? Une fois de plus vous confondez l’objet, et la logique qu’elle vous dicte, qui est votre rationalité. Qu’est ce qui vous fait croire que je devrais éviter d’utiliser quelque technologie que ce soit ?

Votre argument une fois de plus, et je l’entends depuis tellement longtemps, c’est de me dire de proposer autre chose. Et justement je n’ai rien à proposer. Je suis juste à l’affût d’évènements, de propos, de lueurs, qui me parleraient d’autre chose que du marché et me laisseraient entrevoir que se prépare peut-être un après capitalisme, une saison où l’avenir des hommes se dessinerait autrement qu’à travers le rang qu’ils occupent dans la production. Voilà ce que je ne lis jamais dans vos textes. Ils sont à cet égard strictement exempts de la moindre lueur.

Sur l’art, je ne crois pas que j’en parlerai jamais avec vous, tant l’idée que j’en ai, mes goûts et mon histoire personnelle diffèrent d’avec la vôtre.

 
Nazdeb

22/12/2006
10:37
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

Pas tout lu vos échanges Shhh et Henry : vous êtes trop longs, je m'excuse pour cette flemme mais j'ai beaucoup de mal à lire les messages qui dépassent une hauteur d'écran. Mais une chose me titille depuis plusieurs jours comme elle titille Shhh : la confusion entre liberté des investissements et liberté des individus. Lou faisait aussi cette confusion : Murs entre sociétés, mur contre le plombier polonais, etc.
Rappelons, mais peut-être que c'est trop compliqué pour le niveau intellectuel de notre époque, que ce n'est pas des individus que le non à de la Constitution prétendait empêcher de venir, mais les normes de droit de pays étrangers, ce qui aurait été une remise en cause du droit démocratique national)
Par ailleurs, on voir une parfaite déconnexion entre libéralisation des échanges et des investissements, et liberté de circulation des personnes : la France restreint le droit d’asile, l’Europe se transforme en forteresse anti-immigrés, les US élèvent une muraille anti-mexicains. Brandir la liberté des individus pour défendre celle du capitalisme est une foutaise évidente.



 
Henry Faÿ

23/12/2006
17:07
si vous saviez...


<<J’ai hésité à vous répondre Henry, je ne pense pas que votre réponse à ma réponse exige une réponse. Toutefois, il y a lieu quand même, de préciser certains points que vous n’avez peut-être pas compris. Je n’émet aucune supposition sur votre âge mental, encore que celui d’un enfant de 14 ans, âge de toutes les interrogations n’ait rien de méprisable.>>

Et pourtant vous avez écrit : « c’est votre credo actuel; j’imagine qu’en d’autres temps vous avez fait une confiance aveugle au confesseur de votre école, on change d’idole, mais le mode rhétorique est le même. Vous amenez à votre cause tous les saints économistes ou sociologues dont les discours s’égrènent dans vos medias préférés, et que vous nous rapportez déjà prédigérés ». Ce qui voudrait dire que je ne raisonne pas que je me soumets aux idoles, que je n’ai fait qu’en changer.


<<Vous revendiquez la rationalité, je vous l’accorde, oh combien. Vos propos sont très rationnels.>>

Merci pour cet immense compliment. Ce n’est pas tous les jours que j’en reçois de pareils.


<< De cette rationalité froide qui empêche l’esprit de percevoir qu’autre chose pourrait survenir, sortant des limites de l’entendement rationnel.>>

Cet autre chose qui pourrait survenir en sortant des limites de l’entendement rationnel, mais vous rendez-vous compte à quel point vous êtes, peut-être à votre insu en plein trip religieux ? De nous deux, lequel est le plus plongé dans la rhétorique religieuse. Sûrement pas moi !


<< Et qui vous oblige à enfermer les propos dans la dualité croissance/décroissance, protectionnisme/libre échange riche/pas riche. C’est ce que j’appelle une rhétorique religieuse.>>

Vous appelez ça rhétorique religieuse mais ça n’a vraiment rien à voir. Excusez-moi, c’est le mode le plus courant de raisonner et je n’en vois pas d’autre. Pouvez-vous dire que ces dualités sont dépourvues de pertinence ? Protectionnisme, libre-échangisme, ça doit bien avoir un sens, protectionnisme, on met des barrières douanières, libre-échangisme, on les abolit, la religion a-t-elle quelque chose à voir avec ça? Diriez-vous qu’Emmanuel Todd, Alexandre Delaigue, Nazdeb, Lionel, Philippe qui utilisent ces notions sont eux aussi sous l’emprise des curés ?


<< Vous placez même dans ma bouche ces intentions, alors que je ne les utilise pas. C’est une transposition de l’argumentaire chrétien, celui qui ne croit pas à dieu croit au diable.>>

C’est bien obscur. Expliquez-moi ça, s’il vous plaît.

<< Pendant ce temps émergeait un autre mode de pensée, qui ne se souciait ni de dieu ni du diable.>>

Lequel, s’ils vous plaît ?

<<Il n’y a pas d’autre système social que le capitalisme. Evidemment. Et je vais même apporter de l’eau à votre moulin. Avant sa domination, il se préparait déjà. Il était en train de faire son chemin dès le moyen âge. C’est même tellement vrai, qu’on ne voit pas comment l’état de richesse ou de pauvreté, de misère ou d’aisance, de guerre ou de paix, d’inégalité et de justice, d’éthique même, ne serait pas ordonnancée par ses exigences. Il n’a même pas besoin des hommes pour se perfectionner, tant il n’obéit qu’à lui-même. Tant nous sommes peu maîtres de son développement.>>

On pourrait trouver naïve cette personnification, assez étrange en vérité du capitalisme présenté comme une divinité maléfique, une sorte de Moloch, qui se tient en embuscade de toute éternité, qui prépare ses coups, qui a ses exigences, ses besoins.

Le « évidemment » ne correspond pas à votre message du x décembre, si vous reprochiez aux économistes d’améliorer le capitalisme, au lieu de le mettre en cause, cela supposait qu’il y avait une alternative au capitalisme.


<<Il ne nous reste que l’irrationalité des désirs pour espérer voir émerger autre chose que cette auto contemplation de la marchandise.>>

Auto-contemplation de la marchandise, qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ?. Ces propos sont particulièrement obscurs, pourriez-vous mieux vous expliquer ?

<<(Note : Les mots que vous devrez relever dans vos découpages en tranches sont « irrationalité » et « désir », et de là vous devrez conclure à l’absurdité de l’hédonisme).>>

Quand il était question de l’hédonisme lors des cycles de conférence estivaux de Michel Onfray, j’ai bien critiqué, non pas l’hédonisme mais la possibilité que défendait le philosophe d’une philosophie hédoniste qui ait quelque envergure.

<< Qui parle de démocratie ? si ce n’est la marchandise elle-même.>>

La marchandise parle-t-elle ? Propos obscurs, pourriez-vous mieux vous expliquer ?

<<Quelque part sur ce forum existe un fil sur le thème de qui mérite de voter. Effectivement c’est une bonne question : qui mérite de voter ? qui est assez rationnel pour ne pas mettre en doute la suprématie des marchés sur sa propre subjectivité ?>>

Vous passez du coq à l’âne, chère amie et vos propos ne sont pas lumineux.
Je suis assez rationnel pour reconnaître que ma subjectivité et les choix collectifs qu’expriment les marchés ne vont pas dans la même direction et je ne doute pas que les choix collectifs ont des conséquences sociales que n’ont pas mes petites préférences personnelles.


<<J’ai même vu poser la question de savoir si la sécurité sociale ne serait pas en droit de poursuivre des parents qui auraient laissé naître un enfant mongolien. Quelle époque peut se vanter d’avoir posé une question d’une telle inhumanité ? et dans une émission dite d’éthique de surcroît.>>

Et alors, est-ce notre sujet ?

<<Significatif aussi que vous affirmiez que votre pensée s’alimente dans les débats contradictoires. Quelle curieuse métaphysique que la votre, qui ne peut reconnaître ses objets que s’ils sont portés sur scène. Qui ne peut tenir pour vérité que les propos les plus « convaincants » dans un débat dont les limites sont justement d’enfermer le sujet traité dans une forme médiatique. Qu’en est-il de tout ce qui n’est pas évoqué dans les tranches horaires de la radio, ou les colonnes de vos journaux ? Quid des fils ténus de ce qui nous relie les uns aux autres, et qui ne saurait faire l’objet de débats « contradictoires »? Pouvez vous imaginer que la vérité émanerait peut-être d’une longue réflexion, d’hésitation d’humilité et de silence ? Je prétends au contraire que vous êtes noyé dans l’actualité, et que c’est pour ça que vous ne pouvez que répéter indéfiniment les mêmes arguments, lus, entendus, rabâchés par les professionnels de la logorrhée .>>

Mais pas du tout ! Si vous saviez… Je ne comprends rien à cette objection. J’écris dans un forum défense de France Culture. Il est normal que je me réfère à des émissions de France Culture puisque ces émissions sont ce que nous avons en commun. En outre, je cite mes sources, ce que tout le monde ne fait pas. Je rends mes sources accessibles, je cite les passages, je renvois aux émissions.

S’il m’arrive de reprendre presque mot à mot pour le commenter avec précision un débat qui a eu lieu sur les ondes de France Culture, c’est un énorme boulot, c’est que j’ai estimé que ce débat était de très haut niveau, qu’il apportait vraiment quelque chose, que je souhaitais faire partager les données de ce débat aux participants au forum, ce dont parfois ils me savent gré, par exemple le débat entre Jean-Marc Jancovici et Jean-Pierre Dupuy sur les transformations climatiques. Vous savez qu’il y a parfois sur les ondes de France Culture des intervenants de très haut niveau qu’on a intérêt d’écouter et il y a des débats qui sont bien conduits. Mais ce n’est pas le plus important. Les émissions que j’écoute et les articles que je lis ne sont rien par rapport à l’expérience de ma vie mais j’évite de la mettre en avant de peur de passer pour un horrible prétentieux qui dit qu’il a beaucoup voyagé, qu’il a vu beaucoup de pays, qu’il a été témoin de drames, qu’il a fait ceci cela, un ancien combattant, vous ne le supporteriez pas et vous auriez raison.

<<Vous vous trompez, je n’ai pas de mépris pour la marchandise.>>

Ce mépris, si courant, transparaît de manière évidente dans vos propos : « que le mot travail ne s’entend plus que comme production incessante de marchandises », « que nulle entrave ne doit restreindre l’empire de la marchandise »,

<<Mais il est curieux que vous utilisiez le vocabulaire des sentiments pour évoquer des objets jetables et consommables.>>

Oui, il y a des objets, durables ou jetables que j’aime, qui me fascinent, par exemple ma vieille chaîne stéréo et il y en a qui me font envie quand je les vois dans les magasins.


<<Parleriez vous de mépris pour désigner des ordinateurs ? Diriez vous que je méprise la salade que je vais bouffer à midi ?>>

Moi, certainement pas. Les ordinateurs, à juste titre, me fascinent et pour ce qui est de la salade…

<<Une fois de plus vous confondez l’objet, et la logique qu’elle vous dicte, qui est votre rationalité. Qu’est ce qui vous fait croire que je devrais éviter d’utiliser quelque technologie que ce soit ?>>

La logique que ces objets me dictent ? Que voulez-vous dire ? Ces propos sont difficiles à comprendre.


<<Votre argument une fois de plus, et je l’entends depuis tellement longtemps, c’est de me dire de proposer autre chose. Et justement je n’ai rien à proposer. Je suis juste à l’affût d’évènements, de propos, de lueurs, qui me parleraient d’autre chose que du marché et me laisseraient entrevoir que se prépare peut-être un après capitalisme, une saison où l’avenir des hommes se dessinerait autrement qu’à travers le rang qu’ils occupent dans la production. Voilà ce que je ne lis jamais dans vos textes. Ils sont à cet égard strictement exempts de la moindre lueur.>>

Mais c’est bien ce que je dis, non pas d’inventer autre chose, mais soyez à l’affût et le jour où vous verrez quelque chose, prévenez-nous, je le dis sans ironie.

Je n’ai jamais ô grand jamais pensé que l’avenir des hommes se dessinait uniquement ou principalement à travers le rang qu’ils occupent dans la production mais je reconnais l’importance de la production et des immenses talents de tous ceux qui y participent à tous les niveaux.

<<Sur l’art, je ne crois pas que j’en parlerai jamais avec vous, tant l’idée que j’en ai, mes goûts et mon histoire personnelle diffèrent d’avec la vôtre.>>

Quelle idée en avez-vous et pourquoi ne pas en parler ?

 
shhh

23/12/2006
17:44
tant pis

Paragraphe 1. : Je parle de mode de raisonnement. Pas du contenu, du mode.
Qu'est-ce qu'une idéologie ? à mon sens c'est un système d'idées qui pose ses questions à l'intérieur de lui-même, et ne trouve ses réponses qu'au moyen de ses propres prédicats. Quand vous parlez d'illogisme, vous raisonnez sur une proposition émanent d'un système d'idées, mais qui est limité à ce système. Exemple: une proposition mathématique est juste ou fausse en mathématique, parce que les mathématiques se fondent sur ce critère. Du moins jusqu’à récemment.
Autrement dit vous êtes rationnel, mais vous n’avez pas l’outil de la logique, qui elle peut fort bien connaître la contradiction et la survenue d’évènements non prévus, et s’en alimente, et se doit d’aller au-delà de la contradiction, et non de la nier.
Si au nom de ce système d'idées vous prétendez détenir une clef de l'ensemble du devenir de la société, votre rationalité devient incapable de comprendre le monde qui vous entoure, puisque elle ne participe que d’un mode de pensée rationnel, qui ne peut que rejeter ou accepter, ce qui limite forcément le contenu et l’objet visé .Le marché, c’est-à dire la circulation de la marchandise (notez : la marchandise comme concept, et non les marchandises) a ses lois.. Tenir ces lois comme le principe de réalité, c’est en fait adopter le discours de la marchandise elle-même, c’est-à dire livrer totalement sa pensée à ses exigences, jusqu’à en faire le fondement de tout jugement.

Faudrait déjà que je sois sûre d’être comprise jusque là avant d’aller au paragraphe suivant

 
shhh

23/12/2006
17:55
au cas où on me comprendrait, je continue

Sur la religion, et le judéo-christianisme, et sans doute le mien en particulier:

Le succès qu'ont rencontré ces religions, n'est certainement pas juste du à la superstition, ni même à des attentes sociétales, mais aussi à la capacité qu'elles ont eu d'aller directement au coeur des questions que tout un chacun se pose.
Bien sûr les réponses n'ont pas été satisfaisantes, mais elles ont été riches d'une réflexion suivie. Dans le fil "oublions l'ens" la question formulée par le pape reste la critique fondamentale qu'on peut formuler contre les impératifs sociaux- économiques qu'on prétend nous imposer.
Je ne résiste pas à l'envie de la reproduire ici:

"toute tentative visant à ne conserver à la théologie que son caractère de discipline « scientifique » ne garde du christianisme qu'un misérable fragment. Il nous faut aller plus loin : si la science dans son ensemble n'est que cela, l'homme lui-même s'en trouve réduit. Car les interrogations proprement humaines, «d'où venons-nous», « où allons-nous», les questions de la religion et de l'éthique, ne peuvent alors trouver place dans l'espace de la raison commune, délimitée par la « science » ainsi comprise, et doivent être renvoyées au domaine de la subjectivité. "

C'est pas beau ça ? Et comme ça se transpose bien sur le sujet qui nous occupe,celui de l'économie de marché, convenez en n'est-ce pas ?
 
shhh

23/12/2006
18:00
explication facile:

<< Pendant ce temps émergeait un autre mode de pensée, qui ne se souciait ni de dieu ni du diable.>>

Lequel demandez vous.

La science évidemment.


 
shhh

23/12/2006
18:21
et là, vous n'aimerez pas

"Les émissions que j’écoute et les articles que je lis ne sont rien par rapport à l’expérience de ma vie mais j’évite de la mettre en avant de peur de passer pour un horrible prétentieux qui dit qu’il a beaucoup voyagé, qu’il a vu beaucoup de pays, qu’il a été témoin de drames, qu’il a fait ceci cela, un ancien combattant, vous ne le supporteriez pas et vous auriez raison."

Ca c’est tout le problème. Je ne perçois jamais dans vos propos la connaissance d’autre chose que des derniers débats. Pourtant quelqu’un qui a voyagé vraiment, c’est à dire a été capable de supporter l’exotisme, l’ailleurs, normalement ses propos devraient contenir cette expérience, et s’en trouver quelque peu modifiés. A part quelques souvenirs touristiques, ou le récit de comment l’économie allemande ou chinoise se porte bien, est-ce que quelqu’un sur ce forum pourrait dire en vous lisant : il a voyagé, il a connu des gens que je ne connais pas, des manières de vivre qui me sont inconnues ? Au contraire, tout est ramené encore à la place qu'occupent les autres régions du globe dans l'économie. Quelle tristesse.
Pourtant certains récits de gens qui ont voyagé, certaines interventions sur ce forum, même s’ils parlent d’autre chose, ont ce contenu là. Vous pas. Je ne saurais dire en vous lisant de quel ailleurs vous vous êtes enrichi. Un peu comme ces clients réguliers d’agences de voyage, qui certes voyagent, mais quoi ?

 
Henry Faÿ

24/12/2006
05:16
vous n'arrêtez pas de botter en touche


Vous n’arrêtez pas de botter en touche. Vous ne répondez ni à mes objections, qui sont importantes, ni à mes demandes d’éclaircissement, qui le sont également. Dans ces conditions, on peut difficilement avancer.

<<Paragraphe 1. : Je parle de mode de raisonnement. Pas du contenu, du mode.
Qu'est-ce qu'une idéologie ? à mon sens c'est un système d'idées qui pose ses questions à l'intérieur de lui-même, et ne trouve ses réponses qu'au moyen de ses propres prédicats. Quand vous parlez d'illogisme, vous raisonnez sur une proposition émanent d'un système d'idées, mais qui est limité à ce système. Exemple: une proposition mathématique est juste ou fausse en mathématique, parce que les mathématiques se fondent sur ce critère. Du moins jusqu’à récemment.

Autrement dit vous êtes rationnel, mais vous n’avez pas l’outil de la logique, qui elle peut fort bien connaître la contradiction et la survenue d’évènements non prévus, et s’en alimente, et se doit d’aller au-delà de la contradiction, et non de la nier.>>

Qu’est-ce qui à partir de notre échange vous permet de penser que je n’ai pas l’outil de la logique, (un peu fort) que je ne connais pas la contradiction et la survenue d’événements non prévus ?


<<Si au nom de ce système d'idées vous prétendez détenir une clef de l'ensemble du devenir de la société, votre rationalité devient incapable de comprendre le monde qui vous entoure, puisque elle ne participe que d’un mode de pensée rationnel, qui ne peut que rejeter ou accepter, ce qui limite forcément le contenu et l’objet visé .Le marché, c’est-à dire la circulation de la marchandise (notez : la marchandise comme concept, et non les marchandises) a ses lois.. Tenir ces lois comme le principe de réalité, c’est en fait adopter le discours de la marchandise elle-même, c’est-à dire livrer totalement sa pensée à ses exigences, jusqu’à en faire le fondement de tout jugement.>>

Je n’ai certes pas la prétention de détenir une clef de l’ensemble du devenir du monde, je ne suis pas mégalo à ce point. En tout cas, j’affirme que la rationalité est le meilleur instrument qui soit pour comprendre le monde qui nous entoure. Je ne sais pas ce que c’est que la marchandise comme concept. Je vous prie de me l’expliquer mais je sais que vous ne le ferez point. Je ne sais pas ce que c’est que le discours de la marchandise. Peut-être pour vous est-ce un autre nom pour l’économie. L’économie m’intéresse et la lutte contre la pauvreté qui passe par la production des biens et l’optimisation des conditions de celles-ci parmi lesquelles j’ai mis, c’était l’objet de notre discussion le libre-échange.


<<Faudrait déjà que je sois sûre d’être comprise jusque là avant d’aller au paragraphe suivant

Sur la religion, et le judéo-christianisme, et sans doute le mien en particulier:

Le succès qu'ont rencontré ces religions, n'est certainement pas juste du à la superstition, ni même à des attentes sociétales, mais aussi à la capacité qu'elles ont eu d'aller directement au coeur des questions que tout un chacun se pose.
Bien sûr les réponses n'ont pas été satisfaisantes, mais elles ont été riches d'une réflexion suivie. Dans le fil "oublions l'ens" la question formulée par le pape reste la critique fondamentale qu'on peut formuler contre les impératifs sociaux- économiques qu'on prétend nous imposer.
Je ne résiste pas à l'envie de la reproduire ici:

"toute tentative visant à ne conserver à la théologie que son caractère de discipline « scientifique » ne garde du christianisme qu'un misérable fragment. Il nous faut aller plus loin : si la science dans son ensemble n'est que cela, l'homme lui-même s'en trouve réduit. Car les interrogations proprement humaines, «d'où venons-nous», « où allons-nous», les questions de la religion et de l'éthique, ne peuvent alors trouver place dans l'espace de la raison commune, délimitée par la « science » ainsi comprise, et doivent être renvoyées au domaine de la subjectivité. "

C'est pas beau ça ? Et comme ça se transpose bien sur le sujet qui nous occupe,celui de l'économie de marché, convenez en n'est-ce pas ?>>

Franchement, je ne comprends rien du tout et je ne vois pas le rapport avec notre discussion.


<<"Les émissions que j’écoute et les articles que je lis ne sont rien par rapport à l’expérience de ma vie mais j’évite de la mettre en avant de peur de passer pour un horrible prétentieux qui dit qu’il a beaucoup voyagé, qu’il a vu beaucoup de pays, qu’il a été témoin de drames, qu’il a fait ceci cela, un ancien combattant, vous ne le supporteriez pas et vous auriez raison."

Ca c’est tout le problème. Je ne perçois jamais dans vos propos la connaissance d’autre chose que des derniers débats. Pourtant quelqu’un qui a voyagé vraiment, c’est à dire a été capable de supporter l’exotisme, l’ailleurs, normalement ses propos devraient contenir cette expérience, et s’en trouver quelque peu modifiés. A part quelques souvenirs touristiques, ou le récit de comment l’économie allemande ou chinoise se porte bien, est-ce que quelqu’un sur ce forum pourrait dire en vous lisant : il a voyagé, il a connu des gens que je ne connais pas, des manières de vivre qui me sont inconnues ? Au contraire, tout est ramené encore à la place qu'occupent les autres régions du globe dans l'économie. Quelle tristesse.
Pourtant certains récits de gens qui ont voyagé, certaines interventions sur ce forum, même s’ils parlent d’autre chose, ont ce contenu là. Vous pas. Je ne saurais dire en vous lisant de quel ailleurs vous vous êtes enrichi. Un peu comme ces clients réguliers d’agences de voyage, qui certes voyagent, mais quoi ?>>

Il n’est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.
Je vous suggère :
(i) d’aller vous balader sur les fils sur lesquels je suis intervenu, mais bon courage.
(ii) De me lire entre les lignes, si vous savez le faire
(iii) D’accepter que ce que j’écris ne va pas forcément dans le sens que vous souhaitez lire.



 
shhh

24/12/2006
07:13
et j'arrête là

"Je ne sais pas ce que c’est que la marchandise comme concept"
Wiki: On nomme concept une idée abstraite et générale. Un concept en tant qu'objet n'est pas lié à un support matériel direct.
Cas concret: quand la marchandise n'est plus seulement un objet matériel, mais la clef de fonctionnement de l'économie, elle devient un concept. qu'étudient les économistes: non les marchandises prises chacune en particulier, mais la marchandise qui est la représentation idéelle de la production des hommes, et de leurs échanges. Le commerce est entièrement contenu dans la marchandise. Qui est donc un concept.

"j’affirme que la rationalité est le meilleur instrument qui soit pour comprendre le monde qui nous entoure"

Je pense le contraire. Et le texte que je reprenais disait que les question fondamentales ne relevaient pas de la rationalité. Il y a eu chez les économistes que vous aimez citer un débat sur la rationalité, dont on peut à peu près tirer la conclusion que la rationalité est quasi impossible à assurer dès lors qu'intervient la subjectivité dans les décisions des hommes. Ce que vous vous obstinez à regretter et nier. Et pourtant vous n'arrêtez pas de proposer un modèle unique d'amélioration qui serait le libre échange total comme panacée à tous nos maux. C'est le modèle économique issu de la rationalité, abstraite, et même tellement abstraite qu'elle en devient inaplicable, et inapliquée. J'ai cru percevoir que vos contradicteurs tentaient vainement (tout comme moi d'ailleurs) de dire.

Au sujet de vos voyages, j'ai lu quelque part que vous regrettiez la disparition des monuments en Chine. Vous pensez donc que le monument tel que vous le connaissez en occident, grandes cathédrales, Versailles et compagnie, se doit de figurer là bas. Il me semble cependant que les chinois privilégient des arts plus subtils comme la calligraphie, et n'ont pas beaucoup d'estime pour la grandiloquence du monumental. D'où peut-être absence relative de ces derniers. Vous avez regardé la Chine avec vos yeux occidentaux, c'est pas du voyage ça.

Si vous pensez que je botte en touche, c'est qu'il n'y a décidément pas de communication possible entre nous. Veuillez juste noter que je ne suis pas "décontenancée", mais lasse de devoir redigérer (mal dsans doute) à votre intention ce qui figure dans à peu près tous les textes un peu sérieux de la littérature.

J'ignore totalement ce que je souhaite lire. J'aime être surprise, et pas mal de gens sur ce forum me surprennent, et je dirais même que j'ai admiré plusieurs interventions, qui n'allaient pas du tout dans le sens que j'aurais pris, et de la part de gens dont je ne crois pas partager les idées.


 
Henry Faÿ

24/12/2006
10:29
et moi je continue


<<"j’affirme que la rationalité est le meilleur instrument qui soit pour comprendre le monde qui nous entoure"

Je pense le contraire. Et le texte que je reprenais disait que les question fondamentales ne relevaient pas de la rationalité. Il y a eu chez les économistes que vous aimez citer un débat sur la rationalité, dont on peut à peu près tirer la conclusion que la rationalité est quasi impossible à assurer dès lors qu'intervient la subjectivité dans les décisions des hommes. Ce que vous vous obstinez à regretter et nier. Et pourtant vous n'arrêtez pas de proposer un modèle unique d'amélioration qui serait le libre échange total comme panacée à tous nos maux. C'est le modèle économique issu de la rationalité, abstraite, et même tellement abstraite qu'elle en devient inaplicable, et inapliquée. J'ai cru percevoir que vos contradicteurs tentaient vainement (tout comme moi d'ailleurs) de dire.>>

Enorme confusion. L'analyse économique est rationnelle ou elle n'est pas, elle doit tenir compte de l'irrationalité, réelle ou supposée des agents économiques, le problème est archi-connu. Je ne regrette absolument pas l'irrationalité des agents économiques, je n'ai aucune appétence pour un monde de robots. Je n'ai absolument pas proposé le libre-échange généralisé comme panacée à tous nos maux, j'ai contesté l'idée d'Emmanuel Todd d'établir un protectionnisme à l'échelle européenne.

<<Au sujet de vos voyages, j'ai lu quelque part que vous regrettiez la disparition des monuments en Chine. Vous pensez donc que le monument tel que vous le connaissez en occident, grandes cathédrales, Versailles et compagnie, se doit de figurer là bas. Il me semble cependant que les chinois privilégient des arts plus subtils comme la calligraphie, et n'ont pas beaucoup d'estime pour la grandiloquence du monumental. D'où peut-être absence relative de ces derniers. Vous avez regardé la Chine avec vos yeux occidentaux, c'est pas du voyage ça.>>

Je n'ai jamais voyagé en Chine. Il n'y a pas contradiction entre le goût pour la calligraphie et celui pour les monuments. Il est vrai que la destruction des monuments mais aussi du cadre de vie m'attriste, que j'ai beaucoup de goût pour le patrimoine et je ne suis pas le seul. Il est vrai que les asiatiques comprennent assez mal notre attitude de conserver l'habitat ancien, ils disent que c'est comme un vêtement usagé, quand il est trop usé, on le jette; mais progressivement ils changent et se rallient à l'idée que le patrimoine doit être préservé.

<<Si vous pensez que je botte en touche, c'est qu'il n'y a décidément pas de communication possible entre nous.>>

Si je pense que vous bottez en touche, c'est que vous ne répondez pas aux objections que je vous présente et que vous passez à autre chose.

<<Veuillez juste noter que je ne suis pas "décontenancée", mais lasse de devoir redigérer (mal dsans doute) à votre intention ce qui figure dans à peu près tous les textes un peu sérieux de la littérature.>>

À savoir?


 
lou

27/12/2006
21:12
question au ras du sol

L’échange entre sssh et Henry est si trapu qu’il me passe complètement au-dessus de la tête. Pour revenir au point de départ de ce fil, le protectionnisme économique, je voudrais poser une question triviale de non spécialiste, mais liée à une expérience personnelle.
Lorsque je vivais aux USA, au début des années 90, j’avais le choix entre plusieurs opérateurs téléphoniques : ATT, Sprint, etc.… Je ne me souviens plus de mon choix. Toutefois, je sais que lorsque je recevais un coup de fil de France d’un(e) proche, je disais immédiatement : « Raccroche, je te rappelle. » En effet, la différence de tarification entre ma compagnie américaine et France Telecom, l’opérateur national en position de monopole, variait plus que du simple au double. France Telecom taxait cetainement ses clients français « pour la bonne cause », celle qu’on nous ressasse de façon talmudique depuis la nuit des temps, « la défense du service public ». Que faisait France Telecom de cette manne ? Politique d’investissement ? Recherche ? Retraite de ses employés à 45 ans ?
Peu importe ! Je constate que l’ouverture du marché du téléphone a permis d’aligner la note de téléphone des Français sur celle du reste du monde.

Les économistes du fil peuvent-ils me dire si ce problème particulier entre dans le cadre du protectionnisme économique encensé par Todd? Ou bien s’agit-il d’autres problèmes économiques qui n’ont rien à voir: monopole, service public, etc.…

J’aimerais avoir une réponse pour savoir que penser dans le futur, par exemple, de l’ouverture honnie du FRET ferroviaire à la concurrence ou du problème des lignes de chemin de fer hors SNCF. Thalys ou l’Eurostar sont-ils moins fiables que TGV banalis ?


 
lou

28/12/2006
10:33
ça vole plus haut

A la même époque, un AR Paris-Ajaccio, monopole d'Air France, coûtait aussi cher qu'un AR Paris-NY ouvert à la concurrence. Que faisait AF de cette manne?

 
lionel

28/12/2006
15:03
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

A l'époque ou les tarifs du monopole Air France était élevés, les avions étaient remplis d’hommes d'affaires et la classe moyenne, moins pressée, prenait le train. Il y avait aussi le plein emploi, les monopoles publics des communications favorisaient l’industrie et la recherche nationales et somme toute, cela n’était pas si mal

Sur FT et le fret, je réponds dans un nouveau fil.


 
Henry Faÿ

29/12/2006
07:55
un âge d'or


<<A l'époque ou les tarifs du monopole Air France était élevés, les avions étaient remplis d’hommes d'affaires et la classe moyenne, moins pressée, prenait le train. Il y avait aussi le plein emploi, les monopoles publics des communications favorisaient l’industrie et la recherche nationales et somme toute, cela n’était pas si mal>>

C'était peut-être pas mal, mais si on ne tenait aucun compte des situations nouvelles, si on cherchait à revenir en arrière vers ce qui nous apparaît comme un âge d'or et à tout rigidifier on serait vraiment très très mal et c'est malheureusement un peu ce qu'on fait et la cause de nos graves difficultés.


 
Henry Faÿ

29/12/2006
08:27
une idée qui n'a pas la moindre pertinence


L'idée d'instaurer un protectionnisme à l'échelle européenne est aberrante et totalement régressive, comme l'ont assez bien dit les participants à l'émission l'esprit public au cours de laquelle ils ont abordé la question. On aurait du mal à comprendre pourquoi un des pays les mieux armés pour affronter la mondialisation et qui a les meilleures chances d'en tirer le meilleur parti lui tournerait le dos.
D'abord, ce n'est pas tellement la peine de trop épiloguer sur cette question car c'est en fait totalement impossible, il n'y a pas la moindre aucune chance que nos partenaires européens, et tout particulièrement l'Allemagne, premier exportateur mondial l'acceptent.
Ensuite, on aurait tout à y perdre; ce serait le sacrifice de tout ce que nous avons d'un peu avancé sur le plan technologique, la liste est quand même assez longue. Si on n'était pas confronté à la concurrence mondiale, par le biais des rétorsions, on perdrait des marchés et on ne serait pas dans la course. La recherche est déjà insuffisante, si l'aiguillon de la concurrence mondiale disparaissait, on se condamnerait à la médiocrité, on fabriquerait des Trabant, on en a vu une préfiguration avec la période où Chevènement était ministre de la recherche et de la technologie au tout début de l'ère Mitterand.
Ce serait aussi le sacrifice de ce qui est moins technologique, mais qui ressort d'un savoir faire très remarquable, par exemple dans l'industrie du luxe qui a besoin absolu des exportations.
Ce serait la meilleure manière de marginaliser et de faire plonger notre pays et l'Europe, le chômage et la baisse du niveau de vie en seraient les conséquences les plus directes.
D'un point de vue politique mondiale ce serait totalement irresponsable, sans peut-être l'abolir, cela irait à l'encontre du mouvement qui voit les économies des pays émergents progresser à pas de géants, ce qui représente un des plus grands progrès auxquels il nous est donné d'assister.


 
Henry Faÿ

29/12/2006
08:28
correction

il n'y a pas la moindre chance
 
lionel

29/12/2006
09:33
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

A propos d'Air France, je ne faisais pas l'apologie du passé, je voulais juste montrer par un exemple que la cherté d'un service non vital (en l'occurence l'aviation) n'est pas en soit un problème

Sur l'anti-protectionnisme, je pense que les ideologues du libre échange total travaillent pour la Chine contre l'Europe. Car tout le monde invente des combines pour se protéger de la concurrence, le tout est d'être le plus malin. Les brevets, les marques, les subventions déguisées sont quelques uns des moyens classiques d'empecher la concurrence.


 
dom

29/12/2006
22:36
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

salut, tout le monde je passe faire ma visite quotidienne sur DDFC, treve des confiseurs oblige, je ne te rentrerai pas dans le lard Lionel.

sinon de te poser une seule question,
c'est quoi une marque ? pas compliqué, pas agressif, c'est une question simple, qui ma foi a tout son interet.
a+
 
lou

29/12/2006
23:25
que faisaient-t'ils de la manne?

Je ne sais pas si France Telecom faisait de la recherche avec l'argent de la manne du temps du monopole, mais ça n'a pas débouché sur grand chose. Je sais que les employés de "l'opérateur historique" ont "free" à la maison pour leur internet perso plutôt que le système maison.
Les rentiers semblent avoir été pris de vitesse par des faméliques.

 
pour info

30/12/2006
00:09
recherche

http://fr.wikipedia.org/wiki/PTT
http://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_national_d%27%C3%A9tudes _des_t%C3%A9l%C3%A9communications

 
Henry Faÿ

30/12/2006
11:47
la Chine n'est pas notre ennemie


<<Sur l'anti-protectionnisme, je pense que les ideologues du libre échange total travaillent pour la Chine contre l'Europe. Car tout le monde invente des combines pour se protéger de la concurrence, le tout est d'être le plus malin. Les brevets, les marques, les subventions déguisées sont quelques uns des moyens classiques d'empecher la concurrence.>>

S'il y a des idéologues du libre-échange total, il y en a sans doute, ils auront quand même quelques exigences à formuler l'égard de la Chine qui ne joue pas le jeu du libéralisme, en particulièr qui donne à sa monnaie un cours artificiel qui l'avantage indument. Quelle idée que nous serions "contre la Chine"! La Chine n'est ni amie ni ennemie, elle est un partenaire commercial avec qui il faut compter. Les brevets protègent l'innovation, ce ne sont pas des "combines". Les marques, avant d'être de redoutables instruments de marketing, sont supposées garantir la qualité des produits, mettre le client en confiance. Les vraies combines du protectionnisme, c'est se retrancher sur un arsenal de règlements plus arbitraires les uns que les autres, plus ou moins basées sur l'hygiène la sécurité, la conformité à telle ou telle norme, c'est le boulot de l'OMC d'y mettre de l'ordre, elle le fait quand elle peut, comme elle peut et on n'est pas forcément d'accord avec toutes ses décisions, par exemple quand elle condamne l'Union Européenne dans sa volonté d'afficher la présence d'OGM dans les produits alimentaires.
En dépit de tout cela, tout ne va pas si mal, le commerce mondial est en forte progression, je n'ai pas le chiffre de croissance, je sais qu'il est élevé et on voit que des pays comme l'Allemagne dont la main d'oeuvre est chère ont de bonnes cartes à jouer donc pas question de baisser les bras.
J'ai écouté ce matin l'émission d'Alain Finkielkraut. Ils ont parlé de la fermeture de l'usine de piano d'Alès. Il y a des usines qui ferment mais d'autres qui prospèrent grâce à l'exportation. Paul-Marie Couteau qui se dit "souverainiste" c'est-à-dire en fait partisan d'un repli sur l'hexagone qui nous provincialiserait définitivement et nous priverait de toute souveraineté réelle, en appelle, comme Emmanuel Todd, à un protectionnisme européen, mais il est en totale contradiction avec lui-même, pour qu'une telle chose soit éventuellement possible, il faudrait renforcer l'Europe dans ses institutions, or cette Europe, il ne cesse de la vouer aux gémonies.


 
pour info

30/12/2006
14:07
la conference originale d'Emmanuel Todd

Verbatim de l'intervention d'Emmanuel Todd :

<< Une rupture radicale est nécessaire en ce qui concerne la situation économique en France.

On vit dans une société au bord de l'explosion. Pour un historien, la réalité de la société française, c'est l'élection présidentielle de 2002 avec une extrême droite arrivant au deuxième tour, c'est la crise des banlieues en flammes, c'est la crise du CPE qui a montré une forte résistance des classes moyennes.

Les discusssions que vous allez avoir sont conditionnées, presque prisonnières d'un système économique mondial qui tend de plus en plus à asphyxier la société française et à lancer les partenaires sociaux les uns contre les autres presque à leur insu.

La réalité du cadre économique dans lequel vous allez discuter, c'est le libre-échange. La vérité du libre-échange, c'est que, pas à pas, il a fait revenir le capitalisme à ses défauts du XIXè siècle.

Le capitalisme civilisé d'après-guerre était un capitalisme dans lequel les gens avaient compris la complémentarité des salaires et de la demande. Les entreprises qui laissaient filer les salaires à la hausse avaient compris que les salaires concouraient à la formation d'une demande nationale

Dans une première phase le libre-échange a été une bonne chose. Mais si les entreprises se mettent à produire prioritairement pour les exportations, le lien entre les salaires et la formation de la demande dans l'économie est brisé et le salaire finit par être perçu comme un coût pour l'entreprise.

A l'échelle mondiale, si toutes les entreprises se mettent à considérer le salaire comme un coût pur, vous entrez dans une logique mondiale de déflation et de compression de la demande.

Au stade actuel, et surtout depuis l'émergence de la Chine comme acteur mondial, je crains qu'on ne puisse imaginer une fin à ce processus économique d'ajustement.

L'histoire économique devient un puits sans fond dans lequel tous les acteurs sociaux (entrepreneurs comme salariés et ouvriers) se débattent dans une certaine forme d'asphyxie.

Je suis arrivé à la conclusion, il y a quelques années, que le protectionnisme était la seule conception posssible et, dans un second temps, que la seule bonne échelle d'application du protectionnisme était l'Europe.

La réalité de l'économie actuelle, c'est que le bon niveau d'intégration et de régulation, c'est l'Europe, et je ne vois pas comment on pourrait sortir de ce monde d'asphyxie sans penser un marché européen de 450 millions d'habitants.

Pour se raconter qu'il n'est pas possible d'organiser un monde décent dans un ensemble de 450 millions d'habitants qui contient la plus grande masse d'ouvriers et d'ingénieurs qualifiés de la planète, il faut vraiment être à côté de ses pompes !

Les deux problèmes majeurs auxquels sont confrontés les politiques de ce pays et les syndicalistes sont les suivants :

Le premier problème – je vais apparaître dans mon rôle de chercheur mal élevé - ce sont les économistes en France.
Je crois qu'il faut admettre que statistiquement, qu'il s'agisse des économistes bancaires, universitaires ou de la haute fonction publique, ce sont des gens qui refusent de réféchir à ces questions.

J'ai en tête un papier du Monde signé par trois économistes - que je ne nommerai pas - mais qui dans ma tête sont maintenant les pieds nickelés de l'économie, qui, s'inquiétant d'un début de discussion de la thématique européenne protectionniste, renvoient tout cela dans les cordes en ne parlant que de protectionnisme national, c'est-à-dire en refusant même d'envisager la possibilité d'une réflexion sur ce que pourrait être une économie européenne protégée.

Le second problème, c'est que je pense que la France va être amenée à jouer dans les années qui viennent un rôle très particulier dans la contestation de ce libre-échange et de cette ambiance d'asphyxie qui touche tous les pays européens les uns après les autres.

La réalité du monde économique en Europe, c'est que nous avons une puissance centrale économiquement dominante qui est l'Allemagne, et il est vrai que l'Allemagne est attachée au libre-échange. Dans la phase récente, elle a choisi l'exportation vers le monde plutôt que de se concentrer sur l'organisation de l'espace européen. C'est d'ailleurs ce qui l'a amenée à mettre ses partenaires dans la zone euro en situation difficile dans la période la plus récente, mais je crois que l'un des problèmes que l'on a en France, c'est une certaine névrose allemande des dirigeants français.

Devant cette puissance industrielle allemande, on se dit qu'on ne peut pas négocier et qu'on ne peut rien faire, donc qu'est-ce qu'on fait face à l'Allemagne ? Je dirais : on plie et on ricane. On plie parce qu'on pense qu'on ne pourra pas changer les Allemands et on ricane en disant justement qu'on ne peut pas les changer et qu'ils sont très rigides…

C'est une perspective qui me semble fausse. Il me semble tout à fait possible d'affronter cette question, de commencer à discuter avec l'Allemagne qui souffre aussi avec des taux de chomage élevés, ne trouve pas la solution dans le mondialisation et où la logique de compression salariale est encore plus forte qu'en France.

Je pense qu'il est possible d'expliquer aux Allemands qu'un espace de 450 millions d'habitants, avec des protections commerciales qu'il faudrait définir et sur lesquelles il faudrait travailler, dans lequel on pourrait faire remonter les salaires et donc la demande intérieure, serait un projet tout à fait acceptable et intéressant.

Alors, je sais, on va dire : « l'Allemagne ne peut pas changer ! ». Mais je me souviens de l'époque où on disait « mais jamais l'Allemagne n'abandonnera le droit du sang » : l'Allemagne est passée au droit du sol. Je me souviens aussi de l'époque où on disait « mais jamais l'Allemagne ne sera autre chose que le toutou des Etats-Unis ». Et je me souviens de la guerre d'Irak.

On peut discuter avec les Allemands et on peut les contraindre à prendre leurs responsabilités dans une organisation économique nouvelle de l'Europe et, de ce point de vue, on peut tout à fait imaginer un redémarrage d'un partenariat franco-allemand avec, pour la spécialisation internationale de la France, en faisant un mauvais pastiche de Ricardo, l'esprit de révolte et de contestation, et pour l'Allemagne plutôt l'esprit d'organisation.

Ce qui est sûr c'est qu'il est possible de concevoir une Europe dans laquelle, avec une protection des frontières, on pourrait réconcilier les Européens de l'Ouest et les Européens de l'Est ; comprendre la complémentarité des intérêts économiques français, allemands et polonais ; et en national, un monde de protection dans lequel les groupes sociaux et les catégories économiques ne seraient plus nécessairement lancés les unes contre les autres.

Dans un monde protégé à l'extérieur, on arrêterait d'essayer de lancer les gens du secteur privé contre les gens du secteur public. On arrêterait de lancer les Français d'origine lointaine contre les immigrés ou contre les Français d'origine récente.

Ce projet serait un monde dans lequel, bien entendu, les représentants du monde des salariés et les représentants du patronat pourraient continuer à négocier durement et à s'affronter sur toutes sortes de problèmes, mais dans un contexte où le résultat des négociations serait une remontée des salaires pour le côté syndical et, du côté du patronat, le retour à un univers où l'on pourrait avoir plus de souplesse et moins de rigidités.>>

source : Marianne2007.info
copie : http://www.protectionnisme.eu/index.php?subaction=categorie& amp;id_categorie=67784

 
dom

30/12/2006
17:22
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde



ces considerantions sont desesperantes, parler d'economie sans meme savoir que les salaires sont une charge pour l'entreprise, pffft
""Dans une première phase le libre-échange a été une bonne chose. Mais si les entreprises se mettent à produire prioritairement pour les exportations, le lien entre les salaires et la formation de la demande dans l'économie est brisé et le salaire finit par être perçu comme un coût pour l'entreprise."
ce ne serait pas plutot le transfert de technologies qui nous empechent d'exploiter notre savoir faire, force de brader nos connaissances a vil prix, tout le monde produit ce qui est a forte valeur ajoutée, ou est l'incompetance deja dans ce discour, pour la suite...

en fait, ce discours, c'est n'importe quoi ni fait ni a faire, un amalgame d'ideologies pompées en copié collé et servie en vrac, ce ne peut etre un projet ou a la limite un délire de potaches.

 
Henry Faÿ

31/12/2006
13:27
la proie pour l'ombre


C'est vrai qu'on peut être sévère avec ce texte d'Emmanuel Todd, qui n'exprime que son wishfull thinking. Il dit qu'on peut convaincre les Allemands qui pour la bonne raison que ce libre-échangisme leur réussit merveilleusement puisqu'ils sont les plus gros exportateurs du monde, sont libre-échangistes, de rallier pour nos beaux yeux la cause protectionniste et lâcher ainsi la proie pour l'ombre. Quelle naïveté, si vraiment il le pense vraiment! C'est qu'on a toutes les raisons de penser le contraire. Il omet surtout de dire qu'il n'y a pas que l'Allemagne, il y a tous les autres pays qui refuseraient clair et net ce type de solutions. Pensez-vous qu'un pays comme le Finlande totalement tourné vers l'exportation avec Nokia et son bois entrerait dans ce jeu? Et les Pays-Bas, et l'Irlande? Pour ne pas parler de la France elle-même.

Ce qu'Emmanuel Todd ne dit pas, et n'a pas l'air de voir, c'est que le recours au protectionnisme créerait bien davantage de problèmes qu'il n'en réglerait. Ce type de "solution" mettrait en crise les industries les plus dynamiques, ce serait économique un désastre sans pareil. Emmanuel Todd dit qu'avec la masse d'ouvriers qualifiés et d'ingénieurs dont l'Europe dispose, elle devrait s'en tirer, mais bien entendu, à la condition de ne pas se couper du marché mondial, autrement, ce sont les carnets de commandes qui ne tarderaient pas à s'assècher et le chômage qui s'aggraverait de manière dramatique.

L'asphyxie dans laquelle se débat la France, c'est tout simplement l'incapacité d'adopter les réformes qui permettraient d'affronter la mondialisation dans de bonnes conditions.

Emmanuel Todd dit qu'avec sa masse démographique, la Chine est un puits sans fond ce fond a d'ores et déjà été atteint, dans certain segments de la populatio, on a bien conxtaté d'importantes tensions sur le marché de l'emploi en Chine, c'est ce qu'une étude a récemment montré.

Quand Emmanuel Todd dit qu'en comprimant les salaires pour mieux affronter la concurrence, on provoque la déflation et la contraction de la demande, il ne tient pas compte de la concurrence qu'il y a au niveau mondial sur le marché du travail et qui pousse à l'augmentation des salaires il est totalement démenti par les faits: il n'y a pas de déflation mais une nouvelle inflation, jamais la demande, au niveau mondial, n'a été aussi forte.

 
Henry Faÿ

31/12/2006
13:29
correction

ce serait un désastre économique sans pareil
 
Henry Faÿ

23/01/2007
22:57
pourquoi le protectionnisme ne marcherait pas


Dans la rumeur du Monde du 20 janvier Zaki Laïdi balaye l'argument selon lequel le protectionnisme serait un remède contre le chômage en faisant observer que notre pays qui souffre d'un chômage important est en fait peu perméable aux importations des pays à bas salaire. Il y a un problème de compétitivité, il se situe à l'égard des pays à haut salaires. On observe que deux pays sont très réceptifs aux importations des pays à bas salaires, les Etats-Unis d'Amérique et la Chine or ils n'ont pas de problèmes de chômage. La corrélation entre perméabilité aux produits des pays à bas salaire et chômage n'existe pas. Le protectionnisme à l'égard des pays à bas salaires prôné par Emmanuel Todd et quelques autres ne servirait à rien, il ne ferait que nuire aux industries exportatrices et aggraverait la situation.

 
shhh

24/01/2007
07:14
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

"les Etats-Unis d'Amérique et la Chine or ils n'ont pas de problèmes de chômage."

Pas de chômage aux US ?

"La fracture sociale grandit : 45 millions d'Américains (9 millions d'enfants) n'ont pas de couverture sociale ; 11,7% vivent en dessous du seuil de pauvreté. 820 exécutions ont eu lieu depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976 dans les 38 Etats qui l'appliquent, dont celles de 18 mineurs au moment des faits ; 66 ont eu lieu en 2001 dont deux au niveau fédéral (les premières depuis 1976) et 71 en 2002. 3697 personnes attendent dans les couloirs de la mort. Les prisons hébergent 2 millions de prisonniers (2% de la population, le quart de la population carcérale mondiale) ; des violations des droits de l'homme sont dénoncées par des ONG. L'emprisonnement apparait comme une réponse aux problèmes sociaux : le nombre des malades mentaux y est supérieur à celui des hôpitaux. Alors que la criminalité baissait depuis 10 ans, elle a été en hausse de 2,1 % en 2001. La violence reste un trait de la société : on dénombre en moyenne quatre fois plus d'homicides qu'en Europe."
Source: http://www.ambafrance-us.org/fr/franceus/usabref.asp


 
lionel

24/01/2007
08:17
re : Un portrait d'Emmanuel Todd dans Le Monde

Par ailleurs, je ne pense pas que les droits de douane paralysent forcement les exportations. Il faut y reflechir au cas par cas. Par exemple, des taxes sur l'entree des T-shirt et chaussures chinoises n'empecheraient pas que la Chine est tres demandeuse de la technologie europeenne (trains rapides, avions,...) Il ne faut pas sous estimer ni brader nos atouts

Le citoyen doit toujours garder à l'esprit que les ideologues du capitalisme mondialisé, soucieux de leur seul intérêt, n'hésitent pas à proposer des solutions nuisibles à la France ou à l'Europe.


 
Henry Faÿ

24/01/2007
08:48
ce que le citoyen doit toujours garder à l'esprit


<<Le citoyen doit toujours garder à l'esprit que les ideologues du capitalisme mondialisé, soucieux de leur seul intérêt, n'hésitent pas à proposer des solutions nuisibles à la France ou à l'Europe.>>

Qu'il y ait des intérêts et que ceux-ci soient le moteur principal du fonctionnement du capitalisme, c'est sûr, il ne faut ni s'en étonner ni s'en offusquer ni y voir quelque chose de négatif. Les intérêts sont de tous les côtés et il y a des jeux gagnants-gagnants. Cette personnification du "capitalisme mondial" présenté comme une sorte de diable est assez étonnante, naïve aussi. Le capitalisme n'est ni a priori hostile ni a priori favorable à la France et à l'Europe je ne vois pas pourquoi on n'en tirerait pas le meilleur parti.

 
Henry Faÿ

24/01/2007
09:11
les enjeux de la libéralisation du commerce


<<Par ailleurs, je ne pense pas que les droits de douane paralysent forcement les exportations. Il faut y reflechir au cas par cas. Par exemple, des taxes sur l'entree des T-shirt et chaussures chinoises n'empecheraient pas que la Chine est tres demandeuse de la technologie europeenne (trains rapides, avions,...) Il ne faut pas sous estimer ni brader nos atouts>>

Bien entendu, le protectionnisme ne se résume pas aux droits de douane, il est vrai que sur des produits aux prix très bas des droits de douane à des taux élevés peuvent être peu efficaces. Il y a quantité d'autres méthodes en particulier le recours à des réglementations. La Chine se sera pas toujours productrice principalement de T-shirts et de chaussures, j'ai cependant lu qu'elle avait bien du mal à faire monter en gamme son industrie, en raison de l'inadéquation de son système universitaire qui ne s'est pas encore remis des dégâts de toute la période où le communisme était une réalité et non une appellation mensongère.

Sur les projets de libéralisation du commerce mondial, il y a un article intéressant d'Eric Le Boucher publié dans le Monde de samedi dernier.

Je fais le cop'coll d'un extrait de cet article.
**************************************************

<<Le jeu est un poker affreusement technique, stratégique, politique, qui n'est jamais fini avant la dernière signature du dernier codicille par le plus petit pays. Il a vingt sujets, donc mille raisons de capoter. Mais, schématiquement, tout est sur la table : il faut que les Américains coupent leurs subventions agricoles (disons de 5 milliards de dollars), que les Européens abaissent leurs droits de douane agricole (de moitié), que les Indiens aussi (d'un tiers), que ces derniers et les Brésiliens ouvrent leurs marchés industriels.

Bush, Blair, Merkel, l'Européen Barroso, le Brésilien Lula, l'Indien Singh : les grands (sauf Chirac) ont compris que la mise était faible (qu'est-ce que 5 milliards de dollars à trouver pour le budget américain de 2 900 milliards ?) pour un enjeu planétaire et historique. En cas d'échec, la mondialisation ne s'arrêterait pas. Les firmes qui ont mesuré l'intérêt de faire jouer les concurrences entre pays pour localiser au mieux leurs productions ne renonceront pas. Mais l'OMC serait affaiblie, sinon morte, et ce serait la fin du rêve d'une régulation mondiale égalitaire du commerce mondial. On basculerait sur des accords bilatéraux, où la loi du plus fort est la règle.

Comme il s'agit d'un cycle qui devait corriger les précédents accords (ceux du GATT) en faveur du tiers-monde, un fiasco serait interprété au sud comme un renfermement égoïste du Nord. On imagine les rancoeurs et l'exploitation qui en sera faite par les partisans de la guerre des civilisations... Bush, Blair... l'ont parfaitement compris. Mais jusqu'où, vraiment ?>>




 
shhh

25/01/2007
08:11
des gauchistes au BIT ?

"La corrélation entre perméabilité aux produits des pays à bas salaire et chômage n'existe pas. "

Le nombre des chômeurs dans le monde est resté en 2006 à son plus haut niveau historique, 195,2 millions, malgré une croissance économique mondiale soutenue, déplore le Bureau international du Travail (BIT) dans un rapport publié mercredi.

Le nombre des personnes âgées de plus de 15 ans ayant un travail s'établissait fin 2006 au niveau également record de 2,9 milliards, mais le taux de chômage au plan mondial est resté pratiquement inchangé à 6,3%, selon le rapport annuel du BIT sur "les tendances mondiales de l'emploi".

"Dix ans de forte croissance n'ont eu qu'un léger impact - et dans une petite poignée de pays seulement - sur le nombre de travailleurs qui vivent avec leur famille dans la misère. Qui plus est, la croissance n'a pas non plus fait baisser le chômage", a déploré le directeur général du BIT Juan Somavia.

Ils comprennent rien décidément, faudrait de nouveau leur expliquer.
 
Henry Faÿ

25/01/2007
09:55
la directeur du BIT fait son job mais mal

<<"Dix ans de forte croissance n'ont eu qu'un léger impact - et dans une petite poignée de pays seulement - sur le nombre de travailleurs qui vivent avec leur famille dans la misère. Qui plus est, la croissance n'a pas non plus fait baisser le chômage", a déploré le directeur général du BIT Juan Somavia.

Ils comprennent rien décidément, faudrait de nouveau leur expliquer.>>

Il est totalement partial, ce Juan Somavia, ce qu'il dit va à l'encontre d'autres rapports bien documenté, et en plus n'est guère plausible, on ne voit pas bien comment une forte croissance pourrait ne pas s'accompagner d'une amélioration de l'emploi, qui dit croissance dit augmentation de la production, or la production n'augmente pas toute seule, ils faut bien des cerveaux et des bras pour la faire augmenter et il faut des revenus pour que la consommation décolle. Il fait son job de directeur du BIT qui n'est pas de dire que tout va bien, mais il ne fait quand même assez maladroitement, il n'est pas crédible, on dirait de la propagande stalinienne. Et puis quand il dit "dans une petite poignée de pays", si ces pays ont des populations qui se comptent en centaines de millions la Chine, l'Inde, l'Indonésie, l'usage de cette formule n'est qu'un petit artifice rhétorique. Qu'est-ce que Juan Somavia propose d'autre que la croissance pour faire baisser la misère et le chômage?


 
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