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Clopine Trouillefou

12/08/2007
14:09
re : L'eudémonisme social, nouvelle série de

Absolulment pas d'accord avec les jugements de valeur assénés du haut de quelle chaire ? Sur le remarquable travail de vulgarisation d'Onfray. D'abord, les cours retransmis sont ceux de l'université populaire, c'est-à-dire s'adressant a priori à une assemblée non érudite, non diplômée, n'ayant pu suivre les cursus universitaires et dont l'accès aux textes philosophiques, à la pensée, la dialectique philosophique, la méthode philosophique, sont voisins du néant.

Ne reste, à ce public que l'on entend distinctement derrière les mots d'Onfray, et auquel s'adresse la respiration de son cours (les traits d'humour, les adresses au public, ponctuant le cours de l'exposé des idées pour permettre à l'auditoire de désserrer un peu son attention, de "souffler", ces pauses étant judicieusement réparties et étant la marque du vrai pédagogue), que l'intense curiosité, une capacité d'écoute, et, pour les questions ouvertes, le courage de dévoiler ses manques et ses creux, palpables derrière l'émotion des voix...

Se moquer des formules onfrayiennes, choisies sans démagogie pour illustrer une parole qui n'est certes pas aisée à appréhender pour le commun des mortels, c'est se moquer de son public. Bref, c'est faire la même oeuvre que ce que, justement, ici même, on reproche aux directions récentes de France Culture. Radio France Culture, en effet, assumait auparavant un large rôle de pédagogie, d'approche, pour un public autodidacte, assoiffé de savoir et empli de curiosité, mais manquant des bases culturelles donnés à certains dans leur berceau même et des méthodes de pensée permettant l'acquisition des savoirs issus des cycles universitaires. Elle offrait, comme Onfray l'offre à son public de l'université populaire, un accès direct à ce qui leur était toujours refusé. Sans aucune démagogie ou "flattage de médiocrité", sans rabaisser les contenus ni passer sous silence les difficultés du parcours, elle ouvrait cependant les barrières... et donnait accès à de la vraie érudition, des vrais contenus, des vrais savoirs...

C'est exactement ce que je ressens quand j'écoute MO : libre à moi, par la suite, de me pencher sur les bibliographies que ce "charlatan", ce "cuistre", ce "petit marquis", prend le soin dénumérer à chaque fin de cours. Libre à moi de relever les références plus que nombreuses dont il émaille son discours, pour confronter mon éventuelle interprétation aux siennes, pour les "critiquer" dans le bon sens : il m'y encourage d'ailleurs...

Mais réduire la critique de MO à des soupirs blasés de l'érudit aigri : "ah, regardez le succès qu'il a, et pourtant il s'est trompé sur l'interprétation possible de la pensée de trucmuche, ah c'est pitoyable il a osé user d'une formule rapide pour résumer ce que j'ai mis trois mois à péniblement comprendre, aidé pourtant par vingt années d'étude et dix-huit profs autour de moi, quel charlatan !" et oser prétendre que MO ne fait de la philosophie, et de la meilleure, auprès de ses élèves, c'est insulter ces derniers (dont je me flatte d'être, quoique bien paresseuse) tout autant que lui.

Elitiste de mes fesses, Mauss...

Clopine, pas question de donner une note à Onfray, mais d'en prendre sous sa férule, certainement, oui.
 
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