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laurent nadot

18/02/2004
22:36
La Fuite dans les Idées

Dans un autre fil ouvert en écho à "Appel contre la guerre à l'intelligence", un Cy-devant auditeur déplore l'hypocrisie par laquelle on passe sous silence le premier acte de guerre : le remplacement du Panorama par une émission cabotine et creuse.

Je ne sais pas s'il fait référence à "Tout arrive" ou à l'émission qui en 1999 avait effectivement remplacé Panorama : produite par Bourmeau & Clarini, c'était "la suite dans les idées" . Ce fut bien pire que du cabotinage creux, ces 2 années de café du commerce, de la discussion politico-idéologico-culturelle, avec d'authentiques experts invités mais aussi hélas des responsables politiques venus pomper là un peu de tribune (eh oui déjà) et le pire on y entendait aussi, en contributeurs réguliers, certains des plus célèbres faussaires qui sévissaient alors dans les médias : Philippe Val, Arnaud Viviant, Christophe Aguitton, et j'en passe. Comiquement promus au rang d'intellectuels officiels, ils venaient remplacer les débatteurs du Panorama, mais avec un style de culture et une conception toute personnelle de la pertinence, qui fait qu'on a bien senti la rupture, à l'automne 99 sur la tranche 12h-13h30, et depuis on sait ce que c'est que de voir le niveau s'effondrer. Certains jours de patience, peut-être fasciné par ce culot ignorant, j'écoutais médusé les affligeantes thèses simplistes et les "analyses" au ras des pâquerettes, à peine au niveau d'un étudiant prétentieux qui armé de connaissances mal intégrées, se croit en mesure de refaire le monde et de donner des leçons à la terre entière. Donc un peu comme une radio libre d'amateurs de 1982, mais sans l'excuse de la jeunesse. Et avec ça une énergie dans la parole qui les rendait capables de balancer comme vérités profondes et définitives des analyses à trois sous. Non je vous jure il y avait des grands coups de Capital sur le crâne qui se perdaient, quasi chaque midi bon sang.
Alors au milieu de ce foutoir c'était un exploit de dénicher un peu de parole instruite quant un spécialiste valable réussissait à en placer une avant d'être aussitôt réorienté vers la langue de bois. Et tout ça se passait dans une atmosphère de complète auto-satisfaction : on sentait les deux producteurs péter de fierté en annonçant leur émission comme en la clôturant. C'était dur...

Cette Suite dans les Idées-là n'est plus qu'un mauvais souvenir et c'est tant mieux : après deux ans de carnage ce brouillon radiophonique fut remplacé par les mondanités culturelles du Voinch', et les deux maîtres d'oeuvre proprement recasés, mais séparément. Sylvain eut la Sauciété, Julie eut la Culture (et quelle Culture : parmi ses émissions littéraires les quelques unes que j'ai écoutées ont surtout montré son ignorance crasse du sujet et une tendance à abaisser le niveau de la discussion par des interventions naïves).

Sans changer de générique musical ni de titre, la Suite dans les Idées fut donc transformée en discussion d'une heure, tous les mercredis après Lebrun, et un peu en imitation de Finkielkrault pour la formule : émission magazine à thème, avec des invités auteurs de livres, donc experts consultables sur le sujet choisi. De là il faut reconnaitre que sur le papier LSI a déjà meilleure allure, ce qui explique que j'aie pris l'habitude de m'y laisser entrainer assez souvent, alléché par le sujet ou le nom des invités. Hélas malgré une recette apparemment améliorée, la soupe reste immangeable, et l'émission de ce soir est un exemple horripilant.

J'ai bien conscience que mon jugement n'engage que moi. Je précise en outre qu'il n'est pas non plus une condamnation sans appel : parfois l'émission est bonne, et on sent la volonté de sérieux du producteur. Ce qui tout à la fois l'exonère du péché capital de facilité (ce qu'on peut reprocher à bien d'autres mais non à Bourmeau je crois) et en même temps le charge d'un autre péché non moins grave : comment peut-on à la fois afficher une telle ambition intellectuelle et se laisser aller a ce point à raconter n'importe quoi ?

J'ouvre donc ce fil pour recueillir les critiques, pour dénoncer la caricature de débat qu'on nous assène le mercredi à 19h30. Mais aussi pour discuter avec ceux qui apprécient LSI, car j'aimerais connaitre les bonnes raisons qui font d'eux des auditeurs moins déçus que moi.

Laurent Nadot

 
Henry Faÿ

19/02/2004
06:55
une émission qui se bonifiait

Pas tellement d'accord avec Laurent. Il est difficile de porter un jugement sur une émission quotidienne, elle constitue un énorme corpus dont bien évidemment personne, même l'auditeur le plus assidu n'a pau faire le tour.
Les débuts de la suite dans les idées ont été catastrophiques et si on s'en ient à cette mauvaise période, les critiques de Laurent sont tout à fait justifiées. Au début, en entendant ça j'ai cru que c'était simplement un petit staccato qui avait changé d'heure, on y entendait les mêmes voix et les mêmes tics de langage mais la partialité de cette émission était proprement renversante.
Et puis les choses se sont arrangées, ils ont constitué des plateaux plus équilibrés, ils ont fait appel à des acteurs de la vie politique, donc des gens qui ont une approche qui n'est pas uniquement théorique, ils ont fait appel à des intervenants réguliers, de cette manière l'émission prenait forme et Julie Clarini ne se débrouillait finalement pas si mal que ça dans la direction des débats et il y a eu un certain nombre d'excellentes émissions, je garde en cassettes quelques unes d'entre elles. Les débats étaient vifs sans que ça tourne au pugilat, c'était bien.
Pour ces raisons, je n'ai pas accepté la disparition de cette émission que j'avais fini par adopter et dont les contributions étaient loin d'être négligeables. Bien entendu, la suite dans les idées a toujours été beaucoup moins bien que contre-expertise de Brice Couturier qui a occupé cette tranche horaire au cours des deux derniers étés et qui était ce qu'on a fait de mieux dans ce domaine.
L'émission de Marc Voinchet elle ne me satisfait pas du tout. Je la trouve bavarde, conformiste, aseptisée, elle fait une trop grande place à la promotion des produits culturels et il me semble qu'elle n'a pas convaincu grand monde.

 
laurent nadot

22/02/2004
00:41
Transcription fidèle - LSI - 19 Févr 03

On va parler de euh Pierre Bourdieu euh à la Suite dans les Idées aujourd’hui heu Pierre Bourdieu euh qui est mort euh il y a un peu plus d’un an, heu maintenant, heu, et dont il a été évidemment heu, au cours euh de l’année écoulée euh beaucoup question et puis en ce début heu d’année, heeu j’attire juste euh votre attention sur le fait que une exposition intéressante euh de ses travaux photographiques est actuellement montrée à l’Institut du du Monde Arabe, heu c'est pas juste un un un détail c’est pas juste euh anecdotique euh j’pense que ça permet de comprendre véritablement heu, l’une des choses qui a a fait de Pierre Bourdieu euh un sociologue parce que c’est entre autres par cette pratique euh de la photographie, heu qu’il a forgé heu ce qu’on peut appeler euh son regard euh sociologique alors qu’il était, jeune euh philosophe euh et qu’il euh a commencé à mener des enquêtes ethnographiques, en en Algérie donc euh, au dela d’être une curiosité peut-être euh cette exposition et puis aussi le le beau catalogue le beau livre euh conçu par Frantz Schulteiss autour de ce travail photographique permet de, de saisir véritablement comment on devient, heeeu sociologue en tous les cas à st’époque là, à l’époque de Pierre Bourdieu qui est une époque très très, heu différente euh d’aujourd’hui je pense que aujourd’hui on devient sociologue euh, heu très différemment et notamment heu pour beaucoup heu en lisant heu Pierre Bourdieu et puis peut-être parfois heu en, en s’en détachant heu progressivement ou en ayant un regard qui heu sur cette œuvre euh, évolue, heu qui se complexifie, et je dirai que probablement c’est heu l’une des manières euh d’être le plus heu fidèle à la posture que Pierre Bourdieu entendait heu, heu mener heu à l’intérieur des sciences sociales, st’à dire une posture avant tout heuh critique.
Alors euh pour euh essayer heu un petit peu plus d’un an après heu sa mort et alors que, heu un certain nombre de colloques ont eu lieu alors que paraît heu, heu un ouvrage euh de Philippe Corcuff euh Bourdieu autrement aux éditions heu Textuel, heu c’est l’occasion donc de de revenir sur euh, heu la juste distance et surtout heu l’après comment aujourd’hui on peut euh travailler, heu à partir d’une œuvre euh pour euh en reconnaître euh à la fois les dettes et les critiques qu’on peut euh lui heu lui adresser pour reprendre là, le sous-titre euh, d’un livre qui avait paru heu sous la direction, de Bernard Lahire Le travail sociologique de Pierre Bourdieu qui est aujourd’hui heu disponible en collection de poche aux éditions, La Découverte, heu un livre qui avait paru d’ailleurs du du vivant, heu de de Pierre euh Bourdieu, heu mais qui commençait déjà ce travail euh de l’après, en quelque sorte de la discussion scientifique autour euh de de cette œuvre euh très riche donc, heu Philippe Korkuff est est avec nous heu aujourd’hui il est maître de conférences etc etc …

 
dom

22/02/2004
00:50
re : La Fuite dans les Idées

heu? heu!
 
Guy Dufau

22/02/2004
10:32
re : La Fuite dans les Idées

Qu'il y ait eu beaucoup de heu au cours de cette émission, c'est possible-je ne l'ai pas écouté-
mais quanq il est question de Pierre Bourdieu, Laurent fait beaucoup de hou !
Il a même été vu les doigts dans la bouche pour siffler.
 
laurent nadot

22/02/2004
20:11
Guy Dufau et ses plans sur la moquette...

Mon brave Guy je t'invite à prendre ton boulier IBM et à compter dès mercredi prochain, ou dans l'émission de mercredi dernier : la moyenne de "euh" par minute est probablement assez constante. J'ai pris cette intro comme exemple mais j'aurais pu choisir d'importe quel autre numéro de LSI.

Incidemment je te rappelle qu'entre Bourdiophilie et Bourdiophobie, je suis nettement plus du côté de la première. D'où mon écoute attentive du Bon plaisir (récente rediff de nuit), de LSI du 19 février 2003, de Tout arrive du lundi 16. Quand je râle c'est pas à cause du sujet choisi, mais bien parce que Bourdieu y est maltraité, non en tant qu'idole certes (de ce côté là c'est plus souvent l'excès inverse), mais en tant que sujet de réflexion.

Quant à mes critiques de propos et théories développées, ma réaction parfois un peu agressive je le reconnais, est destinée aux imitateurs. Car vois-tu Guy je ne huflerais pas autant si les bourdiophiles montraient une meilleure connaissance de leur modèle et étendaient leur imitation à ses efforts de rigueur et de méthode. Par exemple je ne crois pas que PB pourrait souscrire aux thèses exposées par ceux qui se réclament de lui, et notamment pas à celles qu'on trouve dans la plupart de volumes de sa collection Liber/Raisons d'agir. Cette dernière n'est surement pas une collection scientifique, mais se limite à être une collection de combat. Un combat où les armes utilisées ne sont certes pas les outils de la vérité et de la recherche.

LN

Ps : pour ce qui est des sifflets imaginaires, je te suggère de lutter contre l'hallucination sonore en suivant le conseil donné au Voinch' par JM-Cavada himself
http://www.broguiere.com/culture/moquette.mp3

 
Guy Dufau

22/02/2004
22:05
re : La Fuite dans les Idées

Voila qui est étonnant,mais Laurent étonne, cela se sait.
Pierre Bourdieu "ne pourrait souscrire" à la plupart des parutions de Liber Raison d'agir !
Mais tous ces petits livres ont paru de son vivant, sous sa direction et cette maison d'édition a été fondée par lui. Ils ont un caractère de combat, dis-tu, c'est vrai, mais Pierre Bourdieu le voulait ainsi.Pierre Carle a fait un film avec P.B.intitulé: "la sociologie est un combat"
L'étonnement vient aussi du fait que tu te places du côté des bourdieuphiles, tout en considérant que ses publications n'ont pas un caractère scientifique, ce que font les bourdieuphobes
 
laurent nadot

23/02/2004
02:12
J'aime surprendre, répondit Rodilardus

Oui Guy, cela peut paraitre dissonnant, et la dissonnance interne est dure à supporter.

Pour t'aider, tu devras admettre qu'un scientifique entreprenne de soutenir un mouvement non-scientifique, peut-être qu'il croit à la justesse de l'idéal mais sans partager certaines croyances a-scientifiques de ses compagnons de lutte. Liber est précisément créé pour accueillir des textes polémiques, dont certains sont opposés à la pensée scientifique de PB. C'est assez évident en ce qui concerne Serge Halimi dont les théories de complot reposent sur un énorme cliché et sur une petite quantité d'exemples, ce qui est assez peu pour valider un modèle. Si tu écoutes LSI du 19 février 2003 c'est très clairement dit par Bourmeau lui-même, que Bourdieu ne partageait pas cette sorte de croyance.

Ce qui me déplait humainement c'est la manipulation par laquelle on fait croire, à partir de l'étiquette Bourdieu, que "Les nouveaux chiens de garde" et "Sur la télévision" soient des textes scientifiques, ce qu'ils ne sont assurément pas.

J'aurais tendance à croire que c'est pour cette raison qu'il n'a pas publié ces textes dans sa très très belle (comme dirait Nick de Moor) collection chez Minuit, éditeur de gôche. Sa collection "le sens commun", qui publie recherches de PB ainsi que des auteurs importants en sciences humaines, de Durkheim et Mauss jusqu'à Goffman en passant par Sapir Furet Bernstein. Chez le même éditeur parait sa revue "Actes de la recherche en sciences sociales". Mais voila : publier de telles scies de la contestation, ça ne pouvait pas se faire dans une collection scientifique.

Dans le courant des années 80 PB a quitté progressivement ou partiellement le personnage scientifique où il s'était jusque là maintenu, peut-être au prix d'un vigoureux effort de réserve, peut-être tenu par quelque tutélaire figure, ou bien en attendant son élection au Collège ? (Je dis tout ça au flan bien sûr). Enfin parvenu au sommet des sommets, il s'autorise à changer, et pour les 20 années qui lui restent il assumera alors dans son personnage public sa mission idéologique. Ergo l'homme public cesse de réfréner ses pulsions militantes, assume son rôle de guide ès-pensée sauciale.

Perso j'ai besoin que le personnage soit double pour admettre la cohabitation du scientifique et de l'idéologue, tellement les deux rôles sont incompatibles. Tu noteras que j'ai le même problème avec Jacquard sur lequel on s'est déjà écharpés dans un autre fil.

L.
 
laurent nadot

03/03/2004
22:41
Toute l'énergie du spaghetti cuit

Transcription de l'intro de l'émission de Bourmeau ce jour 3 mars 2004 19h30 GMT :

Une suite euh dans les idées ce soir où on va faire un peu deee de sociohistoire euh et d'sociologie de, de la république en r'venant sur euh des périodes historiques en particulier heu, leee début de, de la troisième république et puis aussi euh, heu d'autres euh d'autres périodes la 4ème République euh s'intéressant non seulement à ce qui s'est passé heu, heu du point de vue de la nationalité heu, et heu, du rapport aux étrangers, heu, à l'intérieur du territoire euh métropolitain mais aussi heu dans l'empire euh dans les ex-euh-colonies, heu puisqu'un un certain nombre de, de travaux nous offre l'occasion heu heu d'examiner des choses qui avaient été heu assez peu étudiées heu jusque la par euh par les historiens sur cette période là. Euh, un livre d'abord un livre euh de Laurent Dornel euh qui heu parait chez Hachette Littérature la France hostile, euh socio-histoire de la xénophobie euh 1870-euh-1900-euh-14, heeeuu Laurent Dornel est donc euh avec nous il est, il est professseur d'histoire il enseigne euh l'histoire au au lycée euh L'escarre près de "de L'escarre" pardon près de près de Pau. Et heu donc y publie ce, ce livre qui est préfacé par euh Gérard Noiriel qui est avec nous heu ce soir aussi qui est, heu historien, qui heu directeurdétudalécoldéhautezétudenscienssoci al, Et heu, qui heu travaille sur ces questions de la nationalité heu depuis très longtemps avec ces-ces-tapproches euh qu'est la socio-histoire et sur laquelle, on va euh revnir Gérard Noiriel qui est aussi l'un des -hm- animateurs fondateur euh de, de cette revue Genèse qui heu publie euh, ces temps-ci son cinquante-troisième euh numéro déjà, euh et un numéro consacré auux sujets d'empire et, et qui s'interroge euh sur, heu les rapports entre euh, heu les citoyens et les sujets on va voir xé pas tout-à-fait la même chose que, les étrangers et les nationaux, euh dans les ex-colonies et puis aussi sur le territoire euh national euh dès lors que, heu ces euh ces sujets heu devenus citoyens heu, heu viennent sur le territoire métropolitain et rencontrent parfois, heu quelques difficultés c'est notamment ske, heu explique euh euh Alexis Spire dans un dans un article euh de ce numéro, heu de la revue euh Genèse Alexis Spire est est sociologue il est chercheur au, au Ceraps euh le centre de recherche du du CNRS de, euh basé à à Lille.
Et puis on attend aussi Emmanuelle Saada qui elle euh est aussi sociologue et qui a participé également, au numéro euh de Genèse, à propos heu de, du droit qui était inventé mis en œuvre appliqué, heu pour essayer justement de distinguer heu, heu ces sujets des heu des citoyens français qui étaient, heu coloniaux heu et qui heu et qui finalement un droit qui en dit long sur euh la forme qu'a pu prendre au plan juridique au moins la la colonisation et qui peut-être euh nous amène euh sur heu un peu loin des clichés heu d'une colonisation, qu'on connaît finalement heu assez mal. Alors Gérard Noiriel je (glp) je disais heu revers de, revers de la médaille jcrois xé une expression que vous utilisez dans la préface revers dla République
Parce que au fond vous notez que, heu-beaucoup d'historiens souvent de manière d'ailleurs assez heu républicaine engagée euh se sont, attachés à faire l'histoire euh des aspects positifs de la république des grandes valeurs etsétéra, et ont laissé de côté heu tout ce qui était la part un un peu sombre, heu pendant, pendant très longtemps alors 'videmment il y a la question de de la, de la colonisation, heu on a d'abord souvent fait l'histoire de la décolonisation avant celle de la colonisation, qu'on voit un ptit peu apparaitre de plus en plus euh ces ces dernières années, heu mais y a aussi heu toutes euh, heu toutes ces questions heu celles de la celles de la xénophobie qui heu dont on s'aperçoit avec euh le livre important jpense de Laurent Dornel que, heu c'est un sujet central de de cette IIIème république, stadire de la république naissante
au fond en France, de la, de ce processus de de nationalisation de la -hm- de la société française, mais qu'on connaissait euh très très très mal euh donc euh avec, ce livre et d'un autre côté un certain nombre d'articles réunis là dans Genèse ym'semble qu'on a, heu l'occasion c'est pas la première fois mais enfin là on a un ensemble de de travaux, qui nous permettent de de de prendre véritablement heu conscience, heu de de choses qu'on savait assez peu sur la manière dont s'est construit, euh la république française, heu de manière aussi heu j'dirais négative, euh pas seulement heu dans la célébration de de ses grandes valeurs.

(L'invité commence à répondre : ) - Oui euh, tout-à-fait je pense queeeuuuuh ces travaux euh, que vous évoquez, dont on va parler aujourd'hui, illustrent aussi etc etc

- Durée : 3'31
- Pour ceux qui voudront un jour calculer des moyennes, je signale que l'extrait précédemment transcrit durait 2'20.
- A la fin de celui-ci, on notera un bref moment de contagion sur Gérard Noiriel, qui patauge le temps d'une phrase (le garçon a de quoi être contaminé vu la présentation interminable qu'il vient d'essuyer).

(Nadot parle) Environ euh, heu environ une, une demi euh une demi-heure après, euh y, y, y, y a un autre, euh un autre exemple euh, tout aussi euh, pénible euh, je voulais le transcrire aussi mais le premier m'a un rien épuised now je suis crevé j'ai pas la force de me farcir encore la transcription d'une telle merde je prefère aller me coucher bye

Laurent Nadot (effondré)


 
laurent nadot

05/03/2004
09:50
Le naturel de Sylvain Bourmeau

Voici la transcription d'une autre séquence complète, cette fois d'une durée de 30", et tirée de la même émission (mercredi dernier) :

"Alors comment euh vous a- vous avez euh vous en êtes venu à à choisir cette euh cette période où on voit o-début de la troisième république euh affirmation de heu, de de de ce processus de de de construction de de l'Etat-Nation vraiment mais o-euh vous avez décidé aussi de mettre un terme à à votre étude à, au moment dla dla Grande guerre dla, dla, parce que ça vous semble euh après on on entre dans une autre euh dans une autre période alors vous terminez d'ailleurs dans un chapitre sur la figure de l'ennemi comme comme une sorte spécifique de de de xénophobie"

- remarquer qu'il s'agit là d'une question
- la fluidité de l'émission sonore montre qu'il ne peut s'agir de bégaiement.
- la parole de Bourmeau procède de la mise en œuvre délibérée d'un style
- ce style ne lui est pas totalement exclusif, car l'un de ses traits les plus saillants (gémination des prépositions, couramment doublées et fréquemment triplées même) est pratiquée par de nombreux autres orateurs de France Culture. Mais Bourmeau le porte à une sorte de perfection, y ajoutant un sens très poussé du discours brownien.
- on peut certes s'interroger sur le degré de conscience de ces professionnels du micro : savent-ils véritablement ce qu'ils font ?

Il est bien sûr difficile de répondre à cette question. On peut toutefois supposer qu'il savent au moins ce qu'ils veulent : une première explication est peut-être à chercher dans une soif de paraître. Car feindre d'hésiter c'est feindre de réfléchir. Adopter un style oral marqué par l'hésitation, ça serait adopter des allures d'intellectuel, dans une représentation d'ailleurs totalement fantasmée.

Un second axe d'explication (compatible avec le précédent) peut être trouvé dans l'évolution des mœurs médiatiques, évolution marquée par le narcissisme des présentateurs qui, deviennent le véritable centre d'intérêt (pour eux) de l'acte d'expression. Ceci est illustré par la frime journalistique chez Libé dès le début des années 80, par la prise de pouvoir des présentateurs à la télévision, par l'outrecuidance et l'immodestie de certains producteurs de France Culture.
Pour Mac Luhan le média fabriquait l'information, par les choix opérés, mais aussi par l'écho donné, attribuant des ordres d'importance sans rapport avec la réalité objective. Dans un second âge (politique), Schaeffer pensait que l'important est de posséder les médias. Dans un troisième age (narcissique), le centre d'intérêt glisse vers le média lui-même. De là une régression de l'échange véritable et de l'écoute d'autrui, manifestée par une monopolisation de la parole, ce qui pourrait être la fonction de ces hésitations factices. Bien sûr il ne s'agit nullement d'un outil absolu permettant de ne jamais être interrompu, mais d'une pratique agissant "en tendance" et surtout utilisé avec d'autres trucs de métier. L'hésitation factice et d'autres procédés similaires tendent à limiter les interruptions, en réduisant les brêches de silence par lesquelles s'engouffre le contradicteur. Bourmeau étant le patron sur le plateau, et visiblement soucieux de donner la parole aux débatteurs, il resterait à expliquer pourquoi le comportement d'accaparation perdure. Ne pouvant l'expliquer par l'hypothèse du tableau volé, on se reportera sur la théorie de la frime, qui reconnaissons-le, colle admirablement à ce petit monde parisien…

laurent nadot
 
dom

05/03/2004
19:43
re : La Fuite dans les Idées

c'est bien Laurent j'apprend les techniques oratoires, lol!
heu heu dla dla o heu scouitch (pour le ratelier d'un autre fil)
avec ca on fait un pogo rap reaggae d'enfer!

 
laurent nadot

05/03/2004
20:32
Sylvain bourre-mots

ahah oui, je reve de sampler avec du sylvain bourre-mots

L.
 
la reine des belges

01/09/2004
15:38
Fixing a hole

Ce fil remarquable ouvert par le plus magnanime d'entre nous, j'ai nommé le doux l'excellent le chaleureux le sincère et le modeste Laurent Nadot, ce fil dis-je, reprend ses droits sur l'actualité : dans un peu moins de 4h, le grand retour de la bouillie verbale sur France Cuture, avec la reprise de La Fuite dans les Idées.

L'événement mérite préparation : à cette fin l'auditeur consciencieux trouvera ci-dessous la transcription presque exhaustive de l'intro de la même émission, numéro du 10 septembre 2003.

L'auditeru désoeuvré pourra s'amuser à compter les "euh euh", les hésitations factices et les accélérations subites, ainsi que divers traits-tics oraux faussement naturels, en fait imités de Bourdieu, idole de Bourmeau et ange tutélaire de l'émission. Une fois muni de ce pointage, se livrer au même exercice sur l'intro de l'émission de ce soir, à fins de répondre à la question constituant la matière d'un test grisant : Sylvain Bourmeau a-t-il travaillé sa diction pendant le mois d'aôut ?

La suite (dans les idées) à 19h30, ami lecteur...

La reine des belges
 
la reine des belges

01/09/2004
15:39
Chose promise chose due

La Suite dans les Idées une Suite dans les idées consacrée, à à l’école euh aujourd’hui euh ce jour de conseil des ministres ou euh, le ministre de l’éducation nationale euh Luc Ferry a annoncé euh la tenue d’un grand débat sur euh l’éducation, euh mais nous c’est un petit débat qu’on va faire euh ce soir en quelque sorte sur euh, sur l’école et notamment sur ce que signifie euh aussi ce type euh, d’événement de plus en plus euh fréquent à savoir l’ouverture euh d’assises euh sur le spectacle vivant d’un grand débat sur l’éducation, nationale dont on nous dit d’ailleurs que, il n’s’ra pas euh,en lui même euh préparatoire d’une euh d’une réforme une commission a été nommée elle sera présidée par Claude Téleau on va r'venir, un petit peu sur euh sur tout ça, mais euh c’est euh visiblement euh un débat à la base qu’on qu’on recherche puisqu’il aura lieu sur plus de 10 000 sites euh dans le, le pays dans les écoles euh notamment et et surtout, euh mais un grand débat pour essayer, enfin euh nous dit on, de régler cette question de la crise de l’école alors crise de l’école mais quelle crise de l’école on entend, à propos de cette crise beaucoup de choses, euh en général à la rentrée euh mais pas seulement, euh beaucoup de choses qui euh parfois semblent contradictoires à celui qui essaie de, comprendre euh ce qui se passe On entend mobiliser euh, des arguments en général euh, puisés euh, dans les travaux les plus sérieux euh, des chercheurs des travaux qui servent parfois à justifier euh, une mesure et le lendemain l’inverse de cette mesure, euh des chercheurs qui acceptent euh, euh parfois euh, à leur corps défendant euh mais pas toujours, euh qu’on puise dans leurs travaux pour justifier, telle ou telle réforme c’est aussi cet aspect là euh des choses la figure de l’expert on va dire qu’on va essayer, euh d’interroger aujourd’hui autour de cette question, euh de l’école, pour essayer de voir ce qui peut euh, distinguer un problème social tel qu’il se pose dans la presse par exemple tous les jours, d’un problème sociologique c’est à dire d’une manière euh, plus sociologique de poser, euh des questions c‘est à dire aussi euh, plus euh scientifique ce qui veut pas toujours dire, euh de manière, experte puisque, on sait, euh les experts sont pas toujours euh, nécessairement euh, des gens qui travaillent dans les règles de euh, la méthode euh, épistémologique des sciences sociales c’est un peu vers ces règles aussi qu’on va, euh venir aujourd’hui puisqu’on on en a l’occasion avec un un livre euh réflexif sur la sociologie euh de l’éducation un livre euh de …

(glarg)
 
la reine des belges

02/09/2004
11:36
Radio-grumeaux

Je viens de recevoir la transcription de l’intro de La suite dans les idées d’hier soir (mes services me disent que pour dépatouiller cette bouillie il a fallu occuper 3 experts pendant toute la nuit)

Durée de l’extrait ici transcrit : 3 minutes & 2 secondes (à l’intention des chercheurs)

- Les virgules indiquent une pause brève, parfois occupée à respirer sans que ça s’entende vraiment.
- Seules les inspirations les plus bruyantes sont repérées par un point de suspension entre crochets : [...].
- Elles s’ajoutent généralement au « euh » qui les précèdent et sont parfois suivies d’un instant de pause généralement bref.

Bonne lecture

LRDB
 
la reine des belges

02/09/2004
11:38
La suite dans les idées 01-09-04

Une nouvelle saison de « La suite dans les idées » quiiii s’ouvre euh en Amérique à la veille euh donc de l’investiture du président Bush euh pour euh [...] l’élection euh présidentielle euh, à venir euh donc c’est sur ceeee débat politique américain [...] qu’on va commencer euh l’année dla dla Suite dans les idées avec euh [...] euh une guerre des idées ou des guerriers des idées en quelque sorte dont on va beaucoup euh parler durant cette émission heu’les néo-conservateurs qu’on connait [...] ‘assez mal euh, essayer de discerner un ptit peu cette euh réalité politique complexe américaine, qui a tendance euh ces jours ci à travers euh les médias dans des formats extrêmement cours à être euh [...] véritablement euh caricaturée, eeeuh on s’aperçoit qu’les choses sont Hextraordinairement euh complexes que les catégories avec lesquelles euh on travaille euh ici euh qui valent euh pour une réalité politique française par exemple euh [...] ne valent pas toujours euh outratlantique euh loin s’en faut et qu’les vieilles catégories avec lesquelles on avait l’habitude [...] ‘de parler d’l’Amérique ont ont ont largement explosé aussi [...]. Et donc euh deux deux livres nous donnent l’occasion deee d’aller un ptit peu plus loin de comprendre véritablement euh ces débats euh intellectuels qui sont euh souvent euh souvent passionnants quoi qu’on pense (pause) euh in fine dla politique américaine [...] euh deeeuuux deux livr’euh assez différents mais qui se rejoignent et si faut un mot euh pour euh les les mettre euh dans la même euh dans la même émission aujourd’hui ce s’ra celui euh de messianisme à condition que ce mot [...] on prenne euh le soin de de l’définir et c’est euh ce à quoi on va s’employer durant [...] eeuh cette heure.

Alors, « L’Amérique Messianique » c’est précisément le le titre euh d’un essai signé Alain Frachon et Daniel Vernet qui tous les deux [...] journalistes euh au Monde. Les Guerres des néo-conservateurs c’est leur sous-titre pour un, une sorte de voyage intellectuel dans cette euh galaxie des néo-conservateurs [...] où ils nous présentent euh finalement le, le parcours euh, déja LONG, euh de de ces gens qu’on euh connait mal ici déjà long puisqu’il commence euh [...] euh dès les années 30 pour euh les premiers euh d’entre eux, euh, de ces gens qui aujourd’hui occup’une place depuis le 11 septembre en particulier euh déterminante euh dans [...] euh la mise en oeuvre de la politique euh américaine notamment de la politique euh militaire et de la politique extérieure euh américaine [...] eeet messianisme qu’on retrouve aussi dans dans l’ouvrage de Sébastien euh Fath qui est euh historien euh chercheur au CNRS euh et qui est enseignant aussi à l’université d’Edimbourg où il est en duplex avec nous euh ce soir [...] euh Sébastien Fath qui signe euh « Dieu bénisse l’amérique » euh un livre euh qui nous permet de de comprendre euh un peu mieux euh le rôle de la religion dans cette politique de Georges Bush un rôle qui est beaucoup plus la encore, euh complexe [...] euh euh sophistiqué que que l’on se plait euh à le à le dire euh ici euh en général alors pour euh dialoguer avec euh avec les trois les trois auteurs Alain Frachon Daniel Vernet Sébastien Fath [...] j’ai d’mandé aussi à à Maurice Kriegel d’être euh avec nous ce soir il est directeurdétudalécoléotzétudenscienssocial’ [... ... ... ] et euhm il a euh notamment signé au mois d’mars dernier l’un des trois articles qui composaient un dossier de la revue Critique sur euh [...] euh la figure du du philosophe Léo Strauss euh dans son euh n’usage euh dans l’usage qui est fait aujourd’hui d’son oeuvre par euh skon appelle euh les les faucons et donte-euh on trouve euh beaucoup euh parmi ceees ces néo-conservateurs [...] euh, donc euh ces hmggghmStrauss’une figure sur laquelle on va on va revnir [...] durant cette euh cette émission.

Sébastien Fath vous nous entendez, vous êtes à, à Edimbourg ... ? »


 
la reine des belges

02/09/2004
11:40
Précisions zet commentaire

Noter qu’à la fin de l’extrait, Bourmeau a tout de même pitié de l’invité d’Edimbourg, puisque même à bout de souffle il monte d’un ton et en puissance aussi, désireux de réveiller le pauvre gars qu’on devine en train nager non dans une purée de pois écossaise mais dans la bouillie verbale France-Cultureuse.

Commentaire perso imité du même par myself : au vu de ski faut euh euh endurer euh quand on vient pré-présenter euh son livre euh, (respirr) à Fransscultur euh, je comprend euh, que les les chercheurs français euh préfère euh euh partir aux aux Etats-Unis, euh, puisqu’Edimbourg c’est euh c’est visiblement pas encore assez euh assez loin euh pour échapper aux cuistres parisiens (souffle) ...

La reine des belges
 
lionel 007

03/09/2004
14:59
DECRYPTAGE

Le code utilisé par Sylvain Bourmeau dans ses messages est bien connu de la communauté du renseignement. Surnommé code Innrokû du nom de son inventeur il fut très utilisé par les Japonais en 1944. Il consiste à rajouter selon un algorythme stochastique des phonèmes de type "euh" et "eeuh" à un message anodin. Des variantes colorées du code s'appellent Innrokû Grand Bleu et Innrokû P'ti Bleu. Ce code a été cassé en 1999 par une star du renseignement surnommée la Grande Philistine.

Vous pouvez decrypter le texte de Sylvain sur le site http://www.decryptonslesmediasdescopains.com

Cela donne:

aU_seCOuRs_jE_sUis_reTeNu_prIsoNNier_dAnS_lE_sTudIO_paR_laURe_dePUiS_199 9

lionel 007 à votre service

 
josue

03/09/2004
15:03
re : La Fuite dans les Idées

plié de rire!
 
lionel

03/09/2004
15:17
ATTENTION AU COPYRIGHT

<< plié de rire >> ça va mais attention << Arf plié de rire™ >> est une marque déposée de Dom sur DDFC!


 
Nazdeb

03/09/2004
15:28
re : La Fuite dans les Idées

Moi aussi heu plié heu de rire sauf que heu j'n'arrive pas heu à ouvrir heu donc le lien heu donc achetétépé www.decryptonslesmediasdescopains.com

 
lionel 007

03/09/2004
15:42
re : La Fuite dans les Idées

Hélas, à la demande d'Alexandre Adler les Services Secrets Pakistanais viennent juste d'envoyer une bombe virale sur le site decryptonslesmediasdescopains.com

lionel 007 à votre service

 
Nazdeb

03/09/2004
16:13
re : La Fuite dans les Idées

Lionel, j'aime beaucoup ton romanquête...


 
dom

03/09/2004
17:03
re : La Fuite dans les Idées

arf !
 
la reine des belges

18/09/2004
21:19
histoire de la radio

En écho à la lecture de Lionel, voici une anecdote que j'ai entendue récemment dans "Une vie une oeuvre" consacré à Ezra Pound (prod Pascale Charpentier - 5 novembre 1992)

Les émissions de Pound à la radio italienne étaient tellement incompréhensibles, que les services d'écoute US étaient persuadés qu'elles recélaient des messages codés. Les spécialistes de l'OSS se sont cassés à essayer de percer ce code, qui bien sûr n'existait que dans leur imagination, incapables qu'ils étaient de ressentir quelque émotion à l'écoute du charabia de Pound, dontla loghorrée poétique mixait plusieurs langues, dont le chinois, et formait au final une sorte de soupe avec des vraies morceaux de phrases dedans, mais au sens rigoureusement impénétrable, avec ou sans grille de décodage.

Je dois dire qu'à l'image des américains (que je chéris tellement comme chacun sait), j'ai longtemps soupçonné Guy du Faux d'être le Ezra Pound de DDFC, et cette émission de Pascale Charpentier confirme un versant de mon hypothèse tout en infirmant l'autre. Comme quoi le monde radiophonique est tissé de prodiges, n'est-ce pas ?

En tous cas, cette anecdote Poundienne tient une belle place dans ma loufocothèque radio, à côté de quelques autres perles au nombre desquelles je compte d'ailleurs certaines bourdes méthodologique de Sylvain Bourmeau...

LRDB
 
la reien des belges

07/10/2004
20:58
Prophylaxie

En prévision du Répliques annocné pour le SAmedi 23 octobre, avec comme invités les Laurel & Hardy de la sociologie : Sylvain Bourmeau et Bernard Lahire.

Pour me préparer à ce grand moment je réécoute l'émission La Suite dans les Idées du 11 février dernier, où le second était (fait rarissime) l'invité unique du premier. J'avais conservé cette émission avec une étiquette : "aberrant". Et je dois dire qu'à la réécoute c'est encore pire que le souvenir pourtant gratiné que j'en avais conservé.

Pour éviter un choc trop douloureux aux habitués de Répliques qui ne connaissent pas Bourmeau et son émission du mercredi, voici quelques remarques et commentaires qui me viennent en réécoutant ce modèle de parodie d'analyse sociologique. Pour reprendre le procédé initié dès le début de ce fil par son fondateur le doux et gentil Laurent Nadot, je commencerai par mettre ci après la transcription intégrale de l'introde l'émission du 11 février :

(Pour les orthophonistes : durée totale 4' 4'')

LRDB
 
la reine ds belges

07/10/2004
21:00
chroniques d'un désespoir tranquille

Une suite dans les idées euh euh ou l’on va s’soir parler de, de culture et et prolonger en quelque sorte euh deux, deux émissions euh récentes euh l’une que l’on avait consacrée à la fin de l’année dernière à un livre euh collectif euh qui s’appelait les Publics de la culture euh qui était-t-un-un livre Passionnant composé de nombreuses con-contributions euh de de chercheurs euh autour de de l’idée de de publics euh culturels de publics au pluriel et c’était la l’une l’un des apports intéressants et nouveaux de, de ce, de cet ouvrage. Et puis euh une émission plus récente euh que l’on avait consacrée euh un livre de Brigitte Le Grignou sur les publics de la télévision la question de la réception, eeuuh de, de la télévision, et aussi un, un ouvrage sur les publics médiatiques et les publics politiques. La on prolonge en quelques sorte euh et c’est pas tout à fait un hasard parce que sam semble corresponde aussi à une tendance euh de fond euh de la recherche en science sociale depuis quelques années, à, à un virage pris euh par la sociologie de la culture eeuuh l’attention euh portée donc euh aux publics euh dans leurs usages dans leurs, euh pratiques très concrètes, euh de, de la culture. Et, une émission un peu particulière parce que je n’ai qu’un invité ce soir euh qui est l’auteur d’un, d’un livre d’un gros livre euh de de huit cent pages qui me parait être un livre euh important euh « La culture des individus, dissonnance culturelle et distinction de soi » c’est, hun livre euh de Bernard Lahire Bonsoir (bonsoir répond Bernard). Vous êtes euh sociologue professeur de de sociologie à L’Ecole Normale Supérieure de, de Lyon, let-lettre et sciences humaines. Euh, et on vous doit euh, déjà un certain nombre euh de, de travaux dont on avait pu euh parfois parler à, à La suite dans les Idées euh : vzavez travaillé sur euh, sur l’illettrisme euh euh notamment sur l’invention de, de l’illettrisme. Et puis vous avez aussi euh tenté euh euh de complexifier de de porter un regard de critique constructive euh je je pense sur euh euh le travail de de dans la lignée de de de Pierre Bourdieu et en particulier euh récemment sur cette notion ce concept euh d’habitus avec votre euh, vos vos livres « L’homme pluriel » et puis « Portraits sociologiques » où vous essayiez de montrer comment en fait euh ’pouvait yavoir différents habitus euh chez un même individu selon qu’il est, en situation professionnelle, en situation euh familiale euh par exemple. Euh et là, au fond, c’est toujours cette euh ce souci de, de complexifier de sophistiquer euh d’aller plus loin dans un certain nombre euh d’apports que la sociologie euh critique, a pu euh euh mener euh depuis euh de longues années maintenant disons euh sur la question de la culture les années 60. Euh, m, c’est ce c’est ce souci là qui vous a conduit à à mener euh différentes enquêtes, parce que ce livre repose sur diférentes enquêtes on va y rvenir, euh et écrire ce livre que, j’ai tendance à à considérer comme une... rrevisitation de de de la Distinction qui a été ce grand livre euh publié à la fin des années 70 mais qui reposait sur un matériel un p’tit peu plus ancien. Euh, grand livre pour euh pour la sociologie de la culture qui insistait sur euh un constat que que l’on faisait depuis le début des années 60 à savoir euh euh l’inégalité, euh sociale dans l’accès, à la culture. Alors revisitation parce que, vous vous y prenez euh différemment (déglutition de une seconde et 38 dixièmes) et on va on va y revenir et ça permet, justement euh Bernard Lahire d’aller, euh, d’aller plus loin euh, et d’avancer et peut-être de répondre aussi à ceux qui avaient tendance depuis quelques années à dire « mais on sait la sociologie de la culture finalement elle finit, toujours par enfoncer les mêmes portes ouvertes et à ressasser exactement les mêmes choses à propos euh, des pratiques culturelles, à savoir que les ouvriers euh ne mettent jamais les pieds ou à peu près euh dans les musées euh euh bon, tout ce que l’on sait euh sur euh sur la culture depuis euh ces travaux des années 60 ». Et puis euh ce qui devenait d’ailleurs de plus en plus préoccupant parce que ces enquêtes el-elles sont elles ont commencé à paraitre au début des années 60 au moment aussi où on a mis en place euh ce qu’on appelle la politique culturelle qui visait précisément par le développement culturel à à faciliter l’accès, euh des plus défavorisés à la culture et à mesure que : à force d’enquêtes on se rendait compte que finalement euh euh béh on bougeait un ptit peu les choses stadire kles pratiques musicales amateurs par exemple le prêt en bibliothèque un certain nombre de choses bougeaient, mais pas fondamentalement malgré tout, les inégalités sociales dans l’accès ààà la culture c’était un peu désespérant. Eeuuh et là, vous montrez en fait que, certes cette image là n’est pas fausse et qu’elle n’a pas bougé euh et donc que ces enquêtes euh quantitatives sur les pratiques culturelles des français sont Justes, mais que, on peut regarder de façon peut-être un petit peu plus précise et se rendre compte euh d’une situation beaucoup plus complexe qu’elle n’en a l’air au premier, au premier abord Bernard Lahire :
 
la reine des belges

07/10/2004
21:05
Chronique du désespoir tranquille

Evidemment le choc est rude pour tous ceux qui l'ignoraient : ce genre de trucs on l'entend tous les mercredis soirs sur FC.

Une précision : il ne s'agit pas ici de défaut d'élocution, mais de posture (comme expliqué dans la contribe de l'excellent Laurent Nadot le 5 mars à 9h50)

Alors pour l'intro : elle est comme toujours verbeuse, interminable, et surtout parfaitement creuse. Bourmeau ne dit rien ou presque, sinon qu'on va entendre ce qu’on va entendre : un point de vue nouveau. Ah bon.

Remarque perso : si l'on en croit Bourmeau, peu de choses bougent, notamment on parle d'accès gratuit en bibliothèque mais "ça n'est pas suffisant" et c'est donc "un peu désespérant" (sic).

Noter qu'avec ce jugement de valeur une fois de plus Bourmeau montre le primat des préoccupations sociales sur la quête de savoir : pour ce type, le sociologue idéal serait un mélange de prêtre et de juge… Un Guy du Faux quoi ...

LRDB
(bon j'écoute la suite et je reviens)

 
la reine des belges

07/10/2004
21:07
Chronique du désespoir tranquille - II

Dans les 3 minutes qui suivent, Lahire reconnaît que le discours de l'inégalité peut être lassant, mais ça ne suffit pas à s'en détourner, pas plus qu'on ne se détourne de la gravité parce que le phénomène est maintenant bien connu, donc lassant

Remarque perso : il y a là une petite énormité : Lahire comme Bourmeau considèrent donc les résultats de la sociologie de Bourdieu au même niveau que les vérités expérimentalement établies ?


 
la reine des belges

07/10/2004
21:12
Chronique du désespoir tranquille - III

../...
(encore 3 minutes plus tard)

Mais à défaut de fermer les yeux pour oublier ce constat déplaisant, dit Lahire, on peut tenter de l'affiner, notament en étudiant les pratiques des individus et non plus des groupes, des classes. Il s'agit d'étudier la consommation des personnes, au plan de la légitimité culturelle. Le constat est une forme d'incohérence, dit Bourmeau : même dans un groupe social favorisé, on peut développer des pratiques qui s'éloignent de la pratique légitime, i.e. celle du groupe de référence. On écoute de l'opéra, mais on écoute aussi de la variété.

Remarque perso : voila qui est encore plus ahurissant. Devant une observation (et fréquente qui plus est) qui ne cadre pas avec le modèle, on ne remet pas en cause la théorie, mais on juge incohérent le comportement observé : pour le « sociologue », il n'est pas cohérent d'aller à l'opéra ET d'écouter de la variété.

../...
 
la reine des belges

07/10/2004
21:14
chronique du désespoir tranquille - IV

../...
(pas très longtemps après)

Le plus inquiétant c'est que ces cas atypiques sont très fréquents, et n'apparaissent que dans des enquêtes individuelles.

Remarque perso : voila une sacrée surprise pour l'auditeur : Bourmeau annonce ici comme un scoop ce qui est une réalité banale, et comme une observation inquiétante ce qui n'a de quoi inquiéter que celui qui ne comprend pas que la théorie qui fonde sa propre vision est fausse.

../...
 
la reine des belges

07/10/2004
21:20
chronique du désespoir tranquille - V

(là j'en suis à tout juste un quart d'heure d'émission. je fais une pause avec La reine de Hollande -c'est une bière blonde- et je reprends mon calvaire). En attendant :

../...

(reprise : ) "Le problème" dit Lahire, c'est que ça n'est pas réservé à des marges professionnelles, donc c'est courant, et dans toutes les classes d'âge, toutes les classes sociales, pour les deux sexes etc, on trouve finalement une énorme proportion de cas atypiques.

Remarque perso : le problème c'est que ces deux rigolos trouvent que ça pose un problème, sans concevoir apparemment que le problème est chez eux, dans un regard largement conditionné (par des théories mal foutues ? par des préjugés ?) sur les comportements les plus quotidiens… En outre le raisonnement pêche par l’usage de l’exclusive : une classification idéale-typique serait probablement plus pertinente… C'est que par une volonté pédagogique, apparemment (??) la sociologie a ainsi créé des portraits faux et sur ces portraits faux chacun a pu construire des représentations, celles des normes culturelles.

- - - - - - - - - - - - - - -

(reprise : )Dans cette description des normes, Lahire voit un outil pédagogique, et Bourmeau parle d'individus épistémiques, mais aucun des deux ne parle de type idéal. La composition des gouts de chacun est alors requalifiée en dissonance. Comme il faut toutefois sauver la théorie de la Distinction de Saint-Boubou, on la maintiendra pour décrire ce qui se passe intérieurement : l'individu se laisse aller couramment, à de la consommation "non légitime", mais quand il en a le courage "ou même l'envie", il peut se livrer à des pratiques légitimes.

Remarque perso : Pour ces deux demi-savants, il n'y a ni individu, ni esprit critique. Pourtant ils ne cessent de réinventer de la poudre dépassée, avec une forme –assez faible il est vrai- d'esprit critique

../...
 
la reine des belges

07/10/2004
21:30
Chronique du désespoir tranquille - VI

.../... Une reprise dans les idées :

Après un détour par le relativisme culturel, caricaturé par Lahire, ce dernier pose la distinction, créée par l'école, entre la bonne et la mauvaise culture : la plus légitime et la moins légitime, la culture haute et la culture basse. Les individus dit-ils portent des regards négatifs sur des activités. Ils pratiquent donc un auto-dénigrement qui les prépare au dénigrement d'autrui.

Pour le reste, l'émission dégage depuis quelques minutes un parfum verbal de sociologie : ça cause d'évolution dans l'espace social (changement d'amis, de fréquentations, mariage, rencontre d'initiateurs), de mobilité sociale intergénérationnelle ("avoir un statut social supérieur à celui de son père"), de mobilité géographique induisant des changements de sociabilité (réseaux), et ainsi, les deux bavards en viennent à l'importance de la sociabilité, à la fois cause, condition, environnement, vecteur (on ne dit pas "finalité") des pratiques culturelles. On entendra aussi que la légitimité intrinsèque des biens évolue : le cinéma passe progressivement de loisir populaire à un art estampillé, donc élément de culture légitime.
(Mais si ma mémoire est bonne, Lahire va réintroduire avant la fin de l'émission tout de même une certaine prise en compte de la variété des situations de consommation : par exemple la sortie programmée à l'opéra n'est pas la même situation que la fin de journée stressante induisant un besoin de détente).

Remarque perso : Rien de bien transcendant dans tout ça, mais au moins là ok pas trop de méchancetés à dire. Au detour de la premiere demi-heure, on en vient a déceler une part de plausible dans ce qu'ils racontent, malgré ce regard vicié a la base par une sorte de manque de bons sens, peut-être de snobisme parisien. En tous cas comme analyse ça fait plutôt lège, genre journaliste qui se fait un sujet pour Le nouvel Obs.. Parisianisme peut-être, ou bien manque de feeling, ou peut-être un n'importe quoi méthodologique...

../...
 
la reine des belges

07/10/2004
21:36
Chronique du désespoir tranquille - VI

(la suite de LA FUITE du 11 février, mais sauf que là j'ai hips 4 Reine de Hollande dans le cornet, ça devient duraille pour ma majesté)

../...
(reprise)

Les nuanciers culturels sont donc variés, éclatés au fil des différents secteurs de la haute et de la basse culture. Les enquêtes de 1970 ont probablement surestimé la cohérence des profils, mais peut-être aussi, dit Bourmeau, les dissonnances sont, sinon un phénomène récent, du moins se sont vu accentuer en 30 ans par certains changemetns de la société. Témoin les plateaux télé extrêmement variés, comme ceux de Thierry Ardisson qui y mèle la haute culture et la basse culture
(sacrée nouveauté marmonne LRDB qui se souvient que c’est précisément ce que faisait Jacques Chancel il y a 30 ans…).

Lahire pose donc une modification de la structuration de l'offre, dans le sens d'un mélange des genres : la télévision joue un rôle fondamental dans l'accroissement des formes privées de la culture, en proposant de la culture non légitime ("basse culture") de façon plus discrète que dans l'espace public. Lahire ajoute toutefois l'élément de gratuité : les biens culturels de qualité sont l'objet d'une dépense qui est toujours faite plus volontiers. L'engagement se fait toujours plus aisément pour les biens légitimes. Lahire rappelle la thèse de Labov : l'effet de la pression des normes (comme le respect de la langue). Mais aussi la consommation de basse culture est toujours plus forte en public que dans l'espace de l'intimité, espace privé.

(ouais)

../...
bon sang là j'en suis à 35 minutes et vraiment c'est une épreuve...
 
la reine des belges

07/10/2004
21:51
Abandon dans l'avant-dernière montée

Arh non là vraiment c'est trop dur à la 40ème minute, trop dur de supporter ce tissu d'âneries. Mais quand même est-ce que ça vient vraiment de France Culture ce truc ? Ces deux gugusses qui se la jouent grands intellos en débitant alternativement des sornettes grosses comme eux et des banalités à pleurer ?

Du coup je me laisse dériver sur ce qui me travaille depuis le début de l'enregistrement :

- La véritable question sociologique que cette emission nous pose c'est : comment des intellectuels estampillés peuvent-ils
1) penser de telles absurdites,
et 2) les raconter ainsi sans que personne s'en émeuve…
la radio sert ici de revelateur de la déchéance de toute une part de l’intelligentsia, qui déjà planquée dans leurs écrits aurait gagné à rester dissimulee sous la confusion du style… Au vu d’un tel tissu de sornettes, on est en droit de s’inquiéter du niveau de connaissance des élèves de l’ENS-lettres & sciences humaines de Lyon, où Lahire enseigne. Ca nous promet pour bientôt une sacrée colonie de nouveaux Demorand...

- Je remarque que Lahire parle une langue bourrée de lourdeurs et de solécismes
"plein de…"
"écouter de la grande musique"
"avoir une activité"
"si on a un ami qui nous emmene au musée, machin, il va nous expliquer ça va être beaucoup plus facile euh bon etsétéra, et s'il disparaît la pratique disparaitra "

(tout ça authentique j'insiste là dessus)

- On peut aussi noter un emploi régulier du célèbre tic imité de Boubou, le fameux "etsétéra-etsétéra" balancé dans un souffle comprimé et suivi d'une inspiration bruyante. Ainsi que d'autres traits paralinguistiques et prosodiques eux aussi imités de Bourdieu : les inspirations bruyantes profondes en milieu de phrase, les "bon…" placés après les débuts d'énumération, et de façon générale, une comédie permamente du penseur en plein travail de réflexion : marques de lassitude, marques de fatigue, marques de pression.

- Ah tiens le temps que je rédige ces dernières vacheries, et toute perdue dans mes brumes houblonnesques, j'entends une pique envoyée à FInkielkrault, arfe, et puis là tiens on dirait que c'est la fin de l'émission, j'entends une perle ultime : "on n'arrive jamais à comprendre que normalement le travail du sociologue n'est pas un travail de jugement mais un travail d'analyse".
Réponse : Ouais ouais t'as raison Bernard : venant en fin d'émission, cette déclaration serait comique, si elle ne montrait que les deux interlocuteurs ne sont donc pas conscients de leurs propres distorsions, et des jugements de valeur qu'ils portent en permanence, un peu comme le tortionnaire dans l’expérience de Stanley Milgram : le mec prétend avoir arrêté l'expérience, inconscient du fait qu'il a été arrêté par un tiers.

- Bilan : deux simulateurs de la vie intellectuelle en plein exercice de représentation. Mais au plan des idées, rien qui s’élève au dessus du cliché. Piting le seul moyen de penser un peu par nous-mêmes, avec France Culture, c'est donc de critiquer la merde que la station nous envoie ??

Ca promet pour le Répliques de Samedi 23 octobre (cf le fil "Polysémie du mot Culture")

LRDB
 
josué

07/10/2004
22:44
re : La Fuite dans les Idées

Ben ma vieille (monarque)!

Si j'avais un tant soit peu le désir d'écouter cette émission samedi 23, là je suis grave dissuadé.

Le plus triste: la dernière remarque ("Piting le seul moyen de penser un peu par nous-mêmes, avec France Culture, c'est donc de critiquer la merde que la station nous envoie ??").

jzr
 
dom

07/10/2004
23:20
re : La Fuite dans les Idées

arriv" a ce point du fil et force de te lire.

j'ai peut etre une explication :

devant l'ennui profond degagé par ces discours, l'illusion porterait a croire que je suis un demeuré pronfond.En effet, atteint de consumerisme de basse culture, quand j'emmene les gosses voir Harry Potter, je fais un acte de basse culture tout en contribuant a la haute culture puisque je vais au cinema, (c'est ca hein je ne me trompe pas( tu corriges si j'ai pas tout compris)).

mais en langage courant cela s'ecrit je vais au cinema,.

maintenant pour reprendre un langage de de basse culture en prenant, comme exemple, une phrase courte et pour ne pas verser dans le trivial j'utiliserai "je vais aux toilettes", ceux qui souhaitent chiotte l'emploie.
comment fait on pour remonter se mettre a leurs portée et traduire ça en haute culture?
 
la reine des belges

08/10/2004
02:06
tempérons notre sévérité

Mon cher Dom je crois que tu es conscient de ce mépris profond qu'éprouvent pour autrui ceux qui se font passer pour des humanistes, n'y trouvant là qu'un mode de domination un peu nouveau, qui d'ailleurs n'est pas sans rappeler celui des prêtres pour les mécréants (cf Le bon plaisir de Jean Douchet récemment)

Pour ce qui est de juger l'émission, je dois plaider partiellement coupable : il y a probablement une bonne part d'ennui qui est directement causé par ma propre attitude à l'écoute de La Suite dans les IDées : mon ennui suintant et ma désolation à l'écoute de telle pitreries dialectiques, sont le garant d'une subjectivité totale en la matière. DOnc mieux vaut ne pas juger l'émission sur mon rapport
(euh, sauf euh, euh, les transcriptions fidèles de, des, euh, des intros)

Cela dit, je ne suis pas certain que tu serais beaucoup plus indulgent que moi. Mais tout le monde n'est pas de cet avis : je pense que des adulateurs de Bourdieu, que tout le public qui se sent en phase avec Bourmeau, que tout un courant qui n'a jamais entendu de meilleure radio et veut bien se montrer indulgent avec celle-là, et aussi pas mal de gens curieux et plus patients que moi, ne reconnaitraient absolument pas l'émission de Bourmeau dans mes paragraphes.

Bref, sans aller jusqu'à dire que mon jugement n'engage que moi, je pense qu'il est loin d'être universellement partagé. Là il s'agissait de culture, mais dans un autre numéro du même, qu'il s'agisse un peu de l'exploitation de l'homme par l'homme, ou de la crapulerie des multinationales, ou de sociologie électorale, bref d'un sujet qui le fait un tant soit peu reluire, eh bien le militant moyen va probablement s'illusionner au point de croire qu'il entend des penseurs véritables. Suffirait de demander à False-Gordon, mais je crois qu'il me fait un rien la gueule ces temps-ci.

Mais pour qui a entendu Louis Chauvel face à Jean Lebrun, Wieviorka chez Finkie, ou Keppel à L'esprit public, pour qui veut comparer avec ce qu'en tire Bourmeau, enfin pour qui ne marche pas dans le racket idéologique Inrocks-Attac, eh bien là oui, comme dirait JPCoffe : c'est de la meeeerde ...

LRDB
 
etoc!

08/10/2004
18:55
re : La Fuite dans les Idées

LRDB, elle passe son temps à écrire: elle a pas de boulot, elle pionce pas, elle bouffe pas. Elle est usante. Elle n'a qu'à postuler à F cul . Si elle parle comme elle écrit, euh euh euh l'indigestion.

 
la reine des belges

08/10/2004
19:05
piting ca va loin ca comme réflexion

j'aime bien le "et toc" de qui se croit percutant
j'ai déjà constaté qu'ainsi les nuls se la jouent

cela dit, merci d'avoir remis en tête de liste ce fil qui montre non pas ma nullité (évidente hein mon chéri ?) mais avant tout celle de Bourmeau : suffit de lire les transcriptions et de sauter mes commentaires

la reine des belges

 
etoc!

08/10/2004
19:25
re : La Fuite dans les Idées

Ce n'est pas ta nullité dont il est question (tu n'es pas nulle) mais ta lourdeur. De plus, Je me fous d'être traité de nul par la reine des ...
De plus tu es trop fièrotte. Pas de quoi pourtant!
 
la reine des belges

08/10/2004
22:28
Alors heureux ?

Bon je crois que je vais éclater en sanglots. Ca me donnera une contenance et je serai bien dans le rôle pitètre.

Oh et puis non : après relecture du précédent, finalement je vais plutôt étouffer un baillement...

LRDB
 
dom

08/10/2004
22:30
re : La Fuite dans les Idées

waouw tu te fais pleins de petits copains LR, tu viens de defequer dans le bac a sable.un de tes camarades de jeux vieny de decouvrir ton etron, le prenant pour un beignet il l'a mis a la bouche, comme savent le faire si bien les enfants.
et la il dit:

- pas bon caca.

ceci dit pourquoi pas la reine a FC pour la tranche 7-9, au moins ça percuterai, lol think different!
je n'ai jamais ri sur FC le matin on se demande pourquoi d'ailleur. ou alors il s'agit peut etre d'un humour de haute culture.
 
Andrey Malrau

09/10/2004
00:27
re : La Fuite dans les Idées

LRDB: "…enfin pour qui ne marche pas dans le racket idéologique Inrocks-Attac…"

Alerte rouge!!!!!!!!!!! Laure Adler a raison!!!!!!
Encore + de cours d'histoire contemporaine et politique pour les auditeurs de FC qui confondent Attac et Les Inrocks!!!!!!!! Vite un Adler!!!! un Benasayag!!!!! un Slama!!!!!! un décrypteur est demandé de toute urgence à l'antenne!!!!! Une reine coule!!!!!


 
A.M.

09/10/2004
00:30
grosse fuite dans royale cervelle

LRDB se métamorphose peu à peu en Gorbel et personne ne fait rien!
 
la reine des belges

09/10/2004
01:09
Des couches pour ma cervelle

Mais mais mais yé souis toute prète à changer d'avis :

Merci de me dire en quelques points (autant que tu voudras) ski distingue Inrocks et Attac. Je me ferai un plaisir de mieux ajuster les deux bestioles lors du prochain tir aux couillons.

A part ça c'est pas la peine de me gorbeliser : d'abord le procédé est pas très sportif, ensuite s'il y a des arguments valables chez Gorbel, il faudrait être bien déformé de l'éthique intellectuelle pour s'interdire de les tiliser. (Les diabolisations et les réponses à côté du sujet ne sont pas à l'honneur des débattânts...)

LRDB
 
etoc!

09/10/2004
09:43
Etron étron= beignet²

LRDB va étouffer un bâillement: projecteurs sur ce superbe tableau. (au moins pdt ce temps elle n'écrit pas...quoique elle en est capable.)
 
la reine des belges

09/10/2004
11:42
étron étron pitit patapon

silence, vermine coprophage !!

la reine éclaire le peuple entre deux rondes de nuit

seul un ravaillac ou un caserio pourrait m'arrêter.
mais la balle qui me fera taire n'est pas encore gonflée. ou alors je veux les journaux.

La Reine des Belges



 
Nini

09/10/2004
13:51
re : La Fuite dans les Idées

Ah ça chauffe dans ce coin là...
Mais pourquoi s'attaquer à LRDB?
 
la reine des belges

09/10/2004
14:24
Grands destins

A l'image des couloirs de la station duroc, mon auguste personne attire les parasites ma chère nicole : non non, pas des parasites dans ma royale culotte, mais des aboyeurs à mes basques. Rançon de la gloire. Guy du Faux le sait lui aussi.

Mais comme le dit si justement un proverbe de mon beau pays : les vaches qui aboient le plus fort ne sont pas celles qui pondent les plus gros oeufs.

Ainsi va le monde...

Très bientôt sur ce fil : de nouvelles Suites dans les Idées...

La reine des fuites
 
etoc!

09/10/2004
17:29
re : La Fuite dans les Idées

ça tombe mal, j'suis plombier.
mais j'arrête là mes taquineries. ça ne peut plus durer.
je viens d'écouter le "bon plaisir" de Françoise Sagan: elle y jouait à la belote et riait en disant "Bonjour Madame", "Bonjour Monsieur"... S'ils sont capables de rediffuser un "Bon plaisir", pourquoi ne pas réinstaurer nos émissions chéries? Décraqués, POésie sur parole, Panorama...
J'ai un coup de blues, et je m'aplatis sur le tapis.
J'ai été dur avec LRDB, le méritait-elle?
 
Pierre Der(r)idé

09/10/2004
18:46
re : La Fuite dans les Idées

La Reine sera-t-elle intéressée de savoir que ledit Bourmeau a administré la fessée (assez douce) à Toni Negri , pourtant figure tutélaire du mouvement altermachin ?
 
la reine des belges

09/10/2004
19:22
Bourmeau Attac 2 points ?

mon pauvre etoc, tu as encore bien du temps de cuisson au programme avant de seulement approcher le stade du mi-mollet, je t'accorde au mieux mollasson pour le moment. vois-tu pour etre dur il faudrait d'abord commencer par exister, or une lecture un peu armée de DDFC t'apprendra qu'ici on n'existe que si on MI-LI-TE (c'est d'ailleurs la seule raison de MI-Li-TER : se sentir exister, demande à Guy d'UFO), alors que toi tu LI-MI-TE

passons aux existants now car c'est l'heure de ma confession : ah remerciements pour la contribe de 18h46, je confess mon ignorance de cela, et mon intérêt d'en savoir plus. d'ailleurs je crains de charrier régulièrement contre Bourmeau. l'an dernier je l'avais par egzemple entendu critiquer en termes sarcastiques l'anti-américanisme primaire. mais je n'en ai pas tiré d'instruction sur un éventuel affinage de sa fin d'adolescence. tu me dis qu'il frappe sur Negri. bon d'accord, alors continuez svp ceux qui peuvent faire la distinction entre Bourmeau et la gauche-cucul-pralinesque-sur-seine passke pour l'instant j'ai pas encore trop d'éléments

thanx de m'aider à avancer. parce que les pets de mouche avortée dans le style "etoc" on peut pas dire que ça va me pulser...

et si par hasard c'était le même, bah tu sais que sur tes deux chapeaux yen a un qu'est crevé mon lapin, mais l'autre semble bon, garde donc celui-la

la reine des mouches

 
lionel

09/10/2004
19:22
re : La Fuite dans les Idées

etoc! : "J'ai été dur avec LRDB, le méritait-elle?"

Bah, sans controverse sérieuse Sa Majesté s'encroûtait et même s'abaissait à croire l'historien fantaisiste Alexandre Mamamouchi


 
Audrey Malran

09/10/2004
20:16
re : La Fuite dans les Idées

etoc! : "J'ai été dur avec LRDB, le méritait-elle?"

Bah, même si tu n'es pas l'électrochoc que semble attendre sa majesté des frites, tu lui a peut-être été salutaire (tant son cerveau, au fil des jours, commençait à souffrir d'un asymétrie telle que l'hémisphère gauche pouvait passé pour quasi-cryogénisé et que le droit manifestait sporadiquement quelques symptomes d'une gorbélisation avancée).
 
etoc!

09/10/2004
22:10
re : La Fuite dans les Idées

Elle le méritait donc.

Madame se croit militante: comme Dom je suis plié.
Le Mollasson se redresse, son coup de blues étant passé.

 
la reine des belges

09/10/2004
22:29
un bruissement dans le soir

Ah je vois, çui-là c'est encore un qui doit apprendre à lire. Mais Seigneur me faut-il vraiment répondre à cette guimauve, au risque de relancer encore une fois l'éternelle chanson "tu l'as dit"-"non j'ai pas dit ça" etc etc ? Mon Dieu aidez-moi...

Ecoute mon biquet, et suis mon conseil : entre deux butinages stercoraires, va donc lire le miel authentique de mes échanges avec Guy Du Faux, par exemple dans le fil "En écoutant Albert Jacquard" (et non "le regard d'Albert", fil ouvert par Guy pour tenter d'échapper au précédent qui lui tire des larmes).

Ainsi tu sauras ce que je pense des militants, et comment et pourquoi il faut vraiment avoir de la bouillie dans les yeux pour s'imaginer que je brigue le titre. Par contre je te vois très bien dans le rôle après un vigoureux effort bien sûr, pour échapper au néant, arfe

ta reine
 
etoc!

09/10/2004
22:41
re : La Fuite dans les Idées

Personne n'échappe au néant, ma Queen. Tu n'y échapperas pas non plus.

LRDB demande à Dieu de l'aider à se débarasser d'un mollasson!!!! Plié encore une fois. Avec ses airs grandiloquents, elle est souvent ridicule.
Bonne nuit qd même, ma queen. (je sors, je vais boire une bière et parler de toi à mes potes...)


 
la reine des belges

23/10/2004
00:24
Fuite de cervelle annoncée dans Répliques

Bon je vois que le simple échange de quelques calottes déclenche un mini-hiver glaciaire et que le fil s'arrête. Si etoc reviens je ne lui répondrai point, puisque après je suis toute émoustillée et que ça m'empèche d'écouter Bourmeau avec la tranquillité d'esprit nécessaire.

Demain matin Bourmeau et Lahire son invité du 11 février dernier, dont on peut lire les sornettes conjuguées plus haut. Finkie ayant ouvertement accusé (cf "Les matins" de mardi) les bourdieuphiles d'avoir bousillé l'école en essayant de l'améliorer, j'espère que la conversation de Répliques dans quelques heures permettra d'éclairer un peu la polémique.

Peut-être un jour on pourra aussi se pencher sur la façon dont les Bourdieuphiles ont saboté ce qu'il y avait de valable dans l'oeuvre de Bourdieu. Au fait je suis àla recherche du STACCATO qui avait vu l'humiliation d'Antoine Spire par le maître venu en visite. C'est qu'il y a une dizaine d'années j'avais une sérieuse dévotion pour les deux, et comme il ne m'en reste pas lourd de cette double dévotion, eh bien j'aimerais tirer ça au clair...

La reine des belges
 
edmond

25/10/2004
12:33
re : La Fuite dans les Idées

Un critique cultivé nous surveille sur France Culture:
http://www.acrimed.org/article1788.html
 
la reine des belges

24/12/2004
12:31
pour les curieux et pour les masochistes

Je profite de la fermeture de mon usine (vidage et filtrage des cuves comme chaque année à la même époque) pour filtrer à mon tour les émissions enregistrées cet automne, émissions où dort un peu d’info comme le lièvre sans os qui dort dans le pâté de Saint Amand. La Suite dans les idées est un bon exemple de pâté sonore, ou de bouillie si l’on préfère. On peut y entendre les chercheurs tenter de s’exprimer, en réponse à des questions qui ne sont pas toujours des questions con car Bourmeau n’est pas aussi immature que Demorand. Avec Bourmeau le problème c’est qu’il faut attendre qu’il accepte de fermer son robinet à bouillie sonore.

Par exemple là j’achève de me farcir l’intro du 13 octobre. Emission consacrée à l’engagement politique dans les sciences sociales (la marotte de Sylvain, qui confond recherche et militance). Et j’en viens une fois de plus à me demander par quel mimétisme oral les bavards de FC ont adopté cet anti-style doublement parodique : parodie de style radio, et parodie d’intellectuels en pleine réflexion. Leur principal procédé oratoire c’est l’hésitation simulée, constante sur la totalité de la prise de parole, et épuisante pour l’auditeur. Cette évidente affectation a-t-elle pour fonction de feindre de réfléchir, ou bien s’agit-il de conserver la parole le plus longtemps possible, ou bien est-ce tout simlpement un tic, relevant de l’imitation de certains de leurs maîtres ? J’ai longtemps cru qu’ils avaient chopé ce virus en écoutant Boubou pendant leur adolescence. Mais outre qu’ils ne me semblent pas véritablement sortis de l’âge bête, j’imagine qu’ils ont tout aussi bien pu copier ce style oral sur certains de leurs profs, criminels de la déformation des âmes et colporteurs du parler-Boubou, tous perpétrant au quotidien le linguicide dans les amphis parisiens et dans les cires molles des futurs babilleurs de la radio d’état, j’ai nommé Bourmeau et Clarini, les clowns radiophoniques qui formèrent pendant 2 saisons un tandem loufoque et sacrilège car succédant au Panorama. A les entendre ces deux-là on mesure la puissance de destruction de leurs profs de pose, enseignants contagieux, diffuseurs de virus verbaux qui propagent leurs effets néfastes jusqu’aux habitants atterrés de la province française. Etant de ces victimes car fréquemment effondrée le mercredi à 19h35 quand s’achève la terrible intro bourmaldienne, je demeure néammoins consciente de mes devoirs civiques, et viens régulièrement sur DDFC faire œuvre prophylactique (avec un rien de hargne, je le reconnais volontiers), donc voici :

Pour les laborantins soucieux d’isoler quelques souches du virus verbal,
pour les gourmands,
pour les masochistes,
je retranscris ci-après ce que je considère être la pire intro de l’année (du moins parmi celles que j’aurai eu le courage d’écouter).
C’était bien sûr à La suite dans les Idées. 13-10-04. Vers 19h30. Durée : 3’40

« Au début des années 90 après euh un relatif euh calme euh dans les années 80 peut-être euh lié à à l’arrivée de de la gauche euh au pouvoir on a vu euh (respiration) euh reprendre un certain type euh d’action euh collective - d’action politique et et s’inventer euh se réinventer (respiration) de nouvelles manières d’intervenir dans l’espace euh public à coté souvent euh des partis à coté euh des syndicats (respiration) qui étaient euh les lieux plus traditionnels (respiration) de ces euh mobilisations euh politiques et puis au même moment euh de façon, concommitante(respiration) on a vu aussi euh paraitre un certain nombre de travaux de sciences sociales consacrés (respiration) à la mobilisation collective à l’action collective à ces nouvelles formes de mobilisation mais zaussi euh (respiration) euh aux anciennes euh formes. Alors c’est par cette euh remarque sur la concomittance de ces deux phénomènes (respiration) euh que s’ouvre euh un livre euh très intéressant d’Lilian Mathieu qui parait euh ces jours-ci « Comment lutter (respiration) Sociologie et mouvement sociaux » qui parait chez chez Textuel (respiration) euh et qui pose la question de la r’lation finalement entre ces deux euh phénomènes (respiration) euh et qui pose de façon euh particulière une vieille question celui (sic) de de l’engagement, l’engagement dans les sciences sociales même plus largement de la (respiration) de l’engagement euh des intellectuels. Et alors on est loin euh là de l’engagement des intellectuels euh universel tel qu’on le connaît on est loin aussi euh de l’engagement (respiration) euh des intellectuels spécifique pour reprend’ la formule euh de de Foucault dont on parle beaucoup euh (respiration) en cette année de de vingtième anniversaire de de sa mort. On est loin aussi de l’engagement (respiration) euh sous la forme de l’expertise (respiration) on on a là affaire à un mode d’engagement peut-être euh très très spécifique (respiration) euh lié à au fait que ces gens qui travaillent sur les mobilisations collectives (respiration) ont cela de particulier (respiration) qu’il sont en quelque sorte des professionnels de l’action collective euh euh c'est-à-dire qu’ils observent l’action cossec euh l’action collective professionnelle (respiration) euh non pas de de l’action elle-même (respiration) mais euh de l’action comme euh comme objet euh politique euh qu’ils ont choisie de de … comme objet d’étude.

Donc en fait (sic) c’est c’est euh, de là que j’ voudrais euh, qu’on parte pour euh essayer de retracer un ptit peu (respiration) euh ski s’est passé non seulement depuis euh l’ce début euh des années 90 (respiration) euh Lilian Mathieu, euh mais aussi euh avant euh pour essayer de comprendre en quoi ske vous notez là relève euh probablement d’un d’un effet de de génération et lié à ce silence dont j’parlais (respiration) euh des années 80 et à l’arrivée (déglutition) de gens qui euh ont euh grandi euh dans ces années 80 ont appris euh ces outils des sciences sociales à un moment où y avait une forme de recul (respiration) à l’égard euh de, de l’action politique.

Alors … euh on va d’abord euh parler un p’tit peu de vot’livre et puis pour euh ouvrir le le débat euh par la suite j’ai demandé à à trois autres euh euh spécialistes du du politique sociologues de de la politique ou euh (respiration) sociologues tout court mais qui s’intéressent euh Particulièrement aux aux questions euh politiques (respiration) de de débattre ce soir Yves Sintomer qui est professeur d’sociologie politique à à Paris VIII euh Bastien François qui euh (respiration) professeur d’sciences politiques à l’Université Paris I (respiration) Yannick Barthe qui est chargé de recherches au CNRS à à Grenoble et qui a animé euh avec Cyril Lemieux au cours de l’année dernière (respiration) un un séminaire à lécoldéhautezétudes sur les pratiques d’engagement dans dans les sciences sociales. (respiration). Vous Lilian Mathieu eeuh vous êtes déjà venu plusieurs fois à la Suite dans les Idées pour euh pour différents euh travaux vous avez travaillé sur différents mouvements sociaux notamment (respiration) euh sur les prostituées euh sur euh (respiration) les associations de lutte eeuh contre l’sida euh aussi (respiration) euh … vous êtes euh également chercheur euh au… CNRS.

Alors… ce livre … voous prenez bien soin au départ euh de (respiration) de dire ce qu’il n’est pas stadire que il n’est pas ni un manuel pour euh les militants même s’il s’appelle « Comment lutter » (respiration) euh il n’est pas non plus … un manuel de sociologie politique qui euh (respiration) viserait à à présenter un peu toutes les approches et pourtant il ressemble un ptit peu à à chacun de ces deux projets en et il essaie de faire se rencontrer deux projets qui sont normalement … euh dans des sphères euh assez étanches et hermétiques Lilian Mathieu : "

(suit la réponse de l’invité, comme toujours elle aussi saturée en euh euh au début, ensuite ça s’arrange...)

- LRDB -

 
la reine des belges

02/02/2005
19:44
Le sanglot de l'homme blanc

Ah mes chéris, quel délice...

Si vous voulez entendre un numéro d'histoire judicative et de masochisme culturel, il faut allumer votre poste à l'instant même : une fois passée l''intro bourrative et incompréhensible sinon par l'intuition globale (donc en 10' ça serait mieux dit et plus clair), ce numéro de La Fuite dans les Idées est bien parti pour confirmer à 100% la vieille thèse du "sanglot de l'homme blanc".

J'archive avec délice un tel numéro. Pour ma loufocothèque.

La reine des belges
 
la reine des belges

02/02/2005
20:27
Il a fallu déchanter

Euh désolé les copains, ça ne s'est pas passé comme prévu : certes depuis le début ça n'avait fait que monter. Après l'ouverture confuso de Sylvain, un historien a démonté d'abord molto puis allegro les crimes du colonialisme français au XIXème, (explicitement désigné comme concentrationnaire), le tout avec la phraséologie habituelle des juges, au fil d'un vigoureux crescendo qui rappelle un peu certaines messes publiques. Jusque là c'était génial pour ma collection.

Hélas un autre type, un individu douteux, vient de lui répondre en lui montrant l'excès et l'anachronisme de ses jugements, ainsi que quelques faussetés à l'occasion qui parsèment la thèse. Des bavures quoi, et même pire. Ce casseur de rêves je ne connais pas son nom et je ne veux pas le savoir. Je suis catastrophée. Je tenais un chef d'oeuvre, je n'ai plus qu'une baudruche. Sylvain aussi est bien embêté : il lui a fallu plusieurs secondes pour redémarrer. Sa fête est gachée. Ecrivez lui pour le consoler. Merci.

La reine des tristes
 
dom

02/02/2005
21:31
re : La Fuite dans les Idées

Olivier Le Cour Grandmaison
chercheur, enseignant à l'Université d'Evry et au Collège international de Philosophie

je ne sais pas si c'est lui que j'ai essayer de comprendre, en debut d'emmission, mais la je dois dire que j'ai été assomé, un flot de paroles dignes d'un repesentant cerchant a me vendre un codevi, un vocabulaire d'assureurs usant de termes compliqués pour justifier ses anachronismes la guerre d'algerie de 64 a 62, pas tres grave en soit, mais l'incompetance se revele face a son inclination politique, en fait ce type c'est ecouté parler des fois qu'un ministre le remarque.
j'ai decroché a huit heure faute de patience.

mais bon quand on a lu ceci on sait a quoi s'en tenir

Collège international de philosophie
Association privée, fondée en 1983 à l’initiative du ministère de la Recherche et à partir des propositions de Jacques Derrida, François Châtelet, Jean-Pierre Faye et Dominique Lecourt, le Collège international de Philosophie (CiPh) se définit comme un lieu d’expérimentation et de formation à la recherche, dont l’objectif est de donner accès à une connaissance critique de l’histoire de la philosophie. Ouvert à toutes les écoles de pensée, le Collège international de Philosophie fonde son identité sur la mise en œuvre de nouvelles modalités de circulation de la pensée et des savoirs : l’interscience, l’esthétique, la psychanalyse ou l’économie sont ainsi quelques-uns des domaines, animés par cinquante directeurs nommés pour six ans, qui permettent notamment au Collège d’expérimenter de nouvelles pratiques de la philosophie. Soucieux d’accomplir sa vocation internationale, le Collège assure des directions de programme à l’étranger et noue de nombreux accords de coopération avec des organismes internationaux


si on enseigne de la même maniere dont il s'exprime et met en forme ses idées on comprends mieux le marasme ambiant

 
auditeur du soir

02/03/2005
20:07
re : La Fuite dans les Idées

soir après soir, répétition sur FC des mêmes échanges et des Mêmes débats où l'auditeur est noyé dans la parler-vain.
BOurmeau, mercredi 2 mars: débat sur les droits de propriété intellectuelle et leurs bons usages devant les évolutions technologiques type OGM, logiciel, musique en libre, etc.
Pourtant, nulle lumière dans cet échange où les mots (prop. intell., copyright, "copyleft") ne sont jamais définis, où les intervenants se noient dans la généralité creuse dissimulant sans peine une parole militante qui n'aide pas à rendre les choses limpides, le tout confit dans le questionnement à peine plus clair de Bourmeau.
Décidément, trop de tables rondes sans finalité et sans profondeur sur cette radio... Mais à qui s'adressent ces émissions du soir ???
 
laurent nadot

02/03/2005
20:31
l'heure des pecheurs de perles

20h15, Sylvain Bourmeau : "la gratuité est le stade ultime du capitalisme".
20h23 : (le même) "France Culture pourrait ne plus être une radio de flux et devenir une radio à la demande, perdant ainsi le sentiment de communauté qui caractérise les media".

Le verbiage de Bourmeau n'a plus de limites. La parodie de sociologie consiste à repomper un style et une phraséologie de grands esprits, avec la jugeotte en moins. Systématiquement plagiés et maquillés par cet esprit très moyennement doué, les malheureux Marx et Bourdieu doivent périodiquement se retourner dans leur tombe.

Ce type non seulement ne se réécoute jamais (sinon il ne persisterait pas avec ces intros à chier) mais il ne s'écoute même pas.

Moi non plus d'ailleurs je ne l'écoute pas : quand le sujet m'intéresse et quand l'émission est bonne (donc pas ce soir) je la re-monte en gommant intro et questions.

Anecdotiquement, Olivier Le Cour Grandmaison, l'invité du 2 février qui s'était fait coincer par le second invité (à cause des aberrations méthodologiques et des extrapolations fautives qu'on trouve dans son livre), s'est également fait remettre en place aujourd'hui à 19h25 dans Travaux publics. Comme quoi les pompeurs d'air (Lebrun, Bourmeau) peuvent inviter des marchands de culpabilité, mais ne peuvent pas éviter que les faussaires se fassent un petit peu contredire. Un petit peu, c'est pas assez, pour sur.

LN
 
dom

02/03/2005
21:58
re : La Fuite dans les Idées

"la tarte aux endives est le balai telescopique ultime du rebord de fenêtre"

"la couronne dentaire est le gypaète barbu ultime du démonte-pneu"

"la ouiche lorraine est le cd de la star ac ultime du pyromane"

la voyante extra-lucide est l'arrosoir ultime du jus de pastèque"

ect.
ceci est la phrase "la gratuité est le stade ultime du capitalisme" passée au debilitron qui doit elle même sortir de cette boite

http://www.debilitron.com/debilitexte/debilitexte.php
merci Agnes je crois, pour ce site


 
DDFC

02/03/2005
22:02
Page expérimentale

http://ddfc.free.fr/slogans.htm


 
A

03/03/2005
02:05
Débilitron

Non, non, le débilitron, c'est Patrick!

 
allusif

03/03/2005
09:34
re : La Fuite dans les Idées

- Parfois j'allume la tignasse et j'écoute les jeans délavés parler.
 
dom

03/03/2005
21:37
re : La Fuite dans les Idées

ah ca c'est que que chose cette page que nous fourni DDFC

- Les deux en train de béquille sur un dreadlocks, c'est de la vanne pourrave.
- Il faudrait trouver un bitonio d'érotiser l'effleurer
- Chaque jour sur France «trop fun» Culture votre mémoire fait du ruminant.
- La tête d'enclume y'en a pas qu'une, c'est ce qui fait qu'on a des génuflexions.
- Tous les jours sur France «Born To Kill» Culture votre tête reste chercheuse
- L'omelette aux champignons n'est que mouvement, sa seule mobylette bleue, la frappe chirurgicale.
- France «Je vous ai compris !» Culture vous revigorez France «Undertaker» Culture.


- J'ai vu des cloches à la glande

nan de diou!

""Tous les jours sur France «Born To Kill» Culture votre tête reste chercheuse""
celle la je l'adore elle a un coté full metal jacket, le viet nam de la radio, GOOOOOOOOD mOOOOOOORning FWANCE KIOULTOURE
mais le best


 
Louise

09/03/2005
21:58
re : La Suite dans les Idées

Toujours, les mêmes bafouillis de Bourmeau pour présenter l'émission, mais quand il laisse s'exprimer ses invités, on entend sur France-Culture, des propos que je n'avais encore jamais entendus .
L'analyse de la situation israélienne, des questions, le rappel des faits, et cela sans les envolées hystériques qui accompagnent souvent ce sujet.

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/ suite_idees/index.php

La dérive de la société israélienne
Emission du 09 Mars 2005

Sylvain Cypel
rédacteur en chef au Monde,
"les Emmurés" édition de la découverte

Alain Dieckhoff
chercheur en sciences politiques
"La guerre en partage" Balland
 
vnny

09/03/2005
23:45
re : La Fuite dans les Idées

Le 2/03/2005 le même Cypel était chez Mermet. Avec Sieffert.

Je crois pas qu'on puisse la repiquer*, malheureusement.

En tout cas le commentaire de Louise ci-dessus irait comme 1 gant à cette émission également (sauf que Mermet ne fait pas dans le "bafouillis" comme son collègue culturiste...)

Merci aussi pour le lien.

*Elles étaient disponibles, auparavant, sur le site sauvage lbsjs.fr de Ricar mais le bougre est en grève depuis ses bisbilles avec Mermet. Si quelqu'un possède cet enregistrement précis je suis preneur...(AArgh!!! peut-être ? AArff!!!)
 
Louise

10/03/2005
19:02
re : La Fuite dans les Idées

"Le 2/03/2005 le même Cypel était chez Mermet. Avec Sieffert."
Et on peut le réécouter là:
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=625
 
LN

10/03/2005
22:13
rediff cette nuit

ah tiens je vois que c'est rediffusé à 4h05 la nuit prochain boljémoï
 
LN

19/03/2005
22:46
La Suisse dans les idées

Demain sur Espace2 Annick Schuin reçoit Sylvain Cypel pendant 1h.
http://www.rsr.ch/view.asp?Domid=648&clickedDate=03/20/2 005#dimanche
0% de bafouillis à prévoir. Et ça sera dispo un mois.

LN
 
Louise

27/03/2005
22:51
re : La Fuite dans les Idées

Merci pour le lien, c'est incontestablement la Radio Suisse Romande qui laisse le plus parler ses invités.
 
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