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laurent nadot

11/10/2003
15:13
re : Haine Irak ?

ah je n'ai pas encore entendu "aisne-irak" (un cousin éloigné de Normandie-Niémen, certainement), mais j'entends régulièrement Max Gallo dire "ane irak" pour "en irak" je suppose que c'est un accent régional, et il est nettement moins horripilant que d'autres snobismes oratoires :

- Le snobisme oratoire d'Ariane Bouissou qui s'acharne à prononcer les noms propres étrangers en imitant l'accent du pays (USA ou allemagne). Cet excès de réalisme débouche fréquemment sur un ridicule achevé : une fois sur deux on ne reconnait pas le nom de la célébrité dont elle parle. Le sommet du comique est atteint quand elle dit "djôôdje" au lieu de "georges", enfin là au moins sait de quoi (de qui) elle parle, c'est déjà ça.

- Le snobisme oratoire d'Hervé Gardette imitant l'accent régional de Frédéric Carbone : ce dernier a la caractéristique d'ouvrir la plupart des "o", même quand le mot s'écrit (et se prononce) avec un ô accentué d'un circonflexe. Imaginez donc un "o-ouvert" (celui de "robe", ou de "port") sur "drôme", "mot",
Avec Gardette, le résultat ne se limite pas à la constitution d'une collection d'allophones personnels : il en vient couramment à employer un mot pour un autre quand il dit "morts" pour "maures" et quand on apprend que "les températures sont en os" et non "en hausse" (c'était le 10 septembre 2002 j'en ai tellement rigaulé que j'ai noté la bourde et la date sur mon journal d'auditeur-ronchon - de façon générale mes exemples datent un peu parce que je n'ai plus le courage d'écouter les Matins).
Mais il y a mieux : l'étape suivante c'est l'incroyable salade phaunétique, exercice où Gardette atteint des saummets, et nautamment quand il se met à refermer les O-ouverts (passant sans prévenir de l'accent bordelais à l'accent méditerranéen), par exemple les dônnées" pour "les données".
Le saummet du caumique est atteint quand dans la même phrase ou dans le même maut il referme un o-ouvert et ouvre un o-fermé : une paulémique auppose (le dernier o est ouvert bien sur).
Bon je m'arrête là pour le sujet, moins praupice au persiflage écrit qu'à l'étude par écoute directe : enregistrez donc Les Matins et réécoutez attentivement (à petites doses), vous m'en direz des nouvelles...

- Le snobisme de l'hésitation factice, en général sur des prépositions, des pronoms, des articles : on, on, on, on feint de, de, de chercher ses, ses mots ; on, on feint de réfléchir, même euh, même quand, euh, quand on lit son, son papier. A ma connaissance ce virus de l'art oratoire audiovisuel a été mis au point par Jean-Luc Delarue(le célèbre sociologue de la télévision) puis transmis par contagion à toute une partie non-immunisée de la corporation journalistique.
Pour ce qui est de l'explication, quelques hypothèses : S'agit-il de "naturel affecté" ?
Est-ce un cas de délayage ? (L'hésitation bidon serait une ficelle parmi bien d'autres)
Ou bien en feignant l'hésitation, ne cherche-t-on pas tout simplement à masquer l'absence totale de réflexion et de conscience de ce qu'on est en train de dire ?
Les éditorialistes échappant généralement à ce défaut, j'ai tendance à pencher pour la troisième hypothèse. Mais ces derniers mis à part (ils reçoivent d'autres critiques, d'ailleurs), on est là encore spécialement gâtés avec Les Matins : la tribu Demorand ne manque pas de ces as du parler-creux et la tranche 7h-9h abuse de cette hésitation affectée. On peut s'amuser à les compter, mais ayant moi-même essayé je vous préviens sportivement : c'est un exercice excessivement déprimant.

L'impression finale donnée par ces différents snobismes, c'est l'absence complète de naturel, jointe au pédantisme comique. On savait déjà que la volonté de paraitre est un des fléaux actuels de la gent journalistique (surtout celle qui n'a rien à dire et dissimule ce vide sous la frime des jeux de mots vaseux et de la prononciation affectée). On en tire le douloureux constat qu'à certaines heures, France Culture est devenue un média aussi peu rigoureux que les autres, infecté par les mêmes maladies de la communication.

Il parait que la critique de la régression langagière est réservée aux auditeurs-ronchons classiques. N'ayant à portée de la main ni baguette ni casquette, j'ai sciemment évité d'aborder ici les délicates questions de la correction, des fautes de langue, des authentiques maladresses, des défauts objectifs. Je citerai comme seul exemple la profusion de "euh" chez Sylvain Bourmeau : environ un toutes les 3 secondes à chaque prise de parole dépassant les 10 secondes, et ça c'est vraiment pénible, même sans bairait ni baguette.

 
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