Archives 2003-2008 du forum de discussions sur France Culture

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Guy Dufau

20/04/2004
14:44
L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Voici le déroulé du journal de 13 heures de FR2
-Ouverture avec le procès Dutroux
puis la crise cardiaque de Maradona
puis un jeune électrocuté dans une gare de triage de la SNCF
puis le démélé d'un paraplégique avec la justice
puis le procès Quentin
puis 800 personnes en attente dans un aéroport
puis une fillette tombée d'un autocar
puis l'étiquetage des OGM
Il est 13heures 18,arrive l'international et 9 minutes consacrés à l'Irak,à la commémoration de la Schoa,au Tribunal Pénal International,et à Malte aux portes de l'Europe.
A 13h27,c'est le magazine:
un retraité avec un projet de rallye
un animateur de vacances
un écho sur une station de ski
des macaques à Strasbourg
des guides locaux de montagne au Tibet
et la dernière mine de charbon en Moselle,avec images d'archives,mais sans aucun entretien avec d'anciens mineurs
Avouons que les informations sur notre France Culture sont d'un autre niveau!
Pierre André Taguieff,qui chasse le populisme depuis si longtemps,devrait ouvrir les yeux sur le populisme des médias.
Les dérives,de plus en plus voyantes de FR2 sont dûes à la course à l'audience avec TF1,la"mieux disant culturelle"
Pour terminer,je salue la collaboration de FC avec ARTE concernant "le dessous des cartes"


 
Henry Faÿ

20/04/2004
16:31
la langue de bois syndicale

Justement, ça tombe bien que ce fil soit ouvert car j'avais une remarque à faire sur les infos. Ce matin, plus de la moitié du journal de 8h était consacrée à une interviou interminable d'une défenderesse de la cause des intermittents du spectacle. Je baissais le son pour attendre qu'elle ait fini sa péroraison, et je le remettait, c'était encore elle... La cause des intermittents du spectacle est très estimable, c'est entendu, mais il n'y a pas que ça dans cette actualité bouillonnante et dramatique. Il y a par exemple les élections en Inde, auxquelles Alexandre Adler a consacré sa chronique et disant que c'était l'événement le plus important. Cette interviou sur les intermittents du spectacle était inintéressante au possible, que des choses connues, du pathos, un concentré de langue de bois syndicale, de la dramatisation.
J'ai toujours été agacé par cette place trop importante des journaux dans les émissions du matin.
Par ailleurs, dans les enjeux internationaux, il y avait ce matin une analyse pointue de la situation économique du Japon. Voilà le genre d'émissions que j'aime, consacrée à un sujet essentiel mais qui ne fait pas la une, informative réfléchie, documentée, sobre dans la forme etc.

 
lionel

20/04/2004
16:44
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Justement je me posais la question de savoir ce qui avait fait vaciller le modele economique du Japon (emploi à vie, pas de chomage, dynamisme scientifique et technologique, exportations massives...) dans les 20 dernieres annees?
 
Guy Dufau

20/04/2004
17:35
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Si ce ne sont pas "de la langue de bois" faut-il se plaindre de sujets trop longs?
Je crois qu'il faut plutôt se plaidre du saucissonnage des informations,ainsi,ce 19 avril à FR2,il y eut environ vingts sujets en une demie heure,soit une minute et demie par sujet.C'est "la montée de l'insignifiance" comme l'a dit le regretté Constantin Castoriadis.
,
 
Jean Dupin

20/04/2004
18:25
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Assurément la première fois.
Peut-être la dernière que j' interviens sur ce forum.
Vous voulez parler bien sûr de Cornelius Castoriadis et pas Constantin.
 
Guy Dufau

20/04/2004
18:43
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Oui,bien sûr,c'est Cornélius,celui que ses copains appelaient Corneille,mais pour quoi "peut-être la dernière...
 
Henry Faÿ

21/04/2004
09:46
réponse au message de Lionel

A cette question, pourquoi le modèle japonais a-t-il vacillé, l'émission les enjeux internationaux a au moins partiellement répondu en affirmant que ce modèle n'avait en fait pas vraiment vacillé, que cette crise doit être relativisée, que la situation du pays n'a jamais été si mauvaise que ça, qu'elle pourrait être enviée par beaucoup avec un certain nombre de faits pour appuyer cette thèse.
Il a très souvent été relevé que les grandes difficultés du Japon venaient de cette faillite virtuelle du système bancaire complètement plombé par d'énormes créances douteuses accumulées qui sont le résultat de mauvaises prévisions et aussi d'une corruption à grande échelle; les rapports de clientélisme banques, milieux d'affaire, Etat ont toujours empéché que la question soit prise à bras le corps et elle ne fait l'objet que d'un traitement insuffisant. Le Japon payerait donc le prix de sa "mauvaise gouvernance".
Les prévisions sont redevenues bonnes, la croissance est de retour, elle est impulsée par des relations commerciales avec la Chine particulièrement dynamiques.
J'avais il y a quelques jours relevé un article paru dans le Monde indiquant que le Japon préparait un vaste plan pour renforcer sa recherche scientifique qui menait de front (i) une forte augmentation des moyens financiers, qui sont déjà les plus importants dans le monde en pourcentage du PIB avec (ii) une importante réforme des structures du système de recherche avec autonomie des universités, défonctionnarisation etc. On rêve. Ah si dans notre pays on pouvait en prendre de la graine!

 
paul kobisch

21/04/2004
14:10
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Juste une remarque à propos du Japon : ne jamais oublier que ce pays est le principal créancier des Etats-Unis. Tokyo possède assez de Bons du Trésor américains pour faire fondre en quelques heures Wall-Street, mais les dettes (morales) de guerre sont ce qu'elles sont, ainsi que les intérêts communs dans le marché mondial. Si le Japon a réussi à s'installer dans la plupart des pays du monde, c'est avec l'aide du FMI, de la BM et surtout de l'Uruguay Round qui a aboutit à la magnifique pièce montée qui s'appelle OMC. Ca créé des liens. Autrement dit, si dans les années 90 le Japon a fait semblant de s'écrouler à cause des tripatouillages boursiers (il faut se souvenir qu'à cette époque, au Japon, on pouvait acheter des actions avec 6 mois de crédit et une caution ridicule, d'où des ravages en cascades) qui n'ont jamais réellement mis en danger le système.
Il y a un aspect de la conjoncture nipponne que l'on ne commente guère, c'est l'absence de croissance pendant toute une décennie, qui n'a en rien endommagé le pays, puisque son économie tournait à plein régime dans le reste du monde. Mais ce qui est passionnant, c'est précisément le fait que le modèle japonais prouve que le théorème de la croissance nécessaire est faux, archifaux, et que le vrai développement durable est à chercher dans un équilibre indéfini de la production/consommation de base, équilibre qui permet à ce pays de s'intéresser à la recherche dans une mesure qui reste un rêve pour le monde entier. Le Japon a toutes les cartes en main pour nous conduire sur les bonnes pistes de la recherche sérieuse, avec des objectifs qui n'ont plus aucun lien nécessaire avec la survie du pays. Les Japonais pourraient consacrer des milliards à la philosophie sans que cela ne mette quoi ou qui que ce soit en danger.
Résumé : Japon = fin de l'équation : économie = croissance ;
Japon = modèle à suivre pour toutes les puissances prêtes à réfléchir à autre chose qu'à dominer le monde. La patrie du gadget a démontré concrètement que le jeu était plus qu'un symbole du monde. (Eugen Finck : "Le Jeu Comme Symbole du monde"). Il n'est en rien étrange que l'un des ultimes messages de Martin Heidegger se présente sous la forme d'un dialogue entre un Allemand et un prince japonais, dialogue sur fond de silence théorique et ontologique plein de sérénité.
Sérénité que je vous souhaite à tous.
Paul Kobisch.
 
Henry Faÿ

22/04/2004
07:17
des milliards pour la philosophie?

La philosophie a-t-elle besoin de milliards? Pour l'enseigner je le conçois mais pour la faire?

 
Henry Faÿ

22/04/2004
07:34
la modernisation de la poste et les socialistes

Aux infos, on apprend que la poste introduit de nouvelles machines pour trier le courrier beaucoup plus performantes qui vont permettre d'économiser de la main d'oeuvre. Bonne nouvelle. Devinez qui est contre? Les socialistes Ségolène Royal en tête qui dit qu'elle ne laissera pas faire ça dans sa région. Elle dit qu'elle "défendra le service public". Pour elle, défendre le service public, ça veut dire défendre les emplois dans le service public, quel qu'en soit le coût. Ces socialistes sont des gens qui croient encore que le machinisme est contraire à l'emploi. On se croirait revenu aux canuts de lyon qui détruisaiant les machines. Ils n'ont décidemment rien appris, rien compris, ces socialistes, ils sont complètement out, leur archaïsme est terrifiant. Voyez qu'ils n'ont rien trouvé de mieux que de faire barrage au transfert des TOS au région, modeste et utile mesure de décentralisation, telle est la cause qu'ils ont choisi pour s'opposer au gouvernement, ils n'ont rien trouvé de mieux. Je conseillerai à ces gens là d'aller faire un petit recyclage en fac, au besoin en cours du soir, un petit DEUG d'économie ne leur ferait pas de mal.


 
lionel

22/04/2004
08:24
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Gardons à l'esprit que la poste est un service public autofinancé. Dans ces conditions d'equilibre financier, c'est normal qu'une region defende en priorité ses emplois et aussi le maillage social que constituent les petits bureaux de poste.

Mais c'est sûr que l'autofinancement, c'est à dire le simple equilibre, est un concept insuffisant pour les gens qui esperent privatiser la poste et lui faire distribuer 15% de dividendes à des rentiers paresseux et cupides...

D'accord avec Raffarin sur la valeur travail, je dis : "au travail les rentiers!"

Je pense que le brillant cursus scolaire de Segolene doit largement dominer le DEUG d'économie


 
Henry Faÿ

22/04/2004
09:08
recyclage en économie pour les socialistes

Ségolène Royal, ancienne ministresse, personnalité politique de premier plan, qui a sûrement de grandes ambitions, devrait quand même être capable de voir plus loin que sa région. Parler sans cesse de progrès et refuser la modernisation de la poste, c'est débile. La modernisation de la poste, des services publics en général est une question qui devrait intéresser une femme politique de cet acabit. C'est la moindre des choses qu'on pourrait attendre d'elle.
J'ai parlé de recyclage en économie mais en fait c'était bien évidemment une petite galéjade, une manière de dire, voyez comme ils sont nuls. Ils ne sont pas ignorants, ils ont fait l'ENA ou on doit bien recevoir un enseignement en économie mais ils ne tiennent pas le moindre compte de ce qu'ils savent, ça irait contre leur électoralisme outrancier. Franchement, ils n'ont pas de bons réflexes, ils n'inspirent pas confiance et ne cessent d'aggraver leur cas. J'espère qu'on finira par s'en apercevoir. Ceux qui attendent des socialistes des positions modernes, courageuses, ceux qui attendent d'eux autre chose qu'un électoralisme de bas étage risquent de devoir attendre longtemps.


 
paul kobisch

22/04/2004
09:53
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

à l'intention de Henry,

les milliards ne représentent rien d'autre que la liberté, aujourd'hui, hélas. Sans liberté pas de pensée puisque ce sont une seule et même chose. Cela est-il encore trop difficile à comprendre ? Si Boèce n'avait pas croupi au fond d'un cul de basse-fosse, il nous aurait certainement donné beaucoup plus qu'un Poème de désespoir rayonnant d'optimisme. Que dire de ce qu'aurait pu nous léguer un Giordano Bruno s'il n'était pas parti en fumée sur un bûcher italien ? Qu'aurait été et qu'aurait fait un Marx sans son pote Engels ? Et si Adam Smith n'avait été qu'un cireur de bottes ? Spinoza une exception ? Non, la pauvreté qu'il s'est infligée à lui-même n'était que le paradoxe suprême d'un esprit audacieux, mais quel temps perdu et sans RTT !!!!!!
Salut
Paul
suffit pour les banalités.Salut.
paul
 
Henry Faÿ

22/04/2004
11:13
contradictions

Ce qui est un peu marrant, c'est que dans un autre fil j'avais soulevé la question des rémunérations plus élevées que trouvent les intellectuels qui s'expatrient aux Etats-Unis et que la réponse, très sommaire que Paul m'avait faite à l'époque (je précise que ce n'est pas tous les jours qu'il me répond) c'est que ce n'était que de vils mercenaires. Ce n'est pas tout à fait dans la ligne de ce qu'indique le message qui précède.

 
paul kobisch

22/04/2004
11:49
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Le salariat n'est pas le mécénat, cher Henry, c'en est même l'exact contraire. Etre esclave à mille balles n'a rien à voir avec avoir mille balles pour faire ce qu'on veut.
salut
paul
 
Henry Faÿ

22/04/2004
13:08
un luxe d'ancien régime

Faire ce qu'on veut c'est magnifique, c'est un peu un luxe d'ancien régime, maintenant, on met des contrôleurs (des auditeurs) partout; exécuter un contrat de travail, ce n'est pas être esclave, heureusement et le contrat peut être avantageux. J'imagine qu'il est plus facile de trouver un mécène aux Etats-Unis qu'en Europe. Je ne suis pas sûr que ceux qui profitent chez nous de ce mécène qu'est la fonction publique (c'est ça que tu voulais dire?) soient les mieux à même d'en tirer le meilleur parti. Ce n'est pas en tout cas ce que j'entends dire. Au fait, quelle était la question?


 
paul kobisch

22/04/2004
14:57
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE


"maintenant, on met des contrôleurs (des auditeurs) partout, exécuter un contrat de travail, ce n'est pas être esclave, heureusement"
Exécuter un contrat de travail dans la philosophie c'est exactement mettre la charrue devant les boeufs, mais c'est bien pire que ça, bien sûr : ça n'a aucun sens. Avant la grand révolution industrielle (et encore quelques décennies plus tard) chaque famille réservait un enfant pour reprendre les affaires familiales, un autre pour l'église et un troisième pour la littérature. Walter Benjamin est devenu écrivain et philosophe de cette manière. On appelait ces jeunes des "fils de famille" et on leur assurait un destin débarrassé de tout souci d'argent.
Le sujet c'était, je crois la modernisation de la Poste, non ? Mais il n'y a qu'un pas entre le "contrat de travail philosophique" et le mépris pour le destin des victimes de la modernisation technique. Ségolène ne se préoccupe que de ce mépris légitimé par une évolution "fatale". Sommes-nous devenu les "musulmans" du progrès ? (on appelait musulmans les Juifs d'Auschwitz qui se laissaient faire sans broncher). Henry, tu me parais intellectuellement honnête (sauf quand tu dis que je ne te réponds pas, car j'attends encore depuis longtemps une réponse sur mon mail), mais ta référence constante à l'Amérique ressemble à un refuge pour tous les problèmes qui ne trouvent pas de réponse ici. Nous n'avons pas à nous tenir pour embarqués dans le même esquif que nos cousins d'Outre-Atlantique qui prouvent de jour en jour avec plus d'évidence qu'ils n'ont pas encore dépassé le stade de l'adolescence historique. La philosophie des winners ne dépasse pas celle des feuilletons de Cow-Boys de mon enfance (que je n'ai jamais aimés personnellement). L'avenir à court, moyen et long terme va d'ailleurs nous le prouver, et tant pis pour La Fayette et les plages de Normandie, plages dont la Cinquième Colonne américaine n'a pas fini de nous rabattre les oreilles. Quand l'histoire nous place devant des affrontements nécessaires, il n'y a plus le choix, quitte à laisser Versailles tomber en ruines, ce qui peut lui arriver de mieux, avec tous les souvenirs qui s'y rattachent. Mais je peux déjà te prédire que la sombre manoeuvre de Blair ne suffira pas à interrompre la parturition de l'Europe.
Salut à toi et porte-toi bien.
Paul
 
Nazdeb

22/04/2004
18:24
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE


Je suis un nullos en économie et suis d’avance désolé si mes questions sont ridicules.

Je veux bien concevoir qu’à l’échelle de la société et sur une période longue le développement du recours aux machines ne détruit pas l’emploi, car créatif de nouvelles activités et de nouveaux besoins (enfin c’est ce qu’il me semble). Mais à l’échelle d’une seule organisation comme la Poste, objet des soucis actuels de Ségolène Royal et de ceux qui y travaillent, j’ai du mal à comprendre comment on peut affirmer que la machine permet des économies de main d’œuvre et en même temps qu’elle ne réduit pas la main d’œuvre. Si l’emploi de la machine vise précisément à se substituer à l’emploi humain, par définition il ne peut pas maintenir l’emploi humain…

A moins que la main d’œuvre économisée par l’utilisation de machines soit utilisée pour de nouvelles tâches au sein de la même organisation, donc sans perte d’emploi. A moins encore que la gestion des machines requière une main d’œuvre numériquement égale à celle que la machine a remplacée – mais si les coûts en main d’œuvre sont les mêmes alors quel est le critère (autre qu’économique) qui rend nécessaire le recours à la machine ? Mais dans les deux cas Ségolène Royal et les socialistes n’auraient aucune raison de protester.

Les préoccupations des socialistes et des salariés de la Poste nous situent sur le plan immédiat et local, non à l’échelle macro-économique. A ce niveau, on ne peut pas demander aux travailleurs qui risquent de perdre leur emploi ou ceux qui risquent de ne plus en trouver en raison de l’automatisation des tâches de se satisfaire d’apprendre que les machines qui les remplacent vont fournir de l’activité au secteur industriel et permettre d’embaucher des techniciens. C’est comme si on expulsait quelqu’un de sa maison en lui demandant d'être content parce que cela permettrait d’y reloger une famille entière…

Nazdeb

 
Henry Faÿ

23/04/2004
07:15
La fin d'un monde

J'apprends que c'est aujourd'hui que sera extrait le dernier bloc de charbon français. C'est émouvant. Qui peut nous dire quand cette extraction a commencé? Sous les Gaulois? Sous les Romains? Au Moyen-âge?


 
Henry Faÿ

23/04/2004
07:44
quand a commencé l'extraction du charbon

L'extraction du charbon aurait commencé en 1720, donc au début du XVIIIe siècle, mais ça doit être le début de l'extraction industrielle, il devait bien y avoir d'autres formes d'extraction de ce minerai.

 
paul kobisch

23/04/2004
09:10
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Nazdeb a raison, sa comparaison avec l'expulsion d'un locataire est tout à fait pertinente. Ce qu'il ne faut pas craindre de dire c'est que le progrès dégage un quotient de surproductivité dontle bénéfice ne va pas à ceux qui en sont les premières victimes. Tant que l'état peut réguler le rapport entre modernisation et redistribution, on est dans le système actuel de "protection sociale", et à la limite l'absence totale de travail ou d'emploi n'est un problème que si tout le bénéfice du progrès demeure entre les mains du secteur privé et si l'état perd tout pouvoir régalien dans le secteur économique. Comme de toute façon le travail est condamné (ne venez donc pas me rabattre les oreilles avec vos nouveaux besoins ! le désir ne se laisse formater que par la peur de la pénurie et la culture est là pour lutter contre ce sentiment irrationnel), il faut prévoir à terme l'impôt négatif, c'est à dire le salariat à vie, faute de quoi le marché produirait des biens sans clients, illogique ! Le grand problème, je le répète ici pour la nième fois, c'est qu'il n'y a pas encore de véritable marché (au sens d'A Smith) puisqu'il existe autant de monnaies que de pouvoirs politiques. Nous reparlerons de tout cela lorsqu'il y aura un Euro mondial....
Salut
paul

PS à propos des nouveaux besoins on va me bassiner avec l'informatique et ses retombées, or l'informatique n'a rien fait d'autre que toutes les autres formes de réseau, c'est un outil, pas un objet de consommation, ou bien si c'en est un c'est que le capitalisme limite a dessein son taux d'usage afin de créer non pas de nouveaux besoins, mais de nouvelles sécurités pour leurs profits.
 
Nazdeb

23/04/2004
09:42
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE


Merci Paul, ça m'éclaire.

Soit dit par réaction à l'info sur la fermeture du dernier gisement français de charbon, si tous les employés que leurs patrons remplacent par des machines pouvaient bénéficier de plans sociaux comme celui auquel ont droit les mineurs mosellans (congé de fin de carrière de 80 pcent du salaire jusqu'à la retraite pour les uns, reclassement pour les autres), les élus locaux ou de gauche grogneraient certainement moins.

Au demeurant, si le propos est de dénoncer une vision "populiste" de l'économie, à court terme et à l'échelon local (comme la perspective dans laquelle Ségolène Royal s'en prend à la "modernisation" de la Poste dans sa région), alors il faut renoncer à toute idée de décentralisation...

Nazdeb

 
Guy Dufau

23/04/2004
16:49
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Je n'ai rien entendu concernant des informations sur des centres de trie plus performants,je sais que les postiers sont très méfiants au sujet d'un projet de banque postale,ils considèrent que c'est la"boite de Pandore en vue de la privitisation de la Poste.
 
cretin

23/04/2004
20:31
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Je n'ai rien entendu concernant des informations sur des centres de truies plus performants,je sais que les maquerelles sont très méfiantes au sujet d'un projet de banque postale,ils considèrent que c'est la"boite de Pandore en vue de la privitisation des maisons closes.
Out of the life

 
Henry Faÿ

23/04/2004
23:15
un article du Monde sur la Poste

Comme je suis vraiment très sympa, je reprends quelques éléments d'un article d'Anne Michel du Monde du 24 avril:
LA POSTE SE REFUSE A CHIFFRER SES FUTURES SUPPRESSIONS D'EMPLOI
... le climat social se tend au sein de l'entreprise à la veille d'importantes restructurations exigées par l'Etat, le président, Jean-Paul Bailly a jugé, jeudi 22 avril "qu'il était impossible de donner des éléments chiffrés au moment où s'ouvre la concertation avec le personnel et les élus locaux".
En l'absence de visibilité sur l'avenir des 289.000 postiers, les syndicats agitent le chiffon rouge: 60.000 emplois pourraient être supprimés à l'horizon 2012, selon Sud-PTT et FO si la Poste persiste à ne pas remplacer un salarié sur deux...
L'ex-patron de la RATP en qui l'entourage de Jacques Chirac voit un démineur social a insisté sur la nécessité de moderniser La Poste.
"Notre outil est obsolète et doit évoluer, a-t-il indiqué, s'agissant des centres de tri".
"des personnes devront se déplacer ou évoluer vers de nouveaux métiers".
La Poste se dit sereine pour mener à bien les négociations avec les syndicats malgré l'appel à la grève unitaire de la CGT, de Sud-PTT, de FO et de la CFDT le 27 avril contre l'impact social de la future banque postale. Cet appel intervient sur fond de mobilisation des élus contre la fuite des services publics en milieu rural et dans les villes moyennes...




 
Henry Faÿ

24/04/2004
10:23
pour Paul (message du 22 avril 14h57)

Contrat de travail philosophique? Ai-je parlé de ça? Bien entendu non. Les universités s'y entendent pour donner aux professeurs un contrat qui les oblige à quelques heures d'enseignement et qui permet à l'intéressé de poursuivre en toute quiétude ses recherches, c'est un système qui est bien rodé, ça marche comme ça depuis plusieurs siècles.
Je n'ai bien entendu aucun mépris pour les postiers, ciel, quelle idée! Aucun mépris de ma part mais je réserve mes larmes à d'autres, les postiers bénéficient d'un statut qui les met à l'abri du licenciement, tout le monde ne peut pas en dire autant, le Ministre est obligé de parler de "mobilité géographique" et de "changement de métier". Ils ne sont quand même pas les damnés de la Terre. L'ajustement des emplois aux besoins se fait lentement par un moindre remplacement des partants et je ne vois pas ce qu'il y a à redire même si les syndicats ne sont pas d'accord. On ne va quand même pas recruter du personnel si on n'en a pas l'utilité.
Je me souviens avoir répondu à des messages qui m'ont été adressés et qui ont suscité un échange fort riche et ne me souviens pas en avoir en avoir laissé un en souffrance. Tu peux toujours le remettre.
Beaucoup de questions posées par moi sont restées sans réponse, je n'aurais pas de mal à les retrouver. Par exemple comment peut-on dire que la cathédrale Notre-Dame de Paris serait un "coffre-fort du réel", (étrange formule en vérité) puisque de ce monument loin de retenir quelque chose fait rayonner sa splendeur depuis sa construction jusqu'au jour où elle tombera en gravats?
A ces nombreuses question, j'en rajoute une, et pas des moindres: qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, le travail est condamné????????????????????????????????
??????????????????????????????????????????????
Je crois que l'équipée actuelle des américains en Irak ne correspond pas aux tendances profondes des Etats-Unis et qu'elle ne fera pas long feu, ce dont l'actualité nous donne pas mal de signes. L'impérialisme tel que l'Amérique le pratique traditionnellement est plus subtil et s'apparente à celui de Gènes et de Venise, il est basé sur des jeux de clientélisme et d'influence dans tous les domaines.
Il y a beaucoup de signes d'une réelle supériorité, je dirais d'une remarquable efficacité des institutions de recherche américaines dans les différents domaines et il faudrait être fou pour ne pas en tenir compte. Un signe parmi d'autres: les américains raflent tous les prix Nobel scientifiques et c'est d'autant plus remarquable que le jury de ce prix est composé d'européens, qui serait bien content de récompenser de temps en temps des équipes européennes. Il y a des foules d'autres signes, je les ai déjà évoqués et ne demande pas mieux que d'y revenir. Ce qui nous pose de vrais problèmes, c'est la fuite des cerveaux et une émission de l'université de tous les savoirs a bien montré que le phénomène est d'autant plus redoutable qu'il est cumulatif et auto-entretenu. Plus il y a de chercheurs éminents dans un lieu, plus les autres seront tentés d'y aller.
Je ne vois pas pourquoi on devrait laisser tomber en ruines le château de Versailles, étrange idée en vérité puisque quand on tente de le visiter à la belle saison, il y tant de monde qu'il faut faire des heures de queue pour y entrer et qu'il est le monument le plus admirable de l'art français de son époque et aussi un des meilleurs atouts de notre tourisme.
et coetera et coetera







 
lionel

24/04/2004
12:54
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

J'aime le choc poétique de cette expression "des cathédrales qui ne sont que les coffre-forts du réel". Il ne faut pas non plus en grossir l'importance! En proposant une explication arbitraire du monde, par définition toute religion confisque le réel puisque selon d'autres visions (religion concurrente, atheisme, scientisme,...) le réel est autre. Si je considere que Dieu vit au fond des mers, toute cathedrale gothique tournée à l'assaut du ciel me paraitra une plaisanterie!

A titre personnel je suis neanmoins un grand admirateur des cathedrales et de tout leur contexte (foi de l'époque, défis techniques, défi au temps, etc.)

Sur la "modernisation" de la poste, prélude à sa privatisation en 2009 voir :
http://www.menteur.com/chronik/030225.html
http://www.monde-diplomatique.fr/2002/10/BALBASTRE/17029
(pour les parisiens, disparition planifiée de la 2ème tounée du facteur)

Pour la fin du travail, je suppose que Paul fait reference aux diverses réflexions philosophiques (utopies?) existantes sur la redistribution de la productivité, comme le projet de "revenu universel". Est-ce que l'occident va continuer de multiplier par 100 sa productivité sans en faire profiter les travailleurs concernés?

PS : j'espere que personne ne viendra clore la reflexion par des remarques simplistes du genre utopie = goulag.
 
Henry Faÿ

24/04/2004
20:53
pour Lionel

C'est gentil de répondre pour à la place de, qui pourrait le faire lui même, d'ailleurs qui le fera ou bien qui ne le fera pas, je ne sais pas, de toutes façons ce n'est pas très grave, je n'en fais pas une histoire.
Je dois passer pour un drôle de type avec mes exigences de précision, de clarté et de prétention que les mots soient utilisés à bon escient et dans leur sens courant.



 
Henry Faÿ

24/04/2004
20:54
erratum

à la place de Paul, natürlich
 
plumeau

24/04/2004
21:09
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

fuite des cerveaux, dis tu? donc celui qui pense et a le cerveau bien fait comprend vite ou se situe son interêt.
Pronfonde diferrence entre bosser pour la gloire et le pain sec, au deumerant sans grande qualités, et traviller pour ceux qui en donnent les moyens.
"eclatez vous, nous vous donnerons les moyens de vous eclatez" tel fut le discours d'un embaucheur, c'est sur que contre les mediocres et les mauvais ce genre de discours choque, alors ils se rabattent sur la rente etatique.
 
Henry Faÿ

25/04/2004
08:03
la médiocrité nous cerne

C'est vrai, nous sommes cernés par la médiocrité; c'est un peu dur et sans doute outrecuidant de parler de médiocrité pour des gens qui ont des parcours assez extraordinaires mais cette médiocrité peut aussi être secrétée par des institutions inadaptées ce dont il serait temps de s'inquiéter. "Au coeur du déclin de la science, les syndicats de chercheurs fonctionnaires", c'est ainsi qu'Olivier Postel Vinay résume le malaise dans un article paru dans le Monde qui reprend les conclusions de deux experts de gauche qui prônent des réformes importantes avec notamment l'autonomie des universités. J'ai appris récemment qu'au CNRS les évaluateurs étaient en fait désignés par les évalués et que les évaluations internationales étaient interdites ce qui est vraiment un comble!

 
Guy Dufau

25/04/2004
12:03
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Il y a des citoyens,dans notre douce France,qui doivent parcourir une vingtaine de kilomètres pour mettre de l'essence dans leur véhicule,tout est chamboulé par l'implantation des grandes surfaces,y compris le paysage qui est devenu plus laid,et la suppression du monopole de la Poste accélère cette néfaste évolution : comment La Poste mis en concurrence pourra-t-elle maintenir ses bureaux rureaux.Nos bons apôtres, hypocritement,argumentent,et se défilent,mais le mal est fait,et la situation de plus en plus dégradée,toujours subissant la dictature de la "loi du marché".
 
paul kobisch

26/04/2004
10:51
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Décidément, tant pis pour ma fatigue, mais il me faut répondre à Henry qui me poursuit de sa curiosité véhémente. Bon, à propos du coffre-fort du réel, je comprends que ce ne soit pas facile à saisir du premier coup sauf en poète comme le fait Lionel. La cathédrale est le lieu, le topos où l'homme a choisi, lors de son établissement dans la Cité, de déposer son souci ontologique, c'est à dire sa conception de la Physis, de la nature. C'est pourquoi je dis qu'il a transformé ses temples en banques de données (ce qui était d'ailleurs le cas à Babylone)et en banque tout court, je vous renvoie à l'Evangile. Mais ce faisant, il a dépouillé la Nature (la physis) elle-même de son contenu, d'où l'idée sotte et grenue de considérer la nature comme "sauvage" alors qu'elle n'est que mutilée (voir les philosophies navajos entre-autre), mutilée parce qu'on lui a retiré son sens, c'est à dire son identité profonde avec l'être-vivant conscient homme. D'où un long cheminement de redécouverte "scientifique" qui passe par l'installation du royaume de l'objectalité et de la subjectité, scission que veut sauver la dialectique et Fin de l'Histoire.
Quant au jugement sur le travail : il faut lire travail aliéné, bien évidemment, à condition de reconnaître le concept et l'ethymologie tripalium (torture). Le chasseur-cueilleur travaille-t-il ou ne travaille-t-il pas ? S'il est seul à capitaliser son gibier et ses cueillettes et s'il ne verse aucun impôt lié à une souveraineté, il ne travaille pas, il vit dans une relation poétique et aventurière avec la nature. Et non pas dans une traque du besoin et des conditions, idées toutes liées à la notion de souveraineté de même que celle d'hostilité naturelle (Hobbes qui met lui aussi la charrue devant les boeufs, partant du modèle anglais pour expliquer le modèle originaire..)
Ca ira pour aujourd'hui ?
salut
Paul kobisch
 
Henry Faÿ

26/04/2004
18:14
les cathédrales sont ouvertes à tous

Je suis heureux de lire que les cathédrales sont les topos où l'homme a choisi de déposer son souci ontologique; cette formule métaphorique me parle.
Pour ce qui est de l'expression "coffre-fort", la métaphore ne me paraît pas heureuse car je vois une grande différence entre la cathédrale et le temple oriental, qu'il soit sumérien, babylonien, égyptien ou hébraïque: la cathédrale est ouverte et pédagogique, le livre pour les analphabètes selon la formule bien connue; elle ne peut donc être comparée à un coffre-fort alors que l'expression peut qualifier les temples orientaux qui sont fermés aux fidèles seulement ouverts au clergé qui y accumulent des trésors et qui architecturalement se présentent comme des forteresses qui n'offrent rien à l'extérieur et dont la structure s'ordonne autour de salles et de cours intérieures que le public n'aura aucune chance de pénétrer. Le Saint des Saints du Temple de Salomon était ouvert au seul Grand Prêtre une seule fois par an.
Pour ce qui est du réel, que le réel soit contenu, porté, exprimé par les cathédrales, je l'admets volontiers car j'accepte l'idée qu'il y a un rapport entre le réel et le beau; (arrêtez-moi, si je suis en plein cafouillage) même s'il n'apparaît pas que ce qu'expriment ces deux termes soit du même ordre.



 
Henry Faÿ

26/04/2004
18:25
Ce que la cathédrale ne me dit pas

Si je mets un cierge à Notre-Dame, ça ne m'enlèvera jamais l'idée que je pourrais un jour rencontrer la fée Viviane dans la forêt de Brocéliande. C'est d'ailleurs ce qu'avec subtilité dit tout en disant le contraire le livret de Tannhäuser. Si vous trouvez que je ne suis pas clair, dites le moi.

 
kamarade

26/04/2004
18:35
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Il y a des citoyens,dans notre douce France,qui doivent subir une vingtaine de profs pour mettre de l'essence dans leur intelligence,tout est chamboulé par l'implantation des politiques au seins de l'educ nat,y compris le paysage qui est devenu plus laid,et la suppression des encartés de l'educ nat déccélèrerai cette néfaste évolution : comment l'educ nat mise en concurrence pourra-t-elle maintenir un niveuax d'education suffisant ainsi qu'une obligation de résultat.Nos bons apôtres, hypocritement,argumentent,et se défilent,mais le mal est fait,et la situation de plus en plus dégradée,toujours subissant la dictature de la "loi syndicale".

 
dom

26/04/2004
18:38
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Henry, stp, racaonte moi une cathédrale ouvre un fil, même si tu veux.

 
Camille

26/04/2004
19:37
re : L'INFORMATION A FRANCE CULTURE

Dans "Les matins" d'aujourd'hui Jacques Derrida a parlé d'un "Brusselstribunal". Voici le lien:
http://www.brusselstribunal.org/
 
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