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Nazdeb

03/07/2004
15:05
Antoine Garapompes à côté de sa plaque


Les intellectuels français ont cette manie de raisonner et d’argumenter sur la base d’étiquettes, de statuts ou d’une image qu’on attribue aux individus et aux groupes plutôt que sur la base des véritables comportements des individus et des groupes. Les deux façons de voir les choses sont très souvent en contradiction, comme cela a été le cas tout à l’heure chez Antoine Garapon où l’on discutait de travail et de prévention des risques sanitaires dans les entreprises.

En l’espèce le catalyseur de la contradiction fut le bornage du champ idéologique de monsieur Garapon, visiblement calibré sur l’axe d’un pavlovisme pro-capitaliste qu’on ne présente plus. Montrez n’importe quel exemple de comportement, si ce comportement est associé au drapeau américain, le complexe amygdalien de monsieur Garapon s’active frénétiquement et le sujet déchiffre avec bonheur ledit comportement comme étant forcément « libéral » (économiquement s’entend)... même s’il s’agit, tout au contraire, d’un comportement « étatiste » !

Les faits…

Les invités de l’émission de Garapon ont décrit certaines différences entre les systèmes états-unien et européens en matière de droit du travail et de risques dans l’entreprise. Résultat : le système américain est beaucoup, mais alors beaucoup mieux. En effet, ce système se caractérise par la présence dans l’entreprise d’un « donneur d’alerte », employé dont le statut est protégé afin de ne pas subir les pressions de la hiérarchie, et de services d’inspection du travail très puissants capables de distribuer sur-le-champ des amendes pharamineuses, sans parler de la menace de procès qui peuvent coûter cher.

Dans le système français en revanche, la fonction d’alerte est faible, en raison du silence des travailleurs qui « ont peur de perdre leur emploi » et parce que les syndicats n’ont pas été assez forts ou suffisamment déterminés face au patronat pour mener la bataille en faveur de la réduction des risques sanitaires (d’où l’amiante, etc.) ; de plus l’inspection du travail a très peu de pouvoirs, ses agents préviennent « plusieurs jours » à l’avance les entreprises qu’ils vont inspecter (!), le médecin du travail est le subordonné du patron donc il n’est pas tout à fait indépendant, etc.

Donc, d’un côté, nous avons un système où le droit et l’Etat assurent un contrôle fort (les auteurs évoquent aussi les cas belge et espagnol dans lesquels est préconisé un important renforcement des services d’inspection). De l’autre, un système où les forces collectives et publiques ne sont pas assez efficaces ou présentes. Le propos des deux auteurs est clair : il faut renforcer le contrôle et l’intervention de l’Etat. Problème : Garapon entend strictement le contraire. On a ainsi pu l’entendre tout heureux de conclure que le système américain montre que les bonnes solutions sont « libérales » et que le cas français révèle que le système étatiste ou « collectiviste » est dépassé, que l’Etat doit abandonner ses pouvoirs, laisser faire « à l’intérieur des entreprises »...

Quand un intellectuel français a la clé de son mécanisme remontée à fond et qu’il est lancé dans ses visions extatiques de la modernité libérale, vous pouvez mettre tous les arguments devant son nez il ne voit rien...


 
dom

03/07/2004
15:55
re : Antoine Garapompes à côté de sa pla

Nazdeb, salut pote du pogo lol

je ne connais pas Garaspon,ni l'emmission a la quelle tu fais reference.
bon il te manque un parametre, ce que l'on appelle l'auto-controle cela releve d'un partenariat entre l'Etat et l'entreprise.

Cela est deja appliqué en france pour la Dgccrf, ou l'Etat part du principe que l'entreprise est aux normes et respecte la legislation en vigueur.

c'est un contrat entre l'Etat et l'entreprise, pour cela l'entreprise doit avoir un protocole HACCP et une norme, cela peut etre la norme ISO 9000/2000 ou la 140000 enfin celle qui est le mieux appropriée suivant le type d'activité.
ensuite en cas de non conformité, c'est l'entreprise qui previent la dgccrf, et c'est la dgccrf qui decide du cas a traiter.
Si l'entreprise se fait controller et que cela n'a pas été declaré alors la c'est la perte de l'agrement et elle ne peut plus vendre.
j'essaye de faire court voila le principe general de fonctionnement.
continue Nazdeb tu me fais reviser lol!
 
Nazdeb

03/07/2004
17:10
re : Antoine Garapompes à côté de sa pla




Hé hé. C'est quoi ton BTS ?

 
guydufau

03/07/2004
18:08
re : Antoine Garapompes à côté de sa pla

Nazdeb,je comprend ton coup de gueule,Garapon a trop insisté pour,à partir de ce cas particulier,essayer de dire que les USA,société libérale,protégeait mieux ses salariés que la France,pays,en principe, moins libéral,ce qui est paradoxal.
Comme c'est de l'amiante qu'il a été le plus souvent question,il y a des aspects de ce sujet qui n'ont pas été dit : pendant longtemps,en France,le patronat a empéché les publications de rapports scientifiques dénonçant les graves dangers pour la santé dus à la présence de l'amiante dans les lieux de travail.J'ai un copain,dont j'ai constaté la totale ignorance : il dirigeait une verrerie où règne beaucoup de chaleur et pour cette raison il y a beaucoup d'amiante.Claude Allègre,aussi,parlait de fantasme s'agissant de la dangeurosité de l'amiante,il s'opposait, ministre de l'éducation, au désamiantage de l'Université de Jussieu.
Les propos de Marthe Torre-Schaub et ses réserves sur ce qui se disait rappelait le livre de Gérard Filoche sur les misères des inspecteurs du travail.
 
dom

03/07/2004
18:25
re : Antoine Garapompes à côté de sa pla

arf je fais technico commercial
un futut Jean Claude Convenant (m6 camera café)

mais c'est une plate forme tres ouverte, je peux egalement me retrouver dans les services qualités.

la je me bat dans l'histoire depuis 1945 sur la securité alimentaire, sujet partiel du memoire de fin d'etude en sept.
je viens de me peler la reglementation de la traçabilité si cela te dit quelque chose.

c'est tres interressant les nouvelles methodes de management

au fait Radio France repond elle a un service qualité?
les personnels sont ils formés a un protocole de management?
salutation dom



 
lionel

03/07/2004
19:01
re : Antoine Garapompes à côté de sa pla

Au fait le gouvernement actuel repond-il a un service qualité? Qualité des services rendus au medef peut-être? Qualité du pillage en règle de la richesse nationale?
 
Nazdeb

03/07/2004
19:51
re : Antoine Garapompes à côté de sa pla


Dom, tu es légèrement pour oser parler service "qualité" à RF avec les résultats qu'on voit sur notre chaîne chérie et ceux qui s'annoncent !

A Guy : « Garapon a trop insisté pour,à partir de ce cas particulier,essayer de dire que les USA,société libérale,protégeait mieux ses salariés »

Sur l’aspect considéré, il est vraisemblable que les Etats-Unis protègent mieux leurs salariés et ça vaut le coup de le dire, mais ce n’est pas fondamentalement ce que Garapon a fait. Ce qu’il a fait, c’est de désigner à la faveur d’un syllogisme idiot des mesures de type interventionniste comme étant libérales et d’en déduire que la solution, en France, était dans le « moins d’Etat » alors que l’exposé de ses deux invités expliquaient justement le contraire. Il n’a rien compris à ce qu’ils étaient en train de lui dire.

Je critiquais là un raisonnement basé sur des étiquettes, ou sur des stéréotypes. A l’Amérique est associé le stéréotype « libéral » et « moderne » tandis que la France hérite de l’étiquette « étatiste » et « archaïque » : du coup tout ce que fait l’Amérique est libéral et tout ce que fait la France est collectiviste. Cette façon de voir les choses est idiote, ça conduit à des bêtises comme dans l’émission de ce matin (avec l’inspiration idéologique pour enzyme).

Intéressante la mention sur l’amiante et Allègre… à ressortir si jamais le bonhomme entend revenir en politique !

 
guydufau

26/09/2004
23:31
re : Antoine Garapompes à côté de sa pla

Pour les lettrés :
"Remora itaque justitia,quid sunt regna,nisi magna latrocina ?"
Saint Augustin,De civitate Dei,IV,4.
Pour les autres,dont moi :
"Si la justice vient à manquer,que sont les royaumes,sinon de vastes brigandages ?"
L'émission d'Antoine Garapon était consacrée,samedi 25,au "blanchiment noir, soutien de la criminalité internationale".
A l'écoute,on apprend que l'argent de la criminalité représente entre 3 et 5% du PIB mondial,tandis que d'après d'autres sources (1),non citées, elle atteint 15% du commerce mondial.
Que penser de ces différences ?
Le chiffre qui évalue le PIB,est-il supérieur ou inférieur ou égal au chiffre qui évalue le commerce?
Quelqu'un peut-il nous éclairer?
Le GAFI,créé en 1980,est chargé d'enquêter sur cet argent sale.En 1989,il déclare que les infractions fiscales ne font pas partie de son domaine, ce qui permet,à des "blanchisseurs" de dire que leur argent est issu d'une évasion fiscale.
De toute façon,cet argument est inutile,car il y a les paradis fiscaux.Rien qu'Europe,il y a pléthore : Dublin,Jersey,Guénersey,Aldency,Sark,Andorre,Gilbratar,
Centa,Madère,Ile de Man,Luxembourg,Suisse,Lichtenstein,Monaco,Vatican,Chypre,
Malte et la justice n'a pas les moyens de séparer l'argent sale de la spéculation financière.
Concernant les paradis fiscaux et la spéculation financière
rien n'a été dit,c'était le règne de la langue de bois.
Sur le site de l'émission aucun livre n'est cité.

(1)"Un monde sans loi" Stock avec la contribution de Bernard Bertossa,procureur général de Genève,Benoit Dejemeppe,procureur du roi à Bruxelles,Antonio Gialanella,juge à Naples,Renaud Van Ruymbeke,conseiller à la cour d'appel de Rennes,textes de Jean Maillard,magistrat à Blois.
Dans cet ouvrage on peut lire :
"Aujourd'hui,les satellites et les réseaux informatiques font circuler l'argent dans un monde sans lois et sans frontières.L'argent noir s'accumule dans les paradis fiscaux.Tout est désormais permis puisque rien ne peut plus être interdit.
Echappant au contrôle des Etats,la grande délinquance économique et financière prospère.Elle fournit en abondance les capitaux dont les marchés financiers ont besoin.Plus les capitaux criminels sont importants,moins ils risquent d'être découverts.Il n'existe aucun moyen de les détecter.
Ni la politique des Etats,ni les équilibres financiers mondiaux ne sont à l"abri des multiples menaces que comporte cette situation.Est-ce un phénomène passager,appelé à se résorber de lui-même ou l'émergence d'un nouveau monde,entièrement dominé par la loi du profit,qu'elle qu'en soit l'origine? La démocratie est-elle solubre dans la finance ?
La planète du crime concerne chacun d'entre nous.Elle modèle notre avenir.Dans le prolongement de l'appel de Genève,signé par plusieyrs milliers de magistrats européens,ce livre est dédié à ceux qui croient encore à l'intérêt général".

En page de garde,il y a la liste de 26 magistrats tués entre 1971 et 1992.


 
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