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Agnès 24/06/2006 06:40 |
DLA XVI |
Très sérieux, mon extrait, pour un samedi. Si le coeur vous en dit... Je risque de ne faire que des passages épisodiques : **Tandis que les vanneaux piaillaient sur le marais, Marthe songeait qu'elle avait mis au monde sept enfants et que l'un d'eux était infirme. L'un était méchant comme un loup, un autre sombre et fier.Et pas un d'eux ne venait à elle, comme l'oiseau jeune encore vient au nid. "Madame ma mère, lui avait dit hier X*, madame ma mère, est-ce que nous pouvons aller respirer un peu dans la cour ?" Elle lui avait flanqué une gifle, rude et bien placée, comme chaque fois qu'une colère subite lui montait aux yeux, mais le coup n'avait pas fait disparaître le sourire qu'il gardait à la commisssure des lèvres comme une tache de lèpre. "Madame ma mère ! se redit-elle avec un rire amer, en jetant un oeil sur les formes arrondies de G*. Quand elles sont jeunes, elles s'imaginent qu'on gagne le coeur d'un enfant avec un hochet, mais quand elles cessent de l'être, elles s'aperçoivent qu'elles sont uniquement le puits par où l'enfant monte au jour. L'enfant, être étranger, né d'un homme étranger à elle, et d'aïeux tout aussi étrangers. Puis elles cèdent au désir... et parfois ce n'est même pas cela... poussées par le même instinct que celui de la bête, et plus pauvres qu'elle, car la bête, elle, est du moins sans honte."** ![]() |
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euh 24/06/2006 19:08 |
re : DLA XVI |
je ne sais pourquoi, mais cela me fait penser à un conte de fées. Enfin, comme un conte de fées "à rebours", "à revers". Un conte de mauvaises fées écrit par un Zola, quoi. Je dirais la toute fin dix-neuvième, et la tradition "naturaliste" euh |
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pascale 24/06/2006 19:48 |
re : DLA XVI |
Je penserais plutôt à une sorte de conte biblique se rapportant à "Marthe et Marie"... G... est enceinte, "Marthe" est sa mère ou sa belle-mère, et je ne saurais pas dire pourquoi, tout ça me paraît luthérien ! mais luthérien dans une sorte de sauce Yourcenar ? |
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Agnès 24/06/2006 23:17 |
re : DLA XVI |
Luthérien un max. Yourcenar, même pas en sauce. [je ne suis pas très lectrice de Y., elle m'ennuie pas mal, et ses romans me sont très lointains]. Marthe n'est ni la mère ni la belle-mère de G. Bonne nuit ![]() ![]() |
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Louise 24/06/2006 23:55 |
re : DLA XVI |
Cet extrait effrayant me rappelle me rappelle mes angoisses d'enfant à la lecture de la Comtesse de Segur, Un bon petit diable . Pour rien au monde , je ne voudrais le relire. |
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Agnès 25/06/2006 08:11 |
re : DLA XVI |
C'est drôle Louise, je n'ai lu le Bon petit diable que tardivement, avec mes enfants (La comtesse se prête très bien à la lecture à voix haute), et nous avons ri aux éclats à maint passage ! Madame Mac Miche est une sorcière mais l'enfant (comment s'appelle-t-il ?) a une santé qui lui pemet de résister avec beaucoup d'inventivité et de drôlerie. cela dit, la "mère" de cet extrait est sombre et fière (elle aussi) mais elle n'a rien de cruel, et X est un de ses enfants dont elle sait qu'il porte le Mal en lui. De fait, la Bible est présente à chaque page, et confère au livre, outre cette dimension très sombre, un grande puissance poétique. |
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pascale 25/06/2006 09:25 |
re : DLA XVI |
Cette comparaison du sourire avec une tache de lèpre m'intrigue... |
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Agnès 25/06/2006 09:42 |
re : DLA XVI |
C'est que ce "Madame ma mère" est une insolence, et que le sourire n'est pas un sourire d'affection, mais de dérision. |
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pascale 25/06/2006 10:06 |
re : DLA XVI |
Oui, bien sûr ! mais la lèpre n'est pas n'importe quelle maladie... |
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Agnès 25/06/2006 10:46 |
re : DLA XVI |
C'est vrai. Il est passablement question de maladies dans cet ouvrage. |
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pascale 25/06/2006 11:15 |
re : DLA XVI |
Mais la lèpre, c'est particulièrement lié au mal et à la terreur, au Moyen Age les gens croyaient que c'était un châtiment du péché de chair ! Et si votre nichée maudite n'était pas luthérienne, elle aurait quelque chose de médiéval... le marais, les aïeux : on dirait qu'il s'agit d'une famille enfermée dans un donjon, ou dans une île... Anglo-saxon ? (bien que la dame s'appelle Marthe...) |
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Agnès 25/06/2006 11:37 |
re : DLA XVI |
Il y a quelque chose de médiéval dans le mode de vie des personnages. Il ne sont pas enfermés, bien au contraire, mais isolés on ne peut plus, et il y a une île dans l'histoire, quoique tout cela n'ait rien à voir avec la grande Bretagne ni avec les Anglo-saxons. Par ailleurs, le passage cité est un monologue intérieur de Marthe, mais toute sa nichée n'est pas maudite seulement X***. En revanche tous sont marqués par le destin, et ce sont eux en effet les "héros" de l'histoire. |
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pascale 25/06/2006 11:45 |
re : DLA XVI |
"pas enfermés, bien au contraire, mais isolés on ne peut plus" : ![]() |
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A. 25/06/2006 11:49 |
re : DLA XVI |
Isolés dans un lieu qui est on ne peut moins clos ! |
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pascale 25/06/2006 12:33 |
re : DLA XVI |
Un phare ? |
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A. 25/06/2006 12:35 |
re : DLA XVI |
Nan, nan, nan,laissez la mer de côté ! |
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Agnès 25/06/2006 14:18 |
re : DLA XVI |
Il y a dans l'extrait un élément qui donne une indication "géographique", et qui explique aussi la présence d'un île. Sinon, il faut chercher du côté du lutheranisme. |
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A. 25/06/2006 14:22 |
re : DLA XVI |
"C'est ainsi que J. partit pour "remuer " le monde, avec la malle en bois dans la voiture, ses lourdes bottes aux pieds et la cage renfermant le chardonneret dans les mains. Maintenat il pleurait silencieusement à part soi, les yeux fixés sur les têtes des chevaux, pendant que M.S. était assis sans mot dire et solennel auprès de lui, avec son tube, tenant sous sa lourde pèlerine son bras gauche autoure de l'épaule de l'enfant qui pleurait". |
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AArgh!!! 25/06/2006 14:23 |
Zutre |
maintenaNt.... autour.. ![]() |
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pascale 25/06/2006 14:41 |
re : DLA XVI |
Est-ce une traduction ? J. est-il un prédicateur luthérien ? Est-ce que c'est un roman historique ? Le chardonneret est-il important ? Le tube que M.S. tient solennellement, c'est quoi ? Je rame, je rame... |
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Agnès 25/06/2006 15:15 |
re : DLA XVI |
C'est une traduction. J. aurait pu devenir un pasteur. Il y a trop peu d'écart entre le moment de l'écriture et les événements rapportés pour qu'on puisse parler de roman historique. Le chardonneret rappelle contre le mur gris de la ville le lieu d'origine de J. |
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pascale 25/06/2006 15:26 |
re : DLA XVI |
Merci pour ces précisions (qui ne dissipent en rien le brouillard, mais c'est sympa quand même) Peut-être une traduction de l'allemand ? Je verrais bien l'Allemagne du Nord, que j'imagine luthérienne, farouche et couverte de marais... |
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A. 25/06/2006 16:20 |
On se rapproche |
C'est bien l'Allemagne du Nord-est, et une traduction de l'allemand. Farouche, luthérienne et couverte de marais - et de forêts. J'ai été interrompue dans ma réponse précédente : le tube, c'est un haut-de-forme ! (sens oublié semble-t-il par le TLF). En fait de brouillards, la région en est fréquemment couverte. |
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pascale 25/06/2006 17:40 |
re : DLA XVI |
Alors on se rapproche, moi je veux bien mais je suis toujours perdue dans les marais et le brouillard d'une lande inconnue : la littérature allemande du 19è (c'est bien ça, les chevaux, le haut-de-forme, la pèlerine ?)Dommage que Shhh ne soit pas là, je crois qu'elle y verrait plus clair que moi ![]() |
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A. 25/06/2006 17:52 |
re : DLA XVI |
Je vous renvoie la remarque que vous m'avez faite dimanche dernier au sjet de Green.... : "la littérature allemande du 19è (c'est bien ça, les chevaux, le haut-de-forme, la pèlerine ?)". C'est vrai, mon extrait n'a pas eu l'air de titiller shhh. |
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pascale 25/06/2006 17:57 |
re : DLA XVI |
Qu'est-ce que j'ai fait comme remarque au sujet de Green ??? |
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A. 25/06/2006 18:14 |
re : DLA XVI |
**Agnès, au début du XXème, tout le monde n'avait pas encore l'électricité !** |
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A. 25/06/2006 18:16 |
re : DLA XVI |
J'en profite pour mettre le lien avec le répertoire des autres fils Devinette : http://www.broguiere.com/culture/forum2/index.php3?lecture=1 1931&debut=0&page=1 ![]() |
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pascale 25/06/2006 18:22 |
re : DLA XVI |
Début du XXème ? Ach, malheur, mais ça ne change pas grand chose pour moi ! Il y a bien Thomas Mann, mais je ne le reconnais vraiment pas, luthérien non ; Hermann Hesse, pas lui non plus, quand même ? Coracle ! |
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A. 25/06/2006 18:25 |
re : DLA XVI |
http://en.wikipedia.org/wiki/Coracle |
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Agnès 25/06/2006 18:27 |
re : DLA XVI |
C'est là que shhh manque, elle serait aller consulter gogole, je ne sais pas comment, et elle aurait peut-être trouvé. Moi, j'ai essayé Littérature allemande début XXème, et je n'ai rien trouvé. Bécassine |
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AArgh!!! 25/06/2006 18:28 |
re : DLA XVI |
Elle serait alléE !!!! ![]() |
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Agnès 25/06/2006 18:29 |
re : DLA XVI |
Ni Mann, ni Hesse. |
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pascale 25/06/2006 18:50 |
re : DLA XVI |
Non bien sûr. Misère, Agnès, je vais donner ma langue au chat (ça serait bien, un smiley "langue au chat")De toute façon, qu'est-ce que c'est que cette histoire où il semble que les femmes commencent par faire des enfants, avant d'éprouver un désir coupable pour des pasteurs manqués ? Une bio d'une patiente de Freud ? |
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Agnès 25/06/2006 19:58 |
Quelques precisions |
Non, non, non, en fait J. (Jons) est le plus jeune fils de Marthe, et c'est lui qui peut-être, seul de la famille, pourra en qq manière "remuer" le monde. Il quitte donc le village natal, Sowirog, "le coin des chouettes", un village perdu au fin fond des forêts et des marais de la Prusse orientale, pour aller faire son éducation à la ville : un "bildungsroman", c'est le moment d'employer le terme. Là-bas, il est comme une sorte de Candide armé par son éducation biblique, son grand-père silencieux et quasi prophète, et son père non moins silencieux qui passe ses jours dans la forêt auprès de sa meule de charbon. Il y a quelque chose de sentencieux dans le roman, qui est d'un moraliste, c'est indéniable, mais aussi une grande puissance poétique à cause de la nature omniprésente et puissamment évoquée, et de la façon dont chaque personnage est dessiné, gravé même, du plus humble au plus essentiel. J'ai eu du mal à m'y remettre (il faut s'y plonger) mais je suis en train de le relire avec plaisir. Marthe, la mère, est une femme étrangère et sauvage, qui n'a pas pardonné à son mari Jacob, quoique doué d'une parole à soulever le monde d'avoir choisi la plus totale humilité. Elle est dure à en être pétrifiée. tout le roman est baigné par la présence des contes populaires et des paraboles. C'est un texte grave, malgré le perroquet et les ivrognes, qui apportent leur part de fantaisie. |
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pascale 25/06/2006 22:14 |
re : DLA XVI |
Mais c'est qui, l'auteur ? et le titre ? |
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pg 25/06/2006 22:59 |
re : DLA XVI |
Serait-on du côté de Clemens Brentano ou Achim von Arnim ? j'ai lu quelques unes de leurs nouvelles il y a bien longtemps, et il me semble bien que des sources populaires et certaines cruautés du monde de l'enfance en étaient la moelle. Mais alors je suis bien incapable de donner un titre qui puisse correspondre à l'extrait. Sinon, pourquoi pas Hoffmann ou Kleist, mais dans quoi ? |
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Agnès 25/06/2006 23:03 |
re : DLA XVI |
Si vous aviez été aussi retors que shhh, vous auriez tapé Sowirog sur Gogole, et trouvé sur un blog de Jean Raspail !!! qu'il s'agissait des "Enfants Jéromine" d'Ernst Wiechert, 1ère moitié du 20ème. http://fr.wikipedia.org/wiki/Ernst_Wiechert. Il n'y a guère que Wikipedia à son sujet sur internet et ce n'est pas terrible. |
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pg 25/06/2006 23:05 |
re : DLA XVI |
Oups ! Pardon, si c'est début XXeme j'ai tout faux. |
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Agnès 25/06/2006 23:10 |
re : DLA XVI |
Il doit y avoir un point de trop, le lien ne marche pas. http://fr.wikipedia.org/wiki/Ernst_Wiechert Il y a deux romans de lui que j'aime beaucoup : les enfants Jéromine, c'est une saga familiale et villageoise, entre les tout débuts du 20ème siècle et la guerre de 39-45, et, traduction française de l'allemand : Die kleine passion, L'enfant élu, un roman beaucoup plus bref dont je parlerai une autre fois. Il n'y a oas grand monde qui lise encore Wiechert, je trouve que c'est dommage, il est disponible en livre de poche, en un seul tome désormais. Bonne nuit à tous, ![]() |
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pg 25/06/2006 23:13 |
re : DLA XVI |
C'est pas bien de jeter des auteurs fictifs dans le jardin de Wikipédia !!! ;-) Qui c'est celui là ? connais pas. Et la fiche est on ne peut plus vide. Par contre on lit bien en bas : "Si vous avez créé cette page il y a quelques minutes, il se peut qu'elle ne soit pas encore visible du fait de la mise à jour de la base de données. Veuillez patienter quelques minutes avant d'essayer de recréer la page." Vu Agnès ! |
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Agnès 25/06/2006 23:15 |
re : DLA XVI |
Sorry, pidgi, j'avais lu en vitesse, et je n'avais pas fait attention au fait que vos suggestions concernaient le 19ème ! A part Hoffmann, je suis une bille en littérature allemande ![]() |
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Agnès 25/06/2006 23:17 |
re : DLA XVI |
Messages tressés ! Non, je n'ai pas créé d'article sur Wiechert, je n'en serais pas capable ! Je ne sais même plus où j'avais trouvé une bio de lui qui signalait combien il avait été courageux dans sa résistance explicite et précoce contre le nazisme. |
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shhh 26/06/2006 08:08 |
re : DLA XVI |
Je viens de lire ce fil, et je vous le dis en vérité mes frères et soeurs: je n'aurais vraiment rien trouvé, malgré la découverte géniale de Pascale sur l'aspect luthérien de l'extrait, et sa localisation . L'auteur m'est parfaitement inconnu, et juste je me demande Agnès, vous êtes dans une librairie, vous voyez plein de livres dont vous savez que 90% d'entre eux ne méritent même pas d'être ouverts; comment faites vous pour trouver le bon ? |
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shhh 26/06/2006 08:13 |
re : DLA XVI |
Pour moi c'est un problème aussi ardu que le rangement des rayonnages. Faut-il se faire une idée en lisant: - la première phrase ? - un paragraphe au hasard ? - la quatrième de couverture ? - le cv de l'écrivain ? - la fonte de caractères utilisée ? - une fonction aléatoire ? |
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shhh 26/06/2006 08:31 |
re : DLA XVI |
Voilà toujours une photo d'Ernst Wiechert, et de sa maison natale. http://agdm.republika.pl/mit_inh_71_5.htm |
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pascale 26/06/2006 18:44 |
re : DLA XVI |
Ernst Wiechert ! Pour moi, totalement inconnu, sauf de nom : un nom, mais rien de plus, sur de très anciens catalogues du Livre de poche ... Trop bien joué, Agnès ! |
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euh 26/06/2006 19:59 |
re : DLA XVI |
meme pas de nom, connu. bon, spérons que le prochain sera à ma portée. euh |
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pascale 27/06/2006 11:18 |
re : DLA XVI |
Il y a les synthèses du fil Liseron, Shhh ! |
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lou 27/06/2006 12:40 |
re : DLA XVI |
Ceux qui ont fait Allemand première langue dans un lycée il y a pas mal de décennies connaissent Ernst Wiechert car on leur faisait travailler des textes de "Die Jeromin-kinder". Visiblement nos professeurs considéraient cette oeuvre comme un "classique". |
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Agnès 28/06/2006 16:51 |
re : DLA XVI |
Dans le texte en polonais de shhh, j'ai réussi à lire deux mots : Ernst Wiechert. Je suis très fière ! Beau visage de luthérien. En revanche, le gars qui en parle sur le blog de Raspail croit que son nom est un pseudo pour "Ernst von Sikkendorf" (ce qui, à mes yeux de pas-germaniste-du-tout, évoque un village malade) et là, il se goure ! Dans le texte en allemand de shhh, je n'ai rien compris. Mais si Lou a toujours ses bouquins de terminale, il pourra peut-être nous en dire plus ? De fait, j'avais envie de vous le faire découvrir parce que j'aime l'atmosphère qui baigne ses livres, ses évocations de la nature, très suggestives sous la plume d'un amoureux et d'un connaisseur, j'aime la réflexion qui l'obsède sur le bien et le mal, sur la justice et sur l'honneur. ça doit être très ringard, mais il me semble que si ce n'est pas d'un auteur impérissable, c'est d'un écrivain digne d'estime, qui a un ton, et un style, et qui dit sur l'histoire de l'Allemagne des choses intéressantes, pas misérabilistes ni coupables... Brèfle. Les enfants Jéromine (un tome désormais en poche) c'est un livre envoûtant et grave. Je suis en train de préparer une synthèse, en rassemblant tout ce qui traîne sur les fils devinette. c'est très long, et je n'ai pas encore le temps de prendre le temps. Quant aux librairies, outre les bouquins majeurs que je n'ai pas encore lus, je ne m'y fournis qu'en musardant au fil des pages et des titres, et surtout par ouïe-dire, du libraire, des copains, de vous-autres... Plus jamais de la radio. Par exemple, il y aura Panizza dans mes lectures de l'été... Je jette encore un coup d'oeil sur DDFC, et puis je redisparais. Read you ! ![]() |
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shhh 02/07/2006 10:09 |
re : DLA XVI |
Ce que j'en ai compris, parce que je n'ai pas tout traduit: Il était fils de forestier, issu d'une famille multiculturelle (ses grands parents étaient français et polonais),effectivement d'un protestantisme très rigoureux. Dès l'enfance il a voulu être écrivain. Ses parents l'ont envoyé faire ses études à Koenigsberg, après quoi il a été professeur de lycée. Il a écrit "la forêt" "la mort du loup" "Andreas Nyland, le valet de dieu", etc.. en 1932 il a eu un prix littéraire pour son oeuvre. (les traductions des titres sont du mot à mot) Dès 1930, il s'inquiète de la montée du national socialisme. En 1929 il écrit à ses amis: "Je ne me souhaite pas, mes amis, qu'il y ait plus d'argent dans ce monde, ni plus de partis, de sectes, de "visions du monde", mais qu'il y ait moins de larmes, moins de renoncement au droit, de puissance et de souffrance. Je vous souhaite, non de "mieux vivre", mais plutôt de "vivre courageusement" ». En 1933 il réside à Munich, dans la gueule du lion en somme, et il a travaillé avec le pasteur Martin Niemoeller, activiste anti-nazi. Il est beaucoup intervenu auprès des jeunes, pour faire de la contre propagande, et il dénonçait la tyrannie nazie. En 1938 il a été interné à Buchenwald. Sous la pression de l’opinion, et parce que les nazis devaient encore faire attention dans leur propre pays, il a été libéré au bout de deux mois, mais avec obligation de se soumettre à la surveillance de la Gestapo. Le commentaire insiste beaucoup sur la droiture de Wiechert, son intransigeance et son amour profond pour la nature. "La foret a poussé dans mon sang, comme une mère dans le sang de ses enfants". Après la guerre il a écrit pas mal de livres (traduits en français ? ) dont « les enfants Jeronime » « missa sine nomine » « des forets et des hommes » « les années et le temp » « petite passion » « la foret morte ». Il a cru que dès la défaite des Allemands, ceux-ci retrouveraient leur force morale. Mais il a été très déçu par les suites , puisque la guerre a été suivie de la guerre froide, et il a alors émigré en Suisse, ou il est mort en 1950. |
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shhh 02/07/2006 11:44 |
re : DLA XVI |
Pas la foret morte,plutôt "la forêt des morts" |
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Agnès 02/07/2006 21:17 |
re : DLA XVI |
Merci beaucoup, shhh ! ![]() "Petite passion", je l'ai lu sous le titre de "L'enfant élu", et j'ai adoré ce bouquin. "Missa sine nomine" est aussi traduit en français, et j'en ai lu au moins deux autres dont "Le revenant", et je cherche le titre du dernier. Il y a aussi "La mort de Michael" chez Autrement. ![]() |
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shhh 11/07/2006 08:14 |
re : DLA XVI |
Passons aux choses sérieuses, bien que facile, je vous propose cette devinette, parce qu'elle est bien jolie: On sait qui fut Richard de Quinzica Qui mainte fête à sa femme allégua, Mainte vigile, et maint jour fériable, Et du devoir crut s’échapper par là. Très lourdement il errait en cela. Cestui Richard était juge dans Pise, Homme savant en étude des lois, Riche d’ailleurs, mais dont la barbe grise Montrait assez qu’il devait faire des choix De quelque femme à peu près du même âge ; Ce qu’il ne fit, prenant en mariage La mieux séante et la plus jeune d’ans De la cité ; fille bien alliée, Belle surtout : c’était Bartholomée De Galandi, qui parmi ses parents Pouvaient compter les plus gros de la ville. En ce ne fit Richard tour d’homme habile : Et l’on disait communément de lui Que ses enfants ne manqueraient pas de pères. |
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Agnès 11/07/2006 09:45 |
re : DLA XVI |
Ah shhh, merci ! Bien joli en effet, et comme d'hab, sounds familiar. Affectation médiévale, grivoiserie légère, contexte italien mais visiblement écrit en français, avec une variété dans la combination des rimes qui m'évoque La Fontaine. A part ça, eh bien je ne sais pas. Ce Richard de Quinzica me fait penser à qqch mais à quoi ? ![]() |
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AArgh !!! 11/07/2006 09:47 |
re : DLA XVI |
la combinAISON !!!!!!!! ![]() |
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shhh 11/07/2006 09:53 |
re : DLA XVI |
Et voilà, une seule réponse, et la devinette est éventée. C'est bien La Fontaine. C'est vrai qu'on peut difficilement ne pas repérer sa verve. C'est un extrait des contes, plus précisément: le calendrier des vieillards. Histoire légèrement grivoise, où La Fontaine évoque les difficultés que peut rencontrer un vieillard à honorer sa jeune épouse, les jours de la semaine étant préférablement dévolus à d'autres activités, qui ne seraient pas compatibles. Enfin tout s'arrange, la ville est pleine de jeunes gens qui n'ont pas ces contraintes de calendrier. |
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AArgh !!! 11/07/2006 10:07 |
re : DLA XVI |
Mince! Eh bien c'est très involontaire, car je n'ai pas le souvenir d'avoir lu ce conte (Peut-être dit, il y a bien longtemps, par Jean-Claude Drouot assis dans un vaste fauteuil, sur une scène de province ?). Mais les rimes, il n'y a que La Fontaine pour pratiquer cette fantaisie-là. Il avait libéré le vers de toute contrainte bien avant les Romantiques ! En fait, je crois bien que je n'ai même pas les Contes !!! |
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w 11/07/2006 11:16 |
re : DLA XVI |
En tout cas merci pour cette lecture liserone, Shhh. |
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shh 11/07/2006 17:07 |
re : DLA XVI |
Peut-être que celle-ci vous résistera un peu plus ? J'ai des doutes, mais tentons quand même. (je ne sais pas comment on écrit les chiffres romains en minuscules). Aucun aspect de la toilette féminine n’est de plus haute antiquité que la coutume consistant à teindre, d’un pigment noir, la marge des paupières et des sourcils. Elle est mentionnée ou indiquée dans 2 Rois, ix, 30, Jérémie, iv, 30, Ezéchiel, xxiii, 40, et on pourrait ajouter à ces textes celui d’Esaïe, iii, 16. Cette pratique trouvait son origine dans une découverte accidentelle faite en Egypte. Car il se trouve que la substance utilisée à cette fin dans les temps anciens est un remède puissant dans les cas d’ophtalmie et d’inflammation de l’œil, un des maux auxquels l’Egypte, pour des causes locales, se trouve particulièrement exposée. |
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Agnès 11/07/2006 17:36 |
re : DLA XVI |
J'ai trouvé la substance, mais pas l'auteur : c'est l'antimoine ou khol, ou Kohol ou koheul. Effectivement aussi antédiluvien qu'efficace (je viens de m'en entretenir avec l'opticien!) Pour le reste ça fait très article d'encyclopédie ? |
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shhh 11/07/2006 17:42 |
re : DLA XVI |
Ce n'est pas tiré d'une encyclopédie, mais c'est bien l'antimoine, dont parle l'auteur. |
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shhh 11/07/2006 17:45 |
re : DLA XVI |
Du reste, voici la suite: Cette infirmité endémique, si on la relie à la science médicale pour laquelle les Egyptiens étaient célèbres, rend facilement compte de leur découverte de l'antimoine qui se trouve être le principal ingrédient de ces pigments. |
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Agnès 11/07/2006 17:45 |
re : DLA XVI |
Un roman ? |
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shhh 11/07/2006 18:44 |
re : DLA XVI |
Non, pas vraiment. |
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shhh 11/07/2006 18:49 |
re : DLA XVI |
Un p'tit bout de plus: Depuis des temps très anciens, l'Egypte était fort célèbre pour la coutume consistant à se peindre le visage; et parmi quelques remarquables objets relatifs à la toilette égyptienne, découverts dans las catacombes du Sahara en Moyenne Egypte, il y avait une petite mesure commune contenant un peu plus d'une once de cette poudre et l'une des aiguilles destinées à l'appliquer. |
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Agnès 11/07/2006 19:15 |
re : DLA XVI |
Un manuel ? |
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Agnès 11/07/2006 19:20 |
re : DLA XVI |
Un bouquin spécial égyptiens ou plus généraliste, genre La toilette à travers les âges ? |
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shhh 11/07/2006 19:32 |
re : DLA XVI |
Un livre sur un sujet très étroit et très précis. Pas un manuel non plus. |
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Agnès 11/07/2006 19:34 |
re : DLA XVI |
Un sujet très étroit : 16 ? ![]() ![]() |
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Agnès 11/07/2006 19:36 |
re : DLA XVI |
ça serait pas Théodore Monod, par hasard, dissertant sur le kohol tout en cherchant sa météorite ? |
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shhh 11/07/2006 19:36 |
re : DLA XVI |
Comme vous pourriez avoir des doutes à partir des extraits: il s'agit bien d'un auteur connu. |
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shhh 11/07/2006 19:42 |
re : DLA XVI |
Un autre extrait, qui n'est pas la suite directe. Le Talmud parle non seulement des mélanges qu'on obtient généralement en mélangeant les roses et l'huile(i, 135), mais il est encore fait expressémen mention (ii,41) d'une certaine essence de rose si onéreuse qu'il était impossible d'en introduire l'usage dans les médications ordinaires. A la vérité, cette dernière considération et le fait que cette quintescence puisse seulement être obtenue de la plus extraordinaire multitude de roses les plus rares nous interdisent même de supposer que les femmes du rang le plus haut à Jerusalem aient pu faire un usage très libéral de l'eau de rose. Le style, ah le style!(note de la recopieuse). |
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shhh 11/07/2006 19:46 |
re : DLA XVI |
Non ce n'est pas Théodore Monod, que je ne connais pas, et que je ne lirai sans doute jamais; parce que de temps en temps je suis assez arbitraire. |
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A. 11/07/2006 19:46 |
re : DLA XVI |
Mmm.... oui : le style??? |
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A. 11/07/2006 19:48 |
re : DLA XVI |
Moi non plus, j'ai pas lu ! Mais le personnage est intéressant, et son histoire de météorite métaphysique ! |
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shhh 11/07/2006 19:59 |
re : DLA XVI |
Je crois qu'on peut reconnaître le style, à défaut du sujet. Un autre extrait ? LES CHEVEUX: - J'omets entièrement cette section, mais si j'avais eu plus de place à ma disposition, il aurait été intéressant de la traduire à titre de curiosité. C'est l'essai d'un charlatan rompu à son affaire, qui n'est pas seulement confronté à un manque relatif de faits mais n'en possède littéralement aucun, quel qu'il soit, grand ou petit, et qui se met à écrire un traité sur la coiffure des dames hébraïques. La chevelure de Samson, et la coiffure que les Philistins lui firent, voilà qui constitue l'approche la plus précise qu'il fait du sujet; et conscient du fait que l'histoire de Samson et des Philistins est l'unique allusion qu'il connaisse à ces questions de coiffure parmi les Hébreux - car il oublie tout à fait (ce qui chez lui est une inadvertance criminelle et délictueuse) la chevelure d'Absalon-, il s'y réfère aussi souvent qu'on peut le souffrir, c'est-à-dire pas plus souvent que toutes les six pages. (NDR: je ne sais même pas de qui il parle, mais il semble très en colére) |
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shhh 11/07/2006 20:08 |
re : DLA XVI |
D'emblée je vous le dis: ce n'est PAS Alexandre Adler. |
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Agnès 11/07/2006 22:11 |
re : DLA XVI |
XIXème ? Un voyageur ? |
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shhh 11/07/2006 22:20 |
re : DLA XVI |
Tiens, je ne m'étais pas posé la question. Non, je ne crois pas qu'il ait voyagé. Et oui, il est bien du XIXème. Un indice: il a été question de lui récemment. |
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shhh 11/07/2006 22:22 |
re : DLA XVI |
Je veux dire: à FQ et sur le forum. |
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A. 11/07/2006 22:28 |
re : DLA XVI |
Français ? |
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shhh 11/07/2006 22:30 |
re : DLA XVI |
Non. |
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A. 11/07/2006 22:34 |
re : DLA XVI |
Ah ! ah! Allemand ? |
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LRDB 11/07/2006 22:44 |
Très Honoré |
Cette ton de Monographie (ou de physiologie) rappelle un peu Balzac et ses études sur le dandysme, la cravate, etc... Ah mais Zutre, s'il n'est pas français, alors c'est certainement un rosbif. Il a du écrire ça dans un quelconque tabloïde de son époque : c'est donc Wilde ou pitètre bien ce vieux fou de Thomas de Quincey nan ? |
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shhh 11/07/2006 22:55 |
re : DLA XVI |
Bravo. C'est bien Thomas de Quincey. Le livre c'est "La toilette de la dame hébraïque", j'aime beaucoup toute cette érudition dans un sujet aussi léger. C'est un tout petit livre (60 petites pages) aux éditions "le promeneur". Apparemment il devait avoir des raisons très importantes pour se passionner pour la toilette de la dame, au point d'être soulevé de rage en évoquant d'autres essais, écrits par un monsieur Hartmann, (1420 pages, "la femme hébraïque à sa toilette et dans son habit nuptial"). Très chouette, au 1er 2ème et 3ème degrés. |
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Agnès 11/07/2006 22:56 |
re : DLA XVI |
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LRDB 12/07/2006 00:14 |
Le fleuve est pareil à ma peine |
<< Notre histoire est noble et tragique comme le masque d'un tyran. Nul drame hasardeux ou magique, aucun amour indifférent, ne rend notre amour romantique... ... et Thomas de Quincy buvant L'opium poison doux et chaste A sa chère Anne allait rêvant... Passons, passons, puisque tout passe, Je me retournerai souvent. Les souvenirs sont cors de chasse Dont meurt le bruit parmi le vent >> in ALCOOLS (encore un soir d'abus... hipse) |
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Allons allons 12/07/2006 00:20 |
I meant |
<< aucun détail indifférent >> (??) (navré, tous mes livres sont now dans des cartons, donc je cite de mémoire) |
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