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Henry Faÿ

24/05/2006
11:06
mondialisation, croissance, pauvreté


J'ouvre un fil où, dans un but de clarté, je reprends une discussion qui s'était développée dans le fil, à l'intitulé un peu trop court à mon avis, "économie tout court".

La question posée, capitale entre toute est de savoir si cette mondialisation si vilipendée est ou n'est pas un remêde à la pauvreté qui frappe la majorité des humains. Je m'étais appuyé sur un article du Monde de Pierre-Antoine Delhommais paru en septembre 2005 La forte croissance économique en Asie a permis une diminution importante de la pauvreté qui rend compte d'un rapport de la Banque Asiatique de Développement sur cette question.


Henry Faÿ

13/05/2006
09:52 très forte croissance, beaucoup moins de pauvres


Ce n'est pas écrit de façon explicite mais les messages qui précèdent ont l'air d'exprimer une certaine incrédulité quant au pouvoir de la croissance de porter remêde à la pauvreté


Pour moi, les vertus de la croissance sont une évidence, mais pour ceux qui seraient tentés d'en douter, je voudrais citer des extraits d'un article paru dans le Monde en septembre 2005 signé Pierre-Antoine Delhommais:
"La forte croissance économique en Asie a permis une diminution importante de la pauvreté"

<<Certains théoriciens de l'antimondialisme défendent l'idée selon laquelle la croissance n'est pas un bon moyen pour lutter contre la pauvreté. La Banque asiatique de développement (BAD), elle, estime au contraire que le grand dynamisme économique que la région Asie-Pacifique connaît a permis d'y réduire la pauvreté dans des proportions considérables.
Selon le rapport qu'elle a publié mardi 30 août, 621 millions de personnes y vivaient en 2003 dans un état d'"extrême pauvreté" (avec moins de 1 dollar par jour) contre 688 millions en 2002 et 922 millions en 1990. Si l'on considère cette fois le "seuil de pauvreté" (moins de 2 dollars par jour), le nombre d'individus concernés a reculé de 2,019 milliards en 1990 à 1,853 milliard.
Le rapport souligne qu'en dépit de la décrue spectaculaire dans toute la région Asie-Pacifique, de larges disparités subsistent entre pays. Ainsi, en 2003, plus de la moitié des individus extrêmement pauvres vivaient en Inde (327 millions), alors que l'Asie du Sud-Est n'en comptait plus que 40 millions (contre 94 millions en 1990). Mais c'est la Chine, grâce à la croissance très forte qu'elle connaît depuis une dizaine d'années, qui enregistre les meilleures performances en matière de lutte contre la pauvreté.
Le nombre de personnes extrêmement pauvres y est passé de 377 millions, en 1990, à 173 millions, en 2003. Le miracle économique chinois s'est aussi traduit par un miracle social. "Le gros du succès obtenu dans l'ensemble de la région ces dernières années est le résultat d'une forte réduction de la pauvreté en Chine", résume la BAD.
>>

Trois cents millions de personnes extrêmement pauvres en moins en treize ans en Asie dont deux cents de millions en Chine, on est en face d'un phénomène de réduction de la pauvreté massif, si massif qu'il est absurde de chercher à le nier ou à le minimiser. C'est un des faits majeurs de l'histoire contemporaine et un des plus heureux.

Si vous voulez avoir l'article in extenso, vous n'avez qu'à faire sur gogole croissance+pauvreté+ asie+dehhommais, il arrive tout de suite.

Je vous entends déjà dire, oui, c'est la Banque Asiatique de Développement, grand acteur de la mondialisation qui dit ça, c'est un plaidoyer pro domo. Personnellement, je ne fais pas que lire des articles de journaux, il m'arrive de voyager et même si je ne peux pas tout voir, je vois bien toutes sortes de choses qui vont bien dans le sens de ce qu'affirme la Banque Asiatique de Développement.



shhh

13/05/2006
10:37 re : Economie (tout court)

U+00C7a m'intéresserait bien de connaître le rapport "taux de croissance"/"taux de réduction de la pauvreté".

shhh

13/05/2006
10:49 re : Economie (tout court)

Je reprends:
Ça m'intéresserait bien de connaître le rapport "taux de croissance"/"taux de réduction de la pauvreté".

guydufau

13/05/2006
11:08 re : Economie (tout court)

"Je vous entends déjà dire, oui, c'est la Banque Asiatique de Développement, grand acteur de la mondialisation qui dit ça, c'est un plaidoyer pro domo"

Effectivement, Henry, ça tombe sous le sens, car il y a plus crédible. Le témoignage de quelqu'un qui vit en Chine, parle le mandarin a assurement plus de valeur.
Son témoignege contredit la banque Asiatique de Développement. Sur ce forum, il a été mentionné (j'indiquerai où plus tard)

La Chine serat-elle notre cauchemar? Mille et une nuits.

Henry Faÿ

13/05/2006
14:27 la maison de thé du commerce


<<Effectivement, Henry, ça tombe sous le sens, car il y a plus crédible. Le témoignage de quelqu'un qui vit en Chine, parle le mandarin a assurement plus de valeur.
Son témoignege contredit la banque Asiatique de Développement. Sur ce forum, il a été mentionné (j'indiquerai où plus tard)>>

Je sais que la tâche serait titanesque et le projet démesuré, mais il faudrait essayer d'inculquer à Guy quelques notions scientifiques un tout petit b-a ba. Il faudrait que Guy comprenne enfin que le témoignage d'UN Chinois même parlant le mandarin, bien sous tout rapport, honnête, ouvert, intelligent, expérimenté, sympathique n'a strictement aucune importance pour la question qui nous concerne. Le témoignage de mille Chinois n'en aurait pas non plus. Mon témoignage n'en a pas et pourtant j'ai visité l'Indonésie, la Thaïlande, le Cambodge à des périodes différentes. Les méthodes quantitatives qu'il est bon d'avoir un peu pratiquées ne s'improvisent pas et en l'absence de ces méthodes, franchement, on ne peut pas dire grand chose de sérieux.

Je peux supposer que la Banque Asiatique de Développement, organisme avec lequel j'ai travaillé a de solides équipes d'économistes, de démographes, de statisticiens, des gens sérieux et que les chiffres qu'ils sortent ne sont pas de pures fariboles, des propos de "maison de thé du commerce" (l'équivament de cafés du commerce). Si toutefois on n'est pas satisfait des travaux de la Banque Asiatique de Développement, on peut aller voir ailleurs, les Nations Unies par exemple ou des instituts de recherche.
Je ne vois pas ce qui peut faire obstacle à l'idée qu'il y a en Asie une forte croissance, on en a, sinon la preuve du moins de multiples signes et que cette croissance réduit la pauvreté. Cela ne veut évidemment pas dire, mais je l'avais déjà dit que la vie soit facile dans ces différents pays et que l'équité y règne.



chatouille

13/05/2006
14:56 re : Economie (tout court)

Pour un individu, il est bon de croitre de "mal nourri" à "bien nourri". Par contre il est mauvais de croitre de "bien nourri" à "obèse"

Pour les sociétés il existe peut-être la même limite aux vertus de la croissance magique



Henry Faÿ

13/05/2006
16:07 les vertus de la croissance, vieille question


<<Pour un individu, il est bon de croitre de "mal nourri" à "bien nourri". Par contre il est mauvais de croitre de "bien nourri" à "obèse"

Pour les sociétés il existe peut-être la même limite aux vertus de la croissance magique>>

Mais bien entendu, la critique de la notion de croissance n'est pas nouvelle, elle a été faite et bien faite quand la plupart des participants à ce forum n'étaient pas encore nés. À propos, j'ai vu que la mort de John Kenneth Galbraith est passée à peu près inaperçue sur France Culture, je n'ai entendu qu'une brève sur cette disparition dans l'émission de Dominique Rousset, mais rien dans un quelconque journal. Le livre "le nouvel Etat industriel" qui prévoyait le triomphe de la "technostructure" a été cité mais ce livre n'était pas prophétique puisque c'est au contraire au triomphe de l'actionnaire qu'on a assisté. En revanche "the affluent society", (l'ère de l'opulence), livre à mon sens fondateur n'a pas été cité.
Pour ce qui est de l'Asie du Sud Est, on est dans la zone où les masses (mais pas toutes) franchissent et c'est heureux le seuil de un dollar par jour et par personne, il n'est donc pas question d'excès de biens.



guydufau

14/05/2006
11:46 re : Economie (tout court)

Quand le capitalisme se transforme, les économistes qui l'obvervent en font des descriptions qui évoluent. C'est le cas de John Kenneth Galbraith qui, dans son dernier livre, écrit que le pouvoir dans les entreprises est d'abord celui des actionnaires.
Les médias ont fait une petite part à la disparition de John Kenneth Galbraith. Qui s'en étonnerait. C'était un empêcheur de danser en rond; ces jours-ci, par exemple, ils préfèrent s'apesantir sur la disparition de Jean François Revel.

Nazdeb

17/05/2006
12:34 re : Economie (tout court)


Après les bons résultats de la France en matière d’attractivité pour les investissements internationaux, voici une enquête surprenante montrant que Paris est plus attractive pour les entreprises que les autres grandes villes occidentales.
Parmi les postes de dépenses qui rendent les coûts d’implantation à Paris moindres qu’à New York et Londres : les transports, l’énergie (merci les services publics), le foncier moins cher, et les moindres coûts salariaux en ce qui concerne les hautes qualifications !

Enfin c'est pas moi qui le dit, c'est la Tribune...



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http://fr.biz.yahoo.com/17052006/155/attractivite-des-entrep rises-paris-devance-londres-francfort-et-new-york.html

Attractivité des entreprises : Paris devance Londres, Francfort et... New York
Par La Tribune
mer 17 mai, 8h30

Selon une enquête de KPMG, le coût d'implantation des entreprises est près de 10 % plus cher chez ses voisines européennes.
C'est un indicateur qui va à l'encontre des idées reçues et des discours alarmistes sur le déclin français. En comparaison des principales métropoles mondiales, Paris tire très bien son épingle du jeu dans la compétition pour attirer des entreprises sur son sol. C'est ce que révèle une étude réalisée par le cabinet KPMG Canada qui a comparé les coûts d'implantation pour les entreprises dans 128 villes situées dans 9 pays industrialisés : Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni, États-Unis et Singapour.
"Les résultats de cette étude risquent de surprendre, ils remettent en cause pas mal de préjugés", commentait hier le directeur général de KPMG, Jacky Lintignat.
17 secteurs d'activité. Selon cette enquête, menée auprès de 2.000 entreprises dans 17 secteurs d'activité (dans l'industrie, les services, la recherche et développement, etc.), Paris s'est hissée aux 3e et 4e rangs dans plusieurs secteurs, tels l'automobile, l'aéronautique, l'électronique et la R&D biotechnologie. "Paris est donc une ville généraliste en matière d'implantation d'activités", relevait Martial Thévenot, directeur associé chez KPMG.
Au regard des principaux critères retenus (coût de l'énergie, des transports, des infrastructures, impôts, coût du travail...), la capitale française se retrouve mieux placée que ses grandes concurrentes européennes, Londres et Francfort, où le coût d'implantation dépasse de 9 %, voire presque 10 %, celui observé à Paris. New York est presque 13 % plus chère que la Cité lumière. Selon l'étude, les villes de Lyon, Montpellier et Nantes se classent, elles aussi, parmi les destinations les plus compétitives.
Dans les comparaisons entre pays, l'Hexagone se défend également très bien. Les coûts d'implantation y sont plus faibles que dans les autres pays européens étudiés (Pays-Bas, Italie et Allemagne). Tous coûts confondus et tous secteurs confondus, la France se situe en 3e position, derrière Singapour et le Canada, et devant les États-Unis. La France est particulièrement bien classée (3e ou 4e rang sur les 9 pays considérés) sur des secteurs comme la production industrielle, la fabrication de logiciels, la recherche et développement et les services aux entreprises.
Foncier raisonnable. Ce sont les coûts en matière d'énergie (2e pour l'électricité, 3e pour le gaz) qui nous favorisent le plus, ainsi que les coûts d'investissement foncier et les coûts salariaux (4e, devant l'Allemagne et le Royaume-Uni). "Les qualifications hautes, notamment, sont payées moins cher que partout ailleurs, à l'exception de Singapour", précise Martial Thévenot. À l'inverse, la fiscalité (impôt foncier, taxe professionnelle, impôt sur les sociétés) pénalise toujours la France (7e position), souligne l'étude.
Céline About


dom

17/05/2006
18:08 re : Economie (tout court)

"Les qualifications hautes, notamment, sont payées moins cher que partout ailleurs, à l'exception de Singapour", précise Martial Thévenot. À l'inverse, la fiscalité (impôt foncier, taxe professionnelle, impôt sur les sociétés) pénalise toujours la France (7e position), souligne l'étude.

alors pourquoi EADS liquide Sogerma?

casse-croûte

19/05/2006
02:47 re : Economie (tout court)

D'après l'article cité le 13/05 à 09h52 par HenryFai:
"(...) Si l'on considère cette fois le "seuil de pauvreté" (moins de 2 dollars par jour), le nombre d'individus concernés [par la pauvreté en Asie du Sud Est] a reculé de 2,019 milliards en 1990 à 1,853 milliard (...)."

Alors donc un passage de 2$/jour à 3$/jour fait statistiquement sortir quelqu'un de la pauvreté. Il est vrai que ça fait 50% d'augmentation.

La BAD donne-t-elle des indications sur la hausse des prix sur la période, qu'on puisse un peu juger la pauvreté en termes de pouvoir d'achat, comme tu le faisais remarquer (10/05/2006,23:43) à propos de l'article du nouvellops cité par Philippe.

Henry Faÿ

22/05/2006
18:31 les statistiques, c'est comme le bikini...


D'après l'article cité le 13/05 à 09h52 par HenryFai:
"(...) Si l'on considère cette fois le "seuil de pauvreté" (moins de 2 dollars par jour), le nombre d'individus concernés [par la pauvreté en Asie du Sud Est] a reculé de 2,019 milliards en 1990 à 1,853 milliard (...)."

<<Alors donc un passage de 2$/jour à 3$/jour fait statistiquement sortir quelqu'un de la pauvreté.>>

Et même 2,00001, ce qui veut dire (i) qu'il faut lire les chiffres avec attention (ii) qu'il est ridicule de les idolâtrer et qu'on peut les relativiser.

<<La BAD donne-t-elle des indications sur la hausse des prix sur la période, qu'on puisse un peu juger la pauvreté en termes de pouvoir d'achat, comme tu le faisais remarquer (10/05/2006,23:43) à propos de l'article du nouvellops cité par Philippe.>>

Les statistiques de croissance sont toujours exprimées en termes réels, c'est-à-dire déduction faite des fluctuations de prix.




casse-croûte

22/05/2006
19:34 re : Economie (tout court)

Oui c'est ce que je voulais faire, relativiser, et j'irai même plus loin.

Tu dis que "Les statistiques de croissance sont toujours exprimées en termes réels, c'est-à-dire déduction faite des fluctuations de prix". C'est vrai et c'est problématique parce que dans ces chiffres il faut prendre en compte ce qu'achètent vraiment les gens. La consommation n'est pas la même pour un paysan qui est en partie auto-suffisant pour ses ressources alimentaires que pour un néo-urbain qui doit acheter (ou voler, ou trouver dans les poubelles) tout ce qu'il mange. Il y a dans les campagnes des échanges non-marchands, ou des partages familiaux, qui n'ont pas forcément lieu en ville.

Là dans ces chiffres, la ligne 1$ par habitant par jour a été choisie pour délimiter la grande pauvreté, ce qui montre qu'on considère les pays étudiés comme des pays à bas revenus. Je ne suis pas certain que cela puisse qualifier tous les pays inclus, et notamment pour la Chine, ça doit être une approximation très grossière (diversité entre les pôles économiques et les campagnes, émergence d'une classe moyenne aux revenus relativement élevés avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur les prix...).

Des informations sur les indicateurs économiques :
http://www.oecd.org/dac/Indicators/htm/list.htm
http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/TOPICS/EXTPOVERTY/0 ,,menuPK:336998~pagePK:149018~piPK:149093~theSitePK:336992,00.html http://www.adb.org/Statistics/default.asp (indicateurs de la BAD)

Henry Faÿ

23/05/2006
07:06 vieilles discussions


<<Oui c'est ce que je voulais faire, relativiser, et j'irai même plus loin.

Tu dis que "Les statistiques de croissance sont toujours exprimées en termes réels, c'est-à-dire déduction faite des fluctuations de prix". C'est vrai et c'est problématique parce que dans ces chiffres il faut prendre en compte ce qu'achètent vraiment les gens. La consommation n'est pas la même pour un paysan qui est en partie auto-suffisant pour ses ressources alimentaires que pour un néo-urbain qui doit acheter (ou voler, ou trouver dans les poubelles) tout ce qu'il mange. Il y a dans les campagnes des échanges non-marchands, ou des partages familiaux, qui n'ont pas forcément lieu en ville.

Là dans ces chiffres, la ligne 1$ par habitant par jour a été choisie pour délimiter la grande pauvreté, ce qui montre qu'on considère les pays étudiés comme des pays à bas revenus. Je ne suis pas certain que cela puisse qualifier tous les pays inclus, et notamment pour la Chine, ça doit être une approximation très grossière (diversité entre les pôles économiques et les campagnes, émergence d'une classe moyenne aux revenus relativement élevés avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur les prix...).>>

Tout ceci est parfaitement juste mais ce type de discussion me fait bâiller car il y a bien longtemps qu'on n'a cessé de rabacher ce type d'arguments. La critique des notions de la comptabilité nationale a été faite depuis pas mal de lustres, les arguments sont archi-connus, on les ressort souvent: les accidents de voiture qui n'augmentent pas le bien-être font augmenter le PNB (soins médicaux, réparations, assurances etc.). Il y a aussi la question archi-classique (que tu évoques) des consommations de services non marchands. Si Arthur fait laver son linge par sa femme, (ou si Germaine fait laver son linge par son mari), rien n'apparaît dans le PNB, s'il y a une femme de ménage pour faire ce travail, ça entre dans le PNB etc etc.

Il est certain que ces notions de comptabilité nationale sont très approximatives, je croyais qu'elles ne résisteraient pas à cette masse de critiques et qu'elles allaient devenir obsoletes, je constate qu'elles ne le sont toujours pas, on les utilise toujours. C'est qu'on n'a rien trouvé pour les remplacer. Il y a eu de multiples tentatives pour définir des indicateurs globaux de bien être, de développement humain, que sais-je encore. L'ennui, c'est que ce sont des batteries d'indicateurs, indicateurs de santé, indicateurs démographiques, indicateurs de consommation etc. qui ont l'inconvénient d'être arbitraires et aucun de ces bricolages ne s'est imposé.

J'en arrive à la conclusion très banale que les données de la comptabilité nationale sont utilisables en dépit de leurs caractère approximatif et que de toutes façons il ne faut pas chercher à tout quantifier, surtout ce qui n'est pas quantifiable.

Pour ce qui est de la Chine, ceux qui ne veulent pas voir qu'il se passe quelque chose de colossal à l'échelle de l'histoire de l'humanité se bouchent les yeux et les oreilles, tant pis pour eux. Une croissance aussi forte et massive qui fait passer à celle du Japon à partir des années cinquante, n'a je crois jamais été observée et elle change la face du Monde de manière profonde, durable et définitive. Si on ne veut pas croire aux chiffres, il n'y a qu'à regarder une photo de Shangaï il y a trente ans et aujourd'hui, on verra bien qu'il s'est passé quelque chose. Je sais, on me dira c'est vraiment moche ce qu'ils en ont fait, les autoroutes ont remplacé les vélos, ils ont arraché les arbres, ils ont tout bousillé. Je sais bien que le mal-développement frappe en Chine comme ailleurs, je ne m'en étonne pas trop, je ne fais qu'observer, je ne me prends pas pour le Premier Ministre de ce pays.

Il est vrai que passer de 2 dollars de revenu par tête et par jour à 2,01 dollar, ce n'est pas passer de l'enfer au paradis. Il est vrai aussi que cette réduction de la pauvreté, si elle touche des centaines de millions de personnes laisse de côté d'autres centaines de millions de personnes. Mais comme le dit l'étude de la Banque Asiatique de Développement, l'idée que la grande pauvreté soit vaincue dans un délai assez proche n'est pas totalement hors de portée. Si tel était le cas, mais nous n'y sommes pas, il faudrait avoir l'honnêteté de dire bravo le capitalisme. Rendez-vous dans quinze ans!





casse-croûte

23/05/2006
20:49 re : Economie (tout court)

Donc si je résume très rapidement, mes arguments sonc archi-classiques, tout le monde sait que ces chiffres ne veulent pas dire grand chose. Mais faute d'autres on s'en contente et on se base là-dessus pour pondre des articles censés conclure sur quelque chose d'aussi important que "est-ce que la mondialisation libérale fait sortir ou pas les gens de la pauvreté ?".

Ben merde. Je ne voudrais suspecter a priori ni la BAD, ni l'auteur de cet article ni toi henry qui l'a cop/coll de vouloir promouvoir un point de vue plus que de le prouver, mais bon, quand même...

Les altermondialistes (j'ai remarqué que l'auteur se trouvait plutôt opposé aux ANTImondialistes) n'ont pas toujours des arguments bien malins, mais ce type d'articles n'apporte pas beaucoup d'eau non plus au moulin.



Kolossal Finesse

23/05/2006
21:37 re : Economie (tout court)

Fichtre, une dictature qui se couvre d'infrastructures et à qui on accorde les JO, on a déjà vu ça il y a 70 ans

shhh

23/05/2006
21:55 re : Economie (tout court)

Quand je vous lis, Henry, je suis toujours très perplexe.

Passons sur la grandiloquente déclaration au sujet de la Chine, dont vous avez apparemment ignoré l’existence jusqu’à récemment, et qui ne vous apparaît que parce que les marchés la portent aux nues, de façon opportuniste d’ailleurs. (Je vous assure, la Chine existe depuis fort longtemps, avec des périodes fastes, et néfastes. Ça va faire quelques millénaires que la Chine occupe une place importante sur le planisphère. On attribuerait même à sa présence quelques invasions barbares avec qui nous aurions eu maille à partir). De même qu’ils l’ignoreront si leurs pas les portent ailleurs. Car vous ne savez visiblement rien des marchés, sauf qu’ils existent.

Que les données de la comptabilité générale soient utilisables pour l’objectif qu’on leur a fixé, on n’en doute pas une seconde. Ne revenons pas là-dessus. Encore que j’avais lu dans vos lignes le désintérêt manifesté pour ces trucs comme PIB, PNB etc.

Commençons par parler du consommateur. Vous avez pu remarquer comme moi, qu’il est un objet assez fictif, insaisissable, et sur lequel doit s’exercer une publicité de plus en plus importante pour l’amener à acquérir les objets de la production. Car sinon, il n’est qu’un individu animé de désirs immémoriaux, qui peuvent passer par le sexe, la bouffe, l’art, l’amour, la religion, ou toute autre concept non chiffrable. Il n’y a donc de consommateur qu’autant qu’il y a une production à fourguer.

Je crois que votre idée est la suivante : le néo-libéralisme est la résultante d’une foultitude d’actions d’entrepreneurs, animés par le désir de s’enrichir, avec des organismes de contrôle constitués par les consommateurs (ce que vous appelez le marché), et qui par un exquis concours de circonstances obligent les entrepreneurs à se tenir dans les limites imparties par, par quoi d’ailleurs ? ah oui, la satisfaction ( ?) du consommateur ( ?), lequel etc...(voir plus haut).

Excusez moi, mais ça me parait vraiment très naïf. Parce que c’est ignorer que la production doit s’appuyer sur le capital et le travail, et que cette simple relation est en elle-même génératrice d’effets pervers. L’inégalité dont vous semblez trouver que ce n’est qu’un malheureux incident de parcours est en réalité le fondement même de l’enrichissement. Il ne sert à rien de constater que globalement un pays va mieux, quand ses habitants sont ceux qui produisent la richesse, et (dans le cas de la Chine , de l’Inde ou de l’Afrique, ou de l’Amérique du Sud) ) ceux qui en bénéficient le moins. Quel candide émerveillement de s’apercevoir qu’une partie de cette richesse leur revient (pas toujours d’ailleurs), dans une proportion qu’on se garde bien d’estimer. Et de déclarer que cette proportion est en elle-même la cause de l’amélioration des conditions de vie. C’est à la fois vrai, et faux. Vrai parce qu’effectivement permettre aux gens de travailler, donc de produire, leur est bénéfique. Faux parce que le progrès n’est pas le but en soi du système économique. Ce qui est le but en soi c’est de rétribuer le capital le mieux possible, donc de maintenir et si possible de creuser le différentiel revenus du capital- revenus du travail, et même de détourner des producteurs la richesse produite ; que les conséquences en soient bénéfiques est un effet aléatoire, et on l’a vu depuis assez longtemps, rien non plus ne permet d’affirmer qu’il ne peut y avoir un effet contraire du type crise ou guerre, surexploitation,désastres écologiques , ou retournement total d’un régime politique vers une tyrannie.

K.C : « "Celui qui ne prévoit pas les choses lointaines s'expose à des malheurs prochains."


shhh

23/05/2006
21:56 re : Economie (tout court)

Je vous trouve aussi assez roublard d’attribuer tous les éventuels bienfaits du système au néo-libéralisme, et à l’inverse de ne trouver de causes à la misère existante qu’à des conditions locales dont aucun pouvoir financier ou industriel ne serait responsable. Qu’y puis-je si le 1er ministre chinois ou angolais est cause de malheur ? Alors, expliquez moi, la mondialisation que vous prônez se heurte à des particularismes locaux devant lesquels elle est impuissante ? Peut-être leur manque-t-il des contre pouvoirs ? Pas assez de consommateurs peut-être ? J’aurais cru au contraire que le système en tirait profit, et ne manquait pas de flatter et soutenir le dit 1er ministre en question.

Votre rendez-vous dans quinze ans n’a strictement aucun autre sens que d’annoncer (et vous n’êtes pas le premier) les lendemains qui chantent. Tant mieux s’ils chantent. S’ils ne chantent pas, qui accuserez vous ? Ceux qui ont voté non au référendum ? Ceux qui n’ont pas voté pour votre candidat ? Ceux qui ont émis des doutes sur la capacité du capitalisme à gérer cette planète ? C’est en ceci que je dis que vous faites preuve d’une foi inébranlable, mais que ce n’est que de la foi. Vous voulez ignorer l’histoire de ces catastrophes passées dont vous pensez qu’elles ne se reproduiront plus. Et je prétends, qu’elles sont précisément des moments du capitalisme, et non des accidents de parcours. Comme disait l’autre « la guerre est une simple continuation de la politique par d’autres moyens. » C’est précisément ce que nous ont enseigné les deux dernières guerres mondiales, si la situation n’est plus gérable par une négociation, alors faisons la guerre. Et ça reste le risque permanent, tant qu’on ne réfléchira que par le biais d’idéologies, sans jamais remettre en question les fondements de nos relations.
******************************************************

 
Henry Faÿ

24/05/2006
11:16
réponse à casse-croûte


<<Donc si je résume très rapidement, mes arguments sonc archi-classiques, tout le monde sait que ces chiffres ne veulent pas dire grand chose. Mais faute d'autres on s'en contente et on se base là-dessus pour pondre des articles censés conclure sur quelque chose d'aussi important que "est-ce que la mondialisation libérale fait sortir ou pas les gens de la pauvreté ?".

Ben merde. Je ne voudrais suspecter a priori ni la BAD, ni l'auteur de cet article ni toi henry qui l'a cop/coll de vouloir promouvoir un point de vue plus que de le prouver, mais bon, quand même...

Les altermondialistes (j'ai remarqué que l'auteur se trouvait plutôt opposé aux ANTImondialistes) n'ont pas toujours des arguments bien malins, mais ce type d'articles n'apporte pas beaucoup d'eau non plus au moulin.>>

Oui, cher casse-croûte, tes arguments sont assez connus. Ce n’est pas vrai, à mon sens, que les chiffres de la comptabilité nationale soient dépourvus de signification, ils décrivent l’activité humaine monétisée, sans qu’on puisse en déduire que cette activité ait un effet positif (sans doute, quand même) ou négatif ou neutre.

"est-ce que la mondialisation libérale fait sortir ou pas les gens de la pauvreté ?".
est effectivement une question qu’il faut poser sans tabou ni a priori.

« mondialisation libérale », ces termes mis côte à côte sonnent de manière polémique. Je dirais plutôt développement des échanges à l’échelle planétaire.

Ce qu’il faut quand même préciser, c’est que le caractère bénéfique des échanges internationaux a des bases théoriques anciennes et néanmoins solides. On peut remonter à Adam Smith qui avait montré les avantages de la spécialisation internationale et surtout à Ricardo qui a énoncé le concept de l’avantage comparatif, ceux qui ont fait un peu d’économie connaissent ça, le Portugal a intérêt à de produire du vin et à l’exporter et l’Angleterre a intérêt à produire du drap et à l’exporter, les deux pays y gagnent. Ces théories ont été affinées, elles n’ont jamais été démenties. En fait, c’est assez intuitif. Il y a en particulier des questions d’économies d’échelle. Quand on propose un ordinateur portable hyper-sophistiqué pour moins de 1.000 euros, il faut bien comprendre que ce ne serait pas possible si cette petite merveille de la haute technologie, maintenant totalement banalisée n’était pas produite en très grandes séries dans des usines situées quelque part en Malaisie ou en Chine et ces séries ne peuvent être écoulées que sur le marché mondial.

Pierre-Antoine Delhommais parle de « théoriciens de l’antimondialisme ». Les ci-devant anti-mondialistes ont quand même eu la bonne idée de se rebaptiser altermondialistes.

Si j’ai bien compris ces « altermondialistes », sont, aussi étrange que cela puisse paraître, contre les échanges, contre les flux commerciaux (s’ils savaient à quel point ils en dépendent dans leur vie quotidienne), les flux financiers, contre les investissements à l’étranger, les prises de participation dans le capital d’une entreprise, etc. Pour moi c’est une pure aberration et cela frôle l’obscurantisme. Pourquoi sont-ils à ce point contre ces flamboyantes opérations capitalistiques? Parce que les agents économiques qui sont assez forts pour les accomplir, forcément de très grosses entreprises, ce sont des méchants, (je n’invente rien, cela apparaît noir sur blanc dans ce forum, je pourrais faire un petit cop-coll). Leurs intentions, figurez-vous, ne sont pas pures. Et quel est leur péché ? Leur péché, c’est, horresco referens, de chercher à gagner de l’argent ! À s’enrichir ! C’est idiot car quand on exerce un métier, par exemple exploiter une mine d’étain ou installer des réseaux de télécommunications, on ne le fait généralement pas pour faire plaisir à la Sainte-Vierge.


L’article du Monde de Pierre-Antoine Delhommais sur la réduction de la pauvreté en Asie « n’apporte pas beaucoup d’eau au moulin », selon toi, pourtant il a, selon moi, le mérite de montrer, pour ceux qui auraient tendance à l’oublier, que la réduction de la pauvreté induite par la croissance, laquelle croissance n’aurait pas lieu sans un fort accroissement des échanges, ce qu’on appelle dans ce forum et ailleurs la mondialisation, n’est en aucun cas un phénomène marginal ni anecdotique. Des centaines de millions de personnes concernées, ce n’est pas rien. C’est le sort de l’humanité qui est en jeu. Voilà ce que je souhaitais indiquer à tous ceux à qui, dussé-je être taxé d’arrogance, enfermés dans leur petites cases intellectuelles franco-françaises aussi ringardes que rétros disent absolument n’importe quoi et n’ont pas la moindre idée des vrais ressorts et des vrais enjeux des bouleversements fantastiques de l’économie mondiale. Je leur conseillerais d’aller pour les prochaines vacances prendre un billet d’avion et un visa pour un quelconque de ces pays dont la croissance se balade entre 7 et 10% et si possible d’y retourner quelques années plus tard.


 
casse-croûte

24/05/2006
16:25
re : mondialisation, croissance, pauvreté

1er point, sans tabou ni a priori, je maintiens le terme mondialisation libérale parce qu'il faut appeler un chat un chat. L'aspect polémique, on verra dans la suite du fil, mais on fera en sorte qu'il ne vienne pas des qualificatifs mais du fond.
 
casse-croûte

24/05/2006
16:56
re : mondialisation, croissance, pauvreté

2eme point, je ne sais pas si on peut confondre antimondialistes et altermondialistes. Le point crucial pour comprendre les nuances entre eux, c'est l'opposition qu'il peut y avoir entre ceux qui sont pour la relocalisation de l'économie (c'est une forme d'anti-mondialisme) et ceux qui sont pour le commerce équitable (là on peut parler d'altermondialisme).

Evidemment l'opposition est fondamentale. Un peu à l'image d'ailleurs de l'opposition qu'il peut y avoir entre le développement durable et la décroissance.

Je crois que le débat ne gagne pas à faire l'amalgame entre ces tendances. Les réunir et les rejeter en bloc est une erreur parce qu'alors la question "est-ce que la mondialisation libérale fait sortir ou pas les gens de la pauvreté ?" n'a plus qu'une seule réponse évidente, l'affirmative, par défaut d'autre modèle. Alors encore une fois certains font cette erreur par ignorance, d'autres parce qu'ils militent en faveur de l'affirmative.

L'ignorance et le militantisme absolu, les deux faces de la fermeture d'esprit.
 
Henry Faÿ

24/05/2006
20:57
quelle est la couleur de ce chat?


<<1er point, sans tabou ni a priori, je maintiens le terme mondialisation libérale parce qu'il faut appeler un chat un chat. L'aspect polémique, on verra dans la suite du fil, mais on fera en sorte qu'il ne vienne pas des qualificatifs mais du fond.>>

Mondialisation libérale. Quand on met ces deux termes côte à côte, c'est pour provoquer une réaction négative. C'est une sorte de slogan, cela n'introduit pas la plus grande clarté. Ces deux notions sont-elles si négatives? Mondialisation, ça veut dire généralisation des échanges or ces échanges sont à l'origine d'une grande prospérité qui fait reculer la pauvreté ce qui n'est pas assez souligné. Libérale. Le libéralisme est la doctrine qui prône les libertés en matière économique et on peut bien admettre que sans ces libertés économiques les entreprises auront peu de chance d'être pleinement efficaces.


 
casse-croûte

24/05/2006
21:23
re : mondialisation, croissance, pauvreté

On va vraiment commencer à pas être d'accord dès l'énoncé du problème ? ...
En disant ça je n'ai rien sous-entendu de négatif, pourquoi être sur la défensive d'entrée ? Et pout défendre quoi ? En effet, je ne vois pas le problème avec l'association de ces deux mots. Nous sommes donc d'accord sauf que toi tu ne veux pas les utiliser ...

 
casse-croûte

24/05/2006
21:26
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Mondialisation partiellement libérale, ça va ? Ce n'est pas trop connoté ?
 
casse-croûte

24/05/2006
21:33
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Parce que je suppose que toi tu voudrais parler de mondialisation tout court (un peu comme l'économie tout court, pour essayer de ne pas porter de jugement moral tout de suite).

Mais je vois ça d'ici, il y a bien un gugusse qui tardera pas à débouler pour te dire qu'un autre monde est possible, et que, par conséquent, une autre mondialisation aussi est possible, par exemple la mondialisation de notre richesse interérieure, chacun conservant sa culture mais étant conscient et enrichi de celles des autres peuples ... et tutti quanti.

Et là tu répondras que c'est bien gentil, que c'est certainement très bien aussi, que ça n'a quand même rien à voir avec la circulation mondiale des marchandises et des capitaux (alias l'économie et la finance mondialisées), même si bien-sûr ce n'est pas incompatible non plus, et c'en sera fini de ce fil...
 
Henry Faÿ

24/05/2006
21:35
ne serions-nous pas d'accord?


<<2eme point, je ne sais pas si on peut confondre antimondialistes et altermondialistes. Le point crucial pour comprendre les nuances entre eux, c'est l'opposition qu'il peut y avoir entre ceux qui sont pour la relocalisation de l'économie (c'est une forme d'anti-mondialisme) et ceux qui sont pour le commerce équitable (là on peut parler d'altermondialisme).

Evidemment l'opposition est fondamentale. Un peu à l'image d'ailleurs de l'opposition qu'il peut y avoir entre le développement durable et la décroissance.

Je crois que le débat ne gagne pas à faire l'amalgame entre ces tendances. Les réunir et les rejeter en bloc est une erreur parce qu'alors la question "est-ce que la mondialisation libérale fait sortir ou pas les gens de la pauvreté ?" n'a plus qu'une seule réponse évidente, l'affirmative, par défaut d'autre modèle. Alors encore une fois certains font cette erreur par ignorance, d'autres parce qu'ils militent en faveur de l'affirmative.

L'ignorance et le militantisme absolu, les deux faces de la fermeture d'esprit.>>

Les délocalisations doivent avoir une limite, bien entendu et il est possible que la hausse des prix du pétrole y mette un frein. Bien entendu, il faut être pour le commerce équitable, je suis pour. La notion est extraordinairement floue mais on doit y aspirer. Il est tout à fait possible que dans un avenir assez lointain jamais on n'achètera pas un produit s'il n'a pas son label de produit équitable. Ce serait un progrès mais a-t-on idée des armées de contrôleurs que cela impliquerait? Ce n'est cependant pas absurde, ces contrôles ne seraient pas inutiles pour garantir aux travailleurs des conditions de travail et d'existence acceptables. En attendant que cette belle utopie, dont je n'ai jamais entendu parler se réalise, je ne vois pas qui s'interdirait d'acheter un bel anorak à 40 euros dont on peut penser que pour ce prix, il a toutes les chances d'avoir été fabriqué dans un "sweat shop".
Aucun altermondialiste ne serait je suppose d'accord avec ce que j'écris mais je me dis que nous sommes peut-être plus ou moins d'accord.



 
lionel

24/05/2006
23:05
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Excellente analyse de Shhh un peu plus haut.

A part ça, l'apologie de la marchandise me fait toujours irresistiblement penser à l'adoration du Veau d'Or. Le point absent du débat est politique : en ce moment la "liberté" des libéraux s'accompagne partout d'une répression grandissante de tout le reste de l'humanité. La France, l'europe, devient un état policier dans lequel les medias appartiennent à des marchands d'armes. L'Afrique est le continent sacrifié pour écouler le stock monstrueux des dits marchands d'armes. Barricadée derriere ses privileges la caste dirigeante, pour ne citer qu'un exemple, traine notre hebergeur devant les tribunaux pour une simple caricature. Le tout, enquête, policiers, juge, avocats de radiofrance, tribunal, greffiers, etc, entierement aux frais du contribuable

la société sinistre decrite par orwell est en train de se mettre tranquillement en place avec un argument imparable: fabriquer des millions de puces biometriques, de cameras de surveillance, d'ordinateurs de controle, etc c'est bon pour la croissance.

L'esprit d'entreprise je veux bien, mais commencez par enlever les barbelés et on en reparlera


 
casse-croûte

24/05/2006
23:18
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Voilà, 10 postes et c'est le bordel. Allez maintenant tout le monde se braque et c'est terminé.

Lionel, tes idées sont ce qu'elles sont, mais là tu navigues dangereusement entre le hors-sujet et le message-de-troll ...
 
lionel

24/05/2006
23:39
que de propos choquants !

je trouve que vous avez ignoré les messages de Shhh avec une grande impolitesse. Par ailleurs je ne vois pas comment on peut parler de liberalisme sans parler de son consubstanciel bras armé
 
dom

25/05/2006
00:23
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Les délocalisations doivent avoir une limite, bien entendu et il est possible que la hausse des prix du pétrole y mette un frein."
cela me parait tres juste, c'est même a se demander si ce n"est pas fait pour.


"" Bien entendu, il faut être pour le commerce équitable, je suis pour. La notion est extraordinairement floue mais on doit y aspirer. Il est tout à fait possible que dans un avenir assez lointain jamais on n'achètera pas un produit s'il n'a pas son label de produit équitable. Ce serait un progrès mais a-t-on idée des armées de contrôleurs que cela impliquerait""

non, pas vraiment c'est assez facile, avec les notions d'autos controles dévellopées en accord avec la DGCCRF,le tout est d'organiser le cahier de charges, la normalisation, et les divers protocoles,une labelisation de type GAP ou IGP et roule carosse,si un projet se dessinait je suis preneur car je commence a m'ennuyer severe.
pas besoin d'armée de controleurs simplement, ah la je me le garde...
je parlais de l'agroalimentaire, je pense même que cela va arriver encore plus vite que tu le penses, car il s'agit avant tout d'une niche et d'une clientele ciblée, Fauchon n'ayant pas besoin de ce type de controle.

 
dom

25/05/2006
00:24
re : mondialisation, croissance, pauvreté

GAP et IGP , arf
 
casse-croûte

25/05/2006
00:55
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Non mais lionel, si tu veux on peut ouvrir un fil "le libéralisme me fait chier", je serai très content d'y écrire des trucs moi aussi, ne t'en fais pas ...

Ceci dit c'etait l'occasion de regarder les arguments des uns et des autres, quelque soit leurs ideaux.

Le premier truc, c'était : est-ce que c'est vrai de dire que la "mondialisation libérale" (terme qui ne va déjà pas non plus apparemment) a vraiment fait reculer la pauvreté, là c'était en asie du sud est. C'était intéressant non ?

Ouais c'est complètement con ce que je fais, j'essayais de tenir un fil plus de 10 contribs sans qu'il se barre en cacahuète, je sais pas comment une idée pareille a pu me passer par la tête...
 
casse-croûte

25/05/2006
00:57
re : mondialisation, croissance, pauvreté

-> "quels que soient leurs idéaux" iscusez moi ...
 
casse-croûte

25/05/2006
00:58
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Bon allé flinguon définitivement le fil :
Guy, un cop-coll !

 
Henry Faÿ

25/05/2006
06:50
minute papillon

<<je trouve que vous avez ignoré les messages de Shhh avec une grande impolitesse.>>

Chaque chose en son temps, cher ami, je compte le faire, avec un peu de chance je vais y répondre en ce jeudi de l'Ascension (vivent les fêtes religieuses y compris le lundi de la Pentecôte).
Je n'écris pas pour choquer mais je sais que tous les participants à ce forum ne sont pas d'accord avec ce que j'écris.


 
shhh

25/05/2006
08:00
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Je regrette un peu le titre de ce fil.
Parce que nous devrions pouvoir parler de mondialisation, et des fondements économiques qui la sous-tendent, et qui ne manquent pas du tout d'intérêt, sans y accoler des concepts très connotés. Les mots eux-mêmes peuvent fâcher.
Il serait temps de ne plus opposer mondialisation, au sens d'extension et facilitation des échanges commerciaux aux problèmes sociaux qu’elle soulève.
Ma thèse n’est pas de dire que la mondialisation est l’ennemi à abattre, loin de là. Simplement je dis qu’elle peut, et doit avoir, des fondements dans les relations sociales, inter et intra-pays, autant que dans l’économie.
Ricardo que vous citiez, a posé des conditions aux bienfaits de l’avantage compétitif, qui sont la différence entre les coûts comparés en autarcie dans les différents pays, et les taux d’échange international, qui doivent être compris entre les coûts comparés internes. Autant dire que cet avantage compétitif, n’est pas un concept trivial. Les exégètes de la chose discutent encore des effets et des limites qu’il comporte, des conditions de fonctionnement du marché, etc.. Même si on entrevoit bien qu’on ne saurait se passer d’échanges internationaux, le néo-libéralisme se fait l’économie d’une réflexion sur les risques qu’elle comporte, et sur le détail des implications pour les gens.

 
Henry Faÿ

25/05/2006
08:02
shhh, si vous saviez...


<<Quand je vous lis, Henry, je suis toujours très perplexe.

Passons sur la grandiloquente déclaration au sujet de la Chine, dont vous avez apparemment ignoré l’existence jusqu’à récemment, et qui ne vous apparaît que parce que les marchés la portent aux nues, de façon opportuniste d’ailleurs. (Je vous assure, la Chine existe depuis fort longtemps, avec des périodes fastes, et néfastes. Ça va faire quelques millénaires que la Chine occupe une place importante sur le planisphère. On attribuerait même à sa présence quelques invasions barbares avec qui nous aurions eu maille à partir). De même qu’ils l’ignoreront si leurs pas les portent ailleurs. Car vous ne savez visiblement rien des marchés, sauf qu’ils existent.>>


Alors ça !!!!! Je n’en reviens pas !!!! A tomber à la renverse. Relisez les fils, s’il vous plaît, chère amie. La Chine, (son histoire) et moi… Je ne vais pas raconter ma vie sur ce forum mais si vous saviez…

<<Que les données de la comptabilité générale soient utilisables pour l’objectif qu’on leur a fixé, on n’en doute pas une seconde. Ne revenons pas là-dessus. Encore que j’avais lu dans vos lignes le désintérêt manifesté pour ces trucs comme PIB, PNB etc.>>

Je sais que ces notions ont des limites et je l’ai redit.

<<Commençons par parler du consommateur. Vous avez pu remarquer comme moi, qu’il est un objet assez fictif, insaisissable, et sur lequel doit s’exercer une publicité de plus en plus importante pour l’amener à acquérir les objets de la production. Car sinon, il n’est qu’un individu animé de désirs immémoriaux, qui peuvent passer par le sexe, la bouffe, l’art, l’amour, la religion, ou toute autre concept non chiffrable. Il n’y a donc de consommateur qu’autant qu’il y a une production à fourguer.>>

Par rapport au fil cela me semble hors sujet mais dans d’autres fils c’est à peu près ce que j’avais écrit. Quand il s’agit du consommateur d’un pays pauvre, la Chine par exemple, la consommation satisfait des besoins essentiels, elle est même une question de survie, pas besoin de publicité (il y en a pourtant).

<<Je crois que votre idée est la suivante : le néo-libéralisme est la résultante d’une foultitude d’actions d’entrepreneurs, animés par le désir de s’enrichir, avec des organismes de contrôle constitués par les consommateurs (ce que vous appelez le marché), et qui par un exquis concours de circonstances obligent les entrepreneurs à se tenir dans les limites imparties par, par quoi d’ailleurs ? ah oui, la satisfaction ( ?) du consommateur ( ?), lequel etc...(voir plus haut).

Excusez moi, mais ça me parait vraiment très naïf. Parce que c’est ignorer que la production doit s’appuyer sur le capital et le travail, et que cette simple relation est en elle-même génératrice d’effets pervers. L’inégalité dont vous semblez trouver que ce n’est qu’un malheureux incident de parcours est en réalité le fondement même de l’enrichissement.>>

C’était bien la peine que j’ouvre un fil sur la croissance, la mondialisation, la pauvreté, en fait sur un article de Pierre-Antoine Delhommais paru dans le Monde pour recentrer un peu la discussion et voilà toute l’économie (tout court) qui revient en force. Je ne dirais pas « le néo-libéralisme », objet que j’ignore largement, je dirais l’économie (tout court). L’inégalité, je n’en ai pas parlé. Je n’ai pas sur la question des idées particulièrement originales, je ferais simplement remarquer que si vous voulez développer un pays en refusant qu’il y ait des inégalités, eh bien, bonjour !



<<Il ne sert à rien de constater que globalement un pays va mieux, quand ses habitants sont ceux qui produisent la richesse, et (dans le cas de la Chine , de l’Inde ou de l’Afrique, ou de l’Amérique du Sud) ) ceux qui en bénéficient le moins. Quel candide émerveillement de s’apercevoir qu’une partie de cette richesse leur revient (pas toujours d’ailleurs), dans une proportion qu’on se garde bien d’estimer. Et de déclarer que cette proportion est en elle-même la cause de l’amélioration des conditions de vie. C’est à la fois vrai, et faux. Vrai parce qu’effectivement permettre aux gens de travailler, donc de produire, leur est bénéfique. Faux parce que le progrès n’est pas le but en soi du système économique. Ce qui est le but en soi c’est de rétribuer le capital le mieux possible, donc de maintenir et si possible de creuser le différentiel revenus du capital- revenus du travail, et même de détourner des producteurs la richesse produite ; que les conséquences en soient bénéfiques est un effet aléatoire, et on l’a vu depuis assez longtemps>>

Tout cela est bel et bon mais je ne vois pas où vous voulez en venir. C’est tarabiscoté ! De quoi y perdre son mandarin. Qui peut sans dogmatisme dire quel est le « but en soi du système économique » ? Pas moi, je n’ai pas d’idées sur cette question. J’ai l’impression qu’il y a du marxisme mal digéré (et mal évacué) derrière tout ça. L’idée d’un creusement sans fin du différentiel revenus du capital revenus du travail est une vieille lubie archéo-marxiste absolument pas confirmée par les faits.

Que les effets de la croissance soient bénéfiques est « un effet aléatoire », non, ça on ne peut pas le dire. Si la production est en forte hausse, s’il y a du travail, de l’emploi, des salaires versés, des maisons construites etc. les effets bénéfiques ne sont pas aléatoires, si vous dites ça, c’est n’importe quoi.

<<rien non plus ne permet d’affirmer qu’il ne peut y avoir un effet contraire du type crise ou guerre, surexploitation,désastres écologiques , ou retournement total d’un régime politique vers une tyrannie.>>

Mais bien entendu, ai-je dit le contraire ?


<<K.C : « "Celui qui ne prévoit pas les choses lointaines s'expose à des malheurs prochains.">>

Celui qui prévoit les choses lointaines est doué de pouvoirs divins qui probablement n’existent pas.

Je ne sais pas si les participants du forum arriveront à nous suivre dans cette discussion assez laborieuse.



 
shhh

25/05/2006
08:28
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"L’idée d’un creusement sans fin du différentiel revenus du capital revenus du travail est une vieille lubie archéo-marxiste absolument pas confirmée par les faits. "

Vous trouvez ?
 
Dom

25/05/2006
10:24
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Je crois que votre idée est la suivante : le néo-libéralisme est la résultante d’une foultitude d’actions d’entrepreneurs, animés par le désir de s’enrichir, avec des organismes de contrôle constitués par les consommateurs (ce que vous appelez le marché), et qui par un exquis concours de circonstances obligent les entrepreneurs à se tenir dans les limites imparties par, par quoi d’ailleurs ? ah oui, la satisfaction ( ?) du consommateur ( ?), lequel etc.

je pense qu'ici on melange les caracteres d'echanges inter entreprises (ISO 9000)sur les avoirs commerciaux et le consomateurs, avant toute chose ces controles visent surtout a sa sécurité et non au prix ou a sa demande, les consomateurs sont tres peu au courant de ce qui se fait en amont, je precise egalement que les consomateurs n'ont aucune emprise sur ces systeme de controles et qu'il serait bien malheureux de confondre Que Choisir avec l'ensemble des services qualités des entreprises.
la notion de satisfaction du consomateur c'est tres vague, sa securité c'est cadré.

d'autre part, rien ne dit que dans le cadre des produits équitables une contamination ne pourra pas se produire, engeandrant un risque pour le consomateur, comme tout aliment ou objet, ils ne devront en aucun cas presenter un danger pour le consomateur final.
Dans tout les cas ils devrons se soumettre ne serait-ce qu'aux protocoles d'hygienes et sanitaires en vigueur et dans l'implication d'une filiere traçable.
 
Henry Faÿ

25/05/2006
16:04
la paupérisation des masses et caetera et caetera

<<"L’idée d’un creusement sans fin du différentiel revenus du capital revenus du travail est une vieille lubie archéo-marxiste absolument pas confirmée par les faits. "

Vous trouvez ?>>

Oui et si c’était vrai, nous serions tous SDF, ou tous morts... ou tous capitalistes.


 
Henry Faÿ

25/05/2006
16:29
allo, le néo-libéralisme


<<Il serait temps de ne plus opposer mondialisation, au sens d'extension et facilitation des échanges commerciaux aux problèmes sociaux qu’elle soulève.>>

Il serait temps (pour ceux qui se disant altermondialistes sont en fait contre les différentes formes de mondialisation économique) de considérer le mondialisation avec lucidité et de ne pas la diaboliser bêtement. Je dirais que la mondialisation résoud des problèmes sociaux (elle fait reculer la plus grande pauvreté), dans le même mouvement, elle en crée d'énormes (elle aggrave les inégalités dans un pays). N'y voyez pas une contradiction.

<<Ma thèse n’est pas de dire que la mondialisation est l’ennemi à abattre, loin de là. Simplement je dis qu’elle peut, et doit avoir, des fondements dans les relations sociales, inter et intra-pays, autant que dans l’économie.>>

Mais oui, mais oui ne vous inquiétez pas, elle les a, ces fondements et il y a un auteur que j'aime bien et qui a bien développé ce thème c'est Jean-François Bayart, qui parle d'une mondialisation par le bas, et il donne toutes sortes d'exemples très intéressants et savoureux et dans ce forum j'avais écrit un petit quelque chose à ce propos (c'était à propos d'une émission avec Jean Lebrun).

<<Ricardo que vous citiez, a posé des conditions aux bienfaits de l’avantage compétitif, qui sont la différence entre les coûts comparés en autarcie dans les différents pays, et les taux d’échange international, qui doivent être compris entre les coûts comparés internes. Autant dire que cet avantage compétitif, n’est pas un concept trivial. Les exégètes de la chose discutent encore des effets et des limites qu’il comporte, des conditions de fonctionnement du marché, etc.. Même si on entrevoit bien qu’on ne saurait se passer d’échanges internationaux, le néo-libéralisme se fait l’économie d’une réflexion sur les risques qu’elle comporte, et sur le détail des implications pour les gens.>>

Quel est le numéro de téléphone du porte parole attitré du néo-libéralisme? Donnez-le moi et je l'engueulerai de votre part.

 
shhh

25/05/2006
16:40
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Est-ce que je vous ai déjà dit que d'être prise pour une conne ne me pose pas de problèmes ?
 
shhh

25/05/2006
16:41
re : mondialisation, croissance, pauvreté

J'ai moi-même des doutes à ce sujet.
 
Henry Faÿ

25/05/2006
16:52
je ne fais que constater


<<Je vous trouve aussi assez roublard d’attribuer tous les éventuels bienfaits du système au néo-libéralisme, et à l’inverse de ne trouver de causes à la misère existante qu’à des conditions locales dont aucun pouvoir financier ou industriel ne serait responsable.>>

Encore une fois, néo-libéralisme ne fait pas partie de mon vocabulaire. Je constate que les échanges économiques internationaux (la mondialisation) ont une efficacité fantastique pour accélérer la croissance et ça se comprend. Cette mondialisation engendre des transferts technologiques importants, elle met en relation des offreurs et des demandeurs, elle ouvre des débouchés aux produits etc etc. Dans le jargon des économistes, elle accroît les "opportunités". Ca ne veut pas dire que ceux qui, pour quelque raison que ce soit, se trovent à l'écart de cette mondialisation soient moins intelligents ou moins aptes.

 
dom

25/05/2006
21:05
re : mondialisation, croissance, pauvreté

en fait Henry, c'est comme l'émulation technologique en temps de guerre, du 360 de marine on passe a l'eau lourde, et celui qui a la meilleure offre gagne, sauf que nous sommes a la traine, alors on trouve le systeme injuste puisque nous ne pouvons même plus nous servir dans le pré carré, faut il avoir été mauvais pour en arrivé la, je comprend bien que les opportunités c'est pour les autres et de ce fait notre President se transforme en vulgaire voyageur de commerce, la mondialisation humaniste comme vous la concevez est aussi simpliste que la frappe chirurgicale, comme on a plus comme cheval de bataille que la réintoduction de l'ours et la fermeture des moyens de productions parcequ'ils polluent, cela en dit long sur l'état d'esprit des populations....
pendans qu'on papote d'autres batissent... ainsi va la vie, il faut des perdants.
la pauvreté ce sera pour nous.
 
Philippe

25/05/2006
21:22
re : mondialisation, croissance, pauvreté

et qui seront les gagnants?
 
au passage

25/05/2006
21:28
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Cette mondialisation engendre des transferts technologiques importants, elle met en relation des offreurs et des demandeurs
ils finissent par tellement demander que l'on donne la technologie qui va avec, voir Alstom. Tant et si bien que l'on aura plus que des fonctionnaires a offrir, le Champagne devient Indien, Dom Perignon avec Ganesh sur l'etiquette c'est assez marrant.
 
casse-croûte

25/05/2006
22:00
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Tan tan taaan taaaan
Allé on chante tous la marseillaise et on va leur reprendre tout ce qu'ils nous ont pris ces apaches, le couteau entre les dents !

 
dom

25/05/2006
22:00
re : mondialisation, croissance, pauvreté

on le verra assez vite Phillipe, le jour ou les pays dits emmergeants seront suffisement puissants pour controler la banque mondiale, ils pourront éventuellement exiger le payement de la dette comme moyen de pression, je ne suis pas économiste mais c'est ce que je ferais, il y a quelques années on nous bassinait avec la guerre économique, comme par hasard ce sujet n'est plus au gout du jour, on nous sert la mondialisation a la place qui n'est que la poursuite du conflit, ce qu'oublie en reference Henry ce sont les resultats des balances comptables des pays et leurs dettes, la vente de 4 avions ne compense pas le resultat net.
Alors Henry ou en est cette guerre économique ? elle s'est transformée en club echangiste de denrées internationales, rempli de bonnes intentions, on se paie l'acier pour le plaisir d'offrir,on ferme la Sogerma pour le plaisir de laissier travailler des techniciens de maintenance asiatique, ah oui c'est les couts internes j'oubliais, mais cela est encore remarquable au sens ou si notre technologie peut etre maintenue a l'etranger par une main d'oeuvre moins chere d'ici peu de temps, cette même main d'oeuvre pourra concevoir et même innover et ameliorer et revendre (c'est le cas du Bresil voir le conflit bombardier et la viande bovine).
alors henry, guerre économique ou vocabulaire politiquement correct?
 
neness

25/05/2006
22:02
re : mondialisation, croissance, pauvreté

non, casse coute on se met au boulot et on tire tout le monde vers le haut!
 
full metal conquest

25/05/2006
22:56
re : mondialisation, croissance, pauvreté

http://jukebox.peterlink.ru/cgi-bin/play.ram?vinyl/cowabunga /3/07.ra


 
Philippe

25/05/2006
23:14
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Il me semble qu'avec la mondialisation telle qu'elle se déroule, on est tous perdants, sauf quelques très rares élus, comme toujours.
La mondialisation nous touche de près surtout en ce qu' elle sert d'alibi pour mettre à bas ce qui a été construit depuis l'après guerre. Les élites européennes, qui sont déjà hors de portée du citoyen moyen, s'abritent derrière la mondialisation pour faire sauter le pacte républicain.
On veut nous imposer des recettes ultra libérales (CNE/CPE) alors qu'elles ont été refusées lors du vote du TCE.
C'est un déni de démocratie de finaliser à marche forcée une zone de libre échange Etats Unis/Union européenne, suivant en celà les recommandations du TABD.
Ceux qui soutiennent la mondialisation ultra libérale doivent savoir qu'en même temps, il contribuent à mettre fin à ce qui nous a constitué, c'est à dire notre démocratie républicaine, tout simplement parce que le peuple a voté contre et que les politiques aidés par les media font comme si rien ne s'était passé.Le vote ne peut être ainsi vidé de sa signification sans conséquences. Le futur proche sera donc fait de violence, pas symbolique celle là!

 
Henry Faÿ

25/05/2006
23:42
il n'y a pire sourd...


<<Il me semble qu'avec la mondialisation telle qu'elle se déroule, on est tous perdants, sauf quelques très rares élus, comme toujours.>>

C'était bien la peine que prenne la peine de citer l'article de Pierre-Antoine Delhommais paru le 2 septembre 2005 dans le Monde qui faisait état d'un rapport de la Banque Asiatique de Développement qui montrait qu'en l'espace de treize ans approximativement trois cents millions de personnes avaient franchi (dans le bon sens) le seuil de pauvreté.


 
Henry Faÿ

25/05/2006
23:49
loin de moi cette idée

<<Est-ce que je vous ai déjà dit que d'être prise pour une conne ne me pose pas de problèmes ?>>

Mais ce n'est pas le cas, en ce qui le concerne

 
Henry Faÿ

25/05/2006
23:56
allons, allons


<<en fait Henry, c'est comme l'émulation technologique en temps de guerre, du 360 de marine on passe a l'eau lourde, et celui qui a la meilleure offre gagne, sauf que nous sommes a la traine, alors on trouve le systeme injuste puisque nous ne pouvons même plus nous servir dans le pré carré, faut il avoir été mauvais pour en arrivé la, je comprend bien que les opportunités c'est pour les autres et de ce fait notre President se transforme en vulgaire voyageur de commerce, la mondialisation humaniste comme vous la concevez est aussi simpliste que la frappe chirurgicale, comme on a plus comme cheval de bataille que la réintoduction de l'ours et la fermeture des moyens de productions parcequ'ils polluent, cela en dit long sur l'état d'esprit des populations....
pendans qu'on papote d'autres batissent... ainsi va la vie, il faut des perdants.
la pauvreté ce sera pour nous.>>

Et vous n'êtes pas sur radio-courtoisie. Allons, allons, un peu de sérieux. Les atouts de notre pays, on peut en parler, si vous voulez.


 
casse-croûte

26/05/2006
00:33
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Oh oui henry, et on pourra rechanter la marseillaise ! Ca sera raccord avec le "pacte républicain" ...
 
casse-croûte

26/05/2006
05:54
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Bon sinon comme indicateur, pour évaluer la pertinence des différents pays qui nous entourent, ou ne nous entourent pas :

Ne pourrait-on pas plus souvent parler des "rapports inter-déciles" plutôt que des taux de chômage (pour les pays riches) et des statistiques de population sous le seuil de pauvreté (pour les pays pauvres et/ou en voie de développement) ?
 
casse-croûte

26/05/2006
05:54
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Pardon, la pertinence des MODELES POLITIQUES des différents pays qui nous entourent
 
Henry Faÿ

26/05/2006
08:00
amalgames


<<A part ça, l'apologie de la marchandise me fait toujours irresistiblement penser à l'adoration du Veau d'Or.>>

Je l'ai déjà dit, je le répète, ce thème de la critique de l'apologie de la marchandise n'a de sens que dans les pays riches, dans les mays où la majorité de la population est en dessous du seuil de la pauvreté, il n'a strictement aucun sens. J'ai connu dans ma vie un certain nombre de personnes qui disent se désintéresser de l'argent, j'en ai aussi connu, mais beaucoup moins, qui le vivent vraiment, mais je constate qu'ils sont peu nombreux.


<< Le point absent du débat est politique : en ce moment la "liberté" des libéraux s'accompagne partout d'une répression grandissante de tout le reste de l'humanité. La France, l'europe, devient un état policier dans lequel les medias appartiennent à des marchands d'armes. L'Afrique est le continent sacrifié pour écouler le stock monstrueux des dits marchands d'armes. Barricadée derriere ses privileges la caste dirigeante, pour ne citer qu'un exemple, traine notre hebergeur devant les tribunaux pour une simple caricature. Le tout, enquête, policiers, juge, avocats de radiofrance, tribunal, greffiers, etc, entierement aux frais du contribuable

la société sinistre decrite par orwell est en train de se mettre tranquillement en place avec un argument imparable: fabriquer des millions de puces biometriques, de cameras de surveillance, d'ordinateurs de controle, etc c'est bon pour la croissance.

L'esprit d'entreprise je veux bien, mais commencez par enlever les barbelés et on en reparlera>>

Pour moi, ce sont des amalgames assez aberrants et ces hors sujet non seulement ne font pas avancer la réflexion mais entretiennent la confusion. Je ne vois pas le rapport entre la vente d'Airbus à la Chine et les puces biométriques et les ventes d'armes à l'Afrique et le procès fait à RACCFC!
Si on me dit que qu'il n'est pas acceptable de traiter avec une dictature, permettez moi de rappeler que le meilleur moyen de pérenniser une dictature est de laisser le pays dans son sous-développement, ce qui d'un point de vue humanitaire n'est pas particulièrement défendable. Tout ce qui favorise la croissance favorise à terme la démocratie. Une croissance surtout si elle est forte fait surgir une classe moyenne qui est la base sociologique indispensable à l'établissement de la démocratie.



 
shhh

26/05/2006
08:36
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Toujours le même doute qui me trotte dans la tête:
La production industrielle en URSS est multipliée par 4 entre 1929 et 1940, qui à cette date est devenue la 3ème puissance industrielle mondiale.
Une croissance sans équivalent dans l'histoire, mais accompagnée aussi d'une tyrannie sans précédent, et on ne peut vraiment pas parler de démocratie, ni de classe moyenne, à propos de l'URSS.
En somme, la croissance, une condition nécessaire, mais pas suffisante.

 
guydufau

26/05/2006
15:28
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Absent une dizaine de jours, je lis ce fil. A part le message de Shhh du 23/05 à 21h55, il est assez éloigné du sujet : "mondialisation, croissance et pauvreté".
Peut-on tolérer -au nom d'une coincurrence libre et non faussée!- que l'agriculture des pays riches aidée par des subventions et d'autres moyens (en France l'agriculture utilise 70% de l'eau et ne paye que 1% de la facture totale) soit en position de concurrencer l'agriculture des pays pauvres, l'OMC exigeant que les pays pauvres importe 5% de leurs besoins alimentaires.
Cette mondialisation là résorbe-t-elle ou augmente-t-elle la pauvreté?
 
Henry Faÿ

26/05/2006
23:26
qu'en disent les libéraux?


<<Peut-on tolérer -au nom d'une coincurrence libre et non faussée!- que l'agriculture des pays riches aidée par des subventions et d'autres moyens (en France l'agriculture utilise 70% de l'eau et ne paye que 1% de la facture totale) soit en position de concurrencer l'agriculture des pays pauvres, l'OMC exigeant que les pays pauvres importe 5% de leurs besoins alimentaires.
Cette mondialisation là résorbe-t-elle ou augmente-t-elle la pauvreté?>>

Ce n'est pas du tout la question que j'avais posée en ouvrant ce fil, voir le premier message du fil.
Qu'il y ait des aberrations et des iniquités dans le domaine du commerce des produits agricoles à l'échelle mondiale, personnellement, je ne le nie absolument pas, et c'est trop bien connu. Je ne crois pas que les libéraux les plus intégristes seraient assez fous pour admettre qu'il y a et qu'il peut y avoir une concurrence libre et non faussée dans ce domaine mais il faudrait aller voir ce qu'ils écrivent sur le sujet, si vous voulez faire la recherche, allez y. Je vois que l'OMC exige un petit 5% d'importations, ce qui montre la modestie de son ambition dans ce domaine.
De l'eau, nous avions assez longuement parlé, j'avais écrit qu'une facturation de l'eau s'imposait, l'eau ne doit pas être gaspillée, elle doit bien évidemment constituer un élément de coût.


 
Henry Faÿ

26/05/2006
23:48
rien d'automatique


<<Toujours le même doute qui me trotte dans la tête:
La production industrielle en URSS est multipliée par 4 entre 1929 et 1940, qui à cette date est devenue la 3ème puissance industrielle mondiale.
Une croissance sans équivalent dans l'histoire, mais accompagnée aussi d'une tyrannie sans précédent, et on ne peut vraiment pas parler de démocratie, ni de classe moyenne, à propos de l'URSS.
En somme, la croissance, une condition nécessaire, mais pas suffisante.>>

Mais bien entendu. Il faut se garder d'un économisme sommaire et de raisonnements trop simplistes, surtout pour des pays dont il est vrai, même quand on s'y intéresse, on ne sait pas grand chose. Ce que j'ai voulu dire, c'est que la croissance en Chine était une chance pour la démocratie, mais que la démocratie survienne vraiment n'a rien d'automatique. Et puis on ne sait pas dans quels délais.
Les actions des ONG, de la société civile internationale, Amnesty International, Human right watch Ligue international des Droits de l'homme, des centaines d'associations ont toute leur légitimité et toute leur place.
Pour ce qui est de l'URSS, la croissance était une fausse croissance, beaucoup d'acier mais des pénuries de toutes sortes. On peut quand même observer que dans le cadre de cette croissance factice (mais pas forcément à cause d'elle) de fortes aspirations à la démocratie se sont faites jour.



 
casse-croûte

27/05/2006
05:35
re : mondialisation, croissance, pauvreté

sssh : "Ça m'intéresserait bien de connaître le rapport "taux de croissance"/"taux de réduction de la pauvreté"."

A lire peut etre : http://www.unctad.org/Templates/webflyer.asp?docid=4810& intItemID=3074&lang=1&mode=toc
 
casse-croûte

27/05/2006
05:40
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Bon si ça vous tombe des mains, il y a les "highlights" ...
http://www.unctad.org/Templates/webflyer.asp?docid=4810& intItemID=3074&lang=1&mode=highlights
 
casse-croûte

27/05/2006
06:05
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Si je reprends, traduis et paraphrase la conclusion (ce qui est complètement contestable car suspect de nombreuses déformations conscientes ou inconscientes de ma part), ça donne:

- un constat : l'ouverture au marché mondial des pays les plus pauvres peut s'accompagner d'une diminution de la pauvreté, mais ce n'est pas le cas pour plusieurs d'entre eux.

- Le rapport fait 3 recommandations :
* Prise en compte des aspects "libre-marché" et "développement" dans les stratégies de lutte contre la pauvreté [Note : langue de bois ?] ;
* Aide internationale au niveau financier et technique pour augmenter la production locale de biens courants et le marché intérieur ;
* Promouvoir un marché international plus favorable spécialement pour ces pays. Pour ce point, 3 suggestions :
** Que les pays de l'OCDE arrêtent les subventions massives à l'agriculture;
** Règles internationales pour réduire les fortes variations du prix des biens coourants et résolution des problèmes particuliers aux matières premières minérales;
** Politiques favorisant artificiellement ces pays pauvres sur le marché mondial
** Renforcement des échanges entre pays du Sud en ce qui concerne les biens et les capitaux.


*
 
shhh

27/05/2006
07:05
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Pour ce qui est de l'URSS, la croissance était une fausse croissance, beaucoup d'acier mais des pénuries de toutes sortes."

Des pénuries terribles, oui, moins en production qu'en incapacité d'acheminement. De plus, organisées, pour des raisons politiques. Mais de mauvaises langues vous diraient que l'URSS pratiquait le principe de l'avantage comparatif, en produisant de l'acier, qu'une gestion tyrannique de la population permettait d'obtenir à bas coût(le pacte germano-soviétique a bel et bien fonctionné, forme d'échange international ). Stricto sensu, c'était bien une croissance.
Loin de moi l'idée de mettre dans vos propos l'équation simpliste croissance=diminution de la pauvreté (relative ou pas)=démocratie, c'est pourquoi je dis, mondialisation, croissance, sous leur forme idéologique d'une croyance en des jours meilleurs, c'est pas suffisant; et mes propos ne vont pas plus loin.

J’observe aussi qu’en Chine, les aspirations démocratiques restent sévèrement poursuivies, et que seuls des prétextes commerciaux permettent des créneaux de liberté, mais d’une façon tolérée, et non institutionnelle, et seulement pour des privilégiés, (sur une population de 2 milliards d’habitants, 170 millions accèdent aux soins, d’après le xinhuanet, journal officiel chinois). La laisse est plus longue, mais elle est toujours là. Le barrage des trois gorges, construit pour des nécessités de développement, a apporté son lot de malheurs pour nombre de chinois, dans le style des « grands travaux » cher à ce type d’états.

Je ne partage pas non plus tout à fait votre sympathie pour les ONG. Je crois bien qu'elles sont le faux-nez d'intérêts pas forcément d'une pureté sans faille. Jouissant d'un financement important, n'ayant que peu de comptes à rendre à cause de leur statut associatif ambigu, tremplin pour des ambitions politiques, souvent infiltrées d’intérêts privés, je crois qu'elles ne sont pas toujours perçues localement pour ce qu'elles se donnent. Mais c'est un autre débat.

Il est vrai que les aspirations démocratiques naissent dans les sociétés dès qu’un peu de bien-être leur est apporté, et qu’il est impératif de les favoriser. Convenez que tout ça ne va pas sans heurts.

 
shhh

27/05/2006
07:09
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Merci casse-croute, pour votre traduction.
 
Henry Faÿ

27/05/2006
08:37
la défense des droits de l'homme en Chine


<<Je ne partage pas non plus tout à fait votre sympathie pour les ONG. Je crois bien qu'elles sont le faux-nez d'intérêts pas forcément d'une pureté sans faille. Jouissant d'un financement important, n'ayant que peu de comptes à rendre à cause de leur statut associatif ambigu, tremplin pour des ambitions politiques, souvent infiltrées d’intérêts privés, je crois qu'elles ne sont pas toujours perçues localement pour ce qu'elles se donnent. Mais c'est un autre débat.>>

La critique est aisée... Je suis allé faire un petit tour sur Gogole (Chine+droits de l'homme) et j'ai vu qu'il y avait des dizaines et des dizaines d'associations, peut-être des centaines, qui se consacrent à cette question. Toutes à part le Ligue des Droits de l'homme ont une dénomination en anglais et beaucoup sont domiciliées aux Etats-Unis.
Elle sont souvent spécialisées sur une question bien particulière (un prisonnier, le Sida, la secte Falun Gong etc)
Difficile de nier qu'un énorme travail est fait dans ce domaine et il ne faut pas nier la sincérité de ceux qui le font, leur motivations pouvant effectivement être de toutes sortes, politiques, humanitaires, religieuses, que sais-je encore...
Vous avez des trucs dans le genre: "mother and grandmothers for a safe China and a safe Canada"
Global action against article 23
Friends of Charles Lee
etc etc
Il y en a une que je connais bien et qui fait un travail absolument remarquable, c'est Amnesty International.

 
shhh

27/05/2006
08:42
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Oui, enfin vous voyez que dans mes dires, il y a toujours des locutions du genre "pas tout à fait", "je crois que", enfin des choses pour tempérer et ne pas avoir à trancher. Lâche que je suis.
 
Henry Faÿ

27/05/2006
08:50
motion de synthèse


<<Si je reprends, traduis et paraphrase la conclusion (ce qui est complètement contestable car suspect de nombreuses déformations conscientes ou inconscientes de ma part), ça donne:

- un constat : l'ouverture au marché mondial des pays les plus pauvres peut s'accompagner d'une diminution de la pauvreté, mais ce n'est pas le cas pour plusieurs d'entre eux.

- Le rapport fait 3 recommandations :
* Prise en compte des aspects "libre-marché" et "développement" dans les stratégies de lutte contre la pauvreté [Note : langue de bois ?] ;
* Aide internationale au niveau financier et technique pour augmenter la production locale de biens courants et le marché intérieur ;
* Promouvoir un marché international plus favorable spécialement pour ces pays. Pour ce point, 3 suggestions :
** Que les pays de l'OCDE arrêtent les subventions massives à l'agriculture;
** Règles internationales pour réduire les fortes variations du prix des biens coourants et résolution des problèmes particuliers aux matières premières minérales;
** Politiques favorisant artificiellement ces pays pauvres sur le marché mondial
** Renforcement des échanges entre pays du Sud en ce qui concerne les biens et les capitaux.>>

ça ne plaira ni à Bernard Cassen ni à Susan George ni à Ignacio Ramonet, ni à Jacques Nikonoff, moi je troue ça excellent.


 
Henry Faÿ

27/05/2006
08:56
vive le doute méthodique

<<Oui, enfin vous voyez que dans mes dires, il y a toujours des locutions du genre "pas tout à fait", "je crois que", enfin des choses pour tempérer et ne pas avoir à trancher. Lâche que je suis.>>

Mais pas du tout. Je fais pareil. Que savons-nous de toutes ces choses? Un peu de prudence, un peu de modestie sera toujours bienvenue.


 
shhh

27/05/2006
08:58
re : mondialisation, croissance, pauvreté

On s'éloigne de la concurrence libre et non fausséee...
 
Henry Faÿ

27/05/2006
09:08
l'esprit de l'escalier


<<Peut-on tolérer -au nom d'une coincurrence libre et non faussée!- que l'agriculture des pays riches aidée par des subventions et d'autres moyens (en France l'agriculture utilise 70% de l'eau et ne paye que 1% de la facture totale) soit en position de concurrencer l'agriculture des pays pauvres, l'OMC exigeant que les pays pauvres importe 5% de leurs besoins alimentaires.
Cette mondialisation là résorbe-t-elle ou augmente-t-elle la pauvreté?>>

Je n'avais pas du premier coup perçu la contradiction que recèle ce message. Il s'attaque à la fois au libéralisme et à son contraire. En bonne logique libérale, il n'y a pas de subventions et l'eau, ressource rare est tarifée. Ce message pourrait donc passer pour une prise de position en faveur du libéralisme, qui a sa logique. Vous pouvez critiquer l'économie actuelle, qui avec ses énormes subventions est tout sauf libérale, et vous auriez tort de vous en priver, vous pouvez critiquer le libéralisme, mais si vous critiquez la politique actuelle au nom de l'anti-libéralisme, vous êtes complètement à côté de la plaque.


 
Henry Faÿ

27/05/2006
09:13
heureusement

<<On s'éloigne de la concurrence libre et non fausséee...>>

Mais il n'y a pas que la concurrence libre et non faussée dans la vie.


 
shhh

27/05/2006
09:15
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Ouaips.
Le débat va s'éteindre, faute de désaccords.
 
Henry Faÿ

27/05/2006
09:24
le débat est loin d'être clos

<<Le débat va s'éteindre, faute de désaccords.>>

Il y en a qui ne sont pas d'accord, ils n'ont pas répondu à mes derniers messages, ils se font discrets, c'est bien leur droit.


 
shhh

27/05/2006
09:59
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Encore qu'en sujets qui fâchent, je peux en trouver plein. De quoi s'attirer les foudres de la reine jusqu'à la 4ème génération.
 
lionel

27/05/2006
09:59
re : mondialisation, croissance, pauvreté

> l'économie actuelle, qui avec ses énormes subventions est tout sauf libérale,

bof, c'est une règle de base : pour créer de la plus value il faut exploiter des travailleurs et des matieres premieres, en laissant les dettes et les dégats à la collectivité. Capter des subventions dans telle région ou capter de l'eau gratuite dans telle autre tient du même raisonnement de diminution des charges. En ce sens l'agriculture industrielle du Nord est bien une entreprise symptomatique du libéralisme concret et non théorique

La question contournée par Henry dans son apologie de la mondialisation est le partage des richesses. Chaque fois que ce partage a été provisoirement obtenu à l'échelon d'une nation, il l'a été par des luttes acharnées et non par la main invisible du marché. Aucune raison de croire que l'échelon international fera exception à ce schéma. D'ailleurs, que des acteurs économiques profondément corrompus puissent mettre sur pied des échanges internationaux vertueux parait être une croyance sacrément mystique. "L'aspect positif" de la mondialisation risque d'être du même ordre que "l'aspect positif" de la colonisation, à savoir des cicatrices dont certaines ne s'effacent jamais.

Cela ne heurtera pas la loi physique de conservation de l'énergie si tout bidonville qui disparait en Asie est remplacé par un bidonville qui apparait en Europe.
Et dans la mondialisation des échanges il restera toujours des territoires malchanceux choisis pour écouler la quantité ahurissante d'armes produites par un système qui ne connait que la croissance, c'est à dire à bien des égards la fuite en avant


 
Henry Faÿ

27/05/2006
18:14
des vases communicants d'avant la science éco


<<> l'économie actuelle, qui avec ses énormes subventions est tout sauf libérale,

bof, c'est une règle de base : pour créer de la plus value il faut exploiter des travailleurs et des matieres premieres, en laissant les dettes et les dégats à la collectivité. Capter des subventions dans telle région ou capter de l'eau gratuite dans telle autre tient du même raisonnement de diminution des charges. En ce sens l'agriculture industrielle du Nord est bien une entreprise symptomatique du libéralisme concret et non théorique

La question contournée par Henry dans son apologie de la mondialisation est le partage des richesses. Chaque fois que ce partage a été provisoirement obtenu à l'échelon d'une nation, il l'a été par des luttes acharnées et non par la main invisible du marché. Aucune raison de croire que l'échelon international fera exception à ce schéma. D'ailleurs, que des acteurs économiques profondément corrompus puissent mettre sur pied des échanges internationaux vertueux parait être une croyance sacrément mystique. "L'aspect positif" de la mondialisation risque d'être du même ordre que "l'aspect positif" de la colonisation, à savoir des cicatrices dont certaines ne s'effacent jamais.

Cela ne heurtera pas la loi physique de conservation de l'énergie si tout bidonville qui disparait en Asie est remplacé par un bidonville qui apparait en Europe.
Et dans la mondialisation des échanges il restera toujours des territoires malchanceux choisis pour écouler la quantité ahurissante d'armes produites par un système qui ne connait que la croissance, c'est à dire à bien des égards la fuite en avant>>

Je sais qu'on est pas dans ce forum à une confusion près mais qui dit libéralisme dit effacement de l'Etat, s'il y a subventions étatiques, on n'est pas dans le cadre du libéralisme. On est dans un type particulier de capitalisme sans doute plein d'iniquités et d'aberrations mais laissez tranquille le libéralisme qui n'est en l'occurence pas concerné.

Le message qui précède, qui n'évite pas des métaphores assez approximatives et déplacées (loi physique (?) de la conservation de l'énergie) révèle une conception assez curieuse de l'économie qui ignore totalement les jeux gagnants-gagnants des échanges internationaux qui ont été si bien démontrés et modélisés dès le XIXe siècle, qui ignore en fait la notion de gains de productivité, ce message exprime une conception moyen-âgeuse, thomiste de l'économie, en tout cas antérieure à la science économique. C'est l'économie vue comme un système de vases communicants, ce que perd l'un est gagné par l'autre et réciproquement. Donc il faut se battre et ne jamais coopérer. Si on écoutait certaines belles âmes qui sévissent dans une association qui a pignon sur rue et dans une publication qui parle assez peu de diplomatie et qui paraît dans beaucoup de langues, il ne faudrait pas "exploiter" les travailleurs (leur fournir du travail) ni "exploiter" les ressources naturelles (les laisser tranquillement dormir), on aurait l'immense avantage d'avoir des bidonvilles à Shanghaï et à Dublin. Si on a la sagesse de ne pas les écouter, on aura des chances d'avoir des maisons confortables à Shanghaï et à Dublin.
Le partage, mais oui, bien sûr, il en faut et par les moyens que vous voulez mais un peu de bon sens, pour partager des richesses, il faut d'abord les produire.
Parlons ou ne parlons pas de libéralisme, c'est comme vous voulez mais parlons surtout d'économie tout court, le rôle de l'économie est de mobiliser des énergies. Dans l'état de pauvreté de la planète, mobiliser ces énergies est je vous l'assure la tâche la plus utile. Foin de ces absurdes théories de la décroissance. C'est l'intérêt du plus grand nombre y compris des masses les plus misérables de mobiliser les énergies et si vous refusez la mondialisation, vous refusez en fait cette mobilisation , je pourrai vous le montrer. Je n'ai pas tout dit mais je pense que ça suffit pour cette fois-ci.

 
casse-croûte

27/05/2006
18:49
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Juste une note : les militants de la décroissance les plus futés se gardent bien de prôner la décroissance pour les pays les plus pauvres. Ce sont les pays riches qui sont visés. La vision globale prônée par la décroissance est surtout d'arreter de chercher la croissance pour la croissance. De différencier croissance et développement.

Attention à la surenchère de caricatures, il y a comme dans tout mouvement de nombreux courants, qui s'affrontent violemment d'ailleurs.

Le message le plus intéressant est l'idée que depuis longtemps, on écarte les aspects sociaux et écologiques de l'économie. Pourtant, dans l'acception générale et historique que l'on peut faire de ce mot économie, les deux notions précédemment citées y ont naturellement leur place. La mystification du libéralisme, si mystification il y a, est d'écarter ces deux composantes pour se concentrer sur la relation capital/marchandise. C'est à mon sens une sorte d'extrêmisme économique qui fait l'hypothese que le libre marché sur le plan capital/marchandise régulera de façon satisfaisante pour l'intérêt commun les dimensions sociales et environnementales. C'est cette hypothèse qui est souvent remise en cause, notamment par bon nombre d'experts de l'ocde et des nations unies (voir le rapport précédemment cité sur ce fil).
 
guydufau

27/05/2006
19:34
re : mondialisation, croissance, pauvreté

J'ai montré, le 26/05 à 15h28, de quelle façon l'agriculture des pays pauvres était menacée par la mondialisation. Suivait une question : cette menace
diminuait ou augmentait-elle la pauvreté?
Sans réponse, je donne un autre exemple :
Au Guana, sont arrivées les multinationales exonérées d'impôts pendant 5 ou 10 ans, pour exploiter les mines d'or du pays. Selon le principe que chaque pays doit se spécialiser dans le créneau où il est le mieux placé, le FMI a demandé aux guanéens d'arrêter la culture du riz et de s'embaucher dans les mines.
Pour le Guana le résultat a été qu'il achète du riz américain, fortement subventionné, que le profit venant de l'or quitte le pays et que la dette du pays s'accroit.
Alors, même question : la pauvreté diminue ou agmente-t-elle?
 
Henry Faÿ

27/05/2006
23:02
la crise de l'agriculture des pays pauvres


<<J'ai montré, le 26/05 à 15h28, de quelle façon l'agriculture des pays pauvres était menacée par la mondialisation. Suivait une question : cette menace
diminuait ou augmentait-elle la pauvreté?
Sans réponse, je donne un autre exemple :
Au Guana, sont arrivées les multinationales exonérées d'impôts pendant 5 ou 10 ans, pour exploiter les mines d'or du pays. Selon le principe que chaque pays doit se spécialiser dans le créneau où il est le mieux placé, le FMI a demandé aux guanéens d'arrêter la culture du riz et de s'embaucher dans les mines.
Pour le Guana le résultat a été qu'il achète du riz américain, fortement subventionné, que le profit venant de l'or quitte le pays et que la dette du pays s'accroit.
Alors, même question : la pauvreté diminue ou agmente-t-elle?>>

Montré, c'est beaucoup dire. J'avais répondu et même deux fois: 26 mai 23h26 et 27 mai 9h08
Je n'approuve absolument pas la concurrence tout à fait déloyale faite aux pays pauvres par des produits subventionnés chez nous et bradés à l'extérieur. C'est une politique détestable et indigne, ce n'est pas "la mondialisation". Cette politique contestée de toutes part ne sera pas éternelle.

Bien avant qu'on ne parle de mondialisation, les agricultures des pays pauvres étaient extrêmement fragiles et menacées, l'exode rural ne date pas d'hier et si la mondialisation peut créer des emplois industriels pour les paysans que la terre ne peut plus nourrir, c'est certainement la meilleure réponse qu'on puisse donner au problème.

Présenter l'économie ghanéenne comme déchirée par un cruel dilemme entre riz et or est faux car les ressources du pays, tel que j'ai pu le voir sur quelques sites sont le cacao, le bois, le bauxite, le manganèse, le café etc etc. L'or et le riz ne sont même pas cités.

 
Henry Faÿ

27/05/2006
23:13
un peu de concret


<<Alors, même question : la pauvreté diminue ou agmente-t-elle?>>
En Asie du Sud Est, elle diminue très fortement.
Voir le premier message du fil:
selon le rapport que la Banque Asiatique de Développement a publié mardi 30 août, 621 millions de personnes y vivaient en 2003 dans un état d'"extrême pauvreté" (avec moins de 1 dollar par jour) contre 688 millions en 2002 et 922 millions en 1990. En l'espace de treize ans, trois cents millions de personnes ont échappé à l'extrême pauvreté. Ce n'est pas un mince résultat. Il est vrai que pleurer sur la misère et vous indigner des injustices est une posture qui vous plaît bien.


 
Philippe

27/05/2006
23:45
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Un petit cop-coll s'impose:
Gus Massiah (émission DU 19 Mars 2002 "Des Sous et des Hommes"Aligre FM )
Président du CRID, du Centre de Recherche et d'Information sur le Développement qui regroupe 39 associations de solidarité internationale en France.


[...]plus on ouvre les barrières, et plus les pays riches sont riches, et plus les pays pauvres sont pauvres. [...] . Quand on a ouvert les pays de l'Est au marché mondial, toujours suivant ce programme des Nations Unies pour le développement, qui publie chaque année un rapport sur le développement mondial, qui est un très très bon document, qui est d'ailleurs sur le site sur Internet : site Nations Unies , programme des Nations Unies pour le développement, rapport sur le développement mondial. Et bien en 1998, ils ont publié un rapport sur les inégalités dans le monde, et ils ont dit quand même cette chose assez extraordinaire, c'est que, quand on a ouvert les économies des pays de l'Est au marché mondial, et bien ça s'est traduit par le fait que, brutalement, à peu près 200 millions d'habitants des pays de l'Est ont vu leurs revenus chuter très brutalement, et sont passés sous le seuil de la pauvreté. C'est à dire que de fait, on voit bien que l'ouverture au marché mondial ne se traduit pas du tout par un accroissement du revenu des populations dans les pays pauvres. [...] Globalement si on prend le cas de la France par exemple, qui est un exemple que nous pouvons prendre puisque nous y vivons, et bien en 20 ou 25 ans la France est 2 fois et demi plus riche, si on reprend les chiffres du PIB et du PNB, et pourtant depuis 20 ans elle a beaucoup plus de pauvres qu'il y a 20 ans puisque, finalement, il y a 2 ou 3 millions de chômeurs alors qu'il y a 25 ans il n'y en avait pratiquement pas, il y a beaucoup plus, il y a 500 mille ou 700 mille sans-abri, alors qu'avant il n'y en avait pratiquement pas [...]

Il ne faudrait pas oublier que mondialisation signifie également mondialisation financière et donc paradis fiscaux et opacité des transactions . Comment peut-on défendre un systéme qui dysfonctionne à ce point, qui est porteur de guerre et dont les fondements économiques ne prennent pas en compte un seul instant les problèmes environnementaux? C'est pour moi un grand mystère.
En ce qui concerne l'agriculture, il faut le contraire de la mondialisation, c'est à dire la relocalisation des circuits producteurs/consommateurs et un financement direct des consommateurs aux producteurs à travers des associations de type AMAP (associations pour le maintien de l'agriculture paysanne)
 
Henry Faÿ

28/05/2006
07:17
la vulgate altermondialiste


<<Un petit cop-coll s'impose:
Gus Massiah (émission DU 19 Mars 2002 "Des Sous et des Hommes"Aligre FM )
Président du CRID, du Centre de Recherche et d'Information sur le Développement qui regroupe 39 associations de solidarité internationale en France.


[...]plus on ouvre les barrières, et plus les pays riches sont riches, et plus les pays pauvres sont pauvres. [...] . Quand on a ouvert les pays de l'Est au marché mondial, toujours suivant ce programme des Nations Unies pour le développement, qui publie chaque année un rapport sur le développement mondial, qui est un très très bon document, qui est d'ailleurs sur le site sur Internet : site Nations Unies , programme des Nations Unies pour le développement, rapport sur le développement mondial. Et bien en 1998, ils ont publié un rapport sur les inégalités dans le monde, et ils ont dit quand même cette chose assez extraordinaire, c'est que, quand on a ouvert les économies des pays de l'Est au marché mondial, et bien ça s'est traduit par le fait que, brutalement, à peu près 200 millions d'habitants des pays de l'Est ont vu leurs revenus chuter très brutalement, et sont passés sous le seuil de la pauvreté. C'est à dire que de fait, on voit bien que l'ouverture au marché mondial ne se traduit pas du tout par un accroissement du revenu des populations dans les pays pauvres. [...] Globalement si on prend le cas de la France par exemple, qui est un exemple que nous pouvons prendre puisque nous y vivons, et bien en 20 ou 25 ans la France est 2 fois et demi plus riche, si on reprend les chiffres du PIB et du PNB, et pourtant depuis 20 ans elle a beaucoup plus de pauvres qu'il y a 20 ans puisque, finalement, il y a 2 ou 3 millions de chômeurs alors qu'il y a 25 ans il n'y en avait pratiquement pas, il y a beaucoup plus, il y a 500 mille ou 700 mille sans-abri, alors qu'avant il n'y en avait pratiquement pas [...]

Il ne faudrait pas oublier que mondialisation signifie également mondialisation financière et donc paradis fiscaux et opacité des transactions . Comment peut-on défendre un systéme qui dysfonctionne à ce point, qui est porteur de guerre et dont les fondements économiques ne prennent pas en compte un seul instant les problèmes environnementaux? C'est pour moi un grand mystère.
En ce qui concerne l'agriculture, il faut le contraire de la mondialisation, c'est à dire la relocalisation des circuits producteurs/consommateurs et un financement direct des consommateurs aux producteurs à travers des associations de type AMAP (associations pour le maintien de l'agriculture paysanne)>>

Telle est effectivement la vulgate altermondialiste. Il est vrai que l'immersion brutale des pays de l'Est dans l'économie de marché a été douloureuse, elle aurait sans doute pu se faire autrement, mais ces pays ont maintenant largement retrouvé le chemin de la prospérité et n'ont pas à se plaindre d'avoir franchi le pas.

Pour ce qui est de la pauvreté et du chômage en France, je ne crois pas du tout que la mondialisation soit en cause. Cela renvoit à notre incapacité persistante, consternante et nullement fatale à résoudre ces problèmes, cf la préférence française pour le chômage.


Faux de dire que plus on ouvre les barrières, et plus les pays riches sont riches, et plus les pays pauvres sont pauvres. Ce jugement à l'emporte pièce est indéfendable. La statistique que j'ai citée sur le Sud-Est Asiatique le contredit formellement.

Si on écoutait le langage de Gustave Massiah, on condamnerait le monde à la stagnation c'est-à-dire à la pauvreté et à l'arriération. Je ne comprends pas que quelqu'un aussi éminent que Gustave Massiah semble à ce point ignorer l'histoire économique, qu'il fasse aussi peu confiance au développement économique, que pourtant il devrait connaître, qu'il attache aussi peu d'importance aux effets bénéfiques de la croissance et à ses logiques vertueuses.

Pour ce qui est des problèmes environnementaux, il est vrai que c'est un considérable défi. La défense du développement durable doit faire partie de la mondialisation. Je vois que ça bouge. La bataille autour du protocole de Kyoto fait rage et j'apprends que la Chine a récemment créé trois villes écologiques.

Qu'il y ait une mondialisation financière est logique cela ne veut pas dire qu'il n'y ait pas des mesures à prendre contre les paradis fiscaux et les multiples formes de délinquance et de criminalité.


 
guydufau

28/05/2006
08:53
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Présenter l'économie ghanéenne comme déchirée par un cruel dilemme entre riz et or est faux car les ressources du pays, tel que j'ai pu le voir sur quelques sites sont le cacao, le bois, le bauxite, le manganèse, le café etc etc. L'or et le riz ne sont même pas cités."

Ces propos d'Henry débouchent sur le prix des matières premières qui sont celles des pays pauvres.
Voici une illustration de ce problème :
Un système de prix garantis, avait été mis en place par Félix Houphouet-Boigny qui avait permis jusqu'en 1999 au pays d'assurer sa cohésion sociale et sa croissance économique. Mais au nom d'un libéralisme débridé, le FMI, et la Banque Mondiale ont imposé la vente au comptant en lieu et place d'un système de vente à terme bien rodé et structuré de la Caisse de stabilisation des prix agricoles, démantelé en août 1999.
Résultat : selon la Banque Mondiale, en prix constant, le cacao est passé de 2,40 euros le kilo en 1970 à 1,1 euro en 2001, le café arabica de 4,09 à 1,42, le café robusta de 3,30 à 0,69, le coton de 2,25 à 1,09, alors que le baril de pétrole passait de 4,08 à 23,90 euros.
La diminution généralisée des matières premières que possède les pays pauvres, due à la mondialisation, est-elle ou non une cause de paupérisation de ces pays?

PS- La réfutation des propos de Gustave Massiah reste à faire, il ne suffit pas de dire "si on écoutait les propos de ... etc.
 
Henry Faÿ

28/05/2006
10:57
cette diablesse de mondialisation


<<"Présenter l'économie ghanéenne comme déchirée par un cruel dilemme entre riz et or est faux car les ressources du pays, tel que j'ai pu le voir sur quelques sites sont le cacao, le bois, le bauxite, le manganèse, le café etc etc. L'or et le riz ne sont même pas cités."

Ces propos d'Henry débouchent sur le prix des matières premières qui sont celles des pays pauvres.
Voici une illustration de ce problème :
Un système de prix garantis, avait été mis en place par Félix Houphouet-Boigny qui avait permis jusqu'en 1999 au pays d'assurer sa cohésion sociale et sa croissance économique. Mais au nom d'un libéralisme débridé, le FMI, et la Banque Mondiale ont imposé la vente au comptant en lieu et place d'un système de vente à terme bien rodé et structuré de la Caisse de stabilisation des prix agricoles, démantelé en août 1999.
Résultat : selon la Banque Mondiale, en prix constant, le cacao est passé de 2,40 euros le kilo en 1970 à 1,1 euro en 2001, le café arabica de 4,09 à 1,42, le café robusta de 3,30 à 0,69, le coton de 2,25 à 1,09, alors que le baril de pétrole passait de 4,08 à 23,90 euros.
La diminution généralisée des matières premières que possède les pays pauvres, due à la mondialisation, est-elle ou non une cause de paupérisation de ces pays?>>

Est-ce "la mondialisation" qui fait baisser le prix des matières premières? Depuis qu'il y a des matières premières, celles-ci ont un cours établis sur certaines places financières qui peut monter et descendre. Je ne vois pas à quoi serviraient ces matières premières s'il n'y avait pas un marché mondial pour les écouler.

Les prix des matières premières ont ces derniers temps connu une remontée spectaculaire. Alors, faut-il comprendre que c'est la mondialisation qui cette fois-ci s'est bien comportée pour se faire une bonne conduite? Ce serait un peu infantile. Hélas, l'expérience montre que les ressources ainsi dégagées ne sont pour ainsi dire jamais bien employées, qu'elles ne font que détourner d'un véritable développement.

J'accepte sans le moindre réticence qu'il y a de mauvaises politiques mais je trouve ridicule de dire que ces mauvaises politiques sont "la mondialisation", concept fourre-tout s'il en est (même si moi-même je l'utilise mais j'essaye d'être prudent dans cet usage). Pendant qu'il y a de mauvaises politiques, il y en a aussi de bonnes et de très bonnes dont on ne parle pas assez et on voit qu'en Asie du Sud-Est des centaines de millions de personnes sont arrachées en un temps record à leur misère ancestrale.

Je constate qu'il n'y a pas de paupérisation des pays pauvres, bien au contraire et fort heureusement, il y a paupérisation de l'Afrique encore que j'apprends qu'il y a du mieux. Sur les malheurs de l'Afrique, lire négrologie de Stephen Smith, petit livre qui n'a pas plu.


 
guydufau

28/05/2006
19:38
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"J'accepte sans le moindre réticence qu'il y a de mauvaises politiques mais je trouve ridicule de dire que ces mauvaises politiques sont "la mondialisation", concept fourre-tout"
écrit Henry
Il faudrait, enfin, admettre que, dans les trois exemples que j'ai cité, la situation n'est pas issue d'une "mauvaise politique", mais d'une politique imposée par le FMI et la Banque mondiale, et donc par les bras armés de la mondialisation.
 
Henry Faÿ

29/05/2006
19:29
la mondialisation, déesse maléfique


<<Il faudrait, enfin, admettre que, dans les trois exemples que j'ai cité, la situation n'est pas issue d'une "mauvaise politique", mais d'une politique imposée par le FMI et la Banque mondiale, et donc par les bras armés de la mondialisation.>>

Le FMI et la Banque Mondiale ne sont pas comme le pape, ils peuvent se tromper. Ils peuvent mettre en oeuvre de mauvaises politiques, et également, pourquoi pas, de bonnes, la question nécessiterait des évaluations sérieuses sur un grand nombre de dossiers traitées et sur la durée. Je vois que dans l'ensemble, l'économie mondiale se porte bien, ils y sont peut-être pour quelque chose.

Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ces institutions financières issues des accords de Bretton Woods qu'on les aime ou qu'on ne les aime pas sont, ce n'est un secret pour personne, sous forte influence américaine, ce qui n'est qu'un aspect parmi d'autres de l'hégémonie américaine. Qui peut contrer cette hégémonie? L'Europe, bien entendu, en premier chef. C'est pourquoi il n'était pas politiquement intelligent de voter non au référendum sur le Traité de Constitution. J'écris ça parce que nous sommes exactement un an après cette après cette victoire du non qui, personne le pourra le contester, n'a apporté que de très mauvais fruits. Aucun plan B, la mondialisation poursuit son cours et l'Europe n'a pris aucun virage social (dixit Michel Barnier). L'horizon est bouché. L'Europe perd de son influence et de sa crédibilité. La nomination de Paul Wolfowitz à la présidence de la Banque Mondiale, une sorte de provocation, était un signe patent de la faiblesse de l'Europe et des autres parties du monde.

Les institutions de Bretton Woods sont-elles la mondialisation? On peut faire remarquer leurs missions ont été fixés dans l'après-guerre, donc bien bien avant qu'on ne parlât de mondialisation (sans doute y en avait-il déjà une mais à l'époque elle n'était pas la déesse maléfique qu'elle est devenue pour certains).

Si on reprend les critiques de Gustave Massiah, on relève l'ouverture des barrières (le libre-échange), la mondialisation financière, les paradis fiscaux, les problèmes environnementaux, les problèmes suscités par l'ouverture des frontières aux agricultures. Ce ne sont pas les problèmes qui relèvent en priorité des institutions de Bretton Woods.

Je vois que les américains les plus conservateurs font preuve d'une certaine capacité d'adaptation ce qui est bien conforme à l'empirisme anglo-saxon. Je lis dans le Monde paru ce jour mais daté de demain une déclaration de Paul Wolfowitz qui dit ceci: "vouloir faire du secteur privé le pilier du développement des infrastructures dans les pays pauvres, une théorie en vogue dans les années 1990, s'est avéré inapplicable dans les faits."

 
dom

29/05/2006
21:58
re : mondialisation, croissance, pauvreté

C'est formidable Henry, suite a tes conseils, je suis allé faire un tour sur radio coutoisie ou l'on s'ennuie a mourrir, tres relatif comme radio, je lis le fil pour constater que les pauvres sont moins pauvres, de quelques broutilles.
et de constater que l'Urss bati son economie sur l'acier, amusant, l'Europe y met le charbon a la même époque, enfin quelques années apres, tout ceci est tres relatif et offre une vision bien angelique.
""Le FMI et la Banque Mondiale ne sont pas comme le pape, ils peuvent se tromper."" que vient donc faire le Pape dans les affaires bancaires, un previsionel des ames en perdition ?
""L'Europe perd de son influence et de sa crédibilité""
en a t elle eu une a un moment donné, en Yougoslavie peut etre ?
""Je vois que les américains les plus conservateurs font preuve d'une certaine capacité d'adaptation ce qui est bien conforme à l'empirisme anglo-saxon."""
Empirisme ? ""terme qui renvoie directement à son étymologie grecque : empeiria, signifiant expérience."" pas tres clair ce passage .
Bon Henry, quand tu veux pour nous parler de nos atouts, et n'oublie pas la guerre économique.

 
dom©

30/05/2006
00:18
re : mondialisation, croissance, pauvreté

d'ailleur, 3 R a mourir cela fait plus mort, la prochaine fois j'en mets 4, Roll Royces n'en a que 2 © trade mark of dom for systemic error, please use Word © and the corrector
 
Henry Faÿ

30/05/2006
08:24
jamais le Pape ne se trompe


<<C'est formidable Henry, suite a tes conseils, je suis allé faire un tour sur radio coutoisie ou l'on s'ennuie a mourrir , tres relatif comme radio,>>

Il y a sur cette radio des moments de comique involontaire mais il faut avoir la chance de tomber dessus.

<< je lis le fil pour constater que les pauvres sont moins pauvres, de quelques broutilles.
et de constater que l'Urss bati son economie sur l'acier, amusant, l'Europe y met le charbon a la même époque, enfin quelques années apres, tout ceci est tres relatif et offre une vision bien angelique.>>

Effectivement, tout ceci est très relatif, je suis bien d'accord.

<<""Le FMI et la Banque Mondiale ne sont pas comme le pape, ils peuvent se tromper."" que vient donc faire le Pape dans les affaires bancaires, un previsionel des ames en perdition ?>>

Que le pape soit infaillible depuis le Concile Vatican I, c'est quelque chose que personne ne devrait ignorer, surtout les anticléricaux pour qui c'est un sujet de plaisanteries faciles; le prévisionnel des âmes en perdition, c'est le principe des indulgences que Benoît XVI a eu la bonne idée de remettre au goût du jour quant aux implications de la papauté dans des affaires bancaires douteuses, c'est quelque chose que la mort récente de Monseigneur Marcinkus vient nous rappeler.


<<""L'Europe perd de son influence et de sa crédibilité""
en a t elle eu une a un moment donné, en Yougoslavie peut etre ?>>

En Yougoslavie, l'Europe n'a pas été géniale mais il y a d'autres terrains où elle a peut-être été meilleure.

<<""Je vois que les américains les plus conservateurs font preuve d'une certaine capacité d'adaptation ce qui est bien conforme à l'empirisme anglo-saxon."""
Empirisme ? ""terme qui renvoie directement à son étymologie grecque : empeiria, signifiant expérience."" pas tres clair ce passage .>>

Justement, aussi étonnant que ça puisse paraître, ils tiennent compte des expériences, ce que d'autres sont absolument incapables de faire, ceux-là qui sont fortement imprégnés d'une idéologie dépassée dont ils n'ont jamais su se déprendre.

<<Bon Henry, quand tu veux pour nous parler de nos atouts, et n'oublie pas la guerre économique.>>

Je ne veux pas avoir l'air pompeux et je suis le dernier à oublier la guerre économique.




 
lionel

30/05/2006
08:43
re : mondialisation, croissance, pauvreté

<< vouloir faire du secteur privé le pilier du développement des infrastructures dans les pays pauvres, une théorie en vogue dans les années 1990, s'est avéré inapplicable dans les faits.>>

Le criminel Wolfowitz est bien bon de faire l'autocritique de la Banque Mondiale. N'importe quelle sans-diplome aurait pu lui dire que les services publics constituent la seule richesse des pauvres. Dans 20 ans un autre milliardaire versera des larmes de crocodile similaires sur le thème "nous avons eu tort de démanteler les services publics européens en 2000"


 
guydufau

30/05/2006
15:39
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Je vois que dans l'ensemble, l'économie mondiale se porte bien, ils y sont peut-être pour quelque chose."
écrit Henry
Alors pourquoi Joseph E.Stiglitz, prix Nobel d'économie a démissionné de son poste d'économiste en chef et vice président de la Banque mondiale, en novembre 1999.(1)

"Les institutions de Bretton Woods sont-elles la mondialisation?"
questionne Henry

La question est mal posée. Si les institutions de Bretton Woods ne sont pas la mondialisation, elles dictent les règles du commerce international et elles ont été crées pour ce but.
John Meynard Keynes, l'architecte de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, aurait bien voulu ajouter un troisième pilier à son édifice. Avant sa mort survenue en 1946, il avait préparé le terrain pour une Organisation internationale du commerce (OIC). Les statuts de cette OIC ont été effectivement négociés et la Charte de la Havane, qui les promulguait, a été signée par 56 pays lors d'une conférence internationale tenue à Cuba en 1947-1948. Les Etats-Unis ont refusé de la ratifier. Ses statuts prévoyaient de subtantielles garanties pour les travailleurs et encourageaient les accords entre producteurs de matières premières.
Ceux qui ne sont pas victimes de cette mondialisation, ou ceux qui en tirent profit peuvent la trouver mirobolente, mais ils sont très minoritaires.

(1)Joseph E.Stiglitz, La grande désillusion, Fayard.
 
Henry Faÿ

30/05/2006
18:54
de mauvais poil


<<"Je vois que dans l'ensemble, l'économie mondiale se porte bien, ils y sont peut-être pour quelque chose."
écrit Henry
Alors pourquoi Joseph E.Stiglitz, prix Nobel d'économie a démissionné de son poste d'économiste en chef et vice président de la Banque mondiale, en novembre 1999.(1)>>

Je ne dis pas qu'il a raison, je ne dis pas qu'il a tort, je dis que ça ne veut rien dire. La démission de Stiglitz et ses atguments ne sont que des pièces versées au dossier. Stiglitz peut avoir une mauvaise opinion de la Banque Mondiale, il n'est pas l'autorité suprême en la matière; il peut avoir eu d'excellentes raisons de donner sa démission, et l'économie mondiale peut se porter bien, les deux choses n'ont pas forcément de rapport.
Enfin, c'est toujours pareil et je sens que je vais me lasser de discuter avec des gens qui raisonnent comme des savates.


<<"Les institutions de Bretton Woods sont-elles la mondialisation?"
questionne Henry>>

La question est mal posée.
Si j'avais posé la question, c'est parce que c'est ainsi que les choses avaient été dans ce fil présentées; personnellement, cette question ne me tracasse pas plus que ça.
La croissance mondiale fait effectivement des heureux et même plus que des heureux, des rescapés de la misère et comme l'indique l'article de Pierre-Antoine Delhommais que j'ai cité au début du fil, ils se comptent par centaines de millions, mais oui, par centaines de millions, ils ne peuvent pas être considérés comme minoritaires et le phénomène de croissance comme marginal ou anecdotique. Mais nous vivons dans un environnement où ce processus n'a pas lieu, si nous ne voyageons pas, nous en sommes peu conscients et si en outre de tels faits nous dérangent intellectuellement, nous préférerons les nier, ce qui est une lourde erreur, tout en s'alimentant bien confortablement auprès des auteurs dont la lecture nous arrange. C'est ainsi qu'on se provincialise et c'est ce provincialisme qui a il y a un an alimenté le vote pour le non au référendum.

 
LRDB

30/05/2006
21:08
c'est juste une parenthèse

<< le criminel Wolfovitz >>
Ce genre d'expression montre le niveau de délire auquel sont ici confrontés ceux qui aimeraient débattre sereinement sur l'économie mondiale. Mais peut-être est-ce se simple souhait qui est en soi un délire ? On attend le tribunal spécial des grands criminels de l'économie, avec Lionel dans le rôle du juge, coiffé non de la perruque mais bien plutôt du bonnet d'âne ...

<< n'importe quel sans-diplome >>
Bon c'est pas la peine de varier les formes du "chacun sait" pour venir balancer après que le fameux "chacun sait" n'a été employé qu'une fois dans toute l'histoire de DDFC depuis le néolithique.

Ce qu'on voit, c'est que la discussion ne peut pas décoller, ou bien qu'elle est systématiquement entrecoupée de remarques d'une (hélas pas si) rare nullité. La moraline et la culpabiline cultivées en becher sur FC est tout à fait en phase avec le délire idéologique de certains. Ce que je ne comprends pas c'est qu'ils persistent à critiquer la station qui est pourtant en phase avec leur idéologie neuneu ...

LRDB
 
dom

30/05/2006
22:04
re : mondialisation, croissance, pauvreté

""Justement, aussi étonnant que ça puisse paraître, ils tiennent compte des expériences, ce que d'autres sont absolument incapables de faire, ceux-là qui sont fortement imprégnés d'une idéologie dépassée dont ils n'ont jamais su se déprendre.""

Donc si je suis ton cheminement la force de l'Amerique est de tirer l'enseignement des échecs passés, de maniere a manié le mieux possible leur préponderence.
Si le fait est connu alors pourquoi nous ne l'appliquons pas? il eut été facile, en ce cas, de presenter le référedum de telle sorte qu'il pouvait passer, hors il n'en est rien, la mondialisation de la pensée technique ne semble pas fonctionner, la réaction systemique etait prévisible.
il est évident , et ce forum le démontre , qu'il y a un déphasage important entre l'emeteur et le récepteur, les failles communicantes au sens strict sont representées par un message difficilement descriptible par le commun des mortels, et encore moins retransmissibles par les politiques, nous avons largement pu voir les incomptences s'exprimer lors de la campagne référendaire.
Donc, le conflit de "mondialisation" a pour base un simple theme de vocabulaire, voulant a la fois designer tout les maux et servant d'expiatoire pour les propagandistes sans plan "b", il est évident que personne ne maitrise ici la moindre notion d'importation ou d'echanges internationaux, ce qui amene a commenter sur l'usage de l'eau europeene en comparaison avec les bassins affricains. total délire Henry je te le dis, certains comparent une laitue avec un brontausaure persistant a dire que les brontosaures ont decimé les laitues;je finirais par, l'art du pouvoir français est de s'entourer de cons de maniere a regner en maitre absolu.
 
dom

30/05/2006
22:09
PS

henry pas de comentaire sur l'affaire "Gelli" ce serait la porte ouverte a la trilaterale,
 
cordonnier

30/05/2006
22:50
re : mondialisation, croissance, pauvreté

que de tintouin sur ce forum autour d'une plaquette publicitaire de la banque asiatique du développement!
 
Henry Faÿ

30/05/2006
22:56
smiley145+smiley351


<<Donc, le conflit de "mondialisation" a pour base un simple theme de vocabulaire, voulant a la fois designer tout les maux et servant d'expiatoire pour les propagandistes sans plan "b", il est évident que personne ne maitrise ici la moindre notion d'importation ou d'echanges internationaux>>

C'est bien vrai, ça

<<ce qui amene a commenter sur l'usage de l'eau europeene en comparaison avec les bassins affricains. total délire Henry je te le dis, certains comparent une laitue avec un brontausaure persistant a dire que les brontosaures ont decimé les laitues;je finirais par, l'art du pouvoir français est de s'entourer de cons de maniere a regner en maitre absolu.>>

Pas mal vu




 
Henry Faÿ

30/05/2006
23:02
tintouin

<<que de tintouin sur ce forum autour d'une plaquette publicitaire de la banque asiatique du développement!>>

Les faits exposés dans cet article n'ont rien de négligeables et contredisent des idées qui ont largement cours sur ce forum, par exemple que les pays pauvres ne font que s'appauvrir, que la mondialisation est une infâmie etc. Il faut de temps en temps donner des chiffres et se référer à des études basées sur des faits. Evidemment, se répandre en pétitions de principe est plus confortable.


 
cordonnier

30/05/2006
23:27
re : mondialisation, croissance, pauvreté

ah oui mais une plaquette publicitaire de banque ne constitue pas un document scientifique vraiment credible (et ne parlons pas du journal Le Monde, cf leur emission du samedi midi)

qui sait si $1 par jour dans une société rurale avec des services publics gratuits n'est pas préferable à $2 par jour dans une zone industrielle de non droit ; l'etude n'en parle pas

 
dom

30/05/2006
23:33
re : mondialisation, croissance, pauvreté

il est évident que devant des faits, l'avantage est a celui qui les démontre, la réalisation d'un objectif est la sanction, henry démontre l'enrichissement du tiers monde basé sur une étude, que l'on démontre l'inverse basé sur le même type d'etude.
Entre avoir sa conception des chose s et la réalité de la chose, il y a l'inclination du sujet(ego) et son interpretation, dans d'autre fils j'attends encore les réponses sur des faits que j'ai apporté..
Mais il est temps d'embrayer sur la croissance, d'abord c'est quoi la croissance?
celle des menages qui consomment, futilité inventée par un collecteur de TVA, ou celle d'une capacité de production exportatrice?
la Chine a besoin d'acier nous n'en produisons pratiquement plus, gouverner c'est prevoir tout comme vendre c'est faire un profit, mais si il n'y a rien a vendre que fait on?
 
dom

30/05/2006
23:35
re : mondialisation, croissance, pauvreté

qui sait si $1 par jour dans une société rurale avec des services publics gratuits n'est pas préferable à $2 par jour dans une zone industrielle de non droit ; l'etude n'en parle pas

et .50 cents sous l'eau avec un tuba ? l'etude n'en parle pas non plus
 
cordonnier

30/05/2006
23:52
re : mondialisation, croissance, pauvreté

ouais c'est vrai, finalement cette etude ne parle de rien
 
Henry Faÿ

31/05/2006
09:41
ce sont des choses que je peux attester


<<ah oui mais une plaquette publicitaire de banque ne constitue pas un document scientifique vraiment credible (et ne parlons pas du journal Le Monde, cf leur emission du samedi midi)>>

Prière de ne pas écrire absolument n'importe quoi. Ce n'est pas une plaquette publicitaire il s'agit d'un rapport basé sur des études et je peux supposer que le chef économiste de la Banque Asiatique de Développement, qui est une institution plutôt dans le genre sérieux, Ifzal Ali n'est pas autorisé à dire absolument n'importe quoi, s'il le faisait, ça se passerait mal pour lui.

De toutes façons, ce que dit ce rapport, je le sais par d'autres moyens et je l'ai vu de mes yeux vu car j'ai la chance de voyager dans ces pays. Les indices de la grande prospérité de l'Asie du Sud Est sont si nombreux et variés que pour les nier, il faut adopter une démarche qui s'apparente au négationisme (je dis bien qui s'apparente).

<<qui sait si $1 par jour dans une société rurale avec des services publics gratuits n'est pas préferable à $2 par jour dans une zone industrielle de non droit ; l'etude n'en parle pas>>

Eh bien moi je sais, c'est quelque chose que j'ai vu des mes yeux vu. La misère des campagnes dans les pays du Tiers-Monde est quelque chose dont vous n'avez pas idée, c'est bien pour ça que l'exode rural est si massif depuis si longtemps. Bien entendu, ces $1, $2 ne sont pas intéressants en eux-mêmes, ce ne sont que des repères pour appréhender un processus de croissance. On ne passe pas de l'enfer au paradis en passant de $1 à $1,01 de revenu par jour. Mais personne n'ignore dans ce forum que la croissance est un processus cumulatif, les courbes sont logarithmique, elles indiquent une accélération et une fois le processus enclenché, la progression peut-être rapide, c'est ce qu'on a vu, par exemple avec le Japon.



 
casse-croûte

01/06/2006
07:46
re : mondialisation, croissance, pauvreté

A noter qu'une courbe logaritmique, ce n'est pas très impressionnant à voir, c'est un peu plan-plan. Tu as du penser à une courbe exponentielle, qui tend toujours plus vite vers l'infini.

Las, l'infini, que pouvons-nous y goûter nous autres, terriens. J'éspère que notre petite planète aura assez d'infinis pour toutes ces courbes exponentielles, sinon il faudra bien que quelques uns se dévouent pour effectivement s'en retourner à des logarithmes.
 
victor malicheff

01/06/2006
17:13
re : mondialisation, croissance, pauvreté

De manière à rendre + clair ce que vous voulez décrire vous me permettrez de rappeler qq notions d’algèbre et d’analyse : la fonction logarithmique est la fonction inverse de la fonction exponentielle, c’a d que les 2 relations : a puissance y = x et y = log de base a de x sont équivalentes, les courbes sont donc symétriques.

La question consiste à savoir à quel modèle mathématique un phénomène économique en l’occurrence peut-il être ajusté.

En l’espèce me semble-t’il il s’agit d’un calcul d’intérêts composés : retenir que pour le doublement d’une production il faudra compter 70 ans avec un taux d’accroissement de 1% par an, de 14 ans avec un taux de 5%, …et 4 ans avec un taux de 20%.
t
Moralité il faut être prudent dans l’utilisation de l’outil statistique, Ici la bonne foi règne mais ailleurs cet outil bien utile est détourné par qq malveillants au profit d’incompétents qui occupent l’univers médiatique.
Victor


 
marco

01/06/2006
19:34
re : mondialisation, croissance, pauvreté

c'est dommage que la Chine n'ait pas su rester communiste

 
casse-croûte

02/06/2006
04:46
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Victor : "Ici la bonne foi règne"

Oui oui oui c'est sûr ça ...
 
casse-croûte

02/06/2006
04:47
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Marco : et un troll, un !
 
guydufau

02/06/2006
22:15
re : mondialisation, croissance, pauvreté

j'ai fourni trois exemples, en voici un quatrième :
Produit par 125 millions de petits producteurs, dont 25 millions de petits paysans vivant pour la grande majorité d'entre eux dans une misère extrême, le café est la deuxième matière première échangée dans le monde, après le pétrole. Il génère des volumes de transactions considérables, dont les courtiers, négociants et torréfacteurs retirent de substantiels revenus. Soumis aux pires pressions de la spéculation, son cours s'est installé dans une baisse durable depuis plus de quinze ans. Au point de ne plus assurer une rémunération suffisante pour ceux qui le produise.
Jusqu'en 1989, le marché du café est réglementé par l'accord international sur le café (AIC) mis en place en 1962. Pays producteurs et consommateurs s'entendent sur des niveaux d'approvisionnement maîtrisés, définis à l'aide de quotas. Pendant près de trois décennies, le prix du café a été maintenu à un niveau relativement élevé et stable, qui assurait une rémunération "décente" aux paysans producteurs et à leurs salariés. En 1989, les USA se retirent de l'AIC. Le fragile équilibre est alors rompu. Le "marché" reprend ses droits. Désormais, les cours du café seront déterminés par les deux principaux marchés à terme, basés à Londres (pour le robusta) et à New York (pour l'arabica). Les prix stables et normalement rémunérés font place au désordre, à la spéculation et à la chute des cours. "Les conséquences sont fracassantes : le prix payé au producteur chute de 7000% et devient inférieur à ce qui lui en coûte pour produire sa récolte. Plus les petits producteurs vendent, plus ils s'appauvrissent", explique Florence Amalou dans les colonnes du quotidien Le Monde, 26 mai 2005. Conduits à vendre leurs récoltes à perte, des millions de paysans s'enfoncent dans la misère et la pauvreté.

Source : Les coulisses du commerce équitable, Mille et une nuits.
 
Henry Faÿ

03/06/2006
09:18
ne récupérez pas Joseph Stiglitz


<<"Je vois que dans l'ensemble, l'économie mondiale se porte bien, ils y sont peut-être pour quelque chose."
écrit Henry
Alors pourquoi Joseph E.Stiglitz, prix Nobel d'économie a démissionné de son poste d'économiste en chef et vice président de la Banque mondiale, en novembre 1999.(1)>>

J'ai réagi assez faiblement à cette assertion ne connaissant pas bien les tenants et les aboutissants de cette démission. Qu'un économiste de la renommée de Joseph Stiglitz, Prix Nobel, ancien conseiller de Clinton, ancien vice-Président de la Banque Mondiale ait pu joindre sa voix aux carabistouilles des altermondialistes, ça me faisait tiquer. Depuis, j'ai trouvé un document qui a largement confirmé mon sentiment, une interviou qui n'est pas tout à fait récente puisqu'elle date de 2001, c'est un article paru dans Le Monde que j'avais mis de côté, j'en reproduis un extrait:

Question: que faire pour corriger les déséquilibres du commerce mondial?

JS: Lancer un nouveau cycle de négociations n'a de sens que si les Etats-Unis prennent l'engagement de baisser leurs barrières commerciales, de réduire les subventions agricoles, d'ouvrir leurs marchés, d'éliminer leurs cartels dans l'acier. Ils pourraient commencer par montrer leur bonne volonté en adoptant l'initiative européenne "tout sauf les armes" en faveur des pays les moins avancés (cet engagement des Quinze prévoit, à partir de janvier 2002 une élimination des droits de douane pour les 49 PMA sauf pour les bananes, le sucre et le riz). Et il ne faudrait certainement pas s'arrêter là et étendre cette initiative à beaucoup d'autres pays en développement.
Nous avons libéralisé les services finaiciers pour faire plaisir à Wall Street, il faudrait pour aider les PED ouvrir les secteurs qui utilisent une main-d'oeuvre peu qualifiée comme la construction et les services maritimes. Je peux encore citer les lois antidumping que les Etats-Unis et l'Europe utilisent abusivement pour se protéger et qu'il faudrait supprimer".

Vous avez bien lu: J. Stiglitz ne demande pas moins de libéralisme mais davantage et surtout il s'élève contre ce deux poids deux mesures inique qui consiste à libéraliser quand ça arrange les pays riches et à maintenir toutes les contraintes possibles quand ils estiment que ça ne les arrange pas, même si cela nuit aux pays pauvres. Sur cette position, je suis à fond l'économiste contestataire. En tout cas, il est faux de ranger parmi les antilibéraux cet économiste qui voit dans un véritable libéralisme non biaisé par divers intérêts particuliers une solution pour le Monde et il est de la plus grande malhonnêteté de chercher à le récupérer. (Comme cela avait été fait pour Tobin qui avait à l'époque protesté).

 
guydufau

03/06/2006
10:27
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Quel manque de curiosité, Henry. Au lieu de fonder un raisonnement basé sur une réponse à un interview d'un quotidien, mieux vaut lire ou citer le livre de J.Stiglitz qui explique les raisons de sa démission. D'autant que ce quotidien est devenu un défenseur de cette mondialisation libérale, ou qui n'est pas libérale selon Henry
Quoiqu'il en soit, les propos de J.Stiglitz reproduits par Henry mettent clairement en accusation cette mondialisation, telle qu'elle se construit. ("Nous avons libéralisé les services financiers pour faire plaisir à Wall Street").
Et c'est cela qui est en discussion.
 
Henry Faÿ

03/06/2006
14:17
pour ceux qui aiment les idées claires


<<Quel manque de curiosité, Henry. Au lieu de fonder un raisonnement basé sur une réponse à un interview d'un quotidien, mieux vaut lire ou citer le livre de J.Stiglitz qui explique les raisons de sa démission. D'autant que ce quotidien est devenu un défenseur de cette mondialisation libérale, ou qui n'est pas libérale selon Henry
Quoiqu'il en soit, les propos de J.Stiglitz reproduits par Henry mettent clairement en accusation cette mondialisation, telle qu'elle se construit. ("Nous avons libéralisé les services financiers pour faire plaisir à Wall Street").
Et c'est cela qui est en discussion.>>

Je crois que je pourrais m'énerver devant cette manière de cultiver la confusion. Quoi de mieux qu'un citation précise? Remarquez que j'ai pris la peine de recopier le passage in extenso. Que c'est minable à l'occasion d'une interviou de mettre en cause le journal qui la publie. C'est du sectarisme pur sucre. Il faudrait surtout mais c'est beaucoup demander prendre la peine de ne pas toujours tout mélanger, en particulier ne pas mélanger "cette mondialisation" terme flou, et telle ou telle politique qu'on peut critiquer autant qu'on voudra. Mais c'est tellement confortable de rester dans l'à peu près et le mal défini, ça permet de dire tout ce qu'on veut.

N'ayant pas auprès de moi les oeuvres complètes de Joseph Stiglitz, je suppose jusqu'à ce qu'on m'apporte la preuve du contraire que cet auteur est trop intelligent pour condamner en bloc "la mondialisation" qui signifie à peu près l'extension (en fait très bénéfique) des échanges à l'échelle mondiale et ce n'est pas du tout ce qui apparaît dans l'article. Je vois d'après ses déclarations qu'il est un libéral conséquent et exigeant, un homme qui estime que les libertés économiques ne se partagent pas et si les altermondialistes qui eux ne sont pas libéraux le rangent sous leur bannière, le récupérer, c'est une tromperie, une de plus me direz vous.



 
Howard Zinn

03/06/2006
15:13
re : mondialisation, croissance, pauvreté

une tromperie de plus, et non la dernière

UNE AUTRE DEFORMATION EST POSSIBLE
 
guydufau

03/06/2006
17:02
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Henry fait preuve d'a-propos en se refugiant dans l'accessoire :
- la position du Monde (c'est de ma faute de l'avoir évoqué)
- la mondialisation trop ou pas assez libérale
- J.Stiglitz récupéré ou pas par les altermondialistes
car la mondialisation ne laisse aux pauvres que l'accessoire : les miettes du banquet.

"La mondialisation est défiée sur toute la planète. Elle mécontente à juste titre. La mondialisation peut être une force bénéfique : celle des idées démocratiques et de la société civile a changé les modes de pensée, et des mouvements politiques planétaires ont imposé l'allégement des dettes et le traité des mines antipersonnel. La mondialisation a aidé des centaines de millions de personnes...Mais pour des millions de personnes, la mondialisation n'a pas été un succès. Elle a aggravé leur situation car elles ont perdu leur emploi, et leur vie est moins sûre qu'avant. Elles se sentent de plus en plus impuissantes, confrontées à des forces qui échappent à leur contrôle. Leur démocratie est minée, leur culture érodée.
Si nous demeurons incapables de tirer les leçons de nos erreurs, si la mondialisation reste gérée comme par le passé, non seulement elle n'engendrera pas le développement mais elle continuera de répandre la pauvreté et l'instabilité. S'il n'y a pas de réformes, le choc en retour qui a commencé va s'amplifier, et l'hostilité envers la mondialisation avec lui.
Ce sera une tragédie pour nous tous, et d'abord pour les milliards de personnes qui auraient pu bénéficier de la mondialisation. Les populations du monde en développement seront celles qui auront le plus à perdre économiquement, mais cette situation aura des retombées politiques plus générales qui toucherons aussi le monde développé."

J.Stiglitz, La grande désillusion, Fayard
 
dom

04/06/2006
01:33
les millenaristes de la mondialisation


"" Ce sera une tragédie pour nous tous, et d'abord pour les milliards de personnes qui auraient pu bénéficier de la mondialisation. Les populations du monde en développement seront celles qui auront le plus à perdre économiquement, mais cette situation aura des retombées politiques plus générales qui toucherons aussi le monde développé."

Oyez pecheurs, repentez vous d'une catastrophe annoncée,le septieme sceau est defait, tremblez pauvres pantins, le predicateur, Guy, vous transmet la bonne parole l'évangile selon.
Les milliards d'opprimés suivant la flute de Guy, lemmings aux curiosité suicidaires qu'on veut bien leur pretendre.

"Si nous demeurons incapables de tirer les leçons de nos erreurs, si la mondialisation reste gérée comme par le passé, non seulement elle n'engendrera pas le développement mais elle continuera de répandre la pauvreté et l'instabilité. S'il n'y a pas de réformes, le choc en retour qui a commencé va s'amplifier, et l'hostilité envers la mondialisation avec lui."
le type de phrase facile qui ne veut rien dire totalement en phase avec l'astrologie, des supputations basées sur une analyse de rond de cuir faite devant la machine a café, debiter des conneries, même copyrightées, voila l'effet dela liberation de l'expression de monsieur tout le monde je me fais de la thune avec un auditorat preselectionné tout comme les baufs auront au rayons frais des produits équitables la niche commerciale est la, guy tes références et tes cop coll c'est une initiation au catastrophisme commercial, si tu n'as que ca a proposer c'est tres leger, tu nous sers du predigeré genre fast food de la pensée culpabilisante, tu n'as rien dis tu a photocopié sans penser, c'est grave, car tu n'est qu'une puce RFID qui réagi a un signal.




 
Henry Faÿ

04/06/2006
08:00
smiley145+smiley351

Pour le message de dom:



 
Henry Faÿ

04/06/2006
08:50
vous me la baillez belle


<<Henry fait preuve d'a-propos en se refugiant dans l'accessoire :
- la mondialisation trop ou pas assez libérale>>
***********************************************
Question accessoire, vraiment?

 
lionel

04/06/2006
09:00
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Ainsi un cop-coll du chef économiste de la Banque Asiatique de Développement a plus de valeur qu'un cop-coll du chef économiste de la Banque mondiale (le prix Nobel Joseph E.Stiglitz)? Alors que le système bancaire en Asie est régulièrement secoué par des faillites frauduleuses retentissantes, sans oublier le krach financier de 1997 où les monnaies asiatiques on plongé de 30%

Mystères de la [mauvaise] foi


 
guydufau

04/06/2006
09:02
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Dernière (?) preuve d'une mondialisation créant la pauvreté : la dette des pays pauvres (2500 milliards de dollars) fait que le flux d'argent va des pays pauvres vers les pays riches.
Sur ce forum le cercle des lumières constitué de l'alliance dom+ LRDB s'est aggrandi avec la présence d'Henry.
 
dom

04/06/2006
10:34
re : mondialisation, croissance, pauvreté

non guy, ce que je te reproche c'est que tu as répondu par un copié collé alors que henry soummet par un copié collé, Henry a fourni une doc basée sur une étude, toi tu nous donne une pensée qui n'est pas intrinsequement la tienne, c'est la ou c'est dommage Guy, l'extrait que tu sors n'as plus de valeur et ne signifie rien.
A l'image de Segolene qui emploie un mot comme "militaire" dans son projet, tu hurles avec les loups.
2500 milliards $, 2000MM € rien que pour la France a elle seule, de qui se moque t on Guy ?
Avant de manier la dette d'un ensemble, regarde donc celle que nos dirigeants ont réalisé, argument irrecevable une fois de plus
j'aimerai bien avoir le fond de ta pensée, plutot que celle d'un Nobel, quel qu'il soit
 
Henry Faÿ

04/06/2006
12:39
le prêchi-prêcha de Joseph Stiglitz


Je vais donc m’attacher faire mes petits commentaires sur ce texte de Joseph Stiglitz avec moins de verve que dom qui a bien vu le côté prêchi-prêcha et très convenu du discours (bien mérité smiley 351)

<<"La mondialisation est défiée sur toute la planète. Elle mécontente à juste titre. La mondialisation peut être une force bénéfique : celle des idées démocratiques et de la société civile a changé les modes de pensée, et des mouvements politiques planétaires ont imposé l'allégement des dettes et le traité des mines antipersonnel. La mondialisation a aidé des centaines de millions de personnes...Mais pour des millions de personnes, la mondialisation n'a pas été un succès. Elle a aggravé leur situation car elles ont perdu leur emploi, et leur vie est moins sûre qu'avant. Elles se sentent de plus en plus impuissantes, confrontées à des forces qui échappent à leur contrôle. Leur démocratie est minée, leur culture érodée.>>

La position de Stiglitz est prudente, équilibrée et nuancée. Je vois que l’économiste contestataire ne nie pas que la mondialisation puisse être une force bénéfique. Il dit bien que la mondialisation a aidé (il aurait pu dire a sauvé) des millions de personnes. Il ne voit donc pas dans la mondialisation cette ogresse qu’elle est pour les altermondialistes. Ce qui est curieux, c’est qu’il se place d’emblée sur les plan des échanges culturels, de la démocratie, des droits de l’homme il est plus discret sur ce qui est son domaine, l’économie. Il ne pourrait dire et ne dit pas, au moins dans ce passage, que la mondialisation a des effets directs et massifs sur la croissance et sur la lutte contre la pauvreté et que la lutte contre la pauvreté passe par la mondialisation.

Quand il dit que la mondialisation réduit la sécurité de l'emploi, c’est discutable dans la mesure où la mondialisation crée beaucoup d’emplois; c'est quelque chose de connu, la mondialisation apparaît comme un processus de destruction créatrice, il y a des gagnants et des perdants, mais certainement beaucoup plus de gagnants que de perdants. Une analyse qu’on ne fait que trop rarement, c’est de confronter les effets de la mondialisation et de l’absence de mondialisation.

<<Si nous demeurons incapables de tirer les leçons de nos erreurs, si la mondialisation reste gérée comme par le passé, non seulement elle n'engendrera pas le développement mais elle continuera de répandre la pauvreté et l'instabilité. S'il n'y a pas de réformes, le choc en retour qui a commencé va s'amplifier, et l'hostilité envers la mondialisation avec lui.
Ce sera une tragédie pour nous tous, et d'abord pour les milliards de personnes qui auraient pu bénéficier de la mondialisation. Les populations du monde en développement seront celles qui auront le plus à perdre économiquement, mais cette situation aura des retombées politiques plus générales qui toucherons aussi le monde développé.">>

Je vois que Joseph Stiglitz fait dans ce paragraphe une nette distinction entre la mondialisation, qu’il voit comme quelque chose de fondamentalement souhaitable (il que la mondialisation est quelque chose dont on bénéficie) et les politiques qui lui sont appliquées (la manière dont on gère la mondialisation). C’est tout à fait le point de vue que j’essayais de défendre, je suis donc d’accord avec lui.

Je vois que Joseph Stiglitz se lance dans un beau prêchi-prêcha politique ("si nous demeurons incapables") qui comme l’a bien noté dom entre dans le cadre de la pensée culpabilisante la plus convenue; c’est respectable, ça n’apprend rien. Bien entendu, il faut des réformes, bien entendu, il faut un supplément d’âme, bien entendu les populations du monde en développement méritent toute notre attention, bien entendu il faut de la démocratie etc etc…

Il m’apparaît en tout état de cause que ce que Joseph Stiglitz dit de la mondialisation n’autorise pas les altermondialistes à le récupérer.

 
shh

04/06/2006
14:57
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"il faut un supplément d’âme"
C'est beau comme du Nicolas Demorand.

 
Dom

04/06/2006
18:14
re : mondialisation, croissance, pauvreté

non SHHH Henry dit juste, il faut appeller les choses par leurs noms, comme le fait entre autre Segolene Royal, il est temps de dire ce qui va et ce qui ne va pas, ce genre de discours se contente de satifaire le plus grand nombre, et devient de la diplomatie davantage que de l'action, une diplomate en action cela n'existe pas car, il ne peut faire des choix il n'est pas a même de decider.
etonnant que ce discours d'un Nobel n'apporte en plus aucune solution
 
guydufau

04/06/2006
18:17
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Je veux ignorer dom : "2500 milliards $, 2000MM € rien que pour la France a elle seule, de qui se moque t on Guy ?"
pour ne retenir que le reproche que tu me fais de citer J.Stiglitz, tandis que tu sembles ignorer qu'Henry se sert de la Banque de développement asiatique et de Pierre André Delhommais.
Mais tu es encore plus incohérent dans ta dénonciation de nos dirigeants qui gonflent la dette. Sais-tu que ceux qui travaillent et dirigent le FMI, la BM, l'OMC sont des fonctionnaires, ces institutions internationales étant des organisations publiques fonctionnant avec l'argent des contribuables du monde entier.

Quant au prêchi-prêcha de J.Stiglitz, voici quelques éclaircissements :
"Les institutions internationales [J.Stiglitz les appelle "les bureaucraties internationales, symboles sans visage de l'ordre économique mondial] ont été créées pour stabiliser les taux de change pour éviter le retour des désordres monétaires des années 1930 et financer la reconstruction à la suite de la guerre.
"Depuis sa naissance, le FMI a beaucoup changé. On l'a crée parce qu'on estimait que les marchés fonctionnaient souvent mal, et le voici devenu le champion fanatique de l'hégémonie du marché. On l'a fondé parce qu'on jugeait nécessaire d'exercer sur les Etats une pression internationale pour les amener à adopter des politiques économiques expansionnistes (augmentation des dépenses publiques, réductions d'impôts ou baisse des taux d'intérêt pour stimuler l'économie), et voici qu'aujourd'hui, en règle générale, il leur fournit des fonds que s'ils mènent des politiques d'austérité (réductions des déficits, augmentations d'impôts ou hausse des taux d'intérêt entrainant une contraction de l'économie). Keynes doit se retourner dans sa tombe en voyant ce qu'est devenu son enfant.
...Un demi siècle après sa fondation, il est clair que le FMI a échoué dans sa mission. Il n'a pas fait ce qu'il était censé faire...Pis : de nombreuses mesures promues par le FMI, en particulier la libération prématurée des marchés des capitaux, ont contribué à l'instabilité mondiale. Et lorsqu'un pays s'est trouvé en crise, non seulement les fonds et les prescriptions du FMI n'ont pas réussi à stabilisre sa situation, mais, dans bien des cas, ils l'ont dégradé, en particulier pour les pauvres."
J.Stiglitz, la grande désillusion

Ce qui nous ramène à notre préoccupation première, hi!...hi!...hi!
 
geronimo

04/06/2006
18:18
re : mondialisation, croissance, pauvreté

A quand le Prix NOBEL pour sainte Ségolène de l'Enfant Jésus et de la Matraque réunis?
 
casse-croûte

04/06/2006
18:39
re : mondialisation, croissance, pauvreté

2 commentaires sur tes commentaires, henry :

1) Tu sembles abonder dans le sens de la mondialisation libérale, mais fustiger les politiques mises en place pour appliquer cette mondialisation libérale.

Mais n'y a-t-il pas un paradoxe à ce que la mondialisation libérale nécessite une politique pour être mise en action ? Ne suffit-il pas de laisser la main invisible faire son oeuvre ?

2) Ta façon d'attribuer des vices et des maux aux Altermondialistes m'apparait comme l'exact pendant de l'opposition militante de Guy à la mondialisation libérale. Elle décrédibilise beaucoup tes positions, car en fustigeant plus les politiques que la mondialisation elle-même, tu sous-entends que plusieurs modes de mondialisation sont possibles. De la même manière que ton accord avec les positions du rapport de l'ONU que j'avais cité il y a quelques temps vont encore dans le sens de ces différents modes de mondialisation. En bref, tu t'inclues par ton discours dans une sorte d'altermondialisme (non-étiqueté comme tel), et tu fais ainsi le jeu des étiquettes politiques, libéraux vs altermondialistes. Laisse-moi te dire que selon moi, si on veut continuer dans les étiquettes, il faut affiner les choses, et avouer qu'il existe des altermondialistes libéraux.
 
guydufau

04/06/2006
21:46
re : mondialisation, croissance, pauvreté

que signifie "altermondialistes libéraux" Casse-croute ?
La définition d'un altermondialiste - par un altermondialiste- : un opposant à la mondialisation libérale (et non un opposant à la mondialisation).
Altermondialiste libéral est donc un oxymore. Il n'y a pas d'altermondialistes libéraux.

 
casse-croûte

04/06/2006
22:26
re : mondialisation, croissance, pauvreté

C'est intéressant, on ne cesse de buter sur les mots ...

Il est à mon avis possible d'affirmer que laisser faire le marché peut permettre à des pays pauvres de l'être moins mais que ceci ne fonctionne pas pour tous les pays, auquel cas il faut aménager les règles pour les pays qui ne s'en sortent pas. Les aménagement tendant à les favoriser artificiellement, pour une période transitoire.

Ce serait là reconnaître les bienfaits du marché libéral, et ses incapacités aussi. Ce serait tout de même alternatif au modèle "tout-libéral". D'où le terme altermondialise libéral.

Ce qui est sous-tendu là dessous, encore une fois, c'est que l'altermondialisme me paraît difficilement pouvoir être enfermé dans une définition où l'on ne "verrait qu'une tête".

Ceci dit je comprends bien ton intérêt, guy, à opposer radicalement altermondialisme et libéralisme. Mais une large majorité des contribs de ce forum bleu montrent que le militantisme appelle le militantisme, moi mon objectif dans ce fil-ci aurait plutôt été de mieux comprendre comment tout cela fonctionne. J'ai comme toi de nombreuses sources bien plus radicales sur l'altermondialisme, et d'autres aussi très radicales sur le libéralisme, l'intérêt d'un forum pourrait être de ne pas écrire des bouts de tract mais de saisir les tenants et les aboutissants sans les filtres idéologiques classiques et sources de moult manipulations.

Ceci dit, sur ce forum comme dans d'autres lieux de discussions, je déséspère chaque jour un peu plus de trouver un tant soit peu d'objectivité. Note bien que je considère un grand nombre de mes interventions comme parties prenantes dans cet échec...
 
dom

05/06/2006
00:14
re : mondialisation, croissance, pauvreté

non, non, il n'y a pas d'echec casse croute guy se retourne en me repondant FMI, comme quoi le sujet derive mais l'argument a fait mouche, et en ce sens je retorque a guy que vient faire le FMI?
d'autant que plus contradictoire que ceci c'est difficile

" On l'a fondé parce qu'on jugeait nécessaire d'exercer sur les Etats une pression internationale pour les amener à adopter des politiques économiques expansionnistes (augmentation des dépenses publiques, réductions d'impôts ou baisse des taux d'intérêt pour stimuler l'économie), "
"Il n'a pas fait ce qu'il était censé faire..."

comment peut on ecrire une connerie pareille:

"augmentation des dépenses publiques, réductions d'impôts"

ça c'est extraordinaire,la a mon avis il faut jeter le dictaphone et virer la secretaire, a moins qu'a ce moment precis, elle s'affairait sous le bureau, ce qui en ce sens devient comprehensible et parfaitement defendable, c'est la seule excuse pour se sortir d'un pareil bourbier ..

"Sais-tu que ceux qui travaillent et dirigent le FMI, la BM, l'OMC sont des fonctionnaires, ces institutions internationales étant des organisations publiques fonctionnant avec l'argent des contribuables du monde entier."
oui au CERN aussi et pourtant la bas ils font de miracles, Guy enfin pourrait ton imaginer une seule minute un privé dirigeant les interets collectifs, quoique, non tout de même,enfin je te laisse la balle la dessus


il semblerait que nous sommes passé a coté de la croissance et que la vue exposée ne relate pas ce qui se passe ailleur, a coire que celui qui a 2.5 de croissance ne voit que ce chiffre tout en negligeant les croissance a 2 chiffres de l'autre coté du globe, mais bon..


 
Henry Faÿ

05/06/2006
08:28
que de confusion !


<<Ainsi un cop-coll du chef économiste de la Banque Asiatique de Développement a plus de valeur qu'un cop-coll du chef économiste de la Banque mondiale (le prix Nobel Joseph E.Stiglitz)? Alors que le système bancaire en Asie est régulièrement secoué par des faillites frauduleuses retentissantes, sans oublier le krach financier de 1997 où les monnaies asiatiques on plongé de 30%

Mystères de la [mauvaise] foi>>

My Godness, que de confusion!
Les citations du chef économiste de la Banque Asiatique de Développement et de Joseph Stiglitz n'ont pas à être opposées, elles ne portent pas sur les mêmes sujets.
Quelque chose me dit que l'ami Lionel n'a pas une idée bien claire des missions de la Banque Asiatique de Développement à qui personne n'a demandé de juguler la crise financière de 1997, elle n'est pas prêteur en dernier ressort, elle se contente de financer comme son nom l'indique des projets de développement.
On peut aussi prendre la peine de faire une distinction entre la politique d'un établissement financier et la qualité de ses services d'analyse économique mais c'est sans doute beaucoup demander.


 
Ubu solitaire

05/06/2006
10:12
re : mondialisation, croissance, pauvreté

La psycho-rigidité qui incarcère les esprits dans les murs du concept de croissance devient alarmant. Les mêmes intellectuels qui ont vaguement en mémoire le rôle de la richesse monétaire dans l'histoire n'arrivent pas à se défaire des clichés les plus éculés et les plus dangereux pour l'humanité. Personne ne songe un instant à redéfinir la richesse et la pauvreté, on détermine désormais le destin humain selon le nombre d'infrastructures prêtes à recevoir le produit de cette « croissance », à savoir toutes les machines qui roulent, polluent et détruisent à grand feu notre planète. Personne ne prend réellement en compte les milliards de mètres cubes d'oxygène brûlés par toutes ces machines roulantes, flottantes ou volantes, ni, évidemment les poisons qu'ils répandent en même temps.

Et ceci n'est qu'un aspect technique d'une réalité future dont personne ne se soucie en d'autres termes qu'en profits à venir, en argent qui s'accumule ironiquement, comme la « chose » d'un autre monde qui rit de voir les hommes se suicider. Spirituellement, mentalement,psychologiquement et intellectuellement. Il faut voir aujourd'hui le désir humain se concentrer sur les images de la lapinade générale, cette pornographie universelle qui illustre traditionnellement le fatal déclin des civilisations dites mortes et dont la maladie qui les a tuées recommencent à monopoliser les producteurs et les consommateurs de plaisir. Cet hédonisme de pacotille qui ferme, étape par étape, les portes de l'espoir de voir l'homme reprendre en main son destin.

Et pourtant il y a une intuition générale bien exploitée par les extrêmes de l'impasse dans laquelle nous sommes engagés. Chaque gouvernement qui veut conserver son pouvoir est contraint de faire usage de la notion de changement et de projets nouveaux. Mais il n'a jamais le courage ni même l'idée de se démarquer, même les extrémistes les plus courageux, du calcul de la répartition de l'argent, du pouvoir d'achat, de cela même qui condamne la réalité à devenir l'enfer tel qu'il fut cauchemardé par des Dante, des Jerôme Bosch, des Fritz Lang et plus près de nous Richard Fleischer et son « Soleil Vert ».

Le monde est en train de périr par asphyxie, non pas par manque d'oxygène, mais par manque de poésie. Je souffre presque physiquement de contempler cette humanité de bouffeurs de saucisses ravis de se laisser conduire, par la télévision évidemment, à l'Île de Pâques ou dans les villages de montagne du Laos où la vie est encore un poème vivant. Les fanatiques de football se laissent aussi conduire jusqu'au Machu-Pichu ou dans les pyramides de l'Esprit Antique, sans savoir pourquoi, sinon qu'ils soupçonnent un surréel plus puissant que leur quotidien en BM, en MacDo ou en clubs échangistes. Mais comme tout ce qui est caché dans l'ouvert, tout ce qui se cache pour se montrer, toute expérience ontologique pure ne produit qu'un seul affect sur cette humanité fatiguée, et cet affect s'appelle la peur. La mondialisation, qui devrait être la fête de l'humanité, distille la terreur pour les uns et les mirages pour les autres. Nihil novi.
 
guydufau

05/06/2006
10:40
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"J'ai comme toi de nombreuses sources bien plus radicales sur l'altermondialisme, et d'autres aussi très radicales sur le libéralisme, l'intérêt d'un forum pourrait être de ne pas écrire des bouts de tract mais de saisir les tenants et les aboutissants sans les filtres idéologiques classiques et sources de moult manipulations."

très bien Casse-croute.
Est-ce que j'écris "des bouts de tracts" quand je cite des exemples concrets, des faits qui sont les conséquences, non de hasard, mais de politiques officielles des institutions internationales qui, de surcroit, ne sont des mystères pour personne?
Je pourrais avancer "des sources radicales", par exemple les énormes magots que s'attribuent des dirigeants d'entreprises, mais je ne l'ai pas fait, je suis modéré, mais sans excès!
Maintenant si tu as "des sources bien plus radicales sur l'altermondialisme" pourquoi ne pas les faire connaître?

"Il est à mon avis possible d'affirmer que laisser faire le marché peut permettre à des pays pauvres de l'être moins, mais..."
Voila un intéressant aspect du problème. Le passé a montré que les puissances économiques se sont construites, dans un premier temps en se protégeant du "marché", c'est le cas de l'Angleterre, de la France et d'autres. Alors de quel droit refuserait-on au tiers-monde cette étape de protection?
 
Henry Faÿ

05/06/2006
11:54
des idées de RICHES !!!


<<Le monde est en train de périr par asphyxie, non pas par manque d'oxygène, mais par manque de poésie.>>

Mais c'est très gentil, ces idées là, c'est charmant, c'est élégant, c'est séduisant, ça fait évolué, bon genre, intelligent, c'est philosophique, c'est mignon à croquer, on en redemande, c'est tout ce qu'on veut mais ce sont des idées de RICHES!!!!!!!!!!!

Allez expliquer ça à un paysan d'Asie ou d'Afrique qui est à l'extrême limite de la survie, qui n'arrive pas à nourrir sa famille allez lui expliquer que le monde est en train de périr par manque de poésie et vous verrez la tête qu'il vous fera. Lui, ce qui l'intéresse, c'est avoir l'équivalent de plus ou moins 50 euros par mois qui lui permettront de nourrir sa famille et ces plus ou moins 50 euros correspondent assez bien aux données de la comptabilité nationale si on ne pinaille pas trop.


 
tamerlan

05/06/2006
13:55
l'ancetre - cop'coll

Gengis Khan présenté comme le fondateur de la mondialisation
************************************************************
PEKIN (Reuters) - Le Mongol Gengis Khan, fondateur à au début du XIIIe siècle d'un immense empire couvrant la majeure partie de l'Asie, le Proche-Orient et l'Europe de l'Est, serait le fondateur de la mondialisation, rapporte lundi le journal officiel chinois China Daily.
"Nous pensions que la mondialisation, c'était vendre du Coca-Cola à Calcutta (...) Mais les chercheurs affirment que ce processus a commencé il y a 800 ans, à l'époque où Gengis Khan a fondé son empire", précise le journal, qui cite des chercheurs réunis en colloque pour célébrer le 800e anniversaire de la création de cet empire mongol.
Grâce à ses conquêtes, Gengis Khan a fondé le "plus vaste empire unifié de tous les temps" au sein duquel se sont développées des interactions commerciales et culturelles similaires aux échanges permis aujourd'hui par la mondialisation, estiment ces chercheurs, qui passent sur sa réputation de guerrier cruel et sanguinaire.
Gengis Khan aurait ainsi brossé les caractéristiques de la mondialisation : "rétrécir l'espace, rétrécir le temps et faire disparaître les frontières", a expliqué Hao Shiyuan de l'Académie chinoise des sciences sociales, toujours cité par le China Daily.
Plus de 50 experts et chercheurs de Chine, de Mongolie, de Russie, du Japon et des Etats-Unis ont participé à ce colloque.

 
guydufau

05/06/2006
16:00
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Faut-il qualifier de chercheurs ces individus qui célèbrent le 800ième anniversaire de l'empire de Gengis Khan.
La plus répandue et la plus grande escroquerie de beaucoup d"historiens" est de laisser entendre que des Gengis Khan, des Alexandre, des Napoléon, etc. ont laissé des traces (1) parce qu'ils ont baladé de la soldatesque un peu partout, un court moment.

(1)-y compris culturelles (sic) si l'on en croit la dépèche de Reuters
 
Henry Faÿ

05/06/2006
17:47
les idées en fait banales de Joseph Stiglitz


<<Mais tu es encore plus incohérent dans ta dénonciation de nos dirigeants qui gonflent la dette. Sais-tu que ceux qui travaillent et dirigent le FMI, la BM, l'OMC sont des fonctionnaires, ces institutions internationales étant des organisations publiques fonctionnant avec l'argent des contribuables du monde entier.>>

Et alors???????

<<Quant au prêchi-prêcha de J.Stiglitz, voici quelques éclaircissements :
"Les institutions internationales [J.Stiglitz les appelle "les bureaucraties internationales, symboles sans visage de l'ordre économique mondial] ont été créées pour stabiliser les taux de change pour éviter le retour des désordres monétaires des années 1930 et financer la reconstruction à la suite de la guerre.
"Depuis sa naissance, le FMI a beaucoup changé. On l'a crée parce qu'on estimait que les marchés fonctionnaient souvent mal, et le voici devenu le champion fanatique de l'hégémonie du marché. On l'a fondé parce qu'on jugeait nécessaire d'exercer sur les Etats une pression internationale pour les amener à adopter des politiques économiques expansionnistes (augmentation des dépenses publiques, réductions d'impôts ou baisse des taux d'intérêt pour stimuler l'économie), et voici qu'aujourd'hui, en règle générale, il leur fournit des fonds que s'ils mènent des politiques d'austérité (réductions des déficits, augmentations d'impôts ou hausse des taux d'intérêt entrainant une contraction de l'économie). Keynes doit se retourner dans sa tombe en voyant ce qu'est devenu son enfant.
...Un demi siècle après sa fondation, il est clair que le FMI a échoué dans sa mission. Il n'a pas fait ce qu'il était censé faire...Pis : de nombreuses mesures promues par le FMI, en particulier la libération prématurée des marchés des capitaux, ont contribué à l'instabilité mondiale. Et lorsqu'un pays s'est trouvé en crise, non seulement les fonds et les prescriptions du FMI n'ont pas réussi à stabilisre sa situation, mais, dans bien des cas, ils l'ont dégradé, en particulier pour les pauvres."
J.Stiglitz, la grande désillusion>>

Bof, c'est une critique qui en vaut une autre. En tout cas, rien de bien original. Je suis plutôt déçu. Il est vrai que les temps ont changé et que les doctrines économiques ont elles aussi changé. Ce n'est pas parce que Stiglitz se trouve dans un camp qu'il a forcément raison. On fera remarquer à Joseph Stiglitz que les politiques d'expansion par augmentation des dépenses publiques ont l'inconvénient de provoquer de fortes inflations, dont les couches populaires souffrent le plus et qui peuvent elles aussi mettre en péril la démocratie; elles se résolvent inévitablement par des dévaluations qui sont de véritables actes de guerre économique entre nations et ce n'est pas ce qu'on peut appeler la stabilité. Par ailleurs, elles ont pour effet de permettre de faire l'impasse sur les réformes de structure.
Stabiliser les taux de change, ce n'est plus à l'ordre du jour, nous sommes dans un système de taux de change flottants.
Je comprends assez bien que le FMI n'aille pas au secours de tous les Etats, s'il juge leurs politiques trop laxiste. Il n'y a pas eu que des échecs, le sauvetage de la monnaie mexicaine a été un succès. Il est vrai que le FMI a un pouvoir immense et qu'il est sous influence américaine prédominante, avis à ceux qui ont voté non qui n'ont pas voulu faire un petit geste pour renforcer la position internationale de l'Europe.
Etre le champion de l'économie de marché, mais bien entendu, y a-t-il quelque chose d'autre?

 
Henry Faÿ

05/06/2006
18:18
commentaires sur commentaires sur commentaires


<<2 commentaires sur tes commentaires, henry :

1) Tu sembles abonder dans le sens de la mondialisation libérale, mais fustiger les politiques mises en place pour appliquer cette mondialisation libérale.>>

J'estime que la mondialisation est un formidable accélérateur de croissance, qu'elle est donc une voie de salut pour les plus pauvres, ce qui est observé. L'idéologie libérale me laisse assez froid, je n'en suis ni spécialiste ni thuriféraire, je ne conçois tout simplement pas que l'économie puisse fonctionner correctement sans qu'on laisse une assez grande marge de manoeuvre à ces agents économiques que sont les entreprises.

<<Mais n'y a-t-il pas un paradoxe à ce que la mondialisation libérale nécessite une politique pour être mise en action ? Ne suffit-il pas de laisser la main invisible faire son oeuvre ?>>

Non, nous n'en sommes pas là et même dans les rêves les plus fous des ultra-libéraux nous n'y serons jamais. D'une part, libéraliser est en soi une politique et il restera toujours un rôle dévolu à l'Etat, on n'arrivera jamais à une économie à l'état gazeux où l'Etat serait totalement aboli, vieux fantasme. C'est un rêve fumeux que caressent il est vrai certains énergumènes qui s'appellent libertariens, des anarcho-capitalistes aux idées farfelues.

<<2) Ta façon d'attribuer des vices et des maux aux Altermondialistes m'apparait comme l'exact pendant de l'opposition militante de Guy à la mondialisation libérale. Elle décrédibilise beaucoup tes positions, car en fustigeant plus les politiques que la mondialisation elle-même, tu sous-entends que plusieurs modes de mondialisation sont possibles.>>

Il est plus que légitime de critiquer des politiques quand elles sont mauvaises, il ne faut surtout pas s'en priver, je ne vois pas où est le problème. Ce qui est absurde, c'est ce réflexe pavlovien "ça va mal, c'est la mondialisation" et en fait la mondialisation est le mal. On peut très bien dire comme le suggère Stiglitz: "ça va mal parce que la mondialisation ne va pas assez vite". Il faut critiquer les altermondialistes car leurs positions sont fausses, elles ne peuvent qu'induire en erreur, je l'ai assez développé (en même temps, elles constituent le symptôme d'un mal plus profond) et aussi parce que leur influence sur la société n'est pas négligeable, comme on l'a vu à l'occasion du référendum d'il y a un an.

<< De la même manière que ton accord avec les positions du rapport de l'ONU que j'avais cité il y a quelques temps vont encore dans le sens de ces différents modes de mondialisation. En bref, tu t'inclues par ton discours dans une sorte d'altermondialisme (non-étiqueté comme tel), et tu fais ainsi le jeu des étiquettes politiques, libéraux vs altermondialistes. Laisse-moi te dire que selon moi, si on veut continuer dans les étiquettes, il faut affiner les choses, et avouer qu'il existe des altermondialistes libéraux.>>

Je ne me dirais jamais altermondialiste de peur d'être en mauvaise compagnie. Je partage, mais c'est banal, certaines des préoccupations des altermondialistes, les préoccupations environnementales en tout premier lieu, il est vrai qu'il faut travailler pour le développement durable, la préservation des économies agricoles fragiles, les aspirations à davantage d'équité etc. Je ne crois pas qu'il existe des altermondialistes libéraux, Guy a répondu sur ce point, les altermondialistes se refusent à voir les potentialités très intéressantes qu'il y a dans les libertés économiques. Ils sont enfermés dans des conceptions "anticapitalistes" qui sont en fait étatiques et bureaucratiques, l'initiative individuelle est pour eux suspecte, chacun devrait rester à sa place pour toute la vie, au nom d'une fallacieuse conception de la sécurité, fallacieuse car si elle était appliquée, la concurrence étant quelque chose que nous ne maîtrisons pas, elle mettrait les positions de l'économie nationale en péril et nous coulerions avec elle.

 
casse-croûte

05/06/2006
20:44
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Bonnes réponses à mon sens, mais ton diagnostic concernant l'altermondialisme me paraît en revanche assez faux.
ATTAC a réussi à s'accaparer le terme "altermondialisme" et ta vision va dans ce sens. Je comprends tout ce que tu dis en remplaçant altermondialisme par ATTAC, ce qui prouve qu'ils n'ont pas seulement une influence sur le referendum, mais aussi sur ta façon de voir, regarder et juger l'altermondialisme. C'est même ignorer qu'au sein d'ATTAC il y a de nombreux courants, ainsi que dans l'altermondialisme plus largement, qu'il faut s'empêcher d'assimiler à ATTAC
 
Henry Faÿ

05/06/2006
22:06
je ne vais pas faire la taxinomie des alter


<<Bonnes réponses à mon sens, mais ton diagnostic concernant l'altermondialisme me paraît en revanche assez faux.
ATTAC a réussi à s'accaparer le terme "altermondialisme" et ta vision va dans ce sens. Je comprends tout ce que tu dis en remplaçant altermondialisme par ATTAC, ce qui prouve qu'ils n'ont pas seulement une influence sur le referendum, mais aussi sur ta façon de voir, regarder et juger l'altermondialisme. C'est même ignorer qu'au sein d'ATTAC il y a de nombreux courants, ainsi que dans l'altermondialisme plus largement, qu'il faut s'empêcher d'assimiler à ATTAC>>

Merci pour l'appréciation et merci pour la suggestion mais j'ai mieux à faire que me torturer les méninges sur les ATTAC qui sont altermondialistes de tendance A, B, ou C et les altermondialistes qui sont de tendance D, C, ou E, qui sont à ATTAC ou qui n'y sont pas ou qui n'y sont plus ou qui hésitent à y être etc. Pour moi, tout cela, relève, en essayant de rester poli, de la même arriération mentale, du même obscurantisme. Ce sont des gens qui plus ou moins refusent les échanges économiques internationaux aussi bien commerciaux que financiers, si on les écoutait on serait définitivement marginalisés, qui sont incapables de voir les jeux gagnants-gagnants dans les relations économiques, qui ont beaucoup de mal à croire aux bénéfices de la croissance, ils voudraient l'interdire à d'autres alors qu'ils en ont tout au long de leur vie largement profité, et je leur conseillerais de voyager un peu, qui sont dans l'ensemble peu favorables aux innovations technologiques alors qu'ils les utilisent largement, c'est quand même bien par internet que nous sommes en contact, s'ils savaient toutes les grosses entreprises qui font internet, qui supportent mal l'idée qu'il puisse y avoir des entreprises de plus de 50 salariés, pour eux les "multinationales" représentent l'horreur et le profit, n'en parlons pas... etc. Il y a chez ces gens qui sont gentils et souvent assez cools des relents assez difficiles à déméler d'idéologie marxiste mal évacuée, de passéisme, de frilosité, de crainte, de revendication, que sais-je encore?
Le relatif succès de ces idées n'est certainement pas bon signe pour notre pays.


 
guydufau

05/06/2006
23:28
re : mondialisation, croissance, pauvreté

<<Mais tu es encore plus incohérent dans ta dénonciation de nos dirigeants qui gonflent la dette. Sais-tu que ceux qui travaillent et dirigent le FMI, la BM, l'OMC sont des fonctionnaires, ces institutions internationales étant des organisations publiques fonctionnant avec l'argent des contribuables du monde entier.>>

Et alors???????

Et alors : c'est à dom que je m'adressais parce que ses positions anti-fonctionnaires sont connues et qu'il donnait raison au FMI.

" On peut très bien dire comme le suggère Stiglitz: "ça va mal parce que la mondialisation ne va pas assez vite"

Cette malheureuse phrase, Henry, prouve que tu n'as pas lu le livre de Stiglitz, ce dont j'étais déjà convaincu. En effet Stiglitz dit le contrainre : il reproche à la mondialisation d'aller trop vite, de ne pas laisser le temps aux pays pauvres de se protéger du "marché".

Les digressions concernant ATTAC sont de peu d'intérêt, l'altermondialisme, heureusement, n'est pas une exclusivité d'ATTAC. Mais tout est bon pour quitter le fonds du débat. J'attends encore que les faits que j'ai cité soient démentis.
 
lionel

06/06/2006
01:05
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Pour répondre aux remarques assez méprisantes d'Henry, les gens des classes populaires en France ont parfaitement compris que la mondialisation libérale en cours implique la destruction des services publics, du système de santé et du systeme de retraite par repartition batis dans l'apres guerre

ce qui veut dire pour l'immense majorité des salariés (bien incapables d'amasser un capital retraite de 500.000 euros), de terminer leur vie dans la misere apres 45 années de labeur et de cotisations variées

Quant aux gens des classes dirigeantes qui se sont attribués des retraites dorées en stock options ou sur le budget de l'Etat, ils ont parfaitement compris que la situation de mecontentement populaire ainsi créée exige un etat policier (cf sarko, segolene, le controle biometrique des citoyens...) pour maintenir leurs privileges. Sans oublier un cours de morale pour expliquer au populo que c'est une attitude décadente de songer à sa retraite quand on est jeune.

Ci-dessous une citation de Jean Claude Michea que je dédie à Henry à qui le peuple pas rancunier offre 1000 francs de subvention chaque fois qu'il va à l'opéra :

<< si les classes populaires, comme le déplorent en permanence les pleureuses du modernisme, manifestent, en général, très peu d'empressement pour "adapter leurs mentalités aux évolutions nécessaires", ce n'est évidemment pas parce qu'elles seraient ontologiquement inaptes au changement ; c'est simplement parce qu'elles ont une tendance, assurément fâcheuse, à marcher moins vite sous le fouet et avec nettement moins d'enthousiasme et de conviction que les nouvelles classes moyennes ou la brillante intelligentsia>>


 
Henry Faÿ

06/06/2006
08:57
je n'ai pas lu tous les livres


<<On peut très bien dire comme le suggère Stiglitz: "ça va mal parce que la mondialisation ne va pas assez vite"

Cette malheureuse phrase, Henry, prouve que tu n'as pas lu le livre de Stiglitz, ce dont j'étais déjà convaincu. En effet Stiglitz dit le contrainre : il reproche à la mondialisation d'aller trop vite, de ne pas laisser le temps aux pays pauvres de se protéger du "marché".>>

Je n'ai pas lu le livre de Stiglitz, il est vrai que la chair n'est pas triste et que je n'ai pas lu tout les livres, mais je me rattrape, je le lis par petits bouts grâce aux citations de Guy, j'y trouve du keynésianisme tout ce qu'il y a de plus classique et du baratin politique assez convenu.

Ce qui me fait penser que Stiglitz pense que la mondialisation ne va pas assez vite, c'est la citation suivante, donnée par Guy:

"La mondialisation peut être une force bénéfique : celle des idées démocratiques et de la société civile a changé les modes de pensée, et des mouvements politiques planétaires ont imposé l'allégement des dettes et le traité des mines antipersonnel. La mondialisation a aidé des centaines de millions de personnes...Mais..."

Si on retient cette première partie de la période, on voit que Stiglitz qui s'exprime avec toute la prudence d'usage et qui n'est pas le dernier des imbéciles est somme toute assez partisan de la mondialisation et que ce qu'il critique, en fait, ce n'est pas cette mondialisation mais les politiques mises en oeuvres, ce qui est le point de vue que je modestement je défendais.

 
Henry Faÿ

06/06/2006
09:13
interprétations


<<J'attends encore que les faits que j'ai cité soient démentis.>>

Si des faits sont établis, je ne vois pas pourquoi je les démentirais. Ce que je conteste, ce sont pas ces faits, ce sont ces interprétations abusives qui reviennent constamment: la mondialisation, c'est... suit une liste de mesures désastreuses.
Je demande donc une nouvelle fois et solennellement qu'on fasse, comme le fait Stiglitz, une distinction entre la mondialisation et telle ou telle politique de telle ou telle institution.
Et puis il faut prendre la peine de raisonner en terme de bilan, s'il y a de mauvaises politiques, il y en aussi de bonnes. Il ne faut pas omettre de signaler que la pauvreté, à l'échelle mondiale recule et n'a sans doute jamais reculé aussi vite dans l'histoire de l'humanité.
Et si on voulait être encore plus rigoureux, mais sur ce forum ça va être dur, il faudrait énoncer les avantages et les inconvénients de la mondialisation d'une part et de l'absence de mondialisation d'autre part. Tant que vous ne vous livrerez pas à ce travail qui sans doute vous dépasse, vous ne me convaincrez pas mais ce n'est pas très grave.


 
Henry Faÿ

06/06/2006
09:32
illusions sur le système social


<<Pour répondre aux remarques aadessez méprisantes d'Henry, les gens des classes populaires en France ont parfaitement compris que la mondialisation libérale en cours implique la destruction des services publics, du système de santé et du systeme de retraite par repartition batis dans l'apres guerre>>

J'espère que les gens des classes populaires ont l'intelligence de ne pas penser ainsi car ce qui met en péril les services publics, le système de santé et le système de retraite, ce n'est pas la mondialisation libérale mais de mauvaises réponses face à cette mondialisation qui provoque un affaiblissement de l'économie dont l'effet le plus direct est une dégradation des finances publiques.


 
lionel

06/06/2006
12:13
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Je ne vois pas comment on peut s'en tenir à cette inversion des causes et des effets.

Les déficits publics concernent principalement les secteurs non marchands de l'état (police, armée, justice, administration, éducation, santé, certains transports publics...) et ont été artificiellement aggravés par la privatisation de tous les ex-monopoles publics très largement bénéficiaires (assurances, edf-gdf, poste, autoroutes...) qui permettaient autrefois d'equilibrer les comptes des nations

Notons que le député de la majorité Bayrou a déclaré que la séparation et privatisation d'edf-gdf allait provoquer une augmentation de 50% des tarifs.

Contre les services publics et les systèmes publics de retraite se trouvent donc réunis :

- les traités OMC AGCS de libéralisation des services qui impliquent la disparition des monopoles publics, considérés comme faussant la concurrence

- la mondialisation du dumping fiscal

- la commission européenne et son TCE

- des lobbies tres puissants de détenteurs mondiaux de capitaux qui veulent s'approprier les énormes marchés publics de l'assurance, la santé, l'éducation, l'électricité, etc...)

- les cadres dirigeants de ces services publics à qui la mondialisation libérale fait miroiter des stock options délirantes (en fait il s'agit d'un pillage de richesses rendu légal par des législateurs libéraux)

- un pouvoir mediatique qui diffuse massivement l'ideologie liberale depuis les années 80 (je me souviens que les grands medias des annees 70 pouvaient encore s'indigner des boursicotages de Mme Giscard d'Estaing)

- un électorat, plutôt à droite, qu'on encourage à détester tous les fonctionnaires (sauf les fonctionnaires de police)

En fait on pourrait imaginer une mondialisation plus équilibrée en se limitant à la mondialisation de l'échange des marchandises et en laissant les états libres d'importer les services qui leurs manquent. evidemment cela supposerait de faire la mondialisation en consultant democratiquement les peuples.


 
casse-croûte

06/06/2006
14:10
re : mondialisation, croissance, pauvreté

C'est drôle :
Henry : "Je demande donc une nouvelle fois et solennellement qu'on fasse, comme le fait Stiglitz, une distinction entre la mondialisation et telle ou telle politique de telle ou telle institution."

Henry, plus tôt: "(...) j'ai mieux à faire que me torturer les méninges sur les ATTAC qui sont altermondialistes de tendance A, B, ou C et les altermondialistes qui sont de tendance D, C, ou E, qui sont à ATTAC ou qui n'y sont pas ou qui n'y sont plus ou qui hésitent à y être etc."

Donc en gros tu renonces à faire des nuances sur l'altermondialisme, mais tu appelles à faire des distinctions sur la mondialisation.

Avec une pensée aussi fermée et aussi unilatérale, ne t'attends pas à autre chose qu'à des réponses militantes... Allé si c'est ça, je décide de conchier en bloc la mondialisation, comme ça je suis identifié, et c'est plus facile de me faire des réponses ad hominem (ou ad personam, ou c'que vous voulez).
 
Géronimo

06/06/2006
15:57
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Je préfère "ad hominem". Quand on est incapable de faire des nuances au niveau du lexique, on l'est aussi dans bien d'autres domaines, môssieur. Et cela réduit à néant toutes vos rodomontades qui n'impressionnent plus que vous. Il va bien finir par arriver le jour où Môssieur Nadot sera le seul contributeur de ce site. Et il croira qu'il a gagné.
 
Henry Faÿ

06/06/2006
18:37
l'essentiel et l'accessoire


<<Je ne vois pas comment on peut s'en tenir à cette inversion des causes et des effets.

Les déficits publics concernent principalement les secteurs non marchands de l'état (police, armée, justice, administration, éducation, santé, certains transports publics...) et ont été artificiellement aggravés par la privatisation de tous les ex-monopoles publics très largement bénéficiaires (assurances, edf-gdf, poste, autoroutes...) qui permettaient autrefois d'equilibrer les comptes des nations

Notons que le député de la majorité Bayrou a déclaré que la séparation et privatisation d'edf-gdf allait provoquer une augmentation de 50% des tarifs.

Contre les services publics et les systèmes publics de retraite se trouvent donc réunis :

- les traités OMC AGCS de libéralisation des services qui impliquent la disparition des monopoles publics, considérés comme faussant la concurrence

- la mondialisation du dumping fiscal

- la commission européenne et son TCE

- des lobbies tres puissants de détenteurs mondiaux de capitaux qui veulent s'approprier les énormes marchés publics de l'assurance, la santé, l'éducation, l'électricité, etc...)

- les cadres dirigeants de ces services publics à qui la mondialisation libérale fait miroiter des stock options délirantes (en fait il s'agit d'un pillage de richesses rendu légal par des législateurs libéraux)

- un pouvoir mediatique qui diffuse massivement l'ideologie liberale depuis les années 80 (je me souviens que les grands medias des annees 70 pouvaient encore s'indigner des boursicotages de Mme Giscard d'Estaing)

- un électorat, plutôt à droite, qu'on encourage à détester tous les fonctionnaires (sauf les fonctionnaires de police)

En fait on pourrait imaginer une mondialisation plus équilibrée en se limitant à la mondialisation de l'échange des marchandises et en laissant les états libres d'importer les services qui leurs manquent. evidemment cela supposerait de faire la mondialisation en consultant democratiquement les peuples.>>

Je peux effectivement admettre que les différentes causes citées de détérioration des dépenses publiques aient des effets néfastes, à moins qu'elles n'aient pas grand chose à voir, pour le discuter point par point pro et contra il me faudrait quelques pages mais il me semble que si on privilégie l'essentiel par rapport à l'accessoire l'insuffisante prise en considération des conditions générales de l'économie mondiale est un facteur beaucoup grave d'affaiblissement de l'économie nationale et par voie de conséquence de fragilisation de notre système social dont la pérennité dépend de la prospérité générale.
Je note également qu'au cours de cette discussion, la mise en cause sommaire de la mondialisation s'atténue quelque peu et nous sommes peut-être moins en désaccord qu'il n'y paraît.



 
Henry Faÿ

06/06/2006
19:53
les pleureuses du modernisme


<<Ci-dessous une citation de Jean Claude Michea que je dédie à Henry à qui le peuple pas rancunier offre 1000 francs de subvention chaque fois qu'il va à l'opéra :

<< si les classes populaires, comme le déplorent en permanence les pleureuses du modernisme, manifestent, en général, très peu d'empressement pour "adapter leurs mentalités aux évolutions nécessaires", ce n'est évidemment pas parce qu'elles seraient ontologiquement inaptes au changement ; c'est simplement parce qu'elles ont une tendance, assurément fâcheuse, à marcher moins vite sous le fouet et avec nettement moins d'enthousiasme et de conviction que les nouvelles classes moyennes ou la brillante intelligentsia>>

Je ne suis pas sûr que les pleureuses du modernisme aient à se plaindre des classes populaires plus que d'autre chose. Qui a parlé de "marcher sous le fouet"? Il n'est pas question de ça. N'y a-t-il pas en France des élections, des syndicats? Il y a aussi des gens accessibles au raisonnement économique, tout à fait aptes à percevoir, sans la moindre ironie, les "évolutions nécessaires". Mais chez nous il n'y a pas d'unité syndicale, les taux de syndicalisation sont faibles, les critères de représentativité remontent à la deuxième guerre mondiale, les syndicats qui sont nombreux font de la surenchère. Est-ce qu'on n'arrive pas à se mettre autour d'une table au Danemark, en Suède, en Grande-Bretagne, en Allemagne, pays qui ne ressemblent pas à des dictatures?

Quant à l'opéra, je dirais que c'est quelque chose que le peuple s'offre à lui-même et aussi que ce n'est pas moi qui fais le budget. Je ne suis pas si intéressé que ça par les grandes stars internationales, des distributions de qualité qui font appel à des chanteurs peu connus me conviennent très bien et je ne les boude pas quand il y en a. Récemment, j'ai assisté au Châtelet à des représentations de l'Orfeo de Monteverdi, c'était une production de l'opéra de Lille, aucun des chanteurs n'était célèbre, ils étaient très bons, j'ai beaucoup aimé mais le théâtre était loin d'être plein. Je précise que cette opinion que j'exprime n'est pas partagée par la plupart des amateurs d'opéra qui s'étranglent d'indignation et vouent Gerard Mortier aux gémonies dès qu'ils n'ont pas les plus grandes stars internationales. Et même quand les grandes stars sont là ils ne sont jamais contents.


 
Henry Faÿ

06/06/2006
20:09
c'est drôle, ou pas tellement


<<C'est drôle :
Henry : "Je demande donc une nouvelle fois et solennellement qu'on fasse, comme le fait Stiglitz, une distinction entre la mondialisation et telle ou telle politique de telle ou telle institution."

Henry, plus tôt: "(...) j'ai mieux à faire que me torturer les méninges sur les ATTAC qui sont altermondialistes de tendance A, B, ou C et les altermondialistes qui sont de tendance D, C, ou E, qui sont à ATTAC ou qui n'y sont pas ou qui n'y sont plus ou qui hésitent à y être etc."

Donc en gros tu renonces à faire des nuances sur l'altermondialisme, mais tu appelles à faire des distinctions sur la mondialisation.

Avec une pensée aussi fermée et aussi unilatérale, ne t'attends pas à autre chose qu'à des réponses militantes... Allé si c'est ça, je décide de conchier en bloc la mondialisation, comme ça je suis identifié, et c'est plus facile de me faire des réponses ad hominem (ou ad personam, ou c'que vous voulez).>>

Je veux bien continuer la discussion mais je sens qu'on va atteindre des points de moindre intérêt qui vont porter sur ma petite personne. Les altermondialistes se préoccupent comme d'une guigne de ce que je peux penser d'eux, l'enjeu est donc égal à zéro. Il est vrai que je n'ai pour eux aucune estime (litote) je ne vais donc pas trop m'occuper des courants qui les traversent et des arcanes d'une pensée que je considère comme fondamentalement erronée.
Par ailleurs, je tiens à rappeler que je conteste cette idée constante chez les altermondialistes selon laquelle si ça va mal, c'est la faute à la mondialisation, chez eux une véritable rengaine et un argument bien facile. Je sais que tout ne va pas bien et je dis, attendez, ne mélangez pas tout si ça va mal, ce n'est pas forcément la mondialisation, examinez un peu les politiques qui sont conduites.
Si ça ne plaît pas (sur ce forum) et si je ne suis pas bien compris, franchement, ce n'est pas grave. Au moins, je me serai, une nouvelle fois, expliqué.


 
casse-croûte

06/06/2006
21:10
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Non henry décidément ça ne va pas, il doit y avoir un problème de communication entre nous, qui repose sur des confusions au niveau du vocabulaire. Qu'appelle-t-on altermondialisme ? Qu'appelle-t-on mondialisation ? Tant que ce ne sera pas clair, notre petite discussion n'avancera pas d'un pouce.

C'est peut-être sans intérêt en effet. Nous tendons tous à un maximum d'efficacité dans toute ce que nous faisons, donc focalisons notre attention sur des sujets plus importants, mais ce fil n'en est pas très riche (litote aussi).

Alors que définir l'altermondialisme ... pour moi ça commence quand on dit quelque chose comme "Je sais que tout ne va pas bien" (je te cite), mais ça n'implique pas de penser que "tout est la faute de la mondialisation" (je résume ton a priori contre les altermondialistes).

Il existe une quantité énorme d'exemples de revendications altermondialistes qui ne vont pas dans le sens d'une lutte radicale contre la mondialisation. Parmi eux, le dénonciation du fait que des céréales coûtent moins cher à importer qu'à cultiver dans les pays pauvres ne va pas contre la mondialisation. Ca ne va même pas à l'encontre du libéralisme, puisque si l'UE ou d'autres ne subventionnaient pas comme des malades leurs exportations, ce genre de situation serait bien peu courante.

Ceci dit dans les altermondialistes il y en a beaucoup qui remettent en cause la mondialisation, pour la marchandise tout au moins. Mais si tu décides de prendre une partie pour le tout, ton jugement ne s'appuie plus sur des litotes mais sur des synecdoques.


 
Henry Faÿ

06/06/2006
22:45
ce que veulent les altermondialistes


<<Non henry décidément ça ne va pas, il doit y avoir un problème de communication entre nous, qui repose sur des confusions au niveau du vocabulaire. Qu'appelle-t-on altermondialisme ? Qu'appelle-t-on mondialisation ? Tant que ce ne sera pas clair, notre petite discussion n'avancera pas d'un pouce.

C'est peut-être sans intérêt en effet. Nous tendons tous à un maximum d'efficacité dans toute ce que nous faisons, donc focalisons notre attention sur des sujets plus importants, mais ce fil n'en est pas très riche (litote aussi).

Alors que définir l'altermondialisme ... pour moi ça commence quand on dit quelque chose comme "Je sais que tout ne va pas bien" (je te cite), mais ça n'implique pas de penser que "tout est la faute de la mondialisation" (je résume ton a priori contre les altermondialistes).

Il existe une quantité énorme d'exemples de revendications altermondialistes qui ne vont pas dans le sens d'une lutte radicale contre la mondialisation. Parmi eux, le dénonciation du fait que des céréales coûtent moins cher à importer qu'à cultiver dans les pays pauvres ne va pas contre la mondialisation. Ca ne va même pas à l'encontre du libéralisme, puisque si l'UE ou d'autres ne subventionnaient pas comme des malades leurs exportations, ce genre de situation serait bien peu courante.

Ceci dit dans les altermondialistes il y en a beaucoup qui remettent en cause la mondialisation, pour la marchandise tout au moins. Mais si tu décides de prendre une partie pour le tout, ton jugement ne s'appuie plus sur des litotes mais sur des synecdoques.>>

Mon expérience des altermondialistes, dont je me fous un peu, c'est France Culture, ce forum, quelques contacts dans le milieu associatif écolo que je fréquente et je ne sais pas si j'ai bien entendu ce qu'ils disent ou si je dois me faire déboucher les oreilles, ce qu'ils répètent sans cesse sur tous les modes et sur tous les tons et ils n'ont pas d'autre idée c'est selon certains jours: "à bas la mondialisation" et d'autres "à bas la mondialisation libérale". Pour eux c'est autour du credo de la malignité de la mondialisation que tout s'ordonne. C'est dire à quel point leur pensée est schématique! Incapables de voir les aspects positifs et prometteurs de cette mondialisation, j'attribue largement cette cécité à leur manque complet d'expérience internationale. Tel n'est bien évidemment pas le cas de l'économiste Prix Nobel Joseph Stiglitz qu'ils ont l'air de vouloir récupérer. Je ne prend pas la partie pour le tout, je prends les altermondialistes tels qu'ils sont ou tels qu'ils se présentent. Je n'ai vu jusqu'à présent aucun d'exemple de revendications altermondialistes qui n'aille pas dans le sens d'une critique radicale contre la mondialisation. En fait, et il n'y a qu'à relire quelques messages récemment parus sur ce forum, même des mesures les moins libérales qui soient, par exemple les subventions agricoles, très bon exemple, font partie pour eux de cette mondialisation libérale, car il faut tout ramener à ce schéma simpliste, ce qui prouve à quel point la confusion règne dans leur esprit, cette confusion ne se retrouvant pas, par exemple dans les quelques écrits que j'ai pu lire de Joseph Stiglitz qui lui ne mélange pas tout.
Je sais que la communication n'est pas toujours facile et j'espère avoir été clair sinon convaincant.




 
casse-croûte

07/06/2006
01:47
re : mondialisation, croissance, pauvreté

En effet, et c'est là que je voulais en venir, dans le cas des subventions agricoles, nombreux sont ceux qui se contenteraient déjà d'une absence de subventions de la part des pays riches, ce qui est en accord avec la doctrine libérale qui prône aucune subvention ... mais totalement ruineux électroalement pour le pélerin qui s'aventurera là-dedans, d'autant qu'il y a économiquement beaucoup à perdre et pas grand chose à gagner à part des fonds publiques et le soutien anglais.
 
guydufau

07/06/2006
14:29
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Je demande donc une nouvelle fois et solennellement qu'on fasse, comme le fait Stiglitz, une distinction entre la mondialisation et telle ou telle politique de telle ou telle institution"

Je pense q'Henry demande des exemple d'une mauvaise situation (d'un appauvrissement) qui serait dû à une institution responsable de la mondialisation.
C'est ce que j'ai fait en citant quatre exemples. Plutôt que de les rappeler -ils peuvent toujours être lus- je vais en citer un cinquième :
Une importante crise, en 1997 (je crois?), a secoué le sud-est asiatique. Tous les pays de cette régions ont été touchés, sauf la Malaisie qui, en grande partie, y échappa parce qu'elle avait résisté au FMI en conservant un système de contrôle des capitaux.

Henry saura-t-il admettre que sa demande solennelle du 06/06/2006 à 20h09 a été satisfaite?
 
Henry Faÿ

07/06/2006
22:12
non, il ne semble pas


<<"Je demande donc une nouvelle fois et solennellement qu'on fasse, comme le fait Stiglitz, une distinction entre la mondialisation et telle ou telle politique de telle ou telle institution"

Je pense q'Henry demande des exemple d'une mauvaise situation (d'un appauvrissement) qui serait dû à une institution responsable de la mondialisation.
C'est ce que j'ai fait en citant quatre exemples. Plutôt que de les rappeler -ils peuvent toujours être lus- je vais en citer un cinquième :
Une importante crise, en 1997 (je crois?), a secoué le sud-est asiatique. Tous les pays de cette régions ont été touchés, sauf la Malaisie qui, en grande partie, y échappa parce qu'elle avait résisté au FMI en conservant un système de contrôle des capitaux.

Henry saura-t-il admettre que sa demande solennelle du 06/06/2006 à 20h09 a été satisfaite?>>

Non, il ne semble pas, pour autant que je comprenne ce que mon interlocuteur veut dire et qu'il me comprenne. Je persiste à penser qu'aucun de ces exemples n'est convaincant, en tout cas aucun ne permet pas d'affirmer que la mondialisation est une ordure mais je ne suis pas sûr que cette discussion soit bien passionnante et elle risque de devenir franchement oiseuse. Ceci dit, le cas de la Malaisie va tout à fait dans le sens de ce que j'essaye d'expliquer. Voila un pays qui a formidablement profité de la mondialisation, qui a bénéficié d'investissements et de transferts de technologie massifs, qui connaît de ce fait une prospérité fabuleuse, (7,1% de croissance en 2004) au point de pouvoir s'affranchir des recommandations du FMI, donc de gagner en indépendance. C'est ce qu'on pourrait appeler une "success story" de la mondialisation. C'est une occasion de rappeler que le FMI travaille de manière contractuelle, elle n'oblige pas à proprement parler les pays de se soumettre à ses plans, on dira qu'elle pratique une sorte de chantage, d'accord.
Je sais que pour ce qui est des libertés démocratiques, la Malaisie est très critiquée et qu'ils massacrent leur forêt.



 
dom

08/06/2006
00:18
re : mondialisation, croissance, pauvreté

je n'ai pas eu le temps de venir mais , je lis, et consate.
cela n'avance pas, entre autrele vocable "alter mondial", qui ne signifie rien de precis sinon un regroupement de pensée et de personne ayant une inclination a défendre des idées qu'ils pensent etre justes, hors comme toute politique de ces tendances, (voire l'election des verts) la paroles a tous ou démocratie populaire sans organisation precise mène a l'anarchie des idées et des conceptions.
Il ressort du discour une sorte de lutte syndicale sans tenant ni aboutissant, un coup ce sont les organisations internationales, un autre les politiques d'apres guerre.

Les echanges internationaux et le devellopement, c'est, comme le dit Henry, le devellopement de l'Asie, la mondialisation c'est notre incapacité a s'adapter a la conccurence mondiale et cette inertie propre qui font que nous vivons avec des idées obsoletes, en gros nous sommes mentalement encore dans les clichés de la 2 emme guerre mondiale, ajuger nos peres pour leurs actions et non a aller de l'avant et prevoir l'avenir.
Les alters cherchent des coupables au mal vivre et a une croissance ridicule, il faut des coupables a désigner ou des responsables a mettre au pilori. Pour ce faire on utilise la methode conflictuelle classique aux syndicats, et de cette maniere la situation est une tendance au blocage systematique.
le probleme est toujours le même, une contradiction sans apporter de solution basée sur du concret ou des faits.
Quant a la misere on a a apporter que l'imprecation, il est normal que la crédibilité soit entachée du plus grand doute et de la plus grande prudence.
les alters toutes tendances sont ce fameux plan B tant attendu, en guise de promesse du non.


 
casse-croûte

08/06/2006
05:39
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Oui, le plan B, encore un bon exemple. Pourquoi n'existe-t-il pas ? C'EST la faute des altermondialistes. Il serait intéressant de regarder qui a vraiment parlé de ce plan B. Il me semble que cette idée n'a pas été inventée par les altermondialistes, ni même vraiment par les partisans du non, mais a été évoquée par les milieux gravitant autour de la commission européenne et ensuite reprise par les partisans du non.

La stigmatisation systématique des altermondialistes relève en négatif des mêmes mécanismes que ceux du "blocage systématique" ou de la dénonciation de la mondialisation comme source de tous les maux des pays pauvres. C'est en tout cas à mon avis l'expression d'un conservatisme pâtiné, le même qui ne poussera pas le conseil européen à enchaîner sur la formation d'une nouvelles Convention avant plusieurs années. Et puis le TCE a été décidé en 2001, lancé en 2002, signé en 2004 et devait être ratifié par les états membres avant octobre 2006. C'est ça le plan A, alors si tu attends un plan B pour le mois prochain, avec une base de temps comme celle là, c'est sûr qu'on a encore le temps de trouver des coupables; mais en tout cas je ne vois pas ce qu'ont les altermondialistes à voir là-dedans.
 
shhh

08/06/2006
06:11
propos de bonne femme

J’avais trouvé récemment une observation de Musil concernant l’économie (je n’arrive plus à mettre la main dessus), qui comparait l’économie à un tissu de mailles, qui semble solide, mais dont on ne sait pas où est la première maille, qui pourrait défaire tout le tissu. Si la mondialisation est une interconnexion des économies, on peut aussi en craindre une fragilisation cachée par les « réussites ».
Si vous rendez toutes les économies dépendantes les unes des autres vous vous exposez bien au risque d’un effet domino, dont l’économie n’est pas avare. Quels sont, dans l’économie mondialisée, ou même dans sa théorie, les îlots sécurisés, qui préserveraient les minima nécessaires, ceux qui permettraient de relancer la machine, en cas de crise. Ces croissances sont sans doute très importantes, mais fondées sur une production oublieuse de l’autonomie parfois nécessaire d’une économie de subsistance régionale. Les économistes passés fondaient le plus possible leurs propositions sur des éléments réputés stables (foncier, or) qui constituaient la plate forme sécurisée. Mais dans la mondialisation en tant que telle, il est difficile de prétendre s’appuyer sur un élément intangible, auquel on reviendrait s’il le fallait.
Comment ce risque là est-il appréhendé ?
Il me semble que la mondialisation récente ignore la prudence, certes moins spectaculaire, que les chiffres de la croissance.

 
Henry Faÿ

08/06/2006
11:10
stabilité et instabilité


<<J’avais trouvé récemment une observation de Musil concernant l’économie (je n’arrive plus à mettre la main dessus), qui comparait l’économie à un tissu de mailles, qui semble solide, mais dont on ne sait pas où est la première maille, qui pourrait défaire tout le tissu. Si la mondialisation est une interconnexion des économies, on peut aussi en craindre une fragilisation cachée par les « réussites ».
Si vous rendez toutes les économies dépendantes les unes des autres vous vous exposez bien au risque d’un effet domino, dont l’économie n’est pas avare. Quels sont, dans l’économie mondialisée, ou même dans sa théorie, les îlots sécurisés, qui préserveraient les minima nécessaires, ceux qui permettraient de relancer la machine, en cas de crise. Ces croissances sont sans doute très importantes, mais fondées sur une production oublieuse de l’autonomie parfois nécessaire d’une économie de subsistance régionale. Les économistes passés fondaient le plus possible leurs propositions sur des éléments réputés stables (foncier, or) qui constituaient la plate forme sécurisée. Mais dans la mondialisation en tant que telle, il est difficile de prétendre s’appuyer sur un élément intangible, auquel on reviendrait s’il le fallait.
Comment ce risque là est-il appréhendé ?
Il me semble que la mondialisation récente ignore la prudence, certes moins spectaculaire, que les chiffres de la croissance.>>

Musil a connu la crise de vingt-neuf, quand il parle du détricotage de l'économie mondiale, c'est sans doute à elle qu'il fait allusion. Musil semble réclamer du protectionnisme (des îlots sécurisés) or cette crise est largement due à l'épidémie de mesures protectionnistes prises à l'époque qui a privé les pays de leurs débouchés traditionnels et a fait chuter les économies comme un jeu de dominos. C'est pour ne pas répéter cette catastrophe qu'on met en place des politiques de libre-échange.

Oui, il y a des éléments d'instabilité dans l'économie mondiale; personnellement, ça n'est pas totalement pour me déplaire. C'est ce qui rend la matière excitante. Je lis avec bonheur la presse économique et du temps d'Emmanuel Chain, j'aimais beaucoup l'émission capital. Quel ennui ça serait si toutes les places étaient distribuées une fois pour toutes, s'il n'y avait pas des outsider, par exemple la Finlande avec Nokia, l'Irlande. Il y a des retournements bien intéressants. Par exemple le Japon, qui était depuis les années cinquante le grand champion, qui inspirait une grande peur à tous les autres pays, qui ensuite a vu sa croissance brutalement stoppée et qui repart avec une vigueur remarquable. On a vu le gonflement de la bulle internet, puis son dégonflement.
Du côté de la stabilité, il y a bien évidemment les dépenses publiques et, il ne faut pas l'ignorer les dépenses militaires comme l'avait bien montré jadis John Kenneth Galbraith. L'unification européenne est un facteur de stabilité important, et plus particulièrement la monnaie commune qui interdit les variations intempestives de taux de change, qui empèche les dévaluations qui sont des instruments de guerre économique entre pays. Pour cette raison, il n'était pas très intelligent de voter non au référendum.
À propos d'économie, il fallait écouter l'émission de lundi dernier de Dominique Rousset avec Patrick Artus, Lionel Fanfanier et Robert Boyer, absolument passionnante. Les Etats-Unis dominent la science, ils croient qu'avec cela ils ont l'avanir pour eux mais ils sacrifient leurs industries, ils n'en veulent plus, trop fatigant de travailler à l'usine, c'est pas pour nous. L'Europe est à la traîne pour la recherche scientifique, ils ont encore des industries. Ce n'a pas été dit dans l'émission mais je me suis demandé si la solution qui va s'imposer ne sera pas de marier les deux grands ensembles.
Il a été dit dans cette émission que les Etats-Unis d'Amérique étaient sur le fil su rasoir, tout le bel équilibre sur lequel repose leur prospérité est à la merci du premier refus de leur partenaire chinois, et entre les Etats-Unis et la Chine il n'y a pas la moindre solidarité. Le délaissement de l'industrie pourrait jouer des tours à la Grande Amérique. Il a été dit que contrairement à ce qu'on croit la Chine n'était pas sur la frontière technologique. Les universités chinoises ne sont pas à la page, on y a trop fait d'idéologie, ils ne se sont pas encore remis du communisme. Les industries chinoises à capitaux chinois ne font que 2% des exportations et c'est un chiffre qui ne bouge pas depuis des lustres. Le prodigieux bond en avant des exportations chinoises est dû aux entreprises à capitaux étrangers, c'est-à-dire à la mondialisation, avis à ceux qui estiment que c'est la pire des choses. Les Chinois du fait de leur faible avance dans les technologies sont toujours obligés de jouer sur des prix bas, par voie de conséquence sur les bas salaires et ils éprouvent beaucoup de difficultés à monter en gamme.
Dans ce jeu, la situation de l'Europe n'est selon les invités de Dominique Rousset pas bonne du tout, il y a un effacement de l'Europe, les entreprises européennes ne pratiquent pas la prévision à long terme.

 
Henry Faÿ

08/06/2006
11:27
correction

L'Europe est à la traîne pour la recherche scientifique, elle a encore des industries

 
shh

08/06/2006
11:48
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Je ne crois pas que Musil "réclamait" quoi que ce soit.
Et si j'évoquais ce tricot, c'est davantage pour relever que la mondialisation comporte un facteur de risque peut-être inédit, dont je me demande s'il figure dans les apologies qu'on en fait, ou au nombre des préoccupations des organismes de contrôle internationaux.
Il est clair que tout développement en comporte, et je ne cherche pas la controverse sur ce sujet. Il me semblait que sur ce fil, on ne l'avait pas abordé, mais je peux me tromper.
Sur cette question européenne, le referendum a peut-être été le point d'achoppement de la confrontation entre l'économie et la politique, difficile à résoudre, et ce vote en a mis en lumière la difficulté.

 
guydufau

08/06/2006
21:56
re : mondialisation, croissance, pauvreté

FR3 a annoncé que le document du PS élaboré en vue de l'élection présidentielle de 2007 avait été adopté à l'unanimité. C'est faux, il y eu trois abstentions, dont celle de Montebourg. Dans une lettre pour expliquer sa position je note : [ce document] montre "le refus d'assurer la confrontation avec la mondialisation dérégulée et libérale qui mène l'Europe dans une impasse économique, sociale et environnementale".
 
dom

09/06/2006
00:09
re : mondialisation, croissance, pauvreté

ce fil est reposant, j'aime bien le lire, surtout apres des journées de travail homeriques( je suis plié de rire pour d'autres raisons.
Le plan B casse croute fait remarquer a juste titres son origine, je lui repond simplement que recuperer un constat d'evidence est logique.
Mais ce fameux et fumant plan B,il n'est jamais sorti laissant les alters et autres sur une victoire contestataire n'apportant rien que le fait d'etre contre, les alters sont ils force de proposition et de réalisation, ou simplement un contre pouvoir a la mode, se nourrissant de l'insatisfaction ambiante. est ce une tendance a amener une reflexion basée sur des supositions d'articles reinterprétés et sur des resaux web ou une réelle srtategie munie d'une solution d'appication.
le temps avance et démontre que la capacité de création est vaine et qu'aucune solution tangible ne se montre de leur part, personne ne semble s'en inquiéter et personne ne demande des comptes, qu'on ils fait depuis un ans?
il semble subsister 3 contestaire selon Guy au sein du PS, pour pondre une resolution de la plus pure langue de bois et qui emploie des termes parfaitement générique :

"le refus d'assurer la confrontation avec la mondialisation dérégulée et libérale qui mène l'Europe dans une impasse économique, sociale et environnementale"

Mac do ne ferait pas mieux pour son coca ligth
 
casse-croûte

09/06/2006
03:33
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Oui je crois assez au TCE comme confrontation entre l'économie et la politique (cf shhh un peu plus haut). Je pense que cette constitution a le défaut d'avancer 2 pions économiques contre un seul politique. Le plan B est certainement déjà contenu dans le TCE, c'est d'ailleurs là l'une des idées de départ de ce concept récupéré et déformé par la presse et les militants anti-TCE; il s'agissait simplement, au cas où le traité ne serait pas ratifié, soit d'ôter les points les plus polémiques soit d'ajouter des points politiques.

Ca me fait marrer d'entendre sans arrêt les divers acteurs européens répondre aux idéalistes et aux utopistes de tout poil qu'il serait impossible de réunir des majorités politiques pour appliquer leur programme. Parce que c'est exactement le cas de la constitution qu'ils ont quand même un peu naïvement balancée à la ratification.

Autre chose, associer une économie dont le capital est fondé en partie sur l'or et le foncier à du protectionnisme, c'est vraiment gros comme procédé ... enfin ça ressemble à du militantisme et à du bourrage de crâne.
 
Ubu le solitaire

09/06/2006
07:31
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Ce que vous ne comprendrez jamais, Henry, c'est que le paysan qui, selon vous, meurt de faim, accepte cette souffrance parce qu'il défend ce qui reste de poétique dans son existence. Le grand problème ce sont les jeunes qui s'enfuient vers le Nord, non pas pour manger, mais pour ne plus assumer cette poésie.Ils veulent entrer dans le Calcul. Mais le jour où tu cesseras de t'asseoir comme Ubu lui-même sur l'équation Poésie = Richesse, n'est pas pour demain. Comprendre le monde , ce n'est pas calculer or tu n'es guère capable de faire autre chose. Ce n'est pas de ta faute, tu as été élévé dans ce sens unique, vers cette impasse où périt toute humanité.

Et pourtant tu as le privilège de vivre dans les espaces les plus poétiques du monde, mais tu es aveugle, semble-t-il et privé de la moindre cellule capable de recevoir le poétique. Continuez donc à calculer le monde, il vous le rendra au centuple, un centuple de vide. Il y a heureusement toujours le Prozac et le Valium. Les riches, eux, on la cocaïne.
 
dom

09/06/2006
09:00
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Ce que ne comprend pas UBU c'est que le paysan meurt rarement de faim, sauf si secheresse et autres fléaux le touche, la ville l'attire pour la poesie, comme dans tout les pays, car la terre est simplement ingrate, il releve plus de la complainte de la pucelle qui termine a Saint Denis, s'auto alimentant d'esperance colportée par d'autres qui ont soit disant réussi.
Combien de provinciales ont terminé vieilles putes, esperant etre la Reine de Paris ?
Encore une fois on constate les effets des politiques sans comprendre le declancheur, la mondialisation ne controle pas les republiques bananieres et les despotes qui ont suivi les independances de ces pays, les effets de ces gestions a l'emporte piece ne sont pas de notre ressort et en plus on essaye de nous presenter la facture, voire un apitoyement sur des misereux crées par leur propre systeme.
 
Ubu

09/06/2006
10:07
re : mondialisation, croissance, pauvreté

L'argumentation de Dom est plus solide. C'est vrai qu'il y a dans l'aventure vers le Nord une recherche d'une existence qui "bouge", mais c'est comme les papillons de nuit que j'ai vu mourir par milliards dans nos lampes gorgées d'énergie électrique. Cela dit, Dom va aussi trop vite dans les accusations éculés concernant les "despotes". La résurgence de ces derniers relève davantage du refus de nos pseudo éthiques démocratiques dont les peuples "primitifs" utilisent la quintessence en se réfugiant dans les derniers pans de l'ancienne structure tribale où la poésie (mais savez-vous seulement ce qu'est la poésie ou bien ce mot n'évoque-t-il chez que quelqu'églogue de Ronsard ou la fausse prose de Mallarmé ?) ne craint pas la mort. Les Mayas en avaient fait un art, mais comment comprendre ce qui ne se laisse pas comprendre et s'oppose au concept ?

Salut. Je vais vous laisser comptabiliser la mondialisation, applaudir ou huer les inégalités, regarder votre propre existence comme un aller-simple vers une bonne ou une mauvaise retraite. La poésie, elle, s'occupe du voyage qui conduit au-delà, de ce petit moment où tombe "la nuit d'après comme d'avant".



 
dom

09/06/2006
21:02
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Paulo pete le enieme cables et tire sa reverence tout en jouant a cache cache, c'est assez amusant de constater que finalement il y revient régulierement comme quoi on l'interpelle quelque part, sinon il ne ferait pas cas des commentaires...
ce serait dommage que ce fil cesse
 
casse-croûte

10/06/2006
02:13
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Oui le décalage entre les bilans comptables et la poésie existe. Mais tu t'exposes aux réflexions du type "voilà une vision bourgeoise d'habitant d'un pays riche" et "comment peux-tu qualifier la misère de poésie paysanne". Je crois que tout ça a déjà été débattu dans un vieux fil sur l'économie. Il est même possible qu'un habitué du forum vienne crier à la misère de l'homme blanc, et te dégaine un "tu mérites le france culture que tu as, radio douleur du monde".

Alors bon tous ceux qui ne voient pas de quoi je parle, les réflexions qui vont peut-être suivre peuvent déjà être lues sur un fil dont je ne donne pas l'adresse, faites une recherche moi j'abandonne, encore de la controverse et de la polémique pour n'arriver nulle part.
 
Henry Faÿ

10/06/2006
08:10
des carabistouilles qui ne tiendraient pas...


des carabistouilles si énormes qu'elles ne tiendraient pas dans le millenium globe
*************************
<<Ce que vous ne comprendrez jamais, Henry, c'est que le paysan qui, selon vous, meurt de faim, accepte cette souffrance parce qu'il défend ce qui reste de poétique dans son existence.
Le grand problème ce sont les jeunes qui s'enfuient vers le Nord, non pas pour manger, mais pour ne plus assumer cette poésie.>>

Mais comment peut-on écrire des carabistouilles pareilles, en plus sur un ton insultant, même quand on s’appelle Ubu, qui au moins fait rire, des idioties qui comme disait l’anglais qui nous a quittés, pour de bon, lui, semble-t-il, disait qu’elles étaient si énormes qu’elles ne tiendrait pas dans le millenium globe ? Je ne m’appelle pas Néron. Même en donnant au mot « poésie » le sens le plus extensif qui soit , je n’accorde pas à la misère la moindre valeur poétique, que ce soit celle de chez nous ou celle d’autres pays. Quand j’apprends qu’une embarcation pleine de candidats à l’émigration a chaviré au large des Açores, je n’éprouve aucune émotion d’ordre poétique.


<<Ils veulent entrer dans le Calcul. Mais le jour où tu cesseras de t'asseoir comme Ubu lui-même sur l'équation Poésie = Richesse, n'est pas pour demain. Comprendre le monde , ce n'est pas calculer or tu n'es guère capable de faire autre chose.>>

Merci, Ubu, de juger mes capacités sur un ton aussi méprisant et comminatoire. Si mon petit niveau en mathématique, mais j’en ai quand même fait un assez grand nombre de milliers d’heures, me permet de mieux comprendre le monde, et de mieux lire certains travaux, je ne vois pas pourquoi je n’utiliserais pas cet instrument qui d’ailleurs n’est absolument pas contraire à la poésie, bien au contraire. Extraordinaire aussi ce mépris écrasant pour ceux qui veulent améliorer leur conditions pour eux-mêmes et pour leur familles.


<<Ce n'est pas de ta faute, tu as été élévé dans ce sens unique, vers cette impasse où périt toute humanité.>>

Ma faute ? Merci de me réduire à une éducation, comme si mes capacités de jugement personnel et d’évolution depuis que j'ai quitté l'adolescence étaient absolument nulles, je crois pouvoir dire qu’il n’en est pas ainsi.


<<Et pourtant tu as le privilège de vivre dans les espaces les plus poétiques du monde, mais tu es aveugle, semble-t-il et privé de la moindre cellule capable de recevoir le poétique.>>

Que je sois aveugle et privé de la moindre cellule capable de recevoir le poétique est quelque chose que je n’accepte pas, Ubu est bien présomptueux de le prétendre, mais je n'en parlerai pas sur ce forum car cela touche à des choses trop intimes. Les quelques personnes qui me connaissent pourraient dire des choses sur cette question, si vraiment on la posait.


<<Continuez donc à calculer le monde, il vous le rendra au centuple, un centuple de vide. Il y a heureusement toujours le Prozac et le Valium. Les riches, eux, on la cocaïne.>>


Je ne carbure à aucun de ces produits. Je me contente de vin et d’alcool, dont je n'abuse pas.

 
Henry Faÿ

10/06/2006
08:40
l'esprit de l'escalier


Si Ubu me reproche de ne pas savoir faire autre chose que calculer, en l'occurrence tirer argument d'études économiques, c'est qu'il n'a pas pris la peine de lire le fil. J'ai écrit à mes contradicteurs: voyagez, prenez pour les prochaines vacances un visa et un billet d'avion et aussi que rien ne valait l'observation de quelques photos.
Loin de moi l'idée que tout passe par des chiffres, même si je ne les néglige pas.

 
dom

10/06/2006
12:28
re : mondialisation, croissance, pauvreté

malheureusement, Henry tout passe par les chiffres, c'est eux qui determine la viabilité d'une entreprise commerciale ou humaine, qu'ils soient un objectif ou un bilan.
même la vison paléolithique de Ubu sera obligée d'echanger une 2 cornes de rhinoceros laineux contre 1 defense de mammouth argenté, si l'accord n'est pas respecté , au mieux de cette mondialisation préhistorique, l'echange n'aura pas lieux, au pire tu mangera un silex en pleine tête...

Pour ma part, Henry est un des contributeurs les plus fair play du forum et apporte tres souvent la reflexion et le recul neccessaire au debut de comprehension de ce qui nous entoure.

la terre n'a rien de poetique, si ce n'est que d'apporter le remplissage des ventres, les ventres une fois rempli rempliront a leurs tour les lattrines des plus riches et fertiliseront les champs des plus pauvres, tout n'est que calcul de gestion des etrons.
ce qui devient dangereux apres l'elimination des betes sauvages qui furent une plaie pour l'homme a travers les ages, c'est la reintroduction d'animaux de compagnies qui attaquent ces mêmes hommes. On s'etonne qu'un pitt bouffe une petite fille, la poesie de la terre s''exprime. un jour un ours réintroduit mangera un touriste, il se trouvera quelqu'un pour dire que ce touriste n'aivait rien a faire a cet endroit...


Henry, l'echange commercial ""interpeuplade"", a commencé quand ? si l'on suit les routes de l'ambre et du fer et autres marchandises, comment peut on definir cette chose,est ce deja l'alter mondialisme ?
 
Henry Faÿ

10/06/2006
13:57
la mondialisation à travers les âges


<<Henry, l'echange commercial ""interpeuplade"", a commencé quand ? si l'on suit les routes de l'ambre et du fer et autres marchandises, comment peut on definir cette chose,est ce deja l'alter mondialisme ?>>

L'éclat clactonien, la pointe solutréenne, le biface acheuléen, la pointe moustérienne (différents types de tailles de silex) couvrent intégralement l'Europe, l'Afrique et l'Asie. C'est ce que je lis dans l'article d'André Leroi-Gourhan dans l'encyclopédie de la Pléiade, histoire universelle, Tome I. C'est dire que cette mondialisation ne date pas d'hier. Il y a des périodes où cette mondialisation a été interrompue. C'était en Occident entre le Ve et le Xe siècle. Cette période sans mondialisation devrait bien plaire aux altermondialistes, mais ils doivent savoir que c'était des temps barbares, des temps de violence brute et sans Etat de droit, des temps où la civilisation urbaine n'était plus qu'un souvenir et où les activités culturelles ne subsistaient que sous des formes très rudimentaires et se réfugiaient dans les monastères.


 
dom

10/06/2006
14:21
re : mondialisation, croissance, pauvreté

ah, ahhh! Henry nous aurions donc du commencer par l'histoire de l'echange des biens

peut on demontrer que des silex par leur composition typique( structures atomiques) on voyagé sur plusieurs milliers de kilometres, et que tel type de pointe provient de tel gisement ?

dans le même esprit
peut on demontrer que les techniques de tailles ont evolué par l'echange
plus facile, que nous raconte la poterie?
 
casse-croûte

10/06/2006
19:29
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Cette période sans mondialisation devrait bien plaire aux altermondialistes"

Bon cette petite allusion me signifie donc d'aller me faire foutre. J'ai passé 4 contribs à remettre en cause calmement l'opposition altermondialisme/mondialisation mais, à ce que je vois, autant pisser dans un violon pour jouer de la guitare hawaïenne.
 
guydufau

10/06/2006
21:28
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Pour faire tousser Henry :
Les gosses africains jouent au foot des rues et certains deviennent des joueurs professionnels recherchés et l'Afrique est privée de la retransmission télé de la coupe du monde.
C'est un exemple à ajouter à la liste des méfaits de la mondialisation.


 
dom

10/06/2006
23:26
re : mondialisation, croissance, pauvreté

susceptible casse croute, étonnant même, je te pensais plus fair play..., d'autant qu'en semaine j'ai du mal a suivre pour cause de taf intense, c'est vrai que j'ai un peu oublié de te répondre, et néamoins ce qui est interressant c'est de rmonter sur l'histoire de l'echange commercial et technologique, le culturel n'etant que le luxe decoulant des deux premiers.

la lecture de l'intervention de Guy provoque chez moi un vide absolu, comme absorbé par l'antimatiere je me sens absorbé par l'antireflexion, c'est un clash neuronal une sorte de no reflexion land, ou errent des fragments de journaux télévisés des années 20.
putain Guy combien de joueur de foot au prorata d'une population, tu n'as pas honte de n'offrir comme espoir qu'une place de jouer de foot, fais en des gladiateurs tant tu y es!
 
casse-croûte

11/06/2006
00:14
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Fair play je l'ai été dans ce fil, mais c'est comme jouer contre un mur de pensée unique. Le seul moyen de communiquer est de faire du trolling militant, de répéter des slogans en essayant de trouver celui qui fait "mouche" et enterre tous les autres. Henry notamment est passé maître dans cet art, il ne rate jamais l'occasion dans ses contribs de placer:

1) le non à la constitution;
2) altermondialiste=antimondialiste;
3) le niveau de vie a monté d'un dollar un peu partout donc de quoi peut-on bien se plaindre;
...
n) j'en passe et des meilleurs.

Pour le reste, la communication n'existe pratiquement pas. Toute remarque sur un de ces points est balayé d'un revers de la main. Sur le point 2, de toute façon ça ne l'intéresse pas de nuancer en regardant ce qu'il y a vraiment dans l'altermondialiste. Il préfère en rester à sa généralisation a priori, qu'il reprend quelques jours plus tard pour bien l'appuyer, comme si c'était une hypothèse de base pour ce fil.

Au bilan, c'est un fil de sourds où les aveugles, et ceux qui ne veulent pas voir, sont rois.
 
Henry Faÿ

11/06/2006
08:27
le pied-balle, paradigme de la mondialisation


<<Pour faire tousser Henry :
Les gosses africains jouent au foot des rues et certains deviennent des joueurs professionnels recherchés et l'Afrique est privée de la retransmission télé de la coupe du monde.
C'est un exemple à ajouter à la liste des méfaits de la mondialisation.>>

Obervons d'abord l'extraordinaire mondialisation du foute, bienfait ou méfait, je ne me prononcerai pas, ce n'est de toutes façons pas ma tasse de thé. Que le foute soit une monstrueuse affaire de fric, je n'ai bien entendu aucune illusion là-dessus. Comment se fait-il que le sport n'ai pas été protégé de cela, c'est une question qui me dépasse totalement. Que les retransmissions ne soient pas gratuites, on peut le concevoir, que les opérateurs n'aient pas été capables de concéder aux pays les plus pauvres des tarifs abordables, c'est effectivement une mauvaise action. Mais de là à accuser "la mondialisation", non! Mondialisation ou pas, la cupidité existera toujours. L'idée de faire de "la mondialisation" la source de tous les maux est tellement fausse que c'est une sorte de péché contre l'esprit. Je répète que pour en parler avec un minimum de pertinence il faudrait (i) envisager les effets bénéfiques de la mondialisation (ii) essayer de se représenter ce qui se passe ou se passerait en l'absence de cette mondialisation. Mais pointer du doigt un dysfonctionnement quel qu'il soit et dire de manière automatique "c'est la faute à la mondialisation" n'a aucune valeur. Je suis prêt à le redire encore quelques fois s'il le faut.



 
Henry Faÿ

11/06/2006
08:41
le champ d'analyse des altermondialistes


<<Cette période sans mondialisation devrait bien plaire aux altermondialistes"

Bon cette petite allusion me signifie donc d'aller me faire foutre. J'ai passé 4 contribs à remettre en cause calmement l'opposition altermondialisme/mondialisation mais, à ce que je vois, autant pisser dans un violon pour jouer de la guitare hawaïenne.>>

Je lis et j'écoute et ce que je lis et entends, c'est que les altermondialistes aussi sympathiques soient-ils ont une idée fixe, une seule, c'est non à la mondialisation, parfois décliné sous la forme non à la mondialisation libérale, ils n'en démordent pas. Y a-t-il chez eux un champ d'analyse un peu plus large je ne sais, il faudrait le leur demander. Je vois aussi que la mondialisation à la mongole ne les enchante pas non plus, ce qui peut se concevoir, quoique. Et la mondialisation à l'espagnole du temps du siècle d'or? Il faudra le leur demander.


 
paul

11/06/2006
09:04
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Henry, ta plus grande prétention est d'avoir une idée de ce qu'est la misère. Mais tu n'es que partiellement responsable car c'est l'opinion distribuée dans les écoles et dans les médias. Maintenant tu pourrais au moins te poser cette question à toi-même : comment, moi, qui ne suis pas un miséreux et ne l'ai jamais été qu'en des lieux que j'ignore ou que j'ai parfois entrevus sur le divan, puis-je parler de la misère ? Mais le pire dans tout cela c'est que
LE DISCOURS SUR LA MISERE EST UN DISCOURS QUI RAPPORTE.
Le fou parfois de service.
 
Henry Faÿ

11/06/2006
10:34
ce n'est pas moi qui ai écrit les misérables


<<Henry, ta plus grande prétention est d'avoir une idée de ce qu'est la misère. Mais tu n'es que partiellement responsable car c'est l'opinion distribuée dans les écoles et dans les médias. Maintenant tu pourrais au moins te poser cette question à toi-même : comment, moi, qui ne suis pas un miséreux et ne l'ai jamais été qu'en des lieux que j'ignore ou que j'ai parfois entrevus sur le divan, puis-je parler de la misère ? Mais le pire dans tout cela c'est que
LE DISCOURS SUR LA MISERE EST UN DISCOURS QUI RAPPORTE.
Le fou parfois de service.>>

Je ne veux pas raconter ma vie sur ce forum, je pourrais citer quelques expériences sous forme de message privé hfay@club-internet.fr.
En fait je n'ai pas tellement d'idée sur la misère mais j'en ai une certaine expérience. Je n'accepte pas l'idée que l'école et les médias aient une si grande influence sur ce que je pense au point d'abolir mes capacités de jugement. Justement, je n'ai aucun discours sur de la misère. C'est Victor Hugo qui a écrit les misérables, ce n'est pas moi. Je dis que la misère n'est pas poétique, c'est-à-dire plus ou moins que je me refuse d'en parler et surtout pas en des termes qui la valorisent comme c'était le cas dans la dernière émission de François Chaslin sur les SDF diffusée mercredi dernier, je voulais citer le nom du sociologue invité mais il n'est pas sur le site de l'émission. Ce que je cherche à expliquer, même si c'est une idée qui sera jugée très prosaïque, c'est que je respecte infiniment tous ceux qui nombreux sur tous les continents cherchent à améliorer leur existence matérielle et celle de leur famille. Je trouve du dernier ridicule l'idée de les mépriser au nom de je ne sais quelles idée plus que fumeuse.


 
dom

11/06/2006
12:03
re : mondialisation, croissance, pauvreté

ah ah! voila notre Paulo, quand même tu te demasques , on ne t'avait pas reconnu!
Bon Paul essaie d'etre cool, et de ne pas claquer la porte,bien il serait temps de definir ce qu'est un alter et surtout ce qu'est l'alter mondialisme.
et en fait de plan b ou autre j'essaie de voir ce qui ne releve pas du plus pur verbiage.
donne nous un site qui ne soit pas apparenté a une defense du consomateur, d'une bestiole, ou d'un objet a fonction inutile.Un site ou des gens travail a la société de demain et pas de maniere philosophique.
 
Henry Faÿ

11/06/2006
13:20
fair play


<<Fair play je l'ai été dans ce fil, mais c'est comme jouer contre un mur de pensée unique. Le seul moyen de communiquer est de faire du trolling militant, de répéter des slogans en essayant de trouver celui qui fait "mouche" et enterre tous les autres. Henry notamment est passé maître dans cet art, il ne rate jamais l'occasion dans ses contribs de placer:

1) le non à la constitution;>>

Mais oui, c'est capital, tous les discours contre la mondialisation ont en arrière fond une protestation qui n'est pas sans fondements contre l'hégémonie américaine, or si on a la moindre volonté de s'opposer à cette hégémonie, il est bien évident qu'il faut renforcer l'Union Européenne, donc que de ce point de vue le vote non était une erreur et sur ce point, on ne me répond jamais.

<<2) altermondialiste=antimondialiste;>>
Discuté dans un autre message. ce matin 8h41

<<3) le niveau de vie a monté d'un dollar un peu partout donc de quoi peut-on bien se plaindre;>>

D'une part, pour certaines personnes, celles qui n'ont connu que la pauvreté, passer de presque zéro à deux par jour, ce n'est pas négligeable.
J'ai par ailleurs précisé que ce franchissement du seuil de pauvreté n'était qu'un repère parmi d'autres. Il se trouve que j'ai une statistique un peu précise, je l'utilise.
Bien entendu, je n'ai pas écrit quelque chose d'aussi bête que "le niveau de vie a monté d'un dollar un peu partout donc de quoi peut-on bien se plaindre">>

<<Pour le reste, la communication n'existe pratiquement pas. Toute remarque sur un de ces points est balayé d'un revers de la main. Sur le point 2, de toute façon ça ne l'intéresse pas de nuancer en regardant ce qu'il y a vraiment dans l'altermondialiste.>>

Ce qu'il y a, jusqu'à preuve du contraire, chez les altermondialistes, ce sont des idées sommaires et confuses de condamnation de l'ensemble des échanges économiques, sans en envisager les côtés positifs.

<< Il préfère en rester à sa généralisation a priori, qu'il reprend quelques jours plus tard pour bien l'appuyer, comme si c'était une hypothèse de base pour ce fil.

Au bilan, c'est un fil de sourds où les aveugles, et ceux qui ne veulent pas voir, sont rois.>>

Il me semble que mes idées ne sont pas a priori, que j'apporte des atguments et qu'en fait de généralisation j'ai examiné un certain de cas.


 
dom

11/06/2006
13:46
re : mondialisation, croissance, pauvreté

c'est vrai, que c'est un fil qui avance gentillement et ou la parole est relativement fair play, henry amene des faits
on lui conteste ce qui est normal, ce qui l'est moins c'est qu'on apporte pas dans la contestation d'autres faits pouvant demontrer que henry se plante, dans l'alternative on est quasiment obligé de reconnaitre que henry a raison dans ce qu'il apporte, faute de contre argumentation tangible.
ce fil est tres interressant en ce sens, car il oblige a demontré avec des supports, pour ma part n'ayant pas de support a opposer a Henry, je suis bien obligé d'admettre la réalité de ce qu'il avance, en plus cela me fait plaisir.
 
lionel

11/06/2006
14:55
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Le problème c'est que les propos économiques d'Henry esquivent les questions politiques, un peu comme si on encense le boum économique de l'Allemagne hitlerienne sans préciser que les capitaux affluent parce que les ouvriers sont très brutalement matés par les SA (==> bas salaires, pas de grèves)

En Asie, il faudrait se pencher au cas par cas sur la durabilité des investissements. Car lorsqu'une usine s'installe dans une civilisation paysanne, pauvre mais viable, l'enrichissement (relatif) des paysans devenus ouvriers s'accompagne d'une destruction de la dite civilisation paysanne. Et lorsque l'usine ferme pour se délocaliser vers un pays encore moins cher, les habitants se retouvent ayant pratiquement tout perdu.

Accessoirement, je maintiens que les chiffres donnés par une banque, par une banque de developpement ou par un pays doivent être considérés avec précaution, sachant que ces acteurs souhaitent attirer des investisseurs


 
dom

11/06/2006
16:44
re : mondialisation, croissance, pauvreté

ou est le bassin de productivité industriel chinois? Lionel, strategiquement, je ne vois pas l'interet de mettre une usine en milieu rural et de créer les infrastrucutres d'approvisionements logistique qui s'imposent, surtout si on doit redelocaliser apres.

ce que je vois surtout, c'est l'incompetance, a savoir ne pas avoir ici des usines au top de la productivité, si il est encore concevable d'user de main d'oeuvre pour produire a la chaine c'est que la recherche d'entreprise a échouer ou n'a pas voulu investir, pendant que nos chers industriels se contentent de vendre du relooké produit par des methode des années 70, une machine a café reste une machine a café, d'autre vendent deja les consomables de demain, pour bloquer le systeme il ne reste qu'une chose faire passer le baril a 150 $.
les ramiers ne sont pas forcement ceux que l'on pense, cependant, il est des exceptions je pense notement a l'Oréal

 
casse-croûte

11/06/2006
18:29
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Oui à l'usure, il finit pas donner l'impression qu'il a raison. Il a pourtant dit sur l'altermondialisme qu'en fait il s'en foutait complétement de connaître les diverses tendances. Mais à force de répéter que altermondialisme=antimondialisme, on va finir pas croire qu'il a raison et toi tu auras même le sentiment qu'il a amené des faits concrets pour le prouver...

Sur le non à la constitution, henry, il me semble qu'il y a eu de longs fils à l'époque où de nombreuses réponses t'ont été apportées. Sur ce fil je ne sais pas si il est pertinent de revenir là-dessus, c'est bien pour ça que je ne le fais pas.

Pour l'augmentation de revenu de 1 dollar, j'ai essayé d'apporter des nuances, mais de la même façon, elles sont tranquillement repoussées et tu continues à utiliser cet indicateur sans rappeler qu'il faut le prendre avec des pincettes. Et on ne t'entend jamais utiliser d'autres indicateurs comme les différences entre premier et dernier percentiles en matière de revenus. J'avais déjà posté à ce sujet, aucune réponse, mais pour autant personne ne pense que j'ai raison...
 
paddy

11/06/2006
19:04
re : mondialisation, croissance, pauvreté

à l'instant sur FC, émission sur l'économie chinoise


 
paul

12/06/2006
07:00
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Dom, qu'est-ce que tu as contre la philosophie ? Qu'est-ce qu'une vie, qu'est-ce qu'un projet comme l'altermondialisme ou l'analyse de la mondialisation SANS philosophie ? C'est ce que j'essaie en vain de vous demander depuis que j'ai ressurgi sur ce forum.

De temps en temps, lorsqu'un épicurien à moitié démagogue vous tient des propos qui vous plaisent, vous allez même jusqu'à ouvrir un fil, mais il semble que la spécialisation soit une vache sacrée, alors que tout ce que FC faisait de bien jadis, était précisément de montrer que rien ne se passe de la pensée, et de la pensée la plus profonde.

Bien sûr, cela demande peut-être du travail, et des efforts plus fatiguants et plus angoissants que d'écouter les médias et lire les grands journaux à la mode et les quelques livres que ces mêmes journaux vous vendent selon la nature des opinions qu'ils représentent et auxquelles vous adhérez plus que moins.

Ta réponse est sans réplique possible, mais elle est contradictoire : d'un côté tu me demandes de ne pas claquer la porte, et d'autre de ne pas me manifester ici pour ce que je suis à savoir un philosophe. IL faudrait savoir. Tout ce que je peux vous dire, à toi et à d'autres, c'est que sans un questionnement permanent sur les concepts de pauvreté, de richesse, d'inégalité et de toutes ces notions qui paramètrent vos discours - et qui ne sont souvent que la répétition de vos dernières lectures et rarement le fruit d'une réflexion originale et personnelle - ce n'est pas la peine de "chercher des solutions", des alternatives aux alters et autres anti et promondialistes. Il faut avoir le courage de son utopie et surtout celui de l'humilité de reconnaître son ignorance.
Un conseil pour une bonne lecture : "La Nef des Fous", écrit par mon pays Sébastien Brant, mais je suis sûr que tu as lu ce classique, ou bien ?


 
Henry Faÿ

12/06/2006
09:47
les jeux gagnant-gagnant de l'économie


<<Le problème c'est que les propos économiques d'Henry esquivent les questions politiques, un peu comme si on encense le boum économique de l'Allemagne hitlerienne sans préciser que les capitaux affluent parce que les ouvriers sont très brutalement matés par les SA (==> bas salaires, pas de grèves)>>

Il y a des éléments très préoccupants de criminalité d'Etat en Chine, et dans d'autres pays d'Asie, le scandale est à son comble quand on apprend que les organes des condamnés à mort font l'objet d'un trafic.
Ce serait une erreur de ne pas voir les choses de manière dynamique, c'est-à-dire de ne pas considérer les évolutions passées et à venir. Le régime chinois ne régente plus la vie personnelle des citoyens comme il le faisait auparavant, même s'il continue à imposer une limitation des naissances très contraignante. Il faudrait voir si l'Etat de droit ne fait pas des progrès, ce dont j'entends parler. Mais surtout, le pari majeur est que la croissance économique changera la donne même si les ressort profonds de la société chinoise nous échappent. On peut raisonnablement espérer que dans des populations mieux éduquées, moins démunies l'aspiration à la démocratie se fera plus pressante et aussi que les relations économiques s'accompagneront d'échanges culturels qui iront dans le sens des aspirations démocratiques.

<<En Asie, il faudrait se pencher au cas par cas sur la durabilité des investissements. Car lorsqu'une usine s'installe dans une civilisation paysanne, pauvre mais viable, l'enrichissement (relatif) des paysans devenus ouvriers s'accompagne d'une destruction de la dite civilisation paysanne. Et lorsque l'usine ferme pour se délocaliser vers un pays encore moins cher, les habitants se retouvent ayant pratiquement tout perdu.>>

Je crois qu'il ne faut pas se faire d'illusions, les civilisations paysannes très peu productives ne sont pas viables. En tout cas, ce n'est pas l'usine qui les détruit, bien au contraire, ce serait une profonde erreur de le penser, ce dont ont besoin les paysans, ce sont de débouchés pour leurs produits, s'il y a du pouvoir d'achat dans les villes, c'est pour elles une chance de survie ou même de développement. Si ces civilisations rurales peuvent subsister, ce sera de toutes façons au prix d'un fort exode rural; ceci était vrai bien avant qu'on ne parlât de mondialisation. L'exode rural ne date pas d'hier et on le voit sur tous les continents. Et quand il n'y a pas d'usines, l'exode rural se produit de toutes façons et les populations se livrent dans les grandes villes, comme on le voit en Afrique à toutes sortes d'activités dites informelles, c'est une forme de perpétuation de la misère, ce sont les "colporteurs", ces hommes qui essayent de vous vendre une paire de lunette de soleil ou une boîte de kleenex au bord d'une route.

Je crois que cette idée qui revient chez mon interlocuteur d'un enrichissement acquis au détriment d'un appauvrissement, enrichissement des villes appauvrissement des campagnes, enrichissement de l'Asie, bidonvilles en Europe, l'économie vue comme un système de vases communicants, relève d'une vision extraordinairement archaïque, moyen-âgeuse, thomiste de l'économie. Nous savons depuis l'aube de la science économique que les économies ne sont pas ainsi, que les activités des uns sont les "opportunités" des autres, qu'elle est faite de toutes sortes de synergies et de jeux gagnant-gagnant.

<<Accessoirement, je maintiens que les chiffres donnés par une banque, par une banque de developpement ou par un pays doivent être considérés avec précaution, sachant que ces acteurs souhaitent attirer des investisseurs>>

Considérer les chiffres avec précaution, c'est toujours une bonne précaution mais les indices de la très forte croissance de l'Asie du Sud-Est sont de toutes façons très nombreux, sur le phénomène lui-même et son caractère massif il n'y a pas de doute possible quelle que soit la manière dont on le quantifie.




 
Henry Faÿ

12/06/2006
13:21
Madeleine Mukamabano et la Chine


<<à l'instant sur FC, émission sur l'économie chinoise>>

J'ai écouté ça, je me suis demandé comment on pouvait émettre autant de carabistouilles à la minute. Il n'y avait pas moins de quatre invités, dont un franco-chinois, ils ont tenu un discours plein de suspicion, je me disais, il va bien y en avoir un qui va dire: "mais arrêtez de dire des conneries" mais ce n'est pas arrivé. Une certaine Françoise Lemoine, a dit, oui, ils ont une forte croissance, et ça fait longtemps que ça dure mais elle avait l'air de le regretter et de considérer ça comme une maladie, elle disait il faut que ça s'arrête mais c'est bien ennuyeux, ça ne s'arrête pas! En fait, une forte croissance a comme seul inconvénient éventuel de provoquer de l'inflation, la fameuse surchauffe mais l'émission de Dominique Rousset nous apprend que la croissance chinoise actuelle ne fait pas augmenter ni les prix ni les salaires pour la raison qu'ils n'arrivent pas à monter en gamme, que se situant sur des bas de gamme ou des milieux de gamme il leur faut se battre sur les prix pour maintenir leurs positions.
Ils ont été incapables de faire la distinction élémentaire entre la croissance et ce qu'on en fait, incapables de dire les potentialités de toutes sortes qu'offrait une forte croissance. Ils ont dit que la demande intérieure n'était pas stimulée, mais nul doute que le jour où ils estimeront qu'ils ont conquis assez de parts de marché, ils s'y mettront et ils pourront le faire. Ils ont dit qu'il y avait de très gros problèmes de dégradation de l'environnement, c'est vrai, mais le jour où les chinois en auront une plus vive conscience, ils réorienteront leur croissance vers des solutions plus favorables à l'environnement et ils pourront le faire.


 
Nazdeb

12/06/2006
13:49
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Ils ont dit qu'il y avait de très gros problèmes de dégradation de l'environnement, c'est vrai, mais le jour où les chinois en auront une plus vive conscience, ils réorienteront leur croissance vers des solutions plus favorables à l'environnement et ils pourront le faire."

Voilà qui ressemble à du joli wishfullthinking...

Bien sûr, quand tous les ménages chinois auront chacun deux voitures roulant au super comme en Europe ou aux Etats-Unis, et que l'atmosphère terrestre sera deux fois plus étouffante qu'aujourd'hui, peut-être commencera-t-on à se demander s'il ne faut pas trouver "des solutions plus favorables à l'environnement". En substance : créons d'abord les problèmes, on cherchera à les régler ensuite, c'est-à-dire au moment où on réalisera qu'il fallait y penser plus tôt...



 
lionel

12/06/2006
14:39
re : mondialisation, croissance, pauvreté

<< Nous savons depuis l'aube de la science économique que les économies ne sont pas ainsi, que les activités des uns sont les "opportunités" des autres, qu'elle est faite de toutes sortes de synergies et de jeux gagnant-gagnant.>>

Certes mais depuis peu "nous" avons découvert que l'économie n'est pas une science et que les échanges gagnant-gagnant impliquent le plus souvent un tiers perdant (par ex. la collectivité, l'environnement, etc.)


 
Henry Faÿ

12/06/2006
16:02
affirmations gratuites


<<Certes mais depuis peu "nous" avons découvert que l'économie n'est pas une science et que les échanges gagnant-gagnant impliquent le plus souvent un tiers perdant (par ex. la collectivité, l'environnement, etc.)>>

Ces affirmations me semblent ne reposer sur rien.


 
Henry Faÿ

12/06/2006
16:17
le wishfullthinking


<<Voilà qui ressemble à du joli wishfullthinking...

Bien sûr, quand tous les ménages chinois auront chacun deux voitures roulant au super comme en Europe ou aux Etats-Unis, et que l'atmosphère terrestre sera deux fois plus étouffante qu'aujourd'hui, peut-être commencera-t-on à se demander s'il ne faut pas trouver "des solutions plus favorables à l'environnement". En substance : créons d'abord les problèmes, on cherchera à les régler ensuite, c'est-à-dire au moment où on réalisera qu'il fallait y penser plus tôt...>>

Comment ne pas être d'accord? C'est ce que je leur dirais si j'étais leur conseiller. Je note cependant qu'il est tout à fait normal que la perception de ces problèmes soit différente dans un pays industrialisé depuis plus d'un siècle et demi et un pays qui est en train d'accéder à ce statut, et que les priorités ne soient pas les mêmes. Il viendra bien un moment où les dangers qui nous menacent seront mieux perçus par les Chinois, je n'ai aucune raison de penser qu'ils soient incapables d'avoir une appréhension de ces questions, ils verront bien les dégâts. Il y aura aussi des jeux d'intérêts mais là on se retrouvera dans le même cas de figure que chez nous.


 
Nazdeb

12/06/2006
16:38
re : mondialisation, croissance, pauvreté

LIONEL : Certes mais depuis peu "nous" avons découvert que l'économie n'est pas une science et que les échanges gagnant-gagnant impliquent le plus souvent un tiers perdant (par ex. la collectivité, l'environnement, etc.)
HENRY : Ces affirmations me semblent ne reposer sur rien
------------------

Pour aller dans le sens des « affirmations » de Lionel, je dirai qu’il me paraît impossible qu’un acte entre deux agents n’ait pas de conséquences sur d’autres agents, comme semble le postuler la théorie économique. Ou alors qu’on me donne un exemple d’échange totalement pur qui agisse sur les deux seuls individus de façon hermétique à l’égard de leur milieu.

Des précisions sur ce "depuis peu nous avons découvert..." de Lionel seraient toutefois bienvenues.



 
Nazdeb

12/06/2006
16:51
re : mondialisation, croissance, pauvreté

HENRY : « c’est que je leur dirai si j’étais leur conseiller »

En tant que conseiller des Chinois, tu leur dirais de prendre soin de l’environnement et d’éviter de se lancer dans une politique industrielle désastreuse, autrement dit d’avoir une politique environnementale responsable digne de celle que proposent les écologistes voire les altermondialistes…
En tant que citoyen qui t’exprimes sur ce forum, tu donnes raison à leur politique industrielle qui favorise avant toute chose la croissance et la suprématie économique, quelles que soient les conséquences sur le milieu naturel.

Personnellement, je ferai tout à fait le contraire.

Comme quoi, à cette permutation de rôles près, nous pensons la même chose !
Maintenant, laquelle des deux opinions (discours pro-industrie / discours pro-environnement) semble-t-elle la plus sage ?
Personnellement, ma réponse tend à se trouver dans mon bulletin de vote...



 
dom

12/06/2006
17:22
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Cher Paul,
je t'ai déja dit que tu ne racontais pas que des stupidités, sois au moins reconnaissant de ce fait.

je pense que c'est cette phrase qui te genes "Un site ou des gens travail a la société de demain et pas de maniere philosophique."
en ce sens j'oppose la philo au pragmatisme le plus froid, sans états d'ames, si tu preferes une comptabilité ou du numerique avec une chaine de raisonnements logiques.
si tu preferes un état comptable proprement dit , sans cynisme ni inclination, qui permettent d'etablir le seuil de nuisances acceptables.
Je sais que tu es philosophe et c'est bien l'interet de la confrontation.

Je persiste a dire que ce ne sont des reactions en chaines sur une inclination precise,parfaitement quantifiable, les mecanismes de ces réactions peuvent etre provoqués par des pensées de convoitises essentiellement, donc pas de place pour la philosophie, heureusement ou malheureusement, je ne juge pas je constate.
Donc avancer une idée philosophique d'application sans calcul de ses consequences me parait tres hasardeux, le bien n'amenant pas focement le bien( tu es placé pour le savoir)c'est donc sur une "philo" arithmetique et binaire que je vois plus les choses. sinon cela se complique, et on devra avoir recours au math( la je suis largué), pour affiner encore on utilisera des constantes savament calculées, et pour finir le paradoxe fera intervenir une constante variable.

je te demande de ne pas claquer par ce que ce fil est sympathique, et que tout le monde fait un effort remarquable d'interet et de discution.

j'ai demandé plusieurs fois qu'on me definisse ce qu'est un alter mondialiste personne ne peut me repondre, je demande quel est le programme il n'y en a pas.

Tu me parles de philosophie et d'idées, depuis le temps les pensées auraient du mettre en évidences ces idées hors elle ne font que dénoncer.

Les philosophes quelqu'ils soient, serait ils comme les politiques élus sans programmes et comptant nous faires tourner en rond dans la determination de leurs idées ?

c'est un ensemble de questions qui ne font ni référence a une autre pensée ni a un ouvrage, mais qui démontre que la contestation sans solutions ne permettra pas de mettre en route les process d'un éventuel changement.
porte toi bien Paulo!

ce fil est ''achement bien
 
casse-croûte

13/06/2006
03:50
re : mondialisation, croissance, pauvreté

" (...) le jour où les chinois en auront une plus vive conscience, ils réorienteront leur croissance vers des solutions plus favorables à l'environnement et ils pourront le faire."

Ah oui c'est ce jour là que l'Inde, le Brésil, la Russie et les pays africains en forte croissance continueront à s'en foutre, tout comme historiquement l'Europe et les Etats Unis.

C'est une forme d'égalitarisme fantasmé que d'accorder aux pays en voie de développement le droit de polluer pendant leur forte croissance, tout comme les pays déjà développés l'ont fait en leut temps... Et puis ça évite aux derniers cités de se sentir obligés de contribuer à rendre le développement des pays pauvres sans conséquences sur l'environnement. Donnant-Donnant, en somme, ou plutôt ne-donnant-pas/ne-donnant-pas, certainement au bilan une forme de gagnant/gagnant.

On se refuse donc toujours, au XXIème siècle, d'inclure dans l'économie les dimensions sociales et environnementales. Pourtant avec elles, on se rendrait compte que l'économie chinoise, américaine, pour ne citer qu'elles, ne vont pas bien. Et ça pourrait être chiffré, statistiques sur les inégalités et empreintes écologiques des activités fournissent des chiffres qui permettent de juger, une fois mis face aux chiffres de la croissance.
 
casse-croûte

13/06/2006
03:52
re : mondialisation, croissance, pauvreté

PS : Et dans ce calcul, l'augmentation de revenu des plus pauvres de 1$ ou plus serait également pris en compte.
 
casse-croûte

13/06/2006
03:53
re : mondialisation, croissance, pauvreté

PS2 : c'est aussi une réponse à dom sur ce qu'est (peut-être) l'altermondialisme.
 
Nazdeb

13/06/2006
11:27
re : mondialisation, croissance, pauvreté

(nzdb) "qu’on me donne un exemple d’échange totalement pur qui agisse sur les deux seuls individus de façon hermétique à l’égard de leur milieu."
-----

Je m'aperçois seulement maintenant de cette jolie équivoque par moi commise hier... Mais dans quelque sens qu'on l'interprète le principe reste vérifié : au naturel, un échange entre deux tend toujours à avoir un effet au moins sur un troisième arf



 
Henry Faÿ

13/06/2006
11:31
je me risquerai à dire


<<LIONEL : Certes mais depuis peu "nous" avons découvert que l'économie n'est pas une science et que les échanges gagnant-gagnant impliquent le plus souvent un tiers perdant (par ex. la collectivité, l'environnement, etc.)
HENRY : Ces affirmations me semblent ne reposer sur rien
------------------

Pour aller dans le sens des « affirmations » de Lionel, je dirai qu’il me paraît impossible qu’un acte entre deux agents n’ait pas de conséquences sur d’autres agents, comme semble le postuler la théorie économique. Ou alors qu’on me donne un exemple d’échange totalement pur qui agisse sur les deux seuls individus de façon hermétique à l’égard de leur milieu.>>

Il est plus facile de raisonner sur deux agents (et plus facile pour la pédagogie) mais le raisonnement peut facilement être étendu à n. Des relations entre deux agents ont dans un premier temps un effet d'exclusion, le contrat obtenu par une entreprise de construction ne sera pas obtenu par une autre mais dans l'ensemble, les activités économiques ont des effets multiplicateurs.

Quand Lionel dit que la science économique n'est pas une science, c'est aller vite en besogne, surtout de la part de quelqu'un qui de toute évidence ne la fréquente guère. Je me risquerai à dire qu'on met sous l'appellation de science économique du scientifique et du moins scientifique. Il y a dans cette discipline des travaux vraiment scientifiques où la collecte des données et l'application des méthodes quantitatives est faite avec rigueur et c'est le plus gros des travaux il y a aussi des démarches qu'on pourrait qualifier de spéculatives, qui attendront longtemps qu'elles soient validées par les faits.




 
Henry Faÿ

13/06/2006
12:02
je n'aurais pas l'outrecuidance


<<HENRY : « c’est que je leur dirai si j’étais leur conseiller »

En tant que conseiller des Chinois, tu leur dirais de prendre soin de l’environnement et d’éviter de se lancer dans une politique industrielle désastreuse, autrement dit d’avoir une politique environnementale responsable digne de celle que proposent les écologistes voire les altermondialistes…
En tant que citoyen qui t’exprimes sur ce forum, tu donnes raison à leur politique industrielle qui favorise avant toute chose la croissance et la suprématie économique, quelles que soient les conséquences sur le milieu naturel.

Personnellement, je ferai tout à fait le contraire.

Comme quoi, à cette permutation de rôles près, nous pensons la même chose !
Maintenant, laquelle des deux opinions (discours pro-industrie / discours pro-environnement) semble-t-elle la plus sage ?
Personnellement, ma réponse tend à se trouver dans mon bulletin de vote...>>

Je ne suis pas sûre que nos votes soient si différents que ça. C'était déjà une hypothèse assez audacieuse de me voir en conseiller du gouvernement chinois, je ne vais pas maintenant m'ériger, même par la pensée, en maître de sagesse dans un pays qui pratique la sagesse depuis des millénaires et qui aurait dans ce domaine bien des choses à nous apprendre.
Je n'aurai pas l'outrecuidance de blâmer les chinois d'avoir une politique de croissance et de développement indistriel, ils luttent ainsi contre la pauvreté que les populations endurent depuis des millénaires et ils ne font que se comporter comme tous les autres peuples de la Terre. Ils sont comme les autres avides de connaître un certain bien-être et aussi cette part de liberté qu'on a quand on a quelques centaines de yuans en poche ou à la caisse d'épargne.
Je sais que la suprême sagesse, c'est le détachement des biens et le mépris de tous les signes de richesse, mais je ne vais pas faire ce type de prêchi-prêcha à des personnes qui n'ont connu que la pauvreté. La conclusion, c'est que je les encouragerais à poursuivre leur politique de croissance et développement industriel en se montrant plus attentifs à la préservation de l'environnement de leur magnifique pays, sans oublier la préservation de leur fabuleux patrimoine culturel, bien entendu qu'ils ont tant détruit.
J'avais oublié de signaler que le gouvernement chinois est celui qui a la conscience la plus aiguë des questions que pose la démographie, ce qui les a conduit à adopter la politique la plus sévère qui soit et ce n'est pas sans incidence sur l'environnement. Le surpeuplement d'un pays est bien la cause majeure de la dégradation de l'environnement.


 
casse-croûte

13/06/2006
14:03
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"J'avais oublié de signaler que le gouvernement chinois est celui qui a la conscience la plus aiguë des questions que pose la démographie, ce qui les a conduit à adopter la politique la plus sévère qui soit et ce n'est pas sans incidence sur l'environnement. Le surpeuplement d'un pays est bien la cause majeure de la dégradation de l'environnement."

C'est une blague ? L'industrie et l'automobile, c'est du second ordre pour la dégradation de l'environnement ? Soutenir la politique chinoise sur la démographie, alors là je ne te suis plus, je pense que c'est de la provocation de ta part, pour réorienter le fil vers plus de polémique.


 
Henry Faÿ

13/06/2006
16:40
la politique de l'enfant unique


<<C'est une blague ? L'industrie et l'automobile, c'est du second ordre pour la dégradation de l'environnement ? Soutenir la politique chinoise sur la démographie, alors là je ne te suis plus, je pense que c'est de la provocation de ta part, pour réorienter le fil vers plus de polémique.>>

Pas du tout et il n'y a qu'à consulter les écrits des écologistes, tous attachent la plus grande importance à la stabilisation de la population, ils appellerait de leurs voeux une baisse de la population et c'est tout à fait logique de leur point de vue, les problèmes d'environnement sont aggravés par la surpopulation, encore que ça puisse se discuter.
Ceci dit la politique chinoise de l'enfant unique est tellement autoritaire et mal acceptée par la population qu'on a du mal à l'approuver. En tout cas, on ne peut pas nier la gravité du problème.

 
dom

14/06/2006
00:08
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Paulo etant absent...

casse croute pourquoi les chinois n'auraient pas droit au devellopement automobile classique?
en pervoyant ce fait nous devrions deja avoir le vehicule de demain, fabriqué chez nous avec une technologie de pointe, hors qu'en est il, le devellopement doit passer par le même chemin que le notre si je comprend bien le fil, et nous n'avons rien a exporter.
 
casse-croûte

14/06/2006
01:37
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Mais les chinois ont le DROIT à l'automobile. Je ne parle pas d'interdire ou d'empêcher quiconque d'avoir une voiture. Le problème est que toute nouvelle solution aux problèmes économiques est vu en premier lieu comme une contrainte, des interdictions, des règles. Mois je parle de solutions positives.

Henry je veux bien des références d'écologistes qui écrivent sur le rapport population/pollution. Evidemment si ils prennent comme base un développement des pays pauvres tels qu'historiquement celui des riches, eux et moi disons la même chose. Si on ne fait rien pour que les pays pauvres trouvent un mode de développement différent que le nôtre, il y a une probabilité non-nulle qu'on aille tous dans le mur économiquement, dans l'acceptation de l'économie qui inclut l'environnement et le social (et n'exclut pas la croissance) comme variables.
 
casse-croûte

14/06/2006
01:39
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Beaucoup de fautes d'ortographe et de grammaire, désolé je ne sais pas ce qui m'est arrivé ...
 
casse-croûte

14/06/2006
01:44
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Orthographe, mais merde !

 
Henry Faÿ

14/06/2006
08:32
pas la bonne piste


<<Mais les chinois ont le DROIT à l'automobile. Je ne parle pas d'interdire ou d'empêcher quiconque d'avoir une voiture. Le problème est que toute nouvelle solution aux problèmes économiques est vu en premier lieu comme une contrainte, des interdictions, des règles. Mois je parle de solutions positives.

Henry je veux bien des références d'écologistes qui écrivent sur le rapport population/pollution. Evidemment si ils prennent comme base un développement des pays pauvres tels qu'historiquement celui des riches, eux et moi disons la même chose. Si on ne fait rien pour que les pays pauvres trouvent un mode de développement différent que le nôtre, il y a une probabilité non-nulle qu'on aille tous dans le mur économiquement, dans l'acceptation de l'économie qui inclut l'environnement et le social (et n'exclut pas la croissance) comme variables.>>

Des solutions positives, bien entendu, il y en a. Personnellement, ça me rend fou quand j'apprend que les chinois interdisent le vélo dans le centre de leurs villes pour que les voitures puissent y circuler mieux. "Un mode développement du nôtre". Laissez-moi exprimer mes doutes. Mon opinion est que les habitants des pays pauvres et des pays riches sont tout à fait les mêmes, rien ne les différencie, c'est d'ailleurs ce que disait dans l'émission du petit Nicolas un camerounais; dans ces conditions, je doute beaucoup d'un mode de développement différent. La probabilité qu'on aille tous ensemble dans le mur n'est effectivement pas nulle. Enfin, le pire n'est pas toujours sûr. Il est possible que le forte hausse des prix de pétrole changent les données de la question.


 
casse-croûte

14/06/2006
13:26
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Et tu trouves pas ça un peu frustrant et inquiétant d'attendre que le prix du pétrole nous pousse à faire évoluer des techniques qui existent déjà mais qui ne seront rentables que quand le prix du baril aura dépassé XX dollars de façon stable ??

Et tu m'oublies pas, hein, pour les références d'écologistes qui écrivent sur le rapport population/pollution, pour voir quelles hypothèses ils prennent.
 
Henry Faÿ

14/06/2006
14:05
James Lovelock, l'inventeur de Gaïa


<<Et tu trouves pas ça un peu frustrant et inquiétant d'attendre que le prix du pétrole nous pousse à faire évoluer des techniques qui existent déjà mais qui ne seront rentables que quand le prix du baril aura dépassé XX dollars de façon stable ??

Et tu m'oublies pas, hein, pour les références d'écologistes qui écrivent sur le rapport population/pollution, pour voir quelles hypothèses ils prennent.>>

Frustré je le suis, inquiet encore davantage mais que voulez-vous, cher ami, c'est pas moi qui décide.
Le Commandant Cousteau s'était un jour laissé aller à dire qu'il y avait beaucoup d'humains sur Terre ce qui avait été transformé par des esprits malveillants comme une idée qu'il fallait exterminer tous ceux qui sont en trop, ce n'est sans doute pas ce qu'il avait voulu dire.
J'ai retrouvé dans ma bibliothèque un livre de Guy Sorman, les vrais penseurs de notre temps, composés d'intervious. Dans ce livre, il y a une interviou de l'écologiste britannique, très critique à l'égard des écologistes, et qui plaide pour l'énergie nucléaire, James Lovelock, celui qui a inventé le concept Gaïa, du nom de la déesse grecque qui personnifie notre planète. Gaïa, c'est la métaphore par laquelle il désigne le tout indissociable formé par l'ensemble biosphère et atmosphère, vivant et non vivant et qui est selon lui capable de propriétés d'autorégulation très importantes mais que les activités humaines risquent d'outrepasser.
Sur la surpopulation, voici ce que dit James Lovelock:
"Dans l'histoire de Gaïa, aucun être vivant n'a longtemps dépassé les limites de sa niche écologique sans qu'un prédateur apparaisse et rétablisse l'équilibre. Chez les hommes, comme il est clair que tous les efforts volontaires de contrôle des naissances ont échoué (ce point de vue exprimé dans les années quatre-vingt n'est plus d'actualité), il faut s'attendre à l'apparition d'un prédateur: une maladie, peut-être, ou une gigantesque famine causée par la désertification des zones tropicales".
Autrement dit, le salut par la catastrophe.

 
dom

14/06/2006
23:27
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Il est possible que le forte hausse des prix de pétrole changent les données de la question.
Je pense que c'est la solution, mais cela va devinir plus cher d'aller bosser que de rester a la maison, a moins qu'on sorte de la recherche la technologie adaptée.
Un des solution hors recyclage des emballages est la consigne, ce ne sera pas createur d'emploi car on deplacera la fabrication de poche sur de la consigne, mais cela presentra l'avantge de ne pas saturer les incinerateurs et deplacera les couts de gestion des ordures sur le privé.
 
casse-croûte

15/06/2006
02:36
re : mondialisation, croissance, pauvreté

J'ai commencé à lire ce livre il y a un an à peu près, les vrais penseurs de notre temps. Je n'ai plus de souvenirs précis mais si ma mémoire est bonne le livre est divisé en chapitres écrits par différents auteurs, scientifiques, philosophes, l'auteur principal présentant brièvement chacun d'eux et faisant le liant entre leurs interventions.

J'avais trouvé ce bouquin faiblard, et ne présentant que des points de vue particuliers, sans contrepoints. Mais j'avoue ne pas l'avoir lu entièrement, déçu que j'étais.

En ce qui concerne Lovelock, encore une fois, la surpopulation n'est pas vraiment le problème en soi, c'est surtout le mode de vie des populations développées ou en voie de développement qui posera problème. Et la catastrophe qui régulera cela pourrait bien ne pas être autre chose que les conséquences de ce mode de vie, tout simplement...
 
casse-croûte

15/06/2006
03:01
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Sur le prix du pétrole moi j'ai un problème avec ça. Quand le pétrole était incroyablement peu cher, on se réfugiait derrière ce prix très bas pour ne pas pousser d'autres formes d'énergie (polluantes ou non d'ailleurs).

Cela fait maintenant quelques mois que les plafonds sont enfoncés les uns après les autres, et c'est maintenant derrière la volatilité du prix qu'on se réfugie pour laisser les alternatives dans les cartons. En effet le prix du pétrole dépend de toutes sortes de choses et finalement bien peu des réserves qu'il reste dans le monde. C'est de toute façon dans l'ordre des choses, car on n'a qu'une idée vague de la taille de ces réserves, de plus celle-ci varie en fonction des techniques considérées comme viables pour l'extraire. On en revient donc à la variable prix, à savoir que pour estimer les réserves il faut déterminer quel sera le prix du pétrole pour une technique donnée et tenir compte de tous les autres éléments qui jouent dans le prix final du baril. Deux paramètres impossibles finalement à prévoir, ce qui signifie que personne ne sait où on en est par rapport au "peak oil".

Dans ces conditions, il est à mon avis probable qu'on carbure au pétrole au plus loin qu'il est possible avec des techniques raisonnables, car ce n'est qu'à ce moment là qu'on sera sur d'avoir largement dépassé ce fameux pic. Et connaissant la faculté de la technique à s'améliorer elle-même et pour des coûrs toujours plus bas, je ne pense honnêtement pas que l'économie soit un garde-fou suffisamment solide contre une pollution irréversible à long terme.

L'atout du nucléaire tient en ce qu'il résulte historiquement de l'association entre un processus militaire et un processus industriel. Ceci signifie qu'il bénéficie d'un financement public important et fluctuant peu en fonction du contexte économique. Sa faiblesse est qu'il souffre d'un point d'arrêt dans son processus de développement qui l'empêche de trouver des applications dans l'un des domaines les plus energivores du mode de vie des gens : les moyens de transport. Il produit en effet de l'énergie sous forme d'électricité et il a toujours manqué un medium permettant de translater cette énergie aux éléments autonomes que sont les moyens de transport. Je veux parler des accumulateurs. Le transport ferroviaire en europe et au japon est un contre-exemple à cela, mais parce qu'il n'est pas très autonome (il suit les rails ...). Mais pour des automobiles, des camions, des avions, des bateaux, l'autonomie est obligatoire.

A mon avis ce point d'arrêt s'explique par l'absence d'intérêts militaires dans cette terminaison. Seul la branche "espace" y a des intérêts, mais voilà bien une branche où la minimisation des coûts est le dernier des soucis (considéré, mais en dernier). Donc le convergence militaro-industrielle est cassée à cet échelon, qui est tout entier laissé aux bons soins de l'industrie. Et du point de vue strictement industriel, le marché impose le pétrole, qui permet de très bas coûts, utilise des techniques déjà longuement rôdées, et émet des polluants qui font moins peur aux gens à court terme comme à long terme.
 
Henry Faÿ

15/06/2006
14:01
plus d'un facteur


<<En ce qui concerne Lovelock, encore une fois, la surpopulation n'est pas vraiment le problème en soi, c'est surtout le mode de vie des populations développées ou en voie de développement qui posera problème. Et la catastrophe qui régulera cela pourrait bien ne pas être autre chose que les conséquences de ce mode de vie, tout simplement...>>

Je vois que dans ce forum, il est difficile de faire entrer dans un raisonnement plus d'un facteur. Que la dégradation de l'environnement dépende (i) de la population (ii) du mode de vie de cette population (iii) de toutes sortes d'autres facteurs, cela semble excéder les capacités d'entendement de quelques uns de mes interlocuteurs. Quand on lit l'interviou de Lovelock, cela ne fait aucun doute. Lovelock écrit que l'écologie se définit avant tout comme un bon usage du sol, qui relativise les problèmes de surpeuplement. Il dit bien relativise en non pas abolit.
Pour ce qui est de la catastrophe, la prophétie de Lovelock s'est réalisée au Rwanda où le mode de vie a touours été très frugal.

 
dom

15/06/2006
23:27
re : mondialisation, croissance, pauvreté

non henry on peut facilement raisonner
l'ecxes d'une matiere ou d'un corps provoque un desequilibre, le point de desequilibre se definit dans le seuil d'acceptation ( tolerance serait repris par les neuneus), l'acceptation peut etre la resignation en ce sens les pauvres acceptent d'etre pauvre.
casse croute
A mon avis ce point d'arrêt s'explique par l'absence d'intérêts militaires dans cette terminaison. la tachnologie militaire semble faire avancer le drone, et son autonomie son silence depends de ce type de recherche.

mais je vais faire plus politique et te poser une question a toi ou a qui veux bien repondre.

comment transformer la TIPP de ces energies, le gouvernements seraient ils peu enclin a reconvertir cette manne, a qui confierait ton la distribution de ces énergies..
 
casse-croûte

16/06/2006
14:51
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Henry, il semble aussi difficile d'expliquer que certains facteurs sont prépondérants. Le mode de vie a un gros impact sur la dégradation de l'environnement, et la surpopulation en a bien moins pour le moment. Ce sont les Etats-Unis qui sont les plus gros pollueurs aujourd'hui, et ça n'a rien à voir avec l'augmentation de leur population.
 
paul

20/06/2006
09:47
re :mondialisation, croissance , pauvreté

Mon cher Dom,
Je vais te faire un aveu : je ne comprends strictement rien à ce que tu m'a adressé un peu plus haut. On peut en conclure que je suis totalement incompétent , que je suis une sorte d'analphabète prétentieux qui ne songe qu'à mettre sa spécialité, la philosophie (ce qui dans son énnoncé est faux car on ne peut pas être "spécialisé" en philosophie, on peut tout juste faire de cette "discipline" un méier, ce qui n'a été que très rarement le cas dans ma vie) à toutes les sauces et qui devrait tout expliquer). Je te demandes de relire cet extrait du texte que tu m'adresses :

"Je persiste a dire que ce ne sont des reactions en chaines sur une inclination precise,parfaitement quantifiable, les mecanismes de ces réactions peuvent etre provoqués par des pensées de convoitises essentiellement, donc pas de place pour la philosophie, heureusement ou malheureusement, je ne juge pas je constate.

Je ne peux pas accuser ton style un peu broussailleux et
peu compatible avec la clarté exigée parle sujet, j'admire les autodidactes et j'ai toujours cherché à les comprendre au-delà de la justesse logique de leurs écrits, mais il y a une erreur de fond qui ne passe pas dans cette proposition : tu dis "provoquée par des pensées de convoitises essentiellement, donc pas de place pour la philosphie". Tu saisis immédiatement la contradiction : invoquer des "pensées de convoitises" ne peut pas se concevoir sans une conceptualisation de base à la fois de l'assemblage des mots "pensées" et "convoitises" et l'exclusion de la discipline de "pensée" qui précisément, s'applique à analyser et à donner des définitions de tous ces mots. La convoitise est un affect, une passion dirait Spinoza, et au grand jamais une "pensée". Affirmer, donc, que le comportement humain est déterminé par un affect est une affirmation hautement philosophique, un choix philosophique sans nuances et qui rejoint, d'ailleurs, le fond de la pensée néo-libérale. L'idée d'un marché qui s'autorégule par du postulat que la convoitise est le moteur unique du comportement humain.

Voilà. Je voulais, en te faisant part de cette analyse, seulement te montrer que toi-même tu es piégé par la science qui se soucie essentiellement de la pensée. Et, bien sûr, qu'on ne peut pas spéculer sur le ocmportement des "masses" ou des individus sans opérer de tels choix moraux et donc philosophiques.

Je te laisses méditer et je serais très content que tu me répondes en toute simplicité et sans croire que d'une manière ou d'une autre, je me moque de toi ou de ton "incompétence". Dans la vie, il n'y a pas d'incompétence, il n'y a que la science et la technique qui exige cette qualité, dans un mépris ou une indifférence totale par rapport aux buts et aux "convoitises" de l'être humain.

bien à toi
polo



 
paul

21/06/2006
05:55
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Pour montrer que je ne me désintéresse pas du sujet, sur le fond. Dans le livre-référence que tout le monde connaît, je suppose, "La Mondialisation et ses Ennemis" de Daniel Cohen, se trouve précisé, chiffres à l'appui que, je cite page 84 : -"une fois éliminé le commerce avec les autres pays européens, le France échange moins de 10 % de son PIB &vec le reste du monde". Cohen termine ce chapitre par cette pirouette amusante et très juste à mon sens :-"Pour nous, pays riches, la mondialisation est en grande partie imaginaire, elle est peut-être "notre" imaginaire"-. Génial !

Oui c'est une intuition géniale que Cohen, malheureusement ne développe par la suite que par fragments comme si sa découverte lui brûlait les doigts, ses doigts d'économiste spécialisé. Or, ce dont souffre la science économique, c'est précisément de sa spécialisation. Il suffirait d'inventer (mais ça doit exister, tout existe, il suffit de le trouver là où se trouve ce qu'on cherche, par exemple en l'occurence chez Levy-Strauss ou Mauss) une psycho-économie de l'échange pour comprendre pourquoi les Européens préfèrent leur marché intérieur au fameux « marché mondial ». Car les chiffres qui concernent ici la France s'appliquent à tous les autres pays des Quinze, parfois en pire, et il est trop tôt pour apprécier la situation des Dix « petits nouveaux ». J'ai lu autrefois, et déjà cité ici d'ailleurs, que le marché européen n'échangeait que 8% de son PIB avec le reste du monde. Nous sommes pratiquement autarciques, ce qui n'est pas rien, loin de là.

Pour arriver à la compréhension objective de ce phénomène étrange, si on le compare à la mondialisation du 19ème siècle, il faudra faire appel aux historiens, des historiens qui devront s'attacher, comme tout bon psychanalyste, à reconstituer le passé affectif de l'Europe et soupeser son poids causal au regard des ratio classiques de l'économie. En fait, reconstruire le sujet « inconscient » Europe. Pas une mince affaire, et pourtant on peut, sans se tromper de beaucoup, couper par des chemins de traverse et arriver rapidement à quelques conclusions évidentes : l'Europe s'est construite bien avant le projet « conscient » que l'on attribue à quelques pionniers de la géopolitique de l'après-guerre. Elle s'est construite sur une réalité affective faite de crises sans fin, de violences allant jusqu'au pire, en gros elle s'est faite sur deux piliers : les guerres de Religon et les guerres de Successions qui ont cédé leur place à ce qu'on appelle aujourd'hui le désir d'hégémonie. Cette évolutione est liée, évidemment, à la transformation des « zones successoriales » en « nations » dotées de frontières incontestées et d'une langue dite « première » (comme les Arts de Chirac).

Parmi les traumas fondamentaux, on peut citer la première guerre mondiale, certes en modèle réduit, à savoir la guerre de 1870, conflit qui fut en réalité la parturition et l'accouchement de l'Allemagne unifiée. Comme quoi le génie politique est celui qui sait viser juste en faisant semblant de viser faux, comme l'a si bien fait Bismarck. Certains affirment que la première guerre mondiale a été la Guerre de 7 ans. Pourquoi pas ? Elle rassemble en effet la presque totalité des pays de l'ancien Saint Empire Romain Germanique, un peu comme le conflit du Katanga (allusion à l'intention de Henry) a mis aux prises des pays alliés, et pas par n'importe quelle Alliance car il s'agissait de l'OTAN soi-même, excusez du peu. Pendant cette brêve colère des grandes puissances, on a même été jusqu'à assassiner Dag Hammarskjoeld, le Secrétaire Général de l'ONU qui avait commis l'imprudence d'aller mettre son nez dans l'affaire. Crime évidemment constesté par ses auteurs que l'on soupçonne arrivés directement d'une banlieue de Washington qui s'appelle Langley. Vous connaissez ? Je cite ce futur « détail » del'histoire du Congo sortant à peine de sa belgitude, car précisément le pense qu'il fait partie des traumatismes inconscients qui font encore aujourd'hui l'histoire de cette zone d'intense activité hégémonique de droite, du centre et de gauche. Pauvre Kabila !!! Il a sur les bras deux cadavres qu'il ne sera pas facile de déménager de leurs placards, Lumumba et Hammarskjoeld, deux ardents défenseurs de la paix et de la liberté, deux martyrs de NOS valeurs.......

Tout cela pour vous redonner confiance en cette Europe que trop d'entre-vous voient déjà en bouillie à cause de quelques référendums qui ont mal tourné, ou bien tourné, qui sait ? Ce n'est pas l'endroit pour prendre position car ces faits ne sont pas encore arrivé dans le centre de Tri de l'Inconscient européen, et d'ici là, on assistera encore à bien des actions en apparence destinées à X et produisant en réalité un bel Y. Nous avons aussi nos Bismarck, ne soyons pas si pessimistes. Il y a des divorces qui se terminent par des réconciliations bien plus solides que la plupart des coups de foudre : l'image de Mitterrand et de Kohl à Verdun, qui me fait toujours penser, je ne sais pas pourquoi, au plus grand génie du cinéma comique muet Buster Keaton, est un acte manqué au répercussions bien plus réussies que n'importe quel Accord à la Commission ou au Conseil. L'histoire n'avance pas au coups de canons ou de bourses, mais selon des harmonies conquises au prix fort qui, pour cette raison, s'ancrent plus profondément dans la boue de la réalité que n'importe quelle action aussi spectaculaire (en réalité uniquement destinée au spectacle) que la chute des TwinTowers.

Vive la science économique revue et corrigée par la psychanalyse historique !

popol






 
dom

21/06/2006
23:56
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Paul, c'est que en ce moment, je n'ai pas trop le temps de te répondre, en cemoment je suis dans les prises de tete de l'ISO, des fiches de progres et l'audit, je rame et je ne sais pas trop par quel bout me l'attraper, un monde nous sépare Paul effectivement le travail, la production et la rentabilité face a la philo, cela pese tres peu en fin de mois et ne nourri personne, hormis quelques factieux de la Republique supposés penser a ma place et ameliorer mon ordinaire en réalisant la vente de leur propre fond de commerce sous forme picturale et ecrit sur un support volatile, ces derniers ne tarderont pas a changer, de maniere a, comme l'iso, faire vivre le systeme, tout n'est que buisness, fi des ermites et autres penseurs detachés et retirés des biens materiels, la philo est devenue un buisness, peut etre que, toi, Paul, est un survivant d'une autre époque ou la pensée même fausse avait le mérite d'etre sincere et avait pour but l'amelioration de la condition humaine.
Force est de constater que la philo tout comme certain type d'economie sont un echec humain, puisqu'elles n'ont pu empecher le pire, voir l'ont provoqué, a part la création de l'Europe sous syteme capitaliste de consomation, je ne vois pas ce qui a amené un progres.

difficile de faire plus clair, pour ma part, cependant toi qui est sensé penser pour moi et determiner ce que doit etre ma meilleure façon d'exister en correlation avec mes congeneres, prend en compte qu'un lave vaisselle c'est plus de temps libre et pas forcement un moyen de pollution ( c'est donné a titre d'exemple)
salut mon Paulo!
a+
 
Henry Faÿ

22/06/2006
19:44
erreur de perspective


<<Pour montrer que je ne me désintéresse pas du sujet, sur le fond. Dans le livre-référence que tout le monde connaît, je suppose, "La Mondialisation et ses Ennemis" de Daniel Cohen, se trouve précisé, chiffres à l'appui que, je cite page 84 : -"une fois éliminé le commerce avec les autres pays européens, le France échange moins de 10 % de son PIB &vec le reste du monde". Cohen termine ce chapitre par cette pirouette amusante et très juste à mon sens :-"Pour nous, pays riches, la mondialisation est en grande partie imaginaire, elle est peut-être "notre" imaginaire"->>

Je ne serais pas forcément contre l'idée que la mondialisation serait plus qu'on ne le croit imaginaire, en tout cas ce que je trouve idiot, c'est d'en faire, ce que font même s'ils ne le disent pas comme ça les altermondialistes, un phénomène maléfique (cf le fil les dégâts de la mondialisation + croissance, mondialisation, pauvreté et quelques autres).

Je me souviens qu'on en avait déjà parlé, j'essayerai de retrouver le fil, ce "moins de 10% du PIB échangé avec le reste du monde" ne saurait en aucun cas être considéré comme une petite quantité. Parce que 10% du PIB, c'est une masse absolument énorme. Considérez le nombre d'emplois en jeu, les salaires versés, les profits, considérez surtout les secteurs les plus concernés, pour certains ça doit pouvoir atteindre les 80% (je dis ça au hasard), considérez le caractère plus ou moins stratégique de ces secteurs, considérez aussi les potentialités de croissance de ces flux d'échange, considérez l'importance de ces secteurs pour certaines économies régionales, considérez les relations de personne à personne, les enjeux culturels, vous ne pourrez absolument pas traiter ces échanges comme négligeables.



 
shhh

22/06/2006
20:13
re : mondialisation, croissance, pauvreté



zzzzzzzzzzzz.............



Excusez moi, mais à relire votre 12989ème contrib sur le même sujet, dans les mêmes termes, et avec les mêmes arguments, je me dis que c'est soit de la propagande, soit une véritable incapacité à sortir de vos shemas gnangnan alimentés par la lecture quotidienne du Monde et des best-sellers du jour.
Une réponse à Paul aurait sans doute été intéressante, mais là.... La croissance zzzzzzzz l'économie zzzzzz le pib zzzzzzz la Chine zzzzzzz la mondialisation zzzzzz

J'imagine que je suis rasoir aussi, mais sans doute moins prolixe, et sûrement moins soumise.

 
shhh

22/06/2006
22:24
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Pour répondre à Paul, je crois qu'il n'y a pas besoin de chercher dans la psycho-économie la construction de l'Europe. On pourrait ausssi l'attribuer au long travail de l'Eglise, qui intervenait directement sur les alliances avec ses moyens loin d'être dérisoires, et ce depuis qu'elle s'est donnée pour mission de ramasser l'empire romain décomposé, et de canaliser les ardeurs des envahisseurs.
Je dis on pourrait, parce que l'histoire n'est pas une science.
Je persiste pourtant à penser que l'économie est un reflet des relations sociales. Et qu'elle permet d'appréhender les formes successives du pouvoir. Enfin disons à des degrés divers, et pour autant que la puissance n'a pas d'autres sources d'inspiration que l'économie.
Les dernières guerres européennes, en affaiblissant considérablement l'europe, ne lui ont donné que le choix de reprendre cette construction sans cesse interrompue.
Reste que le dernier traité constitutionnel proposé était d'une rare indigence.
 
guydufau

23/06/2006
20:12
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Je veux bien essayer de répondre à Polo.
D'abord, le livre de Daniel Cohen "la mondialisation et ses ennemis" est-il vraiment un livre référence? "Ce dont souffre l'économie c'est sa spécialisation" dit Polo. Est-ce que Daniel Cohen ne contribue pas à cette souffrance?
Pour trouver des explications, et à fortiori des conséquences, à la folie joyeuse des européens allant au massacre la fleur au fusil, il faut avoir des qualités bien énigmatiques!
 
paul

24/06/2006
05:32
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Henry, tu raisonnes comme si les 10% en question étaient forcément à passer par pertes et profits ! Pas du tout, ce n'est qu'une indication de la quantité de dépendance apparente de l'Europe par rapport au reste du monde, mais ne signifie aucunement qu'il s'agit de s'en passer : c'est ce qu'on appelle un cas-limite, des cas qui ont défrayé l'histoire plus d'une fois, au point de convaincre les Suisses de rester en permanence totalement autonomes du point de vue alimentaire. C'est le seul pays au monde, à ma connaissance, qui a donné un cadre juridique à cette forme d'autarcie. En fait c'est la suite logique de leur attitude pendant la dernière guerre : juste avant le début des hostilités, ils se sont empressés de piéger la totalité de leurs montagnes rendant leur pays invincible du point de vue terrestre et même aérien, les bunkers étant déjà prêts sous les Alpes propices.

C'est une image pour montrer que derrière les chiffres du commerce se profile toujours une réalité géopolitique et des menaces de violence dont un certain Bush n'est pas avare lorsqu'il évoque l'Iran ou la Corée du Nord, comme s'il avait un pouvoir de droit divin sur le destin de ces pays. Osons aller plus loin et demandons-nous en quoi se légitime le TRaité de Non-Prolifération nucléaire ? En gros les membres de l'OCDE exercent un droit régalien qui n'est qu'une plus-value de la victoire de 1945, mais qui ne possède aucun fondement moral ou juridique sérieux autre que quelques signatures obtenues à l'arrachée et la plupart du temps sous la menace. Lorsqu'un pays (l'Inde par exemple) se sent assez fort pour rompre cette servitude politique, il ne se gène absolument pas, quitte à s'agréger par la suite et par oppotunisme au groupe dominant. Machiavel de loin pas mort.

Là où tu exagères vraiment c'est dans ton mépris pour le poids des 90% restant : parce que cette masse représente notre indépendance réelle qui nous autorise par exemple à refuser d'aller en Irak faire les zouaves sous la botte américaine et britannique. Entre la France et l'Allemagne, c'est un tout autre son de cloche, car c'est 50/50, ce qui fait de nos deux pays une seule zone économique, garantie absolue de la fameuse paix perpétuelle de Kant. C'est curieusement un cas où s'applique magnifiquement le principe d'Adam Smith, c'est à dire un cas où le marché dame le pion au politique qu'il contraint à l'harmonie. On peut d'ailleurs étendre cette conjoncture à l'Europe des Quinze ; il ne reste qu'à expérimenter l'intégration des Dix autres, ce qui demeure délicat, je le reconnais.

Le poids de l'économique est d'ailleurs tel, qu'il autorise des bizzareries dont on n'aime pas parler : par exemple le fait qu'en 1917 l'Angleterre continuait de fournir des armes aux Allemands alors que leurs soldats s'entre-égorgeaient
dans les tranchées. Même phénomène pendant la 2ème où IBM tournait à fond non loin des camps d'Auschwitz ! On n'est pas grand chose dans ces cas-là, d'où l'importance de l'autarcie et la nécessité de protéger ce qui doit l'être sans états d'âme. Ca me rappelle toujours les British qui réveloppaient des théories libérales sans fin tout en verouillant leur marché, asphyxiant leurs propres colonies et ruinant l'Inde.

Conclusion : bien sûr qu'il faut encore diminuer cette marge de dépendance, pourquoi crois-tu que le problème de l'énergie prend tellement de place dans l'affairement général actuellement ? Il reste que s'il le faut, nous nous contenterons des 90%, nolens volens. Et il est vraisemblable que nous y soyons un jour contraints, un jour pas si lointain qu'on pourrait le penser et ce, malgré la Coupe du MOnde de Football.
vale

 
paul

24/06/2006
05:47
re : mondialisation, croissance, pauvreté

à l'intention de shhhhhhhh : relis bien mon texte, l'influence de la religion y est clairement mentionnée, elle aura été un ciment bien plus solide que les plus grandes victoires militaires, car celles-ci demeurent la plupart du temps sans lendemain, alors que la religion s'empare de la part la plus intime de l'être humain, son souci ontologique.

Oui, c'est bien la cohérence du Christianisme qui, à l'instar des piliers en bois qui soutiennent la cathédrale de Strasbourg, ont soutenu l'idée de l'Empire Romain Germanique. Mais comme les bois de Srtasbourg, la religion a pourri à cause de la baisse du niveau de la nappe phréatique que constitue le recul de la Foi et des croyances. Mais cela a été, et donc, d'une certaine manière demeurera à jamais, c'est cette perennité qui fait la différence avec des continents sans Histoire métaphysique. Là où l'homme a pensé son ek-sistence en commun, là existe une communauté.
salut et frat.
p
 
shhh

24/06/2006
15:45
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Paul, et bien que ce ne soit pas le sujet du fil, je voudrais dire ceci à propos d'Europe et de ciment:
Je pense que le christianisme avait d'autres fondements que la foi; la théologie qui s'est attachée à ériger solidement un monde unitaire, et la traduction de cette pensée à travers justice, économie et exercice du pouvoir. La foi n'est qu'accessoire dans l'histoire. C'est même une notion anachronique. Et la croyance découle de l'utilité d'une telle théologie. Saint Thomas d'Aquin, Albert le Grand, ce qu'ils établissent, ce sont des traités de droit et d'économie. Ils régulent un système social qui tient compte de la place qu'occupe chaque individu, de ses droits et de ses devoirs hérités des vieilles structures. Son grand oeuvre au christianisme, c'est d'avoir su installer par la théologie de nouvelles relations sociales issues des modes tribaux des barbares installés sur les débris d'un empire. Et ceci à une époque où la nation n'existait pas, et où l'échelle de réflexion était l'europe . Et aussi où le lien fondamental était la féodalité, complexe réseau de liens très forts que le christianisme a eu l'intelligence d'intégrer.
Il n'était pas nécessaire d'exiger la foi, tant le ciment dont tu parlais était solide.

Ma critique à l'égard de la philosophie, c'est de vouloir penser le pouvoir comme extérieur à son objet, ce dont la théologie se gardait bien. C'est pour ça qu'elle échoue à donner autre chose que des satisfactions esthétiques ou morales.
Il existe c'est vrai, une économie de spécialistes, autant qu'il existe une philosophie de spécialistes, et ces deux disciplines ont au moins ceci de commun qu'elles sont vouées désormais à servir des intérêts qui ne sont plus ceux de la communauté des hommes.
Voilà en substance ce que te disent tes détracteurs, quand ils te parlent de leur travail et de leurs préoccupations.

Bon, allez, je vais partir pour Saturne, et qu'on n'en parle plus.
 
Henry Faÿ

24/06/2006
20:49
derrière les chiffres du commerce


<<Henry, tu raisonnes comme si les 10% en question étaient forcément à passer par pertes et profits !>>

Non seulement je ne le pense pas mais j'ai fortement suggéré le contraire, j'ai peur d'employer une formule toute faite et un peu pédante, mais elle me vient à l'esprit les 10% (ou moins) font système avec le reste.

<<Pas du tout, ce n'est qu'une indication de la quantité de dépendance apparente de l'Europe par rapport au reste du monde, mais ne signifie aucunement qu'il s'agit de s'en passer>>

Je suis bien d'accord mais ce n'est pas à toi, c'est à ces énergumènes qui se disent altermondialistes qui vont sans doute bientôt disparaître du paysage que je m'en prends, si on les écoutait mais je doute qu'ils sachent très bien ce qu'ils veulent et qu'ils soient très cohérents, c'est dans ces 10% qu'est le mal, ce qui, dit comme ça, a l'air je le reconnais passablement absurde.

<<C'est ce qu'on appelle un cas-limite, des cas qui ont défrayé l'histoire plus d'une fois, au point de convaincre les Suisses de rester en permanence totalement autonomes du point de vue alimentaire. C'est le seul pays au monde, à ma connaissance, qui a donné un cadre juridique à cette forme d'autarcie. En fait c'est la suite logique de leur attitude pendant la dernière guerre : juste avant le début des hostilités, ils se sont empressés de piéger la totalité de leurs montagnes rendant leur pays invincible du point de vue terrestre et même aérien, les bunkers étant déjà prêts sous les Alpes propices.

C'est une image pour montrer que derrière les chiffres du commerce se profile toujours une réalité géopolitique et des menaces de violence dont un certain Bush n'est pas avare lorsqu'il évoque l'Iran ou la Corée du Nord, comme s'il avait un pouvoir de droit divin sur le destin de ces pays.>>

"Derrière les chiffres du commerce se profile toujours une réalité géopolitique et des menaces de violence". Mais bien entendu, ai-je dit autre chose? Derrière les chiffres, dont entre parenthèse on pourrait se passer si on était entre "gentlemen" (si on se faisait un peu confiance), il y a des foules et des foules de choses qui ne sont pas quantifiables, ou du moins pas intéressantes à quantifier, par exemple le mariage d'un ingénieur de Peugeot expatrié en Chine avec une chinoise et la progéniture qui en résultera.

<<Osons aller plus loin et demandons-nous en quoi se légitime le TRaité de Non-Prolifération nucléaire ? En gros les membres de l'OCDE exercent un droit régalien qui n'est qu'une plus-value de la victoire de 1945, mais qui ne possède aucun fondement moral ou juridique sérieux autre que quelques signatures obtenues à l'arrachée et la plupart du temps sous la menace. Lorsqu'un pays (l'Inde par exemple) se sent assez fort pour rompre cette servitude politique, il ne se gène absolument pas, quitte à s'agréger par la suite et par oppotunisme au groupe dominant. Machiavel de loin pas mort.>>

Il n'est pas question que la ruse en politique meurre jamais, Machiavel réinterprété ou pas Machiavel. Il y a quand même une légitimité à ce traité de non-prolifération. Jusqu'à présent, l'arme atomique depuis Nagasaki n'a pas fait de dégâts importants à part, mais ce n'est pas négligeable des pollutions radio-active. Elle reste très menaçante, c'est pourquoi il est salutaire de limiter le club et effectivement le club ne s'est pas étendu comme il aurait pu le faire. Je vois que même les membres du club ont été génés aux entournures, la France a finalement été obligée de renoncer à ses essais.

<<Là où tu exagères vraiment c'est dans ton mépris pour le poids des 90% restant : parce que cette masse représente notre indépendance réelle qui nous autorise par exemple à refuser d'aller en Irak faire les zouaves sous la botte américaine et britannique. Entre la France et l'Allemagne, c'est un tout autre son de cloche, car c'est 50/50, ce qui fait de nos deux pays une seule zone économique, garantie absolue de la fameuse paix perpétuelle de Kant. C'est curieusement un cas où s'applique magnifiquement le principe d'Adam Smith, c'est à dire un cas où le marché dame le pion au politique qu'il contraint à l'harmonie. On peut d'ailleurs étendre cette conjoncture à l'Europe des Quinze ; il ne reste qu'à expérimenter l'intégration des Dix autres, ce qui demeure délicat, je le reconnais.>>

Je ne vois pas où j'ai exprimé du mépris à l'égard des 90% restants. Si les 10% sont énormes, à plus forte raison neuf fois plus. En fait, je suis d'accord avec ce qui précède.

<<Le poids de l'économique est d'ailleurs tel, qu'il autorise des bizzareries dont on n'aime pas parler : par exemple le fait qu'en 1917 l'Angleterre continuait de fournir des armes aux Allemands alors que leurs soldats s'entre-égorgeaient dans les tranchées.>>

Retrouver la source. Cette trahison caractérisée a-t-elle vraiment eu lieu?

<<Même phénomène pendant la 2ème où IBM tournait à fond non loin des camps d'Auschwitz ! On n'est pas grand chose dans ces cas-là, d'où l'importance de l'autarcie et la nécessité de protéger ce qui doit l'être sans états d'âme. Ca me rappelle toujours les British qui réveloppaient des théories libérales sans fin tout en verouillant leur marché, asphyxiant leurs propres colonies et ruinant l'Inde.>>

La contradiction est flagrante et peut-être du même ordre que celle que dénonce Joseph Stiglitz qui explique qu'on libéralise quand ça arrange les pays riches et qu'on maintient les réglementations quand ça ne les arrange pas et que ça pourrait profiter aux pays pauvres. Je crois que les auteurs libéraux ont été assez cohérents pour ne pas être de chauds partisans des relations économiques de type colonial.

<<Conclusion : bien sûr qu'il faut encore diminuer cette marge de dépendance, pourquoi crois-tu que le problème de l'énergie prend tellement de place dans l'affairement général actuellement ? Il reste que s'il le faut, nous nous contenterons des 90%, nolens volens. Et il est vraisemblable que nous y soyons un jour contraints, un jour pas si lointain qu'on pourrait le penser et ce, malgré la Coupe du MOnde de Football.
vale>>


Outre que c'est en contradiction avec le troisième paragraphe du message ("mais ne signifie aucunement qu'il s'agit de s'en passer") pourquoi donc le faudrait-il? Faudrait-il renoncer à l'air du large, faudrait-il renoncer à apporter ce que nous avons de mieux aux américains des deux Amériques, aux asiatiques, aux australiens et aux africains, et faudrait-il renoncer à recevoir d'eux ce qu'ils ont de mieux? Cette hypothèse est absurde entre toutes (essayez un peu d'expliquer aux Allemands qu'ils ne doivent pas construire un train à grande vitesse en Chine, par exemple).

 
Henry Faÿ

24/06/2006
22:00
l'esprit de l'escalier


<<...au point de convaincre les Suisses de rester en permanence totalement autonomes du point de vue alimentaire. C'est le seul pays au monde, à ma connaissance, qui a donné un cadre juridique à cette forme d'autarcie. En fait c'est la suite logique de leur attitude pendant la dernière guerre : juste avant le début des hostilités, ils se sont empressés de piéger la totalité de leurs montagnes rendant leur pays invincible du point de vue terrestre et même aérien, les bunkers étant déjà prêts sous les Alpes propices.>>

Je ne sais pas où en est ce dossier de l'autonomie alimentaire. Je sais que les Suisses ont leur part d'arrogance mais la guerre est finie. Je ne vois pas comment un pays aussi tourné vers l'exportation que l'est la valeureuse Suisse peut indéfiniment refuser (ou contingenter) les importations. En outre, ce n'est pas leur intérêt. Il n'y a pas si longtemps, les Suisses ont pris une mesure libérale qui change complètement la donne, ils ont autorisé les étrangers à venir travailler chez eux. Une véritable révolution dans la Confédération.


 
Henry Faÿ

24/06/2006
22:15
le christianisme ciment de notre existence


<<à l'intention de shhhhhhhh : relis bien mon texte, l'influence de la religion y est clairement mentionnée, elle aura été un ciment bien plus solide que les plus grandes victoires militaires, car celles-ci demeurent la plupart du temps sans lendemain, alors que la religion s'empare de la part la plus intime de l'être humain, son souci ontologique.

Oui, c'est bien la cohérence du Christianisme qui, à l'instar des piliers en bois qui soutiennent la cathédrale de Strasbourg, ont soutenu l'idée de l'Empire Romain Germanique. Mais comme les bois de Srtasbourg, la religion a pourri à cause de la baisse du niveau de la nappe phréatique que constitue le recul de la Foi et des croyances. Mais cela a été, et donc, d'une certaine manière demeurera à jamais, c'est cette perennité qui fait la différence avec des continents sans Histoire métaphysique.
Là où l'homme a pensé son ek-sistence en commun, là existe
*******************************************************
une communauté.
***************
salut et frat.
p>>

Je suis très largement d'accord et fort impressionné par ces propos que je n'aurais pas osé écrire sur ce forum, et particulièrement sensible à la référence à la cathédrale de Strasbourg que j'admire par dessus tout.

À part ça, je ne vois pas quel continent est dépourvu d'histoire métaphysique.


 
Henry Faÿ

24/06/2006
22:50
que celui qui a lu Albert et Thomas...


<<Paul, et bien que ce ne soit pas le sujet du fil, je voudrais dire ceci à propos d'Europe et de ciment:
Je pense que le christianisme avait d'autres fondements que la foi; la théologie qui s'est attachée à ériger solidement un monde unitaire, et la traduction de cette pensée à travers justice, économie et exercice du pouvoir. La foi n'est qu'accessoire dans l'histoire. C'est même une notion anachronique. Et la croyance découle de l'utilité d'une telle théologie. Saint Thomas d'Aquin, Albert le Grand, ce qu'ils établissent, ce sont des traités de droit et d'économie. Ils régulent un système social qui tient compte de la place qu'occupe chaque individu, de ses droits et de ses devoirs hérités des vieilles structures. Son grand oeuvre au christianisme, c'est d'avoir su installer par la théologie de nouvelles relations sociales issues des modes tribaux des barbares installés sur les débris d'un empire. Et ceci à une époque où la nation n'existait pas, et où l'échelle de réflexion était l'europe . Et aussi où le lien fondamental était la féodalité, complexe réseau de liens très forts que le christianisme a eu l'intelligence d'intégrer.
Il n'était pas nécessaire d'exiger la foi, tant le ciment dont tu parlais était solide.>>

Je trouve tout à fait extraordinaire d'écrire que la foi n'est qu'accessoire dans l'histoire. Tout ce que j'ai lu, vu, entendu, connu, appris me montre le contraire. Je ne vois pas quel autre fondement que la foi le Christianisme pourrait, dès les origines, avoir. Que celui qui a lu dans le texte Saint Albert le Grand et son élève Saint Thomas d'Aquin lève la main. Moi, j'ai lu les articles les concernant dans l'encyclopédie de la Pléiade, Histoire de la philosophie tome I, écrits par Jean Jolivet et il n'en ressort pas du tout que ces auteurs aient été autre chose que des philosophes théologiens ou des théologiens philosophes, ils n'ont pas été canonisés pour rien. À cette époque, tous les auteurs étaient des clercs; la doctrine chrétienne était au centre de leur pensée, chercher à laïciser ces auteurs, évacuer la doctrine religieuse de leur syqstème serait un épouvantable contre-sens; s'ils ont traité de droit, d'économie, de politique, de morale, c'était accessoire.


 
shhh

25/06/2006
05:57
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Le christianisme propose un système du monde fondé sur dieu. S'il n'avait proposé que la foi, il n'avait aucune chance de réussir, et jésus christ serait resté un simple prophète juif parmi les autres. Donc le christianisme est fondé sur dieu, comme système du monde, et pas comme un objet d'émois.
Ce qui a fondé le christianisme, ce n'est certainement pas qu'une proposition de croire à dieu. C'est l'idée de libérer les esclaves, et de proposer un autre modèle que celui qui le précédait, le modèle gréco-romain qui se trouvait pratiquement décomposé. Ce qui implique forcément une réflexion économique et politique. Pour ça, il fallait élaborer un outil suffisemment puissant pour pouvoir intervenir sur la réalité. C'est l'église avec ses théoriciens et ses praticiens. Thomas d'Aquin se pose comme un praticien.
Quand à la somme théologique, elle reste parfaitement lisible, et si vous l'aviez lu un peu, vous vous rendriez (peut-être) compte qu'elle parle de droit, d'économie, de relations entre les gens et du pouvoir, laissant aux contemplatifs les questions sur la nature de dieu.
Nul besoin, dans la période dont nous parlons, d'affirmer sa foi, puisqu'il n'y a aucun doute sur la réalité de dieu. Vous n'affirmez votre foi que pour autant qu'on vous oppose un doute. Vous ne trouverez pas de place pour le doute dans les écrits cités. C'est pourquoi je préfère parler de croyance que de foi, qui a une connotation de gratuité et d'arbitraire, et ne s'affirme que bien plus tard dans l'histoire. Il y a des limites à ce que peut vous fournir un article d'une encyclopédie.
Je ne doute pas que vous soyez très attaché à votre encyclopédie de la pléiade, mais peut-être pourriez vous concevoir qu'il ya d'autres sortes de compréhension possible d'un texte qu'un digest à propos du texte.

Pour ce qui est de la cathédrale de Strasbourg, dont vous affirmez votre admiration, il ne vous a sans doute pas échappé son aspect grandiloquent , peut-être assez éloigné de l'inspiration d'origine, et dont on perçoit qu'elle a surtout été une occasion d'affirmer la richesse de ses commanditaires. Je suis certaine que vous allez trouver dans vos livres scolaires et vos encyclopédies une analyse différente de la mienne, qui va davantage emporter votre conviction, fort de l'autorité que je ne peux certainement pas revendiquer.

Je ne lis pas le latin, je suis obligée de ne lire que sa traduction, mais a priori elle me parait plus proche que le résumé que vous rapportez.

Quand à la béatification de Thomas d'Acquin, je la crois plus due à une reconnaissance du travail qu'il a fait, pazrce que contrairement à ce que vous pensez, l'église n'était pas si sotte, qu'à une béatification sulpicienne telle qu'on les a connues par la suite.
 
Henry Faÿ

25/06/2006
18:47
qui a lu le Docteur Angélique?


Nous nous écartons du titre du fil mais je continue.

<<Le christianisme propose un système du monde fondé sur dieu. S'il n'avait proposé que la foi, il n'avait aucune chance de réussir, et jésus christ serait resté un simple prophète juif parmi les autres. Donc le christianisme est fondé sur dieu, comme système du monde, et pas comme un objet d'émois.
Ce qui a fondé le christianisme, ce n'est certainement pas qu'une proposition de croire à dieu.>>

Ce qui a fondé le Christianisme, ce n'est pas seulement la croyance en Dieu, cela va de soi, c'est la croyance en Jésus Christ, le Messie, fils de Dieu, Deuxième personne de la Trinité, venu sur Terre et fait homme pour se sacrifier et expier nos péchés.

<< C'est l'idée de libérer les esclaves>>

Non , voici ce que dit Paul:
"Serviteurs [esclaves dans certaines traductions], soyez soumis avec une profonde crainte à vos maîtres, non seulement aux bons et aux doux, mais aussi aux acariâtres [injustes et cruels dans certaines traductions].
Car c'est une grâce de supporter, par respect pour Dieu, des peines que l'on souffre injustement.
Quelle gloire y a-t-il, en effet, à supporter les coups si vous avez commis une faute ? Mais si, après avoir fait le bien, vous souffrez avec patience, c'est là une grâce aux yeux de Dieu."

<<et de proposer un autre modèle que celui qui le précédait, le modèle gréco-romain qui se trouvait pratiquement décomposé. Ce qui implique forcément une réflexion économique et politique.>>

Cette réflexion était très faible sinon inexistante au cours des premiers siècles au cours desquels le Christianisme s'est imposé dans le monde gréco-romain. Elle n'est venue que très tardivement et a sans doute fait défaut au cours de la longue période des invasions barbares et de la féodalité triomphante.

<< Pour ça, il fallait élaborer un outil suffisemment puissant pour pouvoir intervenir sur la réalité. C'est l'église avec ses théoriciens et ses praticiens. Thomas d'Aquin se pose comme un praticien.
Quand à la somme théologique, elle reste parfaitement lisible, et si vous l'aviez lu un peu, vous vous rendriez (peut-être) compte qu'elle parle de droit, d'économie, de relations entre les gens et du pouvoir, laissant aux contemplatifs les questions sur la nature de dieu.>>

Cet outil a été élaboré mais comme je n'ai dit très tardivement. Je ne doute pas que la Somme Théologique soit lisible mais qui l'a vraiment lue?

Cette vision laïcisée que vous présentez du Docteur Angélique me laisse plus que perplexe, en fait totalement incrédule. Voici ce que je trouve dans le Petit Robert des Noms Propres, qui généralement ne dit pas n'importe quoi, la notice est rédigée par Denis Pelletier:
"La Somme de Saint Thomas d'Aquin est considérée comme l'ouvrage fondamental, phare du système de pensée théologico-philosophique de l'Eglise. Prenant sur les principes indémontrables de la Foi (Révélation et Tradition), elle se veut "science" à la fois spéculative et pratique. Le Docteur dominicain y proclame clairement son intention: la connaissance de Dieu (en lui-même mais aussi en tant que cause et but de toutes choses, spécialement de la créature raisonnable) est nécessaire au salut. L'oeuvre se présente comme un triptyque: Dieu; des créatures vers Dieu; le Christ, sauveur et médiateur unique, de par ses deux natures, divine et humaine. Le principe de l'"analogie de l'être", par lesuel Dieu peut révéler aux hommes sa vie propre et la donner à leur réflexion sans jamais pour autant en estomper le mystère, constitue l'assise de la théologie thomiste".


<<Nul besoin, dans la période dont nous parlons, d'affirmer sa foi, puisqu'il n'y a aucun doute sur la réalité de dieu. Vous n'affirmez votre foi que pour autant qu'on vous oppose un doute. Vous ne trouverez pas de place pour le doute dans les écrits cités. C'est pourquoi je préfère parler de croyance que de foi, qui a une connotation de gratuité et d'arbitraire, et ne s'affirme que bien plus tard dans l'histoire.>>

Il est vrai jusqu'à preuve du contraire que l'athéisme n'est pas repéré à cette époque (peut-être se cachait-il)mais le Christianisme et à plus forte raison le Catholicisme qui déjà s'en distinguait était déjà loin de faire l'unanimité. Il y avait des luttes religieuses terribles, il y avait des hérésies, et l'Inquisition naissante pour les combattre, il y avait l'Islam, il y avait le catharisme etc etc.

<< Il y a des limites à ce que peut vous fournir un article d'une encyclopédie.
Je ne doute pas que vous soyez très attaché à votre encyclopédie de la pléiade, mais peut-être pourriez vous concevoir qu'il ya d'autres sortes de compréhension possible d'un texte qu'un digest à propos du texte.>>

J'ai beaucoup pratiqué cette encyclopédie, elle m'apporte beaucoup de choses, mais vous avez raison. Comme vous le savez la chair n'est pas triste et je n'ai pas lu tous les livres.

<<Pour ce qui est de la cathédrale de Strasbourg, dont vous affirmez votre admiration, il ne vous a sans doute pas échappé son aspect grandiloquent , peut-être assez éloigné de l'inspiration d'origine, et dont on perçoit qu'elle a surtout été une occasion d'affirmer la richesse de ses commanditaires. Je suis certaine que vous allez trouver dans vos livres scolaires et vos encyclopédies une analyse différente de la mienne, qui va davantage emporter votre conviction, fort de l'autorité que je ne peux certainement pas revendiquer.>>

Je ne consulterai aucun livre pour dire que sa façade est une merveille d'harmonie qui n'est absolument pas grandiloquente. Je ne sais pas quelle est son "inspiration d'origine". Que les cathédrales aient été un moyen d'affirmer la richesse des commanditaires est accessoire par rapport à l' inspiration et au génie de leurs constructeurs qui ont eu l'ambition de faire hommage à Dieu des oeuvres les plus parfaites qui soient, ambition qui nous fait cruellement défaut de nos jours.


<<Quand à la béatification de Thomas d'Acquin, je la crois plus due à une reconnaissance du travail qu'il a fait, pazrce que contrairement à ce que vous pensez, l'église n'était pas si sotte, qu'à une béatification sulpicienne telle qu'on les a connues par la suite.>>

Quand et où ai-je dit que l'Eglise était sotte? La reconnaissance de Saint Thomas d'Aquin comme autorité théologique majeure n'a pas été sans mal et a elle représenté un véritable tournant pour l'Eglise Romaine, ce qui a d'ailleurs accentué sa séparation des Eglises Orientales et qui a été très bénéfique pour l'ensemble du monde occidental, c'est ce que j'avais développé dans un autre fil, il y a sans doute environ deux ans et qui avait donné lieu à des discussions assez vives.

Pour ce qui est des canonisations, sulpiciennes n'est peut-être pas le mot, il est vrai qu'il y a des canonisations que je trouve totalement aberrantes et même scandaleuses, par exemple celle du cardinal Robert Bellarmin (fête le 17 décembre) et celle qui risque de survenir de Pie IX.

Je suis prêt à reporter tout ça sur un autre fil.


 
shhh

26/06/2006
07:07
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"...Elle n'est venue que très tardivement et a sans doute fait défaut au cours de la longue période des invasions barbares et de la féodalité triomphante. "

J'ai pas trop le temps, et je ne pourrai pas être très présente dans les prochains jours, et croyez bien que je le regrette. Toutefois je voudrais énoncer une objection (paradoxalement subjective, mais enfin..)
- cette période d'invasions barbases et de de féodalité (surtout la deuxième) a nourri le christianisme autant que celui-ci a pu la combattre. Mais n'est-ce pas toujours ainsi ? Sur la féodalité qu'on connait évidemment mieux que la période mérovingienne, il existe pas mal d'études juridiques, qui en font apparaître le délicat et complexe équilibre, et c'est la féodalité qu'on voit à l'oeuvre dans "la justice (distributive)" du dit Thomas d'Aquin.
- sur la période précédente, nous retournons à la proposition de Vico, une histoire cyclique avec une barbarie sauvage (incubation en quelque sorte), suivie d'une d'une période triomphante, suivie d'une barbarie "civilisée" (pour cette dernière, je pense qu'on est en plein dedans).

Je ne sais pas hâcher l'histoire, comme c'est souvent le cas dans les précis d'histoire, ni d'ailleurs en établir la continuité, toutefois il me semble, qu'une époque est à peu près toujours contenue dans la précédente comme un noyau plus ou moins dormant, et dans la suivante, à l'état de décomposition.


 
shhh

26/06/2006
07:11
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Mais sur la cathédrale de Strasbourg, il faudra un jour en recauser, vu que j'y vois justement le contraire de ce que vous affirmez.

C'est pas dans le fil, mais j'aime assez qu'un fil avec un titre aussi bêtement militant, s'ouvre sur autre chose.
 
dom

26/06/2006
15:58
re : mondialisation, croissance, pauvreté

pas trop le moral pour ecrire, mais quelle detente de vous lire, avec, Henry, je te le dis, une certaine admiration pour SHHH, Quelle gnacque!
Paulo, est reparti dans l'histoire, dommage, mais il est l'initiateur d'une derive tres enrichissante, qui permet d'apprendre beaucoup de choses, comme quoi Paulo, ya quand même du constructif.
bref, j'en veux encore!
Dommage, que je ne puisse rien apporter!
A+tous
dom
 
Nazdeb

26/06/2006
16:12
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Suis d'accord avec toidom, c'est tout à fait fascinant... continuez

smiley-34

 
nzdb

26/06/2006
16:29
kékissépassé ?


 
dom

27/06/2006
00:08
re : mondialisation, croissance, pauvreté

j'attends avec impatience la suite, c'est vrai que cela fait un peu spectateur, mais, je suis pas tout seul, hé, hé hé, et apparement vous avez au moins deux personnes en lecture attentive, je considere Paul comme intervenant.
a++
 
paul

28/06/2006
06:45
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Merci mes amis, mais il y a deux Paul qu'il ne faudrait pas confondre ... je pense aux citations de Henry qui me paraît être un grand connaisseur de l'Evangile, ce que je me garde bien de redevenir, quoique l'Evangile contienne une dynamite historique que peu de politologues ont correctement analysée. Ce Texte si réduit qu'il tient dans la poche, a produit la plus grande révolution européenne, une pulsion formidable dont Luther ne fut qu'une expression parmi d'autres, celle des Princes...Les descendants des humiliés de Canossa.

Une des erreurs des théoriciens de gauche (concept vague qui comprend en gros aussi bien les hérétiques des premiers siècles de notre ère que les marxistes orthodoxes qui survivent ici ou là), est d'avoir négligé la formidable puissance unitaire de ce texte qui a eu le mérite de s'en prendre à la fois aux marchands du Temple mais aussi aux Sophistes, ce qui aura produit des conséquences bien plus essentielles : la dualité Jansénistes / Jésuites, avec un Pascal quasiment pré-socratique, est une illustration parfaite de l'impact de l'Evangile sur les ontologies dominantes. Spinoza, un Juif, fut un grand évangéliste qui n'a pas cru nécessaire de le proclamer, se contentant de dresser le procès le plus cruel car le plus vérace de l'Ancien Testament.

A l'inverse, les Saint Augustin et autres Thomas d'Aquin se sont largement servi de l'ancienne morale judaique, quitte à trahir l'esprit de l'Evangile qui devient un poème secondaire mais efficace dans le prêche. Les peuples attendront le quatorzième siècle pour commencer à comprendre comment et pourquoi l'Evangile était devenu une simple vitrine de l'entreprise Vatican vers laquelle coulait les fleuves d'or puisés dans les poches des peuples du Nord.

Lorsque j'en aurai fini de mon grand souci ontologique, j'écrirai peut-être un essai sur cette radioactivité historiale que l'Evangile a répandue sur toute l'Europe. Et non seulement sur toute l'Europe, mais comment, à l'exception des pays du Moyen-Orient, elle a séduit les peuples bien plus sûrement que l'épée.

Lire cela sous la plume d'un athée aussi pur que moi, est un paradoxe qui vaut à lui tout seul une longue méditation, fausse modestie mise à part. Amen.
portez-vous bien
polo
 
dom

28/06/2006
23:43
re : mondialisation, croissance, pauvreté

la, je me marre a l'avance
" chasser les marchand hors du temple "

voyons ce que va répondre Henry.


 
Henry Faÿ

29/06/2006
08:03
les marchands du Temple

"Comme la Pâques des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installé dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs. Il jeta par terre la monnaie des changeurs, Renversa leurs comptoirs et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic."


 
Henry Faÿ

29/06/2006
11:09
propos d'un très petit connaisseur


Un grand connaisseur de l'Evangile, certainement pas, hélas.

Quand j'ai entrepris la lecture de la Bible, je l'ai lue en allemand et ça m'a pris un an et demi, j'ai été frappé de voir à quel point l'Eglise Catholique était proche de l'esprit de cet "Ancien Testament" pour parler en termes chrétiens qui froissent certains juifs, ce qui m'a fait voir le catholicisme d'une autre manière, j'ai eu l'impression de mieux le comprendre. L'idée que les catholiques étaient éloignés de l'Ancien Testament alors que les protestants en étaient proches m'est apparue tout à fait fausse.


<<A l'inverse, les Saint Augustin et autres Thomas d'Aquin se sont largement servi de l'ancienne morale judaique, quitte à trahir l'esprit de l'Evangile qui devient un poème secondaire mais efficace dans le prêche.>>

Il n'y a pas trahison, bien au contraire. La doctrine qui prétend écarter de la religion chrétienne les textes hébraïques, c'est le marcionisme et le marcionisme est une hérésie. Alain Finkielkraut y avait consacré une assez belle émission, les invités avaient exprimé l'idée que derrière le marcionisme de notre temps se cachait de l'antisémitisme. J'ai trouvé qu'ils avaient fait peu de cas de Simone Weil, grande marcioniste, mais pas chrétienne selon eux, en tout cas pas orthodoxe.

Si on lit l'Evangile, on comprend que Jésus a par avance réduit à néant le marcionisme en affirmant le plénitude de la Loi hébraïque:
« Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaitra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise.» (Mt 5, 17-18)

Que l'Eglise ait pratiqué la simonie à grande échelle ne fait aucun doute et n'est peut-être pas essentiel. Je suis très choqué que Benoît XVI ait ressorti, quelle mouche l'a donc piqué, ces "indulgences" de triste mémoire.
J'essayerai de remplacer cette discussion sur un autre fil.
 
guydufau

29/06/2006
11:33
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Voici de bonnes nouvelles - bien que peu récentes- pour tous ceux qui sont opposés à la mondialisation imposée par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.

L'OPPOSITION PREPARE L'OFFENSIVE A MESURE QUE LA CRISE DU FMI ET DE LA BANQUE MONDIALE S'AGGRAVE
WASHINGTON, le 24 avril: Les réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International se sont déroulées ce week-end avec des cordons de policiers entourant les deux institutions au cour de la ville de Washington. Presqu'aucun manifestant n'était en vue.
Les choses se sont passées à l'intérieur, quelques pâtés de maisons plus loin, à l'institut d'Etudes Politiques. L'opposition a mis la touche finale à une campagne pour "destituer" les deux institutions. Pour les 70 militants venus de différentes parties du monde, présents lors de cette rencontre de deux jours de préparation stratégique, l'absence relative de manifestants dans la rue a été une déception. En fait, ils savaient que les deux institutions traversaient la crise la plus sérieuse depuis des années, une de celles qui constituaient une occasion pour affaiblir leur emprise sur la direction de l'économie mondiale.

Une crise de légitimité au sein du FMI
La crise est encore plus aiguë au sein du Fonds Monétaire International. D'après l'ancien cadre du FMI et de la Banque Mondiale, Dennis de Tray, vice-président de l'Institut de Développement Mondial, le FMI ne s'est
jamais remis de la crise financière asiatique de 1997. "Il a dès lors perdu sa légitimité" a-t-il déclaré lors d'un déjeuner-forum sponsorisé par la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale. Depuis cette crise, des pays phares de l'Asie comme la Thaïlande, les Philippines, la
Chine et l'Inde ont restreint leurs nouveaux emprunts au FMI, ayant à l'esprit les conséquences désastreuses des programmes de libéralisation soutenus par le FMI que beaucoup de pays d'Asie avait adoptés, sous instruction du Fonds, au début des années 90.

A la réticence des pays d'Asie de s'endetter davantage avec le Fonds s'est ajouté un mouvement manifeste au sein des pays d'Amérique latine,menés par le Brésil et l'Argentine, le venezuela, pour rembourser complètement le FMI afin de prendre leur indépendance par rapport à une institution très détestée dans la région.
Ce qui de fait constitue un boycott par ses plus grands emprunteurs génère une crise budgétaire due au fait que les opérations du FMI, depuis deux décennies, reposaient de plus en plus sur les intérêts payés par ses clients les pays émergents plutôt que sur les contributions des gouvernements des pays riches du Nord, qui se sont
déchargés du fardeau de contribuer au soutien de l'institution sur les emprunteurs. Mais où le FMI trouvera-t-il des ressources, maintenant que ses clients les pays-clés ont rompu leurs liens financiers ?

Problèmes à la banque
Bien qu'il n'y règne pas la même atmosphère de controverse et d'échec qu'au FMI, des observateurs informés disent que la Banque Mondiale se trouve également en crise. La Banque est en proie à une crise budgétaire, d'après Woods : les recettes provenant des taxes et des charges dues par les emprunteurs ont chuté de 8,1 milliards de dollars en 2001 à 4,4 milliards de dollars en 2004.La Chine, l'Indonésie, le Mexique, le Brésil et beaucoup de pays émergents s'adressent ailleurs pour obtenir des prêts.
Toutefois, la crise budgétaire n'est qu'un aspect de la crise globale de l'institution. De Tray, qui a été le cadre permanent du FMI à Hanoï et le Représentant de la Banque Mondiale à Jakarta, affirme que les politiques proposées comme remèdes par les économistes de la Banque sont de plus en plus perçues comme inadéquates face aux difficultés rencontrées par les pays en voie de développement. Il affirme que le problème réside dans l'accent que met le secteur de recherche de la Banque sur des techniques de fonctionnement économiques "de pointe"
d'après les standards académiques du monde occidental plutôt que sur des connaissances qui seraient à la base de conseils politiques pratiques.
Plus de 10.000 personnes forment le personnel habituel de la Banque, la majorité d'entre eux étant des économistes, et de Tray affirme "qu'il n'y a pas de problème dans la Banque qu'un personnel réduit de 40% ne pourrait résoudre".
Woods appuie de Tray, écrivant dans un rapport récent que "la plainte la plus répandue dans ce domaine est que le personnel du FMI et de la Banque n'a aucune expérience sur les politiques à mener. Ayant obtenu des doctorats en économie et en finances, le personnel est mal équipé
pour travailler dans les rouages complexes et chaotiques des systèmes politiques dans lesquels ils sont plongés."

Le mépris de la politique qui inhibe une grande partie du personnel dans son rapport avec le monde des pays en voie de développement va souvent de pair avec un aveuglement total sur le fait que des politiques plus conséquentes que les politiques complexes des pays en voie de développement ont une influence sur les politiques recommandées par la
Banque et le Fonds Monétaire.
Woods écrit que "Les politiques ont toujours eu une influence sur les avis donnés par le FMI et la Banque". " Le premier accord formel entre la Corée du Sud et le FMI, en 1997, était clairement assorti de conditions ajoutées sous la houlette des Etats-Unis. Durant les années 90 en Russie, les pressions politiques du G7 ont forcé la Banque
mondiale à accorder des prêts, qui n'ont jamais été utilisés (mais pour lesquels la Russie paie des intérêts), et poussé le FMI à fermer les yeux sur les échecs dans l'atteinte de ses objectifs. Les projets de la Banque Mondiale sont quelquefois guidés en sous-main par des accords en amont sur des contrats passés entre de grandes firmes soutenues par des gouvernements et des emprunteurs puissants".

Comment cacher une crise
L'un des membres présents à la rencontre des organisations
non-gouvernementales à l'Institut d'Etudes Politiques était Robin Broad, un professeur associé enseignant à l'Université américaine. Observatrice de longue date de la Banque Mondiale, dont le livre "Une alliance inégale : la Banque Mondiale et les Philippines" est considéré comme un
classique dans l'étude des relations de l'institution avec ses pays clients, Broad affirme que la Banque Mondiale se trouve être davantage en crise que le FMI mais que cela est moins perceptible par le public.
"Le FMI a réagi en se retranchant derrière ses quatre murs, renforçant ainsi l'impression générale d'être en état de siège" a-t-elle déclaré. "La Banque Mondiale a par contre impliqué le monde pour masquer sa crise grandissante".

Elle identifie trois phases dans la stratégie offensive de la Banque.
"D'abord, elle se met en avant en déclarant aux donateurs qu'elle est l'institution la mieux placée pour accorder des prêts afin de mettre fin à la pauvreté, en faveur de l'environnement, pour la lutte contre le sida, ainsi qu'on le dit, alors que les faits prouvent que ce n'est pas
le cas. Deuxièmement, elle possède le département de recherche sur le "développement" le plus grand du monde --avec une dotation d'environ 50 millions de dollars-- dont la principale raison d'être est de faire des recherches soutenant des conclusions tirées à l'avance. Troisièmement,
elle abrite en son sein cet énorme département des affaires extérieures doté d'un budget de 30 millions de dollars -une unité de relations publiques qui alimente la presse avec des résultats de recherche soi-disant objective qui promeut l'image d'une Banque omnisciente ».

"Mais cela ne peut pas durer". conclut-elle. "A l'intérieur de la Banque elle-même, tout le monde sait qu'elle en crise et qu'elle s'en sort péniblement. Tôt ou tard la vérité finira par émerger si nous faisons notre travail".

La réaction à de nouvelles initiatives.
Au cours de la rencontre des ONG, la campagne contre la corruption menée par le Président de la Banque Mondiale, Paul Wolfowitz, à grands renforts de publicité a été rejetée car perçue comme une opération de relations publiques destinée à renforcer la légitimité menacée de la
Banque. "Vous pouvez parler d'un hypocrite. Il était l'Ambassadeur des Etats-Unis en Indonésie au milieu des années 80, alors que la corruption impliquant des projets de la Banque Mondiale battait son plein, et il n'a jamais rien fait contre cela.", a déclaré Shalmali Guttal de
l'organisme Focus on the global South basé à Bangkok. "A peu près le tiers de l'argent donné par la Banque Mondiale au gouvernement de Suharto sur une période de trente ans, à partir du milieu des années 60 jusqu'au milieu des années 90, a fini dans les poches de l'entourage de Suharto. Cela représentait 10 milliards des 30 milliards du programme de prêt de la Banque Mondiale. En fait, Wolfowitz avait la réputation d'être un grand ami du régime de Suharto."
Le projet d'accroître le poids du vote des grands pays émergents comme la Chine et le Brésil, de même que l'annonce qu'on soumettrait au vote de "l'Initiative pour les Pays Très Endettés" - patronnée par la Banque -
le choix de nouveaux pays pauvres candidats à la réduction de la dette ont rencontré un scepticisme profond. Le dernier était perçu comme une opération de relations publiques destinée à consolider un programme bancal alors que le premier était considéré comme une tentative
désespérée pour contrecarrer la tendance des pays en voie de développement de se libérer de la dépendance des deux institutions.

La fin de toute réforme ?
Au cours de cette rencontre, on a peu parlé de réformer les politiques de prêts et les programmes de projets du FMI et de la Banque Mondiale, l'approche favorite de beaucoup des grandes ONG dans les années 90. Le coordinateur de la campagne "50 ans, ça suffit!" Sameer Dossani a exprimé les doutes des participants sur la viabilité d'une approche réformatrice: "Nous avons critiqué les programmes d'ajustement structurel, et ils sont venus avec des DSRP [Documents pour une
Stratégie de Réduction de la Pauvreté ].Nous avons demandé l'abolition de la dette, et ils nous ont répondu avec l'Initiative Pour les Pays Très Endettés. Avec ces initiatives vouées à l'échec, n'est-ce-pas le moment de rechercher une approche différente" ?

La crise des deux institutions s'aggravant, les opposants entrevoient la possibilité d'élaborer une stratégie plus radicale. "Nous nous étions mis d'accord sur une stratégie pour enlever tout pouvoir à la Banque et au Fonds Monétaire," a déclaré Lidy Nacpil de Jubilee South, un
mouvement mondial exigeant l'annulation de la dette, en conclusion des deux journées de rencontre. Au lieu de lier des conditions aux opérations du FMI et de la Banque Mondiale pour réduire leurs effets négatifs, la nouvelle approche identifierait les opérations les plus
vulnérables ou les divisions entre les deux institutions et mènerait des campagnes mondiales pour leur fermeture avec comme objectif final de réduire considérablement le pouvoir et l'influence des deux institutions. "C'est comme lorsqu'on coupe les tentacules d'une pieuvre," a déclaré Dossani , "Vous commencez par les endroits les plus
fragiles, et puis vous continuez."

Parmi les initiatives retenues pour la nouvelle campagne, des mobilisations de masse et une Conférence internationale sur "Des alternatives à la Banque Mondiale et au FMI" sont prévues pour coïncider avec la Rencontre d'Automne entre la Banque Mondiale et le FMI à Singapour, durant la troisième semaine de septembre.

Par Walden Bello, Professeur de Sociologie à l'Université des Philippines et Directeur de l'organisme "Focus on the Global South" basé à Bangkok.
Traduction : Alexandre Papadopoulos et Anne De Moerlooze, Coorditrad

PS- Je rappelle la démission en 1999 de Joseph E.Stiglitz, prix Nobel de son poste de vice-président de la Banque mondiale.





 
dom

29/06/2006
23:36
re : mondialisation, croissance, pauvreté

et la plume se transforma en plomb..............;
rahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh!!possible que vous devrez user d'un autre fil

 
Henry Faÿ

30/06/2006
20:03
à coups de marteau


<<PS- Je rappelle la démission en 1999 de Joseph E.Stiglitz, prix Nobel de son poste de vice-président de la Banque mondiale.>>

C'est du mettez-vous bien ça dans la tête, d'une parfaite courtoisie à l'égard des participants au forum qui apprécieront (il doit m'arriver à moi aussi de répéter un argument, quand je le fais, c'est parce qu'il trouve sa place dans une discussion).




 
guydufau

30/06/2006
21:38
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Joseph E.Stiglitz a précédé Dennis de Tray, ce dernier a été cadre permanent du FMI à Hanoï et le représentat de la Banque mondiale à Jakarta. Tous deux connaissent bien les organismes dont ils sont issus et donc le rapprochement est tout à fait logique.
 
shhh

02/07/2006
06:54
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Spinoza, un Juif, fut un grand évangéliste qui n'a pas cru nécessaire de le proclamer, se contentant de dresser le procès le plus cruel car le plus vérace de l'Ancien Testament."

Faut pas trop qualifier Spinoza de juif, parce que 1) il a quand même été excommunié (rare quand même dans le judaïsme) 2) quand il a dit que Dieu EST la nature des choses, on pouvait difficilement faire une déclaration plus éloignée du judaïsme, et de toute religion d'ailleurs.

Pour ce qui est du nouveau testament, il est évident que son inspiration est hébraïque, mais ce qui me paraît plus intéressant, c'est le passage à la réalisation de l'incarnation, autrement dit mettre dieu sur terre, sortir le monothéisme de son vice: l'idéalisme, et permettre de combattre l'élitisme que le judaïsme a une fâcheuse tendance à prôner.
A tel point que le prosélythisme formellement interdit dans le judaïsme, devient un fondement dans le christianisme.

Pourquoi guydufau nous inflige-t-il ses copiés collés interminables ? c'est une punition d'inspiration stalinienne ?

 
paul

02/07/2006
07:29
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Pour ce qui est du nouveau testament, il est évident que son inspiration est hébraïque, mais ce qui me paraît plus intéressant, c'est le passage à la réalisation de l'incarnation, autrement dit mettre dieu sur terre, sortir le monothéisme de son vice: l'idéalisme, et permettre de combattre l'élitisme que le judaïsme a une fâcheuse tendance à prôner.
A tel point que le prosélythisme formellement interdit dans le judaïsme, devient un fondement dans le christianisme."

Très juste, c'est un additif nécessaire à ce que je disais à propos de l'Evangile comme révolution. Le matérialisme lié à l'Evangile ! je connais pas mal de gens qui en avalerait leur cravate et le costume avec, et pourtant l'incarnation est ontologiquement le fondement même du matérialisme. Bravo Shhh! Curieuse preuve historique de cette thèse : le prosélythisme était interdit dans l'état Juif, mais aussi très longtemps (jusqu'aux Modernes) par les autorités scolastiques. D'ailleurs il aurait étéé impossible puisque cette interdiction se doublait de celle de la lecture de la Bible et de l'Evangile. Comment répandre ce qu'on ne connaît pas ou seulement par ouï-dire dans l'enceinte de l'église ?


D'où le tremblement de terre produit par la conjonction de l'amélioration de l'imprimerie par Gutenberg et de la Réforme (qui ne fut à l'origine qu'une profusion de résurgences d'éhésies de toutes sortes, unifiées par quelques intellos de service (Luther, Zwingli, Mélanchton, Erasme and Co), unifiées et remises dansle Droit Chemin de l'Orthodoxie du Concile de Nicée.
Amen


 
shhh

02/07/2006
08:02
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Bon. On est dimanche. Hier c'était samedi. Par conséquent on a le droit d'en causer.
Le truc que je n'ai jamais bien compris, c'est le jansénisme. Cette histoire de grâce, je la trouve assez désespérante. Et je me demande si elle ne trouve pas des prolongements dans l'inégalité acceptée.
 
shhh

02/07/2006
08:05
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Je vois mal comment le christianisme aurait pu espérer combattre la réforme par les méthodes qu'il utilisait contre les hérésies. Après tout il avait contribué à forger les instruments conceptuels de la réforme.
 
guydufau

03/07/2006
11:01
re : mondialisation, croissance, pauvreté

En cette période d'abrutissement footbalistique les médias ignorent la réunion à Genève du FMI qui essaie de trouver un accord sur la libéralisation de l'agriculture. Après les échecs de Doha en 2001, de Cancun en 2003, la crise perdure. Il est intéressant de lire une étude de la Banque mondiale, disponible en librairie seulement, qui montre les dangers d'une libéralisation agricole excessive et accélérée et identifie les perdants de la libéralisation parmi les pays en développement (PED), à savoir l'ensemble du continent africain (sauf l'Afrique du Sud), le Bangladesh, le Mexique, le Moyen Orient, le Viêt Nam, etc.
A lire aussi la lettre du CEPII n°236 - Juillet - août 2004 Rapport 2004 sur les pays les moins avancés - Commerce international et réduction de la pauvreté
Le rapport (3,88 Mo) est téléchargeable à l'adresse suivante :
http://www.unctad.org/Templates/webflyer.asp?docid=4810& intItemID=3074&lang=2&mode=downloads


"Pourquoi guydufau nous inflige-t-il ses copiés collés interminables ? c'est une punition d'inspiration stalinienne".
Telle est mon habituelle contribution stalinienne.
 
Henry Faÿ

03/07/2006
12:34
lisez les études de la Banque Mondiale


<<Il est intéressant de lire une étude de la Banque mondiale, disponible en librairie seulement, qui montre les dangers d'une libéralisation agricole excessive et accélérée et identifie les perdants de la libéralisation parmi les pays en développement (PED), à savoir l'ensemble du continent africain (sauf l'Afrique du Sud), le Bangladesh, le Mexique, le Moyen Orient, le Viêt Nam, etc.>>

Je prends note et constate que la Banque Mondiale dirigée par Paul Wolfowitz si critiquée n'est pas si dogmatique que ça, qu'elle n'est point fermée à des idées qui ne vont pas dans le sens d'une libéralisation effrenée même si reconnaître que "la libéralisation agricole a des dangers" ne fait que relever de la plus élémentaire lucidité.

Il y a des perdants, certes, mais je voudrais poser une question très naïve, toujours la même question. Ils sont perdants, mais de quoi sont-ils perdants? De la libéralisation ou du mauvais usage qu'ils en font? Le Mexique, le Viet Nam, le Moyen Orient ont beaucoup d'atouts, que ne les mettent-ils à profit? Et puis, seraient-ils vraiment gagnants d'une persistance du cloisonnement des économies? Pas sûr.

Prenons par exemple le Viet Nam. Je ne suis pas sûr qu'ils soient perdants, la croissance du pays est vigoureuse, aux dernières nouvelles, ils suivent la voie tracée par la Chine mais si perdants ils étaient, ils seraient bien les seuls dans cette région qui connaît une prospérité fantastique.


 
guydufau

03/07/2006
18:19
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Il y a des perdants, certes, mais je voudrais poser une question très naïve, toujours la même question. Ils sont perdants, mais de quoi sont-ils perdants? De la libéralisation ou du mauvais usage qu'ils en font?

" Dans le monde, le nombre de malnutris chroniques est passé de 826 à 852 millions entre 1995-1997 et 2000-2002. Pour les trois quarts d’entre eux, il s’agit de ruraux, essentiellement des agriculteurs. Ils sont 204 millions en Afrique subsaharienne, où l’espérance de vie recule depuis vingt ans. Les agriculteurs y constituent les deux tiers des actifs – soit 110 millions de plus qu’en 1969-1971 –, et les malnutris représentent un tiers de la population."

Lire la suite :
http://www.monde-diplomatique.fr/2005/12/BERTHELOT/13036

Pour prendre la défense de Paul Wolfowitz, Henry a dû lire en diagonale le contenu du 29/06 à 11h33.
 
guydufau

03/07/2006
19:04
re : mondialisation, croissance, pauvreté


"Nous sommes maintenant dans une situation de crise" le directeur général doit trouver un moyen de sortir de l'impasse.
Les Ministres n'ont pas pu réduire leurs divergences au sujet des "modalités" ou accords modèles nécessaires pour compiler les abaissements détaillés des droits de douane et des subventions à l'agriculture, et les Membres ont demandé au Directeur général, M. Pascal Lamy, de s'efforcer de trouver un compromis "dès que possible".

Il y a sur internet une déclaration de Pascal Lamy -temporairement? en anglais.
Bravo Pascal Lamy
 
Henry Faÿ

04/07/2006
12:27
l'Afrique à l'écart de la mondialisation


<<" Dans le monde, le nombre de malnutris chroniques est passé de 826 à 852 millions entre 1995-1997 et 2000-2002. Pour les trois quarts d’entre eux, il s’agit de ruraux, essentiellement des agriculteurs. Ils sont 204 millions en Afrique subsaharienne, où l’espérance de vie recule depuis vingt ans. Les agriculteurs y constituent les deux tiers des actifs – soit 110 millions de plus qu’en 1969-1971 –, et les malnutris représentent un tiers de la population.">>

C'est bien ce que répètent sur tous les tons tous les commentateurs, et qui ne va pas du tout dans le sens d'une condamnation de la mondialisation.
Pour son malheur, l'Afrique reste à l'écart de la
***********************************************
mondialisation.
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*******************
Elle ne souffre pas de trop de mondialisation mais de pas assez.
Par ailleurs, les erreurs commises en Afrique dans le domaine économique aussi bien que politique sont si graves et nombreuses qu'il serait assez injuste de mettre en cause, toujours de manière automatique et infondée "la mondialisation", qui n'en peut mais. Voir les les enjeux internationaux de jeudi dernier où Antoine Glaser disait à quel point l'Union Africaine était paralysée, instrumentalisée, sous influences diverses et incapable de remplir ses fonctions.
Hier, il y avait sur l'Afrique une émission de Dominique Rousset. Dans l'ensemble, je l'ai trouvée très médiocre, c'était propos convenus, généralités et langue de bois. Il a été confirmé que l'Afrique avait depuis peu de bonnes performances économiques. Les pays africains bénéficient pour leurs matières premières d'un terme de l'échange beaucoup plus favorables, reste à voir ce qu'ils en feront. Ils ont parlé de l'intérêt de la Chine pour l'Afrique et de ses interventions. La Chine arrive avec des opérations clés en main, ne recourt pas aux entreprises locales, ne crée pas d'emplois, ne favorise pas les contacts avec les populations, en outre ils n'ont pas (pas encore?) le sens des responsabilités que devrait leur conférer leur statut de grande puissance, ils se conduisent de manière irresponsable, éventuellement avec cynisme.

Je n'ai bien évidemment pas pris la défense Paul Wolfowitz, mais comme j'ai de nombreuse fois pu le constater, la concession (mais, pourtant, cependant, nonobstant etc) est un mode que Guy est incapable de comprendre. C'est un peu génant.
 
paul

04/07/2006
13:13
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Shhhh,
curieux fil !!! dela théologie et de la géoéconomie !!!
Juste pour le jansénisme : tu as parfaitement raison, le don de la grâce n'est rien d'autre que la Lignée Seigneuriale. C'est bien pourquoi Ignace de Loyola, fondateur de l'ordre des Jésuites, a introduit une sorte d'égalité des chances en faisant admettre des non-nobles dans ses jésuitières : le but était de former des cadres de la nouvelle armée du Pape, c'était l'OPus Dei avant la lettre. D'où la colère de Pascal qui défendait le point de vue de la noblesse jalouse de son sang. Le débat continuera au-delà dela Fronde qui fut aussi un affrontement occulte entre Retz le Jésuite et les futurs Dévots représentés par les Grandes Familles du royaume. Si tu veux passer du bon temps tout en te cultivant, relis les Provinciales, ce n'est pas du temps perdu, car tout cela y est clairement étalé.
salut
 
shhh

04/07/2006
14:57
re : mondialisation, croissance, pauvreté

246 contribs, je vais bientôt renoncer à ce fil, bien trop long à charger.
Tiens, les provinciales, bonne idée ça.
 
Nazdeb

04/07/2006
15:54
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Oui mais avant : en quoi est-ce que le judaïsme aurait une "fâcheuse tendance" à prôner l'élitisme ?



 
shhh

04/07/2006
16:22
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Ca fonctionne un peu comme des cercles concentriques de connaissance, dans la communauté juive. Et si on lit le Zohar ça commence comme ça: "ce livre ne peut pas être lu par n'importe qui" etc ...
Après il y a la cabbale, qui se veut hermétique, et le talmud, qui recquiert un approfondissement de plusieurs années, avant d'en percevoir le sens, alors qu'après tout c'est qu'un livre de droit.
Et pour finir, le refus du prosélythisme, c'est en substance, posséder une vérité qu'on ne veut pas partager.
Voilà, c'est juste quelques arguments que j'expose.
C'est la fameuse histoire des pharisiens, ou si vous préfèrez du noeud gordien, c'est ce que fait le christ en tournant le dos à ces subtilités, en tranchant certains sujets, c'est pour ça que les rabbins lui en ont beaucoup voulu.
Mais bon sang, vous voulez pas faire un autre fil ? à 46kb vous vous rendez pas compte du temps que ça met à charger.
 
shhh

04/07/2006
16:32
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Encore que quelques paraboles, dans la bible, sont directement inspirées de ces subtilités pharisennes, et donc très ambigües .

 
guydufau

04/07/2006
17:53
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"C'est bien ce que répètent sur tous les tons tous les commentateurs, et qui ne va pas du tout dans le sens d'une condamnation de la mondialisation.
Pour son malheur, l'Afrique reste à l'écart de la mondialisation"

Voila enfin des propos d'Henry éclairants, parce que erronnés.
L'Afrique est dans la mondialisation. Tous les pays sont dans la mondialisation car la mondialisation est cornaquée par les IFI (institutions financières internationales) que sont le FMI, la Banque mondiale et l'OMC depuis au moins une quarantaine d'années.
La preuve, l'Afrique avant les années 70 était du point de vue alimentaire relativement auto-suffisante, c'est la mondialisation qui a détruit ce fragile équilibre, en supprimant les cultures vivrières destinées à la population autochtone. D'où la revendication altermondialiste de l'autosuffisance alimentaire pour chaque pays.

 
000

04/07/2006
20:21
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Zzzzzzzzzzzzzzzzzz!
 
paul

05/07/2006
04:45
re : mondialisation, croissance, pauvreté

merci Shhhhhh, je vois que tu domines le sujet, pas besoin de bosser, merci ! Tu oublies néanmoins le pire de tout : la fermeture aux Goyim pour tout ce qui concerne la Shuhl. La condamnation de Spinoza repose d'ailleurs sur l'accusation de trahison de cet impératif et il sert d'exemple terrifiant pour tous les intellos qui oseraient après lui, transgresser cet interdit. Pas question de répandre le Talmud, je me demande quel est le statut réel de Lévinas. IL bénéficie sans doute des divisions qui traversent le monde orthodoxe et notamment celle qui sépare cruellement les Joséphistes des Davidiens, autrement dit des partisans de la paix avec la Palestine et les partisans du Eretz Israël.

 
guydufau

06/07/2006
14:30
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Il faut bien suppléer au silence des médias :
La réunion du 30 juin 2006 a montré la crise que traverse l'OMC : les Etats membres et en particulier le G6 (Etats-Unis, Union européenne, Japon, Australie, Brésil, Inde) n'ont pas pu ou voulu dépasser leurs désaccords. A défaut de s'entendre, les Etats membres ont donné une mission de médiation de courte durée au directeur général de l'OMC, l'ineffable Pascal Lamy.
Même si les crises sont fréquentes , même si elles font partie du rituel des négociations, cette dernière crise de l'OMC englobe les échecs de Seattle (1999), de Cancun (2003) est une crise du système que constitue le commerce international et non une mauvaise passe qui sera aisément dépassé.
Le libre échange est le but de l'OMC. Présenté hier comme la clef du développement et de la croissance, il est maintenant contesté sur un plan théorique, y compris par les économistes orthodoxes comme Paul Samuelson. Sur le plan pratique, certains membres de l'OMC, se réclament de formes de protectionnisme. Beaucoup s'accordent à dire que le libre-échange n'est pas la panacée mais que la qualité des institutions et des politiques importent tout autant, voire plus, que le degré d'ouverture à l'économie mondiale. Et, bien plus, que le libre-échange est non un moyen mais un résultat de développement.
La critique du libre-échange va plus loin : il n'entraine pas une concurrence élargie, en ce qu'il est, pour les deux tiers, le résultat d'une division du travail dans et entre les multinationales (délocalisations,achats et sous-traitance). Il maintient ceux des pays les plus pauvres qui obéissent à l'orthodoxie dans un statut d'économie coloniale : ils sont fournisseurs de matières premières et ne participent pas à leur transformation. Il est fondé sur une représentation simpliste de la division internationale du travail entre high-tech et low-tech, représentation contredite par la division réelle beaucoup plus complexe, comme on le constate en Chine et en Inde. Il n'assure pas l'accroissement du pouvoir d'achat collectif dans ces pays : le niveau des salaires tient compte de celui des prix et la baisse des prix est captée, pour partie, comme une rente par les intermédiaires (négoce, distribution, etc.)
Le libre-échange n'est pas une réponse aux deux priorités actuelles : ni à la question sociale, (mise en concurrence des systèmes sociaux, déflation salariale et chômage, maintien des salaires et taux de change très bas dans certains pays en développement pour conserver l'avantage comparatif le plus fréquent de ces pays), ni à la question écologique (justification classique de la croissance quel que soit son contenu, prime au moins disant écologique, inflation des transports par l'éclatement du processus de fabrication à la recherche du coût du travail le plus bas, etc.)
Le "multilarisme" de l'OMC a toujours été un mythe. Le concensus requis -sans vote- dans la pratique pour prendre les décisions traduit en fait un rapport de domination. Longtemps dirigée par les Etats-Unis, l'Union européenne, l'Australie et le Canada, l'OMC connait un virage après Seattle,1999, et Cancun, 2003. Se constituent alors des coalitions changeantes, fragiles mais faibles.
Le principe même de la non-discrimination entre les Etats membres est un mythe. Ce principe fondateur de l'OMC connu sous le nom de clause de la nation la plus favorisée (NPF) devrait être la règle : chaque Etat membre devrait bénéficier des concessions commerciales obtenues par les Etats concurrents. Il n'en est rien. Un rapport de l'OMC, dit rapport Sutherland, souligne que le traitement NPF n'est pas la règle mais l'exception.
Tout ceci montre la vanité d'un vieux rêve néo-libéral : une règle unique, le libre échange, qui s'applique à toutes les situations, pour gérer et réguler l'interdépendance de la mondialité.
Le système du commerce international devrait tenir compte des préférences nationales ou régionales nécessairement diverses et contradictoires au service de LA REDUCTION DE LA PAUVRETE.

 
Nazdeb

06/07/2006
15:08
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Salut Guy
c'est toi qui a écrit ce texte ou bien de quelle source provient-il ?



 
guydufau

06/07/2006
18:00
re : mondialisation, croissance, pauvreté

La loi oblige-t-elle à dévoiler ses sources? Si oui, je fais de la désobéissance civile, Nazdeb!
 
guydufau

06/07/2006
19:02
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Nazdeb :
Plus sérieusement, tu tapes sur le moteur de recherche Howard Zinn et apparaissent 70 réponses échelonnées entre le 19/03/2003 et le 11/04/2006, me traitant du doux nom de falsificateur par LRDB. Une fois suffit.
 
Albert Londre

06/07/2006
20:44
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Guy Dufau = Bob Woodward + Carl Bernstein
 
Henry Faÿ

09/07/2006
16:46
des critiques aussi vagues que rhétoriques


à l'auteur anonyme
<<Il faut bien suppléer au silence des médias :
La réunion du 30 juin 2006 a montré la crise que traverse l'OMC : les Etats membres et en particulier le G6 (Etats-Unis, Union européenne, Japon, Australie, Brésil, Inde) n'ont pas pu ou voulu dépasser leurs désaccords. A défaut de s'entendre, les Etats membres ont donné une mission de médiation de courte durée au directeur général de l'OMC, l'ineffable Pascal Lamy.>>

Qu'est-ce que Pascal Lamy a donc d'ineffable?

<<Même si les crises sont fréquentes , même si elles font partie du rituel des négociations, cette dernière crise de l'OMC englobe les échecs de Seattle (1999), de Cancun (2003) est une crise du système que constitue le commerce international et non une mauvaise passe qui sera aisément dépassé.>>

La "crise du système". Il y a très longtemps qu'on entend ce langage. Et même si c'était un peu vrai, il n'y aurait pas lieu de s'en réjouir.

<<Le libre échange est le but de l'OMC. Présenté hier comme la clef du développement et de la croissance, il est maintenant contesté sur un plan théorique, y compris par les économistes orthodoxes comme Paul Samuelson.>>

Contesté sur le plan théorique? Avec quels arguments? Surtout que les bases théoriques du libre-échangisme sont très fortes, pas faciles à démolir. Qu'en dit Paul Samuelson? Je voudrais bien avoir la référence.

<< Sur le plan pratique, certains membres de l'OMC, se réclament de formes de protectionnisme.>>

Cela n'aurait rien d'étonnant car il n'est jamais facile de renoncer à une protection, il y aura toujours des professions qui en souffriront et si on en obtient de ses partenaires un abandon de protection en échange, il n'est pas facile d'être bien sûr qu'on n'est pas perdant. Mais qui sont ces "certains membres"?

<< Beaucoup s'accordent à dire que le libre-échange n'est pas la panacée mais que la qualité des institutions et des politiques importent tout autant, voire plus, que le degré d'ouverture à l'économie mondiale. Et, bien plus, que le libre-échange est non un moyen mais un résultat de développement.>>

Que le libre-échange ne soit pas la panacée, c'est vrai mais qui l'a jamais prétendu? Beaucoup, mais encore?
Ces critiques sont aussi vagues que rhétoriques. Elles font l'impasse sur le fait que le libre-échange a quand même le mérite d'élargir les marchés donc d'accroître les débouchés, donc la production, donc les revenus, donc de réduire la pauvreté (cf l'article cité au début du fil), de permettre les des économies d'échelle, d'assurer aux innovations technologiques une diffusion très rapide (cf les ordinateurs que nous utilisons), de mettre en oeuvre les avantages comparatifs enfin d'amortir les fluctuations qui peuvent frapper telle ou telle région. N'oublions pas que c'est le protectionnisme qui a transformé la crise boursière de vingt-neuf en une catastrophe en chaîne qui a frappé le Monde entier et abouti à la deuxième mondiale.

<<La critique du libre-échange va plus loin : il n'entraine pas une concurrence élargie, en ce qu'il est, pour les deux tiers, le résultat d'une division du travail dans et entre les multinationales (délocalisations,achats et sous-traitance). Il maintient ceux des pays les plus pauvres qui obéissent à l'orthodoxie dans un statut d'économie coloniale : ils sont fournisseurs de matières premières et ne participent pas à leur transformation.>>

Que le libre-échange n'entraîne pas une concurrence élargie, c'est une contradiction dans les termes, c'est la négation d'une évidence. Qu'il maintienne dans un état d'infériorité les pays les plus pauvres n'est pas du tout ce qu'on observe. Un grand nombre de pays arrivent à monter en gamme, et certains à grand vitesse, par exemple l'Inde, la Corée du Sud, la Malaisie etc.


<< Il est fondé sur une représentation simpliste de la division internationale du travail entre high-tech et low-tech, représentation contredite par la division réelle beaucoup plus complexe, comme on le constate en Chine et en Inde.>>

C'est bien le libre-échange qui permet cette complexité, loin d'être fondé sur une pareille représentation il l'est sur des conceptions économiques qui justement échappent à ce type de simplisme sans doute hérité de la vulgate marxiste selon laquelle les pauvres seront toujours plus pauvres.

<< Il n'assure pas l'accroissement du pouvoir d'achat collectif dans ces pays : le niveau des salaires tient compte de celui des prix et la baisse des prix est captée, pour partie, comme une rente par les intermédiaires (négoce, distribution, etc.)>>

Dire que le libre-échange n'accroît pas le pouvoir d'achat c'est énoncer une contre-vérité absolue, ceux qui disent n'ont rien appris, rien compris et ne connaissent rien à rien. Que le négoce et la distribution prennent leur part est vrai et plus que légitime, ces activités ne sont en aucun cas des rentes, s'il n'y avait ni négoce ni distribution, les produits ne pourraient que s'entasser et pourrir.

<<Le libre-échange n'est pas une réponse aux deux priorités actuelles : ni à la question sociale, (mise en concurrence des systèmes sociaux, déflation salariale et chômage, maintien des salaires et taux de change très bas dans certains pays en développement pour conserver l'avantage comparatif le plus fréquent de ces pays), >>

Des système sociaux ne peuvent subsister que s'ils sont efficaces économiquement. Ce n'est pas le libre-échange mais le protectionnisme comporte les plus grands risques de provoquer la crise des systèmes sociaux et le chômage.

<<ni à la question écologique (justification classique de la croissance quel que soit son contenu, prime au moins disant écologique, inflation des transports par l'éclatement du processus de fabrication à la recherche du coût du travail le plus bas, etc.)>>

C'est vrai que le libre-échange ne répond pas à la question écologique, il n'est pas fait pour ça, mais le protectionnisme par la stagnation et l'aggravation de la pauvreté qu'il provoque n'est pas la solution la plus satisfaisante qui soit. Après tout, il n'y a rien de plus écologique que la misère.

<<Le "multilarisme" de l'OMC a toujours été un mythe. Le concensus requis -sans vote- dans la pratique pour prendre les décisions traduit en fait un rapport de domination. Longtemps dirigée par les Etats-Unis, l'Union européenne, l'Australie et le Canada, l'OMC connait un virage après Seattle,1999, et Cancun, 2003. Se constituent alors des coalitions changeantes, fragiles mais faibles.>>

Qu'il y ait un jeu politique et des rapports de force ne fait aucun doute; si ces coalitions sont "changeantes", cela signifie que le jeu est ouvert, que les pays pauvres et les pays émergents peuvent tirer leur épingle du jeu, ce qu'ils ne manqueront pas de faire.

<<Le principe même de la non-discrimination entre les Etats membres est un mythe. Ce principe fondateur de l'OMC connu sous le nom de clause de la nation la plus favorisée (NPF) devrait être la règle : chaque Etat membre devrait bénéficier des concessions commerciales obtenues par les Etats concurrents. Il n'en est rien. Un rapport de l'OMC, dit rapport Sutherland, souligne que le traitement NPF n'est pas la règle mais l'exception.>>

Il faudrait voir ça un peu plus dans le détail et non pas sous forme de généralité.

<<Tout ceci montre la vanité d'un vieux rêve néo-libéral : une règle unique, le libre échange, qui s'applique à toutes les situations, pour gérer et réguler l'interdépendance de la mondialité.
Le système du commerce international devrait tenir compte des préférences nationales ou régionales nécessairement diverses et contradictoires au service de LA REDUCTION DE LA PAUVRETE.>>

Une chose est sûre, ce n'est pas le protectionnisme qui favorise peut-être le maintien de certaines situations acquises n'est pas ce qui permettra la lutte contre la pauvreté. Le protectionnisme, c'est la réduction artificielle des débouchés, donc de l'activité. Le protectionnisme, c'est empêcher de travailler ceux qui en ont le plus besoin. Le protectionnisme n'est pas ce qu'il y a de plus moral.



 
shhh

09/07/2006
19:00
re : mondialisation, croissance, pauvreté

C'est le deuxième contrib dans laquelle je lis que vous attribuez la crise de 29 au protectionnisme. Comme c'est pas la notion que j'en ai, pourriez vous expliciter ? merci.
 
guydufau

09/07/2006
19:19
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Qu'est-ce que Pascal Lamy a donc d'ineffable?"
C'est, si l'on veut, une réplique à l'"ami de l'économie" qui a traité José Bové d'ineffable, mais plus sérieusement c'est être en accord avec le portrait de Pascal Lamy fait par Raoul Marc Gennar dans "Europe, la trahison des lumières. Voici ce qu'il a écrit :
"Il inaugure son mandat [de commissaire européen] de manière spectaculaire en proposant de lever l'interdiction d'importer en Europe des semences génétiquement modifiées en provenance des Etats-Unis. Peu après son entrée en fonction, il déclare devant l'assemblée du Trans Atlantic Business Dialogue (TARB), un des plus puissants lobbies d'affaires : "La nouvelle Commission soutiendra [ les propositions du TARB] de la même manière que la précédente. Nous ferons ce que nous avons à faire d'autant plus facilement que, de votre côté, vous nous indiquerez vos priorités[...]Comment faire confiance à un homme qui ose répéter, aujourd'hui, que l'éducation, la santé, la culture, ne sont pas menacées par l'AGCS, cet accord de l'OMC qui entend libéraliser tous les secteurs de tous les services? A Stasbourg, le 6 octobre 1999, il déclarait : "l'OMC doit élargir ses attributions pour englober des questions de société telles que l'environnement, la culture, la santé et la nourriture, qui, à l'instar de la concurrence et de l'investissement, ne peuvent pas être tenues à l'écart du commerce".
Et quand il se trouve à la table des négociations, celui qui en principe (1) est porteur du message proclamé d'humanisme, de solidarité et de générosité de L'Europe se comporte comme le plus agressif et le plus arrogant des négociateurs. Quand on entend les témoignages des délégations des pays du Sud à ces réunions, on a pas le moindre doute sur la réalité de son double langage et sur son adhésion au libéralisme le plus dogmatique".

"Qu'il y ait un jeu politique et des rapports de force ne fait aucun doute; si ces coalitions sont "changeantes", cela signifie que le jeu est ouvert, que les pays pauvres et les pays émergents peuvent tirer leur épingle du jeu, ce qu'ils ne manqueront pas de faire."

C'est ne pas vouloir admettre qu'il n'y a jamais eu de vote au sein de l'OMC. Comme je l'ai indiqué tout est décidé par consensus, l'OMC n'est un organisme démocratique.

"Le protectionnisme n'est pas ce qu'il y a de plus moral"

Ce qui est encore moins moral c'est d'être ennemi du protectionnisme et en même temps vouloir bénéficier de ce protectionnisme : c'est l'attitude de l'Europe, des USA, et d'autres pays développés concernant les produits agricoles.

Enfin, je ne résiste pas à prendre au sérieux cette boutade : "Après tout, il n'y a rien de plus écologique que la misère."
Pourquoi ne pas enchaîner en lançant : "Ecologistes, ne vous trompez pas, la misère est notre alliée"!

(1) Allusion : Pascal Lamy est membre du Parti socialiste.



 
pfffft

09/07/2006
23:48
re : mondialisation, croissance, pauvreté

mort de rire, revoila Raoul!
pitoyable
 
paul

10/07/2006
08:59
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Je suis frappé par l'attachement que vous manifestez tous à des théories déterminées : libre échange contra protectionnisme ! Mais la vie ça marche pas comme ça, nom de diou !
La vie c'est une fois libre-échange (quand on en a besoin) et une autre fois le contraire, et basta. Ca a toujours marché comme ça et les Samuelson (qui malgré son arrogance doctorale que lui confère le fait que son principal bouquin est devenu le manuel des jeunes économistes anglo-américains et bientôt français, demeure plus nuancé que cela) n'y changeront rien et nos discussions non plus.

Exemple : aujourd'hui plus que jamais l'Europe a besoin de fermer ses frontières parce qu'elle est en phase de construction avec des problèmes internes pour lesquels le bilatéralisme représente un danger mortel. Il faut donc fermer globalement, quitte à laisser des perspectives à moyen et long terme. Le moyen le plus sûr étant d'entamer des procès à l'OMC et de les faire durer le temps qu'il faut. C'est ce que pratiquent les Américains en toute liberté depuis des décennies (relisez l'histoire des Rounds (vous voyez bien que même le vocabulaire confirme la nature de la dynamique des règlementations de l'échange) depuis L'Uruguay Round jusqu'à la création de l'OMC.

Il n'y a rien de mécanique dans l'échange, mais il est, en revanche, toujours politique, du moins tant qu'il y aura pluralité de nations. Retour donc à Machiavel, et sans scrupules suicidaires.

Pour terminer une hypothèse d'école : imaginez la situation des agriculteurs français aujourd'hui si la France avait obtempéré à toutes les injonctions de Bruxelles, de l'OCDE et du Gatt !

"Res dura, et regni novitas me talia cogunt
Moliri, et late fines custode tueri. "

Henry se fera un plaisir de vous traduire ce passage du Prince.


 
guydufau

10/07/2006
09:14
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Pour précipiter le trépas de dom,(?) voici succédant à Raoul un article de Damien Millet, président du CADTM et membre du Cercle Bolivarien de Paris
LA SOLIDARITE AU BON VOULOIR DE QUELQUES-UNS
7 juillet 2006
http://www.lagauche.com/lagauche/article.php3?id_article=145 8
Damien Millet, président du CADTM France (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde, www.cadtm.org), co-auteur de la bande dessinée Dette odieuse, CADTM/Syllepse, 2006.
 
shhh

10/07/2006
09:36
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Paul, merci de venir au secours, y a rien à faire, pour qu'ils veuillent bien admettre que l'économie est protectionniste quand il faut protéger une industrie naissante ou fragile, et libre-échangiste quand au contraire on peut concurrencer ou s'imposer. Et que l'un ou l'autre dogme suivi de façon idéologique peut être catastrophique. Ils sont pas possibles sur ce fil.
J'allais justement leur suggérer ce site:
http://histoire.geo.free.fr/Partenaire/Vidal/gv_1ere_cours_s ysindus.html
assez simple pour comprendre de quoi ils causent.

Enfin je ne parle pas de guydufau qui a définitivement remplacé son cerveau par des copiés-collés de ses abonnements aux newsletters.
 
Henry Faÿ

10/07/2006
11:11
totalement d'accord


<<"Le protectionnisme n'est pas ce qu'il y a de plus moral"

Ce qui est encore moins moral c'est d'être ennemi du protectionnisme et en même temps vouloir bénéficier de ce protectionnisme : c'est l'attitude de l'Europe, des USA, et d'autres pays développés concernant les produits agricoles.>>


Là, je suis totalement d'accord et je note en passant que c'est le point de vue de Joseph Stiglitz qui ne demande pas moins de libre-échange mais davantage, et qui s'oppose avec raison au deux poids deux mesures libre-échange quand ça arrange les pays riches, réglementation et subventions quand ça le les arrange pas, il le dit très clairement.

<<Enfin, je ne résiste pas à prendre au sérieux cette boutade : "Après tout, il n'y a rien de plus écologique que la misère."
Pourquoi ne pas enchaîner en lançant : "Ecologistes, ne vous trompez pas, la misère est notre alliée"!>>

Mais c'est efectivement un problème très sérieux et en fait assez difficile. Il est vrai qu'un homme qui vit avec moins d'un dollar par jour n'a pas l'occasion de détruire l'environnement mais il se détruit lui-même, c'est encore pire. Le plus écologique, ce n'est pas la misère, c'est le couvent ou le monastère mais il n'y a pas tellement de candidats, de nos jours. Les communautés écolos sont également passées de mode.

Dès qu'on produit, dès qu'on consomme, on dégrade l'environnement, c'est inévitable. Ce qu'il faut, c'est travailler avec opiniâtreté toutes les solutions possibles de développement durable, haute qualité environnementale pour les habitations, transports en commun, lutte contre toutes sortes de consommations qui n'accroissent pas le bien-être, la liste est longue. Une solution que je trouve totalement ridicule c'est la décroissance qui voudrait dire aggravation de la pauvreté.



 
Henry Faÿ

10/07/2006
11:33
fermer les frontières? intéressant


<<Exemple : aujourd'hui plus que jamais l'Europe a besoin de fermer ses frontières parce qu'elle est en phase de construction avec des problèmes internes pour lesquels le bilatéralisme représente un danger mortel.>>

Allez expliquer ça aux Allemands qui sont les champions du monde de l'exportation, lesquelles exportations sont en grande partie des biens d'équipement qui sont de la plus grande utilité pour le développement des pays qui ont l'ambition de se développer.
Amusez-vous à fermer les frontières et vous bloquerez (i) la prospérité allemande (ii) la croissance des pays émergents. Vous aurez gagné!
L'Allemagne n'étant q'un exemple parmi d'autres.

Le bilatéralisme est si je comprends bien une mesure intermédiaire entre protectionnisme et libre-échange. Il permet les échanges en les négociant, donc sans les soumettre de manière inconditionnelle à la dure loi de la concurrence. J'entends dire que face aux échecs des rounds de négociation de l'OMC, c'est la solution qui pourrait prévaloir. Ce serait sans doute une régression mais je ne vois pas pourquoi et pour qui ce serait un danger mortel, en tout cas la formulation n'est pas très explicite.


<< Il faut donc fermer globalement, quitte à laisser des perspectives à moyen et long terme. Le moyen le plus sûr étant d'entamer des procès à l'OMC et de les faire durer le temps qu'il faut. C'est ce que pratiquent les Américains en toute liberté depuis des décennies (relisez l'histoire des Rounds (vous voyez bien que même le vocabulaire confirme la nature de la dynamique des règlementations de l'échange) depuis L'Uruguay Round jusqu'à la création de l'OMC.>>

J'entends dire que l'industrie des Etats-Unis ne se porte pas bien du tout, GM en étant un signe, dans ces conditions les réflexes protectionnistes des Américains n'ont rien d'étonnant, mais ce n'est pas forcément un exemple à suivre.


 
Henry Faÿ

10/07/2006
11:49
la crise de 29 et la réaction en chaîne


<<C'est le deuxième contrib dans laquelle je lis que vous attribuez la crise de 29 au protectionnisme. Comme c'est pas la notion que j'en ai, pourriez vous expliciter ? merci.>>

La crise boursière de vingt-neuf survenue à Wall Street n'est sans doute pas directement liée au protectionnisme, encore que la question serait à creuser mais l'extension de la crise au monde entier est bien due à l'adoption par les différents pays de mesures protectionnistes qui y ont vu le remède à leurs difficultés et ont de ce fait provoqué une réaction en chaîne qui a conduit un certain nombre de pays vers le nationalisme économique, le nationalisme politique et le militarisme, le cas du Japon étant particulièrement typique de cette évolution. Une recherche complémentaire sur ce sujet ne serait pas inutile.


 
shhh

10/07/2006
12:02
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Tiré du site mentioné ci-dessus :
http://histoire.geo.free.fr/Partenaire/Vidal/gv_1ere_cours_s ysindus.html

"5°) 1918- 1929: De 1919 à 1921, une grave récession frappe tous les pays industrialisés à cause de la reconversion de l'économie de guerre à l'économie du temps de paix. Puis la croissance repart, surtout à partir de 1925, l'économie se modernise, en particulier aux Etats- Unis qui accroissent leur poids économique dans le monde et commencent à entrer dans l'ère de "la société de consommation". Les échanges internationaux s'accroissent, favorisés par la mise en place du Gold Exchange Standard qui fait du Dollar et de la Livre- Sterling les 2 monnaies internationales, convertibles en or.

Cependant des problèmes structurels montrent une certaine faiblesse de la prospérité: le chômage dans plusieurs pays, surtout au R.U, l'inflation (France, Allemagne...), la surproduction dans l'agriculture.

6°) 1929- 1939: En 1929 commence la première crise économique généralisée de l'histoire du capitalisme. Cette crise présente 4 traits majeurs: une production industrielle en chute libre (récession), une déflation brutale des prix (chute de 30 à 50%), une montée spectaculaire du chômage et des faillites, proportionnelle à la gravité de la récession (surtout aux Etats- Unis et en Allemagne), une forte contraction du commerce international.

Le détonateur de la crise a été le krach de Wall Street (le "jeudi noir" du 24 octobre 1929). Cette crise boursière a provoqué aux Etats-Unis une crise bancaire qui elle même a provoqué une crise industrielle. Le retrait de capitaux américains placés en Europe plonge à son tour le continent européen dans la crise, puis celle-ci gagne les économies non-industrielles (colonies, Amérique du Sud......). La crise est devenue mondiale.

Dans les pays industrialisés, les gouvernements vont d'abord combattre la crise par une politique déflationniste, puis à partir de 1933, au contraire, par l'interventionnisme de l'Etat ( New-Deal aux E.U., Front populaire en France, dirigisme en Allemagne et en Italie). Quand la Seconde Guerre Mondiale éclate en 1939, la crise économique continue de sévir dans la plupart des pays."

Sincèrement, je crois qu'on ne peut vraiment pas limiter le débat à une opposition entre le libre-échangisme et le protectionnisme, tant l'économie est chose mouvante.
 
guydufau

10/07/2006
16:56
re : mondialisation, croissance, pauvreté

<<"Le protectionnisme n'est pas ce qu'il y a de plus moral"

Ce qui est encore moins moral c'est d'être ennemi du protectionnisme et en même temps vouloir bénéficier de ce protectionnisme : c'est l'attitude de l'Europe, des USA, et d'autres pays développés concernant les produits agricoles.>>


Là, je suis totalement d'accord et je note en passant que c'est le point de vue de Joseph Stiglitz qui ne demande pas moins de libre-échange mais davantage, et qui s'oppose avec raison au deux poids deux mesures libre-échange quand ça arrange les pays riches, réglementation et subventions quand ça le les arrange pas, il le dit très clairement.

Ce "totalement d'accord" est important car il est fait sur l'essentiel. Malheureusement, Henry ajoute :" Joseph Stiglitz ne demande pas moins de libre-échange mais davantage". C'est faux. Pourquoi Henry s'obstine à citer Stiglitz, alors qu'a avoué ne pas l'avoir lu? Joseph Stiglitz mène un combat constant combat contre "le fanatisme du marché".
Quant à l'écologie, c'est le dernier souci du FMI, de l'OMC, de la Banque mondiale.
 
Henry Faÿ

10/07/2006
22:05
d'accord, pas d'accord...


<<Ce "totalement d'accord" est important car il est fait sur l'essentiel. Malheureusement, Henry ajoute :" Joseph Stiglitz ne demande pas moins de libre-échange mais davantage". C'est faux. Pourquoi Henry s'obstine à citer Stiglitz, alors qu'a avoué ne pas l'avoir lu? Joseph Stiglitz mène un combat constant combat contre "le fanatisme du marché".>>

Je n'ai pas lu son livre mais plusieurs articles (y compris les citations aimablement fournies par mon interlocuteur) et dans mes paperasses, j'en ai découvert un que j'avais mis de côté, que je citerai éventuellement car il est très clair sur le point que j'aborde. Actuellement, victime d'une sévère attaque virale informatique, mon ordinateur est dans un triste état et en attendant qu'il soit réparé, je suis obligé d'aller dans un cyber pour naviguer, ce qui m'empêche de participer au forum comme je le souhaiterais.

Lutter contre le "fanatisme du marché", je trouve ça très bien.

<<Quant à l'écologie, c'est le dernier souci du FMI, de l'OMC, de la Banque mondiale.>>

La Banque Mondiale, ce n'est pas si sûr. Pour ce qui est du FMI on pourrait dire que ce n'est pas son métier et qu'il en est de même pour l'OMC mais il y a sans doute des progrès à faire et des nuances à apporter.



 
Henry Faÿ

10/07/2006
22:30
on n'est pas possibles


<<Paul, merci de venir au secours, y a rien à faire, pour qu'ils veuillent bien admettre que l'économie est protectionniste quand il faut protéger une industrie naissante ou fragile, et libre-échangiste quand au contraire on peut concurrencer ou s'imposer. Et que l'un ou l'autre dogme suivi de façon idéologique peut être catastrophique. Ils sont pas possibles sur ce fil.>>

On n'est pas possible... Je crois que l'idée qu'on peut protéger une industrie par les protections douanières avait sa pertinence au XIXe et au jusqu'à la deuxième moitié du XXe siècles mais qu'elle est maintenant totalement frappée d'obsolescence. Pour avoir une industrie, ce qui est décisif, ce sont les débouchés or je ne vois vraiment pas à notre époque quel ensemble offrirait, en termes de population et surtout de pouvoir d'achat des débouchés suffisants à une industrie. C'est donc la carte du libre-échange qu'il faut impérativement jouer. Je crois que toute politique industrielle quelque peu ambitieuse ne peut que viser le monde entier. Je crois en outre que tout effort de création d'industrie qui se cantonerait à une seule région n'arriverait pas à atteindre le niveau de productivité ni le niveau technologique suffisant pour espérer faire un jour bonne figure sur le marché mondial. Ca ne veut pas dire que le jeu soit définitivement fermé, on voit des pays passer à toute vitesse de la sous-industrialisation à l'industrialisation et dans l'ensemble, ce sont les multinationales (horresco referens) qui font l'essentiel du boulot, qui se chargent des transferts technologiques décisifs et de tout le travail de distribution et de marketing.
Je vois que décidemment, je ne suis pas possible.


 
shhh

11/07/2006
05:17
re : mondialisation, croissance, pauvreté

C'est la lutte finale
Groupons nous et demain
La Multinationale
Sera le genre humain.

 
paul

11/07/2006
06:00
re : mondialisation, croissance, pauvreté

décidément Shhhh tu es en forme, car le fond de cette hystérie libre-échangiste repose entièrement sur la volonté et les ambitions des multinationales. C'est bien pourquoi il nous faut d'abord mesurer ce qui nous reste comme pouvoir politique pour contrer cette nouvelle forme historique d'hégémonisme, car il ne s'agit de rien d'autre.

Exactement comme les trois guerres Puniques ont créé les Latifundia, les deux dernières ont jeté les bases des multinationales comme nouvelle forme de pouvoir politico-économique. Et comment ? Simplement parce que les gouvernements en guerre avaient besoin de crédit pour gagner, ce qui a enrichi d'un coup des groupes qui se sont unis en groupes financiers (voir Meynard).

Et comme pour Rome, la nature du gouvernement a changé en même temps que la forme de l'économie. La République a cédé la place à l'Empire, le pouvoir étant entièrement passé dans les mains des latifundistes. Plus tard, c'est encore la crise des latifundia qui a provoqué la crise de l'Empire, les Romains ont aussi eu leur 1929 qui n'était qu'une crise d'adaptation des énormes forces de production générées par la guerre 14-18 et qui ne trouvaient plus preneurs pour deux raisons qu'il faut méditer : le Tiers-Monde ne pouvait pas acheter pour cause de pauvreté endémique, les pays impériaux (l'Europe) non plus, car ruinée par le créancier.

politiquement nous vivons incontestablement un retour à une forme voilée d'Empire, celui de la Rome américaine, il ne reste plus qu'à attendre le déclin de cet Empire par crises successives qui seront des crises de succession, comme à Rome. Les élections successives de Bush montrent que le système a atteint ses limites de fonctionnement, et l'élection de Reagan me rappelle celle d'un Empereur élu parcequ'il avait une taille de 2mètres40 et qu'il était ohysiquement invincible, ce qui n'a pas empêché son entourage de l'assassiner à la première occasion.

Ne vous fiez pas à l'image dont les médias sont chargé de recoller les morceaux jour après jour : la société du spectacle de Debord c'était d'abord la société d'une image mensongère destinée à faire passer les nouvelles formes amorales d'exploitation d'autrui. Ce qui s'est passé sur le stade de Berlin n'est pas un scandale non-sportif, c'est l'irruption de la vérité : le racisme se démasque car il en a les moyens... politiques.
 
guydufau

11/07/2006
20:19
re : mondialisation, croissance, pauvreté

LA CRISE DE 1929
Henry l'attribue au protectionnisme, shhh nous fait lire un texte où il est question de difficulté pour passer d'une production de guerre à une production de paix, puis dans l'ordre à :
-une production industrielle en chute libre
- une déflation des prix
-une montée du chômage
- une forte contraction du commerce international
c'est purement descriptif, les causes de ces quatre points ne sont pas abordées, et surtout c'est oublier que cette crise de 1929 est née aux Etats-Unis
"En 1929 commence la première crise économique généralisée de l'histoire du capitalisme"
nous fait encore lire shhh. N'y a-t-il pas eu une crise de grande envergure entre 1875 et 1893 en Europe? A la même époque, aux Etats-Unis a lieu une période de grande instabilité, entre la fin de la guerre de Sécession et la fin du siècle.
Mais quelles sont les causes de la crise de 1929 :
1- Il y avait une très forte "hétérogénéité" du système productif des USA. On distinguait au sein de ce système une composante qui allait rapidement de l'avant et l'autre pratiquement étrangère à ce mouvement. Le risque de voir se former une telle économie "duale" était inscrit dans les modalités de la révolution manégariale, presque programmé. Cette révolution fut l'affaire de certaines grandes entreprises. Elle se fit sous l'égide de la finance. De grands financiers, manipulant des masses énormes de capitaux prirent le contrôle d'entreprises préexistantes et en créèrent d'autres. Bien que ces entreprises aient été qualifiées à l'époque, de monopoles, du fait de leur taille importante, elles n'envahirent pas d'entrée de jeu la totalité de chaque branche. Une masse considérable d'entreprises traditionnelles, plus petites survécurent à leurs côtés. Elles n'acquirent jamais la taille nécessaire à la réforme de leur gestion et à l'adoption des technologies les plus performantes. Elles ne furent jamais chaperonnées par la finance. Le terme "hétérogénéité" fait référence à ce phénomène. L'économie américaine se caractérisait à cette époque par la coexistence dans les principales branches, de grandes entreprises nouvelles et des anciennes dont l'organisation et la technique restaient traditionnelles.
Comment ces dernières purent se maintenir? La législation antitrust n'avait pas entravé le développement des grandes entreprises, mais elle avait procuré à l'ancien secteur certaines protections. Par ailleurs, la structure des prix semble ne s'être modifiée que très graduellement préservant une certaine rentabilité du secteur arriéré, ce qui laisse imaginer la taille des profits des gros. Le secteur retardataire était condamné à disparaître, mais tant que les affaires furent prospères, pendant les années 1920, ce secteur se maintient tant bien que mal (tendant à s'endetter). Lorsque l'économie entra dans une récession significative en 1929, qui n'avait encore rien d'une dépression, la survie de ce secteur se trouva remise en question. Les faillites se multiplièrent, les dettes restèrent impayées, le système bancaire se trouva ébranlé, fragilisant à son tour le système productif.
2- Le deuxième élément d'instabilité avait trait aux institutions monétaires et financières et aux politiques. La première hégémonie de la finance eut pour double caractéristique une construction financière d'une grande fragilité et un retard considérable dans la mise en place des procédures de contrôle macroéconomiques.
La crise de 1929 résulta de la superposition de ces deux types de facteurs, une menace sous-jacente liée à l'arriération d'un secteur encore important du système productif, et une monnaie et une finance hors contrôle. La récession de 1929 se métamorphosa ainsi en dépression.

Source : "Crise et sortie de crise, ordre et désordres néolibéraux", puf, Gérard Dumesnil, Dominique Lévy.
 
shhh

11/07/2006
21:10
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Sur les causes de la crise 1929, il y a 149 000 pages de références dans google. Je suppose les gens assez adultes pour savoir se renseigner s'ils en ont envie.
J'ai choisi la page justement parce qu'elle n'était que descriptive, et qu'avant de se forger une conviction faut commencer par là. Ca ne faisait que soumettre à Henry Faÿ un rappel de quelques faits, qui me semblaient contradictoires avec ses affirmations. Ce qu'il a d'ailleurs balayé en parlant d'"obsolescence"(!).
Je n'interviens pas sur ce forum pour marteler mes convictions comme vous et Henry le faites, jusqu'à en devenir fort lassants.
Quand à la crise intervenue en Europe entre 1875 et 1893, elle était "de grande ampleur", mais pas "généralisée".
 
guydufau

11/07/2006
21:46
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Quand entre 1875 et 1893 une crise du capitalisme se produit en Europe et aux USA, il est justifié de dire qu'elle est généralisée. A cette époque, y avait-il ailleurs qu'en Europe et aux USA, d'autres pays capitalistes?
 
shhh

11/07/2006
22:04
re : mondialisation, croissance, pauvreté

Il peut y avoir deux crises importantes sans que l'une soit la généralisation de l'autre, ou qu'elles aient les mêmes causes.
1929 est une crise qui s'est étendue au monde entier, avec une seule origine aux etats-unis.
Quand au capitalisme, il me semble difficile de déterminer quel pays ne l'aurait pas été, directement en tant que puissance ou indirectement en tant que colonie, et donc rendue tributaire d'une puissance industrielle et commerciale. En tout cas le Japon des Meiji avait largement entamé son industrialisation.
 
guydufau

12/07/2006
17:47
re : mondialisation, croissance, pauvreté



"Il peut y avoir deux crises importantes sans que l'une soit la généralisation de l'autre"
Est ce que j'ai dit cela?
Minable façon de prendre la tangente, shhh

 
shhh

12/07/2006
19:57
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Quand entre 1875 et 1893 une crise du capitalisme se produit en Europe et aux USA, il est justifié de dire qu'elle est généralisée."

Non. Ce n'est pas justifié. Ce n'est pas une crise généralisée. C'est une crise internationale touchant les pays industrialisés: les USA et l'Europe.
La crise de 29 a atteint tous les pays, y compris ceux qui n'étaient pas industrialisés, ainsi que les colonies. Elle a provoqué une récession mondiale.
C'est plus clair comme ça ?

 
guydufau

12/07/2006
21:01
re : mondialisation, croissance, pauvreté

"Non. Ce n'est pas justifié. Ce n'est pas une crise généralisée. C'est une crise internationale touchant les pays industrialisés: les USA et l'Europe."
Je persiste : il faut tenir compte de la période: entre 1875 et 1893 ce qui se passait en Europe et aux USA, du point de vue capitaliste mérite de parler de généralisation.
Ne pas l'admettre est un anachronisme.
 
AArgh!!!

12/07/2006
23:44
re : mondialisation, croissance, pauvreté


 
Henry Faÿ

13/07/2006
09:31
le débat libre-échange-protectionnisme pour le


le débat libre-échange-protectionnisme pour les nuls
*****************************************************
<<Sur les causes de la crise 1929, il y a 149 000 pages de références dans google. Je suppose les gens assez adultes pour savoir se renseigner s'ils en ont envie.
J'ai choisi la page justement parce qu'elle n'était que descriptive, et qu'avant de se forger une conviction faut commencer par là. Ca ne faisait que soumettre à Henry Faÿ un rappel de quelques faits, qui me semblaient contradictoires avec ses affirmations. Ce qu'il a d'ailleurs balayé en parlant d'"obsolescence"(!).
Je n'interviens pas sur ce forum pour marteler mes convictions comme vous et Henry le faites, jusqu'à en devenir fort lassants.>>

Pourquoi ne parlerais-je pas d'obsolescence si je me vois obligé de constater que les conditions du XIXe et d'une grande partie du XXe siècle ne s'appliquent plus?

Si je ne réussis qu'à vous lasser sachez que je le regrette mais pour ce qui est du rôle du protectionnisme, je vous propose un texte qui répond à notre question et comme vous le savez, je n'abuse pas de cop-cols:

dans le site: l'éconoclaste, l'économie pour les nuls
le libre-échange a-t-il été historiquement un facteur de croissance et de développement?
*************************************************
<<Les tarifs Smooth-Hawley n'ont pas provoqué la crise de 29; mais la vague de protectionnisme des années 30 est reconnu unanimement (même par Bairoch) comme la cause principale de la durée de la crise des années 30. (HF: c'est bien ce que j'avais appris quand j'étais à l'école) Depuis la seconde guerre mondiale, l'accroissement des échanges est allé de pair avec la croissance. Et au XXème siècle, pour en arriver aux pays en développement, on n'a pas d'exemple de pays qui ait réussi à s'en sortir sans ouverture internationale. C'est à dire, sans commencer par vendre ses produits aux pays riches qui peuvent se les payer. La croissance des pays asiatiques a été uniquement due à leur ouverture, qui leur a permis d'acheter le stock de capital aux pays développés en payant avec des produits importés fabriqués avec de la main d'úuvre à bon marché. Il y a l'exemple du décollage japonais après la seconde guerre mondiale, mais ce pays était déjà industrialisé avant; et l'analyse des faits montre que ce pays ne s'est pas développé grâce aux secteurs protégés mais grâce à des secteurs qui ne bénéficiaient pas de tels avantages. Le Japon a successivement privilégié l'acier (qui n'a rien rapporté, à part une place de premier producteur mondial, mais cela n'a pas grand intérêt) puis les semi-conducteurs, mais il a crû grâce aux biens de consommation.
Donc, l'état actuel de l'expérience historique tendrait à être plutôt favorable au libre-échange. Certes, il n'est pas indispensable à la croissance des pays riches, mais il l'accroît. et il est nettement bénéfique pour les pays en développement.
On peut ajouter un autre élément, plus intellectuel. Le fait est que depuis Smith, le libre-échange a toujours eu la faveur des économistes. Personne, je dis bien personne, n'a jamais réussi à démontrer de façon convaincante en quoi le protectionnisme pouvait être préférable au libre-échange. (HF: j'en suis fort rassuré, je n'ariverais pas à admettre que le principe de liberté ne soit pas supérieur à celui de contrainte) Pourtant, ce ne sont pas les tentatives qui ont manqué. Depuis l'argument des termes de l'échange de Torrens, en passant par Malthus, puis ce nullard de List avec ses industries naissantes, puis Manoilescu avec l'argument de la paupérisation du travail, même Keynes qui avait compris que tant que les pays n'abandonneraient pas la relique barbare qu'est l'étalon-or ils courraient le risque de crise nécessitant un protectionnisme temporaire (risque qui a disparu depuis l'abandon dudit étalon-or) ou les tenants grandiloquents de l'échange inégal, et j'en oublie, n'a réussi à montrer que le protectionnisme était supérieur au libre-échange. Ce qui fait qu'intellectuellement, le libre-échange garde sa prééminence en économie. Et qu'il est sorti de la problématique générale du laisser-faire, tant et si bien que même les économistes opposés au laisser-faire intégral restent favorables au libre-échange intégral.
Donc voilà. Pas de certitude historique, mais le protectionnisme est bien plus nu que le libre-échange. Parce qu'il ne détient aucun argument intellectuel, et que s'il est possible de trouver des pays protectionnistes qui se sont développés, cela ne prouve pas grand-chose.>>

Je ne prétend cependant pas que ce texte assez vigoureux et qui apporte pas mal d'arguments épuise le débat.






 
shhh

13/07/2006
10:02
re : mondialisation, croissance, pauvreté

C'est surtout moi qui m'épuise à ce vain débat protectionnisme/libre échange.
Le mieux est de vous laisser vous épancher, ce débat scholastique, ou de cour d'école, je ne sais pas, n'a plus suffisamment d'intérêt à mon goût pour justifier un aussi long chargement.
 
Henry Faÿ

13/07/2006
17:40
grosse fatique


<<C'est surtout moi qui m'épuise à ce vain débat protectionnisme/libre échange.
Le mieux est de vous laisser vous épancher, ce débat scholastique, ou de cour d'école, je ne sais pas, n'a plus suffisamment d'intérêt à mon goût pour justifier un aussi long chargement.>>

Courage fuyons


 
Henry Faÿ

14/07/2006
10:33
l'esprit de l'escalier


J'avais écrit: <<Il est vrai qu'un homme qui vit avec moins d'un dollar par jour n'a pas l'occasion de détruire l'environnement mais il se détruit lui-même, c'est encore pire.>>

C'était faux et personne n'a pensé à me le faire remarquer (peut-être que personne ne me lit). Un homme qui vit avec moins d'un dollar par jour récolte son bois dans la forêt, ou du moins ce qu'il en reste et contribue dramatiquement à la déforestation.


 
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