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Yann

30/08/2004
01:19
Parabole

C'est l'histoire de Laure Adler, qui, tristement, à la suite d'un évènement funeste, quitte ce monde.
Elle se sent irresistiblement attirée vers les augustes cieux, et, après avoir traversé la ionosphère, la magnétosphère et quelques cumulonimbus résiduels, elle se retrouve devant Saint Pierre. Ne sachant que dire, d'autant plus qu'il jette des oeillades réprobratices à sa mini-jupe type l'Oréal Parce Que Je Le Vaux Bien, elle attend qu'il prenne la parole:
- Mme Adler, vous fûtes la directrice de France Culture, aussi, pour vous, il y aura malheureusement une condition sans laquelle je ne peux vous laisser passer.
- ...
- Vous passerez un jour en Enfer, puis le jour suivant au Paradis. Ensuite, vous me ferez part de votre choix, et vous serez satisfaite.
- Ecoutez, vraiment, pas la peine de passer par toute cette bureaucratie. Je me plairais sans doute beaucoup mieux au Paradis...
- Je suis désolé, lui réplique Saint Pierre, mais les ordres viennent d'En-Haut, vous savez. Difficile de contrevenir dans ces conditions-là, vous imaginez. Il voit tout...
- Il sait tout, Il entend tout, je sais... Eh bien allons-y.
Saint Pierre tape dans ses mains, et un angelot vient au volant d'une petite voiture de golf. Il cède sa place à Saint Pierre, et celui-ci l'invite d'un geste de la main à venir s'asseoir sur le siège du passager.
A 15km/h, ils parcourent toute la route qui les sépare de l'Enfer. Une fois arrivés aux portes fatidiques, Saint Pierre l'informe:
- Ouvrez cette porte, l'Enfer est juste derrière. Passez-y une journée, et je viendrais vous chercher demain, ici-même.
Laure Adler s'exécute, descend de la voiturette, s'avance vers les lourdes portes en bois, les pousse avec grand peine, pour découvrir une immense salle de réception. Un cocktail bat son plein.
Quelle merveille, tout le monde est là! Alexandre, forcément, Marc Voinchet, si sexy dans son smoking casual-smart, et Demorand, avec ses poignées d'amour qui dépassent de sa chemise... Jean Lebrun est ici aussi, en train de pincer les fesses de Francesca Piolot, le polisson. Le buffet est divin, si on peut dire: toutes les langoustines, les crevettes, et les amuse-gueule que l'on puisse rêver. Laure furette d'un groupe à l'autre, de Voinchet à Onfray, des amis du monde diplo à AG Slama. Son rire cristallin domine les conversations, elle n'a plus assez de mains pour le cabernet d'Anjou, les petits toasts au saumon et les baise-main sans fin. Elle est tellement détendue et bien dans sa peau qu'elle a laissé ses talons-haut dans un coin de la salle de réception.
24 heures d'un bonheur mondain absolu passent, et elle n'oublie pas son rendez-vos avec Saint Pierre. Elle s'excuse auprès de l'animateur de Conférence de Rédaction, qui commençait à parler de plus en plus fort et à boire de plus en plus, et file vers la grande porte en bois.
Saint Pierre l'attend, et sans un mot, emmène la voiturette de golf vrombir vers le paradis.
Un petit tour de clé, et Saint Pierre ouvre les grilles dorées. Laure entre avec précautions, et ce qu'elle trouve lui semble agréable, mais sans la surprendre. En effet, elle peut voir une myriade d'anges sauter de nuage en nuage, jouer de la harpe, faire des huits en volant etc... 24 heures se passent, dans une quiétude soyeuse et fraîche.
Laure est tirée de sa torpeur par Saint Pierre qui tapote ses clés contre les barreaux de la grille. Elle descend de son nuage et vient le voir.
- Avez-vous fait votre choix, mon enfant?
- Ecoutez, je n'aurais jamais pensé dire une chose pareille, mais je crois que je préfère, et de loin, passer le reste de l'éternité en Enfer.
- Très bien, allons-y.
Et le vieil homme de taper dans ses mains. Et la voiturette de golf de s'approcher en ronronnant.
Une fois en bas, Laure descend de voiture, fais un signe à Saint Pierre, mais celui-ci s'éloigne déjà, en haussant les épaules. Haussant les épaules aussi, Laure pousse la lourde porte et entre.
Et ce qu'elle voit la cloue sur place: une scène de désolation lunaire, une friche industrielle, putride, lugubre, fétide. Elle aperçoit quelques-uns de ses amis, et s'approche. Marc Voinchet, en haillons, collecte des monceaux d'ordure qu'il fourre dans un sac poubelle. Nicolas Demorrand, en haillons aussi, est assis par terre et gratte le sol avec ses ongles, dans l'espoir de trouver on ne sait trop quoi.
- Mais que se passe t'il, nous étions si heureux l'autre jour? Qu'est-il arrivé?
- L'autre jour, nous fêtions ton arrivée à la direction. Maintenant tu as pris tes fonctions.


*un petit silence pour méditer*

Yann

 
lionel

30/08/2004
07:54
re : Parabole

Dans l'année des adieux, Laure parle de buffets au Château Margaux, ne confondons pas...


 
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