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laurent nadot

16/04/2004
00:18
Pierre-André Taguieff au micro d'Ali Baddou

Emission "les Matins". Jeudi 15 avril : Ali Baddou reçoit Pierre-André Taguieff.
Compte-rendu d'écoute de la première partie de l'entretien, consacrée au populisme (7h40 – 8h00).
Ce compte-rendu, étant augmenté de quelques éléments puisés chez Guy Hermet, et dans le livre collectif "la Tentation populiste au coeur de l'Europe" (La Découverte - 2003), n'engage bien sur que le rédacteur, c'est à dire moi-même.

L'invité, Pierre André Taguieff, étudie le populisme en France et en Europe depuis 1983. Dans le monde universitaire et scientifique, il est l'un des quelques auteurs faisant autorité sur la question, à l'instar de Guy Hermet, qu'il cite d'ailleurs dans l'entretien de ce matin, et auquel j'emprunte quelques éléments (très peu) pour clarifier le propos de Taguieff.

Pierre-André Taguieff remet en question des idées reçues : la partie la plus innovante de sa contribution (d'aujourd'hui) porte sur l'évolution de la notion de populisme, forme de protestation politique qu'on ne peut plus limiter à un camp ni à une classe. L'expression populiste est maintenant à la fois inter-classes, et transversale, c'est-à-dire qu'elle se situe non plus seulement à droite, mais aussi à gauche. Si l'on parle "d'expression populiste" et non pas seulement de vote, c'est parce que le populisme étant une forme de refus de la représentation démocratique, il s'exprime aussi par d'autres moyens : à droite la violence et les attentats, à gauche les organisations politiques militantes (ceci est illustré par tout le mouvement altermondialiste, et par la Confédération paysanne dont par indulgence je ne stigmatise pas ici les violences pourtant avérées et ayant valu condamnation à certains leaders), et pour les deux camps défilés, manifestations, etc. Taguieff souligne le paradoxe que constitue le vote et la tentative d'insertion dans la vie politique officielle, pour ces mouvements qui contestent la représentation politique.

Dans l'émission de ce matin, on apprend que le populisme originel est de type agrarien : l'éditorialiste Baudoin Bollard, approuvé par Taguieff, cite les mouvements fondateurs paysans à la fin du XIXème siècle, aux Etats-Unis (People's party) et en Russie (mouvement Narodnicki, qui finira en terrorisme), qui trouvent leur pendant dans l'actuelle Confédération paysanne de José Bové.

On lit aisément dans le propos de Taguieff une parenté entre les intolérances de droite et de gauche. On connaît bien celle de droite : personne ne conteste le danger populiste du FN, ni son pouvoir de nuisance dans la vie politique, aussi n'est-ce pas ici le sujet. En revanche, il faut maintenant attirer l'attention sur le populisme de gauche. Comme son pendant de droite, il trouve sa source dans une perte de repères et une inquiétude quant à l'évolution économique et à l'intégrité culturelle. A l'extrême droite comme à gauche, le populisme sécrète une démagogie basée sur la haine des riches, sur la résistance aux réformes, sur le chauvinisme de l'état-providence, sur la lutte pour le maintien des avantages acquis. Les deux branches du mouvements sont à visée d'exclusion et désignent des boucs émissaires : au racisme anti-immigration de l'extrême droite répondent la xénophobie anti-américaine du populisme de gauche (j'y ajouterai l'anticléricalisme classique de l'extrême gauche, très présent sur DDFC). Dans les deux cas la conviction est forte : les tenants des deux ailes du populisme sont nourries par la certitude d'œuvrer pour le bien de la société.

Aspect économique de la question : le populisme est un opportunisme. Il existe sous forme libérale et aussi sous forme antilibérale. Mais si l'on constate l'existence d'un libéralisme non populiste et solidement démocratique, on cherche en vain un mouvement anti-mondialisation qui ne flatte pas la fibre populiste. C'est que le populisme, qu'il soit de droite ou de gauche, est une protestation contre l'ouverture économique. A l'instar du fascisme, le populisme, dans sa stratégie d'accès au pouvoir, s'appuie sur la peur : peur du changement politique, économique, culturel.

Résumé :
- le populisme de droite a son pendant à gauche
- les mécanismes psychologiques mis en œuvre par le second sont : l'exploitation de l'inquiétude et de la peur, l'exacerbation du refus du changement et des réformes, la désignation de fautifs (moyen connu pour avoir été et largement utilisé par les fascisme et le nazisme : ici ce sont le capitalisme, l'église, l'élite politique, l'oligarchie financières, les USA), l'exacerbation démagogique de la haine contre les riches, la défense misérabiliste et l'idéalisation d'un collège de victimes apparemment défendues, en fait instrumentalisées.
- l'aspect politique en est la contestation de la démocratie et de l'élite politique, ainsi que le refus de l'ouverture des frontières.
- l'aspect économique en est le refus des réformes, de l'ouverture commerciale.
- la lutte contre la mondialisation, déjà présente à l'extrême droite, est au cœur du phénomène, ce qui explique que le mouvement antimondialiste (rebaptisé altermondialiste) est le vecteur du populisme de gauche.

Voila le bilan. Les deux ailes du mouvement oeuvrent évidemment pour le bien commun.

Contrairement à ce qui a été écrit dans un fil de DDFC (on comprend maintenant pourquoi), Pierre André Taguieff a peut-être certains défauts, mais pas celui de manquer de clarté. Parmi les vecteurs de cette idéologie populiste, sorte de fascisme de gauche qui est le pendant du fascisme de droite, on trouve le discours militant qui est développé sur le forum DDFC, où il s'impose dans une majorité des fils de discussion, détournant couramment le propos initial.

Signalons ici la considérable énergie personnelle que sont capables de déployer les forces de la protestation, dans une attitude prédatrice et sans respect de la parole d'autrui, qui leur permet d'occuper majoritairement bien des terrains de débat. Il n'y a pas que dans des débats grand public que l'on peut constater cela : on trouvera autre exemple de cette domination quantitative du discours militant, en rapportant des propos de Greimas qui correspondent exactement à ce que je constate un peu partout depuis plusieurs années. Dans un entretien avec Francesca Piolot en 1988 (in "Mémorables", diffusée sur France Culture ces jours-ci) le linguiste Greimas explique comment dans les années qui suivirent mai 68, les militants avaient envahi l'EHESS et ses cours, et en monopolisant la parole l'empêchèrent jusqu'en 1971 de faire son enseignement, lequel était d'ailleurs de nature scientifique (linguistique) et nullement politique.

L'observateur pourra constater que de la même façon, ces attitudes et propos se sont infiltrés de façon prédatrice et non régulée sur DDFC, forum qui était initialement destiné à commenter des programmes radio.

Pour ma part, je déclare vouloir me connecter sur DDFC pour y dialoguer avec des auditeurs de France Culture qui y viennent pour réfléchir et mettre en œuvre leur esprit critique sur les émissions produites par la station, à fins d'entretenir des débats dans un souci d'objectivité. Ce que je continuerai à faire, dans un esprit de résistance aux pressions de l'intimidation, de la culpabilisation, et de l'intolérance.

Le mystère maintenant, n'est pas de comprendre pourquoi l'idéologie de gauche semble capable de développer un courant pré-fasciste, mais plutôt comment la pulsion d'intolérance parvient à prendre le masque des valeurs humanistes.

Laurent Nadot
 
laurent nadot

16/04/2004
02:48
Addendum sur le militantisme prédateur

Tout en écoutant les chemins de la Musique, émission pacifiste aux effets apaisants (arf'), je me relis et j'apporte un complément : cette énergie personnelle par laquelle les militants (des plus softs au plus enragés), envahissent l'espace du débat au détriment du respect de la parole d'autrui et donc de la démocratie, je me souviens en effet de l'avoir brocardée en reprenant l'image utilisée par le Dr O'Grady dans "Les silences du Colonel Bramble".

Ca n'avait pas eu l'heure de plaire à Lionel. Qu'eut-ce été alors, si j'avais dit le fond de ma pensée, à savoir que cette envahissante prédation de l'espace de parole n'est rien de moins qu'une pathologie, et que je m'interroge toujours pour savoir si c'est de la pathologie sociale ou de la pathologie mentale. Qu'en eut alors pensé Lionel, toujours prêt à déformer les paroles de l'adversaire, lui si prompt à la diabolisation et à la culpabilisation...

LN

 
lionel

16/04/2004
09:12
re : Pierre-André Taguieff au micro d'Ali Baddou

L'idéal de Pierre-André Taguieff et de Laurent, c'est un peuple qui se laisse dépouiller par des crapules sans protester et en disant merci. Réprimander les couches populaires et toujours épargner les puissants, voila un bel idéal de lèche cul. La légion d'honneur n'est pas loin...

Taper sur la Confédération paysanne sans jamais dire un mot des crapuleries de la FNSEA voici l'objectivité scientifique de nos 2 petits marquis pensants.

Ajoutons à cela une ignorance crasse de la réalité complexe de l'électorat de gauche. Les bulletins de vote démocratiquement déposés il y a 10 jours et dont le gouvernement a la ferme intention de ne tenir aucun compte, ça vous dit qq chose???
 
prof

16/04/2004
09:32
re : Pierre-André Taguieff au micro d'Ali Baddou

le populisme de gauche est une réalité banale du paysage politique (il y a 30 ans on appelait ça PCF). par contre le rebaptiser "fascisme de gauche" c'est du miltantisme assez nauséabond.
sur internet on a coutume de dire qu'une discussion est close lorsqu'on a traité son interlocuteur de fasciste (théorie du point godwin)

 
Guy Dufau

16/04/2004
11:04
re : Pierre-André Taguieff au micro d'Ali Baddou

Depuis longtemps,voilà un texte de Laurent,non pollué d'injure,il est 0 heure 18,le 16 avril.
Patatras,deux heures et demie plus tard,sa rage est revenue,il s'interroge:Lionel est-il atteint de pathologie sociale ou de pathologie mentale?
C'est une rechute.
Si Laurent,arrive à intervenir sans la bave aux lèvres,je tiendrais compte de ses interventions,sinon je continuerai à l'ignorer.Comme son intervention du 16-04 à 0h18 est correxte,j'y répondrai.
 
laurent nadot

16/04/2004
13:29
Ce fil est révélateur

Guy tu te trompes, le texte de minuit est très insultant, tu montres une fois de plus que tu ne sais pas lire. Quant à tes réponses je n'en ai nul besoin, donc essaye aussi de lire des insultes même quand je n'en mets pas sitiplit.

Lionel une fois de plus tu maquilles ce que tu lis, ça doit être un tic : pas plus que Carla et moi ne "chérissons" la guerre (ce qui revient pourtant dans tes attaques, c'est l'exemple-même de ton "style" de "dialogue"), pas plus nous ne pensons qu'il ne faut pas réagir aux opressions, et pas plus je n'assimile la totalité du vote de gauche au populisme. ce dont tu m'accuses pourtant. Ca n'est pas la première fois que tu es pris en flagrant délit d'amalgame, mais là au moins c'est vraiment net... On voit maintenant ce que valent tes lignes. A ce titre je te rappelle que tu n'as toujours pas justifié tes aberrantes théories économiques en fil "La vie comme elle va", tu comptes attendre la fin du millénaire pour te rétracter ?

J'aime bien la théorie du point Godwin, aussi faudrait-il créer un équivalent "sur internet et ailleurs, on dira qu'un espace de débat est mort quand il est investi par le militantisme politique". Ergo DDFC est mort, désertifié. On devait y parler culture, on s'écharpe sur la politique, parce que des Lionel et des Du Faux n'ont pas assez de culture pour voir qu'ils ne connaissent rien à la politique, qu'ils confondent avec le catéchisme de la langue de bois. Donc on s'y étripe de façon soutenue. Et comme l'étripage est du pur figuré, il n'y a pas de morts, donc on ne manquera pas de combattants, alors le combat ne cessera pas, croyez moi...

LN
Résistant à la langue de bois
 
laurent nadot

16/04/2004
13:47
réponse à prof

La seule réponse sensée est donc celle de prof : en effet, traiter ses interlocuteurs de fasciste ne va pas dans le sens du dialogue. Je ne cherche d'ailleurs pas le dialogue avec ceux qui pratiquent l'amalgame et déforment systématiquement les propos de l'autre. Mais enfin il n'y a pas qu'eux ici, car ils n'ont pas encore réussi à faire fuir tout le monde (notamment moi ils ne sont pas prêts de me faire fuir car je n'ai pas le frileux narcissisme de MB, huh).

Pour ce qui est du PCF, je ne crois pas qu'il puisse coincider avec le concept de populisme de gauche. Parce que le populisme est marqué par une baisse de confiance dans la représentation démocratique, et que le PCF semble avoir au contraire bien souhaité jouer le jeu démocratique, à la différence du modèle de l'est (dont lionel et guy sont des tirages un peu ratés ? huh, non je blague, ça c'est juste un numéro d'imitation de lionel, vu sa carence en matière d'humour il faut bien l'aider un peu...).

Que donne le transfert d'électorat consécutif à la déchéance du PCF ? Une part pour le FN, une part pour l'abstention, une part pour l'altermondialisme et les verts, une part pour les partis à vocation de gouvernement. Tout là-dedans ne ressortit certes pas au populisme. Alors pourquoi réduire à "PCF", concept bien connu, le concept utile de "populisme de gauche", qui décrit assez bien les aberrations et le terrorisme de toute une population, dont nous avons quelques exemples sur DDFC ? Je maintiendrai donc aussi bien l'usage de l'expression, que la réflexion sur la réalité considérée, d'autant plus que le bocal de DDFC comporte deux agités qui se prêtent assez bien à l'expérimentation, héhéhé...

Le concept étant utile, il vivra assez bien. Une fois posés les constats de Taguieff, une fois souligné le danger que représente l'aile gauche du populisme pour la qualité démocratique des débats et de la vie dans tout lieu public, (donc tout-à-fait comparable à l'aile droite) il reste la question qui cloture ma contrib de minuit. En application de la remarque de prof, je crois préférable de la réécrire dans le sens du dialogue, et donc de l'expurger de la diabolisante étiquette "pré-fasciste". Je pose donc de nouveau ici la seule question qui compte :

"Le mystère maintenant, n'est pas de comprendre pourquoi l'idéologie de gauche semble capable de développer un courant d'intolérance, mais plutôt comment la pulsion d'intolérance parvient à prendre le masque des valeurs humanistes."

Laurent Nadot
 
Guy Dufau

16/04/2004
14:26
re : Pierre-André Taguieff au micro d'Ali Baddou

La partie la plus innovante de la pensée de Pierre André Tagueiff c'est de dire que le populisme est à droite et à gauche,à droite par la violence et les attentats,à gauche par les altermondialistes et la Confédération paysanne et pour les deux camps défilés et manifestations.
C'est peut-être innovant,c'est même sûrement innovant,mais ce n'est pas très clair.
Si j'ai écrit sur un autre fil (pourquoi Laurent a changé de fil)que Pierre André Taguieff est abscons,c'est que j'ai un gros livre-708 pages- de P.A.G. dont le titre "les fins de l'antiracisme,déjà,peut se lire de deux façons :les buts de l'antiracisme ou les agonies de l'antiracisme.
Dans ce livre,il semble-je dis il semble car je ne suis pas "rentré dedans"- que Pierre André Taguieff veuille prouver que l'antiracisme peut créer le racisme et que l'antiracisme est assimilé à du populisme
En tout cas,cet antiracisme,"nouvel opium" des intellectuels,"point d'honneur" du show-biz,autour de la lutte contre l'exclusion et de la compassion médiatique,il s'est forgé un consensus négatif.
Il est abscons,Pierre André Taguieff,mais pas totalement,car mettre dans le sac du populisme, des altermondialistes,des antiracistes et la Confédération paysanne,c'est faire preuve d'une solide culture réactionnaire.
 
carla

16/04/2004
18:32
re : Pierre-André Taguieff : très clair

C'est curieux en effet cette incapacité à nommer les choses par leur nom. André Taguieff est extrêmement clair. Je ne vois pas quiconque être capable de démontrer le contraire.

En revanche, certains peuvent ne pas être d'accord avec ses analyses et ses conclusions. Normal. Mais c'est autre chose. Et cela n'autorise pas, en toute rigueur, de le taxer de confus, parce qu'on n'est pas d'accord. C'est là, qu'elle est la confusion, précisément, qui produit un blocage, une impossibilité d'échanger.

Et, de mettre sur le compte d'un style soi-disant "confus" ce qui est désaccord empe^che qu'on puisse discuter les idées de Taguieff, ce qui est dommage, et permet de ne pas donner de raisons de son désaccord.

Enfin, une chose : populisme c'est un concept précis, classiquement utilisé (à partir, en effet, de ce mouvement agrarien russe, qui en donne la première forme) pour désigner un type de politique et de discours. C'est une définition, classique. Là-dessus il n'y a aucune confusion. Le travail commence lorsqu'il s'agit de savoir à quoi elle s'applique.

La question ce sont les analyses de Taguieff et savoir ce qu'elles valent, si elles aident à penser ou non, si elles sont pertinentes ou pas.

Je trouve vain d'aller chercher dans les coins pour tenter de convaincre que Taguieff ne sait pas ce qu'il dit ou dit (à peu près) n'importe quoi (puisque soi-disant confus) et d'ergoter sur la définition , classique qui n'est guère contestable, pour passer à côté des analyses de celui qui est venu présenter son travail.


Voilà pourquoi il est si difficile d'échanger quelques idées dans ce (genre de) forum.
Comme si on ne parlait pas la même langue.


Et puis, dans la série des confusions, il importerait , je crois, de distinguer l'humour des invectives adressées aux autres. J'espère que tout le monde a compris que les francs débordements de Laurent Nadot , dont il ne cherche pas à cacher le style délibéremment dans l'excès, sont faits pour rire et déconner. Il ne s'en cache pas qu'il déconne, me semble-t-il. Et détendre l'atmosphère, est une entreprise de salubrité publique : le rire est excellent pour la santé... donc pour la pensée. Personnellement il me fait souvent bien rigoler. C'est peut-être le principal charme de la lecture , ici, finalement. A défaut d'échanges possibles, car il y a trop de rigidités et d'a priori, aun moins on rigole bien. Au moins moi.

C'est déjà ça.

Les invectives à l'égard des autres, on pourrait s'en passer.

Par ailleurs pas d'accord avec Laurent Nadot c'est pas la politique le problème, c'est la manière d'en traiter. La politique, d'une certaine manière elle se retrouve dans presque tous les sujets. Comment l'éviter ? Non, c'est le côté "j'ai-déjà-décidé-et-je-ne-supporte-pas -l'idée-de-changer-d'idées"
et ce que je disais + haut : trop d'a priori, trop de questions qui ne font pas questions, de sujets déjà décidés à l'avance, une certaine rigidité par excès de certitude, qui empêchent les échanges d'idées.

Mais au moins l'esprit, le rire, et la déconnante, ça passe.

Les échanges d'idées ? Franchement je ne sais pas. J'ai essayé. Le bide.

Parce que si on me dit en substance que Hegel est un con, car j'ai osé suggéré qu'il prend au sérieux la question de la guerre, qu'est-ce que je fais ? Je vais pleurer ?
La guerre, non seulement n'est pas absente de l'histoire, mais elle produit quelque chose de nouveau, par exemple une recomposition politique. Elle n'est pas pure destruction en somme, elle est porteuse de nouveau (après faut voir au cas par cas, bien sûr)
Parce que , comme le disait Klausewitz "la guerre est la poursuite de la politique par d'autres moyens" . ça veut dire qu'elle est politique de part en part, qu'elle fait partie de la politique, qu'elle en est un des moyens. Un moyen non ordinaire, certes, mais d'être extraordinaire ne lui enlève pas son caractère de politique. la politique ayant affaire au règlement des rapports de force, la guerre introduit des recompositions des forces, de manière violente, car autrement ça n'eût aps été possible.

On l'a bien vu avec Saddam Hussein : parce que vous ne croyez pas qu'avant de se décider à faire la guerre , la pire des solutions, vous croyez que les américains ils avaient pas essayé tous les moyens possibles pour faire que Hussein accepte de s'en aller ? Ah, mais oui c'est vrai, j'oubliais, les américaisn sont cons ! (et les français beaucoup plus malins) et Adler aussi s'il spécule sur les chances de faire partir Saddam en économisant cette guerre, il est con . C'est vrai, j'avais oublié !

Bon, je vais me coucher désespérée ?

ou j'attends la prochaine occasion pour reparler du très intéressant travail de Taguieff ?

smiley 33


 
Daniel

16/04/2004
19:40
re : Pierre-André Taguieff au micro d'Ali Baddou

Carla a écrit :
"J'espère que tout le monde a compris que les francs débordements de Laurent Nadot , dont il ne cherche pas à cacher le style délibéremment dans l'excès, sont faits pour rire et déconner. Il ne s'en cache pas qu'il déconne, me semble-t-il."

Laurent a clairement exposé son projet de barrage (démolition écrirons certains). L'humour est pour lui un moyen, qu'il déploit on l'a noté avec un style certain. Rire et déconner est un moyen pour lui. Je n'invente rien, c'est lui-même qui l'écrit. Jeu : trouver le fil et le message.


Pour revenir au sujet du fil, il me semble que Taguieff fait (en me basant sur le rapport de LN) exactement ce que LN a brocardé dans un autre fil (encore une fois je ne sais plus où), à savoir une simplification excessive.
Le modèle décrit ci-dessus, c'est du prêt-à-penser, ce sont des catégories trop limpides, trop manichéennes pour être crédibles. La ligne continue droite-gauche qui est en fait un cercle où les extrêmes se rejoignent ? Il me faut autre chose pour le déjeuner.

 
Daniel

16/04/2004
19:57
re : Pierre-André Taguieff au micro d'Ali Baddou

A partir de tout de suite, je me relis avant d'envoyer des messages remplis de fautes de français.

 
laurent nadot

16/04/2004
22:11
Yé né souis pas d'accord

yé né souis pas d'accord avec ce jugement sur Taguieff :

1) dans un premier temps, l'analyse de l'extrême-droite n'avait rien de simple, car il fallait la débarasser d'un certain nombre de clichés et de simplifications, ce qui n'est vraiment pas facile quand l'objet à analyser est aussi caricatural, en outre aussi peu sympathique. Seulement voila, en 20 ans, l'extrême-droite française a muté plusieurs fois, et le leader, en bon démagogue-caméléon politique, homme apte aux larges ratissages, a fait évoluer son mouvement et son délire. Exeunt la nostalgie militariste et le racisme primaire basal (remplacé par un racisme identitaire-différentialiste). Le travail de Taguieff était tout sauf simple.

2) dans un second temps, ayant débouché sur une notion claire, le populisme, il n'était pas non plus si simple d'en isoler l'aile gauche. Et cela a été fait à mon avis d'autant plus brillamment, que Taguieff, je le parierai, a éprouvé une certaine sympathie pour l'altermondialisme, dont il rste probablement des traces, car si on excepte la prédation de l'espace de parole (qui est typique de beaucoup de militantismes, lesquels on le sait... cf O'grady etc etc), le populisme de gauche est tout de même moins odieux que celui de droite.

Donc la simplification, désolé mais non.
Il y a au contraire un évident exploit intellectuel.
Si quelque chose a été simplifié, ce ne peut être que mon compte-rendu, la thèse n'ayant pu au passage que souffrir, du fait de l'émission de radio de 20 minutes seulement, dans le cadre post-culturocide. Je gage qu'avec un "Culture-Matin" dans les esgourdes, j'eusse pu vous fournir quelque chose de plus élaboré.

===========================================
yé né souis pas non plous d'accord avec le jugement porté sur mon propre projet : je suis attaché aux discussions sur la culture et la radio. comme elles sont ici sabotées, je descend dans l'arène pour affronter Guy-falsification man-Dufau et Lionel, sur leur propre terrain : la discussion de bistrot. Mais avec mes armes à moi, càd le peu de connaissance dont je dispose, mes faibles capacité de réflexion et de verbalisation, et pour compenser, un art médiocre du second degré, merci de l'avoir remarqué.

laurent

 
Guy Dufau

18/04/2004
15:04
re : Pierre-André Taguieff au micro d'Ali Baddou

Si Pierre André Taguieff est clair,nous dit carla,qu'elle fasse un petit topo de ses idées.
Moi,avec des réserves-j'ai dit mon incapacité à lire entièrement son pavé de 700pages,j'ai bessayé,si je me suis trompé que carla le démontre,au lieu de toujours se borner à dire que je déforme.Pour fixer un peu les idées,j'indique les titres des 14 chapitres de "les fins de l'anti racisme par P.A.Taguieff:
Première partie.
Visions du racisme et productions d'antiracismes
I-"Racismes":usages et mésusages.Apartir de Lévi-Strauss
II-Des racismes aux antiracismes.Questions de méthode
III-Racismes et antiracismes:un modèle d'intelligibilité
IV-Hantise du métissage,origine du racismeet formation de
l'antiracisme mixophile
V-Les variations de l'antiracisme chrétien
VI-De l'antiracisme aux antiracismes:origines,traditions,
fonctionnements
VII-Aspects de l'argumentation:racismes,antiracismes,
anti-antiracismes
VIII-Comment peut-on être antiraciste?

Deuxième partie
Du combat contre le Mal auxcorruptions de l'idéal
IX-Les métamorphoses idéologiques du racisme et la crise de l'antiracisme
X-"Race":un mot de trop?Antiracisme savant et purification
linguistique
XI- Penser l'avenir radieux:post-racisme et post-
nationalisme
XII-La "lutte contre le racisme et l'antisémitisme"
-Voyage du Mal radical
XIII-La fin du Mal dans l'homme.Gnose et idéologie
XIV-Les dilemmes de l'antiracisme.Diagnostic de crise et
critique réformiste

Nota bene.Tout le monde n'est pas directeur de recherche au CNRS;
 
les 136

19/04/2004
02:47
Manifeste des 136

Dites donc les connectés, là...

Essayez de faire taire un peu ce type, nous avons honte d'avoir défendu des causes nobles pour voir que des incultes pareils déshonorent nos existences en nous citant à tort et à travers sans rien y avoir capté.
Le pire : on vient de recevoir un coup de fil de Taguieff qui chiale à l'idée que Dufau va bientôt saloper toute son oeuvre, on a eu beau le rassurer, lui dire que l'autre ne comprendra pas de sitôt, qu'il en est encore vraisemblablement à chercher le guichet du dépot légal, ça ne prend pas, et P-A-T est désespéré.

Menacez-le, quoi, disons, d'être pendu par les glandes extérieures, et si elles sont vides et ratatinées, alors bah pourquoi pas le fouet ?
Courage !! L'humanité vous le rendra (pas nous).

Dario Fo
Costa Gravas
Jose Luis Sampedro
Jose Saramago
Bertrand Russel
Stéphan Zweig
Henri Curiel
Gandhi
les 121
Albert Londres
Foucault
Bourdieu
Hannad Arendt
Constantin Castoriadis
Antonio Machado
Frederico Garcia Lorca
(liste issue du fil UN JOUR DE GREVE où nous sommes cités sans autorisation)
 
Nazdeb

19/04/2004
10:44
re : Pierre-André Taguieff au micro d'Ali Baddou

J’ai déniché un exemple parlant de populistes de gauche que l’exploitation de la peur et la haine des riches ont transformés en terroristes-nazis-fascistes etc.
Si vous identifiez un des individus visibles sur cette image (dépravés qui plus est, comme vous pourrez le constater), DENONCEZ-LE d’urgence à ces humanistes éclairés et pas du tout démagogues que sont Nicolas Sarkozy ou Donald Rumsfeld (message via Laurent ou Carla qui transmettront).
Scrutez, re-scrutez ces trombines haïes, et imaginez en laissant couler votre larme combien le monde eût été doux et agréable aux honnêtes gens sans les persécutions semées par ces criminels...
http://www.ac-rouen.fr/pedagogie/equipes/lettres/louvre/roma nti/liberte.html


 
Guy Dufau

19/04/2004
11:19
re : Pierre-André Taguieff au micro d'Ali Baddou

Oui,il y en a,à dénoncer,en vérité, il faut tous les dénoncer,surtout ceux qui se cachent à l'arrière plan,sans aucune exception,ce sont des populistes de gauche.
Mais il en manque un:je ne vois pas de paysan de la Confédération paysane
 
carla

19/04/2004
14:12
re : vous énervez pas Nazdeb, populisme c'est un c

populisme, c'est un concept classique de la pensée politique , pour désigner toute politique ou idéologie ou programme qui défend le peuple (la grande masse du peuple, les petits, les pauvres par conséquent )le peuple d'abord et ses aspirations , qu'elles soient ou non légitimes, défendables. Car c'est le point de vue du peuple, synonyme de la masse en l'occurrence, de son seul point de vue, sans égard au peuple politique (l'ensemble des citoyens et l'intérêt commun ) sans égards à la liberté, ou à la démocratie commune.

Il y a dans populisme toujours un élément d'irréalisme, voire d'utopie, qui n'est parfois pas exempt de démagogie, ou en tout cas, qui est toujours menacé par le glissement vers la démagogie. En un mot un élément dangereux. Ce à quoi il faut veiller, pour ne pas systématiquement emboîter le pas à tous les discours populistes. Le point de vue du peuple, sans la liberé, sans la démocratie est toujours dangereux. C'est Poujade qui l'incarne.

Mais il existe un populisme de droite et un populisme de gauche (N.B. ça veut pas dire qu'il est de gauche, mais qu'il use d'un discours de gauche). C'est Peron.


Pour prendre des exemples historiques.


Et rien à voir avec la liberté guidant le peuple évidemment. Lorsque le peuple lutte pour la liberté, il n'est pas, du tout, dans le populisme. En l'occurrence Révolution française, c'est le + mauvais exemple car le peuple là, il est hautement politique, c'est le peuple citoyen, qui lutte pour la citoyenneté et la République.

Aujourd'hui si tel ou tel discours est populiste, cela se discute évidemment. On peut être + ou - d'accord avec Taguieff. Mais son explication dans l'émission était limpide même si le gros pavé vous l'avez trouvé gros pavé indisgeste. Ne comptez pas sur moi pour vous l'expliquer. Pas le temps. Mais ce qu'il a dit à l'émission de Finkie pose, à mon avis, une vraie question, quant à la nécessité de repérer dans certains discours de gauche, du populisme.

Moi, quand je vois Laguillier et la LCR demander transports gratuits pour tous en IdF, je dis , c'est du populisme.

Pour Bové en effet , la question se pose.

Pas besoin d'avoir fait l'ENA & Sciences Po pour comprendre, non ? .



 
Guy Dufau

19/04/2004
15:54
re : Pierre-André Taguieff au micro d'Ali Baddou

"Pour José Bové la question se pose"
C'est le chroniqueur...(j'ai oublié son nom)qui a inclus la Confédération paysanne parmi les populistes et Pierre André Taguieff a approuvé cette chronique et comme lui-même avait déjà traité les altermondialistes de populistes ça fait beaucoup,ça fait même trop.
 
laurent nadot

19/04/2004
17:04
Reçu ça dans ma boite Outlook

Ne manquez pas demain mardi 20 avril à 8h30 une interview décapante : les
35 heures, commentées par François Dupuy, président de l'Ami Public,
interviewé par Henri Lauret sur radio classique 101.1 en région
parisienne.
Pour ne plus recevoir ces informations :
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