Archives 2003-2008 du forum de discussions sur France Culture

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yann (reprisLRDB)

01/08/2004
23:31
yann a d'abord écrit cela

[...]

Comme le dit si bien JC Averty, FC est bel est bien l'élite des chaînes et la chaîne de l'élite. J'ai vraiment été catastrophé quand je l'ai entendu de sa propre bouche, et la réflexion qui s'en est suivie m'a amené de plus en plus à fuir FC, et à douter de la qualité du fond de ses programmes.
J'étais un drogué de FC quand j'étais moins vieux (mais vraiment accro), et puis en allant voir ailleurs, je me suis aperçu que je me faisais gentiment, doucement, mais sûrement entuber. Pourquoi? Je vais y venir. L'interview de Laure Adler suscite des monologues qu'on n'a pas vu depuis Jean Moulin et le Panthéon, mais c'est oublier l'état et le contenu actuel des programmes de la chaîne. Ce dernier est rendu indigent (et indigeste, forcément) par la direction et ses séries de choix. Je n'écoute plus FC depuis assez longtemps maintenant, et je tente courageusement de m'y remettre, mais je n'y trouve plus rien qui me "scotche" au poste. Pourquoi? Parce qu'on est dans le ressassement perpétuel. L'histoire à France Culture, c'est la 2e Guerre Mondiale et ses imlications (idéologie), la science c'est le militantisme anti-mondialisation (idéologie encore), la politique, c'est la parti pris de quelques intellectuels parigots dont les opinions m'indiffèrent princièrement (idéologie encore et toujours), les émissions plus élargies géographiquement tournent toujours plus ou moins autour de l'Afrique du Nord (je n'ai rien contre, mais il y a d'autres peuples sur la planète, et je ne sais rien de la civilisation asiatique par exemple) (donc idéologie encore...).
On est dans le ressassement perpétuel. Il n'y a plus un moment où, allumant la radio, on ne retrouve un de ces vieux travers des familles... FC est devenu chiant et archi-chiant. Il n'y a plus l'étincelle un peu fraiche qu'il pouvait y avoir il y a très longtemps. On est dans la pose, l'intellectualisme, l'arrogance, l'édification des masses etc... Et cela est insupportable pour toute personne avec un tant soit peu de jugeotte.
Ce n'est donc pas étonnant que FC ne soit pas considérée comme une "radio de jeunes". Elle n'est déjà pas accessible à la majorité des Français.
Je ne signe pas la pétition tout simplement parce que je ne suis pas, mais pas du tout d'accord avec les contenus actuels de la station. Je ne veux pas cautionner le mauvais contre le pire. Dès que FC commencera à se tourner vers ses auditeurs et les regarder dans les yeux, je verrais les choses différemment. On ne voit actuellement que des floppées d'invités circuler, vendre des choses etc... Ca fait des années que FC ne m'apporte plus rien, parce que je n'y apprend rien du tout. Ressassement ressassement ressassement.
Si vous pensiez que la direction de FC commence à ignorer son auditoire, il vous faut réaliser que cela fait déjà quelques années...
On peut faire des émissions pour le plus grand nombre qui soient passionnantes, instructives et éclairées. On sait le faire, cela se fait partout dans le monde. Mais ce n'est pas fait à cause de la main-mise d'une minorité politisée au "profit" de la majorité, cette première décidant des centres d'intérêts de cette dernière. Je suis désolé, mais pour moi, FC est devenu le monument pédantique le plus chiant créé par la République Française (et pourtant il y en a d'autres...)
Alors que FC ôte ses oeillères, reconsidère ses méthodes et agissent intelligemment pour le profit de tous. Les idées ne manquent pas, mais je crains qu'on ne nous bourre encore le mou avec l'Occupation, Bourdieu, les OGM et d'autres sujets ressassés.
Si FC se renouvelle au profit de son public, alors l'idée de "jeune", s'il n'y en eu jamais, sera obsolète. FC sera passionnante et c'est tout. C'est très loin d'être le cas actuellement. Je ne pleure pas avec la masse parce que j'estime que perdre ce que nous avons maintenant, ce n'est pas perdre grand chose. Et si FC disparait, éteignez la radio, sortez, lisez un bouquin, que sais-je... Les moyens ne manquent pas pour s'imprégner de tout le patrimoine que nous a légué l'humanité.
J'ai dit!
Ugh!
Yann


 
yann (repris LRDB)

01/08/2004
23:33
yann a ensuite écrit cela

"Ennemis de France Culture"? "Fort instructif de connaître leurs arguments"? Eh ben dis donc, j'ai l'impression d'être un militant du FN disséqué par des sociologues... (pas plaisant)
Si je viens assez souvent faire un tour par ici voir ce qu'il s'y passe, et occasionnellement participer quand mes cheveux se dressent, c'est que j'ai encore de l'espoir pour une radio que j'adorais quand j'étais petiot. C'est qu'elle mérite mieux que ce qu'on décide pour elle actuellement. Personne n'a l'air de tiquer sur l'extrême redondance des programmes, alors si je peux le faire... Tout à l'heure, j'allumais FC et je tombe sur un entretien: une personne raconte sa vie, comme d'habitude, et je devine qu'il s'agit ENCORE de la guerre d'Algérie. Et puis c'est interrompu par Johnny et "Retiens la nuit". Vous trouvez ça normal? Comme je le disais précédemment, il n'est pas un moment où FC n'illustre pas avec brio ses vieux travers. On n'apprend plus rien sur FC. On a de plus en plus l'impression qu'on essaie de remplir les canaux comme on peut.
Un bel exemple: JC Averty, dont je ne saisis pas l'ironie mordante, parce que je ne suis pas assez malin pour ça. Je connais des tas de gens que j'ai essayé d'orienter vers la musique New-Orleans, que j'adore. Ils ont trouvé JC Averty et depuis ils détestent. Pourquoi? Ecoutez son émission, vous comprendrez très vite. Ou plutôt vous ne comprendrez rien. Son élocution est devenue obscure, et il passe 50 versions crachottantes du même morceau, et les commente avec leur numéros de série. Il me donne le mal de voiture, même quand je suis dans mon salon. C'est une émission d'antiquaire, sans travail de mise en forme, faite pour une minorité d'obsédés (et non de passionnés) du vieux son. A quoi cela sert-il? A décourager les bonnes volontés. On n'a pas eu le courage de le remplacer parce qu'on ne sait pas quoi mettre à la place. C'est misérable, vous ne trouvez pas? Comparez cela avec Le Jazz Est Un Roman d'Alain Gerber sur France Musique, et vous verrez ce que j'entends par travail de mise en forme. Averty était bon dans son format précédent: 10 minutes par jour. Efficace et instructif. Maintenant c'est devenu radoteur et chiant comme la pluie un soir de novembre. Essayez de trouver des gens qui adorent, je paye une mousse.
Ensuite... Ah oui, cher Jean-Guillaume (ex-jeune), je me permets de te mettre en garde contre Guy Dufau. Il est très aimable, mais il y a des choses qui n'arrivent pas à rentrer, malheureusement. J'ai déjà répondu à ce qu'il écrit il y a longtemps, et je vais encore le faire, dans le vain espoir que cette fois-ci soit la bonne.
Cher Guy: je suis désolé de te dire ça, mais je crois que tu n'as aucune opinion personnelle. Tout ce que tu dis appartient toujours à une ligne politique que l'on retrouve symétriquement chez nombre de militants du même bord (disons, un peu à gauche). Comme (feu?) Gorbel, ce que tu formule ne t'appartiens jamais, au point que tu vois même chose chez d'autre. Ce que je pense de FC ne s'apparente en rien à de la "propagande" (vieux réflexe de politicard...) (idéologie encore...), mais s'apparente à l'agacement que j'ai chaque fois que j'allume FC pour entendre encore et toujours les mêmes choses. Ca vient de moi! Désolé, je n'ai pas d'organe de parti ni de syndicat derrière moi. Bizarre, hein? Avant de me répondre, je te laisse le temps de consulter ta base...
Mais ce qui m'irrite le plus est que tu te fais du mal, cher Guy! Vraiment, je t'assure qu'il y a un monde, dehors! Les radios jeunes ou pas font ce qu'elles veulent, il n'y a pas de petit père des peuples pour nous forcer à les écouter! La culture appartient à ceux qui savent la trouver, et elle ne manque pas, où que l'on soit, surtout avec les moyens de communication actuels. Je vais te faire une liste, comme ça tu pourrais explorer tout cela l'un après l'autre: les bibliothèques, les musées, les monuments historiques, le cinéma, l'internet, les radios du monde entier, ou plus simplement s'asseoir sur un banc quand il fait beau et apprécier ce qu'on voit (notamment les jeunes filles en fleur, par ce temps lol). Ca ne manque pas. Il faut absolument de déshabituer de te contenter de ce qu'on te distribue par le canal qu'on choisit (oups, un peu obscur, là). Tu peux aller chercher toi-même ce que FC reçoit, transforme, déforme et sélectionne pour ses auditeurs. Et il n'y a pas d'âge pour ça.
Comme apparemment le patrimoine de l'humanité n'est pas la priorité de FC (et ce depuis déjà assez longtemps), il convient de chercher ailleurs. Je ne vais pas me contenter du pis-aller qui est diffusé.
Je crois que je ne suis pas le seul à être fatigué du contenu monotone de FC. Chiant chiant chiant chiant...
Quand va t'elle briser son quatrième mur et nous parler?
Avec des gens comme Guy Dufau, on est sûr que les choses ne sont pas prêtes de changer. Dom a tout à fait raison de dire que c'est à gauche que l'on trouve le plus de conservateurs.
O pôvre
Yann

PS: cher Jean-Guillaume: si tu aimes FC, si tu parles anglais, alors tu aimeras encore mieux: http://www.bbc.co.uk/radio4
(c'est mon idée parfaite d'une radio culturelle au contenu ambitieux, mais mis en forme pour tous, et qui ne laisse pas ses auditeurs dans le fossé) (et ô merveille, ils ont découvert que l'Histoire a commencé avant la 2e GM et la guerre d'Algérie, et que la science, c'est aussi nous expliquer la mécanique céleste, et pas seulement nous bassiner avec les OGM)

 
la reine des belges

01/08/2004
23:35
Ma réponse : Intro

Allons bon, voila que Yann nous pète un câble parce qu'il a diagnostiqué que parmi les intervenants sur DDFC, certains ne pensent pas d'eux-mêmes. Comme tous les bons militants, Guy Paul Murièle Prof croient mettre en oeuvre une méthode quand ils ne font qu'activer des automatismes verbaux. De même ils prennent leurs certitudes (même plus ou moins réfutées) pour la vérité. Il n'y a rien de bien neuf là-dedans.

Ne t'en déplaise, Yann, les deux associations RACCFC et DDFC représentent en effet une partie des auditeurs, les moins endormis peut-être, mais sûrement pas les plus attentifs, et pas non plus une majorité. Dresser un véritable profil des auditeurs, ça n'a été fait à ma connaissance ni par la Station, ni par les associations. (Inutile de torpiller ici une fois de plus les caricatures d'enquêtes produites par l'AFC en 2002 et 2003, la dernière restera d'ailleurs inexploitable, la faute n'en incombe sûrement pas à l'actuelle présidente, la seule à l'époque à avoir cru possible de s'opposer à ce naufrage). Quant aux deux seuls regroupements actifs et vraiment vivants, RACCFC & DDFC, ils ne proposent que des anathèmes et des imprécations dans une langue de bois massif, et jamais le moindre discours de réflexion ou d'investigation (sauf sous la plume de minoritaires dont Yann, Dom, Henry Faÿ, Lionel aussi qui lui n'est pas si minoritaire, et je demande pardon à ceux que j'oublie). De fait, ces deux groupuscules ne constituent qu'une obédience politique parmi d'autres. Je leur ai même apporté ma participation alors que je n'adhère ni à leurs thèses ni à leur psittacisme manichéen, auquel toutefois, par réaction, j'en suis venu régulièrement –et notamment ici- à opposer le manichéisme inverse. Est-ce que par hasard le baratin de tels robots ne m'aurait pas un peu fait court-circuiter mon Esprit critique par un Esprit de contradiction ?? Mais certainement, Yann !! Ergo, je sens que quelque chose cloche donc dans ma participation à ces prises de bec à fonction parfois franchement humoristique. Pour autant je ne suis pas assez fou pour rêver que Guy Paul Bérault ou Prof entreprennent seulement le centième d'une semblable prise de conscience.

Toutefois, si je me sens penser de moins en moins par moi-même dans ces débats, c'est moins à cause de France Culture qu'à cause de cette ambiance de DDFC. Ambiance qui n'arrive même pas à être franchement antipathique et qui, sous sa simulation de contestation, s'inscrit en effet directement dans l'ambiance actuelle de France-Culture, où l'engagement politique narcissique tient lieu de pensée. Si cela fait partie de tes reproches Yann, nous sommes d'accord sur ce point au moins, et sur d'autres encore, j'espère. Bien sur, que cet esprit DDFC est, en fait, très en phase avec l'actuelle France-Culture, mais c'est plutôt avec une sous-partie du nouveau F-C qui s'installe de plus en plus depuis 99, et fait à la rentrée prochaine son avancée la plus importante, la plus grave. Je m'explique :

 
la reine des belges

01/08/2004
23:39
La véritable plaie radiophonique

- Le fer de lance de l'offensive contre la culture, c'est la focalisation sur le présent, déguisée en intérêt légitime pour l'actualité. Hélas dès la première cuiller, la soupe est infecte : sur FC les actus sont presque toujours présentées sous forme de jugements, avec des bons et des méchants, ou bien de façon à émouvoir. Cette dérive fréquente dans presque tous les média a donc maintenant atteint France Culture. Je mets au défi ceux d'entre nous qui disposent d'anciens enregistrements du journal, de trouver au micro de Nadine Epstein ou de Marina Mjelzareck, ou de Nabilah Hamel, la bouillie actuelle du journal, saturé par les grumeaux de : jugements de valeur, insinuations, procès d'intentions plus ou moins voilés, spéculations sur sondages, report d'interventions verbales de leaders politiques croyant soigner leur image, faits divers, nouvelles du sport, micro-trottoirs. Tout ce qui n'instruit nullement, et feint de nous informer. Il n'y a en fait là que manipulation et démagogie, en accord avec ce que répand la classe politique apparente, non pas celle qui gère effectivement le pays, mais celle qui se croit dépendante des élections plus que de ses propres résultats dans la gestion des affaires publiques. Le clientélisme de France Culture est directement cousin du clientélisme de cette partie-là de la classe politique.

- L'actualité déborde largement le journal : cette constatation est éculée, mais le fait est loin d'être suffisamment dénoncé, et surtout montré pour ce qu'il est, c'est-à-dire du temps d'antenne pris à la culture. Lisez les colonnes de DDFC : de l'actu tout le monde ou presque en redemande !! Laure Adler n'est en effet pas si seule. Sauf que si le traitement ne va pas dans le sens souhaité par nos enragés locaux, on les entend hurler à la manipulation. Eux non plus n'apprécient pas la soupe qu'on leur sert, ça ne les empêche pas d'en redemander. En attendant, l'actualité déborde les plages du journal et les émissions ouvertement consacrées aux questions événementielles (Matins, Travaux publics, Cause commune, Rendez vous des politiques, qui n'est qu'une version Normalienne du "Club de la presse"). Là où ça continue à être grave, c'est que si on regroupe ces dernières en programme de flux, on ne peut pas vraiment leur opposer en un bloc les programmes dits "de stock", car la mode idéologique parisienne (celle de la défense, par la parole exclusivement, de toutes sortes de catégorie de faibles, slurpe) envahit la station par les magazines. La Suite dans les Idées, L'économie en question, Vivre sa ville, La mesure du possible, L'histoire autrement, Suds, Le vif du sujet, Fellag/Jacquard/Ezine/Bouyssou. Tout ça pour l'actualité politique et sociale. Et comme il y a d'autres snobismes à Paris que l'humanitarisme de pacotille, l'équivalent de la branchitude se retrouve dans les magazines d'arts, lettres, science : Tout arrive, Mardis littéraires, Science culture, Cinéma l'après-midi, Multipistes, enfin, même dans For intérieur : Olivier Germain-Thomas qui explique à Marcel Gauchet que nous opprimons le tiers-monde, si ça n'est pas un symptôme de n'importe quoi qu'est-ce que c'est ? Toutes ces émissions sont en effet sous le signe de la mode parisienne, idéologique, partisanes, manichéennes ou bien teintées de ce m'as-tu-vu-isme culturel, ou encore ont en deuxième fond, parfois même pas masqué, la sempiternelle défense des faibles (forcément des saints) contre les méchants (forcément des riches). Certaines de ces émissions ne manquent pourtant pas de qualité. Mais la qualité est ici reléguée au second plan de l'analyse, ce dont je parle, c'est du type de projet culturel.

- Alors, pour ce qui est des questions idéologiques, il y a réaction, bien sur, qui vient encore grossir le flux du programme de flux quand les tenants des idées du camp adverse entreprennent de recadrer quelques sophismes, eux-mêmes avec une objectivité souvent imparfaite : ça donne Repliques, l'Esprit public, La rumeur du monde version Casanova, et les chroniques Adler/Slama. Ainsi, et pour être sévère, on dira que la pensée unique de gauche et la pensée unique de droite, ajoutées à un temps de pseudo-information, et quelques émissions objectives (Cause commune) occupent sur une semaine 39h soit 23,2 % du temps d'antenne, et si à ces heures consacrées à l'actualité socio-politico-journalistique, on ajoute les émissions prétendument d'actualité culturelle ou scientifique, en fait intoxiquées par le même esprit mode ou idéologie, j'arrive à un total de 51h soit 30,7% du temps d'antenne...


 
la reine des belges

01/08/2004
23:43
Mais il y a autre chose...

- Les émissions réalisées par des producteurs variés sont un bon terrain pour étudier la dérive de la chaîne : Surpris par la nuit, Les Chemins de la connaissance, A voix nue, Radio libre, Atelier de création radiophonique, et plus étonnant encore, les Fictions. Ces dernières sont l'équivalent de télé-films, et ça s'étale d'un bout à l'autre du spectre qui va du message social à la distraction populaire.
Dans ces émissions, selon le producteur on entendra soit les mêmes clichés issus de cercles intellectualisants (lire Bistrots parisiens péri-fac et séminaires touche-pipi), ou inversement des sujets non idéologiques, non-événementiels, objectivement traités. Les archives disponibles en ligne sur le site de FC sont assez riches de renseignements pour permettre à chacun de mesurer les proportions sur un moyen terme (à l'année). Mais ces émissions que je qualifie d'indépendance variable, représentent à la mi-2003 : 23h soit 13,7 % du temps d'antenne.

- Le plus important selon moi :

Là où je suis en désaccord avec Yann (je n'écarte pas l'idée selon laquelle j'aurais parfois les esgourdes aussi bouchées que celles de Guy Du Faux), c'est qu'il existe sur France Culture, et indubitablement, des heures de radio non polluées : ce sont d'authentiques émissions de stock où l'on peut déceler (toujours par les archives en ligne sur le site) une majorité écrasante de sujets de fond : Eloge du savoir, La vie des revues, Métropolitains, Continent Sciences et Le salon noir, Chemins de la musique, Feuilleton, Livre du jour, Mémorables, Décraqués, Cinglés du Music-hall, Tire-ta-langue, Peinture fraîche, Affinités électives, En étrange pays, Poésie sur Parole, la Vie comme elle va, Carnet nomade, Un poco agitato, Décibels, Chanson boum, A nouveau la musique, Black and blue, Du jour au lendemain, Les vivants et les Dieux, Clin d'œil, Concordance des temps, Appel d'air, Chronique d'H.Reeves, Mauvais genre (magazine), Nocturnes, Alla breve, Décraques, Bouche à Oreille, Culture d'islam, Une vie une œuvre, Projection privée, Equinoxe.

Certes je ne crois pas que toutes ces émissions soient excellentes, ni même régulièrement bonnes, et je n'aurais pas la folie de m'intéresser à tout ça, mais enfin je les ai toutes écoutées assez pour avoir le sentiment de pouvoir les classer du côté d'un projet culturel qui serait indépendant des influences superficielles de la mode et de la frime. Certaines d'entre elles, je te l'accorde Yann, mériteraient surement une note parfois assez médiocre : JC Averty radote peut-être, Lapouge ne descend jamais bien loin dans le sujet, quant à Antoine Perrault il est lourdement maniéré et ses orgasmes langagiers permanents peuvent déplaire. Le bavardage n'est pas toujours évité, même par le cher Deligeorges ou l'excellente Francesca Piolot. Mais il serait injuste de chercher dans ce mini-flot de reproches la matière d'un accablement : ces défauts sont directement liés à eux-mêmes, à leur personnalité, à leur style qu'on aime ou pas, à leur décrépitude commencée ou non, à la variabilité normale d'une prestation hebdomadaire, mais certainement pas au parisianisme esthético-politique (et parfois même, c'est probablement à mettre à l'actif des directives trop directives imposées par la direction).

Le total horaire de ces émissions s'élève à 47 heures et 30 minutes de diffusion hebdomadaire soit 28,27 % du temps d'antenne. A peine plus du quart, mais on devrait y ajouter une partie des Nuits, qui échappent radicalement à la merdouille du programme de flux. Pourtant je ne le fais pas, pour jauger uniquement la production actuelle. Donc un peu plus du tiers, c'est peu. Ca n'est pas nul...


 
la reine des belges

01/08/2004
23:45
Fin du bilan :

- Ainsi contrairement à ton diagnostic, que je crois trop sévère, j'insisterai pour dire qu'il y a encore à F-C des émissions qui sont issues d'un projet culturel authentique, ni parisianistes, ni ressassantes, où les sujets sont à la fois variés, étudiés avec distance et où l'idéologie, même présente, ne pollue pas trop le propos. Je dis "pas trop" parce que même dans ces séries comme "une vie une oeuvre" on arrive à présenter Michaux comme un militant de gauche, ce qui est une énormité. Mais est-ce plus grave que d'avoir produit, dans ce même "Une vie une oeuvre", un portrait de Laurence Sterne qui ne soit rien moins qu'une incitation au suicide, étant donné la tristesse qui se dégageait de l'émission, qui aurait normalement du être la biographie de ce formidable humoriste... Etant apparemment plus indulgent que toi, je chiffre ainsi à 47h30 soit 28,3 % du temps d'antenne qui est assez correctement affranchi des modes.

- Je ne suis pas capable de juger des émissions suivantes : Vendredi de la philosophie, Emissions historiques, Chronique Eliacheff, Chantier, Art de l'école, Histoires d'écoute, Quadrille, Cassé-croisé : je ne les connais pas assez. Ca n'est pas à moi, mais à ceux qui les écoutent avec neutralité, de répartir ces 3,87 % du temps total d'antenne d'antenne dans le Flux, le Stock, ou le Variable.

- J'ajoute, en dehors de ce compte, aussi bien les Nuits, les émissions religieuses, le rendez-vous de la rédaction, ce qui boucle le total manquant avec 39h20' soit 23, 4%.

Je répète que dans ce classement je ne tiens pas compte de la qualité des émissions, qui est jugée égale. Ceci pour simplifier et aussi pour éviter la querelle sur ce qui finalement me parait secondaire, afin de répondre à la question : quel est le projet mis en œuvre sur France Culture ? Pour cela, j'ai donc préféré répartir le temps d'antenne selon l'indépendance à l'actualité, à la politique, aux idéologies et aux modes. Je rappelle que c'est pour cette seule raison que j'ai réuni deux sous-groupes en un (de 30,7% du temps d'antenne), les émissions de discussion politiques (même celles qui me semblent objectives) et celles d'actualité culturelle et scientifiques, quand elles me semblent influencées par cet air du temps qui s'est ainsi installé à France Culture. On y trouve notamment For intérieur et Mardis littéraires. Ce choix je l'assume et je le discuterais avec plaisir face à toute personne capable de réfléchir avant de juger (suivez mon regard).

 
la reine des belges

01/08/2004
23:48
ceux que ça saoule n'ont qu'à lire juste &cc

J'en viens donc finalement, Yann, à mon propos, le plus simple, mais que j'ai souhaité étayer par la classification ci-dessus, probablement imparfaite, mais permettant au moins de mesurer l'ampleur des dégâts et de ce qui peut être sauvé, en se basant sur une mesure, même approximative. Ce que j'ai à dire n'est pas neuf, mais ça sera ici un peu plus étayé que lors de mes interventions précédentes :

A) France Culture dispose encore d'un savoir faire, de ressources, de moyens, qui lui permettent d'assurer une production de qualité.

B) Cette production a été progressivement reléguée loin de certains horaires qui, à tort ou à raison, semblent représenter un enjeu concurrentiel. Je signale que nous ne disposons pas actuellement d'une autre hypothèse rationnelle pour expliquer cette relégation.

C) Car les causes de cette évolution des programmes ne peuvent se résumer au simple caprice d'une direction autoritaire et despotique contaminée par l'esprit télé (Laure Adler a certes appris les méthodes de direction de l'audiovisuel en travaillant dans les chaînes publiques). Il faut qu'il y ait derrière cette évolution une volonté basée sur un idéal, probablement assez collectivement partagé.

D) Quoiqu'il en soit, cette part des programmes que je prétends être encore de qualité, se voit attribuer à la rentrée prochaine une position encore plus marginale, qui va au-delà de la portion congrue, et nous fait redouter, à terme, la disparition de tout ce qui, à France-Culture, nous a offert des contenus enrichissants pour l'esprit.

E) Je n'adhère pas à ton conseil de fermer le poste et de laisser s'entériner la fin d'une dégringolade maintenant si franchement entreprise : si demain on ferme progressivement les bibliothèques et les librairies, est-ce que tu va nous conseiller d'acheter des disques de musique classique et d'aller au cinoche ou au théâtre, ou encore de nous réinscrire à la fac (ce que j'ai fait en octobre dernier), ou encore de faire des promenades dans la nature ?

Laurent Nadot
Laurent.nadot@free.fr
Auditeur de France Culture
Ancien membre du RACCFC
Membre démissionnaire du Conseil de l'AFC peu après seconde élection consécutive dans ce conseil.

PS : je présente mes excuses à ceux que mes propos indisposent, ainsi qu'à quiconque les trouverait maladroits, pas clairs, verbeux,ou trop longs.

J'aurai préféré, Yann, t'envoyer cela par mail. Mais tu as choisi de n'en afficher aucun. Si ces pages pouvaient te convaincre qu'il est aujourd'hui utile de lutter pour France Culture, le mieux est encore, comme Dom l'a fait l'an dernier, de me contacter par mail : je te propose soit de m'aider à élaborer un texte plus étoffé et plus juste, soit de développer ton point de vue plus avant, et de diffuser l'un, l'autre, ou les deux, afin de tenter de peser dans le sens du rétablissement sur nos ondes, d'une radio culturelle de qualité satisfaisante.

 
Yann

02/08/2004
00:31
re : yann a d'abord écrit cela

O bonne mère... J'achète du papier imprimante, j'imprime et je lis tout ça. Enfin, une réponse... J'ai réussi et j'ai hâte de lire tout ça.
Ad'tal
PS: j'affiche TOUJOURS mon adresse mail.
 
DDFC

02/08/2004
00:39
re : yann a d'abord écrit cela

Et bien LRDB, quand tu te donnes à fond, le résultat est extrêmement interessant. De ce fait je te prie d'écrire à Cluzel ou à courrier-des-lecteurs@lemonde.fr ou à qui tu veux, pourvu qu'il y ait ton royal cachet!


 
guydufau

02/08/2004
09:23
re : yann a d'abord écrit cela

La reine des boniments a inventé l'appareil à mesurer la qualité des émissions de France Culture,Médiamétrie va sûrement être intêressé par son brevet,cette société qui ne sait effectuer que des mesures quantitatives.

 
la reine des belges

02/08/2004
12:38
il faut agir parce que le pire est à venir

C'est bien sympa d'enrichir le débat dans ton style inimitable, Guy du Faux. Puisque tu m'encourages je poursuis : comme tu l'as bien vu puisque tu m'as bien lu, la question de la qualité radiophonique des émissions passe après celle du projet radiophonique proprement dit. Donc :

Ce que je crois, et ce que je voudrais dire (autrement) dans cette nouvelle série de pages sur DDFC, c'est que
a) la situation restait supportable jusqu'à Juillet dernier, malgré un pourcentage élevé d'émissions inécoutables pour l'auditeur qui demande du programme culturel.
b) cette situation avait peut-être même assez peu changé depuis l'époque Borzeix, à l'exception des tranches de grande écoute. Leur changement en 99 avait valeur de symptôme alarmant, et nous avait tous alarmés, à juste titre comme on le voit maintenant
c) c'est l'étape prochaine, celle de la grille de rentrée, qui est inquiétante. Comme nous ne disposons pas de son découpage précis, l'honnêteté (coucou Guy du Faux) interdit de porter un avis précis. Toutefois (ceci plus spécialement pour Yann), comme je crois préférable d'éviter une catastrophe que d'avoir le plaisir de l'analyser, nous devons, je le crois, manifester notre mécontentement aussi bruyamment que possible, car une fois mis entre parenthèses les enragés de DDFC, je crois que ce qui s'y exprime est assez représentatif de l'avis des auditeurs.

./...
 
la reine des belges

02/08/2004
12:41
Les choses ont-elles tellement changé ?

.../.

Après le décompte effectué sur les programmes du premier semestre 2004, je serais assez curieux de pratiquer la même opération sur la grille de 1995, telle qu'elle est présentée sur DDFC. On verrait alors si et comment le projet culturel a évolué. Ce que je crois et que j'aimerais soit infirmer, soit confirmer, c'est que la situation actuelle n'est pas beaucoup plus déséquilibrée : certes les heures de grande écoute ont changé de catégorie. Elles abritaient des des producteurs indépendants de la mode intellectuelle (Jean Lebrun, Jacques Duchâteau puis Bydlowski) qui ont été remplacés par des animateur de télé ne cuisinant qu'une bouillie pseudo-conceptualisée. Noter d'ailleurs leur rajeunissement : ce qu'on entend le plus dans les questions de Demorand et de Voinchet, c'est le manque de maturité intellectuelle. Le cas de Jean Lebrun et de la dégringolade de son travail c'est une autre affaire, qui me laisse perplexe je l'avoue : trahison, ruse, naïveté, faiblesse ou quoi d'autre ? Je ne vois pas comment expliquer ce qui ressemble à un suicide radiophonique.

Laure Adler a bien raison, dans sa logique, d'avoir ainsi changé les locomotives de la station : ça change toute la physionomie des programmes. Mais la physionomie, c'est une question d'apparence. S'il y a un changement quantitatif, il se limite peut-être à ces 3h quotidiennes (ce qui fait toute de même 15h hebdo soit en effet environ 9% du temps d'antenne). Mais en dehors de ce flingage radio des 7-9 et du 12-13.30, je ne serais pas surpris qu'on trouve en 1995 un rapport assez équilibré entre flux et stock, ni que la proportion d'émissions actuelles/intemporelles soit assez constante. Après tout, la mode idéologique ou culturelle qui se pratique à Paris, elle ne date pas de 99, bien plutôt des années 70. Cette radio, hélas, est tout de même représentative de l'intelligentsia.

Cela dit, je ne connais pas assez les émissions de 95 : à l'époque, j'écoutais Panorama, BJFT, Le bon plaisir, Culture matin, et parfois les Matinées scientifiques, ainsi que Permis de construire. C'est donc bien peu. Le tout petit paradoxe, c'est que j'ai découvert seulement après 99 la grande diversité des émissions de qualité sur France Culture, en partie grace à des rediffusions (mais pas seulement) : Mémoire du siècle, Nuits magnétiques (rebaptisé), La Matinée des autres, Profils perdus, A voix nue, Grand Angle, Le rythme et la raison, Lieux de mémoire, et nombre d'autres émissions maintenant enterrées, mais nées du projet radiophonique culturel toujours vivant, certes de plus en plus contraint et relégué.

Je fais partie de ceux qui, chassé des heures de grande écoute par la bouillie Demorand-Voinchet et l'incroyable retournement du grand Jean Lebrun, ont exploré les programmes dans leur ensemble et ont découvert les merveilles qui, aujourd'hui encore, parsèment la grille entre deux émissions prouvant l'allégeance à la mode parisienne.


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la reine des belges

02/08/2004
13:18
provisoire dernier mot sur l'état des lieux

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Par contre je parie (en attendant d'aller vérifier ou infirmer) que les deux dernières grilles d'été, celles de 2003 & 2004, sont beaucoup plus des tenantes du projet culturel classique. En aout c'est bien connu, toute la France s'arrête, les JT perdent de leur magie, les financements de pub sont divisés par 5 (je dis ça au pif, pour le plaisir de spéculer), l'actu et le présentisme s'effacent devant le fonds. Je répète que la qualité de ce fonds-là n'est pas ce qui me préoccupe ici. Ce qui change, c'est le lien au présent événementiel et à la mode, lien qui se distend dans les programmes d'août, ceci dans tous les média. : sur une chaine télé par exemple on voit couramment pendant cette période du remplissage distractif inepte certes (cela au moins c'est absent de FC) mais aussi des rediffusions de chefs d'oeuvre et des tentatives de création casée dans des crénaux non risqués ou tout simplement dans des vides à combler.

Ayant conservé plusieurs numéros de chaque émission d'aout 2003, je déposerai ici-même un décompte semblable. Et pour 2004, j'invite ceux qui le veulent à repérer, sur les 168h de diffusion hebdomadaire, celles qui sont authentiquement cultuirelles, de celles qui sont dévolues à l'actu et aux modes intellectuelles.


Quant à ceux qui par automatisme intellectuel récusent les analyses parce qu'elles s'appuient sur des mesures (voila assurément une définition du négationnisme, cher au PC), je leur rappelle que des conclusions ou des accusations qui ne reposent que sur des impressions, ça reste de la spéculation (conceptuelle, pas financière, mais enfin sur les deux je ne sais pas laquelle est la plus dangereuse pour l'esprit).

Alors, sans penser un seul instant à comparer mon tout petit travail d'amateur à celui de glorieux modèles, je conseillerai d'aller survoler à titre d'exemple (et sans trop les déformer svp) Marx, Durkheim, Sauvy, Bourdieu, Todd, dont les réflexions reposent toujours sur des données constatées et des recueils quantitatifs. Je n'ose pas conseiller de lire Raymond Boudon, j'ai trop peur de déclencher une Nième fausse couche de Guy Du Faux…

Laurent Nadot

 
guydufau

02/08/2004
14:43
re : yann a d'abord écrit cela

Je ne vais pas suivre les conseils de la reine des boniments,je ne ferais aucun rapprochement entre "un tout petit travail d'amateur" et les études de Marx,Durkeim,Sauvy,Bourdieu,Todd et même Raymond Boudon,mais je me contenterais d'une très humble exégèse des textes de la reine des boniments publiés le premier Août à 23h43 et 23h 45;
13,7% du temps d'antenne de France Culture est occupé par des émissions rappelant le bistrot parisien péri-fac ou des séminaires touche-pipi
28,27% du temps d'antenne est pour des émissions pas toutes excellentes ni même bonnes,mais indépendantes des influences superficielles de la mode et de la frime
28,3% du temps d'antenne est consacré à des émissions où l'idéologie,même présente,n'est pas trop polluante
3,87% du temps d'antenne est occuppé par des émissions qui sont difficiles à définir
et 23,4% du temps d'antenne est pris par des émissions religieuses et le rendez-vous de la rédaction
Toutes ces émissions duement qualifiées occupent donc :
13,7+28,27+28,3,87+23,4 =97,54% du temps d'antenne.
Ne concluez pas trop vite qu'il y a une erreur de :
100-97,54 = 2,46% non, car, je le suppose, il a été tenu compte des silences,des annonces des programmes à venir,etc
L'erreur est donc minime,les résultats meilleurs que ceux prévus,comme on dit en parlant de la bourse.

 
la reine des belges

02/08/2004
16:03
re : yann a d'abord écrit cela

Inutile d'employer un lexique que tu ne maîtrises pas (une exégèse n'est pas une vérification arithmétique de comptes mais une interprétation spéculative de texte), tu ferais mieux de reporter correctement les chiffres du tableau, au lieu de leur faire subir le traitement Zinnien dont tu es coutumier :

30,7 (émissions soumises aux modes du présent)
+ 13,7 (émissions alternant la même soumission et une certaine indépendance)
+ 28,3 (émissions authentiquement culturelles)
+ 3,9 (je laisse à d'autres le soin de classer)
+ 23,4 (je préconise de ne pas classer)

- Pour l'instant il manque en effet 4h, j'ai certainement loupé une émission ou l'autre dans mon décompte. Au reste il est évident qu'il n'est pas achevé, puisqu'il reste 3,9% à répartir. Les chiffre finaux à défaut de changer la problématique, permettront d'approcher un diagnostic plus juste.
- Cela dit, on devrait peut-être retirer les rediffs de nuit et compter donc les pourcentages sur une base de 138h.

Au reste, cela ne change pas tellement quant au fond du problème, qui est de caractériser le type de projet culturel mis en oeuvre. Une question qu'on peut se poser, c'est éventuellement de discuter l'appartenance d'une émission à l'une ou l'autre catégorie.

Comme tu l'as certainement lu à défaut de l'avoir compris cher Guy, j'ai renoncé à juger de la qualité, à cause du poids des subjectivités, et de la difficulté à trouver des indices fiables et suffisamment neutres. Ces indices existent pourtant : on peut jauger la qualité des interviews à la pertinence des interruptions, à la dispersion de la conversation, à la répartition des durées de parole etc. Mais cette analyse de contenu demande un travail bien lourd, et ça sera déjà bien beau si on peut étudier l'une ou l'autre émission, et peut-être comparer les styles de quelques interviewers différents :
Bydlowski en Panorama VS Voinchet à Tout-arrive
Field au Cercle de Minuit VS Laure Adler au même cercle
Bernard Pivot à Apostrophe VS Pascale Casanova
Lebrun à Culture-matin VS Lebrun à Travaux-public (aïe...).

Déjà en 2000-2002, aux temps bénis de l'émission Dispute, s'il était difficile de jauger la qualité de l'émission, on pouvait tout au plus la ressentir, et y trouver matière à s'instruire (personnellement j'appréciais Dispute, même entachées de tes interventions ridicules).
En tous cas dans Dispute, on pouvait au moins compter les temps d'antenne consacré, d'un côté, à des personnes et propos favorables aux tiers-mondistes ou altermondialistes. Et de l'autre coté aux propos plutôt en faveur du libéralisme et même du développement du capitalisme occidental, allez. En y ajoutant le temps des réfutations, des réponses, des réactions du vendredi (y compris les preuves méhodologiquement implacables reposant sur des anagrammes), on pouvait mesurer que le nombre à peu-près égal des interventions des deux camps, masquait en fait des durées assez nettement déséquilibrées en faveur des thèses à la mode intellectuelle. Pour le dire clairement, la pensée unique de gauche était plus présente que la pensée unique de droite, ceci compté en temps d'antenne sinon en nombre d'interventions.

En revanche, pour ce qui est de l'allégeance au présentisme, mes indices sont ceux de la branchitude courante: clichés idéologiques, snobisme intellectuel. Ici le problème est délicat : l'analyste doit assumer des jugements autres, toujours pas des jugements de valeur, dieu merci, mais des attributions idéologiques. Alors j'assume intégralement ce qu'il y a de déplaisant voire d'impoli (et même d'erroné si on vient me montrer mon erreur) à taxer de snobisme, par exemple, une focalisation avérée sur les écrivains du tiers-monde au détriment de certains courants de la littérature occidentale passés sous silence : précisément si ces derniers ne sont pas conformes à la bien-pensance, le fait de les écarter (à rebours de la proportion de leur présence dans la production éditoriale) et donc à les passer sous silence, à défaut de malhonnêteté (ce qui serait grave) eh bien je m'autorise à y voir orientation préjudiciable non pas à la Vérité, mais à l'indépendance du producteur envers les modes. Ou alors, que l'émission change de titre et y assume ses choix (ce que fait brillamment Culture d'Islam).

Je fais confiance à Yann, probablement plus vigilant que moi, pour dépister plus finement ces dérives idéologiques et esthétiques qui composent la mode parisianiste. Il devient alors évident qu'après une écoute affinée, certaines émissions vont changer de catégorie, dans un sens ou dans l'autre.

Ce que Guy ne comprend pas (mais ça n'est pas la seule chose que le pauvre chéri ne capte pas), c'est que le décompte est invoqué à titre indicatif. Certes plus ce compte sera exact, plus clair et plus juste sera le reproche qu'on peut faire à la direction des programmes. Mais le problème n'est pas de savoir si on a une répartition 30/30/30/10, ou bien 25/35/35/5. La vraie question est : quel est le projet culturel poursuivi par la direction de la station ?

Et ainsi d'affirmer que ce projet culturel affiché "montrer que France Culture est une chaine comme une autre" aboutit proprement à la vider de sa richesse...

Je te remercie donc Guy, cher faussaire, de m'avoir fourni, outre un exemple de plus de ta capacité à lire de travers et à écrire des choses fausses (ton exemplaire du livre d'Howard Zinn a encore du se retourner dans son tiroir), du moins l'occasion de proposer un tableau plus clair et quelques précisions dans ce débat qui est loin d'être clos.

Laurent Nadot

 
guydufau

02/08/2004
18:05
re : yann a d'abord écrit cela

Ta cuisine comptable donne
30,7+13,7+28,3+3,9+23,4=98
j'avais trouvé 97,54?d'où vient l'erreur?
Que je suis bête,il n'y a pas d'erreur,il y a falsification!
La précision que j'avais salué,s'est vite évaporée :
tu dis qu'il manque 3,9%,et non,bonimenteur,il manque
100%-98% = 2%
Pour le coup l'erreur est supérieure à 50% !
 
dom

02/08/2004
18:27
re : yann a d'abord écrit cela

guy faute d'arguments tu chipotes avec du comptable,Laurent a raison.
 
guydufau

02/08/2004
20:20
re : yann a d'abord écrit cela

Chipotons,chipotons !
La reine des boniments dit : "inutile d'employer un lexique que tu ne maitrises pas (une exégèse n'est pas une vérification arithmétique des comptes mais une interprétation spéculative du texte".
Pour m'en tenir au petit Larousse :
exégèse Interprétation grammaticale,historique,juridique,etc.,des textes,surtout en parlant de la bible.
Avec ce etc.je peux étudier,non l'arithmétique -mot impropre en l'occurrence-mais la comptabilité d'un texte,et c'est aussi en pensant à une bible que j'ai choisi ce mot!
 
la reine des belges

03/08/2004
03:25
essayons d'avancer quand même

Ce type patauge, c'est la seule évidence. Pour le reste, des évidences il n'y en a pas. De toutes façons, les chiffres c'est en fin d'études qu'ils doivent être parfaits et peaufinés. D'ailleurs il reste encore 3,9% du temps à répartir. Mais il y a des questions plus importantes à poser, je crois.

Alors après la récré de Guy, résumons. Yann a proposé le diagnostic suivant : les émissions de France Culture seraient d'ores et déjà contaminées en totalité, par la mode idéologique et intellectuelle (ou pseudo-telle ?) parisienne.

J'ai reconnu dans cette critique un reproche assez semblable à ceux que j'ai à adresser au France Culture de 1999 à Juillet 2004. En modifiant un peu l'idée, je propose de séparer les émissions, mais sans toutefois jauger la qualité.
- Compter d'un côté, celles qui sont focalisées sur le présent et les modes intellectuelles
- Et de l'autre côté, celles qui peuvent ressortir à un authentique projet culturel.
(en laissant de côté une troisième catégorie inclassable)

Une question annexe, mais importante, ça serait de mesurer l'évolution de cette répartition, à partir des programmes de 95, éventuellement de sprogrammes d'été.

Mais la question principale, c'est celle de la pertinence des catégories proposées : est-ce que la classification est apte à fournir une image utile, éclairante, des programmes de France Culture et du projet culturel qui les inspire ?

J'attends des connectés de DDFC, en tous cas de ceux qui aiment réfléchir et qui savent critiquer, qu'ils améliorent ou invalident la proposition.

Je signale aussi à Edmond ou d'autres, qu'il n'y a pas d'incompatibilité fondamentale entre leur vision, que je devine nettement plus politisée, et celle-ci : ce sont des grilles de classement ayant assez peu de points communs probablement, et permettant de forger des tableaux différents des programmes de FC. Or si l'évolution des programmes nous déplait à tous, pour des raisons différentes selon les uns et les autres, c'est peut-être en ajoutant nos différentes visions de la chose que nous pouvons arriver à une critique plus utile, parce que plus complète.

LRDB
 
guydufau

03/08/2004
09:05
re : yann a d'abord écrit cela

"De toute façon,les chiffres c'est en fin d'études qu'ils doivent être parfaits et peaufinés,"nous précise la reine des b...
C'est ce que font,par exemple, les instituts de sondage.Les résultats issus des enquètes sont modifiés par des coefficients correcteurs,ce qui fait que les résultats obtenus se rapprochent ou s'éloignent de la réalité.Tout dépend du choix de ces coefficients.Ce choix est difficile.
Est ce que la reine des b... a calculé ses coefficients de correction ?

 
paul kobisch

03/08/2004
09:57
re : yann a d'abord écrit cela

Le gus qui a ouvert ce fil est simplement un menteur : il n'a jamais connu FC avant les premiers cafouillages qui remontent déjà à bien avant l'arrivée de Laure Adler. Cette dernière n'est qu'une Terminatorette stipendiée. C'est tout. Pourquoi prendre en considération un menteur ?
c'est dingue comme on peut perdre son temps sur ce forum !
PK
 
lionel

03/08/2004
10:03
re : yann a d'abord écrit cela

Pour qu'on puisse donner notre avis, il faudrait mettre ici ou sur qq part sur ddfc la liste des emissions de la grille 2003 avec leur duree en minutes.

Il y a qq temps j'avais relevé environ 90 minutes de jingles "Partenariat - Autopromotion" par semaine. Ces jingles sont à classer 100% dans l'air du temps, par exemple musique techno pour parler de deportation

De façon plus subjective, je constate aussi que la recente compression du son transforme subrepticement FC en radio comme les autres sur 100% de la grille. Je me souviens que les ecarts sonores entre des voix tres contrastees ajoutaient de la richesse au panorama
 
la reine des belges

03/08/2004
14:43
soyons sérieux svp - merci à Lionel

Merci à Guy du Faux d'être fidèle à ses habitudes de fermeture d'esprit (mais peut-on parler d'esprit) et d'écrire toujours n'importe quoi. Continue Guy, il ne peut qu'être évident pour bien des lecteurs que tu t'efforces ici encore de bloquer la réflexion.
Merci à Paul K de venir nous montrer ici qu'il soigne ses maux physiques et mentaux, parce qu'à la lecture de son site perso, on hésite entre hurler de rire et crever d'inquiétude. Sa tentative de me faire taire par cette disqualification ridicule est un procédé qui sent bon les méthodes staliniennes. Paul K n'est certes pas "à la mode" idéologiquement. Mais ca ne le rend pas pour autant, hélas intemporel : il a une quarantaine d'années de retard. Et ses méthodes sont donc à l'avenant.
----------------------------- -----------------------------
Merci à Lionel d'être venu participer au débat dans le sens de l'analyse :

- Je suis d'accord pour dire que la transformation du son fait évoluer la stattion dans le sens d'un "air du temps" qui à mon avis n'est que de la parodie de culture. Cela dit, je ne crois pas, comme toi, que cette impresssion soit condamnée à rester du subjectif. Au contraire on peut trouver des signes et des indices concrets, ausi bien techniques (travail de l'ingénieur du son, dégats causés par la compression en termes de variété de fréquences, effet sur la réception au niveau psychologique) que linguistiques (tonalités, accentuation, prosodie, diction). La difficulté, c'est qu'analyser tout ça c'est très au-dessus de nos moyens, et bien sûr je le regrette.

- Pour ce qui est de la grille actuelle, je vais envoyer à Broguière un tableau word, qui certes se limite aux titres et horaires des émissions, mais permet d'avoir une vue d'ensemble de la grille. Il en fera ce qu'il voudra.

- Je peux aussi lu envoyer un tableau semblable pour l'excellente station culturelle ESPACE 2 (radio suisse romande), mais les comparaisons d'ensemble des programmes me semble assez malaisée. En revanche, si on cherche de la radio culturelle non soumise à la mode, alors il est plus facile de comparer disons, les émissions littéraires (ou même le journal) de France Culture avec celles d'Espace 2 qu'avec la BBC.

- Cela dit, l'avis que je sollicite n'est pas un contrôle des chiffres. Avant de vous emmerder à refaire mon compte (opération pénible, où j'ai seulement essuyé les plâtres), mieux vaudrait se demander tout simplement si ce décompte a du sens ??? De même pour les jugements ponctuels que je porte, et qui bien que s'efforçant de suivre une réflexion, demeurent en effet des jugements. L'important, c'est de parvenir à une certaine pertinence. Guy et Paul sont donc recalés d'avance.

- Evidemment, de mon côté je crois que la classification que je propose a de la pertinence.
- Je suppose que Yann y trouvera aussi quelque pertinence, mais en discuterait peut-être nombre d'éléments.
- Il y a notamment la question de la sévérité du jugement : dans sa proposition de départ (qui, je le rappelle, est à l'origine de ma tentative), il condamne en bloc toute la production actuelle de FC pour un défaut omniprésent. Je me montre moins sévère que lui en proposant un décompte qui, approximativement, débouche à terme sur une division plus équilibrée (peut-être, en gros, 40/35/25).
- Toutefois, ma propre sévérité est en cause, contre des émissions que je juge intoxiquées (For intérieur, Mardis littéraires) mais que j'écoute avec plus de plaisir que d'exaspération, malgré les clichés réguliers que j'y entends. Et surtout je n'en conteste pas la qualité radiophonique.

Voila ce que je propose pour jauger la démarche culturelle d'une station. On peut trouver cette tentative méthodologiquement ou conceptuellement incorrecte.Toutefois je constate que ceux qui tentent ici de l'étouffer ne répondent pas sur le fond. Ce faisant, ils montrent une fermeture intellectuelle et un mépris d'autrui qui me rappelle surtout ceux de Laure Adler.

A mon sens une des qualités de la tentative, c'est de déconnecter l'analyse d'avec la querelle politique. Querelle politique qui nous saoule ici, je le rappelle, Broguière m'ayant même écrit en mail qu'il était conscient que ça nuisait à DDFC. Evidemment, ceux à qui les dogmes et les clichés tiennent lieu de pensée, ils ne supportent pas qu'on cherche à réfléchir de façon non dogmatique, d'où les deux réactions qui précèdent celle de Lionel. Mais enfin, on peut espérer que sur DDFC comme à l'écoute de France Culture, il y a des gens qui tentent de penser de façon indépendante.

LRDB
 
Yann

03/08/2004
23:45
re : yann a d'abord écrit cela

Le rebonjour,
Bon, je me reconnais beaucoup dans ton long manifeste. Ce sont toutes choses que j'ai cogité, mais qui sont mises en forme et étayées. J'aime ça, coco. J'aimerais tout reprendre, point par point, mais hélas, c'est le temps qui me manque. Mais on a là un manifeste que je signe, si une pétition en est faite, c'est le meilleur constat qu'on puisse faire de la chaine actuellement. C'est un peu inutile pour moi de commenter, ce serait redondant.
Ce qui est important, c'est que les notions de flux et de stock sont bien clarifiées, ce qui permet de mieux voir la lente avancée de cette première sur cette dernière.
A ce sujet, full support (d'ailleurs si tu pouvais me mailer tes calculs, si tu as sauvegardé ça quelque part).
Il existe, c'est vrai, encore des émissions qui coïncident avec les prétentions culturelles de la chaîne. Mais le problème, pour ce reste d'émissions, demeure celui de la mise en forme. Plusieurs cas: Il y a un nombre d'émissions qui supposent que l'auditeur est au fait, depuis longtemps des sujets traités, et commencent d'emblée dans le plus pointu (cf le bavardage ésotérique de JC Averty). Il y a d'autres de ces émissions qui quant à elles ignorent l'auditeur. Une émission de radio est souvent un dialogue imaginaire avec son auditoire. J'entends par là que l'animateur de l'émission est, comment dire, "prévenant", ou "diligent". Il a une matière à transmettre, il sait ce que le public attend de lui. Son travail (il marche sur des oeufs de caille)(et croyez moi, un oeuf de caille, c'est fragile) est de rendre sa matière à la fois accessible au plus grand nombre (pas à tous, c'est une utopie) mais dans le vif du sujet, sans vulgarisation bêlante. L'éternel dilemme de la transmission brute contre l'abêtissement simpliste. L'animateur doit constamment avoir ces deux extrêmes en tête pour naviguer. C'est un équilibre qui n'est pas souvent respecté.
Tu dis, Laurent, que "France Culture dispose encore d'un savoir faire, de ressources, de moyens, qui lui permettent d'assurer une production de qualité". Peut-être, mais ça ne se voit pas toujours. Je voudrais voir du vrai savoir-faire à l'oeuvre. On trouve l'extrême inverse, avec les Carnets Nomades par exemple, qui sont trop travaillés: on obtient un mélange confus de musiques, de conversations pensives etc... J'ai l'impression qu'on me vaporise de l'encens oriental au visage à grand coup de "pchitt pchitt" insecticide au visage (vous savez, la genre de bombe insecticide du capitaine Haddock, c'était le bon temps).
Je reprends l'argumentaire du lointain Rob Lacey (qui devient-il donc, celui là?) qui se plaignait qu'une émissions typique de FC n'avait pas le ton apte à apprivoiser son auditeur. Souvent, les émissions de savoir présentées par la BBC ont une voix chaleureuse, qui souhaite la bienvenue à l'auditeur, lui explique ce qu'il est sur le point d'entendre. Alors l'émission commence, et elle utilise toute les palettes que l'art radiophonique possède. Il y a un gros travail de technique derrière, mais ça ne s'entend pas, parce que c'est fluide, agréable et ininterrompu. Tout est scripté, rarement en direct, et il n'y a pas un seul "hum" ou "euh" à être entendu. On se sent porté. La durée standard d'une émission est d'une demi-heure, mais c'est juste ce qu'il faut, parce qu'il n'y a pas une seconde de perdue, au contraire de certaines émissions de FC, dont la plus grande priorité semble de voir arriver la fin de l'heure. Pourquoi le grand savoir-faire présent à la maison de la radio ne peut-il pas réussir à faire ça?
Il y a aussi un autre problème de mise en forme, qui n'est pas propre seulement à FC mais aux autres chaines de RF. C'est un choix que Rob Lacey l'Anglois avait aussi beaucoup critiqué en son temps, c'est de centrer le savoir sur un individu, plutôt que d'effacer ce dernier au profit de la transmission. Les portraits, les confidences, les souvenirs de jeunesse prolifèrent, mais (selon moi), c'est pure vanité et poursuite du vent. Il n'en reste rien. Je suis toujours surpris quand un émission, prometteuse, commence dans le vif du sujet, puis l'intervieweur (parce que, ben oui, il faut toujours qu'on ait cette maudite formule reine de l'animateur+un invité, où que l'on soit) commence à poser des questions personnelles à son invité, qui n'ont plus grand choses à voir avec le thème de l'émissions. Et on glisse vers le bavardage d'alcôve...
Je pense qu'on peut "guérir" cela par la formule de séries d'émissions, où la personne en charge se démène pour réunir la matière pour son programme, puis la mets en forme pour ses auditeurs. Sauf si la personne en question est trop paresseuse pour faire ces démarches d'investigation scientifique et mets en boîte une série d'entretiens. Mais alors on rebâtit le quatrième mur, et l'auditeur, eh bien, baste...
Le personnel de Radio-France, les producteurs sont ils adéquatement formés à cet art? Je pense vraiment que la mise en forme radiophonique a une énorme incidence sur le fond des émissions. Si on fait le choix paresseux d'inviter quelqu'un et le laisser débiter son livre, l'auditeur renifle l'entubage massif et zappe. Si l'auditeur entend qu'on lui parle, et que la voix, vraisemblablement passionnée par son sujet, lui transmet quelque chose de profondément documenté, alors il restera scotché (combien de fois je suis resté dans ma voiture, écoutant la BBC, alors que j'étais garé depuis 20 bonnes minutes).
J'ai l'impression que FC n'est pas une communauté tournée vers un objectif noble, mais une collection d'individus qui circulent, s'invitent, se virent, se félicitent, se chambrent etc... Et cette empreinte des égos se voit comme le nez au milieu de la figure dans la fabrication (ou la non-fabrication) des émissions.
Résumons: une mise en forme du savoir, où l'artisan s'efface derrière son sujet. La BBC ajoute en plus des pointes d'humour (dûment travaillées...) qui rendent tout cela plus digeste.
Pour répondre à ce qui me passe par la tête, en effet, je ne devrais pas clamer haut et fort et encourager tout le monde à éteindre le poste et jouer à saute-mouton dans les champs. C'est que je fais (pas toujours saute-mouton) quand FC m'énèrve, et c'est ce que beaucoup font, sans lutter. J'imagine que c'est l'équivalent de ne pas aller voter et en être fier. Alors le citoyen Yann s'amende, dans ce cas.
A part tout ça, ma Guitoune, je t'avais interdit de m'appeler "Yannette" en public. J'avais pourtant été claire là dessus, tu te crois où, ma poulette? Tu me refais encore un coup comme ça et je dis à tout le monde ce que tu peux faire avec des menottes et quelques lanières de cuir (j'ai eu du mal à y croire, au début).
Et puis de fait, Guy, à part t'indigner, dépecer, critiquer, politiser, dragouiller (mais oui...), citer les autres, tu ne fais pas grand chose. Ca va être un déchirement, mais je crois que je ne vais plus lire ce que tu fais...
J'ai sans doute oublié des tas de trucs, mais il y a déjà de quoi faire concurrence au botin.
@+
Yann



 
la reine des belges

19/08/2004
16:31
Etude comparée des émissions

Les fils de ce forum forment réseau, tout comme les trainées que laissent sur le macadam de mon royaume les incertaines vaticinations de Guy Du Faux chaque fois qu'il parvient à échapper au personnel infirmier. Cette intro fulminante pour vous dire que j'ai déposé ce matin sur un autre fil (titré "Une vie une oeuvre") un exemple de tentative de diagnostic d'émission.

Ce diagnostic est cohérent avec le projet exposé dans le présent fil en réponse aux critiques de Yann, critiques que je crois très justes, mais dont j'ai voulu modérer la portée, les jugeant étendues un peu abusivement à la totalité des émissions. Car certaines d'entre elles y échappent, et la discussion initiée par Gomez dans le fil précité "Une vie une oeuvre", était l'occasion de le montrer, au moins pour l'une d'entre elles.

On voit par là que ce forum DDFC, au lieu de se transformer en frigo mortuaire pour polémistes militants du crétacé inférieur (Paul Kob, Guy Du faux) puis en bac à sable (j'assume ma part de royale responsabilité, et j'invite Dom à partager mon trône si le coeur lui en dit), aurait pu devenir le lieu d'un Observatoire de France Culture chargé de comparer les programmes sous les trois dernières directions ( Borzeix Gélinet Adler). En fait, c'est encore possible : pour présenter à des responsables (CSA, Ministère, Direction de Radio-France) une critique de fond reposant sur des arguments recevables, nous avons besoin non de nous astiquer l'organe militant, mais de fourbir des propos structurés et vérifiables, sur les points suivants : part du flux et du stock, choix des sujets, style radiophonique, durées respectives accordées aux différents domaines du savoir. Le tout formant un ensemble cohérent avec des critiques qualitatives, et devra permettre de caractériser le "projet culturel" de la direction des programmes (au dela des incroyables déclarations de la directrice dans les médias et notamment dans le supplément radio-télé du journal Le Monde).

Comme les émissions sont variables dans leur forme et dans leur projet, il convient de déterminer plusieurs types d'indicateurs et d'indices servant de base au diagnostic. Pour Une vie une oeuvre, les programmes disponibles en ligne permettaient d'investiguer les dimensions suivantes : qui produit les émissions, qui y participe, et quels en sont les sujets. Le diagnostic s'efforçait de répondre à la question qui anime le présent fil : quel est le degré d'indépendance entre une production radiophonique qui se prétend culturelle, et le poids de facteurs qui ne sont culturels qu'au sens sociologique du terme (idéologie, mode, maniérismes, etc) ?

Remarquons qu'il est parfois difficile de prouver l'absence d'un défaut ou d'une propriété, surtout si cette dernière n'est pas des plus clairement identifiée. Mais enfin, pour Une vie une oeuvre, la tâche n'est pas insurmontable. Pour les autres émissions :

a) on peut reprendre les mêmes observations : variété ou redondance des sujets traités, leur lien à l'actualité et aux sujets traités au même moments dans les autres médias ; variété ou redondance des concepteurs et des participants invités, leur lien à la notoriété médiatique.

Notons que ceci suppose de disposer des programmes détaillés sur des durées d'au moins une année (disons en 1995 et en 1998), ce qui est difficile mais pas impossible, même en dehors des bibliothèques, si on peut disposer d'une collection annuelle de "La semaine de Radio-France".

b) dans de nombreux cas, il sera indispensable d'y ajouter des indicateurs très différents, tirés directement de l'écoute des émissions : la forme prise par le débat, la correction de la langue, les connotations idéologiques contaminant le discours (ce dernier point étant la caractéristique principale du brave Confavreux), et pourquoi pas le degré de banalité des propos (ce qu'Henry appelle "le robinet d'eau tiède que devient France Culture")

Remarquons que cette seconde forme d'investigation est largement plus couteuse en temps, en outre elle demande de diposer d'enregistrements en nombre et surtout de façon méthodique, ce qui, pour les programmes de 1995 et de 1998, n'est pas chose facile en dehors d'une bibliothèque.

c) Comment faire ? Que faut-il regarder ? Comment investiguer ? En la matière, je suis demandeur de toute idée d'indices et d'indicateurs qui permettrait d'enrichir l'observation.

Un exemple : une des anciennes responsables de l'AFC (période sérieuse : avant 2002) a produit une étude que je crois exemplaire, sur la temporalité mise en oeuvre dans les émissions scientifiques de France Culture. Non seulement cet exemple me semble à suivre, mais encore il mérite d'être étendu à d'autres aspects des émissions. Pour info, cette étude, due à Marie Guillaume, a longtemps été consultable en ligne sur le site de l'AFC, et peut-être l'est-elle encore.

Voila pourquoi (et comment) je suis demandeur d'idées, de dimensions pertinentes pour l'analyse, d'indices mesurables ou repérables, loin des polémiques sans fondement et des querelles qui permettent de bien rigoler mais ne font pas avancer pas la réflexion...

Laurent Nadot
l.nadot@free.fr


 
clopine

19/08/2004
16:59
re : yann a d'abord écrit cela

euh, je voudrais juste dire qu'à mon avis, on n'a même pas à se pencher sur les questions de taux d'écoute, de nombre d'auditeurs;

France culture étant une chaîne de service public, elle n'a donc pas à entrer dans une quelconque logique d'audimat : par définition, elle n'est pas rentable, par définition, elle n'a que peu d'auditeurs "directs". ..

je dis bien "directs" parce qu'indirectement, d'autres médias relaient les programmes diffusés sur france cul ou traitent des sujets d'abord évoqués sur cette station.Et ça, ça n'est jamais mesuré...

Comme un caillou jeté dans l'eau : si on mesure uniquement l'éclaboussure au moment de l'impact, on passe à côté des ronds qui vont s'élargissant

(je suis désolée, je n'ai souvent que des métaphores à ma disposition pour exprimer ma pensée. Parmi les rhéteurs que vous êtes tous, ça fait tache, mais bon !)

Les baisses et les hausses de son nombre d'auditeurs ne devraient absolument pas entrer en quoi que ce soit dans l'appréciation de la qualité du service. Donc on s'en fout des médiamétries de mes deux.

Donc, si nous défendons cette radio, il nous faudrait éviter de rentrer dans le jeu infernal des comptages et décomptages...

Non ?

Marie de beaubec
 
la reine des belges

19/08/2004
18:25
pas d'accord

Non : d'abord parce que la quête de l'audience a une certaine raison d'être, ne serait-ce que pour confirmer que l'argent public du service public produit un résultat qui sert au public et non à la caste qui le fabrique (de même que la SNCF n'a pas pour mission de véhiculer son personnel mais les voyageurs, et vu le déficit chiffrés en centaines de millions d'Euros, le respect d'un cahier des charges incluant le service EFFECTIF ET CONCRET du public, eh bien c'est la moindre des choses)

Non ensuite : le jeu des comptes et des décomptes n'a rien d'infernal, si on le ramène à ce qu'il doit être : un outil méthodologique plus fiable que l'intuition, les préjugés, les goûts personnels (infiniment variables) etc etc

Là où je suis d'accord avec Marie de Beaubec, c'est qu'il faut laisser les mesures d'audience et de satisfaction (toutes tâches complexes) à ceux qui sont compétents pour cela, c'est à dire à des professionnels, et surtout à d'autres personnes qu'à des dirigeants abrutis ou incultes (ça va ensemble) torpillant leur propre association ou leur propre radio. Ce qu'il y a d'infernal dans les chiffres (peut-être était-ce cela que tu voulais dire), c'est qu'ils sont fréquemment utilisés par les faussaires de tout poil comme des arguments d'autorité. Si Guy DuFaux savait compter, sûr qu'il en utiliserait, des chiffres !!

On ne peut pas adresser les mêmes reproches à des analyses de contenu qui sont tout autant basées sur des mesures mais qui, revendiquant leur imperfection, se soumettent à la critique et se présentent comme améliorables, notamment en exposant la façon dont les résultats ont été obtenus.

Mais surtout et pour finir : Non encore non. Si vous voulez "défendre cette radio", il vous faudra dialoguer avec un décideur, c'est à dire un responsable ou un gestionnaire (et les gens qui peuvent faire quelque chose pour France Culture sont de ces catégories). Et pour cela il vous faudra convaincre, ce qui supposera d'employer des arguments et un langage qu'ils comprennent : celui des chiffres. Ce n'est pas parce que des faussaires et des manipulateurs emploient des enquêtes bidon pour asseoir leur pouvoir, que les mêmes outils sont inutilisables par ceux qui veulent défendre la vérité et la justice, bien au contraire.

Voila pourquoi je préconise de compter, n'en déplaise à ceux qui croient que compter c'est fasciste (on n'est plus à une connerie près sur DDFC, n'est-ce pas ?). Ou alors vous devez aussi cesser de pisser parce qu'Hitler le faisait 3 fois par jour et que donc pisser c'est nazi. Soyons sérieux. Merci.

La reine des belges

 
la reine des belges

19/08/2004
20:23
re : yann a d'abord écrit cela

Tiens en me relisant, je vois que c'est pas seulement à MariedeQuébec que je réponds, mais aussi à des remarques visant à déligitimer les arguments reposant sur des décomptes. Une réponse par anticipation, en somme...

LRDB


 
dom

19/08/2004
21:32
re : yann a d'abord écrit cela

la reine des Belges au pouvoir !!!

vas y Laurent!!!!!!!
 
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