Archives 2003-2008 du forum de discussions sur France Culture

Le forum de discussions sur FRANCE CULTURE du site DDFC est fermé mais vous pouvez accéder en lecture aux 35.000 messages d'auditeurs archivés, ainsi qu'aux fameux SMILEYS et DÉCALCOS. Mention légale : les textes, idées et contenus présentés ici n'engagent que leurs auteurs à titre personnel et non le propriétaire du site DDFC.


 La pétition SOS France Culture continue sur le site sosfranceculture.free.fr        Dictionnaire TLF 
 Recherche :
 Dans le fil

Retour à la liste des messages
Danièle Tisse

28/03/2004
20:20
chronique humoristique

Chronos dévorait ses enfants, les chroniqueurs du Moyen-âge amusaient le peuple avec les bons mots du Prince, aujourd'hui on chronique pour établir la vérité, à condition qu'elle ne soit faite que de mouvements d'humeur et de préchi-précha. On engage des chroniqueurs de chaque bord pour qu'un regard contrebalance un autre regard. On ne les recrute ni pour leur compétence, ni pour leur objectivité, mais pour soutenir une tendance. l'un joue le rôle du défenseur des socialistes (l'ex-chroniqueur Dupin), l'autre celui des victimes du totalitarisme, mais peu importe. Si vous êtes engagé pour jouer le rôle de la victime, vous n'avez ni le droit d'être attaquant, ni celui d'être satisfait, encore moins autocritique. On a entendu dans une émission de France Culture une présentatrice expliquer que les homosexuels de banlieue à qui elle donnait la parole étaient aliénés, parce qu'ils ne s'estimaient pas victimes de l'homophobie. Nous ne sommes plus des personnes ayant des savoirs, des sensibilités individuelles, et pourquoi pas étant capables d'inventer des opinions neuves, nous sommes une composante préétablie de la société française. Chacun doit donc bien jouer son rôle de composante sur la grande scène du spectacle de l'actualité.
La vraie question pour les auditeurs de France Culture est: engage-t-on des journalistes qui obéissent à une déontologie et ont des droits garantis à la libre expression ou des propagandistes tenus par un cahier des charges, qui gouverne leur conscience? Si la direction achète, non pas un travail, une prestation, mais une conscience, elle est alors en droit de répudier les consciences qui dévient de leur norme. Une société qui refuse les règles du jeu et l'autorité de la vérité, pour y substituer l'affrontement médiatico-sportif des sentiments identitaires et l'expression des intérêts de chaque groupe social, est une société qui derrière une tolérance de façade, nous enferme chacun dans la caste d'une opinion et nous interdit la responsabilité de notre liberté. Dans l'idéologie droit-de-l'hommiste qui soustend cette vision du monde les êtres humains sont asservis à l'intérêt de leur groupe social, de leur sexe, voire de leur quartier.
Le commentateur est celui qui essaye d'établir comment tel ou tel fait a pu survenir, et comment on peut envisager d'y réagir. Encore faut-il qu'auparavant les faits soient établis. S'il n'y a plus d'autres faits et d'autres vérités que celle des commentaires, plus personne ne peut se placer librement face à eux. Chacun devient le disciple, le sectateur d'une opinion, sans aucune raison de la faire bouger, sans aucun appui sur aucune réalité, même mouvante. Si au lieu d'analyser un fait on fait parler celui qui en est victime, on l'empêche de savoir de quoi et comment. Si l'on remplace l'établissement des faits, leur objectivité (qui est à construire en adoptant un regard non émotionnel), par la chronique des souffrances des victimes, on interdit aux victimes passées et futures de savoir ce qu'elles ont subi et donc de s'en préserver. Mais voulons nous savoir ou préférons nous nous plaindre et gober des analgésiques de la société de la société de consommation?
Les gouvernements de droite et de gauche peuvent gouverner les mains libres, sinon en toute tranquilité, malheureusement pour la démocratie, les Français ne veulent pas faire partie de la société, ils veulent rester dehors à condition d'avoir du pain des jeux et... des médias où ils peuvent à longueur de temps prendre la "parole" pour en réclamer. Préférer son intérêt d'aujourd'hui à la vérité c'est s'interdire de jamais changer son statut de victime, s'interdire tout progrès personnel, garder son droit social à la victimisation. Mais comme le dit Jean-Marie Straub aujourd'hui on ne cherche pas à acquérir des savoir-faire, ce qu'on veut c'est le faire savoir.
 
Henry Faÿ

28/03/2004
20:25
vous avez dit humoristique

Chronique humoristique? Ca ne m'a pas fait hurler de rire.

 
Louise

28/03/2004
20:32
re : chronique humoristique

Bonne soirée, vous devez vous amuser chez vous vous deux !

 
Michel

28/03/2004
22:35
re : chronique humoristique

A propos des chroniqueurs : qu'on les remplace (tous) par les chemins de la connaissance (et ce, pour des raisons culturelles et non politiques !).
 
Henry Faÿ

28/03/2004
22:40
les grands esprits se rencontrent

Juste en même temps j'ai envoyé un message qui va dans ce sens. Les grands esprits se rencontrent.

ad horas octo et tringinta itinera scientiae reponende sunt
 
GOMEZ

28/03/2004
22:49
re : chronique humoristique

Et si on faisait un peu plus de culture, sur France Culture ?
 
Retour à la liste des messages

Page générée en 0.04 seconde(s) par la technique moderne