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Henry Faÿ

12/08/2007
10:11
MichelOnfray, les technophiles et les technophobes

Pour faire un peu d'ordre, je reclasse un bout de discussion sur les propos de Michel Onfray qui s'était engagée sur un autre fil:



Henry Faÿ 11/08/2007 16:47 qu'est-ce qu'un potlach?

Michel Onfray a dit hier: "ce qui est donné appelle un contre don, on appelle ça potlach".

Je me suis dit, c'est pas ça, un potlach c'est une joute que pratiquent ou plutôt que pratiquaient les indiens du Nord Ouest de l'Amérique, Colombie Britannique à qui sera le plus dispendieux, celui qui arrive à donner le plus a gagné, celui qui n'a pas les moyens ou qui est trop radin a perdu, d'où l'emploi très fréquent du terme dans un sens figuré, toute dépense ostentatoire est assimilée à une sorte de potlach. Telle était la notion que j'en avais, elle n'était pas fausse mais incomplète. Je suis allé voir sur Gogole, j'ai constaté que c'était plus compliqué que ça, que potlach peut très bien être synonyme de "fête", "cérémonie", pour célébrer les naissances, les mariages, la puberté des enfants, les décès etc. La joute entre les plus dispendieux n'en est pas absente et ce qu'en dit Michel Onfray est peu exact.


cop'coll d'un extrait de notice wiki in english, en français, il n'y en a pas et rien qui remplace:
**************************************************
<<The potlatch takes the form of governance, economy, social status and continuing spiritual practices. A potlatch, usually involving ceremony, includes celebration of births, rites of passages, weddings, funerals, puberty, and honoring of the deceased. Through political, economic and social exchange, it is a vital part of these Indigenous people's culture. Although protocol differs among the Indigenous nations, the potlatch could involve a feast, with music, dance, theatricality and spiritual ceremonies. The most sacred ceremonies are usually observed in the winter.

Within it, hierarchical relations within and between clans, villages, and nations, are observed and reinforced through the distribution of wealth, dance performances, and other ceremonies. Status of families are raised by those who do not have the most resources, but distribute the resources. The host demonstrates their wealth and prominence through giving away the resources gathered for the event, which in turn prominent participants reciprocate when they hold their own potlatches.>>


Mauss 11/08/2007 18:54 Onfray n'est plus à ça près...

La référence en matière de potlach reste le livre de Marcel Mauss, disciple de Durkheïm " Essai sur le don. Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques" (1925).
http://www.revuedumauss.com.fr/Pages/MMAUSS.html

Comme d'habitude, Onfray a réduit cela à deux ou trois phrases d'une trivialité sans nom : "quand vous êtes invités chez des gens, et que vous apportez un énorme cadeau, on se dit, c'est quelqu'un çui-là hein ? " ou quelque propos de la même farine. La capacité de M. Onfray à transformer la moindre pensée en parole de bistrot est proprement sidérante. Avec lui, tout devient trivial, tout est ramené au quotidien, à l'expérience de M. tout le monde. On a l'impression que pour séduire son public (car la seule visée de sa logorrhée est la séduction), il faut qu'il en rajoute dans les pitreries et dans le rabaissement au niveau du sol de tout ce qu'il touche. Hier encore, pour c e que j'en ai écouté ( d'exaspération, j'ai vite coupé) ce fut un festival de conseils pratiques et de recettes de vie à deux centimes d'euro. Et les gens adorent et l'applaudissent... Il faut vraiment être en mal de gourou pour se laisser subjuguer par de telles balivernes.

Et France Culture qui continue, une année de plus, de céder ses heures d'antenne à ce bonimenteur de supermarché...

Henry Faÿ 12/08/2007 09:59 d'accord, pas d'accord

D'accord pour désapprouver une certaine trivialité, pas d'accord pour condamner les applications de préceptes et de considérations philosophiques à la vie quotidienne; n'est-ce pas ce que faisait Sartre avec son fameux garçon de café, que d'ailleurs on peut critiquer et ses romans philosophiques, par exemple les chemins de la liberté?

L'expérience d'enseignement de Michel Onfray est dans le secondaire, il ne doit pas se faire trop d'illusions sur le niveau des élèves et par voie de conséquence des auditeurs. Il est allé un peu loin dans le pessimisme quand il n'y a pas si longtemps, il nous a doctement expliqué que dans homosexualité, homo ne voulait pas dire homme, (!!!) merci Monsieur le Professeur, vous m'avez beaucoup appris ce jour là. On a toujours l'impression, en l'entendant, cela avait été dit dans ce forum que c'est la philosophie pour les nuls.

Finalement, je n'est pas trouvé mauvaise la séance de réponse d'avant-hier.

Ce qu'il a dit, avec humour et verce des thèses de Laborit sur le stress, de son éloge de la fuite avec évocations des expériences sur les rats qu'on stresse dans keurs cages en leur passant du courant électrique avec possibilité ou non de fuite, possibilité ou non de s'attaquer à un congénère était intéressant à entendre. Parce que, dit-il, "nous sommes des animaux", (ah, le beau propos philosophique!). Ce sont des choses que j'ai plus ou moins l'impression de connaître mais on peut me le rappeler de temps en temps.

Quand il dit qu'il est bon d'être sympa, ouvert, serviable et même à l'occasion généreux, mais en sachant se défendre à l'occasion, que l'égoïsme bien compris est altruiste, évidemment, ça fait un peu cucul, ça fait un peu tout ce que vous avez voulu savoir pour se faire des amis en dix leçons. La grand athéologue devant l'Eternel s'est même payé le petit luxe de citer Saint François de Sales qui recommande la "douceur avec soi même". Au fond, je ne suis pas tellement contre, et ça permet de corriger la mauvaise image qu'a l'hédonisme, parce que la recherche du plaisir, la recherche de son plaisir, je n'ai jamais trouvé que c'était un objectif très exaltant.

La partie que l'ai trouvé franchement bonne, c'est quand il a répondu à une question d'un auditeur sur les OGM et l'horrible Montesanto (sic).

Il a dit des choses qu'il faut entendre:
ce fameux principe de précaution s'il est correctement appliqué personne ne peut être contre mais aux mains des bureaucrates, quelle catastrophe! Avec ce principe, on ne peut plus rien faire. Il entre dans une logique de judiciarisation importée des Etats-Unis proprement infernale. On ne peut plus faire un pique-nique parce que la chaîne du froid, gnin gnin gnin, gnin, gnin, gnin. On ne peut plus utiliser une bouteille de gaz, parce que, une bouteille de gaz, "ça pourrait exploser". Les petits cultivateurs ne peuvent plus vendre leurs fromages sur les marchés parce que la chaîne du froid, encore elle, gnin, gnin, gnin. Il a dit qu'il fallait savoir risquer et faire des deuils. Qu'est-ce que c'est que cette société où on ne veut pas souffrir, pas vieillir, pas mourir? Il a dit qu'il ne fallait pas pleurer à chaque fois qu'une langue, qu'une espèce disparaissait, qu'on allait quand même pas ressusciter les mammouths, il paraît qu'il y a des gens qui y travaillent.

Il a dit que la législation sur les fumeurs, inspirée d'un principe de précaution poussée à l'extrême, était extravagante, et le résultat, c'est que quand il y a principe de précaution partout, il n'y en a nulle part.

La logique française, c'est de tout interdire, cellules souches, embryons, clonage. Avec ça, on n'avance pas, on recule. Il y en a qui disent attention, vous allez aboutir à la greffe de cerveaux, mais il n'est pas question de cela, il est question de trouver des traitements adéquants à des maladies neurologiques d'une extrême gravité. Il a dit: "je suis dans une casuistique utilitariste". C'est marrant, parce que l'utilitarisme, un jour il est pour, un jour il est contre.

Du nucléaire, il dit qu'il en reconnaît les dangers, les déchets en particulier, mais qu'il est pour.

Il dit qu'il ne faut pas pleurer quand une espèce disparaît, moi je lis dans le Monde daté du 11 août qu'une équipe de biologistes britanniques vient de constater la disparition du dernier spécimen des dauphins d'eau douce du fleuve Yang-Tsé, avec une photo tellement belle qu'on ne peut qu'être saisi de consternation et même révolté et, au fond de moi, je pleure.

Il a dit qu'il était technophile, mais que le débat entre technophiles et technophobes risquait fort d'être stérile. Il a dit qu'il y avait autant de pensée magique chez les uns que chez les autres et j'admire cette formule très juste et qui va loin.

Il dit que tout le mal vient du libéralisme, c'est à mon avis sommaire, une naïveté et une manière de botter en touche.

Il parle d'une "biotechnologie de gauche"', là, il ne devrait pas.

Il parle d'un "usage antilibéral des OGM", je voudrais bien savoir ce qu'il entend par là.

Finalement, quelle note on lui donne?

PS pour que ça ne soit pas trop la pagaille sur ce forum, je vais reclasser ce message dans le fil sur l'eudémonisme social.


 
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