Archives 2003-2008 du forum de discussions sur France Culture

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guydufau

20/08/2004
07:06
LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

Savez-vous ce qu'est le MEI ?
C'est le Mouvement écologiste indépendant
Et ce qu'il est devenu ?
Il n'a plus qu'un seul militant :c'est son président Antoine Weatcher,qui est passé dans le ciel de France,comme un météore et s'est perdu dans les espaces infinis.
Il avait inventé l'écologie apolitique.
"Au fond,la crise écologique est une crise relationnelle entre l'homme et la nature,et l'homme avec lui-même"dit-il.
Voila la ficelle pour éliminer la politique,la même qu'emploie le transexuel :"le devoir essentiel...est de
permettre l'autonomie de l'auditeur".
Le but étant de nier que l'homme vit en société.
Tout comme le MEI et son président sont tombés dans les oubliettes de l'histoire,la défense apolitique de France Culture,subira le même sort.
Il est donc inutile et absurde de s'aventurer dans ce chemin sans issue.
 
Gorbel

20/08/2004
08:51
re : LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

Et qui portera la perruque ?

 
guydufau

20/08/2004
09:12
re : LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

Qui portera la perruque de qui?
Quel sens à perruque?
Arrêtes de faire le mariolle pas drôle,Gorbel.
 
Yann

20/08/2004
10:14
re : LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

Tu compares un parti censé régir une société et un média sensé les instruire? La comparaison ne marche pas, Guy. Argument fallacieux.
Yann

 
guydufau

20/08/2004
10:59
re : LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

J'ai parlé d'un "parti" qui prétend s'attaquer à des problèmes de société sans faire de politique,et je n'ai fait aucune comparaison entre un parti et un média.
Je regrette ces médiocres échanges.
 
Interloqué

20/08/2004
13:44
re : LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

Je pense qu'il faut trouver un angle de défense qui permette de réunir autant des gens de droite que de gauche : la culture est l'apanage de tous.
 
josue

20/08/2004
14:54
re : LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

une france culture de droite ça n'a pas de sens...
pas plus qu'une france culture de gauche!

j'ai mes opinions (et elles sont tranchées) mais j'ai pas envie d'une radio qui me rabache ce que je pense déjà

j'ai encore moins envie d'une radio idéologique

j'ai envie d'une radio qui nous fasse péter le manichéïsme!!!!!

salut

 
la reine des belges

20/08/2004
15:03
Le testament spirituel de Guy du Faux

Réponse à Yann et aux interloqués par le credo spirituel de Guy du Faux : j'ai l'impression que notre vieux dinosaure dopé à la mélatonine, essaie de montrer ici une certaine capacité de raisonnement, le syllogisme serait le suivant :
- un mouvement écologiste a existé, qui se voulait a-politique
- or ce mouvement a échoué, disparu
- ergo, ce qui se veut a-politique ne peut que disparaitre sans avoir produit d'effet

En tous cas, ce que la diatribe Dufalsienne vise ici, c'est tout discours et tout propos visant à dé-politiser quelque chose :
- les tenants d'une radio moins politisée
- les tenants d'une contestation dépolitisée des programmes de france culture
- et dans le cas où Guy a lu la critique du snobisme parisiano-idéologico-militant mis en oeuvre sur France culture à grand renfort de politisation des sujets, de spmrogrammes et du discours en général, bref ce qui fait tourner le bouton OFF à certains, eh bien dis-je Guy viserait alors cette critique, qu'il juge condamnée au néant et à disparaitre sans avoir produit d'effet.

En parlant d'effet produit, Guy nous aura tour-à-tour pas mal agacés et aussi bien fait rigoler. Je précise que je vise moi-même exactement ce même objectif, donc qu'on n'aille pas m'accuser ici de manquer de respect à ce vieux gâteux.

Le malheur c'est que la Guytounette ne sait pas qu'avec des syllogismes on démontre ce qu'on veut, y compris que les éléphants qui vivent sur la lune s'appellent tous Socrate.

Le malheur c'est que Du Faux ne connait pas la différence entre une spéculation et une réflexion, et qu'il croit manipuler des vérités établies quand il ne fait que produire des assertions capables -tout au plus- de jouer le rôle d'hypothèses (en attente de confirmation ou d'infirmation). J'ai honte de ressasser de telles trivialités, mais ce vieux pingouin a visiblement les moignons équipés de moufles ce qui lui interdit l'accès aux livres de philo de terminale, d'où cette précision.

Et donc, comment porter rancune à qui nous divertit si aimablement ?

La reine des belges

 
Gorbel

20/08/2004
20:34
re : LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

Du Faux :
"Quel sens à perruque?"

perruque [n.f.]
- Coiffure de faux cheveux
- (pêche) enchevêtrement d'une ligne
- (péjoratif) personne âgée et rétrograde (NdG : comme un vieux pingouin à moufles, par exemple, n'est-ce pas ma Reine ?)
- (familier) travail qu'un employé effectue pour son propre profit pendant les heures de travail (NdG : vu le temps que certains passent à vaticiner sur FFDC, ce sont sûrement des as de la perruque !)
----------------------------------------------------------
Du Faux :
"Qui portera la perruque de qui?"

C'est bien toi qui a comparé la DAFC au MEI, non ?


 
la reine des belges

21/08/2004
07:35
jugements de valeurs

Josué parle d'une radio qui nous ferait "péter le manichéisme". Je passe sur l'élégance du terme : à force de lire nos excès, il semble que Josué en vienne à imiter nos styles relachés aux uns et aux autres. Enfin au moins y a pas de danger qu'il se mette à imiter Guy du Faux, dont la perruque (si j'en crois Gorbi) abrite un manichéisme outrancier érigé en principe de pensée, ce qui le rend des plus prévisibles : avec Guy on sait toujours d'avance qui seront les bons et qui seront les méchants.

Terriblement prévisible, tout comme le sont les infos de France Culture, et aussi les considérations émises par des Garcin, Rousset, Ezine, Bourmeau, Confavreux. Tous tenants du même manichéisme qui impose le jugement mais ne pousse certainement pas à l'analyse. A mêler ainsi l'exposé des faits et leur propre jugement, ces apprentis-justiciers (en parole) dégradent le média qu'ils utilisent pour répandre leur idéologie.

C'est qu'effectivement, il y a dans la radio Adlérienne une plaie intellectuelle qui s'ajoute à focalisation sur les faits politiques historiques et sociaux (regardez un peu la composition de la grille d'été 2004, vous m'en direz des nouvelles), et à la prise d'importance croissante de l'actualité sur le reste des sujets, ceci dans des proportions jamais vues sur une radio culturelle....

Cette plaie, dans ces programmes voulus et manoeuvrés par Laure Adler (qui, si j'en crois Antoine Lub., impose les sujets de magazine aux producteurs, d'où l'exploit que représente l'indépendance conservée par Une vie une oeuvre), c'est bien la permanence du jugement de valeur qu'on nous refile immanquablement là où nous on se contenterait volontiers de faits, d'info, de réflexion. Les journalistes idéologues de France Culture ne cessent d'attribuer des rôles : par exemple quand ils nous informent des mésaventures du "tyran Pinochet". Je suis assez grand pour le savoir, que c'était un tyran, bon sang, j'ai pas besoin que la rédaction m'oblige à le penser.

Chez Bourmeau, Demorand, Confavreux, le jugement est implicite : ils prononcent le mot "profit" ou le mot "droite" avec un immense dégout. Ils n'éprouvent aucun besoin de justifier ce dégout, parceque le manichéisme repose toujours sur l'évidence. De même ils ne parlent de "flexibilité" qu'avec des pincettes dans l'intonation. Ce faisant, ils signalent leur position idéologique, ce qui était superflu. Mais ils montrent aussi leur inculture économique, car la flexibilité n'est pas plus à diaboliser que le progrès technique. Seulement voila : quand on évalue la santé économique à l'aune unique de la stabilité de l'emploi, on juge à tort (et à travers) et ce faisant on intoxique l'auditeur.

Auditeur qui est ainsi requis d'exercer son esprit critique non plus sur la complexité des faits exposés, mais sur l'aspect franchement tendancieux et manipulatoire de leur présentation par le personnel de la station. Alors, à quand le retour de l'analyse objective et de la neutralité ? Tant que la direction actuelle continuera ses ravages, on n'est pas près d'entendre des propos équilibrés dans les émissions d'actu de France Culture. Et comme ces dernières vont devenir de plus en plus majoritaires dans le total de la diffusion, on aura de plus en plus de mal à échapper au manichéisme et aux jugements de valeur.

Cela dit, cette discussion a un effet positif, puisqu'elle suggère un indice permettant de mesurer la neutralité et l'objectivité de cette radio : on peut compter, au fil des émissions, les jugements de valeur explicites ou implicites (ce que Mumu qualifiait de "subliminal", la pauvre chérie), et les déclarations marquées par le manichéisme simpliste, généralement idéologique. J'en concluerai qu'il faut in fine remercier Guy Du Faux (lui-même porté à diaboliser quelques catégories, qu'on citera de nouveau à l'occasion)qui en lançant des fils sur la base d'un baratin dénué de toute pertinence, réussit à être à l'origine de réflexions sensées et qui sait, d'idées productives pour l'analyse...

La reine des belges

 
guydufau

21/08/2004
09:04
re : LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

Cause toujours,transexuel,passe sur le fil voisin"deuxième guerre mondiale",je t'ai donné une nouvelle occasion de déféquer.
 
Henry Faÿ

21/08/2004
11:44
comparaison n'est pas raison

Le MEI s'est cassé la gueule et alors? Comparaison n'est pas raison.
Je vois mal un mouvement de défense de France Culture faire alliance avec le PS comme l'ont fait les Verts!

 
C. A.

21/08/2004
11:52
Pour en finir avec l'actualité sur FC


Je partage l'analyse de LRDB. Plus que requis, l’auditeur est , mal gré qu'il en ait, constamment sommé de se ranger dans un camp, de se « positionner » comme on dit si bien dans le volapük politico-médiatique.Un seul exemple de cette dérive, fourni, il y a quelques jours, par l’émission de J. Confavreux, consacrée au referendum venezuélien, et dont il fut question dans un autre fil.
À l’issue de ce débat, il n’y avait guère, me semble-t-il, que trois possibilités :
- si l’auditeur / trice était peu au fait de l’actualité du Venezuela , il n’avait pas appris grand chose sur la situation politique, économique ou sociale du pays ou sur les raisons de l’issue du referendum. En revanche, il en savait beaucoup plus sur les positions respectives de M. Lemoine et de M. Prazan.
- s’il était au contraire bardé de certitudes, il ne pouvait pas manquer de m’étrangler avant la fin de l’émission, à l’écoute des contre-vérités et de la mauvaise foi supposées chez l’un ou l’autre des intervenants.
- si ce qu’il cherchait , au contraire, c’était à comprendre par lui-même la situation actuelle du Venezuela, alors le bénéfice intellectuel de l’écoute était mince, voire nul, tant cela était confus, brouillon, tendu, traversé d’animosité partisane. Et de toute façon, quelles que fussent ses affinités idéologiques avec l'un ou l'autre des invités, à supposer qu’un auditeur soit toujours doublé d' un militant, l’honnêteté voulait que l’on s’interroge sur le parti pris de Confâvreux, transparent dès le début, et de bout en bout de l’émission.
-
Quel rapport entre ces parties de ping pong endiablées et la réflexion ou l'analyse ? Je dirais, mais c’est un avis personel, aucun. Comment sortir du format envahissant du débat qui ne sert à produire que de stériles querelles idéologiques, y compris ici ? Comment sortir du prêt à penser, du prêt à opiner que l’on nous serine à longueur de journée ? En démontrant les méfaits évidents de cette ligne éditoriale sur la moindre émission, même la plus anodine ou la plus éloignée de l’actualité politique.

Que l’actualité soit un cancer qui ronge FC, qu’il y ait des métastases partout (excusez la violence de la comparaison, mais je ne vois guère d’autre image), cela se voit encore à bien d’autres faits : il y aurait beaucoup à dire :

- de l’utilisation des sciences sociales et humaines par France Culture : tant qu'elles ne seront prises en compte que dans le cadre des sempiternels "débats" et autres talk-about (nothing) d'actualité, il sera difficile d'en faire quelque chose de sérieux. Pour FC d'aujourd'hui, les sciences s sociales servent, au plus, de mallette à outils pour décoder l'actualité, dans un sens généralement pré-déterminé, bien des intervenants se prêtant au jeu avec une complaisance qui en dit long sur l’embrigadement partisan de certains chercheurs en sciences sociales.

- sur l’utilisation, plus inquiétante encore, à mon sens, parce que plus insidieuse, de l’histoire contemporaine. Il suffit de voir la grille d’été, comme vous le suggériez. L’histoire contemporaine n’est pas sollicitée seulement pour progresser dans la connaissance mais pour fournir un certain nombre de sentiments civiques corrects. Toutes proportions gardées je dirais que l’on retrouve quelque chose d’analogue dans l’enseignement de la littérature et de l’histoire, asservies à un seul objectif : celui de fournir un « kit de citoyenneté » à l’élève futur citoyen. Et advienne que pourra de la culture générale, la déculturation ne commençant pas avec France Culture. Attention, je ne mets nullement en cause l’intérêt ou la qualité des témoignages et des émissions proposés (procès Barbie, résistance, victimes de la Guerre d’Espagne, etc.), émissions dans lesquelles on apprend assurément bien des choses. Mais seulement le fait que l 'ensemble de la grille estivale soit animé d’un seul et même esprit et asservi à un autre projet que le savoir ou la connaissance : les bons sentiments en bandoulière, la reconnaissance du bon côté de l’Histoire, le manuel du bon citoyen, etc. Les choix des émissions sont extrêmement cohérents et forment sens. On ne peut s'empêcher de penser qu'un tel recours, massif, à l'histoire contemporaine, comporte une part d'instrumentalisation (peut-être non réfléchie, ou peu réfléchie, tant cela semble conforme à un certain air du temps).

Pardon d’avoir été si longue car j'ai bien conscience que ces choses-là sont milles fois répétées et dites mieux que je ne saurais le faire par les uns et les autres. Mais pour revenir à la sérénité nécessaire à la connaissance et à la réflexion, oui, je crois aussi qu’il faut sortir, et au plus vite, de ce fléau de l’actualité sur FC et de ses effets secondaires délétères. Et qu'il ne faut pas se contenter de l’exprimer ici.

 
la reine des belges

21/08/2004
16:09
La radio Aldérienne, caricature ordinaire

C.A. ce que vous écrivez est parfaitement clair et n'a rien de banal, au moins sur DDFC : si vous parcourez les fils de ce forum, vous verrez que votre vision des choses est minoritaire, et que de tels propos sont au contraire tout-à-fait marginaux ici.

J'approuve entièrement votre verdict sur Contre-Expertise de lundi dernier. Il y a un an à la même heure, c'est Brice Couturier qui produisait cette émission, et la comparaison entre les deux est impitoyable pour Joseph qui, tout normalien qu'il est, est loin d'avoir l'aisance et la maturité intellectuelles requises pour animer des débats d'idées, qualités qu'on trouve chez un Jean Lebrun ou un Philippe Meyer.

Je confesse avoir archivé cette émission sur le Venézuéla, tout comme j'ai conservé l'interview de Michel-Edouard Leclerc par le même Confavreux (été 2003), parce que les prises de position implicites du producteur y sont stéréotypées au point d'en être des caricatures de pensée. De telles émissions, à la fois ratées et affligeantes, ont l'avantage de pouvoir servir de départ à une analyse de cet aspect de la dérive de France Culture : la contamination par les prises de position idéologiques.

Le "pire" dans tout ça, c'est que je n'ai pas dé sympathie particulière pour Chavez ou Leclerc, mais face à la mauvaise foi journalistique (qui est un défaut professionnel grave quoique fort courant en France), je suis moi-même tenté de prendre le contre-pied du producteur orienté : ainsi j'ai pris parti pour Leclerc dans un des fils de DDFC, alors que de ce type je me fous comme d'une guigne. Son doctorat en philosophie et son expérience auprès de Jankélévitch m'impressionnent d'ailleurs beaucoup moins que son intelligence managériale et sa contribution au progrès économique du pays. Il y a donc un double risque de pollution du jugement :
- les gens naïfs ou à l'esprit critique non averti ou bien partageant les prises de position du journaliste, lui emboitent le pas sans moufter.
- les gens plutôt réactifs, dont je suis, oublient leur souci d'objectivité et sont tentés de monter au créneau pour défendre la position adverse.

On voit donc que cette info à sens unique non seulement ne prèche que les convertis, mais encore renforce ses adversaires. Un peu comme la vulgate marxiste, la défense factice des opprimés et l'humanitarisme gnangnan (celui qui se limite aux paroles), la diabolisation de l'économie et de la religion.

On retrouve donc ici, sous une autre forme, le défaut que pointait Yann dans le fil "Yann a d'abord écrit cela" : la station est envahie par l'idéologie, qui se manifeste non seulement dans le choix des sujets, mais dans l'orientation donnée au propos (les nouvelles, les questions, les débats). Ce faisant, elle reflète le malaise des intellectuels parisiens, corporation qui se relève péniblement de plusieurs décennies d'intoxication opérée par des hommes conjuguant une grande séduction intellectuelle à un esprit dévoyé par l'idéologie (sartre, althusser, foucault, boubou).

En conclusion, et pour montrer que moi aussi je me soucie des opprimés, je dirais que c'est bien triste de voir que ce fil ouvert par Guy Du Faux se retourne contre ses prises de position. Je vais donc de ce pas dans le fil "deuxième guerre mondiale" pour le consoler, comme il m'y invite si gentiment.

La reine des belges
 
guydufau

22/08/2004
11:52
re : LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

A CA :
j'aimerais bien savoir
¤-si une émission qui ouvre un débat consacré au résultat d'un référendum,dans un pays sud-américain a quelque chose de dérangeant ?
¤-comment éliminer de nos débats l'idéologie,quand l'une d'elle s'impose massivement ?
¤-que signifie cette attaque des sciences sociales,si ce n'est pour accepter,sans le dire,l'ordre actuel ?
¤-pourquoi le traitement de l'actualité est comparé à un cancer ? Veut-on des citoyens encore plus passifs ?
Je vois bien que Pierre Rosanvallon essaie de montrer (1)
qu'il est faux de dire que les citoyens sont davantage passifs,parce que l'abstention,lors des votes, progresse.
Il oppose le nombre croissant des bénévoles et des associations,particulièrement celles qui s'engagent pour "l'humanitaire".
Mais l'une des grandes figures (2) engagé dans ce combat n'est pas dupe :l'humanitaire...cache misère,l'humanitaire...cache guerre,l'humanitaire...cache politique,"c'est le moyen de la lâcheté et du renoncement".
D'autres,nombreux,persiflent :être "droit de l'hommiste" aujourd'hui,c'est être hommo ou fabricant de plumeau,c'est votre truc,votre affaire,en aucun cas ça ne concerne l'ensemble des êtres humains.
Pouquoi l'utilisation de l'histoire contemporaine,est-elle inquiétante et insidieuse ?
Des émissions,comme celles de cet été,qui donnent la parole à des anciens déportés des camps nazis,à des anciens combattants de la guerre civile d'Espagne,est-ce criticable ? Vaut-il mieux attendre la disparition de ces témoins ?
Est-ce que il n'y a eu que ces émissions ?
Et encore,donner la parole aux victimes,aux vaincus de l'histoire,est-ce mettre "les bons sentiments en bandouillère...en quoi la reconnaissance du bon côté de l'histoire" est contraire au savoir et à la connaissance ?
Pardon,CA,si quelquefois,j'ai précédé des réponses,mais j'aimerais bien savoir.
(1)Le Monde des débats du 20 août 2004
(2)Rony Braumann







 
C.A.

22/08/2004
17:51
Réponses ? Plutôt questions !

Cher Monsieur Dufau ,

Je vois bien que mon intervention vous a contrarié… Nous sommes en désaccord, mais ce n’est pas grave ! Je ne chercherai pas à vous convaincre. J’ai dit ce que j’avais à dire, bien ou mal, et surtout, je ne faisais qu’indiquer deux pistes de réflexion possibles, à partir d’intuitions ou d’impressions grossières, ce qui veut bien dire que je n’ai pas de « réponses ». Ce disant, je ne me retranche pas derrière quelque formule de démission commode. N’en déduisez pas un refus de débat. Mais on peut aussi faire le choix de se limiter à observer ou à poser des questions (orientées , me direz-vous ? j’en conviens ! ). De plus, je ne voudrais pas accaparer ce fil que vous avez ouvert avec des polémiques qui pourraient vite lasser d’autres lecteurs, en justifiant longuement telle ou telle formulation rapide, malheureuse, ou pas de votre goût – dure ascèse que la pondération dans les propos – , mais que j’assume entièrement. Pardonnez-moi donc d’avance de ne répondre que très partiellement aux divers points que vous évoquez.

Pour revenir aux débats politiques , je m’interroge tout simplement sur le pilotage de la programmation d’une chaîne dite culturelle par l’actualité la plus immédiate, comme d’autres intervenants le font ici . Est-ce à FC d’organiser un débat sortie des urnes, vénézuéliennes, qui plus est, dans un affrontement d’opinions et de partis pris assez incroyable ? Vous n’auriez pas préféré une émission construite, avec croisements de témoignages contrastés, d’hommes politiques, universitaires, citoyens, enquêtes etc. ? Nous en saurions peut-être un peu plus sur les questions qui ont opposé les invités. Mais ce n’est plus tellement la pratique.


Je posais la question d’une forte coïncidence entre la présence massive de l’histoire contemporaine sur la chaîne, l’injonction d’actualité qui sert de viatique à la Direction actuelle et une certaine forme de catéchisme civique, dont vous récusez l’idée. Mais tout de même, qui croirait que le choix de cette programmation ne va pas dans le sens d’un conditionnement général de l’opinion à ces questions ? Rendons grâce à FC de le faire mieux que d’autres médias. Témoin, ce que nous venons d’entendre dans l’émission d’Antoine Perraud. Vous n’avez pas l’impression que la grille d’été accomplit un « devoir de mémoire » qui pourrait rassembler sous un seul chapeau toutes les émissions programmées cet été ? Bien entendu, ce « devoir » est légitime (encore que, le terme de « devoir » peut se discuter), il est lié à des commémorations, etc. Soit. Mais quel que soit l’immense intérêt de ces témoignages , de ce travail bien fait, il n’est pas interdit de s’interroger, de façon générale, sur l’utilisation de l’histoire contemporaine. Doit-elle servir des fins thérapeutiques ou préventives ? Doit-elle fournir les clefs d’intelligibilité de notre présent ( si c’est ce que l’on recherche vraiment ? ). J’ai tendance à penser que la connaissance historique peut se passer de toute autre justification que d’elle-même. Ne m’entendez pas mal , il est évident que ces émissions ont un grand intérêt, mais ma question est ailleurs.

Et pour revenir à l’actu, honnêtement, vous n’en avez pas assez d’entendre toujours les mêmes rengaines , les mêmes thèmes « de société » revenant en boucle, avec leurs enchaînements d’arguments totalement prévisibles car combien de fois entendus ? J’imagine aussi combien cela doit sembler étriqué et franco-français aux francophones qui écoutent. Frence Culture, désormais réduite à l’échelle de la belle province de Paris-île de France, et plus précisément au périmètre EHESS-Sciences-Po-ENS et quelques autres instituts, comme le dit très bien la Reine des Belges. On est aussi en droit d’attendre de France-Culture qu’elle résiste (puisque vous aimez ce que cela signifie, moi aussi) : aux idiotismes, à la doxa sociologique ou politique, au moralisme ambiant et à ses fadaises – au risque de vous fâcher encore – , au commerce des opinions et non qu’elle épouse ces mouvements ; qu’elle nous dépayse, qu’elle nous affranchisse de l’actuel, et non qu’elle nous ramène sempiternellement à un monde familier (ah, la fameuse « interrogation sur soi ! »). Là, tout de suite, si vous me demandiez ce que j’aurais envie d’écouter la semaine prochaine si j’avais quelque loisir, euh, eh bien, j’aimerais entendre une émission sur… sur… je ne sais pas moi, Ovide ? , le libertinage érudit ? la cartographie hollandaise au XVIIeme siècle ? Alexandre le Grand II (Vialatte), la colonisation du Brésil ? Que sais-je ? il y a tant de choses passionnantes… Tout ce que je veux dire, pour revenir à l’essentiel, c’est que comme certains « minoritaires « ici, si j’ai bien compris, je fais le constat d’un processus de liquidation culturelle de FC inexorable, au bénéfice d’une emprise croissante de l’actuel. Je ne pense pas que ce soit le bon choix car l'actualité est le le terrain d'affrontements polémiques inlassables.

Bon je vous ai répondu par d’autres questions … mais je suis incapable de réponses.
Cordialement,
Christine Aguilar Adan ( pardon pour les initiales, c’est un peu sec ! ).

Je n’ai pas lu cet article de Pierre Rosanvallon . Pourriez-vous en envoyer un lien, si vous l’avez ? Merci.

 
guydufau

22/08/2004
22:16
re : LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

A Christine Aguilar Adan,
je n'ai pas de lien à vous proposer pour lire l'article de Pierre Rosanvallon,j'ai trouvé dans ma boite à lettres un huit pages du Monde qui servait d'appât en vue d'un abonnement.Dans cet article : "le mythe du citoyen passif",il dit que le pourcentage des abstentions lors des élections qui augmente régulièrement ne veut pas dire que le nombre des citoyens passifs s'accroit.Il essaie de montrer que c'est le contraire,pour la démonstration il avance ces seuls chiffres : entre 1980 et 2000,le taux d'adhésion à une association est passé de 42 à 45% de la population,notamment chez les jeunes.Les chiffres eux-mêmes ne sont pas probants,ils sont de l'ordre de l'erreur,mais c'est surtout sa source qui rend dubitatif :bilan de la vie associative,publié en 2003 par le Centre national de la vie associative (juge et parti,en somme).
Au fond,je pense qu'un tel article occulte la crise politique caractérisée par le manque de confiance,le sentiment que les hommes politiques ont perdu le pouvoir.
Pour ne pas oublier les objectifs de ce forum,s'il y a une dérive de France Culture,c'est au cours de l'année qu'il faut la situer et non cet été,il faut un équilibre,une diversité.Avec le licenciment de Miguel Benassayag,cet équilibre précaire a disparu.
Votre intervention ne m'a pas agassé,elle m'a intrigué,sur ce fil peu de contributions ont donné à réfléchir,la votre y a contribué et vous en remercie.

 
CA

23/08/2004
01:35
re : LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

Merci pour l'info !
Christine


 
Louise

23/08/2004
11:47
re : LA DEFENSE APOLITIQUE DE FRANCE CULTURE

Christine:"Mais quel que soit l’immense intérêt de ces témoignages , de ce travail bien fait, il n’est pas interdit de s’interroger, de façon générale, sur l’utilisation de l’histoire contemporaine. Doit-elle servir des fins thérapeutiques ou préventives ? Doit-elle fournir les clefs d’intelligibilité de notre présent ( si c’est ce que l’on recherche vraiment ? "

L'histoire contemporaine utilisée à des fins thérapeutiques ou préventives me semble être une question cruciale pour comprendre notre présent et aussi le déclin de France-Culture.
Nous avons hérité de cette histoire qui continue à agir aujourd'hui, et j'aurais aimé que des émissions de France-Culture me donne un éclairage de cette période autre que cet "arrêt sur la mémoire" (C'est ainsi que la spikrine présente les émissions de la matinée)
 
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