Archives 2003-2008 du forum de discussions sur France Culture

Le forum de discussions sur FRANCE CULTURE du site DDFC est fermé mais vous pouvez accéder en lecture aux 35.000 messages d'auditeurs archivés, ainsi qu'aux fameux SMILEYS et DÉCALCOS. Mention légale : les textes, idées et contenus présentés ici n'engagent que leurs auteurs à titre personnel et non le propriétaire du site DDFC.


 La pétition SOS France Culture continue sur le site sosfranceculture.free.fr        Dictionnaire TLF 
 Recherche :
 Dans le fil

Retour à la liste des messages
Question

05/08/2004
19:03
Michel Onfray

Pour ou contre ?
 
azerty

05/08/2004
19:15
re : Michel Onfray

onfray ? un nouveau concept ? une pub pour la liberté ?
mouaaiiiiiis !!! philo extra légere bof !! transparence du vide...
 
guydufau

05/08/2004
20:17
re : Michel Onfray

Je suppose que c'est le même qui pose la question et qui y répond et que c'est celui qui parle de transparence et qui manipule sans être transparent.
Pratique condamnable,mais le webmaster ne peut se transformer en vigile 24h sur 24.
 
DDFC

06/08/2004
07:42
re : Michel Onfray

Question et Azerty respectent la charte du forum : ils parlent d'une émission de France Culture.

Pour l'anecdote, ils écrivent depuis 2 pays différents.


 
guydufau

06/08/2004
07:57
re : Michel Onfray

Ma supposition tombe à l'eau.Dont acte.Il arrive que les explications les plus évidentes cédent le pas à d'autres moins...évidentes,c'est le principal moteur des polars.
 
guydufau

06/08/2004
09:42
re : Michel Onfray

Calotins de tous les pays,unissez vous
J'aurais pu user d'un pseudo pour insérer cette réflexion peu originale,c'eut été moins envahissant,moins irritable,peut-être, mais aussi plus manipulateur.
 
lionel

06/08/2004
09:48
re : Michel Onfray

Michel Onfray est extêmement érudit dans son domaine, avec aussi de l'humour et une voix chaleureuse. Au début je me suis laissé prendre, puis j'ai décroché: trop d'informations débitées à toute vitesse, c'est pas mon truc (et ce ce n'est pas non plus du bon travail radiophonique)

Sans doute qu'il vaut mieux lire calmement ses livres.



PS : Guy tu nous lasses avec tes suppositions hors sujet
 
clopine trouillefou

06/08/2004
10:08
re : Michel Onfray


pas d'accord. Je rappelle que l'émission quotidienne est en fait une conférence à l'université populaire de Caen, en public. Onfray fait son boulot de "vulgarisateur", il le fait de manière excellente. Moi il m'a carrément réconciliée avec la philosophie (j'étais fâchée). Dans ce début de siècle qui, au niveau des idées, régresse à toute vitesse, dans cette montée des théories les plus fumeuses sur les religions, l'athéisme d'Onfray est une oasis d'intelligence.

Quant au "bon travail radiophonique". La voix d'onfray est chaude, les réactions du public, sans être envahissantes, sont suffisamment captées par le réalisateur pour que j'ai l'impression d'être dans la salle... Et on a la bonne idée de "nous foutre la paix", c'est-à-dire de nous laisser seuls avec le philosophe.

Que demander de plus à une radio, que ce privilège rare d'écouter une voix comme celle-là ?

Clopine Trouillefou
 
unmasked

06/08/2004
10:18
re : Michel Onfray

Chère Clopine, je t'accorde Onfray. Mais que penses-tu de l'Université de Tous les Savoirs sur France Culture lorsque les conférenciers nous disent "diapo suivante s'il vous plait"?
 
guydufau

06/08/2004
10:30
re : Michel Onfray

Et que dire du choix des conférenciers de l'Université de tous les savoirs? Ce n'est pas du premier choix,à de rares exceptions près,et le site également appelé "l'Eloge du savoir" est en rade depuis plus d'une semaine.
 
guydufau

06/08/2004
10:44
re : Michel Onfray

Lionel,entendons-nous bien :je ne suis pas opposé à l'utilisation d'un pseudo,je comprend même qu'il y ait des raisons valables pour faire ce choix.
Mais je condamne,oui je condamne l'utilisation par un même intervenant de plusieurs pseudos et cette pratique a fait pas mal de dégats sur ce forum.
L'as-tu oublié?
 
Louise

06/08/2004
10:47
re : Michel Onfray

http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=43 77&debut=0#4378&page=1
 
Guillaume

06/08/2004
11:11
re : Michel Onfray

Je réponds ici à Guy à propos du "parti-pris" de Michel Onfray. Certes c'est un philosophe et un "chercheur", mais il adopte une position militante face au christianisme (ici, je ne prends pas parti mais je constate) et cette position détermine la logique même de son cours, qui est structuré en trois ensembles, que l'on pourrait appeler la pensée hédoniste avant, pendant et après le christianisme. Voici à cet égard ce que l'on trouve sur son site :

Année 2002-2003
L'archipel pré-chrétien
Année 2003-2004
La résistance au Christianisme
Année 2004-2005
La pensée post-chrétienne

Tout ceci me semble très explicite : Michel Onfray a un compte a régler avec le christianisme et il construit sa pensée hédoniste contre cette religion. Encore une fois, je ne prends pas parti en disant cela mais je le constate, un point c'est tout. Et j'apprécie cette autre histoire de la philosophie qu'il nous propose, cette histoire alternative dans laquelle il suit les courants minoritaires qu'il regroupe sous la catégorie de l'hédonisme. Mais dans le détail, il y a tout de même beaucoup de différences entre les cyniques, les épicuriens, les gnostiques, les frères et soeurs du Libre Esprit, Erasme, etc. Différences dont il rend compte, en bon pédagogue. Mais son histoire est une histoire à thèse. Et sur plus d'un point, il n'hésite pas à choisir son hypothèse : comme par exemple la non-existence historique de Jésus. Peut-être a-t-il raison, mais encore une fois, il est de parti-pris. De mon point de vue toutefois, cela fait de la très bonne radio, car l'homme a énormément de talent. Mais ainsi qu'il l'a dit lui-même dans une des conférences, on ne doit pas juger la qualité d'une thèse à l'aulne du charisme de celui qui la professe...


 
Guillaume

06/08/2004
11:13
re : Michel Onfray

Pardon : ... à l'aune de... (sans "l").
 
Guillaume

06/08/2004
11:15
Le site de Michel Onfray

http://perso.wanadoo.fr/michel.onfray/
 
guydufau

06/08/2004
12:05
re : Michel Onfray

Michel Onfray ?
Il y en a qui aiment,il y en a qui aiment pas
"Tout çà n'est pas gra- a- a- ve !"
 
Guillaume

06/08/2004
12:33
re : Michel Onfray

En effet : et je trouve cela très bien que France Culture diffuse ces 20 ou 25 heures de philosophie en août.
 
Clopine Trouillefou

06/08/2004
14:25
re : Michel Onfray

Pourquoi y-a-t-il certains noms sur ce forum qui apparaissent en rouge et d'autres en noir ? Faut faire quelque chose sur le clavier pour mettre de la couleur ?

Vous me direz qu'on s'en fout complètement, mais c'est dans la série "je sais manipuler la machine et ce n'est pas elle qui me manipule".

clopine
 
DDFC

06/08/2004
14:42
re : Michel Onfray

Les noms apparaissent en rouge si vous remplissez la case e-mail.


 
guydufau

06/08/2004
14:47
re : Michel Onfray

Chère Clopine,comme toi,j'ai été longtemps ignorant,maintenant je sais :les rouges se sont ceux qui arrivent avec leur véritable identité,si tu cliques sur ces noms rouges,en bas à gauche tu as leur adresse internet.Les autres utilisent des pseudos.
Mais,tout d'un coup je n'y comprend plus rien : je m'aperçois que Clopine Trouillefou c'est Beaubec,Marie de Beaubec ?
 
la reine des belges

07/08/2004
20:19
qu'on lui cautérise la langue !!!

Guy Du Fasse se surpaux : accuser autrui de prétention et donner des leçons au président des USA, puis juger du haut de ses 36 fautes par ligne, que des conférenciers "ne sont pas de premiers choix", ma parole cette référence à un "premier choix" on dirait "ce soir CUCULLUS bétifie chez CUCULLUS !!

Réponse à Guy : les invités de l'Université de tous les savoirs sont peut-être du troisième choix mais leur baratin n'est pas tissé de fautes c'est déjà ça. Tu les critiqueras quand tu seras capable d'aligner une phrase correcte, eh, tête d'agrume !!

En attendant console-toi : c'est un authentique expert qui viendra faire la conf' sur Jean Monnet (non pas Claude Monet, eh nénuphar !!), cet homme, un des seuls capables de penser sainement et correctement notre monde, j'ai nommé le grrand JEAN-CLAUDE CASANOVA (tonnerre d'applaudissements dans mon royaume)

La reine des belges
 
guydufau

07/08/2004
20:43
re : Michel Onfray

La reine des boniments,ton invitation du 7 août pour écouter Casanova qui a causé dans le poste le 6 août,arrive un peu tard.Ce n'est pas grave tes invitations,je les met à la poubelle.
 
Lance A

07/08/2004
22:22
re : Michel Onfray

c'est du Baudrillard qu'il nous faut oui ! du bon Baudrillard sur FC se serait le pied !
 
prof

07/08/2004
23:06
re : Michel Onfray

guignol et gnafron c'est pas mal non plus
voir un poil plus haut sur ce fil
 
dom

07/08/2004
23:26
re : Michel Onfray

alors la je suis plié de rire c'est un morceau de choix arf arf arf!
 
V.I.P

08/08/2004
11:59
re : Michel Onfray

En attendant la venue au monde d'un philosophe digne de ce nom on peut toujours relire Deleuze , Gilles était son prénom mais qui lit Deleuze aujourd'hui ? tout le monde le cite et le pille surtout... c'est aussi fait pour ça la pensée ,pour être détourné , recomposé, samplé, remixé, fuite à travers le monde....
 
josue

08/08/2004
14:37
re : Michel Onfray

enfin savoir ce qui différencie le rouge du noir...

Michel Onfray, il cause bien il devrait faire de la politique, mais son opposition viscérale au christianisme lui occasionnent quelques grossiers amalgames et lui font souvent quitter le terrain de la subtilité. Ca donne l'impression d'une pensée à faire rentrer dans le crâne un peu aux forceps.

Maichel Onfray (encore): j'ai été sur son site indiqué + haut par Guillaume (merci) et, horreur!!!!!!!, sur la page d'accueil il y a un portrait où il ressemble à BHL, avec la même gueule d'ange et la même chemise blanche... (je sais que c'est con comme critère, mais je déteste tellement BHL que toute ressemblance...).





 
Camille

08/08/2004
15:45
re : Michel Onfray

@ josue
Sur le même site il y a Michel Onfray tout en noir...,
cliquez sur le portrait d'accueil.

 
josue

08/08/2004
20:25
re : Michel Onfray

certes, Camille,
mais si ensuite on clique sur "biographie" il y a une autre photo en (bras de) chemise blanche avec col largement ouvert et Rayban.
Mais on s'éloigne de la philosophie...

 
dom

08/08/2004
21:01
re : Michel Onfray

c'est quoi un philosophe?
un compilateur en hexadecimal de puis le debut de l'histoire de l'humanité?

un type qui a etudié les diferrentes ecoles de pensée? et qui fait un remix.


un moralisateur a la petite semaine?

quelqu'un qui pense selon son temps.
quelqu'un qui pense selon son interet?
quelqu'un qui pense selon son inclination?
quelqu'un qui recite un enseignement quasi religieux?

et surtout a quoi ca sert? a former des generation de copieurs vide de capacité de reflexions propre, qui seront en transe du moment qu'ils retrouveront dans la bouche du conteur la phrase ou le sujet qu'il ont etudié en fac.
la philo Xerox le photocopiage des generations.
 
guydufau

13/08/2004
20:17
re : Michel Onfray

Je viens d'entendre l'émission de Michel Onfray qui répondait aux questions de son auditoire,c'était le pied,et m'est venu une réflexion saugrenue : c'est pas demain que l'on verra à l'antenne de France Culture des personnages atypiques tels Ruteboeuf ou Rabelais après la déclaration de Laure Adler :"France Culture doit-être une radio comme les autres".
Quelle catastrophe !
 
Henry Faÿ

13/08/2004
22:27
on en apprend davantage sur Erasme

Très bonne émission en effet. Toujours beaucoup d'humour dans ses propos. Rutebeuf et Rabelais n'ont été évoqués qu'en passant mais on en aappris davantage sur Erasme, personnage qui mérite d'être connu.
Vigoureuse défense et illustration de l'athéisme qui n'épuise pas le sujet mais qui fait réfléchir.
Il a dit: "quand on parle de religion à quelqu'un, les réactions sont (souivent) si vives qu'on voit qu'on touche à quelque chose d'essentiel" mais n'en a pas tiré toutes les conclusions possibles.
Et ça m'a fait penser au propos d'Henri Atlan, entendu sur France Culture, dans l'émission de Victor Malka écoute Israël, je crois:
"la seule parole sur Dieu qui ne soit pas idolâtre est celle de l'athée".

 
Guillaume

14/08/2004
12:06
re : Michel Onfray

Pour Michel Onfray philosophe et formidable pédagogue "populaire".

Pour la philosophie de Michel Onfray ? C'est à voir... Comme le note Henry Faÿ, il enfonce souvent des portes ouvertes. Par ailleurs, je préfère quand il philosophe "activement" pour l'hédonisme, que quand il philosophe "réactivement" contre le christianisme.

Je pense aussi à ce qu'écrivait Etienne Gilson :

"Si la mort de Dieu signifie sa mort finale et définitive dans les esprits des hommes, la vitalité persistante de l'athéisme constitue pour l'athéisme même sa plus sérieuse difficulté. Dieu ne sera mort dans les esprits que lorsque nul ne pensera plus à nier son existence."
 
guydufau

14/08/2004
13:15
re : Michel Onfray

Et que pense de Dieu un athée de l"Alliance catholique ?
J'ai nommé Charles Maurras.
 
Henry Faÿ

14/08/2004
18:02
l'athéisme, toujours l'athéisme

Je reconnais à Michel Onfray le grand mérite de stimuler la discussion et de faire réfléchir.
Ce que dit Etienne Gilson est bien dit, magnifiquement dit et va tout à fait dans le sens de ce que je ne cesse de penser quand j'écoute les propos de gens comme Michel Onfray qui tombent à bras raccoucis sur la religion. Revenir indéfiniment aux questions touchant la religion, que ce soit par le biais de l'athéisme et des aberrations des différentes doctrines religieuses montre au moins que la question est toujours présente à l'esprit de ceux qui en parlent et de ceux qui se rérangent pour venir els écouter. Elémentaire, n'est-ce pas? Pour expliquer ce besion de religion, Michel Onfray parle de besoin de consolation, ce n'est certainement pas faux mais je crois qu'il y a bien d'autres dimensions.
Dans sa conférence d'hier, Michel a expliqué sur quoi pouvait être fondée une morale athée. Elle l'est selon lui sur l'utilitarisme. Si, par exemple au sein d'une famille le plus forts cherchaient à profiter de leur force accaparer tout ce qu'il peuvent au détriment du plus faible, ça ne pourrait pas marcher.
C'est un point de vue mais je trouve ça très réducteur. Je suis bien sûr que les humains ont un sens moral en dehors de toute considération utilitariste et que cela peut mener à une approche pas totalement matérialiste ( "le ciel étoilé au dessus de ma tête et le sens moral en moi") skiouzez moi, c'est cité de mémoire, je suis dans un cyber et je n'ai pas ma doc avec moi.



 
pat

15/08/2004
00:58
re : Michel Onfray

Après l'hédoniste Michel Onfray on pourrait revenir à la dure réalité et souhaiter que FC s'intéresse au philosophe Michel Clouscard. Dès 1972, il avait annoncé que mai 68 nous mènerait au populisme avec ce qu'il appelle l'ouverture du marché du désir. Le fantasme devenu marchandise licite, "tout est permis, mais rien n'est possible" et Le Pen ramasse les perdants de la société de consommation libidinale...

 
Henry Faÿ

15/08/2004
21:45
Michel Clouscard

De Michel Clouscard, il avait été question il y a exactement un an dans une émission contre-expertise de Brice Couturier, consacrée au sexe, à la pornographie, à la publicité etc. C'est Brice Couturier qui avait cité cet auteur. Ce n'est peut-être pas beaucoup mais c'est mieux que rien.
Je saisis cette occasion pour dire que selon moi, le Contre-expertise de Brice Couturier, c'était quand même autre chose que l'émission du même nom animée par le clône radiophonique du petit Nicolas.
L'émission de vendredi sur l'Europe avec Michel Rocard(sujet rebattu) n'était quand même pas si mal.

 
Daniel

16/08/2004
17:49
re : Michel Onfray

Dans ces Questions Réponses du 13 août, on entend M.Onfray avouer son incapacité à transmettre. Il nous raconte avoir fait la morale à un détenu qui s'est retrouvé emprisonné après avoir 'appliqué' ce qu'il avait lu dans les ouvrages sur l'hédonisme dudit philosophe. Etonnant !

Quel dommage que ses conférences saoûlent autant, que le discours soit si embrouillé avec le parti pris, que les répétitions soient si nombreuses et le flux verbal quasiment continu (c'est révélateur), etc...

Encore une fois, il faut savoir lire : "Université populaire de Caen" : Po-pu-lai-re. Bah !

"l'important n'est pas de philosopher pour philosopher, mais de mener une vie philosophique". Celle-là, je l'accroche au dessus de mes waters.

 
edmond

16/08/2004
18:34
re : Michel Onfray

Tout à fait d’accord avec Pat. J’avoue cependant être parfois capté par ces conférences qui peuvent être plaisantes à écouter d’un ‘œil’ critique. Néanmoins il est vrai que quand il n’y aura plus sur Terre que des petits onfrays hédonistes, individualistes, libidino-transgressifs, libéraux-libertaires qui par un Code Théodose-Justinien à l’envers (n’est-ce pas là les enjeux de l’AGCS, l’OMC et l’UE !?!) auront fait la peau à tout universalisme (dont finalement les formes les plus abouties sont aujourd’hui la République, les services publics, etc. – « 40 rois de France pour faire la République » Michelet), notre devise pourrait bien être alors… : « la culture ce n’est plus le patrimoine, c’est l’interrogation de soi » !!!
C’est là qu’effectivement l’œuvre du philosophe Michel Clouscard (3000 pages totalement occultées par les medias) se révèle être un antidote opératoire face à ces déliaisons sociales massives et délétères dont la casse de France Culture, aussi emblématique et caricaturale soit elle, n’est qu’une des multiples manifestations.
Je signale que Michel Clouscard sera les 11 et 12 Septembre 2004 au Village du Livre de la Fête de l’Humanité.
De Clouscard, sur ces thèmes, lire notamment « Le Capitalisme de la Séduction », « Néofascisme et Idéologie du Désir », « De la modernité. [épuisé] ».

 
Henry Faÿ

16/08/2004
21:43
à propos de l'hédonisme

Je ne suis pas du tout partisan des thèses de Michel Onfray, je l'ai écrit à plusieurs reprises, cette année et l'année dernière (j'avais ouvert un fil une philosophie pour bobos).
L'hédonisme, c'est quelque chose que je n'arrive pas à avaler. Le plaisir, oui; en faire une philosophie et un but dans la vie, non.
Les deux messages qui précèdent montrent que Michel Onfray a du mal à se faire comprendre et ce n'est pas faute de s'expliquer. Je me trouve dans la situation paradoxale de défendre certains de ses propos.
A propos de l'épisode, très révélateur, du détenu qui prétend avoir appliqué les thèses du philosophe hédoniste, et de se retrouver pour cette raison en prison, la réponse très sensée de Michel Onfray montre que, finalement, l'hédonisme bien compris qui oblige à tenir compte du désir de l'autre, vous ramène à une morale bien traditionnelle. Ouf!
Pour ce qui est de l'objection d'Edmond, Michel Onfray y a aussi répondu, et avec beaucoup de verve. Il a dit que de toutes façon, ses attitudes (par exemple ne pas avoir d'enfant) n'étaient pas généralisables, qu'il n'y avait aucun risque qu'elles le soient jamais et que si jamais il voyait qu'elles l'étaient, peut-être qu'il reconsidérerait la question.


 
passionnée

17/08/2004
15:13
re : Michel Onfray

"L'hédonisme bien compris oblige à tenir compte du désir de l'autre".

Mais qu'est-ce que le désir? Qui est l'autre?

Son propre désir serait-il toujours tributaire du désir de l'autre?

Où passe l'analyse de la relation de pouvoir?

Ma liberté s'arrête où celle de l'autre commence?

Mon désir est-il conciliable avec la liberté de l'autre?

Y a t-il une dimension de justice dans l'hédonisme?

Excusez-moi pour mon ignrance mais l'hédonisme me questionne particulièrement.
 
Henry Faÿ

17/08/2004
15:24
avec un peu de chance...

Avec un peu de chance, on devrait trouver la réponse à ces questions dans les nombreux ouvrages de Michel Onfray et aussi dans la suite de sa série de conférences.
L'hédonisme ne me questionne pas particulièrement mais le couple athéisme/croyance lui me questionne et je trouve que Michel Onfray en parle très bien, c'est pourquoi j'écoute avec attention ses conférences.
Précision: je ne suis pas son attaché de presse.

 
Daniel

17/08/2004
15:59
re : Michel Onfray

Attention, Passionnée, à ne pas te retrouver en prison !

Malgré toutes les réserves que j'émets et tous les défauts que je puis y trouver, je pense un peu comme Henry, qu'en fouillant dans tout le fatras de son discours on peut y trouver de la matière.

"Merci d'être là, fidèles au poste". J'adore quand il commence ses sessions comme ça !

Comme il l'a dit dans un entretien avec F. Piolot l'année dernière, M.Onfray se permet ces 'extravagances' parce que ses droits d'auteurs lui permettent de s'affranchir de son boulot ennuyeux de prof de lycée. La totalité de son discours et la jubilation de ses positions sont possibles grâce à ça (en partie bien sûr), et il ne faut pas le perdre de vue un seul instant.

A l'entendre cette année (ZZzz), on peut se rendre compte que l'émancipation n'est pas achevée =).
 
Clopine Trouillefou

18/08/2004
10:10
re : Michel Onfray


Je me dois de signaler à votre attention que j'ai surpris hier au soir Michel Onfray en flagrant délit de propos tendancieux.

Pour une fois que je pouvais l'écouter. Je m'étais habilement débarrassée du petit en l'autorisant à jouer sur l'ordi dans ma chambre, le grand faisait une promenade romantique avec sa copine sous les aulnes, le père était au fond de l'atelier, à préparer le chantier d'aujourd'hui ... J'étais seule avec le chat et le poste, et je coupais, au-dessus d'une cocotte orange, des petits morceaux translucides de côtes de bette qui tombaient un à un parmi les morceaux de sauté de veau, de carottes, de fèves et de pommes de terre, tout du jardin. ça sentait bon.

En plus, Onfray parlait de Montaigne.

Ca sentait bon aussi.


Or voilà-t-y pas qu'il nous expliquait que Montaigne n'aimait pas écrire, qu'il parlait en marchant, et dictait ses pensées à un "compagnon" inconnu. Onfray traçait le portrait d'un petit orphelin de mère, élevé par son père dans une langue morte (le latin), dont la pensée fluide nécessitait le déplacement physique, et que la maladresse rendait incapable de tenir une plume. Et puis, première petite glissade, voilà qu'Onfray parle de "dialogues" entre Montaigne et ce secrétaire inconnu... Et puis, deuxième grosse glissade, Onfray parle de "nègre" !

Alors que rien dans les textes ne permet de qualifier ce "copiste" de "nègre". Copier sous la dictée, ce n'est en rien faire ce que Dumas demandait à moult collaborateurs, c'est-à-dire rédiger à sa place textes et chapitres.

OUh, Monsieur Onfray, ne seriez-vous pas en train d'essayer d'influencer votre auditoire, et de diminuer le mérite de Montaigne ?

De la part d'un philosophe, voilà qui n'est pas bien...

J'ai retiré les petits légumes et la viande de la cocotte, pour faire réduire ma sauce et la lier avec du fécule de châtaigne et un doigt de porto.

Le reste de l'émission était très bien, et Onfray a même parlé de Marie de Gournay, sujet qui m'intéresse à plus d'un titre.

D'abord parce que j'ai lu (et je vous recommande) le roman de Martine Maitral "l'obèle", qui retrace justement la vie de Marie de Gournay.

Ensuite parce que je me pose des questions sur ce personnage, amie véritable d'un Montaigne vieillissant.

Dans son roman, Martine Mairial la qualifie de "picarde".

Or, Gournay, s'il s'agit bien de Gournay en Bray (qui se situe à 20 bornes de Beaubec), est plus brayonne normande que brayonne picarde...

Je dois bien vous avouer que cette Marie de Gournay, si proche géographiquement de la Marie de Beaubec que je suis, éveille chez moi comme une sorte de tendresse. J'aurais cependant aimé que Marine Maitral la qualifie de "brayonne", et je voudrais vérifier cela. Quelqu'un le sait-il par ici ?

Pile à la fin de l'émission, et comme par enchantement,le petit, le grand, la jeune fille et le père ont apparu dans la cuisine, par l'odeur alléchés.

Il n'est pas resté une miette du sauté de veau.

Vivement les dernières conférences, quand même. Onfray a dit qu'il finirait par Deleuze.

Je crois que je ferai, ce soir-là, un civet de lapin aux petits rosés des prés, du Mozart, quoi.

Marie-Clopine


 
lionel

18/08/2004
22:57
re : Michel Onfray

<< J'étais seule avec le chat et le poste, et je coupais, au-dessus d'une cocotte orange, des petits morceaux translucides de côtes de bette qui tombaient un à un parmi les morceaux de sauté de veau, de carottes, de fèves et de pommes de terre, tout du jardin. ça sentait bon.>>



 
Louise

18/08/2004
23:24
re : Michel Onfray

Un sauté de veau dans une cocotte orange
Toute à ma couture, alléchée par Montaigne, j'ai écouté l'ami philosophe de Marie-Clopine.
Il a dit cette après-midi : "c'est ce que pensent les stoïciens et ils ont raison."
C'est tout.
 
Louise

19/08/2004
19:27
re : Michel Onfray

"(tous les tyrans chrétiens s'appuieront sur Paul pour justifier la permanence de leur pouvoir, tous les moralistes ensoutanés le liront comme le lit Michel Onfray, pas dans la même perspective, mais dans le même sens)"
sur:
http://www.liberation.fr/page.php?Article=231070
 
la reine ds belges

20/08/2004
00:16
Radio Suisse : Michel Onfray en ligne

Il parait qu'il y a des gens qui aiment les cours de Michel Onfray.
Parait même kyen a qui en redemandent.
Ah bon.

Paraitrait aussi que daucuns seraient déçus (malgré Onfray) par la grille d'été de France Culture
Z'ont qu'a attendre un peu la rentrée d'automme ceux-là tiens.
Sinon ils auront toujours Espace 2, radio de mon beau pays.

Comment réconcilier ces heureux et ces grincheux ??
Eh bien en cliquant sur le lien ci-dessous : voici une page de la radio Suisse Romande qui depuis des années vous propose une conférence de Michel Onfray sur Nietzche, en 4 parties.
http://212.74.180.17/nietzsche/pages/index_onfray.htm

Ne me remerciez-pas je ne fais que mon devoir.

LRDB
 
Waf waf

20/08/2004
01:03
re : Michel Onfray

Bravo pour Espace 2 !

Mais le problème, c'est qu'il paraît qu'Espace 2 va mal aussi... depuis l'arrivée d'un certain Pascal Crittin (cela ne s'invente pas !) à la tête de la chaîne. Mais quand on lit l'interview, cela à l'air pas mal.

http://www.rsr.ch/view.asp?Docid=48344

Vous me direz que, quand on lit les interviews de la Grande Philistine (sauf la dernière, où elle s'est "lâchée"), cela n'a pas l'air mal non plus : il faut voir (ou écouter) les réalisations qui suivent...
 
Wanda-Lou Zy

20/08/2004
12:52
Sauté de Veau

Marie, décidément tu nous as mis l'eau à la bouche, c'est le genre de plat que j'adore !

Ton veau aussi, il vient du jardin ?
;-))

Je sens que je vais pas tarder à faire du sauté de veau... dans ma cocotte en fonte émaillée... orange ! si, si, même que c'est vrai !

Onfray mieux de passer à table !



Isabelle
 
josué

25/08/2004
02:19
re : Michel Onfray

Autant Michel Onffray m'avait agacé à s'époumonner (1n? 2n?) contre les religions lors d'un récent débat, autant j'ai apprécie ces derniers jours l'entendre au sujet de Montaigne. Comme quoi...
 
G.

25/08/2004
03:24
re : Michel Onfray

Oui, il est excellent, quand il ne tombe pas dans son anti-christianisme-enfonceur-de-portes-ouvertes !
 
guydufau

27/08/2004
22:59
re : Michel Onfray

Michel Onfray a énuméré une liste d'auteurs mis à l'index
par le Vatican :

Esrame,Montaigne,Machiavel,Descartes,Pascal,Fénelon,DiderotSpino za,D'Alembert,Rousseau,Kant,Voltaire,Condorcet,
Fourrier,Proudhon,La Mettrie,Montequieu,Bergson, Beauvoir,Sartre ...La liste est longue a dit M.Onfray
A moins qu'il ne s'agisse que des philosophes,il y a des oubliés :Lammenais,par exemple
 
la reine des belges

28/08/2004
00:33
archives perso

Question aux amateurs : quelle a été selon vous la meilleure conférence de Michel Onfray cet été ? Laquelle mérite le plus d'être réécoutée et conservée à titre d'exemple ?

LRDB

 
Henry Faÿ

28/08/2004
08:48
index librorum prohibitorum

Notice du Petit Robert des Noms Propres:
.........................................
Catalogue des livres prohibés par l'Eglise Romaine.
Après un premier catalogue publié par Paul IV en 1557 puis supprimé pour son excessive sévérité, l'Index fut promulgué par le Concile de Trente (1564).
Il dépendit de la Congrégation de l'Index (1571-1917), puis du Saint-Office.
Il y eut 32 éditions officielles de 1564 à 1948.
En 1966 la Congrégation pour la doctrine de la foi déclara qu'il ne serait plus réédité. (ouf)
...............................................
Ahurissant, ce machin. Quand on y pense... Il n'est pas inutile d'y revenir.
Ainsi donc, la Sainte Eglise Catholique, Apostolique et Romaine a prétendu interdire à ses fidèles la lecture de la plupart des auteurs, y compris des auteurs catholiques, y compris des auteurs dont les idées peuvent avoir une grande valeur pour le catholicisme. On est là au coeur de l'obscurantisme et ça a duré... quatre siècles. Donc rien d'anecdotique.
L'intention d'infantiliser les fidèles était claire et elle contrastait avec d'évidentes ambitions intellectuelles. Il y a quand même eu de grands auteurs catholiques, récemment, Guy citait François de salignac de la Mothe Fénelon (écrivain rasoir mais personnalité attachante), il y en a eu beaucoup d'autres.
De quoi s'agissait-il au juste? D'une véritable interdiction? Il semble bien que oui, si on en juge par l'intitulé: "index librorum prohibitorum", index des livres prohibés.
Peut-être l'interdiction n'était-elle pas formelle oui, mais alors il ne fallait pas conserver ce titre.
Ce fameux index qui a beaucoup fait pour déconsidérer l'Eglise a-t-il eu la moindre incidence sur la composition des bibliothèques des fidèles. J'en doute fort. Si j'ai le droit de parler de ma famille (les conférences de Michel Onfray sur Montaigne nous incitent à parler de nous), je peux vous dire que chez mon grand-père, un catholique très respectueux de toutes les obligations, il y avait la collection complète des oeuvres de Voltaire et bien d'autres choses figurant à l'index.
Que ceux qui en savent davantage sur cette question nous en fassent part. Je les lirai avec intérêt.

 
guydufau

28/08/2004
10:47
re : Michel Onfray

Les idées de la Sainte Eglise Catholique Apostolique et Romaine se suivent et se ressemblent.Tout a commencé en 1233 avec le pape GrégoireIX qui crée l'Inquisition,qui deviendra la Congrégation du Saint-Office,puis la Congrégation pour la doctrine de la foi,avec d'autres étapes intermédiaires signalées par Henry.

Un édit de l'Inquisition,en date du 15 septembre 1751,oblige les juifs de Rome à "porter la marque de couleur jaune qui les distingue des autres gens".
Voltaire,bien qu'ennemi de l'Eglise fait chorus : race "odieuse" et "ennemi du genre humain".Et Lammenais
(autre auteur cité par Henry) a écrit : "tel des grands coupables dont nous parle l'antiquité,le juif a perdu l'intelligence,le crime a troublé sa raison,il se sent fait pour le chatiment.La souffrance,l'ignominie sont devenues sa nature".
Et aussi,Bossuet,en la cathédrale de Metz,en 1652 : "Comme les magistrats,après avoir fait rouer de coups quelques malfaiteurs,ordonnent que l'on exposera sur les chemins leurs membres écartelés,ainsi le Seigneur a répandu les juifs çà et là,portant imprimée en eux la marque de sa vengeance : peuple monstrueux qui n'a ni feu,ni lieu [...]maintenant la fable et la haine de tout le monde,misérable sans être plaint de qui que se soit,devenu la risée des plus modérés" Si "Dieu conserve les juifs c'est afin de faire durer l'exemple de sa vengeance".

J'ai glissé de l'interdiction de livres à un antisémitisme des plus virulant,mais c'est à inscrire dans le même chapitre de l'intolérance

 
a-dieu

24/02/2005
12:18
re : Michel Onfray

Livres

Philosophie
Onfray mieux sans Dieu
Déconstruire les monothéismes, démonter les théocraties : deux notions-clés
de Michel Onfray pour guérir la «névrose infantile de l'humanité».

Par Robert MAGGIORI
jeudi 24 février 2005

(1) Qui a récemment publié aussi «la Communauté philosophique. Manifeste
pour l'université populaire» (Galilée).

Michel Onfray
Traité d'athéologie
Grasset, 282 pp., 18,50 ?



«Quelle bête triste et folle que l'homme!» Il est capable de tout, peut
donner vie à la vie, faire reculer des montagnes, retarder la mort, aller
sur la Lune, peupler le monde de merveilles Ñ mais ne manifeste jamais
autant son génie que dans l'art de se torturer lui-même, tresser des cordes
pour se pendre ou fabriquer des pièges de malheur qu'il prend soin de ne
point éviter. Son chef-d'oeuvre, c'est la religion ­ «soupir de la créature
opprimée», «opium du peuple», «névrose infantile de l'humanité», chemin de
fables et de chimères, voie royale d'accès à la mauvaise conscience, à la
soumission, au martyre et à la meurtrissure de la chair, «délire de la
volonté dans la cruauté psychique dont à coup sûr on ne trouvera pas
d'équivalent», par quoi l'homme «jette hors de lui-même toutes les
négations, tout ce qui le pousse à se nier soi-même, à nier la nature, la
spontanéité, la réalité de son être pour en faire l'affirmation de quelque
chose d'existant, de corporel, de réel, Dieu, Dieu saint, Dieu juge, Dieu
bourreau, l'Au-delà, le supplice infini, l'enfer, la grandeur
incommensurable du châtiment et de la faute», volonté démente, enfin,
«d'ériger un idéal ­ celui du Dieu très saint ­ pour bien se rendre compte
en présence de cet idéal de son absolue indignité propre».

Voilà, dira-t-on, des paroles de benêts (Marx, Freud et Nietzsche) qui font
semblant d'ignorer que la religion attache les hommes par des liens d'amour,
des propos de mécréants, d'impies, d'athées ou de «libres penseurs». Certes.
Admettons même que ceux qui les prononcent vont brûler en enfer, qu'un
confiteor et une saine résipiscence les eussent sauvés, ou qu'à toujours
rester près de Dieu sans une seule fois douter de sa miséricorde, même en
pensée, on gagne la béatitude éternelle. Que remarque-t-on alors ? Eh bien,
qu'avouer sa foi religieuse, affirmer l'existence d'arrière-mondes gouvernés
par d'invisibles êtres omniscients et omnipotents, auxquels on offre des
prières, des chants, des ex-voto, des sacrifices, régler sa vie sur des
prescriptions et des interdits scellés dans des textes que l'on tient pour
sacrés, apparaît en somme «normal», alors que tenir tout cela pour faribole,
pauvre crédulité, dangereux mirage ou billevesée, semble plutôt suspect. Les
mots, toujours en négatif, parlent d'eux-mêmes : au mécréant, on ne peut
faire ni créance ni confiance, à l'impie, qui était jadis l'impitoyable,
manquent la piété et la pitié, et le «libre-penseur» n'est libre
qu'ironiquement, tel le «droit du plus fort» dont parle Rousseau, il est
libre comme la brebis est égarée, et va finir par «se perdre» pour n'avoir
pas suivi ce que la «vraie» pensée, la «bonne» morale indiquent. Qu'il est
difficile d'être athée ! Le «sans-Dieu» disparaît lui-même s'il nie Dieu ;
pire encore : quand il s'affirme tel, il fait exister ce dont il voudrait
nier l'existence !

Dans son Traité d'athéologie, Michel Onfray ne sous-estime pas une telle
difficulté. Mais, de l'obstacle, il fait un «organe», un outil de conviction
qui lui permet d'affirmer avec plus de force encore la nécessité d'un
«athéisme de demain», tranquille et audacieux, capable en tout cas de sortir
l'humanité de la «célébration du néant», de la culture des fétiches, de la
haine de la vie dans lesquelles la tient la religion. Disons-le tout de go :
il faut remonter deux siècles en arrière ­ à l'heure où la connaissance
pouvait ne se prévaloir que des Lumières de la Raison et où l'histoire
allait son train sur la pente du Progrès ­ pour trouver une salve aussi
terrible lancée contre les dogmes, l'idéologie, les pratiques, les rituels
religieux, dont Michel Onfray espère qu'elle ouvrira au moins une brèche :
«Déconstruire les monothéismes, démystifier le judéo-christianisme ­ mais
aussi l'islam, bien sûr ­, puis démonter la théocratie, voilà trois
chantiers inauguraux pour l'athéologie. De quoi travailler ensuite à une
nouvelle donne éthique et produire en Occident les conditions d'une
véritable morale post-chrétienne où le corps cesse d'être une punition, la
terre une vallée de larmes, la vie une catastrophe, le plaisir un péché, les
femmes une malédiction, l'intelligence une présomption, la volupté une
damnation.»

La philippique de Michel Onfray (1) ne vise pas les hommes de foi, mais la
foi lorsqu'elle se ferme ou se substitue au savoir, ni les hommes qui
s'agenouillent ou baissent la tête, mais «ceux qui les invitent à cette
position humiliante», non le croyant mais le berger donc, non le
recueillement intime mais l'«affaire publique» que devient la religion
lorsque, ne se satisfaisant guère de la «gestion du corps et de l'âme
d'autrui», elle se met à statuer sur tout, antépose sa vérité, et se pose en
surplomb de la science et de la philosophie, de la politique et de
l'éthique. Comment est-il possible que nous vivions toujours «à un stade
théologique ou religieux de la civilisation» ? Comment est-il possible que
la religion soit encore si prégnante, qu'elle ne relève pas d'une
«pré-histoire» qu'on enseignerait «comme on enseigne des proto-sciences :
par exemple l'alchimie dans le cours de chimie, la phytognomonique et la
phénologie en sciences naturelles, le totémisme et la pensée magique en
philosophie» ? Comment est-il possible que la fenêtre du monde s'ouvre tous
les jours, à chaque heure, sur des masses de fidèles qui prient, vont en
pèlerinage, acclament des pontifes, sur des théocrates qui pontifient,
décrètent, situent ici le bien et là le mal, indiquent ce qu'il faut penser,
ce qu'il faut manger ou ne pas manger, comment il faut s'habiller, sinon qui
il faut tuer, ou sur des débats politiques et sociaux au cours desquels «le
Talmud et la Torah, la Bible et le Nouveau Testament, le Coran et les
Hadith» sont plus cités que la Déclaration universelle des droits de l'homme
? De Dieu, n'avait-on pas annoncé la mort ? Trois millénaires, des premiers
textes de l'Ancien Testament à aujourd'hui, n'ont donc pas suffi à montrer
qu'au nom de l'Au-delà, du Dieu d'Abraham, de Jésus et de Mahomet, on a
perpétré ici-bas guerres et massacres, et que «l'affirmation d'un Dieu
unique, violent, jaloux, querelleur, intolérant, belliqueux a généré plus de
haine, de sang, de morts, de brutalité que de paix» ?

Il faut croire que non. Aussi doit-on en tirer quelques leçons. D'une part
que l'athéisme n'a pas hissé des murs suffisamment hauts pour empêcher la
diffusion de ce contre quoi il a combattu : c'est pourquoi Michel Onfray
esquisse plutôt les linéaments d'une athéologie, capable de se donner ses
propres fondements philosophiques sans se contenter de se définir par le
rejet des hypostases religieuses, et commence par rappeler comment
l'historiographie dominante a occulté la philosophie athée, «organisé
l'oubli» de l'oeuvre du jésuite portugais Cristovao Ferreira par exemple, de
l'abbé Meslier, de La Mettrie, de dom Deschamps, du baron d'Holbach,
«l'imprécateur de Dieu», de Destutt de Tracy, Cabanis, Helvétius ou
Feuerbach. D'autre part que la religion a des racines inextirpables, en ce
qu'elles tiennent à la condition même de l'homme, confronté à l'absurde
d'une existence qui le conduit inexorablement à la mort, et effrayé de ne
pas savoir où disparaissent ceux qui autour de lui disparaissent. «Quand
s'effondre une âme devant la froideur d'un être aimé, le déni prend le
relais et transforme cette fin en commencement, cet aboutissement en début
d'une aventure. Dieu, le ciel, les esprits mènent la danse pour éviter la
douleur et la violence du pire.» Dès lors les jeux sont faits, et les dés
pipés : la cruelle réalité cède à la douce illusion, et l'illusion engendre
d'autres illusions, pour la préservation desquelles on est prêt à payer tous
les prix, à croire toutes les balivernes, les mers qui s'entrouvrent et les
vierges mères qui enfantent, à faire tous les sacrifices, à souffrir, à se
repentir pour souffrir encore, à se mettre plus bas que terre, à
s'humilier...

On pourrait déclarer le combat perdu : que peut une athéologie, alors que
l'hypothèse religieuse s'est infiltrée partout, que la religion habite le
langage, les moeurs et les usages, est présente dans les noms et les
prénoms, la structure des villes, la scansion du calendrier, l'art, le
droit, la manière même dont on conçoit le corps, avec ses bas désirs, ses
viscères sombres, son courage dans la poitrine, sa noble pensée dans la
tête, son esprit et son âme imputrescibles... Si elle ne peut guère garantir
qu'à une époque de forte religiosité succède une ère païenne, profane,
laïque et joyeuse ­ comme le contraire est advenu ­, elle peut néanmoins
aider à poser la seule vraie question : est-il possible de construire une
société sans Dieu, qui, se passant des «valeurs morales» promues depuis des
siècles par la religion, d'obéissance et de mortification, puisse établir la
justice, la liberté et le bonheur pour le plus grand nombre possible ­ sans
«culture de la mort», sans «éloge de la soumission», sans «haine de la
raison et de l'intelligence», sans «haine de tous les livres au nom d'un
seul», sans «haine de la vie ; haine de la sexualité, des femmes et du
plaisir ; haine du féminin ; haine du corps, des désirs, des pulsions».

«Plus l'homme met de réalité en Dieu, moins il en conserve en lui-même»,
écrivait Marx. Aussi faut-il vider le réel de Dieu, et examiner la façon
dont se construit une mythologie, que le Traité d'athéologie dit être
porteuse de la pulsion de mort. En d'autres temps, on le voit, Onfray le
philosophe aurait été conduit au bûcher. Et il n'eût pas même pu faire
valoir qu'il porte le prénom du prince des anges, l'archange Michel, «qui
est comme Dieu».

http://www.liberation.fr/page.php?Article=277867

© Libération
 
guydufau

13/04/2005
21:36
re : Michel Onfray

Le point de vue du philosophe



L’Europe des crétins



Les gens qui vont voter Non à la constitution européenne sont des crétins, des abrutis, des imbéciles, des incultes. Petit pouvoir d’achat, petit cerveau, petite pensée, petits sentiments. Pas de diplômes, pas de livres chez eux, pas de culture, pas d’intelligence. Ils habitent en campagne, en province. Des paysans, des pécores, des péquenots, des ploucs. Ils n’ont pas le sens de l’Histoire, ne savent pas à quoi ressemble un grand projet politique. Ils ignorent le grand souffle du Progrès. Ils crèvent de peur.
Jadis, ces mêmes débiles ont voté non à Maastricht ignorant que le oui allait apporter le pouvoir d’achat, la fin du chômage, le plein emploi, la croissance, le progrès, la tolérance entre les peuples, la fraternité, la disparition du racisme et de la xénophobie, l’abolition de toutes les contradictions et de toute la négativité de nos civilisations post-modernes, donc capitalistes, version libérale.
L’électeur du Non est populiste, démagogue, extrémiste, mécontent, réactif. C’est le prototype de l’homme du ressentiment. Sa voix se mêle d’ailleurs à tous les fascistes, gauchistes, alter mondialistes et autres partisans vaguement vichystes de la France moisie, cette vieille lune dépassée à l’heure de la mondialisation heureuse. Disons le tout net : un souverainiste est un chien.
En revanche, l’électeur du Oui est génial, lucide, intelligent. Gros carnet de chèque, immense encéphale, gigantesque vision du monde, hypertrophie du sentiment généreux. Diplômé du supérieur, heureux possesseur d’une bibliothèque de Pléiades flambant neufs, doté d’un savoir sans bornes et d’une sagacité inouïe, il est propriétaire en ville, urbain convaincu, parisien si possible. Il a le sens de l’Histoire, d’ailleurs il a installé son fauteuil dans son sens et ne manque aucune des manies de son siècle. Le Progrès, il connaît. La Peur ? Il ignore. Le debordien Sollers, le sartrien BHL et le kantien Luc Ferry vous le diront.
Bien sûr le Ouiste a voté oui à Maastricht et constaté que, comme prévu, les salaires s’en sont trouvé augmentés, le chômage diminué et fortifiée l’amitié entre les communautés. Le votant du Oui est démocrate, modéré, heureux, bien dans sa peau, équilibré, analysé de longue date. Sa voix se mêle d’ailleurs à des gens qui, comme lui, exècrent les excès : le démocrate chrétien libéral, le chiraquien de conviction, le socialiste mitterrandien, le patron humaniste, l’écologiste mondain. Dur de ne pas être Ouiste… Citoyens, réfléchissez avant de commettre l’irréparable !



Michel ONFRAY

Je sais, il n'a pas que ça à faire, mais Michel Onfray chroniqueur à FC, ce serait chouette.
 
guydufau

13/04/2005
21:47
re : Michel Onfray

Une bonne adresse :
http://perso.wanadoo.fr/michel.onfray
 
Zorglub

13/04/2005
21:54
re : Michel Onfray

Non, assez de Michel Onfray : il est devenu systématique, zélateur anti-religieux, décevant au bout du compte. Je préférais ses premiers ouvrages. S'il vous plait, pas de chroniqueur : mais le retour des chemins de la connaissance.
 
laurent nadot

13/04/2005
21:54
de qui se moque-ton ?

J'apprécie beaucoup Onfray
Je compte voter NON (enfin si j'arrive à voter)
Je considère le texte plus haut comme une véritable merde
Je pense que pour choisir de mettre ce texte sur DDFC il faut perdu quelques boulons.
Je constate qu'une fois de plus ce texte et cette contrib n'ont aucun rapport avec France Culture
Je me demande à quoi ça sert de créer un second forum pour épurer la première page, si le pollueur pollue de plus belle

 
LRDB

13/04/2005
22:47
Anticlericalisme de bazar made in Paris

Zorglub profite que j'écris des conneries pour dire des trucs. C'est malin. Si j'avais su j'aurais rien dit.

Dites-moi mon bon Zorglub, ne trouvez vous pas comme moi que l'attitude anti-religieuse est assez répandue sur FC (je dis "assez répandue" pour ne pas dire "omniprésente").


LRDB
 
Daniel

13/04/2005
23:09
ah ah, très drôle

>> Je sais, il n'a pas que ça à faire, mais Michel Onfray chroniqueur à FC, ce serait chouette.



MO est venu délivrer l'intégralité de son message en moins de 2 fois 30 minutes chez Nickito il y a quelques temps.
 
vile toque

13/04/2005
23:26
re : Michel Onfray

Je trouve que vous êtes injuste car Guy semble ici en grande forme. En effet il a lu le texte d'Onfray en entier et en a capté l'ironie, alors qu'on pouvait craindre un procès après la premiere phrase "Les gens qui vont voter Non à la constitution européenne sont des crétins"
 
LN

13/04/2005
23:57
c'est vrai...

Right c'est vrai qu'il aurait pu lui rentrer dans la G. pour de mauvaises raisons : prendre le texte au premier degré. Mais il est tellement looouuuuuurd pour une fois le MO. On le reconnait à peine. D'ailleurs Guy me semble un Onfraysien convaincu comme le prouve le moteur de recherche de DDFC : Ouaaah 156 réponses !!!!

Signalons quelques fils assez Onfraysiens :
- La grille dété de FC
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=63 65&debut=100&page=3
- La vie comme elle va
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=38 19&debut=100&page=3
- Tout arrive, parfois aussi le meilleur (le titre de fil qui TUE)
http://www.broguiere.com/culture/forum/index.php3?lecture=43 77&debut=100#4379&page=3

(il y a un ou deux autres fils dont un limite-patho fondé par je donne pas le lien j'ai pitié de vous)

Et je rappelle qu'il y a des émissions de Onfray sur la Radio Suisse Romande about Nietzche, datant de quelques années mais toujours disponibles par Real player :
http://212.74.180.17/nietzsche/pages/index_onfray.htm

LRDB

 
Henry Faÿ

14/04/2005
00:59
de la polémique facile

Michel Onfray vaut mieux que le texte cité qui relève de la polémique aux effets très grossiers.

 
dom

14/04/2005
10:18
re : Michel Onfray

oui Henri j'ai dit une chose dans le genre dans un autre forum cela a parut choquer."


"""qu'apporte la philosophie a la politique?
vous trouvez que l'etalage de qualificatif sans apport de solution est une philosophie.
que penser de cette attitude d'un homme qui devrait etre au dessus des autres en affublant du terme "ouiste" vocable créé pour se donner l'impression d'exister. nous devons nous esbaudir d'un philosphe ayant partie prenante, alors qu'il devrait s'occuper de l'interet général, peut on réellement prendre en consideration ce catalogue a la Prevert ?
ce n'est pas un philosophe c'est un politique au sens strict du terme vivant de ses rentes de pige et collaborant a une idée d'opposition, il n'apporte rien que la confusion par une demonstration simpliste destinée a seduire qui voudra bien se laisser seduire..
rien est etayé dans son discours tout n'est que supposition ce qui pour un homme de grande culture la fout vraiment mal, moindre mal si le sujet n'etait pas aussi important""

cop coll de moi même
 
Clopine Trouillefou

14/04/2005
11:05
re : Michel Onfray

Il est vrai que la caricature onfraysienne du "ouiste" titille (je sais, je sais, mais je ne peux pas m'en empêcher).

C'est sans doute parce qu'Onfray est un philosophe, et non un pamphlétiste ou un écrivain ?

Allez, je propose une absolution (hihihi) pour le seul philosophe populaire (comme la musique, la soupe et les "exp. fam." des dictionnaires) qui m'a confortée ontologiquement dans mon athéisme ô combien primaire...

D'accord ?

Clopine
 
guydufau

14/04/2005
11:19
re : Michel Onfray

Il ne peut y avoir que des pisse-vinaigre pour ne pas trouver jubilatoire le texte de Michel Onfray : l'Europe des crétins.
 
Laurent nadot

14/04/2005
11:31
réponse à Clopine

Euh détrompez-vous Clopine, Onfray est un bretteur intéressant. Il s'est notamment mis en lumière dans le débat du prêt payant en bibliothèque. C'était notamemnt au micro de Pierre Assoupline.

Voila pourquoi je suis déçu par son texte sur la constitution. Une fois de plus Guy joue le Dr Watson : il indique avec constance la piste à ne pas suivre : on peut suivre Onfray sur des tas de chemins. Mais j'évite son chemin du non, pas du tout pour le contenu mais pour la lourdeur du style.

Laurent
 
FredMoreau

03/08/2005
15:21
re : Michel Onfray

Excusez-moi d'avoir ouvert un nouveau fil, si on pouvait fusionner. Mais l'éducation populaire et la vulgarisation doivent-elles rimer avec actes militants, simplifications abusives et manque de "sympathie" (au sens de compréhension) avec la pensée de ses contradicteurs ? Je ne cois pas. Et c'est tout le débat de FC aujourd'hui.
Tout au plus, Onfray ouvre-t-il des références qui me renvoient à mes lectures personnelles une manière de révision, de réfection du vernis philosophique et en aucun cas un apport stimulant. Comme la grille actuelle.
 
Retour à la liste des messages

Page générée en 0.23 seconde(s) par la technique moderne