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Henry Faÿ

29/02/2004
09:11
radio libre la science française va mal, très

A France Culture, ils ont fait un grand effort, il faut le reconnaître pour nous alerter sur la situation désastreuse de la science française. Ils ont consacré à ce sujet l'après-midi entière, cinq heures d'affilée, supprimant au passage les émissions habituelles du samedi après-midi. Un bel effort en vérité.
L'émission était monitorée par Julie Clarini et Dominique Rousset qui s'en sont bien tiré. L'émission a donné la parole à quantité d'intervenants prestigieux, elle a fait le tour d'un certain nombre de problèmes.
Il me serait difficile de faire la synthèse d'un pareil marathon radiophonique d'autant plus que je n'ai aps tout écouté. Je vais donner quelques aperçus, un peu dans le désordre, je vous prie de m'en excuser. Quand j'aurai sous la main quelques écrits, j'y reviendrai et donnerai des précisions.
Le tableau est sombre, sombre, sombre.
La palme du pessimisme est revenue à Alain Touraine qui dit que c'est trop tard, que tout est foutu.
Comment convaincre de jeunes chercheurs de rester dans notre pays si après plus de dix ans d'études on leur propose un salaire qui ne leur permet même pas de trouver un appartement à Paris?
Les chercheurs de l'ex-Union Soviétique qui ont cherché à travailler en France ont dû renoncer: les conditions qui leur ont été proposées étaient trop indignes.
La question du statut des chercheurs, qui est au coeur du problème, a été largement débattue, de manière moins crispée que je ne le craignais. L'idée selon laquelle on pouvait avoir un statut mais jouer sur une certaine polyvalence des fonctions a semblé séduire un certain nombre d'intervenants.
C'est la nation dans son ensemble qui se désintéresse de la science.
Le recours au privé ne fonctionne pas bien en France. Il ne joue qu'un rôle marginal. Les entreprises ont des attentes à court terme alors que les vraies innovations sont les fruits imprévus de la recherche fondamentale.
Les fondations qui se mettent en place sont peut-être une bonne chose mais elle travaillent sur des thèmes (Sida, cancer) alors que les découvertes ne viennent pas de là où on les attend.
Il faudrait renforcer les instituts qui existent et qui ont une bonne visibilité et en créer d'autres.
Il est impossible de réformer la science en restreignant son financement.
Le rôle des universités a été bien souligné. En fait, il semble que la coopération CNRS-Universités soit une réalité et que ça fonctionne bien. Il y a des universitaires qui ne font aucune recherche. Aux Etats-Unis d'Amérique, ce serait impossible.
La grande industrie pharmaceutique ne joue plus son rôle dans la recherche, le relais est pris par des organisations plus modestes. Le centre de Romainville consacré aux maladies infectieuses qui était le lieu d'un savoir-faire incomparable, jadis créé par Roussel-Uclaf repris par Hoechst puis devenu Aventis, a été supprimé d'un trait de plume par une direction. C'est un énorme scendale. Comment le gouvernement a-t-il pu laisser faire ça?
Les multinationales françaises délocalisent leur recherche dans d'autres pays, en particulier dans les grandes universités américaines.
Rien de réjouissant en vérité. Mais jamais dans aucun pays, on n'a vu une pareille mobilisation en faveur de la recherche. Serait-ce une raison d'espérer.

 
Guy Dufau

29/02/2004
10:05
re : radio libre la science française va mal, tr&egr

Oui, tout à fait d'accord,il faudra continuer à s'intéresser à la recherche, de toute façon, l'actualité nous y contiendra
 
Guy D ufau

29/02/2004
11:36
re : radio libre la science française va mal, tr&egr

Amorce d'un état des lieux,
non seulement les financements sont réduits, mais les crédits votés ne sont pas versés. Début décembre 2003 le Centre National de la Recherche Scientifique CNRS attendait encore la moitié des crédits votés en 2002. En outre le CNRS, les grands établissements de recherche comme l'Institut National de la recherche médicale INSERM et l'Institut National de la recherche agronomique sont en situation de quasi-faillite. Le nombre de postes ouverts à l'INSERM sont passés de 95 en 2002 à 30 actuellement prévus en 2004. Compte tenu de l'importance des départs à la retraite ces réductions mettent en danger la poursuite des activités...
 
dom

29/02/2004
11:47
re : radio libre la science française va mal, tr&egr

ils trouvent quoi au cnrs?et a l'inserm?il serait interressant de soumettre une obligation de resultat dans le contrat de travail.
ouhhh la je vais me faire jeter!
ne t'y trompe pas guy je concois l'esprit francais comme brillant, mais tout se paye en se bas monde.
je concois davantage la recherche dans un partenariat privé en contrat avec l'Etat avec obligation d'etat et de progression ainsi que de faisabilité.
chercheur a 35 heures ca me laisse pantois, ou est la passion?

 
lionel

29/02/2004
12:00
re : radio libre la science française va mal, tr&egr

Une piste qui sans doute ne sera pas suivie : un directeur de labo faisait remarquer que si on n'a pas les moyens d'offrir de gros salaires alors il faut offrir à la place la sécurité de l'emploi. Les jeunes chercheurs passionnés ne rêvent pas de fric mais de vie décente. C'est uniquement la précarité, pas le niveau de salaire, qui les pousse à voir ailleurs.
 
lionel

29/02/2004
12:11
re : radio libre la science française va mal, tr&egr

Rappelons que c'est le CERN, donc la recherche européenne, qui a inventé (sans obligation de resultat) le world wide web en 1990 http://public.web.cern.ch/public/about/aboutCERN_f.html
 
Henry Faÿ

29/02/2004
13:59
réponses

Réponse à dom
Une obligation de résultat? Pour des chercheurs, ça n'aurait aucun sens. La recherche c'est par définition une plongée dans l'inconnu; sa réussite est de toutes façons un pari; il est absolument impossible de planifier le succès d'une recherche.
Réponse à Lionel: la sécurité de l'emploi? C'est quelque chose qui ne peut séduire que les moins bons. Les meilleurs eux n'ont qu'une idée, avoir, non pas le meilleur salaire possible mais les meilleures conditions de travail, le meilleur environnement intellectuel possible, (il se trouve que l'un va souvent avec l'autre) de manière à s'affirmer dans leur discipline, se faire un nom et être demandé dans le monde entier.
Un chercheur, c'est comme un grand artiste; sa carrière ne peut pas être gérée selon les méthodes administratives courantes.
Ce qui a été dit au cours du débat d'hier et qui est juste, c'est que si on supprime la stabilité de l'emploi et qu'on ne donne rien en échange, comme plus ou moins le propose le gouvernement actuel, le seul avantage qu'ont les chercheurs de rester en France disparaîtra et qu'ils fuiront de plus en plus. Passer d'un système de statut à un système de contrats ne peut se faire trop brutalement et sans discernement.
Bien entendu, il y a, Dieu merci des succès de la science française et européenne. Elle n'est pas à terre. Récemment, on a mis en avant les travaux d'Albert Fert, médaille d'or du CNRS inventeur de la magnorésistance géante (GMR), un phénomène qui a révolutionné le stockage des données. Ce chercheur a permis de multiplier par cent la capacité des disques durs des ordinateurs (voir le monde du 9 janvier 2004). Ce qui est inquiétant, c'est que tous les indices vont dans le sens d'une dégradation depuis plusieurs années. La science française est pénalisée par ses structures qui ne sont pas adaptées ainsi que par la faiblesse des financements. L'un ne va pas sans l'autre; pour procéder à des réformes, il faudrait beaucoup d'argent.

Sur cette question, j'avais écrit de petites choses dans ce forum, notamment un message "au coeur du déclin de la science", 14 janvier 2004, dans le fil "l'autocensure politique de Nicolas".


 
dom

29/02/2004
17:24
re : radio libre la science française va mal, tr&egr

Réponse à dom
Une obligation de résultat? Pour des chercheurs, ça n'aurait aucun sens. La recherche c'est par définition une plongée dans l'inconnu; sa réussite est de toutes façons un pari; il est absolument impossible de planifier le succès d'une recherche.

oui formulé comme ca tu as raison,mais j'ai soumis ceci aussi:
je concois davantage la recherche dans un partenariat privé en contrat avec l'Etat avec obligation d'etat et de progression ainsi que de faisabilité.

j'ai induit la faisabilité par un suivi de progression quitte a mettre en attente, et reprendre ulterieurement une phase bloquée par manque de connaissance ou de materiel adequat, une meilleure gestion des ressources humaines et de leurs affectations, un protocole HACCP en gros .
salutation dom
 
Henry Faÿ

29/02/2004
21:04
partenariat public privé

Sue les modalités du partenariat public privé, qu'il y ait un "suivi", comme on dit, c'est bien normal mais franchement, je n'entrerai pas dans ce genre de détails.

 
Guy Dufau

02/03/2004
19:35
re : radio libre la science française va mal, tr&egr

La pétition "Sauvons la recherche" a été signée à ce jour par 56773 scientifiques et plus de 80000 citoyens et provoqué sur France Culture une émission spéciale de 5 heures.
La volonté politique de soutien à la recherche a été la plus grande en 1956 avec Mendès France, démissionnaire du gouvernement de Guy Mollet,et la création du colloque de Caen. En 1959, de Gaulle met en application les idées de ce colloque, en consultant douze scientifiques pour définir une priorité concernant la recherche scientifique, ce fut la biologie nucléaire.
La part la plus importante consacrée à la recherche a eut lieu en 1985, 2'35% du PIB. Aulourd'hui, cette part est de 2,25%, mais dans ce chiffre sont inclus des éléments qui ne sont pas de la recherche (vols spaciaux...)
Chirac et le gouvernement disent vouloir passer la part du PIB à 3% d'ici 2010. Pour cela il faut que le budget de la recherche augmente chaque année de 10%.
Alain Traumann-un des initiateuts de la pétition- constate que le budget en 2002 était de 410 millions d'euros (frais de fonctionnement hors salaires),il aurait donc dû être en 2003 de 450 millions, il n'est que de 340 millions , au lieu d'augmenter, il plonge.
Haigneré, actuel ministre de la recherche et Chevènement, ancien ministre,au même poste en 1982 dialoguent. La ministre dit vouloir suivre l'exemple de de Gaulle, Chevènement rapelle un propos de Pompidou: il y a trois manières de perdre de l'argent, le jeu, c'est la plus rapide, les femmes c'est la plus agréable et la recherche c'est la plus sûre.( Non entendu ceci: Chirac, autre faux gaulliste, ancien ministre de Pompidou a plusieurs fois déclaré qu'il fallait supprimer le CNRS).
Haigneré, évoque le rôle de l'Europe pour mener une politique en faveur de la recherche, c'est une façon de se défausser. Autre commentaire personnel: le budget de l'Europe est de 1% de son PIB et la France s'oppose à son augmentation. De ce 1%, 40% sont absorbés par la PAC (politique agricole commune) et la France s'oppose à sa diminution.
Intervention du sociologue Marc Bokansky:
C'est le MEDEF qui inspire le gouvernement pour appliquer un modèle de néo-management qui a souvent échoué dans les entreprises.Le but est de créer des éternels candidats,qui en font des éternels demandeurs, quand on est demandeur on est docile et la liberté de recherche diminue.
Estelle Durand évoque la situation des jeunes chercheurs qui sont soit salariés-une minorité- soit payés tous les six mois, sans sécurité sociale soit bénévoles, avec un travail au noir. Est signalé la bonne nouvelle: la ministre a annoncé 4000 nouvelles allocations de recherche, mais il y a chaque année 10000 candidats qui sont formés pour avoir les capacités d'obtenir ces allocations. De plus entre 2005 et 2012, 40% des chercheurs vont partir à la retraite, il y a besoin de jeunes,la réduction des postes est inaceptable. Plus loin, au cours de l'émission, A.Trautmann ou A.Khan mentionne que pour la première fois, non seulement des postes n'ont pas été créés mais des universités doivent rendre des postes.
Salomon, qui a travaillé à l'OCDE, cite Marcel Gaucher,si peu extrémiste "la connerie est à Matignon, à l'Elysée",il faut rectifier dit Salomon: l'inculture, l'ignorence sont à Matignon, à l'Elysée et il prédit: "après les élections vont s"accumuler les mesures à la Tatcher, ce sera une catastrophe(1).
Je ne sais plus qui cite une apostrophe d'un secrétaire d'Etat,s'adressant à des chercheurs "plutôt que de manifester dans la rue vous feriez mieux de faire des prix Nobel".On ne peut pas être plus méprisant, commente -t-il furieux.
Arrive l'aventure du laboratoire de Romainville, laboratoire privé qui passe de main en main, au hasard des ventes ou fussions et est finalement supprimé par Aventis alors que la valeur de ses recherches était reconnu concernant les maladies infectieuses et alors que les maladies infectieuses opéraient un retour.L'incurie ne s'arrète pas là,Aventis achète aux USA une molécule,ou deux
vu le prix plutôt deux. Cet achat fait rire la presse américaine ces molécules étant sans avenir, sans intéret et l'argent de cet achat aurait pu faire vivre le laboratoire de Romainville pendant sept ans.
Le mathématicien Marcel Broué aligne le secrétaire d'Etat Alain Lambert qui avait franchi une limite:"avant de donner de l'argent il faut savoir à quoi il sert"
Il évoque, en 1870,après la défaite des armées françaises qui auraient été dû à des défauts de communication, la France se lance dans des recherches sur les pigeons voyageurs, alors que Maxwell travaillait sur l'électro magnétisme,qui nous permet de faire de la radio.
Evariste Gallois,jeune mathématicien, tué en duel, peut être victime d'une provocation, a inventé l'algèbre moderne à la base des transmissions numériques.
Et enfin Einstein, sans lui il n'y aurait pas de système GPS et Galilée.
Michel Casté, astrophisicien, a cette boutade:"ce n'est pas en cherchant à améliorer la bougie qu'on a inventé le laser" Il plaide pour la recherche fondamentale. L'administration du CEA n'a pas le droit d'arréter la recherche fondamentale que poursuivait Orphée.
Baulieu annonce la création d'un Comité National scientifique, issu de l'Académie des sciences, la ministre Haigneré maintient les Etats généraux de la science et Sauvons la recherche organise les Assises Nationales de la recherche,il y a du sabotage quelque part.
A propos de la pharmacie:
Les découvertes ne sont pas le fait des industriels du médicament, mais le fait de la recherche publique.
Philippe Pignarre indique que 30 milliards d'euros, en France vont dans les poches de l'industrie pharmaceutique qui ne trouve rien. Il propose que 10% de cette somme,une taxe Tobin! retourne à la recherche.
Un parallèle, une silidarité existe entre la recherche scientifique et la recherche artistique, les intermittents
"nous sommes tous dans le même bain"
Il y a trois angoisses:
-ne pas avoir des moyens acceptables
-le compartiment de la recherche est en train d'oublier l'homme
-être prisonnier du marché.
Le problème des fondations a été abordé par Philippe Pouletti: la culture du don n'est pas développé, le renforcement des incitations fiscales est souhaitable et il faut alimenter la recherche avec les privatisations.
Voila qui a fait grincer les dents de beaucoup de chercheurs.
M.Broué explique, l'Institut des Hautes Etudes scientifiques à Gif sur Yvette reçoit de la part de grandes entreprises des sommes ridicules et il est partisan de les refuser.

(1)Salomon afustigé l'aimable dialogue des deux ministres qui se sont bien gardés de mettre les doigts sur les vrais problèmes.La différence les concernant, c'est que l'un avait pour président dela république qui avait de la considération pour la recherche, tandis que l'autre a pour président de la république quelqu'un qui a d'abord de la considération pour les buralistes, les restaurateurs,les vignerons...



 
Henry Faÿ

20/03/2004
11:00
Ce qu'en dit Jean-Didier Vincent

Lu une interviou dans Le Monde d'hier de Jean-Didier Vincent, neurobiologiste, bien connu des auditeurs de France culture, puisqu'il avait été le producteur de l'émission in vivo, qui d'ailleurs n'a pas laissé un excellent souvenir. Il est difficile de citer tous ses titres tant ils sont nombreux. Il est l'auteur de plusieurs livres de réflexion sur la science, en particulier sa célèbre biochimie des passions.
Il déclare: "On ne fera pas l'économie d'une remise à plat du CNRS. Il ne faut plus que ce soit une citadelle où l'on fait carrière de 30 à 65 ans. Le CNRS doit agir comme une agence de moyens... Aujourd'hui, cet organisme ressemble à l'académie soviétique des sciences de 1945 qui sécrète spontanément ses apparatchiks qui se retrouvent dans toutes les commissions, qui s'occupent des évaluations, qui gèrent les carrières. L'existence d'un comité National du CNRS, largement tenu par les syndicats, est censée permettre l'expression d'une forme de démocratie. Mais cela se révèle inefficace: supposez que la justice soit gérée par les syndicats de magistrats... Eh bien c'est le cas du CNRS avec toutes les conséquences en termes de corporatisme et d'inertie...
Note: si le CNRS ressemble à l'Académie soviétiques des sciences, c'est que sur ce modèle qu'il a été créé. C'est incroyable que ce soit sur de pareils archaïsmes que nous vivions aujourd'hui. Ne soyons donc pas étonnés que notre science ne soit pas au meilleur de sa forme.
Tout cela corrobore bien le contenu de l'article d'Olivier Postel-Vinay paru dans le monde: "au coeur du déclin de la science, les syndicats de chercheurs-fonctionnaires".

 
Henry Faÿ

02/04/2004
17:46
et pendant ce temps là, au Pays du Soleil Levant

L'épreuve de force pour les titularisations a des chances de se poursuivre, à moins que le gouvernement ne capitule en rase campagne.
Et pendant ce temps là, au pays du Soleil Levant, il se passe des choses... des choses un peu différentes. C'est ce que j'apprends en lisant Le Monde daté du 3 avril signé François Lacombe

TOKYO INVESTIT MASSIVEMENT DANS L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET LA RECHERCHE

Pour remédier au marasme économique, les autorités nippones décrètent la plus importante réforme universitaire depuis un siècle et favorisent les partenariats avec l'industrie

Voici ce qu'on lit dans cet article:
La loi de réforme structurelle des 87 universités s'est fixé trois axes:
accroître l'indépendance administrative d'institutions héritées de l'ère Meiji en les dotant d'une autonomie de gestion élargie..
instaurer la concurrence comme principe de base à leur activités, afin de renforcer leur position à l'échelle mondiale;
développer un environnement propice à la créativité en partenariat avec l'industrie.
Le Japon, secteurs public et privé confondus s'est engagé à consacrer des investissements massifs et croissants à la recherche et au développement, c'est la clé de leur stratégie pour sortir par le haut de la crise.
En 2003, les sommes consacrées à la recherche ont atteint 3,18% du produit intérieur brut, contre 2,12% en France et 2,79% aux Etats-Unis.
Coeur de la revitalisation économique, ce chantier universitaire polymorphe est le fruit des propositions formulées en 2001 par le MEXT, le super-ministère nippon de l'éducation, de la culture, de la science et de la technologie.
Le législateur entend ouvrir plus largement les laboratoires japonais aux chercheurs étrangers et multiplier les coopérations scientfiques internationales.
La loi de restructuration a prévu de supprimer tous les postes de fonctionnaires dans les universités d'Etat pour les transformer en contrat à durée indéterminée. Cette mesure vise à encourager les enseignants-chercheurs à s'investir plus librement dans des projets communs avec des laboratoires privés, pourvoyeurs de près de 80% des efforts de recherhe.
Les directives ministérielles mettent fin au mandarinat dans les universités et introduisent de facto le principe du salaire au mérite pour décupler le nombre de brevets au cours de la prochaine décennie.
Le souci des pouvoirs publics est aussi de favoriser le capital-risque et l'éclosion de jeunes pousses issues du milieu universitaire commes aux Etats-Unis à la fin des années 1990.
"Les autorités japonaises sont engagées, en partenariat avec le secteur privé, dans une course de longue haleine pour faire de l'archipel une grande puissance mondiale de recherche et développement" explique le conseiller scientifique de l'ambasade de France Michel Israël auprès de l'ambassade de France au Japon.

Défonctionnarisation, autonomie des universités, salaire au mérite, partenariat avec l'industrie, capital-risque, moyens en forte progression, programme ambitieux...
Avec notre CNRS construit sur la modèle de l'Académie des sciences de l'Union Soviétique de l'avant guerre et nos chercheurs-fonctionnaires, nous risquons de nous retrouver passablement, comment dire, ringards.
A propos, comment à quoi ressemble le nouveau ministre de la recherche? Réponse dans un article signé par Stéphane Foucart et Hervé Morin. Il s'appelle François d'Aubert, il est réputé libéral, ses positions sont proches de celles d'Alain Madelin. Sa nomination paraît peu lisible. Les chercheurs "prennent acte d'un revirement sur l'emploi scientifique".

 
dom

04/04/2004
21:06
re : radio libre la science française va mal, tr&egr

L'Europe Henry! un science financée avec la moitié du budget de la Pac....
 
Henry Faÿ

05/04/2004
05:10
l'Europe je suis pour mais...

L'Europe, je suis pour, bien entendu, mais attention. Dans son état actuel, les institutions européennes sont très très très bureaucratiques. Toutes les procédures sont lentes et lourdes.
Par ailleurs, ne pas croire que l'argent peut tout. On peut très bien engouffrer des milliards et ne pas avoir de bons résultats si les structures ne sont pas bonnes, comme c'est le cas chez nous à l'heure actuelle, d'après ce que je lis des personnes les mieux placées pour en parler. C'est pourquoi le cas japonais est intéressant. Je vois qu'ils mènent de front des réformes importantes de leurs structures et un effort budgétaire énorme. Je ne serais pas étonné qu'ils soient gagnants et nous, hélas, perdants mais j'espère que rien n'est perdu.

 
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